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MEMOR RTEan

Collaborative Work Between Mhli And The Museum

The MemoriArtean project, which started in 2022, is the result of a collaboration agreement between the Gernika Peace Museum and the MHLI (Memoria Histórica en las Literaturas Ibéricas/Historical Memory in Iberian Literature) research group from the University of the Basque Country-UPV/EHU.

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This is not the first time the two organisations have worked together. From the moment the MHLI group first participated in the sessions on poetry and memory at the 6th Gernika International Art and Peace Seminar in 2015, to its contribution to the recent virtual round table debate organised by the museum, the two organisations (Gernika Peace Museum and the MHLI) have shared a common aim: to explore and research our conflictive memory of the past.

This is the motivation behind the MemoriArtean project, which will, over the next few years, embark on the joint organisation of exhibitions and seminars aimed at disseminating the work of young Basque artists who have worked or wish to work on this specific topic.

If you are a Basque artist and have an interesting proposal linked to this topic, please contact us so that we can take your idea into account for forthcoming exhibitions and projects.

museoa@gernika-lumo.net

Collaboration Entre Le Mhli Et Le Mus E

Le projet MemoriArtean débute en 2022, fruit de la collaboration entre le Musée de la Paix de Gernika et le groupe de recherche de l’Université du Pays Basque UPV-EHU, MHLI (la Mémoire Historique dans les Littératures Ibériques).

Jusqu’à présent, les collaborations ont été ponctuelles entre le Groupe de Recherche MHLI et le Musée de la Paix de Gernika. De la participation à la VIe Rencontre Internationale d’Art et Paix de Guernica, dans les sessions sur la poésie et la mémoire organisées en 2015, à la table ronde virtuelle organisée par le musée récemment, etc. Les deux organisations (le Musée de la Paix de Gernika et le MHLI) partagent l’objectif de vouloir connaître et étudier la mémoire conflictuelle du passé.

Ils mettent donc en place à cette fin le projet MemoriArtean, qui permettra dans les années à venir l’organisation conjointe d’expositions, de séminaires, etc. dans le but de faire découvrir le travail de jeunes artistes basques qui ont travaillé ou veulent commencer à travailler sur ce thème.

Si vous êtes an artiste basque et vous avez une proposition intéressante à ce sujet, contactez-nous afin que votre éventuelle participation soit prise en compte pour les prochaines expositions ou projets.

museoa@gernika-lumo.net

Looking Back

“With this image designed for the MemoriArtean (Memory+Art) project, we want to take our gaze back, towards our past, as happens when we press the “rewind” button ( ). A critical look at our memory, framed in a temporal and artistic framework, which leads us -in reverse clockwise motion- to revisit our past, to reread the pages of our traumatic history, interpreted by a generation of youth artists.”

Regarder En Arri Re

“Avec cette image conçue pour le projet MemoriArtean (Mémoire+Art), nous voulons ramener notre regard vers notre passé, comme cela se produit lorsque nous appuyons sur le bouton “rembobiner”( ). Un regard critique sur notre mémoire, cadré dans un cadre temporel et artistique, qui nous amène -en sens inverse des aiguilles d’une montre- à revisiter notre passé, à relire les pages de notre histoire traumatisante, interprétées par une génération d’artistes jeunes.”

ABOUT US QUI NOUS SOMMES

Gernika Peace Museum Mus E De La Paix De Gernika

The Gernika Peace Museum opened its doors in The Gernika Peace Museum opened its doors in 1998; therefore, this year, 2023, marks its 25th anniversary. It is a thematic museum dedicated to the culture of peace and the memory, that is inspired by the tragic bombing of Gernika on April 26, 1937.

Le Musée de la Paix de Gernika a ouvert ses portes en 1998 ; cette année, 2023, fête donc son 25e anniversaire. Il s’agit d’un musée thématique dédié à la culture de la paix et à la mémoire qui s’inspire du tragique bombardement de Gernika, le 26 avril 1937.

L’exposition permanente du musée est structurée autour de quatre axes :

1- Qu’est-ce que la paix ?

1- What is peace?

A wide selection of ideas, concepts, thoughts and points of view in relation to peace -particularly a contemporary idea- in which peace, to solve conflicts, flourishes in terms of relationships between human beings.

2- What is the legacy that the bombing of Gernika left us?

A reading of the history of Gernika-Lumo and the Spanish Civil War, the air bombardement of Gernika, and the exemplary lesson about peace taught to us by the survivors of this tragic event through their reconciliation with their attackers.

3- The bombing narrated by the people who lived it

The witnesses of the bombing of Gernika tell us what happened to them by audiovisual material. This exhibition shows testimonies collected at different historical moments, those compiled by William Smallwood “Egurtxiki” in the 70s and those compiled in 2018 by Gogora, the Institute for Remembrance, Coexistence and Human Rights of the Basque Government.

4- What about Human Rights in the world today?

We take a look at the world through Picasso’s Guernica using human rights as prism to study the current state of peace in the world today.

The Museum has organized several conferences and seminars related to Art and Peace and Art and Memory.

Art and Peace is a project and working line created in Gernika-Lumo (Bizkaia, Euskadi), in the year 2000 by the Gernika Peace Museum Foundation, the Gernika Gogoratuz Foundation and the Gernika Culture House. This joint project has resulted in several international exhibitions and 7 international congresses addressing a wide range of artistic languages (photography, theater, music...). https://www.gernikagogoratuz. org/arte-y-paz/

Vous y trouverez un large éventail d’idées, des concepts, de pensées et d’opinions différentes sur la paix. Une idée contemporaine que la paix, celle qui sert à résoudre les conflits, ressortira particulièrement positive dans les relations entre les gens.

2- Quel héritage nous a laissé le bombardement de Gernika?

Vous y trouverez une explication de l’histoire de Gernika-Lumo et de la Guerre Civile espagnole, de l’épisode du bombardement et une leçon exemplaire de paix que nous transmettent les survivants sur la réconciliation entre les victimes et leurs agresseurs après un évènement si tragique.

3- Le bombardement raconté par ceux qui l’ont vécu

Les témoins du bombardement de Gernika nous racontent ce qu’ils ont vécu à travers le contenu audiovisuel. Cette exposition présente des témoignages recueillis à différents moments de l’histoire, ceux compilés par W. Smallwood “Egurtxiki” dans les années 70 et ceux compilés en 2018 par Gogora, l’Institut de la Mémoire, la Cohabitation et de Droits de l´Homme du Gouvernement Basque.

