2 minute read

Muco et diab\u00E8te: Le double d\u00E9fi d'Audrey

Next Article
A l'agenda

A l'agenda

Audrey Dehut vit dans la région de Paliseul. Âgée de 31 ans et atteinte de la mucoviscidose, elle a également développé un diabète, diagnostiqué il y a quelques années. Elle nous a raconté comment cette combinaison de pathologies, qui concerne 15% des malades, affecte son quotidien et son mode de vie.

Comment avez-vous appris que vous étiez atteinte du diabète ?

Advertisement

C’était il y a cinq ans. Je suivais une cure d’antibiotiques par intraveineuse à l’hôpital, comme je dois le faire chaque année et les médecins m’ont fait passer des tests. Ils ont découvert que ma mucoviscidose avait entraîné un diabète. Ce n’était évidemment pas du tout une bonne nouvelle, d’autant que j’ai très peur des piqures et que les injections sont dans mon cas le seul moyen possible pour prendre de l’insuline.

Ce diabète a des conséquences importantes sur votre quotidien ?

Oui évidemment. À priori lorsqu’on est diabétique on doit modifier son alimentation, ne pas manger en dehors des repas, réduire le sucre. Alors que pour limiter les effets de la mucoviscidose, il faut au contraire manger de tout et en quantité suffisante. Et surtout éviter l’hypo ou l’hyper glycémie. Des indications totalement contradictoires. Pour pallier à ce problème, je m’alimente normalement et je compense par des injections d’insuline supplémentaires si nécessaire. Quand je sais que je vais avoir une activité physique ou quand je mange une petite douceur ou des pâtes, j’en tiens compte dans mes prises d’insuline. Mon diabète est pour l’instant bien maîtrisé – je touche du bois – et je ne me limite pas.

Comment faîtes-vous pour gérer votre niveau d’insuline avec précision ?

Avant il fallait se piquer dans le doigt pour tester le niveau de sucre dans le sang. Je n’ai plus besoin de le faire car je dispose d’un capteur FreeStyle libre. Il s’agit d’une capsule qui se fixe sur le bras et qui peut être utilisée pendant quatorze jours avant d’être remplacée. Une fois qu’elle est en place, je n’ai plus qu’à la scanner avec le boitier fourni ou mon smartphone et je reçois toutes les informations nécessaires, notamment ma glycémie, via une app. Je peux me tester autant de fois que je le veux, dès que je mange ou que je me sens inquiète. Cela me convient très bien, j’ai tendance à vouloir contrôler tout le temps.

Pour l’insuline, vous devez néanmoins faire des piqures…

Oui, ce n’est jamais agréable et il faut changer régulièrement l’emplacement de celles-ci. J’alterne entre le bras, le ventre et la cuisse. Je dois en faire au moins quatre par jour, parfois plus selon ce que je mange ou si je bouge. Je suis assez fine et je suis donc très sensible aux aiguilles, mais je me fais mes piqures moi-même. Pour remplacer mon capteur je demande par contre à mon compagnon de s’en charger.

Votre diabète vous oblige également à limiter vos activités ?

J’ai dû arrêter de travailler. J’étais secrétaire dans l’immobilier, mais je ne pouvais pas gérer mon diabète et la mucoviscidose en plus d’un emploi et de mon ménage. C’était devenu trop contraignant. Pour le reste, il y a certaines choses que je voudrais faire moi-même, mais mon entourage est souvent trop prévenant et je dois accepter de me faire aider. Je suis très heureuse d’être entourée cela dit. Généralement, les gens n’ont pas vraiment conscience de ce que nous endurons. On voudrait parfois recevoir un peu plus d’attention et de soutien.

This article is from: