Algerie News Week

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week L’INVITÉ DE LA SEMAINE

Fouzia Aït El-hadj

ENTRETIEN

L E B L O C N OT E S B O U S T E N G R A N D

L’historien Hassan Remaoun

DE LOUISA HANOUNE > Page 8

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dans son travail et ses souvenirs la confortent dans son optimisme pour le quatrième art algérien.

> 19 juin 1953 Naissance à Alger > 1974-1977 Études à l’Institut national d’agriculture, Alger > 1979-1985 Études à l’Institut national des arts dramatiques et cinématographiques en URSS > 1985-1989 Enseignante d’art dramatique à l’INAD d’Alger >1989-1992 DEUA en théâtre à l’université de la Sorbonne, Paris

H. Bureau de Tizi Ouzou/Algérie News

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théâtre algérien, avec son passé mais surtout son présent et son futur. Sa formation académique lui inculque cette rigueur

Retour sur les 1res journées cinématographiques d'Alger > Pages 11 à 13

week

Alger-Kiev-Alger…, ou de Tchékhov à Mouloud Feraoun Actrice, metteur en scène et actuellement directrice du théâtre régional de Tizi Ouzou, la vie de Fouzia Ait ElHadj se conjugue, au

ECRAN

> 2006 Directrice du théâtre régional de Tizi Ouzou

Ouled Marx sont-ils de retour ? Autour de cette question et d'autres concernant la réalité et l’avenir de la gauche en Algérie, le collectif d'Algérie News-week a eu l'idée de réunir les universitaires Lakhdar Maougal et Nacer Djabi, l'éditeur et journaliste Lazhari Labter et le dirigeant au MDS, Hocine Ali, pour débattre. > Lire pages 15 à 21

Le journal du Jeudi 8 au mercredi 14 octobre 2009 - N°7 - Prix : 30 DA


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Faudel

Un «Cheb» made in Paris > Il sort son dernier album en France, avant d’entamer dés

l’été prochain une tournée européenne et de donner une série de concerts en Algérie et au Maroc. Il est venu dans la musique Rai presque naturellement, lui qui a une grande mère “medaha”. De son vrai nom Faudel Belloua, alias Cheb Faudel est un chanteur de raï et un acteur français, d’origine algérienne né le 6 juin 1978 à Mantes-la-Jolie. En 1990, il fonde le groupe “Les Étoiles du Raï” qui se produit autour de Paris en reprenant des titres de Cheb Mami, Cheb Khaled ou encore Zahouania. Il est alors surnommé par le public français «Petit Prince du Raï» pour ne pas offusquer le vrai prince, Cheb Mami. Personne ne le connaît en Algérie jusqu’au jour où, en 1993, Mohamed Mestar le prend sous ses ailes et «Je me suis senti devient son manager. Il le mène vers la célébrité de la chanteur de Raï le jour scène. Il chante en première où j’ai chanté à Oran partie du concert de Jimmy devant trois mille Wahid. En 1998, Cheb personnes, tous des Faudel rejoint Khaled et Rachid Taha sur scène à connaisseurs ! Bercy dans le cadre de leur collaboration 1,2,3 Soleil. Les puristes du genre ne le trouvent pas assez «Rai», et il est catalogué plutôt dans la variété française. À ce sujet, il déclare : «Je me suis senti chanteur Rai le jour où j’ai chanté à Oran devant trois mille personnes, tous des connaisseurs ! je n’ai jamais eu aussi peur. Ce jour-là, je découvre qu’il y avait des centaines de jeunes talents qui n’attendent que leur chance ». Le succès de Faudel, il le doit aussi au cinéma. En 2000, il joue dans le film “Le Battement d’ailes du papillon” avec Audrey Tautou. Merzak Alouache lui offre un rôle dans “Bab El Web”. Pour son dernier album, il choisit des reprises du répértoire Raï et maghrébin. Titre-phare, «Semhili ya El Bayda», un tube de 1986 interprété par le regretté Cheb Hasni. Côté politique, il soutient ouvertement Sarkozy en 2007, avant de déclarer tout récemment sur “Nesma TV” : «Si c’était à refaire, je déclinerais l’invitation, je ne ferai jamais de politique». Y. C.

Le Théâtre régional de Tizi Ouzou dans le Grand Sud

Un patrimoine en danger d'extinction Algérie News-week : Vous venez d'organiser le premier Forum national de la Halka. Pouvez-vous nous parler de cette première expérience ? Driss Guergoua : Nous venons de clôturer le premier festival de la Halka que nous avons organisé à Sidi Bel-Abbès. C'est une bonne expérience très riche en enseignement. Nous espérons que ce forum national sera institué et deviendra un événement culturel annuel. Nous souhaitons également que ce forum soit organisé à l'avenir dans d'autres villes du pays, pour redynamiser cet art populaire en déclin ces dernières années. Ce forum ne pourrait pas voir le jour sans le concours du ministère de la Culture, la Wilaya de Sidi Bel-Abbès. La coopérative El Halka des arts et culture a veillé au grain pour organiser et réussir cette première.

La troupe du Théâtre régional de Tizi Ouzou, conduite par sa directrice, Fouzia Aït-el-Hadj, entamera, dès le 14 du mois en cours, une grande tournée dans les wilayas du sud du pays. Une tournée qui s’achèvera vers le 31 du même mois. De Tamanrasset à Illizi, en passant par Ouargla, Tindouf et Béchar, jusqu’à El-Oued, la troupe de la TRTO, jouera en spectacle, entre autres, «Business is Business», «le Chant des Oiseaux» adapté en arabe et en tamazight.

Daniel Timsit, filmé par Guenifi

Cheikh Brahim Tikmert, Cheikh Mohamed Oual Mahdjoub, etc. Les troupes invitées sont venues des régions du centre et de l'ouest du pays. La particularité de La Halka est de se faire au milieu des gens. Y a-t-il eu des spectacles sur des places publiques ou dans des salles ? Effectivement, nous avons pris l'initiative d'organiser ce forum, l'un des pre-

miers buts assigné justement est d'animer des spectacles sur les places importantes de la ville. Pour être à proximité des citoyens et du public. Pour se faire, nous avons choisi 7 spectacles pour la ville de Sidi BelAbbès. Les spectacles qui rentrent dans le cadre du concours sont tenus au Théâtre régional de Sidi Bel-Abbès. Propos recueillis par Mahmoud Chaal

Directeur photo de formation, connu aussi pour ses documentaires, Nasreddine Guenifi, une figure incontestable de la cinématographie algérienne, revient, et c’est la bonne nouvelle, à ses premières amours : le cinéma ! Il met actuellement la dernière main à un document de la première importance qui va, certainement, être d’un grand apport à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire du Mouvement de libération nationale. Le cinéaste a eu la (très) bonne idée de filmer les confidences d’un enfant de la Révolution, le moudjahid Daniel Timsit, celui qui raconte avec la même modestie la visite de Abane Ramdane à la villa de Hydra où le jeune militant fabriquait les bombes de la Bataille d’Alger… Pendant plus de deux heures, c’est tout l’engagement d’une génération qui rêvait de liberté comme espoir insensé…

Mon rôle : metteur en scène Je suis metteur en scène… je gère l’idée de la conception de celle-ci… je les adapte à notre société… je ne joue pas, ou plutôt, j’ai joué avant de partir en URSS, depuis mon retour, je ne fais que de la mise en scène… avec ça, je dirige l’équipe dans une symphonie, une synergie… cela m’a permis d’aller plus loin, de former, de toucher le théâtre sous son angle autre que celui incarné par un personnage…

Libre … En 1992, j’ai pris la décision de travailler en free-lance sans dépendre d’aucun théâtre… je travaillais à la pièce… c’était la période où j’étais plus prolifique… je considère cette époque, comme la mienne, celle qui m’a propulsée au plus haut dans la fonction, dans le 4e art.

Le théâtre algérien n’a jamais cessé de produire…

L’assassinat d’Alloula, un choc L’assassinat d’ Abdelkader Alloula était un choc terrible pour moi, moi qui le voyais comme un intellectuel inégalable… Alloula est un homme qu’on aime beaucoup; qui n’aime pas cet homme de théâtre, sa grandeur et son humilité ? Il était la référence pour chacun d’entre nous, nous ayant enfantés puis fait le 4e art algérien. L’homme restera toujours vivant dans nos esprits, il hante les planches la où elles sont dressées, car il a donné sa vie pour elles.

Et les autres… ?

pas… nous avons joué et affronté la peur aux côtés du public jijli.

La censure Il n’y a jamais eu de censure dans le théâtre algérien. Jamais l’Algérie n’a vécu cette pratique à aucun moment de son histoire. Moi-même je ne connais pas cela… jamais censurée, jamais interpellée pour mes spectacles.

Ma meilleure mise en scène, c’est ma dernière

Sourire… A chaque fois je dis que c’est la dernière… la meilleure pour moi… Pour moi, la meilleure mise en scène est la dernière ! Allez savoir pourquoi en attendant les autres ! Au fait, le théâtre est un travail de pensée et de conception lié à la société où il puise son existence, avant qu’il ne soit autre chose. Le théâtre est dépendant du temps et de l’espace… c’est le temps qui influe sur le tempérament de l’artiste pour pouvoir créer… voir, la situation socio- économique… en un mot, c’est «Nous faisions du théâtre parce que nous l’environnement qui le fait… L’homme de théâtre le portions dans nos âmes, c’était un hobby; vit, ressent la vie à travers son épiderme… c’est c’est ce qui fait la différence entre les anciens fabuleux, magique et sensationnel, c’est beau.

Celui qui oublie ou feint d’oublier ceux ayant vécu pour le théâtre algérien n’est pas des nôtres ! Comment oublier que la décennie 90 a été la plus dure, la plus horrible pour le 4e art algérien ; nous avons perdu beaucoup de gens qui lui étaient dévoués : Allal Mohamed,

Jamais le théâtre algérien n’a callé ! Y compris durant la décennie rouge. Oui ! C’était la période la plus horrible de l’histoire de l’Algérie pos-tindépendance… mais nous n’avons jamais cessé de produire... Nous avons travaillé de 1993 à 1996 sans interruption, nous avons d’ailleurs réalisé plusieurs tournées à travers le pays… nous étions à Batna, à Médéa… Le théâtre algérien, ces comédiens, ces réalisateurs, ces metteurs en scène…etc. ont vécu cette période comme tous les Algériens… dans l’horreur et la peur, certes, mais sans cesser de vivre, de produire.

Kateb Yacine, Mustapha Kateb… la scène théâtrale s’était vidée… puis, tout d’un coup, on assassine Alloula…

… Il y avait ceux qui ont fui

J’ai songé à fuir le pays, mais…

Le terrorisme ne nous a jamais dissuadés et notamment en ce qui touche à la production, nous avons survécu à des pires moments de notre histoire… d’autres n’avaient pas cette chance… Aujourd’hui, nous continuons à pleurer les piliers du théâtre algérien… Abdelkader Alloula, Kateb Yacine, Mustapha Kateb… mais nous sommes aussi désolés de voir les autres partir, fuir le pays alors que celui-ci avait besoin d’eux.

L’idée que j’avais durant cette période, était comme celle de tous les autres, qui ont fui le pays… Il fallait fuir ! J’étais à Alger et nulle part ailleurs… réflexion faite…l’idée de fuir est chassée de mon esprit. Beaucoup de choses se sont passées… je n’étais pas seule… on se soutenait mutuellement, il y avait tous les artistes algériens qui étaient présents… mais deux ou trois ont décidé de s’exiler.

Je suis restée malgré la peur

Jijel à feu et à sang, j’y étais!

J’ai toujours refusé de partir, j’ai choisi de rester avec les trente millions d’Algériens ; ces Algériens, même meurtris, ont tenu à résister… C’est avec eux que nous avons lutté dans la peur… nous avons affronté et résisté, chacun dans son domaine, chacun comme il sait le faire et avec les moyens qu’il possède. Nous, nous avons la planche et nous n’avons pas plus de mérite!

J’y suis, j’y reste ! J’ai toujours porté le théâtre dans mon cœur, sur les planches et jusqu’auprès du public sans me soucier de ce qui va suivre. La peur ? Oui, je l’ai connue ! En dépit de cela, nous avons fait le théâtre durant les jours les plus sombres et dans des villes que seuls les téméraires peuvent se rendre … Jijel, ville à feu et à sang, où les gens ne s’aventurent

et les nouveaux comédiens. Nous le faisions plus par amour que par profession.»

Tchekhov m’inspire et Feraoun ne me quitte jamais

J’étais très influencée par Tchekhov, un grand auteur russe de la fin du XIXe siècle. Il y a écrit des œuvres que nous continuons à monter magistrales aujourd’hui… je me réfère toujours à ce grand auteur… J’aime aussi d’autres… j’aime Mouloud Feraoun qui ne me quitte jamais d’ailleurs ces derniers temps.

«La terre et le sang» sur les planches prochainement Tout a été arrangé, le spectacle sera monté avant la fin de l’année. Actuellement, nous sommes dans la phase de préparation… il s’agit entre autres de séances de casting à Tizi-Ouzou… «La terre et le sang» devra être un beau spectacle à la hauteur de son grand auteur, Mouloud Feraoun que je lis depuis plus de trente ans… cette lecture continuelle me fait découvrir toujours un peu plus qui était Feraoun, je dirais même que chaque jour que je le lis est une découverte pour moi… c’est notre Tchékhov à nous… Et c’est au Théâtre régional de TiziOuzou de lui rendre hommage. Propos recueillis par M.A.Temmar et Rachid Berdous

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

Les Studios Double voice de Aïn-El-Hammam, qui se sont distingués par le doublage de la célèbre série de films d’animation «Pucci», traduit de la version originale «L’Âge de glace», vont récidiver cette fois-ci avec un autre film d’animation non moins céclèlbre, «Le Monde de Narnia» de l’Irlandais Clive Stapes Lewis, plus connu sous le nom de C.S. Lewis. Doublé en langue tamazight sous le titre de «Tamacahut n Narian», (l’histoire de Narnia), il sera projeté en avant-première, ce samedi à 13h30, au petit théâtre de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou en présence des co-associés des Studios Double Voice. Dans l’univers de Narnia, les animaux parlent, les bêtes mythiques abondent et la magie est courante. La série suit l’histoire de Narnia, depuis sa création jusqu’à sa fin, et plus particulièrement les visites de groupes d’enfants de «notre» monde.

Driss Gargoua, commissaire du premier Forum national de la Halka

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

takafa «Le Monde de Narnia» projeté en Tamazight

ève rencontre Brè

Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés ? Nous avons remarqué que cet art populaire n'est ni aidé ni pris en charge pour exister et se développer. Notre objectif est de lui redonner une nouvelle dynamique. Il faut savoir qu'il y a beaucoup de gens qui vivent de cette activité artistique. Mais, les artistes travaillent modestement. Peut de gens s'intéressent à eux. La Halka est un art populaire, il s'adresse à tous quelleque soit leur situation sociale. Durant ce forum, nous avons invité plusieurs troupes. Etaient présentes les figures emblématiques de la Halka, à l'image de Cheikh Brahim Ben Brik,

nouvelles du front


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Fouzia Aït-El-Hadj, directrice du Théâtre régional de Tizi Ouzou

agenda

Alger-Kiev-Alger…, ou de Tchékhov à Mouloud Feraoun

culturel

> Palais de la Culture Moufdi-Zakaria > Le public algérien peut découvrir durant cette semaine, un important rendez-vous culturel entièrement consacré au Mexique. Spectacles, conférences et expositions sont prévus. Entrée libre.

Cate-women à trois ans !

> Centre culturel français (CCF) à Alger Exposition photographique PH : Fodil./ D. News

> « Chronique d’un portraitiste », par Gérard Rondeau, photographe.

Spectacle d’équilibrisme donné par l’association poursuite lors du salon auto d’Alger

Come back Mon come back a lieu en 1985, puis je rejoins l’Institut national des arts dramatiques de Bordj-el-Kifan, un an après. J’ai formé, de 1985 à 1989, plusieurs étudiants en art dramatique, dans les filières d’acteurs et de scénographes… avant de me rendre à Paris pour un DEUA en critique théâtrale.

1 serie

Le live d’Elton John en Australie 1 CD

Une crise théâtrale ? où ça ?! Le théâtre algérien a vu défiler de grands noms grâce auxquels il s’est imposé dans la réalité sociale des Algériens. Je refuse qu’on dise que le théâtre a connu des crises, y compris durant les années les plus sombres de l’histoire du pays après son indépendance…

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

Sid-Ali Kouiret, Kelthoum, Nouara et les autres En 1985, quand j’ai fait mon come back au pays, j’ai eu le privilège de travailler avec de grands acteurs tels Sid-Ali Kouiret, Kelthoum, Nouara, Abdelhamid Rabia, Nadia Zoubid et bien d’autres… C’était au TNA où j’ai fait mes premières armes de professionnelle. A cette époque, nous faisions du théâtre parce que nous le portions dans nos âmes, c’était un hobby ; c’est ce qui fait la différence entre les anciens et les nouveaux comédiens. Nous le faisions plus par amour que par profession. Les hommes et les femmes du théâtre parmi lesquels j’ai grandi ont eu un amour invraisemblable pour ce qu’ils font… pour le 4e art.

J’avais 20 ans à Kiev A 20 ans, j’ai « goûté » au théâtre professionnel… En URSS, j’ai mis en scène «La mort d’un vendeur ambulant» d’Arthur Miller au Théâtre Studio de Kiev. Un an plus tard, je mets en scène «Le royaume des idiots», au Théâtre national de Dansk, en Ukraine, c’était un travail titanesque d’une jolie interprétation de Lev Oustinov. Durant la même année, c’est-à-dire en 1985, je côtoie Ahmed Boukhalfa et je mets en scène l’adaptation de «La mort d’un vendeur ambulant» pour le Théâtre national algérien.