4- Que se passe-t-il actuellement avec les Droits de l’Homme dans le monde?

Un regard sur le monde à travers le “Guernica” de Picasso, à l’aide d’une réflexion sur les Droits de l’Homme (comme prisme) pour observer l’état actuel des droits de l’homme dans le monde.

Le Musée a organisé plusieurs conférences et séminaires sur l’Art et la Paix et l’Art et la Mémoire

Art et Paix est un projet et une ligne de travail créés à Gernika-Lumo (Bizkaia, Pays Basque), dans l’année 2000 par la Fondation Musée de la Paix de Gernika, la Fondation Gernika Gogoratuz et la Maison de la Culture de Gernika. Ce projet de travail commun a donné lieu à plusieurs expositions internationales et 7 rencontres internationales abordant un large éventail de langages artistiques (photographie, théâtre, musique...) https://www. gernikagogoratuz.org/arte-y-paz/

As for the theme of Art and Memory, there have been several international conferences and seminars organized by the museum in recent years. These are the books published by the museum and its collaborators, after holding these congresses and meetings: https://issuu.com/museodelapazdegernika/docs/v_congreso_museo_de_la_paz

ABAUNZA, RICARDO; MOMOITIO, IRATXE (coord.) (2000): Berradiskidetzerako artea, Arte hacia la reconciliación Art towards reconciliation. Catálogo de la exposición. Gernika-Lumo. Museo de la Paz y Ayuntamiento de Gernika.

FUNDACIÓN MUSEO DE LA PAZ DE GERNIKA (2005): Museos por la Paz. Una contribución al recuerdo, la reconciliación, el arte y La Paz. Actas del V Congreso Internacional de Museos por la Paz.

FUNDACIÓN MUSEO DE LA PAZ DE GERNIKA; Arte y Derechos Humanos (2007). Colección: Museoak, Bakea eta Giza Eskubideak Bilduma I ISBN: 9788493619008 https://issuu.com/museodelapazdegernika/docs/artea_ eta_giza_eskubideak

FUNDACIÓN MUSEO DE LA PAZ DE GERNIKA; DIA-TEKHNÉ: Diálogo a través del arte (2010). Colección: Museoak, Bakea eta Giza Eskubideak Bilduma II. ISBN: 9788493619615 https://issuu.com/museodelapazdegernika/docs/dia_tekhne_katalogoa

FUNDACIÓN MUSEO DE LA PAZ DE GERNIKA; La Embarcada Artivista: arterapia y artivismo. (2016). Colección: Museoak, Bakea eta Giza Eskubideak Bilduma III. ISBN: 9788494537912 https://issuu.com/museodelapazdegernika/docs/embarcada_itsasoratze_ artibista

FUNDACIÓN MUSEO DE LA PAZ DE GERNIKA; Memoriarako artea - Arte para la memoria (2017). Colección: Gernika-Lumoko Historia Bilduma; XI. ISBN: 9788494537929 https://issuu.com/museodelapazdegernika/docs/libro_arte_para_la_ memoria_-_fundacion_museo_de_la

FUNDACIÓN MUSEO DE LA PAZ DE GERNIKA; Memorias de guerra, proyectos de paz. Violencias y conflictos entre pasado, presente y futuro (2017) Colección: Gernika-Lumoko Historia Bilduma; XIV. ISBN: 9788494537967 https://issuu.com/museodelapazdegernika/docs/memorias_en_red

Quant au thème d’Art et de la Mémoire, plusieurs conférences et séminaires internationaux ont été organisés par le musée ces dernières années.

Voici les livres édités par le musée et ses collaborateurs, après avoir tenu ces congrès et rencontres : https://issuu.com/museodelapazdegernika/docs/v_congreso_museo_de_la_paz

ABAUNZA, RICARDO; MOMOITIO, IRATXE (coord.) (2000): Berradiskidetzerako artea, Arte hacia la reconciliación Art towards reconciliation. Catálogo de la exposición. Gernika-Lumo. Museo de la Paz y Ayuntamiento de Gernika.

FUNDACIÓN MUSEO DE LA PAZ DE GERNIKA (2005): Museos por la Paz. Una contribución al recuerdo, la reconciliación, el arte y La Paz. Actas del V Congreso Internacional de Museos por la Paz.

FUNDACIÓN MUSEO DE LA PAZ DE GERNIKA; Arte y Derechos Humanos (2007). Colección: Museoak, Bakea eta Giza Eskubideak Bilduma I ISBN: 9788493619008 https://issuu.com/museodelapazdegernika/docs/artea_eta_giza_eskubideak

FUNDACIÓN MUSEO DE LA PAZ DE GERNIKA; DIA-TEKHNÉ: Diálogo a través del arte (2010). Colección: Museoak, Bakea eta Giza Eskubideak Bilduma II. ISBN: 9788493619615 https://issuu.com/museodelapazdegernika/docs/dia_tekhne_katalogoa

FUNDACIÓN MUSEO DE LA PAZ DE GERNIKA; La Embarcada Artivista: arterapia y artivismo. (2016). Colección: Museoak, Bakea eta Giza Eskubideak Bilduma III ISBN: 9788494537912 https://issuu.com/museodelapazdegernika/docs/embarcada_itsasoratze_ artibista

FUNDACIÓN MUSEO DE LA PAZ DE GERNIKA; Memoriarako artea - Arte para la memoria (2017). Colección: Gernika-Lumoko Historia Bilduma; XI. ISBN: 9788494537929 https://issuu.com/museodelapazdegernika/docs/libro_arte_para_la_ memoria_-_fundacion_museo_de_la

FUNDACIÓN MUSEO DE LA PAZ DE GERNIKA; Memorias de guerra, proyectos de paz. Violencias y conflictos entre pasado, presente y futuro (2017) Colección: Gernika-Lumoko Historia Bilduma; XIV. ISBN: 9788494537967 https://issuu.com/museodelapazdegernika/docs/memorias_en_red

FUNDACIÓN MUSEO DE LA PAZ DE GERNIKA; Memorias de piedra y acero. Los monumentos a las víctimas de la Guerra Civil y del franquismo en Euskadi 1936-2017 (2018). Colección: Gernika-Lumoko Historia

Bilduma; XII. ISBN: 978849453795 https://issuu.com/museodelapazdegernika/docs/libro_piedra_y_acero https://issuu.com/museodelapazdegernika/docs/arte__memoria_y_ espacio_pu_blico_baja https://issuu.com/museodelapazdegernika/docs/redgernika_memorialab_n18_cas

MOMOITIO ASTORKIA, IRATXE (Coord); Arte, Memoria y espacio público (2019) Ajuntament de Granollers. ISBN 978-84-120353-4-6.

