week L’INVITÉ DE LA SEMAINE
Kamel Bouakaz
L’expérience tunisienne
LE BLOC NOTES
Gérard Rondeau, Conversation avec un maître-photographe
B O U S T E N REPORTAGE A la rencontre de Khaled Bentounès cheikh de la tariqua el Alawiya
DE ABROUS O U TO U D E R T > Page 8
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personnage naïf ou rigolo, il n'a souvent pas eu la chance de montrer son vrai talent et de déborder des rôles-clichés que lui a imposé le système de production audiovisuelle en Algérie. C'est sans doute pour cette raison que l'acteur humoriste tente aujourd'hui l'expérience de Nessma TV à Tunis.
Charles De Gaulle
Le > 1986 Il monte avec la troupe « la Relève » sa première pièce « Amar âach nehar » (Ammar vécut un jour)
Général et
Nous
Le dernier livre de Benjamin Stora sur le discours du général sur « l’autodétermination algérienne », le 16 septembre 1959, remet au devant de l’actualité le chef de l’Etat français. L’occasion de braquer sur lui et sur son parcours politique et historique le regard croisé d’Algériens comme Abdelhamid Mehri et Lakhdar Bouregâa qui ont vécu l’évènement > Pages 15 à 23
> 2000 Il obtient le diplôme de comédien de l'école ISMAS de Bordj El Kiffan et devient professionnel > 2001 Il réalise son premier monologue intitulé « Enaoura » > 2002 Il participe et joue avec Mohamed Benguettaf dans la pièce «Ettemrine» (L'exercice) > 2009 Il rejoint Nessma TV où il exerce son métier de comédien. H. Fodil./Algérie News
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Kamel Bouakaz est le comédien d'une génération : celle qui a vu s'imposer au petit écran des noms comme ceux de Lakhdar Boukhers, Hamid Achouri et Salah Ougrout pour ne parler que des plus connus ou des plus médiatisés.Emprisonné dans un profil voire dans un même moule, celui du
ENTRETIEN
Le journal du Jeudi 1
er
au mercredi 7 octobre 2009 - N°6 - Prix : 30 DA
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A U T R E S
> L ’ I N V I T E
Smaïl Meziane, commissaire de la Foire internationale du livre d’Alger
nouvelles du front
takafa LIVRE
Mehdi S../D. News
Espace Noun, de bons titres et pas très chers
soit maintenue au niveau de la Safex et de ses interminables embouteillages. Mais, il semblerait aussi que d’autres points de discordes viennent se greffer à celui de la délocalisation, concernant cette fois le volet animation par exemple et là, on touche aussi aux histoires de subvention, histoire d’argent et des intérêts. Des sujets qui fâchent et qui poussent les potentiels bénéficiaires à sortir la grosse artillerie. Pour l’instant, Smaïl Meziane résiste. Il est seul contre tous. Seul ? Avec le soutien de la tutelle, le ministère de la Culture. A . T a za r o u t e
ève rencontre Brè
Karim Kiared, membre fondateur de l'association « Tout le monde chante pour eux »
« Nous voulons mettre la culture au service de l'humanitaire » Karim Kiared : Nous sommes un collectif d'Algériens vivant en France. Nous avons décidé de fonder une association culturelle et d'aide à l'enfance. L'association que nous avons nommée « Tout le monde chante pour eux » est régie par le droit français mais ses actions sont orientées vers l'Algérie. Ses Statuts sont en cours de réalisation ici. Je suis ici pour prendre attache avec les associations locales qui travaillent depuis longtemps et qui ont une bonne connaissance du terrain. Nous voulons trouver des moyens pour nous entraider et travailler ensemble. C'est quoi la particularité de votre action ? Nous voulons changer le regard que portent les gens sur les actions caritatives. Nous avons tendance à faire valoir le sentiment de pitié pour mener une bonne action envers les nécessiteux. Les enfants malades, les enfants abandonnés, les handicapés etc. Notre souhait est que les gens prennent conscience que les actions généreuses sont un acte citoyen. Nous voulons mettre la culture au centre de notre action pour mieux prendre en charge les besoins
financiers de certaines associations très actives à l'imagede l’Association Algérienne Enfance et F a m i l l e s d ' Ac c u e i l B é n é v o l e s (A.A.E.F.A.B) et l'Association Amal qui s'occupe des enfants orphelins à Staouéli. En somme, nous désirons mettre la culture au service de l'humanitaire. Comment allez-vous procéder pour collecter des dons ? Nous savons que les gens sont souvent réticents à donner de l'argent aux associations parce qu'elles sont invisibles sur le terrain. Mais quand les gens vous connaissent et que les animateurs et bénévoles de l'association sont connus et crédibles, les dons affluent. Nous voulons mettre à profit les personnes connues qui ont participé à la création de notre association. Nous avons déjà organisé à Paris, le 11 octobre dernier, un concert animé par la chanteuse Samia Brahmia, El Gosto et Nabila Dali. Tous les fonds récoltés vont être distribués intégralement aux associations locales. Si cet argent peut servir à couvrir les frais et le paiement du personnel permanent des associations, nous pouvons dire que nous avons fait déjà un pas en avant. Propos recueillis par Mahmoud Chaal Cherid B../D. News
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
Algérie news-week : Vous êtes rentré en Algérie pour réaliser votre projet. En quoi consiste-t-il au juste ?
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Bouakaz le rebelle
Seul contre tous > La Foire internationale du livre d’Alger a désormais son commissaire en la personne de Smaïl Meziane. Il est actuellement, la star des médias et la cible privilégiée des éditeurs algériens et des associations qui gravitent autour du livre. Les deux camps se livrent une bataille sons pareille dans les annales d’une manifestation, la Foire internationale du livre qui peut se targuer de constituer, au fil des années, l’événement culturel le plus prisé des Algériens. La soif de lire et la disponibilité des titres parfois vendus à des prix préférentiels attirent, en effet, la grande foule, même si certains jugent que la grande vedette, reste le livre religieux. délocalisation. Ce Il est actuellement, n’est pas l’avis des Revenons à l’histoire la star des médias partenaires de la Foire qui fait l’actualité. Le et la cible privilégiée internationale du livre point de discorde émane d’une des éditeurs algériens d’Alger. D’abord, on décision de et des associations ne sait pour quelle délocalisation du site qui gravitent autour curieuse raison, ils habituel de ce du livre. mettent au devant le rendez-vous annuel fait que le dit du livre. De la Safex, chapiteau est importé la Foire internationale du livre d’Allemagne. Il y aurait alors s’installera du côté de la Coupole du manifestement des enjeux qui nous 5-Juillet. Un grand chapiteau abritera dépassent et que les protagonistes la manifestation. L’idée nous semble ne veulent pas livrer à l’opinion intéressante. La proximité d’un nationale. Ceux qui s’opposent à grand pôle universitaire pour ne Smaïl Meziane menacent de parler que de cet élément plaide boycotter l’événement, mettent la aisément en la faveur de cette pression pour que la Foire du livre
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> L'espace Noun, sans doute l'une des meilleures librairies d'Alger aussi, renouvelle son stock de beaux livres. Pour ce faire, ses responsables ont eu l'excellente idée d'épuiser l'ancien stock en proposant à des prix très corrects, voire imbattables pour certains titres, des ouvrages de qualité à leurs clients habituels ainsi qu'aux amateurs de bonne lecture. Les férus d'Umberto Eco peuvent par exemple s'y procurer quelquesuns de ses meilleurs textes - des romans comme Le nom de la rose, l'ïle du jour d'avant ou des analyses comme A reculons, comme une écrevisse- sous forme de lots de trois à des prix quasi promotionnels. Les amateurs de jazz - c'est une rareté à Alger comme ailleurs dans le pays- trouveront dans le stock en liquidation d'importantes publications des éditions Parenthèses sur des maîtres du genre comme Charlie Mingus ou John Coltrane, sans oublier d'excellentes études sur le patrimoine et la culture jazzistique; sa réalité d'aujourd'hui et les perspectives de son renouvellement en tant qu'art musical à part.
Un film sur Kamel Hamadi > Beaucoup de personnes ont pensé un jour rendre hommage à un grand monsieur de la chanson algérienne, Kamel Hamadi et c’est finalement le jeune Mohamed Berkani qui concrétise ce projet à travers un documentaire. Un 52 minutes entièrement consacré au riche parcours artistique de ce compositeur auteur et chanteur algérien. Il est un des piliers de la chanson algérienne. Il a aidé, orienté, composé et écrit pour nombre de nos chanteuses et chanteurs. Kamel Hamadi mérite qu’une caméra soit enfin braquée sur lui, pour l’histoire et la mémoire du patrimoine lyrique algérien. Produit par Mohamed Berkani, le film sera réalisé avec le concours de Mohamed Benmohamed, en qualité de conseiller artistique. A.T.
L’espace du film amazigh de la BN > El Hachemi Assad, le commissaire du film amazigh ne cache pas sa fierté d’avoir pu créer un espace où étudiants et autres amoureux du septième art peuvent consulter les revues et autres livres de référence du cinéma ainsi que la possibilité de visionner tous les films primés depuis la création du festival du film Amazigh. Les cinéphiles peuvent aussi voir des cinématographies des autres pays. Le catalogue de l’espace du film amazigh s’étoffe. A.T.
82 éditeurs nationaux boycottent > Les éditeurs du livre ont décidé de ne pas participer au prochain Salon international du livre d'Alger organisé du 27 octobre au 5 novembre 2009, sous la tutelle du ministère de la Culture. Cette annonce a été faite hier à la Maison de la presse lors d'une conférence animée par la présidente de Syndicat des professionnels du livre( SPL), Radia Abed. Selon la conférencière, 82 éditeurs nationaux seront absents durant cette 14e édition du SILA. Radia Abed regrette la décision du ministère de la Culture et du commissariat du Salon de délocaliser de la Safex cet événement culturel important de l'année pour l'organiser sous un chapiteau, implanté au stade du 5-Juillet, « inadapté à cette manifestation internationale». M.C.
Avec Souilah, c'est le feeling
Je ne supporte pas d'être emprisonné et conditionné par un texte. Souvent, je demande au metteur en scène de me laisser une marge pour exprimer un sentiment, une idée nouvelle qui m'emballe. »
Avec Souillah, nous n'avons pas besoin de protocole pour jouer ensemble. Il suffit qu'on se rencontre, nous pouvons improviser un spectacle de deux heures. Nous sommes très complices. Avec lui, un spectacle se monte à partir d'une simple petite idée, nous pouvons obtenir un résultat imprévisible à la fin du show. La complicité est telle que chacun de nous sait presque à l'avance et devine ce que va dire l'autre. Chacun lit dans les pensées de l'autre. On est vraiment à l'aise quand on joue ensemble. Souvent, on attrape des faux rires quand il y a des répliques auxquelles on ne s'attend guère.
Kamel Bouakaz regrette les planches Ma passion c'est le théâtre. Je souhaite vivement me retrouver sur les planches. Mais c'est dommage que l'activité théâtrale soit aux abois en Algérie. Le théâtre ne fait plus recette dans notre pays à cause des gens qui le dirigent. Nous avons un potentiel extraordinaire pour développer notre théâtre mais nous sommes loin du compte. On ne fait rien pour encourager la création et inciter les gens à aller voir les pièces de théâtre. Actuellement notre théâtre se joue sans le public. Nous n'avons aucune stratégie ni vision pour lui redonner ses lettres de noblesse
L'éternel second rôle J'ignore pourquoi on me confie dans la plupart des cas les rôles secondaires. Peut-être, est-ce dû à la mauvaise distribution de rôles. Peut-être, aussi, les réalisateurs ou les metteurs en scène avec qui j'ai travaillé ne me font pas encore confiance. Je tiens à les rassurer et à leur dire que je peux tenir, n'importe quel premier, sans flagornerie aucune.
Petite comparaison Par rapport à la Tunisie, nous sommes en retard. J'ai assisté, durant mon séjour en Tunisie, à une pièce qui s'est jouée au théâtre de Carthage devant 9000 personnes. Mais c'est extraordinaire. J’étais vraiment content, satisfait mais envieux!. Pourquoi n'arrivons-nous pas à faire la
Définition de l'artiste Nous avons trop de comédiens stéréotypés. Si un acteur a joué un rôle où il s'est illustré, il reste à vie incrusté dans ce personnage. Pour l'anecdote et je ne veux pas citer le comédien, il a interprété le rôle de policier dans tous les films qu'il a joués. Parfois, on lui crée spécialement le personnage du policier afin qu'il participe dans le film. On dirait qu'il est payé par la DGSN. Ce n'est pas normal pour un artiste. Un artiste est celui qui est capable de jouer plusieurs rôles, pour ne pas dire tous les rôles possibles. J'estime que cette situation n'est qu'une période de transition vers une meilleure approche dans la distribution des rôles qui sera une opportunité de découverte de nouveaux talons artistiques.
Nous avons trop de comédiens stéréotypés. Si un acteur a joué un rôle où il s'est illustré, il reste à vie incrusté dans ce personnage. même chose ici ? Et pourtant nous avons tous les moyens de réussir de tels exploits. D'autres pays ont réussi à donner une vraie base, chez eux, à un théâtre professionnel. Les Syriens après la chute de l'empire soviétique ont fait venir de nombreux spécialistes du quatrième Art. En 15 ans, le théâtre syrien domine le théâtre arabe et dépasse de loin celui des Egyptiens ».
Horreur des castings J'ai horreur de faire des castings pour les besoins du tournage d'un film. Je pense que les gens qui doivent choisir les acteurs ne sont pas aptes à juger si un artiste est bon ou mauvais pour un rôle. Il faut des personnes diplômées dans la critique d'art et très qualifiés pour faire ce genre de boulot. J'ai eu la désagréable sur-
TNA mon amour Au TNA on ne m'aime pas. Je ne peux pas travailler avec eux. Ils méprisent les artistes. le TNA m'a proposé de travailler à 1000 DA la journée ! C'est un outrage et une violation à l'adresse des artistes. Quand cette institution a besoin d’ artistes, ces derniers se manifestent rapidement et répondent présent tout de suite. Cependant, si les artistes sollicitent le TNA pour un travail, un spectacle ou un projet à montrer, la réponse est négative.
Je ne peux pas travailler avec eux. Ils méprisent les artistes. le TNA m'a proposé de travailler à 1 000 DA la journée ! C'est un outrage et une violation à l'adresse des artistes.
Ses idoles : Medjoubi, Sid Ali Fernandel, Mickey… J'adore regarder les dessins animés. Les comédiens algériens ne me font pas rire. Aucun d'eux ne peut déclencher un rire chez moi. Sauf, peut-être, Sid Ali Fernandel et Athman Aliouet qui m'ont marqué en tant qu'artiste. En ce qui concerne, les artistes du monde arabe, le comédien égyptien Mohamed Sobhi émerge du lot, pour moi. Par ailleurs, j'adore regarder également le couple comique Laurel et Hardy. Sur le plan théâtral, Azzedine Medjoubi est incontestablement la personnalité artistique qui m'a marqué. C'était une icône et une référence du mouvement théâtral algérien.
prise en me rendant à une séance de casting : suite à une annonce, je me suis rendu à un casting pour le besoin d’un film que voulait réaliser une boite de production. La personne désignée à manager le casting n’y connaissait rien et n'avait aucune connaissance cinématographique. Dans sa vie, il avait joué seul un rôle : celui de figurant. Pour la circonstance, il s'est retrouvé consultant et conseiller artistique. Je refuse d'être traité de la sorte par n'importe quelle personne étrangère au monde du 7ème Art. Ce n'est pas une arrogance de ma part mais moi j'ai fait mes preuves dans ce métier. Cela fait 22 ans que je suis dans le domaine. Propos recueillis par Mahmoud Chaal
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agenda culturel
> Galerie Racim Vernissage d’une exposition réalisée par deux étudiants de l’Ecole nationale des beaux arts d’Alger le Congolais, Joe Okitawonya et l’Algérien Drici Hacen.
> Musée des Arts modernes Mama
PH : Mehdi S./ D. News
Du 2 au 7 octobre, exposition de tableaux de peinture, de photos et de manuscrits de Mahmoud Darwich, sous le thème «Une nation en exil». Un colloque se tiendra également sur le même thème samedi 3 octobre à partir de 14h00.
> Riadh el Feth L’artiste Moneim accompagné par Elsayed Shaban, Safwan Kenani et Samir Hosni animeront un concert de chants et de musique palestinienne, Samedi 3 octobre à partir de 14h00.
> Centre culturel français d’Alger
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Photos : H. Fodil
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Kamel Bouakaz, humoriste Nouvelles perspectives Avec Nessma TV, c'est une nouvelle perspective qui s'ouvre à moi et pour d'autres artistes du Maghreb. Des Algériens, des Marocains et des Tunisiens se retrouvent pour travailler ensemble.
Promo Nessma TV En tant qu'Algérien, je fais tout pour représenter la culture de mon pays. C'est ce que font, également, nos amis marocains et tunisiens. Les responsables de cette chaîne veulent mettre en place une télévision d'envergure maghrébine, contrairement aux télévisions nationales qui s'adressent à un public restreint . Nessma TV est destinée aux Maghrébins des cinq pays, mais aussi à tous les émigrés en Europe
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L'UMA Ceux qui ont eu l'idée de lancer cette chaîne ont réussi là ou les politiques ont échoué, c'est-à-dire à unir les peuples du Maghreb autour d'un seul projet. Il s'avèrent que l'union se fera par la culture, il faut bien commencer par quelque chose.
Recrutement utile Moi j'essaie de faire mon travail d'artiste là où je suis. En Tunisie, je déploie des efforts de Titan pour transmettre mon message. A part quelques spécificités propres à chaque pays sur le plan linguistique, j'estime que mes messages sont bien compris par les téléspectateurs. Je n'ai pas été recruté par plaisir. Les frères Karoui ont fait appel à moi parce qu'ils savent pertinemment que mes
spectacles accrochent les téléspectateurs et que je peux être utile.
Y a pas que l'humour «Made in Algéria» Cependant il faut dire, pour ma part, que je fais un effort pour m'imprégner un peu de la culture humouristique des pays voisins pour avoir un réel impact chez le spectateur car, il faut s'adresser aux téléspectateurs avec son propre langage. Dans le cas contraire, on aura l'impression qu'on parle dans le vide et ce n'est
de temps libre pour nous-mêmes. Je n'ai pas le temps pour regarder les programmes de l'ENTV. Cependant, une fois à l'hôtel, ça m'arrive de regarder la télévision algérienne, tard la nuit.
Souk Hadj Lakhdar, je n'y ai rien compris !
« J'ai regardé deux épisodes du sitcom Souk Hadj Lakhdar notamment celle du «Yoga» et «la bienfaisance». J'avoue ne rien avoir compris du message que le réalisateur a voulu faire passer. il a défloré les deux sujets. J'estime que les deux numéros sont décousus. Les réalisateurs Les frères Karoui ont fait appel à traitent les sujets avec une grande légèreté. Le réalisateur n'a moi parce qu'ils savent pas choisi l'approche idoine pour pertinemment que mes spectacles traduire ses idées ni de ce qu'il accrochent les téléspectateurs et veut obtenir des sujets abordés. Il faut vraiment se poser des quesque je peux être utile. tions sur le produit de Lakhdar Boukhars. «Souk Hadj Lakhdar» ne mérite pas de passer à la télépas du tout le but d'un artiste. Sa mission vision algérienne. est de passer un message, de parler des angoisses, des craintes et des préoccupations du public en empruntant le chemin du rire et du divertissement.
Boukhers est un ami, mais quand même !
Pas le temps pour regarder l'ENTV Je ne suis pas parti en Tunisie pour faire du tourisme. J'ai un rythme de travail extrêmement soutenu. La prise de contact, les rencontres avec les invités ainsi que la préparation de l'émission prennent énormément de temps et nous occupent à plein temps. Nous n'avons pas
Pour ne pas être trop sévère avec notre collègue, le sitcom doit être à la limite diffusé durant d'autres horaires et en prime time. Nous n'avons pas le droit de décevoir et d'amplifier la frustration des téléspectateurs qui, habitués à passer des moments de détente, durant le mois de carême, après le f 'tour et une longue journée de jeûne. Nous avons eu de bonne expériences avec les premirs sitcoms. Souk Hadj Lakhdar est un ratage total
Djemi-Family 1Souk Hadj Lakhder 0 Je considère que le sitcom DjemFamily est bien meilleur que Souk Hadj Lakhdar ; y a pas photo entre les deux, même si je ne suis pas très content de ma prestation dans Djemi-Family. Ce dernier est construit. Il est fait à partir d'une histoire, d'un texte. Il y a eu de la mise scène, des acteurs, une bonne sonorité etc. Le sitcom de Boukhars c'est du n'importe quoi. Le bricolage l'a emporté sur l'esprit professionnel et dans le souci de faire un produit acceptable pour les téléspectateurs. Dans Souk Hadj Lakhdar, n'y a ni histoires ni mise en scène. Je ne suis pas critique d'art, je n'ai pas cette prétention. On ne peut pas faire un sitcom en un mois. Oser le faire de cette manière ne rend service ni à la télévision ni aux téléspectateurs ni aux acteurs ni à l'art en général. Je ne blame pas les acteurs qui y ont participé car si on m'avait proposé de jouer dans cette série j’aurais pu peut-être accepter de le faire pour d'autres considérations. »
J'improvise mais j'écris ! Personne n'écrit les mêmes spectacles. Je suis moi-même l'auteur des textes et des dialogues de mes spectacles. J'ai une manière propre à moi dans l'écriture. Ma manière d'écrire sied bien à mon style de jeu, qui se base principalement sur l'improvisation. Un spectacle ne ressemble jamais à un autre même quand ils traitent le même sujet. D'un spectacle à un autre il y'a toujours une nouvelle idée qui prend place dans le jeu. Il est impossible pour moi de jouer un rôle en se fiant intégralement au texte à interpréter.
Aznavour Duos
Rome saison 1 Si vous êtes fan des histoires et des intrigues, c’est la série qu’il faut absolument voir. Rome est une production américanobritanico-italienne de 22 épisodes de 52 minutes chacune, créée par John Milius, William J. MacDonald et Bruno Heller. Diffusée la première fois en 2005 sur la chaîne américaine HBO, elle relate les événements ayant entraîné la chute de la République romaine et la naissance de l’Empire. La première saison, diffusée actuellement sur Nessma TV, débute lorsque Jules César revient de Gaule à la fin de son mandat de proconsul, refuse de libérer ses légions selon l’ordre du Sénat et s’apprête à franchir le Rubicon à la tête de ses légions et à marcher sur Rome. Dès lors, on suit les luttes de pouvoir entre Pompée et César, jusqu’à l’assassinat de ce dernier aux ides de mars en 44 av. J.-C.. La seconde saison se termine sur le suicide de Marc Antoine et de Cléopâtre en Égypte.
Si le répertoire de l'immense Charles Aznavour n'est plus à présenter tant ses chansons sont de véritables classiques que fredonnent depuis plus de cinquante ans les fans de l'auteur de l'inusable « La bohème », chanson fétiche de plusieurs générations, le best of d'Aznavour chanté en duo avec des stars de la variété internationale est à écouter d'abord par curiosité, ne serait-ce que pour jauger les performances des uns et des autres face à cet interprète à la voix si singulière. Ce n'est pas tous les jours que l'on réunit Aznavour et Johnny Hallyday, Charles et Céline Dion. Certains vont adorer mais les inconditionnels du style et de la voix de Charles Aznavour regretteront l'orchestration et les interprétations originales des titres tels que « Je n'ai pas vu le temps passer », « Il faut savoir », Mes emmerdes » ou « Hier encore », question de goût et d'appréciation. Bref, on a aimé « Que c'est triste Venise » chantée avec le grand Julio Iglesias, « Toi et moi » avec l'irrésistible Céline Dion. A écouter ! A. T.
Bellamy de Claude Chabrol Il est tellement rare de trouver chez nos vendeurs de DVD, des films français, espagnols ou italiens que l'on n'a pas hésité un instant à opter pour « Bellamy » d'autant que ce long-métrage est signé Claude Chabrol, un des pères de la nouvelle vague et un grand spécialiste du polar. Bellamy l'atteste encore une fois avec un scénario en béton et un casting de rêve qui réunit une belle brochette d'acteurs : Gérard Depardieu, Marie Bunel, Clovis Cornillac, Jacques Gamblin et Vahina Giocante . Ce thriller produit en 2009, capte l'attention du spectateur dès le début de l'histoire et le tient en haleine jusqu' à la parution sur l'écran du générique de fin. Bellamy conte l'histoire d'un commissaire campé par un Depardieu troublant de justesse qui se trouve en vacances à Nimes avec son épouse. A découvrir A. T.
1 émission
Rihet Leblad La nouvelle grille des programmes de la Chaîne III n’a pas oublié de consacrer une place à l’émission Rihet Leblad. Toujours animée par la très dynamique Rym, les auditeurs ont rendez-vous du samedi au mercredi à 19h30, avec l’actualité de la musique algérienne, surtout le genre raï qui a fait un succès depuis plus de 20 ans. Actu, nouveautés et les incontournables classiques. A écouter.
- Exposition photographique : - Sur le thème de « Chronique d’un portraitiste» réalisé par Gérard Rondea en présence de l’artiste. Jeudi 1er octobre à 18h00 - Conférence «Traduire les frontières, surmonter l’identité » animée par Rada Ivekovic, professeur au département de sociologie Jean Monnet de Saint Etienne. Lundi 5 octobre à 19h00. - Lecture, CCF «Le pianiste». Textes de Wladyslaws Szpilman lu par Robin Renucci accompagné au piano par Nicolas Stavy. Lundi 5 octobre à partir de 19h00. - Lecture « J’ai vécu », textes tirés de « La promesse de l’aube» de Romain Gary lu par Robin Renucci, accompagné au piano par Nicolas Stavy. Musique de Tchaikovsky, Chopin, Prokofiev. Mardi 6 octobre à 19h00 - Cinéma Muriel ou le temps d’un retour. Film de Alain Resnai, avec Delphine Serieg Kérien et Jean Batiste Thierrée. Mercredi 7 octobre à 15h00 et 18h30 - Concert : Mercredi 7 octobre à 19h à l’auditorium de la Radio algérienne. Olivier Grangean dirige l’orchestre symphonique national Jeudi 8 octobre à partir 14h 30 au CCF -Rencontre lecture autour du thème des incidences de la chute du mur de Berlin sur l’imaginaire et le vécu. Avec les poètes : Henri Deluy (France), Sylvia Geist ( Allemagne) , Kalyu Krussa (Estonie), Hélène Dorion (Québec) Rose Marie François (Belgique), Miloud Hakim (Algérie), Brahim Tazaghart (Algérie), Yamilé Haraoui Ghabalou, universitaire, en présence de Nadjet Khadda, universitaire, et Samia Negrouche, poète et écrivaine.
> Cosmos Riadh eL Feth Concert animé par Guillium Aldebert : Chant et guitare : Christophe Dariot : clavier, accordéon et chœur, Cédric Desmazière : Batterie, percussions chœur ; Jean Cyril Masson : basse et cœur. Jeudi 8 Octobre à 19h00
> Médiathèque Bachir Mentouri Concours de la meilleure nouvelle écrite en arabe,tamazight ou en français. L’établissement Arts et culture lance un concours national de la nouvelle sur le thème « 1er novembre, 55 ans après ». Les candidats doivent déposer leurs dossiers avant le 20 octobre , au niveau du bureau de la médiatèque Bachir Mentouri situé à Alger. Les participants doivent synthétiser la nouvelle en 10 pages au maximum.
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
Hier à la galerie Mohamed Racim d’Alger
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>Leader du groupe algérien Urban Killers
Par : Reda Doumaz
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 septembre 2009
Med’h, Chaâbi, et clichés… A ce jour, l’ambiguïté “med’h-chaâbi” persiste…L’appellation “chaâbi” a-t-elle permis une identification plus appropriée à cette forme de chant bien de chez nous. Quelle image peut-on associer au med’h et, quelle autre au chaâbi ? Doit-on confiner le med’h uniquement dans le sens : panégyriques /louanges au créateur/toutes évocations : du sacré ; de la Mecque ; des prophètes et leurs compagnons et quelques saints hommes avérés ? Le med’h interdisait-il la perception du «Beau» comme : la passion humaine pour l’autre ; la nature ; les mésaventures de l’homme source de leçons de la vie et le chaâbi l’aurait-il autorisé depuis 1946, date à laquelle feu BOUDALI SAFIR a rebaptisé le genre pour le distinguer de tous les autres… Si les Meddahine ne le faisaient pas avant cette date, qui alors interprèterait toutes ces belles quacidète, empruntes de romance, voire d’érotisme et de volupté ? Ce type de poésies répondait-il à une autre forme de chant dont l’appellation est perdue ou honteusement tue? Quand on écoute exhaustivement ce qui se chantait avant 1946 (et les traces auditives existent) il me semble que le mot MED’H désignait « chant » et Meddahines tout simplement « chanteurs ». Je me souviens, dans ma tendre enfance à El-harrach, au souk que mon grand père- que Dieu ait son âme me lâchait un peu la main pour me laisser m’attarder devant les conteurs souvent accompagnés d’un instrument et …qu’on nommait Meddahines…Bien plus tard ma grand mère -que Dieu ait son âme- me disait : arrête de jouer au Meddah,sinon tu auras des difficultés à te marier.Il parait que jadis, certains corps de métiers, entre autres le Meddah et le Aadjadjbi(pitre, clown, comédien) n’étaient pas éligibles à l’union sacrée… C’était très mal vu par la société. Allez savoir pourquoi .Est-ce dû au fait que la pratique du med’h dans les confréries était assimilé à du charlatanisme et de l’ambiance des Meh’chachates (fumoirs, tripots.) était plus ou moins bachique.Et pourtant les spécialistes avertis de notre société peuvent nous dire si oui ou non les confréries étaient attelées à des zaouïas reconnues et que fumette et rasade existaient bel et bien de façon culturelle et peut être même cultuelle si on remonte à nos antécédents africains…Il faudrait que nos historiens et anthropologues interviennent sérieusement pour nous aider à voir juste et avancer sereinement, et mettre efficacement en veilleuse les stridulations de quelques assidus des commérages de mauvais goût. Certains ont même avancé avec certitude que l’arrogance d’EL ANKA a fait de lui un mal-aimé ; que le public aimait beaucoup HADJ M’RIZEK juste parce que c’était un bel homme et Khlifa Belkacem représentait je ne sais plus quoi. Quels clichés ! Non je dirais que ces illustres messieurs faisaient chacun dans son petit genre et que le public les aimait tous, bien avant 1946 pour avoir su se distinguer des voix juives maghrébines qui avaient pignon sur la scène artistique de l’époque malgré leurs difficultés à manier nos langues maternelles … Quant à savoir qui était le meilleur de tous les temps, nous avons aujourd’hui un jury national pour le chaâbi.Laissons-le faire en toute âme et conscience, mais de grâce avec un minimum de science… R. D.
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S P E C T A C L E S La salle du cinéma El Mouggar a abrité avant-hier la projection du film «London river» ou «Le Fleuve de London» de Rachid Bouchareb. Le scénario est de Rachid Bouchareb, Zoé Galeron et Olivier Lorelle. Ont participé également à ce film plusieurs acteurs, dont Roschdy Zem (Marocain), Sami Bouajila (Français), Bernard Blancan (Français). Classé déjà chef-d’œuvre par les spécialistes du 7e art en Algérie, le film sera projeté tous les jours et ce, jusqu’au 9 octobre à la salle El Mouggar à raison de quatre séances : 14h, 16h, 18h et 20 heures. Cette série de projections entre dans le cadre du «Cinéma 2009» organisée par l’Office national de la culture et d’information (Onci). Ce long métrage, fruit d’une collaboration d’Algériens, Français et Britanniques, est sorti en 2009. Rachid Bouchareb qui vit actuellement à Londres s’est inspiré d’un fait réel inhabituel et tragique qui s’est produit dans la capitale anglaise, en 2005. Pour rappel, Londres a connu une tragédie durant cette année, des attentats terroristes qui ont touché dans sa chair le peuple londonien. «London River», en 1h et 27minutes, raconte l’histoire et le parcours de deux parents qui recherchent leurs enfants après les attentats. A. S.
tente infatigablement de s'imposer comme quelque chose de fixe…Tracer les frontières et bâtir des identités est une stratégie du pouvoir et une stratégie de subjectivation en résistance». Aziz Sethi
>« Les Vacances de l'inspecteur Tahar » projeté à Paris
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Le Centre culturel français organise le 4 octobre prochain à 17 heures, une conférence suivie d'un débat autour de l'identité et les frontières sous le thème «Traduire les frontières, surmonter l'identité». La conférence sera animée par Rada Ivekovic, professeur au département de sociologie de l'université Jean Monnet de Saint-Etienne, chercheuse et directrice de programme au collège international de philosophie de Paris. Née en 1945 à Zagreb en Croatie, elle est un philosophe non-nationaliste et écrivaine féministe yougoslave qui a été influencée par le philosophe communiste anti autoritaire Jean François Lyotard, connu pour sa théorie sur la «Postmodernité». D'après Rada Ivekovic, «l'identité est une question qui ne dure pas, qui
rampe
économie
ABDELAZIZ BOUTEFLIKA
COMMERCE
L’UGCAA prépare son congrès Les dates des congrès régionaux ont été arrêtées, mercredi, par la commission organique de l’Union nationale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), qui a organisé une réunion de travail et d’évaluation en son siège. La commission a entériné également le règlement qui veillera au déroulement du congrès national prévu pour les 18 et 19 octobre de l’année en cours.
>«Traduire les frontières, surmonter l'identité»
>«London River» de Rachid Bouchareb dans les salles
les feux de la
press
LOI Leader du groupe tunisien Upper Underground. Leader du groupe marocain El Hiba Kings Wood. Membre du groupe international the Zoolo Nation, de l’Américain Africa Bombata. Champion d’Algérie de break danse des années 2007, 2008 et 2009 à la tête de son groupe Urban Killers. Premier prix de break danse au Redbull street, Tunisie. Premier prix de break danse au One vs one, festival de Freestyle au Maroc. Prix du meilleur breaker maghrébin 2008, 5e prix au Festival mondial de Freestyle «La plus grande battle internationale» en juin 2009 avec son groupe de danseurs algériens Urban Killers.
Sous
Le décret exécutif sur les importations promulgué
L'association “Coup de soleil” et la salle de cinéma parisienne, “Les 3 Luxembourg” organiseront le deuxième volet de « Maghreb des films 2009 » qui se tiendra du 7 au 20 octobre prochain dans un réseau de salles, à Paris. Des journées cinématographiques du répertoire maghrébin vont susciter des débats autour des grandes questions que se pose la société maghrébine de part et d'autre de la Méditerranée, ceci à partir d'une cinématographie en pleine évolution et mal connue. Les organisateurs de ce grand événement proposeront un programme très riche. Ils feront découvrir au public plus de 20 films maghrébins de grande qualité et de genres très différents. Des films français inédits, des films du patrimoine maghrébin, des téléfilms, des séries, des courts-métrages, des hommages à des cinéastes…seront présentés au public. En fait, il y aura durant ce “Maghreb des films”, un hommage au monsieur “cinéma marocain”, Nour Eddine Sail. Nouri Bouzid sera également mis à l'honneur à travers une rétrospective, ainsi qu'une projection de son film, Making Off (Tanit d'or aux Journées cinématographiques de Carthage en 2006). Une autre projection concernera les films qui développent la thématique des musiques au Maghreb. Puis, cerise sur le gâteau : la projection du mythique et légendaire, “Les Vacances de l'inspecteur Tahar”(1972), de Moussa Haddad. Par ailleurs, la réalisatrice Yamina Benguigui, l'actrice Isabelle Adjani et Serge Moati ont rejoint le comité de parrainage de ce “Maghreb des films”, qui s'annonce riche et qui augure d'une réussite. A. S.
Les conditions d’exercice des activités d’importation des matières premières, produits et marchandises destinés à la revente en l’état par les sociétés commerciales dont les associés ou les actionnaires sont des étrangers ont été fixées par un décret exécutif publié au dernier Journal officiel (JO). Ce nouveau texte, signé le 2 septembre par le Premier ministre, vient en application de l’article 58 de la loi de Finances complémentaire 2009 et modifiant le décret exécutif du 12 mai 2009.
ALGÉRIE-CUBA
Signature de deux accords Deux accords entrant dans le cadre de la coopération bilatérale entre l’Algérie et Cuba ont été signés mercredi par le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, et son homologue cubain, Bruno Rodriguez. Le premier accord est un instrument judiciaire d’ordre consulaire ayant pour objectif d’offrir des facilités de séjour aux ressortissants des deux pays, alors que le deuxième accord est un mémorandum dont l’objet est également de faciliter la circulation des personnes et les séjours des ressortissants des deux communautés dans les deux pays.
Le chef de l’Etat reprend son bâton de pèlerin en participant d’abord à l’Assemblée générale de l’ONU et, ensuite, en effectuant une visite au Venezuela et à Cuba. L’Algérie qui défend sa qualité de pays souverain a de tout temps refusé de s’aligner sur des chapelles politico- idéologiques. Sa diplomatie est fondée sur un principe fondamental : le soutien aux mouvements de libération et aux causes justes à travers le monde. En plus de l’amitié qui lie l’axe Alger-Caracas-La Havane, des intérêts sont aussi à préserver.
Kiosque
Intérêts colossaux ! La crise financière internationale aura imposé ses lois au point où même les pays les plus développés, où l’économie de marché est bien ancrée, ont adopté des politiques protectionnistes. > “C’est aux investisseurs étrangers de se conformer aux lois du pays d’accueil et non le contraire”; cette déclaration d’un ambassadeur en poste en Algérie résume l’intérêt du marché national en termes de profits pour les multinationales qui s’y sont installées. Ils sont visiblement rares les représentants des chancelleries à partager ce point de vue. Depuis la promulgation de la loi de Finances complémentaire qui a chamboulé l’ordre établi grâce à l’embellie pétrolière et qui permettait à certaines multinationales de pomper l’argent, les opérateurs étrangers observent une attitude des plus mitigées, adoptant même un ton menaçant sur un éventuel retrait de leurs entreprises ou de la limitation de leur niveau d’investissement en Algérie. Pour garantir l’équilibre macro-économique du pays, le
Par Salim Tamani gouvernement algérien a décidé de serrer les vis et d’asseoir une politique d’austérité dès lors que les revenus pétroliers ont baissé de moitié et que les prévisions pour les deux ans à venir ne sont pas teintées d’optimisme. La crise financière internationale aura imposé ses lois au point où même les pays les plus développés, où l’économie de marché est bien ancrée, ont adopté des politiques protectionnistes. Alors comment peuton reprocher à l’Algérie des mesures que les gouvernements occidentaux ont prises dont certaines sont qualifiées même d’anti-économiques et dont l’objectif principal était de limiter des licenciements massifs de travailleurs ? L’Algérie, qui ne pouvait pas faire moins que les autres vu que
son économie continue de dépendre du prix du baril, a mis en œuvre une série de décisions qui, au-delà de leur aspect conjoncturel, ont redéfini le cadre légal de l’investissement étranger et encouragé les producteurs locaux dans leurs projets. Mais les opérateurs étrangers, qui ne sont d’ailleurs pas nombreux à avoir créé une plusvalue économique, se contentant dans la quasi-majorité des cas d’importer et de vendre leurs produits en Algérie, ont commencé à tirer à boulets rouges sur le gouvernement de crainte, bien entendu, que la loi de finances de 2010 ne soit le prolongement de la LFC 2009. Et c’est là que se situe l’enjeu des pressions que subit aujourd’hui l’Algérie. In Liberté
L’entraîneur de l’équipe nationale de football ne cesse de faire l’actualité, d’abord par ses choix judicieux des joueurs et surtout par son courage d’en découdre avec d’autres. Sa décision d’écarter quatre nationaux, Achiou, Meftah, Abdesselam et Laifaoui a toutefois suscité des réactions mitigées. Certains considèrent que M. Saadane privilégie plus les professionnels que les joueurs du championnat national.
MOH CHÉRIF HANNACHI L’indétrônable président des Canaris s’est attiré les foudres des supporters, notamment après la série de contreperformances enregistrées par le clubphare du Djurdjura depuis le début de la saison. Certains demandent le départ de Hannachi qui, d’après eux, a vidé la JSK de ses meilleurs joueurs. Cela, au moment où d’autres n’hésitent pas à assimiler le club à une «SARL».
du mercredi 30 septembre 2009.
Inertie Par Massinissa Boudaoud
RABAH SAADANE
rêts. Les rares mouvements qui s’activent le font sous l'impulsion du nerf de la guerre ou lors des > Malgré son extrême importance, la pseudo- élections locales ou législatives pour des calculs polémique déclenchée , ces derniers jours , autour purement politiciens et mercantiles. de l'amnistie générale ne semble pas susciter un L'engouement des populations arabes au concept de « la société civile » suite au triomphe des sérieux débat au sein de la société qui demeure mouvements de « Solidarnosc » en toujours en hibernation. Sous d'autres cieux, Pologne et en Tchécoslovaquie, dans les la question aurait fait réagir toutes les forces Le années 80, n'a pas fait long feu . vives de la nation : associations , partis polipoint Pourtant , en Algérie , c'est grâce à la vigitiques, syndicats et médias… lance de la société civile qui a réagi héroïCe n'est pas le cas chez nous. La question quement afin d' extirper le pays des griffes s'est transformée en un échange, via la presse, de la bête immonde que la meilleure leçon d'abd'un point de vue entre les hommes du président, c'est-à-dire que le débat n'est pas sorti des murs négation, de patriotisme et de solidarité a été dondes institutions étatiques. Où est donc la société née au reste du monde. Que s'est-il donc passé dite « civile », qui, par définition, est un ensemble subitement au point où le citoyen est devenu d'organisations ou de groupes constitués de façon insensible aux bouleversements qui se produisent . plus ou moins formelle et qui n'appartiennent ni à La société est tombée dans un état la sphère gouvernementale, ni à la sphère commer- asthénique,léthargique , dont la pérennité pourciale. Mue par la logique de vivre en harmonie, la rait hypothéquer l'avenir des générations futures. totalité des citoyens agit pour préserver ses intéM. B.
NOUAR HARZELLAH Le P-DG de l'EEPAD continue toujours à faire parler de lui. Après avoir proposé à l'opérateur historique Algérie Télécom de prendre une participation dans son capital en échange de l'effacement de ses dettes, estimées à 3,5 milliards de dinars, le P-DG de l'AT, Moussa Benhamadi, a rejeté l'offre du provider privé. Il a affirmé que le conflit était purement commercial, réclamant le paiement de ses dettes. "Il y a deux échéanciers de paiement qui n'ont pas été respectés par l'EEPAD pour des raisons que nous ignorons", a dit M. Benhamadi. Aux dernières nouvelles, le premier responsable de l'EEPAD était en train d'emballer ses affaires.
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
4 > > A R T S
M O N D E
Quo
vadis mundus Promesse
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
Mohamed Khaled Drareni Le nom de Moussa Dadis Camara aurait pu s'ajouter à ceux d'Amadou Toumané Touré, d'Abdulsalami Abubakar ou d'Ely Ould Mohamed Vall. Ces trois personnages sont entrés dans l'histoire en renversant les régimes despotiques en place dans leurs pays respectifs, le Mali, le Nigeria et la Mauritanie. Une fois au pouvoir, ils décident de restaurer la démocratie et de confier la direction de leur pays à des civils. Le chef de la junte en Guinée a pour sa part raté une occasion d'en faire de même, enivré sans doute par les délices du pouvoir qu'il détient depuis le 24 décembre 2008. Le jeune capitaine qui a profité de la disparition d'un grand tyran nommé Lansana Conté a tant promis à ses concitoyens. Lutte acharnée contre la corruption, restauration d'un régime démocratique, et surtout, renoncement à se présenter à la prochaine élection présidentielle. Des promesses qui avaient séduit les Guinéens, les Africains et une communauté internationale soulagée de voir ce pays d'Afrique de l'Ouest quitter définitivement la liste des tyrannies continentales. Mais la suite des évènements sera malheureusement plus tragique. Moussa Dadis Camara commet un véritable carnage contre des opposants réunis dans le grand stade de la capitale guinéenne Conakry. C'est la pire tuerie jamais commise en Afrique de l'Ouest en une seule journée. Un massacre, semble-t-il prémédité, doublé d'une volteface invraisemblable. Alors qu'il avait promis des mois durant de quitter le pouvoir aussitôt que le pays se sera donné un président, le capitaine Camara fait marche arrière et ne cache plus sa disponibilité à se porter candidat à la prochaine élection présidentielle. Le chef de la junte guinéenne a donc retourné son treillis prenant sans doute l'exemple de ses alter ego mauritanien, centrafricain, et congolais. Ils leur apprennent la technique du coup d'Etat moderne avec sa kyrielle de promesses destinées au peuple et au monde. Le temps que ça passe, leurs pouvoirs se sont déjà payé une fausse légitimité. Ainsi va l'Afrique, notre cher et supplicié continent. M . K. D . khaleddrareni@gmail.com
D E
L A
> L I B R I S 5
S E M A I N E
Une semaine d'hésitations quant à l'envoi de troupes supplémentaires
Afghanistan : que faire ? Au moment où Obama hésite, le secrétaire général de l'OTAN accroît la pression en réclamant un plus grand engagement de Washington.
EN FORME
Guido Westerwelle Le chef du Parti-libéral démocrate allemand a le vent en poupe depuis le 27 septembre. Guido Westerwelle a non seulement réussi un score surprenant aux élections législatives avec près de 15 % des suffrages, mais il permet ainsi à Angela Merkel de se passer du SPD pour former la future coalition gouvernementale. L’homme qui devrait probablement hériter du poste de ministre des Affaires étrangères a d’ores et déjà montré un grand appétit vis-à-vis de la Chancelière fédérale. Guido Westerwelle aurait exigé d’Angela Merkel un minimum de quatre portefeuilles avant d’intégrer la coalition.
EN PANNE Anders Fogh Rasmussen et Barack Obama
> L'incertitude a gagné l'Administration améri-
caine au sujet de la question afghane. Au plus haut dans les sondages au lendemain de son élection, Barack Obama commence à chuter dans les enquêtes d'opinion en grande partie à cause du bourbier afghan. Avant d'être élu à la présidence des Etats-Unis, Barack Obama avait promis un retrait progressif d'Irak, mais un engagement encore plus important en Afghanistan. Aujourd'hui, cette question suscite une polémique en Amérique, surtout après que le nombre de soldats morts ait augmenté sensiblement ces six derniers mois. Mais avant de se prononcer sur l'envoi de renforts, le président américain veut évaluer le «déficit de légitimité» de Hamid Karzaï. Ce sera sans doute sa première grande décision de chef d'Etat, l'un de ces moments qui pèsent lourd et qui peuvent faire basculer un pays et une
présidence. Mis sous pression par Stanley McChrystal, le commandant en chef des forces américaines et alliées en Afghanistan, qui réclame d'urgence, l'envoi de renforts substantiels afin d'éviter la défaite. Barack Obama a décidé de prendre conseil, en tenant dans les semaines qui viennent une série de réunions cruciales avec ses généraux et ses principaux conseillers civils. Cette série de consultations, qui coïncide avec la visite à Washington du secrétaire général de l'Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen, a débuté la semaine dernière par une rencontre à huis clos entre le Président, le vice-président, Joe Biden, et le secrétaire à la Défense, Robert Gates. Reste à savoir à présent quelle sera la décision présidentielle. Un dilemme que Barack Obama devrait solutionner le plus vite possible. M. K. D.
Rasmussen soutient McChrystal Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l'Otan déclare partager le constat du général McChrystal. Le commandant des troupes américaines et alliées en Afghanistan, prône «une approche plus large» que la solution militaire, afin de protéger la population afghane. Devant le Conseil atlantique à Washington, le secrétaire général de l'Otan a expliqué qu'il partageait le constat du commandant des troupes américaines et alliées en Afghanistan. Gagner le cœur et les esprits afghans pour gagner la guerre, c'est donc l'objectif. «Je n'ai aucune illusion... ce ne sera pas rapide, ce ne sera pas facile», dit Anders Fogh Rasmussen. En ajoutant : «Nous devons être patients. Nous avons besoin de plus de moyens.»
Moussa Dadis Camara Le monde est colère contre le capitaine Moussa Dadis Camara. Le chef de la junte militaire au pouvoir en Guinée est tenu pour responsable du massacre qui s’est déroulé lundi dernier dans le grand stade de Conakry. L’armée avait tiré sur la foule faisant plus de cent morts parmi des sympathisants de l’opposition qui s’opposait à une éventuelle candidature de Camara à l’élection présidentielle. Le principal concerné a nié être l’instigateur du carnage, et a aussitôt exigé la mise en place d’une commission d’enquête chargé de mettre toute la lumière sur la pire tuerie que l’Afrique de l’Ouest ait connue en une seule journée.
Poutakhine, un roman à coups de gueule et de pied >
Sélectionné au plus prestigieux programme d'écriture américain, l'International Writing Program de l'Université d'Iowa, surnommé le «Harvard des écrivains», Mabrouck Rachedi, écrivain d'origine algérienne, n'arrête pas de produire des textes de grande valeur.
la plus chaude mais la plus banale aussi sature en certains endroits ce qui est supposé être de l’ordre de la fiction et de la fable. Que raconte-il ? Ecrit à coups de gueule et de pied et avec le débit du pamphlet, le texte se déroule en mode tsunami – pas dans la narration somme toute ordinaire, mais dans le discours du héros- le récit halluciné d’un harrag, le bien nommé Samir Bourekla. Pas comme les autres, ce naufragé volontaire est une sorte d’intellectuel échoué en France après s’être «fait» la Méditerranée en «clando» et à dos de radeau. Au pays de Marianne, il trouve une terre d’asile que, poncif oblige, il aime et déteste. Il y retrouve Simone, un officier des services spéciaux, Sophie, une biologiste «qui travaille sur la résilience», le père clément, un «curé rouge» ; et d’autres personnages dont la faculté, comprendon tout au long de roman, est d’être le révélateur cathartique du véritable sujet du roman :
> Un roman de colère et de
révolte ! Voilà comment on peut «caser» en toute première lecture Poutakhine, la première fiction de Mehdi El-Djezaïri, pseudonyme d’un journaliste et d’un homme des médias, notamment connu pour son institut de sondage. Et voilà pourquoi il faut sans doute pardonner à ce texte toutes les imperfections et les maladresses qu’il contient. La colère étant une haine ouverte et passagère (dixit Duclos), une fois passée, elle donnera à Mehdi-El Djezaïri – qui ne manque pas d’énergie ni de talent - le champ et la lucidité nécessaires pour une future fiction plus construite et, disonsle, moins politique et moins ouvertement militante. Pareille caractéristique n’est, bien sûr, pas incompatible avec le roman en tant que genre – que d’œuvres ont brillé de la sorte- mais son usage excessif et mal dosé peut ruiner toute prétention de création littéraire. Or, c’est justement ce qui arrive dans Poutakhine où l’actualité
l’Algérie ! Ou plutôt la dénonciation traumatique d’une Algérie que le héros ne supporte pas en raison de ses «voleurs», de «ses parvenus» et de ses «corrompus», qu’il passe au lanceflamme et jusqu’à oublier son avertissement de départ. Dans sa mise en garde, Medhi El-Djezaïri, qui dit son admiration éclectique pour Liamine Zeroual, Aït Ahmed, Hamrouche et Ghozali, avertit que «les situations, les noms, les personnages, les institutions et les organismes évoqués» dans Poutakhine sont «totalement fictifs» et que «toute ressemblance est fortuite et non intentionnelle». Un beau mensonge dont l’intérêt est d’attirer l’attention du lecteur sur des situations et des patronymes que tout le monde connaît. Trop bien, d’ailleurs. N. A. Poutakhine, journal presque intime d’un naufragé de Medhi El-Djezaïri, 426 pages, Editions Impression Moderne, Alger, 2009.
CHEZ VOS LIBRAIRES
L ESPACE DU CICR
RDC : le CICR facilite la libération de deux soldats > Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a facilité cette semaine la libération et le transfert de deux soldats de l'armée congolaise détenus jusque-là par les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) dans le Nord-Kivu. Les deux parties avaient fait appel au CICR, en sa qualité d'intermédiaire neutre, pour qu'il organise l'opération. Des délégués de l'institution se sont entretenus sans témoin avec les deux soldats pour s'assurer qu'ils retournaient chez eux de leur plein gré. Ces derniers ont ensuite été remis au CICR par le FDLR dans une région reculée du territoire de Walikale, puis emmenés par hélicoptère à Goma, capitale du Nord-Kivu, où ils ont été remis à des officiers supérieurs de l'armée. « L'accord auquel sont parvenus les deux parties est positif, surtout compte tenu de la recrudescence de la violence entre celles-ci ces derniers mois », a déclaré Franz Rauchenstein, chef de la délégation du CICR en République démo-
cratique du Congo. « Toutefois, dans les régions du nord-est touchées par le conflit, beaucoup reste encore à faire si l'on veut garantir que les civils et les autres personnes protégées par le droit international humanitaire soient pleinement respectés ». La tension est toujours très forte dans la région du Kivu, alors que les opérations opposant forces armées congolaises et FDLR se poursuivent dans un contexte humanitaire qui se dégrade, engendrant déplacements de population et violations des règles protégeant les civils et leurs biens. Le CICR travaille depuis 1978 dans le pays où, en étroite coopération avec la Croix-Rouge de la République démocratique du Congo, il s'emploie à porter protection et assistance aux victimes des conflits armés. Depuis la reprise des hostilités au Nord-Kivu en août 2008, le CICR a renforcé son opération d'assistance humanitaire en faveur des personnes touchées par les hostilités.
Le prix du voile >De Giuliana Ségrena Editions Mille-Feuilles Thème récurrent, s'il en est; le voile fait encore débat en Occident et en France notamment. Giuliana Ségrena traite de cette problématique dans son essai « Le prix du voile » pour dénoncer en premier lieu les positions jugées extrêmes suscitées par le débat engagé autour du voile à savoir ceux qui voient les femmes voilées comme différentes, donc à isoler et ceux qui , au nom de la tolérance, justifient même les violations les plus flagrantes des droits des femmes. Giuliana Ségrena estime que cette « inadéquation» est souvent basée sur l'ignorance de l'autre.
La tangente impossible
Arbres bleus, fantasmes naufragés
>DeAziz Farès Editions Mille-Feuilles
>De Dalila Hassaïn-Daouadji, Noria Adel, Saléha Imekraz, Nassira Belloula Editions Mille-Feuilles
Comme nombre d'artistes et d'intellectuels, l'auteur a été contraint de prendre la tangente à l'époque de la terrible sentence, «la valise ou le cercueil». Dans la préface du livre, Me Miloud Brahimi note que l'on ne peut troquer son pays pour un autre, fût-il des plus accueillants, « le pays ne vous quitte pas pour autant. La tangente peut se perdre à l'infini, c'est sa raison d'être, mais elle ne saurait échapper à son point d'ancrage » pour résumer la portée de cet émouvant témoignage sur l'exil.
Recueil de poésie qui réunit quatre poétesses. Ce quatuor poétique se compose de deux auteures connues et publiées chez d'autres éditeurs, d'une peintre talentueuse à l'inspiration éthérée aux teintes d'azur, auxquelles se joint un jeune tendron débordant de soleil et fort de toues les promesses, une sculpteuse, ancienne élève de l'Ecole supérieure des Beaux-Arts
Le terroriste >De Abderrahmane Zakad Editions Mille-Feuilles Le terroriste est un roman construit sur des faits et des événements vécus et subis par les Algériens. Abderrahmane Zakad allie fiction et réalité pour construire sa trame. Il est dit que ce roman n'a pas pour objectif d'ajouter aux polémiques qui avaient perturbé nos institutions et servi de matière aux pseudo-analystes étrangers qui spéculaient sur la tragédie algérienne. Une précision qui tombe comme un cheveu dans la soupe.
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
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> N O U V E L L E 27
P R O J E C T E U R S Baromètre
En hausse
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Ils ont osé le dire
Chakib Khalil, ministre de l’Energie et des Mines
Saïd Abadou, Président de l’ONM: «La glorification de la collaboration, par nos ennemis d’hier, constitue une attitude indécente qui inspire le rejet... Il est temps de prendre des dispositions courageuses et utiles et rendre la monnaie par le biais des textes parlementaires».
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Le ministre de l’Energie et des Mines a affirmé cette semaine que les réserves algériennes en uranium suffiront pour faire fonctionner deux centrales de 1 000 mégawatts pendant 60 ans. Les experts internationaux avaient estimé ces réserves à 26 000 tonnes. Afin de bien exploiter ces potentiels, le ministre a annoncé qu’une loi sur l’utilisation pacifique de l’énergie atomique sera bientôt soumise au gouvernement pour examen et adoption. Ce texte prévoit la création d’une agence de sécurité et de sûreté nucléaires et une autre sur la recherche et la production. Par l’utilisation de l’uranium dans la production de l’électricité qui s’ajoute à l’énergie solaire et le gaz, l’Algérie deviendrait une source d’énergie pour l’Europe.
Moussa Benhamdi, P-DG d’Algérie Télécom: « Il n’y a pas de reprise de l’Eepad, si une telle option existe, elle revient au Conseil d’administration”.