> Lecture Rencontre autour du thème des incidences de la chute du mur de Berlin sur l’imaginaire et le vécu > avec les poètes : Henri Deluy (France), Sylvia Geist ( Allemagne) , Kalyu Krussa (Estonie), Hélène Dorion (Québec) Rose Marie François (Belgique), Miloud Hakim (Algérie), Brahim Tazaghart (Algérie), Yamilé Haraoui Ghabalou, Universitaire, En présence de Nadjet Khadda, Universitaire, et Samia Negrouche, poète et écrivaine. Le public est invité à assister à la lecture des textes qui seront accompagnés par le musicien et interprète, Nourdine Saoudi. > Jeudi 8 Octobre à partir 14h 30 au CCF > Spectacle : Concert animé par Guillium Aldebert Chant et guitare : Christophe Dariot

«The House of Saddam» («La maison de Saddam») est un documentaire sur la vie de l’ancien dictateur irakien, Saddam Hussein. Tournée en Tunisie, cette coproduction américano-britannique s’intéresse à la période 1979-2006, du coup d’Etat qui a porté Saddam au pouvoir, à sa pendaison après l’invasion américaine. Le premier des quatre épisodes a été diffusé mercredi 31 juillet sur la chaine de télévision BBC Two et a reçu des critiques plutôt élogieuses. Diffusée acctuelement sur Nessma TV

1 DVD

Changeling de Clint Eastwood Les Etats-Unis des années 1920 en toile de fond de Changeling, film réalisé en 2008 par Clint Eastwood, un cinéaste d’une grande sensibilité et qui, au fil des temps, s’imposa en incontournable du moment où chaque nouvelle production crée l’événement et le moins que l’on puisse en dire est que cela se justifie amplement. On lui doit, Bird, excellent film sur le célèbre saxophoniste de jazz, Charlie Parker, Sur la route de Madison et Million Dollar Baby, pour ne citer que ces trois productions. Avec Changelin qui conte l’histoite d’une femme à la recherche de son fils disparu dans des circonstances obscures d’une Amérique des années 1920, Clint Eastwood signe une œuvre poignante qui tient en haleine le spectateur jusqu’au dénouement. Changeling laisse à voir que tout n’est pas perdu d’avance en dépit du fait que l’être humain semble écrasé sinon impuissant devant la puissance des institutions de l’Etat quand un combat, pour qu’éclate la vérité et que s’impose la justice, est mené. Pas de discours dans «Changeling» mais une histoire qui tiraille les consciences. Angelina Jolie est particulièrement troublante dans le rôle de mère qu’elle campe. De la sobriété et de l’élégance dans l’interprétation et le film alors gagne en crédibilité. A voir absolument ! A.T.

Clavier, accordéon et chœur, Cédric Desmazière Batterie, percussions et chœur ; Jean Cyril Masson

Première remarque et pas des moindres, la qualité du son du CD, d’autant qu’il s’agit de l’enregistrement d’un concert donné à Melbourne en Australie. C’est du Elton John, perfectionniste jusqu’au bout des doigts. Star incontestée de la musique pop aux tonalités classiques. Un vrai régal ! Le live est une véritable épreuve pour les chanteurs et Elton John laisse éclater son immense talent de musicien et de chanteur. Auteur et compositeur, la star de la pop a comptasilisé, en 40 ans de carrière, la vente de plus de 250 millions d’albums et de 100 millions de singles. Chacune de ses chansons se décline en tube dès sa commercilaisation. Des succès planétaires avec des titres tels que Captain Fantastic, Crocodile Rock, Blue Moves, Sacrifice, Sorry seems to be the hardest word et Tonight, superbe balade avec un prélude en piano digne d’une grande pièce musicale classique. Normal puisque Elton John a fait preuve d’un immense talent au piano alors qu’il n’avait que quatre ans ! Le live d’Elton John, belle pause après une journée harassante ! A.T.

Basse et chœur, Jeudi 8 Octobre à 19h00 à la salle Cosmos Riadh EL Feth. > Lecture. L’association culturelle Cadmos organise une rencontre poétique intitulée « A Front-tiers de Poésie ».

Concours de la meilleure nouvelle > -L’Etablissement Arts et culture organise un concours national sur le thème « 1er novembre, 55 ans après ». La nouvelle peut être écrite en arabe, en français ou en tamazight. Les personnes intéressées doivent déposer leur dossier au niveau de la médiathèque Bachir-Mentouri située à côté du tribunal de Sidi M’ hamed à Alger Centre. L’œuvre doit être synthétisée en 10 pages.

Galerie Mohamed-Racim : > Exposition de peinture argentine. Entrée libre.

Esplanade de Riadh El Feth > Sous l’égide du ministère de la Culture, le Commissariat de FIBDA organise du 14 au 20 Octobre 2009 le 2e festival international de la bande dessinée.

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

J’ai joué ma première pièce de théâtre à la salle “Pierre Bordes” aujourd’hui rebaptisée “ salle Ibn Khaldoun”, à Alger. J’avais 3 ans quand je me suis vu octroyer le rôle d’un chat ! Puis c’était au primaire, dans les années 1960 et dans le collège dans les années 1970. A l’université, j’ai intégré un groupe d’action théâtrale à Alger qui m’a vraiment lancée dans le quatrième art. Depuis , j’ai pris la décision de me consacrer au théâtre . En 1979, je m’envole en URSS, précisément à Kiev, actuellement capitale de l’Ukraine pour des études qui ont duré six ans, au terme desquelles j’obtiens mon magistère en mise en scène.


> C A F E - P R E S S 29

S P E C T A C L E S

La B.D. fait sa fête à Alger

Depuis dimanche, La Halqua est à l'honneur sur les bords de la Mekerra .Les gouals ont envahi les places publiques de la ville au grand bonheur des belabésiens, transformant les rues en espaces de spectacles gratuits. Le jeu du bendir et de la gasba usés par le temps ont semblé auprès du public une vieille rengaine de ronde des meddahs disparus sur la place Carnot. Le plus important, c'est que la jeune génération a pu découvrir une culture populaire ancestrale qui a fait le bonheur des anciennes générations et renouer avec les spectacles de rue. Côté officiel, la compétition entre les groupes s'achève ce soir au Théâtre régional de la ville. A.M.

x

Sous

les feux de la

press

rampe

économie COOPÉRATION

Ahmed Rachedi honoré par les Egyptiens

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

Par Réda Doumaz. Il est reconnu dans la tradition de la poésie populaire dite Melhoun, (orale ou écrite) que le poète signe toujours son œuvre. Souvent nous pouvons y relever des messages aux détracteurs qui essayent de calomnier l’auteur pour nuire à sa notoriété. Le recours à la satire mettant en scène le règne animal, et les évidences de la nature pour asseoir des comparaisons tendant à ridiculiser les antagonistes, était très usité. A titre d’exemple entre les célèbres Ben Ali et Benslimane il y a eu entre autres quelques phrases assassines (à travers la célèbre qasida ayant pour titre Essaqi Baqi Nour Chmaana) : -Cheft El Djrane Yetaaedda Merdjatou/Wekhredj Lessahra Ka Y’rom L’ghar Etheaaban (J’ai vu le crapaud s’aventurer en dehors de sa mare/se dirigeant vers l’antre des serpents) et –Kifach Edjra l’Essaqia Taaaned Bahr Ettofane (Comment le ru peut-il inquiéter la houle).Et :Hadh Elouaqt Ahhlou N’baou Bettaross Ou Nebhatou/Darou Lihh Eqder Ouesbaaa Ma Aaarfoulou Chane(par ces temps les gens glorifient le mâtin et ses jappements/Et dénient au lion sa suprématie). Cette façon de réagir à l’occasion de querelles ou diatribes relève d’une très ancienne coutume anté-islamique et nous enseigne que l’art poétique appelé Hidjae(pamphlets) précédait souvent des rixes entre tribus par aèdes interposés… La notion de M’chahett (coups de fouets) peut être relevée chez nombre de poètes à l’encontre de leurs rivaux (rimailleurs; usurpateurs de l’art; parvenus à la recherche de notoriété…) qui s’avèrent souvent être des disciples ingrats. Cheikh El Ârbi El-Meknassi, nous a légué un long texte dont le refrain dit :-Chouf Enneqab Dja Y’rom Lefkhakhi, Fezrar Sab W’sakhi/Ma Q’ra Laaqoba, Waamahh Rab El Ouara,Wahssal Fi Cherket El Chiakh/Ma Bqa La Bidh La Frakh (regardez le malotru, s’approcher de mes rets/il ne trouva que mes détritus dans les fientes/n’étant pas prévoyant, le Créateur l’ayant aveuglé/il s’est pris au piège des Maitres et ne trouva ni œufs ni oisillons). Nous avons souvent entendu dire qu’El Anka se faisait un plaisir de chanter ce texte quand il remarquait parmi l’auditoire quelque indu mélomane ou artiste en verve sans avenir probant. Quant à l’humilité devant le Créateur, maîtres et gens de savoir, nous citeron l’une des plus belles signatures dans le genre …Dans la longue et célèbre qasida intitulée El Baath Wel Qiyam (le jugement dernier), à travers laquelle le grand Sidi Abdelaziz El- Maghraoui décortiquait un Hadith rapporté par Ibn El Âbbès, au sujet des signes révélateurs de la fin du monde avec l’art et la manière (de poète et érudit) qui lui sont reconnus et après avoir explicité tous les aspects du Hadith, il termine par cette phrase : -Wel Djenna Ma N’ttiq Newsafhha Bechaar/Hadha Heddi Ma Blaght Fi Hhadh El Aailm/Qal El Maghraoui Reis El Klam(le paradis : je ne peux le décrire en prose/c’est tout ce que je sais de cette science/El Maghraoui le maître des séances…) R. D. redadoumaz@hotmail.com

Une mission composée de représentants d’une vingtaine d’entreprises italiennes effectuera une visite en Algérie fin octobre pour examiner les opportunités d’affaires entre les deux pays. A l’issue d’une rencontre tenue à Rome avec le ministre de l’Industrie et de la Promotion de l’investissement, Hamid Temmar, le président de la chambre de commerce italo-arabe, M. Sergio Marini, a indiqué que cette visite prévue en Algérie par des chefs d’entreprises italiens devra permettre d’engager des contacts d’affaires et de prospecter les possibilités de partenariat.

Lors d’un point de presse animé en prévision de la tenue du Festival international de la bande dessinée, la commissaire du Fibda, Mme Dalila Nadjem, a déclaré hier que la 2e édition du festival s’ouvrira le 14 octobre à partir de 16 heures et s’étalera jusqu’au 18 du même mois. En présence des animateurs de la bande dessinée en Algérie en l’occurrence Saïd Zanoun, Slim et Hic. . Avec la participation de plusieurs artistes et jeunes dessinateurs talentueux, des expositions de BD, des conférences, un colloque sur la femme à l’assaut de la Bd, des projections cinématographiques, et plusieurs autres activités, seront au programme de cette deuxième édition du Fibda A Sethi

Les charmes du Mexique se dévoilent

Une mission économique à Alger

L’un des pionniers du cinéma algérien, Ahmed Rachedi sera honoré au 33e Festival international du cinéma du Caire prévu à partir du 10 novembre prochain dans le cadre d’un hommage au cinéma algérien. C’est la haute commission du Festival international du cinéma du Caire a décidé, lors d’une réunion présidée par le ministre égyptien de la Culture, Farouk Hosni, de rendre hommage au cinéma algérien. Selon le président du festival, le comédien Ezzat Abou Aouf, cet hommage «se veut une reconnaissance au réalisateur Ahmed Rachedi, dans le lancement du cinéma algérien après l’indépendance du pays en 1962 à travers ses films et les responsabilités qu’il a assumées dans l’institution cinématographique algérienne”.

Aldebert en concert ce soir à Riadh El-Feth

ENTREPRISE

Fermeture de la cokerie d’Arcelor Mittal Pas moins de 300 personnes , travaillant au sein la filiale algérienne d’Arcelor Mittal risquent de perdre leur emploi si les autorités locales procéderont à la fermeture de la cokerie.

LOI DE FINANCES 2010

Cap sur la baisse de la pression fiscale Le projet de la loi de finances 2010, en cours d’examen actuellement, sera axé sur la baisse de la pression fiscale et le soutien aux Petites et moyennes entreprises (PME), a indiqué hier le ministre des Finances, Karim Djoudi.

Le Palais de la culture a abrité, hier, l'ouverture officielle de la semaine culturelle mexicaine en Algerie, en présence de Mme la ministre de la Culture. Cette semaine mexicaine s'inscrit dans le cadre du 45e anniversaire de fondement des relations diplomatiques entre les deux pays. Dans le cadre d'échange culturel entre les deux pays, le public de Jijel appréciera cette semaine culture mexicaine. Car à partir de demain, plusieurs activités vont être animées par des troupes mexicaines très connues à l'échelle internationale, à la Maison de la culture de Jijel Omar-Oussedik.

Kiosque

Un Salon de l’automobile, pour qui ? La voiture est redevenue ce luxe inaccessible, insaisissable et si… lointain. > La 13e édition du Salon international de l’automobile s’est ouverte mercredi dernier dans un contexte bien particulier : Le rêve par une bonne partie d’Algériens d’acquérir un véhicule est tombé à l’eau depuis la décision de suppression du crédit automobile. Les centaines de milliers de citoyens qui y voyaient le seul moyen d’accéder à ce moyen de transport si indispensable à leur quotidien ont déchanté de pouvoir un jour le faire. Du coup, la voiture est redevenue ce luxe inaccessible, insaisissable et si… lointain. L’incroyable élan populaire qu’avait entraîné l’instauration du crédit automobile n’a d’égal que la longue attente de nombreux Algériens à pouvoir se permettre une des nécessités de la vie moderne. L’annulation de cette mesure qui avait fait le bonheur de tant de foyers algériens donne, désormais, une nouvelle connotation à cette manifestation économique qu’est le Salon de l’automobile en ce sens que la grande majorité de ceux auxquels elle était initialement destinée est absente : les citoyens. Conséquemment, les banques

ENERGIE

La centrale électrique d’Illizi opérationnelle

La Halqua dans tous ses «états» à Bel-Abbès Aldebert est un artiste de scène, qui a fait ses premiers pas en 2000 à l'Ecole du bar, avant de se produire sur des scènes de plus en plus prestigieuses. Le bouche à oreille autour de ses spectacles lui permet de fidéliser un public qui le suit tout au long de ses tournées. On le retrouve régulièrement à Paris, de l'Européen à l'Olympia en passant par la Cigale, le Bataclan et le Grand Rex, ainsi que sur les scènes de festivals majeurs comme aux Francofolies de la Rochelle. Ses chansons sont de véritables instantanés, des tranches de vie qui traitent des petits traumatismes et des plaisirs simples qui font le quotidien de tout un chacun. Sans empathie mais toujours avec un ton naïf et frais qui lui est propre, il fait la mise au point sur ses trois décennies passées : accidents de parcours, fantasmes, hésitations, bouleversements et souvenirs d'enfance. Aldebert puise dans son répertoire pour proposer un spectacle dans une formation inédite à quatre sur scène, et comme à son habitude, c'est énergique, visuel et interactif ! Chanteur et guitariste, il sera en concert ce soir à partir de 18h00 à la salle Cosmos de Riadh El-Feth.

La centrale électrique Diesel de Bordj El Haoues, dans la wilaya d’Illizi, d’une capacité de 1,5 MW, est entrée partiellement en service, permettant l’alimentation en électricité de 400 foyers ainsi que des infrastructures publiques, a-t-on appris hier auprès du ministère de l’Energie et des Mines.

DÉVELOPPEMENT

Le lancement du projet gazier approuvé Le plan de développement du projet gazier de Timimoun a été approuvé par l’Agence algérienne pour la valorisation des ressources en hydrocarbures, a annoncé hier ,dans un communiqué, le groupe français Total.

Par Mekioussa Chekir qui s’étaient portées garantes du paiement de ce «rêve» sont absentes de cette édition dont l’affluence en a considérablement pâti en comparaison des précédentes. Ce qui était, du reste, prévisible étant donné, qu’exception faite pour les curieux, ils sont désormais beaucoup moins nombreux à pouvoir commander un véhicule et le payer cash. Car, celui qui a les moyens n’est pas obligé d’attendre le salon pour le faire et ce n’est pas la modeste ristourne qui y sera proposée qui peut être déterminante pour lui. Et quels que soient les arguments développés par le gouvernement, le citoyen a du mal à admettre qu’il soit, encore une fois, sacrifié au nom d’une quelconque politique. Pour le rassurer, le ministre de l’Industrie, El Hachemi Djaâboub, n’a rien trouvé de mieux que de remettre au goût du jour ce qui n’est jusqu’ici que l’illusion d’une «voiture algérienne», produite en Algérie. Car, au-delà de la légitime ambition de se lancer dans une industrie

inédite et forcément rentable, il n’est pas évident d’accueillir cette énième promesse avec toute la bonne foi et la crédulité qu’elle est supposé susciter : l’infructueux épisode de l’usine de montage de voitures à Tiaret est de nature à désappointer les plus optimistes. Lancé pendant la décennie précédente, le projet Fatia a été enterré aussi vite qu’il a vu le jour. Le crédit automobile n’ayant pas encore été lancé à l’époque, le citoyen s’est mis à rêver de cette voiture «made in Algeria» qui lui serait naturellement plus accessible que celle importée. Il finira par comprendre que cela n’est pas pour demain. Aujourd’hui, il se retrouve dans la même situation, une décennie plus tard : on lui fait miroiter le mirage d’un projet 100% algérien dont les contours se dessinent mal pour le moment. En même temps, il voit de plus en plus s’éloigner son objet de convoitise tel qu’il l’aspire, celui importé en vagues du temps béni du crédit. Mais cela, c’est déjà… du passé. M.C. In la tribune du 06/10/2009

Asphyxie tion qui taraude les esprits de tous les pères de familles. Le reste des points de l’ordre du jour est perçu comme une logomachie.Les Algériens savent > La situation n’est guère réjouissante en Algérie. aussi que l’état fragile de l’économie nationale ne Tous les voyants sont au rouge et aucun secteur permet pas des dépenses faramineuses. Il y a aussi n’est épargné par un marasme qui perdure. Les cette politique d’austérité adoptée par le gouverneménages sont au bord de l’asphyxie en raison d’une ment qui négociera un seuil de salaire minimum forte érosion du pouvoir d’achat. Jamais les n’excédant pas les 15 000 dinars. Politiquement, Algériens n’ont eu une rentrée sociale aussi fastu- elle se fera parce que le Président le veut. dieuse, que celle de cette année. Après la triple peine Economiquement, le Premier ministre ne sera sans : le Ramadhan , l’Aïd et la rentrée scolaire, les famil- doute pas à court d’arguments pour expliquer ces subsides. Inexorablement, on aura droit à un les algériennes sollicitent encore leurs portefeuildiscours économique magistral expliquant les pour faire face à une mercuriale « bouilloen amont et en aval les décisions. On se réfènante». L’impact a été fortement ressenti rera à la nécessité du pays d’obéir aux noraprès la suppression les crédits à la Le consommation. Pour couvrir ces charges, point mes du modèle mondial, à savoir la croissance, l’inflation et la rentabilité ainsi que la certains n’ont pas hésité à contracter des priorité de maintenir les équilibres macro et prêts auprès de proches ou carrément hypomicro économiques. Au-delà de la thèse que théquer leurs bijoux : seule voie de recours ou de secours. C’est dans ce climat très tendu que se défendra mordicus le Premier ministre, le point de tiendra la tripartite. Ce forum parviendra-t-il à vue des patrons, s’agissant du SNMG, est connu de absorber la colère sociale grandissante ? Pas si sûr, tous. Beaucoup d’entre eux ont déjà signifié leur désapprobation, expliquant qu’ils ne supportepour peu d’un miracle. Certes les bourses moyennes attendent avec impa- raient pas le «coût» d’une nouvelle augmentation. tience les résultats de ce forum composé du trio Ce qui est sûr, en revanche, des jours d’austérité gouvernement, UGTA et patronat, pour une seule nous attendent. raison: à combien sera fixé le SNMG? C’est la quesM. B. Par Massinissa Boudaoud

MOHAMED LAKSACI Le gouverneur de la Banque d’Algérie (BA a fait parler de lui cette semaine. Dans le cadre d’un débat sur la réforme des institutions financières mondiales, il a proposé, dimanche dernier à Istanbul une troïka pour la présidence du Fonds monétaire international. Intervenant au nom du groupe des pays qu’il représente au sein du CIMF (Algérie, Afghanistan, Ghana, Iran, Maroc, Pakistan et Tunisie), Laksaci a soulevé le problème de la représentativité, plaidant pour une réforme fondamentale des quotas, y compris à travers une formule de calcul des quotesparts révisée pour tenir compte des besoins des pays emprunteurs, est centrale pour atteindre cet objectif. «Cette réforme doit résulter d’un transfert significatif des parts de vote des pays avancés vers les pays en voie de développement, sans que ce transfert se fasse au détriment d’autres pays en développement ou de pays à faible revenu», explique-t-il.

