A l'abordage des délaissé

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A L’ABORDAGE DES DÉLAISSÉS !

Vers une nouvelle forme d’espace public Matthieu LEMARIÉ

Master 1 : Architecture & Cultures Constructives / Suivi de Mémoire : Stéphane SADOUX Année universitaire : 2013 - 2014 / École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble



MeMbres du jury Anne Monique BARDAGOT Hubert GUILLAUD / Stéphane SADOUX

A L’ABORDAGE DES DÉLAISSÉS ! Vers une nouvelle forme d’espace public Matthieu LEMARIÉ

Master 1 : Architecture & Cultures Constructives / Suivi de Mémoire : Stéphane SADOUX Année universitaire : 2013 - 2014 / École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble


REMERCIMENTS // Je tiens à remercier tout d’abord les quatre enseignants en charge du suivi de mémoire, Anne Monique Bardagot, Hubert Guillaud, Ivan Mazel et Stéphane Sadoux pour leurs conseils, encouragements et écoutes dont ils ont tous fait part, selon les responsabilités de suivi de chacun. Merci à tous les professionnels et étudiants en architecture qui ont accepté de me recevoir en entretien, de me présenter leurs sujets d’études ou de me parler de leurs expériences. Pour n’en citer que quelques uns, merci à Céline Dodelin, Gildas Prodhomme et Mickey Nectoux, pour avoir pris le temps de me parler respectivement des projets de l’ATELIER DES FRICHES, le BUREAU COSMIQUE et YES WE CAMP. Un remerciement particulier à Elisa Dumay et tous les membres de l’association DE L’AIRE pour m’avoir introduit auprès de nombreuses personnes qui ont aussi enrichi mes recherches, ainsi que pour leur proposition de stage qui me permettra d’approfondir ce sujet d’étude. m’avoir soutenu tout au long de la rédaction de ce mémoire et plus encore.


PREFACE « A l’abordage des délaissés » Le titre de ce mémoire n’est pas un simple hasard de syntaxe ou une étrange formulation de phrases, mais bien au contraire un jeu entre les différentes notions propres au sujet d’étude. L’étymologie du verbe « aborder » se Pour commencer, on aborde le sujet du délaissé, on soulève des questions et hypothèses sur le lieu. Ensuite, le verbe aborder, à l’image des combats de pirates, nous conduit à s’emparer / prendre possession d’un espace. côtoyer et entretenir une relation avec lui.

Le sujet de ce mémoire fut initié par une prise de conscience de l’état actuel des différents espaces extérieurs de l’école d’architecture de Grenoble. La vie on arrive le matin vers 8h00, prend un café et on se pose en amphi. Maglione ; qui re-commencera qui recommencera dès le lendemain matin. Entre le début il n’a que très peu exploité son environnement, et pourtant il y est resté près cour intérieure se transforme petit à petit en décharge collective et les terrasses ne sont utilisées que pour une pose cigarette. C’est donc, naturellement qu’un groupe d’étudiants s’est formé pour redonner sens à ces espaces collectifs de notre environnement quotidien. Ce regroupement d’étudiants, répondant sous le nom du Collectif LA FUITE, s’est alors confronté aux différentes étapes complexes déterminer les enjeux de l’intervention, sous quelle forme répondre au problème d’appropriation de l’espace, trouver un appui auprès des institutions locales, comment impliquer l’habitant, quand passer à l’action, etc… A une autre échelle, nos amphithéâtres qui accueillent que trop peu de variété d’usage de son espace représentent les espaces publics de nos villes ; les salles de studio, plus appropriables, deviennent nos logements ; les couloirs et escaliers, oubliées prennent place aux friches et délaissés de nos cités.

03


SOMMAIRE INTRODUCTION

P. 07

PARTIE 1

P. 13

L’avant friche / vers une définition du délaissé P. 13 //

La définition d’une notion P. 17 // Qualifier le délaissé P. 26 // Analyse des éléments de corpus P. 36 // Les outils d’analyses

PARTIE 2

Le temps d’attente et la concertation

P. 43

P. 43 //

L’occupation, une pratique nouvelle ? P. 49 // Le droit d’accès aux terrains P. 54 // Concerter pour mener un projet cohérant P. 58 // Les outils de concertation

PARTIE 3

Le passage à l’acte / Le temps de veille P. 69 // P. 73 // P. 74 // P. 75 // P. 76 // P. 78 // P. 89 //

04

Le temps de veille S’implanter en douceur Temps d’usage Temps de fabrication Le chantier un acte culturel Le chantier participatif Le chantier évènement

P. 69


P. 99

L’avant friche / vers une définition du délaissé // P. 101 // P. 105 // P. 108 // P. 99

PARTIE 4

Vers un autre moment Démonter Transmettre Garder

P. 113

CONCLUSION

P. 119

BIBLIOGRAPHIE

P. 127

ANNEXES

05


06


INTRODUCTION L’image de la ville a toujours été véhiculée par ses innombrables activités, sa lumière omniprésente, sa vitesse de développement et sa technicité. Cependant, qu’elle soit décrite dans un roman, dessinée dans un comic, ou bien même construite dans notre imaginaire lieux incertains, négligés et presque effrayants. Friches industrielles, terrains vagues, dents creuses, logements vacants, interstices ... Ces espaces en dérive se forment suite à la perte des fonctions originelles du lieu, aux intervalles d’aménagement urbain ou au désintérêt de son de ce mémoire, représentant alors les failles d’un système urbain rigide

des années 70, pour cause, la crise pétrolière et la désindustrialisation qui s’en est suivie a laissé une part du territoire français miné de friches industrielles, mais aussi militaires, ferroviaires, portuaires et autres espaces vacants. Malgré ces espaces en attente, la ville continue de s’étendre au delà de ses limites et ne prend que très peu conscience du potentiel qu’elle abrite en son cœur. Ces espaces libres ne doivent plus être vécus comme un lieu en marge de la société, mais au contraire, comme une marge de recul, une réserve de disponibilité de la ville.

Les zones d’ombres de la ville / © Black Sad - Tome 3

07


Depuis quelques années, on voit émerger de nouvelles formes d’interventions dans l’espace public, permettant de ré-activer un lieu qui avait perdu tout son sens à l’échelle de la ville. Une intervention sommaire, dont la démarche principale est d’offrir une seconde jeunesse au site et ainsi apporter un regain d’intérêt pour le lieu et ses futurs usages. Ces espaces auxquels on a longtemps tourné le dos - faute d’accessibilité, d’entretien, de vétusté ... - sont aujourd’hui au centre d’une attention particulière. L’habitant de la ville prend petit à petit conscience de la fabrication de l’environnement qui l’entoure et souhaite aujourd’hui participer à la construction des espaces de son quotidien. C’est justement dans les interstices de nos villes que l’habitant peut expérimenter de nouvelles pratiques sociales et culturelles qu’il va pouvoir construire une nouvelle forme d’espace public à son image. Au travers ce mémoire, nous nous intéresserons à ces espaces récupérés par la population devenue acteur de l’aménagement urbain. Une reconquête pour embellir, se regrouper, réagir ? Cette prise de conscience n’est pas récente pour autant, dès les années 70 de nombreuses personnes ont souhaité porter nos regards sur ces délaissés. Parmi eux, l’artiste américain Gordon Matta clark1 revalorisait les friches industrielles ou logements vacants, en découpant une certaine partie du bâtiment et ainsi proposer une œuvre qui intrigue le passant. En Europe, le Collectif Stalker2 invitait à la dérive au milieu leurs beautés et potentiels. Alors que l’intervention à l’époque était plus considérée comme une démarche pour faire passer un message, les projets d’aujourd’hui souhaitent réactiver le lieu en lui injectant une nouvelle forme d’activité, d’usage. Depuis une vingtaine d’années, on a pu voir émerger deux grands mouvements d’appropriation de délaissé par le citoyen, en faveur de notions fondamentales pour

1. Gordon

Matta clark, artiste américain connu pour ces travaux sur site dans les années 70. / A TRAVERS LES TERRITOIRES ACTUELS / Nouvelles Editions Jm Place, 2000

2. STALKER

08


Habiter, grâce au développement de squats en Europe dans les années 90, souhaitant ainsi créer un lieu d’hébergement alternatif et communautaire (malheureusement cela eu pour effet secondaire de dresser une image négative des infrastructures vacantes). Se nourrir, à travers les formes d’agricultures urbaines menées par un ensemble de citoyens. Initialement inventée après la première guerre mondiale avec les jardins ouvriers, cette forme se décline aujourd’hui de plusieurs avec le mouvement de Guerrilla Gardening de Richard Reynolds3 ou pour toute une communauté avec la naissance des jardins collectifs.

Propagande citoyenne / © www.greenpatriotposters.org

Les diverses interventions dans les friches nous montrent que la montée au pouvoir de l’habitant apporte une nouvelle manière de vivre la ville dans sa pratique, sa fabrication et sa forme.

3. REYNOLDS

Richard / LA GUERILLA JARDINIERE / Gap, Editions Yves Michel, 2010.

09


Au delà de l’occupation du site, une seconde notion doit être abordée en sont le parfait exemple. Cependant ces interventions nous montrent aussi le rapport que peut avoir une occupation menée par un groupe de personnes par rapport à une initiative d’une seule personne. L’enjeu d’une démarche participative est donc de sensibiliser un maximum de personnes à la question du délaissé, de les impliquer et recueillir leurs avis sur les futurs usages du lieu à créer et de pouvoir transmettre le lieu ivière4

la réactivation d’un délaissé, la phase de « passer à l’acte » est une notion très importante dans le processus de fabrication de l’espace commun. Ici, nous nous intéresserons aux récentes interventions des collectifs d’architectes, d’urbanistes, d’artistes ou de graphistes intervenant avec les proches voisins (et aussi les plus éloignés) d’un site négligé. L’intérêt de l’exercice étant de questionner cette pratique, la fabrication de ces micro-architectures éphémères, et la manière A travers ce mémoire, je souhaite questionner ces nouveaux intérêts, les limites et le rôle qu’ils peuvent avoir dans la société de demain et d’aujourd’hui. Je souhaite alors démontrer la capacité de ces délaissés sa forme ou son aménagement, mais plutôt dans la manière de se pouvoir décrire les récentes démarches d’occupations collectives d’un espace délaissé et d’en saisir quel type d’espace cela génère à l’échelle de la ville, je vais traiter ce mémoire suivant les étapes chronologiques

4.

10


répondent alors aux principales évolutions des friches, exposées dans les travaux de Lauren Andres5 (en attente ou en veille) et d’après friche.

éléments de mon corpus seront alors présentés, et nous pourrons voir la diversité des délaissés sur lesquels quelques personnes ont essayé de proposer autre chose. Ensuite, je présenterai les étapes différents outils mis en place par les collectifs, la communication de leurs travaux pendant l’occupation, et les différents leviers (techniques recul sur ces interventions, une dernière partie permettra d’exposer l’appropriation de ces nouveaux espaces, que sont-ils devenus après l’intervention … La question de « l’après » me permettra alors de conclure, et de répondre aux hypothèses soulevées au travers le mémoire. Au cours de ce travail, je me suis construit une vision de l’occupation des délaissé, via la lecture de différents ouvrages d’architectes, la découverte de quelques documentaires audio et vidéo, ainsi que la participation à des conférences et entretiens avec les membres de collectifs ou associations travaillant sur ces questions.

5. ANDRES

Lauren / LA VILLE MUTABLE / Thèse - Université Pierre mendes France - Grenoble Présentée et soutenue le 20 Juin 2008 / 498 p.

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« En ciblant en particulier les espaces urbains les oppotunités extraordinaires qui existent construit. »

Propos du Collectif assemble. Exposition temporaire du Pavillon d’Arsenal RE ARCHITECTURE 12


PARTIE 1 L'avant friche / vers une définition du délaissé La première partie est consacrée à la mise en contexte du sujet. L’intérêt à reconquérir en s’appuyant sur divers travaux de sociologues, architectes, urbanistes ou étudiants. Pour ce faire, nous allons tout d’abord expliquer l’apparition de ces non-lieux et les enjeux qu’ils représentent. Qu’est ce qui explique l’état d’abandon de ces espaces ? Pourquoi ne pas les inclure dans une démarche de développement différentes formes d’occupations rencontrées ces cinquante dernières formes de délaissés usages qu’on pourrait y voir émerger.

LA DÉFINITION D’UNE NOTION // Comme on a pu le voir précédemment dans l’introduction, la ville s’organise entre les espaces privés et publics, elle s’alimente de rues plus ou moins étroites, elle nous regroupe sur des places ou des parcs, mais elle nous cache aussi des espaces moins glorieux, des espaces qui nous apparaissent comme interdits ou inaccessibles. Pourtant, ces non-lieux représentent un espace d’opportunité, de liberté et parfois même de résistance. On passe devant ces espaces tous les jours sans vraiment sans rendre compte, ils sont à la fois les équipements industriels vacants, les nombreux terrains vagues, les dents-creuses, les terrains abandonnés, ou bien même les espaces sous-exploités. Depuis maintenant une cinquantaine d’années, de nombreuses personnes ont essayé Les Non-lieux (Marc André), Les tiers espaces (Gilles Clément), trous iano), multiplicités interstitielles (Pascal Nicolas-le strat) ;

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mais aussi plus communément appelés espaces résiduels ou friches. D’une manière plus poétique, certains ont essayé de donner une image à ces espaces qui peuvent alors être considérés comme des d’appropriations simples aspirent à étendre notre habitat à un second sur le trottoir d’en face, se poser sur une chaise devant son entrée, entreposer son vélo dans une cour d’immeuble. Pascal Nicolas-le 1 strat « Les friches construisent aujourd’hui le rez-de-chaussée

l’ensemble des résidents. » Pascal Nicolas-le strat / MULTIPLICITÉ INTERSTICIELLE

nous pouvons remarqué que ces chercheurs, architectes, paysagistes et sociologues s’accordent à associer ces espaces à un état d’abandon. Nous parlerons ici de « délaissé », tout d’abord au sens où tous ces espaces sont le fruit d’un désintérêt général des collectivités locales et de l’espace, abandonné par la ville et ces représentants permet alors

1. Pascal

14

Nicolas-le strat /

/


aux habitants de les occuper, de proposer de nouveaux usages. A iano2, nous nous attacherons à parler de ces lieux comme des espaces chargés d’une histoire, d’un contexte et d’une morphologie particulière. Ils ne sont donc pas de simples trous noirs, mais bien au contraire un à comprendre pour pouvoir proposer une appropriation respectueuse du site occupé. Ce cadre historique nous rappelle que ces lieux ont toujours été, à un moment donné, animés par une activité, une fonction ou un statut, mais l’usure du temps ou l’impact d’une situation extrême, les a fait tomber dans l’oublie. C’est alors, dans un premier temps, l’évolution progressive du lieu, ou comme l’appelle Lauren Andres délaissés. Dans son œuvre « Manifeste du tiers paysage », Gilles Clément3 nous parle aussi de délaissé. Cependant il utilise ce terme uniquement pour parler d’espaces naturels qui, de par leur état d’abandon, développe délaissé de Gilles Clément à un contexte plus global, incluant friches urbaines, sous-exploités, mono-fonctionnel. Sa posture en tant que paysagiste est alors de préserver ces espaces et de les laisser se développer non-aménagement, il souhaite voir ces extensions de la nature (re)prendre place à l’intérieur de nos villes. En ce sens, notre position diffère de la sienne, mais elle n’est pour autant pas totalement différente. L’occupation d’un délaissé implique forcément une vers un état d’espace public à travers sa pratique et son aménagement,

2.

3. Gilles

iano / LA DÉSOBEISSANCE DE L’ARCHITECTURE / Clément / MANIFESTE DU TIERS PAYSAGE /

15


néanmoins la position adoptée est de l’ordre de petites opérations friche (biodiversité, espace libre, lieu commun…). exposer les enjeux des délaissés à l’échelle de la ville et ce qu’ils représentent pour les citadins. Ces espaces qui sont aujourd’hui mis de côté par les institutions locales et oubliés des plans de développement dégagée de toutes contraintes foncières, politiques et administratives. Du moins elles semblent être libérées de ces cloisons institutionnelles4, nous verrons par la suite que ces sites ne sont pas forcément défaites basculer un projet à néant. Cependant le délaissé représente une Cette situation d’opportunité est d’autant plus appréciable dans le cas d’une ville, où la rareté d’espace vide se fait sentir. Cette occasion du lieu, de son devenir et de ce qu’il représente permet alors à l’habitant Dans l’œuvre retraçant l’expérience de l’occupation de la Friche la Belle de Mai, P. Bouchain nous expose son point de vue sur la friche en question et sur les délaissés

«

»

Propos de Patrick Bouchain / La Friche la Belle de Mai

4.

16

Propos utilisé par Baptiste Fuchs, consultant et chargé de projet en développement culturel. Rencontré au cours d’une réunion avec l’association de l’aire.


Ceci résume bien, en quelques mots, la valeur de ces non-lieux. Le délaissé ne présente aucun obstacle logique à sa ré-appropriation et c’est pour cela qu’une occupation peut être envisagée. Aussi nous un terrain de jeux pour n’importe qui ou doivent-ils nourrir un intérêt commun ? Pour reprendre la citation de Pascal Nicolas-le strat et délaissé se situe à l’intersection entre l’espace privé et l’espace public. Un délaissé nous tout à chacun en exploitant les désirs communs.

QUALIFIER LE DÉLAISSÉ // espaces ? On peut facilement imaginer que certains espaces seront plus propices à leur développement et donc remplacer le vide par du plein, tandis que d’autres peuvent alors proposer un vide, contre un vide. Le rapport plein - vide est très intéressant dans la manière les caractéristiques du site, nous nous intéresserons aux différentes étudiants. Depuis le début des années 70, l’IAURIF5 fait un inventaire des friches industrielles de la région parisienne. Force est de constater que les villes françaises génèrent de plus en plus d’espaces délaissés. L’objectif étant d’informer les institutions locales sur l’évolution de ces terrains en friche sur lesquels des opérations d’aménagement peuvent être

5. Institut

d’Aménagement et d’Urbanisme de la Région de l’Ile-de-France.