GERNIKA GOGORATUZ; MemoriaLab, encuentros ciudadanos para la construcción social de la memoria (2019). Red Gernika.

FORO DE ASOCIACIONES ET ALII; Afaloste, Convivencia al pil-pil. Laboratorio gastronómico-social (2020) https://issuu.com/museodelapazdegernika/docs/afaloste_libro_ def_20cas_05_11_2020

FUNDACIÓN MUSEO DE LA PAZ DE GERNIKA; Memorias de piedra y acero. Los monumentos a las víctimas de la Guerra Civil y del franquismo en Euskadi 1936-2017 (2018). Colección: Gernika-Lumoko Historia Bilduma; XII. ISBN: 9788494537950 https://issuu.com/museodelapazdegernika/docs/libro_piedra_y_acero

MOMOITIO ASTORKIA, IRATXE (Coord); Arte, Memoria y espacio público. (2019) Ajuntament de Granollers. ISBN 978-84-120353-4-6 https://issuu.com/museodelapazdegernika/docs/arte__memoria_y_espacio_ pu_blico_baja https://issuu.com/museodelapazdegernika/docs/redgernika_memorialab_n18_cas

GERNIKA GOGORATUZ; MemoriaLab, encuentros ciudadanos para la construcción social de la memoria (2019). Red Gernika.

FORO DE ASOCIACIONES ET ALII; Afaloste, Convivencia al pil-pil. Laboratorio gastronómico-social (2020) https://issuu.com/museodelapazdegernika/docs/afaloste_libro_ def_20cas_05_11_2020

HISTORICAL MEMORY IN IBERIAN LITERATURES (MHLI)

MHLI (Memoria Histórica en las Literaturas Ibéricas/Historical Memory in Iberian Literature) is a research group working at the University of the Basque Country, focusing on artistic representations of historical memory.Since 2013, it has had the status of a Level A Consolidated Research Group recognized by the Basque Government, and currently has 13 members. To date, it has engaged in projects and actions funded by the University of the Basque Country (US 17/19; US 21/15), the Basque Government (IT 806-13; IT 1047-16; IT1579-22) and the Spanish Ministry (FFI2017-84342-P; PID2021-125952NB-I00) (www.mhli.net). Since 2013, it has been led by Professor Mari Jose Olaziregi Aluztiza.

The research group encompasses experts from different disciplines (specialists in philology, literary studies, art history and cultural anthropology, among others) and although its principal research topic is Basque culture, it also works with key external collaborators, both from the Iberian Peninsula and further afield. This enables experts in the different official languages of the Iberian Peninsula to compare their own cultural expressions with those of Basque culture, always in connection with representations of historical memory.

Among the many projects that have been carried out over recent years, of particular interest are studies on censorship under Franco’s regime, divided into three volumes published in 2019, 2020 and 2022 (in the monographic issue of the journal Euskera and by the prestigious publishing house Peter Lang and in the Philology and Linguistics collection of the UPV’s editorial service); seminars on memory and education, which gave rise to the course that was held in 2021 Miramar Palace, as well as to a didactic material that will be published in 2023; conferences on memory or the contribution to the macro project entitled EDIRED (CSIC) and the more than 250 publications and reports presented at international conferences that are difficult to summarise here. MHLI is a dynamic group that explores artistic manifestations of the conflicts that disrupted the entire Basque Country.

Some collective works carried out by the MHLI research group:

AYERBE, MIKEL (Koord.), 2021, Euskal edizioaren hastapen ikerketak. Bilbo: EHU (https://mhli.net/euskal-ediziogintzaren-hastapen-ikerketa/)

GANDARA SORARRAIN, Ana. (arg.), 2022, Euskal liburuaren frankismo osteko zentsura (1975-1983). Bilbo: EHU.

MHLI, 2019, Joan Mari Torrealdairen txokoa (https://mhli.net/joan-maritorrealdairen-txokoa/)

OLAZIREGI, MARI JOSE & OTAEGI, LOURDES (ed.), 2019, Literatura eta Zentsura. Memoria eztabaidatuak, Euskera 63, 2.2 (2018) (ale monografikoa)

OLAZIREGI, MARI JOSE (Koord.), 2019, Euskal edizioaren mundua, (https://mhli.net/project/el-mundo-editorial-vasco-estudio-historico-de-laevoluciondel-campo-s-xix-xxi/ ).

OLAZIREGI, MARI JOSE & OTAEGI, Lourdes (ed.), 2020, Literatura y Censura. Memorias contestadas. Berlin: Peter Lang.

LA MÉMOIRE HISTORIQUE DANS LES LITTÉRATURES IBÉRIQUES (MHLI)

MHLI (la Mémoire Historique dans les Littératures Ibériques) est le groupe de recherche de l’UPV/EHU qui a pour objectif d’analyser les représentations artistiques de la mémoire historique. Depuis 2013, il s’agit d’un Groupe de recherche consolidé reconnu par le Government Basque, de niveau A, composé de 13 membres et qui a mené jusqu’à présent des projets et actions financés par l’UPV/EHU (US 17/19 ; US 21/15), le Gouvernement Basque (IT 806-13 ; IT 1047-16; IT1579-22) et le Ministère espagnol (FFI2017-84342-P; PID2021125952NB-I00) ((www.mhli.nett). Depuis 2013, l’équipe de recherche est dirigée par la professeure Mari Jose Olaziregi Alustiza.

Le groupe de recherche réunit des experts de différentes disciplines (des spécialistes en études de langue et littérature, en histoire de l’art, en anthropologie culturelle, etc.) et bien que son sujet de recherche soit la culture basque, il dispose de collaborateurs externes importants dans le territoire ibérique et même au sein des universités étrangères. Ainsi, les experts dans les différentes langues officielles de la péninsule ibérique trouvent des moyens de comparaison avec l’expression culturelle basque, toujours avec les représentations de la mémoire historique comme principal but.

Parmi les nombreux projets qu’il a menés ces dernières années se trouvent les études sur la censure franquiste, reprises en trois volumes publiés en 2019, 2020 et 2022 (dans le numéro monographique de la revue Euskera et chez l’éditeur de renom Peter Lang et dans la collection Philologie et Linguistique du service éditorial de l’UPV. ) ; les séminaires sur la mémoire et l’éducation et qui seront publiés dans un material didactique en 2023 ; les congrès sur la mémoire et contributions au macro-projet EDIRED (CSIC) ) et les plus de 250 publications et rapports présentés lors de conférences internationales qu’il est difficile de résumer ici. MHLI est un groupe dynamique qui explore les expressions artistiques des conflits qui ont secoué le Pays Basque.