AMEZIANE SMAÏL Le 14e Salon international du livre d’Alger fait l’objet d’une polémique. D’un côté le Syndicat des professionnels du livre (SPL) et le Syndicat national des éditeurs de livres (SNEL), qui dénoncent la délocalisation du salon et leur évincement du comité d’organisation, et de l’autre, le commissaire de ce salon, Ameziane Smaïl. Ce dernier a répondu à la lettre de protestation, en expliquant qu’il n’a aucun problème avec la Safex, mais c’était juste une question de temps.

TAYEB EZZRAIMI L’affaire du P-DG de SIM, l’opposant à l’OAIC revient au devant de la scène cette semaine. Le procès s’est tenu au début de semaine. Les accusations retenues par le parquet sont la passation de contrats non conformes à la loi en bénéficiant d’avantages et de largesses, dilapidation de biens, faux et usage de faux. Les présidents des deux groupes, Mohamed Kacem et Abdelkader Tayeb Ezzraimi, qui ont tous deux rejeté les accusations retenues à leur encontre en soutenant que toutes les transactions commerciales passées, notamment entre 2005 et 2007, étaient conformes aux statuts des entreprises et qu’elles n’étaient entachées d’aucune irrégularité.

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Pamphlets, coups de fouet et humilité

E T

H. Fodil/D.news

4 > > A R T S


28 > L E

M O N D E

Quo

vadis mundus Le militant, le roi et le président

D E

L A

> L I B R I S 5

S E M A I N E EN FORME

Une semaine de tensions sur l’Esplanade des mosquées

Jérusalem, l’éternelle poudrière

Il ne fera pas long feu de Hamid Grine

Succulente irrévérence >

Une rumeur circule selon laquelle les Israéliens voudraient raser la mosquée El Aqsa, pour y reconstruire le Temple juif détruit par les Romains.

Et pour cause ! L’auteur dresse un portrait au vitriol d’un patron de presse.

L’Affaire Ben Barka n’en finit pas de remonter à la surface voulant ainsi mettre en danger le développement naturel des relations franco-marocaines. Entre Paris et Rabat, c’est pourtant l’éternelle lune de miel. Dès l’indépendance du Maroc en 1956, les anciens colonisé et colonisateur s’engagent dans une relation presque charnelle, enterrant six pieds sous terre les séquelles de 44 ans de protectorat. Une seule et unique crise grave allait troubler ce lien parfait, ce fût l’Affaire Ben Barka. Alors tonitruant militant tiersmondiste, Mehdi Ben Barka a consommé sa rupture avec le roi Hassan II, et est sur le point de s’offrir une notoriété internationale. Mal lui en a prit. Son exécution se fera dans les règles de l’art en 1965 à Paris. La France des barbouzes collabore avec les hommes de Hassan II, et sans l’aval des autorités françaises, se débarrassent du pire ennemi de la monarchie alaouite. 44 ans après cette forfaiture, la justice et la famille Ben Barka ne veulent pas enterrer l’affaire, mais Paris lui, n’est pas du même avis, du moins pour le moment. En parfait « ami » du Maroc, le président français, a par un tour de passe-passe comme il sait en faire, exhorté la justice de son pays à annuler des mandats d’arrêts émis à l’encontre de suspects marocains. Mais c’est un suspect particulier qui a fait réagir Nicolas Sarkozy. Hosni Benslimane était membre du cabinet du général Oufkir au moment des faits. Mais aujourd’hui, ce même Benslimane a prit du grade et se trouve être le patron de la gendarmerie marocaine. Deux bonnes raisons pour que les soupçons qui pèsent sur lui s’effondrent comme un château de cartes. Quarante-quatre ans après l’enlèvement et sans soute l’assassinat de Mehdi Ben Barka, l’affaire qui porte son nom contribue donc à renforcer le pacte francomarocain d’entraide et de soutien mutuel. Mohammed VI, jeune roi du peuple dit-on, pourra-t-il affronter une condamnation explicite de son auguste père dans cette affaire ? Assurément non. La responsabilisation de l’ex-roi du Maroc porterait un coup fatal à son fils et successeur et fragiliserait davantage une monarchie qui l’est déjà. La France ne permettra jamais cela. M. K. D. khaleddrareni@gmail.com

George Papandréou

Par Abdelkrim Tazaroute

Victorieux avec son parti le Pasok des élections législatives en Grèce, George Papandréou a prêté serment devant le chef de l’Etat. La veille, le nouveau Premier ministre grec avait formé son gouvernement dans lequel il est le chef de la diplomatie. George Papandréou a inclut dans une équipe resserrée des responsables de son parti et de nouvelles personnalités dotées d’une solide expérience internationale. Le ministère de l’Economie et des Finances devrait être scindé en deux, mais ceux de l’Energie et de l’Environnement seront probablement regroupés.

> Le dernier roman de Hamid Grine, «Il ne fera pas long feu» fera certainement jaser dans les chaumières du moins dans le milieu de la presse. Et pour cause ! L’auteur dresse un portrait au vitriol d’un patron de presse. Un prototype d’une nouvelle race de directeur de publication qui plastronne par la grâce d’un dévoiement de l’aventure intellectuelle qui fera de cette nouvelle graine de patron de presse, des hommes fortunés qui se permettent toutes les folies, les luxes et les rêves même les plus farfelus, tel celui de

absolument que des plumes sonnent la sonnette d’alarme pour mettre un holà à cette presse prise en otage par le pouvoir de l’argent, souillée par des pratiques scandaleuses et incontestablement en perte de repères. Hamid Grine prend le risque de s’en occuper, lui qui connaît très bien cette sphère. Mais il aborde le sujet avec un angle d’attaque original que personne ne risque de lui en vouloir. D’abord parce que c’est en filigrane qu’il met à nu son fameux patron de presse et puis l’auteur allie si bien la satire et l’humour que l’on se surprend même à avoir de la sympathie pour le per-

EN PANNE L’auteur dresse un portrait au vitriol d’un patron de presse. Un prototype d’une nouvelle race de directeur de publication qui plastronne par la grâce d’un dévoiement de l’aventure intellectuelle.

L’Esplanade des mosquées à Jérusalem

> Jamais la situation ne s’était autant détériorée

à Jérusalem depuis septembre 2000, date à laquelle avait éclaté la seconde intifada. Les incidents à connotation religieuse se multiplient. Les Palestiniens accusent les Israéliens de provocations. Les Israéliens leur renvoient la politesse. Mais ces escarmouches pourraient déboucher sur des émeutes plus graves. On se souvient d’Ariel Sharon foulant le sol des l’Esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’Islam. C’était exactement le 25 septembre 2000. La provocation avait entrainé la deuxième intifada. Cette semaine ont lieu les fêtes juives des cabanes. Et pour protéger l’accès au Mur des lamentations, situé sous l’Esplanade des mosquées, la police a interdit l’accès de cette Esplanade aux Palestiniens de moins de 50 ans. Les musulmans accusent Israël de ne

pas respecter la liberté de culte. La nervosité est palpable. L’Etat hébreu qui craint une explosion semblable à celle de l’année 2000, a déployé 2000 soldats dans les ruelles de Jérusalem. Un Zeppelin équipé de caméras surveille la Ville sainte. Pour ne rien arranger, une rumeur circule selon laquelle les Israéliens voudraient raser la mosquée de Jérusalem, pour y reconstruire le Temple juif détruit par les Romains. Cheik Raed Salah, le chef religieux qui propage cette rumeur, a été arrêté mardi soir. La frustration des Palestiniens de Jérusalem s’alimente aussi du projet du gouvernement Netanyahou de construire un nouveau quartier juif au cœur de Jérusalem-est, la partie arabe de la ville sainte. Il s’agit d’un quartier qui peut accueillir 40 000 personnes. M. K. D.

Raed Salah relâché Raed Salah, le chef du Mouvement islamiste en Israël, arrêté mardi par la police pour incitation à la violence à la suite des récents incidents à Jérusalem, a été relâché mais s’est vu interdire l’entrée de la Ville sainte pendant un mois. Un tribunal de Jérusalem a ordonné la libération de cheikh Salah, un Arabe israélien, quelques heures après son arrestation, mais lui a interdit d’entrer à Jérusalem pendant 30 jours. Le leader islamiste avait été arrêté «en raison de ses appels incendiaires au cours des derniers jours et pour incitation à la violence», selon la police.

Moshe Yaalon Le vice-Premier ministre israélien, Moshe Yaalon, a annulé une visite qu’il devait effectuer en Grande-Bretagne, craignant d’être arrêté en raison de soupçons de crimes de guerre qui pèsent sur lui. Cette décision de Moshe Yaalon, ancien chef d’état-major de l’armée, intervient une semaine après que des activistes palestiniens eurent tenté, sans succès, de faire arrêter le ministre israélien de la Défense Ehoud Barak lors d’une visite en Grande-Bretagne. «C’est une campagne pour délégitimer Israël», a affirmé Moshe Yaalon dans un communiqué.

croire un instant parce qu’ils ont flirté avec ceux qu’ils qualifient de décideurs, forcément donc, des proches qu’ils seraient un jour ministre et pourquoi pas Chef de gouvernement ! Elle est belle l’Algérie avec une presse qui a perdu son âme et ses repères, avec la quête éperdue de l’enrichissement des patrons de presse pour qui évidemment tous les moyens sont bons. C’est cet univers glauque que revisite Hamid Grine avec un talent avéré pour asséner ses coups sans en donner l’air. Il fallait

sonnage central de son roman. Une victime plus qu’un bourreau. Une victime d’un contexte. “Il ne fera pas long feu”, n’est pas uniquement un regard acerbe sur l’état actuel de la presse mais une radioscopie du monde politico-financier de l’Algérie d’aujourd’hui. C’est certes une caricature à gros traits mais le choix est délibéré. Le dernier roman de Hamid Grine se lit d’un trait et il se décline avec une succulente irrévérence. A.T.

CHEZ VOS LIBRAIRES

L ESPACE DU CICR

Aide d’urgence à la Somalie > En raison de la poursuite des affrontements armés dans la région de Kismayo (dans le sud de la Somalie), le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) a fourni des médicaments et du matériel médical indispensables à diverses structures médicales de Kismayo, Marheere, Dobley, Afmadow et Jilib. «Le week-end dernier, le Croissant-Rouge de Somalie a envoyé deux chirurgiens de guerre et un anesthésiste en renfort à l’hôpital de Kismayo», explique Ahmed M. Hassan, président de la Société nationale. Ils ont emmené 400 kg de fournitures chirurgicales données par le CICR, dont l’hôpital avait besoin de toute urgence pour traiter les blessés de guerre». Les dispensaires des zones de Kismayo, Marheere, Dobley, Afmadow et Jilib ont reçu du matériel pour pansements permettant de soigner jusqu’à 500 patients blessés lors des affrontements. La semaine dernière, le CICR a envoyé un

camion de Mogadiscio à Kismayo avec 1 800 kg de matériel chirurgical et médical, afin de couvrir les besoins de 100 blessés de guerre. Cette semaine, le CICR continue d’évaluer précisément les besoins dans les domaines chirurgical et médical, en coopération avec les structures médicales locales. Le CICR et le Croissant-Rouge de Somalie appellent toutes les parties en conflit armé non international à appliquer les règles du droit international humanitaire. Ils les enjoignent de veiller constamment, dans la conduite des opérations militaires, à respecter la vie et la dignité des personnes ne prenant plus part aux hostilités, notamment des civils, des combattants capturés et des blessés. Délégation du Comité international de la Croix-Rouge en Algérie : 42, chemin Mouiz Ibn Badis, ex-Poirson, El Biar, Alger Tel. : 021924303 — e-mail : alger.alg@icrc.org, www.cicr.org

Slimane Azem, le poète >De Youcef Nacib Editions Volumineux ouvrage sur le poète, musicien et interprète Slimane Azem, chantre de la chanson kabyle.

Gamra >De Ali Sria Thala Editions Son roman Gamra s’offre alors comme son dernier cri, un cri d’amour.

A rebours d’Oran de Youcef Merahi

La poésie amoureuse des Arabes : Le cas des Udrites

>Un recceuil de poésie illustré par : Halima Lamine éditions APIC

>de et traduit par : Tahar Labib Djedidi édité par : l’Organisation arabe de la traduction.

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

Mohamed Khaled Drareni


D E

> N O U V E L L E 27

P R O J E C T E U R S

Ils ont osé le dire

Baromètre >

En hausse Abdelmalek Sellal

Hassan Yebda, équipe nationale

«Je suis le maître à bord de l’équipe nationale ; les criques sur le choix de la composante de l’équipe qui affrontera le Rwanda ne sont pas les bienvenues. Nul ne décidera à ma place». «Le Rwanda a une équipe respectable qui a une bonne défense. Sa venue en Algérie n’est pas touristique ; elle veut créer la surprise face à notre équipe».

«C’est par amour pour mon pays l’Algérie que j’ai accepté de rejoindre les Verts. Je suis venu pour contribuer à la qualification de l’Algérie au mondial et non pas pour enrichir mon expérience ou pour des raisons financières. Ma famille est très heureuse de me voir parmi la composante de l’équipe nationale».

Mustapha Bouchachi, président du LADDH «Il ne pourrait y avoir une commission étatique de défense des droits de l’Homme dans un Etat de non-droit».

M. Meziane P-DG de Sonatrach

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Rabah Saâdane, entraîneur des Verts

En deux mots Méziane Mériane, coordinateur national du Snapest

« Nous allons créer un front commun » Algérie news-week : Pourriez-vous nous dire pourquoi votre syndicat n’a pas adhéré à la dernière journée de protestation à laquelle ont appelé certains syndicats ?

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

Une fois créé, quels seront les objectifs de ce front ? Nos revendications sont toujours les-mêmes depuis 2003, à savoir l’amélioration des conditions de travail des fonctionnaires, la révision des statuts particuliers qui ne sont pas à la hauteur de nos aspirations et l’application du régime indemnitaire avec effet rétroactif. Ajouté à cela, la reconnaissance des syndicats autonomes en tant qu’ acteur social incontournable en les associant aux prises de décisions. Je pense que ces revendications sont à la fois justes et légitimes. Younés Saâdi

Le débrayage enregistré dans nos écoles, le 5 octobre dernier qui a coïncidé avec la journée mondiale de l’enseignant, a contrarié les assurances du ministre de l’Education nationale de faire de l’année scolaire actuelle une année exemplaire en matière d’organisation et de satisfaction de tous les besoins. Le taux global de suivi de cette grève à laquelle ont appelé les syndicats autonomes du secteur de l’éducation a dépassé les 50% dans les trois paliers.

Amar Ghoul

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Vous-aviez affirmé que vous tabliez sur une union des syndicats autonomes. Pourriez-vous nous dire si cette idée est partagée par d’autres syndicats ? L’idée de créer un front commun qui regrouperait tous les syndicats autonomes de la Fonction publique est appréciée par l’ensemble des leaders syndicaux. Nous sommes actuellement en phase finale de concrétisation de cette idée qui nous paraît le seul moyen efficace pour faire entendre notre voix. Il nous reste juste à nous mettre d’accord sur les objectifs à atteindre et les méthodes d’évaluation de chaque action à mener à l’avenir. La situation dans laquelle nous nous trouvons nous oblige à nous unir pour faire aboutir nos revendications socio-professionnelles restées sans suite malgré les promesses des autorités. Pis. Nous sommes revenus pratiquement à la case départ de notre mouvement qui a débuté en 2003. En rangs dispersés, nous n’irons nulle part.

Le PDG de Sonatrach, M. Meziane a affirmé que son entreprise va investir dans le domaine des hydrocarbures à l’extérieur du pays. En effet, il a annoncé que Sonatrach étudie actuellement la possibilité de participer à l’exploitation de deux projets gaziers au Venezuela. Cette tentative n’est pas la première puisque Sonatrach est déjà présente en Libye et tente de s’implanter en Mauritanie et au Mali. L’objectif de ce redéploiement,selon M. Meziane, est de permettre à sa société d’acquérir des marchés internationaux et de contribuer davantage au financement du Trésor public.

En baisse Aboubakr Benbouzid

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Méziane Mériane : Nous n’avons pas pris part à cette action pour la simple raison que nous n’avons pas été associés à la prise de cette décision. Personne ne nous a contactés pour avoir notre avis ni sur le choix de la date, ni sur la durée de l’action. Nous ne pouvons pas participer à un mouvement de protestation sans discuter à l’avance de ses objectifs et ses modalités. Nous tablons sur la création d’un front commun qui regroupera tous les syndicats de la Fonction publique qui n’ont pas changé de camp depuis 2007.

Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a annoncé cette semaine que des appels d’offres seront lancés pour la réalisation des projets qui s’inscrivent dans le programme quinquennal de son secteur. Mais à une seule différence cette fois : ces avis d’appels sont destinés aux entreprises algériennes uniquement. Par cette mesure, les pouvoirs publics veulent limiter le recours aux entreprises étrangères qui coûtent de plus en plus cher.

Les scandales financiers gagnent le secteur des travaux publics. En effet, le projet de l’autoroute estouest serait devenu une source d’enrichissement illégale pour certains cadres qui profitent des montants colossaux que l’Etat a débloqués pour réaliser cette infrastructure vitale pour l’avenir de l’économie nationale. Les services de sécurité mènent actuellement une enquête approfondie sur cette affaire qui a touché ce département ministeriel.