17


réalisées. Cependant, à partir de quel moment peut-on considérer que prioritaire à un autre ? L’IAURIF a consacré une partie de ces travaux à du site, son temps de vacance, ainsi que la nature et la qualité du lieu. Nous verrons par la suite, avec les exemples d’autres travaux, qu’il est

mais sans jamais être identiques. De plus les travaux de l’IAURIF en 1970 se portaient uniquement sur l’étude des friches industrielles, il est intéressant de voir qu’ils ont élargi leurs champs d’actions dans les années 90 aux friches commerciales et bureaux désaffectés. De nombreux travaux d’étudiants montrent aussi la complexité de donner une identité à une friche. Le sujet de la reconversion des friches trouver des exemples concrets d’analyses de ces sites aux multiples visages. C’est pour cela que nous regarderons les analyses d’un projet 6

et les travaux d’étudiants de l’institut de La Cambre . Le travail des étudiants de Grenoble s’est porté sur l’analyse de différentes parcelles abandonnées ou sous-exploitées de l’ancien quartier ouvrier de la ville. 7

variables. L’une de ces notions portait sur l’estimation de l’état de vacance du lieu en questionnant ce qui générait cette pauvreté d’appropriation cause de leurs accessibilités, du fait soit d’une différence de niveau

6. PFE

FLEMME / S. Fabiani, D. Gros, D. Pelletier / soutenue le 17 Juin 2009 / G. cazalet, A. Pamart

7. FRICHE(S*)

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(toitures terrasses) ou soit d’une frontière rendant l’espace hors de prises, les réduisant à l’abandon de part leur non-utilisation ou leurs faibles diversités d’usages. Le statut du lieu peut aussi jouer un rôle majeur dans son exploitation. Le cas échéant d’un espace auquel les le mauvais entretien du lieu, voir un abandon progressif. Le problème caractéristiques de lieux ne conduisent pas systématiquement à des espaces morts. Un espace peut être monofonctionnel et pour autant regard critique sur ces espaces et à réellement prendre en compte son usage et son utilité par rapport à son environnement plus ou moins proche. Le projet dit FLEMME (Front de Libération des Espaces Morts Mais Exploitables) s’implantait alors dans le quartier Berriat soit par la réhabilitation d’un bâtiment ou par un aménagement urbain. On peut alors constater que leurs analyses retrouvent une sorte de lien avec les qui lui se pose la question du « QUI en est la cause » plutôt que le « QUOI ». De leur côté, les deux étudiants de l’institut supérieur d’architecture de La Cambre (Belgique) ont rédigé une sorte d’essai faisant l’apologie de la friche, le délaissé et le tiers-paysage. Entre hymne à la friche, de friche. On retrouve alors les notions utilisées par l’IAURIF, soit la l’analyse du délaissé en y ajoutant la question de l’origine de la friche

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(sociale / structurelle / marginale), la dualité plein – vide, la morphologie correspondant aux espaces non entretenus, lotis entre les réseaux viaires ou ferroviaires. « L’abandon architectural » qui concerne tout le parc bâti abandonné pour des raisons économiques, sociales, politiques ou sécuritaires. « L’intervalle périurbain » rassemblant tous ceux qu’on pourrait appeler « autres » et qui ne rentrent actuellement

précédemment exposés. Cependant, nous ne nous risquerons pas à ranger les délaissés dans une boite, puisque nous partons du constat qu’ils sont tous fondamentalement différents, et que leur catégorisation mènerait au lissage de leurs caractéristiques. L’enjeu ici

leurs devenirs. Nous nous intéresserons tout d’abord au contexte dans lequel s’inscrit le délaissé. Les friches sont tout d’abord multiples et complexes de part leurs dispersions sur la globalité du territoire, elles se retrouvent dans toutes situations géographiques (urbaine, rurale, péri-urbaine) ou secteurs d’activités. Ensuite nous nous attacherons à déterminer les origines de leurs déclins, selon les quatre formes de délaissé établis par les étudiants de la Cambre… Ces deux premières notions nous permettent alors de dresser un cadre, de comprendre le lieu en survolant son voisinage. Une friche ne se limite bien évidemment pas à sa limite parcellaire, mais elle aura un impact à une plus grande échelle, partagera quelques histoires avec les habitants avoisinants, traduira peut-être d’un problème économique de la ville, et deviendra

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probablement un lieu qui fera parler de lui au delà de sa ruelle. données plus pragmatiques telles que sa , sa morphologie (rapport plein-vide / forme globale du site) et déterminer une typologie de délaissé. Ces dernières informations présentant alors le délaissé dans ces grandes lignes, intéressons nous maintenant à ses caractéristiques et chaque lieu avant occupation, nous allons établir une grille d’évaluation de chaque projet en nous focalisant sur des notions propres au site, à son environnement annexe et au lien entretenu entre ces deux espaces. Pour garder une cohésion graphique et ainsi faciliter la comparaison de projet, l’analyse des capacités du lieu se fera au travers un graphique en toile d’araignée8, que l’on retrouvera aussi dans les prochaines

Accès Statut

Statut

Entretien Entretien

Activité recensée

Accès

Visibilité

Activitée Activité connexe recensée Fréquentation Fréquentation

Visibilité

Activitée connexe

8. Graphique

en toile d’araignée // Inspiré par les travaux d’analyses du PFE FLEMME / S. Fabiani, D. Gros, D. Pelletier

21


Accès Statut

LE STATUT

Accès

Statut

Comme nous avons pu le voir précédemment, le statut juridique d’un Entretien

Visibilité

Nous différencierons alors trois statuts à l’échelle du délaissé Entretien

Visibilité

publics ou privés peuvent alors entrainer un délaissé faute d’entretien. Activité Activitée recensée connexe C’est aussi le cas au cours de la récupération d’un bien familial ou Fréquentation les nombreux cas de litige entrainent petit de la Activitéà petit un abandon Activitée recensée connexe parcelle. Notons qu’en Espagne, la loi oblige un propriétaire privé à Fréquentation entretenir son terrain, auquel cas le propriétaire est passible d’amende. De plus, la question de l’accessibilité de l’espace est primordiale avant de pouvoir parler d’occupation, ou de veiller à rester dans une certaine légitimité.

privé

privé collectif

public

privé

privé collectif

public

ACCESSIBILITÉ délaissé, se pose aussi la question de la capacité à accéder au lieu, moyenne faible ou Pour cette analyse, physiquement. nous envisagerons importante la possibilité de passernulle de la rue au délaissé et à quel degré de faisabilité ce passage moyenne importante ouun barème en trois se fait.faible Selon points, nous évaluerons si le site est nulle ou totalement ouvert sur son environnement annexe. inaccessible

22

inaccessible

moyennement accessible

accessible

inaccessible

moyennement accessible

accessible


faible ou nulle

moyenne

importante

LIMITE VISUELLE

Nous considérerons ici les différentes manières de voir le site. La dégradé

non entretenu

moyennement entretenu

entretenu

et être vu. En effet, un délaissé peut être plus facilement occupé si son appropriation n’est pas donnée à voir à tous les passants. Cependant cette pratique favorise le développement d’activité illicite. A contrario, si le site?est exposé, il semble ouvert et convivial. L’appropriation est alors plus en lien avec le contexte avoisinant le site. On parlera alors de limite visuelle totale, gênante dans le cas de végétation ou grillage, bassenulle et nulle. importante faible moyenne

Accès Statut

totale

basse

génante

aucune

Entretien

Visibilité

ACTIVITÉ CONNEXE

La question de « ce qu’il y a autour » semble très importante dans délaissé. du Activité En effet, l’occupation Activitée recensée connexe délaissé Fréquentation

de redynamiser le lieu. Cette notion replace aussi le délaissé à l’échelle

faible ou nulle

moyenne

importante

23


Entretien

Visibilité

Activité recensée Fréquentation

Activitée connexe

FRÉQUENTATION Accès

les personnes qui pourraient être impliquées Statut dans le projet, ainsi que celles qui se sont déjà emparées du site. De plus, dans la découverte du lieu, il est intéressant de pouvoir recueillir la parole de plusieurs Entretien du délaissé, on remarquera Visibilité le cas où l’on parle plus de la fréquentation

de personnes, et comment cela l’événement et l’attractivité privé privé crée collectif public du lieu. Activité Activitée recensée

Fréquentation

faible ou nulle

faible ou

ACTIVITÉnulle RECENSÉE

connexe

moyenne

importante

moyenne

importante

Cette notion a pour enjeux de faire le listing des dispositifs mis en place, ou non, pour susciter une appropriation de chacun, la capacité à créer de l’usage. Elle peut se traduire par le relief du site, la présence inaccessible moyennement premières traces d’une occupation passée ou présente … Selon un accessible critèredégradé d’évaluation ennon quatre accessible points, nous déterminerons si l’espace entretenu moyennement entretenu entretenu dispose de beaucoup de prises, peu ou pas du tout.

? nulle

24

faible

moyenne

importante


Statut

Entretien

Visibilité

Activité recensée

ENTRETIEN

Fréquentation

Activitée connexe

Le sujet de l’entretien général du délaissé traduit plusieurs critères. Elle tend à nous parler de sa fréquentation, de son statut juridique et de ces usages. En effet, si le lieu est entretenu, il y a de fortes possibilités pour que l’espace ne soit alors plus considéré comme délaissé aux yeux du passant, même s’il ne sera pas pour autant utilisé, l’espace entretenu traduit d’une considération de l’espace par une de l’entretien du délaissé se fera selon quatre points, présentant le cas ou moyenne d’un faible lieu dégradé jusqu’à un espace bien entretenu. importante nulle

dégradé

non entretenu

moyennement entretenu

entretenu

? nulle

totale

faible

génante

moyenne

basse

importante

aucune

25


ANALYSE DES ÉLÉMENTS DU CORPUS // cours de ce mémoire, nous tenterons d’analyser et de catégoriser les sites selon les différentes notions exposées dans cette dernière partie. Une première étape présentant globalement le contexte dans lequel s’inscrit le délaissé, permettant alors de comprendre son rapport au site, la nature de sa mise en retrait et la capacité à se relever. Par la suite, on dressera les caractéristiques propres de chaque éléments de corpus via le graphique en toile d’araignée, comparer un à un.

26


périurbain intervalle périurbaine

YES WE CAMP 2013 //

11 300 m2. vide friche portuaire

4x plus petit 50 m

500 m

Yes We Camp / Ville : MARSEILLE / © www.mapbox.com

27


périurbain

LA RESERVE //

1 600 m2. vide terrain vague

10 m

500 m

La Réserve / Ville : LYON / © www.mapbox.com

28


rural abandon architectural

10 m

SUR LA PLACE PUBLIQUE //

750 m2. plein habitat vacant

500 m

Sur la place publique / Ville : SAINT JEAN EN ROYANS / Š www.mapbox.com

29


urbain abandon architectural

PLACE AU CHANGEMENT //

725 m2. vide terrain vague

10 m

500 m

Place au changement / Ville : SAINT ETIENNE / Š www.mapbox.com

30


périurbain intervalle périurbaine

10 m

LES ANCIENNES CARTOUCHERIES //

900 m2. vide friche militaire

500 m

Les anciennes cartoucheries / Ville : RENNES/ © www.mapbox.com

31


urbain interstice infrastructurelle

LE CAILLOU //

1 000 m2. vide friche ferroviaire

10 m

500 m

Le caillou / Ville : NANTES / Š www.mapbox.com

32


875 m2. plein friche commerciale

10 m

LE 2-4 TERRAIN(S) D’EXPRESSION(S) ASSOCIATIVE(S) //

rural abandon architectural

500 m

Le 2-4 / Ville : PRÉ-EN-PAIL / © www.mapbox.com

33


YWC 2013 av. friche Accès

YES WE CAMP 2013 //

Statut

périurbain intervalle périurbaine

Entretien

11 300 m2. vide friche portuaire

Visibilité

Activité recensée Fréquentation

YWC 2013 av. friche

cartouch. av. friche

Visibilité

Activitée connexe

La réserve av. friche

Activité Entretien recensée Fréquentation

Visibilité

Entretien Statu

Activitée Visibilité connexe

Activité Entretien recensée

sur la place publique Activitée av. friche connexe Fréquentation le Accès caillou

av. friche

Statut

rural Accès Statut abandon architectural

Entretien

EntretienStatut

Activité recensée

ancienne cartouch. SUR LA PLACE PUBLIQUE //Accès

Visibilité

Statu

Accès

Entretien

Statut

Activité recensé

Accès

périurbain

Fréquentation

Entretien

su

Statutancienne

Statut

1 600 m2. vide Activité terrain vague recensée

Activitée connexe

La réserve av. friche

Accès

LA RÉSERVE //

Statu

Visibilité

Activité recensé

s

av. friche

Statut

Accès Statut Entretien

Visibilité

Statu Entretien

Entretien Activité recensée

Visibilité Activitée connexe

Entretien Activité recensée

750 m2.

plein Entretien Activité recenséehabitat vacant

ctivitée onnexe

Fréquentation Activité sur recensée

Visibilité Activitée connexe

la place publique Activitée connexe av. friche Fréquentation av. friche

urbain

Visibilité

Visibilité Activitée connexe

ctivitée onnexe

34

Accès

architectural

725 m2. vide Entretien Activité terrain vague recensée Fréquentation Activité recensée Fréquentation

Activitée connexe

Statut

Accès

abandon Statut Entretien

place au chgt av. friche Fréquentation

Accèspublique sur la place av. friche

Accès le caillou PLACE AU CHANGEMENT // Statut

Fréquentation Activité recensée

Visibilité

Statut Entretien

Visibilité

Visibilité Activitée connexe

Entretien Activité recensée

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Activitée connexe

Fréquentation Activité recensée Fréquentation

Activitée connexe

Activité recensée


cartouch. av. friche

Entretien

Visibilité

périurbain intervalle périurbaine

Activité recensée

900Fréquentation m2. vide La réserve friche av.militaire friche

Activitée connexe

Entretien

Ent

Activité Entretien recensée

Visibilité Activitée connexe

En

Fréquentation

sur la place publique Activitée av. friche connexe Fréquentation Accès le caillou

Statut

urbain interstice infrastructurelle

Visibilité Activitée connexe

1 000 m2. Fréquentation vide Activité Activitée recensée friche ferroviaireconnexe

Statut Entretien

Visibilité

Entr

Entretien Activité recensée

Visibilité Activitée connexe

Ent

Fréquentation Activité recensée

Fréquentation

Fréquentation

Accès LE 2-4 // Statut terrain(s) d’expression(s) associative(s)

Activitée connexe

Entretien

rural Visibilité abandon architectural

Activité875 recensée

m2. Activitée connexe plein Fréquentation friche commerciale

Activitée connexe

sur la place publique av. friche

le caillou av. friche

Visibilité

av. friche Accès

Visibilité

Entretien Activité recensée

Activitée connexe

Visibilité

Accès

LE CAILLOU //Statut

Visibilité

EntretienStatut

Activité recensée

Accès ancienne cartouch. Statut av. friche

rtouch. he

ion

Accès

LES ANCIENNES CARTOUCHERIES //

13 he

on

Statutancienne

Statut

Accès Statut

Entretien

Visibilité

Activité recensée Fréquentation

Activitée connexe

Via cette première comparaison de projets, on peut effectivement constater la complexité de ne parlé que d’un seul délaissé. Ces lieux sont différents selon un ensemble de critères, tant par le contexte avoisinant qu’en ce qui caractérise le site.

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LES OUTILS D’ANALYSES // Au même titre que le travail d’analyse effectué par les étudiants de l’école d’architecture de Grenoble, de nombreux outils ont vu le jour cas des travaux d’aménagements ponctuels ou éphémères fabriqués par un collectif, ces outils font l’objet d’une méthodologie de prise de site et permettent une première concertation avec le public. Ce mener un projet cohérent. D’ailleurs, n’est-ce pas la toute première étape d’une conception de projet pour un architecte, un urbaniste ou

intervenir. Comme nous avons pu l’expliquer précédemment, les espaces délaissés sont relativement nombreux dans nos environnements quotidiens et se déclinent de plusieurs manières. Il est donc intéressant du territoire, de la ville ou du quartier selon le projet. De part l’évolution de notre société et des moyens techniques employés aujourd’hui, on d’intramuros ou extramuros. En effet, avec l’évolution technique et d’accessibilité d’internet, on voit de plus en plus de plateforme de démarches collectives se créer derrière nos écrans. Citons comme exemple le site internet blablacar, qui a su, via sa plateforme, bouleverser les manières de se déplacer et inverser les manières d’appréhender le territoire. Dans le cadre de projet d’aménagement urbain, nous nous intéresserons au cartes interactives destinées à susciter des débats à l’échelle d’un quartier ou d’un territoire, tel que le site internet carticipe. La plateforme www.carticipe.net a été créée en 2013 par le bureau d’étude Repérage Urbain. D’abord utilisée dans la ville de Laval (en Mayenne) durant 7 mois, elle est aujourd’hui proposée sur les villes

9. Site

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internet de co-voiturage en France / www.covoiturage.fr


d’un projet ou de désigner un espace délaissé à reconquérir. L’outil n’a pas pour vocation de remplacer les débats publics, mais au contraire De la même manière, Richard Reynolds propose une plateforme collaborative pour initier les démarches de guérilla jardinière, cibler les lieux propices au développement de ce projet, inviter des participants à l’action …

Plateforme collaborative installée sur la ville de Laval/ © www.carticipe.net

plateformes collaboratives que l’on peut retrouver sur internet n’est bien sûr pas la seule manière de recueillir la parole des occupants du territoire étudié. Bien souvent ces outils représentent une initiative des

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alors de concevoir de grands projets de développement urbain. L’exercice pour autant ne s’applique pas systématiquement au travers des possibilités informatiques qui nous sont offertes et évoluent depuis ces dernières années, mais peut aussi être appliqué in situ, directement avec l’habitant. En 2010, l’association démocratie créative et le collectif etc proposent de s’approprier les panneaux publicitaires de un jeu de quadrillage invite le passant à y apposer un avis, une anecdote ou une envie. L’idée est de proposer aux passants de raconter leurs petites expériences vécues dans Strasbourg, de l’écrire sur un post-it et aux souvenirs des strasbourgeois. Ce travail de cartographie ouverte permet alors de découvrir le territoire et de toucher, de manière ludique et attractive, un autre public que celui habituellement concerté dans une démarche de projet. L’exemple ici n’avait pas d’intérêt direct à délaissés, cependant on peut aisément imaginer considérés par les habitants comme abandonnés, négligés, inoccupés. Dans le cadre d’une intervention à plus petite échelle, un démarche in situ s’exécute aussi avant l’occupation d’un délaissé. L’enjeu étant de compiler une carte des différents lieux considérés comme abandonnés ou sans usage au travers les expériences de chacun. L’exercice peut être exécuté seul ou collectivement. Notons qu’une compilation des espaces étudiés que par la posture d’anonymat que peuvent prendre certains espaces non explorés. Cependant, nous pouvons citer en exemple les travaux du photographe Philippe vasset10 qui

10. VASSET

Philippe / UN LIVRE BLANC / Editions Fayard, 2007 www.www.unsiteblanc.com

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met en contraste les espaces délaissés du reste de la ville, grâce à des photos satellites où le délaissé sentiments envers ces délaissés eux et de localiser tous les espaces vécus comme une tare dans la ville. L’initiative permet alors d’impliquer l’habitant dans ce premier arpentage du site et d’obtenir ainsi une nouvelle image graphique de la ville, base de données porteuse de projet en devenir. Lors d’une de ces interventions, le collectif de paysagistes Coloco propose d’arpenter le site à la rencontre des habitants. Ils ont ainsi parcouru le territoire de la communauté d’agglomération des lacs de l’Essonne d’un module itinérant favorisant les échanges et débats d’idées sur le territoire étudié. L’atelier permet alors de regrouper des habitants autour d’une carte de leur territoire et de questionner les différents espaces propices aux développements du lieu.