Voici quelques travaux collectifs du groupe de recherche MHLI :

AYERBE, MIKEL (Coord.), 2021, Euskal edizioaren hastapen ikerketak. Bilbo: EHU (https://mhli.net/euskal-ediziogintzaren-hastapen-ikerketa/)

GANDARA SORARRAIN, Ana. (eds.), 2022, Euskal liburuaren frankismo osteko zentsura (1975-1983). Bilbo: EHU.

MHLI, 2019, Joan Mari Torrealdairen txokoa (https://mhli.net/joan-maritorrealdairen-txokoa/)

OLAZIREGI, MARI JOSE & OTAEGI, LOURDES (eds.), 2019, Literatura eta Zentsura. Memoria eztabaidatuak, Euskera 63, 2.2 (2018) (ale monografikoa)

OLAZIREGI, MARI JOSE (Coord.), 2019, Euskal edizioaren mundua, (https://mhli.net/project/el-mundo-editorial-vasco-estudio-historico-de-laevoluciondel-campo-s-xix-xxi/ ).

OLAZIREGI, MARI JOSE & OTAEGI, Lourdes (eds.), 2020, Literatura y Censura. Memorias contestadas. Berlin: Peter Lang.

The Bombing Of Basque Literature

In recent years, censorship has been the subject of debate on an international level. Many thinkers have criticised the traditional focus of censorship as a measure against freedom of expression, which is limited to specific repressive measures by institutions created officially and expressly for that purpose, elimination or deletion, and totalitarian social organisations. Within the framework of the innovative vision of New Censorship Theory, censorship is an integral part of communication and, with regard to powerful institutions, eliminatory repressive measures are no more than the smallest evident part of censorship. Furthermore, censorship not only eliminates, but also produces and facilitates. So, in the words of Nicole Moore: “To be for or against censorship as such is to assume a freedom no one has. Censorship is. What we can do is differentiate between its more and less repressive effects.” Indeed, the aim of the “Euskal letren bonbardaketak” project is to create an opportunity to focus on the intensity of the many limits and controls that, for centuries, have been imposed on writings, discourse and culture in the Basque language.

Oral communication is essential in non-literate cultures as a way to transmit memories of the past. Likewise, writings tend to last longer than oral records, therefore they increase the duration of that memory over time. In any case, as mentioned by Aleida and Jan Assmann, any given society’s canon of memory, or official shared memory, is built through the cultural memory disseminated by institutions such as schools, museums and events. Anything that remains outside that canon of memory becomes part of the archive and may even become part of the canon of memory in the future, following political and cultural changes. But there are some things that cannot even reach the archive, that have been silenced, suppressed, disappeared, or even never existed in the first place. As Joan Mari Torrealdai wrote, “without sweet earth, without the right environment, neither plants nor flowers grow. When the environment improves, what was wasted by winter will not flower.” In these cases, the trace of the past is silence and – on occasion – the signs of silencing action. With regard to language, it is not just the message that is subject to elimination, but also the capacity to communicate it and, therefore, the transmission of memory and culture. In the case of Basque culture and its past, repression and censorship of discursive expression occupy a central position, but what memory do we have today of this matter? It is probably limited to Francoist institutional censorship in the period 1936 to 1975. The documents and works in this exhibition aim to create memories from the remains of silencings and the silenced, to demonstrate the severity of the repression of Basque cultural expression.

Amaia Elizalde Estenaga

Le Bombardement Des Lettres Basques

Ces dernières décennies, la censure a fait l’objet d’un débat au niveau international. Plusieurs penseurs ont critiqué l’approche traditionnelle de la censure, qui s’oppose à la liberté d’expression, qui se limite à des mesures ponctuelles de répression des institutions créées officiellement et expressément pour cela, à la suppression ou rature et aux organisations sociales totalitaires. Dans le cadre de la vision novatrice du New Censorship Theory, la censure fait partie intégrante de la communication et, en ce qui concerne les institutions du pouvoir, les mesures répressives éliminatoires ne sont que la partie infime et évidente de la censure. D’autre part, la censure non seulement supprime, mais produit, voire encourage. Cela étant, pour reprendre les mots de Nicole Moore : « Être pour ou contre la censure part de l’idée qu’il existe une liberté que personne ne possède. La censure en est une. Ce qu’il est possible de faire, c’est une distinction entre ses effets plus ou moins répressifs ». Justement, le projet « Euskal letren bonbardaketak » vise à donner l’occasion d’observer l’intensité des multiples limites et contrôles qui ont été imposés aux lettres, au discours et à la culture en basque durant des siècles.

Dans les cultures non alphabétisées, la communication orale est indispensable pour transmettre la mémoire du passé. De même, l’écrit dure généralement plus longtemps que l’oral et, par conséquent, il contribue à ce que la mémoire ait une durée plus longue dans le temps. Quoi qu’il en soit, comme l’indiquent Aleida et Jan Assmann, le canon de la mémoire d’une société donnée ou des mémoires collectives officielles se construit à travers la mémoire culturelle que diffusent les institutions (écoles, musées, événements, etc.). Ce qui reste en dehors du canon de la mémoire rejoint les archives et pourrait éventuellement faire partie du canon de la mémoire à l’avenir, en raison des changements politiques et culturels. Mais il en est qui ne peuvent même pas devenir des archives, ce qui n’a pas été dit, ce qui a été passé sous silence, ce qui a été réprimé, ce qui a disparu, voire ce qui n’a pas vu le jour. Comme l’a écrit Joan Mari Torrealdai « sans une terre douce, sans un milieu propice, les plantes et les fleurs ne poussent pas. Quand le milieu s’améliore, ce que l’hiver froid a gâché ne fleurit pas ». Dans ce cas, l’empreinte du passé est le silence et — pas toujours — les signes de l’action silencieuse. Quand il s’agit de la langue, ce que l’on veut supprimer, ce n’est pas seulement le message, mais aussi la capacité de communiquer et, par conséquent, la transmission de la mémoire et de la culture. Concernant la culture basque et son passé, la répression et la censure de l’expression discursive occupent une place centrale, mais quelle mémoire avons-nous aujourd’hui de la question? Sans doute se limite-t-elle à la censure institutionnelle franquiste de l’époque qui couvre les années 1936-1975. Les documents et œuvres de cette exposition cherchent à faire mémoire à partir de vestiges des musellements et de ce qui a été passé sous silence, illustrant l’ampleur de la dureté de la répression de l’expression culturelle basque.

Amaia Elizalde Estenaga

INTRODUCTION: WHAT IS CENSORSHIP?

What is censorship? When we ask ourselves this question in Hego Euskal Herria (a term referring to the Basque territories within Spain as a unified whole), we think of censorship under Francoism (1936-1975) and the repression that took place under this regime. But what do we know about it exactly? What was the purpose of this censorship? How long did it last? Was it the first time Basque literature had been censored? Was it the last? Was the Spanish state the only one to employ this censorship? Is repression the only form of censorship?

This exhibition examines the continuation of Francoist censorship of Basque literature into the post-Franco censorship (1975-1983) that impacted adult, youth and children’s literature, as well as translation and the publishing world. Censorship and repression of the Basque language and Basque literature neither ended with Franco’s death nor began with him. It was not unique to Spain, and it was not limited to books. We invite you to explore the restrictions placed on Basque literature and culture and to reflect on censorship. Though it may change, it is always present in human culture.

INTRODUCTION : QU’EST-CE QUE LA CENSURE ?

Qu’est-ce que la censure ? En nous posant cette question en Hego Euskal Herria – Pays Basque sud (territoire péninsulaire), il nous vient à l’esprit la censure franquiste (1936-1975) avec ses mesures répressives. Mais que savons-nous à ce sujet ? Quel était le fonctionnement de cette censure ? Jusqu’à quand a-t-elle duré ? Par ailleurs, a-t-elle été la première force censoriale à toucher les lettres basques ? Et la dernière ? L’État espagnol a-t-il été le seul à exercer cette censure ? Les mesures répressives sontelles la seule force censoriale ?

Dans cette exposition, vous pourrez découvrir l’étendue de la censure franquiste du livre basque : la censure post-franquiste (1975-1983) qui a touché la littérature pour adultes, la littérature enfants et jeunesse, la traduction et le monde éditorial. Mais, de même qu’elle n’a pas pris fin avec sa mort, la répression et censure de l’euskara et des lettres basques n’a pas non plus commencé avec Franco, ni ne s’est limitée au territoire appartenant à l’État espagnol, ou aux livres. Ainsi, nous lançons l’invitation à réaliser ce parcours des limites imposées aux lettres et à la culture basques et, à partir de là, à réfléchir sur la censure qui, si elle change de forme, est toujours présente dans la culture humaine.

Law of 23 April 1938 (BOE)

Loi du 23 avril 1938 (BOE)

Legislation Around Censorship

Repression and censorship fell like a bomb over the Basque written word. Throughout Spain, the state established one cultural language, one nationality, and one way of thinking, leaving little room for Basque language publications. Following the first measures imposed in 1936, the specific censorship system was introduced in 1938 along with new laws and decrees. What is not so widely known, however, is that the censorship system survived the death of Franco until 1983, even though it had not had legal backing since 1978.

The censorship system lasted 40 years and had – and still has – a profound impact not just on texts from the period but on thought and culture throughout society. It was another element in the long tradition of bombing the Basque language and Basque literature, as shown in the artwork by Zaloa Ipiña Etxean arrotz [Stranger in the House].

La L Gislation Relative La Censure

La répression et les mesures de censure aux publications basques sont tombées comme des engins explosifs sur les lettres basques. Dans la géographie espagnole, une seule langue de culture, une seule nationalité et une pensée unique ont été instaurées, laissant un espace restreint aux publications basques. À l’issue des premières mesures imposées en 1936, à partir de 1938, un appareil de censure spécifique a été créé, de nouvelles lois et décrets ont été adoptés et, chose plus méconnue : l’appareil de censure a survécu à la mort de Franco jusqu’en 1983, bien que la législation ne l’accompagnât plus depuis 1978.

L’infrastructure de l’appareil censorial, qui a duré plus de 40 ans, a eu une profonde influence non seulement sur les textes de l’époque, mais aussi sur la pensée et la culture de la société entière, aujourd’hui encore. Elle a été un nouveau maillon dans la chaîne d’une longue tradition de bombardements à l’euskara et ses lettres, comme l’illustre l’œuvre artistique de Zaloa Ipiña Etxean arrotz [Étranger chez soi].

Publishers And Censorship

The 1966 Press Act attempted to lessen the burden of censorship. The legislation did not use the term “censorship”, and it was no longer mandatory to ask the Ministry of Information and Tourism before publishing books. In practice, however, the act of 1966 did not abolish censorship. There were still restrictions on what could be published, published works could be recalled without permission, and censorship was still applied to some extent on publishing houses. Under the new law, both existing and new publishers had to follow a bureaucratic procedure and provide detailed information on their publication intentions before they could obtain a registration number. The cost of obtaining said number was sometimes great, and the reasons for this were not attributable so much to the publishing house as to the background of those involved.

Les Diteurs Et La Censure

Avec la loi de Fraga de 1966, la consultation préalable obligatoire est devenue facultative. La législation n’utilisait plus le terme «censure» ni n’imposait de demander l’autorisation au Ministère de l’Information et du Tourisme pour publier des livres. Cela n’a toutefois pas supposé, dans la pratique, la disparition de la censure, car, d’une part, ce qui pouvait être publié restait limité, ils pouvaient faire retirer ce qui était publié sans autorisation et, d’autre part, la censure préalable a été imposée, d’une certaine façon, aux maisons d’édition. Avec la nouvelle loi, les maisons d’édition existantes comme celles à venir devaient suivre une procédure administrative et informer précisément de leurs intentions de publication pour obtenir un numéro d’enregistrement. Il était parfois très difficile d’obtenir ce numéro et les raisons n’avaient souvent rien à voir avec le projet de la maison d’édition, mais plutôt avec le parcours personnel de ceux qui y participaient.

Censorship In Adult Literature

Books for adults were still heavily censored in the years following Franco’s death, though legislative changes gradually stripped censorship of its legitimacy and power.

Various reports show that as legislative changes were introduced, the censorship abilities of readers dwindled. Readers may have deemed a number of books censurable, but the opinion of a second reader or the decision of the head of the publishing house often prevailed. Censorship reports had to be concluded in accordance with current legislation, even though readers wanted to act as though governed by the old regime. The reports often included warnings for other readers: “[…] but I highlight it as a possible step that agitators may exploit for their own benefit, and the authorities should take heed”.

