avec la collaboration du Centre de vulgarisation de la connaissance, université Paris-XI
LEXIQUE BIODIVERSITÉ la fin du sauvage ?
Biodiversité Diversité des organismes vivants et des écosystèmes. Niveau 1
La biodiversité désigne la diversité du vivant : diversité des espèces animales et végétales, diversité des gènes au sein des espèces, diversité des écosystèmes. C’est un terme très utilisé depuis la prise de conscience de la menace que font peser les activités humaines sur la biosphère : la dernière liste rouge de l’UICN recense plus de 17 000 espèces menacées d’extinction. Niveau 2
1,9 million d’espèces vivantes sont actuellement recensées, mais notre planète en recèlerait plus de 10 millions. La disparition des espèces est un phénomène naturel : 99% des espèces qui ont vécu depuis l’origine de la vie sur Terre ont aujourd’hui disparu. Toutefois ces processus d’extinction s’accélèrent depuis quelques centaines d’années. Ils sont notamment provoqués par l’extension des surfaces agricoles, l’urbanisation, la déforestation, l’exploitation excessive de certaines espèces, la pollution et le réchauffement climatique. En 2009, un oiseau sur huit et un mammifère sur cinq sont menacés d’extinction. Le réchauffement climatique pourrait à lui seul être responsable de la disparition de 15 à 37% des espèces animales et végétales d’ici 2050.
Conservation « ex situ » Sauvegarde des plantes et des animaux hors de leur habitat naturel. Niveau 1
La conservation « ex situ » est le fait de sauvegarder des plantes et des animaux en dehors de leur milieu naturel : dans des zoos, des aquariums, des jardins botaniques, des arboretums, ou encore dans des banques de gènes. Cela permet de protéger des espèces menacées dans la vie sauvage et d’offrir des services éducatifs ainsi que des bases à la recherche appliquée. Niveau 2
Zoos, aquariums, jardins botaniques, arboretums et banques de gènes sont les facettes de la conservation « ex situ ». Les zoos contribuent à sauvegarder la biodiversité et permettent la réintroduction d’espèces dans la vie sauvage. Les aquariums protègent aussi des espèces en danger, notamment en eau douce. Mais ce type de conservation a aussi des inconvénients : mise à l’écart de son habitat naturel, l’espèce conservée « ex situ » n’évolue plus sous la pression de l’environnement et devient incapable de résister, par exemple, à des parasites qui, eux, auront continué d’évoluer pour survivre. En outre, la plante conservée « ex situ » se retrouve à la merci de l’activité humaine qui la maintient en vie (coupure de courant ou de crédit, défaut d’étiquetage, etc.).
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Conservation « in situ » Sauvegarde des plantes et des animaux dans leur milieu d’origine. Niveau 1
La conservation « in situ » est le fait de sauvegarder des plantes et des animaux dans leur milieu naturel. Elle permet de pallier l’extinction d’espèces et de variétés. Elle répond à la nécessité de sauvegarder des espèces animales ou végétales dans leur écosystème, de sorte qu’elles continuent d’évoluer avec leurs prédateurs et leurs parasites. Niveau 2
Le principe de la conservation « in situ » est simple : il consiste à préserver les espèces menacées dans leur écosystème, là où elles vivent de façon naturelle. C’est la solution qui était préconisée dans les années 70-80 par les milieux écologistes. Des parcs naturels furent ainsi constitués, zones d’extension variable mais strictement interdites aux activités humaines, sauf dans les parcs nationaux. Faute de prendre en compte le développement économique et social, cette application « stricto sensu » de la conservation « in situ » s’est révélée souvent être un fiasco. Aujourd’hui, les espaces naturels sont conçus comme des espaces à partager. La réussite de cette nouvelle conception de la conservation « in situ » est soumise à une condition sine qua non : la participation des populations locales.
Déforestation Destruction des forêts, principalement par abattage ou incendie. Niveau 1
La déforestation est la destruction des forêts, par abattage ou incendie. Les hommes abattent les arbres pour créer des parcelles agricoles ou des espaces urbains, pour se chauffer ou pour utiliser le bois comme matériau de construction. La déforestation appauvrit la biodiversité, menace les écosystèmes, aggrave l’effet de serre, érode les sols et modifie le climat régional. Niveau 2
Selon la FAO, chaque année 13 millions d’hectares de forêts disparaissent dans le monde. Les forêts primaires, et notamment la forêt amazonienne, sont les plus touchées. Elles représentent 36% de la superficie forestière mondiale totale et constituent une réserve de biodiversité importante. Leur destruction modifie le climat en perturbant les phénomènes d’évapotranspiration. Les continents les plus touchés par la déforestation sont l’Amérique du Sud, l’Afrique et l’Asie. Au Brésil, 17% de la forêt (soit un territoire grand comme la France) a été convertie en pâturages ou en terres agricoles.
Écologie Science qui a pour objet l’étude des relations des êtres vivants entre eux et avec le milieu dans lequel ils vivent. Niveau 1
L’écologie est l’étude scientifique des relations des êtres vivants entre eux et avec le milieu dans lequel ils vivent : les écologues étudient les écosystèmes. On la désigne parfois sous le terme d’écologie scientifique pour la distinguer de l’écologie politique (écologisme) qui désigne la démarche militante des défenseurs de l’environnement (écologistes). Niveau 2
Le terme d’écologie (du grec oikos, maison, habitat et logos, science) a été créé en 1866 par le naturaliste allemand Ernst Haeckel, disciple de Darwin. Cette science a pour objet l’étude des populations animales et végétales, des écosystèmes et de la biosphère. Elle entretient toutefois des liens étroits avec d’autres disciplines, comme la génétique, la biologie cellulaire ou l’éthologie, qui étudient les phénomènes biologiques au niveau de la cellule ou de l’organisme. L’étude de l’organisation des écosystèmes doit tenir compte des relations qu’entretiennent les populations avec le milieu (auto-écologie) et des rapports entre des individus d’espèces différentes dans une même biocénose (synécologie).