Allal, le deuxième des garçons alors qu'il et de deux enfants, des garçons en bas âge. Islamabad. Mabrouk ne voyait pas toujours n'avait pas vingt sept ans. Allal était le plus L'un se prénommait Salah, en mémoire de d'un bon œil les nouvelles fréquentations gentil et le plus triste des trois. C'était aussi son père adoptif, l'autre Ali. Ce retour de de son petit-fils, mais ne disait mot. Il penun véritable solitaire. Il passait ses jours à l'enfant prodigue égailla quelque peu la mai- sait qu'Ali ne faisait en fait aucun mal à éviter la compagnie de ses frères et de tous son, et contre toute attente, fit le bonheur de vouloir connaître à fond sa foi et sa reliles adultes. Après la mort de Hadj Salah, leur Mabrouk. Les rapports qu'il commença à gion. Au fil des mois, le jeune garçon devint protecteur, Allal, malgré toute son abnéga- entretenir avec ses petits enfants n'avaient plus discret. Il cessa d'aller à la mosquée où tion au travail et ses bons résultats scolaires, rien à voir avec ceux qu'il avait eus avec ses officiait son grand-père, car il avait décidé quitta le lycée en première. Démuni, il ne propres enfants. Avec son fils aîné, une per- de se joindre à une autre mosquée, pouvait poursuivre ses études. Il devint donc sonne très imbue et avare de paroles, il ren- construite avec des fonds privés et animée instituteur à la campagne. A l'époque, les força le statu quo. Par contre, avec ses petits par un imam qui n'était pas à la solde du besoins en enseignants étaient énormes et enfants, Mabrouk eut beaucoup de chance gouvernement. Cette décision affecta beaucoup Mabrouk, mais habitué aux vicissituune loi permettait donc à tous les titulaires puisqu'ils l'adoptèrent du premier coup. Le grand père était aux anges avec les des de la vie, il n'en tint aucun grief à son du niveau de troisième de rejoindre l'Éducation nationale, à la condition qu'ils accep- deux mômes. Il vivait l'amour filial qui lui petit-fils qui, d'ailleurs, passait le voir avec tent durant cinq ans un poste dans une école avait été refusé auparavant. Il ne se lassait une grande régularité. Au bout de quelques temps l'Algérie rurale. Allal accepta sans réfléchir. Il voulait jamais de leur compagnie et s'occupait sans quitter cette ville, fuir sa famille et tous les relâche de leur confort. Tous les matins, il les rentra dans une période de grande instabihabitants. Il était heureux de se consacrer accompagnait à l'école. Tous les trois, ils se lité politique, suite à l'interruption du proexclusivement aux enfants, êtres innocents payaient une franche partie de rigolade à la cessus électoral, les islamistes avaient, en et sans grande méchanceté. Durant deux sortie de l'école et n'omettaient point de un temps record, fait jonction avec le années, il ne mit que rarement les pieds en passer par les magasins pour se remplir les mécontentement populaire. Lors des élecville, et à chaque fois, le moins de temps poches de friandises et les mains de jouets. tions législatives pluralistes organisées par possible. Il ne cherchait pas à reprendre En voyant cela, Djafar se déchargea de tou- le pouvoir, le F.I.S., parti des intégristes, contact avec Mabrouk, lui aussi n'avait que tes ses responsabilités sur les épaules de son rafla la majorité des sièges de l'assemblée, peu de sentiment à son égard. S'il lui arrivait père. Il se permit même le luxe de repartir dès le premier tour. Sans attendre, il promit de le croiser par hasard, il allait toujours au on ne sait où et de confier sa petite famille au peuple l'avènement d'une République Islamique en Algérie. L'armée réagit et devant de sa rencontre, et tout en restant à Mabrouk. annula ces élections. Les militants intégriscourtois, il ne faisait rien pour avoir des rapSalah l'aîné des petits enfants avait une tes déclenchèrent en riposte un soulèveports chaleureux avec lui. Allal aimait à vivre caché, plongé dans ses lectures et son métier personnalité toute simple. Il était de carac- ment armé. La ville qui avait plébiscité le lui donnait tout le plaisir d'être utile, efficace tère extraverti et ne se vexait jamais. Sans F.I.S. à 99% des voix, devint naturellement aucun problème, il allait à la rencontre des un haut lieu de cette insurrection. Parmi les tout en restant discret. Mais cette embellie dans sa vie ne dura gens et recherchait l'échange. Salah aimait insurgés, on finit vite par parler d'un cerpas longtemps. Elle fut même interrompue aussi faire le pitre. Le naturel qu'il déga- tain Ali S.N.P., fils de Djafar S.N.P. et petitfils de Mabrouk S.N.P. avec brutalité et sans aucun appel. Un jour geait faisait qu'il était vite adopté. Quand Ali avait pris le maquis, il avait Contrairement à lui, son frère Ali était qu'il était de retour en ville, un courrier l'attendait. C'était l'académie, plus exactement un grand timide et n'accordait sa confiance juste vingt ans. Durant plus de deux le service du personnel. Par routine, on avait qu'avec parcimonie. Seul son grand-père années, il fit des ravages dans les rangs des vérifié son dossier de recrutement et on lui inspirait une totale sécurité. D'ailleurs, policiers et gendarmes qui apprirent à leurs avait remarqué qu'une pièce importante ces deux êtres s'aimaient beaucoup. Dès dépens à le redouter et à reconnaître ses manquait : le certificat de nationalité. Il était qu'il terminait l'école, Ali le rejoignait à la qualités militaires. Sa réputation de chef convoqué de toute urgence pour remettre le mosquée. Mabrouk, homme de grande local n'eut à aucun moment à souffrir de document exigé. En lisant cette lettre, Allal piété et aussi pour des raisons profession- contestation parmi ses hommes, qui lui sut tout de suite que c'était la fin de sa car- nelles, passait la majeure partie de sa jour- obéissaient et lui faisaient confiance. Ali rière d'instituteur. La machine bureaucrati- née dans ce lieu, une très belle et vieille était autant exigeant d'eux que de luimême. que s'était mise en branle et elle Un jour, lors d'une opération allait inexorablement le broyer. téméraire, il captura en plein Édifié sur l'histoire de son père centre ville un officier supérieur naturel et des dispositions des L'histoire de cette famille brisée par la vie et la des renseignements de l'armée. lois dans l'Éducation nationale, bêtise humaine aurait pu s'arrêter là, mais le sort Après l'avoir emmené dans une il était sûr qu'aucune dérogaimplacable qui la poursuivit le voulut autrement. planque sûre, il le tortura pour tion n'allait lui être accordée. La lui soutirer des informations réglementation était plus que capitales et finit par lui trancher claire : "Ne peut être enseignant dans le corps de l'Éducation nationale que mosquée datant de l'époque turque. C'est la tête. La nuit même, un de ses agents alla toute personne jouissant pleinement de ses dans les dépendances de ce lieu de culte déposer la tête du supplicié sur un banc de droits de nationalité algérienne". Et lui, il qu'il entreposait son matériel mortuaire : le la grande place de la ville avec un écriteau n'avait pas ce fameux papier et ne pourrait corbillard à bras, les grandes planches pla- mis bien en évidence. Il était écrit dessus : jamais l'obtenir, car son père était d'origine tes servant au lavage des cadavres et les "Voilà comment nous traitons les ennemis inconnue : nulle trace de sa naissance n'avait nombreux flacons qui renfermaient des de l'Islam !". Après cet affront suprême fait été retrouvée dans les registres d'état civil produits d'hygiène et autres parfums qui à l'armée, on décida en haut lieu de dépêpermettent de combattre l'odeur de la cher un détachement spécial pour le pouralgérien. chasser, lui et son groupe. Au bout d'une Maintes fois auditionné par la justice, mort. Ali passait son temps dans cette année de traque sans répit "Seif El Islam"tel Mabrouk avait été incapable de dire de quelle région ou de quel pays il venait. Il ne ambiance de mort et de religion. Il ne res- était son nom de guerre, (glaive de l'Islam) se souvenait pas de son père ni de sa mère. sentait jamais le besoin de jouer avec les fut abattu lors d'un accrochage. Sa Tout ce qu'il avait pu dire et répéter, c'est autres enfants. Même adolescent, il ne dépouille, criblée de balles, fut exposée qu'il vivait dans une famille où il y avait recherchait jamais particulièrement la pendant trois jours et trois nuits sur le beaucoup d'enfants et qu'un jour, le chef de compagnie des jeunes de son âge. Les seuls, même lieu où avait été retrouvée la tête la tribu lui avait ordonné de suivre un Blanc. qu'il fréquentait, étaient ceux qui venaient décapitée de l'officier des renseignements. Mabrouk, homme de paix, de cœur et de Quelques jours après l'entrevue qu'il eut à la mosquée où officiait son grand-père. avec le chef du personnel et malgré ses expli- Les autres, il les rencontrait à la salle de de tolérance, n'avait aucune haine, ni à l'égard cations, Allal reçut la notification qui met- musculation, où il s'entraînait régulière- de ceux qui avaient fourvoyé son petit-fils tait fin à ses fonctions d'instituteur rural. Il ment. A dix-sept ans, Ali mesurait déjà dans cette voie de sang et de larmes, ni à rentra chez lui et s'enferma dans un silence 1,80m et pesait plus de soixante-cinq kilos. l'égard des militaires, qui étaient en droit de muet. Durant des années, il ne travailla En plus de la force, il avait des traits fins et d'exercer une violence légale contre tous que rarement et vécut très chichement. Sa un visage radieux. Il était également très ceux qui mettaient en péril la stabilité de santé périclita tout doucement. L’indigence studieux au lycée et vouait un grand respect l'État et du pays. Il fit néanmoins des pieds et l'indifférence eurent petit à petit raison de à ses professeurs. La fréquentation régulière et des mains pour récupérer le corps d'Ali. sa résistance. Il mourut un soir de grand de la mosquée lui permit d'acquérir des Au bout de deux semaines d'attente, les froid d'hiver, sans chauffage, tout seul, dans connaissances solides en matière de reli- autorités accédèrent à sa demande. De ses une grande maison livrée à l'abandon et aux gion, ce qui lui ouvrit la voie pour s'abreu- mains, et aussi de ses larmes, il baigna son chats errants. Mabrouk le pleura beaucoup ver des nouvelles théologies rédemptrices, petit-fils, excella de tout son art mortuaire et paya tous les frais de son enterrement. Il que développait toute une génération de pour lui donner figure humaine, après inscrivit encore une fois sur la pierre tom- théologiens en rupture avec la société avoir suturé toutes ses blessures. Il l'enterra bale : "Ci-gît Allal S.N.P., un homme de bien musulmane, qui continuait à se complaire en toute discrétion comme l'avaient exigé dans le fatalisme et refusait de passer à l'ac- les militaires. "! Avant de quitter le cimetière, il inscrivit L'histoire de cette famille brisée par la vie tion pour secouer le joug des despotes sur un petit panneau de bois : "Ci-gît Ali et la bêtise humaine aurait pu s'arrêter là, régnants. Il fut subjugué par ce réveil spirituel, S.N.P. Il n'avait que 23 ans. mais le sort implacable qui la poursuivit le Sa vie durant, il a recherché son identité. voulut autrement. Juste après la mort souvent porté par de jeunes musulmans d'Allal, Djafar l'aîné des enfants, celui qui partis chercher savoir, connaissance et Il ne trouva au bout que la violence et la était parti des années durant, revint sans sagesse dans les grandes universités du mort". s'annoncer. Il était accompagné de sa femme Moyen-Orient, à la Mecque, au Caire et à Lyes Bensalem

Bio Express "Lyès Bensalem est journaliste et vit en France depuis plus de dix ans. Il a publié en 2003 un recueil de nouvelles intitulé "Algérie vagues propos" aux éditions "La passe du vent" à Lyon. Avant de rejoindre la presse écrite, il a exercé durant des années le métier d'enseignant dans une petite ville du nord de l'Algérie où se sont déroulés les faits véridiques qui sont à la base de cette nouvelle inédite."

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6 > C O U P S


26 > N O U V E L L E

> Il s'appelait Mabrouk, l'être béni, et était connu de tous, respecté et toujours salué. Il faut dire que les gens pouvaient à n'importe quel moment de la journée avoir besoin de ses services. Mabrouk exerçait le métier de "laveur de morts". De surcroît, il ne pouvait être confondu avec une autre personne : Mabrouk était l'unique noir à habiter cette petite ville du nord de l'Algérie. Sa vie, et celle de ses enfants, ne fut que tourmente et injustice. Aucun habitant de cette ville montagnarde ne savait d'où il était venu. La seule explication restée dans les mémoires, c'est qu'un jour, il y a de cela très longtemps, cet homme a débarqué dans les bagages d'un officier, un capitaine spahi muté dans cette ville du Nord de l'Algérie. Mabrouk était donc son homme à tout faire, une sorte d'ordonnance en civil. Même après la démobilisation de Hadj Salah, ainsi que se nommait ce militaire, et l'accession de l'Algérie à l'indépendance, le serviteur est resté à son service. Des années plus tard, son maître le maria à une jeune Noire qu'il fit expressément venir du grand Sud. L'entreprise n'avait rien de charitable. Hadj Salah, marié bien avant son domestique, n'avait jamais eu d'enfants. Il décida donc de marier son boy et d'adopter par la suite sa progéniture. Chose qu'il exécuta à la lettre, au point qu'il devint, pour les garçons de Mabrouk, leur véritable père. Faisant fi de la couleur de la peau qu'ils partageaient avec Mabrouk, les enfants le traitèrent, des années durant, comme un serviteur devant répondre à tous leurs caprices. Hadj Salah homme influent, respecté et craint par tous, n'eut à aucun moment à subir critiques ou sarcasmes. Les gens finirent vite par accepter cette situation, qui émanait d'un homme qui continuait d’ habiter sous le même toit que la veuve de son maître. Après l'enterrement, il quitta la demeure pour s'installer dans une minable petite chambre. Du coup les enfants, en pleine adolescence, furent livrés à eux-mêmes. Ce n'était pas une femme âgée, complètement abattue par la mort de son époux, qui pouvait avoir de la poigne et de l'autorité sur eux. Djafar, l'aîné, avait dix-sept ans. Il comprit très vite que les choses allaient changer. Sans le dire à personne, un beau matin, il prit un bus : direction inconnue. Allal son cadet, seize ans, était en classe de troisième. Du jour au lendemain, ses professeurs qui, auparavant, étaient très gentils, commencèrent à lui parler sur un autre ton. De tempérament très doux et élève travailleur, il accepta ce changement. L'essentiel pour lui restait la réussite dans ses études. Omar, le plus jeune, douze ans, était à l'opposé du caractère de ses frères. Turbulent et frondeur, il était incapable d'accepter la moindre réflexion. Très affecté par la disparition soudaine de son père adoptif, il décida, malgré toutes les supplications de Mabrouk, de cesser de fréquenter l'école. Omar était également complètement dénué de sentiments à l'égard de son père

D E

P R O J E C T E U R S 7

Véritable rendez-vous des acteurs de la santé

Le SIMEM 2009 annulé > La deuxième session du

Salon international du médicament et de l’équipement médical d’Alger (Simem Alger 2009) qui devait se tenir au Palais de la culture le 17 novembre prochain, sous le haut patronage du ministère de la Santé, n’aura finalement pas lieu. Une session destinée exclusivement aux exposants algériens qui ont enregistré une faible participation lors de la session de printemps organisée au mois d’avril dernier. Les causes de cette curieuse décision, venant du ministère de la Culture premier responsable de l’espace où cette importante manifestation qui répond parfaitement à la demande croissante du secteur de la santé en Algérie devait se dérouler, sont dues au retard accusé par les organisateurs qui, pour la première fois disent-ils, se heurtent au non-respect des engagements par les exposants algériens malgré les facilités offertes et autres problèmes techniques. L’annulation de cet important évènement, qui devait se tenir tout

Le chiffre QUI chiffonne

11

milliards de dollars

C’est le montant global des services importés par l’Algérie en 2008. Nos entreprises sont réellement incapables même de produire un minimum de services pour que notre pays importe en services ce que nos voisins n’importent pas en produits finis ? Pourrions-nous dire que ce chiffre a contribué à la décision du gouvernement de limiter les importations, introduite dans la loi de finances complémentaire pour l’année 2009 ?

Les

d’abord vers la fin du mois de septembre, puis à la première semaine du mois d’octobre, semble laisser indifférent le ministère de la Santé qui, à aucun moment des négociations, n’est intervenu. Pour rappel : la session de printemps du 04 au 07 avril 2009 qui a

connu la participation de 48 exposants, dont le Japon, la France, la Pologne, la Turquie mais aussi le Maroc et la Tunisie, a connu un très grand succès auprès du marché du médicament vu la diversité et la qualité des produits proposés : médicaments et produits phar-

maceutiques, équipements médicaux et mobilier médical, instruments et consommables pour la chirurgie, la radiologie et les laboratoires , les logiciels et la littérature spécialisée ainsi que des présentations de service pour le secteur sanitaire. Isma Remla

Gens Saïd Alik En critiquant les choix de l’entraîneur de l’EN, le président de l’USMA, Saïd Alik, a oublié que l’ingérence des présidents des clubs dans l’aspect technique qui relève des prérogatives des entraîneurs a contribué énormément à la dégradation du niveau du foot-ball algérien.

Une première en Algérie e

13 Salon de l’automobile d’Alger naturel, aimant toujours à le contrarier. petite injustice ! Ce trait de caractère lequel, il ne s'entendait point. A force de D'ailleurs, quand il parlait de lui à ses s'accentua au fil du temps. Un jour, à fuir la maison, il devint une sorte de copains, il ne mâchait pas ses mots. grand renfort de coups de pieds, il laissa S.D.F., qui, toute la nuit, devait partager Cruellement, il aimait à répéter cette à moitié mort un joueur qui l'avait taclé la compagnie des clochards et des ivrophrase : "Ce n'est pas mon père, ce n'est dans le dos, alors qu'il était en situation gnes pour, le matin venu, reprendre ses qu'un Nègre qui a juste tiré un coup de marquer un but. Après son expulsion activités comme le commun des habipour que je vienne au monde. Mon père, séance tenante par l'arbitre, la sanction tants de la ville. Omar finit par perdre à ce jeu et à se sportive tomba sans appel : Omar fut c'est Hadj Salah!". transformer, en l'espace de quelques Doué d'une grande imagination et radié à tout jamais des terrains ! Cette décision amorça le cycle infer- mois, en délinquant qui en a gros sur le d'une riche faculté de fabulation, Omar aimait à raconter dans les détails, aux nal de sa courte vie. Chassé des terrains cœur contre tout le genre humain. Ainsi, copains du quartier, les pseudo faits d'ar- de sport, il essaya de s'adonner à son perdit-il son boulot et put-il à loisir s'enmes de son père adoptif. Selon lui, Hadj autre passion. Il en fit du même coup son foncer dans l'alcoolisme et la drogue. Salah avait combattu des tribus rebelles gagne-pain. Sans grande difficulté, il Pour pouvoir continuer à boire et à dans le Grand Sud au Mali et au Niger. trouva un restaurant où il travaillera fumer, il devint à l'occasion voleur, agresseur de vieilles dames C'est lors d'une victoire, qu'il et dealer. La prison, du reçut d'un chef défait, à titre coup, devint son domicile de cadeau, Mabrouk. A l'épo- Maintes fois auditionné par la justice, Mabrouk Il en sortait pour vite que, c'était un noiraud chétif avait été incapable de dire de quelle région ou de légal. y revenir. Lui qui était âgé d'à peine quinze ans. d'une force herculéenne Depuis, Mabrouk l'a suivi quel pays il venait. Il ne se souvenait pas de son perdit très vite sa santé. comme son ombre et l'a servi père ni de sa mère. Un méchant ulcère à l'esavec docilité et obéïssance. tomac le rongea en quelLe jeune Omar avait deux passions : le foot et la cuisine. Pour comme cuisinier. Loin des regards de la ques mois. Il mourut sur un lit d'hôpital assouvir la première, il s'inscrivit dans le foule, il se démenait comme un diable, après avoir hurlé tout une nuit de douclub local et devint très vite titulaire dans luisant de sueur, réalisant de très bons leur. Lors de ses rares moments de lucil'équipe des seniors. A l'époque, c'était plats : couscous, rôtis et sauces bien dité, il continua à refuser avec rage l'accès bien vu de faire jouer un Noir parmi des mijotés n'avaient aucun secret pour lui. de sa chambre à son père naturel qui Blancs. En tout cas, c'était la mode et cela Devant ses fourneaux, il était heureux et voulait le voir une dernière fois. ne déplaisait pas du tout aux supporters. cuisinait des heures durant sans ressentir Mabrouk passa toute la nuit à pleurer et Omar, de surcroît, avait un jeu intelli- la moindre fatigue. Tout en travaillant, il à attendre dans le hall de l'hôpital. Omar, gent, tout en finesse. Ses dribbles étaient aimait siroter, verre après verre, le bon à sa mort, n'avait que 29 ans. Durant sa redoutables et ses tirs, le plus souvent, rouge des coteaux de la région. De temps très courte vie, il s'était battu pour être inquiétaient les gardiens les plus expéri- en temps, il se roulait un joint, histoire reconnu comme un homme parmi les mentés. Mais, pour une simple chute, de garder toujours la bonne humeur. hommes. Mabrouk l'enterra et inscrivit Omar pouvait rentrer dans une grande Très tard, il quittait son lieu de travail, sur sa tombe : "Ci-gît Omar S.N.P." ! Dans cette famille, la mort avait déjà colère, capable de faire dégénérer la par- mais refusait de rentrer chez lui. Il préfétie en une bagarre générale. Il était san- rait traîner dans les rues que de se frappé une première fois, il y avait de guin et ne pouvait supporter la moindre retrouver face à son frère Allal, avec cela quelques années. Elle avait emporté

Les Chinois ne communiquent

pas ! Les représentants des marques chinoises sont présents encore en force cette année au 13e Salon de l’automobile d’Alger. A l’exception de quelques-uns, le reste ne communique pas avec la presse. Pourquoi réagissent-ils ainsi ? Lors d’une virée qui nous a conduits au Salon, les responsables de ces marques automobiles ont refusé de nous éclairer sur les produits qu’ils exposent au grand public. Une réaction que nous n’avons pas pu comprendre. Ce qui nous laisse nous interroger sur la conformité des produits qu’ils exposent ! H . Z.

L’obésité au centre d’un colloque à Tlemcen

Saïd Sadi Le président du RCD a invité des personnalités politiques étrangères pour parler de la démocratie à l’occasion de la tenue de son université d’été. Et ce, au moment où des membres fondateurs et des militants de première heure sont soit exclus soit marginalisés. Il est préférable d’appliquer les principes de la démocratie dont tu parles dans ton Parti d’abord, monsieur Sadi.

Me Farouk Ksentini

> C’est effectivement la première fois que l’obésité des Algériens est abordée sous l’angle pathologique, la santé alimentaire du citoyen et son équilibre nutritionnel sont également au rendez-vous à travers le «AQN-2009», (le Séminaire I n t e r n a t i o n a l s u r l’Alimentation et la Qualité nutritionnelle) qui se tiendra les 8 et l9 décembre 2009 à Tlemcen. Organisé et présidé par le docteur Mohamed Aribi, maître de conférence et profes-

seur d’immunologie à l’université d’Aboubakr Belkaïd de Tlemcen, en collaboration avec le laboratoire«Toxicomed» de la faculté de Médecine. Les thèmes proposés sont les suivants : Malnutrition et maladies, Nutritions et pathologies odontostomatologiques, Nutrition, immunité et allergies alimentaires, Hormones et nutrition, Nutrition, obésité et complication, Génétique et obésité. I. R.

Le président de la commission consultative nationale pour la promotion et la protection des droits de l’Homme, (CCNPPDH), Farouk Ksentini, a affirmé mardi dernier qu’il saisira les hautes autorités du pays à propos du transfert des dépouilles des haragas algériens qui se trouvent jusque-là dans des morgues des hôpitaux des pays européens, notamment en Espagne et en Italie. Il ajoute que les pouvoirs publics sont appelés à régler ce problème délicat qui nuit à l’image du pays. Toujours sur ce sujet, il rassure que l’Etat va prendre en charge tous les frais de transfert des dépouilles. Cette mesure va permettre aux familles des victimes de faire leur deuil selon les traditions musulmanes.

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

Heureux et fier, que ses fils soient sans nom patronymique - S.N.P.

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N O T E S

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> E N T R E T I E N 25

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LOUISA HANOUNE SECRETAIRE GENERALE DU PARTI DES TRAVAILLEURS

une émission sur radio El Bahdja. Il est 12h30, c'est la pause déjeuner. A 14h, débute la réunion du secrétariat politique du parti qui dure jusqu'à 19h. Je rentre à la maison, demain, c'est la réunion du comité central du Parti des Travailleurs.

Vendredi 2 octobre : Le comité central se réunit à Zéralda. Pour ma séance de marche quotidienne, je demande au chauffeur de s'arrêter au niveau de la gare routière de la ville. Je continue à pieds les trois kilomètres qui me séparent du lieu de la réunion prévue à 10h30. Je commence par présenter le rapport politique. A 12h, la séance est levée. J'en profite pour feuilleter les journaux. A 14h30, les travaux reprennent avec l'ouverture des débats. Elle durera jusqu'à 19h.

Samedi 3 octobre :

Mercredi 30 septembre : Comme chaque jours depuis quelques temps, je commence la journée en faisant de la marche. J'avoue que cette habitude, qui m'a été imposée par un avis médical, commence à me plaire. Je suis à Alger-Centre, la ville grouille déjà. Arrivé au siège du parti, j'organise un briefing avec les membres de la direction. A l'ordre du jour, les déclarations du représentant du département américain du commerce sur la LFC 2009. C'est le moment de la revue de presse que je tiens à faire moi-même. Plus de 21 titres des quotidiens nationaux sur le bureau. La lecture des journaux terminée, je reçois une députée du parti qui a participé à une commission d'enquête. Elle vient de rentrer d'Haïti, dans le cadre d'une mission initiée par une organisation syndicale internationale. Taazibt doit participer demain au Forum El Moudjahid. Je le vois un moment pour fixer les axes de son intervention. Beaucoup de courrier m'attend, celui du parti mais aussi les doléances des citoyens. C'est l’heure du déjeuner. Généralement, je prend la peine de le ramener avec moi de la maison. En début d'après-midi, je préside la réunion de la commission d'organisation qui a en charge la préparation de la réunion du secrétariat politique du parti. A l'ordre du jour, le dossier que doit présenter le parti au Conseil d'Etat par rapport aux salaires des députés. Une autre réunion s'en suit avec le groupe parlementaire à propos du vote de la commission des droits et libertés de l'APN. Avant de finir ma journée, je tiens à revoir une deuxième fois, la députée rentrée d'Haïti pour un complément d'informations. Il est presque 19h, je quitte le siège et rentre directement chez moi.

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Jeudi 1er octobre : Je fais une marche de quelques kilomètres. Une fois au bureau, je commence par la revue de presse qui me prend plus de temps. Juste après, je dispatch le courrier et consulte celui des citoyens. Je reçois un membre du parti pour me faire une présentation d'un forum auquel je doit participer le 15 et 16 octobre en cours. Il aura lieu au Liban, et aura pour thème les droits des femmes. Je demande des comptes rendus divers sur les activités du parti. Nous sommes à quelques jours du bouclage de l'édition du journal du parti. Je réunis le staff pour m'informer de l'état d'avancement de l'édition du mois. Je reçois ensuite, un membre du parti qui a participé à

Les travaux de la deuxième journée reprennent à 9h, c'est la poursuite de l'ordre du jour jusqu'à 11h. C'est l’heure de la conférence de presse, les journalistes sont présents. La conférence de presse prend fin aux environs de 12h15, mais comme toujours, certains

préfèrent poser leurs questions en aparté. Un exercice auquel je concède car convaincue qu'un journaliste doit avoir toutes les informations nécessaires et un topo le plus complet possible pour qu'il puisse faire son métier. Sans langue de bois. 13h30, c'est la pause déjeuner. Je fais une deuxième séance de marche après le déjeuner. La journée se termine plus tôt, je rentre à 16h.

Dimanche 4 octobre : J'arrive au siège à 8h45. J'entame directement une rencontre avec les membres de la direction. Les comptes rendus de la veille commencent à bâtons rompus. Pour la revue de presse, il y a plus de journaux que d'habitude à cause justement de l'activité du parti. Lors de la réunion, il était question aussi de la réactualisation de la lettre du parti au président de la République. Aujourd'hui, je consacre plus de temps aux doléances des citoyens et à leur courrier. Je réunis le staff qui a en charge l'édition du journal du parti. Aujourd'hui, je dois écrire l'édito et apporter quelques corrections à certains papiers. Il est 18h30, je rentre.

Par Hachemi M.

que et des limites à mon avis longtemps imposées par la politique officielle «d’écriture et de réécriture de l’histoire».

ment depuis les années 1980 et 1990. Il faut y avoir certainement des causes conjuguées, telles la faiblesse de la circulation de l’information entre les universités ou centre de recherche, et l’empreinte du conformisme idéologique et méthodologique qui n’aide pas, loin de là, la communauté des historiens à s’ouvrir à de nombreux questionnements et sources documentaires; mais ce ne sont sans doute pas les seules causes ! La réconciliation par l’histoire, si tant est que cette expression soit pertinente, estelle possible entre l’Algérie et la France ? Je veux dire par là qu’un règlement du contentieux hérité du passé peut-il servir aux deux pays pour avancer dans les grands dossiers, notamment celui de l’Union pour la Méditerranée. Il est important que les historiens puissent travailler en s’appuyant sur des normes méthodologiques éprouvées, en suscitant toujours de nouveaux questionnements et démarches susceptibles de rendre compte de la complexité des faits sociaux et de leurs enchevêtrements. Si l’histoire ne constitue pas une science exacte et complètement désidéologisée, l’approche critique est toujours incontournable si nous voulons entreprendre de véritables débats pour mieux comprendre notre société et le monde qui nous entoure. Les contacts sur cette base de travail deviennent d’ailleurs assez courants entre historiens algériens et français. Les résultats de l’investigation historique ont cependant une diffusion plutôt lente dans des sociétés et des Etats confortés au poids des mémoires partielles, locales et nationales, et des enjeux du politique. Il n’y a qu’à voir par exemple tous les problèmes inhérents à la fonction de l’enseignement de l’histoire dans les différents cycles éducatifs. Pour que l’histoire puisse rapprocher, il faudrait d’ailleurs la plupart du temps que cette volonté existe déjà de façon partagée, afin que cette discipline ne soit plus perçue seulement comme une «science dangereuse» et à mettre constamment «sous surveillance». Un lourd passif existe encore dans les rapports entre anciens colonisés et colonisateurs, d’autant plus que les générations concernées par ce passé ont toujours une large prégnance sur les affaires en cours. Les Algériens qui ont accédé de haute lutte à l’existence nationale devront quant à eux, asseoir la confiance en eux-mêmes et regarder résolument vers l’avenir. L’Union pour la Méditerranée aurait de ce point de vue un avantage sur un pacte d’amitié non venu à maturité et qui nous mettrait en tête à tête avec l’ancienne puissance coloniale, alors que le passé récent n’est pas tout à fait digéré : la fiabilité de l’UPM renverrait cependant à d’autres exigences et mises au point que tous les partenaires devront assumer. Ce sera un processus long qui nécessitera sans doute une meilleure prise en charge de nos autres dimensions, notamment maghrébine et africaine. Et dans ces domaines, il y a aussi un déficit de travail de mémoire et d’histoire. Un personnage comme le général de Gaulle, qui a fait l’objet d’ouvrages dans son pays et à l’étranger n’intéresse-t-il pas en tant que tel les chercheurs et les témoins en Algérie ? De Gaulle est en premier lieu une personnalité importante de l’histoire de France et un acteur avec lequel il a fallu compter sur le plan international. C’est cependant aussi et à plus d’un titre un acteur de l’histoire algérienne, et il est intervenu en tant que tel au moins à deux moments décisifs pour notre pays. - D’abord lorsqu’il s’installera à Alger après le débarquement anglo-américain de novembre 1942, pour faire de notre pays le siège du CFLN ( Comité Francais de la Libération Nationale) et du GPRF

(Gouvernement Provisoire de la République Francaise) et s’en servir comme base de redéploiement en France même, après la libération; période durant laquelle il fera son discours de Constantine en 1944 avant de signer l’ordonnance qui allait précipiter la création des AML puis les massacres et la répression de mai 1945. - Ensuite en mai 1958 lorsque notre

guerre de Libération lui servira de tremplin pour accéder au pouvoir et piloter jusqu’en 1962 l’Empire colonial et la guerre menée contre les Algériens. Très peu de choses ont été produites par les Algériens concernant cette personnalité, mais c’est valable aussi pour la plupart des acteurs ayant marqué notre histoire. C’est encore un signe de l’indigence de notre pratique historiographi-

Une idée reçue , présente dans un certain imaginaire collectif mais qui a tendance à s’estomper avec les générations, tend à présenter le général de Gaulle comme «celui qui a accordé l’indépendance à l’Algérie…». Que cacherait cette idée reçue comme sens réel : celui d’un de Gaulle acteur de la décolonisation en Algérie? ou plus gravement, l’idée d’une dégradation de l’héritage des luttes du Mouvement national et de la guerre pour l’indépendance ? Il y a certes un peu de tout cela et nul ne peut nier l’empreinte que le général a donné à la décolonisation, en Afrique notamment où il est dans l’air du temps de réaliser que le système colonial traditionnel était devenu désuet, et qu’il ne suffisait plus comme cela avait été fait par ses prédécesseurs socialistes en 1955-1956, d’opérer des replis tactiques au Maroc et en Tunisie pour mieux concentrer les troupes en Algérie. Il prenait les devants tout en essayant de sauver les intérêts français à long terme en Algérie, ce que les gros milieux financiers qui avaient contribué à son arrivée au pouvoir avaient perçu dès la découverte du pétrole au Sahara en suscitant en 1957 la créaction de l’OCRS( Organisation Commune des Régions Sahariennes). de Gaulle jouera «serré» en alternant, pour ne pas décevoir les ultras qui ont contribué à son arrivée au pouvoir, la solution militaire (avec le «Plan Challe» et l’opération «Jumelles»), et pour satisfaire les «modérés», carte réformiste avec le plan de Constantine (une autre version de l’ordonnance de 1944), ainsi que des concessions aux combattants algériens en prononçant pour le première fois dès Octobre 1958 le terme de «guerre» (et il faudra attendre Octobre 1999 pour qu’une loi française entérine l’appellation de Guerre d’Algérie), puis en affirmant publiquement en septembre 1959 le droit des Algériens à l’autodétermination. En fait, il se rendait bien compte que le monde avait changé après Dien Bien Phu en 1954, Bandung en 1955, l’échec de Suez en 1956 et la constitution d’un groupe afroasiatique particulièrement actif à l’ONU. La résistance des Algériens et leur détermination avait par ailleurs ébranlé les institutions et la société française, et De Gaulle, qui devait tant à l’Algérie pour ses deux accessions au pouvoir, a su piloter au mieux les intérêts de son pays en précipitant sa sortie du bourbier dans lequel il était enlisé à cause d’un concept colonial devenu idéologiquement et politiquement anachronique. Ceci dit, pour répondre brièvement à la dernière partie de votre question : l’idée reçue présentant le général de Gaulle comme «celui qui a accordé l’indépendance à l’Algérie», relève bien aussi «d’une dégradation de l’héritage des luttes du mouvement national et de la guerre pour l’indépendance», surtout chez les générations qui n’ont pas connu la période coloniale. Il y a effectivement un hiatus entre elles et celles porteuses de la lutte anti-coloniale, notamment celle de la guerre de Libération nationale sans doute trop impliquée, parfois jusqu’à nos jours dans la gestion politique de l’Etat national. Cette dernière a usé et abusé du discours sur ce qui fut une véritable épopée, mais sans toujours répondre aux aspirations des plus jeunes en préparant une transition en douceur dans la transmission des imaginaires et du pouvoir. L’absence de pensée critique imprudemment expulsée du système scolaire et le culte d’un conformisme rétrograde, ont fait le reste ! Nous savons malheureusement comment des fractions islamistes et d’autres courants ont essayé de combler le vide… et quel prix notre société a dû payer ! N. A.

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

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Nous n’avons pas encore de véritable culture du débat

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ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

Entretien réalisé par Nordine Azzouz

Hassan Remaoun enseigne l'histoire des idées politiques et la sociologie de l'histoire du Mouvement national à l'Université d'Oran. Directeur de la division de recherche en socio-anthropologie de l'histoire et de la mémoire au Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC-Oran), il est également membre du Comité de rédaction de la revue Insaniyat et french editor de l'Africa Review of Books (ARB/RAL). Il est par ailleurs l'auteur de nombreuses publications en Algérie et à l'étranger. Nous publions dans ces colonnes l'intégralité de l'entretien qu'il nous a accordé la semaine dernière et dont nous avons publié un extrait.