Le PIIT en action / Les lacs de l’Essonne / © www.coloco.org

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travaux du collectif Stalker on vient arpenter le site, marcher à travers la friche pour en capter toute son essence et se faire sa propre idée du Certains collectifs anticipent aussi ce moment de découverte du lieu pour inviter les voisins de la friche à partager leurs expériences du lieu, et ainsi découvrir son histoire. Il est possible alors de cumuler et permettre à une approche sensible de se faire une place dans le coin de sa tête. Ensuite, on vient alors confronter la réalité du lieu, les blessures qu’il porte avec lui et confronter ces idées à celles des ces informations du grand public, de nombreux collectifs ont mis au

de prendre la parole de chacun. Les membres du collectif etc, qui sont intervenus dans plusieurs petits villages pendant leur projet « détour de France », partaient à la recherche d’informations sur les sites à de ces histoires personnelles en faveur des lieux était alors compilée et restituée au public au cours d’un goûter, un apéro ou une soirée. Rassemblant ainsi toutes les personnes autour du lieu, ils invitaient les habitants à partager leurs expériences personnelles, à découvrir le lieu On peut voir au travers ces exemples qu’il existe de nombreuses formes d’analyses de ces sites, il est d’ailleurs intéressant de voir qu’aucune méthodologie n’est à préconiser plus qu’une autre. Le sujet du délaissé étant tellement vaste et différent selon le site étudié qu’il n’est pas

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rare de voir un collectif proposer une nouvelle approche d’analyse, totalement différente de celles exécutées auparavant. Ce travail est à la limite de la concertation pour générer du projet, on s’approche petit à petit du moment de conception. Il n’est pour autant pas inhabituel de découvrir un morceau de l’histoire du délaissé au cours de sa transformation. Les projets sur lesquels nous nous concentrons appliquant des techniques d’auto-construction et de fabrication collective, de nouvelles anecdotes viendront alors enrichir le projet au cours de chaque étape. C’est justement en mettant le pied sur le site, en passant à l’action, que les idées se bousculent et qu’on laisse entrer le possible changement du lieu. Au regard du travail de Lauren Andres, il est intéressant de constater l’évolution du statut de la friche, et de son caractère mutable. En effet, dans cette première partie nous sommes alors passés d’une phase d’avant friche à celle de friche à proprement dit. L’avant friche correspond à l’abandon progressif des fonctions initiales du site et s’applique donc ici à l’évolution d’un lieu vers un délaissé. Le délaissé, forme d’espace négligé et soustrait à aucun usage, s’assimile alors à cette seconde phase, dite de friche. Nous verrons dans les prochaines parties comment franchir cette phase, les différents temps à traverser pour redevenir un espace à proprement dit et non-plus un délaissé.

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« La nature a organisé de façon extraordinaire le désordre sur la terre. Faire du neuf est possible

collectice. »

Propos de Albert Jacquard. AINSI SQUATTENT-ILS ... 42

affre

:


PARTIE 2 Le temps d’attente et la concertation Cette seconde partie appartient à l’histoire de la friche, ou du mois à ce qu’elle aspire à devenir. On considérera que ce temps correspond au temps d’attente de Lauren Andres, de part sa posture à générer pour l’instant (rappelons la citation précédente de Patrick Bouchain). Ce moment clé permet alors de récolter un maximum d’informations de mieux comprendre les enjeux de la réactivation de ces délaissés, nous rappellerons les formes d’occupations vécues ces cinquante dernières années. Ensuite, nous tenterons de comprendre les étapes de concertation opérées dans les éléments du corpus, leurs rôles et les techniques appliquées pour recueillir la parole de chacun.

L’OCCUPATION, UNE PRATIQUE NOUVELLE ? La posture qui nous intéresse alors, d’un point de vue sociologique, urbanistique et architectural est bien sûr l’appropriation de ces lieux. À contrario de la démarche de Gilles Clément qui est d’admirer ces friches en perpétuels mouvements, nous nous intéresserons aux différentes interventions qui sont menées pour transformer le lieu. Il ne s’agit pas non plus d’une réhabilitation du lieu pour construire un projet lambda, cet espace, de le rendre accessible et l’ouvrir à la réappropriation. L’occupation de ces terrains mis au rebus permet, par la fabrication collective, de transformer ces « déchets » en ressource. L’occupation traduit une montée en politique de l’habitant, soit pour embellir les espaces de son quotidien, offrir de meilleurs coins de rencontre et de partage, ou une volonté de manifester son mécontentement en s’appropriant le lieu comme le symbole d’une alternative aux démarches de la politique de la ville.

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«

entre les corps performants et les corps silencieux. Il est

acquises. » Pascal Nicolas-Le Strat / MULTIPLICITÉ INTERSTICIELLE Rappelons alors les différentes appropriations qui ont émergé depuis ces cinquante dernières années. Bien sûr, il y a eu les travaux de Gordon Matta clark et du collectif Stalker dont nous avons parlé au début de ce mémoire, mais ces démarches se positionnent d’une toute autre délaissé pour offrir cet « autre » que nous souhaitons questionner, mais présentent le lieu d’un autre point de vue. En outre, leurs travaux sont en quelque sorte une prémisse à la reconquête de ces espaces. Ils nous ont ouvert les yeux, et ont laissé place à d’autres pour se les approprier. Nous développerons donc dans cette sous-partie les démarches présentées comme une alternative à « l’habiter et se nourrir en ville » et nous déplacerons le sujet de l’appropriation vers les actions plus récentes, individuelles ou collectives. Dans les années 90, après la chute du mur de Berlin, on voit réapparaitre une nouvelle forme d’occupation, luttant contre la politique de l’époque en faveur des espaces délaissés de l’après-guerre. Le constat est simple, de nombreuses ruines de bâtiments se sont accumulées entre guerres et crises industrielles. L’opportunité de ces lieux vacants

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initie alors une appropriation de ces immeubles vides pour offrir une

d’après-guerre, suite aux crises économiques ou à un mouvement alternatif de la société. La nouvelle vague de squat des années 90 s’inspire alors des autres mouvements d’occupation des vingt années un autre plus alternatif dans les années 80. Tout en apportant un certain contraste, puisqu’ils deviennent par la même occasion moins politisés, ou on pourrait plutôt dire moins militants. Artistes, sans abris et toutes personnes en marge de la société vont alors occuper ces espaces comme lieux d’expérimentation de vie novatrice et collective, une volonté de créer un lieu d’hébergement alternatif et communautaire. On peut ainsi considérer que le squat participe à la construction d’un modèle économique alternatif et donc une vive critique contre l’accessibilité au logement. Ce lieu d’occupation devient alors un moyen de vivre ensemble. De ce fait, ils essaient de développer une gestion collective du quotidien, à travers la réhabilitation du lieu, l’organisation de rencontres et de débats, la création et la diffusion culturelles, l’organisation d’ateliers d’échange de savoirs, la mise en place effet inverse d’effrayer une partie de la population envers ces lieux à reconquérir. L’essence même du mot « squatter » à évoluer dans dégradés, insalubres ou occupés par les rebus de la société. On utilisera plutôt le terme « d’occupation » à défaut de squatter, mais on retiendra de ces pratiques la démarche militante, collective et délaissés.

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l’agriculture urbaine. Ce principe d’agriculture rapporté dans la ville est apparu après la première guerre mondiale, aux Etats-Unis, avec l’arrivée des jardins ouvriers. La volonté initiale était d’offrir aux ouvriers une opportunité de cultiver la terre après le travail pour se procurer nature et bien être. Les jardins collectifs permettaient ainsi de s’émanciper, de s’aérer l’esprit, de rencontrer et d’échanger autour déclinée sous plusieurs formes et se trouve aujourd’hui au cœur de nombreux projets d’aménagement public. Telle que nous le montre la prise de conscience, tant politique, qu’individuelle, ces espaces de culture offerts aux habitants sont d’excellents outils pour générer de la rencontre, de l’échange de savoir et animer un lieu. C’est exactement cette propriété du « cultivons ensemble » qui nous intéresse à l’échelle du délaissé. De nombreux projets d’occupation ont d’ailleurs saisi l’intérêt d’impliquer les habitants autour de jardins partagés pour, d’une part les inclure dans le projet et d’autre part faire vivre le lieu d’une manière plus pérenne.

Union street urban orchard / © www.waywardplants.org

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The Lake / © www.thelake.org.uk

Citons alors l’exemple du projet exécuté dans le cadre d’un festival londonien sur le site du 100 Union Street, terrain désaffecté du quartier de Bankside. En 2010, avec le soutien de bénévoles, habitants du quartier et associations locales, le collectif Wayward Plants a transformé le lieu en verger urbain et jardin collectif, proposant ainsi un nouveau lieu de rencontre éphémère. Depuis, le lieu s’est transformé petit à petit, proposant chaque année une nouvelle forme d’espace public publique). Aujourd’hui, ce lieu est occupé par un projet entrepris par le collectif EXYZT appelé The Lake (Projet toujours porté par le London festival of architecture). Le nouveau visage du 100 Union quelques centaines de mètres carrés du site sous l’eau.

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Parlons alors des initiatives d’appropriation de tous les jours, comment détourner un lieu pour proposer quelque chose d’autre et comment alors, on peut par sa simple présence changer le lieu. Le photographe Txema Salvans a justement travaillé sur le lien que peut entretenir l’occupation simple de poser une chaise au bord d’un délaissé. plusieurs clichés de prostituées qui attendent un éventuel client dans abords des routes. Le travail ici n’est pas tant de faire un portrait de ces jeunes femmes, mais bien au contraire d’une attitude inscrite dans le contexte du site. Patrick Bouchain explique lors d’un entretien à la radio sur son étude « la forêt des délaissés » que ces espaces délaissés, en marge de la société, sont souvent réappropriés justement par une communauté de gens délaissés aussi par la société. Cependant l’occupation d’un délaissé s’accompagne de moins en moins d’une initiative orchestrée par un rebut de société, ou constaterons nous peut-être que de plus en plus de gens ne se sentent pas à leur place dans cette société actuelle. Bien que nous ayons pu constater les phénomènes de squat de ces dernières années et les nombreux exemples d’occupations simples présentées par Txema Salvans, de nombreuses personnes se sentent concernées par la fabrication de notre environnement. C’est le cas de Florian Rivière qui, en dehors de ses heures de travail en tant que barman, détourne l’aménagement urbain pour en offrir de nouvelles prises au passant. place de parking, poser des cagettes autour d’un arbre pour proposer une bibliothèque libre, transformer deux portes vélos en banc public … Ce travail de bricolage urbain relève de « la petite appropriation »1 et nous permet alors d’entrevoir une volonté de l’habitant d’exploiter

1. Propos

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utilisé par Jean Loup Gourdon / 11 Février 1994


années, d’une démarche plus personnelle ou communautaire, elle tend aujourd’hui à se généraliser dans l’espace public et s’ouvrir aux passants.

LE DROIT D’ACCES AUX TERRAINS // La première question, semblant nécessaire au bon déroulement d’un projet d’occupation, relève du droit d’accès au terrain. En effet, comme nous avons pu le voir dans l’analyse des sites étudiés, le statut juridique d’un délaissé Cependant, dans la mesure où l’état d’abandon du site devient une gêne pour un environnement commun, nous pouvons alors imaginer qu’en faveur d’un bien collectif l’occupation devient nécessaire. C’est du moins la leçon qu’on peut tirer des expériences de squats précédemment évoqués. On peut donc dire que l’occupation peut être illicite, mais légitime. Effectivement, partant du constat que le lieu est dans cet état de déclin pour cause d’un manque d’attention de son propriétaire, il revient aux personnes qui le côtoient quotidiennement La première étape de prise de site, est en cela très importante. Il faut effectivement évaluer les différentes barrières qui vont alors bloquer la route à la réappropriation du lieu. Puisqu’il s’agit bien de cela autorité première ? La prise de conscience collective en faveur de la réactivation de ces délaissés, tant par les institutions dirigeantes que par la population d’une ville, permet alors d’initier divers projets sur ces terrains en attente d’exploitation. Nous porterons ici une attention particulière sur

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les premières personnes qui ont porté le projet. Celle qui ont fait appel à des professionnels pour les aider dans la reconversion du délaissé. de répondre à une commande portée sur la réappropriation d’un espace, la question de la possibilité d’accès ne se pose plus puisque le lieu est alors mis à disposition. Notons que ces projets peuvent tout de même être remis en cause par le changement de dirigeants locaux, les élections municipales de cette année en sont la preuve, notamment pour les projets de l’association De L’AIRE, exemples de la politisation de l’occupation d’un délaissé et des différentes barrières qui peuvent s’élever au cours du temps de fabrication du projet. On remarquera que dans les éléments du corpus, certains projets répondent à une commande publique, quand d’autres relèvent de l’initiative d’une association d’habitants. Ces initiatives répondent alors à des démarches totalement différentes, n’impliquant pas nécessairement d’association d’habitants, l’opportunité de l’expérimentation, ou la démarche personnelle. Dans le cas d’une commande publique, le projet est soutenu par différents acteurs locaux, légitimant l’installation dans le délaissé (si toutefois la valeur foncière de l’espace appartient à la ville). Cette forme d’appel à projet orchestrée par les villes, s’inscrit souvent dans un projet plus global d’aménagement du territoire. C’est par exemple le cas du projet de Saint-Jean-en-Royans, coordonné par l’association les espaces en déclin. Le projet du collectif etc à Saint Etienne suit la (Etablissement Public d’Aménagement de Saint Etienne) le projet a pour vocation de revaloriser la parcelle en vue d’un éventuel rachat par un promoteur immobilier. Malgré les conditions favorables à la

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faisabilité de projets expérimentaux, collectifs et participatifs, l’aval du commanditaire implique aussi un certain nombre de règles à suivre, qui peuvent malheureusement parfois nuire à la fabrication de ces projets. On comprend alors que la question du devenir de ces friches est aujourd’hui rentré dans les mœurs de nos villes. Pour autant, la pratique d’une expérimentation éphémère, d’un aménagement collectif temporaire est encore perçue comme une technique marginale de réactivation du lieu ou vécue juste comme une étape de concertation. Et pour cause, la ville est conçue comme une entité pérenne, les projets qui la composent sont livrés comme des objets souvent dans le cliché de l’espace public. Les démarches initiées par une association d’habitants impliquent souvent une occupation illicite du lieu. Il s’agit alors d’une implication de personnes étrangères au site, qui ne disposent d’aucun droit interviennent sur un site en particulier, de part son état d’opportunité, constatera alors deux postures, une plus sage qui visera à légitimer son acte d’occupation et tentera ainsi de convaincre le propriétaire du terrain de le rendre accessible pour une petite transformation. On parle alors d’accord d’occupation provisoire. En Espagne, ces méthodes permettent alors à un propriétaire de se décharger de value du terrain), de s’extirper des amendes à payer, et permet d’offrir seconde posture consiste à prendre le droit d’intervention sur site, et de part sa fabrication provoquer l’aval du projet. On est ici dans une

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sur ces espaces oubliés et montrer leur capacité à produire autre chose qu’un état de latence. Au cours d’une conférence organisée pour les étudiants en première année du master Innovation et Territoire de Grenoble, un membre du Collectif etc expliquait ce principe de

CONFÉRENCE COLLECTIF ETC - MASTER ITER CITÉ DU TERRITOIRE GRENOBLE. 18/03/14

Le cas qui a été présenté par l’opportunité d’expérimentation relève de la volonté des collectifs à partager leur savoir-faire, croiser leurs idées, élever le débat. Le collectif etc a suscité cette pratique au cours de leur « tour de France » où il s’invitait de ville en ville à la recherche de projet à monter en collaboration avec d’autres penseurs de l’espace urbain. Ce voyage d’une durée d’environ un an, leur a permis de se construire un réseau d’amis bricoleurs urbains, et d’organiser en février 2013 un colloque2 chemin et faire se confronter expériences et points de vue. Au delà du partage d’idées, on note quelques projets réalisés dans cette veine de démarches pédagogiques suscitant la rencontre entre personnes du 2. SUPERVILLE

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/ colloque organisé par le Collectif etc le week-end du 1e au 3 Février 2013


même milieu. Citons alors comme grand gagnant de cette catégorie (pour la France) le festival Bellastock, qui a pour ambition d’organiser, pour des étudiants en école d’architecture, d’art ou d’urbanisme, des semaines d’atelier de concertation, conception et réalisation de modules d’aménagement urbain. L’enjeu d’une telle démarche n’étant pas spécialement de s’inscrire dans un projet de développement du milieu délaissé, mais de le réactiver sur un moment très court à l’occasion d’expérimentation architecturale. Le dernier cas relève de la petite appropriation Il s’agit effectivement physique et ponctuelle de nos rues, à signaler l’état de pauvreté de nos espaces publics, l’état d’abandon des délaissés dispersés dans nos villes, l’état de liberté qui reste en marge de notre territoire quotidien. Ces démarches individuelles sont de toutes formes, et c’est de part cette multiplicité de visages qu’elle crée petit à petit l’implication d’une population à bricoler sa ville, améliorer les espaces qui lui sont courants et donner son avis sur la future forme de ces espaces quotidiens. Les exemples de travaux de Florian Rivière introduits dans les précédentes parties jouent justement ce rôle. Ses œuvres sont d’une durée très variable puisque non autorisées.

Don’t pay play / © www.florianriviere.fr

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Elles restent en place en général que très peu de temps, cependant le regard posé par les passants sur ce détournement de mobilier urbain d’en être acteur. Intéressons nous à la citation suivante qui résume

« (…) chacun de s’occuper de son espace public. Mon rapport » MILLENAIRE 3 - N°4 / HIVER 2012-2013 / PARCOURS D’UN « HACKTIVISTE URBAIN » P.37 - 40

CONCERTER POUR MENER UN PROJET COÉHRANT // Comme nous avons pu le voir jusqu’ici, les principes d’occupation ne sont pas des faits récents. Cependant, les techniques évoluent et l’intégration des habitants des environs est devenue aujourd’hui un enjeu majeur. Le phénomène de squat se positionnait dans une démarche d’accessibilité à un lieu non utilisé, du déplacement d’un certain nombre de personnes vers un abandon architectural. Les projets habitants en lien avec le délaissé. Bien sûr, une fois le lieu transformé, il dans lequel il s’implante, mais de manière générale, ces interventions

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proche du délaissé. Il devient alors une identité du quartier, relatant d’une histoire du lieu et du lien qu’il entretient avec ses habitants. La démarche de concertation publique est très importante pour pouvoir concevoir un aménagement, une architecture cohérente en fonction des désirs communs. Elle vient tout d’abord enrichir les informations que nous avons pu récolter sur l’histoire du délaissé. En effet, notre regard extérieur nous permet d’ouvrir la lecture du site à des suppositions ou des interprétations qui peuvent alors être informations connues uniquement des gens qui ont vécu les différentes mutations du délaissé permettent aussi de mieux comprendre le site. C’est d’ailleurs le constat que fait Elisa dumay3 sur le projet de Saint-

méthodologies qui étaient beaucoup plus liées au milieu rural. Du coup ils ont pris des risques que nous n’aurions certainement

C’est effectivement ce mélange entre terrains connus et inconnus qui permet de créer un projet à mesure collaborative. D’un côté, les habitants ont besoin du savoir faire des collectifs pour pouvoir intervenir sur des espaces négligés, mais de l’autre, les membres du

3. Elisa

Dumay est la fondatrice de l’association de l’aire. Propos recueillis lors d’un entretien passé avec les membres de l’association le 28/02/2014.