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Écosystème Ensemble dynamique composé d’un milieu déterminé (le biotope) et de la totalité des êtres vivants qui l’occupent (la biocénose). Niveau 1
Un écosystème est le siège d’interactions permanentes entre les êtres vivants, mais aussi entre ces êtres vivants et le milieu : tous sont interdépendants. Les récifs coralliens, la forêt amazonienne, les étangs, les haies, les flaques d’eau, les forêts, sont des écosystèmes. Niveau 2
Concept clé de l’écologie, l’écosystème est l’unité structurale et fonctionnelle de base de la biosphère. Il est le siège de transferts permanents d’énergie et de matière entre le biotope et la biocénose, en particulier d’éléments constituants la matière vivante (oxygène, azote, etc.). Les organismes vivants y entretiennent des relations d’interdépendance au travers de la chaîne alimentaire et des rapports d’association (parasitisme, symbiose, commensalisme, etc.) ou de compétition. Un écosystème évolue en permanence sous l’action de facteurs externes, par exemple le climat, entraînant des changements progressifs de la biocénose (succession écologique).
Empreinte écologique Modèle permettant de calculer la pression qu’exerce l’homme sur l’environnement. Niveau 1
L’empreinte écologique est un outil permettant de mesurer l’impact des activités humaines sur l’environnement. Elle évalue la superficie nécessaire pour produire tout ce que consomment un individu ou une population (transport, logement, alimentation, etc.) et pour absorber les déchets qu’ils rejettent. Elle s’exprime en hectares (ha) par personne et par an ou en planètes. Niveau 2
La surface biologiquement productive de terre et d’eau de notre planète (forêts, terres agricoles, pâturages, océans…) représente 25% de sa superficie, soit 13,6 milliards d’ha. Chacun des 6,85 milliards d’habitants de la Terre ne devrait donc pas dépasser une empreinte écologique de 1,8 ha. Or ce chiffre est dépassé depuis 1976 (il est actuellement évalué à 2,7 par personne). Même s’il existe des disparités d’un pays à l’autre (l’empreinte moyenne d’un Français est de 5,3 ha, celle d’un Nord-Américain de 9,6 ha et celle d’un Africain de 1,3 ha), nous consommons globalement plus que ce que la Terre peut fournir : si tout le monde vivait comme un Européen (empreinte moyenne de 5 ha), il faudrait presque trois planètes Terre pour subvenir à nos besoins. Le développement actuel n’est pas durable.
Espèce Ensemble d’organismes vivants capables de se reproduire entre eux et de donner des descendants fertiles dans les conditions naturelles. Niveau 1
Une espèce est un ensemble d’organismes vivants (plantes ou animaux) qui se ressemblent physiquement et qui s’accouplent entre eux pour donner des descendants interféconds. L’espèce est l’unité de base de la classification des plantes et des animaux. Niveau 2
Linné, au XVIIIe siècle, jette les bases de la classification des êtres vivants en définissant l’espèce comme un ensemble d’individus identiques. Mais cette taxonomie s’inscrit dans une conception religieuse où les espèces ont été créées une fois pour toutes par Dieu. Cependant elle ne résiste pas au darwinisme et à la découverte des mécanismes de l’évolution. Aujourd’hui, on considère que des êtres vivants appartiennent à la même espèce quand, pris deux à deux et dans des conditions naturelles, ils ont une probabilité d’engendrer au moins un descendant commun fertile. Mais cette définition fait l’impasse sur la reproduction non sexuée des micro-organismes. On continue donc à s’appuyer sur la description morphologique pour déterminer les espèces. universcience – science actualités 2010
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Savoir-faire traditionnels Ensemble des pratiques transmises au fil des générations. Niveau 1
Les savoir-faire traditionnels sont les pratiques et les techniques agricoles mais aussi les connaissances empiriques qu’une population se transmet de génération en génération. Ces savoir-faire peuvent s’avérer bénéfiques pour la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité. Niveau 2
Diversité culturelle et diversité biologique sont liées. Les connaissances et les savoir-faire des populations rurales s’exercent sur les ressources vivantes. Ces savoirs sont le lien entre les humains et leur environnement naturel. Ils permettent d’appréhender les plantes cultivées, la préservation des semences ou encore l’utilisation de la récolte. Les médecines traditionnelles, par exemple, restent très vivaces dans les pays du Sud. La perte de ces savoirs met en péril non seulement la diversité des plantes médicinales, mais aussi la capacité des populations à prendre en charge leur santé.
Systématique Science ayant pour objet la classification des organismes vivants ou fossiles. Niveau 1
La systématique est la discipline scientifique qui a pour objet d’identifier et de classer les êtres vivants. Le système de classification de Linné, au XVIIIe siècle, est encore utilisé de nos jours. Pour classer les organismes vivants, on se réfère à des critères de ressemblances morphologiques et anatomiques. Niveau 2
Egalement appelée taxonomie ou taxinomie, la systématique décrit, inventorie et classe les espèces vivantes. Le principe de la classification actuelle des êtres vivants repose sur le système de nomenclature et de regroupement initié par Linné au XVIIIe siècle. Chaque espèce est caractérisée par un seul nom scientifique formé de deux noms latins : le genre et l’espèce. Exemple : Canis lupus pour le loup. Les espèces présentant des similitudes sont regroupées en genre puis en famille. Les familles proches sont assemblées en ordre, dont l’ensemble forme la classe. La catégorie supérieure est l’embranchement et l’ultime, le règne.
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