Algérie news-week : Pourquoi le retour en France du débat sur la guerre d’Algérie ? Hassan Remaoun : Ce retour et il s’agit bien d’un retour, (puisque ce n’est pas la première fois que cela se passe en France) est bien entendu lié à l’histoire coloniale de ce pays et si la guerre de Libération en Algérie a été particulièrement ciblée à cette occasion, des questions telle celles de l’esclavage et de l’histoire africaine (avec le discours de Sarkozy à Dakar en juillet 2007) sont revenues aussi sur le devant de la scène. Les débats ont sans doute été exacerbés avec la confection par les autorités françaises de toute une série de lois «mémorielles» ayant abouti sur celle du 23 février 2005, qui cite nommément notre pays. Sans vouloir nous étaler ici sur la complexité du contexte social et politique qui est celui de la France postcoloniale, un certain nombre de facteurs explicatifs doivent être pris en ligne de compte : Le poids des populations et surtout de certaines associations d’origine pied noir et de tous ceux anciens militaires ou politiques impliqués de près ou de loin dans le système de domination coloniale qui peuvent avoir des points de vue divergents concernant cette histoire, mais n’en constituent pas moins des forces d’appoint dans les stratégies électorales, surtout durant la phase ces dernières décennies de montée de l’extrême droite. La présence des populations émigrées venues des anciennes colonies, Algérie notamment, y compris les harkis, mais avec une deuxième ou troisième génération plus éduquée et politisée et qui participent à susciter le débat sur leur statut souvent marginalisé dans l’ancienne métropole coloniale et le rapport à leur pays d’origine et à son histoire, posant aussi des question de citoyenneté et sollicités électoralement aussi. Le rôle des historiens, universitaires et enseignants qui ont tenté de forger, et c’est à leur honneur un regard critique sur le passé colonial, de plus en plus diffusé, y compris à travers le système scolaire, et qui ne pouvait pas ne pas susciter des réactions négatives dans les milieux idéologiquement les plus conservateurs de la société française, ceux notamment imprégnés du mythe de la grandeur de la «France impériale», avec tous les déballages largement médiatisés (y compris sur l’usage de la torture et de l’assassinat de Ben M’hidi). Il y a enfin des enjeux internationaux liés au repositionnement de pays occidentaux après l’effondrement du bloc soviétique, et de leurs relations notamment à l’ancien monde colonial. Le projet de «Traité d’amitié» entre la France et l’Algérie mort-né et celui en cours de l’Union pour la Méditerranée (UPM) peuvent de ce point de vue constituer des points de repère.

quelques polémiques, mais nous n’avons pas encore de véritable culture du débat. D’ailleurs nous avons eu très peu d’interventions à cette occasion provenant d’historiens, universitaires et autres enseignants et intellectuels nationaux, la presse se contentant très souvent de répercuter les informations initiatives et déclarations produites en France. Nos amis Antillais et d’Afrique subsaharienne auront été à cette occasion nettement plus percutants. Le problème posé ici est celui de la problématique existence dans notre pays de quelque chose qui ressemblerait à une véritable société civile…

Pourquoi le débat ne semble pas aussi visible en termes d’intensité en Algérie ? Pourquoi s’est-il limité dans notre pays à des revendications politiques du genre «repentance» demandée à l’ex-puissance coloniale ? Si ce n’est le travail des historiens et de certaines associations de gauche, la période post-coloniale en France avait été marquée par une forte tendance à l’amnésie au sein de la société en ce qui concerne le passé colonial et l’effondrement de l’Empire. Il aura fallu l’émergence de nouvelles générations et la politisation de la question pour que la période coloniale devienne un enjeu et resurgisse avec autant d’acuité. Ce passé en Algérie même, et surtout les périodes de résistance et de guerre de Libération, ont par contre toujours fonctionné comme une matrice de l’idéologie nationale et un référent déterminant pour la légitimation du politique. L’habitude de dénoncer la colonisation et de fustiger la France et son «hizb» était devenu un discours redondant chez nous, presque routinier au point où on ne ressentait sans doute plus le besoin de chercher à comprendre l’évolution interne à l’ancienne puissance coloniale. Il a fallu d’ailleurs attendre quelque

temps pour voir les organisations proches du pouvoir politique réagir à la loi française de février 2005 alors que la question du «Traité d’amitié» était à l’ordre du jour, comme si de ce côté nous étions encore hésitants, soupesant le «pour» et le «contre», en fonction de rapports de forces internes entre factions, puisque l’exigence algérienne de «repentance» que la partie française rejetait a été présentée comme une condition indispensable à la signature du traité. D’ailleurs de l’autre côté de la Méditerranée, les opposants à un traité avec l’Algérie ont bien joué avec cette loi de 2005. Un pareil traité était en fait formellement en discordance avec le discours national dominant depuis l’indépendance du pays. La loi de février 2005 et la demande de «repentance» sont ainsi apparues comme venues à point pour sortir de l’impasse formelle. Et le véritable débat n’a pas eu lieu puisqu’il a été aussi peu question du contenu de ce projet de traité, que des incidences réelles de la loi de février 2005 sur l’état de compréhension en France et ailleurs de notre propre identité historique. Malheureusement des décisions encore plus importantes pour notre devenir d’Algériens ont souvent été prises sans débat public. Nous avons parfois droit à

Près de cinquante ans après l’indépendance, quel bilan peut-on esquisser de la recherche en histoire, et en particulier celle concernant la séquence coloniale ? ll est difficile de répondre en quelques mots à une question particulièrement complexe et à laquelle des dossiers ont été consacrés, notamment dans la revue Insaniyat, le numéro 25-26 notamment publié à l’occasion du cinquantième anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération et avec pour intitulé, «L’Algérie avant et après 1954». Un certain nombre de remarques s’imposent néanmoins : l’historiographie d’abord Tout moderne en Algérie a émergé en Algérie au contact de l’historiographie universitaire française et du Mouvement national dont les intellectuels avaient dès les années 1920 et 1930 tenté de forger une histoire nationale servant à contrecarrer le discours colonial et à légitimer la revendication patriotique et indépendantiste. Ce qui explique que les pratiques de la discipline, après l’indépendance demeurent marquées à la fois par l’impact du positivisme méthodologique, et par la tendance aussi à en faire une affaire d’Etat, puisque ce dernier en usera abondamment pour y puiser de la légitimation. De là il découle que la perception de ce qui peut distinguer la mémoire, plutôt sacralisante, d’une histoire à vocation critique, demeure très souvent encore dans le flou, même dans des secteurs à prétention académique. D’ailleurs on pourra constater malgré l’existence d’exceptions, la tendance à privilégier dans les investigations tout ce qui touche à la trame événementielle du politique, ou à l’identitaire. Par ailleurs nous pouvons considérer que deux générations d’historiens sont en train de se passer la main. En gros, une issue de militants du Mouvement national et de la guerre de Libération dont certains sont passés par la carrière universitaire, et une autre née après l’indépendance du pays et formée dans les universités nationales. Il faut cependant constater que les travaux effectués par la génération des aînés, continuent à avoir plus de visibilité dans le domaine éditorial surtout si on y a ajouté les centaines de mémoires et témoignages écrits notam-

GRAFFITI DE PARIS Par Youcef Zirem, écrivain

On n’oublie jamais un fleuve de sang septembre 1959. C’est ce jour là que le Benjamin Stora revient dans un nou- président français parle pour la preveau livre, publié chez Robert Laffont, mière fois d’autodétermination. Pour Benjamin Stora, le général De sur le choix de De Gaule pour l’Algérie. Né à Constantine, en 1950, l’auteur Gaulle a opté pour ce choix, à cause, de «les Guerres sans fin» (Stock, 2008) principalement, de l’impossible intétente de répondre à une question qui gration des Algériens dans la France. n’a pas vraiment de mystères. Mais il L’historien parle également de l’imposfaut toujours faire des livres, remplir sible victoire par les seules armes, de des pages, venir sur les plateaux de l’immigration algérienne active, de la télévision et gagner sa vie. Benjamin guerre trop chère, de la nécessité de Stora est un historien reconnu ; il a sortie de la France de son isolement entrepris de nombreux travaux excep- international et de l’attitude améritionnels dont certains sont devenus des caine. Visiblement, Benjamin Stora références incontournables. L’enfant revisite l’histoire avec un regard d’aude Constantine a également un réseau jourd’hui qui voit ce qui se passe dans de connaissances sur la place parisienne tellement dense qu’il est souvent sollicité sur de nomPour faire tout un livre, breux sujets et, parfois, il Benjamin Stora, nous replonge apporte des réponses qui sont tirées par les cheveux. Je l’ai dans l’époque des années 60 du moi-même entendu parler des siècle passé et nous raconte des dernières législatives algériennes tas de choses qui n’ont rien à au Centre d’accueil de la presse voir réellement avec son sujet. étrangère à Paris où il disait un tas de choses sommaires qui n’ont rien à voir avec l’Algérie les banlieues françaises ; ce n’est pas d’aujourd’hui. Dans son dernier livre, «Le Mystère forcément judicieux de transposer De Gaulle, son choix pour l’Algérie», il cette vision soixante ans en arrière. En écrit à la page 75 que «les chefs algé- réalité, la France est partie d’Algérie riens Amirouche et Si El Haouès sont parce qu’elle n’avait aucun autre choix tués en Kabylie». Il est pourtant bien ; il n’y a aucun mystère dans le choix de connu que ces valeureux colonels de De Gaulle car si les Algériens n’avaient l’Armée de libération nationale sont pas pris les armes, la France serait tombés au champ d’honneur à Djebel encore restée en Algérie ; c’est aussi Thameur sur les hauteurs de Bou- simple que ça. La France était condamSaâda, sur les majestueux Hauts née à partir d’Algérie depuis le fleuve Plateaux algériens. Pour faire tout un de sang de 1945 ; ce qui s’est passé à livre, Benjamin Stora, nous replonge Guelma, Sétif, Kherrata, en 1945 a défidans l’époque des années 60 du siècle nitivement séparé les Algériens de la passé et nous raconte des tas de choses France. La guerre d’Algérie a été un déchiqui n’ont rien à voir réellement avec son sujet ; même le prix Goncourt est rement pour les Algériens, pour les cité. En annexe, on trouve aussi, des Français et surtout pour tous ceux qui biographies intéressantes des princi- sont nés en Algérie et qui ont été oblipaux protagonistes de la guerre de libé- gés de quitter leur terre natale. ration nationale ; tout comme, il nous L’Histoire est souvent parsemée de donne aussi dans son intégralité, le nombreuses injustices. fameux discours de De Gaulle du 16 Y. Z. > Après de nombreux ouvrages,

CHRONIQUE DES DEUX RIVES Par Abdelmadjid Kaouah

Imbroglios arabes > Le rejet du rapport Goldstone par

avaient besoin de plus de soutien interIsraël ne faisait pas mystère. Et pour national pour faire passer le rapport établissait face aux « pressions ». Les représencause : le rapport qu’”Israël avait commis des actions qui tants des pays arabes lui ont emboîté le équivalaient à des crimes de guerre, pas. Et donc le rapport restera dans les peut-être des crimes contre l’huma- cartons jusqu’au mois de mars. Or nité”, au cours de l’opération «Plomb pour les « supporters « du rapport durci» menée du 27 décembre 2008 au Godstone, la majorité pour un vote 18 janvier 2009 dans la bande de positif était acquise. Depuis, c’est l’imbroglio dans l’opinion du monde Ghaza. Près de 1.400 Palestiniens ont été arabe. Et-au-delà, puisque les défentués, essentiellement des civils, durant seurs du peuple palestinien dans le l’opération israélienne. Le rapport a monde s’étaient mobilisés intensément examiné 36 incidents et interrogé des pour faire aboutir ce rapport considéré dizaines de témoins palestiniens et comme une véritable rupture. Fait israéliens à Ghaza et Genève. Le refus sans précédent, il réclamait que les susd’Israël de coopérer avec les enquêteurs pects rendent des comptes devant les a empêché ces derniers de se rendre cours internationales si Israël n’engadans l’Etat hébreu. Par ailleurs, le rap- geait pas de poursuites à leur égard. Dans le camp palestinien, c’est le port concluait, pour faire bonne mesure, pour ainsi dire : des «groupes désarroi et la colère. S’agit-il d’un armés palestiniens ont commis des cri- report motivé tactiquement ou d’une mes de guerre, et peut-être aussi des capitulation. Après les interrogations, crimes contre l’humanité» en tirant des les réactions commencent à se maniroquettes sur le sud d’Israël… Sans fester. Tant à Ghaza qu’à Ramallah où verser dans une comptabilité macabre, la gauche palestinienne avait appelé à il est permis de mettre en perspective manifester. En guise d’apaisement, le président les chiffres : 1.400 Palestiniens ont été tués et 13 Israéliens ont également de l’Autorité palestinienne en voyage a trouvé la mort, dont quatre civils. Et décidé de mettre sur pied une commissans plus de surprise, l’administration sion d’enquête pour étudier ce qui américaine a fait connaître ses « gra- s’était passé, arguant que la décision est ves préoccupations » vis-à-vis du rap- venue des pays arabes. Or, l’Egypte, port « non équilibré, unilatéral et fon- une fois n’est pas coutume, vient de le damentalement inacceptable. Richard Goldstone ancien juge sud-africain a été procureur en chef dans En guise d’apaisement, le président les tribunaux des Nations de l’Autorité palestinienne en Unies pour juger les crimes de guerre au Rwanda et voyage a décidé de mettre sur pied dans l’ex-Yougoslavie. Se une commission d’enquête pour défendant de toute partiaétudier ce qui s’était passé lité, R.Goldstone se déclarait mu uniquement par son attachement à l’Etat de droit, au droit humanitaire et aux droits de l’Homme. Faut-il ajou- récuser. Mahmoud Abbas lui-même est ter qu’il est d’origine juive et qu’il a dans l’œil du cyclone. De méchantes présenté sa fille comme une sioniste langues sur Al-Djazira, la chaîne où se aimant Israël ? Mais cela est de l’ordre déchaînent les passions arabes, clament de l’anecdote. Israël, par la voix de son même que c’est le résultat de pressions premier ministre, Benjamin Netanyahu israéliennes. On suggère qu’ Israël récusait, notamment, le rapport au aurait menacé de livrer des révélations prétexte qu’il «donnerait un coup gênantes sur les conditions de la mort mortel au processus de paix, parce de feu Yasser Arafat…En tous cas dans qu’Israël ne pourra plus prendre d’au- la foulée, un autre dossier pourrait se tres mesures ni de risques pour la paix voir reporté : la réconciliation entre Hamas et Fath. N’est-ce pas l’historien si son droit à l’autodéfense est nié.» Du côté israélien, une telle attitude, et traducteur de Mahmoud Darwich, était, sans jeu de mots, de bonne Elias Sanbar qui rappelait dernièreguerre. La surprise est venue surtout ment à Alger dans un entretien que le du côté de l’Autorité palestinienne. Le poète avait dit : «Nous sommes certaicoup de théâtre a lieu dimanche der- nement un grand peuple, nous avons nier à Genève à la Commission des réussi à avoir deux pays avant d’avoir droits de l’Homme de l’ONU où les un Etat». représentants palestiniens ont jeté Pour le monde arabe, le spectacle l’éponge. La délégation palestinienne a continue. Après la Bérézina de renoncé à soutenir une résolution invi- l’Unesco, un nouvel exploit vient d’être tant la Commission des droits de enregistré dans les arcanes de l’ONU. Il l’Homme à transmettre au Conseil de y aura bien un quelconque poète de sécurité de l’ONU le rapport cour pour rechanter les mânes de Salah Godstone… Explication dans l’immé- Eddine Al Ayoubi. En guise de baume. diat de cette attitude : les Palestiniens A. K.

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L’historien Hassan Remaoun à Algérie News-week


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La politique étrangère de l’Allemagne est fondée sur trois paramètres essentiels : L’unicité de son espace territorial et la délimitation définitive de ses frontières enfin retrouvées. La centralité de sa position géopolitique au cœur de l’Europe qui fait d’elle un véritable «Pont» entre l’est et l’ouest du continent européen. La cohérence de son économie, les performances de son industrie, la capacité de ses innovations scientifiques et technologiques et la compétence de ses élites dirigeantes à gouverner.

Le traité de Moscou du 12 septembre 1990 constitue le véritable point de départ du recouvrement de la souveraineté allemande. Il permet également à cette dernière de délimiter sa place et son rôle sur la scène européenne d’abord et mondiale ensuite. L’ambition de la politique étrangère allemande est prise en charge aujourd’hui et sans aucun complexe, par une nouvelle élite de dirigeants d’après-guerre qui, comme La chancelière Angela Merkel (née en 1954), veulent doter leur pays d’attributs de puissance. Avec ses 82,2 millions d’habitants, L’Allemagne est avec la Chine la troisième puissance économique dans le monde. Elle est la première puissance commerciale avec 9,2% des exportations mondiales en marchandises et services (45% de son PIB). Elle est la première puissance économique européenne (28% de la richesse de la zone euro). L’Allemagne est en tête des contributions du budget de l’Union

Sucré-salé Par Chafik Benhacene

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> Finalement l'été -dont les lueurs fauves

joueront sans doute les prolongationsaura été aussi chaud que positivement laborieux. Le cru 2009 a moins fait part aux turpitudes convenues de barons de la drogue, du rond à béton ou d'un quelconque syndicat et a-t-il dit , du bout de poussées caniculaires, consenti à de molles hypothèses de remaniement tout entier marqué par l'exégèse de la «LFC», une école en rose et bleu et surtout par le basculement dit du «nouveau week-end». Depuis le 14 août dernier, on y est ou à tout le moins on est censé y être et les biorythmes des institutions et des hommes devaient, depuis, faire avec. C'est vrai aussi que ce passage, de je ne sais qui à un peu je ne sais quoi, s'est fait je ne sais trop comment et l'effet de surprise y est sans doute pour quelque chose. Parlait-on en effet plus de (re)changer la Constitution, le gouvernement, le calendrier du championnat national de foot ou de n'importe quel sport ou même de voiture - avant la fin du crédit - bien plus que l'ordre des jours dans lequel chacun insérait avec plus ou moins de bonheur ses rendezvous, ses peurs et ses parties de belote. Et son temps de travail ou de ce qui en tient lieu quand on n'était pas ou plus demandeur d'emploi puisque l'informel répugne à la statistique. Faisons-en le constat : ce qui devait avoir l'allure quasi souterraine d'un mou-

européenne ; elle est le deuxième contributeur au budget de l’OTAN et troisième de celui de l’ONU. Sur le plan militaire, L’Allemagne est le quatrième exportateur d’armement dans le monde et possède un contingent de plus de 70.000 soldats dans différents théâtres d’opérations, notamment en Afghanistan, au Kosovo et en République démocratique du Congo. Décomplexés par le poids de l’histoire et résolument tournés vers l’avenir, les nouveaux dirigeants allemands définissent, avec lucidité et pragmatisme les contours de la politique étrangère de leur pays depuis deux décennies. C’est ainsi que l’utilisation du concept de puissance, pour qualifier l’Allemagne n’est plus un tabou ni ne renvoie à un quelconque «nationalisme chauvin et dominateur.» L’Allemagne, qui possède aujourd’hui des potentialités certaines pour se positionner en leadership, voudrait acquérir plus de

tionale. Grâce à une diplomatie de réseaux au sein des Organisations intergouvernementales et de la société civile, l’action de l’Allemagne s’avère efficace, dans des domaines comme l’environnement, les droits de l’Homme… En matière d’aide au développement l’Allemagne dispose de l’Agence de coopération GTZ, qui met en œuvre sa politique de coopération, notamment celle de l’Afrique (aide publique au développement 0,38% en 2006 et 0,70% en 2015). Ces attributs de puissance permettent aujourd’hui à la politique étrangère allemande d’ambitionner pour plus de responsabilités dans la gestion des affaires du monde en devenant membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. En raison de la persistance de sa politique étrangère, l’Allemagne saura devenir, en cette première moitié du XXIème siècle, une puissance d’influence mondiale. A. Z.

responsabilité sur le plan international. Traditionnellement sa politique étrangère se fonde sur trois axes : -Une intégration irréversible à l’Europe autour du couple germano-français. -Une alliance stratégique avec les Etats-Unis. -Une diplomatie multilatérale. En Europe, la politique étrangère allemande joue un rôle de stabilisateur entre l’Est et l’Ouest. Son partenariat avec la Russie et les pays du centre de l’Europe, assure en ce début de siècle une sécurité de longue durée. Son engagement aux Balkans et plus particulièrement au Kosovo s’inscrit dans cette perspective. Malgré des capacités militaires limitées (1,3% de son PIB pour la défense contre 1,9% pour la France et 2,5% pour la Grande –Bretagne), l’Allemagne s’engage d’une manière résolue dans le dispositif stratégique de l’OTAN. Le multilatéralisme caractérise, également, l’action de la diplomatie allemande sur la scène interna-

Une prière semi-universelle vement de plaques tectoniques a presque eu l'impact d'un petit séisme aux répliques bouffonnes. Le week-end des uns n'est pas forcément le week-end des autres et la somme des aires de repos à l'algérienne demeure, à l'heure qu'il est, suffisamment fluctuante pour échapper aux fourches caudines du repos universel. L'aspiration de jeudi par la logique des jours ouvrables s'est fait dans une indifférence chagrine et oublieuse des derbies colorés qui avaient fait courir Alger, Oran ou Constantine et c'est bien le samedi le jour de tous les louvoiements puisque si personne ne pense «shabat» il s'en trouve quand même pour s'y refuser. Et reconnaissons que c'est pratique pour qui n'a

ment l'effondrement du seul argument qui, toutes ces années, avait fait de cette lancinante question du week-end une manière de serpent de mer algérien : la pénalisation du marché algérien dans ses relations avec ses partenaires étrangers du fait de la fermeture des banques. Au bout du compte - sans jeu de mots -, ce sont les banques qui changent le moins

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et qui surtout ne changent rien à l'organisation de leurs missions. Faut-il s'en désoler ? C'est à voir. Après tout, ce remue-ménage n'a-t-il pas eu pour effet de confirmer que le vendredi l'Algérie prie même s'il est difficile de dire lesquelles de ses prières seront effectivement exaucées. C. B.