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intentions d’usages qui permettront alors à ce lieu de revivre avec les habitants. De plus, la démarche de concertation permet alors, d’une manière ludique, collective et participative de se projeter sur le devenir du délaissé et ainsi d’entrevoir la réactivation du lieu. C’est alors une qui s’articule dans une réalité locale entre acteurs locaux et d’autres corps de métiers comme l’architecture, l’urbanisme … Au delà de la participation au projet, la première phase de concertation permet aussi de communiquer sur le projet. Richard Reynolds parle alors de propagande dans son jeu de guérilla jardinière. Il illustre son propos à travers les images qui nous montent au cerveau lorsqu’un de nos sens pas besoin de publicité pour montrer leur présence. On peut ainsi imaginer appliquer cette forme de propagande en attirant le passant par l’effusion d’une discussion avec quelques habitants. Le projet alors vient aux oreilles des uns et des autres, et prend une certaine ampleur, voir légitimité, du fait de sa prise de connaissance par les habitants du lieu. Même si l’activité peut être considérée comme illégale, et que l’occupation du délaissé n’est pas autorisée, il ne faut pas cacher cet acte. Sa fabrication dans l’ombre risquerait bien au contraire de mener sa perte. Dans un acte de « petite rébellion » tel que l’occupation d’un délaissé rallier un maximum de personnes à sa cause. Le projet sera d’autant ainsi une certaine capacité au projet à répondre à un maximum de besoins locaux. L’étape de concertation permet aussi d’établir un dernier atout au au projet. Au gré des actions de concertation ou même du porte à porte, il est possible de mener le projet avec l’aide d’associations ou d’artisans locaux. Puisque, rappelons le, les projets d’occupations

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très peu. C’est pour cela qu’il faut réussir, via ces étapes de concertation, à trouver toutes aides possibles. Les cas d’occupations initiées par les villes n’ont en général pas ce genre de problème puisqu’un budget est alors alloué pour réactiver le lieu. Dans son livre « construire autrement » Patrick Bouchain nous parle alors de cette importance à comprendre

«

d’autres habitants plus éloignés ou différents de lui. » BOUCHAIN Patrick / CONSTRUIRE AUTREMENT / ARLES, L’IMPENSÉ ACTES SUD, 2006. / P. 19

Ce que nous propose ici Bouchain est en effet de prendre conscience du contexte dans lequel s’inscrit le projet. Nous prendrons tout de même un peu de recul par rapport à cette citation, dans le sens où ces étapes sont ici inversées. La démarche de concertation permet tout d’abord une forme d’usage. De plus, elle permet d’inclure les habitants dans la phase de fabrication qui suit, soit par un encouragement, un questionnement, une participation ou juste une visite. Nous le verrons par la suite, mais c’est effectivement cette démarche d’implication

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de chacun qui permet au projet de rester sur place et de peut-être occuper le délaissé plus longtemps que prévu. Notons que ces démarches d’anticipation à la transformation du délaissé sont plus ou moins longues en fonction des projets du collectif, des besoins locaux, des caractéristiques du site, etc.

LES OUTILS DE CONCERTATION Les outils de médiatisation ou de concertation sont multiples descriptif de toutes les techniques utilisées aujourd’hui pour susciter participations, collaborations et médiations. Nous essayerons tout de même de dégager les grandes lignes de ces pratiques, et d’en présenter quelques unes, notamment celles appliquées dans les projets étudiés. De plus, la temporalité de cette étape de conception étant très variable, selon les projets et l’implication des habitants dans temps que cela a pris avant de voir le projet germer. Dans les différentes pratiques de concertation, on relève deux à aller chercher la population, provoquer la rencontre en faisant le premier pas. C’est ainsi que dans de nombreux projets, Le Collectif etc part recueillir des informations sur le territoire en frappant à toutes sociales), communiquer sur le projet à réaliser et ainsi peut-être éveiller possible de s’inviter dans une structure scolaire ou un centre social

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des enfants et les sensibiliser sur leur environnement. Ces ateliers pédagogiques prennent alors la forme de collages ou maquettes du délaissé sur lequel les enfants viennent ajouter les images d’un aménagement, une ambiance, des usages qu’ils souhaiteraient voir par le Wild Club5, dans le cadre du pavillon d’arsenal, qui présentait l’image d’un délaissé à détourner sous 24h pour proposer autre chose. Pratique reprise par le collectif bruit de frigo avec un principe « d’atelier d’urbanisme utopique » permettant alors de créer une image inventée par un habitant lors d’une séance de travail en atelier, menée avec architectes ou artistes souhaitant s’impliquer dans le projet. Notons que ce principe a aussi été mis en place pour imaginer la réhabilitation de la friche commerciale du 2 – 4 rue des rosiers, à Pré-en-pail.

Bruit du Frigo / collectif d’architectes et d’artistes plasticiens

Extrait d’atelier d’urbanisme utopique / © www.bruitdufrigo.com

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Le domaine de l’architecture s’est alors approprié des outils de différents corps de métier pour pouvoir créer un libre échange entre concepteurs, constructeurs et usagers. Par exemple, les travaux initiés par la coopérative d’éducation populaire Le Pavé4 sont aujourd’hui utilisés pour concerter le public en vue d’un futur aménagement urbain. Le projet porteur de parole consiste à recueillir et exposer la parole des habitants, du passant ou des usagers autour d’un thème donné. Cette approche permet aux gens de découvrir, par le jeu d’entretien à deux ou trois, une opinion qu’il n’imaginait pas toujours capable à dire ou argumenter. Ceci pour montrer la complexité des travaux des collectifs d’aujourd’hui et leur capacité à s’approprier les outils d’autres corps de métier. Gilles Gerbaud, artiste plasticien, faisant parti de l’association de l’aire, explique lors d’un entretien5 que selon lui la force de proposition faite par ces collectifs se traduit par la pluridisciplinarité de ces derniers et cette capacité à faire évoluer le champ d’action de son corps de métier, à interroger les caractéristiques, les outils des autres qui nous accompagnent dans le projet. Pour revenir à l’étude de la concertation, la seconde approche introduite plus haut, tend à créer un moment particulier qui attire plusieurs personnes autour de la question du délaissé. On parlera alors de « fédérer » la population autour de la réactivation du lieu. De manière générale, les collectifs qui travaillent sur les projets du corpus organisent un événement dans l’espace à reconquérir. Ceci permettant alors de (re)découvrir le lieu, de se rencontrer et, de part l’ambiance créée, montrer les potentialités du délaissé. Le type d’événement dépend donc de l’ambition portée par le projet et du public ciblé. En effet, en ville le public est d’ors et déjà acquis à la cause du délaissé, et de nombreux habitants ne manqueront pas à l’appel ou l’occasion de boire un verre en discutant sur le projet. Ce n’est pour autant pas le cas en milieu rural, où ces pratiques sont encore toutes nouvelles et 4. 5.

60

Le Pavé promeut et enceigne des pratiques d’éducation populaire / www.scoplepave.org Propos recueillis lors d’un entretien passé avec les membres de l’association le 28/02/2014.


qu’on ne se retrouve pas avec les mêmes enjeux. Il est donc normal de pouvoir voir un décalage entre un événement proposé par Yes We Camp, à Marseille et un autre en Mayenne avec le collectif 2-4. chaud

de rencontre rs d’un repas gés.

faire vivre le lieu le temps d’un été, alors que l’autre se place dans un projet plus global d’animation du territoire rural. La notion de temps personnes en fonction d’un projet éphémère et un projet souhaitant développer le territoire. Intéressons nous maintenant à la forme

temporaire

barbroc / 22 et 23 Octobre 2011

de des ateliers Barbroc

hages / ntre des hab.

Rencontre des hab. Soirée Jeux Brocante

mps des

ences

Le collectif 2-4 organise pour la première fois son événement BarBroc, le week-end du 22 et 23 octobre 2011, entremêlant les caractéristiques de chacune des associations initiant le projet. La journée était donc animée par une brocante, des ateliers de jeux et la présentation du projet. L’événement a permis de présenter le projet aux habitants comme aux élus, et de créer une sorte de dynamique autour du projet. L’autorisation d’occupation provisoire qui était alors restreinte à 4 mois fut augmentée par la suite pour une durée de 5 ans. Depuis, l’événement a trouvé sa place dans le petit village de Pré-en-Pail et se trouve reconduit chaque année.

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Réunions publiques Découverte du L’Ecomotive Lieu

Point chaud

Mom. de rencontre autours d’un repas partagés.

PROTOTYPE FESTIF / 12 et 13 Janvier 2013 Prototype festif

OUT

Construction / Soirée présentation

Réponse concour + prise de contact asso. local.

Expo. temporaire

BBQ

Ballade des ateliers Barbroc

Apéro Camping

Printemps des

Construction BBQ / Repas partagés

Réunion publique / Visite commentée / Spectacles

Défrichages / Rencontre des hab.

Rencontre des hab. Soirée Jeux Brocante

Conférences

Le projet de Yes We Camp, c’est tout d’abord construit collectivement autour de tables rondes menées dans différents pubs de la cité marseillaise. Puis le projet s’est établi et il a fallu trouver des les idées … de manière générale, communiquer sur le projet. Ils ont alors réalisé un prototype de projet à la Friche Belle de Mai5 et organisé une grande soirée permettant aux visiteurs de découvrir les premières réalisations de YWC, de parler du projet autour d’un vin chaud ou d’un repas, mais aussi l’occasion de célébrer le projet avec des concerts et performances artistiques. 6. friche de

belle de mai est un projet culturel mené par P. Bouchain / www.lafriche.org DELLA CASA Francesco / LA FRICHE LA BELLE DE MAI / Arles, L’Impensé Actes Sud, 2013.

62


Ces premiers exemples nous parlent de rencontres faites sur le lieu du délaissé, ou du moins, un espace qui fait échos au lieu. L’événement alors organisé permet de réunir des personnes intéressées par le projet, des curieux ou des habitants totalement étrangers au projet, voire même, pas franchement intéressés. L’événementiel est effectivement un outil indéniable de la concertation et la médiation du projet, mais il est important de comprendre la nécessité de préparer en amont une délaissé pour que l’on puisse communiquer auprès des approches, partir dans la rue à la rencontre des habitants et fédérer un moment de rencontre à l’intersection de ces échanges.

POINT CHAUD / 01 au 10 Octobre 2013

uverte du

Point chaud

Mom. de rencontre autours d’un repas partagés.

OUT

Expo. temporaire

uction BBQ / partagés

Camping

n publique / ommentée / cles

C’est ainsi que leBarbroc projet de l’association De l’Aire, avec l’aide du collectif Ballade des ateliers Défrichages / Rencontre des hab. EXYZT, provoquait la rencontre dans les Rencontre des hab. Soirée Jeux armés de leur surprenant four ambulant. Brocante

rues de Saint-Jean-en-Royans On est au début de l’automne 2010, il faut donc trouver un moyen de rassembler les habitants autour

Printemps des

projet. Comme peut le faire une pièce d’eau sur une place publique en plein été, le point chaud apporte un peu de chaleur à la rue pendant l’hiver, et permet alors de fédérer les habitants autour de ce point de rencontre singulier. Bien plus qu’un morceau de chaleur, le four vient

Conférences

pendant une semaine de place en place, à la rencontre des habitants du village.

63


Lieu

Mom. de rencontre autours d’un repas partagés.

stif

OUT

Expo. temporaire

ation

bbQ / 10 au 19 Juillet 2012

cour

act

BBQ

Ballade des ateliers Barbroc

Apéro Camping

Printemps des

Construction BBQ / Repas partagés

Réunion publique / Visite commentée / Spectacles

Défrichages / Rencontre des hab.

Rencontre des hab. Soirée Jeux Brocante

Conférences

De la même manière, les étudiants de l’école d’architecture de Rennes (Le bureau cosmique) proposent de s’encrer au milieu du chantier favoriser l’échange avec les habitants du quartier en développement. Après la rencontre de quelques habitants, via la mise en place d’un « bureau nomade », les membres du bureau cosmique proposent de réaliser un micro-projet pour mobiliser plus de personnes autour de leur dynamique de projet. La fabrication d’un barbecue mobile, incluant tables et bancs, prend place au milieu du quartier, créant déjà l’événement et attirant ainsi les premiers curieux. Une fois le barbecue et les curieux d’ailleurs à venir grignoter un petit quelque chose et échanger sur le projet de développement du territoire initié par la ville ou d’un futur projet d’activation d’une friche militaire, qui deviendra le futur bureau (cosmique ?) du collectif.

64


Ces différents outils présentés, tant dans la première partie, consacrée à une approche menée par la rencontre hasardeuse que dans la seconde, sont menés sur un temps relativement cours, d’une aprèsmidi à quelques jours. Il est donc aussi possible de prendre le temps le collectif et à une idée de germer dans leur esprit. C’est ainsi que le tourisme et proposer à la place un lieu d’exposition et de concertation pour la durée d’un mois. Le lieu s’habille, change de nom pour la ville. Rappelons alors que le processus de conception d’un projet est une recherche relativement longue qui ne se voit habituellement pas. Entre le temps de concertation du public et la transformation du délaissé le temps peut varier de quelques jours à plusieurs mois. Ce temps mort peut alors jouer en défaveur du projet s’il n’est pas rythmé de moments de médiation ou d’événements pour annoncer le début des travaux. Il est sage de comprendre aussi l’importance du soutien de la commune dans ces projets. On l’a bien compris, ces projets ne se font pas que d’alliés dans les institutions publiques pour légitimer l’acte et ouvrir les barrières qui pouvaient alors entraver la suite du projet. De plus, se sont habituellement les décideurs locaux qui vont pouvoir participer à la conception du projet, du moins en terme d’accords passés. Il faut donc essayer de garder l’implication des habitants dans cette étape de conception pour qu’ils ne se sentent pas abandonnés et qu’ils perdent toute envie de continuer, de soutenir le projet. La « frise de friche » ci jointe nous permet d’analyser et de comparer les temps de conception de chaque projet étudié. De plus, ce travail nous permet de rappeler les démarches de concertations mises en place avec les habitants et à quel moment elles intervenaient.

65


ANALYSE DES ÉLÉMENTS DU CORPUS // Nous tentons ici d’analyser les différentes étapes d’occupation du délaissé. On s’attardera alors à regarder dans cette partie les démarches entreprises pour entrer en contact avec un certain public. La liste des outils de conceptions utilisés dans le cas des corpus étudiés n’étant pas exhaustive, il faudra alors rester ouvert à toute autre pratique.

66

De plus, Les processus de fabrication et de conception étant alors relativement long, on les comparera via une analyse dite «frise de friche».


2004

une idée

Mai 2012

projet refusé

Mai 2012

Janvier 2013

projet validé

protype festif

30 Mars 2012

15-16 Septembre 20012

10-18 Juillet 2012

table ronde

conférence / printemps des chercheurs

ballade des ateliers

Septembre 2011

22-23 Octobre 2011

autorisation d’occupation provisoire

point chaud

autorisation d’occupation provisoire

26 Mars 2012

25-26 Septembre 2011

01-10 Octobre 2010

Janvier 2013

apéro. camping

chantier du BBQ

17 Mars 2012

bar broc

mise à disposition du local / Durée 5 ans

27 Février - 17 Mars 2010

10 Oct. - 09 Dec. 2010

o.u.T. (office d’urbanisme temporaire)

expo. à La Halle de pont-en-royans

Mars 2011

Janvier 2011

Lauréat du concours / prise de contact

appel à projet «défrichez là»

Juin 2010

1 mois

découverte du lieu

A l’inititative de ...

1 mois

YES WE CAMP

L’ATELIER DES FRICHES

DE L’AIRE EXYZT

COLLECTIF ETC

LE BUREAU COSMIQUE

COLLECTIF FERTILE

COLLECTIF 2-4

Collectif

L’agglomération du Grand Lyon

La ville de St Jean en Royans

EPASE

Collectif

Collectif

Associations locales

Point chaud

Réponse concour

BBQ

Ballade des ateliers

Barbroc

Apéro Camping

Printemps des

Etablissement Public d’Aménagement de St Etienne

Outils de concertation Réunions publiques L’Ecomotive

Prototype festif

Construction / Soirée présentation

Lieu

Mom. de rencontre autours d’un repas partagés.

OUT

Expo. temporaire

+ prise de contact asso. local.

Construction BBQ / Repas partagés

Réunion publique / Visite commentée / Spectacles

Défrichages / Rencontre des hab.

Conférences

Rencontre des hab. Soirée Jeux Brocante


« Nouez des relations humainres. Ce matériau de construction sociale est tout aussi important que les briques et le mortier »

Propos du Collectif dus. Exposition temporaire du Pavillon d’Arsenal RE ARCHITECTURE


PARTIE 3 Le passage à l’acte / Le temps de veille Le chantier est le moment le plus probant de la réappropriation d’un délaissé, et donc de son occupation. Il permet de donner vie aux rêves entretenus à l’égard du lieu pendant ces premières étapes de découverte, de concertation et de conception du projet. On entrouvre cet autre chose longtemps soupçonné. On parlera ici de la manière de s’implanter sur le site et comment veiller à la mutation du lieu. L’implication des habitants et des élus est alors toujours suscitée et c’est donc au travers de chantiers ouverts au public que le délaissé est réactivé. Nous nous intéresserons donc ici aux enjeux d’un chantier dit « participatif » et les manières de le mettre en place dans un espace public ou collectif.

LE TEMPS DE VEILLE // Dans n’importe quel projet, qu’il s’agisse d’un projet d’aménagement urbain, de la construction d’un équipement public ou de la réalisation d’une maison individuelle, le moment du chantier correspond à la dernière étape avant l’exploitation, l’usage du futur projet bâti. Même si l’expérience nous montre que la phase de chantier soulève de nombreuses questions et peut remettre le projet en question, le début des travaux permet de passer à une étape supérieure et de voir se concrétiser le projet. Dans un projet d’occupation d’un délaissé, le début du chantier illustrera la faisabilité du projet, mais il permettra aussi de confronter les questions mises en suspens pendant la conception, de valider les usages imaginés avec les habitants, etc. nouvel espace ; le projet devient alors réel aux yeux de tous.