Cheb Khaled, chanteur: « Avec ce qui a été publié en Algérie, je me rends compte qu’ils veulent me détruire, noircir mon image de marque et porter atteinte à ma réputation... ils veulent à tout prix m’entrainer vers la politique »
En deux mots
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
Algérie news-week : Quels sont les contraceptifs les plus efficaces et les plus utilisés par les Algériens ? Rahim Abderrahmane : La méthode de contraception la plus employée est bel et bien la pilule, c’est un moyen sûr et connu par la majorité des Algériens mais il y a aussi le stérilet, un moyen tout à fait moderne, malheureusement il n’est pas vraiment connu mais il est aussi d’une efficacité irrévocable. L’Algérie dispose-t-elle de moyens contraceptifs suffisants ? L’Algérie est au diapason de l’évolution scientifique, elle suit le monde notamment en matière de nouveauté médicale. Je dirais que ce qui manque est l’éducation et la sensibilisation quant à l’emploi et à l’utilisation de ses différentes méthodes. Il y a des méthodes, par exemple, qui ont des effets néfastes sur la santé de la mère à l’image de la pilule qui est, comme je viens de le dire, le moyen le plus usité. Il faut que les gens sachent que la consultation médicale est très recommandée surtout quand l’utilisatrice est malade. Il y a celles qui ont tendance à croire que le fait de faire appel fréquemment à ce genre de méthodes, pour empêcher la grossesse, peut les rendre stériles, qu’en pensezvous ? C’est absolument faux. L’utilisation des contraceptifs ne rend jamais stérile. Ce n’est qu’un moyen d’empêcher la grossesse et d’espacer les naissances; le reste est préjugé. Propos recueillis par Hamid T.
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« L’Algérie est au diapason de l’évolution scientifique »
Le premier secrétaire du FFS, Karim Tabou, a déclaré à l’occasion de la célébration du quarante-sixième anniversaire de la fondation du FFS, que son parti est resté debout malgré toutes les tentatives de le faire disparaître. Une marche populaire a été organisée aussi à Tizi-Ouzou pour la même occasion. Par cette marche, le FFS est le seul parti en Algérie qui a ait réussi à organiser trois marches populaires sans autorisation depuis le début de l’année en cours.
En baisse
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Rahim Abderrahmane, Docteur en gynécologie
Karim Tabou
Karim Djoudi, ministre des Finances On envisage d’introduire dans la loi de Finances 2010, une augmentation de la taxe sur le tabac commercialisé légalement en Algérie. Cette mesure va profiter sans doute à la contrebande qui envahit depuis des années le marché national par un tabac contrefait «piqué» et qui ne verse aucun dinar au Trésor public. Elle participe activement aussi au transfert illégal de la devise à l’étranger.
Hadj Boulenouar, porte-parole de l’UGCAA Après plus d’une semaine de l’Aïd, le pain n’est toujours pas disponible en quantités suffisantes à Alger. Hadj Boulenouar avait annoncé la dernière semaine du Ramadan que les boulangeries algéroises ne vont pas baisser rideaux même le jour de l’Aïd. C’est plutôt le contraire qui s’est passé. Peut-on avoir une explication ?
Salon international de l’automobile d’Alger
Aucun officiel à l’inauguration !
Aucun officiel n’a procédé hier à l’inauguration du Salon international de l’automobile d’Alger. Organisé conjointement par l’association des concessionnaires automobiles algériens et l’entreprise algérienne des foires et expositions, Safex, est parmi les évènements les plus prisés de l’année. Tant attendu par les professionnels et amateurs des quatre roues, sera-t-il une réussite cette année, notamment avec ces dernières mesures prises à l’encontre du secteur ? H. Z.
Le livre qui rend fou > Imaginez que vous êtes au bord d’une falaise, tout seul, la nuit, à regarder la mer. Imaginez que sous un clair de lune, à part l’eau, rien ne semble vivre autour de vous. Imaginez que vous voyiez, soudain, une vague noire et haute venir de loin vers vous sans cesser de grossir, grossir… Imaginez votre impuissance devant ce déchaînement de la nature. Imaginez que le monde vous soit devenu à ce point étranger que l’univers vous donne l’impression de marcher différemment par rapport à ce que vous croyiez savoir de lui. C’est dans cette situation que se trouvait Slimane en ce mardi soir de la mi-mars de l’an 2000. Dans quelques minutes, un déluge allait submerger les terres jusqu’à ne rien laisser apparaître, pourtant lui restait immobile jusqu’à la paralysie. Comment pareille chose fût-elle possible ? Comment rien ne présageait une telle éventualité ? De nos jours, cela paraît invraisemblable. La météo prévoit avec une faible marge d’erreur les changements climatiques. Les instruments inventés par l’esprit humain ont rendu banales les plus grandes mythologies. Les calculs ont remplacé depuis fort longtemps la magie qui entourait les déploiements de la nature. Ce ne sont pas des puissances mystérieuses qui sont derrière les bouleversements du temps, mais des lois physiques mesurables et prévisibles. Mais qu’en sait-on en réalité ? Ne sommes-nous pas victimes de l’illusion que nous procurent nos sens, somme toute, limités ? Ne plaçons-nous pas une confiance aveugle dans notre science et notre technologie ? L’histoire qui suit prouve que rien n’est sûr et qu’ici-bas tout est possible. Elle eut lieu le jour où Slimane entra chez un bouquiniste du vieux quartier de Bab Azzoun. L’établissement dont la superficie ne dépassait pas dix mètres carrés était tapissé de livres, du sol au plafond. Toutes sortes d’ouvrages neufs et usagés y étaient ainsi entassées. Au fond de la boutique, assis sur une chaise, derrière un minuscule bureau, se trouvait un vieux monsieur habillé d’un costume gris sombre, d’une chemise blanche, d’une cravate rouge et coiffé d’un tarbouche, également de couleur sang. Le septuagénaire était absorbé par la lecture d’un livre ancien. Aussi ne prêtait-il aucune attention aux clients qui franchissaient le seuil de son établissement. A sa vue, Slimane sentit une légère inquiétude. Le vieil homme avait dans son maintien, un je ne sais quoi d’étrange. Son corps paraissait jeune et vigoureux. Ses longues et fines mains semblaient, elles aussi, appartenir à un adulte dans la vingtaine. Mais sa face n’était qu’une superposition de rides. L’indifférence dont il faisait montre était cependant feinte. Le bouquiniste était attentif au moindre mouvement qui secouait la quiétude de son espace. Ainsi, par exemple, à chaque fois que Slimane prenait un livre pour le feuilleter, il lui en donnait, sans même le regarder, le titre, un résumé succinct en plus de quelques informations sur l’auteur. Il lui conseillait ensuite de lire tel ou tel ouvrage pour mieux l’éclairer sur le sujet. Intrigué au départ, Slimane se plût rapidement au jeu. Il se mit alors à tester les connaissances du libraire et s’étonnait, à chaque fois, de ses réponses précises et savantes. Rempli de stupeur, Slimane ne put s’empêcher de dire à cet individu insolite : - Vous connaissez par cœur vos livres. J’admire votre érudition. Après un moment de silence, le bouquiniste leva la tête et dit, pendant que ses yeux perçait d’une flamme bleue : - C’est évident, puisque c’est moi qui les ai écrits. Désarçonné, Slimane éclata de rire, pensant que son interlocuteur se moquait de lui. Mais devant l’attitude inébranlable de celui-ci, sa gaieté fit place à une angoisse diffuse. - Faites-en l’expérience, ajouta le vieux marchand de livres. Regardez les pages numérotées 99 de tous les ouvrages, vous y trouverez mentionné le mot “moi”. Ce mot est toujours situé à la septième place et chaque fois précédé par la lettre A et suivi par la même lettre. Slimane s’empressa de vérifier cette curiosité. Il passa rapidement en revue une trentaine de volumes et confirma que le vieux disait la stricte vérité. - Mais ce sont des titres très connus ! Comment personne ne s’en était rendu compte ? - Parce que tout le monde lit avec les yeux de la tête et jamais avec ceux du cœur. Slimane replongea dans les rayons et chercha la 99e page dans des dizaines de livres. Tous, sans
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exception, portaient dans leur première ligne à la septième position, entre A et A, le mot “moi”. - Ce n’est pas possible. Je dois rêver. - Non, vous ne rêvez pas. - Mais comment est-ce possible ? Les noms qu’il y a sur les couvertures sont ceux d’écrivains connus qui appartiennent à divers pays. - Ecrire ne veut pas dire prendre la plume et tracer des signes sur du papier. L’écriture vient d’une origine que peu de gens connaissent. Les mots voyagent comme l’air et lorsqu’ils sont interceptés par le cerveau, ils deviennent connus par les humains lesquels croient que c’est leur volonté qui les a inventés. - Vous voulez dire que c’est vous qui les avez dictés à leurs auteurs par une sorte de télépathie ? - Je vois qu’il me sera difficile de vous expliquer mon propos. Nous en parlerons un autre jour, si vous le voulez bien. Mais, dites-moi, que voulez-vous lire exactement ? Je sens que vous n’avez pas une idée précise sur ce que vous cherchez. - Oui, je cherche un livre capable de m’arracher à tout ce qui est connu ; quelque chose d’inattendu, de surprenant et de totalement impensable. - Méfiez-vous des livres. Ce ne sont pas uniquement de l’encre et du papier. Ils ont une âme et vous lisent autant que vous les lisez. Il y a ceux qui rendent sage et d’autres qui rendent fou. - Rendent fou ? - Oui, parfaitement. J’en ai un ici, mais je vous déconseille de le lire. - Je voudrais le voir, s’emballa Slimane. - Vous avez tort, dit calmement le vieux. Il peut vous faire perdre la raison à jamais. - Je prends ce risque, quoique je ne croie pas qu’un livre puisse provoquer la folie.
- Comme vous le voulez, rétorqua le vieux qui ouvrit en même temps un tiroir pour en sortir un grand volume relié. - Tenez ! Le voici, mais il est de mon devoir de vous dissuader une dernière fois de tenter cette expérience. Slimane sauta sur l’ouvrage et lit sur la couverture Le Petit théâtre d’un certain Merhann Rahell - Je ne connais pas cet auteur. - Il n’est connu que des initiés. - Combien vous dois-je ? - Rien du tout. Je vous l’offre. Mais j’ai une condition. Ne le montrez à personne et surtout ne le prêtez jamais. Et si par malheur vous perdiez la raison, ce dont je suis sûr, luttez pour la retrouver en essayant de le relire à l’envers. Toutefois, je vous préviens : jusqu’à présent, personne n’a pu le faire. - Promis, dit Slimane avant de sortir de la boutique. Arrivé chez lui, il plongea aussitôt dans la lecture du Petit théâtre, mais à son grand étonnement il vit que le texte de 297 pages ne se composait que d’un seul mot : moi. Il le referma en souriant, pensant que le vieux lui avait joué un tour. Au bout d’un instant, une chose étrange se produisit sous ses yeux ébahis. Le livre se mit à bouger puis, d’un coup, s’ouvrit de lui-même. Et cette fois-ci toutes les pages contenaient un autre mot : toi. Intrigué, Slimane tourna les pages et s’en alla à la 99e, mais ne la trouva pas. La pagination passa de 98 à 100. Sur chacune des feuilles, il compta néanmoins, 99 mots. Stupéfait, il tenta de refermer une nouvelle fois le livre, mais ce dernier résista et s’ouvrit derechef tout seul. Le mot qui apparût était “nous”, avec un caractère plus grand de sorte que, du début à la fin, il n’y avait que 99 mots.
BIO
EXPRESS
Par Mohamed Badaoui
Après quoi, comme si une main invisible le tenait, le manuel se ferma violemment pour ensuite se rouvrir et faire apparaître un seul mot répété 297 fois : eux. Grâce à un rapide calcul mental, Slimane aboutit au résultat suivant : 297 divisé par 3 égal 99 et 3 fois 3 multiplié par 9 égal 81. 8 plus 1 égal 9. Slimane referma l’ouvrage et le renversa. Et c’est comme ça qu’il vit sur le quatrième de couverture cette phrase : “Moi et toi faisons deux et eux font 99.” Slimane se reporta à la page 99 où il put lire un court texte disant ceci : «Toi qui te prends pour moi, ce sont eux qui te regardent. Fais en le compte et tu verras qu’ils sont 99. Ce livre te rendra fou.» Bouleversé par ce qu’il vient de lire, Slimane s’écarta un moment pour réfléchir, mais sa curiosité le poussa à se ressaisir du volume pour faire la somme des lettres de ces trois phrases. Il y en avait 97 en plus de deux chiffres, ce qui fait 99. Multipliés par 3,99 caractères font 297 ; un nombre équivalent à celui du total des pages. Durant toute la nuit, Slimane chercha en vain à décoder les messages qui se succédaient à une vitesse vertigineuse sous ses yeux. Et plus, il tentait de comprendre, plus son esprit se fatiguait et s’embrouillait. A minuit pile, le gros in-folio se referma pour la énième fois et sembla s’être calmé à jamais. En touchant sa couverture en maroquin, Slimane sentit qu’une partie pouvait en être détachée. A l’aide de l’ongle de son pouce, il souleva un rectangle de cuir collé au milieu de la jaquette et c’est ainsi qu’il décuverait le portrait du vieux bouquiniste qui le fixait droit dans les yeux. Le titre demeura inchangé : Le Petit Théâtre, mais il y avait en bas de l’image une légende écrite dans une ancienne calligraphie : “N’entrent ici que les fous.” Slimane se remit à feuilleter l’ouvrage. Et dès la première phrase, il pressentit que ce qu’il était en train de lire allait le transformer pour de bon. Le texte commença de cette façon : “Je m’appelle Slimane B.. Voici le récit de ma vie...” A mesure qu’il progressait dans la lecture, Slimane voyait défiler toutes les secondes de son existence, depuis le jour où il sortit du ventre de sa mère. Aucun détail ne lui fut épargné. L’écrit contenait également tout ce qui fut dit sur lui par les autres. La crudité et parfois la cruauté des précisions, transpercèrent Slimane comme des épées. Et malgré la douleur vive qu’il ressentit, il ne put interrompre sa lecture. Il arriva totalement défait au chapitre intitulé “Mon futur”. Avec beaucoup d’appréhension, il s’attaqua à cette partie craignant d’y trouver plus de souffrances et de terreur. Et effectivement, il apprit que la vie qui l’attendait était encore infiniment plus sévère que ce que le sort lui réserva jusqu’à présent. A la fin, sous le titre de Ma mort, le texte lui révéla comment il allait périr. «Ce jour-là, moi, Slimane, je serai seul, pendant la nuit, au bord d’une falaise à regarder la mer. Sous un clair de lune, à part l’eau, rien ne semblera vivre autour de moi. Soudain, je verrai venir de loin vers moi une vague, noire et haute, qui ne cessera de grossir, grossir… Le monde me sera à ce point étranger que l’univers me donnera l’impression de marcher différemment par rapport à ce que je croyais savoir de lui.» Slimane referma une dernière fois le livre et sortit, à minuit passé, pour se diriger tout droit vers le front de mer. Plongé dans un livre qu’il lisait et relisait à l’envers, il décida de ne plus bouger de sa place jusqu’à sa mort. Ceux qui le connaissent n’arrivent pas à comprendre ni à admettre qu’il perde, du jour au lendemain, la raison et qu’il vieillisse à vue d’oeil. Certains tentèrent de lui arracher le livre des mains, mais ils s’opposèrent à une résistance comme celle qu’oppose une statue de granit à celui qui veut lui ôter un morceau. Les gens sont fous et ils n’aiment pas ceux qui sortent de l’ordinaire. Ils ne remarquent même pas qu’à chaque fois qu’ils touchaient au livre la mer montait de quelques centimètres et devenait agitée. Comment pouvaient-ils le voir ? La vue dépasse rarement le bout de leur nez. Alors qu’au loin, au pied des glaciers des pôles, une vague gigantesque comme la terre n’en avait jamais vu auparavant, se prépare petit à petit, patiemment, à déferler sur le monde jusqu’à engloutir tout ce qui est vivant. M. B.
Badaoui Mohamed Né en 1958 à Alger, licencié en sociologie, actuellement journaliste à la chaine III à la rubrique économique. Il collabore dans plusieurs quotidiens algériens. Journaliste dans le supplément «Le jeudi d’Algérie», édité pour le Quotidien d’Algérie, il a bourlaingué
par la suite dans plusieurs quotidiens nationaux avant de partir au Canada. Il a publié un recueil de nouvelles aux éditions «Echihab». Auteur et dramaturge, il a monté plusieurs pièces de théâtre entre autre la «Derbouka».
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
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P R O J E C T E U R S 7
Gérard Rondeau
Politique d’innovation du secteur industriel
Conversation avec un maître-photographe
Temmar veut constituer un vivier d’experts nationaux
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Le grand photographe, auteur de plusieurs ouvrages de référence, connu pour sa fascination des surréalistes et d’Artaud, assiste cet après-midi à 18 heures au vernissage de son exposition, la première du genre, dans notre pays. L’occasion de lui voler quelques impressions sur son métier.
> Le ministère de l’Industrie et de la
mythologie, celle des grands photographes qui l’utilisent ou l’ont utilisé ? Non, c’est un appareil complètement mécanique, qui est solide, qui prend des coups et qui résiste bien. Le mien n’est pas tellement vieux, il a 10 ans, il me permet d’être discret et d’avoir un rapport respectueux avec l’objet ou le sujet de la photo. On ne voit rien dans le viseur d’un Leica, le mien c’est mon œil, on n’a donc pas besoin de l’exhiber ou de se mettre en représentation pour faire la photo qu’on veut faire...
Algérie News-week : Vous présentez ce soir à Alger dans une exposition au CCF quelques-uns de vos travaux. Une première, n’est-ce pas ? Gérard Rondeau : Oui. Je connais le Maghreb pour avoir beaucoup travaillé sur le Maroc et autour du Maroc. J’ai fait entre autres , il y a une dizaine d’années, un livre sur les gens de culture de ce pays puis un autre en hommage à Delacroix et à sa mission diplomatique en 1832, un travail que j’ai présenté en différents endroits du royaume et à Paris, au musée qui porte le nom du peintre. Mais c’est la première fois que je viens et que j’expose à Alger.
Travaillez-vous avec la couleur ? Très peu car je trouve que dans la couleur, il y a trop de modes et que ça ne me parle pas : avant, c’était le truc des couleurs violentes, actuellement, c’est la mode des couleurs un peu passées. Moi, je me plais bien dans le noir et blanc.
Comment trouvez-vous la ville ? Allezvous en prendre des photos? Non, je ne suis pas venu pour ça. Disons que je ne suis pas en situation de le faire. Ceci dit, je découvre une ville absolument magnifique. Les lumières y sont constamment changeantes sur des choses et des objets qui me parlent réellement. Alger est une ville superbe, peutêtre que je ferais quelque chose dessus...
Et le numérique ? Je ne travaille pas avec. Mais, contrairement à ceux qui font la leçon que c’est meilleur avec l’argentique, je réponds que c’est un outil génial avec lequel on obtient une qualité dix fois meilleure. Pourquoi je n’en use pas ? J’aime cette sorte de rapport direct entre la réalité et le support papier.
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
H. Fodil./Algérie News
Revenons à l’exposition de ce soir. Quelles photos allez-vous exposer ? Je propose une série de portraits, une vingtaine, et des extraits d’une série que j’ai réalisée sur les coulisses des musées : une partie d’une exposition que j’ai présentée, il y a trois ou quatre ans, au Grand palais à Paris. Je présente au public quelques photos également que j’appellerai «allégories» mais ce serait trop prétentieux car ce sont plutôt des traces de mes cheminements à travers le monde, à Sarajevo, au Maroc et dans d’autres lieux que j’ai parcourus ces dernières années. En France comme ailleurs, vous êtes considéré comme un photographe à part, celui des «portraits longs» et de la «durée»... Avez-vous conscience de cette singularité? J’ai fait des sujets assez longs sur de nombreuses années. J’ai beaucoup travaillé sur des portraits de gens de culture, notamment avec le journal Le Monde pour lequel j’ai photographié des gens comme Habermas, Baudrillard, Derrida, Sarraute, Cossery, Tapie et d’autres…J’ai beaucoup photographié les coulisses. De plus, je suis venu à la photographie à l’âge tardif de 27 ans, j’ai eu une autre vie avant de commencer la photo. Ceci m’a peut-être conduit à cultiver un autre rapport à ce métier. Pendant quinze ans, j’ai été un compagnon de route de Médecins Sans Frontières, je me suis trouvé en Roumanie avant et après la chute de Ceausescu, dans beaucoup d’endroits frappés par la barbarie, j’étais présent pour des raisons d’engagement en Yougoslavie pendant la guerre et j’ai découvert que, face à l’avalanche des images Internet et de télévision les plus violentes les unes que les autres , la photographie a l’immense vertu du silence et
Promotion des investissements vient de publier un placard publicitaire particulier. On peut y lire : «Le Ministère…Dans le cadre de la mise en œuvre de sa politique d’innovation, lance un avis de présélection pour la constitution d’un vivier d’experts et consultants nationaux capables d’intervenir dans les domaines de la recherche et développement et de l’innovation industrielle». La première question qui vient à l’esprit : pourquoi attendre dix ans après le lancement de la refondation de la politique industrielle pour se rendre compte qu’il faut faire appel à de la matière grise habilitée et qualifiée ? Il semblerait que le département de M. Temmar manque de cadres et d’experts qualifiés, capables de dresser un diagnostic et proposer des solutions au problème du secteur. L’annonce du ministère fixe quatre critères pour les futurs candidats, entre autres l’expérience professionnelle et la capacité d’accompagner les entreprises dans la création. Cela dit, pour les personnes intéressées, elles pourront adresser leur candidature par mail à la Division des politiques d’innovation. Y.C.
de l’humilité. Même dans les endroits où il y a une actualité, j’essaye de raconter autrement, de suggérer plutôt que de démontrer, ce qui ne veut pas dire que c’est mieux ou que c’est meilleur. J’ai beaucoup de respect pour le travail des autres, mais je suis de ceux qui veulent montrer autre chose que la personne ou l’objet photographié. Y compris pour l’image de presse ? Bien sûr. Je ne vais pas répéter ce que dit Roland Barthes à ce sujet mais la photo est un mode d’expression totale. Par l’image, y compris celle de presse, on peut raconter, on peut suggérer. Je crois en la photo qui suggère et ne démontre pas. Je pense aussi qu’une photographie qui fonctionne c’est quand quelqu’un la regarde et s’arrête même s’il dit : qu’estce que cette photo fait là. Si elle provoque
une telle réaction, c’est que c’est déjà quelque chose de gagné. Comment et avec quoi travaillez-vous ? Si je suis au bout du monde, je travaille toujours avec mon Leica. Quand je fais des portraits en commande, je travaille avec un vieux Hasselblad qui a quarante ans, qui est fatigué mais qui m’est très utile. Je travaille toujours en lumière naturelle sans jamais d’équipement, sans jamais de flash, rien de tout ça. La raison est que je fais les portraits chez les gens autant que possible. Non pas pour avoir des détails de leurs intérieurs mais parce que je considère qu’on vit dans des lumières qui nous correspondent et que faire des photos c’est aussi savoir capter ces lumières. Vous utilisez un Leica pour perpétuer la
Quelles sont les photographes qui vous parlent ? C’est un peu un lieu commun, je suis désolé pour ça, mais Henri CartierBresson me parle beaucoup. J’étais en poste quelque part en Asie dans le cadre de mon ancien travail à l’alliance française : il y avait, dans l’endroit où j’étais, des expos, des sculptures et un livre de photos. C’était «Voyage à propos de l’URSS». Ce n’est pas le meilleur de Bresson mais il a provoqué un bouleversement total en moi. J’ai ensuite fait un portrait du photographe mais je ne l’ai jamais rencontré. Quand j’ai fait un portrait de lui pour Le Monde, c’était par le biais de sa femme, mais j’ai su qu’il avait aimé le travail…Il y a, bien sûr, Robert Frank, un type comme August Sander et ses photos de l’Allemagne pré-hitlérienne, les portraits de Richard Avedon, Annie Leibowitz me touchent beaucoup moins… Depardon ? Oui, c’est quelqu’un de très important. Depardon et sa correspondance new yorkaise pour Libération m’ont beaucoup fait avancer sur les rapports entre l’image et la presse. Sur quoi travaillez-vous en ce moment ? Je suis de ceux qui pensent que n’importe quel sujet peut être une source d’inspiration et de travail. Pour preuve, je viens de faire le portrait d’une rivière que j’ai remontée sur une distance de 525 kilomètres après avoir déménagé de mon ancien lieu de résidence… C’est mon sujet du moment… Entretien réalisé par Nordine Azzouz
Protection civile
Acquisition de six Arimar super puissants
Service chirurgie infantile du CHU Mustapha
Les travaux reprendront trois ans après leurs débuts !
> La
direction générale de la Protection civile vient d’acquérir pour un montant d’environ deux millions d’euros six embarcations pneumatiques de marque Arimar, utilisées généralement dans les opération de sauvetage en haute mer. La firme italienne a remporté le marché en proposant des embarcations dotées de moteurs très puissants de marque Yamaha. La livraison est prévue dans deux mois. Y.C.
Le chiffre QUI chiffonne
325 000
C’est le nombre de mariages enregistrés en 2006, selon les statistiques du ministère de la Santé et de la Population. Un chiffre qui représente presque le double des mariages constatés en 2000. Ce qui ,de prime abord, paraït invraisemblable, en raison du niveau de vie des Algériens au cours de ces dernières années. Qu’est-ce qui pourrait donc justifier la tendance à la hausse des mariages, notamment en 2006 ? Les conditions de vie des Algériens se sont-elles améliorées à ce point? En tous les cas, ce chiffre qui chiffonne n’est pas proportionnel à la réalité socioéconomique faite de chômage, d’érosion du pouvoir d’achat et du recours systématique à la harga.
Les
Gens Tayeb Louh, ministre du Travail et de la Sécurité sociale Tayeb Louh a annoncé que son département allait prendre des mesures pour protéger les employeurs des effets de la crise économique. Elles seront introduites par les nouvelle consignes données à l’inspection du travail. Ces mesures sont permettront à la fois aux travailleurs de préserver leurs postes de travail et aux entreprises d’éviter la fermeture et ce, en protégeant la production nationale des produits importés. Ces mesures vont-elles compléter la loi de finances complémentaire qui vise à protéger l’économie nationale ?
Hamid Bessalah, ministre de la Poste et des Technologies de l’information Le ministre de la > Les travaux de rénovation du service chirurgie infantile du CHU Mustapha reprendront bientôt, si l’on en croit l’avis d’appel d’offres publié cette semaine dans la presse. Il y a plus de trois ans, les travaux avaient été confiés à un entrepreneur privé qui avait entamé les travaux de démolition avant de disparaître et laisser le service dans un piteux état,
sans en informer la direction de l’hôpital. Depuis, les enfants hospitalisés vivent un calvaire, entassés dans des chambres ou des grandes salles faute de place. Malgré les efforts de la direction pour trouver une solution, les choses sont restées en l’état pendant trois ans. Avec ce nouvel avis d’appel d’offres, il faut espérer que les travaux pourront enfin être achevés. Y.C.
Poste et des Technologies de l’information a annoncé il y a quelques semaines, que son ministère ne lâchera pas l’EEPAD et fera tout pour qu’un compromis soit trouvé entre les deux parties en conflit, à savoir Algérie Télécom et la société EEPAD. Ces assurances viennent d’être contrariées par le conseil d’administration d’Algérie Télécom qui a rejeté l’appel de partenariat lancé par l’EEPAD. “Nous attendons votre réaction, monsieur le ministre !”
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
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N O T E S
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ABROUS OUTOUDERT DIRECTEUR DE LA PUBLICATION DU QUOTIDIEN LIBERTE
Vendredi 25 septembre
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
Samedi 26 septembre D'une activité purement protocolaire, la visite à Alger d'une délégation de parlementaires d'Indonésie, l'ambassadeur de ce pays, une dame au dynamisme inouï réussit à en faire un événement. Avec des moyens modestes. Une rencontre avec les médias dans un quelconque restaurant d'Alger. Le plus et le secret de la réussite étaient dans la sincérité des propos des membres de la délégation. Aidez nous à commercer avec vous. Aidez à rejoindre d'ici 2040 le club des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), pays émergents qui talonnent les grandes puissances. Pour cela, les autorités indonésiennes ont décidé de
Facebooker consacrer 20% de leur PIB à l'éducation et à la recherche. Ce travail de fourmi détonne avec certains comportements d'autres pays qui se sentent en pays conquis, encouragés par les nôtres.
d'organisation par ses membres éditeurs et journalistes. Sinon il est fort à craindre que la profession dérive à un stade d'irrécupération.
Dimanche 27 septembre
Deux livres que je viens de recevoir ; le premier est d'un Algérien Mehdi El Djazairi intitulé Poutakhine. Edité à compte d'auteur pour ce qui concerne l'Algérie faute d'éditeurs osant prendre une part de risque, il sera selon l'auteur édité aussi en France et en Belgique. Entre roman sulfureux et pamphlet, avec des personnages atypiques et une toile de fond qui s'appelle l'Algérie. L'auteur, personne connue dans le milieu des médias, présentera son livre ce jeudi à la cinémathèque Mohamed Zinet.A suivre Le second a battu le record des tirages, dépassant allégrement Harry Potter.Il est à 14 millions d'exemplaires. Il s'appelle »L'ombre du vent »et a pour auteur ZAFON, espagnol vivant aux Etats Unis. Le personnage central est un enfant qui vit avec un vieux livre, d'un auteur peu connu et découvert dans le musée des livres. Une épopée historique dans l'Espagne des années 40. Abrous Outoudert
« …O stupeur, ces journalistes libres et indépendants ont tendance à dire tous la même chose !Ils sont tous issus du même milieu, ils ont fréquenté les mêmes écoles, ils ont eu le même itinéraire politique…..Ils fonctionnent comme une caste, reprenant les mêmes petites phrases…….Aujourd'hui ,on est libre mais la pensée journalistique s'est homogénéïsée et le pluralisme s'étant rétréci, il n'y a plus de contrepoids. » Nous nous retrouvons dans cette classification pour ne pas dire définition. Cet extrait est tiré d'un opuscule de 100 pages qui vient de sortir en France.(Faut il croire les journalistes ? Entretiens réalisés par Phillipe Gavi .Et celui qui donne son avis sur le journaliste dans l'extrait ci-dessus est Jean François Kahn, fondateur de Marianne. Ceci nous renvoie à ce qui se passe chez nous, dans la profession. Cette dernière attend désespérément des propositions
La saison des salons
Lundi 28 Septembre
Cherid/Algérie News
Les vendredis sont généralement plats et monotones pour ceux qui travaillent comme dans notre cas où la source de l'information est tarie. Aujourd'hui a eu lieu la commémoration de la mort de Aboubakr Belkaid, assassiné au cœur d'Alger par des terroristes. Comme on dit dans notre jargon, il y avait foule. Des amis surtout. La majorité était constituée de ceux qui ont travaillé avec lui et qui ont apprécié cet homme de stature réellement nationale. Le défunt n'avait cesse de répéter que »les batailles que l'ont perd sont celles que l'on n'a pas livrées. »L'ayant assez bien connu, je garde de lui une image de l'homme qui souhaitait de tout cœur voir l'Algérie prise en charge par les démocrates. Il a fait des pieds et des mains pour rassembler leurs chefs lors des présidentielles de 95. Aujourd'hui à El Alia, il n'y avait pas trace d'hommes politiques en exercice ou de l'opposition. Il n'y avait que des amis désintéressés et c'était mieux ainsi. Défaite du monde arabe pour la prise de la maison UNESCO. Défaite prévisible quand le commandant coopté pour mener les troupes vers la victoire a rarement livré des batailles intellectuelles. Au contraire, il était accusé par ses pairs en Eg y pte d'être l'opérateur en chef qui gérait le sas de la censure. Quant à l'Algérien Mohamad Bedjaoui, candidat doublement malheureux car lâché par les siens d'une part, et n'ayant récolté aucune voix, d'autre part, se voit ainsi rejoindre le territoire des hommes à oublier par la seule volonté de ceux qu'il a aidés à assurer leur assise. Des fois, il est difficile de faire comprendre à un proche que l'on partage sa douleur, comme il est d'autant vrai que l'on ne peut se mettre à sa place et ressentir le mal qui ronge.
N E T 25
Par Hachemi M.
> Nombreux sont les sujets débattus cette semaine sur «Facebook». Les Algériens inscrits sur ce réseau social sont revenus sur la polémique autour de la 14e édition du Salon internationale du livre d’Alger (Sila). Prévu du 27 octobre au 6 novembre 2009, une polémique enfle autour du lieu devant abriter la manifestation. En fait, c’est pour la première fois depuis 2001, il sera délocalisé du Palais des expositions de la Société algérienne des foires et expositions
Qui dit vrai Pourquoi il y a autant de coupures de connexion internet ? Plusieurs offres et produits sont à la portée du client algérien ces dernières années, en matière d’Internet et de télécommunications. Malgré cette divergence, les abonnés ne semblent pas être satisfaits. L’ouverture du marché à la concurrence a permis de baisser les prix, mais ceci ne semble pas régler le problème. L’opérateur historique, Algérie Télécom est le provider à Internet qui regroupe le plus grand nombre d’abonnés. L’établissement d’enseignement à distance (Eepad), n’est pas en reste. Ce dernier depuis son offre ADSL, à la Triple-Play a réussi à séduire 87 000 abonnés à travers les différentes offres qu’il a proposées aux clients. Aujourd’hui, les deux providers sont en conflit, une situation qui s’est répercutée sur la qualité des prestations de l’Internet. Les clients Eepad son coupés au Net et ceux d’Algérie Télécom mécontents de la qualité qui se détériore chaque jour davantage, notamment avec l’augmentation
(Safex). Il sera abrité cette année à l’esplanade du Complexe olympique du 5Juillet sous un chapiteau, de 13 000 m2 importé d’Allemagne. Le réchauffement de la planète a été lui aussi le sujet qui a préoccupé les internautes sur «facebook» cette semaine. Ainsi, la stratégie du gouvernement pour lutter contre ce fléau en prévision de la conférence sur le climat à Copenhague qui se tient à moins de 100 jours. L’autre sujet qui attire notre attention est celui
du Salon automobile d’Alger. Le salon qui a été ouvert hier, au Palais des expositions, Pins maritimes, et qui s’étale jusqu’au 10 octobre, a été reporté le mois d’avril dernier à cause de l’élection présidentielle. Un évènement qui se tient dans une conjoncture particulière. En effet, les facebookers s’interrogent sur l’intérêt d’organiser une telle manifestation alors que plusieurs mesures ont été prises à l’encontre de ce secteur d’activité, notamment la suppression du crédit
automobile. Pour d’autres, ils se demandent pour qui sont exposés les véhicules ? Au fait les voitures sont exposées pour tous, mais sont achetées par peu, dit-on. Si les Algériens ont pu acquérir des voitures ces dernières années, et atteindre 200 000 voitures sur le parc automobile national, c’est principalement grâce au crédit automobile. Qui pourra donc payer cache une voiture(…), commente les facebookers. Hasna Z.
Asymmetric Digital Subscriber Line (ADSL) Nox23 (Forum-dz.com)
du nombre d’abonnés à l’ADSL. Une situation qui occupe les esprits et inquiètent les Algériens. Ces derniers n’ont qu’un recourt pour s’exprimer via le moyen de communication le plus prisé pour eux, en l’occurrence «le Net». Que disent-ils alors sur les forums et de chats sur la qualité de l’ADSL ?
Soussouspeed (forcesdz.forumactif.com) Malgré que le problème entre Algérie Télécom et Eepad est interne, mais c’est les internautes qui sont les premières victimes, et moi j’en fait partie.
didiss (forcesdz.forumactif.com) La qualité de la connexion reste à désirer. Je ne sais pas si ça provient des PTT ou bien de ça. Mais je pense qu’il y a plein de suppositions, la saturation du réseau, pas assez de câbles, défectuosité des installations et j’en passe…Même le prix me
paraît un peu piquant, 600 DA pour juste 128kb (tu fais un grand exploit si tu termine une vidéo), 1 200 pour 256kb et ainsi de suite. Et dire qu’en Corée du Sud et en Japon, le débit moyen est de 100 méga, ceci nous fait rêver… si en avait ce luxe là !
Adel17 (forcesdz.forumactif.com) C’est une situation qui m’énerve vraiment, ils peuvent faire
mieux ! Tu parles de 100Mb, alors que juste 1Mb coûte près de 2 000 DA, «Anta Wedrahmek»: «selon ton argent». Oui. Je sais, l’Internet est un peu nouveau pour nous mais on sera bientôt en 2010, le monde explose par les technologies, «wehna herna fi la qualité de l’Internet». «On ne s’est pas quoi en faire avec le problème de l’Internet.»
Une nouvelle étude conduite par WebDialna a montré que les Algériens considèrent l’Internet comme «un outil indispensable», a fait savoir l’agence ANSA jeudi 17 septembre. Sur les milliers d’utilisateurs interrogés, plus de 90% ont reconnu «ne pas pouvoir vivre sans se connecter au moins une fois par jour». D’autres résultats ont montré que 74,2% des internautes sont des hommes et 66,2% des diplômés de l’université. Je pense qu’au lieu de faire toute une étude, il vaudrait mieux se concentrer sur le sort des 40 000 abonnés et les 2 000 cybers toujours sans connexion !
Fabio (forum-dz.com) La connexion à Internet est devenue un vrai problème, tout le monde se plaint. Les coupures sont de plus en plus fréquentes et sans préavis... H. Z.
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
8 > B L O C
> K A L I M A 9 Graffiti de Paris Par Youcef Zirem, écrivain
Les blessures qui se gangrènent Après la guerre israélienne au Liban durant l’été 1982, Darwich reprend la route de l’exil. En 1993, il démissionne de l’OLP pour protester contre les accords d’Oslo, estimant qu’ils n’apporteront pas une «paix juste» pour les Palestiniens. Au Festival des musiques du monde à Arles en juillet 2008, il disait préférer les thèmes universels de l’amour, la vie, la mort à ceux purement politiques de ses débuts et vouloir être lu «comme un poète», «pas comme une cause». Mahmoud Darwich ne se faisait pas beaucoup d’illusions sur le monde contemporain. «Arabes et musulmans», confrontés à un «despotisme universel» américain et à des despotes locaux, ne savent plus
Mahdi Berrached à Algérie News-week
Certains journaux «abâtardisent» le métier de journaliste
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
Algérie news week : Vous êtes rédacteur en chef du quotidien El Youm. Ce dernier a connu par le passé des changements importants sur le plan rédactionnel. Peut-on savoir quelle est sa situation aujourd'hui ? Mahdi Berrached : Il est encore au stade transitoire. Je suis à la tête de la rédaction depuis à peine six mois et ma première mission fut d'opérer certains changements au niveau de la rédaction en commençant par éviter certains réflexes, et instaurer plus de communication. Actuellement, nous travaillons sur le changement de look, nous recherchons une identité propre à nous et je pense que dans deux mois, nous arriverons à un bon résultat avec un nouveau rubricage. Nous proposerons à nos lecteurs un quotidien
de proximité avec des mini-reportages, nous consoliderons plus notre orientation vers l'information. El Youm retrouve petit à petit sa stabilité, c'est une question de temps.
pas de l'information ; Un journal qui parle de lui plus qu'il ne donne de l'info, c'est grave. Je ne veux pas m'étaler sur le sujet pour éviter d'être taxé d’envieux, mais la vérité est là.
Avec un quotidien arabophone qui revendique plus de 800 000 exemplaires, pensez vous que votre mission sera plus difficile ?
Vous êtes dans la presse depuis plus de vingt ans. Quel bilan dressez-vous de la presse privée ?
Le choix est difficile, car certains quotidiens sont en train de « batardiser » le métier de journaliste . Je pense que pour le moment, on ne doit pas juger un journal par rapport à son tirage, car c'est fictif et pas vérifiable. Je ne crois pas à un journal qui puisse vendre 800 000 exemplaires/jour; ce sont des chiffres à mon avis bien gonflés. Ces journaux ne font
Changement à RAI Il y a eu du changement mardi dernier à Radio Algérie Internationale (RAI). Djahida Mihoubi, membre fondatrice de la chaîne a quitté ses fonctions de directrice de l'information, un poste qui selon toute vraisemblance devrait rester vacant, du moins pour le moment. Le directeur de la chaîne, Mohsen Slimani, a tenu à lui rendre hommage lors de la réunion d'annonce de ce départ. Djahida Mihoubi a rejoint Radio Algérie Internationale le 20 mars 2007, date de la création de la chaîne, après avoir fait l'essentiel de sa carrière à Alger Chaîne III. M. K. D.
Je pense que la presse indépendante au début des années quatre-vingt-dix était plus constante et importante que celle d'aujourd'hui, on passe vers le sensationnel, le scandale. On ne forme plus, les jeunes journalistes sont livrés à eux-mêmes. Il y a beaucoup de dérapages professionnels; il faut alerter et faire le bilan, ce n'est pas la presse indépendante souhaitée au début.
Certains appellent à des assises générales de la presse, adhérez-vous à cette démarche ? Il faut déterminer le pourquoi des assises. Avant cela, certains parlent de l'augmentation du prix des journaux. C'est aberrant qu'un journal comme El Khabar fasse un sondage sur son site, et qu’il demande « Etes-vous d'accord pour augmenter le prix du journal ? ! , en évoquant comme argumentation le prix du papier et le monopole de l'Etat sur la publicité. S'il y a un journal qui ne doit pas parler de cela, c'est bien El khabar, car il a plus de publicité que de matière rédactionnelle. Si les assises vont préviliger uniquement les intérêts des patrons de presse, je n'adhère pas. Propos recueillis par A. C.
Presse écrite
Naïla Berrahal quitte Echourouk La journaliste Naïla Berrahal, spécialisée dans les dossiers sécuritaires, a quitté le quotidien Echourouk pour rejoindre Ennahar El Djadid. Il faut dire que notre consœur avait déjà travaillé avec l’équipe d’ Anis Rahmani dès le premier numéro pour rejoindre Echourouk. Naïla a décidément tout le temps envie de changer d’air, puisqu’en moins de trois ans, elle a travaillé dans qutare quotidiens. Bonne chance Naïla! Y. C.
> Il est des poètes qu’on ne pourra jamais oublier. Mahmoud Darwich en fait partie. Traduit en langue française, depuis des années, l’aède palestinien est beaucoup aimé en France. C’est pour cela, entre autres, qu’il y aura, certainement, du monde le 10 octobre courant au Théâtre de la ville, au 2 place du Chatelet, à Paris. Le fameux trio Joubran rend hommage au grand poète arabe dans un spectacle intitulé «A l’ombre des mots». Le trio constitué par Samir, Wissam et Adnan (tous des Joubran), sera aidé par Youssef Hbiesch aux percussions. Ce sera une belle occasion pour se rappeler ce «Arabes et musulmans», magicien du verbe qui a dédié sa vie à son pays, la Palestine et confrontés à un «despotisme aux causes justes. Mahmoud universel» américain et à des Darwich, on se souvient, est parti le samedi 9 août 2008, despotes locaux, ne savent dans un hôpital américain où plus où ils se situent. il avait subi une intervention chirurgicale. Né en 1941 à Al-Birweh, où ils se situent. De plus, la richesse son village est rasé et ses habitants s’étale sur tous les écrans, qu’ils forcés à l’exil lors de la guerre comparent à leur misère. Ils ont le israélo-arabe de 1948. La famille sentiment d’être poussés hors de Darwich s’enfuit au Liban, où elle l’Histoire. Résultat : ils se rétractent restera un an, avant de rentrer clan- sur leurs constantes historiques, une destinement en Israël où elle s’ins- attitude par définition passéiste. Ces talle dans la localité de Deir Al- blessures se gangrènent. Or, les repèAssada. Après ses études, dans des res sont perdus. Nationalisme et écoles arabes israéliennes, Darwich tiers-mondisme, socialisme et coms’installe à Haïfa. Au début des munisme ont tous failli. «Il ne reste années 1970, il choisit l’exil. pas même la prééminence du droit, Il part pour Moscou étudier puisque dans leur zone, le droit l’économie politique puis se rend au international n’a pas cours. Israël s’y Caire en 1971. A Beyrouth, en 1973, soustrait depuis si longtemps sans il travaille comme rédacteur en chef que rien ne se passe», disait-il, en au Centre de recherche palestinien 2006, au journal français “le de l’Organisation de libération de la Monde”. Palestine (OLP). Y. Z.
Chronique des deux rives Par Abdelmadjid Kaouah
Ne dites-pas à ma mère que je suis journaliste au « Monde »… > C'est un témoignage à la fois acca- ». Humiliations en série. Et lorsque blant et pathétique sur le racisme ordi- M. Kessous dépose plainte, pas de suite naire au pays de Marianne. Il vient pour insuffisance d'éléments. Plus grad'être publié dans les colonnes du ves, sont les contrôles de police : « quotidien Le Monde. Non, ce n'est pas Combien de fois m'a-t-elle contrôlé - y un jeune de banlieue, un ouvrier ou compris avec ma mère, qui a plus de 60 un sans sans-papier qui l'a adressé à la ans -, plaqué contre le capot de la voiture en plein centre-ville, fouillé jusrédaction. C'est l'un de ses membres, un jour- que dans les chaussettes, ceinturé lors naliste qui signe cette chronique du d'une vente aux enchères, menotté à racisme ordinaire (23/09/09). Le une manifestation ? Je ne compte plus confrère en question se nomme les fois où des agents ont exigé mes Mustapha Kessous. Il croyait que sa papiers, mais pas ceux de la fille qui carte de presse était un efficace talis- m'accompagnait : elle était blonde »… man contre ses supposées « tares » : « Kessous avait depuis longtemps être un Maghrébin, avoir la peau basa- occulté son prénom. Un « rebeu » née, être un musulman » face aux reporter ça ne passe pas. Le grand rabobsédés des origines et des apparences. bin de Lyon lui avouait, en souriant : Piètre armure qu'il voit voler en éclats “Je croyais que vous étiez de notre dans son travail de journaliste au quo- communauté.”Dans sa profession tidien. Le premier « beauf » venu se même, on ne craint pas de lui poser à gausse de lui et le renvoie à sa peau. l'occasion d'une formation des quesDes exemples, des faits, il en pleut tous tions hautement déontologiques : les jours sur Mustapha. Chargé de “Etes-vous musulman ? Que pensezcouvrir le Tour de France, il veut s'en- vous de la nomination d'Harry tretenir avec un badaud, réplique de ce Roselmack ? Si vous êtes au Monde, dernier : « Je te parle pas, à toi ». Des c'est parce qu'il leur fallait un Arabe ?”. répliques encore plus tranchées : lors Pour faire bonne mesure, ajoutons que de la couverture d'un fait divers près Mustapha Kessous n'échappe égaled'Avignon, un cousin de la victime ment pas à l'ironie et à la suspicion de (assassiné par un Maghrébin) lui lan- ceux qui sont « censés promouvoir la çant tout de go : « J'aime pas les Arabes.” Sans parler de l'obligation de justifier Il arrive souvent qu'on le prenne sa fonction quand il se présente quelque part. La pour le chauffeur de service que carte de presse ne suffit l'on téléphone au journal pour plus. Il faut une pièce d'identité à l'appui. Parfois, vérifier que Mustapha Kessous est la situation prête à sourire n'était son soubassement. bien journaliste. Mustapha Kessous, journaliste au Monde, s'il vous plaît, raconte : « A plusieurs reprises, diversité ». Bougnoule par-ci, arabe de arrivant pour suivre un procès pour le service par là. Après ce bref parcours journal, je me suis vu demander : en terres de racisme ordinaire, ne “Vous êtes le prévenu ?” par l'huissier croyez pas que la France est un pays ou le gendarme en faction devant la raciste. Sauf que la lepénisation des porte du tribunal ». Il arrive souvent esprits a fait si bien son chemin. qu'on le prenne pour le chauffeur de Aujourd'hui, selon un sondage, un service que l'on téléphone au journal Français sur trois se déclare ouvertepour vérifier que Mustapha Kessous ment raciste…La meilleure nous est bien journaliste. Or, ses confrères l'avons laissée pour la fin. Il se peinent à croire « l'apartheid mental » confirme si besoin est que M. Brice dans lequel il se débat. Le citoyen qu'il Hortefeux a le sens de l'humour. « Mustapha est aussi y a droit autant que le jour- Trop » même selon naliste. A la recherche d'un apparte- Kessous, journaliste au « Monde ». ment, les portes se ferment dès qu'il se Reçu par celui qui était à l'époque présente. La voix engageante au télé- ministre de l'Immigration et de l'idenphone cède la place à la « réalité » du tité nationale ce dernier lui « tend la faciès. Alors, on s'excuse à peine, on est main, sourit et lâche : « vous avez vos pressé, c'est déjà pris… Dans les maga- papiers ? ». Des histoires comme la sienne, il y sins, le vigile de service n'est jamais loin. Avec les boîtes de nuit, le tableau en a tant dans l'Hexagone, nous dit est encore plus éloquent : « La nuit, Mustapha Kessous dont le vœu est l'exclusion est encore plus humiliante moins d'être pris pour un journaliste et enrageante, surtout quand ce sont du Monde que pour un « Français, des Noirs et des Arabes qui vous refou- Français tout court ». lent à l'entrée d'une boîte ou d'un bar A.K.
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
24 > M E D I A
10 > K A L I M A Abdelaziz Djerad, Politologue
> Lors de la 64e session de l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies, qui a eu lieu ce mois de septembre 2009, la plupart des 192 Etats membres ont appelé à la nécessité de réformer cette organisation tant au niveau de son mandat, de l’ envergure de sa gouvernance que de sa capacité à prendre en charge les problèmes de ce monde. Comment expliquer cette volonté collective de réformer l'ONU ? Est-ce réellement un besoin fondé sur un diagnostic partagé par toute la communauté internationale ? Ou bien sommes-nous en présence de stratégies individuelles ? L'ONU a été créée par les Alliés, victorieux de l'Allemagne nazie et des puissances de l'Axe, à la fin de la seconde guerre mondiale au siècle dernier (accord de Yalta en février 1945).La naissance de l'ONU est
La réforme de l’ONU : Pour quels enjeux ? l'aboutissement d'âpres négociations entre les Etats-Unis et l'URSS. Ces négociations concernent d'une manière globale le partage du monde et la stabilité d'un ordre international naissant. L'ONU était conçue dans cette perspective. La SDN (Société des Nations) fondée, à la fin de la première guerre mondiale, n'avait pas une dimension universelle et souffrait dès le départ de l'absence des EtatsUnis et des querelles européennes. Contrairement à cette der-
Bretagne, la France, l'URSS (aujourd'hui la Russie) et la Chine ont pu s'imposer, à ce jour, comme puissances incontournables dans la gestion des relations internationales. Par contre, la majorité des Etats du monde et particulièrement les Etats du sud ont des rôles subalternes, voire inexistants. La pusillanimité de l'Assemblée générale de l'ONU par rapport à l'influence considérable du Conseil de sécurité illustre cet état de fait.
Les événements du 11- septembre 2001, l'invasion de l'Irak, la guerre en Afghanistan et la lutte contre le terrorisme d'el Quaïda ont conforté le gouvernement américain dans ce rôle de locomotive de la communauté internationale nière, l'ONU a pu acquérir des mécanismes permettant aux Etats puissants de se neutraliser face à des situations d'opposition ou de désaccord entre eux. Grâce à leur présence permanente au Conseil de sécurité et au droit de veto, les Etats-Unis, la Grande-
Sucré-salé
En d'autres termes, ce n'est pas tant la place et le rôle de l'ONU qui posent problème, c'est plutôt l'architecture du système international qui mérite d'être examinée et éventuellement revue et corrigée. Mais estce possible dans le contexte
international de ce début du XXIe siècle ? La fin du système bipolaire, à la fin des années quatre-vingt, dominé par la rivalité est- ouest, a laissé place à un système unipolaire, avec à sa tête le leadership d'une hyper puissance : les Etats-Unis d'Amérique. Les événements du 11- septembre 2001, l'invasion de l'Irak, la guerre en Afghanistan et la lutte contre le terrorisme d'el Quaïda ont conforté le gouvernement américain dans ce rôle de locomotive de la communauté internationale dans son ensemble. Cependant,la complexité des relations internationales actuelles (guerres, pauvreté, écart de développement de plus en plus large entre le Nord et le Sud, maladies endémiques, réchauffement globale de la planète, crises financières…) met les pays riches et à leur tête les Etats-Unis devant une responsabilité historique : réformer le système international dans ses fondements, ses structures, sa conception philosophique et morale.La résistance des pays nantis face aux transformations attendues est un
risque majeur pour eux-mêmes, pour leurs peuples et pour ceux de la planète toute entière. Quant aux pays du Sud, une « réforme » de l'ONU, avec un siège permanent pour l'Afrique et l'Amérique latine, ne bouleversera aucunement la logique du système actuel : les cinq voudront garder leur droit de veto et les autres pays comme le Japon ou l'Allemagne viendront renforcer le camp occidental. L'Assemblé générale restera un forum pour le reste des Etats de la planète. L'enjeu consiste en une révision de la conception du système international dans son ensemble. Pour cela, trois conditions sont nécessaires: -Une évolution de la politique étrangère américaine vers un réel multilatéralisme. -Une convergence entre les intérêts des Etats du Nord et les Etats du Sud sur les grandes questions internationales en vue de les solutionner. -L'émergence de nouvelles élites, dans les pays du Sud, capables de relever les défis du XXIe siècle. az.djerad@live.fr
Du rose et du bleu
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
Par Chafik Benhacene
> C’est bon, le rose et le bleu sont officiellement mis et c'est normalement appelé à faire date. Qui sait, l'Histoire retiendra-telle peut-être un jour, le nom du ministre de l'Education nationale comme celui de l'homme qui aurait, un peu contre toute attente il est vrai, introduit cette nette distinction des sexes au risque de rendre encore plus visible aux portes des écoles de la République, l'irrépressible féminisation des espaces publics. La recurrence des communiqués de l'administration indique bien que la chose est bien plus impérieuse que les sceptiques ne pourraient l'imaginer même si la bataille-en rien négligeable- ne porte encore que sur les nuances du rose et du bleu. Mettre des couleurs aux sexes estce déjà la révolution dans une société qui a longtemps et consciencieusement travaillé, sur le registre du consensus mou, à les séparer ? L'actualité rappelle d'ailleurs que les résistances à la mixité des établissements scolaires continuent de scander fantasmes élémentaires et prises de position des associations de parents d'élèves. Il faut bien convenir qu'avec ces nouvelles dispositions, cette mixité prend des couleurs et que le tablier de l'écolier(e) ne sera pas forcément tissé de la seule étoffe couvrant des épaules trop frêles à l'aune de tous les enjeux induits par les nouvelles tables de lois costumières. Si les historiens signalent le caractère relativement récent de l'assignation
sexuelle de ces couleurs -datée du XIXe siècle- et surtout le fait qu'elle n'ait pas de dimension universelle, le fait est qu'aujourd'hui, elle occupe le plus sérieusement du monde anthropologues, biologistes, psychologues qui, chacun sur le registre de sa spécialité, pose la question des origines ou encore celle de la socialisation des petits et de l'acquisition des statuts. En son temps, Simone de Beauvoir avait fait sensation en défendant la thèse que l'on ne naissait pas femme mais qu'on le devenait et toute la question est de savoir si le rose y contribue effectivement. Des tests ont été aussi effectués pour mesurer le bien-fondé d'un bleu masculin et d'un rose féminin alors que la cueillette de fruits
même valable pour le prénatal où il est relevé que les mères enceintes d'un garçon marquent clairement leur rejet d'un rose si féminin. On doit bien en faire le constat, l'affaire est moins simple qu'il n'y paraît même si, pour la vox populi, point n'est besoin de marketing pour savoir de quelle manière se répartira la divine manne en rose et bleu. En somme, c'est bien moins le tissu dans
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lequel sont coupés ces désormais problématiques tabliers qui appelle l'attention que la manière dont le tissu social va absorber l'innovation. Franchement, en ces temps d'expansion des signes extérieurs de religiosité, comment ne pas poser les questions de savoir «que font les imams ?» et que fera la police ? C. B.