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«On ne fait pas du journalisme auto pour la pub»

Algérie news-week : Votre magazine existe depuis 2000, pourquoi avez-vous choisi le secteur de l’automobile en particulier ? Mourad Saâdi : Le choix d’une édition d’un magazine spécialisé en automobile a été en raison de l’ouverture du marché, et l’arrivée de plusieurs marques automobiles sur le marché algérien. L’automobile est une passion, c’est un rêve, et ce sont aussi des contenus technologiques. Ceci dit, en 2000, le marché du véhicule neuf ne pesait que 35 000 véhicules, puisqu’il était dominé par les importations des véhicules d’occasion par les particuliers et qui constituait environ 80% des importations globales. A notre arrivée, nous avons tenu à apporter modestement une contribution sur le plan information au bénéfice des amateurs des quatre roues. Le but est de donner un éclairage sur l’activité du concessionnaire afin d’aider le consommateur algérien à effectuer un choix en conséquence de cause. Rencontrez-vous des difficultés et quelles sont-elles ? Nombreuses étaient les difficultés que nous avons rencontrées parce que les concessionnaires au même titre que nous, ne connaissaient pas le monde de l’auto-

S L I M

mobile. Nous sommes aujourd’hui dans une grande phase d’apprentissage même s’il faut reconnaître que ce secteur de l’automobile entre distributeurs, observateurs, journalistes, ou autres a beaucoup évolué en dix ans. Je tiens à signaler que nous continuons sans parti pris, et sans engagement envers qui que ce soit a essayé de donner l’information la plus crédible à nos lecteurs, même si ce n’est pas une tâche facile.

Comment expliquez-vous l’engouement qu’a connu le secteur de l’automobile ces dernières années ? L’automobile est un produit qui fait rêver. Le crédit automobile a permis à la classe moyenne d’acquérir un véhicule. Pourquoi achète-il un véhicule alors que sa priorité est le logement. Je dirais que ce dernier étant inaccessible, les gens se sont rabattus en masse sur la voiture pour pouvoir sortir et trouver un moment de liberté.

28, rue Ahmed Boualem Khelfi ex-Burdeau, Alger centre hébdomadaire Edité par EURL Express News au capital de 100.000 DA RC : 0962805B03 Siège social : Maison de la Presse Tahar Djaout, 1 rue Bachir Attar, Place du Premier Mai, Alger… www.mdigooti.com

La conjoncture actuelle étant particulière, va-t-elle affecter les revues spécialisées en automobile en termes de publicité ? Certes qu’on a besoin d’annonceurs, mais ce n’est pas pour autant qu’on boycotte ceux qui ne nous donnent pas de publicité. On n’a pas ce type de rapports avec les concessionnaires. On ne fait pas du journalisme «auto» pour la pub. En revanche, je dirais qu’on leur accorde la place qu’ils méritent dans notre magazine, à condition qu’ils montrent une bonne volonté de leur part. Entretien réalisé par Hasna Zobiri

Presse écrite

Télévision

Ali Djerri remplacé par Kamel Djouzi

Quand l’Elysée fait dans le piratage

La guerre des clans fait rage au sein du quotidien arabophone El-Khabar. Et pour cause, Ali Djerri n’est plus directeur de la rédaction depuis peu, il a été remplacé par un homme du camp adversse, Kamel Djouzi, ancien rédacteur en chef du même quotiden et actionnaire de l’entreprise. Ce changement indique qu’il y aura d’autres changements au sein de la rédaction. Le feuilleton de la guerre des clans au sein de l’un des plus anciens quotidiens arabophones privés ne fait que commencer,estiment les observateurs. Y.C.

Faisons-en le constat : ce qui devait avoir l'allure quasi souterraine d'un mouvement de plaques tectoniques a presque eu l'impact d'un petit séisme aux répliques bouffonnes. pas réglé sa note de téléphone ou d'éléctricité. Somme toute, si l'objectif était d'être au moins semi-universel côté repos hebdomadaire et rémunéré, toute la question désormais est de s'assurer déjà d'un week-end national. Il s'en trouvera, et c'est assez salutaire, qui verront dans ce débridé du temps les signes de résistance au changement alors que d'autres, plus prosaïques mettront plus facilement en cause la méthode, l'absence de concertation, de débats sur ce qui reste après tout, l'un des fonds communs aux Algériens, la semaine des cinq jours. Ce qui peut rajouter au “Ça passe ou ça casse”, c'est finale-

Pensez-vous que le 13e Salon automobile qui tire à fin aura le même succès que les précédentes éditions ? Certainement. Je dirais qu’il y a plusieurs aspects d’analyser le Salon de l’automobile. En premier lieu, ledit Salon a réalisé un bond qualitatif en termes de niveau de qualité d’exposition. Aujourd’hui la plupart des concessionnaires font l’effort de valoriser leurs gammes, leurs expositions sur des stands qui répondent plus ou moins aux chartes graphiques et aux standards qu’ils représentent. Je pense que c’est un signe de respect pour le visiteur. Par ailleurs, le crédit automobile est la vocation des banques, et non celle des distributeurs. Ainsi, la décision des pouvoirs publics de supprimer le crédit à la consommation va freiner largement l’accès à l’automobile, à nous alors de nous y adapter. En revanche, je demanderais aux concessionnaires d’améliorer leurs prestations de service, parce que c’est une partie de leur métier que je trouve «négligée».

Dans cet entretien, M. Saâdi revient sur la conjoncture actuelle, notamment sur le déroulement du 13e Salon de l’automobile d’Alger. Etant un spécialiste du secteur, il a essayé de nous expliquer le rapport que détiennent les magazines spécialisés avec les concessionnaires de l’automobile.

MANAGER GENERAL DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Hamida Ayachi

Le journal français, le Canard Enchaîné, accuse le service audiovisuel de la présidence française, ainsi que Franck Louvrier, le directeur de communication de Nicolas Sarkozy, de piratage! Cet été, ce service aurait fabriqué et distribué, lors de la 17e Conférence des ambassadeurs de France à Paris, 400 DVD du portrait du Président qui avait été diffusé le 13 juillet sur France 5. Un documentaire qui, selon le journal satirique, “cirait les pompes du Président et vantait les mérites de sa politique internationale”. «Seul problème lié à cette distribution, il s’agissait de copies pirates, car le service audiovisuel aurait lui-même dupliqué l’original grâce à une machine installée à l’Elysée.»

DIRECTEUR TECHNIQUE Hamid Ghezal MAIL dznews2008_redac@yahoo.fr

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> L’Allemagne actuelle s’est repositionnée sur la scène internationale, à la suite de deux évènements majeurs : la chute du mur de Berlin en 1989, qui a entraîné sa réunification et l’implosion de l’URSS, qui a bouleversé le système international né de la Deuxième Guerre mondiale.

La politique étrangère de l’Allemagne : Les attributs de puissance

M. Mourad Saâdi, directeur de publication du magazine automobile

H. Fodil /D. News

Abdelaziz Djerad, Politologue

Week

Vue d’Algérie


22 > P U B L I C I T É Anniversaire Le 5 octobre 2009, notre petit ange Boureghis

Rania-Soumeya a soufflé sa 4e bougie.

En cette heureuse circonstance, son papa Abdenour, sa maman Lamia, lui souhaitent un joyeux anniversaire et une vie pleine de joie, de santé et de prospérité Inch’Allah.

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ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

> El-Boustane 11

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Pour plus d'informations, veuillez contacter la Direction de la Communication et des Relations Publiques - Tél/Fax : 021.28.58.72 — E-mail : cip_dcrp2009@yahoo.fr

RETOUR SUR LES 1ERES JOURNÉES CINÉMATOGRAPHIQUES D'ALGER Les premières journées cinématographiques d'Alger, c'est déjà du passé. Alors que faut-il en retenir ? > L'aspect le plus important est que l'évènement, premier du genre, a été initié et organisé par une association de jeunes cinéastes amateurs dont le gros des actions consistait jusqu'au 03 octobre courant, date de démarrage des journées, à faire du ciné-club et de l'animation pour cinéphiles. Le fait que ces «associatifs» passent à un stade supérieur de l'organisation et qu'ils parviennent à organiser malgré certaines carences et maladresses une compétition nationale pour le meilleur scénario en mobilisant dans un cadre international des artistes et des critiques de premier plan, témoigne d'un début de maturité et d'une ambition qu'il faut encourager. Cela marque d'une empreinte d'intelligence la décision du ministère de la Culture de soutenir et de parrainer leur initiative. Le dramaturge Slimane Benaïssa, le critique Mohamed Bensalah, les réalisateurs Ahmed Atef (Egypte) et Mohamed Nadif (Maroc), sans compter de jeunes et brillants documentaristes comme les Françaises Hélène Chauvin et Dorine Brun, qui ont étonné par la qualité de leur travail, ont, par ailleurs, procuré au «Journées» un cachet incontestablement professionnel. Ils devraient par leur engagement et par leur implication permettre aux promoteurs des «Journées», même si ceux-là doivent d'abord compter sur euxmêmes pour organiser à l’avenir des rendez-vous cinématographiques fiables. Le bilan du programme des projections, si l'on excepte l'absence du grand public qu'il faut à tout prix aller chercher- c'est votre boulot messieurs-dames - est lui aussi brillant : 16 productions cinématographiques d'excellente facture: quatre longs métrages parmi lesquels des valeurs sûres et des machines à pomper les prix comme «Le temps qu'il reste» du Palestinien Elia Suleiman, “Les démons de la ville» de l'Egyptien Ahmed Atef, «Looking For Eric» du Britannique Ken Loach, l'Enfant de Kaboul de l'Afghan Barmak Akram. Huit documentaires de réalisateurs algériens, français, britanniques, afghans, libanais, palestiniens, marocains et qataris. Parmi eux, «Hayda Lubnan» d’Eliane Raheb (Liban), «Janoub» de Nizar Hassan (Palestine), «Via via, circulez» de Dorine Brun (France), le beau et surprenant «L'invitation au mariage» de Hélène Chauvin et «Les Sénégalaises et la sénégauloise» d’Alice Diop. Le must, parce que c'est ce qui restera, a concerné les conférences et les débats qui ont eu lieu sur les questions relatives à la production du film documentaire, à l'écriture du scénario et au court-métrage et son importance pour l'avenir du cinéma en Algérie. Les discussions qui ont eu lieu sur ces deux sujets ne manqueront pas d'avoir des suites et en particulier sur les aspects liés au financement des films et à celui-particulièrement préoccupant- des «péages bureaucratiques» qui découragent tout cinéaste débutant à postuler pour un soutien ou pour un financement auprès des centres et services concernés du ministère de la Culture. La crise dans le cinéma algérien - ça a été dit à l'occasion du débat sur le court-métrage - n'est pas seulement un problème d'argent ou de vocation, elle est aussi de niveau éthique ou, du moins, d'accessibilité pour des novices qui ne connaissent rien aux rouages de l'administration, et qui, même s'ils sont porteurs de projets intéressants, finissent par abandonner sous le poids de la bureaucratie ou de son mépris.


12 > E L - B O U S T A N E

> D O S S I E R 21

Profil DE GAUCHE

Edward Saïd

Nacer Djabi : Une question simple : pourquoi n'y a -t-il pas de presse de gauche aujourd'hui ?

Lazhari Labter

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

Le court-métrage ou sauve qui peut le cinéma > QUESTION : Comment peut-on faire plus de films en Algérie alors que son cinéma connaît une crise aigüe et manque cruellement d'argent? «Faitesles courts», ont simplement répondu, mardi dernier, les participants au «spécial court métrage» des journées cinématographiques d'Alger. Ce «spécial» s'est déroulé dans les murs du centre Frantz Fanon, rempli d'un public fort heureusement nombreux pour ce sale temps casanier qu'on vit depuis des lustres et qui, visiblement, semblait bien connaître son affaire. Il a permis de voir trois courts métrages de valeur et de beauté inégales, qui portent en eux de beaux germes mais qui ne viendront sans doute à point que sur de la bonne terre. Soutien, encouragement et vraie politique du cinéma, est-il entendu par ces allégories bio-culturelles… Le premier film à ouvrir la séance a été de Yasmine Chouikh, fille du couple Yamina et Mohamed de cinéastes Chouikh, surtout auteure d'un beau et intéressant «El Bab» (la porte) : un film de 8 minutes réalisé en 2006 sur la vie quotidiennement domestique d'une jeune fille dans un univers familial et social où un cancrelat - c'est dit et c'est montré par l'image - a plus de liberté d'entrer et de sortir qu'une femme. Le deuxième film projeté, «Les étrangers» est une fiction de 21 minutes. Généreuse dans son objet, peu audacieuse dans la description de son sujet l'enfance marginalisée se shootant au diluant dans les décombres d'un quartier d'Alger -, cette fiction reste prisonnière d'une certaine naïveté et d'une certaine gentillesse dans le regard d'un monde

Le «court», a-t-il répondu en évoqui ne l'est pas. Son réalisateur, Fateh Algérie». Un des arguments développés Rabia, tente de montrer que l'enfance mais auquel il y eut des répliques est que quant «La Symphonie de Dieu» de marginale peut-être aussi un cercle de cette espèce de film, malheureusement Saïdani Zakaria, surchargé et trop bavard camaraderie et de solidarité sans y parve- connotée pour petits et débutants, aux yeux de certains spectateurs, porte la nir parvient pas. A force de bons senti- constitue une étape importante d'ap- marque de «la concision» par opposition ments, il affadit son sujet et les mots prentissage et d'initiation avant d'aller à «l'étalement» et du «vouloir tout dire sans y parvenir». «La brièveté n'est pas qu'on croyait crus de ces «étrangers», ces vers le long-métrage. Ce point de vue, en particulier synonyme de simplicité ni de pauvreté», «Olvidados» algériens s'entendent enflés et bouffis comme dans un mauvais sit- défendu par Yasmine Chouikh, ravis- a conclu M. Bensalah. L'autre argument qui ne souffrit d'ausante graine de cinéaste, et ambitieuse com. Le troisième, enfin, a été «La sympho- très certainement, lui a fait dire que «le cune contradiction est que le courtnie de Dieu», un film de 23 minutes qui court métrage est une étape décisive», métrage ne coûte pas cher. «Petit film, raconte l'histoire d'un jeune non-voyant presque séminale pour une carrière. égal petit budget», a-t-on martelé avant qui devient grand artiste-peintre par le «Sans le court, on ne saurait aborder ni d'arguer que le «court» peut être une contact de la musique et l'amour de faire du long-métrage», a-t-elle affirmé bonne option dans un pays où le financegrands-parents vivant dans un musée. Ce avant de rappeler que Lakhdar Hamina, ment des œuvres cinématographiques court-métrage a une caractéristique que Ali Rachedi, Bouamari, Laskri, et «toutes pose problème. Non pas laspect finann'ont pas les deux autres : des comédiens les grandes figures du cinéma algérien cier uniquement, mais le bureaucratique professionnels, Hacène Zerari et Bahia ont fait du «court» avant de s'attaquer au aussi. Des propos récriminatoires ont, du Rachedi, en sont les interprêtes. Une «long». reste, été dits sur la difficulté prise de risque que partage d'accès pour les jeunes auteurs avec eux la jeune coméau soutien matériel du minisdienne de théâtre, Hanane de la Culture et de la Boudjemaâ, filmée en jeune Le premier film à ouvrir la séance a été celui de tère Commission chargée de sélecrebelle provocante sans qu'on sache à qui et à quoi Yasmine Chouikh, fille du couple de cinéastes tionner les projets pour les aider financièrement. «On ne correspond son personnage. Yamina et Mohamed Chouikh, surtout auteure sait pas qui est qui et qui fait Trois films inégaux, du beau et intéressant «El Bab» (La porte) quoi dans la commission». donc, mais que leur part de «Vous présentez un projet, vous faiblesse ne défavorise pas, n'êtes jamais sûrs qu'on vous loin de là. Elle confirme au Son point de vue a suscité l'objection réponde , « la bureaucratie de gens qu'on contraire que rien n'est plus urgent de l'universitaire et ne connaît pas et qu'on ne peut même aujourd'hui que de s'occuper de ces jeu- bienveillante nes vrais talents qui comme Chouikh, cinéaste Mohamed Bensalah qui a glissé pas interpeller font régner la dictature du Saïdani, Rabia et d'autres, tentent de fort à propos de la remarque selon bureau d'ordre», «cela finit par faire lascréer et de donner au cinéma algérien de laquelle le court métrage n'est ni un exer- ser des jeunes et des vocations qui n'ont cice mineur ni un tremplin pour débu- aucun recours ni moyen de se faire nouveaux films et de nouveaux repères. Petits films, petits budgets (intertitre) tant, «mais un genre à part entière avec entendre, plus gravement dans les Ce n'est d'ailleurs pas fortuit que le ses règles et ses lois et qu'il requiert une régions qu'à Alger», a-t-on entendu. Les débat ayant suivi la projection ait porté économie esthétique qui n'est pas facile à concernés, s'ils ne l'étaient pas déjà, sont sur le court-métrage comme «moyen et maîtrise, et des cinéastes confirmés s'y désormais informés. sans doute. possibilité de faire encore du cinéma en confrontent toujours», a-t-il rétorqué. Nordine Azzouz

Alger Républicain a joué ce rôle et aurait pu continuer à le faire parce qu'il n'appartient à personne ni à un groupe ni à une secte mais à tous les Algériens. J'ai mis en garde contre la tentation de le transformer en organe central d'un quelconque parti ; j'ai dit que si cela se faisait, le journal allait mourir.C'est ce qui est arrivé.