69


On assimilera cette étape de fabrication au temps de veille dont Lauren Andres parle aux travers ces différentes études. Rappelons alors que ce temps correspond à un temps de friche et précède le temps d’après friche qui permet de prendre du recul sur le lieu. Par nature, ce temps qui est considéré propre à la mutation de la friche, nous parle encore de ce lieu comme un espace de déshérence, négligé, mutilé. Mais, à contrario du temps d’attente où le lieu n’évolue pas (voire, le délaissé se dégrade, il s’use avec le temps), ce temps de veille nous parle d’une première activité. une forme de pause. Dans le milieu informatique, on parle de la veille au sens d’un programme protégeant l’écran suite à une période d’inactivité. On parle aussi d’économiseur d’écran. Considérons alors le délaissé comme un espace en pause, en attente d’une réactivation ; Ce temps de chantier pourrait alors correspondre à un moyen d’économiser le lieu, de le protéger ou de le préparer dans l’attente de son appropriation. De plus, le verbe transitif « veiller » nous projette alors sur une idée d’attention portée sur le site, la manière dont on vient le protéger par une intervention simple et légère. Si valeur temporelle de ce dernier et c’est dans l’expression « être à la veille de … » qu’on peut trouver une certaine résonnance aux travaux ici présentés. La phase de chantier correspond bien ici à la dernière du délaissé et de surcroit, son occupation. Lauren Andres explique que la friche se caractérise de par son statut provisoire et permissif, non pas juridiquement parlant, mais de ce qui en apparence semble opportunité qui va générer une appropriation ponctuelle du délaissé, et c’est justement via ce moment d’occupation, cette transformation

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friche. Nous parlerons alors de ce moment de construction, collective ou non, comme une étape de transformation partielle du lieu. Ce temps nous parle, d’une part de la mutation physique et sociale du délaissé, mais aussi des expériences qu’il cumulera pendant cette transformation. Dans sa conversion la friche, ou délaissé, permettra alors de tester de nouvelles pratiques au cœur du site, de détourner les usages habituellement vus dans un espace public, de proposer de nouvelles formes urbaines, etc… Ce caractère permissif devient alors le terrain de jeux d’une expérimentation urbaine au cœur d’une réalité sociale. Ce pose peut être maintenant la question de la limite du temps de auxquels nous nous intéressons s’inscrivent effectivement sur différentes temporalités, certains projets seront éphémères alors que d’autres proposeront une forme qui évoluera au cours de sa vie. Dans le cas d’un projet éphémère, d’aménagement urbain temporaire il y a vraiment une conscience de l’occasion exceptionnelle du lieu qui se crée. Ce sentiment de voir le projet se replier pour laisser la place à quelque chose de nouveau tend à susciter un intérêt particulier au projet et de surcroit, à parler d’un temps d’après friche. De l’autre coté, on distingue les projets qui s’assument dans leur évolution constante. Même si la forme de fabrication du lieu peut se traduire par de petits moments de chantier – suivis d’un temps d’expérimentation d’usage avant de retomber dans une autre phase de chantier – le projet d’aménagement urbain qui est en constante mutation ne permet donc pas de parler de temps d’après friche, du moins pas dans un que l’architecture se conçoive ainsi, qu’elle offre une possibilité de mutation du lieu, et auquel cas, qu’elle n’arrive plus ou moins jamais à ce temps d’après.

71


« L transformer dans le temps. » BOUCHAIN Patrick / CONSTRUIRE AUTREMENT / ARLES, L’IMPENSÉ ACTES SUD, 2006. P.27

De manière générale, on pourra alors imaginer un temps d’après friche quand le projet cessera de se transformer sous cette forme libre d’appropriation. Attention, le temps d’après friche n’est pour autant pas une tare dans l’aménagement urbain, on verra par la suite qu’il s’agit plus d’une nouvelle possibilité offerte au lieu qui n’est, à ce moment là, plus considéré comme un délaissé.

S’IMPLANTER EN DOUCEUR // Depuis le début de ce mémoire on parle d’occuper un délaissé. Le d’une friche et son aménagement, temporaire ou non, réactiver par une forme d’intervention légère. La différence se fait, dans un construction architecturale du plein, mais plutôt de l’aménagement d’un vide. De plus, leurs transformations qu’on pourrait alors implantation respectueuse, voire même préservatrice, du lieu tel qu’il était avant d’intervenir. L’intervention sur le délaissé se fait donc de manière très douce. Elle inclue une notion de temporalité nécessaire à l’appropriation du lieu par chacun et quand à sa légitimité.

72


« qui annule ces espaces, elle les remet en jeu entre nous, elle fait place à la politique en donnant cours aux libertés dont leur commun usage est la condition. » DEGEORGES PATRICK ET NOCHY ANTOINE, L’IMPENSÉ DE LA VILLE

L’urbaniste Jean Pierre Charbonneau1 note qu’en France, les villes se d’aménagement urbain. Cependant, ces programmations urbaines laissent que très peu d’opportunité à l’imprévu, au provisoire, jugé hors de nos cultures professionnelles. Ces formes urbaines temporaires répondent pourtant aux pratiques collectives et sociales qui animent nos rues. Citons alors comme exemple la mutation des places publiques les jours de marchés, ou le renouvellement d’usage de nos rues lors de manifestations populaires (grèves, fêtes, braderies, marathons, etc). Pourquoi l’architecture et l’urbanisme de nos villes ne devraient-ils pas que les projets des collectifs apportent une démarche de réparation, construction massive d’un projet pour combler un vide. Leur implantation légère et respectueuse de l’environnement n’est pas seulement le fruit d’une quelconque réglementation ou d’un droit d’occupation, mais il symbolise aussi l’évolution d’un savoir-vivre économe et sobre de la société, qui prend alors conscience de l’économie de construction,

1.

Article de Jean Pierre Charbonneau / 25 Juin 2007

73


de ne pas bâtir plus que ce dont on a réellement besoin. Ces projets d’aménagements temporaires, du moins dans leurs formes initiales, induisent deux temporalités qui viennent enrichir l’évolution du projet. On parlera alors d’un temps de fabrication et d’un temps d’usage. Le premier correspond à la manière d’intervenir sur le délaissé, sous quelle forme ? Comment le réaliser ? Quelles sont les ressources locales qui peuvent nous aider à le réaliser ? Ces questions animent une certaine logique d’implantation, de conception et des techniques de réalisation. La seconde temporalité présente alors les enjeux du projet et jusqu’où il sera capable de développer une activité intéressante. Se pose les questions des enjeux de construire en ces lieux ? Jusqu’où le mener ? L’évolution que peut apporter l’usage du projet ?

TEMPS D’USAGE // Paradoxalement, on s’intéressera aux temps d’usage dans un premier temps. Ceci va permettre de dresser un cadre aux interventions et de dégager les différents enjeux de l’occupation. En soit, ces données avec habitants ou non si une étape de concertation a été appliquée. Cependant il me semble intéressant de rappeler alors ce moment temps, l’occupation temporaire d’un délaissé peut avoir une valeur d’activation du lieu dans l’attente d’un projet à construire sur le site. Le collectif etc parle alors de « temps mort » et exploite ces moments entre conception et réalisation pour rentrer dans une stratégie de l’opportunité qu’offre ce temps d’attente. Cette intention place alors la réalisation dans le domaine technique de la construction plus ou moins légère et donc, de surcroit, d’une simplicité de démontage. Le regard apporté au moment de démontage est très important puisqu’il

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permet de considérer le moment du départ et comment partir. On présente ici le cas d’un projet d’occupation temporaire qui laisse sa place à quelque chose d’autre, mais il est aussi possible de prévoir transmission du projet, son évolutivité en fonction des usages, ou bien même de se replier si l’acte d’occupation n’est plus légitime et passible de réprimandes. On sera alors amené à re-parler de temps d’usage au cours de l’occupation du lieu, dans le cadre des chantiers participatifs où l’on constatera la part importante du test aux usages des modules d’introduction aux notions abordées dans le livre de Patrick Bouchain « Construire en habitant. »

TEMPS DE FABRICATION // Outre les motivations et enjeux de l’occupation du délaissé, se pose aussi la question des modalités d’exécution du projet. L’occupation d’un espace relève souvent d’une initiative associative, habitante, voire même directement des collectifs pratiquants. De fait, ceci impose fabrication sera alors de glaner les matériaux utiles à la construction, individuelle / appel à don), en faisant appel aux entreprises ou associations locales, ou bien même issus de la récupération. De plus, il faut aussi prendre conscience des capacités matérielles disponible sur site. Au cours d’une conférence à la cité du territoire de Grenoble, Florent ChiaPPero2 du collectif etc mobiliser des machines pour transporter ou lever les lourdes charges

2.

Propos recueillis lors d’une conférence du collectif etc Master ITER / Cité du territoire Grenoble / 18 Mars 2014

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agriculteur amical, prêt à donner un coup de main (et de tracteur). Il expliquait que le même souci se posait pour le petit matériel, où l’on dispose rarement d’une scie sauteuse dans son appartement. Ces données, fondamentales dans un projet d’auto-construction, faisabilité des interventions. On privilégiera donc les matériaux légers et facilement façonnables. Le bois est ainsi souvent utilisé, tant pour sa de palette ou s’arranger pour récupérer différentes chutes de bois sur un chantier ou en scierie. De manière générale, le cumul de ces données, tant à l’échelle d’un programme, d’un usage, ou d’une faisabilité, tend à proposer une

par des collectifs de professionnels pluridisciplinaires.

LE CHANTIER UN ACTE CULTUREL // Dans le cadre de son projet de reconversion de l’ancienne biscuiterie LU, à Nantes, Patrick Bouchain introduit une notion propre au temps simple temps d’exécution, de fabrication, mais comme un second temps de conception où l’on favoriserait l’échange de savoir faire, la découverte de techniques constructives, et la recherche de solutions propres aux usages envisagés du lieux. De plus, l’acte de construire s’illustre alors sur le devant de la scène et débute alors leur histoire, leur symphonie.

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« Comment réintroduire du sens dans la construction ? L’architecture contemporaine n’exprime ni la diversité du monde ni la discordance de la société, elle ne fait qu’appliquer un modèle dominant déconnecté du réel. L’acte de construire étant un acte culturel, le chantier doit permettre l’expression du savoir-faire des arts et métiers. » BOUCHAIN Patrick / HISTOIRE DE CONSTRUIRE / ARLES, L’IMPENSÉ ACTES SUD, 2012. P. 151

A l’image de cet événement culturel, on comprend alors qu’un chantier raconte une histoire et qu’il est prêt à la transmettre aux plus attentifs. L’aménagement du délaissé fait alors preuve de son changement, et sans bien même parler de participation, le chantier communique de lui même de son état de mutation. De la même manière que la propagande dont parle Richard Reynolds dans son ouvrage sur la guérilla jardinière (Cf. Partie 2) les bruits du chantier vont alors prendre part à la communication des futures activités du site, et attireront certainement quelques curieux qui viendront alors demander plus de renseignements sur les travaux réalisés. Le chantier se transforme en « chantier ouvert au public ».

Chantier ouvert du collectif etc / © www.collectifetc.com

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iano3,

la notion est d’abord employée comme une critique de l’architecte posé sur son piédestal et du système de fonctionnement pyramidal de la discipline. L’idée étant alors de parler d’une architecture plus transversale, qui pourrait alors s’ouvrir d’une part aux autres corps de métier (sociologues, urbanistes, les usagers. Cette notion de « chantier ouvert » introduit aussi le chantier comme un moment clé du partage de savoir. Il permet alors de parler d’un acte de participation, du « faire » et « voir faire ». Le chantier ouvert est alors vecteur de rencontre et de partage propre au développement des projets. Ce moment permissif va aider à faire le lien entre les usagers et les constructeurs, favorisant ainsi le dialogue autour du projet. Les objectifs d’un chantier ouvert se distinguent selon deux axes de recherche avec d’un côté, la volonté de fédérer autour du projet, de communiquer ; et de l’autre, d’éduquer, de créer et de débattre. Il faut alors comprendre que la démarche n’est pas tant de proposer un chantier accessible à tous 24h/24, mais favoriser les rapports transversaux entre les décideurs, les constructeurs et les usagers. Deux temps seront alors accordés à cette forme de fabrication un second sous la forme de restitution publique.

LE CHANTIER PARTICIPATIF // Si nous revenons à la notion de temporalité de ces projets il est intéressant de relever l’étendue de la mutation du délaissé. On rappelle alors les précédentes phases qui impliquent d’ors et déjà les habitants des lieux, et le temps d’attente de la friche, temps de conception du projet. Le chantier participatif intervient comme la dernière pièce du 2.

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projet collaboratif n’est pourtant pas simple à mener. Les processus de fabrication de projet sont justement une des problématiques à ce manque de cohérence et de participation. D’autant plus dans des projets qui s’inscrivent dans les espaces de la ville, qui auquel cas sont relativement longs, parfois sur des timings de 3 à 5 ans de concertation et conception avant une quelconque réalisation. Cependant, les projets d’occupations de délaissé, de part leurs statuts temporaires, restent de susciter plus facilement l’investissement des habitants. Notons que la participation dans le cadre d’une initiative d’occupation temporaire élève les mêmes problématiques à la participation que dans les cas de grands projets urbains, pour un rapport de durée à cette plus petite de quelques jours fédérera certainement plus de participants que s’il s’étale sur plusieurs mois. Ils se sentent alors plus libres à la participation chacun, mais rappelons alors que ces habitants ne sont pas forcément tous prêts à se lancer dans l’aventure dès le début, et encore moins si sa réalisation suppose une trop longue participation. Le temps de chantier participatif s’organisera donc de manière mais plutôt de la provoquer. En règle générale, la construction des modules d’aménagements se fait continuellement par les membres des collectifs, également aidés des habitants les plus motivés ou disponibles. Le chantier vient également accueillir ponctuellement des moments de rencontres autour de la construction, sous forme d’ateliers participatifs. La petite communication de l’investissement du délaissé permettra alors d’attirer l’habitant qui passe à proximité du chantier et de peut-être venir, de manière spontanée, participer

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à la construction du projet, donner son avis, découvrir le projet. Ceci implique alors, dans la gestion de chantier, de laisser part à une part importante d’imprévus et de prendre le temps de re-questionner le projet au cours de sa réalisation. Un projet de micro-architecture ou d’intervention éphémère peut effectivement s’accorder ces temps de concertation et, aux cumuls, prolonger les travaux. Dans un projet à plus grande échelle, où les attentes et contraintes (techniques et De plus, cette fabrication collective est intéressante de par la mixité sociale, culturelle et professionnelle qui se développe au cœur de ces chantiers. On parlera de transversalité entre les différents acteurs du non plus lisser totalement le rapport entre chaque intervenant, mais au contraire cibler les connaissances, le savoir-faire de chacun. On privilégiera donc les temps ponctuels de participation à une pratique constante du chantier avec les habitants, permettant par la même occasion de dresser un cadre à la fabrication collective et une manière plus propice de transmettre un savoir les uns aux autres. Lors de ces interventions, le collectif etc met alors en place des systèmes d’ateliers pédagogiques selon différentes thématiques propres à la nature du projet envisagé avec les habitants. De manière pédagogique, les membres du collectif vont partager leur savoirfaire sur des ateliers de construction, de menuiserie, de peinture, de jardinage ou de graphisme sur des temps forts du chantier. Le fait d’appliquer l’implication des habitants à un moment T, va encore une fois dans le sens pratique des marges de temps de construction qu’il faut aussi laisser aux professionnels. De plus, ceci ouvrira les portes du chantier aux habitants de manière plus formelle, et donc de mieux accompagner ou suivre la participation habitante. Au cours des prochaines pages nous nous attarderons à découvrir ces pratiques appliquées à la mutation du délaissé dans une démarche d’invention

80


collective et quotidienne. Il sera alors intéressant de voir aussi à quel les réponses aux questions de qui utilisera le lieu ? Qui s’occupera de l’entretien ? A qui transmet-on le projet ? Cette invitation à investir, participer, visiter un temps de chantier est ouchain, intitulé « Construire en habitant ». L’œuvre retrace l’expérience partagée avec le collectif EXYZT. L’architecte présente ainsi la réappropriation singulière qu’ils ont expérimentée pour le pavillon français au cours de la 10e biennale internationale d’architecture. « Il y avait de l’activité tout le temps, nous nous donnions comme règle qu’à chaque fois qu’un visiteur entrait dans le pavillon, quelqu’un devait le prendre en charge, soit par un regard, une parole ou un simple verre d’eau. Nous voulions que les gens posent leurs sacs, découvrent un autre temps. » BOUCHAIN Patrick / CONSTRUIRE EN HABITANT / ARLES, L’IMPENSÉ ACTES SUD, 2011. P. 38

Cette équipe pluridisciplinaire et inter-générationnelle, constituée de ce moment pour le confronter directement à un usage, à vivre le lieu. Ce mélange direct entre la construction et son utilisation génère alors des bouleversements, engendre une reconsidération de la réalisation et fait alors évoluer le projet au fur et à mesure de sa pratique. Le lieu à un moment T. Cette richesse d’adaptation peut être maintenant transposée aux réalités de chantier, et plus précisément dans le cadre des études de ce mémoire, dans l’occupation du délaissé.

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PROJET YES WE CAMP / MARSEILLE Le projet s’inscrivant alors dans les aménagements temporaires appliqués dans le cadre de Marseille 2013 | Capitale Européenne de Répondant aussi à une idée utopique expérimentée à l’Estaque, site sur lequel ils ont été quelque peu parachuté au dernier moment, le collectif n’a pas vraiment eu le temps de concerter et d’impliquer les habitants dans la conception et la réalisation du projet. Rappelons aussi que le projet vient accueillir différentes formes d’hébergements préalablement sélectionnés, dessinées par des personnes extérieures.

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Le camping de Yes We Camp s’est alors construit avec d’un côté les YesWeCampers (initiateurs du projet) en charge de la coordination de projet et de la fabrication de la partie YWC du projet (cheminements, sanitaires, bar, kiosque, bureaux, cuisine). De l’autre, il y avait les sélectionnés pour les appels à projets qui construisaient leurs structures, correspondant alors aux hébergements insolites du camping. Une dernière entité bénévole était la force de travail partagée sur YWC et les projets sélectionnés, constituée du off (bénévole Capitale Européenne 2013) et des bénéfous (Bénévole de YWC). A un certain moment, le statut bénévole est devenu général, avec peu de distinction de qui était là. Le statut de bénévole permettait alors d’accéder à un logement gratuit sur place, trois repas pris en charge et un petit bracelet vert au poignet pour signaler son statut et qui donnait droit à un tarif spécial au bar.

Mickey Nectoux / ancien étudiant à l’ENSAG /

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LA RESERVE / LYON Céline Dodelin, fondatrice de l’association L’Atelier des friches, est une artiste plasticienne qui intervenait déjà depuis quelques années dans le quartier de Gerland, à Lyon. Quand elle a eu l’opportunité conception de ces futurs espaces toute seule, forte d’expériences passées (autre projet d’occupation dans le même quartier).