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En son temps, Simone de Beauvoir avait fait sensation en défendant la thèse que l'on ne naissait pas femme mais qu'on le devenait.
rouges par les femmes et l'invocation du ciel -et de son bleu-, en signe de reconnaissance pour la venue longtemps préférée d'un garçon, donnent bien à penser que la charge du rose et du bleu incombe si peu aux plus petits. Ceux, en tout cas, qui y pensent le plus et de la manière la plus organisée, restent les spécialistes du marketing tenus d'évaluer l'impact décisif de ces couleurs sur leurs cibles comme c'est le cas pour les secteurs de la confection ou des jeux. Leurs études sont fines et pointent le refus des ambivalences coloriées. Soit c'est rose soit c'est bleu observent-ils, et c'est
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S L I M
travaux du CNRA réuni à Tripoli. Cette nouvelle offre a eu des incidences sur la rédaction du communiqué final du CNRA qui introduisit une nette différence entre Debré et les militaristes d'un côté et, de l'autre, De Gaulle et son proche entourage, partisans d'une solution politique négociée. La mutinerie des « Barricades » a ralenti le rythme des échanges officieux destinés à organiser la rencontre envisagée depuis 1958 pour l'ouverture de vraies négociations. Celleci finira par avoir lieu à partir du 25 juin 1960 à Melun où le GPRA a accepté de dépêcher Boumendjel (directeur de l'information) et Benyahia (directeur du cabinet de F. Abbas). Au bout d'une semaine, les deux délégations se séparèrent sans aboutir à un résultat, les Algériens réclamant des négociations politiques, et les Français ne voulant parler que du « cessez-le-feu, de la destination des armes et du sort des combattants ». Ces trois points venaient de faire l'objet d'un accord ultra-confidentiel conclu avec le conseil de la Wilaya 4 dont trois de ses membres venaient d'être reçus dans le plus grand secret, le 10 juin au soir, par De Gaulle à l'Elysée. A Melun, le gouvernement français ne voulait pas négocier sérieusement avec la délégation du GPRA car il attendait sans doute de pouvoir la surprendre par l'annonce de l'accord sur le cessez-le-feu que les chefs de la wilaya 4 promettaient de faire entériner par les autres wilayas où ils bénéficiaient d'un prestige hérité de la période du charismatique colonel Si M'hamed. Malgré l'insistance des négociateurs de la wilaya 4 (auprès des émissaires français de Paris rencontrés une demi-douzaine de fois à Médéa, à partir de mars 1960) à faire cautionner leur démarche par Ben Bella, leur refus de négocier avec les militaires d'Alger (qui, malgré cette precaution, ont crié à la « reddition »), et le fait d'avoir eu De Gaulle en personne pour interlocuteur, leur plan de paix n'a même pas suscité l'adhésion totale des membres des états-majors des Mintaqa et des Nahia, mis au courant par leurs supérieurs. Dès le début, les lieutenants Si Lakhdar, Lyes et Boualem Seghir (Dellouci), du conseil de la Mintaqa 2 (Tablat-Médéa-Mouzaïa) s'interrogeaient sur les chances de succès d'une paix négociée à l'insu de l'Extérieur, même s'ils partageaient les très sévères, et en grande partie fondées, critiques qui lui étaient adressées au nom des combattants de l'intérieur qui se sentaient abandonnés. Ces réticences se sont tranformées en un sursaut conduit par Si Lakhdar qui a convaincu le commandant militaire Si Mohamed de torpiller ce plan de paix séparé dont le succès aurait fait de l'ALN de l'intérieur l'interlocuteur privilégié de De Gaulle. Ce plan avait été accepté quand les chefs de la wilaya 4 s'étaient laissés convaincre d'avoir comme « interlocuteur valable » un De Gaulle qui avait commencé par leur inspirer plus de méfiance que les chefs de file de la gauche coloniale. Dans une lettre d'octobre 1959 au commandant Zakaria, inspecteur des zones de la wilaya 5 (dont le maintien du PC à Oujda mécontentait les chefs de la wilaya 4 et ceux des mintaqas voisines de la wilaya 5 comme Zakaria), Si Salah et Si Mohamed avaient trouvé « impeccable » la réponse habile de Ferhat Abbas au discours du 16 septembre 1959. Mais les offres de paix répétées du général ne les laissaient pas indifférents. L'écrasement de l'insurrection des « Barricades » et la célèbre phrase sur « l'Algérie algérienne » (prononcée le 5 mars 1960 dans leur fief, à Sebt-Aziz au Sud-Ouest de la Mintaqa 2), leur paraissaient beaucoup plus convaincants que le discours sur l'autodétermination. Nul doute que De Gaulle a essayé dans cette affaire de mettre en pratique son ancienne théorie sur « la discorde chez l'ennemi ». Mais en vain, puisqu'après la mise en échec de « l'affaire de l'Elysée », la wilaya 4 a créé, en octobre 1960 (sur l'an-
cien territoire de la Zone autonome d'Alger et l'ancienne Nahia 1 de la Mintaqa 2) la Mintaqa 6 dont les cadres prirent une part active à la préparation des grandes manifestations de décembre 1960. L'ampleur de cette mobilisation a convaincu De Gaulle, qui effectuait sa dernière visite en Algérie, de reprendre contact avec le GPRA pour des négociations destinées à en finir une fois pour toutes avec un problème qui lui causait une lassitude certaine. Il avait déjà préparé le terrain en nommant Louis Joxe, ministre d'Etat chargé des Affaires algériennes en novembre 1960. Il entendait à la fois limiter encore plus les prérogatives de M. Debré, et préparer un fidèle à accélérer la mise en œuvre de sa politique algérienne. De Gaulle semblait pressé de dépasser les phases d'imprécision et d'empirisme et voulait aller vers une solution politique impliquant des concessions qu'il n'était pas disposé à consentir avant d'avoir modifié en sa faveur le rapport de forces avec ses farouches opposants. Fin decembre 1960, à la demande d'Edmond Michelet, l'ancien secrétaire d'Etat, Abdelkader Barakrok et Sid Ahmed Hamiani (qui avait été son chef de cabinet) rencontrèrent Khaled NacerKhodja (du MALG) et Liamine Zeroual (du MALG aussi ?) à Genève. C'est après le compte-rendu de cette rencontre que De Gaulle dépécha G. Pompidou à Lucerne, puis à Neuchatel pour préparer avec Tayeb Boulahrouf et Ahmed Boumendjel les vraies négociations dont l'ouverture n'a pu avoir lieu que le 20 mai 1961 à Evian avec un retard dû au putsch du «quarteron de généraux en retraite». De Gaulle a accepté de substituer au projet d'Etat associé la « coopération » avec un Etat souverain en renonçant au plan de partition de l'Algérie pour la promotion duquel M. Debré actionnait des musulmans de service comme Hamza Boubakeur. Le fondateur de la Ve République était pressé de faire jouer à la France un rôle mondial, en prenant la tête des nations qui refusaient le partage du monde à Yalta en deux blocs et, surtout, l'hégémonie américaine. Mais son « réalisme » sur le dossier algérien doit beaucoup à la fermeté du GPRA et à l'endurance de l'ALN. Celle-ci a certes été affaiblie par les grandes opérations de 1959 qui, comme l'écrit Challe lui-même dans ses mémoires, visait à ramener l'ALN au niveau des troupes de secteur, et non pas à l'écraser, contrairement à ce qui a été souvent écrit. Mais, après avoir abandonné la politique des katibas, l'ALN s'est adaptée à de nouvelles formes de guerilla qui, en dépit de l'absence presque totale d'aide logistique venue de l'exterieur, la mettait en mesure de tenir jusqu'au cessez-le-feu. De Gaulle a joué le jeu de la coopération avec l'Algérie indépendante, y compris dans le domaine militaire comme le montrent les revelations sur la participation, dans le plus grand secret, d'officiers français à la modernisation de l'ANP. Il a refusé les mesures de représailles à la nationalisation en 1963 des terres coloniales que préconisaient plusieurs de ses ministres, dont Giscard d'Estaing. Il aura été un adversaire redoutable sur le plan militaire et en matière de « machiavelisme à la petite semaine sous le couvert de la grandeur » (P. A. Lentin). Pour trouver une issue à un conflit qui a fait douter les Français de leur democratie, il a réussi « sa propre conversion», comme il l'a dit lui-même, pour imposer une solution qu'aucun homme de gauche, pas même le très respectable Mendes-France, n'était en mesure de faire admettre. En évoquant une possible nouvelle rencontre sur la « route de la fraternelle civilisation », ce visionnaire a refusé à l'avance la fatalité du « choc des civilisations ». Sadek Sellam. Historien
Deux questions à Hassan Remaoun (Historien)
«De Gaulle a piloté au mieux les intérêts de son pays» Algérie news-week : Un personnage comme le général De Gaulle, qui a fait l’objet d’ouvrages dans son pays et à l’étranger n’intéresse pas en tant que tel les chercheurs et les témoins en Algérie. Pourquoi ? Hassan Remoun : De Gaulle est en premier lieu une personnalité importante de l’histoire de France et un acteur avec lequel il a fallu compter sur le plan international. C’est cependant aussi et à plus d’un titre un acteur de l’histoire algérienne, et il est intervenu en tant que tel au moins à deux moments décisifs pour notre pays. - D’abord lorsqu’il s’installera à Alger après le débarquement anglo-américain de novembre 1942, pour faire de notre pays le siège du FLN et du GPRF et s’en servir comme base de redéploiement en France même, après la libération; période durant laquelle il fera son discours de Constantine en 1944 avant de signer l’ordonnance qui allait précipiter la création des AML puis les massacres et la répression de mai 1945. - Ensuite en mai 1958 lorsque notre guerre de Libération lui servira de tremplin pour accéder au pouvoir et piloter jusqu’en 1962 l’Empire colonial et la guerre menée contre les Algériens. Très peu de choses ont été produites par les Algériens concernant cette personnalité, mais c’est valable aussi pour la plupart des acteurs ayant marqué notre histoire. C’est encore un signe de l’indigence de notre pratique historiographique et des limites à mon avis longtemps imposées par la politique officielle «d’Ecriture et de réécriture de l’histoire». Une idée reçue , présente dans un certain imaginaire collectif mais qui a tendance à s’estomper avec les générations, tend à présenter le général De Gaulle comme «celui qui a accordé l’indépendance à l’Algérie…». Que cacherait cette idée reçue comme sens réel : celui d’un De Gaulle acteur de la décolonisation en Algérie? ou plus gravement, l’idée d’une dégradation de l’héritage des luttes du Mouvement national et de la guerre pour l’indépendance ? Il y a certes un peu de tout cela et nul ne peut nier l’empreinte que le général a donné à la décolonisation, en Afrique notamment où il est dans l’air du temps de réaliser que le système colonial traditionnel était devenu désuet, et qu’il ne suffisait plus comme cela avait été fait par ses prédécesseurs socialistes en 1955-1956, d’opérer des replis tactiques au Maroc et en Tunisie pour mieux concentrer les troupes en Algérie. Il prenait les devants tout en essayant de sauver les intérêts français à long terme en Algérie, ce que les gros milieux financiers qui avaient contribué à son arrivée au pouvoir avaient perçu dès la découverte du pétrole au Sahara en suscitant en 1957 la créaction de l’OCRS. De Gaulle jouera «serré» en alternant, pour ne pas décevoir les ultras qui ont contribué à son arrivée au pouvoir, la solution militaire (avec le «Plan Challe» et l’opération «Jumelles»), et pour satisfaire les «modérés», carte réformiste avec le plan de Constantine (une autre version de l’ordonnance de 1944), ainsi que des concessions aux combattants algériens en prononçant pour le première fois dès Octobre 1958 le terme de «guerre» (et il faudra attendre Octobre 1999 pour qu’une loi française entérine l’appellation de Guerre d’Algérie), puis en affirmant publiquement en septembre 1959, le droit des Algériens à l’autodétermination. En fait, il se rendait bien compte que le monde avait changé après Dien Bien Phu en 1954, Bandung en 1955, l’échec de Suez en 1956 et la constitution d’un groupe afro-asiatique particulièrement actif à l’ONU. La résistance des Algériens et leur détermination avait par ailleurs ébranlé les institutions et la société française, et De Gaulle qui devait tant à l’Algérie pour ses deux accessions au pouvoir, a su piloter au mieux les intérêts de son pays en précipitant sa sortie du bourbier dans lequel il était enlisé, à cause d’un concept colonial devenu idéologiquement et politiquement anachronique. Ceci dit, pour répondre brièvement à la dernière partie de votre question : l’idée reçue présentant le général De Gaulle comme «Celui qui a accordé l’indépendance à l’Algérie», relève bien aussi «d’une dégradation de l’héritage des luttes du mouvement national et de la guerre pour l’indépendance», surtout chez les générations qui n’ont pas connu la période coloniale. Il y a effectivement un hiatus entre elles et celles porteuses de la lutte anti-coloniale, notamment celle de la guerre de Libération nationale sans doute trop impliquée, parfois jusqu’à nos jours dans la gestion politique de l’Etat national. Cette dernière a usé et abusé du discours sur ce qui fût une véritable épopée, mais sans toujours répondre aux aspirations des plus jeunes en préparant une transition en douceur dans la transmission des imaginaires et du pouvoir. L’absence de pensée critique imprudemment expulsée du système scolaire et le culte d’un conformisme rétrograde, ont fait le reste ! Nous savons malheureusement comment des fractions islamistes et d’autres courants ont essayé de combler le vide… et quel prix notre société a dû payer ! Extrait d’un entretien réalisé par Nordine Azzouz à paraître jeudi prochain
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
Vue d’Algérie
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22 > D O S S I E R
REPORTAGE
De Gaulle
« L'artiste de la politique », l'indépendance de l'Algérie et le choc des civilisations
Reportage réalisé par Hamida Ayachi
Le ferme refus de la « Paix des Braves » par le GPRA et l'échec des tentatives destinées à obtenir des cessez-le-feu locaux avec les wilayas, voire avec les mintaqas de l'ALN, amenèrent De Gaulle à changer de fusil d'épaule.
29 Octobre… neuf heures du matin > La journée s'annonçait tempérée, ensoleillée et imprégnée de parfum… la mer à peine bleue… quelques nuages perdus à l'horizon tels des liasses de coton sombre éparpillées. Des airs printaniers en plein automne… Il était neuf heures du matin, lorsque je suis arrivé a la maison de la Culture, bondée de disciples, de “Fakirs”, de chercheurs et de correspondants… Les visages étaient radieux; pleins de curiosité et de signes ...Une masse de disciples attendait l'arrivée du Cheikh. Le colloque organisé par l'association des Alawis en est à sa deuxième édition, portant cette année sur la vie et les réalisations du Cheikh Adda Ben Younès, le serviteur de Dieu, calife du fondateur de la “Tariqua el Alawiya” le cheikh Mustapha El Alawi. Les sens me défiaient… je souffrais… j'oubliais ma ville au fil du temps… alors qu'elle était la voie à mon cœur …à mon être, à ce silence perdu avec lequel l'on retrouve ce sens blessé qui a perdu sa zaouïa et j'ai retrouvé la mienne que le temps a fait perdre… je devenais désireux du cheikh… le cheikh Khaled comprenait ma souffrance; il pansait la blessure de mon être que je suis devenu, la blessure du sens perdu …il était sûr que j'y arriverai; il me le disait… écoute ton âme… tends lui la main et tu verras… j'ai suivi le chemin… laissant le sort de mon être à mon être; et j'ai commencé à verser cet esprit que je retrouvais petit à petit sur ces tablettes… et avec les couleurs…
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Dix heures du matin… le cheikh arrive et je vois le fakir.
> La première phase de la politique algérienne de De Gaulle n'était pas tellement différente des projets de réformes conçus par Jacques Soustelle en 1955 auxquels répondit Abane Ramdane (par l'intermediaire de R. Barrat) : « ni la répression, ni la politique de promotion (en vue de la création d'une Troisième Force) ne suffiront à nier le fait national algérien ». La proposition de la « Paix des Braves » (le 23 octobre 1958) destinée à obtenir un cessez-le-feu n'était que la reprise, avec l'emphase du verbe en plus, du « triptyque » (cessez-le-feu, élections, négociations) proposé par Guy Mollet en 1956. Mais quand Ferhat Abbas, approché secrètement dès l'été 1958 par les émissaires de De Gaulle (Farès, Amrouche, ...), fit savoir par le sénateur de Constantine le cadi Cherif Benhabyles que la présence de G. Mollet au gouvernement ne favorisait pas cette pré-négociation, le ministre d'Etat socialiste quitta ce gouvernement rapidement. Par toute sorte de gestes, De Gaulle voulait persuader le FLN de sa volonté de trouver une solution négociée au conflit. Dès son retour au pouvoir, il écrivit au roi
Mohammed V et à Bourguiba la promotion d'une «troisième sion, la francisation et l'associapour accepter le retrait progres- force », inspirée de celle que tion ». Il ne cachait pas sa préfésif des troupes francaises du voulait Lacoste quand il a pré- rence pour « l'association », Maroc et de Tunisie. Cela était senté le premier projet de « Loi- c'est-à-dire un « Etat associé » ( en fait destiné à rassurer les cadre », qui fut rejetée en pour l'avoir proposé dans le dirigeants algériens dont les novembre 1957 par les députés Manifeste de 1943, F. Abbas pasrépresentants (Abbas, Boussouf, qui étaient encore dans l'illu- sait pour subversif) disposant Mehri,...) à la conférence de sion d'une victoire militaire. d'une autonomie interne, mais souveraineté limitée. Tanger d'avril 1958 avaient, Mais le ferme refus de la « Paix à dans un document confidentiel, des Braves » par le GPRA et D'ailleurs De Gaulle prenait fait de ce retrait la condition l'échec des tentatives destinées à soin de ne parler que des « sine qua non de l'édification obtenir des cessez-le-feu locaux populations algériennes », au d'un Maghreb uni. La princi- avec les wilayas, voire avec les lieu de « peuple algérien ». pale résolution de cette confé- mintaqas de l'ALN, amenèrent Selon les termes d'un rapport rence intermaghrebine était la De Gaulle à changer de fusil du Deuxième Bureau (« recommandation de constituer d'épaule. Il en arriva à juger iné- Physionomie de l’adversaire en novembre 1959), cet un « Gouvernement important discours provisoire algérien », a mis fin à « l'ascendont ne voulaient, Il avait déjà préparé le terrain en nomsion diplomatique ni fait, en du FLN qui était Mohammed V, ni mant Louis Joxe, ministre d'Etat chargé continue depuis Bourguiba (qui vou- des Affaires algériennes en novembre 1955 ». De Gaulle, laient être des inter- 1960. qui avait travaillé médiaires entre la son texte durant France et les Algériens afin de redorer le bla- vitable l'acceptation d'un « Etat tout l'été en exposa les grandes son de leurs jeunes diploma- algérien », ce qui aggrava le lignes au président américain , ties), ni même Nasser... La pro- désarroi de son Premier minis- Eisenhower, qui était en visite à clamation du GPRA, le 19 sep- tre, Michel Debré. Il opta alors, Paris début septembre. Cela tembre 1958, a été une mauvaise dans son célèbre discours du 16 évita à la France une condamsurprise pour De Gaulle car elle septembre 1959, pour « l'auto- nation que l'on croyait inévitacontrariait sa recherche d'une détermination » proposant « le ble à l'ONU, le délégué amérisolution négociée passant par gouvernement des Algériens par cain Cabot Lodge ayant recu un cessez-le-feu, l'organisation les Algériens » après consulta- l'ordre de s'abstenir du State d'élections auxquelles le FLN tion par référendum « des Department convaincu par les aurait été admis à participer, populations algériennes » appe- assurances de De Gaulle de avec comme objectif principal lées à choisir entre « la séces- s'orienter vers une « solution
democratique ». Messali Hadj approuva le discours et s'est cru en mesure de participer à une table ronde sur l'Algérie. Le GPRA, qui refusait des négociations à caractère purement militaire destinées à conclure un cessez-le-feu et réclamait des pourparlers politiques pour entériner sa revendication de l'indépendance, s'est apercu des limites de « l'autodétermination » (terme emprunté à Bourguiba), mais reconnut que c'était une avancée sans précédent. Il proposa d'ouvrir des négociations avec... Ben Bella et ses compagnons qui étaient des ministres d'Etat dans le GPRA. Le discours du 16 septembre 1959 mit en colère les partisans de l'Algérie française dont la contestation a débouché sur la sanglante semaine (du 24 au 30 janvier) des «Barricades» où l'armée fit preuve d'une indulgence presque complice avec les activistes anti-gaullistes. Mais De Gaulle revenait régulierement à la charge pour faire parvenir à Abbas, via Jean Amrouche notamment, des propositions de rencontre au plus haut niveau. Un de ces messages a été adressé par De Gaulle au GPRA en janvier 1960, à la veille de la clôture des
A la rencontre de
Khaled Bentounes cheikh de la
Tariqua el Alawiya
Le cheikh arrive ….les voix s'élèvent…très haut Les louanges, les chants et les applaudissements… Il était parmi les arrivés…d'une taille moyenne…d'un visage calme souriant…il se retournait avec adresse et de manière imperceptible à droite et à gauche, ses traits reflètent sa pudeur qui laisse apparaître sa grandeur de sage malgré son âge avancé …il portait une djellaba d'un blanc éclatant…lève la main droite et salue ses admirateurs et ses disciples …ce fut la première fois que mon regard avait croisé celui du grand homme qui a fait l'ascension de la “Tariqua El Alawiya”…elle a actuellement des milliers de fidèles en Afrique noire, en Europe et au Canada pas seulement dans le monde arabo-musulman. Avec beaucoup de présence, il entre à la maison de la Culture, il a une de ses personnalités fortes, attirantes d'un éclat captivant qui s'impose au regard. Je doute fort d’oublier un jour ce moment de la scène ou la perdre sous la poussière de ma mémoire . J'ai vu ces belles désireuses, par la force de leur amour, dépasser toutes ces fausses apparences dans ce genre de rencontre pour s'élever au rang des saintes élues qui ont bu de la limpide source divine. J'ai vu comment leurs corps frissonnaient, comment ces forts sentiments cherchaient une issue pour se libérer et s'exprimer avec ferveur…c'étaient l'amour propre, la dévotion, la passion, la flamme qui se déversaient comme un torrent sans contre partie… c'était l'ultime présence avec toutes ses vibrations, tous ses états, laissant apparaitre tous ses détails et ses traits. Ce n'était nullement une de ces scènes où les images qui glorifiaient l'être et adoraient sa personnalité… c'était la personnification spontanée, libre, et sans contraintes rendant abstrait ce torrent d'amour extrême… c'était l'aspect créatif de la “Tariqua” ellemême dans son procédé, dans sa méthode et dans la richesse de ses expressions de ses rapports établis entre disciples, fakirs et cheikhs, dans les manifestations de ses principes et ses fondements à travers le rayonnement de l'humain dans la constitution de son visage, sa couleur… son être Puis, je vois un fakir, un pauvre ayant besoin de Dieu, portant des vêtements vétustes à croire qu'il venait tout droit de l'époque du saint wali Abdelkader el Djilani … Suite en page 12
12 > E L - B O U S T A N E Assis dans un coin …il regardait les gens avec des yeux vides, les jambes croisées, l'air pensif… un bâton entre les mains et une chéchia rouge sur la tête…je ne sais pourquoi, parmi toute cette foule, que le cheikh Khaled a laissée derrière, lui dès son entrée dans la salle de conférence, je n'ai vu que lui… J'ignore ce qui m'a empêché de me fondre dans cette foule, c'était cette forte et permanente attirance de ce fakir qui avait choisi de s'isoler dans la solitude… à ce moment là surgit dans ma mémoire à l'image de ma défunte grand-mère, d'après ma mère, el Hadja M’barka, une des fakirates de la Tariqua el Hibriya…j'ai vu son visage à travers lui le jour de son retour de la Mecque telle une rose de vingt ans, à soixante quinze ans …je l'ai vue, elle était mourante sur son lit… les joues roses, le visage souriant… laissant sortir de sa bouche des mots fins, lents et profonds comme un lever de soleil qui traverse le cœur…nous avons senti son âme survoler nos têtes…nous l'avons vu monter, s'élever très haut sans pouvoir l'atteindre. Je ne sais pourquoi la vue de ce silencieux et solitaire fakir isolé a fait revivre en moi un souvenir unique sur la réalité des fakirs et la place qu'ils détiennent auprès des gens… je me suis souvenu de ce que le cheikh me racontait lorsqu' il me disait que le nombre de fakirs n'a de limite, il progresse et il régresse. Dieu a dit, témoignant de l'honneur de toutes ses créatures : « O hommes, vous êtes les indigents ayant besoin d'Allah ». Cela dit que les êtres ayant besoin de Dieu manquent de tout, ce tout qui est Dieu lui-même, car la réalité refuse qu'on nécessite autre chose que lui, ce dernier qui a dit que les êtres sont pauvres quand ils ont besoin de lui et que cette même pauvreté résulte d'eux. Nous savons que le Tout-Puissant se manifeste dans l'image de chaque nécessiteux ayant besoin de lui rien que de lui, alors qu'en fait ils sont dans le besoin. Ces êtres là voient clairement la manifestation de Dieu dans toutes ses créatures, et bien évidemment, même en eux. En perdant sa vue ou son ouïe et peut être tous ses sens et sensations intérieurs et extérieurs, l'être retrouve Dieu car il est sa vue et son ouïe, il se manifeste également dans toutes les choses du même ordre. En ayant besoin de ce qu'il a perdu, le pauvre a besoin de Dieu. Dieu a dit à travers le Hadith (les propos du prophète) qu'il était “la vue, l'ouïe et la main de son être”. N'est-elle pas d'une douceur incroyable cette présence divine en nous et de ses créatures l'une dans l'autre ? Dieu a dit :« Nous leur montrerons nos miracles dans leurs propres personnes », les miracles sont la manifestation de Dieu et c'est le cas pour les indigents ayant besoin de lui, et c'est aussi ce qu’ignorent certains, car le pauvre est celui qui a besoin de tout, même de lui-même, sans que personne n'ait besoin de Lui et c'est le plus commun des cas. Abou Zeid a dit à ce propos : « O Dieu que puis-je faire pour vous approcher ? » Dieu a dit « par ce qui n'est pas de la pauvreté et de l'humiliation » et a également dit « Je n'ai créé l’être céleste et l’être humain (El djin wa el ins) que pour M'adorer », donc à se soumettre à Moi en m'adorant non pas à me servir pour qu'ils puissent se reconnaître à travers ma présence qui se trouve partout même en eux car ils sont une de mes formes de présence. Sachez le alors, et le Dieu ToutPuissant est l'unique guide et éclaireur des clairvoyances.
Deux heures de l'après midi… avec le cheikh Khaled A la zaouïa de Tijdit… Tijdit… là où vit le cheikh El Alawi.... là où il a instauré sa Zaouïa donnant sur la mer…là où cette rencontre historique, qui a réuni un docteur européen du nom de Marcel Kari et le cheikh El Alawi a eu
par le soleil et sur lesquels le destin a deslieu au printemps 1920. Ce quartier arabo-musulman abritait à siné les volontés de Dieu. Le jour semble s'abstraire, silencieux l'époque environ quinze mille habitants.... aujourd'hui, il garde toujours son trait de jusqu'à faire renverser les esprits… les quartier populaire en dépit du nombre enfants courent sur l'asphalte, ils apparaisprogressif des constructions et l'expres- sent dans les passages, traînent sur le sable, sion effrayante du béton armé ... La mer laissent les empreintes de leurs pas, de est toujours la même de son bleu, de son leurs rêves qui s'évaporaient comme des silence... de sa grandeur. L'atmosphère de bateaux à l'horizon lointain, absorbés la Zaouïa a changé après sa destruction et petit-à-petit par cette sombre couleur la mise de la résidence du chikh Mohamed interminable. La plage est devant la pente sous surveillance alors que ses hommes de Tijdit, je m'en suis approché… je la faisaient l’objet de poursuite et harcèle- regarde comme si je lui tenais la main pour un moment de rencontre, d'amour, ment. Ici à Tijdit, le temps passé, le temps de fin… elle, elle me regardait, me présent… a eu lieu ma rencontre avec contemplait avec tous ses états et toutes ses chikh Khalded ben Tounès... Au cœur de sensations… elle s'est dévoilée à moi avec la Zaouïa ...Dans la maison où le cheikh tous ses secrets à travers ces silencieux Alawi a vécu et passé des instants de médi- visages bruns, dans ces yeux qui regardaient le nouvel arrivant ici, le lieu de naistation, de réflexion et d'adoration. sance du cheikh Ben Alioua… Tijdit... Hadra au cœur de la Zaouïa... Moi l'étranger, la tête pleine de quesTijdit se jette dans les bras du temps mostghanemi, silencieuse, calme, tions et de curiosité. Moi, le désireux du modeste... courtisant l'étendue du bleu goût d'une visite pas comme les autres… infini et laissant la mer la courtiser... se une visite au parfum de l'âme et sa transtendant vers elle tel un torrent gorgé, s'ap- parence vertueuse… une visite aux douces prochant du ciel aux multiples couleurs et senteurs que le cheikh a laissée derrière lui différents visages... au nom d'une musique comme une trace vivante qui détient tous berbère qui m'a emporté ou la magie les pouvoirs de l'attirance et de la tentation d'Awchem, l'histoire qui dort dans le laby- malgré la présence de ses hautes murailles rinthe du temps secret ... ici à Tijdit vient de béton terrifiantes qui ont vaincu tous t'envahir une exubérante chaleur qui ceux qui ne pouvaient leur résister, ceux coule de ce profond silence faisant naître qui gîsaient devant la grandeur de cette en toi ce débat émanant de ce profond immense mer. J'ai vu s'aligner au milieu de cet espace silence… un courant qui te renverse, qui conquiert le tréfond de l’âme, dans les sen- fermé, à la fois ouvert sur la mer, et sur le tiers de ton enfance, entre le chemin royaume de la Zaouïa les modestes mairocailleux et les murs élevés qui dorment sons de Tijdit comme dans une recherche dans les hauteurs au milieu de ces voies de la chaleur. Modestes, elles cherchaient menant aux rivières sauvages où les chu- la bénédiction permanente d'un cheikh chotements des eaux, les plantations qui ne connaît pas la mort, le départ, la abondantes de cannes, de cyprès et de disparition, qui cessera d'exister lorsque coings... Les rayons du soleil se reflètent Tijdit elle même le sera… Je me sens sur les miroirs valsant et vibrant , où les comme perdu à Tijdit, un vrai perdu dans coupoles blanches et vertes, où les hiron- les méandres d'une forêt luxuriante au delles sde déposent sur les câbles des départ du jour, le soleil somnole s'engloupoteaux d'électricité comme dans une prière d'amour en bénédiction Les êtres ayant besoin de Dieu à ces âmes qui dorment dans les airs des coupo- manquent de tout, ce tout qui est les parfumées où les filDieu lui-même, car la réalité refuse les aux sourires éclatants et aux visages qu'on implore autre que Lui. innocents pleins de vie et débordants d'enfance.... ici à Tijdit se réveille ta mémoire tit dans la mer pour un crépuscule égal au enterrée sous les décombres que laisse le destin enterré.Le bruit des voitures s'est tu cours de la vie derrière lui, poussant loin laissant place aux vagues qui, à partir de d'elle toute distraction et sommeil pro- cette pente, poussaient des murmures des fond, laissant se réveiller en elle tous ses plus vénéneux. Une étrange grandeur et une sompdésirs et plaisirs émergents. Elle reprend son printemps d'antan, ses tueuse splendeur envahissaient Tijdit; on vibrations, elle renaît à travers la réincar- dirait l'âme du cheikh qui resurgissait brilnation de son spectre… les lettres de son lante des réminiscences, venues souffler le corps se transforment en des battements silence sur ce saint endroit… les lumières nerveux, abondants et envahissants. Des s'allumaient …les ruelles semblaient calfrissons se sont emparés de moi lorsque mes, dans une apparence respectueuse j'ai pénétré le quartier de Tijdit… mon qu'elle tire de l'éminence des saints extérieur ne ressemblait plus à mon inté- walis… les corps dormaient, mourraient rieur… l'intérieur bouillonnait, s'agitait dans leurs places, alors que les esprits se en émotion, comme si je retournais à mon réveillaient, vivants, joyeux, scintillants et enfance lointaine, comme si je brisais à abondants, pleins de la profusion divine l'instant ce temps, venu se mettre en face parfumée de “mesk” prophétique de moi, un temps dans lequel je vois ce que (QSSSL), imprégnés par la pluie des homj'ai perdu et ce qui me manquait… Suis-je mes saints de Dieu… voir la “Hadra”,(conversation) me fondre dans en train de divaguer !? Mon cœur me dit que non, tu vis l'ins- cette immense masse et faire entendre ma tant de l'intérieur, de ton Cœur qui bat, de voix me manquaient… Je rentrai à la ses battements vivants et éternels… Zaouïa, les arcades s'ouvraient à mon comme celui qui nous a offert la mer et cœur, aux portes de la peur, de l'espérance, son bleu, et tout ce qui vit en nous, comme de l'amour… les fakirs arrivaient et l'esle vivant de la mer… je me tenais debout pace se formait… épris de couleurs, d’asau beau milieu de Tijdit comme un grain pects… et se perdait au profit des voix et de sable cherchant après un chaud rayon des corps… le Dieu était sur toutes les lande soleil, un étranger cherchant une quel- gues, dans tous les yeux et dans tous les conque familiarité, un désireux brûlé par cœurs… Il était dans tous ces états qui la nostalgie, avide de rencontrer un ami, émanaient des cœurs, il était dans les letun journaliste qui désire ardemment tres, dans les mots et sur les langues invoretrouver son chemin, un pauvre étranger catrices. Je m'assis dans un coin et dévorai cherchant après une bénédiction… alors ces visages… ces traits, ces signes abonqu'en vérité … la vie se déversait dans la dants comme un flot violent. Ebranlé, je rivière du temps. Les magazines, les vitri- me fondai en Dieu, Dieu, Dieu… j'affluai nes et les gens me semblaient vivre leur dans la gloire à Dieu, gloire à Dieu… temps ordinaire. Des visages bruns brûlés J'étais près de Dieu, je le voyais, il me
voyait, il était miséricordieux. Clément, louable, entendait tout et pardonnait tout… la “Hadra” commençait avec la sourate de l'évènement (El wakiaa). La récitation en chœur montait…montait, je pénétrais le monde de la sourate comme si je plongeais au milieu de ses voix Le chant est une rivière sacrée Quand l'événement (le jugement) arrivera, Nul ne traitera sa venue de mensonge, Il baissera (les uns), il élèvera (les autres) Quand la terre sera secouée violemment et les montagnes seront réduites en miettes Et qu'elles deviendront poussière éparpillée Alors vous serez trois catégories : Les gens, de la droite - Et que sont les gens de la droite Et les gens, de la gauche, que sont les gens de la gauche. Les premiers (à suivre les ordres d'Allah sur la terre), ce sont ceux qui seront les premiers (dans l'Au-delà) Ce sont ceux-là les plus proches d'Allah. Les fakirs portaient des chemises blanches et se tenaient en rang…des rangs ressemblant à des vagues spirituelles blanches, leurs visages pleins de crainte, et leurs voix éprises d'inspiration. Le cheikh Khaled Bentounès était assis les jambes croisées, il portait une chemise blanche… il occupait le milieu des deux grandes arcades qui donnaient à la mosquée un trait de prophétie.
Dans les Jardins des délices Une multitude d'élus parmi les premières (générations), Et un petit nombre parmi les dernières (générations), Sur des lits ornés (d'or et de pierreries), S'y accoudant et se faisant face Parmi eux circulent des chérubins éternellement jeunes Avec des carpes, des aiguillères et un verre empli d'une liqueur de source Qui ne leur causera ni maux de tête ni étourdissement Et des fruits de leur choix Et toute chair d'oiseaux qu'ils désireront Et ils auront des “Houris” aux yeux grands et beaux Pareils à des perles en coquilles En récompense à ce qu'ils faisaient Ils n'y entendront ni futilité ni blasphème Mais seulement les propos «Salam ! Salam»… (Paix ! Paix !) Et les gens de la droite, qui sont les gens de la droite ? (Ils seront) parmi des jujubiers sans épines Et parmi des bananiers aux régimes bien fournis Dans une ombre étendue (Près) d'une eau coulante continuellement et des fruits abondants Ni interrompus, ni défendus Je voyais les arcades réciter… tous les murs répondaient, toutes les lumineuses planètes priaient, invoquaient Dieu, le glorifiaient dans une danse spirituelle… les images se heurtaient, montaient, courraient dans tous les sens, se succédaient des creusets, des voix élevées, qui gazouillaient comme des oiseaux du Paradis, des oiseaux verts libérés par Di el Noun après son retour de prison de Baghdad à Athmine, son lieu de naissance. La récitation est un chant de corps, de cœurs prosternés, fondu dans la douceur de l'amour divin et la flamme du désir de lui, lui. Et dans la foule de ces visages qui m'attiraient vers elles, un beau jeune homme portant une chemise blanche, le visage rouge était assis en face de moi, il récitait les versets, comme s'il brûlait… c'est un musulman de nationalité française… il s'est converti à l'islam grâce à la Tariqua… les larmes se versaient de ses yeux, débordants et scintillants… sa voix était enflammée comme s'il serrait contre lui cette lumière descendue du ciel, montant au
Abdelhamid Mehri à Algérie News-week
«De Gaulle a perçu les dangers de la guerre d’Algérie sur l’avenir de la France» L’ancien membre du GPRA , Abdelhamid Mehri, revient dans cet entretien sur une période très importante de l’Histoire de notre pays : celle qui a précédé la signature du cessez-le-feu. Il restitue abondamment le déroulement des événements, sans omettre de décrire le profil de l’homme du 18 juin qui a agi , selon Mehri, pour l’intérêt exclusif de la France, dont l’instabilité et la sécurité étaient menacés par la guerre d’Algérie. Le black-out que subit le GPRA, depuis l’été 1962, est une aberration , souligne Mehri, plaidant par ricochet pour la réhabilitation de l’une des premières institutions républicaines de l’Etat algérien.
Algérie news week : M. Mehri, vous étiez membre du GPRA, donc au cœur des événements qui ont précédé la signature du cessez-le-feu. Pourriez-vous restituer les points forts de ces moments historiques ? Abdelhamid Mehri : Le général De Gaulle a fait sa fameuse déclaration, prenant en considération le principe de l’autodétermination trois jours avant le premier anniversaire de la création du GPRA. Ce n’était pas une coïncidence ni un fait du hasard. Il y avait entre les deux évènements une relation qui n’était pas très bien perçue à l’époque mais dont la signification était très importante dans la mesure où cela coïncidait avec un évènement – la création du GPRA- qui n’annonçait pas seulement la création d’un gouvernement provisoire comme cela été dit mais qui annonçait la résurrection de l’Etat républicain algérien comme cela a été écrit dans la déclaration présentée à la communauté internationale. Et si on a créé un gouvernement provisoire, c’était pour que le peuple algérien choisisse le gouvernement définitif. L’évènement donc est d’une importance extrême dans la mesure où ce sont 36 Etats qui ont reconnu ce gouvernement provisoire. Parmi eux, de grand pays comme la Chine, l’Inde, l’Indonésie, les pays du monde arabe, des Etats africains ainsi que des pays membres du Conseil de sécurité , tels que la Russie. L’Algérie est devenue une entité réelle dans le droit international : c’est une victoire en soi. Deuxièmement, la ratification par le GPRA de plusieurs accords avec des pays tiers ainsi que des accords internationaux, tels que la Convention de Genève qui constitue également un événement majeur. Les accords signés sont toujours de vigueur. Ce qui dénote, si besoin est, l’extraordinaire apport du GPRA. Dès son accession au pouvoir, le général a demandé à son état-major de rationaliser la guerre d’Algérie, mais il est confronté à une dure réalité sur le terrain. Il avait aussi à faire face à l’élan de sympathie exprimé par la communauté internationale suite à l’internationalisation de la question algérienne. L’activité ne se limite pas uniquement au discours , mais aussi à l’action. Parallèlement aux revendications exprimées, les différents organes s’activent et enregistrent d’importantes avancées sur les plans militaire, politique et diplomatique. La reconnaissance de l’Algérie par plusieurs pays constitue un acquis immensément
tion pacifique, à chaque fois des contresuggestions sont formulées. Il faut souligner par ailleurs qu’aucune concession n’est permise, que ce soit dans la forme ou dans le fond. L’importance du gage implique que même les formalités renferment une importance capitale, comme ce fut le cas du moyen de transport de la délégation du GPRA qui a refusé un avion spécial dépêché depuis Paris, en optant pour un avion civil après une médiation tunisienne, pour des raisons médiatique et sécuritaire : l’affaire du détournement des cinq historiques étaient toujours vivace dans nos esprits.
important. Le général, à travers son discours sur l’autodétermination, voulait retirer la question algérienne des débats des Nations unies en faisant diversion. La voie de négociation vise à faire croire que c’est une satisfaction d’une revendication algérienne. La proposition gaullienne était un véritable dilemme. Accepter commodément ses propositions, c’est consentir les règles de jeu françaises, alors que l’autre option , c’est-à-dire le refus, mettra le GPRA dans une situation délicate d’expliquer cette position vis-à-vis de l’opinion publique. La solution était médiane : accepter les négociations sans qu’il y ait un cessez-le-feu. Le GPRA a exigé aussi des garanties sur le respect du libre choix du peuple algérien. Notre souci majeur était la consolidation de l’Etat algérien. Cela dit, il n’était nullement question que le GPRA prenne son statut en tant que seul représentant de l’Etat, quel que soit l’aboutissement des pourparlers entre les deux parties. Que s’est-il passé ensuite ? Etant indépendant , les prérogatives du gouvernement provisoire ont été léguées au congrès constitutif. L’adversité actuellement est qu’on dédaigne déterminer avec précision la date repère de la création de l’Etat algérien républicain. Est-ce le 19 septembre 1958 ou le 19 mars 1962. Il y a confusion en la matière. Il est impossible qu’il y ait la création de deux Etats dans un seul pays. Au même titre qu’il est inadmissible de considérer le GPRA comme une association de charité. C’est un fait du droit international, reconnu par la communauté internationale. Sans omettre qu’il est le prélude aux accords d’Evian. Le mépris réservé à cette partie de l’Histoire a eu des conséquences préjudiciables pour les institutions post-indépendance. La période du GPRA a fait l’objet d’un black-out médiatique. Pis, des voix ont remis en cause les acquis de ce gouvernement. Pourtant son rôle est très
important. Malgré la fragilité des rapports internationaux et la nécessité de maintenir l’équilibre géopolitique dans le pourtour méditerranéen par les puissances , exacerbé par la guerre froide, le GPRA est parvenu à se faire reconnaitre comme entité politique. Dévaloriser l’une des premières institutions de l’Etat pour des considérations individualistes ou pour des différences politiques avec ses concepteurs , tels que Ben Khedda, n’est tout simplement qu’une aberration. La contribution de ce gouvernement n’est pas l’apanage d’une seule personne, c’est l’aboutissement d’un processus et la victoire de tout le peuple algérien. Comment percevez-vous De Gaulle, l’homme ? A mon avis, le général de Gaulle est un homme qui a agi exclusivement dans l’intérêt de la France. Comme les hommes qu’ils l’ont rapprochés à l’instar de Jean Lacouture. Lui-même disait dans son autobiographie «qu’ on est arrivé à la solution la plus française possible en ce qui concerne la guerre d’Algérie». Il cherchait la meilleure solution pour la France et c’est de bonne guerre. Pensez-vous que la personnalité du général ayant un passé glorieux pour les Français a eu une influence sur la décision prise par le GPRA de prendre part aux négociations ? Si le GPRA a pris langue avec le général De Gaulle, c’est parce que l’homme du 18 juin a su détecter les dangers de la guerre d’Algérie percevoir non seulement pour la stabilité de la France, mais aussi à sa sécurité. Il a décelé aussi les risques qui pèsent sur l’avenir de son pays. Son charisme, son profil d’homme d’Etat, et le fait qu’il soit un bon négociateur n’ a fait que grandir notre méfiance à son égard. C’est pour cela que toutes ces propositions sont exhaustivement et méticuleusement étudiées. Pour éviter de compromettre la solu-
Certains osent prétendre que l’indépendance a été octroyée par De Gaulle sous les pressions d’autres puissances, argumentant que les rapports de forces ne sont pas les mêmes. L’ALN et le FLN étaient dans une position de faiblesse par rapport à l’armée française. Un commentaire ? La situation ne se présente pas comme cela. Chacune des deux partie avait des points forts et des points faibles. Mais le plus important en pareilles circonstances, l’évaluation des rapports de forces fait appel à la conscience politique. Il est certain que les négociations étaient très serrées d’autant plus que le général était connu pour son flegme britannique et son long souffle. Il avait proposé une solution globale, impliquant la Tunisie et le Maroc, de crainte que ces deux pays ne deviennent des plates-formes servant la guerre d’Algérie. La première chose qu’il a entreprise, c’est de faire des propositions à Habib Bourguiba via un courrier. Il a entretenu aussi la confusion avant de signer le retrait de l’armée française des territoires marocain et tunisien. L’aviez-vous rencontré personnellement ? Non, je ne l’ai pas rencontré. Et après l’indépendance ? Non, même après l’indépendance, je ne l’ai pas rencontré. Que pourriez-vous dire de l’affaire de Si Salah et de Zammoum ? Cette affaire a été exploitée comme une carte de pression sur le gouvernement provisoire. Nous avions émis des réserves après avoir été informés. Mais ce qui est important et que les historiens français le mentionnent et que c’est le groupe de Si Salah avait mis comme condition préalable à tout accord l’aval du GPRA. Pensez-vous que le général était contraint de négocier avec le GPRA ? Oui. En revenant au discours où il propose l’autodétermination, on comprend que la persistance de la guerre compromettait l’avenir de la France. Des remous commençaient déjà à apparaître au sein de l’armée française. Politiquement, la situation n’était ni totalement favorable ni quasiment défavorable pour notre cause. Ce qu’il faut retenir par contre, c’ est que les points faibles de l’ennemi constituent les points forts de son adversaire. Je pense que le général De Gaulle a défendu mordicus les intérêts de son pays. Entretien réalisé par Hamida Ayachi
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
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> E L - B O U S T A N E 13 Paris, le 23 avril 1961 Un pouvoir insurrectionnel s'est établi en Algérie par un pronunciamiento militaire. Les coupables de l'usurpation ont exploité la passion des cadres de certaines unités spécialisées, l'adhésion enflammée d'une partie de la population de souche européenne qu'égarent les craintes et les mythes, l'impuissance des responsables submergés par la conjuration militaire.
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Les échecs de De Gaulle dans la guerre d’Algérie > Le tumulte qui caractérise le Mouvement du 13 mai 1958 donne naissance à un Comité de salut public (CSP) qui regroupe les officiers supérieurs de l’armée française (Massu en tête) et les ténors de la communauté “pied-noir” qui jurent et promettent à tous les Dieux de garder l’Algérie française, toujours française. Il s’agit là d’un courant qui croit mettre un terme aux crises gouvernementales d’un régime politique envahi par une insurrection qui est loin d’être écrasée, ou d’accepter les abdications ou autres compromissions. C’est aussi un courant qui va engenderer plus tard un ramassis de “jusqu’au-boutistes” (Lagaillarde, Susini, le burman Ortiz...) qui vont être soutenus par une frange de l’armée française pour donner naissance à la criminelle Organisation de l’Armée Secrète (OAS). Mais arrêtons-nous au préalable à l’euphorie des journées fébriles de mai 1958 et à cette impasse, ou plutôt à cette crise qui débouchera sur un appel du “Boudiaf” de la France : Charles De Gaulle.
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Le retour du messie de Colombey-les-deux-eglises Voila donc une nouvelle fois le messie qui refait surface pour sauver la France du bourbier dans lequel elle s’enlise chaque jour depuis un certain 1er novembre 1954. Le chef de la résistance française face au pétainisme, qui a rallié une France majoritaire au nazisme, promet en même temps aux pieds-noirs que l’Algérie “Leur” Algérie ne peut pas ne pas être française. Le “grand Citoyen”, de Colombey-les-deux-Eglises, quitte sa retraite, se frotte les mains et se prépare à gagner une guerre pourtant perdue depuis le désastre de Dien-Bien-Phu en mai 1954. Giap avait bien raison de proclamer que le “colonialisme est un mauvais élève”. Somme toute, le plus brillant des cancres, ce colonialisme. Sur le bureau de l’Elysée, de gros dossiers attendent l’ancien permanent de la résistance française à Londres. Commençons par le premier dossier avant d’examiner d’autres cartes que jouera De Gaulle sans espoir de succès. Le premier dossier est évidement lié à la guerre ou à la définition des moyens qu’il doit mobiliser pour “mater la rebellion”. De Gaulle va donc s’occuper de la guerre et celle-ci va devenir totale. Totale par les effectifs militaires qui vont passer du simple au double. Plus de 800.000 (huit cent mille) hommes vont opérer sous le règne de De Gaulle. Guerre totale, cela suppose aussi que l’armée française va utiliser un arsenal militaire gigantesque (aviation, hélicoptères, bombes, napalm, canonnades). Dès qu’il prend les commandes, De Gaulle annonce la couleur. Il donne des instructions fermes au commandant en chef de l’armée, le général Challe. “Le général De Gaulle, qui avait demandé au nouveau commandant en chef de vaincre sur le terrain pour être dans la meilleure position possible pour négocier, a été obéï avec efficacité” 1. L’ère des grandes manoeuvres et de la torture L’armée de 1959 va connaître de grandes opérations dites de “ratissages” qui vont mobliser chacune 20 à 30.000 hommes. Ces opérations s’appelaient “Jumelles”, “Couronnes”. L’aviation qui précède les troupes et la batterie bombarde sans pitié les douars. Dans la campagne, c’est l’enfer. De Gaulle, l’homme du XXe siècle a encore un pied dans le XIXe puis qu’il imite au pied et à la lettre la politique de la terre brûlée inovée par le général Bugeaud parce qu’il se trouvait dans l’incapacité de vaincre militairement l’Emir Abdelkader. Les impitoyables razzias étaient donc destinées à ruiner les tribus et par voie de conséquence, à affaiblir la résistance. Après cette entrevue avec une guerre où les forces en effectifs et en armement sont manifestement inégales, abordons le dossier de la torture, un dossier bien encombrant pour le nouveau chef d’Etat. Un dossier qui franchissait un bon bout de chemin qui menait la France et ses institutions droit vers un isolement diplomatique. Déjà en 1955, l’écrivain André Maurois dénonça la pratique
de la torture. Depuis, une partie de l’élite intellectuelle française prenait le relais pour s'insurger par la parole et par l’écrit contre la torture. La torture massifiée, était dirigée, selon le mot de Pierre-Vidal Naquet, par un “ministère occulte”. Tout en étant démentie par le “mensonge d’Etat” la torture, en Algérie s’est transformée en véritable institution avec ses écoles, (Bigeard en connaît quelque chose ), ses praticiens (on les appelait les officiers du renseignement), son attirail (la baignoire, la gégène pour ne citer que les plus tristement célèbres), ses salles de séances de torture ainsi que les D.O.P. (Détachement opérationnel de protection). La torture avait aussi ses théoriciens qui espéraient gagner la guerre par le renseignement. Pourtant, sur sont lit de mort, le général Massu, avait -enfin - avoué (sans jeu de mot) que l’armée française pourrait se passer de cette pratique honteuse. Va-t-elle être rompue sous De Gaulle ? Nom, Il balbutia son interdiction par pudeur vis-à-vis de son ministre de la Culture André Malraux mais les officiers de l’armée française promettent de faire la sourde oreille. Jusqu’à la veille du 19 mars, 1962 la torture persistait de plus belle, jusqu’à la veille du cessez-le-feu, les Algériens mouraient au combat dans les djebels, c’est-à-dire que ni la guerre totale ni la torture n’étaient capables d’anéantir le désir de liberté affiché manifestement et par le Fln, et par l’unique héros que fut le peuple. La guillotine. Voilà un troisième dossier qui fit couler beaucoup de sang et aussi beaucoup d’encre. Depuis son “inauguration” par H’mida Zabana le 19 juin 1956, la sinistre machine conçue par le docteur Guillotin (elle porte son nom) décapitera des dizaines d’Algériens tant en Algérie qu’en France. Alors qu’il était ministre de l'Intérieur les premières années de la guerre, François Mitterrand approuva l’utilisation du napalm dans les Aurès dès les premiers jours de l’insurrection. Devenu ministre de la Justice, il commandera une nouvelle guillotine à son collègue, le ministre de la Défense, parce que la première s’usa à force d’exécutions. “De Gaulle s’en sevira à pleines mains” nous dira Zahia El-U .Gonon en ajoutant :“Derrière les murailles des forts, la Guillotine était un instrument de vengeance et d’appoint entre les mains d’un Guy Mollet et d’un De Gaulle, qui n’en finissaient pas “d’écraser le FLN par tous les moyens” 2. Comme la torture, les peines capitales et l’utilisation de la guillotine furent dénoncées avec virulence par le GPRA, soutenu également par des écrivains et artistes français de renom ainsi que par certaines chapelles (c’est le mot) de l’Eglise chrétienne. “La paix des braves” par la corruption Guerre totale, torture, guillotine...et la lutte ne s’arrêta pas là. De Gaulle persiste et signe Il joint à la carte de la répression ”une autre encore plus rude pour semer le trouble et la diversion dans les rangs des instances dirigeantes de la guerre de libération, établies à l’extérieur et les unités combattantes de l’ALN à l'intérieur. Cela a commencé avec l’affaire dite “Si Salah” entamant sans succès ni suite des pourparlers avec De Gaulle. Ces contacts vont donner naissance à la formule dite “la Paix des Braves” chantée avec éclat par De Gaulle qui nourrit l’espoir d’une capitulation de l’ALN dans le déshonneur. Le chant des sirènes n’attira pas grand monde malgré les propositions alléchantes tendues dans l’hameçon De Gaulle. Voilà encore une démarche qui nous rappelle curieusement celle du général Bugeaud qui, lassé de ne pouvoir remporter une victoire définitive sur les combattants de l’Emir Abdelkader, tenta de corrompre certains khalifa, quand il est nommé gouverneur général de l’Algérie. Bugeaud obtient de son gouvernement 1.500.000 francs, une belle fortune à l’époque, pour corrompre l’entourage de l’Emir et obtenir la soumission de trois des principaux khalifas Ben Allal, Bensalem et Berkani, en leur promettant le statut des anciens beys turcs. Voyez-vous “la paix des braves” n’est pas la trouvaille exclusive de De Gaulle ni celle de l’un ni celle de l’autre ne trouvèrent écho parmi les résistants algériens. D’ailleurs il y a quelques années, je tenais à faire une mise au point au leader palestinien disparus Yasser Arafat, qui proclamait accepter “ la paix des braves” avec les Israéliens en comparant cette démarche avec celle du FLN qui accepta les offres de De Gaulle . Une erreur qu’il faudra imputer à une méconnaissance de l’histoire de la guerre d’Algérie et ses différentes étapes. Guerre totale, torture, guillotine, paix des braves qu’importe!