La Censure Dans La Litt Rature Pour Adultes

Dans les livres destinés aux adultes, la continuité de l’appareil de censure était la caractéristique principale dans les années qui ont suivi la mort de Franco, même si inévitablement des changements législatifs se sont produits et l’appareil censorial a perdu peu à peu en légitimité et en force.

En outre, divers rapports révèlent qu’avec les changements législatifs, les compétences de censure des lecteurs diminuent également. Bien que les lecteurs concluent que plusieurs livres peuvent être censurables, l’avis d’un second lecteur ou la décision du chef du Régime Éditorial l’emporte. Le rapport censorial doit donner une décision conformément au cadre juridique en vigueur, mais le lecteur veut agir conformément aux intentions de fonctionnement de l’ancien régime. C’est pourquoi, il est intéressant de noter que, souvent, les rapports émettent un avertissement à l’intention d’autres lecteurs : « […] mais je le signale comme un passage possible dont vous pouvez profiter pour que, en pêchant en eaux troubles, les agitateurs et les autorités restent sur leurs gardes ».

Censorship In Books For Children And Young People

Francoism was particularly zealous about censoring books and other material for young readers. The text and images in these works were expected to protect and uphold the religious and moral values upon which the Franco regime was built. Specific reading committees were created to ensure this happened. Committees such as the “Children’s Press Advisory Board” specialised in the censorship of “Children’s and Youth” works. This happened not only during the dictatorship but into the post-Franco era, since censorship of material for youths in the later years became a focus of resistance. Proof of this is that 67% of all Basque-language works (255 specific works in total) censored between 1975 and 1983 were written for this audience. Likewise, most works published in Basque were inspected by two readers who were reluctant to give their approval before the reader who “knew” the language (Basque) reviewed the text.

The reader in the censorship process of Basque-language books was also a translator; they often marked up, translated and inserted into their reports passages that they considered troublesome. The translations were not always exact. Rather, they attempted to highlight suspicious or dangerous content.

The censorship of books translated from Spanish to Basque often erased any clear mention of the translator so as to render them invisible. However, the Basque-language reader used faithfulness to the original Spanish text as the main criterion for approving publication.

In some examples of translations into Basque in the archive, the text in Spanish is visible underneath; that is, the text in Basque was often written or attached over the original.

La Censure Dans Les Livres Pour Enfants Et Adolescents

Le franquisme a protégé avec un zèle soutenu les livres et d’autres matériels destinés spécialement au jeune lectorat. Les textes et les images recueillies dans ces œuvres devaient protéger et promouvoir les valeurs religieuses et morales qui nourrissaient le régime de Franco, et pour garantir ce principe, des commissions de lectorat spécifiques ont été créées. Ces comités, comme le « Conseil Consultatif de Presse Jeunesse », se sont spécialisés dans la censure d’œuvres classées « Enfants et jeunesse». Cette dynamique a duré non seulement sous la dictature, mais aussi dans les années suivantes, c’est-à-dire dans la période de l’après-franquisme, puisque la censure destinée aux jeunes est devenue un milieu de résistance dans les dernières années. En témoigne le fait que 67 % des œuvres (255 exemplaires au total) écrites en euskara (basque) qui sont passées par la censure dans les années 1975-1983 appartiennent à la section que nous venons d’expliquer. En outre, dans le cas des œuvres publiées en basque, la majorité d’entre elles sont passées par la main et le regard de deux lecteurs qui donnaient difficilement leur accord avant que le lecteur « connaisseur » de cette langue (basque) ne corrigeât le texte.

Dans le processus de censure des livres en basque, le lecteur était également traducteur. En général, il marquait, traduisait et insérait dans son rapport des passages qu’il jugeait polémiques. Souvent, ce n’étaient pas des traductions exactes, il s’agissait en l’occurrence de relever les contenus qui étaient jugés douteux ou dangereux.

Dans le processus de censure des livres traduits de l’espagnol vers le basque, il était courant de ne pas citer clairement le traducteur, car le traducteur était invisible. Or la fidélité au texte original (espagnol) était le critère principal que le lecteur en basque utilisait pour valider la publication.

Dans certains exemplaires de traductions en basque qui étaient présentés au dépôt, la trace du texte en espagnol était, elle aussi, évidente ; le texte en basque était souvent présenté écrit ou collé sur l’original.

Front and back cover of the book Hirugarren azalak (1978). Page from the textbook Kosmos (Anaya, 1975).

Couverture du livre Hirugarren azalak (1978). Page du manuel Kosmos (Anaya, 1975).

Nothing New

While censorship of books for children and youths was commonplace under Francoism, the exclusion of the education sector is no great surprise. At that time, there was already a centuries-old tradition of controlling and reducing Basque-language literacy among the children of the Basque Country. The laws impacting new generations in both France and Spain attempted to impose one sole cultural language to the exclusion of Basque and other minority languages. Many artists have created pieces around this theme, including the short film Anti (2019), directed by Josu Martínez and set in Bizkarsoro in 1921, as well as Menderatuak ordea beti gara inposatzaile [We, the dominated, however, are always dominant] and Eskola eraztuna [School Ring] (2020) by Zaloa Ipiña. The first two works are based on experiences in the continental Basque Country and the others in the Spanish Basque Country. While they deal with different time periods, the repression against the Basque language in the education sector that the artworks address persists today.

Rien De Nouveau

La censure des livres destinés aux enfants et aux jeunes était caractéristique du franquisme, toutefois leur exclusion du milieu scolaire n’était pas nouvelle, car la tradition de contrôler et de réduire l’alphabétisation en basque des enfants au Pays Basque remontait déjà à plusieurs siècles. À travers les diverses lois applicables aux nouvelles générations, les États français et espagnol veillaient à ce qu’il existât une seule langue de culture en excluant le basque et d’autres langues moins parlées. Maints artistes ont créé une partie de leur œuvre autour de cette thématique, comme c’est le cas du court métrage Anti (2019) réalisé par Josu Martínez et qui se situe dans le Bizkarsoro de 1921, ainsi qu’autour des œuvres Menderatuak ordea beti gara inposatzaile [Et pourtant les dominés sommes toujours dominants] et Eskola eraztuna [Bague scolaire] (2020) de Zaloa Ipiña. Les deux premiers travaux reposent sur les réalités du Pays Basque continental et les derniers, sur la réalité du Pays Basque péninsulaire ; les époques aussi sont différentes, mais la répression contre le basque dans le milieu scolaire dont parlent les œuvres d’art persiste.