Côté aménagement du lieu, elle met alors en place des ateliers de type « chantier jeune » avec l’aide des éducateurs spécialisés du quartier. La première année, suite aux aménagements réalisés par les jeunes, un projet de jardin ouvrier est alors mis en place avec les familles de l’immeuble en face. Le Grand Lyon viendra alors accepter plus collective que le principe du jardin ouvrier. Certaines familles quitteront alors le projet pour laisser la place à certaines plus motivées par cette opportunité de partage. Depuis maintenant 4 ans, le lieu évolue et se cadence d’ateliers pédagogiques autour des questions de bio-diversité, de la culture pour se nourrir, etc …

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SUR LA PLACE PUBLIQUE / SAINT-JEAN-EN_ROYANS Suite à une première année de concertation avec les habitants de la ville de Saint-Jean-en-Royans, l’association de l’aire et le collectif EXYZT ont décidé de se concentrer sur le quartier des Chaux, où la démolition d’une barre de logements vacants est prévue. L’occupation des questions d’ordre social, politique et culturel à la communauté d’habitants.

Avec l’aide des habitants, le collectif EXYZT va tout d’abord investir trois logements vacants de l’immeuble pour proposer une sorte de lieu commun, bureau temporaire du collectif, mais aussi lieu de à l’avenir de l’espace qui va être créé suite à la déconstruction de l’immeuble. Pendant deux semaines le collectif et les habitants vont alors construire des éléments de mobiliers urbains, des jeux pour les enfants et repeindre les façades de l’immeuble pour exprimer l’acte collectif qui est ici initié.

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Suite à la démolition de l’immeuble, un an après, le collectif revient l’aménagement d’un module collectif pouvant fédérer de nouvelles activités pour la communauté. En un week-end, les membres du collectif et les habitants récupèrent des gravas de la démolition, des parties de modules construits l’année passée pour réaliser collectivement un Kiosque qui remplacera l’immeuble pendant une durée de 3 ans.

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PLACE AU CHANGEMENT / SAINT ETIENNE Pour ce projet au cœur de la ville de Saint Etienne, le collectif etc propose une forme de chantier ouvert pendant une courte durée. Ils inviteront ainsi habitants, passants et les enfants d’une école publique à proximité, à venir participer à cette phase de travaux pendant une vingtaine de jours.

Ils reviendront 2 ans plus tard, force est de constater la mauvaise utilisation de l’espace. Le lieu n’a pas pour autant été dégradé, mais il n’est pour autant pas utilisé. Cette fois-ci, les membres d’etc demandent à quatre autres collectifs d’étudiants, de graphistes et de paysagistes d’intervenir dans le cadre d’un workshop d’une semaine est alors toujours sous la forme d’un chantier ouvert, et permet de retrouver quelques habitants venus participer à la première édition.

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LE CAILLOU / NANTES LE 2-4 / PRÉ-EN-PAIL LES ANCIENNES CARTOUCHERIES / RENNES Dans moment précis de fabrication. Le trois projets parlent alors plus d’une forme d’occupation qui se fabrique au travers une participation quotidienne et une constante mutation du délaissé. De plus, les projets de Rennes et Nantes sont initiés par des étudiants en école d’architecture, on peut donc imaginer qu’ils ne pouvaient pas être tout le temps présent. A noter que dans ces cas présents, une première étape de travaux est alors réalisée en amont par les membres des prises à la participation des habitants.

Les démarches participatives sont alors à la fois dans une mesure quotidienne, et parfois, pour marquer un temps fort, une sorte d’événement, de workshop qui viendra alors animer le temps d’un week-end une forme de chantier plus productif.

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LE CHANTIER EVENEMENT // Dans cette dernière sous-partie au sujet du temps de veille, on abordera les moments festifs qui font alors partis des expérimentations d’usages du lieu, les moments de vie autour de la question du chantier et un moment de communication de ce qui est alors fait et reste à faire. Ce moment clé de rencontre va permettre aussi de sortir la tête du chantier, pour respirer, mais aussi prendre du recul sur ce qui a déjà été réalisé et alors entrevoir des prémisses d’usages. « Le chantier de Construire ensemble - le grand ensemble s’inscrira dans la programmation d’une institution culturelle

BOUCHAIN P. / CONSTRUIRE ENSEMBLE, LE GRAND ENSEMBLE / ARLES, L’IMPENSÉ ACTES SUD, 2010. P. 5

aussi de l’action / événement. On distinguera cependant une nuance entre l’atelier qui vient de manière ponctuelle animer le moment de chantier ou d’usage du lieu ; et les ateliers plus récurrents, qui dureront au minima plusieurs après-midis et qui viennent nourrir la construction du lieu. On peut alors distinguer deux enjeux de ces ateliers, l’un étant dans une démarche plus pédagogique de partage de savoir, quand l’autre se caractérise plus comme un moment opportun à l’implication des habitants dans la construction. De part sa nature événementielle,

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chantier et à communiquer. Ces ateliers permettent également de proposer une étape d’implication des habitants de l’ordre graphique. Citons alors comme exemple un projet du Collectif etc à Rennes, de réactivation d’un espace au milieu de barres de logements. Nommé pour l’occasion « promenons-nous dans le bois », le projet s’est construit et des plateformes pour redonner une nouvelle activité de la place. De nombreux ateliers ont aussi permis de communiquer sur l’intervention, et c’est de part ces activités qu’on parlera alors d’événement. Ici, des ateliers d’écriture ont été proposés avec une philosophe du quartier, des ateliers de sérigraphie et des temps de mise en forme graphique du lieu via peinture à la chaux sur l’écorce des arbres existants.

Atelier participatif avec le collectif etc / © www.collectifetc.com

Le temps de l’événement en soit s’inscrit dans une logique de parle de la manière d’habiter le chantier et du nouvel aménagement. les habitants s’approprient le lieu, découvrir des usages peut-être insoupçonnés. Si nous revenons sur l’expérience proposée au pavillon

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français lors de la 10e biennale internationale d’architecture, ces fameux temps de pause de chantier ont été aussi la clé de cet acte de construire. D’ailleurs, la volonté première des architectes était, au delà de construire un objet, de susciter ces moments festifs et récréatifs de rencontre, de vie. Rappelons alors le nom donné à l’expérience l’ouvrage qui retrace cette expérience, construire en habitant, il est expliqué que le pavillon français est alors devenu petit à petit le lieu où toutes les personnes de l’événement se retrouvaient, le nouvel espace de rencontre de Venise et de la biennale.

« Métacité : Mets-ta-vie-la »/ © www.exyzt.org

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Le temps du chantier devient alors un moment privilégié pour tisser de nouveaux liens entre les habitants d’un territoire, voire même au delà. En effet, le temps de l’événement permet aussi de faire venir des gens n’ayant alors jamais fréquenté le lieu et ses alentours auparavant, stigmatisés par son état de délaissé. La mise en place de ces chantiers participatifs et ces évènements de restitution au grand public permet de ré-apprendre à vivre ensemble et leur fournir le lieu pour une vie collective ou communautaire. Le chantier et ces moments de rencontres tendent alors à former des communautés d’habitants autour du projet en construction et petit à petit leur céder la place pour qu’ils soient eux-mêmes acteurs de la vie du lieu.

Alexander Roemer / membre du collectif EXYZT /

SUR LA PLACE PUBLIQUE / Ed. Parc Naturel Régional du Vercors / P.100

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ANALYSE DES ÉLÉMENTS DU CORPUS // Derrières cette page nous retrouverons deux formes d’analyses utilisées dans les précédentes parties. Il sera alors intéressant de faire un aller-retour entre chaques délaissé. Ainsi, on retrouvera le système d’analyse en toile d’araignée pour comprendre se que l’occupation à pu apporter au lieu. Ensuite, on reviendra à la notion de temps de chantier et les évènements (ou ateliers) qui l’anime dans le cas des Sept projets étudiés.

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YWC 2013 av. friche Accès

YES WE CAMP 2013 //

Statut

Avril 2013 Mai 2013 5 mois

Entretien

Activité recensée Fréquentation

Accès

cartouch. av. friche Accès

Statut

Activitée connexe

Activité

La réserve av. friche

EntretienStatut

Activité Entretien recensée Fréquentation Activitée

Entretien Activité recensée

ctivitée onnexe

Statut

2010 Juillet 2010

Visibilité

Visibilité Activitée connexe

ctivitée onnexe

94

Entretien Activité recensée

Statu Entretien

Visibilité Activitée connexe

Entretien Activité recensée

Visibilité Activitée connexe

Entretien Activité recensée

Fréquentation Activitée

Activité recensée

Visibilité

Accès Statut Entretien

Visibilité

Entretien Activité recensée

Visibilité Activitée connexe

1 mois Visibilité Activitée connexe Statut

Fréquentation Activitée

Fréquentation

Activitée connexe

Statut

2011 Aout 2011

Activité recensée

place au chgt av. friche Fréquentation

Accèspublique sur la place av. friche

av. friche

Fréquentation

Statut

2 semaines

la place publique Activitée connexe av. friche Fréquentation

3 ans

s

av. friche

Visibilité

AccèsJuillet Statut Entretien

Activité recensé

Statut Entretien

Accès le caillou PLACE AU CHANGEMENT // Statut

Activité Entretien recensée

Accès

Visibilité

Fréquentation Activité sur recensée

Activitée Visibilité connexe

Fréquentation le Accès caillou

av. friche

1 an

Entretien Statu

sur la place publique Activitée av. friche connexe

Accès Juin Statut Entretien

Visibilité

Activité recensée

ancienne cartouch. SUR LA PLACE PUBLIQUE //Accès

Visibilité

Statu

-

Fréquentation

Statut

Activité recensé

Accès

Visibilité

Activité recensée

Entretien

su

Statutancienne

Avril 2010 Mai 2010 4 ans

Activitée connexe

La réserve av. friche

Activitée

Statut

Entretien

Visibilité

2 mois

YWC 2013 av. friche

LA RÉSERVE //

Statu

Activitée connexe

Activité recensée Fréquentation

Activitée connexe

Activité recensée


Accès

Entretien

Activité recensée

Visibilité

Mars 2013 Juin 2013 Fréquentation

an La1 réserve av. friche

-

Activitée connexe

LE CAILLOU //Statut

Visibilité

Entretien

Entretien Activité recensée

Activitée connexe

Activité recensée

Visibilité Activitée connexe

En

Fréquentation

Fréquentation Accès le caillou

Activitée

Statut

Mars 2012 Mai 2012 2 ans

-

Visibilité Activitée connexe

Statut Entretien

Visibilité

Entr

Entretien Activité recensée

Visibilité Activitée connexe

Ent

Fréquentation

Fréquentation

Statut

Activité recensée

Activitée connexe Activité

Fréquentation

Activitée connexe

sur la place publique av. friche

Activitée

Accès Statut

Mars 2012 Mai 2012 Visibilité

2 ans

av. friche Accès

Accès LE 2-4 // Statut terrain(s) d’expression(s) associative(s)

Activitée connexe

Activité Entretien recensée

sur la place publique Activitée av. friche connexe

le caillou av. friche

Entretien

Ent

Visibilité

Fréquentation

Visibilité

Visibilité

Accès

Fréquentation Activité recensée

EntretienStatut

Activité recensée

Accès ancienne cartouch. Statut av. friche

rtouch. he

ion

cartouch. av. friche

LES ANCIENNES CARTOUCHERIES //

13 he

on

Statutancienne

Statut

Entretien

Visibilité

1 an Statut

Activitée connexe

Activité recensée Fréquentation

Activitée connexe

Activité

À travers cette seconde analyse en toile d’araignée, on peut constater les différentes évolutions du délaissé entre la phase d’arpentage, et son occupation. Notons que la mutation du lieu ne se fait pas uniquement au cours de l’étape de fabrication, mais est bien évidemment initiée au cours de la concertation.

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Nous retrouvons donc ici le tableau comparatif permettant alors de mettre à plat les temps de fabrication de chaque projet et des formes de participation alors mise en application sur ces occupations. On constatera, entre autre, que les interventions n’accueille pas forcément les même publics au cours de leur chantier.

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De plus, Les processus de fabrication et de conception étant alors relativement long, on les comparera via une analyse dite «frise de friche».


Été 2010

première idée / jardins ouvriers

FERTILE

DE L’AIRE

Mars - Octobre 2011

Mars - Décembre 2013

Mars - Octobre 2012

intervention sur le site / année 2011

intervention sur le site / année 2013

intervention sur le site / année 2012

Mars - Octobre 2013

Mars - Octobre 2012

14 & 21 Septembre 2013

intervention sur le site / année 2013

intervention sur le site / année 2012

ateliers collectifs

25 - 30 Septembre 2011

25 Juin - 04 Juillet 2010

Construction Kiosque

chaux devant !

13 - 26 Avril 2013 habitez-là

15 Avril - 15 Juin 2013

30 Sept. - 07 Nov. 2013

phase travaux

COSMIQUE

phase démontage

12-13-14 Juillet 2013

16-24 Mars 2013

les tombées de la nuit

défrichage / construction cabane perchée

COLLECTIF 17 Juillet - 27 Aout 2011 place au changement #1 ETC

1 mois

YES WE CAMP

L’ATELIER DES FRICHES

DE L’AIRE EXYZT

COLLECTIF ETC

LE BUREAU COSMIQUE

COLLECTIF FERTILE

COLLECTIF 2-4

Temps de fabrication

2 mois

fab. quotidienne

2 semaines

1 mois

fab. quotidienne

fab. quotidienne

1 an

Temps d’usage

5 mois

4 ans

1 an

3 ans

1 an

2 ans

2 ans

Participation LA FORME

Participation AVEC QUI

Chantier participatif

Architectes Etudiants

Chantier jeune

Chantier ouvert

Jardins partagés

Atelier construction Atelier graphique

Atelier construction Atelier graphique Atelier pédagogique

Familles Services d’entretiens

Habitants Enfants

Enfants (Ado.) Familles

Chantier ouvert

Chantier ouvert

Chantier ouvert

Chantier ouvert

Jardins partagés

Jardins partagés Atelier pédagogique

Etudiants Habitants

Etudiants Habitants

Habitants Élus


« (

)

inscrit dans une réalité. Il se

usages et programmes tout en laissant des

»

Propos du Collectif exyzt. Concour de Micro-architecture MINI MAOUSSE 4


PARTIE 4 Le passage à l’acte / Le temps de veille Le temps de l’après friche, comme le dénomme Lauren Andres, chose ». Après interventions le délaissé, n’est plus considéré comme friche. C’est à partir de cette évolution du site que l’on arrive au temps d’après et qu’il devient alors uniquement un terrain du possible. Nous verrons à travers cette dernière partie les évolutions des sites étudiés et la manière dont les collectifs ont soit transmis, démonté ou fait évoluer le projet.

VERS UN AUTRE MOMENT // Avant de parler du devenir du lieu, il faut revenir en arrière. Une forme de bilan avant de bloquer le choix de l’avenir du site, et à plus grande échelle, la conséquence qu’il aura sur le quartier, village ou territoire dans lequel il s’inscrit. Suite à la construction des microarchitectures, permettant alors de revisiter le délaissé, s’impose un nouveau visage du lieu. C’est dans ce moment de renouveau qu’on parlera du temps d’après. Cependant il est important de comprendre tout le cheminement fait auparavant pour assimiler les caractéristiques des interventions. On parle de la réactivation d’un espace délaissé, mais dans quel but ? Nous avons vu que cette mesure se partageait les consciences sur ces espaces négligés et de l’autre un manière de se l’approprier, d’en faire un espace à soi ou plus largement à une communauté de personnes. On remarquera alors que le premier cas l’intervention doit alors être démontée pour laisser place à autre chose. Dans le second, il s’agit plus d’une manière de faire perdurer l’usage du site par ses habitants ou un groupe de personnes intéressées par

99


le projet ; les aménagements sont donc voués à rester sur place, mais aussi à évoluer en fonction de nouveaux usages, à consolider pour qu’ils deviennent plus pérennes … De la même manière, il est important de re-situer le projet à son départ, et rappeler qui était à l’initiative du projet. En effet, la relation entre l’initiateur du projet et sa mise en œuvre est intrinsèquement liée. Un projet d’aménagement temporaire mené par une ville, ou une collectivité territoriale, peut être une forme de concertation en vue d’un projet plus global, alors qu’un projet initié (appropriation du délaissé). Le temps d’après friche devient alors une forme de validation des volontés premières. C’est une forme de bilan, de temps de retour sur le projet, mais aussi un temps de renouveau pour le délaissé qu’on ne considère plus comme tel, à partir de ce moment. A plus grande échelle, c’est aussi le moment de restitution sur ces nouvelles mises en œuvre de projet. Il est intéressant de voir que du Pays. Ces travaux sont plus ou moins récents en France, mais on remarque qu’ils sont déjà appliqués depuis plusieurs années en Angleterre, Espagne et Etats Unis. Il est alors intéressant de pouvoir partager cette expérience et tenter de la généraliser.

100

Elisa Dumay / Entretien avec l’association de L’aire du 28/02/14


La communication peut alors prendre plusieurs formes, et c’est dans

auto-promotion sur les réseaux sociaux … Richard Reynolds, dans son ouvrage sur la guérilla jardinière explique l’importance d’une bonne propagande en citant des propos de che guevara1. La communication pour attirer de nouveaux bénévoles qui pourraient alors entretenir le terrain ou aider dans ses aménagements futurs. De plus, il y a derrière une réelle volonté d’encourager les autres à initier ce genre de démarches dans leurs propres villes. « Protéger » dans un premier temps pour montrer la participation bénévole d’habitants, espérer limiter la dégradation du lieu, mais aussi obtenir du soutien en cas de de légitimer l’acte. lieu. La question de l’après est primordiale dans un tel projet, et nous verrons à travers les éléments du corpus qu’il a été plus ou moins bien prévu, en fonction des projets.

DÉMONTER // La d’aménagement réalisé par le collectif et les différents participants, pour peut-être laisser la place à autre chose. On a vu que cette pratique pouvait alors servir de prémisse à la construction d’un projet bâti ou d’un aménagement urbain, construit et entretenu par la ville. 1.

Dans son ouvrage GUÉRILLA JARDINIÈRE, Richard Reynolds illustre souvent son propos via les citations de l’œuvre GUERRE DE GUÉRILLA, de Che Guevara.