Les Algériens poursuivaient la lutte et s’acharnaient à faire tonner la poudre. Humilié dans la guerre du Vietnam qui eut pour épilogue la célèbre bataille de Dien-Bien-Fu, le pouvoir colonial refusait de se retirer du pays, la tête basse. De Gaulle exploita toutes les cartes dont celle de la “troisième force” en allant fouiller dans certaines officines désuètes des “personnalités” qui auraient la prétention de représenter le peuple algérien tout en restant fidèles à la souveraineté française ou encore manipuler le M.N.A. de Messali pour contester la légitimité du F.L.N. et ramener à la table des négociations “toutes les parties concernées”. Le premier aspect dans le racollage d’éléments francophiles pour la plupart susceptibles de former “une troisième force” consistait à faire promouvoir des “autochtones” dans de hautes fonctions publiques ; nous avons eu droit comme premières offrandes tant promises aux “indigènes” des postes de secrétaire d’Etat les deux Sid-Kara, un homme et une femme qu’il faudra chercher dans la poubelle de l’histoire et la nominations de préfets notamment à Saïda, Tiaret, El Asnam et de sous préfets. C’est d’ailleurs la première fois dans l’histoire coloniale que des Algériens soient élevés à un rang aussi important dans la hiérarchie politique et administrative; le deuxième aspect était de dresser les uns contre les autres comme d’ailleurs on opposa à l’Emir Abdelkader des chefs de “grandes tentes” notamment les Bensmaïl, les Makhfi, les Laribi, les Bengana dans un sordide espoir de confirmer une parcelle d’autorité aux nouveaux chefs de la résistance. Pendant la guerre d’Algérie, un certain général Bellounis échoua dans une piètre tentative de disputer une parcelle du territoire à L’ALN. Côté M.N.A, il n’y avait aucune chance pour De Gaulle de se faire épauler par un nouveau Bao-Dai. Aucun pantin dans les parages; la troisième force s’est évanouie, De Gaulle n’a pas eu de chance. Il avait certes la force mais pas l’adresse du marionnettiste. La révolution algérienne était ummunisée contre tout effritement. Le Sahara ou la dernière tentative de De Gaulle Enfin l’affaire du Sahara fut certainement la principale pierre d’achoppement dans les négociations tant secrètes qu’officielles sur cette question. Le GPRA n’était guère disposé à faire des concessions; les premières découvertes du pétrole remontent à 1956 et 195; la France n’était pas prête à renoncer facilement à ce film si toutes les questions ou presque toutes furent examinées et closes. Celle du Sahara fit échouer plusieurs négociations. La thèse selon laquelle le Sahara, “mer intérieure” sur laquelle tous les riverains avaient des droits, fut systématiquement rejetée par les négociateurs algériens; certains pays , y compris la Tunisie, ont failli tomber dans le piège espérant obtenir quelques miettes que leur accorderait la France de cette ressource naturelle; mais avant la thèse de “ la mer intérieure” les officiels français avaient tenté déjà, en 1959, de faire du Sahara, une sorte de principauté française . C’est Hamza Boubakeur, alors recteur de la Mosquée de Paris qui fut chargé de la besogne; il s’en prit sévèrement à certains chefs de confréries religieuses et à la communauté ibadite de souscrire au projet de démantèlement. Peine perdue, les personnalités contactées refusent de se mêler à cette conspiration; ils subiront d’ailleurs les foudres de l’Administration coloniale. L’affaire du Sahara fut en définitive un échec et mat pour De Gaull ; les délégués algériens négociaient avec adresse et intelligence ; l'intégrité territoriale n’était pas à marchander. Unité de pensée, unité de démarche; ce sont certainement les secrets dans le succès des négociations menées par la partie algérienne depuis Melun jusqu'à Evian. La source dans la conduite homogène du combat armé et diplomatique se situe sans contredit dans la plate-forme politique issue du Congrès de la Soummam A. B. *Journaliste-Auteur 1: Raphaëlle Branche - la Torture et l’armée pendant la guerre d’Algérie -p 278- Gallimard - 2001. 2 : Z.M.G. - De Gaule et la double face de son droit régalien - article paru dans El Watan du 4/11/2007).
ciel… je voulais être le spectateur-observateur qui regardait comme depuis une tour calme, de loin même s'il est tout près… cette volonté me trahissait, riait de moi, me jetait loin, seul au milieu de cette foule… Elle m'abandonnait tout seul, nu, abstrait, pauvre comme tous ces Fakirs, pauvre à l'amour, à la clémence, à la connaissance et à la passion... Le crayon vibrait entre mes doigts et les feuilles blanches de mon cahier vibraient, comme si elles me demandaient de donner libre cours au crayon, pose le à part me disaient-elles, il viendra tout seul s'isoler de moi pour m'écrire et je le vénérerai. Laisse les lettres se réjouir sur mon corps sans restrictions, sans un cerveau qui choisit les discours des cerveaux des autres non de leurs cœurs. Laisse les mots couler, nager dans le flot flamboyant, scintillant, dans les murmures des gouttes de la rosée... puis je vois mon âme emportée par le courant, jetée par les vagues de la récitation et l'amour divin... Je résistais aux frissons, et au moment de l'abstraction, au moment où l'esprit se voit, dans le miroir de l'âme... Mon Dieu !? Quel est ce festin spirituel qui nous dépossède de toutes ces saletés qui nous possèdent, qui font de nous des esclaves de nos désirs obstinés affreusement aveuglés par des regards limités. Ce qui reste de nos âmes, se remplit de déboires et de tourments, abattu par cette peur si fragile, il se rend au pouvoir insignifiant aux mille et un aspects et qui met sur sa tête des chapeaux jaunes, gris et noirs qui nous font peur et aveuglent en nous la vue et la clairvoyance, transformant notre relation avec le Dieu en une sans-âme, une relation incapable de faire naître en nous l'esprit de la création artistique ou la capacité de produire de belles choses qui nous rapprochent de Dieu encore plus, comme une source de l’esprit, de la force, de la positivité et de la bonne fertilité... mon Dieu ? Quelle est cette force qui jaillit de ces voix flamboyantes qui ne prononcent que ton nom... quelle est cette magie qui se cache derrière cette force qui fait retourner l'homme jusqu'au moment de vérité, le moment de la clarté et de l'amour. Le moment de départ, les plaisirs
imminents et suprêmes qui apparaissent et qui font renaître l'être après être devenu mot oublié, et souffle en lui de son âme éternelle pour que le soleil de l'être vivant, rayonne dans son cœur. Comme si je les accompagnais dans un chemin. Comme s'ils étaient dans une voie de... ces Fakirs. Comme si je les accompagnaient dans une longue voie, difficile et pleine de dangers, de difficultés, de mercenaires, de voleurs et de diables, sans viatique rien pour pouvoir la surmonter et venir a bout de la souffrance que l'amour de Dieu, l'invoquer et se rapprocher de lui... et pendant toute la marche et sur tout le long du chemin j'ai vu cinq rivières…
la masse du “fakir”, dans l'essaim d'oiseaux qui se frayaient un chemin vers son ange caché, qui se trouvait là bas et ici... il traversait le chemin de là-bas jusqu'ici... j'ouvris mes yeux, les voix s'élevaient et les corps, des “fakirs” et des “fakirates”, derrière le rideau, s'ébranlaient... Je vois le rossignol... Je vois le perroquet... Je vois le hibou... Je vois l'euphorie, et tant d'autres oiseaux dont je ne retiens plus le nom. Puis, tout le monde s'est mis à exalter Dieu... l'exaltation est terrifiante... j'étais essoufflé, fiévreux, où suis-je ? Dans un rêve ou dans la réalité ?
dai les présents... Je les vis en larmes, rayonnant d'éclat, passionnés et amoureux... nul ne me regardait, ils le regardaient, ils se regardaient. Il est minuit… les voix ont baissé… les esprits sont redescendus des hauteurs, les âmes retrouvent leurs corps…un silence scintillant tourne autour des têtes... je me retourne de gauche et de droite ; ce beau jeune homme a ouvert les yeux, il souriait, les joues rouges ,son front brillait comme de l'argent, c'était la voie des voies… à l'être, au point de départ, à l'égarement dans les aventures de l'enfance et l'encombrement des images qui pleuvaient des cieux, de la mémoire fertile, réveillée, alluUn visage me jette un regard, c'était celui mée comme un feu accidentel. d'Attar. Il me dit dans une voix fidèle et Mon ami Hamma, venu pour sa part brûlante. Toi qui t'interroges dans la rivière travailler sur la “Tariqua” se tenait debout de la confusion devant la sortie de la mosquée et montrait «La rivière de la confusion te viendra. J'ai vu la rivière de la connaissance ... Tu y seras touché par le labeur continuel, la du doigt ses assistants photographes d'une J'ai vu la rivière de la satisfaction… voix basse. Les gens ont commencé a s'endouleur et le désespoir J'ai vu la rivière de la croyance en un seul tre-regarder, ils se disaient des mots, se Ici, chaque âme voit une épée pointée vers dieu… saluaient… ils étaient heureux et elle J'ai vu la rivière de la confusion… radieux… le voyage fut Puis, magique, c'était la personJ'ai vu la rivière de la pauvreté et nification du désir et de la de la richesse. ferveur pour un amour et «L'islam est plein d'amour, de paix, passion brûlante. Et dans chacune des rivières, discours de paix …l’islam est antinome uneOnt-ils assouvi leur soif ? je voyais parmi cette foule masLes goûttes de la quiétude sive le visage de Farid Eddine El de la haine… la négation de la rancune ont elles éteint la flamme de Attar, se dressant debout devant et le synonyme de l'humain.» leur passion divine ? Des le chikh khaled Bentounes, questionnements me traorgueilleux comme un ange, il versaient l'esprit pendant regardait cette danse et écoutait que je regardais ce paysage calme. Un ce chant, il levait ses mains où défilaient Ici, chaque instant t'apportera de la trisgroupe de jeunes tournaient à l'intérieur tesse ses différentes images. de la mosquée, ils offraient du thé et des Il les libèrent souriant, radieux... lais- Ici, nombreuses sont les douleurs, le mougâteaux, de larges sourires se dessinaient sant jaillir son éclat de sa bouche, de ses vement et les maux. sur les lèvres, les visages lumineux et une yeux, de tous les pare de sa peau tel un Le jour ne le demeurera pas, ni la nuit légère brillance dans les yeux. Le rossignol magicien... son corps étincelant se trans- d'ailleurs... de la foule s'est mis à chanter avec sa belle formait en un arbre touffu, verdoyant, flo- Il semble à l'être qu'il saigne des gouttes. voix des chants soufis... puis vint le tour rissant orné de feuilles... Je ne croyais pas Non pas par l'épée, plutôt de la racine de du cheikh Khaled également appelé mes yeux, les voix des Fakirs s'élevaient, et chaque cheveu, quel étonnement ! Adlane Bentounès, sa voix était calme ses je me noyais dans les scènes et les images... Je voyais des oiseaux, des oiseaux de senLe feu fait mal à l'homme de la rivière, intonations, sa langue facile et compréteurs, des oiseaux des Fakirs à l'intérieur il brûle dans la confusion des maux de hensible, proche de l'homme de la rue qui de la mosquée, survoler toutes les têtes, les cette rivière... et quand l'homme confus fréquente la mosquée et la même que le yeux ivres, les cœurs saoûls de l'amour de arrive à ces reproches, il demeure confus... cheikh Khaled a utilisée pour son discours Dieu, je voyais la huppe guider les bien- il perd le chemin, comme il a perdu ce que destiné à la foule et où il a parlé de l'islam, guidés, guider les fakirs dans le corps d'un son âme a acquis à travers la glorification l'islam est plein d'amour, de paix, discours de paix… l’islam est antinome de la oiseau mythique nommé El Saymaragh. de Dieu... Ils se regroupaient par ce chant ici à la Et lorsque je voulus quitter cette haine… la négation de la rancune et le Zaouïa où le blanc éclatant... se noie dans Zaouïa où je gîsais, il a disparu...Je regar- synonyme de l'humain. H. A.
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
Par Amar Belkhodja (*)
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> D O S S I E R 19
A R A B I C A Repères
La poésie populaire égyptienne
>1922
La modernité par le bas
La découverte de la tombe du pharaon Toutankhamon 4 novembre, l’archéologue anglais Howard Carter et son équipe réussissent à dégager un escalier de pierre descendant jusqu’à la tombe du souverain égyptien. Carter attendra plusieurs jours avant de parvenir au tombeau.
Au pays des Pharaons, cette poésie s’est engagée depuis plusieurs décennies déjà dans les chemins de la multiplicité et du flamboiement. > La poésie populaire, art de la parole
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
dont la vocation particulière est de s’adresser aux larges couches populaires, semble, dans le cas de l’Egypte, avoir exploré les expériences littéraires universelles et traversé tous les sédiments de la culture nationale, pour en remonter dans ses expressions, ce qui vivifie sa beauté et sa profondeur tout en renforçant son enracinement. Au pays des Pharaons, cette poésie, souvent d’un langage transparent, s’est engagée depuis plusieurs décennies déjà dans les chemins de la multiplicité et du flamboiement; et ses chantres n’hésitent pas à emprunter des niveaux de langue leur permettant de manifester les saisies les plus fines et les plus modernes d’un monde en mouvement et à l’écoute souvent brouillée. Les marques traditionnelles : rimes, termes lexicaux anciens, thèmes autrefois récurrents (religion, glorification des hauts faits de la tribu…) ont disparu, laissant place à des formes nouvelles, souvent libres, inspirées entre autres par les innovations dans la poésie en arabe classique et à un éclatement thématique motivé par le besoin d’une prise de parole plus large et par celui, naturellement, de se signifier dans une totalité à plusieurs dimensions. Têtes de prou à ce renouveau : les poètes populaires (ou en dialectale), ayant intégré très tôt les mouvements de gauche ou, plus généralement, de la protestation sociale et politique. Puisant à la fois dans leur patrimoine et dans le vécu des gens simples et tirant profit d’une vivacité créatrice littéraire ambiante, ils recevront une écoute jusque-là intarissable. Nous prendrons comme exemple trois poètes, indiscutablement les plus grands : Salah Jahine, Fouad Haddad et Abd-el-Rahmène AlAbnoudi (des poètes que nous avons traduits plus d’une fois, il y a quelques années, pour le compte d’Al-Ahram Hebdo), En marge de ce «trio», il faut signaler avec un soulignement particulier le cas exceptionnel de Fouad Nagm, le poète contestataire contre le régime d’ Anouar es-Sadat durant les années 70. Car il fut non seulement le poète le plus virulent et le plus inspiré durant cette période, mais aussi – son cas étant médiatisé-celui qui donnera le plus l’occasion au monde de découvrir la force et la richesse de cette poésie. Pourtant il n’aura pas investi autant de champs patrimoniaux, thématiques et formels que les poètes sur lesquels nous avons choisi de nous arrêter. Salah Jahine, caricaturiste et poète, explorera tous les registres du dialectal et les
thèmes contemporains. Simple et profond, aéré et d’une grande recherche stylistique parfois, il acquiert un mode qui lui sera propre : les images les plus riches, d’une saveur de modernité, naissent par les détours d’un parler proprement égyptien. Fils d’un substitut au parquet, Salah Jahine est né en 1930. Il entreprend des études de droit qu’il abandonnera très vite. Il vivra de petits boulots qui lui assureront néanmoins une certaine indépendance. Dès l’année 1950, il apparaîtra comme un caricaturiste de talent dans le magazine Sabah el Kheir. Il inaugurera la caricature politique. De 1967 jusqu’à sa mort en 1986, il travaillera à Al-Ahram. Entre-temps, il publiera cinq recueils de poésie, dont ‘An al’qamar wat-tine. Voici quelques vers pour illustrer sa modernité : Le Caire et ses mille minarets en bougeoirs Adam marié à Boulaq et Eve dans un harem Le Caire et ses gens, des vers au fond de la nuit Adam et Eve lisent Tewfiq al-Hakim Il lui chante en kurde, elle lui chante une mélodie d’ailleurs Et moi, d’en haut, je donne le ton Sortant, telle une grappe, des vignes du néant Goutte de vie extraite de la mamelle des nuages. Fouad Haddad, décédé en 1986 à 58 ans, un autre pionnier. Il suivra un autre parcours. Né d’une famille maronite libanaise, Fouad Haddad se convertira à l’Islam en 1967. Mais, politiquement, il sera plutôt habité par l’idéal marxiste. On aime le comparer à un Pablo Neruda ou à un Aragon. Sa proximité des gens simples ne le poussera pas au simplisme au contraire, il cherchera à les toucher en profondeur. Il puisera ainsi dans le patrimoine national les éléments qui lui serviront d’opérer des innovations et un approfondissement dans sa parole. L’écrivain Khaïri Chalabi dira de lui : «Il utilise le langage des rues à côté des termes savants». Variant les registres et les thèmes lui aussi, téméraire cependant dans ses mélanges et, à un autre degré, dans sa révolte et son allusion, il a su exprimer les espoirs ainsi que les rêves et ambitions déçus de toute une génération qui a cru au nationalisme (ou au socialisme) arabe dans années 60 et 70. Fouad Haddad est célèbre par son poème Al- Messaharâti (celui qui, durant le mois de Ramadan, réveille les croyants pour le repas du s’hour), métaphore de
Abd-el Rahmène Al-Abnoudi
l’éveilleur de conscience. Plusieurs de ses textes furent chantés par le compositeur Sayyed Makkaoui notamment ou mis en scène au théâtre par Ahmed Ismaël. Ecoutons-le : Et moi, j’ai fait mon devoir et j’ai pleuré O mon chant venu du cœur Tu tournes et tu louvoies Comme la mèche dans l’huile. J’ai fait mon devoir Mèche buvant mon huile ou mort silencieuse ou battements du Zar qui rendent fou dans l’attente d’un matin qui ne sera pas le matin. Enfin, Abd-el Rahmène Al-Abnoudi, compagnon des précédents, encore vivant, a produit une œuvre abondante dont on retiendra trois recueils : Essyra el hilaliya (La geste hilalienne), Gawabât Haragi alGott et Mawt ‘ala al-asfalt. Moins marqué politiquement, ce fils du Sa’iyd (HauteEgypte) a exploré encore plus naturellement que les autres les richesses qu’offre le patrimoine. Son inventivité, sa fougue et sa réceptivité aigue au vécu de son peuple et aux pulsations, plus largement, humaines font de lui, aujourd’hui, le poète populaire de plus écouté et le plus adulé par toutes les couches sociales de son pays, voire d’ailleurs. Il est chanté par des interprètes classiques de renom ou par des modernes comme Ali Al-Haggar. Al-Abnoudi, qui a su toujours charmer son public par une déclamation singulière et qui recourt même aux enregistrements sur cassette audio, dira de lui : «J’ai le talent de capturer l’attention et les sentiments des auditeurs en récitant mes poèmes. Je complète également le sens des vers en les débitant et j’exprime par l’intonation ce qui n’est pas écrit dans le poème». Pour finir, nous citerons d’Al-Abnoudi ce passage extrait de l’entretien qu’il a accordé à Al-Ahram-Hebdo le 23 janvier 2002 : il résume l’ambition et le projet communs des trois poètes présentés ici : «Lorsque Salah Jahine, Fouad Haddad et moi avons pensé à présenter la poésie dialectale, nous avions l’intention de créer un lien entre la poésie en tant qu’art international et les simples gens. Ceux-ci ne peuvent pas lire ce que nous écrivons ; ils peuvent l’écouter seulement». Mohammed Sehhaba
HISTOIRE H > 525 av J.C Les Perses s'emparent du pays. La première occupation perse n'est en aucune façon une période médiocre pour les Égyptiens, du moins au début, car, malgré les malheurs et autres maux dont seraient responsables les premiers Pharaons perses, le peuple est respecté. Le seul roi de la XXVIIIe dynastie est Amyrtée, Égyptien qui reprend les rênes du pays en chassant provisoirement les Perses.
> En 944, le calife Al-Muttaqî est réfugié à Ar-Raqqa menacé par le chef des mercenaires turcs Tuzun. Muhammad ben Tughj lui fait une humble allégeance. Il lui offre de somptueux cadeaux. Il lui propose de se réfugier en Egypte et
de se mettre ainsi à l’abri. Cette offre, comme une offre semblable des Hamdanides, avait surtout comme objectif de prendre le pouvoir sur le califat et annexer la Syrie.
> En 1808, Mohamed Ali commença son programme d'achat des terres privées dans toute l'Egypte. Les propriétaires étaient forcés de lui vendre leurs parcelles contre des prix imposés par l'Etat qui ne correspondaient par à leurs valeurs réelles, sous forme de pensions périodiques. > Le 30 avril 2005, un attentat-suicide se produit près du musée égyptien du Caire; le même jour, deux femmes tirent sur un autocar transportant des touristes.
>1976
Festival international du film du Caire Cette importante manifestation cinématographique, sans doute le plus ancien Festival de cinéma du MoyenOrient, donne l’occasion de découvrir d’intéressantes productions du cinéma arabe et, en particulier, égyptien. Plus de 150 films venant d’une quarantaine de pays sont programmés. Fondé en 1976, ce Festival s’est fait, au fil des ans, une place parmi les plus prestigieux rendez-vous du 7e art.
>1988
Naguib Mahfouz, lauréat du prix Nobel de littérature Né au Caire en 1911, Naguib Mahfouz était l’intellectuel le plus célèbre d’Egypte. C’est à l’âge de 17 ans qu’il a commencé à écrire et à publier ses premiers essais dans les années 1930. Il était devenu le premier romancier de langue arabe à recevoir le prix Nobel de littérature, et reste le seul à ce jour.
>1988
Construction de la maison de l’Opéra du Caire Le 10 octobre 1988 et après dix-sept ans de l’incendie de l’ancien opéra, le président Mohamed Hosni Moubarak a inauguré le nouvel opéra du Caire en présence du prince Tomohito de Mikasa, le frère de l’empereur du Japon et fut nommé le Centre culturel national. En mars 1985, le président Moubarak a posé la première pierre et après 34 mois, précisément le 31 mars 1988, les travaux ont été achevés par les mains-d’œuvre égyptiennes collaborant avec des Japonais. Dès lors, l’Egypte est devenue le premier pays dans la région qui a construit deux opéras en une vingtaine d’années.
respondance m’a envoyé un document indiquant, en effet, que les opérations exécutées par nos troupes atteignaient une moyenne journalière de 330 attaques dans la wilaya IV historique. L’objectif de De Gaulle, en dehors de son action politique et de son fameux plan de Constantine par lequel il tentait de réduire les inégalités entre les colons et les colonisés, était de nettoyer les maquis, et de maintenir l’ordre d’une main de fer pour enfin imposer ses conditions au moment des négociations. Comment aviez-vous appréhendé la proposition de De Gaulle connue sous l’appellation «la paix des braves» ? Je peux affirmer que la majorité de nos soldats n’ont pas eu vent de la proposition de la « paix des braves ». Certes, pour les politiques et le commandement, c’était une bombe, mais elle n’a pas eu d’effet. «La paix des braves» posait comme préalable le dépôt des armes, un cessezle-feu avant les négociations, ce à quoi nos politiques ont répondu par la négative pour continuer de revendiquer le principe du recouvrement de la souveraineté nationale. Cela dit, il y a eu ,comme tout le monde le sait, « l’affaire de l’Elysée », qui faisait avant tout référence à une initiative des militants de la wilaya IV de rencontrer De Gaulle et de discuter avec lui des possibilités de négociations et pour voir jusqu’où il était prêt à faire des concessions. A l’origine, c’était un projet de la wilaya II mais il n’a jamais été concrétisé en raison d’événements imprévus. La wilaya IV a ensuite voulu reprendre l’initiative en contactant les autres wilayas et avec la condition que le général aille jusqu’au bout de son idée, mais ce n’était pas le cas. Les militants Zamoum et Bouchemâa qui s’étaient rendus à l’Elysée ont été appréhendés et exécutés. On a appris plus tard qu’ils n’étaient pas des capitulards et qu’au cours de leur rencontre, ils auraient abordé le sujet des négociations sous réserve qu’ils prennent attache avec les autres wilayas. Mais la révolution n’est pas un tapis qu’on déroule aux bonnes intentions…. Une thèse longtemps répandue disait que c’est De Gaulle qui a octroyé à l’Algérie son indépendance. Qu’en pensez-vous ? Je suis contre ceux qui tiennent ce genre de propos. Et si pareille thèse est entretenue jusqu’à aujourd’hui, je dirai que l’erreur est d’abord la nôtre. Nous n’avons pas su léguer aux nouvelles générations l’héritage, les valeurs et les idéaux de la révolution. Ni ses acteurs, ni les institutions compétentes ni ce qu’on appelle les gardiens de
La plupart des moudjahidine qui étaient avec nous n’avait aucune idée sur De Gaulle ni sur ce qu’il était et d’où il venait. 90% d’entre eux n’avaient pas le moindre élément sur l’importance du personnage et de son poids dans l’Histoire. la mémoire, ni l’école, ni les médias n’ont sû faire passer le message ni expliquer ce qu’ont été les souffrances de l’Algérie sous le joug colonial. La faillite est à ce sujet globale et si les jeunes générations ne respectent pas les symboles de la révolution, nous devons nous en prendre qu’à nous-mêmes. L’absence de légitimité politique qui a caractérisé l’exercice politique des premières années de l’indépendance, la crise de l’été 1962 ont sans doute durablement et négativement influé sur la perception des choses. L’affaire des faux moudjahidine a, par ailleurs, porté un grand préjudice aux symboles de la nation. Le problème est qu’on ne peut pas raisonnablement situer les responsabilités. L’erreur, à mon avis, est dans la loi du Moudjahid de 1963 qui, sur la base du témoignage de trois personnes, permettait de décréter qu’un tel ou untel a bel et bien était un moudjahid. Ce n’est pas si difficile que ça que d’avoir trois personnes qui disent que telle ou telle personne a fait le coup de feu contre l’ordre colonial… Entretien réalisé par Massinissa Boudaouad et Nordine Azzouz
Octobre 1958
Les illusions d'une «solution française» > S'interrogeant en conclusion de son ouvrage «Le mystère De Gaulle» sur la politique algérienne du fondateur de la Ve République, l'historien Benjamin Stora note que si «le général De Gaulle ne croyait plus en la possibilité d 'une Algérie française telle qu'elle existait depuis la conquête coloniale», il ne lui paraissait pas que celui-ci «ait tout prévu, tout mis en œuvre ni qu'il ait changé subitement d'avis en optant pour l'indépendance algérienne». Les proches du général De Gaulle rapportent volontiers ses mots, particulièrement sur l'Algérie, ses jugements à l'emporte-pièce, qui bien avant son retour aux affaires, donnaient à penser à quel point il lui semblait déjà difficile et nécessaire de se libérer de ce qu'il nommera couramment «le bourbier algérien». On sait aussi que son retour au leadership, après une pénible traversée du désert de plus de dix ans, doit à l'Algérie et singulièrement à ce que des observateurs de l'époque avaient qualifié de «treize complots du 13 mai» et s'en était-il défendu, c'est à l'ombre de la dissidence de l'armée d'Algérie qu'il retrouve les commandes d'une république parlementaire en faillite. C'est en qualité de président du Conseil, investi par la dernière Assemblée nationale de la quatrième République qu'il retrouve Alger, en juin 1958, qui fut aussi, après Londres, le siège des institutions de la résistance française durant la Seconde Guerre mondiale. L'histoire a retenu de ce premier déplacement le célèbre et ambigu «Je vous ai compris» adressé aux foules rassemblées sur la place du forum à l'enseigne des comités de salut public et l'énigmatique «Vive l'Algérie française» prononcé à Mostaganem qu'il ne reprendra jamais en public.
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Il n'est pas faux de tenir qu'il aura existé sur la question algérienne un avant et un après, deux séquences aux objectifs distincts dont la ligne de césure serait la déclaration du 16 septembre 1959 portant sur la reconnaissance du droit à l'autodétermination du peuple algérien. L'une et l'autre conduites sous le même signe du renforcement de l'effort de guerre. Les initiatives d'octobre Conforté par le succès du référendum constitutionnel du 28 septembre, acte fondateur de la Ve République le général De Gaulle se déplace de nouveau en Algérie début octobre 58. Il choisit ainsi Constantine, chef-lieu du plus important département d'Algérie, pour annoncer dans un meeting tenu au centre ville, un ensemble de mesures formant ce qui sera retenu comme «Le Plan de Constantine». «Attribution de 25 000 ha de terres à des cultivateurs musulmans, établissement de grands ensembles métallurgiques et chimiques, construction de logements pour un million de personnes, emploi régulier de 400 000 nouveaux travailleurs ,scolarisation des 2/3 des enfants, traitements et salaires égaux à ceux de la métropole» relève Benjamin Stora qui s'interroge sur le pourquoi «d'un investissement si massif sur cette terre si c'est pour l'abandonner». Dans le contexte des «fraternisations» mises en scène en mai 1958, ces annonces sont bien perçues, en particulier par les tenants de l'Algérie française, comme un gage significatif de la bonne direction pris par la politique algérienne du chef de l'Etat. Il a été sans illusions, et les témoignages à ce sujet concordent sur les chances d'une intégration des «Arabes» ,le général de Gaulle paraît bien vouloir donner suite à une solution française à la
question algérienne dont le changement des conditions socio-économiques des populations musulmanes serait la première expression d'un diptyque. C'est à peine quelques jours plus tard qu'il dévoilera, lors d'une conférence de presse , la dimension politico-militaire de son dessein : la paix des braves. S'adressant aux combattants algériens, le général De Gaulle les invite à répondre favorablement à cette offre, remettre les armes aux autorités qui préserveront leur dignité et leur liberté. En dehors de la proximité des annonces, il est difficile de ne pas y voir deux facettes d'une même politique : désarmer l'ALN, disqualifier le FLN. Cette initiative n'est pas sans rappeler le fameux triptyque du front républicain, deux années plus tôt, «cessez-le-feu, élections, négociations, et apparaît comme le socle d'une pacification synonyme de d'un renforcement financier, technique, humain de l'effort de guerre. Des changements dans la hiérarchie politico-militaire en Algérie, arrivée de Paul Delouvrier au gouvernement général, et du général Challe à la tête de la XXe région, symbolisent la stratégie du général De Gaulle convaincu qu'il s'agira, si nécessaire, de négocier en position de force. Si la reconnaissance du droit à l'autodétermination le 16 septembre marque d'une certaine manière le glas des illusions portées par le plan de Constantine et d'une certain idée de l'Algérie française la poursuite de la pacification, c'est-à-dire de la répression à outrance, est plus que jamais à l'œuvre rendant encore moins défendable le mythe inusable d'une indépendance octroyée. Chaffik Benhacène
Paris , le 29 janvier 1960 Si j'ai revêtu l'uniforme pour parler aujourd'hui à la télévision, c'est pour marquer que je le fais comme étant le général De Gaulle aussi bien que le chef de l'État. Nous combattons en Algérie une rébellion qui dure depuis plus de cinq ans. La France poursuit courageusement l'effort nécessaire pour la vaincre, mais elle veut aboutir à une paix qui soit la paix, de telle sorte que le drame ne puisse pas recommencer et de manière à ce que l'Algérie, en fin de compte, ne soit pas perdue, ce qui serait un désastre pour nous et pour l'Occident. Le monde entier, en proie aux crises et aux mouvements que l'on sait, assiste à cette lutte qui le trouble et dont cherchent à se mêler les divers camps opposés.
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ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
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18 > D O S S I E R Les hommes de De Gaulle Michel Debré Né à Paris le 15 janvier 1912 et mort à Montlouissur-Loire le 2 août 1996, Michel Debré est le premier Premier ministre de la Cinquième République. Gaulliste convaincu, toute la carrière politique de Michel Debré est placée sous le signe de la fidélité au général de Gaulle.
Louis Joxe Louis Joxe est né le 16 septembre 1901 à Bourg-la-Reine en Seine, mort le 6 avril 1991 à Paris. Révoqué par le gouvernement de Vichy en 1940, il enseigne au lycée d'Alger. Charles de Gaulle le nomme secrétaire général du Comité français de la Libération nationale. Il est ministre sans interruption de juillet 1959 à mai 1968 dans les gouvernements de Michel Debré et Georges Pompidou.
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> Dossier 15
16 septembre, 1959 Le sort des Algériens appartient aux Algériens, non point comme le leur imposeraient le couteau et la mitraillette, mais suivant la volonté qu'ils exprimeront légitimement par le suffrage universel. Avec eux et pour eux, la France assurera la liberté de leur choix. Au cours des quelques années qui s'écouleront avant l'échéance, il y aura beaucoup à faire pour que l'Algérie pacifiée mesure ce que sont au juste les tenants et les aboutissants de sa propre détermination.
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Entretien avec le commandant de la wilaya IV, Si Lakhdar Bouregâa
«Avec De Gaulle, c’est la vraie guerre qui commence»
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
L’idée de s’entretenir avec Lakhdar Bouregaâ, commandant de la wilaya IV historique, s’est imposée à la suite d’une simple question : comment les combattants de l’ALN, qui n’étaient pas des politiques mais des guerriers, percevaient-ils le personnage de De Gaulle et son arrivée au pouvoir à l’époque des faits ? Il en résulte un témoignage fort intéressant d’un homme qui fut un authentique héros de la guerre de Libération et un récit rehaussé par la lucidité présente de son auteur.
Mais les moudjahidine devaient bien avoir une opinion, disons intime, sur le personnage, non ? Il leur était interdit de commenter quoi que ce soit. Ils étaient là uniquement pour obéir aux ordres et pour être au feu. Il leur était interdit de discuter des choses politiques et encore moins d’aborder ou d’admettre des qualités à l’adversaire. Il ne leur était pas permis de discuter de cela avec leurs responsables. Une ligne invisible mais réelle les séparait pour l’intérêt de tous et les objectifs fixés. Seuls comptaient l’engage-
H. Fodil/D. News
Algérie news week : Comment perceviezvous, en tant que moudjahidine, le personnage du général De Gaulle et son arrivée au pouvoir en 1958 ? Lakhdar Bouregraâ : Je vous surprendrai peut-être, mais la plupart des moudjahidine qui étaient avec nous n’avait aucune idée sur De Gaulle ni sur ce qu’il était et d’où il venait. 90% d’entre eux n’avaient pas le moindre élément sur l’importance du personnage et de son poids dans l’Histoire et l’échiquier politique de France. Nos responsables politico-militaires, eux, connaissaient son parcours mais ils n’en parlaient pas . La mission des moudjahidine était de combattre l’ennemi. Soit ils n’avaient pas la qualité, soit ils n’avaient pas le temps de l’analyse de l’actualité et des grands bouleversements politiques.De toute façon, cette tâche incombait à la seule élite de l’ALN. Très rares étaient les occasions où l’on se permettait de brefs échanges sur les questions politiques et encore moins sur celles relatives à la personne du général De Gaulle. Toutefois, je me souviens qu’en de courts moments récréatifs, nombre de nos responsables, quand ils voyaient certains djounoud contents de l’arrivée de De Gaulle au pouvoir, les mettaient en garde. Ami Ahmed, le plus âgé d’entre eux, n’arrêtait pas de leur répéter: «Attention, j’ai fait la guerre mondiale et je le connais. C’est un dur !».
face à l’ennemi puissant. De plus, ce n’était pas aux combattants de décrypter ou de répondre aux actions de propagande ou de guerre psychologique. Il existait pour cela une cellule spécialisée composée notamment d’arabophones et de francophones comme Zizi, Boualem Oussedik, Abdelkrim Fekhar, l’imam et traducteur de Médéa. Elle était chargée de ce type de travail, le plus souvent avec les moyens du bord. Nous étions au Djebel Louh à l’ouest de Ksar-ElBoukhari et il fallait user de toutes les astuces possibles pour répondre à la propagande de l’armée coloniale. A ce sujet, le souvenir qui me vient à l’esprit est celui relatif à Boualem Oussedik. Commissaire politique, il était tenu de participer aux réunions politiques et d’en expliquer les décisions aux moudjahidine. Lorsque les tracts pleuvaient, Boualem avait alors eu l’idée d’esquisser une caricature. Sur ce dessin, le général De Gaulle était représenté sur un terrain de football en gardien de but faisant face à un maquisard en burnous sur le point de tirer le ballon. Dessus, on pouvait lire :«1 goal ou De Gaulle, le but sera marqué». C’était certes un peu naïf, mais assez efficace pour préserver le moral des moudjahidine qui n’étaient pas dans les maquis pour du pain ou pour une vie meilleure mais pour la libération du pays. De manière plus classique, et en rappelant que nos moyens étaient rudimentaires, voire inexistants, nos opérations de contre-propagande consistait à diffuser à dos d’âne nos propres messages comme cela a d’ailleurs été, je crois, rapporté par le journaliste et historien Yves Courrière.
ment et le dévouement pour la patrie. Je concède, cependant, qu’on a commencé à parler avec plus d’intensité de De Gaulle dans les maquis lorsque, à la faveur de l’article 16 de la nouvelle Constitution qui a marqué l’avènement de la cinquième République, il a eu les pleins pouvoirs. Pour les partisans de l’Algérie française qui multipliaient les démonstrations de force, c’était le signe d’un basculement et d’une victoire proche… En ces moments là, des hélicoptères de l’armée coloniale larguaient sur les maquis et les zones interdites des tonnes de tracts sur lesquels figurait l’effigie du général en tenue militaire et suggérant aux moudjahidine de déposer les armes. Certains tracts, pour ceux qui ne maîtrisaient pas le
français, portaient un dessin d’école et une baguette de pain ; d’autres, plus explicites et sans doute à l’attention de ceux qui savaient lire et écrire le français, portaient l’inscription: «De Gaulle au pouvoir. Laisser-passer. Présentez ça aux forces de l’ordre». C’était une guerre psychologique pour tenter de saper le moral des troupes et faire croire qu’avec l’arrivée de De Gaulle, les Algériens auront un meilleur avenir… Quelle était la réaction des moudjahidine à l’égard de ces actions psychologiques ? Je vous ai déjà dit qu’en tant que moudjahidine, nous n’étions préoccupés que par une chose : comment faire la guerre et comment occuper favorablement le terrain
En dehors des faits historiques aujourd’hui établis et consignés dans des ouvrages de référence, il ressort de votre propre récit que la venue du général De Gaulle à la tête de l’Etat français a constitué un véritable tournant … Avec l’arrivée de De Gaulle, les travaux des historiens le confirment, c’est la vraie guerre qui commence, une guerre totale : 80% à 85% des martyrs sont morts durant la période où laquelle il prend le pouvoir. Il avait déployé toute la force de frappe de son armée, en donnant des moyens gigantesques à des hommes qu’il a lui-même choisis et qui ont fini par adopter à certains moments les mêmes méthodes de combat que l’ALN. Ce qui n’a pas été sans dégâts importants pour nous… De notre côté, le nombre des opérations militaire de l’ALN dans la wilaya IV et ailleurs a considérablement augmenté, témoignant de l’escalade. Il y a quelques années, un officier français de l’époque et avec lequel j’entretenais une cor-
Né à Lille le 22 novembre 1890, Charles De Gaulle choisit Saint Cyr pour une carrière militaire évidente. Il est blessé à trois reprises et fait prisonnier durant la première guerre mondiale. En 1921, il épouse Yvonne Vendroux dont il aura 3 enfants. Le colonel De Gaulle prend part à la campagne de France de mai-juin 1940. Promu général de brigade, il est nommé le 6 juin 1940, sous-secrétaire d'Etat à la Guerre et à la Défense nationale dans le gouvernement Reynaud. Alors que le maréchal Pétain demande aux Français de "cesser le combat" et négocie avec l'ennemi une armistice, le général De Gaulle lance, son célèbre appel, celui du 18 juin 1940, depuis Londres, sur les ondes de la BBC, par lequel il exhorte les Français à continuer le combat. À la Libération, le président du gouvernement provisoire, restaure la République et pose les fondements d'une France nouvelle. En désaccord avec les partis politiques, le général De Gaulle démissionne du gouvernement en janvier 1946. Hostile à la IVe République qu'il qualifie de "régime des partis", il fonde en 1947 un rassemblement : le RPF . Retiré à Colombey-les-deuxEglises, il écrit ses Mémoires de guerre. L'incapacité de la IVe République à résoudre le conflit algérien précipite le retour au pouvoir du général De Gaulle à partir de mai 1958. Il dote la France d'une nouvelle Constitution, la cinquième République est née.Il entame de profondes réformes en ce domaine sur fond de prospérité des années 60. Décolonisation, construction de l'Europe et indépendance nationale : il impose aussi la France sur la scène internationale. En mai 1968, à Paris, le Quartier latin est le théâtre de durs affrontements, alors que la contestation gagne progressivement tous les secteurs d'activité du pays. La France est paralysée. La crise de Mai 1968, flambée sociale et culturelle, lui paraît fournir l'occasion de concrétiser sa grande idée de Participation. Il propose, en avril 1969, un référendum sur la régionalisation et la réforme du Sénat. Le "non" l'emporte: le général De Gaulle remet alors immédiatement sa démission. Il se retire définitivement de la scène politique. Le 9 novembre 1970, Charles De Gaulle s'éteint à Colombey-les-deux-églises où il est enterré.
Charles De Gaulle
Le général et Nous Pourquoi un dossier sur le général De Gaulle ? Et pourquoi maintenant ? A ces deux questions, deux réponses toutes simples. La première est la publication de l’ouvrage important de Benjamin Stora, Le Mystère De Gaulle, son choix pour l’Algérie : un livre important sur un moment clé de notre révolution et sur le discours où le général considérait comme « nécessaire le recours à l’autodétermination » de l’Algérie. La deuxième, qui a un lien très fort avec la première, est que dans moins d’une année il y aura la célébration du quarantième anni-
versaire de la mort en novembre 1970 de l’homme d’Etat français et que sera posé à nouveau – et sans doute avec plus d’acuité et peut-être de polémiquele débat sur la guerre de libération. Deux motivations, en fait, dont l’objet, ici, est de comprendre comment De Gaulle et son action étaient-ils perçus par les acteurs du FLN et de l’ALN à l’époque des faits, et quel regard nos intellectuels et historiens ont-ils sur des sujets aussi importants que l’histoire et ses écritures.
Les hommes de DE GAULLE Edmond Jouhaud Le général Edmond Jouhaud, né le 2 avril 1905 à Bou-Sfer, à une vingtaine de kilomètres d'Oran en Algérie, mort à Royan en 1995, fut un général d'armée aérienne. Il fit une brillante carrière dans l'armée de l'Air avant de participer au putsch d'Alger en avril 1961 qui lui valut une condamnation à mort. 1956 : promu général de corps aérien, il prend le commandement de la Ve Région aérienne à Alger. Au même titre que Zeller, Salan, il fut parmi les généraux putschistes. Condamné, il sera gracié par le général De Gaulle.
Jacques Massu Jacques Massu, général français, né le 5 mai 1908 à Châlons-surMarne, mort le 26 octobre 2002 à Conflans-sur-Loing, était un militaire français, compagnon de la Libération et ancien commandant en chef des Forces françaises en Allemagne. Il est affecté avec la 10e division en Algérie. C'est la bataille d'Alger qu'il remporte avec des méthodes brutales, dont la torture systématique.
Mohamed Lakhdar MAOUGAL
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
> Le dernier homme de l’Algérie officielle qui a lancé cette aporie du haut d’une tribune s’appelle Mohamed Bedjaoui qui, protestant contre cette provocation de la part d’un pitoyable universitaire égyptien, a quitté la tribune d’un colloque portant sur la décolonisation qui s’était tenu au Caire il y a moins d’un an.
L’idée répandue par certains milieux orientaux mal intentionnés, c’était de dire que les Algériens ont obtenu leur indépendance comme beaucoup de républiques bananières africaines. C’est ainsi qu’ils trouveront légitime de déferler peu après l’indépendance pour nous «arabiser». Charles De Gaulle est surtout connu par les Algériens comme l’homme politique français qui a lancé toutes les forces françaises et celles des colonies dans les dernières batailles en Algérie (les grandes opérations de la fin des années 50) afin de contenir notre volonté inébranlable d’aller vers notre libération. Il savait d’instinct d’homme politique et de combattant que cette dernière était proche, inéluctable et irrémédiable. Il fallait seulement gagner du temps pour préparer une nouvelle France qui sortira le moins meurtrie possible mais qui en sortira elle aussi du conflit algérien et qui en sortira avec le moins de dégâts possible. C’était ce qu’il avait espéré pour son pays. Et c’est compréhensible. Charles De Gaulle, plus lorrain que gaulois, a dû sans aucun doute voir dans son enfance, ces milliers de tirailleurs africains et maghrébins affluer vers la France occupée pour participer à la libérer. De l’empire colonial il a dû garder cette image horrible d’un monstre qui dévore la chair à canon mais qui apprend à ses victimes les voies de leur propre émancipation. Plus averti que César et plus subtil qu’Auguste, il apprit à se tenir sur le qui-vive de l’Histoire. L’équipée arabe des légions d’Auguste contre les pirates de la Mer Rouge rapportées par les historiens romains l’aura longtemps fait réfléchir. Il savait d’expérience la combativité des Africains et
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> D O S S I E R 17 Alger, le 4 juin 1958 Je vous ai compris ! Je sais ce qui s'est passé ici. Je vois ce que vous avez voulu faire. Je vois que la route que vous avez ouverte en Algérie, c'est celle de la rénovation et de la fraternité. L'armée, I'armée française, cohérente, ardente, disciplinée, sous les ordres de ses chefs, l'armée éprouvée en tant de circonstances et qui n'en a pas moins accompli ici une oeuvre magnifique de compréhension et de pacification, l'armée française a été sur cette terre le ferment, le témoin, et elle est le garant, du mouvement qui s'y est développé.
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Le Grand absent de Yalta à l’épreuve à Alger
Non ce n’est pas De Gaulle qui a donné aux Algériens leur indépendance. L’émancipation algérienne a été arrachée de haute lutte et au prix fort. Il faut rappeler cela encore et encore.
l’opiniâtreté des cavaliers numides qui vinrent à bout des Carthaginois, des Romains, des Arabes de la côte ouest de la péninsule, des Byzantins, des Vandales, bref de tous les conquérants. L’homme de l’appel au combat (18 juin1940) pour la liberté et la dignité contre le nazisme et le fascisme sait mieux que quiconque que les combats qui s’inscrivent dans cette logique de liberté et d’émancipation sont des combats qui aboutissent
menace que l’hégémonisme anglo-américain fait peser sur la France. Il tente alors un rapprochement avec la RFA en même temps qu’il aplanit les tensions avec l’Union soviétique en acceptant de parrainer un gouvernement d’Union nationale avec la principale force politique française de l’après-guerre, le PCF. Il signe alors un verdict implacable contre sa personne d’autant qu’il s’oppose à l’application du plan Marshall en
France en accord avec ses alliés communistes. Il n’a Charles De Gaulle, plus lorrain que gauoublié pour autant lois, a dû sans aucun doute voir dans son pas l’affront qui lui fut fait à enfance, ces milliers de tirailleurs afriAlger quand les cains et maghrébins affluer vers la France Américains refusèrent de le reconnaître comme occupée pour participer à la libérer. l’interlocuteur français au nom des Forces françaises de l’intérieur coûte que coûte. Et les combats algérien alliées avec les FTP. Ce n’est que quand le mur du silence et africain étaient de ceux-là. Mais comment De Gaulle allait –t-il libérer la sur la guerre de libération nationale algéFrance de son histoire coloniale archaï- rienne se fissure et que des intellectuels français de gauche comme de droite s’enque ? De Gaulle écarté de Yalta par la coali- gagent à soutenir l’indépendance des tion anglo-américaine comprend la colonies et de l’Algérie en particulier
contre la volonté ou la démission du gouvernement socialo-radical, qu’il réinvestit la scène politique croyant en sa bonne étoile et assuré que son heure était arrivée. En fait c’est grâce à la lutte du peuple algérien que De Gaulle a pu se remettre en scelle et triompher des partis soumis aux diktats des milieux colonialistes et sionistes coalisés. Provoquant une crise de gouvernance devant la menace putschiste, il met au ban de la République un «quarteron d’officiers en retraite» et met fin à la quatrième République des copains et des coquins, celle qui avait déclenché par les mémorables trucages électoraux de NAEGELAN et les files interminables de béni-oui-oui votant à la queue leu leu derrière les caïds et les bachaghas ou à la traîne des marabouts collaborateurs. Il gouvernera la France encore une décennie au cours de laquelle il tentera un rapprochement avec les pays arabes malgré les oppositions et les manœuvres des partis liés au lobby sioniste en France. Mais il devra aussi composer avec des milieux de droite colonialistes qui l’empêchent d’accélérer le mouvement de décolonisation auquel il semblait croire plus par intérêt pour son pays que par conviction idéologique. La crise israélo arabe de 1967, le met en demeure de prendre position contre l’agression israélienne pour préserver les intérêts de la France vis-à-vis des amis et alliés arabes d’une part et pour changer la Voix française dans le concert des nations à l’ONU où les Américains et les Anglais reprennent la torche du néocolonialisme adossé à des régimes fantoches en Asie, (Vietnam, Corée du Sud, Cambodge) , en Afrique et surtout au Proche Orient avec le rôle de plus en plus agressif de l’Etat colonialiste israélien.. Ayant sorti son pays de l’alliance atlantique (OTAN) il devient le cible des USA et de leurs alliés à l’exception de la RFA. Son régime est à l’agonie à l’occasion des manifestations de mai 1968 , qui seraient selon les confessions d’un ex agent de la CIA -Mata Conzalez -sans doute un pseudonyme- une entreprise de déstabilisation orchestrée par le Mossad et la CIA (cfe, Les maîtres du monde de Mata Gonzalez, chez Balland, 1978).
Mostaganem en 58
Vu des camps de réfugiés
De De Gaulle à… Digoul
De Gaulle : un goût de napalm, quand même…
Mostaganem, septembre 2009. C’est la même ville, le même balcon de l’hôtel de ville, les mêmes Algériens entre leur pays à naître et la France qui est toujours quelque part derrière le dos de chacun, mais personne presque ne se souvient de la visite de De Gaulle et de son fameux discours. Entre temps l’Algérie n’est pas seulement née : elle est morte plusieurs fois ! Le gaullisme à Mostaganem est un lointain exotisme de la mémoire. Il faut bien chercher dans les douars et les venelles pour retrouver encore des sobriquets et des surnoms de septuagénaires qui marquent l’évènement : « Digaule » en est un que l’auteur de cet article a retrouvé. Aucun rapport entre ce Mostganémois qui ne se souvient même pas et la haute figure des refondations françaises. Juste une plaisanterie qui dure depuis 68 ans ! La figure de ce Père fondateur de la France garde encore, chez les quelques Mostaganémois qui s’en souviennent, l’aura qu’il avait à son époque, transcendant par son originalité, les répartitions des rôles entre colons et autochtones. C’est-à-dire quelque chose qui va au-delà du représentant du colon et de l’occupant, et s’installe dans le calendrier de l’évènement particulier. Du moins pour ceux qui s’en souviennent encore. De cette population, il ne reste pratiquement rien ou ceux qui étaient encore des enfants à l’époque. « Je me souviens de la main de De Gaulle. De son bras qu’il agitait vers la foule. Je me trouvais du côté du Prisunic, dans le square. Oui il y avait foule, mais pas la nôtre » raconte un exdirecteur d’école primaire retraité, de cette génération qui avait encore le culte « Ferry » de la scolarité. La dernière vague des scolarisés de la France coloniale. L’évènement était « franco-français » avec un clin d’oeil pour les indigènes, mais sans plus. A cette époque, le gaullisme n’en était pas encore à des choix douloureux mais à des discours de réconciliation et à des équilibrismes sans programme de sortie pour « la crise algérienne ». Au fait, avait-il crié « vive l’Algérie française» ou le fameux « Je vous ai compris » ? Est-ce que ce fut le 05 juin 1958 à Alger ou le 06 juin 1958 à Mostaganem ? « Je l’ai entendu dire « je vous ai compris !» ici, soutient un écolier de cette époque, vieux Hadj du XXIème siècle. Dans un autre village, d’autres souvenirs, à peine différents. « Je me souviens qu’on nous y a emmenés de force presque, dans des bus gratuits, pour voir De Gaulle et l’écouter » raconte un autre enfant de cette génération. Les classes d’écoliers comptaient à peine plus de quatre indigènes par classe et il y était donc impossible d’y jouer le nationaliste. « Beaucoup y ont été acheminés avec les mêmes moyens et sous la contrainte, dans des transports prêtés par les « autorités » de cette époque ». « Oui je me souviens de la foule » nous dit l’ancien directeur « du primaire », Hadj Mahmoud: « Il y avait foule et surtout des colons et des Français. Nous les Arabes, y étions moins, et gardions en fait le silence ». Les enfants algériens de cette époque savaient ce que De Gaulle avait de la peine à se l’avouer : en 58, on était dans l’irréversible. « Personne ne criait vive la France, nous les Arabes on n’avait pas de banderoles. Nous étions là,uniquement pour regarder. Et la seule fois où je suis sorti dans la rue pour crier et chanter et hurler, c’était lors de la Tahya pas lors de la visite de De Gaulle ». A Mostaganem, le gaullisme a été donc un exotisme. Le « grand Charles » n’y garde pas de traces visibles ou sonores, la ville lui a servi de décor pour une politique qui échouera très vite. Le leader français y provoque une très lointaine sympathie, pour l’immense poids de sa figure et pas pour ses discours « locaux ». L’homme est intéressant plus que sa nationalité et son époque est-on tenté de conclure à la place des derniers spectateurs de son Show « de la dernière chance ». Son vive « l’Algérie française » y avait le son d’un adieu, mais personne ne le savait sauf peut-être les écoliers « arabes » de cette époque, déjà matures comme l’ensemble des enfants des guerres. K. Derraz
Dans ces chaumières au toit de chaume, disséminées dans le sous-bois qui fait pièce avec Djebel Fersig, dans le district de Aïn Draham (Tunisie), le tract passe d'une main à l'autre. La plupart de ces réfugiés qui ont franchi la ligne Morrice, tentent de déchiffrer cette feuille jaune qui appelle carrément à la sédition : «Tirailleurs, goumiers, fils de l'Algérie » disait le message qui suppliait ces «égarés» Algériens de revenir sur le droit chemin (sic)… Le garçonnet qui anonne le texte est brutalement interrompu par Boualem, le moudjahid (un officier en fait) qui, faisant irruption dans la masure, interrompt ce travail d'exégèse à partir de ce dazibao (colonial) avant l'heure. « Bezouich, ne te salis pas la bouche avec les mots de De Gaulle ! », provenant de Boualem c'était à mi-chemin entre l'ordre et le conseil. C'était la première fois que le nom de l'homme du 18 juin 1940, selon l'hagiographie hexagonale, résonnait dans ce camp de ces Algériens de l'exode, dressé à quelques encablures de la fameuse base de l'Est de l'Armée de libération nationale. Du coup, branle-bas de combat, le commissaire politique débarqua de Souk el Arba, le chef-lieu, et après une séance de travail dans l'arrière-boutique familiale où les « Malgaches» d'Oued Mellegue avaient coutume de faire le point autour d'une…mloukhia, ordre a été donné de mener une campagne de « désintoxication gaulliste ». Charles De Gaulle revenu aux affaires, à la faveur de cette guerre d'Algérie, devenait depuis ce jour la cible des officiers traitants qui devaient se méfier grandement de l'impact que pourrait avoir De Gaulle sur certains djounoud qui avaient participé à la Seconde Guerre mondiale sous le treillis français… Comment faire du plus célèbre militaire français, un ennemi plutôt qu'un adversaire ? Il faut rappeler qu'à cette époque, certains néo-destouriens tunisiens de la région ne s'embarrassaient pas tellement, pour faire se superposer l'image d'un civil tel que Pierre Mendès France, qui avait été débarqué après avoir accordé à la Tunisie l'autonomie interne, anticipant ainsi sur ces idées pacifistes en Indochine, avec celle d'un militaire qui avait érigé, en une sorte de loi d'airain, une certaine idée de la France allant de «Dunkerque à Tamanrasset » !… Ce grand malentendu coûta beaucoup à la guerre de Libération et ne fut levé, d'une certaine manière, qu'à la suite des évènements de Bizerte : Le 19 juillet 1961, une déferlante de civils, encadrés par des soldats tunisiens, s'abattit sur la base navale de Bizerte, occupée par la France. De Gaulle ordonna une riposte « exemplaire » qui fit des centaines de victimes, en majorité des jeunes qui avaient fait office de… «bouclier humain » ! Mais Paris ne tarda pas à « concéder » un cessez-le-feu, ayant deviné que des éléments de l'ALN avaient pris part au coup de feu… Ainsi et tout comme à Sakiet Sidi Youssef (1958) le sang des Tunisiens et des Algériens s'était mélangé, encore une fois. Le « débriefing » initié par les Commissaires politiques de l'ALN fit son effet. Certes le nom de Lacoste (en référence au sanguinaire Gouverneur Général d'Algérie, 1956-1958) sera toujours porté par le berger allemand qui gardait l'entrée principale du P.C. du 5e bataillon de l'ALN, mais le nom du Général De Gaulle, s'il ne fut pas attribué à un quelconque quadrupède, ne sera pas pour autant synonyme d'adversaire loyal. Bien au contraire, des tracts circulèrent, représentant un De Gaulle, grossièrement dessiné, affublé d'un gourdin symbolisant Massu, un autre militaire des plus fidèles, avec Bigeard, de la politique jusqu'au-boutiste de l'appareil mili-
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taro-industriel français. La barbarie avec laquelle, le gaullisme géra ces évènements d'Algérie, (comme on disait et jusqu'à une époque récente) aura tôt fait d'écorner durablement l'image du général qui combattit le nazisme mais qui oublia, dans la foulée, son discours de Brazzaville de 1944, où il décréta cette métropole congolaise « Capitale de la France Libre »… C'était en janvier 1944. « Prononcé par le général De Gaulle, alors président du Conseil, au cours du voyage qu'il avait entrepris dans les territoires français d'Afrique, le discours de Brazzaville (24 août 1958) avait essentiellement pour but de présenter aux populations locales la Communauté destinée à remplacer l'Union française dans le cadre de la future Constitution de la Ve République et les inciter à voter « oui » au référendum constitutionnel prévu pour le 28 septembre suivant. Devant une foule enthousiaste, De Gaulle précise les principes qui régiront les nouveaux rapports entre la France et son empire (autonomie interne, libre détermination des territoires, création d'un vaste ensemble politique, économique et de défense), définit les structures institutionnelles de la Communauté et, surtout, pose avec netteté le problème de l'indépendance ». Ainsi sera évoqué dans les manuels d'histoire ce haut fait de la geste gaulliste, voire gaullienne… Mais lorsque les premières victimes du napalm furent rapatriées sur Tunis, avant d'être évacuées sur la Yougoslavie, les réfugiés algériens se firent, une fois pour toutes, une idée de l'homme qui avait dit « Non», à l'occupation de son pays par les nazis. Na, symbole chimique du sodium et palm, abréviation pour nommer le napalm. «Le napalm, c'est le napalm et certaines des méthodes employées en Algérie ne nous ont pas fait honneur », dira fort courageusement, et à ce propos, un ambassadeur de France, Bernard Barjolet, en février 2008. « La politique est une guerre sans effusion de sang et la guerre, une politique sanglante » disait Mao Tsé Toung… L'histoire retiendra aussi que l'enlèvement de Belkacem Zeddour-Brahim (3 novembre 1954), premier étudiant algérien assassiné par l'armée coloniale, l'exécution de Ahmed Zabana (19 juin 1956), la pendaison de Larbi Ben M'Hidi par Aussarès (3 mars 1957), sont autant d'illustrations macabres d'une politique coloniale et gaulliste, on ne peut plus sanglante. Un jour sans doute, les arrières-petits enfants des réfugiés de la base de l'Est prendront connaissance de l'œuvre littéraire du retraité de Colombey -les-Deux -Eglises qui avait écrit son premier roman à quinze ans « Une mauvaise rencontre » et son dernier « Mémoires d'espoir » à quatre-vingts ans… N'est-ce pas Ibn Sina qui a dit « le temps fait oublier les douleurs, éteint les douleurs, apaise la colère et éteint la haine ». Charles De Gaulle restera, certainement, un héros pour son peuple, une gloire pour son pays… La France. Mais pour les Algériens des années de braise, il restera le pourfendeur des causes justes et, cruelle ironie de l'Histoire, il s'avère que la famille maternelle du général, s'appelait Maillot comme le nom de l'aspirant qui tomba au champ d'honneur aux côtés de ses frères algériens, à l'instar de Fernand Yveton, Maurice Audin, Maurice Laban et tous ceux qui avaient une autre idée de la France, celle de la Révolution de 1789. La France de Francis Jeanson et de Henri Alleg. Celle des «Justes » ! Saïd Ould-Khelifa
Mostaganem, 6 juin 1958 Il n'y a plus ici, je le proclame en son nom et je vous en donne ma parole, que des Français à part entière, des compatriotes, des concitoyens, des frères qui marchent désormais dans la vie en se tenant par la main. Une preuve va être fournie par l'Algérie toute entière que c'est cela qu'elle veut car, d'ici trois mois, tous les Français d'ici, les dix millions de Français d'ici, vont participer, au même titre, à l'expression de la volonté nationale par laquelle, à mon appel, la France fera connaître ce qu'elle veut pour renouveler ses institutions
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ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
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Les hommes de DE GAULLE Edmond Jouhaud Le général Edmond Jouhaud, né le 2 avril 1905 à Bou-Sfer, à une vingtaine de kilomètres d'Oran en Algérie, mort à Royan en 1995, fut un général d'armée aérienne. Il fit une brillante carrière dans l'armée de l'Air avant de participer au putsch d'Alger en avril 1961 qui lui valut une condamnation à mort. 1956 : promu général de corps aérien, il prend le commandement de la Ve Région aérienne à Alger. Au même titre que Zeller, Salan, il fut parmi les généraux putschistes. Condamné, il sera gracié par le général De Gaulle.