ZALOA IPIÑA (Bilbo, 1986)

http://www.zaloaipiña.com

Zaloa Ipiña is a multidisciplinary artist born in Bilbao (1986). She graduated in Fine Arts from the University of the Basque Country (UPV/EHU) and completed a master’s in contemporary printing at A Coruña. She has been interested in social issues from a young age, and her most recent artistic projects arise from personal difficulties that also affect a large part of society, such as habitat, habitability, cultural homogeneity, minority languages etc. She addresses these issues through a poetic aesthetic from an active and personal perspective.

She has been awarded several scholarships and grants for artistic creation, including from the Bilbaoarte Foundation, the Biscay Regional Government and the Juan Celaya Letamendi Foundation. She has completed art residencies in places including the Centre d’Art Contemporani Piramidón in Barcelona.

Her solo exhibitions include: Mingainatu at the Galería Espacio Marzana in Bilbao (2022); Gorreri bisuala at the Montehermoso Kulturunea in Vitoria-Gasteiz (2021) and the Basque Museum in Bilbao (2020); Zantzu onerako leihoak at the Centro de Arte Tomas y Valiente de Fuenlabrada in Madrid (2019); Ikus-esparru zabalduak at the Art and History Museum in Durango (2018) and at the Bilbaoarte Foundation (2017); Espacios óptico expandidos at the Sala Rekalde in Bilbao (2016), Invasión lumínica at the Galería Antoni Pinyol de Reus in Tarragona (2016); ITZALezinak at the Galería Windsor Kulturgintza in Bilbao (2014) and Argien ibilbideei jarraituz at Torre Ariz de Basauri in Biscay. Some significant collective exhibitions she has participated in include: Mujer_Máquina_Fábrica at the Museo La Neomudejar in Madrid (2022), Eginberri at the Guggenheim Museum in Bilbao (2017) and CALL2015 at the Galería A del Arte in Zaragoza.

Zaloa Ipiña est une artiste multidisciplinaire née à Bilbao (1986). Diplômée des beaux-arts de l’UPV/EHU, elle a réalisé un master en gravure contemporaine à La Corogne. Intéressée dès son plus jeune âge par les problématiques sociales, ses projets artistiques les plus récents ont eu pour point de départ des impossibilités personnelles qui touchent également une bonne partie de la société, comme l’habitat, l’habitabilité, l’uniformité culturelle, les langues minorisées, etc. Elle amène ces problématiques à une plastique poétique d’un point de vue personnel et actif.

Elle a reçu plusieurs bourses et aides à la création artistique, notamment de la Fondation Bilbaoarte, la Diputación Foral de Biscaye ou la Fondation Juan Celaya Letamendi. Elle a effectué des résidences artistiques dans des lieux comme le Centre d’Art Contemporani Piramidón de Barcelone.

Parmi ses expositions individuelles, on notera : Mingainatu à la Galerie Espacio Marzana de Bilbao (2022) ; Gorreri bisuala au Centre culturel Montehermoso Kulturunea de Vitoria-Gasteiz (2021) et au Musée Basque de Bilbao (2020) ; Zantzu onerako leihoak au Centre d’art Tomas y Valiente de Fuenlabrada, Madrid (2019); Ikus-esparru zabalduak au Musée d’art et d’histoire de Durango (2018) et à la Fondation Bilbaoarte (2017) ; Espacios ópticos expandidos à la Salle Rekalde de Bilbao (2016), Invasión lumínica à la Galerie Antoni Pinyol de Reus, Tarragone (2016) ; ITZALezinak à la Galerie Windsor Kulturgintza de Bilbao (2014) ou Argien ibilbideei jarraituz à la Tour Ariz de Basauri, Biscaye. Relevons aussi parmi ses expositions collectives : Mujer_Máquina_Fábrica au Musée La Néomudéjar de Madrid (2022), Eginberri au Musée Guggenheim Bilbao (2017) ou CALL2015 à la Galerie A de l’art à Saragosse.

‘Etxean arrotz’. (Stranger at home) 2019. Installation. Methacrylate and digitally printed polyester sculpture. 170x500x25.

The current situation of our language is hard to understand unless you take into account the role of dominant languages in the construction of linguistic circumstances. Etxean arrotz brings together laws, decrees, bills, amendments, proscriptions etc. dating from the year 1349 to the present day. Governments and regimes have worked hard to kill off this language from its root, and despite not succeeding in this aim, its speakers still bear the weight of this history, because today, in many everyday situations, we still feel like strangers or foreigners in our own home.

‘Etxean arrotz’. (Étranger chez soi) 2019. Installation. Sculpture en méthacrylate et impression numérique sur polyester. 170x500x25.

La situation actuelle de notre langue ne peut être comprise sans tenir compte du rôle des langues dominantes dans la construction de la réalité linguistique. Etxean arrotz contient des lois, décrets, projets de loi, amendements, interdictions, etc. qui ont été introduits depuis 1349 jusqu’à nos jours. L’effort consenti par les régimes et gouvernements pour éliminer cette langue à la racine est ardu, et même s’ils n’ont pas atteint leur but, nous, ses locuteurs, supportons encore le poids de l’histoire, car à ce jour, dans bien des situations de la vie quotidienne, nous continuons de nous sentir étrangers chez nous.

‘Menderatuak ordea, beti gara inposatzaile’ (The dominated, however, are always an imposition). 2019. Felted wool. 150x300.

Like the prohibition notices that were displayed in public spaces, this rug – an object originally designed to withstand all sorts of stepping and stomping – shows us a measure taken by the French prison system in the 19th century that later expanded to elementary education. It was therefore a very common practice to hang a sign on the wall with this inscription. “No spitting on the floor or speaking patois.”

1 photo SCHOOL RING / BAGUE SCOLAIRE (Linguistic terror / Terreur linguistique)

2 photo SCHOOL RING / BAGUE SCOLAIRE (Dominated / Dominé)

3 photo SCHOOL RING / BAGUE SCOLAIRE (Mental colonialism / Le colonialisme mental)

4 photo SCHOOL RING / BAGUE SCOLAIRE (Collective amnesia / Amnésie collective)

5 photo SCHOOL RING / BAGUE SCOLAIRE (Stranger at home / Étranger chez soi)

6 photo SCHOOL RING / BAGUE SCOLAIRE (Cultural genocide / Génocide culturel)

7 photo SCHOOL RING / BAGUE SCOLAIRE

‘Sin embargo, los dominados siempre somos impositores’ (Et pourtant les dominés sommes toujours imposants). 2019. Paillasson en laine. 150x300.