101


aura un impact dans la mémoire collective et que l’espace libéré de son occupation en invitera d’autres à se réapproprier le lieu. Au cours de l’entretien passé avec l’association De L’AIRE, Elisa Dumay exposait

Aujourd’hui, les acteurs politiques ont pris conscience des intérêts et des enjeux d’intervenir sur ces espaces en déclin, ainsi que l’importance de l’application et la concertation des habitants dans les processus de fabrication de la ville. La ville de Saint-Jean-en-Royans en a justement fait l’expérience avec l’association De L’AIRE et le Collectif EXYZT. Le projet qui s’inscrivait initialement dans un processus de concertation

102


pour revisiter le PLU (Plan Local d’Urbanisation) et une étude sur des pistes d’aménagements revalorisant les espaces publics de la ville, a progressivement évolué sur la gestion d’une démolition d’immeubles et des espaces en devenir que ce nouveau vide allait générer. Le projet lieu permettait alors de traverser l’immeuble, de l’occuper et de créer une nouvelle activité tout autour ; Suite à la démolition, un kiosque rencontres ; Aujourd’hui, après trois ans d’exploitation, le kiosque est censé partir pour laisser place à un aménagement extérieur géré par la ville et une salle communale.

Le kiosque du quartier des Chaux / Saint-Jean-en-Royans / © www.delaire.eu

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de constater qu’ici, on se trouve dans une posture tout autre que celle proposée par De l’aire, mais au contraire celle dont Elisa Dumay fait la critique. Ce projet avait une véritable nature événementielle, il était donc prévu que le campement insolite construit pour l’occasion de Marseille 2013 | Capitale Européenne « Quand ce site a été connu nous étions en fait satisfaits car dans

le parachutage de dernier moment n’a pas permis la période

Mickey Nectoux / propos recueillis au cours d’échange via e-mail.

Aujourd’hui le site de l’Estaque est retombé en déclin. Le temps d’après friche qui est alors censé donner une opportunité au délaissé d’aller plus loin n’a pas eu lieu dans ce cas là, et le lieu est alors retombé au premier temps de friche, dans l’attente d’être réutilisé peut être un jour. Les membres de Yes We Camp sont aujourd’hui sur de nouveaux projets, entre expositions de leurs travaux à la friche de belle de mai et exploitation d’un délaissé dans la région parisienne.

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TRANSMETTRE // La seconde mesure adoptée après intervention sur un délaissé consiste à continuer l’occupation du lieu et de le faire évoluer au travers le temps. A ce moment là, on cherchera à légaliser l’acte d’occupation si ce n’est pas encore le cas, et faire valoir son droit d’occupation, ou du moins la légitimité de l’acte. En fonction de l’initiateur du projet, on parlera alors de transmettre, ou de garder l’espace approprié. Dans le cas d’une intervention d’un collectif, suite à l’appel d’un groupe d’habitants ou d’une association, on parlera alors de transmettre le projet. Patrick Bouchain parle souvent de cette notion dans ces ouvrages, il explique alors que selon lui, une architecture (ou un aménagement urbain) est réalisée pour un usager et non pas pour la gloire de son créateur, et de ce fait elle se doit de pouvoir céder le pas à son utilisation. Deux termes sont alors introduits par « Transmettre » et « Repartir ». «

» BOUCHAIN Patrick / CONSTRUIRE AUTREMENT / ARLES, L’IMPENSÉ ACTES SUD, 2006. P.114

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collectif etc a mis en place plusieurs ateliers de concertation en aux élus, usagers, services techniques, pour prévoir l’avenir du lieu réactivé pour l’occasion, et surtout pour qu’il ne retombe pas en désuétude. Deux temps de tables rondes ont alors été organisés, permettant de soulever des questions collectivement habitants, associations locales, élus de la ville et architectes. Au ouvert, qui permet une première appropriation du lieu par les habitants. De plus, le collectif a ici décidé d’impliquer les services techniques de la ville dans cette phase de construction en prévision de l’entretien de cet espace qui sera alors assuré par ces derniers.

Table ronde sur le projet PLACE AU CHANGEMENT / © www.collectifetc.com

Malgré ces démarches de préparation à l’avenir du lieu, l’espace public alors construit n’a que très peu été utilisé durant ces deux premières années, et le collectif etc a dû ré-intervenir sur

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auprès du projet. Ils ont été forcés de constater que le lieu, pris en sandwich entre deux axes de circulation n’était pas forcément propice à l’aménagement d’un espace public. Rappelons aussi que ce projet rentre aussi dans la première catégorie, puisqu’il était initialement prévu un embellissement de la parcelle pour susciter un rachat de cette dernière. Suite au prochain épisode.

Aménagement actuel de PLACE AU CHANGEMENT / © www.collectifetc.com

Le projet dit « La Réserve » à Lyon se pose aujourd’hui la question du transmettre. Les membres de l’atelier des friches, artistes plasticiens à la base, se sont retrouvés à gérer un (et même plusieurs) jardin(s) collectif(s), faute de possibilité de transmission. Effectivement, dans ce cas présent, personne ne souhaitait prendre le relai, et l’association s’est trouvée dans une situation délicate qui l’empêchait alors de partir ou de travailler sur des démarches qui leur étaient plus adaptées. Depuis maintenant trois ans, l’association travaille en lien avec une animatrice jardinière qui pourrait alors reprendre les rênes du jardin collectif de la réserve. Ceci permettrait alors à en proposant des résidences à des artistes pour venir animer le lieu ponctuellement pendant quelques semaines.

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GARDER // Le imaginer qu’il n’y en a pas, et que le lieu se caractérise par son temps de veille constant. Cette pratique tend à faire évoluer constamment le laisser retomber en déclin. Cette stratégie est souvent le fruit d’une occupation menée par un groupe d’habitants et relève alors d’une montée au pouvoir du citoyen. Cette pratique montre alors la volonté de ce dernier à être acteur de l’environnement qui l’entoure et ne politiques déconnectés des réalités locales. C’est le cas du 2-4 rue des rosiers, à Pré-en-Pail. La volonté des trois autour d’eux, et de faire valoir la nécessité pour les familles du village d’avoir un lieu où se retrouver. La friche commerciale ici réappropriée par les associations est depuis devenue un lieu commun. On pourrait presque parler d’un espace public tant la volonté du lieu est de fédérer une rencontre autour d’un espace. Ce qui est intéressant dans ce projet c’est réellement cette montée au pouvoir des habitants qui n’étaient alors pas du tout intéressés à des questions d’urbanisme, d’architecture ou de sociologie. Aujourd’hui le local continue d’évoluer avec la construction de nouveaux aménagements, l’entretien d’un jardin collectif, etc … Deux autres éléments du corpus viennent se greffer à cette partie, il s’agit des travaux du collectif Fertile et du bureau cosmique. Tous deux sont des travaux d’occupation initiée par des étudiants en architecture. Il est intéressant de voir l’implication qu’ont eu ces étudiants à l’égard de ces lieux, et de voir l’évolution qu’ ont pris ces espaces en faveur des collectifs. En effet, même s’il s’agit bien de deux projets fondamentalement différents (enjeux) ces délaissés sont devenus, après occupation, une sorte de bureaux insolites de ces

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jeunes collectifs. Le délaissé devient alors un lieu d’expérimentations constructives, spatiales, sociales, etc. L’exemple du caillou, sujet d’étude du collectif fertile, se développe selon un plan dessiné au préalable à construire sur les prochaines années. Le délaissé de Nantes va alors encore évoluer et se transformer pour proposer de plus en plus d’activités, cumuler une histoire, et développer sa propre identité.

Projet d’aménagement du Caillou / © www.collectif-fertile.org

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YWC 2013 av. friche Accès

YES WE CAMP 2013 //

Statut

ET APRÈS ? Démontage ET APRÈS ? Sept. - Nov. 2013

Statu

Entretien

Visibilité

Entretien

Redevenu un délaissé. Activité recensée Fréquentation

YWC 2013 av. friche

LA RÉSERVE //

Activitée

La réserve av. friche

Activitée

Accès

Activitée connexe

Activité recensé

su

Accès

Statutancienne

cartouch. av. friche

Statut

ET APRÈS ? Garder ET APRÈS ? Transmettre (en prévision) Entretien

Statu

Accès

Visibilité

EntretienStatut

Visibilité

Entretien Statu

Activitée Visibilité connexe

Activité Entretien recensée

Statut

Activité recensée

Fréquentation

Statut

Activitée connexe Activité Activitée

Activité

La réserve av. friche

Activité Entretien recensée Fréquentation Activitée

Fréquentation le Accès caillou

ancienne cartouch. SUR LA PLACE PUBLIQUE //Accès Statut

av. friche

Statut

Accès ET APRÈS ? Démontage ET APRÈS Statut ? Sept. 2011

Visibilité

sur la place publique Activitée av. friche connexe

Activité recensée

Activité recensé

s

av. friche

Statut

Accès

Entretien

Visibilité

Statut Entretien

Visibilité

Statu Entretien

Entretien Activité recensée

Visibilité Activitée connexe

Entretien Activité recensée

Construction d’un kiosque Entretien Activité recensée

ctivitée onnexe

Fréquentation Activité sur recensée

Visibilité Activitée connexe Activitée

la place publique Activitée connexe av. friche Fréquentation

Fréquentation Activitée

av. friche

Activitée connexe

Statut

Accès ET APRÈS ? Transmettre ET APRÈS Statut

Visibilité

place au chgt av. friche Fréquentation

Accèspublique sur la place av. friche

Accès le caillou PLACE AU CHANGEMENT // Statut

Activité recensée

Accès Visibilité

Statut Entretien

Visibilité

Visibilité Activitée connexe

Entretien Activité recensée

Visibilité Activitée connexe

Entretien

Réintervention en 2013

Visibilité Activitée connexe

ctivitée onnexe

110

Entretien Activité recensée

Statut

Fréquentation

Statut

Activitée

Activité recensée Fréquentation

Activitée connexe

Fréquentation Activitée

Activité recensée Fréquentation

Activitée connexe

Activité recensée


Accès

Entretien

Visibilité

ET APRÈS ? Garder ET APRÈS ? Transmettre (en prévision) Activité recensée

Fréquentation Bureau du collectif La réserve av. friche

Activitée connexe

Activitée

Entretien Activité recensée

Visibilité Activitée connexe Laboratoire du collectif Fréquentation Statut

En

Fréquentation

Fréquentation Accès le caillou

Activitée

av. friche

Activité Activitée

ET APRÈS ? Garder ET APRÈS ? Entretien Visibilité Local des associations

Activité

Entr

Entretien Activité recensée

Visibilité Activitée connexe

Ent

Fréquentation Activité recensée Fréquentation Activitée

Activitée connexe

sur la place publique av. friche Accès

Accès LE 2-4 // Statut terrain(s) d’expression(s) associative(s)

Fréquentation

Visibilité

Statut

Activité

Statut

Statut Entretien

Activitée connexe

le caillou av. friche

Activité recensée

Visibilité Activitée connexe

Statut

Visibilité

Fréquentation

Activitée connexe

Activité Entretien recensée

Accès

Entretien

Activité recensée

Ent

sur la place publique Activitée av. friche connexe

ET APRÈS ? Garder ET APRÈS ?

Activitée connexe

Visibilité

Accès

LE CAILLOU //Statut

Visibilité

EntretienStatut

Activité recensée

Accès ancienne cartouch. Statut av. friche

rtouch. he

ion

cartouch. av. friche

LES ANCIENNES CARTOUCHERIES //

13 he

on

Statutancienne

Statut

Statut

Visibilité

Statut

Activitée connexe

Entretien

Visibilité

Activité recensée Fréquentation

Activitée connexe

Activité

Cette dernière analyse permet alors de comprendre la nécessité de penser la question de l’après sur un tel projet. On parle de projet temporaire, mais il ne faut pas non plus que cette démarche conduise à un nouveau déclin du site. De manière générale, on remarque aussi une baisse de l’entretien et des activités in situ. C’est alors dans sa seconde, troisième et quatrième transformation que le site occupé regagnera une certaine attractivité.

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Propos du Collectif bruit du frigo. Exposition temporaire du Pavillon d’Arsenal RE ARCHITECTURE 112


CONCLUSION A l’heure d’une aire nouvelle, où les politiques urbaines se sont éprises est intéressant de porter notre regard sur les initiatives d’habitants qui se sentent de plus en plus impliqués dans la construction des espaces de demain. Leur démarche n’est pas nécessairement de proposer des solutions économiques ou écologiques, mais de se pencher sur la question du bien commun. Dans un sens, c’est une forme de critique de la société consommatrice dans laquelle on vit, tant dans ses actes aux quotidiens que dans la manière de construire notre environnement. Les villes ont toujours été dessinées entre pleins et vides, mais malheureusement aujourd’hui cette image ne s’applique plus que dans le rapport bâtis / rues, mais aussi dans l’usage que ces espaces apportent. Ces vides se partagent entre espaces publics entretenus et construits par des acteurs politiques, et des espaces Si nous revenons alors sur la problématique de ce mémoire, il est intéressant de constater l’état maladif de nos villes. L’intérêt de ce capacités d’un délaissé et analyse d’un espace public. La question des espaces publics a d’ors et déjà été abordée dans de nombreux cas de recherches et d’analyses ; il semblait alors plus intéressant de en opposition face aux premiers. Les espaces publics d’aujourd’hui sont vides, ils ne servent que de lieu de passage, de transition, de stationnement ou d’attente. Le sujet du délaissé a donc tenu un rôle majeur tout au long de ce mémoire du fait de sa récente appropriation par une communauté de personnes souhaitant intervenir dans la création des espaces de son quotidien. Au cours de ces écrits, nous avons pu découvrir les démarches atypiques auxquelles sont confrontés ces espaces en devenir, ce qui je pense, est la clé d’une fabrication cohérente d’espaces décernés aux publics. Ce qui nous intéresse ici, c’est alors de comparer la manière de fabriquer ces deux espaces.

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Si nous revenons alors sur la problématique de ce mémoire, il est intéressant de constater l’état maladif de nos villes. Rappelons alors que l’on spatialisera à travers ces délaissés. De plus, on constate que les espaces publics, qui étaient à l’origine lieux de vie commune, perdent aujourd’hui de leur attractivité et rétrogradent leurs fonctions à un simple lieu de passage. L’intérêt de ce mémoire est donc de questionner d’un espace public. Il faut donc redonner un sens à ces espaces et leur offrir une valeur de lieu de rencontres, d’échanges collectifs et d’appropriations publiques. La question des espaces publics a d’ors et déjà été abordée dans de nombreux cas de recherches et d’analyses ; sujet du délaissé a donc tenu un rôle majeur tout au long de ce mémoire du fait de sa récente appropriation par une communauté de personnes souhaitant intervenir dans la création des espaces de son quotidien. Au cours de ces écrits, nous avons pu découvrir les démarches atypiques auxquelles sont confrontés ces espaces en devenir, ce qui je pense, est la clé d’une fabrication cohérente d’espaces décernés aux publics. L’occupation de ces espaces de réserves permet alors de créer une nouvelle opportunité de fabrication de bien commun. Ce qui m’intéresse ici, c’est la capacité des habitants et des élus à prendre tester de nouvelles pratiques sociales et collectives. Au delà de la forme donnée à l’occupation, les premières intentions sont la preuve d’une volonté commune de construire la ville ensemble et de la faire vivre, évoluer collectivement. L’enseignement qu’il faut alors en tirer s’attache aux outils de concertations et d’implications des habitants qui ont été utilisés au cours des différents projets d’occupations étudiés. Dans ces cas présents, l’espace créé correspond à une réalité

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locale qui favorisera alors l’appropriation du délaissé. Ces étapes entre découvertes collectives du lieu, concertations de publics ciblés, constructions participatives permettent alors de proposer un espace à l’image de ces habitants. Je pense qu’il serait alors intéressant d’appliquer ces techniques de constructions atypiques dans nos collective et collaborative. Il s’agit donc de remettre l’usager au milieu des questions d’aménagement de son environnement.

elle existe visiblement. Ce piéton s’arrête devant un autre

ingénieurs, ni les architectes. » KROLL Lucien /

BIO, PSYCHO, SOCIO/SCHIZO

- SCHIZOPHRENIES URBAINES

Extrait de texte publié par BOUCHAIN P. / CONSTRUIRE AUTREMENT / ARLES, L’IMPENSÉ ACTES SUD, 2006. / P.146

Il y a tout de même une limite à ce système de conception de projet, d’une part il ne peut être appliqué de la même manière dans tous les cas d’études, ce qui implique une équipe forte d’expériences, prête à s’immerger totalement dans le projet. D’autre part, il y a aussi le risque de créer des espaces qui se replient sur eux-mêmes, ne permettant pas explique aussi les défaillances de nos espaces publics, qui à contrario, se construisent relativement tous de la même manière, réglementés par des normes et fonctions à remplir, et du coup ne correspondent pas forcément à la population qui vit aux alentours.

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Dans le cas des espaces publics construits et entretenus par la ville, la commande publique du projet nous oblige alors à respecter un certain nombre de règles qui conduisent à la standardisation de nos rues. Les espaces publics d’aujourd’hui sont vides, ils ne servent que de lieu de passage, de transition, de stationnement ou d’attente. L’architecte et urbaniste Nicolas Soulier1 parle alors de la stérilisation de nos rues. Je pense que c’est à cause de cette homogénéité des espaces que l’habitant n’y trouve pas sa place. Il y a quelques années, quand on regarde les photos de nos villes passées, on constate qu’il y avait s’asseyaient dans la rue, se rencontraient dans la rue, allaient au café … Aujourd’hui on a perdu cette connivence avec la rue. Les espaces publics n’offrant plus de prises aux habitants, de pistes d’appropriations, on a fuit ces espaces initialement de rencontres. On remarque aussi le lien ponctuel qu’on pouvait alors entretenir en ouvrant sa fenêtre sur la rue, en s’asseyant dehors sur une chaise. Le rapport à la propriété était de ces dernières années à poser des limites strictes entre propriétés privées et publiques. Petit à petit, on a imposé une vision sur l’accès aux espaces publics, et cela devenait alors mal approprié de venir occuper un coin de sa rue. Dans le cas d’un délaissé, c’est au contraire son statut qui en fait sa force, et surtout l’abandon du terrain par son propriétaire qui en fait un espace libre d’appropriations. On a vu au préalable que c’est de ce caractère permissif que se nourrissent les initiatives des habitants. C’est alors à défaut de l’existence d’espaces de rencontres ou d’appropriations collectives que les habitants vont alors se retourner vers ces délaissés. Nicolas Soulier analyse alors les statuts des rues en France dans son ouvrage « reconquérir les rues » et constate qu’une propriété privée, ouverte au public, est alors souvent plus vivante qu’un espace public. Comme la façade d’une habitation qui est entretenue par ces propriétaires, pourquoi ne pas faire que 1.