Jacques Massu Jacques Massu, général français, né le 5 mai 1908 à Châlons-surMarne, mort le 26 octobre 2002 à Conflans-sur-Loing, était un militaire français, compagnon de la Libération et ancien commandant en chef des Forces françaises en Allemagne. Il est affecté avec la 10e division en Algérie. C'est la bataille d'Alger qu'il remporte avec des méthodes brutales, dont la torture systématique.
Mohamed Lakhdar MAOUGAL
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
> Le dernier homme de l’Algérie officielle qui a lancé cette aporie du haut d’une tribune s’appelle Mohamed Bedjaoui qui, protestant contre cette provocation de la part d’un pitoyable universitaire égyptien, a quitté la tribune d’un colloque portant sur la décolonisation qui s’était tenu au Caire il y a moins d’un an.
L’idée répandue par certains milieux orientaux mal intentionnés, c’était de dire que les Algériens ont obtenu leur indépendance comme beaucoup de républiques bananières africaines. C’est ainsi qu’ils trouveront légitime de déferler peu après l’indépendance pour nous «arabiser». Charles De Gaulle est surtout connu par les Algériens comme l’homme politique français qui a lancé toutes les forces françaises et celles des colonies dans les dernières batailles en Algérie (les grandes opérations de la fin des années 50) afin de contenir notre volonté inébranlable d’aller vers notre libération. Il savait d’instinct d’homme politique et de combattant que cette dernière était proche, inéluctable et irrémédiable. Il fallait seulement gagner du temps pour préparer une nouvelle France qui sortira le moins meurtrie possible mais qui en sortira elle aussi du conflit algérien et qui en sortira avec le moins de dégâts possible. C’était ce qu’il avait espéré pour son pays. Et c’est compréhensible. Charles De Gaulle, plus lorrain que gaulois, a dû sans aucun doute voir dans son enfance, ces milliers de tirailleurs africains et maghrébins affluer vers la France occupée pour participer à la libérer. De l’empire colonial il a dû garder cette image horrible d’un monstre qui dévore la chair à canon mais qui apprend à ses victimes les voies de leur propre émancipation. Plus averti que César et plus subtil qu’Auguste, il apprit à se tenir sur le qui-vive de l’Histoire. L’équipée arabe des légions d’Auguste contre les pirates de la Mer Rouge rapportées par les historiens romains l’aura longtemps fait réfléchir. Il savait d’expérience la combativité des Africains et
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> D O S S I E R 17 Alger, le 4 juin 1958 Je vous ai compris ! Je sais ce qui s'est passé ici. Je vois ce que vous avez voulu faire. Je vois que la route que vous avez ouverte en Algérie, c'est celle de la rénovation et de la fraternité. L'armée, I'armée française, cohérente, ardente, disciplinée, sous les ordres de ses chefs, l'armée éprouvée en tant de circonstances et qui n'en a pas moins accompli ici une oeuvre magnifique de compréhension et de pacification, l'armée française a été sur cette terre le ferment, le témoin, et elle est le garant, du mouvement qui s'y est développé.
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Le Grand absent de Yalta à l’épreuve à Alger
Non ce n’est pas De Gaulle qui a donné aux Algériens leur indépendance. L’émancipation algérienne a été arrachée de haute lutte et au prix fort. Il faut rappeler cela encore et encore.
l’opiniâtreté des cavaliers numides qui vinrent à bout des Carthaginois, des Romains, des Arabes de la côte ouest de la péninsule, des Byzantins, des Vandales, bref de tous les conquérants. L’homme de l’appel au combat (18 juin1940) pour la liberté et la dignité contre le nazisme et le fascisme sait mieux que quiconque que les combats qui s’inscrivent dans cette logique de liberté et d’émancipation sont des combats qui aboutissent
menace que l’hégémonisme anglo-américain fait peser sur la France. Il tente alors un rapprochement avec la RFA en même temps qu’il aplanit les tensions avec l’Union soviétique en acceptant de parrainer un gouvernement d’Union nationale avec la principale force politique française de l’après-guerre, le PCF. Il signe alors un verdict implacable contre sa personne d’autant qu’il s’oppose à l’application du plan Marshall en
France en accord avec ses alliés communistes. Il n’a Charles De Gaulle, plus lorrain que gauoublié pour autant lois, a dû sans aucun doute voir dans son pas l’affront qui lui fut fait à enfance, ces milliers de tirailleurs afriAlger quand les cains et maghrébins affluer vers la France Américains refusèrent de le reconnaître comme occupée pour participer à la libérer. l’interlocuteur français au nom des Forces françaises de l’intérieur coûte que coûte. Et les combats algérien alliées avec les FTP. Ce n’est que quand le mur du silence et africain étaient de ceux-là. Mais comment De Gaulle allait –t-il libérer la sur la guerre de libération nationale algéFrance de son histoire coloniale archaï- rienne se fissure et que des intellectuels français de gauche comme de droite s’enque ? De Gaulle écarté de Yalta par la coali- gagent à soutenir l’indépendance des tion anglo-américaine comprend la colonies et de l’Algérie en particulier
contre la volonté ou la démission du gouvernement socialo-radical, qu’il réinvestit la scène politique croyant en sa bonne étoile et assuré que son heure était arrivée. En fait c’est grâce à la lutte du peuple algérien que De Gaulle a pu se remettre en scelle et triompher des partis soumis aux diktats des milieux colonialistes et sionistes coalisés. Provoquant une crise de gouvernance devant la menace putschiste, il met au ban de la République un «quarteron d’officiers en retraite» et met fin à la quatrième République des copains et des coquins, celle qui avait déclenché par les mémorables trucages électoraux de NAEGELAN et les files interminables de béni-oui-oui votant à la queue leu leu derrière les caïds et les bachaghas ou à la traîne des marabouts collaborateurs. Il gouvernera la France encore une décennie au cours de laquelle il tentera un rapprochement avec les pays arabes malgré les oppositions et les manœuvres des partis liés au lobby sioniste en France. Mais il devra aussi composer avec des milieux de droite colonialistes qui l’empêchent d’accélérer le mouvement de décolonisation auquel il semblait croire plus par intérêt pour son pays que par conviction idéologique. La crise israélo arabe de 1967, le met en demeure de prendre position contre l’agression israélienne pour préserver les intérêts de la France vis-à-vis des amis et alliés arabes d’une part et pour changer la Voix française dans le concert des nations à l’ONU où les Américains et les Anglais reprennent la torche du néocolonialisme adossé à des régimes fantoches en Asie, (Vietnam, Corée du Sud, Cambodge) , en Afrique et surtout au Proche Orient avec le rôle de plus en plus agressif de l’Etat colonialiste israélien.. Ayant sorti son pays de l’alliance atlantique (OTAN) il devient le cible des USA et de leurs alliés à l’exception de la RFA. Son régime est à l’agonie à l’occasion des manifestations de mai 1968 , qui seraient selon les confessions d’un ex agent de la CIA -Mata Conzalez -sans doute un pseudonyme- une entreprise de déstabilisation orchestrée par le Mossad et la CIA (cfe, Les maîtres du monde de Mata Gonzalez, chez Balland, 1978).
Mostaganem en 58
Vu des camps de réfugiés
De De Gaulle à… Digoul
De Gaulle : un goût de napalm, quand même…
Mostaganem, septembre 2009. C’est la même ville, le même balcon de l’hôtel de ville, les mêmes Algériens entre leur pays à naître et la France qui est toujours quelque part derrière le dos de chacun, mais personne presque ne se souvient de la visite de De Gaulle et de son fameux discours. Entre temps l’Algérie n’est pas seulement née : elle est morte plusieurs fois ! Le gaullisme à Mostaganem est un lointain exotisme de la mémoire. Il faut bien chercher dans les douars et les venelles pour retrouver encore des sobriquets et des surnoms de septuagénaires qui marquent l’évènement : « Digaule » en est un que l’auteur de cet article a retrouvé. Aucun rapport entre ce Mostganémois qui ne se souvient même pas et la haute figure des refondations françaises. Juste une plaisanterie qui dure depuis 68 ans ! La figure de ce Père fondateur de la France garde encore, chez les quelques Mostaganémois qui s’en souviennent, l’aura qu’il avait à son époque, transcendant par son originalité, les répartitions des rôles entre colons et autochtones. C’est-à-dire quelque chose qui va au-delà du représentant du colon et de l’occupant, et s’installe dans le calendrier de l’évènement particulier. Du moins pour ceux qui s’en souviennent encore. De cette population, il ne reste pratiquement rien ou ceux qui étaient encore des enfants à l’époque. « Je me souviens de la main de De Gaulle. De son bras qu’il agitait vers la foule. Je me trouvais du côté du Prisunic, dans le square. Oui il y avait foule, mais pas la nôtre » raconte un exdirecteur d’école primaire retraité, de cette génération qui avait encore le culte « Ferry » de la scolarité. La dernière vague des scolarisés de la France coloniale. L’évènement était « franco-français » avec un clin d’oeil pour les indigènes, mais sans plus. A cette époque, le gaullisme n’en était pas encore à des choix douloureux mais à des discours de réconciliation et à des équilibrismes sans programme de sortie pour « la crise algérienne ». Au fait, avait-il crié « vive l’Algérie française» ou le fameux « Je vous ai compris » ? Est-ce que ce fut le 05 juin 1958 à Alger ou le 06 juin 1958 à Mostaganem ? « Je l’ai entendu dire « je vous ai compris !» ici, soutient un écolier de cette époque, vieux Hadj du XXIème siècle. Dans un autre village, d’autres souvenirs, à peine différents. « Je me souviens qu’on nous y a emmenés de force presque, dans des bus gratuits, pour voir De Gaulle et l’écouter » raconte un autre enfant de cette génération. Les classes d’écoliers comptaient à peine plus de quatre indigènes par classe et il y était donc impossible d’y jouer le nationaliste. « Beaucoup y ont été acheminés avec les mêmes moyens et sous la contrainte, dans des transports prêtés par les « autorités » de cette époque ». « Oui je me souviens de la foule » nous dit l’ancien directeur « du primaire », Hadj Mahmoud: « Il y avait foule et surtout des colons et des Français. Nous les Arabes, y étions moins, et gardions en fait le silence ». Les enfants algériens de cette époque savaient ce que De Gaulle avait de la peine à se l’avouer : en 58, on était dans l’irréversible. « Personne ne criait vive la France, nous les Arabes on n’avait pas de banderoles. Nous étions là,uniquement pour regarder. Et la seule fois où je suis sorti dans la rue pour crier et chanter et hurler, c’était lors de la Tahya pas lors de la visite de De Gaulle ». A Mostaganem, le gaullisme a été donc un exotisme. Le « grand Charles » n’y garde pas de traces visibles ou sonores, la ville lui a servi de décor pour une politique qui échouera très vite. Le leader français y provoque une très lointaine sympathie, pour l’immense poids de sa figure et pas pour ses discours « locaux ». L’homme est intéressant plus que sa nationalité et son époque est-on tenté de conclure à la place des derniers spectateurs de son Show « de la dernière chance ». Son vive « l’Algérie française » y avait le son d’un adieu, mais personne ne le savait sauf peut-être les écoliers « arabes » de cette époque, déjà matures comme l’ensemble des enfants des guerres. K. Derraz
Dans ces chaumières au toit de chaume, disséminées dans le sous-bois qui fait pièce avec Djebel Fersig, dans le district de Aïn Draham (Tunisie), le tract passe d'une main à l'autre. La plupart de ces réfugiés qui ont franchi la ligne Morrice, tentent de déchiffrer cette feuille jaune qui appelle carrément à la sédition : «Tirailleurs, goumiers, fils de l'Algérie » disait le message qui suppliait ces «égarés» Algériens de revenir sur le droit chemin (sic)… Le garçonnet qui anonne le texte est brutalement interrompu par Boualem, le moudjahid (un officier en fait) qui, faisant irruption dans la masure, interrompt ce travail d'exégèse à partir de ce dazibao (colonial) avant l'heure. « Bezouich, ne te salis pas la bouche avec les mots de De Gaulle ! », provenant de Boualem c'était à mi-chemin entre l'ordre et le conseil. C'était la première fois que le nom de l'homme du 18 juin 1940, selon l'hagiographie hexagonale, résonnait dans ce camp de ces Algériens de l'exode, dressé à quelques encablures de la fameuse base de l'Est de l'Armée de libération nationale. Du coup, branle-bas de combat, le commissaire politique débarqua de Souk el Arba, le chef-lieu, et après une séance de travail dans l'arrière-boutique familiale où les « Malgaches» d'Oued Mellegue avaient coutume de faire le point autour d'une…mloukhia, ordre a été donné de mener une campagne de « désintoxication gaulliste ». Charles De Gaulle revenu aux affaires, à la faveur de cette guerre d'Algérie, devenait depuis ce jour la cible des officiers traitants qui devaient se méfier grandement de l'impact que pourrait avoir De Gaulle sur certains djounoud qui avaient participé à la Seconde Guerre mondiale sous le treillis français… Comment faire du plus célèbre militaire français, un ennemi plutôt qu'un adversaire ? Il faut rappeler qu'à cette époque, certains néo-destouriens tunisiens de la région ne s'embarrassaient pas tellement, pour faire se superposer l'image d'un civil tel que Pierre Mendès France, qui avait été débarqué après avoir accordé à la Tunisie l'autonomie interne, anticipant ainsi sur ces idées pacifistes en Indochine, avec celle d'un militaire qui avait érigé, en une sorte de loi d'airain, une certaine idée de la France allant de «Dunkerque à Tamanrasset » !… Ce grand malentendu coûta beaucoup à la guerre de Libération et ne fut levé, d'une certaine manière, qu'à la suite des évènements de Bizerte : Le 19 juillet 1961, une déferlante de civils, encadrés par des soldats tunisiens, s'abattit sur la base navale de Bizerte, occupée par la France. De Gaulle ordonna une riposte « exemplaire » qui fit des centaines de victimes, en majorité des jeunes qui avaient fait office de… «bouclier humain » ! Mais Paris ne tarda pas à « concéder » un cessez-le-feu, ayant deviné que des éléments de l'ALN avaient pris part au coup de feu… Ainsi et tout comme à Sakiet Sidi Youssef (1958) le sang des Tunisiens et des Algériens s'était mélangé, encore une fois. Le « débriefing » initié par les Commissaires politiques de l'ALN fit son effet. Certes le nom de Lacoste (en référence au sanguinaire Gouverneur Général d'Algérie, 1956-1958) sera toujours porté par le berger allemand qui gardait l'entrée principale du P.C. du 5e bataillon de l'ALN, mais le nom du Général De Gaulle, s'il ne fut pas attribué à un quelconque quadrupède, ne sera pas pour autant synonyme d'adversaire loyal. Bien au contraire, des tracts circulèrent, représentant un De Gaulle, grossièrement dessiné, affublé d'un gourdin symbolisant Massu, un autre militaire des plus fidèles, avec Bigeard, de la politique jusqu'au-boutiste de l'appareil mili-
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taro-industriel français. La barbarie avec laquelle, le gaullisme géra ces évènements d'Algérie, (comme on disait et jusqu'à une époque récente) aura tôt fait d'écorner durablement l'image du général qui combattit le nazisme mais qui oublia, dans la foulée, son discours de Brazzaville de 1944, où il décréta cette métropole congolaise « Capitale de la France Libre »… C'était en janvier 1944. « Prononcé par le général De Gaulle, alors président du Conseil, au cours du voyage qu'il avait entrepris dans les territoires français d'Afrique, le discours de Brazzaville (24 août 1958) avait essentiellement pour but de présenter aux populations locales la Communauté destinée à remplacer l'Union française dans le cadre de la future Constitution de la Ve République et les inciter à voter « oui » au référendum constitutionnel prévu pour le 28 septembre suivant. Devant une foule enthousiaste, De Gaulle précise les principes qui régiront les nouveaux rapports entre la France et son empire (autonomie interne, libre détermination des territoires, création d'un vaste ensemble politique, économique et de défense), définit les structures institutionnelles de la Communauté et, surtout, pose avec netteté le problème de l'indépendance ». Ainsi sera évoqué dans les manuels d'histoire ce haut fait de la geste gaulliste, voire gaullienne… Mais lorsque les premières victimes du napalm furent rapatriées sur Tunis, avant d'être évacuées sur la Yougoslavie, les réfugiés algériens se firent, une fois pour toutes, une idée de l'homme qui avait dit « Non», à l'occupation de son pays par les nazis. Na, symbole chimique du sodium et palm, abréviation pour nommer le napalm. «Le napalm, c'est le napalm et certaines des méthodes employées en Algérie ne nous ont pas fait honneur », dira fort courageusement, et à ce propos, un ambassadeur de France, Bernard Barjolet, en février 2008. « La politique est une guerre sans effusion de sang et la guerre, une politique sanglante » disait Mao Tsé Toung… L'histoire retiendra aussi que l'enlèvement de Belkacem Zeddour-Brahim (3 novembre 1954), premier étudiant algérien assassiné par l'armée coloniale, l'exécution de Ahmed Zabana (19 juin 1956), la pendaison de Larbi Ben M'Hidi par Aussarès (3 mars 1957), sont autant d'illustrations macabres d'une politique coloniale et gaulliste, on ne peut plus sanglante. Un jour sans doute, les arrières-petits enfants des réfugiés de la base de l'Est prendront connaissance de l'œuvre littéraire du retraité de Colombey -les-Deux -Eglises qui avait écrit son premier roman à quinze ans « Une mauvaise rencontre » et son dernier « Mémoires d'espoir » à quatre-vingts ans… N'est-ce pas Ibn Sina qui a dit « le temps fait oublier les douleurs, éteint les douleurs, apaise la colère et éteint la haine ». Charles De Gaulle restera, certainement, un héros pour son peuple, une gloire pour son pays… La France. Mais pour les Algériens des années de braise, il restera le pourfendeur des causes justes et, cruelle ironie de l'Histoire, il s'avère que la famille maternelle du général, s'appelait Maillot comme le nom de l'aspirant qui tomba au champ d'honneur aux côtés de ses frères algériens, à l'instar de Fernand Yveton, Maurice Audin, Maurice Laban et tous ceux qui avaient une autre idée de la France, celle de la Révolution de 1789. La France de Francis Jeanson et de Henri Alleg. Celle des «Justes » ! Saïd Ould-Khelifa
Mostaganem, 6 juin 1958 Il n'y a plus ici, je le proclame en son nom et je vous en donne ma parole, que des Français à part entière, des compatriotes, des concitoyens, des frères qui marchent désormais dans la vie en se tenant par la main. Une preuve va être fournie par l'Algérie toute entière que c'est cela qu'elle veut car, d'ici trois mois, tous les Français d'ici, les dix millions de Français d'ici, vont participer, au même titre, à l'expression de la volonté nationale par laquelle, à mon appel, la France fera connaître ce qu'elle veut pour renouveler ses institutions
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ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
16 > D O S S I E R
18 > D O S S I E R Les hommes de De Gaulle Michel Debré Né à Paris le 15 janvier 1912 et mort à Montlouissur-Loire le 2 août 1996, Michel Debré est le premier Premier ministre de la Cinquième République. Gaulliste convaincu, toute la carrière politique de Michel Debré est placée sous le signe de la fidélité au général de Gaulle.
Louis Joxe Louis Joxe est né le 16 septembre 1901 à Bourg-la-Reine en Seine, mort le 6 avril 1991 à Paris. Révoqué par le gouvernement de Vichy en 1940, il enseigne au lycée d'Alger. Charles de Gaulle le nomme secrétaire général du Comité français de la Libération nationale. Il est ministre sans interruption de juillet 1959 à mai 1968 dans les gouvernements de Michel Debré et Georges Pompidou.
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> Dossier 15
16 septembre, 1959 Le sort des Algériens appartient aux Algériens, non point comme le leur imposeraient le couteau et la mitraillette, mais suivant la volonté qu'ils exprimeront légitimement par le suffrage universel. Avec eux et pour eux, la France assurera la liberté de leur choix. Au cours des quelques années qui s'écouleront avant l'échéance, il y aura beaucoup à faire pour que l'Algérie pacifiée mesure ce que sont au juste les tenants et les aboutissants de sa propre détermination.
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Entretien avec le commandant de la wilaya IV, Si Lakhdar Bouregâa
«Avec De Gaulle, c’est la vraie guerre qui commence»
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
L’idée de s’entretenir avec Lakhdar Bouregaâ, commandant de la wilaya IV historique, s’est imposée à la suite d’une simple question : comment les combattants de l’ALN, qui n’étaient pas des politiques mais des guerriers, percevaient-ils le personnage de De Gaulle et son arrivée au pouvoir à l’époque des faits ? Il en résulte un témoignage fort intéressant d’un homme qui fut un authentique héros de la guerre de Libération et un récit rehaussé par la lucidité présente de son auteur.
Mais les moudjahidine devaient bien avoir une opinion, disons intime, sur le personnage, non ? Il leur était interdit de commenter quoi que ce soit. Ils étaient là uniquement pour obéir aux ordres et pour être au feu. Il leur était interdit de discuter des choses politiques et encore moins d’aborder ou d’admettre des qualités à l’adversaire. Il ne leur était pas permis de discuter de cela avec leurs responsables. Une ligne invisible mais réelle les séparait pour l’intérêt de tous et les objectifs fixés. Seuls comptaient l’engage-
H. Fodil/D. News
Algérie news week : Comment perceviezvous, en tant que moudjahidine, le personnage du général De Gaulle et son arrivée au pouvoir en 1958 ? Lakhdar Bouregraâ : Je vous surprendrai peut-être, mais la plupart des moudjahidine qui étaient avec nous n’avait aucune idée sur De Gaulle ni sur ce qu’il était et d’où il venait. 90% d’entre eux n’avaient pas le moindre élément sur l’importance du personnage et de son poids dans l’Histoire et l’échiquier politique de France. Nos responsables politico-militaires, eux, connaissaient son parcours mais ils n’en parlaient pas . La mission des moudjahidine était de combattre l’ennemi. Soit ils n’avaient pas la qualité, soit ils n’avaient pas le temps de l’analyse de l’actualité et des grands bouleversements politiques.De toute façon, cette tâche incombait à la seule élite de l’ALN. Très rares étaient les occasions où l’on se permettait de brefs échanges sur les questions politiques et encore moins sur celles relatives à la personne du général De Gaulle. Toutefois, je me souviens qu’en de courts moments récréatifs, nombre de nos responsables, quand ils voyaient certains djounoud contents de l’arrivée de De Gaulle au pouvoir, les mettaient en garde. Ami Ahmed, le plus âgé d’entre eux, n’arrêtait pas de leur répéter: «Attention, j’ai fait la guerre mondiale et je le connais. C’est un dur !».
face à l’ennemi puissant. De plus, ce n’était pas aux combattants de décrypter ou de répondre aux actions de propagande ou de guerre psychologique. Il existait pour cela une cellule spécialisée composée notamment d’arabophones et de francophones comme Zizi, Boualem Oussedik, Abdelkrim Fekhar, l’imam et traducteur de Médéa. Elle était chargée de ce type de travail, le plus souvent avec les moyens du bord. Nous étions au Djebel Louh à l’ouest de Ksar-ElBoukhari et il fallait user de toutes les astuces possibles pour répondre à la propagande de l’armée coloniale. A ce sujet, le souvenir qui me vient à l’esprit est celui relatif à Boualem Oussedik. Commissaire politique, il était tenu de participer aux réunions politiques et d’en expliquer les décisions aux moudjahidine. Lorsque les tracts pleuvaient, Boualem avait alors eu l’idée d’esquisser une caricature. Sur ce dessin, le général De Gaulle était représenté sur un terrain de football en gardien de but faisant face à un maquisard en burnous sur le point de tirer le ballon. Dessus, on pouvait lire :«1 goal ou De Gaulle, le but sera marqué». C’était certes un peu naïf, mais assez efficace pour préserver le moral des moudjahidine qui n’étaient pas dans les maquis pour du pain ou pour une vie meilleure mais pour la libération du pays. De manière plus classique, et en rappelant que nos moyens étaient rudimentaires, voire inexistants, nos opérations de contre-propagande consistait à diffuser à dos d’âne nos propres messages comme cela a d’ailleurs été, je crois, rapporté par le journaliste et historien Yves Courrière.
ment et le dévouement pour la patrie. Je concède, cependant, qu’on a commencé à parler avec plus d’intensité de De Gaulle dans les maquis lorsque, à la faveur de l’article 16 de la nouvelle Constitution qui a marqué l’avènement de la cinquième République, il a eu les pleins pouvoirs. Pour les partisans de l’Algérie française qui multipliaient les démonstrations de force, c’était le signe d’un basculement et d’une victoire proche… En ces moments là, des hélicoptères de l’armée coloniale larguaient sur les maquis et les zones interdites des tonnes de tracts sur lesquels figurait l’effigie du général en tenue militaire et suggérant aux moudjahidine de déposer les armes. Certains tracts, pour ceux qui ne maîtrisaient pas le
français, portaient un dessin d’école et une baguette de pain ; d’autres, plus explicites et sans doute à l’attention de ceux qui savaient lire et écrire le français, portaient l’inscription: «De Gaulle au pouvoir. Laisser-passer. Présentez ça aux forces de l’ordre». C’était une guerre psychologique pour tenter de saper le moral des troupes et faire croire qu’avec l’arrivée de De Gaulle, les Algériens auront un meilleur avenir… Quelle était la réaction des moudjahidine à l’égard de ces actions psychologiques ? Je vous ai déjà dit qu’en tant que moudjahidine, nous n’étions préoccupés que par une chose : comment faire la guerre et comment occuper favorablement le terrain
En dehors des faits historiques aujourd’hui établis et consignés dans des ouvrages de référence, il ressort de votre propre récit que la venue du général De Gaulle à la tête de l’Etat français a constitué un véritable tournant … Avec l’arrivée de De Gaulle, les travaux des historiens le confirment, c’est la vraie guerre qui commence, une guerre totale : 80% à 85% des martyrs sont morts durant la période où laquelle il prend le pouvoir. Il avait déployé toute la force de frappe de son armée, en donnant des moyens gigantesques à des hommes qu’il a lui-même choisis et qui ont fini par adopter à certains moments les mêmes méthodes de combat que l’ALN. Ce qui n’a pas été sans dégâts importants pour nous… De notre côté, le nombre des opérations militaire de l’ALN dans la wilaya IV et ailleurs a considérablement augmenté, témoignant de l’escalade. Il y a quelques années, un officier français de l’époque et avec lequel j’entretenais une cor-
Né à Lille le 22 novembre 1890, Charles De Gaulle choisit Saint Cyr pour une carrière militaire évidente. Il est blessé à trois reprises et fait prisonnier durant la première guerre mondiale. En 1921, il épouse Yvonne Vendroux dont il aura 3 enfants. Le colonel De Gaulle prend part à la campagne de France de mai-juin 1940. Promu général de brigade, il est nommé le 6 juin 1940, sous-secrétaire d'Etat à la Guerre et à la Défense nationale dans le gouvernement Reynaud. Alors que le maréchal Pétain demande aux Français de "cesser le combat" et négocie avec l'ennemi une armistice, le général De Gaulle lance, son célèbre appel, celui du 18 juin 1940, depuis Londres, sur les ondes de la BBC, par lequel il exhorte les Français à continuer le combat. À la Libération, le président du gouvernement provisoire, restaure la République et pose les fondements d'une France nouvelle. En désaccord avec les partis politiques, le général De Gaulle démissionne du gouvernement en janvier 1946. Hostile à la IVe République qu'il qualifie de "régime des partis", il fonde en 1947 un rassemblement : le RPF . Retiré à Colombey-les-deuxEglises, il écrit ses Mémoires de guerre. L'incapacité de la IVe République à résoudre le conflit algérien précipite le retour au pouvoir du général De Gaulle à partir de mai 1958. Il dote la France d'une nouvelle Constitution, la cinquième République est née.Il entame de profondes réformes en ce domaine sur fond de prospérité des années 60. Décolonisation, construction de l'Europe et indépendance nationale : il impose aussi la France sur la scène internationale. En mai 1968, à Paris, le Quartier latin est le théâtre de durs affrontements, alors que la contestation gagne progressivement tous les secteurs d'activité du pays. La France est paralysée. La crise de Mai 1968, flambée sociale et culturelle, lui paraît fournir l'occasion de concrétiser sa grande idée de Participation. Il propose, en avril 1969, un référendum sur la régionalisation et la réforme du Sénat. Le "non" l'emporte: le général De Gaulle remet alors immédiatement sa démission. Il se retire définitivement de la scène politique. Le 9 novembre 1970, Charles De Gaulle s'éteint à Colombey-les-deux-églises où il est enterré.
Charles De Gaulle
Le général et Nous Pourquoi un dossier sur le général De Gaulle ? Et pourquoi maintenant ? A ces deux questions, deux réponses toutes simples. La première est la publication de l’ouvrage important de Benjamin Stora, Le Mystère De Gaulle, son choix pour l’Algérie : un livre important sur un moment clé de notre révolution et sur le discours où le général considérait comme « nécessaire le recours à l’autodétermination » de l’Algérie. La deuxième, qui a un lien très fort avec la première, est que dans moins d’une année il y aura la célébration du quarantième anni-
versaire de la mort en novembre 1970 de l’homme d’Etat français et que sera posé à nouveau – et sans doute avec plus d’acuité et peut-être de polémiquele débat sur la guerre de libération. Deux motivations, en fait, dont l’objet, ici, est de comprendre comment De Gaulle et son action étaient-ils perçus par les acteurs du FLN et de l’ALN à l’époque des faits, et quel regard nos intellectuels et historiens ont-ils sur des sujets aussi importants que l’histoire et ses écritures.
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> D O S S I E R 19
A R A B I C A Repères
La poésie populaire égyptienne
>1922
La modernité par le bas
La découverte de la tombe du pharaon Toutankhamon 4 novembre, l’archéologue anglais Howard Carter et son équipe réussissent à dégager un escalier de pierre descendant jusqu’à la tombe du souverain égyptien. Carter attendra plusieurs jours avant de parvenir au tombeau.
Au pays des Pharaons, cette poésie s’est engagée depuis plusieurs décennies déjà dans les chemins de la multiplicité et du flamboiement. > La poésie populaire, art de la parole
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
dont la vocation particulière est de s’adresser aux larges couches populaires, semble, dans le cas de l’Egypte, avoir exploré les expériences littéraires universelles et traversé tous les sédiments de la culture nationale, pour en remonter dans ses expressions, ce qui vivifie sa beauté et sa profondeur tout en renforçant son enracinement. Au pays des Pharaons, cette poésie, souvent d’un langage transparent, s’est engagée depuis plusieurs décennies déjà dans les chemins de la multiplicité et du flamboiement; et ses chantres n’hésitent pas à emprunter des niveaux de langue leur permettant de manifester les saisies les plus fines et les plus modernes d’un monde en mouvement et à l’écoute souvent brouillée. Les marques traditionnelles : rimes, termes lexicaux anciens, thèmes autrefois récurrents (religion, glorification des hauts faits de la tribu…) ont disparu, laissant place à des formes nouvelles, souvent libres, inspirées entre autres par les innovations dans la poésie en arabe classique et à un éclatement thématique motivé par le besoin d’une prise de parole plus large et par celui, naturellement, de se signifier dans une totalité à plusieurs dimensions. Têtes de prou à ce renouveau : les poètes populaires (ou en dialectale), ayant intégré très tôt les mouvements de gauche ou, plus généralement, de la protestation sociale et politique. Puisant à la fois dans leur patrimoine et dans le vécu des gens simples et tirant profit d’une vivacité créatrice littéraire ambiante, ils recevront une écoute jusque-là intarissable. Nous prendrons comme exemple trois poètes, indiscutablement les plus grands : Salah Jahine, Fouad Haddad et Abd-el-Rahmène AlAbnoudi (des poètes que nous avons traduits plus d’une fois, il y a quelques années, pour le compte d’Al-Ahram Hebdo), En marge de ce «trio», il faut signaler avec un soulignement particulier le cas exceptionnel de Fouad Nagm, le poète contestataire contre le régime d’ Anouar es-Sadat durant les années 70. Car il fut non seulement le poète le plus virulent et le plus inspiré durant cette période, mais aussi – son cas étant médiatisé-celui qui donnera le plus l’occasion au monde de découvrir la force et la richesse de cette poésie. Pourtant il n’aura pas investi autant de champs patrimoniaux, thématiques et formels que les poètes sur lesquels nous avons choisi de nous arrêter. Salah Jahine, caricaturiste et poète, explorera tous les registres du dialectal et les
thèmes contemporains. Simple et profond, aéré et d’une grande recherche stylistique parfois, il acquiert un mode qui lui sera propre : les images les plus riches, d’une saveur de modernité, naissent par les détours d’un parler proprement égyptien. Fils d’un substitut au parquet, Salah Jahine est né en 1930. Il entreprend des études de droit qu’il abandonnera très vite. Il vivra de petits boulots qui lui assureront néanmoins une certaine indépendance. Dès l’année 1950, il apparaîtra comme un caricaturiste de talent dans le magazine Sabah el Kheir. Il inaugurera la caricature politique. De 1967 jusqu’à sa mort en 1986, il travaillera à Al-Ahram. Entre-temps, il publiera cinq recueils de poésie, dont ‘An al’qamar wat-tine. Voici quelques vers pour illustrer sa modernité : Le Caire et ses mille minarets en bougeoirs Adam marié à Boulaq et Eve dans un harem Le Caire et ses gens, des vers au fond de la nuit Adam et Eve lisent Tewfiq al-Hakim Il lui chante en kurde, elle lui chante une mélodie d’ailleurs Et moi, d’en haut, je donne le ton Sortant, telle une grappe, des vignes du néant Goutte de vie extraite de la mamelle des nuages. Fouad Haddad, décédé en 1986 à 58 ans, un autre pionnier. Il suivra un autre parcours. Né d’une famille maronite libanaise, Fouad Haddad se convertira à l’Islam en 1967. Mais, politiquement, il sera plutôt habité par l’idéal marxiste. On aime le comparer à un Pablo Neruda ou à un Aragon. Sa proximité des gens simples ne le poussera pas au simplisme au contraire, il cherchera à les toucher en profondeur. Il puisera ainsi dans le patrimoine national les éléments qui lui serviront d’opérer des innovations et un approfondissement dans sa parole. L’écrivain Khaïri Chalabi dira de lui : «Il utilise le langage des rues à côté des termes savants». Variant les registres et les thèmes lui aussi, téméraire cependant dans ses mélanges et, à un autre degré, dans sa révolte et son allusion, il a su exprimer les espoirs ainsi que les rêves et ambitions déçus de toute une génération qui a cru au nationalisme (ou au socialisme) arabe dans années 60 et 70. Fouad Haddad est célèbre par son poème Al- Messaharâti (celui qui, durant le mois de Ramadan, réveille les croyants pour le repas du s’hour), métaphore de
Abd-el Rahmène Al-Abnoudi
l’éveilleur de conscience. Plusieurs de ses textes furent chantés par le compositeur Sayyed Makkaoui notamment ou mis en scène au théâtre par Ahmed Ismaël. Ecoutons-le : Et moi, j’ai fait mon devoir et j’ai pleuré O mon chant venu du cœur Tu tournes et tu louvoies Comme la mèche dans l’huile. J’ai fait mon devoir Mèche buvant mon huile ou mort silencieuse ou battements du Zar qui rendent fou dans l’attente d’un matin qui ne sera pas le matin. Enfin, Abd-el Rahmène Al-Abnoudi, compagnon des précédents, encore vivant, a produit une œuvre abondante dont on retiendra trois recueils : Essyra el hilaliya (La geste hilalienne), Gawabât Haragi alGott et Mawt ‘ala al-asfalt. Moins marqué politiquement, ce fils du Sa’iyd (HauteEgypte) a exploré encore plus naturellement que les autres les richesses qu’offre le patrimoine. Son inventivité, sa fougue et sa réceptivité aigue au vécu de son peuple et aux pulsations, plus largement, humaines font de lui, aujourd’hui, le poète populaire de plus écouté et le plus adulé par toutes les couches sociales de son pays, voire d’ailleurs. Il est chanté par des interprètes classiques de renom ou par des modernes comme Ali Al-Haggar. Al-Abnoudi, qui a su toujours charmer son public par une déclamation singulière et qui recourt même aux enregistrements sur cassette audio, dira de lui : «J’ai le talent de capturer l’attention et les sentiments des auditeurs en récitant mes poèmes. Je complète également le sens des vers en les débitant et j’exprime par l’intonation ce qui n’est pas écrit dans le poème». Pour finir, nous citerons d’Al-Abnoudi ce passage extrait de l’entretien qu’il a accordé à Al-Ahram-Hebdo le 23 janvier 2002 : il résume l’ambition et le projet communs des trois poètes présentés ici : «Lorsque Salah Jahine, Fouad Haddad et moi avons pensé à présenter la poésie dialectale, nous avions l’intention de créer un lien entre la poésie en tant qu’art international et les simples gens. Ceux-ci ne peuvent pas lire ce que nous écrivons ; ils peuvent l’écouter seulement». Mohammed Sehhaba
HISTOIRE H > 525 av J.C Les Perses s'emparent du pays. La première occupation perse n'est en aucune façon une période médiocre pour les Égyptiens, du moins au début, car, malgré les malheurs et autres maux dont seraient responsables les premiers Pharaons perses, le peuple est respecté. Le seul roi de la XXVIIIe dynastie est Amyrtée, Égyptien qui reprend les rênes du pays en chassant provisoirement les Perses.
> En 944, le calife Al-Muttaqî est réfugié à Ar-Raqqa menacé par le chef des mercenaires turcs Tuzun. Muhammad ben Tughj lui fait une humble allégeance. Il lui offre de somptueux cadeaux. Il lui propose de se réfugier en Egypte et
de se mettre ainsi à l’abri. Cette offre, comme une offre semblable des Hamdanides, avait surtout comme objectif de prendre le pouvoir sur le califat et annexer la Syrie.
> En 1808, Mohamed Ali commença son programme d'achat des terres privées dans toute l'Egypte. Les propriétaires étaient forcés de lui vendre leurs parcelles contre des prix imposés par l'Etat qui ne correspondaient par à leurs valeurs réelles, sous forme de pensions périodiques. > Le 30 avril 2005, un attentat-suicide se produit près du musée égyptien du Caire; le même jour, deux femmes tirent sur un autocar transportant des touristes.
>1976
Festival international du film du Caire Cette importante manifestation cinématographique, sans doute le plus ancien Festival de cinéma du MoyenOrient, donne l’occasion de découvrir d’intéressantes productions du cinéma arabe et, en particulier, égyptien. Plus de 150 films venant d’une quarantaine de pays sont programmés. Fondé en 1976, ce Festival s’est fait, au fil des ans, une place parmi les plus prestigieux rendez-vous du 7e art.
>1988
Naguib Mahfouz, lauréat du prix Nobel de littérature Né au Caire en 1911, Naguib Mahfouz était l’intellectuel le plus célèbre d’Egypte. C’est à l’âge de 17 ans qu’il a commencé à écrire et à publier ses premiers essais dans les années 1930. Il était devenu le premier romancier de langue arabe à recevoir le prix Nobel de littérature, et reste le seul à ce jour.
>1988
Construction de la maison de l’Opéra du Caire Le 10 octobre 1988 et après dix-sept ans de l’incendie de l’ancien opéra, le président Mohamed Hosni Moubarak a inauguré le nouvel opéra du Caire en présence du prince Tomohito de Mikasa, le frère de l’empereur du Japon et fut nommé le Centre culturel national. En mars 1985, le président Moubarak a posé la première pierre et après 34 mois, précisément le 31 mars 1988, les travaux ont été achevés par les mains-d’œuvre égyptiennes collaborant avec des Japonais. Dès lors, l’Egypte est devenue le premier pays dans la région qui a construit deux opéras en une vingtaine d’années.
respondance m’a envoyé un document indiquant, en effet, que les opérations exécutées par nos troupes atteignaient une moyenne journalière de 330 attaques dans la wilaya IV historique. L’objectif de De Gaulle, en dehors de son action politique et de son fameux plan de Constantine par lequel il tentait de réduire les inégalités entre les colons et les colonisés, était de nettoyer les maquis, et de maintenir l’ordre d’une main de fer pour enfin imposer ses conditions au moment des négociations. Comment aviez-vous appréhendé la proposition de De Gaulle connue sous l’appellation «la paix des braves» ? Je peux affirmer que la majorité de nos soldats n’ont pas eu vent de la proposition de la « paix des braves ». Certes, pour les politiques et le commandement, c’était une bombe, mais elle n’a pas eu d’effet. «La paix des braves» posait comme préalable le dépôt des armes, un cessezle-feu avant les négociations, ce à quoi nos politiques ont répondu par la négative pour continuer de revendiquer le principe du recouvrement de la souveraineté nationale. Cela dit, il y a eu ,comme tout le monde le sait, « l’affaire de l’Elysée », qui faisait avant tout référence à une initiative des militants de la wilaya IV de rencontrer De Gaulle et de discuter avec lui des possibilités de négociations et pour voir jusqu’où il était prêt à faire des concessions. A l’origine, c’était un projet de la wilaya II mais il n’a jamais été concrétisé en raison d’événements imprévus. La wilaya IV a ensuite voulu reprendre l’initiative en contactant les autres wilayas et avec la condition que le général aille jusqu’au bout de son idée, mais ce n’était pas le cas. Les militants Zamoum et Bouchemâa qui s’étaient rendus à l’Elysée ont été appréhendés et exécutés. On a appris plus tard qu’ils n’étaient pas des capitulards et qu’au cours de leur rencontre, ils auraient abordé le sujet des négociations sous réserve qu’ils prennent attache avec les autres wilayas. Mais la révolution n’est pas un tapis qu’on déroule aux bonnes intentions…. Une thèse longtemps répandue disait que c’est De Gaulle qui a octroyé à l’Algérie son indépendance. Qu’en pensez-vous ? Je suis contre ceux qui tiennent ce genre de propos. Et si pareille thèse est entretenue jusqu’à aujourd’hui, je dirai que l’erreur est d’abord la nôtre. Nous n’avons pas su léguer aux nouvelles générations l’héritage, les valeurs et les idéaux de la révolution. Ni ses acteurs, ni les institutions compétentes ni ce qu’on appelle les gardiens de
La plupart des moudjahidine qui étaient avec nous n’avait aucune idée sur De Gaulle ni sur ce qu’il était et d’où il venait. 90% d’entre eux n’avaient pas le moindre élément sur l’importance du personnage et de son poids dans l’Histoire. la mémoire, ni l’école, ni les médias n’ont sû faire passer le message ni expliquer ce qu’ont été les souffrances de l’Algérie sous le joug colonial. La faillite est à ce sujet globale et si les jeunes générations ne respectent pas les symboles de la révolution, nous devons nous en prendre qu’à nous-mêmes. L’absence de légitimité politique qui a caractérisé l’exercice politique des premières années de l’indépendance, la crise de l’été 1962 ont sans doute durablement et négativement influé sur la perception des choses. L’affaire des faux moudjahidine a, par ailleurs, porté un grand préjudice aux symboles de la nation. Le problème est qu’on ne peut pas raisonnablement situer les responsabilités. L’erreur, à mon avis, est dans la loi du Moudjahid de 1963 qui, sur la base du témoignage de trois personnes, permettait de décréter qu’un tel ou untel a bel et bien était un moudjahid. Ce n’est pas si difficile que ça que d’avoir trois personnes qui disent que telle ou telle personne a fait le coup de feu contre l’ordre colonial… Entretien réalisé par Massinissa Boudaouad et Nordine Azzouz
Octobre 1958
Les illusions d'une «solution française» > S'interrogeant en conclusion de son ouvrage «Le mystère De Gaulle» sur la politique algérienne du fondateur de la Ve République, l'historien Benjamin Stora note que si «le général De Gaulle ne croyait plus en la possibilité d 'une Algérie française telle qu'elle existait depuis la conquête coloniale», il ne lui paraissait pas que celui-ci «ait tout prévu, tout mis en œuvre ni qu'il ait changé subitement d'avis en optant pour l'indépendance algérienne». Les proches du général De Gaulle rapportent volontiers ses mots, particulièrement sur l'Algérie, ses jugements à l'emporte-pièce, qui bien avant son retour aux affaires, donnaient à penser à quel point il lui semblait déjà difficile et nécessaire de se libérer de ce qu'il nommera couramment «le bourbier algérien». On sait aussi que son retour au leadership, après une pénible traversée du désert de plus de dix ans, doit à l'Algérie et singulièrement à ce que des observateurs de l'époque avaient qualifié de «treize complots du 13 mai» et s'en était-il défendu, c'est à l'ombre de la dissidence de l'armée d'Algérie qu'il retrouve les commandes d'une république parlementaire en faillite. C'est en qualité de président du Conseil, investi par la dernière Assemblée nationale de la quatrième République qu'il retrouve Alger, en juin 1958, qui fut aussi, après Londres, le siège des institutions de la résistance française durant la Seconde Guerre mondiale. L'histoire a retenu de ce premier déplacement le célèbre et ambigu «Je vous ai compris» adressé aux foules rassemblées sur la place du forum à l'enseigne des comités de salut public et l'énigmatique «Vive l'Algérie française» prononcé à Mostaganem qu'il ne reprendra jamais en public.
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Il n'est pas faux de tenir qu'il aura existé sur la question algérienne un avant et un après, deux séquences aux objectifs distincts dont la ligne de césure serait la déclaration du 16 septembre 1959 portant sur la reconnaissance du droit à l'autodétermination du peuple algérien. L'une et l'autre conduites sous le même signe du renforcement de l'effort de guerre. Les initiatives d'octobre Conforté par le succès du référendum constitutionnel du 28 septembre, acte fondateur de la Ve République le général De Gaulle se déplace de nouveau en Algérie début octobre 58. Il choisit ainsi Constantine, chef-lieu du plus important département d'Algérie, pour annoncer dans un meeting tenu au centre ville, un ensemble de mesures formant ce qui sera retenu comme «Le Plan de Constantine». «Attribution de 25 000 ha de terres à des cultivateurs musulmans, établissement de grands ensembles métallurgiques et chimiques, construction de logements pour un million de personnes, emploi régulier de 400 000 nouveaux travailleurs ,scolarisation des 2/3 des enfants, traitements et salaires égaux à ceux de la métropole» relève Benjamin Stora qui s'interroge sur le pourquoi «d'un investissement si massif sur cette terre si c'est pour l'abandonner». Dans le contexte des «fraternisations» mises en scène en mai 1958, ces annonces sont bien perçues, en particulier par les tenants de l'Algérie française, comme un gage significatif de la bonne direction pris par la politique algérienne du chef de l'Etat. Il a été sans illusions, et les témoignages à ce sujet concordent sur les chances d'une intégration des «Arabes» ,le général de Gaulle paraît bien vouloir donner suite à une solution française à la
question algérienne dont le changement des conditions socio-économiques des populations musulmanes serait la première expression d'un diptyque. C'est à peine quelques jours plus tard qu'il dévoilera, lors d'une conférence de presse , la dimension politico-militaire de son dessein : la paix des braves. S'adressant aux combattants algériens, le général De Gaulle les invite à répondre favorablement à cette offre, remettre les armes aux autorités qui préserveront leur dignité et leur liberté. En dehors de la proximité des annonces, il est difficile de ne pas y voir deux facettes d'une même politique : désarmer l'ALN, disqualifier le FLN. Cette initiative n'est pas sans rappeler le fameux triptyque du front républicain, deux années plus tôt, «cessez-le-feu, élections, négociations, et apparaît comme le socle d'une pacification synonyme de d'un renforcement financier, technique, humain de l'effort de guerre. Des changements dans la hiérarchie politico-militaire en Algérie, arrivée de Paul Delouvrier au gouvernement général, et du général Challe à la tête de la XXe région, symbolisent la stratégie du général De Gaulle convaincu qu'il s'agira, si nécessaire, de négocier en position de force. Si la reconnaissance du droit à l'autodétermination le 16 septembre marque d'une certaine manière le glas des illusions portées par le plan de Constantine et d'une certain idée de l'Algérie française la poursuite de la pacification, c'est-à-dire de la répression à outrance, est plus que jamais à l'œuvre rendant encore moins défendable le mythe inusable d'une indépendance octroyée. Chaffik Benhacène
Paris , le 29 janvier 1960 Si j'ai revêtu l'uniforme pour parler aujourd'hui à la télévision, c'est pour marquer que je le fais comme étant le général De Gaulle aussi bien que le chef de l'État. Nous combattons en Algérie une rébellion qui dure depuis plus de cinq ans. La France poursuit courageusement l'effort nécessaire pour la vaincre, mais elle veut aboutir à une paix qui soit la paix, de telle sorte que le drame ne puisse pas recommencer et de manière à ce que l'Algérie, en fin de compte, ne soit pas perdue, ce qui serait un désastre pour nous et pour l'Occident. Le monde entier, en proie aux crises et aux mouvements que l'on sait, assiste à cette lutte qui le trouble et dont cherchent à se mêler les divers camps opposés.
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ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
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> E L - B O U S T A N E 13 Paris, le 23 avril 1961 Un pouvoir insurrectionnel s'est établi en Algérie par un pronunciamiento militaire. Les coupables de l'usurpation ont exploité la passion des cadres de certaines unités spécialisées, l'adhésion enflammée d'une partie de la population de souche européenne qu'égarent les craintes et les mythes, l'impuissance des responsables submergés par la conjuration militaire.
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Les échecs de De Gaulle dans la guerre d’Algérie > Le tumulte qui caractérise le Mouvement du 13 mai 1958 donne naissance à un Comité de salut public (CSP) qui regroupe les officiers supérieurs de l’armée française (Massu en tête) et les ténors de la communauté “pied-noir” qui jurent et promettent à tous les Dieux de garder l’Algérie française, toujours française. Il s’agit là d’un courant qui croit mettre un terme aux crises gouvernementales d’un régime politique envahi par une insurrection qui est loin d’être écrasée, ou d’accepter les abdications ou autres compromissions. C’est aussi un courant qui va engenderer plus tard un ramassis de “jusqu’au-boutistes” (Lagaillarde, Susini, le burman Ortiz...) qui vont être soutenus par une frange de l’armée française pour donner naissance à la criminelle Organisation de l’Armée Secrète (OAS). Mais arrêtons-nous au préalable à l’euphorie des journées fébriles de mai 1958 et à cette impasse, ou plutôt à cette crise qui débouchera sur un appel du “Boudiaf” de la France : Charles De Gaulle.
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
Le retour du messie de Colombey-les-deux-eglises Voila donc une nouvelle fois le messie qui refait surface pour sauver la France du bourbier dans lequel elle s’enlise chaque jour depuis un certain 1er novembre 1954. Le chef de la résistance française face au pétainisme, qui a rallié une France majoritaire au nazisme, promet en même temps aux pieds-noirs que l’Algérie “Leur” Algérie ne peut pas ne pas être française. Le “grand Citoyen”, de Colombey-les-deux-Eglises, quitte sa retraite, se frotte les mains et se prépare à gagner une guerre pourtant perdue depuis le désastre de Dien-Bien-Phu en mai 1954. Giap avait bien raison de proclamer que le “colonialisme est un mauvais élève”. Somme toute, le plus brillant des cancres, ce colonialisme. Sur le bureau de l’Elysée, de gros dossiers attendent l’ancien permanent de la résistance française à Londres. Commençons par le premier dossier avant d’examiner d’autres cartes que jouera De Gaulle sans espoir de succès. Le premier dossier est évidement lié à la guerre ou à la définition des moyens qu’il doit mobiliser pour “mater la rebellion”. De Gaulle va donc s’occuper de la guerre et celle-ci va devenir totale. Totale par les effectifs militaires qui vont passer du simple au double. Plus de 800.000 (huit cent mille) hommes vont opérer sous le règne de De Gaulle. Guerre totale, cela suppose aussi que l’armée française va utiliser un arsenal militaire gigantesque (aviation, hélicoptères, bombes, napalm, canonnades). Dès qu’il prend les commandes, De Gaulle annonce la couleur. Il donne des instructions fermes au commandant en chef de l’armée, le général Challe. “Le général De Gaulle, qui avait demandé au nouveau commandant en chef de vaincre sur le terrain pour être dans la meilleure position possible pour négocier, a été obéï avec efficacité” 1. L’ère des grandes manoeuvres et de la torture L’armée de 1959 va connaître de grandes opérations dites de “ratissages” qui vont mobliser chacune 20 à 30.000 hommes. Ces opérations s’appelaient “Jumelles”, “Couronnes”. L’aviation qui précède les troupes et la batterie bombarde sans pitié les douars. Dans la campagne, c’est l’enfer. De Gaulle, l’homme du XXe siècle a encore un pied dans le XIXe puis qu’il imite au pied et à la lettre la politique de la terre brûlée inovée par le général Bugeaud parce qu’il se trouvait dans l’incapacité de vaincre militairement l’Emir Abdelkader. Les impitoyables razzias étaient donc destinées à ruiner les tribus et par voie de conséquence, à affaiblir la résistance. Après cette entrevue avec une guerre où les forces en effectifs et en armement sont manifestement inégales, abordons le dossier de la torture, un dossier bien encombrant pour le nouveau chef d’Etat. Un dossier qui franchissait un bon bout de chemin qui menait la France et ses institutions droit vers un isolement diplomatique. Déjà en 1955, l’écrivain André Maurois dénonça la pratique
de la torture. Depuis, une partie de l’élite intellectuelle française prenait le relais pour s'insurger par la parole et par l’écrit contre la torture. La torture massifiée, était dirigée, selon le mot de Pierre-Vidal Naquet, par un “ministère occulte”. Tout en étant démentie par le “mensonge d’Etat” la torture, en Algérie s’est transformée en véritable institution avec ses écoles, (Bigeard en connaît quelque chose ), ses praticiens (on les appelait les officiers du renseignement), son attirail (la baignoire, la gégène pour ne citer que les plus tristement célèbres), ses salles de séances de torture ainsi que les D.O.P. (Détachement opérationnel de protection). La torture avait aussi ses théoriciens qui espéraient gagner la guerre par le renseignement. Pourtant, sur sont lit de mort, le général Massu, avait -enfin - avoué (sans jeu de mot) que l’armée française pourrait se passer de cette pratique honteuse. Va-t-elle être rompue sous De Gaulle ? Nom, Il balbutia son interdiction par pudeur vis-à-vis de son ministre de la Culture André Malraux mais les officiers de l’armée française promettent de faire la sourde oreille. Jusqu’à la veille du 19 mars, 1962 la torture persistait de plus belle, jusqu’à la veille du cessez-le-feu, les Algériens mouraient au combat dans les djebels, c’est-à-dire que ni la guerre totale ni la torture n’étaient capables d’anéantir le désir de liberté affiché manifestement et par le Fln, et par l’unique héros que fut le peuple. La guillotine. Voilà un troisième dossier qui fit couler beaucoup de sang et aussi beaucoup d’encre. Depuis son “inauguration” par H’mida Zabana le 19 juin 1956, la sinistre machine conçue par le docteur Guillotin (elle porte son nom) décapitera des dizaines d’Algériens tant en Algérie qu’en France. Alors qu’il était ministre de l'Intérieur les premières années de la guerre, François Mitterrand approuva l’utilisation du napalm dans les Aurès dès les premiers jours de l’insurrection. Devenu ministre de la Justice, il commandera une nouvelle guillotine à son collègue, le ministre de la Défense, parce que la première s’usa à force d’exécutions. “De Gaulle s’en sevira à pleines mains” nous dira Zahia El-U .Gonon en ajoutant :“Derrière les murailles des forts, la Guillotine était un instrument de vengeance et d’appoint entre les mains d’un Guy Mollet et d’un De Gaulle, qui n’en finissaient pas “d’écraser le FLN par tous les moyens” 2. Comme la torture, les peines capitales et l’utilisation de la guillotine furent dénoncées avec virulence par le GPRA, soutenu également par des écrivains et artistes français de renom ainsi que par certaines chapelles (c’est le mot) de l’Eglise chrétienne. “La paix des braves” par la corruption Guerre totale, torture, guillotine...et la lutte ne s’arrêta pas là. De Gaulle persiste et signe Il joint à la carte de la répression ”une autre encore plus rude pour semer le trouble et la diversion dans les rangs des instances dirigeantes de la guerre de libération, établies à l’extérieur et les unités combattantes de l’ALN à l'intérieur. Cela a commencé avec l’affaire dite “Si Salah” entamant sans succès ni suite des pourparlers avec De Gaulle. Ces contacts vont donner naissance à la formule dite “la Paix des Braves” chantée avec éclat par De Gaulle qui nourrit l’espoir d’une capitulation de l’ALN dans le déshonneur. Le chant des sirènes n’attira pas grand monde malgré les propositions alléchantes tendues dans l’hameçon De Gaulle. Voilà encore une démarche qui nous rappelle curieusement celle du général Bugeaud qui, lassé de ne pouvoir remporter une victoire définitive sur les combattants de l’Emir Abdelkader, tenta de corrompre certains khalifa, quand il est nommé gouverneur général de l’Algérie. Bugeaud obtient de son gouvernement 1.500.000 francs, une belle fortune à l’époque, pour corrompre l’entourage de l’Emir et obtenir la soumission de trois des principaux khalifas Ben Allal, Bensalem et Berkani, en leur promettant le statut des anciens beys turcs. Voyez-vous “la paix des braves” n’est pas la trouvaille exclusive de De Gaulle ni celle de l’un ni celle de l’autre ne trouvèrent écho parmi les résistants algériens. D’ailleurs il y a quelques années, je tenais à faire une mise au point au leader palestinien disparus Yasser Arafat, qui proclamait accepter “ la paix des braves” avec les Israéliens en comparant cette démarche avec celle du FLN qui accepta les offres de De Gaulle . Une erreur qu’il faudra imputer à une méconnaissance de l’histoire de la guerre d’Algérie et ses différentes étapes. Guerre totale, torture, guillotine, paix des braves qu’importe!