Tel un panneau d’interdiction que l’on accrochait dans les espaces publics, ce tapis – objet qui, à l’origine, supporte toute sorte de pas et de piétinements – illustre une mesure adoptée par le système pénitentiaire français au XIX plus tard à l’école primaire. Ainsi, il est devenu une pratique très courante d’accrocher au mur une pancarte portant l’inscription : « Il est interdit de cracher par terre et de parler patois ».

The most effective way to destroy a language is to ban it and, above all, to make people forget it from an early age. The only way to stop children speaking their mother tongue and start speaking another language that was not their own, and that they didn’t know well enough to use, was through punishments, corrections and sanctions. Aside from whipping and other forms of chastisement, the most common punishment in France, Spain and many other European countries, and indeed worldwide, was to impose a school ring. A ring or any other small, symbolic object that singled out any schoolchild who spoke even just a word in their own language.

La méthode la plus efficace pour détruire une langue est de l’interdire et, surtout, de la faire oublier à un âge précoce. La seule manière de faire en sorte qu’un enfant arrêtât de parler dans sa langue maternelle et commençât à parler dans une autre langue qui n’était pas la sienne et qu’il ne connaissait pas pour l’utiliser, était par des punitions, des corrections ou des sanctions. Mis à part les gifles et autres leçons, la punition la plus courante dans les États français, espagnol et de nombreux autres États européens, même mondiaux, était l’imposition de la bague scolaire. Une bague ou tout autre symbole (petit objet) qui désignât l’écolier ayant prononcé un seul mot dans sa langue maternelle.

JOSU MARTINEZ (Bilbo, 1986)

Josu Martínez (Bilbao, 1986) is a filmmaker and lecturer at the University of the Basque Country. Doctorate in Audiovisual Communication and graduate in Anthropology. His latest creative works include the short fictional films Ama (2018), Anti (2019) and Subandila (2021), as well as the documentaries Caminho Longe (2020) and Paperezko hegoak.

Josu Martínez (Bilbao, 1986) est cinéaste et professeur à l’Université du Pays Basque. Docteur en communication audiovisuelle et diplômé en anthropologie. Parmi ses derniers travaux créatifs figurent les courts métrages de fiction Ama (2018), Anti (2019) et Subandila (2021), ainsi que les documentaires Caminho Longe (2020) et Paperezko hegoak (2021), pour ne citer que quelques-uns.

ANTI, 2019. (Co-produced by Gastibeltza Filmak and Adabaki Ekoizpenak). Short fiction film. 19 minutes

Winter 1921. A teacher has arrived in Bizkarsoro from Paris. The children of the village only speak Basque. The teacher, only French.

Director: Josu Martinez

Main actors and actresses: Martxela Aneva-Fuchs, Hélène Hervé, Ximun Fuchs

ANTI, 2019. (Coproduction de Gastibeltza Filmak et Adabaki Ekoizpenak) Court métrage de fiction. 19 minutes

Hiver 1921. La maîtresse est arrivée à Bizkarsoro depuis Paris. Les enfants du village ne parlent que le basque. La maîtresse seulement en français.

Réalisateur : Josu Martinez

Acteurs et actrices principaux : Martxela Aneva-Fuchs, Hélène Hervé, Ximun Fuchs https://www.youtube.com/watch?v=LQYFd6ijhZA

Censorship In The Words Of Basque Publishers

Documentary film. 2023

Author: MHLI Research Group

Participants:

Joan Mari Torrealdai (Jakin Publishing House)

Idoia Estornes (Auñamendi Publishing House)

Joxemari Iriondo (Auspoa Publishing House)

Angel Zelaieta (Anaitasuna Publishing House)

Txus Perdiguero (Verdes Publishing House)

L A Censure Dans Les Mots Des Diteurs Basques

Documentary film. 2023

Auteur : Grupo de investigación MHLI

Participants :

Joan Mari Torrealdai (Maison d’édition Jakin)

Idoia Estornes (Maison d’édition Auñamendi)

Joxemari Iriondo (Maison d’édition Auspoa)

Angel Zelaieta (Maison d’édition Anaitasuna)

Txus Perdiguero (Maison d’édition Verdes)

BIBLIOGRAPHIE

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PREVIOUS EXHIBITIONS EXPOSITIONS PRÉCÉDENTES

MEMORIARTEAN 2022 CATALOGUE

Memoriartean 2022

CONFRONTING DISMANTLED MEMORIES: REMEMBRANCE AND CIVIL WAR

The topic of the Spanish Civil War and its consequences has proven an unusual one for many artists working after the end of Franco’s dictatorship. With a few notable exceptions, the silence imposed by the so-called ‘transition to democracy’ seems to have been internalised by the art world until relatively recently. The artists participating in the Confronting Dismantled Memories: Remembrance and Civil War exhibition now break this silence, turning their gaze back to what happened during the war and to the silence which engulfed a large part of the population on the losing side, who suffered the consequences of the ensuing dictatorial regime for 40 long years.

Through images, videos, performances and photographs, etc., the exhibition reflects their desire to examine the pain and injustice experienced, tackle unresolved issues and pay tribute to the victims, in the hope that art can alleviate some of the suffering felt and help society understand that memory is a thread that joins the present to the past.

FACE AU SOUVENIR DÉMANTELÉ : MÉMOIRE ET GUERRE CIVILE

La question de la Guerre Civile espagnole et ses conséquences ont été étranges pour un grand nombre d’artistes qui ont travaillé après la fin de la dictature de Franco. Le silence imposé par ce que l’on appela la « transition vers la démocratie » semble avoir été compris, à quelques exceptions près, dans le monde de l’art jusqu’à il y a quelques années à peine. Les artistes qui participent à l’exposition Face au souvenir démantelé : Mémoire et Guerre Civile brisent ce silence, tournent leurs regards sur ce qui s’est passé pendant la guerre et sur le silence dans lequel baigna une grande partie de la population victime de la guerre dans le camp des vaincus et de ceux qui subirent les conséquences du régime dictatorial pendant 40 ans.

Grâce aux images, vidéos, performances, photos, etc., l’exposition dévoile le souhait de réfléchir sur la douleur, l’injustice, les questions en suspens, les hommages aux victimes, etc. dans l’espoir que l’art puisse aider à atténuer la douleur et communiquer au public que le fil de la mémoire relie le présent au passé.

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