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Disponible et publiée sur internet le 13 Décembre 2012


la gestion d’une entrée d’immeuble ou de logement soit prise en charge individuellement ou collectivement ? Cette ligne de partage permettrait peut-être alors de redonner à la rue, aux espaces publics des usages et des moyens de rencontres. Je pense alors que ces délaissés, dans leur occupation, ne permettent pas de devenir un espace public, ou comme il a été énoncé dans plus d’espace communautaire, dans sa transcription anglo-saxonne de community space. Il s’agit alors d’espaces partagés, regroupant plusieurs personnes autour d’un projet commun. On pourrait alors citer en exemple exemples les espaces du quartier Christianan à Copenhague, ou reprendre l’idée de Yona Friedman et de ces villages urbains2. Si ces délaissés rentraient alors dans une stratégie urbaine, on pourrait envisager d’adjoindre une nouvelle forme de lieu commun à la ville qui répondrait à des besoins locaux et qui deviendrait à la fois lieu de rencontre, lieu de production et lieu d’échange. Je pense alors que l’avenir de la ville se trouve dans le lien à entretenir entre ces espaces communautaires et les espaces publics. J’imagine aussi que ces lieux devront alors fournir à la ville une possibilité de changement constant de part leur mutation quotidienne. Ainsi, la ville deviendrait vivante de part son changement de paysage et d’usage. Finalement, l’enjeu de nos villes serait d’appliquer un système de construction d’espaces et redonner un véritable rôle aux espaces qui rythment nos villes. comme primordial et indispensable pour la réussite de la re-conversion élus, associations et habitants. Chacun apportant des compétences, expériences, moyens, valeurs, vécus,... différents, la collaboration de tous ne peut qu’être positive pour donner vie à un espace où on peut se projeter et où on s’y sentira bien.

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BIBLIOGRAPHIE OUVRAGES // BOUCHAIN P. / CONSTRUIRE AUTREMENT /

/ Arles, L’Impensé Actes Sud, 2006.

BOUCHAIN P. / CONSTRUIRE EN HABITANT / / Arles, L’Impensé Actes Sud, 2011.

BOUCHAIN P. / HISTOIRE DE CONSTRUIRE /

/ Arles, L’Impensé Actes Sud, 2012.

CATSAROS C. / LE LIEU UNIQUE /

/ Arles, L’Impensé Actes Sud, 2006.

CHARLINE C. / LA RÉGÉNÉRATION URBAINE / / Paris, Edition puf, 1999.

CLEMENT G. / MANIFESTE DU TIERS PAYSAGE / / Paris, Sens et Tonka eds, 2014.

DELLA CASA F. / LA FRICHE LA BELLE DE MAI / / Arles, L’Impensé Actes Sud, 2013.

DUMAY E. / SUR LA PLACE PUBLIQUE /

/ Guillerand-Granges, Ed. Parc Naturel Régional du Vercors, 2013.

REYNOLDS R. / LA GUERILLA JARDINIERE /

/ Gap, Editions Yves Michel, 2010.

PIANO R. / CHANTIER OUVERT AU PUBLIC / / Paris, Arthaud, 1985.

PIANO R. / LA DÉSOBÉISSANCE DE L’ARCHITECTE / / Paris, Arléa, 2009.

STALKER / A TRAVERS LES TERRITOIRES ACTUELS / / Ed. Place Jean Michel, 2000.

VASSET P. / UN LIVRE BLANC /

/ Editions Fayard, 2007.

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TRAVAUX D’ÉTUDIANTS // BOYAU L. / CUISINER LA RUE / Mémoire - M1 ENSAG / 2013 / 117p. DALBAVIE B. / MICRO URBANISME ÉPHÉMÈRE / Mémoire - M1 ENSAG / 2012 / 98p. DIMITROVA E. / MISSION RÉINVENTE TA VILLE / Mémoire - M1 ENSAG / 2013 / 82p. FABIANI S. - GROS D. - PELLETIER D. / FLEMME / PFE - M2 ENSAG / 2009 / 155p. soutenue le 17 Juin 2009 ANDRES LAUREN / LA VILLE MUTABLE / THÈSE - Université Pierre Mendes France - grenoble / 498p. Présentée et soutenue le 20 Juin 2008

ARTICLES DANS MAGAZINES // AD n° 226 / The architecture of transgression / Nov.-Dec. 2013 ECOLOGIK n° 36 / Métamorphose urbaine / Dec. 2013-Janv. 2014 ECOLOGIK n° 31 / La culture dans tous ces états / Fev.-Mars 2013 ECOLOGIK n° 25 / Recyclage urbain / Fev.-Mars 2012 LOTUS n° 149 /

/ 2012

LOTUS n° 152 / Capability in architecture / 2013 MILLENAIRE 3 n° 4 / Société urbaine et action publique / Hiver 2012-2013

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ARTICLES SUR INTERNET // AMÉNAGEMENTS D’ANTICIPATION / Jean-Pierre Charbonneau / 2007

EXPÉRIMENTATION AVEC LES HABITANTS / Collectif ETC / 2012

LE DÉSORDRE DES ARCHITECTES / Édith Hallauer & Margaux Vigne / 2013

LE CHANTIER OUVERT / Collectif ETC / 2014

L’IMPENSÉ DE LA VILLE / Patrick Degeorges & Antoine Nochy / 2009

MULTIPLICITÉ INTERSTITIELLE / Pascal Nicolas le strat / 2006

OCCUPATIONS TEMPORAIRE / Pascal Nicolas le strat / 2007

SQUATTEURS ET ARCHITECTES / Léa Lejeune / 2013

CONSTRUIRE ENSEMBLE LE GRAND ENSEMBLE / Patrick Bouchain / 2010 grand-ensemble

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DOCUMENTS AUDIO & VIDÉO // AINSI SQUATTENT-ILS ... /

affre

DÉTROIT VILLE SAUVAGE /

/ 90 mn

illon

/ 120 mn

L ’AGRICULTURE URBAINE /

/ 3’’10 mn

LE GREEN ART URBAIN /

/ 2’’22 mn

RECONQUÉRIR LES RUES avec Nicolas soulier / CHAPITRE 1 /

/ 5’’21 mn

RECONQUÉRIR LES RUES avec Nicolas soulier / CHAPITRE 2 /

/ 4’’27 mn

RECONQUÉRIR LES RUES avec Nicolas soulier / CHAPITRE 3 /

/ 2’’16 mn

UNE VILLE / Film d’animation inspiré par les écrit de Yona Friedman / 4’’25 mn

LA FORÊT DES DÉLAISSÉS : l’enjeu politique des terrains vagues / 21 Déc. 2011 Interview à la radio / France Culture / avec Patrick Bouchain, Philippe Tretiack et Pascal Ory. -

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CONFÉRENCES & EXPOSITIONS // APPROPRIATION / Conférence Patrick Bouchain / ENSA Bordeaux / 15 Oct. 2012 bouchain.html

MINI MAOUSSE 4 / Concour de Micro - Architecture / 2009 - 2010 MINI MAOUSSE 4 / Archi Petit / Paris , Ed. Alternatives, 2010. / Exposition temporaire du Pavillon d’Arsenal / Avril 2012

SPONTANEOUS INTERVENTIONS /

Pavillon des Etats Unis - 13e Biennale Internationale d’Architecture de Venise / 2012

WILD CLUB / Exposition temporaire du Pavillon d’Arsenal / Mai 2010 DORAY V. / WILD CLUB / Mini PA n°39, Ed. Pavillon d’Arsenal, 2010.

ENTRETIENS // DODELIN Céline // ATELIER DES FRICHES

Entretien téléphonique avec la fondatrice de l’association / 14 Avril 2014.

PRODHOMME Gildas // LE BUREAU COSMIQUE

Echange quotidien avec le membre du collectif par correspondance mail.

CHIAPPERO Florent // COLLECTIF ETC Cours donné au M1 innovation & Territoire - grenoble / 18 Mars 2014. DUMAY Elisa / GERBAUD Gilles / NAILLET Caroline // DE L ’AIRE Entretien avec les membres de l’association / 28 Février 2014. Réunion prépa. d’un colloque organisé par l’asso. / 24 Mars 2014. NECTOUX Mickey // YES WE CAMP

Echange quotidien avec le membre du collectif par correspondance mail.

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CRÉDITS PHOTOS // © Association DE L’AIRE / p. 63 / p.85 / p.86 / p.103 / p. 132 / p. 133 © Atelier des friches / p. 130 / p. 131 © Atelier des friches / photo de Flore giraud / p. 84 / © Bureau Cosmique / p. 64 / p. 88 / p. 136 / p. 137 / © Collectif COLOCO / p. 39 / © Collectif ETC / p. 77 / p. 87 / p. 106 / p. 107 / p. 134 / p. 135 © Collectif EXYZT / Couverture © Collectif EXYZT / p. 47 / © Collectif EXYZT / photo de Cyrille Weiner / p. 91 / © Collectif fertile / p. 88 / p. 109 / p. 138 / p. 139 / © Collectif yes We camP / p. 62 / p. 82 / p. 128 / p. 129 / © Collectif 2-4 / p. 61 / p. 140 / p. 141 / © Florian rivière / photo de Julie roth / p. 53 /

CRÉDITS ILLUSTRATIONS // © Collectif ETC / p. 90 / © Collectif bruit du frigo / Images issues d’atelier collectif / p. 59 / © Way Ward Plants / p. 46 / © Juanjo Guarnido / p. 07 / © Green Patriot Poster / Edward morris / James Nesbitt / Joe Wirtheim / p. 07 /

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ANNEXES FICHES RÉFÉRENCES DES PROJETS ÉTUDIÉS //


YWC 2013 / MARSEILLE YES WE CAMP

NOM : YES WE CAMP - Marseille 20013 ADRESSE : L’estaque 13016 MARSEILLE

EN BREF ...

DATE DE NAISSANCE : Mai 2012 (Génèse en 2004) PERIODE D’OCCUPATION : Avril - Novembre 2013 TEMPS DE FABRICATION : 15 Avril au 15 Juin 2013 QUI : YES WE CAMP

Architectes / Etudiants en École d’Architecture

SITE : www.yeswecamp.org


Le projet de YWC est une initiative engagée par deux architectes, souhaitant offrir à la ville de Marseille une étape d’hébergement insolite et temporaire dans le cadre de Marseille capitale européenne de culture 2013. Fruit d’une recherche sur les différents mode de fabrication et d’implantation de la ville éphémère et attractive, le projet s’est d’abord dessiné sur un site Imaginaire. - ce qui leur a valu un refus du dossier dans un premier temps La seconde proposition s’installe sur l’estaque de Marseille, friche portuaire de la ville. Le projet est validé et les propositions d’hébergements insolites sont proposées à différents collectifs d’architectes, urbanistes, graphistes ou artistes plasticiens. Pendant deux mois, plusieurs bénévoles provenant de toute la France (et plus près de 8 mois, entre fabrication / occupation / démontage.

La guinguette / Les jardins du camping

Hexa Structure / BC Studies

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LA RÉSERVE / LYON

L’atelier des friches

NOM : La réserve ADRESSE : Quartier de Gerland 69000 LYON

EN BREF ...

DATE DE NAISSANCE : Juin 2010 PERIODE D’OCCUPATION : Juin 2010 à nos jours ... TEMPS DE FABRICATION : Juin 2010 à nos jours ... QUI : L’atelier des friches

Paysagiste / Artiste plasticien

SITE : www.latelierdesfriches.fr


L’atelier des friches est né grâce aux différentes opportunités de projet artistique ou d’aménagement urbain dans le Grand Lyon. C’est effectivement grâce à l’appui des élus du quartier de Gerland que l’atelier des friches vient se poser sur ces 1600m2 de délaissé, Avec l’aide des habitants du quartier, le collectif a partagé le terrain aménagée en jardins collectifs (Réserve gourmande). En face, une sur la friche afin de favoriser la bio-diversité du lieu. Au centre de dernier permettant d’une part d’exposer différents travaux issus d’ateliers pédagogiques, et d’autre part, d’organiser quelques évènements afin de faire vivre, ponctuellement, le lieu d’une manière différente.

Réserve gourmande

Zone 2

Réserve artistique

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SUR LA PLACE PUBLIQUE / St JEAN EN ROYANS De l’aire / Collectif EXYZT

NOM : Sur la place publique

EN BREF ...

ADRESSE : Quartier HLM des Chaux 26190 SAINT JEAN EN ROYANS DATE DE NAISSANCE : Octobre 2009 PERIODE D’OCCUPATION : Juin 2010 - 2014 TEMPS DE FABRICATION : 25 Juin au 04 Juillet 2010 25 au 30 Septembre 2011 QUI : De l’aire

Coordinateur de projet / Artiste plasticien / Graphiste

SITE : www.delaire.eu


Dans le cadre de la révision du PLU de la ville de St Jean en Royans, la municipalité a contacté l’association DE L’AIRE afin de diagnostiquer les espaces publics de celle-ci. Avec l’aide du collectif EXYZT, un premier moment de rencontre a été proposé autour d’un «point chaud» afin de recueillir la parole de chacun. S’en suit, un deuxième moment de rencontre à l’office de tourisme, transformé pour l’occasion en un Office d’Urbanisme Temporaire (OUT) pendant deux semaines. En vue de la démolition d’un immeuble du quartier des chaux, une première étape d’occupation va permettre la construction de comme point d’accueil des habitants, des jeux pour les enfants du quartier et un tunnel permettant de traverser librement l’immeuble. Suite à la démolition de l’immeuble, la structure du tunnel est récupérée afin d’implanter un kiosque au centre du quartier.

ETAPE 1

Chaud devant

ETAPE 2 Le O.U.T.

ETAPE 4

Le kiosque

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PLACE AU CHANGEMENT / St ETIENNE Collectif etc

NOM : Place au changement

EN BREF ...

ADRESSE : Parcelle 58 Rue Cugnot 42100 SAINT ETIENNE DATE DE NAISSANCE : Mars 2011 PERIODE D’OCCUPATION : Juillet 2011 - 2014 TEMPS DE FABRICATION : 17 Juillet au 27 Aout 2011 18 au 30 Mars 2013 QUI : Collectif etc Architectes

SITE : www.collectifetc.com


Le projet s’inscrit dans le contexte d’un appel à projet organisé par l’EPASE (Etablissement Public d’aménagement de St Etienne), ouvert aux étudiants et jeunes diplômés en architecture. La proposition du collectif etc a séduit le jury par leur volonté de travailler sur un chantier ouvert au public, expérimentant ainsi l’espace public ici présent, en attendant un futur aménagement permanent. C’est donc en 2011, pendant à peu près un mois, que le collectif vient fabriquer cet espace public avec les habitants et associations locales. Le lieu, friche d’une ancienne station essence, évolue petit à petit en un square urbain baptisé « la Place du Géant ». En 2013, le collectif etc reviens et souhaite affiner leur intervention en invitant 4 collectifs à rejoindre leur réflexion sur cet espace. En effet, de part sa situation particulière, le lieu a eu du mal à se développer à titre de place publique.

17 Juillet - 27 Aout 2011

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LES ANCIENNES CARTOUCHERIES / RENNES Le bureau cosmique

NOM : Les anciennes cartoucheries ADRESSE :

35000 RENNES

EN BREF ...

DATE DE NAISSANCE : Octobre 2011 PERIODE D’OCCUPATION : Janvier 2013 à nos jours ... TEMPS DE FABRICATION : Plusieurs mois QUI : Le Bureau Cosmique

Étudiant en École d’Architecture / Architecte

SITE : www.lebureaucosmique.fr


militaire, aujourd’hui re-considérée par la ville dans un projet de développement de la métropole. Ainsi naquit l’association du Rennes souhaitant inclure la voix des habitants dans la réflexion sur le développement de ce quartier. Une première étape était de rencontrer les habitants du quartier, ainsi ils ont organisé plusieurs moments de rencontres autour d’un barbecue géant. Dès lors, le projet évolue et ils décident de les anciennes cartoucheries. Suite à de nombreux chantiers ouverts au public, les étudiants se sont fabriqué un laboratoire d’expérimentation sociale et collective. Le lieu qui était auparavant vu comme dangereux, tagué et fermé devient alors un espace ouvert, un espace public.

ETAPE 1

BBQ Courrouze

Découverte de la ruine

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LE CAILLOUX / NANTES Collectif fertile

NOM : Le cailloux

EN BREF ...

ADRESSE :

44200 Nantes

DATE DE NAISSANCE : Septembre 2011 PERIODE D’OCCUPATION : Septembre 2011 à nos jours TEMPS DE FABRICATION : Mars - Octobre 2012 Mars - Décembre 2013 QUI : Fertile

Etudiants en école d’architecture

SITE : www.collectif-fertile.org


Le premier travail du collectif fertile s’est matérialisé par une enquête de terrain, afin d’identifier des espaces délaissés dans la ville de Nantes, et plus précisément le quartier Chantenay. L’exercice permettant d’établir une carte des lieux en devenir, de les classer et d’identifier leurs capacités d’activation. Séduit par leurs découvertes, le collectif s’est attaché à une friche et sous le ciel, ce site a accueilli bon nombre d’espèces végétales, mais aussi déchets et ordures en tout genre. Le collectif imagine alors une réactivation du lieu en plusieurs étapes, afin d’offrir au quartier un lieu collectif / événementiel / de contemplation. Au programme, défrichage de l’espace pour rendre le site accessible, aménagement de jardins collectifs afin de favoriser la participation des habitants, construction d’une scène et un abris pour créer différents évènements au long de l’année.

Défricher

ETAPE 3 139


LE 2-4 / PRÉ-EN-PAIL Collectif 2-4

NOM : Le 2-4

EN BREF ...

ADRESSE : Le 2-4 rue des rosiers 53140 Pré-en-pail DATE DE NAISSANCE : Novembre 2011 PERIODE D’OCCUPATION : 17 Mars 2012 à nos Jours ... TEMPS DE FABRICATION : Mars - septembre 2012 13 - 26 Avril 2013 QUI : Collectif 2-4

Trois associations du village

SITE : www.2-4tea.blogspot.fr


La parcelle du 2-4 rue des rosiers accueillait une friche commerciale que la ville souhaitait démolir. A la recherche d’un lieu commun, associative(s). Les associations du , d’études & chantiers et de ont d’abord eu une autorisation du 17 Mars 2012, la ville met à disposition le local au collectif pour une durée de 5 ans. La montée au pouvoir de ces trois associations, nullement introduite aux questions d’architecture et d’urbanisme, les a conduit à entamer au cours d’une semaine, appelée «habiter là», que c’est construit le lieu via conférences / expositions / visites / workshop...

Workshop HABITE LÀ

Workshop HABITE LÀ

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« A L’ABORDAGE DES DÉLAISSÉS ! »

Le titre de ce mémoire n’est pas un simple hasard de syntaxe ou une étrange formulation de phrases, mais bien au contraire un jeu entre les différentes notions propres au sujet d’étude. L’étymologie du verbe « aborder » se décline ici sous plusieurs définitions constatées en faveur d’espaces délaissés. Pour commencer, on aborde le sujet du délaissé, on soulève des questions et hypothèses sur le lieu. Ensuite, le verbe aborder, à l’image des combats de pirates, nous conduit à s’emparer / prendre possession d’un espace. Pour finir, aborder au sens d’une discussion que l’on tiendrait avec le lieu : le côtoyer et entretenir une relation avec lui.


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