Les Algériens poursuivaient la lutte et s’acharnaient à faire tonner la poudre. Humilié dans la guerre du Vietnam qui eut pour épilogue la célèbre bataille de Dien-Bien-Fu, le pouvoir colonial refusait de se retirer du pays, la tête basse. De Gaulle exploita toutes les cartes dont celle de la “troisième force” en allant fouiller dans certaines officines désuètes des “personnalités” qui auraient la prétention de représenter le peuple algérien tout en restant fidèles à la souveraineté française ou encore manipuler le M.N.A. de Messali pour contester la légitimité du F.L.N. et ramener à la table des négociations “toutes les parties concernées”. Le premier aspect dans le racollage d’éléments francophiles pour la plupart susceptibles de former “une troisième force” consistait à faire promouvoir des “autochtones” dans de hautes fonctions publiques ; nous avons eu droit comme premières offrandes tant promises aux “indigènes” des postes de secrétaire d’Etat les deux Sid-Kara, un homme et une femme qu’il faudra chercher dans la poubelle de l’histoire et la nominations de préfets notamment à Saïda, Tiaret, El Asnam et de sous préfets. C’est d’ailleurs la première fois dans l’histoire coloniale que des Algériens soient élevés à un rang aussi important dans la hiérarchie politique et administrative; le deuxième aspect était de dresser les uns contre les autres comme d’ailleurs on opposa à l’Emir Abdelkader des chefs de “grandes tentes” notamment les Bensmaïl, les Makhfi, les Laribi, les Bengana dans un sordide espoir de confirmer une parcelle d’autorité aux nouveaux chefs de la résistance. Pendant la guerre d’Algérie, un certain général Bellounis échoua dans une piètre tentative de disputer une parcelle du territoire à L’ALN. Côté M.N.A, il n’y avait aucune chance pour De Gaulle de se faire épauler par un nouveau Bao-Dai. Aucun pantin dans les parages; la troisième force s’est évanouie, De Gaulle n’a pas eu de chance. Il avait certes la force mais pas l’adresse du marionnettiste. La révolution algérienne était ummunisée contre tout effritement. Le Sahara ou la dernière tentative de De Gaulle Enfin l’affaire du Sahara fut certainement la principale pierre d’achoppement dans les négociations tant secrètes qu’officielles sur cette question. Le GPRA n’était guère disposé à faire des concessions; les premières découvertes du pétrole remontent à 1956 et 195; la France n’était pas prête à renoncer facilement à ce film si toutes les questions ou presque toutes furent examinées et closes. Celle du Sahara fit échouer plusieurs négociations. La thèse selon laquelle le Sahara, “mer intérieure” sur laquelle tous les riverains avaient des droits, fut systématiquement rejetée par les négociateurs algériens; certains pays , y compris la Tunisie, ont failli tomber dans le piège espérant obtenir quelques miettes que leur accorderait la France de cette ressource naturelle; mais avant la thèse de “ la mer intérieure” les officiels français avaient tenté déjà, en 1959, de faire du Sahara, une sorte de principauté française . C’est Hamza Boubakeur, alors recteur de la Mosquée de Paris qui fut chargé de la besogne; il s’en prit sévèrement à certains chefs de confréries religieuses et à la communauté ibadite de souscrire au projet de démantèlement. Peine perdue, les personnalités contactées refusent de se mêler à cette conspiration; ils subiront d’ailleurs les foudres de l’Administration coloniale. L’affaire du Sahara fut en définitive un échec et mat pour De Gaull ; les délégués algériens négociaient avec adresse et intelligence ; l'intégrité territoriale n’était pas à marchander. Unité de pensée, unité de démarche; ce sont certainement les secrets dans le succès des négociations menées par la partie algérienne depuis Melun jusqu'à Evian. La source dans la conduite homogène du combat armé et diplomatique se situe sans contredit dans la plate-forme politique issue du Congrès de la Soummam A. B. *Journaliste-Auteur 1: Raphaëlle Branche - la Torture et l’armée pendant la guerre d’Algérie -p 278- Gallimard - 2001. 2 : Z.M.G. - De Gaule et la double face de son droit régalien - article paru dans El Watan du 4/11/2007).
ciel… je voulais être le spectateur-observateur qui regardait comme depuis une tour calme, de loin même s'il est tout près… cette volonté me trahissait, riait de moi, me jetait loin, seul au milieu de cette foule… Elle m'abandonnait tout seul, nu, abstrait, pauvre comme tous ces Fakirs, pauvre à l'amour, à la clémence, à la connaissance et à la passion... Le crayon vibrait entre mes doigts et les feuilles blanches de mon cahier vibraient, comme si elles me demandaient de donner libre cours au crayon, pose le à part me disaient-elles, il viendra tout seul s'isoler de moi pour m'écrire et je le vénérerai. Laisse les lettres se réjouir sur mon corps sans restrictions, sans un cerveau qui choisit les discours des cerveaux des autres non de leurs cœurs. Laisse les mots couler, nager dans le flot flamboyant, scintillant, dans les murmures des gouttes de la rosée... puis je vois mon âme emportée par le courant, jetée par les vagues de la récitation et l'amour divin... Je résistais aux frissons, et au moment de l'abstraction, au moment où l'esprit se voit, dans le miroir de l'âme... Mon Dieu !? Quel est ce festin spirituel qui nous dépossède de toutes ces saletés qui nous possèdent, qui font de nous des esclaves de nos désirs obstinés affreusement aveuglés par des regards limités. Ce qui reste de nos âmes, se remplit de déboires et de tourments, abattu par cette peur si fragile, il se rend au pouvoir insignifiant aux mille et un aspects et qui met sur sa tête des chapeaux jaunes, gris et noirs qui nous font peur et aveuglent en nous la vue et la clairvoyance, transformant notre relation avec le Dieu en une sans-âme, une relation incapable de faire naître en nous l'esprit de la création artistique ou la capacité de produire de belles choses qui nous rapprochent de Dieu encore plus, comme une source de l’esprit, de la force, de la positivité et de la bonne fertilité... mon Dieu ? Quelle est cette force qui jaillit de ces voix flamboyantes qui ne prononcent que ton nom... quelle est cette magie qui se cache derrière cette force qui fait retourner l'homme jusqu'au moment de vérité, le moment de la clarté et de l'amour. Le moment de départ, les plaisirs
imminents et suprêmes qui apparaissent et qui font renaître l'être après être devenu mot oublié, et souffle en lui de son âme éternelle pour que le soleil de l'être vivant, rayonne dans son cœur. Comme si je les accompagnais dans un chemin. Comme s'ils étaient dans une voie de... ces Fakirs. Comme si je les accompagnaient dans une longue voie, difficile et pleine de dangers, de difficultés, de mercenaires, de voleurs et de diables, sans viatique rien pour pouvoir la surmonter et venir a bout de la souffrance que l'amour de Dieu, l'invoquer et se rapprocher de lui... et pendant toute la marche et sur tout le long du chemin j'ai vu cinq rivières…
la masse du “fakir”, dans l'essaim d'oiseaux qui se frayaient un chemin vers son ange caché, qui se trouvait là bas et ici... il traversait le chemin de là-bas jusqu'ici... j'ouvris mes yeux, les voix s'élevaient et les corps, des “fakirs” et des “fakirates”, derrière le rideau, s'ébranlaient... Je vois le rossignol... Je vois le perroquet... Je vois le hibou... Je vois l'euphorie, et tant d'autres oiseaux dont je ne retiens plus le nom. Puis, tout le monde s'est mis à exalter Dieu... l'exaltation est terrifiante... j'étais essoufflé, fiévreux, où suis-je ? Dans un rêve ou dans la réalité ?
dai les présents... Je les vis en larmes, rayonnant d'éclat, passionnés et amoureux... nul ne me regardait, ils le regardaient, ils se regardaient. Il est minuit… les voix ont baissé… les esprits sont redescendus des hauteurs, les âmes retrouvent leurs corps…un silence scintillant tourne autour des têtes... je me retourne de gauche et de droite ; ce beau jeune homme a ouvert les yeux, il souriait, les joues rouges ,son front brillait comme de l'argent, c'était la voie des voies… à l'être, au point de départ, à l'égarement dans les aventures de l'enfance et l'encombrement des images qui pleuvaient des cieux, de la mémoire fertile, réveillée, alluUn visage me jette un regard, c'était celui mée comme un feu accidentel. d'Attar. Il me dit dans une voix fidèle et Mon ami Hamma, venu pour sa part brûlante. Toi qui t'interroges dans la rivière travailler sur la “Tariqua” se tenait debout de la confusion devant la sortie de la mosquée et montrait «La rivière de la confusion te viendra. J'ai vu la rivière de la connaissance ... Tu y seras touché par le labeur continuel, la du doigt ses assistants photographes d'une J'ai vu la rivière de la satisfaction… voix basse. Les gens ont commencé a s'endouleur et le désespoir J'ai vu la rivière de la croyance en un seul tre-regarder, ils se disaient des mots, se Ici, chaque âme voit une épée pointée vers dieu… saluaient… ils étaient heureux et elle J'ai vu la rivière de la confusion… radieux… le voyage fut Puis, magique, c'était la personJ'ai vu la rivière de la pauvreté et nification du désir et de la de la richesse. ferveur pour un amour et «L'islam est plein d'amour, de paix, passion brûlante. Et dans chacune des rivières, discours de paix …l’islam est antinome uneOnt-ils assouvi leur soif ? je voyais parmi cette foule masLes goûttes de la quiétude sive le visage de Farid Eddine El de la haine… la négation de la rancune ont elles éteint la flamme de Attar, se dressant debout devant et le synonyme de l'humain.» leur passion divine ? Des le chikh khaled Bentounes, questionnements me traorgueilleux comme un ange, il versaient l'esprit pendant regardait cette danse et écoutait que je regardais ce paysage calme. Un ce chant, il levait ses mains où défilaient Ici, chaque instant t'apportera de la trisgroupe de jeunes tournaient à l'intérieur tesse ses différentes images. de la mosquée, ils offraient du thé et des Il les libèrent souriant, radieux... lais- Ici, nombreuses sont les douleurs, le mougâteaux, de larges sourires se dessinaient sant jaillir son éclat de sa bouche, de ses vement et les maux. sur les lèvres, les visages lumineux et une yeux, de tous les pare de sa peau tel un Le jour ne le demeurera pas, ni la nuit légère brillance dans les yeux. Le rossignol magicien... son corps étincelant se trans- d'ailleurs... de la foule s'est mis à chanter avec sa belle formait en un arbre touffu, verdoyant, flo- Il semble à l'être qu'il saigne des gouttes. voix des chants soufis... puis vint le tour rissant orné de feuilles... Je ne croyais pas Non pas par l'épée, plutôt de la racine de du cheikh Khaled également appelé mes yeux, les voix des Fakirs s'élevaient, et chaque cheveu, quel étonnement ! Adlane Bentounès, sa voix était calme ses je me noyais dans les scènes et les images... Je voyais des oiseaux, des oiseaux de senLe feu fait mal à l'homme de la rivière, intonations, sa langue facile et compréteurs, des oiseaux des Fakirs à l'intérieur il brûle dans la confusion des maux de hensible, proche de l'homme de la rue qui de la mosquée, survoler toutes les têtes, les cette rivière... et quand l'homme confus fréquente la mosquée et la même que le yeux ivres, les cœurs saoûls de l'amour de arrive à ces reproches, il demeure confus... cheikh Khaled a utilisée pour son discours Dieu, je voyais la huppe guider les bien- il perd le chemin, comme il a perdu ce que destiné à la foule et où il a parlé de l'islam, guidés, guider les fakirs dans le corps d'un son âme a acquis à travers la glorification l'islam est plein d'amour, de paix, discours de paix… l’islam est antinome de la oiseau mythique nommé El Saymaragh. de Dieu... Ils se regroupaient par ce chant ici à la Et lorsque je voulus quitter cette haine… la négation de la rancune et le Zaouïa où le blanc éclatant... se noie dans Zaouïa où je gîsais, il a disparu...Je regar- synonyme de l'humain. H. A.
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
Par Amar Belkhodja (*)
12 > E L - B O U S T A N E Assis dans un coin …il regardait les gens avec des yeux vides, les jambes croisées, l'air pensif… un bâton entre les mains et une chéchia rouge sur la tête…je ne sais pourquoi, parmi toute cette foule, que le cheikh Khaled a laissée derrière, lui dès son entrée dans la salle de conférence, je n'ai vu que lui… J'ignore ce qui m'a empêché de me fondre dans cette foule, c'était cette forte et permanente attirance de ce fakir qui avait choisi de s'isoler dans la solitude… à ce moment là surgit dans ma mémoire à l'image de ma défunte grand-mère, d'après ma mère, el Hadja M’barka, une des fakirates de la Tariqua el Hibriya…j'ai vu son visage à travers lui le jour de son retour de la Mecque telle une rose de vingt ans, à soixante quinze ans …je l'ai vue, elle était mourante sur son lit… les joues roses, le visage souriant… laissant sortir de sa bouche des mots fins, lents et profonds comme un lever de soleil qui traverse le cœur…nous avons senti son âme survoler nos têtes…nous l'avons vu monter, s'élever très haut sans pouvoir l'atteindre. Je ne sais pourquoi la vue de ce silencieux et solitaire fakir isolé a fait revivre en moi un souvenir unique sur la réalité des fakirs et la place qu'ils détiennent auprès des gens… je me suis souvenu de ce que le cheikh me racontait lorsqu' il me disait que le nombre de fakirs n'a de limite, il progresse et il régresse. Dieu a dit, témoignant de l'honneur de toutes ses créatures : « O hommes, vous êtes les indigents ayant besoin d'Allah ». Cela dit que les êtres ayant besoin de Dieu manquent de tout, ce tout qui est Dieu lui-même, car la réalité refuse qu'on nécessite autre chose que lui, ce dernier qui a dit que les êtres sont pauvres quand ils ont besoin de lui et que cette même pauvreté résulte d'eux. Nous savons que le Tout-Puissant se manifeste dans l'image de chaque nécessiteux ayant besoin de lui rien que de lui, alors qu'en fait ils sont dans le besoin. Ces êtres là voient clairement la manifestation de Dieu dans toutes ses créatures, et bien évidemment, même en eux. En perdant sa vue ou son ouïe et peut être tous ses sens et sensations intérieurs et extérieurs, l'être retrouve Dieu car il est sa vue et son ouïe, il se manifeste également dans toutes les choses du même ordre. En ayant besoin de ce qu'il a perdu, le pauvre a besoin de Dieu. Dieu a dit à travers le Hadith (les propos du prophète) qu'il était “la vue, l'ouïe et la main de son être”. N'est-elle pas d'une douceur incroyable cette présence divine en nous et de ses créatures l'une dans l'autre ? Dieu a dit :« Nous leur montrerons nos miracles dans leurs propres personnes », les miracles sont la manifestation de Dieu et c'est le cas pour les indigents ayant besoin de lui, et c'est aussi ce qu’ignorent certains, car le pauvre est celui qui a besoin de tout, même de lui-même, sans que personne n'ait besoin de Lui et c'est le plus commun des cas. Abou Zeid a dit à ce propos : « O Dieu que puis-je faire pour vous approcher ? » Dieu a dit « par ce qui n'est pas de la pauvreté et de l'humiliation » et a également dit « Je n'ai créé l’être céleste et l’être humain (El djin wa el ins) que pour M'adorer », donc à se soumettre à Moi en m'adorant non pas à me servir pour qu'ils puissent se reconnaître à travers ma présence qui se trouve partout même en eux car ils sont une de mes formes de présence. Sachez le alors, et le Dieu ToutPuissant est l'unique guide et éclaireur des clairvoyances.
Deux heures de l'après midi… avec le cheikh Khaled A la zaouïa de Tijdit… Tijdit… là où vit le cheikh El Alawi.... là où il a instauré sa Zaouïa donnant sur la mer…là où cette rencontre historique, qui a réuni un docteur européen du nom de Marcel Kari et le cheikh El Alawi a eu
par le soleil et sur lesquels le destin a deslieu au printemps 1920. Ce quartier arabo-musulman abritait à siné les volontés de Dieu. Le jour semble s'abstraire, silencieux l'époque environ quinze mille habitants.... aujourd'hui, il garde toujours son trait de jusqu'à faire renverser les esprits… les quartier populaire en dépit du nombre enfants courent sur l'asphalte, ils apparaisprogressif des constructions et l'expres- sent dans les passages, traînent sur le sable, sion effrayante du béton armé ... La mer laissent les empreintes de leurs pas, de est toujours la même de son bleu, de son leurs rêves qui s'évaporaient comme des silence... de sa grandeur. L'atmosphère de bateaux à l'horizon lointain, absorbés la Zaouïa a changé après sa destruction et petit-à-petit par cette sombre couleur la mise de la résidence du chikh Mohamed interminable. La plage est devant la pente sous surveillance alors que ses hommes de Tijdit, je m'en suis approché… je la faisaient l’objet de poursuite et harcèle- regarde comme si je lui tenais la main pour un moment de rencontre, d'amour, ment. Ici à Tijdit, le temps passé, le temps de fin… elle, elle me regardait, me présent… a eu lieu ma rencontre avec contemplait avec tous ses états et toutes ses chikh Khalded ben Tounès... Au cœur de sensations… elle s'est dévoilée à moi avec la Zaouïa ...Dans la maison où le cheikh tous ses secrets à travers ces silencieux Alawi a vécu et passé des instants de médi- visages bruns, dans ces yeux qui regardaient le nouvel arrivant ici, le lieu de naistation, de réflexion et d'adoration. sance du cheikh Ben Alioua… Tijdit... Hadra au cœur de la Zaouïa... Moi l'étranger, la tête pleine de quesTijdit se jette dans les bras du temps mostghanemi, silencieuse, calme, tions et de curiosité. Moi, le désireux du modeste... courtisant l'étendue du bleu goût d'une visite pas comme les autres… infini et laissant la mer la courtiser... se une visite au parfum de l'âme et sa transtendant vers elle tel un torrent gorgé, s'ap- parence vertueuse… une visite aux douces prochant du ciel aux multiples couleurs et senteurs que le cheikh a laissée derrière lui différents visages... au nom d'une musique comme une trace vivante qui détient tous berbère qui m'a emporté ou la magie les pouvoirs de l'attirance et de la tentation d'Awchem, l'histoire qui dort dans le laby- malgré la présence de ses hautes murailles rinthe du temps secret ... ici à Tijdit vient de béton terrifiantes qui ont vaincu tous t'envahir une exubérante chaleur qui ceux qui ne pouvaient leur résister, ceux coule de ce profond silence faisant naître qui gîsaient devant la grandeur de cette en toi ce débat émanant de ce profond immense mer. J'ai vu s'aligner au milieu de cet espace silence… un courant qui te renverse, qui conquiert le tréfond de l’âme, dans les sen- fermé, à la fois ouvert sur la mer, et sur le tiers de ton enfance, entre le chemin royaume de la Zaouïa les modestes mairocailleux et les murs élevés qui dorment sons de Tijdit comme dans une recherche dans les hauteurs au milieu de ces voies de la chaleur. Modestes, elles cherchaient menant aux rivières sauvages où les chu- la bénédiction permanente d'un cheikh chotements des eaux, les plantations qui ne connaît pas la mort, le départ, la abondantes de cannes, de cyprès et de disparition, qui cessera d'exister lorsque coings... Les rayons du soleil se reflètent Tijdit elle même le sera… Je me sens sur les miroirs valsant et vibrant , où les comme perdu à Tijdit, un vrai perdu dans coupoles blanches et vertes, où les hiron- les méandres d'une forêt luxuriante au delles sde déposent sur les câbles des départ du jour, le soleil somnole s'engloupoteaux d'électricité comme dans une prière d'amour en bénédiction Les êtres ayant besoin de Dieu à ces âmes qui dorment dans les airs des coupo- manquent de tout, ce tout qui est les parfumées où les filDieu lui-même, car la réalité refuse les aux sourires éclatants et aux visages qu'on implore autre que Lui. innocents pleins de vie et débordants d'enfance.... ici à Tijdit se réveille ta mémoire tit dans la mer pour un crépuscule égal au enterrée sous les décombres que laisse le destin enterré.Le bruit des voitures s'est tu cours de la vie derrière lui, poussant loin laissant place aux vagues qui, à partir de d'elle toute distraction et sommeil pro- cette pente, poussaient des murmures des fond, laissant se réveiller en elle tous ses plus vénéneux. Une étrange grandeur et une sompdésirs et plaisirs émergents. Elle reprend son printemps d'antan, ses tueuse splendeur envahissaient Tijdit; on vibrations, elle renaît à travers la réincar- dirait l'âme du cheikh qui resurgissait brilnation de son spectre… les lettres de son lante des réminiscences, venues souffler le corps se transforment en des battements silence sur ce saint endroit… les lumières nerveux, abondants et envahissants. Des s'allumaient …les ruelles semblaient calfrissons se sont emparés de moi lorsque mes, dans une apparence respectueuse j'ai pénétré le quartier de Tijdit… mon qu'elle tire de l'éminence des saints extérieur ne ressemblait plus à mon inté- walis… les corps dormaient, mourraient rieur… l'intérieur bouillonnait, s'agitait dans leurs places, alors que les esprits se en émotion, comme si je retournais à mon réveillaient, vivants, joyeux, scintillants et enfance lointaine, comme si je brisais à abondants, pleins de la profusion divine l'instant ce temps, venu se mettre en face parfumée de “mesk” prophétique de moi, un temps dans lequel je vois ce que (QSSSL), imprégnés par la pluie des homj'ai perdu et ce qui me manquait… Suis-je mes saints de Dieu… voir la “Hadra”,(conversation) me fondre dans en train de divaguer !? Mon cœur me dit que non, tu vis l'ins- cette immense masse et faire entendre ma tant de l'intérieur, de ton Cœur qui bat, de voix me manquaient… Je rentrai à la ses battements vivants et éternels… Zaouïa, les arcades s'ouvraient à mon comme celui qui nous a offert la mer et cœur, aux portes de la peur, de l'espérance, son bleu, et tout ce qui vit en nous, comme de l'amour… les fakirs arrivaient et l'esle vivant de la mer… je me tenais debout pace se formait… épris de couleurs, d’asau beau milieu de Tijdit comme un grain pects… et se perdait au profit des voix et de sable cherchant après un chaud rayon des corps… le Dieu était sur toutes les lande soleil, un étranger cherchant une quel- gues, dans tous les yeux et dans tous les conque familiarité, un désireux brûlé par cœurs… Il était dans tous ces états qui la nostalgie, avide de rencontrer un ami, émanaient des cœurs, il était dans les letun journaliste qui désire ardemment tres, dans les mots et sur les langues invoretrouver son chemin, un pauvre étranger catrices. Je m'assis dans un coin et dévorai cherchant après une bénédiction… alors ces visages… ces traits, ces signes abonqu'en vérité … la vie se déversait dans la dants comme un flot violent. Ebranlé, je rivière du temps. Les magazines, les vitri- me fondai en Dieu, Dieu, Dieu… j'affluai nes et les gens me semblaient vivre leur dans la gloire à Dieu, gloire à Dieu… temps ordinaire. Des visages bruns brûlés J'étais près de Dieu, je le voyais, il me
voyait, il était miséricordieux. Clément, louable, entendait tout et pardonnait tout… la “Hadra” commençait avec la sourate de l'évènement (El wakiaa). La récitation en chœur montait…montait, je pénétrais le monde de la sourate comme si je plongeais au milieu de ses voix Le chant est une rivière sacrée Quand l'événement (le jugement) arrivera, Nul ne traitera sa venue de mensonge, Il baissera (les uns), il élèvera (les autres) Quand la terre sera secouée violemment et les montagnes seront réduites en miettes Et qu'elles deviendront poussière éparpillée Alors vous serez trois catégories : Les gens, de la droite - Et que sont les gens de la droite Et les gens, de la gauche, que sont les gens de la gauche. Les premiers (à suivre les ordres d'Allah sur la terre), ce sont ceux qui seront les premiers (dans l'Au-delà) Ce sont ceux-là les plus proches d'Allah. Les fakirs portaient des chemises blanches et se tenaient en rang…des rangs ressemblant à des vagues spirituelles blanches, leurs visages pleins de crainte, et leurs voix éprises d'inspiration. Le cheikh Khaled Bentounès était assis les jambes croisées, il portait une chemise blanche… il occupait le milieu des deux grandes arcades qui donnaient à la mosquée un trait de prophétie.
Dans les Jardins des délices Une multitude d'élus parmi les premières (générations), Et un petit nombre parmi les dernières (générations), Sur des lits ornés (d'or et de pierreries), S'y accoudant et se faisant face Parmi eux circulent des chérubins éternellement jeunes Avec des carpes, des aiguillères et un verre empli d'une liqueur de source Qui ne leur causera ni maux de tête ni étourdissement Et des fruits de leur choix Et toute chair d'oiseaux qu'ils désireront Et ils auront des “Houris” aux yeux grands et beaux Pareils à des perles en coquilles En récompense à ce qu'ils faisaient Ils n'y entendront ni futilité ni blasphème Mais seulement les propos «Salam ! Salam»… (Paix ! Paix !) Et les gens de la droite, qui sont les gens de la droite ? (Ils seront) parmi des jujubiers sans épines Et parmi des bananiers aux régimes bien fournis Dans une ombre étendue (Près) d'une eau coulante continuellement et des fruits abondants Ni interrompus, ni défendus Je voyais les arcades réciter… tous les murs répondaient, toutes les lumineuses planètes priaient, invoquaient Dieu, le glorifiaient dans une danse spirituelle… les images se heurtaient, montaient, courraient dans tous les sens, se succédaient des creusets, des voix élevées, qui gazouillaient comme des oiseaux du Paradis, des oiseaux verts libérés par Di el Noun après son retour de prison de Baghdad à Athmine, son lieu de naissance. La récitation est un chant de corps, de cœurs prosternés, fondu dans la douceur de l'amour divin et la flamme du désir de lui, lui. Et dans la foule de ces visages qui m'attiraient vers elles, un beau jeune homme portant une chemise blanche, le visage rouge était assis en face de moi, il récitait les versets, comme s'il brûlait… c'est un musulman de nationalité française… il s'est converti à l'islam grâce à la Tariqua… les larmes se versaient de ses yeux, débordants et scintillants… sa voix était enflammée comme s'il serrait contre lui cette lumière descendue du ciel, montant au
Abdelhamid Mehri à Algérie News-week
«De Gaulle a perçu les dangers de la guerre d’Algérie sur l’avenir de la France» L’ancien membre du GPRA , Abdelhamid Mehri, revient dans cet entretien sur une période très importante de l’Histoire de notre pays : celle qui a précédé la signature du cessez-le-feu. Il restitue abondamment le déroulement des événements, sans omettre de décrire le profil de l’homme du 18 juin qui a agi , selon Mehri, pour l’intérêt exclusif de la France, dont l’instabilité et la sécurité étaient menacés par la guerre d’Algérie. Le black-out que subit le GPRA, depuis l’été 1962, est une aberration , souligne Mehri, plaidant par ricochet pour la réhabilitation de l’une des premières institutions républicaines de l’Etat algérien.
Algérie news week : M. Mehri, vous étiez membre du GPRA, donc au cœur des événements qui ont précédé la signature du cessez-le-feu. Pourriez-vous restituer les points forts de ces moments historiques ? Abdelhamid Mehri : Le général De Gaulle a fait sa fameuse déclaration, prenant en considération le principe de l’autodétermination trois jours avant le premier anniversaire de la création du GPRA. Ce n’était pas une coïncidence ni un fait du hasard. Il y avait entre les deux évènements une relation qui n’était pas très bien perçue à l’époque mais dont la signification était très importante dans la mesure où cela coïncidait avec un évènement – la création du GPRA- qui n’annonçait pas seulement la création d’un gouvernement provisoire comme cela été dit mais qui annonçait la résurrection de l’Etat républicain algérien comme cela a été écrit dans la déclaration présentée à la communauté internationale. Et si on a créé un gouvernement provisoire, c’était pour que le peuple algérien choisisse le gouvernement définitif. L’évènement donc est d’une importance extrême dans la mesure où ce sont 36 Etats qui ont reconnu ce gouvernement provisoire. Parmi eux, de grand pays comme la Chine, l’Inde, l’Indonésie, les pays du monde arabe, des Etats africains ainsi que des pays membres du Conseil de sécurité , tels que la Russie. L’Algérie est devenue une entité réelle dans le droit international : c’est une victoire en soi. Deuxièmement, la ratification par le GPRA de plusieurs accords avec des pays tiers ainsi que des accords internationaux, tels que la Convention de Genève qui constitue également un événement majeur. Les accords signés sont toujours de vigueur. Ce qui dénote, si besoin est, l’extraordinaire apport du GPRA. Dès son accession au pouvoir, le général a demandé à son état-major de rationaliser la guerre d’Algérie, mais il est confronté à une dure réalité sur le terrain. Il avait aussi à faire face à l’élan de sympathie exprimé par la communauté internationale suite à l’internationalisation de la question algérienne. L’activité ne se limite pas uniquement au discours , mais aussi à l’action. Parallèlement aux revendications exprimées, les différents organes s’activent et enregistrent d’importantes avancées sur les plans militaire, politique et diplomatique. La reconnaissance de l’Algérie par plusieurs pays constitue un acquis immensément
tion pacifique, à chaque fois des contresuggestions sont formulées. Il faut souligner par ailleurs qu’aucune concession n’est permise, que ce soit dans la forme ou dans le fond. L’importance du gage implique que même les formalités renferment une importance capitale, comme ce fut le cas du moyen de transport de la délégation du GPRA qui a refusé un avion spécial dépêché depuis Paris, en optant pour un avion civil après une médiation tunisienne, pour des raisons médiatique et sécuritaire : l’affaire du détournement des cinq historiques étaient toujours vivace dans nos esprits.
important. Le général, à travers son discours sur l’autodétermination, voulait retirer la question algérienne des débats des Nations unies en faisant diversion. La voie de négociation vise à faire croire que c’est une satisfaction d’une revendication algérienne. La proposition gaullienne était un véritable dilemme. Accepter commodément ses propositions, c’est consentir les règles de jeu françaises, alors que l’autre option , c’est-à-dire le refus, mettra le GPRA dans une situation délicate d’expliquer cette position vis-à-vis de l’opinion publique. La solution était médiane : accepter les négociations sans qu’il y ait un cessez-le-feu. Le GPRA a exigé aussi des garanties sur le respect du libre choix du peuple algérien. Notre souci majeur était la consolidation de l’Etat algérien. Cela dit, il n’était nullement question que le GPRA prenne son statut en tant que seul représentant de l’Etat, quel que soit l’aboutissement des pourparlers entre les deux parties. Que s’est-il passé ensuite ? Etant indépendant , les prérogatives du gouvernement provisoire ont été léguées au congrès constitutif. L’adversité actuellement est qu’on dédaigne déterminer avec précision la date repère de la création de l’Etat algérien républicain. Est-ce le 19 septembre 1958 ou le 19 mars 1962. Il y a confusion en la matière. Il est impossible qu’il y ait la création de deux Etats dans un seul pays. Au même titre qu’il est inadmissible de considérer le GPRA comme une association de charité. C’est un fait du droit international, reconnu par la communauté internationale. Sans omettre qu’il est le prélude aux accords d’Evian. Le mépris réservé à cette partie de l’Histoire a eu des conséquences préjudiciables pour les institutions post-indépendance. La période du GPRA a fait l’objet d’un black-out médiatique. Pis, des voix ont remis en cause les acquis de ce gouvernement. Pourtant son rôle est très
important. Malgré la fragilité des rapports internationaux et la nécessité de maintenir l’équilibre géopolitique dans le pourtour méditerranéen par les puissances , exacerbé par la guerre froide, le GPRA est parvenu à se faire reconnaitre comme entité politique. Dévaloriser l’une des premières institutions de l’Etat pour des considérations individualistes ou pour des différences politiques avec ses concepteurs , tels que Ben Khedda, n’est tout simplement qu’une aberration. La contribution de ce gouvernement n’est pas l’apanage d’une seule personne, c’est l’aboutissement d’un processus et la victoire de tout le peuple algérien. Comment percevez-vous De Gaulle, l’homme ? A mon avis, le général de Gaulle est un homme qui a agi exclusivement dans l’intérêt de la France. Comme les hommes qu’ils l’ont rapprochés à l’instar de Jean Lacouture. Lui-même disait dans son autobiographie «qu’ on est arrivé à la solution la plus française possible en ce qui concerne la guerre d’Algérie». Il cherchait la meilleure solution pour la France et c’est de bonne guerre. Pensez-vous que la personnalité du général ayant un passé glorieux pour les Français a eu une influence sur la décision prise par le GPRA de prendre part aux négociations ? Si le GPRA a pris langue avec le général De Gaulle, c’est parce que l’homme du 18 juin a su détecter les dangers de la guerre d’Algérie percevoir non seulement pour la stabilité de la France, mais aussi à sa sécurité. Il a décelé aussi les risques qui pèsent sur l’avenir de son pays. Son charisme, son profil d’homme d’Etat, et le fait qu’il soit un bon négociateur n’ a fait que grandir notre méfiance à son égard. C’est pour cela que toutes ces propositions sont exhaustivement et méticuleusement étudiées. Pour éviter de compromettre la solu-
Certains osent prétendre que l’indépendance a été octroyée par De Gaulle sous les pressions d’autres puissances, argumentant que les rapports de forces ne sont pas les mêmes. L’ALN et le FLN étaient dans une position de faiblesse par rapport à l’armée française. Un commentaire ? La situation ne se présente pas comme cela. Chacune des deux partie avait des points forts et des points faibles. Mais le plus important en pareilles circonstances, l’évaluation des rapports de forces fait appel à la conscience politique. Il est certain que les négociations étaient très serrées d’autant plus que le général était connu pour son flegme britannique et son long souffle. Il avait proposé une solution globale, impliquant la Tunisie et le Maroc, de crainte que ces deux pays ne deviennent des plates-formes servant la guerre d’Algérie. La première chose qu’il a entreprise, c’est de faire des propositions à Habib Bourguiba via un courrier. Il a entretenu aussi la confusion avant de signer le retrait de l’armée française des territoires marocain et tunisien. L’aviez-vous rencontré personnellement ? Non, je ne l’ai pas rencontré. Et après l’indépendance ? Non, même après l’indépendance, je ne l’ai pas rencontré. Que pourriez-vous dire de l’affaire de Si Salah et de Zammoum ? Cette affaire a été exploitée comme une carte de pression sur le gouvernement provisoire. Nous avions émis des réserves après avoir été informés. Mais ce qui est important et que les historiens français le mentionnent et que c’est le groupe de Si Salah avait mis comme condition préalable à tout accord l’aval du GPRA. Pensez-vous que le général était contraint de négocier avec le GPRA ? Oui. En revenant au discours où il propose l’autodétermination, on comprend que la persistance de la guerre compromettait l’avenir de la France. Des remous commençaient déjà à apparaître au sein de l’armée française. Politiquement, la situation n’était ni totalement favorable ni quasiment défavorable pour notre cause. Ce qu’il faut retenir par contre, c’ est que les points faibles de l’ennemi constituent les points forts de son adversaire. Je pense que le général De Gaulle a défendu mordicus les intérêts de son pays. Entretien réalisé par Hamida Ayachi
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> D O S S I E R 21
> El-Boustane 11
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REPORTAGE
De Gaulle
« L'artiste de la politique », l'indépendance de l'Algérie et le choc des civilisations
Reportage réalisé par Hamida Ayachi
Le ferme refus de la « Paix des Braves » par le GPRA et l'échec des tentatives destinées à obtenir des cessez-le-feu locaux avec les wilayas, voire avec les mintaqas de l'ALN, amenèrent De Gaulle à changer de fusil d'épaule.
29 Octobre… neuf heures du matin > La journée s'annonçait tempérée, ensoleillée et imprégnée de parfum… la mer à peine bleue… quelques nuages perdus à l'horizon tels des liasses de coton sombre éparpillées. Des airs printaniers en plein automne… Il était neuf heures du matin, lorsque je suis arrivé a la maison de la Culture, bondée de disciples, de “Fakirs”, de chercheurs et de correspondants… Les visages étaient radieux; pleins de curiosité et de signes ...Une masse de disciples attendait l'arrivée du Cheikh. Le colloque organisé par l'association des Alawis en est à sa deuxième édition, portant cette année sur la vie et les réalisations du Cheikh Adda Ben Younès, le serviteur de Dieu, calife du fondateur de la “Tariqua el Alawiya” le cheikh Mustapha El Alawi. Les sens me défiaient… je souffrais… j'oubliais ma ville au fil du temps… alors qu'elle était la voie à mon cœur …à mon être, à ce silence perdu avec lequel l'on retrouve ce sens blessé qui a perdu sa zaouïa et j'ai retrouvé la mienne que le temps a fait perdre… je devenais désireux du cheikh… le cheikh Khaled comprenait ma souffrance; il pansait la blessure de mon être que je suis devenu, la blessure du sens perdu …il était sûr que j'y arriverai; il me le disait… écoute ton âme… tends lui la main et tu verras… j'ai suivi le chemin… laissant le sort de mon être à mon être; et j'ai commencé à verser cet esprit que je retrouvais petit à petit sur ces tablettes… et avec les couleurs…
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Dix heures du matin… le cheikh arrive et je vois le fakir.
> La première phase de la politique algérienne de De Gaulle n'était pas tellement différente des projets de réformes conçus par Jacques Soustelle en 1955 auxquels répondit Abane Ramdane (par l'intermediaire de R. Barrat) : « ni la répression, ni la politique de promotion (en vue de la création d'une Troisième Force) ne suffiront à nier le fait national algérien ». La proposition de la « Paix des Braves » (le 23 octobre 1958) destinée à obtenir un cessez-le-feu n'était que la reprise, avec l'emphase du verbe en plus, du « triptyque » (cessez-le-feu, élections, négociations) proposé par Guy Mollet en 1956. Mais quand Ferhat Abbas, approché secrètement dès l'été 1958 par les émissaires de De Gaulle (Farès, Amrouche, ...), fit savoir par le sénateur de Constantine le cadi Cherif Benhabyles que la présence de G. Mollet au gouvernement ne favorisait pas cette pré-négociation, le ministre d'Etat socialiste quitta ce gouvernement rapidement. Par toute sorte de gestes, De Gaulle voulait persuader le FLN de sa volonté de trouver une solution négociée au conflit. Dès son retour au pouvoir, il écrivit au roi
Mohammed V et à Bourguiba la promotion d'une «troisième sion, la francisation et l'associapour accepter le retrait progres- force », inspirée de celle que tion ». Il ne cachait pas sa préfésif des troupes francaises du voulait Lacoste quand il a pré- rence pour « l'association », Maroc et de Tunisie. Cela était senté le premier projet de « Loi- c'est-à-dire un « Etat associé » ( en fait destiné à rassurer les cadre », qui fut rejetée en pour l'avoir proposé dans le dirigeants algériens dont les novembre 1957 par les députés Manifeste de 1943, F. Abbas pasrépresentants (Abbas, Boussouf, qui étaient encore dans l'illu- sait pour subversif) disposant Mehri,...) à la conférence de sion d'une victoire militaire. d'une autonomie interne, mais souveraineté limitée. Tanger d'avril 1958 avaient, Mais le ferme refus de la « Paix à dans un document confidentiel, des Braves » par le GPRA et D'ailleurs De Gaulle prenait fait de ce retrait la condition l'échec des tentatives destinées à soin de ne parler que des « sine qua non de l'édification obtenir des cessez-le-feu locaux populations algériennes », au d'un Maghreb uni. La princi- avec les wilayas, voire avec les lieu de « peuple algérien ». pale résolution de cette confé- mintaqas de l'ALN, amenèrent Selon les termes d'un rapport rence intermaghrebine était la De Gaulle à changer de fusil du Deuxième Bureau (« recommandation de constituer d'épaule. Il en arriva à juger iné- Physionomie de l’adversaire en novembre 1959), cet un « Gouvernement important discours provisoire algérien », a mis fin à « l'ascendont ne voulaient, Il avait déjà préparé le terrain en nomsion diplomatique ni fait, en du FLN qui était Mohammed V, ni mant Louis Joxe, ministre d'Etat chargé continue depuis Bourguiba (qui vou- des Affaires algériennes en novembre 1955 ». De Gaulle, laient être des inter- 1960. qui avait travaillé médiaires entre la son texte durant France et les Algériens afin de redorer le bla- vitable l'acceptation d'un « Etat tout l'été en exposa les grandes son de leurs jeunes diploma- algérien », ce qui aggrava le lignes au président américain , ties), ni même Nasser... La pro- désarroi de son Premier minis- Eisenhower, qui était en visite à clamation du GPRA, le 19 sep- tre, Michel Debré. Il opta alors, Paris début septembre. Cela tembre 1958, a été une mauvaise dans son célèbre discours du 16 évita à la France une condamsurprise pour De Gaulle car elle septembre 1959, pour « l'auto- nation que l'on croyait inévitacontrariait sa recherche d'une détermination » proposant « le ble à l'ONU, le délégué amérisolution négociée passant par gouvernement des Algériens par cain Cabot Lodge ayant recu un cessez-le-feu, l'organisation les Algériens » après consulta- l'ordre de s'abstenir du State d'élections auxquelles le FLN tion par référendum « des Department convaincu par les aurait été admis à participer, populations algériennes » appe- assurances de De Gaulle de avec comme objectif principal lées à choisir entre « la séces- s'orienter vers une « solution
democratique ». Messali Hadj approuva le discours et s'est cru en mesure de participer à une table ronde sur l'Algérie. Le GPRA, qui refusait des négociations à caractère purement militaire destinées à conclure un cessez-le-feu et réclamait des pourparlers politiques pour entériner sa revendication de l'indépendance, s'est apercu des limites de « l'autodétermination » (terme emprunté à Bourguiba), mais reconnut que c'était une avancée sans précédent. Il proposa d'ouvrir des négociations avec... Ben Bella et ses compagnons qui étaient des ministres d'Etat dans le GPRA. Le discours du 16 septembre 1959 mit en colère les partisans de l'Algérie française dont la contestation a débouché sur la sanglante semaine (du 24 au 30 janvier) des «Barricades» où l'armée fit preuve d'une indulgence presque complice avec les activistes anti-gaullistes. Mais De Gaulle revenait régulierement à la charge pour faire parvenir à Abbas, via Jean Amrouche notamment, des propositions de rencontre au plus haut niveau. Un de ces messages a été adressé par De Gaulle au GPRA en janvier 1960, à la veille de la clôture des
A la rencontre de
Khaled Bentounes cheikh de la
Tariqua el Alawiya
Le cheikh arrive ….les voix s'élèvent…très haut Les louanges, les chants et les applaudissements… Il était parmi les arrivés…d'une taille moyenne…d'un visage calme souriant…il se retournait avec adresse et de manière imperceptible à droite et à gauche, ses traits reflètent sa pudeur qui laisse apparaître sa grandeur de sage malgré son âge avancé …il portait une djellaba d'un blanc éclatant…lève la main droite et salue ses admirateurs et ses disciples …ce fut la première fois que mon regard avait croisé celui du grand homme qui a fait l'ascension de la “Tariqua El Alawiya”…elle a actuellement des milliers de fidèles en Afrique noire, en Europe et au Canada pas seulement dans le monde arabo-musulman. Avec beaucoup de présence, il entre à la maison de la Culture, il a une de ses personnalités fortes, attirantes d'un éclat captivant qui s'impose au regard. Je doute fort d’oublier un jour ce moment de la scène ou la perdre sous la poussière de ma mémoire . J'ai vu ces belles désireuses, par la force de leur amour, dépasser toutes ces fausses apparences dans ce genre de rencontre pour s'élever au rang des saintes élues qui ont bu de la limpide source divine. J'ai vu comment leurs corps frissonnaient, comment ces forts sentiments cherchaient une issue pour se libérer et s'exprimer avec ferveur…c'étaient l'amour propre, la dévotion, la passion, la flamme qui se déversaient comme un torrent sans contre partie… c'était l'ultime présence avec toutes ses vibrations, tous ses états, laissant apparaitre tous ses détails et ses traits. Ce n'était nullement une de ces scènes où les images qui glorifiaient l'être et adoraient sa personnalité… c'était la personnification spontanée, libre, et sans contraintes rendant abstrait ce torrent d'amour extrême… c'était l'aspect créatif de la “Tariqua” ellemême dans son procédé, dans sa méthode et dans la richesse de ses expressions de ses rapports établis entre disciples, fakirs et cheikhs, dans les manifestations de ses principes et ses fondements à travers le rayonnement de l'humain dans la constitution de son visage, sa couleur… son être Puis, je vois un fakir, un pauvre ayant besoin de Dieu, portant des vêtements vétustes à croire qu'il venait tout droit de l'époque du saint wali Abdelkader el Djilani … Suite en page 12
10 > K A L I M A Abdelaziz Djerad, Politologue
> Lors de la 64e session de l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies, qui a eu lieu ce mois de septembre 2009, la plupart des 192 Etats membres ont appelé à la nécessité de réformer cette organisation tant au niveau de son mandat, de l’ envergure de sa gouvernance que de sa capacité à prendre en charge les problèmes de ce monde. Comment expliquer cette volonté collective de réformer l'ONU ? Est-ce réellement un besoin fondé sur un diagnostic partagé par toute la communauté internationale ? Ou bien sommes-nous en présence de stratégies individuelles ? L'ONU a été créée par les Alliés, victorieux de l'Allemagne nazie et des puissances de l'Axe, à la fin de la seconde guerre mondiale au siècle dernier (accord de Yalta en février 1945).La naissance de l'ONU est
La réforme de l’ONU : Pour quels enjeux ? l'aboutissement d'âpres négociations entre les Etats-Unis et l'URSS. Ces négociations concernent d'une manière globale le partage du monde et la stabilité d'un ordre international naissant. L'ONU était conçue dans cette perspective. La SDN (Société des Nations) fondée, à la fin de la première guerre mondiale, n'avait pas une dimension universelle et souffrait dès le départ de l'absence des EtatsUnis et des querelles européennes. Contrairement à cette der-
Bretagne, la France, l'URSS (aujourd'hui la Russie) et la Chine ont pu s'imposer, à ce jour, comme puissances incontournables dans la gestion des relations internationales. Par contre, la majorité des Etats du monde et particulièrement les Etats du sud ont des rôles subalternes, voire inexistants. La pusillanimité de l'Assemblée générale de l'ONU par rapport à l'influence considérable du Conseil de sécurité illustre cet état de fait.
Les événements du 11- septembre 2001, l'invasion de l'Irak, la guerre en Afghanistan et la lutte contre le terrorisme d'el Quaïda ont conforté le gouvernement américain dans ce rôle de locomotive de la communauté internationale nière, l'ONU a pu acquérir des mécanismes permettant aux Etats puissants de se neutraliser face à des situations d'opposition ou de désaccord entre eux. Grâce à leur présence permanente au Conseil de sécurité et au droit de veto, les Etats-Unis, la Grande-
Sucré-salé
En d'autres termes, ce n'est pas tant la place et le rôle de l'ONU qui posent problème, c'est plutôt l'architecture du système international qui mérite d'être examinée et éventuellement revue et corrigée. Mais estce possible dans le contexte
international de ce début du XXIe siècle ? La fin du système bipolaire, à la fin des années quatre-vingt, dominé par la rivalité est- ouest, a laissé place à un système unipolaire, avec à sa tête le leadership d'une hyper puissance : les Etats-Unis d'Amérique. Les événements du 11- septembre 2001, l'invasion de l'Irak, la guerre en Afghanistan et la lutte contre le terrorisme d'el Quaïda ont conforté le gouvernement américain dans ce rôle de locomotive de la communauté internationale dans son ensemble. Cependant,la complexité des relations internationales actuelles (guerres, pauvreté, écart de développement de plus en plus large entre le Nord et le Sud, maladies endémiques, réchauffement globale de la planète, crises financières…) met les pays riches et à leur tête les Etats-Unis devant une responsabilité historique : réformer le système international dans ses fondements, ses structures, sa conception philosophique et morale.La résistance des pays nantis face aux transformations attendues est un
risque majeur pour eux-mêmes, pour leurs peuples et pour ceux de la planète toute entière. Quant aux pays du Sud, une « réforme » de l'ONU, avec un siège permanent pour l'Afrique et l'Amérique latine, ne bouleversera aucunement la logique du système actuel : les cinq voudront garder leur droit de veto et les autres pays comme le Japon ou l'Allemagne viendront renforcer le camp occidental. L'Assemblé générale restera un forum pour le reste des Etats de la planète. L'enjeu consiste en une révision de la conception du système international dans son ensemble. Pour cela, trois conditions sont nécessaires: -Une évolution de la politique étrangère américaine vers un réel multilatéralisme. -Une convergence entre les intérêts des Etats du Nord et les Etats du Sud sur les grandes questions internationales en vue de les solutionner. -L'émergence de nouvelles élites, dans les pays du Sud, capables de relever les défis du XXIe siècle. az.djerad@live.fr
Du rose et du bleu
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
Par Chafik Benhacene
> C’est bon, le rose et le bleu sont officiellement mis et c'est normalement appelé à faire date. Qui sait, l'Histoire retiendra-telle peut-être un jour, le nom du ministre de l'Education nationale comme celui de l'homme qui aurait, un peu contre toute attente il est vrai, introduit cette nette distinction des sexes au risque de rendre encore plus visible aux portes des écoles de la République, l'irrépressible féminisation des espaces publics. La recurrence des communiqués de l'administration indique bien que la chose est bien plus impérieuse que les sceptiques ne pourraient l'imaginer même si la bataille-en rien négligeable- ne porte encore que sur les nuances du rose et du bleu. Mettre des couleurs aux sexes estce déjà la révolution dans une société qui a longtemps et consciencieusement travaillé, sur le registre du consensus mou, à les séparer ? L'actualité rappelle d'ailleurs que les résistances à la mixité des établissements scolaires continuent de scander fantasmes élémentaires et prises de position des associations de parents d'élèves. Il faut bien convenir qu'avec ces nouvelles dispositions, cette mixité prend des couleurs et que le tablier de l'écolier(e) ne sera pas forcément tissé de la seule étoffe couvrant des épaules trop frêles à l'aune de tous les enjeux induits par les nouvelles tables de lois costumières. Si les historiens signalent le caractère relativement récent de l'assignation
sexuelle de ces couleurs -datée du XIXe siècle- et surtout le fait qu'elle n'ait pas de dimension universelle, le fait est qu'aujourd'hui, elle occupe le plus sérieusement du monde anthropologues, biologistes, psychologues qui, chacun sur le registre de sa spécialité, pose la question des origines ou encore celle de la socialisation des petits et de l'acquisition des statuts. En son temps, Simone de Beauvoir avait fait sensation en défendant la thèse que l'on ne naissait pas femme mais qu'on le devenait et toute la question est de savoir si le rose y contribue effectivement. Des tests ont été aussi effectués pour mesurer le bien-fondé d'un bleu masculin et d'un rose féminin alors que la cueillette de fruits
même valable pour le prénatal où il est relevé que les mères enceintes d'un garçon marquent clairement leur rejet d'un rose si féminin. On doit bien en faire le constat, l'affaire est moins simple qu'il n'y paraît même si, pour la vox populi, point n'est besoin de marketing pour savoir de quelle manière se répartira la divine manne en rose et bleu. En somme, c'est bien moins le tissu dans
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lequel sont coupés ces désormais problématiques tabliers qui appelle l'attention que la manière dont le tissu social va absorber l'innovation. Franchement, en ces temps d'expansion des signes extérieurs de religiosité, comment ne pas poser les questions de savoir «que font les imams ?» et que fera la police ? C. B.
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En son temps, Simone de Beauvoir avait fait sensation en défendant la thèse que l'on ne naissait pas femme mais qu'on le devenait.
rouges par les femmes et l'invocation du ciel -et de son bleu-, en signe de reconnaissance pour la venue longtemps préférée d'un garçon, donnent bien à penser que la charge du rose et du bleu incombe si peu aux plus petits. Ceux, en tout cas, qui y pensent le plus et de la manière la plus organisée, restent les spécialistes du marketing tenus d'évaluer l'impact décisif de ces couleurs sur leurs cibles comme c'est le cas pour les secteurs de la confection ou des jeux. Leurs études sont fines et pointent le refus des ambivalences coloriées. Soit c'est rose soit c'est bleu observent-ils, et c'est
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travaux du CNRA réuni à Tripoli. Cette nouvelle offre a eu des incidences sur la rédaction du communiqué final du CNRA qui introduisit une nette différence entre Debré et les militaristes d'un côté et, de l'autre, De Gaulle et son proche entourage, partisans d'une solution politique négociée. La mutinerie des « Barricades » a ralenti le rythme des échanges officieux destinés à organiser la rencontre envisagée depuis 1958 pour l'ouverture de vraies négociations. Celleci finira par avoir lieu à partir du 25 juin 1960 à Melun où le GPRA a accepté de dépêcher Boumendjel (directeur de l'information) et Benyahia (directeur du cabinet de F. Abbas). Au bout d'une semaine, les deux délégations se séparèrent sans aboutir à un résultat, les Algériens réclamant des négociations politiques, et les Français ne voulant parler que du « cessez-le-feu, de la destination des armes et du sort des combattants ». Ces trois points venaient de faire l'objet d'un accord ultra-confidentiel conclu avec le conseil de la Wilaya 4 dont trois de ses membres venaient d'être reçus dans le plus grand secret, le 10 juin au soir, par De Gaulle à l'Elysée. A Melun, le gouvernement français ne voulait pas négocier sérieusement avec la délégation du GPRA car il attendait sans doute de pouvoir la surprendre par l'annonce de l'accord sur le cessez-le-feu que les chefs de la wilaya 4 promettaient de faire entériner par les autres wilayas où ils bénéficiaient d'un prestige hérité de la période du charismatique colonel Si M'hamed. Malgré l'insistance des négociateurs de la wilaya 4 (auprès des émissaires français de Paris rencontrés une demi-douzaine de fois à Médéa, à partir de mars 1960) à faire cautionner leur démarche par Ben Bella, leur refus de négocier avec les militaires d'Alger (qui, malgré cette precaution, ont crié à la « reddition »), et le fait d'avoir eu De Gaulle en personne pour interlocuteur, leur plan de paix n'a même pas suscité l'adhésion totale des membres des états-majors des Mintaqa et des Nahia, mis au courant par leurs supérieurs. Dès le début, les lieutenants Si Lakhdar, Lyes et Boualem Seghir (Dellouci), du conseil de la Mintaqa 2 (Tablat-Médéa-Mouzaïa) s'interrogeaient sur les chances de succès d'une paix négociée à l'insu de l'Extérieur, même s'ils partageaient les très sévères, et en grande partie fondées, critiques qui lui étaient adressées au nom des combattants de l'intérieur qui se sentaient abandonnés. Ces réticences se sont tranformées en un sursaut conduit par Si Lakhdar qui a convaincu le commandant militaire Si Mohamed de torpiller ce plan de paix séparé dont le succès aurait fait de l'ALN de l'intérieur l'interlocuteur privilégié de De Gaulle. Ce plan avait été accepté quand les chefs de la wilaya 4 s'étaient laissés convaincre d'avoir comme « interlocuteur valable » un De Gaulle qui avait commencé par leur inspirer plus de méfiance que les chefs de file de la gauche coloniale. Dans une lettre d'octobre 1959 au commandant Zakaria, inspecteur des zones de la wilaya 5 (dont le maintien du PC à Oujda mécontentait les chefs de la wilaya 4 et ceux des mintaqas voisines de la wilaya 5 comme Zakaria), Si Salah et Si Mohamed avaient trouvé « impeccable » la réponse habile de Ferhat Abbas au discours du 16 septembre 1959. Mais les offres de paix répétées du général ne les laissaient pas indifférents. L'écrasement de l'insurrection des « Barricades » et la célèbre phrase sur « l'Algérie algérienne » (prononcée le 5 mars 1960 dans leur fief, à Sebt-Aziz au Sud-Ouest de la Mintaqa 2), leur paraissaient beaucoup plus convaincants que le discours sur l'autodétermination. Nul doute que De Gaulle a essayé dans cette affaire de mettre en pratique son ancienne théorie sur « la discorde chez l'ennemi ». Mais en vain, puisqu'après la mise en échec de « l'affaire de l'Elysée », la wilaya 4 a créé, en octobre 1960 (sur l'an-
cien territoire de la Zone autonome d'Alger et l'ancienne Nahia 1 de la Mintaqa 2) la Mintaqa 6 dont les cadres prirent une part active à la préparation des grandes manifestations de décembre 1960. L'ampleur de cette mobilisation a convaincu De Gaulle, qui effectuait sa dernière visite en Algérie, de reprendre contact avec le GPRA pour des négociations destinées à en finir une fois pour toutes avec un problème qui lui causait une lassitude certaine. Il avait déjà préparé le terrain en nommant Louis Joxe, ministre d'Etat chargé des Affaires algériennes en novembre 1960. Il entendait à la fois limiter encore plus les prérogatives de M. Debré, et préparer un fidèle à accélérer la mise en œuvre de sa politique algérienne. De Gaulle semblait pressé de dépasser les phases d'imprécision et d'empirisme et voulait aller vers une solution politique impliquant des concessions qu'il n'était pas disposé à consentir avant d'avoir modifié en sa faveur le rapport de forces avec ses farouches opposants. Fin decembre 1960, à la demande d'Edmond Michelet, l'ancien secrétaire d'Etat, Abdelkader Barakrok et Sid Ahmed Hamiani (qui avait été son chef de cabinet) rencontrèrent Khaled NacerKhodja (du MALG) et Liamine Zeroual (du MALG aussi ?) à Genève. C'est après le compte-rendu de cette rencontre que De Gaulle dépécha G. Pompidou à Lucerne, puis à Neuchatel pour préparer avec Tayeb Boulahrouf et Ahmed Boumendjel les vraies négociations dont l'ouverture n'a pu avoir lieu que le 20 mai 1961 à Evian avec un retard dû au putsch du «quarteron de généraux en retraite». De Gaulle a accepté de substituer au projet d'Etat associé la « coopération » avec un Etat souverain en renonçant au plan de partition de l'Algérie pour la promotion duquel M. Debré actionnait des musulmans de service comme Hamza Boubakeur. Le fondateur de la Ve République était pressé de faire jouer à la France un rôle mondial, en prenant la tête des nations qui refusaient le partage du monde à Yalta en deux blocs et, surtout, l'hégémonie américaine. Mais son « réalisme » sur le dossier algérien doit beaucoup à la fermeté du GPRA et à l'endurance de l'ALN. Celle-ci a certes été affaiblie par les grandes opérations de 1959 qui, comme l'écrit Challe lui-même dans ses mémoires, visait à ramener l'ALN au niveau des troupes de secteur, et non pas à l'écraser, contrairement à ce qui a été souvent écrit. Mais, après avoir abandonné la politique des katibas, l'ALN s'est adaptée à de nouvelles formes de guerilla qui, en dépit de l'absence presque totale d'aide logistique venue de l'exterieur, la mettait en mesure de tenir jusqu'au cessez-le-feu. De Gaulle a joué le jeu de la coopération avec l'Algérie indépendante, y compris dans le domaine militaire comme le montrent les revelations sur la participation, dans le plus grand secret, d'officiers français à la modernisation de l'ANP. Il a refusé les mesures de représailles à la nationalisation en 1963 des terres coloniales que préconisaient plusieurs de ses ministres, dont Giscard d'Estaing. Il aura été un adversaire redoutable sur le plan militaire et en matière de « machiavelisme à la petite semaine sous le couvert de la grandeur » (P. A. Lentin). Pour trouver une issue à un conflit qui a fait douter les Français de leur democratie, il a réussi « sa propre conversion», comme il l'a dit lui-même, pour imposer une solution qu'aucun homme de gauche, pas même le très respectable Mendes-France, n'était en mesure de faire admettre. En évoquant une possible nouvelle rencontre sur la « route de la fraternelle civilisation », ce visionnaire a refusé à l'avance la fatalité du « choc des civilisations ». Sadek Sellam. Historien
Deux questions à Hassan Remaoun (Historien)
«De Gaulle a piloté au mieux les intérêts de son pays» Algérie news-week : Un personnage comme le général De Gaulle, qui a fait l’objet d’ouvrages dans son pays et à l’étranger n’intéresse pas en tant que tel les chercheurs et les témoins en Algérie. Pourquoi ? Hassan Remoun : De Gaulle est en premier lieu une personnalité importante de l’histoire de France et un acteur avec lequel il a fallu compter sur le plan international. C’est cependant aussi et à plus d’un titre un acteur de l’histoire algérienne, et il est intervenu en tant que tel au moins à deux moments décisifs pour notre pays. - D’abord lorsqu’il s’installera à Alger après le débarquement anglo-américain de novembre 1942, pour faire de notre pays le siège du FLN et du GPRF et s’en servir comme base de redéploiement en France même, après la libération; période durant laquelle il fera son discours de Constantine en 1944 avant de signer l’ordonnance qui allait précipiter la création des AML puis les massacres et la répression de mai 1945. - Ensuite en mai 1958 lorsque notre guerre de Libération lui servira de tremplin pour accéder au pouvoir et piloter jusqu’en 1962 l’Empire colonial et la guerre menée contre les Algériens. Très peu de choses ont été produites par les Algériens concernant cette personnalité, mais c’est valable aussi pour la plupart des acteurs ayant marqué notre histoire. C’est encore un signe de l’indigence de notre pratique historiographique et des limites à mon avis longtemps imposées par la politique officielle «d’Ecriture et de réécriture de l’histoire». Une idée reçue , présente dans un certain imaginaire collectif mais qui a tendance à s’estomper avec les générations, tend à présenter le général De Gaulle comme «celui qui a accordé l’indépendance à l’Algérie…». Que cacherait cette idée reçue comme sens réel : celui d’un De Gaulle acteur de la décolonisation en Algérie? ou plus gravement, l’idée d’une dégradation de l’héritage des luttes du Mouvement national et de la guerre pour l’indépendance ? Il y a certes un peu de tout cela et nul ne peut nier l’empreinte que le général a donné à la décolonisation, en Afrique notamment où il est dans l’air du temps de réaliser que le système colonial traditionnel était devenu désuet, et qu’il ne suffisait plus comme cela avait été fait par ses prédécesseurs socialistes en 1955-1956, d’opérer des replis tactiques au Maroc et en Tunisie pour mieux concentrer les troupes en Algérie. Il prenait les devants tout en essayant de sauver les intérêts français à long terme en Algérie, ce que les gros milieux financiers qui avaient contribué à son arrivée au pouvoir avaient perçu dès la découverte du pétrole au Sahara en suscitant en 1957 la créaction de l’OCRS. De Gaulle jouera «serré» en alternant, pour ne pas décevoir les ultras qui ont contribué à son arrivée au pouvoir, la solution militaire (avec le «Plan Challe» et l’opération «Jumelles»), et pour satisfaire les «modérés», carte réformiste avec le plan de Constantine (une autre version de l’ordonnance de 1944), ainsi que des concessions aux combattants algériens en prononçant pour le première fois dès Octobre 1958 le terme de «guerre» (et il faudra attendre Octobre 1999 pour qu’une loi française entérine l’appellation de Guerre d’Algérie), puis en affirmant publiquement en septembre 1959, le droit des Algériens à l’autodétermination. En fait, il se rendait bien compte que le monde avait changé après Dien Bien Phu en 1954, Bandung en 1955, l’échec de Suez en 1956 et la constitution d’un groupe afro-asiatique particulièrement actif à l’ONU. La résistance des Algériens et leur détermination avait par ailleurs ébranlé les institutions et la société française, et De Gaulle qui devait tant à l’Algérie pour ses deux accessions au pouvoir, a su piloter au mieux les intérêts de son pays en précipitant sa sortie du bourbier dans lequel il était enlisé, à cause d’un concept colonial devenu idéologiquement et politiquement anachronique. Ceci dit, pour répondre brièvement à la dernière partie de votre question : l’idée reçue présentant le général De Gaulle comme «Celui qui a accordé l’indépendance à l’Algérie», relève bien aussi «d’une dégradation de l’héritage des luttes du mouvement national et de la guerre pour l’indépendance», surtout chez les générations qui n’ont pas connu la période coloniale. Il y a effectivement un hiatus entre elles et celles porteuses de la lutte anti-coloniale, notamment celle de la guerre de Libération nationale sans doute trop impliquée, parfois jusqu’à nos jours dans la gestion politique de l’Etat national. Cette dernière a usé et abusé du discours sur ce qui fût une véritable épopée, mais sans toujours répondre aux aspirations des plus jeunes en préparant une transition en douceur dans la transmission des imaginaires et du pouvoir. L’absence de pensée critique imprudemment expulsée du système scolaire et le culte d’un conformisme rétrograde, ont fait le reste ! Nous savons malheureusement comment des fractions islamistes et d’autres courants ont essayé de combler le vide… et quel prix notre société a dû payer ! Extrait d’un entretien réalisé par Nordine Azzouz à paraître jeudi prochain
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
Vue d’Algérie
> D O S S I E R 23
> K A L I M A 9 Graffiti de Paris Par Youcef Zirem, écrivain
Les blessures qui se gangrènent Après la guerre israélienne au Liban durant l’été 1982, Darwich reprend la route de l’exil. En 1993, il démissionne de l’OLP pour protester contre les accords d’Oslo, estimant qu’ils n’apporteront pas une «paix juste» pour les Palestiniens. Au Festival des musiques du monde à Arles en juillet 2008, il disait préférer les thèmes universels de l’amour, la vie, la mort à ceux purement politiques de ses débuts et vouloir être lu «comme un poète», «pas comme une cause». Mahmoud Darwich ne se faisait pas beaucoup d’illusions sur le monde contemporain. «Arabes et musulmans», confrontés à un «despotisme universel» américain et à des despotes locaux, ne savent plus
Mahdi Berrached à Algérie News-week
Certains journaux «abâtardisent» le métier de journaliste
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
Algérie news week : Vous êtes rédacteur en chef du quotidien El Youm. Ce dernier a connu par le passé des changements importants sur le plan rédactionnel. Peut-on savoir quelle est sa situation aujourd'hui ? Mahdi Berrached : Il est encore au stade transitoire. Je suis à la tête de la rédaction depuis à peine six mois et ma première mission fut d'opérer certains changements au niveau de la rédaction en commençant par éviter certains réflexes, et instaurer plus de communication. Actuellement, nous travaillons sur le changement de look, nous recherchons une identité propre à nous et je pense que dans deux mois, nous arriverons à un bon résultat avec un nouveau rubricage. Nous proposerons à nos lecteurs un quotidien
de proximité avec des mini-reportages, nous consoliderons plus notre orientation vers l'information. El Youm retrouve petit à petit sa stabilité, c'est une question de temps.
pas de l'information ; Un journal qui parle de lui plus qu'il ne donne de l'info, c'est grave. Je ne veux pas m'étaler sur le sujet pour éviter d'être taxé d’envieux, mais la vérité est là.
Avec un quotidien arabophone qui revendique plus de 800 000 exemplaires, pensez vous que votre mission sera plus difficile ?
Vous êtes dans la presse depuis plus de vingt ans. Quel bilan dressez-vous de la presse privée ?
Le choix est difficile, car certains quotidiens sont en train de « batardiser » le métier de journaliste . Je pense que pour le moment, on ne doit pas juger un journal par rapport à son tirage, car c'est fictif et pas vérifiable. Je ne crois pas à un journal qui puisse vendre 800 000 exemplaires/jour; ce sont des chiffres à mon avis bien gonflés. Ces journaux ne font
Changement à RAI Il y a eu du changement mardi dernier à Radio Algérie Internationale (RAI). Djahida Mihoubi, membre fondatrice de la chaîne a quitté ses fonctions de directrice de l'information, un poste qui selon toute vraisemblance devrait rester vacant, du moins pour le moment. Le directeur de la chaîne, Mohsen Slimani, a tenu à lui rendre hommage lors de la réunion d'annonce de ce départ. Djahida Mihoubi a rejoint Radio Algérie Internationale le 20 mars 2007, date de la création de la chaîne, après avoir fait l'essentiel de sa carrière à Alger Chaîne III. M. K. D.
Je pense que la presse indépendante au début des années quatre-vingt-dix était plus constante et importante que celle d'aujourd'hui, on passe vers le sensationnel, le scandale. On ne forme plus, les jeunes journalistes sont livrés à eux-mêmes. Il y a beaucoup de dérapages professionnels; il faut alerter et faire le bilan, ce n'est pas la presse indépendante souhaitée au début.
Certains appellent à des assises générales de la presse, adhérez-vous à cette démarche ? Il faut déterminer le pourquoi des assises. Avant cela, certains parlent de l'augmentation du prix des journaux. C'est aberrant qu'un journal comme El Khabar fasse un sondage sur son site, et qu’il demande « Etes-vous d'accord pour augmenter le prix du journal ? ! , en évoquant comme argumentation le prix du papier et le monopole de l'Etat sur la publicité. S'il y a un journal qui ne doit pas parler de cela, c'est bien El khabar, car il a plus de publicité que de matière rédactionnelle. Si les assises vont préviliger uniquement les intérêts des patrons de presse, je n'adhère pas. Propos recueillis par A. C.
Presse écrite
Naïla Berrahal quitte Echourouk La journaliste Naïla Berrahal, spécialisée dans les dossiers sécuritaires, a quitté le quotidien Echourouk pour rejoindre Ennahar El Djadid. Il faut dire que notre consœur avait déjà travaillé avec l’équipe d’ Anis Rahmani dès le premier numéro pour rejoindre Echourouk. Naïla a décidément tout le temps envie de changer d’air, puisqu’en moins de trois ans, elle a travaillé dans qutare quotidiens. Bonne chance Naïla! Y. C.
> Il est des poètes qu’on ne pourra jamais oublier. Mahmoud Darwich en fait partie. Traduit en langue française, depuis des années, l’aède palestinien est beaucoup aimé en France. C’est pour cela, entre autres, qu’il y aura, certainement, du monde le 10 octobre courant au Théâtre de la ville, au 2 place du Chatelet, à Paris. Le fameux trio Joubran rend hommage au grand poète arabe dans un spectacle intitulé «A l’ombre des mots». Le trio constitué par Samir, Wissam et Adnan (tous des Joubran), sera aidé par Youssef Hbiesch aux percussions. Ce sera une belle occasion pour se rappeler ce «Arabes et musulmans», magicien du verbe qui a dédié sa vie à son pays, la Palestine et confrontés à un «despotisme aux causes justes. Mahmoud universel» américain et à des Darwich, on se souvient, est parti le samedi 9 août 2008, despotes locaux, ne savent dans un hôpital américain où plus où ils se situent. il avait subi une intervention chirurgicale. Né en 1941 à Al-Birweh, où ils se situent. De plus, la richesse son village est rasé et ses habitants s’étale sur tous les écrans, qu’ils forcés à l’exil lors de la guerre comparent à leur misère. Ils ont le israélo-arabe de 1948. La famille sentiment d’être poussés hors de Darwich s’enfuit au Liban, où elle l’Histoire. Résultat : ils se rétractent restera un an, avant de rentrer clan- sur leurs constantes historiques, une destinement en Israël où elle s’ins- attitude par définition passéiste. Ces talle dans la localité de Deir Al- blessures se gangrènent. Or, les repèAssada. Après ses études, dans des res sont perdus. Nationalisme et écoles arabes israéliennes, Darwich tiers-mondisme, socialisme et coms’installe à Haïfa. Au début des munisme ont tous failli. «Il ne reste années 1970, il choisit l’exil. pas même la prééminence du droit, Il part pour Moscou étudier puisque dans leur zone, le droit l’économie politique puis se rend au international n’a pas cours. Israël s’y Caire en 1971. A Beyrouth, en 1973, soustrait depuis si longtemps sans il travaille comme rédacteur en chef que rien ne se passe», disait-il, en au Centre de recherche palestinien 2006, au journal français “le de l’Organisation de libération de la Monde”. Palestine (OLP). Y. Z.
Chronique des deux rives Par Abdelmadjid Kaouah
Ne dites-pas à ma mère que je suis journaliste au « Monde »… > C'est un témoignage à la fois acca- ». Humiliations en série. Et lorsque blant et pathétique sur le racisme ordi- M. Kessous dépose plainte, pas de suite naire au pays de Marianne. Il vient pour insuffisance d'éléments. Plus grad'être publié dans les colonnes du ves, sont les contrôles de police : « quotidien Le Monde. Non, ce n'est pas Combien de fois m'a-t-elle contrôlé - y un jeune de banlieue, un ouvrier ou compris avec ma mère, qui a plus de 60 un sans sans-papier qui l'a adressé à la ans -, plaqué contre le capot de la voiture en plein centre-ville, fouillé jusrédaction. C'est l'un de ses membres, un jour- que dans les chaussettes, ceinturé lors naliste qui signe cette chronique du d'une vente aux enchères, menotté à racisme ordinaire (23/09/09). Le une manifestation ? Je ne compte plus confrère en question se nomme les fois où des agents ont exigé mes Mustapha Kessous. Il croyait que sa papiers, mais pas ceux de la fille qui carte de presse était un efficace talis- m'accompagnait : elle était blonde »… man contre ses supposées « tares » : « Kessous avait depuis longtemps être un Maghrébin, avoir la peau basa- occulté son prénom. Un « rebeu » née, être un musulman » face aux reporter ça ne passe pas. Le grand rabobsédés des origines et des apparences. bin de Lyon lui avouait, en souriant : Piètre armure qu'il voit voler en éclats “Je croyais que vous étiez de notre dans son travail de journaliste au quo- communauté.”Dans sa profession tidien. Le premier « beauf » venu se même, on ne craint pas de lui poser à gausse de lui et le renvoie à sa peau. l'occasion d'une formation des quesDes exemples, des faits, il en pleut tous tions hautement déontologiques : les jours sur Mustapha. Chargé de “Etes-vous musulman ? Que pensezcouvrir le Tour de France, il veut s'en- vous de la nomination d'Harry tretenir avec un badaud, réplique de ce Roselmack ? Si vous êtes au Monde, dernier : « Je te parle pas, à toi ». Des c'est parce qu'il leur fallait un Arabe ?”. répliques encore plus tranchées : lors Pour faire bonne mesure, ajoutons que de la couverture d'un fait divers près Mustapha Kessous n'échappe égaled'Avignon, un cousin de la victime ment pas à l'ironie et à la suspicion de (assassiné par un Maghrébin) lui lan- ceux qui sont « censés promouvoir la çant tout de go : « J'aime pas les Arabes.” Sans parler de l'obligation de justifier Il arrive souvent qu'on le prenne sa fonction quand il se présente quelque part. La pour le chauffeur de service que carte de presse ne suffit l'on téléphone au journal pour plus. Il faut une pièce d'identité à l'appui. Parfois, vérifier que Mustapha Kessous est la situation prête à sourire n'était son soubassement. bien journaliste. Mustapha Kessous, journaliste au Monde, s'il vous plaît, raconte : « A plusieurs reprises, diversité ». Bougnoule par-ci, arabe de arrivant pour suivre un procès pour le service par là. Après ce bref parcours journal, je me suis vu demander : en terres de racisme ordinaire, ne “Vous êtes le prévenu ?” par l'huissier croyez pas que la France est un pays ou le gendarme en faction devant la raciste. Sauf que la lepénisation des porte du tribunal ». Il arrive souvent esprits a fait si bien son chemin. qu'on le prenne pour le chauffeur de Aujourd'hui, selon un sondage, un service que l'on téléphone au journal Français sur trois se déclare ouvertepour vérifier que Mustapha Kessous ment raciste…La meilleure nous est bien journaliste. Or, ses confrères l'avons laissée pour la fin. Il se peinent à croire « l'apartheid mental » confirme si besoin est que M. Brice dans lequel il se débat. Le citoyen qu'il Hortefeux a le sens de l'humour. « Mustapha est aussi y a droit autant que le jour- Trop » même selon naliste. A la recherche d'un apparte- Kessous, journaliste au « Monde ». ment, les portes se ferment dès qu'il se Reçu par celui qui était à l'époque présente. La voix engageante au télé- ministre de l'Immigration et de l'idenphone cède la place à la « réalité » du tité nationale ce dernier lui « tend la faciès. Alors, on s'excuse à peine, on est main, sourit et lâche : « vous avez vos pressé, c'est déjà pris… Dans les maga- papiers ? ». Des histoires comme la sienne, il y sins, le vigile de service n'est jamais loin. Avec les boîtes de nuit, le tableau en a tant dans l'Hexagone, nous dit est encore plus éloquent : « La nuit, Mustapha Kessous dont le vœu est l'exclusion est encore plus humiliante moins d'être pris pour un journaliste et enrageante, surtout quand ce sont du Monde que pour un « Français, des Noirs et des Arabes qui vous refou- Français tout court ». lent à l'entrée d'une boîte ou d'un bar A.K.
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
24 > M E D I A
N O T E S
D E
> D Z
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ABROUS OUTOUDERT DIRECTEUR DE LA PUBLICATION DU QUOTIDIEN LIBERTE
Vendredi 25 septembre
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
Samedi 26 septembre D'une activité purement protocolaire, la visite à Alger d'une délégation de parlementaires d'Indonésie, l'ambassadeur de ce pays, une dame au dynamisme inouï réussit à en faire un événement. Avec des moyens modestes. Une rencontre avec les médias dans un quelconque restaurant d'Alger. Le plus et le secret de la réussite étaient dans la sincérité des propos des membres de la délégation. Aidez nous à commercer avec vous. Aidez à rejoindre d'ici 2040 le club des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), pays émergents qui talonnent les grandes puissances. Pour cela, les autorités indonésiennes ont décidé de
Facebooker consacrer 20% de leur PIB à l'éducation et à la recherche. Ce travail de fourmi détonne avec certains comportements d'autres pays qui se sentent en pays conquis, encouragés par les nôtres.
d'organisation par ses membres éditeurs et journalistes. Sinon il est fort à craindre que la profession dérive à un stade d'irrécupération.
Dimanche 27 septembre
Deux livres que je viens de recevoir ; le premier est d'un Algérien Mehdi El Djazairi intitulé Poutakhine. Edité à compte d'auteur pour ce qui concerne l'Algérie faute d'éditeurs osant prendre une part de risque, il sera selon l'auteur édité aussi en France et en Belgique. Entre roman sulfureux et pamphlet, avec des personnages atypiques et une toile de fond qui s'appelle l'Algérie. L'auteur, personne connue dans le milieu des médias, présentera son livre ce jeudi à la cinémathèque Mohamed Zinet.A suivre Le second a battu le record des tirages, dépassant allégrement Harry Potter.Il est à 14 millions d'exemplaires. Il s'appelle »L'ombre du vent »et a pour auteur ZAFON, espagnol vivant aux Etats Unis. Le personnage central est un enfant qui vit avec un vieux livre, d'un auteur peu connu et découvert dans le musée des livres. Une épopée historique dans l'Espagne des années 40. Abrous Outoudert
« …O stupeur, ces journalistes libres et indépendants ont tendance à dire tous la même chose !Ils sont tous issus du même milieu, ils ont fréquenté les mêmes écoles, ils ont eu le même itinéraire politique…..Ils fonctionnent comme une caste, reprenant les mêmes petites phrases…….Aujourd'hui ,on est libre mais la pensée journalistique s'est homogénéïsée et le pluralisme s'étant rétréci, il n'y a plus de contrepoids. » Nous nous retrouvons dans cette classification pour ne pas dire définition. Cet extrait est tiré d'un opuscule de 100 pages qui vient de sortir en France.(Faut il croire les journalistes ? Entretiens réalisés par Phillipe Gavi .Et celui qui donne son avis sur le journaliste dans l'extrait ci-dessus est Jean François Kahn, fondateur de Marianne. Ceci nous renvoie à ce qui se passe chez nous, dans la profession. Cette dernière attend désespérément des propositions
La saison des salons
Lundi 28 Septembre
Cherid/Algérie News
Les vendredis sont généralement plats et monotones pour ceux qui travaillent comme dans notre cas où la source de l'information est tarie. Aujourd'hui a eu lieu la commémoration de la mort de Aboubakr Belkaid, assassiné au cœur d'Alger par des terroristes. Comme on dit dans notre jargon, il y avait foule. Des amis surtout. La majorité était constituée de ceux qui ont travaillé avec lui et qui ont apprécié cet homme de stature réellement nationale. Le défunt n'avait cesse de répéter que »les batailles que l'ont perd sont celles que l'on n'a pas livrées. »L'ayant assez bien connu, je garde de lui une image de l'homme qui souhaitait de tout cœur voir l'Algérie prise en charge par les démocrates. Il a fait des pieds et des mains pour rassembler leurs chefs lors des présidentielles de 95. Aujourd'hui à El Alia, il n'y avait pas trace d'hommes politiques en exercice ou de l'opposition. Il n'y avait que des amis désintéressés et c'était mieux ainsi. Défaite du monde arabe pour la prise de la maison UNESCO. Défaite prévisible quand le commandant coopté pour mener les troupes vers la victoire a rarement livré des batailles intellectuelles. Au contraire, il était accusé par ses pairs en Eg y pte d'être l'opérateur en chef qui gérait le sas de la censure. Quant à l'Algérien Mohamad Bedjaoui, candidat doublement malheureux car lâché par les siens d'une part, et n'ayant récolté aucune voix, d'autre part, se voit ainsi rejoindre le territoire des hommes à oublier par la seule volonté de ceux qu'il a aidés à assurer leur assise. Des fois, il est difficile de faire comprendre à un proche que l'on partage sa douleur, comme il est d'autant vrai que l'on ne peut se mettre à sa place et ressentir le mal qui ronge.
N E T 25
Par Hachemi M.
> Nombreux sont les sujets débattus cette semaine sur «Facebook». Les Algériens inscrits sur ce réseau social sont revenus sur la polémique autour de la 14e édition du Salon internationale du livre d’Alger (Sila). Prévu du 27 octobre au 6 novembre 2009, une polémique enfle autour du lieu devant abriter la manifestation. En fait, c’est pour la première fois depuis 2001, il sera délocalisé du Palais des expositions de la Société algérienne des foires et expositions
Qui dit vrai Pourquoi il y a autant de coupures de connexion internet ? Plusieurs offres et produits sont à la portée du client algérien ces dernières années, en matière d’Internet et de télécommunications. Malgré cette divergence, les abonnés ne semblent pas être satisfaits. L’ouverture du marché à la concurrence a permis de baisser les prix, mais ceci ne semble pas régler le problème. L’opérateur historique, Algérie Télécom est le provider à Internet qui regroupe le plus grand nombre d’abonnés. L’établissement d’enseignement à distance (Eepad), n’est pas en reste. Ce dernier depuis son offre ADSL, à la Triple-Play a réussi à séduire 87 000 abonnés à travers les différentes offres qu’il a proposées aux clients. Aujourd’hui, les deux providers sont en conflit, une situation qui s’est répercutée sur la qualité des prestations de l’Internet. Les clients Eepad son coupés au Net et ceux d’Algérie Télécom mécontents de la qualité qui se détériore chaque jour davantage, notamment avec l’augmentation
(Safex). Il sera abrité cette année à l’esplanade du Complexe olympique du 5Juillet sous un chapiteau, de 13 000 m2 importé d’Allemagne. Le réchauffement de la planète a été lui aussi le sujet qui a préoccupé les internautes sur «facebook» cette semaine. Ainsi, la stratégie du gouvernement pour lutter contre ce fléau en prévision de la conférence sur le climat à Copenhague qui se tient à moins de 100 jours. L’autre sujet qui attire notre attention est celui
du Salon automobile d’Alger. Le salon qui a été ouvert hier, au Palais des expositions, Pins maritimes, et qui s’étale jusqu’au 10 octobre, a été reporté le mois d’avril dernier à cause de l’élection présidentielle. Un évènement qui se tient dans une conjoncture particulière. En effet, les facebookers s’interrogent sur l’intérêt d’organiser une telle manifestation alors que plusieurs mesures ont été prises à l’encontre de ce secteur d’activité, notamment la suppression du crédit
automobile. Pour d’autres, ils se demandent pour qui sont exposés les véhicules ? Au fait les voitures sont exposées pour tous, mais sont achetées par peu, dit-on. Si les Algériens ont pu acquérir des voitures ces dernières années, et atteindre 200 000 voitures sur le parc automobile national, c’est principalement grâce au crédit automobile. Qui pourra donc payer cache une voiture(…), commente les facebookers. Hasna Z.
Asymmetric Digital Subscriber Line (ADSL) Nox23 (Forum-dz.com)
du nombre d’abonnés à l’ADSL. Une situation qui occupe les esprits et inquiètent les Algériens. Ces derniers n’ont qu’un recourt pour s’exprimer via le moyen de communication le plus prisé pour eux, en l’occurrence «le Net». Que disent-ils alors sur les forums et de chats sur la qualité de l’ADSL ?
Soussouspeed (forcesdz.forumactif.com) Malgré que le problème entre Algérie Télécom et Eepad est interne, mais c’est les internautes qui sont les premières victimes, et moi j’en fait partie.
didiss (forcesdz.forumactif.com) La qualité de la connexion reste à désirer. Je ne sais pas si ça provient des PTT ou bien de ça. Mais je pense qu’il y a plein de suppositions, la saturation du réseau, pas assez de câbles, défectuosité des installations et j’en passe…Même le prix me
paraît un peu piquant, 600 DA pour juste 128kb (tu fais un grand exploit si tu termine une vidéo), 1 200 pour 256kb et ainsi de suite. Et dire qu’en Corée du Sud et en Japon, le débit moyen est de 100 méga, ceci nous fait rêver… si en avait ce luxe là !
Adel17 (forcesdz.forumactif.com) C’est une situation qui m’énerve vraiment, ils peuvent faire
mieux ! Tu parles de 100Mb, alors que juste 1Mb coûte près de 2 000 DA, «Anta Wedrahmek»: «selon ton argent». Oui. Je sais, l’Internet est un peu nouveau pour nous mais on sera bientôt en 2010, le monde explose par les technologies, «wehna herna fi la qualité de l’Internet». «On ne s’est pas quoi en faire avec le problème de l’Internet.»
Une nouvelle étude conduite par WebDialna a montré que les Algériens considèrent l’Internet comme «un outil indispensable», a fait savoir l’agence ANSA jeudi 17 septembre. Sur les milliers d’utilisateurs interrogés, plus de 90% ont reconnu «ne pas pouvoir vivre sans se connecter au moins une fois par jour». D’autres résultats ont montré que 74,2% des internautes sont des hommes et 66,2% des diplômés de l’université. Je pense qu’au lieu de faire toute une étude, il vaudrait mieux se concentrer sur le sort des 40 000 abonnés et les 2 000 cybers toujours sans connexion !
Fabio (forum-dz.com) La connexion à Internet est devenue un vrai problème, tout le monde se plaint. Les coupures sont de plus en plus fréquentes et sans préavis... H. Z.
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
8 > B L O C
> C O U P S
D E
P R O J E C T E U R S 7
Gérard Rondeau
Politique d’innovation du secteur industriel
Conversation avec un maître-photographe
Temmar veut constituer un vivier d’experts nationaux
>
Le grand photographe, auteur de plusieurs ouvrages de référence, connu pour sa fascination des surréalistes et d’Artaud, assiste cet après-midi à 18 heures au vernissage de son exposition, la première du genre, dans notre pays. L’occasion de lui voler quelques impressions sur son métier.
> Le ministère de l’Industrie et de la
mythologie, celle des grands photographes qui l’utilisent ou l’ont utilisé ? Non, c’est un appareil complètement mécanique, qui est solide, qui prend des coups et qui résiste bien. Le mien n’est pas tellement vieux, il a 10 ans, il me permet d’être discret et d’avoir un rapport respectueux avec l’objet ou le sujet de la photo. On ne voit rien dans le viseur d’un Leica, le mien c’est mon œil, on n’a donc pas besoin de l’exhiber ou de se mettre en représentation pour faire la photo qu’on veut faire...
Algérie News-week : Vous présentez ce soir à Alger dans une exposition au CCF quelques-uns de vos travaux. Une première, n’est-ce pas ? Gérard Rondeau : Oui. Je connais le Maghreb pour avoir beaucoup travaillé sur le Maroc et autour du Maroc. J’ai fait entre autres , il y a une dizaine d’années, un livre sur les gens de culture de ce pays puis un autre en hommage à Delacroix et à sa mission diplomatique en 1832, un travail que j’ai présenté en différents endroits du royaume et à Paris, au musée qui porte le nom du peintre. Mais c’est la première fois que je viens et que j’expose à Alger.
Travaillez-vous avec la couleur ? Très peu car je trouve que dans la couleur, il y a trop de modes et que ça ne me parle pas : avant, c’était le truc des couleurs violentes, actuellement, c’est la mode des couleurs un peu passées. Moi, je me plais bien dans le noir et blanc.
Comment trouvez-vous la ville ? Allezvous en prendre des photos? Non, je ne suis pas venu pour ça. Disons que je ne suis pas en situation de le faire. Ceci dit, je découvre une ville absolument magnifique. Les lumières y sont constamment changeantes sur des choses et des objets qui me parlent réellement. Alger est une ville superbe, peutêtre que je ferais quelque chose dessus...
Et le numérique ? Je ne travaille pas avec. Mais, contrairement à ceux qui font la leçon que c’est meilleur avec l’argentique, je réponds que c’est un outil génial avec lequel on obtient une qualité dix fois meilleure. Pourquoi je n’en use pas ? J’aime cette sorte de rapport direct entre la réalité et le support papier.
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
H. Fodil./Algérie News
Revenons à l’exposition de ce soir. Quelles photos allez-vous exposer ? Je propose une série de portraits, une vingtaine, et des extraits d’une série que j’ai réalisée sur les coulisses des musées : une partie d’une exposition que j’ai présentée, il y a trois ou quatre ans, au Grand palais à Paris. Je présente au public quelques photos également que j’appellerai «allégories» mais ce serait trop prétentieux car ce sont plutôt des traces de mes cheminements à travers le monde, à Sarajevo, au Maroc et dans d’autres lieux que j’ai parcourus ces dernières années. En France comme ailleurs, vous êtes considéré comme un photographe à part, celui des «portraits longs» et de la «durée»... Avez-vous conscience de cette singularité? J’ai fait des sujets assez longs sur de nombreuses années. J’ai beaucoup travaillé sur des portraits de gens de culture, notamment avec le journal Le Monde pour lequel j’ai photographié des gens comme Habermas, Baudrillard, Derrida, Sarraute, Cossery, Tapie et d’autres…J’ai beaucoup photographié les coulisses. De plus, je suis venu à la photographie à l’âge tardif de 27 ans, j’ai eu une autre vie avant de commencer la photo. Ceci m’a peut-être conduit à cultiver un autre rapport à ce métier. Pendant quinze ans, j’ai été un compagnon de route de Médecins Sans Frontières, je me suis trouvé en Roumanie avant et après la chute de Ceausescu, dans beaucoup d’endroits frappés par la barbarie, j’étais présent pour des raisons d’engagement en Yougoslavie pendant la guerre et j’ai découvert que, face à l’avalanche des images Internet et de télévision les plus violentes les unes que les autres , la photographie a l’immense vertu du silence et
Promotion des investissements vient de publier un placard publicitaire particulier. On peut y lire : «Le Ministère…Dans le cadre de la mise en œuvre de sa politique d’innovation, lance un avis de présélection pour la constitution d’un vivier d’experts et consultants nationaux capables d’intervenir dans les domaines de la recherche et développement et de l’innovation industrielle». La première question qui vient à l’esprit : pourquoi attendre dix ans après le lancement de la refondation de la politique industrielle pour se rendre compte qu’il faut faire appel à de la matière grise habilitée et qualifiée ? Il semblerait que le département de M. Temmar manque de cadres et d’experts qualifiés, capables de dresser un diagnostic et proposer des solutions au problème du secteur. L’annonce du ministère fixe quatre critères pour les futurs candidats, entre autres l’expérience professionnelle et la capacité d’accompagner les entreprises dans la création. Cela dit, pour les personnes intéressées, elles pourront adresser leur candidature par mail à la Division des politiques d’innovation. Y.C.
de l’humilité. Même dans les endroits où il y a une actualité, j’essaye de raconter autrement, de suggérer plutôt que de démontrer, ce qui ne veut pas dire que c’est mieux ou que c’est meilleur. J’ai beaucoup de respect pour le travail des autres, mais je suis de ceux qui veulent montrer autre chose que la personne ou l’objet photographié. Y compris pour l’image de presse ? Bien sûr. Je ne vais pas répéter ce que dit Roland Barthes à ce sujet mais la photo est un mode d’expression totale. Par l’image, y compris celle de presse, on peut raconter, on peut suggérer. Je crois en la photo qui suggère et ne démontre pas. Je pense aussi qu’une photographie qui fonctionne c’est quand quelqu’un la regarde et s’arrête même s’il dit : qu’estce que cette photo fait là. Si elle provoque
une telle réaction, c’est que c’est déjà quelque chose de gagné. Comment et avec quoi travaillez-vous ? Si je suis au bout du monde, je travaille toujours avec mon Leica. Quand je fais des portraits en commande, je travaille avec un vieux Hasselblad qui a quarante ans, qui est fatigué mais qui m’est très utile. Je travaille toujours en lumière naturelle sans jamais d’équipement, sans jamais de flash, rien de tout ça. La raison est que je fais les portraits chez les gens autant que possible. Non pas pour avoir des détails de leurs intérieurs mais parce que je considère qu’on vit dans des lumières qui nous correspondent et que faire des photos c’est aussi savoir capter ces lumières. Vous utilisez un Leica pour perpétuer la
Quelles sont les photographes qui vous parlent ? C’est un peu un lieu commun, je suis désolé pour ça, mais Henri CartierBresson me parle beaucoup. J’étais en poste quelque part en Asie dans le cadre de mon ancien travail à l’alliance française : il y avait, dans l’endroit où j’étais, des expos, des sculptures et un livre de photos. C’était «Voyage à propos de l’URSS». Ce n’est pas le meilleur de Bresson mais il a provoqué un bouleversement total en moi. J’ai ensuite fait un portrait du photographe mais je ne l’ai jamais rencontré. Quand j’ai fait un portrait de lui pour Le Monde, c’était par le biais de sa femme, mais j’ai su qu’il avait aimé le travail…Il y a, bien sûr, Robert Frank, un type comme August Sander et ses photos de l’Allemagne pré-hitlérienne, les portraits de Richard Avedon, Annie Leibowitz me touchent beaucoup moins… Depardon ? Oui, c’est quelqu’un de très important. Depardon et sa correspondance new yorkaise pour Libération m’ont beaucoup fait avancer sur les rapports entre l’image et la presse. Sur quoi travaillez-vous en ce moment ? Je suis de ceux qui pensent que n’importe quel sujet peut être une source d’inspiration et de travail. Pour preuve, je viens de faire le portrait d’une rivière que j’ai remontée sur une distance de 525 kilomètres après avoir déménagé de mon ancien lieu de résidence… C’est mon sujet du moment… Entretien réalisé par Nordine Azzouz
Protection civile
Acquisition de six Arimar super puissants
Service chirurgie infantile du CHU Mustapha
Les travaux reprendront trois ans après leurs débuts !
> La
direction générale de la Protection civile vient d’acquérir pour un montant d’environ deux millions d’euros six embarcations pneumatiques de marque Arimar, utilisées généralement dans les opération de sauvetage en haute mer. La firme italienne a remporté le marché en proposant des embarcations dotées de moteurs très puissants de marque Yamaha. La livraison est prévue dans deux mois. Y.C.
Le chiffre QUI chiffonne
325 000
C’est le nombre de mariages enregistrés en 2006, selon les statistiques du ministère de la Santé et de la Population. Un chiffre qui représente presque le double des mariages constatés en 2000. Ce qui ,de prime abord, paraït invraisemblable, en raison du niveau de vie des Algériens au cours de ces dernières années. Qu’est-ce qui pourrait donc justifier la tendance à la hausse des mariages, notamment en 2006 ? Les conditions de vie des Algériens se sont-elles améliorées à ce point? En tous les cas, ce chiffre qui chiffonne n’est pas proportionnel à la réalité socioéconomique faite de chômage, d’érosion du pouvoir d’achat et du recours systématique à la harga.
Les
Gens Tayeb Louh, ministre du Travail et de la Sécurité sociale Tayeb Louh a annoncé que son département allait prendre des mesures pour protéger les employeurs des effets de la crise économique. Elles seront introduites par les nouvelle consignes données à l’inspection du travail. Ces mesures sont permettront à la fois aux travailleurs de préserver leurs postes de travail et aux entreprises d’éviter la fermeture et ce, en protégeant la production nationale des produits importés. Ces mesures vont-elles compléter la loi de finances complémentaire qui vise à protéger l’économie nationale ?
Hamid Bessalah, ministre de la Poste et des Technologies de l’information Le ministre de la > Les travaux de rénovation du service chirurgie infantile du CHU Mustapha reprendront bientôt, si l’on en croit l’avis d’appel d’offres publié cette semaine dans la presse. Il y a plus de trois ans, les travaux avaient été confiés à un entrepreneur privé qui avait entamé les travaux de démolition avant de disparaître et laisser le service dans un piteux état,
sans en informer la direction de l’hôpital. Depuis, les enfants hospitalisés vivent un calvaire, entassés dans des chambres ou des grandes salles faute de place. Malgré les efforts de la direction pour trouver une solution, les choses sont restées en l’état pendant trois ans. Avec ce nouvel avis d’appel d’offres, il faut espérer que les travaux pourront enfin être achevés. Y.C.
Poste et des Technologies de l’information a annoncé il y a quelques semaines, que son ministère ne lâchera pas l’EEPAD et fera tout pour qu’un compromis soit trouvé entre les deux parties en conflit, à savoir Algérie Télécom et la société EEPAD. Ces assurances viennent d’être contrariées par le conseil d’administration d’Algérie Télécom qui a rejeté l’appel de partenariat lancé par l’EEPAD. “Nous attendons votre réaction, monsieur le ministre !”
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
26 > E N T R E T I E N
> N O U V E L L E 27
P R O J E C T E U R S Baromètre
En hausse
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Ils ont osé le dire
Chakib Khalil, ministre de l’Energie et des Mines
Saïd Abadou, Président de l’ONM: «La glorification de la collaboration, par nos ennemis d’hier, constitue une attitude indécente qui inspire le rejet... Il est temps de prendre des dispositions courageuses et utiles et rendre la monnaie par le biais des textes parlementaires».
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Le ministre de l’Energie et des Mines a affirmé cette semaine que les réserves algériennes en uranium suffiront pour faire fonctionner deux centrales de 1 000 mégawatts pendant 60 ans. Les experts internationaux avaient estimé ces réserves à 26 000 tonnes. Afin de bien exploiter ces potentiels, le ministre a annoncé qu’une loi sur l’utilisation pacifique de l’énergie atomique sera bientôt soumise au gouvernement pour examen et adoption. Ce texte prévoit la création d’une agence de sécurité et de sûreté nucléaires et une autre sur la recherche et la production. Par l’utilisation de l’uranium dans la production de l’électricité qui s’ajoute à l’énergie solaire et le gaz, l’Algérie deviendrait une source d’énergie pour l’Europe.
Moussa Benhamdi, P-DG d’Algérie Télécom: « Il n’y a pas de reprise de l’Eepad, si une telle option existe, elle revient au Conseil d’administration”.
Cheb Khaled, chanteur: « Avec ce qui a été publié en Algérie, je me rends compte qu’ils veulent me détruire, noircir mon image de marque et porter atteinte à ma réputation... ils veulent à tout prix m’entrainer vers la politique »
En deux mots
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
Algérie news-week : Quels sont les contraceptifs les plus efficaces et les plus utilisés par les Algériens ? Rahim Abderrahmane : La méthode de contraception la plus employée est bel et bien la pilule, c’est un moyen sûr et connu par la majorité des Algériens mais il y a aussi le stérilet, un moyen tout à fait moderne, malheureusement il n’est pas vraiment connu mais il est aussi d’une efficacité irrévocable. L’Algérie dispose-t-elle de moyens contraceptifs suffisants ? L’Algérie est au diapason de l’évolution scientifique, elle suit le monde notamment en matière de nouveauté médicale. Je dirais que ce qui manque est l’éducation et la sensibilisation quant à l’emploi et à l’utilisation de ses différentes méthodes. Il y a des méthodes, par exemple, qui ont des effets néfastes sur la santé de la mère à l’image de la pilule qui est, comme je viens de le dire, le moyen le plus usité. Il faut que les gens sachent que la consultation médicale est très recommandée surtout quand l’utilisatrice est malade. Il y a celles qui ont tendance à croire que le fait de faire appel fréquemment à ce genre de méthodes, pour empêcher la grossesse, peut les rendre stériles, qu’en pensezvous ? C’est absolument faux. L’utilisation des contraceptifs ne rend jamais stérile. Ce n’est qu’un moyen d’empêcher la grossesse et d’espacer les naissances; le reste est préjugé. Propos recueillis par Hamid T.
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« L’Algérie est au diapason de l’évolution scientifique »
Le premier secrétaire du FFS, Karim Tabou, a déclaré à l’occasion de la célébration du quarante-sixième anniversaire de la fondation du FFS, que son parti est resté debout malgré toutes les tentatives de le faire disparaître. Une marche populaire a été organisée aussi à Tizi-Ouzou pour la même occasion. Par cette marche, le FFS est le seul parti en Algérie qui a ait réussi à organiser trois marches populaires sans autorisation depuis le début de l’année en cours.
En baisse
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Rahim Abderrahmane, Docteur en gynécologie
Karim Tabou
Karim Djoudi, ministre des Finances On envisage d’introduire dans la loi de Finances 2010, une augmentation de la taxe sur le tabac commercialisé légalement en Algérie. Cette mesure va profiter sans doute à la contrebande qui envahit depuis des années le marché national par un tabac contrefait «piqué» et qui ne verse aucun dinar au Trésor public. Elle participe activement aussi au transfert illégal de la devise à l’étranger.
Hadj Boulenouar, porte-parole de l’UGCAA Après plus d’une semaine de l’Aïd, le pain n’est toujours pas disponible en quantités suffisantes à Alger. Hadj Boulenouar avait annoncé la dernière semaine du Ramadan que les boulangeries algéroises ne vont pas baisser rideaux même le jour de l’Aïd. C’est plutôt le contraire qui s’est passé. Peut-on avoir une explication ?
Salon international de l’automobile d’Alger
Aucun officiel à l’inauguration !
Aucun officiel n’a procédé hier à l’inauguration du Salon international de l’automobile d’Alger. Organisé conjointement par l’association des concessionnaires automobiles algériens et l’entreprise algérienne des foires et expositions, Safex, est parmi les évènements les plus prisés de l’année. Tant attendu par les professionnels et amateurs des quatre roues, sera-t-il une réussite cette année, notamment avec ces dernières mesures prises à l’encontre du secteur ? H. Z.
Le livre qui rend fou > Imaginez que vous êtes au bord d’une falaise, tout seul, la nuit, à regarder la mer. Imaginez que sous un clair de lune, à part l’eau, rien ne semble vivre autour de vous. Imaginez que vous voyiez, soudain, une vague noire et haute venir de loin vers vous sans cesser de grossir, grossir… Imaginez votre impuissance devant ce déchaînement de la nature. Imaginez que le monde vous soit devenu à ce point étranger que l’univers vous donne l’impression de marcher différemment par rapport à ce que vous croyiez savoir de lui. C’est dans cette situation que se trouvait Slimane en ce mardi soir de la mi-mars de l’an 2000. Dans quelques minutes, un déluge allait submerger les terres jusqu’à ne rien laisser apparaître, pourtant lui restait immobile jusqu’à la paralysie. Comment pareille chose fût-elle possible ? Comment rien ne présageait une telle éventualité ? De nos jours, cela paraît invraisemblable. La météo prévoit avec une faible marge d’erreur les changements climatiques. Les instruments inventés par l’esprit humain ont rendu banales les plus grandes mythologies. Les calculs ont remplacé depuis fort longtemps la magie qui entourait les déploiements de la nature. Ce ne sont pas des puissances mystérieuses qui sont derrière les bouleversements du temps, mais des lois physiques mesurables et prévisibles. Mais qu’en sait-on en réalité ? Ne sommes-nous pas victimes de l’illusion que nous procurent nos sens, somme toute, limités ? Ne plaçons-nous pas une confiance aveugle dans notre science et notre technologie ? L’histoire qui suit prouve que rien n’est sûr et qu’ici-bas tout est possible. Elle eut lieu le jour où Slimane entra chez un bouquiniste du vieux quartier de Bab Azzoun. L’établissement dont la superficie ne dépassait pas dix mètres carrés était tapissé de livres, du sol au plafond. Toutes sortes d’ouvrages neufs et usagés y étaient ainsi entassées. Au fond de la boutique, assis sur une chaise, derrière un minuscule bureau, se trouvait un vieux monsieur habillé d’un costume gris sombre, d’une chemise blanche, d’une cravate rouge et coiffé d’un tarbouche, également de couleur sang. Le septuagénaire était absorbé par la lecture d’un livre ancien. Aussi ne prêtait-il aucune attention aux clients qui franchissaient le seuil de son établissement. A sa vue, Slimane sentit une légère inquiétude. Le vieil homme avait dans son maintien, un je ne sais quoi d’étrange. Son corps paraissait jeune et vigoureux. Ses longues et fines mains semblaient, elles aussi, appartenir à un adulte dans la vingtaine. Mais sa face n’était qu’une superposition de rides. L’indifférence dont il faisait montre était cependant feinte. Le bouquiniste était attentif au moindre mouvement qui secouait la quiétude de son espace. Ainsi, par exemple, à chaque fois que Slimane prenait un livre pour le feuilleter, il lui en donnait, sans même le regarder, le titre, un résumé succinct en plus de quelques informations sur l’auteur. Il lui conseillait ensuite de lire tel ou tel ouvrage pour mieux l’éclairer sur le sujet. Intrigué au départ, Slimane se plût rapidement au jeu. Il se mit alors à tester les connaissances du libraire et s’étonnait, à chaque fois, de ses réponses précises et savantes. Rempli de stupeur, Slimane ne put s’empêcher de dire à cet individu insolite : - Vous connaissez par cœur vos livres. J’admire votre érudition. Après un moment de silence, le bouquiniste leva la tête et dit, pendant que ses yeux perçait d’une flamme bleue : - C’est évident, puisque c’est moi qui les ai écrits. Désarçonné, Slimane éclata de rire, pensant que son interlocuteur se moquait de lui. Mais devant l’attitude inébranlable de celui-ci, sa gaieté fit place à une angoisse diffuse. - Faites-en l’expérience, ajouta le vieux marchand de livres. Regardez les pages numérotées 99 de tous les ouvrages, vous y trouverez mentionné le mot “moi”. Ce mot est toujours situé à la septième place et chaque fois précédé par la lettre A et suivi par la même lettre. Slimane s’empressa de vérifier cette curiosité. Il passa rapidement en revue une trentaine de volumes et confirma que le vieux disait la stricte vérité. - Mais ce sont des titres très connus ! Comment personne ne s’en était rendu compte ? - Parce que tout le monde lit avec les yeux de la tête et jamais avec ceux du cœur. Slimane replongea dans les rayons et chercha la 99e page dans des dizaines de livres. Tous, sans
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exception, portaient dans leur première ligne à la septième position, entre A et A, le mot “moi”. - Ce n’est pas possible. Je dois rêver. - Non, vous ne rêvez pas. - Mais comment est-ce possible ? Les noms qu’il y a sur les couvertures sont ceux d’écrivains connus qui appartiennent à divers pays. - Ecrire ne veut pas dire prendre la plume et tracer des signes sur du papier. L’écriture vient d’une origine que peu de gens connaissent. Les mots voyagent comme l’air et lorsqu’ils sont interceptés par le cerveau, ils deviennent connus par les humains lesquels croient que c’est leur volonté qui les a inventés. - Vous voulez dire que c’est vous qui les avez dictés à leurs auteurs par une sorte de télépathie ? - Je vois qu’il me sera difficile de vous expliquer mon propos. Nous en parlerons un autre jour, si vous le voulez bien. Mais, dites-moi, que voulez-vous lire exactement ? Je sens que vous n’avez pas une idée précise sur ce que vous cherchez. - Oui, je cherche un livre capable de m’arracher à tout ce qui est connu ; quelque chose d’inattendu, de surprenant et de totalement impensable. - Méfiez-vous des livres. Ce ne sont pas uniquement de l’encre et du papier. Ils ont une âme et vous lisent autant que vous les lisez. Il y a ceux qui rendent sage et d’autres qui rendent fou. - Rendent fou ? - Oui, parfaitement. J’en ai un ici, mais je vous déconseille de le lire. - Je voudrais le voir, s’emballa Slimane. - Vous avez tort, dit calmement le vieux. Il peut vous faire perdre la raison à jamais. - Je prends ce risque, quoique je ne croie pas qu’un livre puisse provoquer la folie.
- Comme vous le voulez, rétorqua le vieux qui ouvrit en même temps un tiroir pour en sortir un grand volume relié. - Tenez ! Le voici, mais il est de mon devoir de vous dissuader une dernière fois de tenter cette expérience. Slimane sauta sur l’ouvrage et lit sur la couverture Le Petit théâtre d’un certain Merhann Rahell - Je ne connais pas cet auteur. - Il n’est connu que des initiés. - Combien vous dois-je ? - Rien du tout. Je vous l’offre. Mais j’ai une condition. Ne le montrez à personne et surtout ne le prêtez jamais. Et si par malheur vous perdiez la raison, ce dont je suis sûr, luttez pour la retrouver en essayant de le relire à l’envers. Toutefois, je vous préviens : jusqu’à présent, personne n’a pu le faire. - Promis, dit Slimane avant de sortir de la boutique. Arrivé chez lui, il plongea aussitôt dans la lecture du Petit théâtre, mais à son grand étonnement il vit que le texte de 297 pages ne se composait que d’un seul mot : moi. Il le referma en souriant, pensant que le vieux lui avait joué un tour. Au bout d’un instant, une chose étrange se produisit sous ses yeux ébahis. Le livre se mit à bouger puis, d’un coup, s’ouvrit de lui-même. Et cette fois-ci toutes les pages contenaient un autre mot : toi. Intrigué, Slimane tourna les pages et s’en alla à la 99e, mais ne la trouva pas. La pagination passa de 98 à 100. Sur chacune des feuilles, il compta néanmoins, 99 mots. Stupéfait, il tenta de refermer une nouvelle fois le livre, mais ce dernier résista et s’ouvrit derechef tout seul. Le mot qui apparût était “nous”, avec un caractère plus grand de sorte que, du début à la fin, il n’y avait que 99 mots.
BIO
EXPRESS
Par Mohamed Badaoui
Après quoi, comme si une main invisible le tenait, le manuel se ferma violemment pour ensuite se rouvrir et faire apparaître un seul mot répété 297 fois : eux. Grâce à un rapide calcul mental, Slimane aboutit au résultat suivant : 297 divisé par 3 égal 99 et 3 fois 3 multiplié par 9 égal 81. 8 plus 1 égal 9. Slimane referma l’ouvrage et le renversa. Et c’est comme ça qu’il vit sur le quatrième de couverture cette phrase : “Moi et toi faisons deux et eux font 99.” Slimane se reporta à la page 99 où il put lire un court texte disant ceci : «Toi qui te prends pour moi, ce sont eux qui te regardent. Fais en le compte et tu verras qu’ils sont 99. Ce livre te rendra fou.» Bouleversé par ce qu’il vient de lire, Slimane s’écarta un moment pour réfléchir, mais sa curiosité le poussa à se ressaisir du volume pour faire la somme des lettres de ces trois phrases. Il y en avait 97 en plus de deux chiffres, ce qui fait 99. Multipliés par 3,99 caractères font 297 ; un nombre équivalent à celui du total des pages. Durant toute la nuit, Slimane chercha en vain à décoder les messages qui se succédaient à une vitesse vertigineuse sous ses yeux. Et plus, il tentait de comprendre, plus son esprit se fatiguait et s’embrouillait. A minuit pile, le gros in-folio se referma pour la énième fois et sembla s’être calmé à jamais. En touchant sa couverture en maroquin, Slimane sentit qu’une partie pouvait en être détachée. A l’aide de l’ongle de son pouce, il souleva un rectangle de cuir collé au milieu de la jaquette et c’est ainsi qu’il décuverait le portrait du vieux bouquiniste qui le fixait droit dans les yeux. Le titre demeura inchangé : Le Petit Théâtre, mais il y avait en bas de l’image une légende écrite dans une ancienne calligraphie : “N’entrent ici que les fous.” Slimane se remit à feuilleter l’ouvrage. Et dès la première phrase, il pressentit que ce qu’il était en train de lire allait le transformer pour de bon. Le texte commença de cette façon : “Je m’appelle Slimane B.. Voici le récit de ma vie...” A mesure qu’il progressait dans la lecture, Slimane voyait défiler toutes les secondes de son existence, depuis le jour où il sortit du ventre de sa mère. Aucun détail ne lui fut épargné. L’écrit contenait également tout ce qui fut dit sur lui par les autres. La crudité et parfois la cruauté des précisions, transpercèrent Slimane comme des épées. Et malgré la douleur vive qu’il ressentit, il ne put interrompre sa lecture. Il arriva totalement défait au chapitre intitulé “Mon futur”. Avec beaucoup d’appréhension, il s’attaqua à cette partie craignant d’y trouver plus de souffrances et de terreur. Et effectivement, il apprit que la vie qui l’attendait était encore infiniment plus sévère que ce que le sort lui réserva jusqu’à présent. A la fin, sous le titre de Ma mort, le texte lui révéla comment il allait périr. «Ce jour-là, moi, Slimane, je serai seul, pendant la nuit, au bord d’une falaise à regarder la mer. Sous un clair de lune, à part l’eau, rien ne semblera vivre autour de moi. Soudain, je verrai venir de loin vers moi une vague, noire et haute, qui ne cessera de grossir, grossir… Le monde me sera à ce point étranger que l’univers me donnera l’impression de marcher différemment par rapport à ce que je croyais savoir de lui.» Slimane referma une dernière fois le livre et sortit, à minuit passé, pour se diriger tout droit vers le front de mer. Plongé dans un livre qu’il lisait et relisait à l’envers, il décida de ne plus bouger de sa place jusqu’à sa mort. Ceux qui le connaissent n’arrivent pas à comprendre ni à admettre qu’il perde, du jour au lendemain, la raison et qu’il vieillisse à vue d’oeil. Certains tentèrent de lui arracher le livre des mains, mais ils s’opposèrent à une résistance comme celle qu’oppose une statue de granit à celui qui veut lui ôter un morceau. Les gens sont fous et ils n’aiment pas ceux qui sortent de l’ordinaire. Ils ne remarquent même pas qu’à chaque fois qu’ils touchaient au livre la mer montait de quelques centimètres et devenait agitée. Comment pouvaient-ils le voir ? La vue dépasse rarement le bout de leur nez. Alors qu’au loin, au pied des glaciers des pôles, une vague gigantesque comme la terre n’en avait jamais vu auparavant, se prépare petit à petit, patiemment, à déferler sur le monde jusqu’à engloutir tout ce qui est vivant. M. B.
Badaoui Mohamed Né en 1958 à Alger, licencié en sociologie, actuellement journaliste à la chaine III à la rubrique économique. Il collabore dans plusieurs quotidiens algériens. Journaliste dans le supplément «Le jeudi d’Algérie», édité pour le Quotidien d’Algérie, il a bourlaingué
par la suite dans plusieurs quotidiens nationaux avant de partir au Canada. Il a publié un recueil de nouvelles aux éditions «Echihab». Auteur et dramaturge, il a monté plusieurs pièces de théâtre entre autre la «Derbouka».
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
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Quo
vadis mundus Promesse
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
Mohamed Khaled Drareni Le nom de Moussa Dadis Camara aurait pu s'ajouter à ceux d'Amadou Toumané Touré, d'Abdulsalami Abubakar ou d'Ely Ould Mohamed Vall. Ces trois personnages sont entrés dans l'histoire en renversant les régimes despotiques en place dans leurs pays respectifs, le Mali, le Nigeria et la Mauritanie. Une fois au pouvoir, ils décident de restaurer la démocratie et de confier la direction de leur pays à des civils. Le chef de la junte en Guinée a pour sa part raté une occasion d'en faire de même, enivré sans doute par les délices du pouvoir qu'il détient depuis le 24 décembre 2008. Le jeune capitaine qui a profité de la disparition d'un grand tyran nommé Lansana Conté a tant promis à ses concitoyens. Lutte acharnée contre la corruption, restauration d'un régime démocratique, et surtout, renoncement à se présenter à la prochaine élection présidentielle. Des promesses qui avaient séduit les Guinéens, les Africains et une communauté internationale soulagée de voir ce pays d'Afrique de l'Ouest quitter définitivement la liste des tyrannies continentales. Mais la suite des évènements sera malheureusement plus tragique. Moussa Dadis Camara commet un véritable carnage contre des opposants réunis dans le grand stade de la capitale guinéenne Conakry. C'est la pire tuerie jamais commise en Afrique de l'Ouest en une seule journée. Un massacre, semble-t-il prémédité, doublé d'une volteface invraisemblable. Alors qu'il avait promis des mois durant de quitter le pouvoir aussitôt que le pays se sera donné un président, le capitaine Camara fait marche arrière et ne cache plus sa disponibilité à se porter candidat à la prochaine élection présidentielle. Le chef de la junte guinéenne a donc retourné son treillis prenant sans doute l'exemple de ses alter ego mauritanien, centrafricain, et congolais. Ils leur apprennent la technique du coup d'Etat moderne avec sa kyrielle de promesses destinées au peuple et au monde. Le temps que ça passe, leurs pouvoirs se sont déjà payé une fausse légitimité. Ainsi va l'Afrique, notre cher et supplicié continent. M . K. D . khaleddrareni@gmail.com
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S E M A I N E
Une semaine d'hésitations quant à l'envoi de troupes supplémentaires
Afghanistan : que faire ? Au moment où Obama hésite, le secrétaire général de l'OTAN accroît la pression en réclamant un plus grand engagement de Washington.
EN FORME
Guido Westerwelle Le chef du Parti-libéral démocrate allemand a le vent en poupe depuis le 27 septembre. Guido Westerwelle a non seulement réussi un score surprenant aux élections législatives avec près de 15 % des suffrages, mais il permet ainsi à Angela Merkel de se passer du SPD pour former la future coalition gouvernementale. L’homme qui devrait probablement hériter du poste de ministre des Affaires étrangères a d’ores et déjà montré un grand appétit vis-à-vis de la Chancelière fédérale. Guido Westerwelle aurait exigé d’Angela Merkel un minimum de quatre portefeuilles avant d’intégrer la coalition.
EN PANNE Anders Fogh Rasmussen et Barack Obama
> L'incertitude a gagné l'Administration améri-
caine au sujet de la question afghane. Au plus haut dans les sondages au lendemain de son élection, Barack Obama commence à chuter dans les enquêtes d'opinion en grande partie à cause du bourbier afghan. Avant d'être élu à la présidence des Etats-Unis, Barack Obama avait promis un retrait progressif d'Irak, mais un engagement encore plus important en Afghanistan. Aujourd'hui, cette question suscite une polémique en Amérique, surtout après que le nombre de soldats morts ait augmenté sensiblement ces six derniers mois. Mais avant de se prononcer sur l'envoi de renforts, le président américain veut évaluer le «déficit de légitimité» de Hamid Karzaï. Ce sera sans doute sa première grande décision de chef d'Etat, l'un de ces moments qui pèsent lourd et qui peuvent faire basculer un pays et une
présidence. Mis sous pression par Stanley McChrystal, le commandant en chef des forces américaines et alliées en Afghanistan, qui réclame d'urgence, l'envoi de renforts substantiels afin d'éviter la défaite. Barack Obama a décidé de prendre conseil, en tenant dans les semaines qui viennent une série de réunions cruciales avec ses généraux et ses principaux conseillers civils. Cette série de consultations, qui coïncide avec la visite à Washington du secrétaire général de l'Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen, a débuté la semaine dernière par une rencontre à huis clos entre le Président, le vice-président, Joe Biden, et le secrétaire à la Défense, Robert Gates. Reste à savoir à présent quelle sera la décision présidentielle. Un dilemme que Barack Obama devrait solutionner le plus vite possible. M. K. D.
Rasmussen soutient McChrystal Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l'Otan déclare partager le constat du général McChrystal. Le commandant des troupes américaines et alliées en Afghanistan, prône «une approche plus large» que la solution militaire, afin de protéger la population afghane. Devant le Conseil atlantique à Washington, le secrétaire général de l'Otan a expliqué qu'il partageait le constat du commandant des troupes américaines et alliées en Afghanistan. Gagner le cœur et les esprits afghans pour gagner la guerre, c'est donc l'objectif. «Je n'ai aucune illusion... ce ne sera pas rapide, ce ne sera pas facile», dit Anders Fogh Rasmussen. En ajoutant : «Nous devons être patients. Nous avons besoin de plus de moyens.»
Moussa Dadis Camara Le monde est colère contre le capitaine Moussa Dadis Camara. Le chef de la junte militaire au pouvoir en Guinée est tenu pour responsable du massacre qui s’est déroulé lundi dernier dans le grand stade de Conakry. L’armée avait tiré sur la foule faisant plus de cent morts parmi des sympathisants de l’opposition qui s’opposait à une éventuelle candidature de Camara à l’élection présidentielle. Le principal concerné a nié être l’instigateur du carnage, et a aussitôt exigé la mise en place d’une commission d’enquête chargé de mettre toute la lumière sur la pire tuerie que l’Afrique de l’Ouest ait connue en une seule journée.
Poutakhine, un roman à coups de gueule et de pied >
Sélectionné au plus prestigieux programme d'écriture américain, l'International Writing Program de l'Université d'Iowa, surnommé le «Harvard des écrivains», Mabrouck Rachedi, écrivain d'origine algérienne, n'arrête pas de produire des textes de grande valeur.
la plus chaude mais la plus banale aussi sature en certains endroits ce qui est supposé être de l’ordre de la fiction et de la fable. Que raconte-il ? Ecrit à coups de gueule et de pied et avec le débit du pamphlet, le texte se déroule en mode tsunami – pas dans la narration somme toute ordinaire, mais dans le discours du héros- le récit halluciné d’un harrag, le bien nommé Samir Bourekla. Pas comme les autres, ce naufragé volontaire est une sorte d’intellectuel échoué en France après s’être «fait» la Méditerranée en «clando» et à dos de radeau. Au pays de Marianne, il trouve une terre d’asile que, poncif oblige, il aime et déteste. Il y retrouve Simone, un officier des services spéciaux, Sophie, une biologiste «qui travaille sur la résilience», le père clément, un «curé rouge» ; et d’autres personnages dont la faculté, comprendon tout au long de roman, est d’être le révélateur cathartique du véritable sujet du roman :
> Un roman de colère et de
révolte ! Voilà comment on peut «caser» en toute première lecture Poutakhine, la première fiction de Mehdi El-Djezaïri, pseudonyme d’un journaliste et d’un homme des médias, notamment connu pour son institut de sondage. Et voilà pourquoi il faut sans doute pardonner à ce texte toutes les imperfections et les maladresses qu’il contient. La colère étant une haine ouverte et passagère (dixit Duclos), une fois passée, elle donnera à Mehdi-El Djezaïri – qui ne manque pas d’énergie ni de talent - le champ et la lucidité nécessaires pour une future fiction plus construite et, disonsle, moins politique et moins ouvertement militante. Pareille caractéristique n’est, bien sûr, pas incompatible avec le roman en tant que genre – que d’œuvres ont brillé de la sorte- mais son usage excessif et mal dosé peut ruiner toute prétention de création littéraire. Or, c’est justement ce qui arrive dans Poutakhine où l’actualité
l’Algérie ! Ou plutôt la dénonciation traumatique d’une Algérie que le héros ne supporte pas en raison de ses «voleurs», de «ses parvenus» et de ses «corrompus», qu’il passe au lanceflamme et jusqu’à oublier son avertissement de départ. Dans sa mise en garde, Medhi El-Djezaïri, qui dit son admiration éclectique pour Liamine Zeroual, Aït Ahmed, Hamrouche et Ghozali, avertit que «les situations, les noms, les personnages, les institutions et les organismes évoqués» dans Poutakhine sont «totalement fictifs» et que «toute ressemblance est fortuite et non intentionnelle». Un beau mensonge dont l’intérêt est d’attirer l’attention du lecteur sur des situations et des patronymes que tout le monde connaît. Trop bien, d’ailleurs. N. A. Poutakhine, journal presque intime d’un naufragé de Medhi El-Djezaïri, 426 pages, Editions Impression Moderne, Alger, 2009.
CHEZ VOS LIBRAIRES
L ESPACE DU CICR
RDC : le CICR facilite la libération de deux soldats > Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a facilité cette semaine la libération et le transfert de deux soldats de l'armée congolaise détenus jusque-là par les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) dans le Nord-Kivu. Les deux parties avaient fait appel au CICR, en sa qualité d'intermédiaire neutre, pour qu'il organise l'opération. Des délégués de l'institution se sont entretenus sans témoin avec les deux soldats pour s'assurer qu'ils retournaient chez eux de leur plein gré. Ces derniers ont ensuite été remis au CICR par le FDLR dans une région reculée du territoire de Walikale, puis emmenés par hélicoptère à Goma, capitale du Nord-Kivu, où ils ont été remis à des officiers supérieurs de l'armée. « L'accord auquel sont parvenus les deux parties est positif, surtout compte tenu de la recrudescence de la violence entre celles-ci ces derniers mois », a déclaré Franz Rauchenstein, chef de la délégation du CICR en République démo-
cratique du Congo. « Toutefois, dans les régions du nord-est touchées par le conflit, beaucoup reste encore à faire si l'on veut garantir que les civils et les autres personnes protégées par le droit international humanitaire soient pleinement respectés ». La tension est toujours très forte dans la région du Kivu, alors que les opérations opposant forces armées congolaises et FDLR se poursuivent dans un contexte humanitaire qui se dégrade, engendrant déplacements de population et violations des règles protégeant les civils et leurs biens. Le CICR travaille depuis 1978 dans le pays où, en étroite coopération avec la Croix-Rouge de la République démocratique du Congo, il s'emploie à porter protection et assistance aux victimes des conflits armés. Depuis la reprise des hostilités au Nord-Kivu en août 2008, le CICR a renforcé son opération d'assistance humanitaire en faveur des personnes touchées par les hostilités.
Le prix du voile >De Giuliana Ségrena Editions Mille-Feuilles Thème récurrent, s'il en est; le voile fait encore débat en Occident et en France notamment. Giuliana Ségrena traite de cette problématique dans son essai « Le prix du voile » pour dénoncer en premier lieu les positions jugées extrêmes suscitées par le débat engagé autour du voile à savoir ceux qui voient les femmes voilées comme différentes, donc à isoler et ceux qui , au nom de la tolérance, justifient même les violations les plus flagrantes des droits des femmes. Giuliana Ségrena estime que cette « inadéquation» est souvent basée sur l'ignorance de l'autre.
La tangente impossible
Arbres bleus, fantasmes naufragés
>DeAziz Farès Editions Mille-Feuilles
>De Dalila Hassaïn-Daouadji, Noria Adel, Saléha Imekraz, Nassira Belloula Editions Mille-Feuilles
Comme nombre d'artistes et d'intellectuels, l'auteur a été contraint de prendre la tangente à l'époque de la terrible sentence, «la valise ou le cercueil». Dans la préface du livre, Me Miloud Brahimi note que l'on ne peut troquer son pays pour un autre, fût-il des plus accueillants, « le pays ne vous quitte pas pour autant. La tangente peut se perdre à l'infini, c'est sa raison d'être, mais elle ne saurait échapper à son point d'ancrage » pour résumer la portée de cet émouvant témoignage sur l'exil.
Recueil de poésie qui réunit quatre poétesses. Ce quatuor poétique se compose de deux auteures connues et publiées chez d'autres éditeurs, d'une peintre talentueuse à l'inspiration éthérée aux teintes d'azur, auxquelles se joint un jeune tendron débordant de soleil et fort de toues les promesses, une sculpteuse, ancienne élève de l'Ecole supérieure des Beaux-Arts
Le terroriste >De Abderrahmane Zakad Editions Mille-Feuilles Le terroriste est un roman construit sur des faits et des événements vécus et subis par les Algériens. Abderrahmane Zakad allie fiction et réalité pour construire sa trame. Il est dit que ce roman n'a pas pour objectif d'ajouter aux polémiques qui avaient perturbé nos institutions et servi de matière aux pseudo-analystes étrangers qui spéculaient sur la tragédie algérienne. Une précision qui tombe comme un cheveu dans la soupe.
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
28 > L E
E T
>Leader du groupe algérien Urban Killers
Par : Reda Doumaz
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 septembre 2009
Med’h, Chaâbi, et clichés… A ce jour, l’ambiguïté “med’h-chaâbi” persiste…L’appellation “chaâbi” a-t-elle permis une identification plus appropriée à cette forme de chant bien de chez nous. Quelle image peut-on associer au med’h et, quelle autre au chaâbi ? Doit-on confiner le med’h uniquement dans le sens : panégyriques /louanges au créateur/toutes évocations : du sacré ; de la Mecque ; des prophètes et leurs compagnons et quelques saints hommes avérés ? Le med’h interdisait-il la perception du «Beau» comme : la passion humaine pour l’autre ; la nature ; les mésaventures de l’homme source de leçons de la vie et le chaâbi l’aurait-il autorisé depuis 1946, date à laquelle feu BOUDALI SAFIR a rebaptisé le genre pour le distinguer de tous les autres… Si les Meddahine ne le faisaient pas avant cette date, qui alors interprèterait toutes ces belles quacidète, empruntes de romance, voire d’érotisme et de volupté ? Ce type de poésies répondait-il à une autre forme de chant dont l’appellation est perdue ou honteusement tue? Quand on écoute exhaustivement ce qui se chantait avant 1946 (et les traces auditives existent) il me semble que le mot MED’H désignait « chant » et Meddahines tout simplement « chanteurs ». Je me souviens, dans ma tendre enfance à El-harrach, au souk que mon grand père- que Dieu ait son âme me lâchait un peu la main pour me laisser m’attarder devant les conteurs souvent accompagnés d’un instrument et …qu’on nommait Meddahines…Bien plus tard ma grand mère -que Dieu ait son âme- me disait : arrête de jouer au Meddah,sinon tu auras des difficultés à te marier.Il parait que jadis, certains corps de métiers, entre autres le Meddah et le Aadjadjbi(pitre, clown, comédien) n’étaient pas éligibles à l’union sacrée… C’était très mal vu par la société. Allez savoir pourquoi .Est-ce dû au fait que la pratique du med’h dans les confréries était assimilé à du charlatanisme et de l’ambiance des Meh’chachates (fumoirs, tripots.) était plus ou moins bachique.Et pourtant les spécialistes avertis de notre société peuvent nous dire si oui ou non les confréries étaient attelées à des zaouïas reconnues et que fumette et rasade existaient bel et bien de façon culturelle et peut être même cultuelle si on remonte à nos antécédents africains…Il faudrait que nos historiens et anthropologues interviennent sérieusement pour nous aider à voir juste et avancer sereinement, et mettre efficacement en veilleuse les stridulations de quelques assidus des commérages de mauvais goût. Certains ont même avancé avec certitude que l’arrogance d’EL ANKA a fait de lui un mal-aimé ; que le public aimait beaucoup HADJ M’RIZEK juste parce que c’était un bel homme et Khlifa Belkacem représentait je ne sais plus quoi. Quels clichés ! Non je dirais que ces illustres messieurs faisaient chacun dans son petit genre et que le public les aimait tous, bien avant 1946 pour avoir su se distinguer des voix juives maghrébines qui avaient pignon sur la scène artistique de l’époque malgré leurs difficultés à manier nos langues maternelles … Quant à savoir qui était le meilleur de tous les temps, nous avons aujourd’hui un jury national pour le chaâbi.Laissons-le faire en toute âme et conscience, mais de grâce avec un minimum de science… R. D.
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S P E C T A C L E S La salle du cinéma El Mouggar a abrité avant-hier la projection du film «London river» ou «Le Fleuve de London» de Rachid Bouchareb. Le scénario est de Rachid Bouchareb, Zoé Galeron et Olivier Lorelle. Ont participé également à ce film plusieurs acteurs, dont Roschdy Zem (Marocain), Sami Bouajila (Français), Bernard Blancan (Français). Classé déjà chef-d’œuvre par les spécialistes du 7e art en Algérie, le film sera projeté tous les jours et ce, jusqu’au 9 octobre à la salle El Mouggar à raison de quatre séances : 14h, 16h, 18h et 20 heures. Cette série de projections entre dans le cadre du «Cinéma 2009» organisée par l’Office national de la culture et d’information (Onci). Ce long métrage, fruit d’une collaboration d’Algériens, Français et Britanniques, est sorti en 2009. Rachid Bouchareb qui vit actuellement à Londres s’est inspiré d’un fait réel inhabituel et tragique qui s’est produit dans la capitale anglaise, en 2005. Pour rappel, Londres a connu une tragédie durant cette année, des attentats terroristes qui ont touché dans sa chair le peuple londonien. «London River», en 1h et 27minutes, raconte l’histoire et le parcours de deux parents qui recherchent leurs enfants après les attentats. A. S.
tente infatigablement de s'imposer comme quelque chose de fixe…Tracer les frontières et bâtir des identités est une stratégie du pouvoir et une stratégie de subjectivation en résistance». Aziz Sethi
>« Les Vacances de l'inspecteur Tahar » projeté à Paris
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Le Centre culturel français organise le 4 octobre prochain à 17 heures, une conférence suivie d'un débat autour de l'identité et les frontières sous le thème «Traduire les frontières, surmonter l'identité». La conférence sera animée par Rada Ivekovic, professeur au département de sociologie de l'université Jean Monnet de Saint-Etienne, chercheuse et directrice de programme au collège international de philosophie de Paris. Née en 1945 à Zagreb en Croatie, elle est un philosophe non-nationaliste et écrivaine féministe yougoslave qui a été influencée par le philosophe communiste anti autoritaire Jean François Lyotard, connu pour sa théorie sur la «Postmodernité». D'après Rada Ivekovic, «l'identité est une question qui ne dure pas, qui
rampe
économie
ABDELAZIZ BOUTEFLIKA
COMMERCE
L’UGCAA prépare son congrès Les dates des congrès régionaux ont été arrêtées, mercredi, par la commission organique de l’Union nationale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), qui a organisé une réunion de travail et d’évaluation en son siège. La commission a entériné également le règlement qui veillera au déroulement du congrès national prévu pour les 18 et 19 octobre de l’année en cours.
>«Traduire les frontières, surmonter l'identité»
>«London River» de Rachid Bouchareb dans les salles
les feux de la
press
LOI Leader du groupe tunisien Upper Underground. Leader du groupe marocain El Hiba Kings Wood. Membre du groupe international the Zoolo Nation, de l’Américain Africa Bombata. Champion d’Algérie de break danse des années 2007, 2008 et 2009 à la tête de son groupe Urban Killers. Premier prix de break danse au Redbull street, Tunisie. Premier prix de break danse au One vs one, festival de Freestyle au Maroc. Prix du meilleur breaker maghrébin 2008, 5e prix au Festival mondial de Freestyle «La plus grande battle internationale» en juin 2009 avec son groupe de danseurs algériens Urban Killers.
Sous
Le décret exécutif sur les importations promulgué
L'association “Coup de soleil” et la salle de cinéma parisienne, “Les 3 Luxembourg” organiseront le deuxième volet de « Maghreb des films 2009 » qui se tiendra du 7 au 20 octobre prochain dans un réseau de salles, à Paris. Des journées cinématographiques du répertoire maghrébin vont susciter des débats autour des grandes questions que se pose la société maghrébine de part et d'autre de la Méditerranée, ceci à partir d'une cinématographie en pleine évolution et mal connue. Les organisateurs de ce grand événement proposeront un programme très riche. Ils feront découvrir au public plus de 20 films maghrébins de grande qualité et de genres très différents. Des films français inédits, des films du patrimoine maghrébin, des téléfilms, des séries, des courts-métrages, des hommages à des cinéastes…seront présentés au public. En fait, il y aura durant ce “Maghreb des films”, un hommage au monsieur “cinéma marocain”, Nour Eddine Sail. Nouri Bouzid sera également mis à l'honneur à travers une rétrospective, ainsi qu'une projection de son film, Making Off (Tanit d'or aux Journées cinématographiques de Carthage en 2006). Une autre projection concernera les films qui développent la thématique des musiques au Maghreb. Puis, cerise sur le gâteau : la projection du mythique et légendaire, “Les Vacances de l'inspecteur Tahar”(1972), de Moussa Haddad. Par ailleurs, la réalisatrice Yamina Benguigui, l'actrice Isabelle Adjani et Serge Moati ont rejoint le comité de parrainage de ce “Maghreb des films”, qui s'annonce riche et qui augure d'une réussite. A. S.
Les conditions d’exercice des activités d’importation des matières premières, produits et marchandises destinés à la revente en l’état par les sociétés commerciales dont les associés ou les actionnaires sont des étrangers ont été fixées par un décret exécutif publié au dernier Journal officiel (JO). Ce nouveau texte, signé le 2 septembre par le Premier ministre, vient en application de l’article 58 de la loi de Finances complémentaire 2009 et modifiant le décret exécutif du 12 mai 2009.
ALGÉRIE-CUBA
Signature de deux accords Deux accords entrant dans le cadre de la coopération bilatérale entre l’Algérie et Cuba ont été signés mercredi par le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, et son homologue cubain, Bruno Rodriguez. Le premier accord est un instrument judiciaire d’ordre consulaire ayant pour objectif d’offrir des facilités de séjour aux ressortissants des deux pays, alors que le deuxième accord est un mémorandum dont l’objet est également de faciliter la circulation des personnes et les séjours des ressortissants des deux communautés dans les deux pays.
Le chef de l’Etat reprend son bâton de pèlerin en participant d’abord à l’Assemblée générale de l’ONU et, ensuite, en effectuant une visite au Venezuela et à Cuba. L’Algérie qui défend sa qualité de pays souverain a de tout temps refusé de s’aligner sur des chapelles politico- idéologiques. Sa diplomatie est fondée sur un principe fondamental : le soutien aux mouvements de libération et aux causes justes à travers le monde. En plus de l’amitié qui lie l’axe Alger-Caracas-La Havane, des intérêts sont aussi à préserver.
Kiosque
Intérêts colossaux ! La crise financière internationale aura imposé ses lois au point où même les pays les plus développés, où l’économie de marché est bien ancrée, ont adopté des politiques protectionnistes. > “C’est aux investisseurs étrangers de se conformer aux lois du pays d’accueil et non le contraire”; cette déclaration d’un ambassadeur en poste en Algérie résume l’intérêt du marché national en termes de profits pour les multinationales qui s’y sont installées. Ils sont visiblement rares les représentants des chancelleries à partager ce point de vue. Depuis la promulgation de la loi de Finances complémentaire qui a chamboulé l’ordre établi grâce à l’embellie pétrolière et qui permettait à certaines multinationales de pomper l’argent, les opérateurs étrangers observent une attitude des plus mitigées, adoptant même un ton menaçant sur un éventuel retrait de leurs entreprises ou de la limitation de leur niveau d’investissement en Algérie. Pour garantir l’équilibre macro-économique du pays, le
Par Salim Tamani gouvernement algérien a décidé de serrer les vis et d’asseoir une politique d’austérité dès lors que les revenus pétroliers ont baissé de moitié et que les prévisions pour les deux ans à venir ne sont pas teintées d’optimisme. La crise financière internationale aura imposé ses lois au point où même les pays les plus développés, où l’économie de marché est bien ancrée, ont adopté des politiques protectionnistes. Alors comment peuton reprocher à l’Algérie des mesures que les gouvernements occidentaux ont prises dont certaines sont qualifiées même d’anti-économiques et dont l’objectif principal était de limiter des licenciements massifs de travailleurs ? L’Algérie, qui ne pouvait pas faire moins que les autres vu que
son économie continue de dépendre du prix du baril, a mis en œuvre une série de décisions qui, au-delà de leur aspect conjoncturel, ont redéfini le cadre légal de l’investissement étranger et encouragé les producteurs locaux dans leurs projets. Mais les opérateurs étrangers, qui ne sont d’ailleurs pas nombreux à avoir créé une plusvalue économique, se contentant dans la quasi-majorité des cas d’importer et de vendre leurs produits en Algérie, ont commencé à tirer à boulets rouges sur le gouvernement de crainte, bien entendu, que la loi de finances de 2010 ne soit le prolongement de la LFC 2009. Et c’est là que se situe l’enjeu des pressions que subit aujourd’hui l’Algérie. In Liberté
L’entraîneur de l’équipe nationale de football ne cesse de faire l’actualité, d’abord par ses choix judicieux des joueurs et surtout par son courage d’en découdre avec d’autres. Sa décision d’écarter quatre nationaux, Achiou, Meftah, Abdesselam et Laifaoui a toutefois suscité des réactions mitigées. Certains considèrent que M. Saadane privilégie plus les professionnels que les joueurs du championnat national.
MOH CHÉRIF HANNACHI L’indétrônable président des Canaris s’est attiré les foudres des supporters, notamment après la série de contreperformances enregistrées par le clubphare du Djurdjura depuis le début de la saison. Certains demandent le départ de Hannachi qui, d’après eux, a vidé la JSK de ses meilleurs joueurs. Cela, au moment où d’autres n’hésitent pas à assimiler le club à une «SARL».
du mercredi 30 septembre 2009.
Inertie Par Massinissa Boudaoud
RABAH SAADANE
rêts. Les rares mouvements qui s’activent le font sous l'impulsion du nerf de la guerre ou lors des > Malgré son extrême importance, la pseudo- élections locales ou législatives pour des calculs polémique déclenchée , ces derniers jours , autour purement politiciens et mercantiles. de l'amnistie générale ne semble pas susciter un L'engouement des populations arabes au concept de « la société civile » suite au triomphe des sérieux débat au sein de la société qui demeure mouvements de « Solidarnosc » en toujours en hibernation. Sous d'autres cieux, Pologne et en Tchécoslovaquie, dans les la question aurait fait réagir toutes les forces Le années 80, n'a pas fait long feu . vives de la nation : associations , partis polipoint Pourtant , en Algérie , c'est grâce à la vigitiques, syndicats et médias… lance de la société civile qui a réagi héroïCe n'est pas le cas chez nous. La question quement afin d' extirper le pays des griffes s'est transformée en un échange, via la presse, de la bête immonde que la meilleure leçon d'abd'un point de vue entre les hommes du président, c'est-à-dire que le débat n'est pas sorti des murs négation, de patriotisme et de solidarité a été dondes institutions étatiques. Où est donc la société née au reste du monde. Que s'est-il donc passé dite « civile », qui, par définition, est un ensemble subitement au point où le citoyen est devenu d'organisations ou de groupes constitués de façon insensible aux bouleversements qui se produisent . plus ou moins formelle et qui n'appartiennent ni à La société est tombée dans un état la sphère gouvernementale, ni à la sphère commer- asthénique,léthargique , dont la pérennité pourciale. Mue par la logique de vivre en harmonie, la rait hypothéquer l'avenir des générations futures. totalité des citoyens agit pour préserver ses intéM. B.
NOUAR HARZELLAH Le P-DG de l'EEPAD continue toujours à faire parler de lui. Après avoir proposé à l'opérateur historique Algérie Télécom de prendre une participation dans son capital en échange de l'effacement de ses dettes, estimées à 3,5 milliards de dinars, le P-DG de l'AT, Moussa Benhamadi, a rejeté l'offre du provider privé. Il a affirmé que le conflit était purement commercial, réclamant le paiement de ses dettes. "Il y a deux échéanciers de paiement qui n'ont pas été respectés par l'EEPAD pour des raisons que nous ignorons", a dit M. Benhamadi. Aux dernières nouvelles, le premier responsable de l'EEPAD était en train d'emballer ses affaires.
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
4 > > A R T S
30 > L ’ I N V I T E
D E
L A
S E M A I N E
> L E S
U N S ,
L E S
A U T R E S 3
agenda culturel
> Galerie Racim Vernissage d’une exposition réalisée par deux étudiants de l’Ecole nationale des beaux arts d’Alger le Congolais, Joe Okitawonya et l’Algérien Drici Hacen.
> Musée des Arts modernes Mama
PH : Mehdi S./ D. News
Du 2 au 7 octobre, exposition de tableaux de peinture, de photos et de manuscrits de Mahmoud Darwich, sous le thème «Une nation en exil». Un colloque se tiendra également sur le même thème samedi 3 octobre à partir de 14h00.
> Riadh el Feth L’artiste Moneim accompagné par Elsayed Shaban, Safwan Kenani et Samir Hosni animeront un concert de chants et de musique palestinienne, Samedi 3 octobre à partir de 14h00.
> Centre culturel français d’Alger
1 CD
1 DVD
Photos : H. Fodil
1 Serie
Kamel Bouakaz, humoriste Nouvelles perspectives Avec Nessma TV, c'est une nouvelle perspective qui s'ouvre à moi et pour d'autres artistes du Maghreb. Des Algériens, des Marocains et des Tunisiens se retrouvent pour travailler ensemble.
Promo Nessma TV En tant qu'Algérien, je fais tout pour représenter la culture de mon pays. C'est ce que font, également, nos amis marocains et tunisiens. Les responsables de cette chaîne veulent mettre en place une télévision d'envergure maghrébine, contrairement aux télévisions nationales qui s'adressent à un public restreint . Nessma TV est destinée aux Maghrébins des cinq pays, mais aussi à tous les émigrés en Europe
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
L'UMA Ceux qui ont eu l'idée de lancer cette chaîne ont réussi là ou les politiques ont échoué, c'est-à-dire à unir les peuples du Maghreb autour d'un seul projet. Il s'avèrent que l'union se fera par la culture, il faut bien commencer par quelque chose.
Recrutement utile Moi j'essaie de faire mon travail d'artiste là où je suis. En Tunisie, je déploie des efforts de Titan pour transmettre mon message. A part quelques spécificités propres à chaque pays sur le plan linguistique, j'estime que mes messages sont bien compris par les téléspectateurs. Je n'ai pas été recruté par plaisir. Les frères Karoui ont fait appel à moi parce qu'ils savent pertinemment que mes
spectacles accrochent les téléspectateurs et que je peux être utile.
Y a pas que l'humour «Made in Algéria» Cependant il faut dire, pour ma part, que je fais un effort pour m'imprégner un peu de la culture humouristique des pays voisins pour avoir un réel impact chez le spectateur car, il faut s'adresser aux téléspectateurs avec son propre langage. Dans le cas contraire, on aura l'impression qu'on parle dans le vide et ce n'est
de temps libre pour nous-mêmes. Je n'ai pas le temps pour regarder les programmes de l'ENTV. Cependant, une fois à l'hôtel, ça m'arrive de regarder la télévision algérienne, tard la nuit.
Souk Hadj Lakhdar, je n'y ai rien compris !
« J'ai regardé deux épisodes du sitcom Souk Hadj Lakhdar notamment celle du «Yoga» et «la bienfaisance». J'avoue ne rien avoir compris du message que le réalisateur a voulu faire passer. il a défloré les deux sujets. J'estime que les deux numéros sont décousus. Les réalisateurs Les frères Karoui ont fait appel à traitent les sujets avec une grande légèreté. Le réalisateur n'a moi parce qu'ils savent pas choisi l'approche idoine pour pertinemment que mes spectacles traduire ses idées ni de ce qu'il accrochent les téléspectateurs et veut obtenir des sujets abordés. Il faut vraiment se poser des quesque je peux être utile. tions sur le produit de Lakhdar Boukhars. «Souk Hadj Lakhdar» ne mérite pas de passer à la télépas du tout le but d'un artiste. Sa mission vision algérienne. est de passer un message, de parler des angoisses, des craintes et des préoccupations du public en empruntant le chemin du rire et du divertissement.
Boukhers est un ami, mais quand même !
Pas le temps pour regarder l'ENTV Je ne suis pas parti en Tunisie pour faire du tourisme. J'ai un rythme de travail extrêmement soutenu. La prise de contact, les rencontres avec les invités ainsi que la préparation de l'émission prennent énormément de temps et nous occupent à plein temps. Nous n'avons pas
Pour ne pas être trop sévère avec notre collègue, le sitcom doit être à la limite diffusé durant d'autres horaires et en prime time. Nous n'avons pas le droit de décevoir et d'amplifier la frustration des téléspectateurs qui, habitués à passer des moments de détente, durant le mois de carême, après le f 'tour et une longue journée de jeûne. Nous avons eu de bonne expériences avec les premirs sitcoms. Souk Hadj Lakhdar est un ratage total
Djemi-Family 1Souk Hadj Lakhder 0 Je considère que le sitcom DjemFamily est bien meilleur que Souk Hadj Lakhdar ; y a pas photo entre les deux, même si je ne suis pas très content de ma prestation dans Djemi-Family. Ce dernier est construit. Il est fait à partir d'une histoire, d'un texte. Il y a eu de la mise scène, des acteurs, une bonne sonorité etc. Le sitcom de Boukhars c'est du n'importe quoi. Le bricolage l'a emporté sur l'esprit professionnel et dans le souci de faire un produit acceptable pour les téléspectateurs. Dans Souk Hadj Lakhdar, n'y a ni histoires ni mise en scène. Je ne suis pas critique d'art, je n'ai pas cette prétention. On ne peut pas faire un sitcom en un mois. Oser le faire de cette manière ne rend service ni à la télévision ni aux téléspectateurs ni aux acteurs ni à l'art en général. Je ne blame pas les acteurs qui y ont participé car si on m'avait proposé de jouer dans cette série j’aurais pu peut-être accepter de le faire pour d'autres considérations. »
J'improvise mais j'écris ! Personne n'écrit les mêmes spectacles. Je suis moi-même l'auteur des textes et des dialogues de mes spectacles. J'ai une manière propre à moi dans l'écriture. Ma manière d'écrire sied bien à mon style de jeu, qui se base principalement sur l'improvisation. Un spectacle ne ressemble jamais à un autre même quand ils traitent le même sujet. D'un spectacle à un autre il y'a toujours une nouvelle idée qui prend place dans le jeu. Il est impossible pour moi de jouer un rôle en se fiant intégralement au texte à interpréter.
Aznavour Duos
Rome saison 1 Si vous êtes fan des histoires et des intrigues, c’est la série qu’il faut absolument voir. Rome est une production américanobritanico-italienne de 22 épisodes de 52 minutes chacune, créée par John Milius, William J. MacDonald et Bruno Heller. Diffusée la première fois en 2005 sur la chaîne américaine HBO, elle relate les événements ayant entraîné la chute de la République romaine et la naissance de l’Empire. La première saison, diffusée actuellement sur Nessma TV, débute lorsque Jules César revient de Gaule à la fin de son mandat de proconsul, refuse de libérer ses légions selon l’ordre du Sénat et s’apprête à franchir le Rubicon à la tête de ses légions et à marcher sur Rome. Dès lors, on suit les luttes de pouvoir entre Pompée et César, jusqu’à l’assassinat de ce dernier aux ides de mars en 44 av. J.-C.. La seconde saison se termine sur le suicide de Marc Antoine et de Cléopâtre en Égypte.
Si le répertoire de l'immense Charles Aznavour n'est plus à présenter tant ses chansons sont de véritables classiques que fredonnent depuis plus de cinquante ans les fans de l'auteur de l'inusable « La bohème », chanson fétiche de plusieurs générations, le best of d'Aznavour chanté en duo avec des stars de la variété internationale est à écouter d'abord par curiosité, ne serait-ce que pour jauger les performances des uns et des autres face à cet interprète à la voix si singulière. Ce n'est pas tous les jours que l'on réunit Aznavour et Johnny Hallyday, Charles et Céline Dion. Certains vont adorer mais les inconditionnels du style et de la voix de Charles Aznavour regretteront l'orchestration et les interprétations originales des titres tels que « Je n'ai pas vu le temps passer », « Il faut savoir », Mes emmerdes » ou « Hier encore », question de goût et d'appréciation. Bref, on a aimé « Que c'est triste Venise » chantée avec le grand Julio Iglesias, « Toi et moi » avec l'irrésistible Céline Dion. A écouter ! A. T.
Bellamy de Claude Chabrol Il est tellement rare de trouver chez nos vendeurs de DVD, des films français, espagnols ou italiens que l'on n'a pas hésité un instant à opter pour « Bellamy » d'autant que ce long-métrage est signé Claude Chabrol, un des pères de la nouvelle vague et un grand spécialiste du polar. Bellamy l'atteste encore une fois avec un scénario en béton et un casting de rêve qui réunit une belle brochette d'acteurs : Gérard Depardieu, Marie Bunel, Clovis Cornillac, Jacques Gamblin et Vahina Giocante . Ce thriller produit en 2009, capte l'attention du spectateur dès le début de l'histoire et le tient en haleine jusqu' à la parution sur l'écran du générique de fin. Bellamy conte l'histoire d'un commissaire campé par un Depardieu troublant de justesse qui se trouve en vacances à Nimes avec son épouse. A découvrir A. T.
1 émission
Rihet Leblad La nouvelle grille des programmes de la Chaîne III n’a pas oublié de consacrer une place à l’émission Rihet Leblad. Toujours animée par la très dynamique Rym, les auditeurs ont rendez-vous du samedi au mercredi à 19h30, avec l’actualité de la musique algérienne, surtout le genre raï qui a fait un succès depuis plus de 20 ans. Actu, nouveautés et les incontournables classiques. A écouter.
- Exposition photographique : - Sur le thème de « Chronique d’un portraitiste» réalisé par Gérard Rondea en présence de l’artiste. Jeudi 1er octobre à 18h00 - Conférence «Traduire les frontières, surmonter l’identité » animée par Rada Ivekovic, professeur au département de sociologie Jean Monnet de Saint Etienne. Lundi 5 octobre à 19h00. - Lecture, CCF «Le pianiste». Textes de Wladyslaws Szpilman lu par Robin Renucci accompagné au piano par Nicolas Stavy. Lundi 5 octobre à partir de 19h00. - Lecture « J’ai vécu », textes tirés de « La promesse de l’aube» de Romain Gary lu par Robin Renucci, accompagné au piano par Nicolas Stavy. Musique de Tchaikovsky, Chopin, Prokofiev. Mardi 6 octobre à 19h00 - Cinéma Muriel ou le temps d’un retour. Film de Alain Resnai, avec Delphine Serieg Kérien et Jean Batiste Thierrée. Mercredi 7 octobre à 15h00 et 18h30 - Concert : Mercredi 7 octobre à 19h à l’auditorium de la Radio algérienne. Olivier Grangean dirige l’orchestre symphonique national Jeudi 8 octobre à partir 14h 30 au CCF -Rencontre lecture autour du thème des incidences de la chute du mur de Berlin sur l’imaginaire et le vécu. Avec les poètes : Henri Deluy (France), Sylvia Geist ( Allemagne) , Kalyu Krussa (Estonie), Hélène Dorion (Québec) Rose Marie François (Belgique), Miloud Hakim (Algérie), Brahim Tazaghart (Algérie), Yamilé Haraoui Ghabalou, universitaire, en présence de Nadjet Khadda, universitaire, et Samia Negrouche, poète et écrivaine.
> Cosmos Riadh eL Feth Concert animé par Guillium Aldebert : Chant et guitare : Christophe Dariot : clavier, accordéon et chœur, Cédric Desmazière : Batterie, percussions chœur ; Jean Cyril Masson : basse et cœur. Jeudi 8 Octobre à 19h00
> Médiathèque Bachir Mentouri Concours de la meilleure nouvelle écrite en arabe,tamazight ou en français. L’établissement Arts et culture lance un concours national de la nouvelle sur le thème « 1er novembre, 55 ans après ». Les candidats doivent déposer leurs dossiers avant le 20 octobre , au niveau du bureau de la médiatèque Bachir Mentouri situé à Alger. Les participants doivent synthétiser la nouvelle en 10 pages au maximum.
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
Hier à la galerie Mohamed Racim d’Alger
L E S
A U T R E S
> L ’ I N V I T E
Smaïl Meziane, commissaire de la Foire internationale du livre d’Alger
nouvelles du front
takafa LIVRE
Mehdi S../D. News
Espace Noun, de bons titres et pas très chers
soit maintenue au niveau de la Safex et de ses interminables embouteillages. Mais, il semblerait aussi que d’autres points de discordes viennent se greffer à celui de la délocalisation, concernant cette fois le volet animation par exemple et là, on touche aussi aux histoires de subvention, histoire d’argent et des intérêts. Des sujets qui fâchent et qui poussent les potentiels bénéficiaires à sortir la grosse artillerie. Pour l’instant, Smaïl Meziane résiste. Il est seul contre tous. Seul ? Avec le soutien de la tutelle, le ministère de la Culture. A . T a za r o u t e
ève rencontre Brè
Karim Kiared, membre fondateur de l'association « Tout le monde chante pour eux »
« Nous voulons mettre la culture au service de l'humanitaire » Karim Kiared : Nous sommes un collectif d'Algériens vivant en France. Nous avons décidé de fonder une association culturelle et d'aide à l'enfance. L'association que nous avons nommée « Tout le monde chante pour eux » est régie par le droit français mais ses actions sont orientées vers l'Algérie. Ses Statuts sont en cours de réalisation ici. Je suis ici pour prendre attache avec les associations locales qui travaillent depuis longtemps et qui ont une bonne connaissance du terrain. Nous voulons trouver des moyens pour nous entraider et travailler ensemble. C'est quoi la particularité de votre action ? Nous voulons changer le regard que portent les gens sur les actions caritatives. Nous avons tendance à faire valoir le sentiment de pitié pour mener une bonne action envers les nécessiteux. Les enfants malades, les enfants abandonnés, les handicapés etc. Notre souhait est que les gens prennent conscience que les actions généreuses sont un acte citoyen. Nous voulons mettre la culture au centre de notre action pour mieux prendre en charge les besoins
financiers de certaines associations très actives à l'imagede l’Association Algérienne Enfance et F a m i l l e s d ' Ac c u e i l B é n é v o l e s (A.A.E.F.A.B) et l'Association Amal qui s'occupe des enfants orphelins à Staouéli. En somme, nous désirons mettre la culture au service de l'humanitaire. Comment allez-vous procéder pour collecter des dons ? Nous savons que les gens sont souvent réticents à donner de l'argent aux associations parce qu'elles sont invisibles sur le terrain. Mais quand les gens vous connaissent et que les animateurs et bénévoles de l'association sont connus et crédibles, les dons affluent. Nous voulons mettre à profit les personnes connues qui ont participé à la création de notre association. Nous avons déjà organisé à Paris, le 11 octobre dernier, un concert animé par la chanteuse Samia Brahmia, El Gosto et Nabila Dali. Tous les fonds récoltés vont être distribués intégralement aux associations locales. Si cet argent peut servir à couvrir les frais et le paiement du personnel permanent des associations, nous pouvons dire que nous avons fait déjà un pas en avant. Propos recueillis par Mahmoud Chaal Cherid B../D. News
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
Algérie news-week : Vous êtes rentré en Algérie pour réaliser votre projet. En quoi consiste-t-il au juste ?
S E M A I N E 31
L A
Bouakaz le rebelle
Seul contre tous > La Foire internationale du livre d’Alger a désormais son commissaire en la personne de Smaïl Meziane. Il est actuellement, la star des médias et la cible privilégiée des éditeurs algériens et des associations qui gravitent autour du livre. Les deux camps se livrent une bataille sons pareille dans les annales d’une manifestation, la Foire internationale du livre qui peut se targuer de constituer, au fil des années, l’événement culturel le plus prisé des Algériens. La soif de lire et la disponibilité des titres parfois vendus à des prix préférentiels attirent, en effet, la grande foule, même si certains jugent que la grande vedette, reste le livre religieux. délocalisation. Ce Il est actuellement, n’est pas l’avis des Revenons à l’histoire la star des médias partenaires de la Foire qui fait l’actualité. Le et la cible privilégiée internationale du livre point de discorde émane d’une des éditeurs algériens d’Alger. D’abord, on décision de et des associations ne sait pour quelle délocalisation du site qui gravitent autour curieuse raison, ils habituel de ce du livre. mettent au devant le rendez-vous annuel fait que le dit du livre. De la Safex, chapiteau est importé la Foire internationale du livre d’Allemagne. Il y aurait alors s’installera du côté de la Coupole du manifestement des enjeux qui nous 5-Juillet. Un grand chapiteau abritera dépassent et que les protagonistes la manifestation. L’idée nous semble ne veulent pas livrer à l’opinion intéressante. La proximité d’un nationale. Ceux qui s’opposent à grand pôle universitaire pour ne Smaïl Meziane menacent de parler que de cet élément plaide boycotter l’événement, mettent la aisément en la faveur de cette pression pour que la Foire du livre
D E
> L'espace Noun, sans doute l'une des meilleures librairies d'Alger aussi, renouvelle son stock de beaux livres. Pour ce faire, ses responsables ont eu l'excellente idée d'épuiser l'ancien stock en proposant à des prix très corrects, voire imbattables pour certains titres, des ouvrages de qualité à leurs clients habituels ainsi qu'aux amateurs de bonne lecture. Les férus d'Umberto Eco peuvent par exemple s'y procurer quelquesuns de ses meilleurs textes - des romans comme Le nom de la rose, l'ïle du jour d'avant ou des analyses comme A reculons, comme une écrevisse- sous forme de lots de trois à des prix quasi promotionnels. Les amateurs de jazz - c'est une rareté à Alger comme ailleurs dans le pays- trouveront dans le stock en liquidation d'importantes publications des éditions Parenthèses sur des maîtres du genre comme Charlie Mingus ou John Coltrane, sans oublier d'excellentes études sur le patrimoine et la culture jazzistique; sa réalité d'aujourd'hui et les perspectives de son renouvellement en tant qu'art musical à part.
Un film sur Kamel Hamadi > Beaucoup de personnes ont pensé un jour rendre hommage à un grand monsieur de la chanson algérienne, Kamel Hamadi et c’est finalement le jeune Mohamed Berkani qui concrétise ce projet à travers un documentaire. Un 52 minutes entièrement consacré au riche parcours artistique de ce compositeur auteur et chanteur algérien. Il est un des piliers de la chanson algérienne. Il a aidé, orienté, composé et écrit pour nombre de nos chanteuses et chanteurs. Kamel Hamadi mérite qu’une caméra soit enfin braquée sur lui, pour l’histoire et la mémoire du patrimoine lyrique algérien. Produit par Mohamed Berkani, le film sera réalisé avec le concours de Mohamed Benmohamed, en qualité de conseiller artistique. A.T.
L’espace du film amazigh de la BN > El Hachemi Assad, le commissaire du film amazigh ne cache pas sa fierté d’avoir pu créer un espace où étudiants et autres amoureux du septième art peuvent consulter les revues et autres livres de référence du cinéma ainsi que la possibilité de visionner tous les films primés depuis la création du festival du film Amazigh. Les cinéphiles peuvent aussi voir des cinématographies des autres pays. Le catalogue de l’espace du film amazigh s’étoffe. A.T.
82 éditeurs nationaux boycottent > Les éditeurs du livre ont décidé de ne pas participer au prochain Salon international du livre d'Alger organisé du 27 octobre au 5 novembre 2009, sous la tutelle du ministère de la Culture. Cette annonce a été faite hier à la Maison de la presse lors d'une conférence animée par la présidente de Syndicat des professionnels du livre( SPL), Radia Abed. Selon la conférencière, 82 éditeurs nationaux seront absents durant cette 14e édition du SILA. Radia Abed regrette la décision du ministère de la Culture et du commissariat du Salon de délocaliser de la Safex cet événement culturel important de l'année pour l'organiser sous un chapiteau, implanté au stade du 5-Juillet, « inadapté à cette manifestation internationale». M.C.
Avec Souilah, c'est le feeling
Je ne supporte pas d'être emprisonné et conditionné par un texte. Souvent, je demande au metteur en scène de me laisser une marge pour exprimer un sentiment, une idée nouvelle qui m'emballe. »
Avec Souillah, nous n'avons pas besoin de protocole pour jouer ensemble. Il suffit qu'on se rencontre, nous pouvons improviser un spectacle de deux heures. Nous sommes très complices. Avec lui, un spectacle se monte à partir d'une simple petite idée, nous pouvons obtenir un résultat imprévisible à la fin du show. La complicité est telle que chacun de nous sait presque à l'avance et devine ce que va dire l'autre. Chacun lit dans les pensées de l'autre. On est vraiment à l'aise quand on joue ensemble. Souvent, on attrape des faux rires quand il y a des répliques auxquelles on ne s'attend guère.
Kamel Bouakaz regrette les planches Ma passion c'est le théâtre. Je souhaite vivement me retrouver sur les planches. Mais c'est dommage que l'activité théâtrale soit aux abois en Algérie. Le théâtre ne fait plus recette dans notre pays à cause des gens qui le dirigent. Nous avons un potentiel extraordinaire pour développer notre théâtre mais nous sommes loin du compte. On ne fait rien pour encourager la création et inciter les gens à aller voir les pièces de théâtre. Actuellement notre théâtre se joue sans le public. Nous n'avons aucune stratégie ni vision pour lui redonner ses lettres de noblesse
L'éternel second rôle J'ignore pourquoi on me confie dans la plupart des cas les rôles secondaires. Peut-être, est-ce dû à la mauvaise distribution de rôles. Peut-être, aussi, les réalisateurs ou les metteurs en scène avec qui j'ai travaillé ne me font pas encore confiance. Je tiens à les rassurer et à leur dire que je peux tenir, n'importe quel premier, sans flagornerie aucune.
Petite comparaison Par rapport à la Tunisie, nous sommes en retard. J'ai assisté, durant mon séjour en Tunisie, à une pièce qui s'est jouée au théâtre de Carthage devant 9000 personnes. Mais c'est extraordinaire. J’étais vraiment content, satisfait mais envieux!. Pourquoi n'arrivons-nous pas à faire la
Définition de l'artiste Nous avons trop de comédiens stéréotypés. Si un acteur a joué un rôle où il s'est illustré, il reste à vie incrusté dans ce personnage. Pour l'anecdote et je ne veux pas citer le comédien, il a interprété le rôle de policier dans tous les films qu'il a joués. Parfois, on lui crée spécialement le personnage du policier afin qu'il participe dans le film. On dirait qu'il est payé par la DGSN. Ce n'est pas normal pour un artiste. Un artiste est celui qui est capable de jouer plusieurs rôles, pour ne pas dire tous les rôles possibles. J'estime que cette situation n'est qu'une période de transition vers une meilleure approche dans la distribution des rôles qui sera une opportunité de découverte de nouveaux talons artistiques.
Nous avons trop de comédiens stéréotypés. Si un acteur a joué un rôle où il s'est illustré, il reste à vie incrusté dans ce personnage. même chose ici ? Et pourtant nous avons tous les moyens de réussir de tels exploits. D'autres pays ont réussi à donner une vraie base, chez eux, à un théâtre professionnel. Les Syriens après la chute de l'empire soviétique ont fait venir de nombreux spécialistes du quatrième Art. En 15 ans, le théâtre syrien domine le théâtre arabe et dépasse de loin celui des Egyptiens ».
Horreur des castings J'ai horreur de faire des castings pour les besoins du tournage d'un film. Je pense que les gens qui doivent choisir les acteurs ne sont pas aptes à juger si un artiste est bon ou mauvais pour un rôle. Il faut des personnes diplômées dans la critique d'art et très qualifiés pour faire ce genre de boulot. J'ai eu la désagréable sur-
TNA mon amour Au TNA on ne m'aime pas. Je ne peux pas travailler avec eux. Ils méprisent les artistes. le TNA m'a proposé de travailler à 1000 DA la journée ! C'est un outrage et une violation à l'adresse des artistes. Quand cette institution a besoin d’ artistes, ces derniers se manifestent rapidement et répondent présent tout de suite. Cependant, si les artistes sollicitent le TNA pour un travail, un spectacle ou un projet à montrer, la réponse est négative.
Je ne peux pas travailler avec eux. Ils méprisent les artistes. le TNA m'a proposé de travailler à 1 000 DA la journée ! C'est un outrage et une violation à l'adresse des artistes.
Ses idoles : Medjoubi, Sid Ali Fernandel, Mickey… J'adore regarder les dessins animés. Les comédiens algériens ne me font pas rire. Aucun d'eux ne peut déclencher un rire chez moi. Sauf, peut-être, Sid Ali Fernandel et Athman Aliouet qui m'ont marqué en tant qu'artiste. En ce qui concerne, les artistes du monde arabe, le comédien égyptien Mohamed Sobhi émerge du lot, pour moi. Par ailleurs, j'adore regarder également le couple comique Laurel et Hardy. Sur le plan théâtral, Azzedine Medjoubi est incontestablement la personnalité artistique qui m'a marqué. C'était une icône et une référence du mouvement théâtral algérien.
prise en me rendant à une séance de casting : suite à une annonce, je me suis rendu à un casting pour le besoin d’un film que voulait réaliser une boite de production. La personne désignée à manager le casting n’y connaissait rien et n'avait aucune connaissance cinématographique. Dans sa vie, il avait joué seul un rôle : celui de figurant. Pour la circonstance, il s'est retrouvé consultant et conseiller artistique. Je refuse d'être traité de la sorte par n'importe quelle personne étrangère au monde du 7ème Art. Ce n'est pas une arrogance de ma part mais moi j'ai fait mes preuves dans ce métier. Cela fait 22 ans que je suis dans le domaine. Propos recueillis par Mahmoud Chaal
ALGERIE NEWS-week | Du 1er au 7 octobre 2009
U N S ,
Photos : H. Fodil
2 > L E S
week L’INVITÉ DE LA SEMAINE
Kamel Bouakaz
L’expérience tunisienne
LE BLOC NOTES
Gérard Rondeau, Conversation avec un maître-photographe
B O U S T E N REPORTAGE A la rencontre de Khaled Bentounès cheikh de la tariqua el Alawiya
DE ABROUS O U TO U D E R T > Page 8
> Page 26
> Pages 11 à 13
week
personnage naïf ou rigolo, il n'a souvent pas eu la chance de montrer son vrai talent et de déborder des rôles-clichés que lui a imposé le système de production audiovisuelle en Algérie. C'est sans doute pour cette raison que l'acteur humoriste tente aujourd'hui l'expérience de Nessma TV à Tunis.
Charles De Gaulle
Le > 1986 Il monte avec la troupe « la Relève » sa première pièce « Amar âach nehar » (Ammar vécut un jour)
Général et
Nous
Le dernier livre de Benjamin Stora sur le discours du général sur « l’autodétermination algérienne », le 16 septembre 1959, remet au devant de l’actualité le chef de l’Etat français. L’occasion de braquer sur lui et sur son parcours politique et historique le regard croisé d’Algériens comme Abdelhamid Mehri et Lakhdar Bouregâa qui ont vécu l’évènement > Pages 15 à 23
> 2000 Il obtient le diplôme de comédien de l'école ISMAS de Bordj El Kiffan et devient professionnel > 2001 Il réalise son premier monologue intitulé « Enaoura » > 2002 Il participe et joue avec Mohamed Benguettaf dans la pièce «Ettemrine» (L'exercice) > 2009 Il rejoint Nessma TV où il exerce son métier de comédien. H. Fodil./Algérie News
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Kamel Bouakaz est le comédien d'une génération : celle qui a vu s'imposer au petit écran des noms comme ceux de Lakhdar Boukhers, Hamid Achouri et Salah Ougrout pour ne parler que des plus connus ou des plus médiatisés.Emprisonné dans un profil voire dans un même moule, celui du
ENTRETIEN
Le journal du Jeudi 1
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au mercredi 7 octobre 2009 - N°6 - Prix : 30 DA