Nacer Djabi

La gauche n'a pas pu s'arrimer aux groupes sociaux, pourquoi ? Depuis des années, elle n'a pas réussi à avoir des prolongements populaires. Même les groupes de classe moyenne qu'elle a tenté de mobilisé, elle n'a pas réussi à le faire. Ses élites parlent français dans une société où l'enseignement de la langue arabe s'étend rapidement et ne parviennent pas à s'adresser à ce qui devrait être, en théorie du moins, leur gisement politique et électoral. Les raisons de cet échec et de ce manque d'ancrage, me semble-t-il, est la gauche qui a cessé d'être le pôle culturel qu'elle était et qu'elle ne réfléchit plus aux moyens de renouveler sa pensée politique et sociale en fonction des mutations profondes de la société.

Lakhdar Maougal

Dans les débuts, on n'avait pas de repli général de la gauche à l'échelle mondiale. Je ne vois pas pourquoi l'Algérie échapperait à la situation. Sauf que, aujourd'hui, l'utopie libertaire ne recule pas seulement dans les pays de la périphérie, elle est combattue dans les pays du centre. La question linguistique perturbe le champ idéologique ? Il faut dire que pendant très longtemps l'essentiel du progrès des idées de gauche était portée par le

français. Le référent linguistique, je le pense, n'est pas discriminant. Le dilemme, je le répète, est comment relancer une alternative dans un contexte qui ne se prête pas et, face à un capitalisme de périphérie de type compradore essentiellement géré comme un état compradore, impensable du temps de Boumédiène. Aujourd'hui, nos patrons ne s'assument plus en tant que patrons algériens. Ils s'assument en tant qu'intermédiation avec le capital international. Combien ça va durer ? Je ne sais pas. L'unique perspective, me semble-t-il, peut-être dans le rôle que devront jouer les élites, qu'elles soient arabophones, francophones ou amazighophones, pour lever le voile sur les problèmes culturels qui fractionnent la conscience nationale.

Hocine Ali

Le caporal Hitler avait bien eu en face de lui l'un des plus puissants partis communistes mais il est passé. Il y a des accidents mais l'humanité sait tirer les enseignements et je pense que les Algériens sont en train de tirer les enseignements. Il y a une généralisation des idées de progrès. Je termine : on a participé à des tentatives de rassemblement mais qui ont échoué : elles n'étaient pas mûres peut-être. A la veille des élections, on a tout fait pour leur dire que c'est maintenant qu'il faut se réunir mais la réaction était que «les dés sont pipés et que ça ne sert à rien». On va relancer des échanges pour rassembler ceux qui sont prêts à se battre. Il y a des forces qui sont en train d'émerger dans la société, il faut regarder dans toute la société et sans exclusive. Dans le monde arabe et musulman, on est en train de contacter des gens de gauche pour organiser un débat à Alger sur les mêmes questions qu'on est en train de débattre.

Lazhari Labter

En souhaitant bonne chance à

votre imitative, permets-moi de douter que ça va être encore une fois un échec : je ne crois pas que ça va aboutir, car c'est tellement miné, les gens sont tellement désespérés que mathématiquement pourquoi ça va réussir aujourd'hui, comme par miracle, alors que ça échoué depuis 1990. Je ne crois pas aux miracles. Par contre, on voit des choses qui se mettent en place. J'analyse de très près ce que fait Mustapha Benfodil. C'est rien mais ce qu'il fait me semble intéressant : utiliser l'espace public comme une agora, faire du théâtre, se faire embarquer, donner à la police l'adresse de sa nouvelle destination. Pourquoi ne pas élargir l'idée d'un débat comme celuilà à une sorte de colloque sur ces mêmes questions, un colloque d'où l'on sortirait avec un document qui ferait consensus en invitant des gens des partis et hors des partis : des universitaires, des ouvriers, des paysans, des étudiants, des hommes et des femmes. L'idée est de rendre publique le contenu des discussions des gens réunis au colloque pour dire voilà ce qu'ils pensent.

Nacer Djabi

Le pari sur les partis politiques maintenant est difficile. Il va répéter les mêmes échecs. Le champ cuturel, médiatique, de la pensée, peut, en revanche, servir de passerelle et de tenter de construire un cadre d'expression Cela me paraît d'autant plus important qu'il y a urgence à tisser des liens avec la société et les nouvelles générations en particulier. A l'institut de sciences politiques, quand il m'arrive de discuter avec les étudiants de telle ou telle personnalité, de tel ou tel universitaire, leur réaction, est toujours la même : « ah! ce gauchiste, répètent-ils avec péjoration. Et vous, leur dis-je, vous êtes de droite ? Ils ne répondent pas, persuadés qu'ils sont qu'être quelqu'un de gauche n'est pas une qualité. Une perception inquiétante qu'il faut absolument casser ? Comment ? Je termine sur cette question.

Ali El Kenz Né en 1946 à Skikda (Algérie), Ali El Kenz a été maître-assistant de philosophie à l'université d'Alger de 197O à 1974, puis professeur de sociologie dans la même université jusqu'en 1993, ainsi que directeur de recherches au CREAD (Centre de recherches en économie appliquée au développement à Alger). Après avoir été professeur associé à l'université de Tunis 1 de 1993 à 1995, il est actuellement professeur de sociologie à l'université de Nantes depuis 1995. Il a occupé diverses fonctions à l'Association arabe de sociologie ainsi qu'au Codesria et au FTM à Dakar. Ses principaux thèmes de recherches ont été le travail, le développement, la sociologie des sciences. Ses principaux lieux d'observation et d'analyse, l'Algérie, le monde arabe et l'Afrique. Son expérience d'un séjour en tant que Visiting Professor à l'Université de Princeton (USA) en 2000, et sa délégation à l'IRD(2003-2006), ont contribué à la construction intellectuelle de l'IEA de Nantes et Ali El Kenz y participe actuellement comme conseiller scientifique chargé de l'axe «savoirs et sociétés».

Le Yémen du Sud

Mai 68

La République démocratique populaire du Yémen, aussi connue comme Yémen du Sud, est un État fondé en 1970 et disparu en 1990, constitué de la partie Sud de l’actuel Yémen. Le Yémen du Sud était la seule République marxiste du monde arabe. Sa capitale était Aden. Après plusieurs rounds de négociations, le Yémen du Sud a vainement tenté en 1994 de faire sécession sous le nom de «République démocratique du Yémen», avant de retomber sous le contrôle du gouvernement de Sanaa. Ce fut la réunification.

C’est un terme désignant de manière globale l’ensemble des mouvements de révolte survenus en France en mai-juin 1968. Ces événements, menés par la jeunesse étudiante parisienne puis gagnant le monde ouvrier, constituent une période et une césure marquantes de l’histoire contemporaine française, caractériséepar une vaste révolte spontanée, de nature à la fois culturelle, sociale et politique, voire philosophique, dirigée contre la société traditionnelle, le capitalisme, l’impérialisme et, plus immédiatement, contre le pouvoir gaulliste en place.

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

politique ou autre peut-on envisager ?

Né le 1ernovembre 1935 à El Qods. Palestinien de nationalité américaine, ce professeur de littérature comparée s’est livré, dans son œuvre principale, à une déconstruction de l’orientalisme. Pour lui, l’orientalisme est, sans être une idéologie politique, un courant de pensée qui a légitimé d’un point de vue culturel l’impérialisme colonial européen. D’une manière plus générale, il met en exergue que l’Occident s’est construit en définissant, par la négative, ce qu’il n’était pas, projetant sur un Orient fantasmé et exotique sa distinction de l’Autre. Dans une introduction nouvelle à la réédition de son livre en 2003, Edouard Saïd a relié le sujet à la préparation médiatique de l’opinion américaine à la veille de l’invasion en Irak, fustigeant un recours grossier des médias à la présentation des poncifs occidentaux sur le monde oriental, parfaite illustration de son étude sur les effets de l’orientalisme dans l’inconscient collectif : dénigrement des sociétés comme primitives, archaïsmes dans la religion, place des femmes dans la société islamique.


20 > D O S S I E R

> E L - B O U S T A N E 13

Antonio Gramsci (Ales, Sardaigne, le 23 janvier 1891 - Rome, le 27 avril 1937) était un écrivain et théoricien politique italien d’origine albanaise[1],[2]. Membre fondateur, un temps à la tête du Parti communiste italien, il fut emprisonné sous le régime mussolinien. Gramsci a écrit plus de 30 cahiers durant son emprisonnement. Ces écrits, connus sous le nom de « Carnets de prison », contiennent ses réflexions sur l’histoire italienne, ainsi que des idées en théorie marxiste, théorie critique et théorie éducative.

Che Guevara Ernesto Guevara (né le 14 juin 1928 à Rosario, Argentine, et exécuté le 9 octobre 1967 à La Higuera, Bolivie), plus connu sous le nom de Che Guevara, il est un révolutionnaire marxiste et homme politique d’Amérique latine, dirigeant de la révolution cubaine auc côtés de Fidel Castro.

Et ça ce n'est pas la préoccupation uniquement de la gauche , c'est la préoccupation d'un large éventail de forces. Je considère par ailleurs que le noyau dur de ce large éventail c'est la gauche. Parce que c'est elle qui est porteuse de changement radical et révolutionnaire. Dans une perspective historique qui apportera un plus pour l'Algérie, pas comme les islamistes, même si ils sont plus radicaux. Le problème bien sur ce n'est la radicalité, c'est les valeurs de changements. Il faut définir d'abord le contenu de ce changement c'est l'Etat républicain démocratique moderne. Actuellement on n'est pas dans ce cas de figure. Il faut le construire. Ce n'est pas uniquement la mission de la gauche. Mais elle doit jouer un rôle central.

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

Nacer Djabi

> Les points forts ou faibles de Kifaya ne sont pas les moyens technologiques puisque, en face d'elle, l'Etat dispose de moyens plus importants. Si on prend pour exemple les sms de KIFAYA, en contre partie, il y a les cinq prières de l’ islam. La vivacité, le dévouement et la force des mouvements, c'est l'usage de tous les moyens disponibles. La question ne doit pas se poser sous l'angle des moyens technologique, mais sur le plan sociologique. kifaya : qu'est-ce que cette organisation a mobilisé : des étudiants, les dissidents des autres partis, quelques couches moyennes, et des minorités. Une capacité de mobilisation pouvant atteindre 100 000 personnes pour une population de 80 millions d'âmes. Avec une couleur sociale frappante. Si le jeu politique est clair, ils pourraient accentuer leurs capacités de mobilisation donc de nuisance. Donc, pour comprendre, la première étude à faire est la sociologie de la gauche.

Hocine Ali

J'aimerai mettre un bémol au constat critique de la gauche. Je suis un homme de terrain, je vais à la ren-

contre de gens à Laghouat, à Labiod Sid-Cheikh, à Sidi Salem à Annaba et je leur parle de laïcité, de séparation du politique et du religieux et d'édification d'un Etat moderne. Ces gens m'écoutent et mon discours leur est audible. Sur la question de l'islamisme, il y a beaucoup de gens qui remplissent les mosquées mais qui ne feront jamais de politique. Moi, je défie les partis islamistes de remplir aujourd'hui les salles comme ils le faisaient auparavant, ils ne le feront pas.

Lazhari Labter

En théorie, nous sommes d'accord. Sur le terrain, ça ne veut rien dire. Les islamistes ont mobilisé autour d'un slogan très simple : la solution c'est l'islam et l'Islam c'est la solution. La gauche n'a pas su trouver les mots qui parlent au cœur et à la raison des gens si possible. Il y a des raisons à cela : certes, il y a toutes les conjonctures qui nous ont tous dépassés- et les personnes et les groupes et les partismais il y a aussi cette incapacité à s'organiser et qui pousse des gens comme moi, qui restent militants, orientés sur le secteur de la culture, à se retirer du terrain. Toutes les tentatives de regrouper la gauche au sens large, le RCD, Le FFS, le MDS, le CCDR, ont échoué. Pourquoi ?

Nacer Djabi

Parce que ce sont des groupes réduits agissant dans des marges étroites, des gens qui se connaissent d'abord entre eux et qui s'affrontent en tant que tels tout en étant loin de la société. On est en présence de partis ou de groupes politiques qui n'ont pas de populaires et qui ne parviennent pas à en avoir…

Lazhari Labter

Quand j'observe ma société, que je constate que les problèmes sont énormes et que les contradictions sont aiguisées à un point qu'on ne peut

même pas imaginer, et qu'une bourgeoisie parasitaire, prédatrice et qui s'est accaparée les services de l'Etat pour ses intérêts et qui s'est allié avec les islamistes en leur donnant l'opportunité de museler le champ du social, j'observe aussi que les attentes sont énormes et s'expriment parfois dans le désespoir, le suicide, la harga. Mais que faire ? Que faire devant le besoin de liberté et le besoin de respirer. La vérité est que dans les pays arabes, l'Algérie comprise, nous nous trouvons sous des régimes quasi dictatoriaux et brutaux dans leur réaction. L'Egypte est sous état d'urgence depuis 1980, ici c'est depuis 18 ans. Je ne prétends pas être un technicien pour décider de la levée de l'Etat d'urgence, mais c'est un fait : les libertés sont quasi surveillées. Nous avons voulu nous impliquer dans le débat sur l'industrie du livre, en disant qu'on pouvait apporter des propositions comme nous le faisons depuis 2000, mais la plus inique des décisions a été de nous exclure de la concertation pour l'organisation d'un Salon du livre que nous avons porté à bout de bras. Est-ce logique ? Pour une simple conférence de presse, on nous a fermé les portes d'une maison de la presse qui porte le nom de Tahar Djaout. Est-ce normal ? Pour ma part, j'avance à mon niveau, pas dans un cadre organisé, si puisque j’y suis dans un syndicat du livre, et le sentiment général que je perçois autour de moi est soit celui du fatalisme soit celui du défaitisme. Ce qui, parfois, me désespère.

SLIMANE BENAÏSSA,

SALIM AGGAR

MOUNTASSAER MARAI,

HÉLÈNE CHAUVIN,

DRAMATURGE > «En plus de ce que j'ai déjà dit lors de la soirée d'inauguration, que les «Journées cinématographiques» constituent une bonne initiative pour parler de cinéma et d'aborder ses difficultés pour les résoudre, j'ajouterais que le cœur de l'évènement est une compétition pour le meilleur scénario. C'est une opportunité, je pense, qu’il faille encourager les créateurs dans un maillon fondamental de la chaîne de fabrication d'un film.

> «Il est clair qu'il y a des insuffisances, on n'est jamais au top à 100% quand on démarre de rien. Mais le pari est tenu. Nous avons réussi à organiser des journées de qualité sur des sujets importants qui engagent l'avenir du cinéma dans notre pays. Nous avons pu obtenir des copies de films mondialement connus pour leur valeur et leur qualité. Cela incitera les gens à fréquenter beaucoup les salles et les rendez-vous de cinéma. La prochaine fois, nous sommes sûrs, de gagner en maturité et en qualité.”

DIRECTEUR DE PRODUCTION > «C'est très bien qu'on voit des films et qu'on discute des problèmes du cinéma en Algérie. Ce pays a, dans le passé, donné beaucoup de belles choses au septième art dans le monde arabe et en Afrique. Il y a lieu de lui redonner le rayonnement d'antan. Cela passe par un travail d'introspection sur les raisons du déclin et de la crise et sur les moyens de relancer la production cinématographique avec de nouvelles générations.»

RÉALISATRICE > «Au passage, je tiens à préciser que je découvre Alger pour la première fois et je suis très heureuse d'être là. L'accueil est chaleureux et les gens sont formidables. Les journées cinématographiques sont aussi une bonne initiative dans la mesure où elle permet de projeter des films dont le mien à un public différent et de faire connaître ce qui se fait en Algérie et dans d'autres pays de la région. Les questions posées, ici, nous concernent aussi. Pour mon documentaire «L'invitation au mariage», ça n'a pas été facile de le réaliser et de le sortir en l'absence de soutien et de moyens financiers conséquents.”

AHMED ATEF,

MOHAMED NADIF,

MOHAMED BENSALAH,

DORINE BRUN,

RÉALISATEUR > “L'Algérie n'a pas encore la tradition des festivals de cinéma. C'est étonnant quand on sait le poids du cinéma algérien dans le monde arabe et dans les pays du Sud en général. Cette réalité m'incite à dire que l'organisation de Journées cinématographiques comme celles d'Alger est un pas dans la bonne direction. Il faut encourager ce genre d'initiatives…”

RÉALISATEUR > “Des rendez-vous comme ça, il en faut et beaucoup. D'abord pour voir qui fait quoi et comment ? Puis, pour essayer de mutualiser les expériences et militer, pourquoi pas, pour un cinéma solidaire qui encouragerait les coproductions au Maghreb et plus largement dans les autres pays de la région de la Méditerranée. Je pense aussi que c'est l'occasion - ça ne se fait pas du premier coup - de mobiliser le public sans lequel faire du cinéma n'a pas de sens.”

CRITIQUE > “Je crois que des occasions comme celles-là permettent d'abord de discuter et de débattre de la situation du cinéma aujourd'hui en Algérie. Je veux dire par là qu'il ne s'agit pas uniquement d'établir des constats - il faut les faire s'ils sont nécessaires mais pour s'ouvrir des perspectives. Et quoi de mieux indiqué que de savoir ce qui se passe et ce qui se fait chez le voisin ou ailleurs et de rencontrer de jeunes talents qui créent dans l'adversité ou qui cherchent à s'organiser dans un cadre leur permettant de faire des films.”

RÉALISATRICE > “D'abord, je suis étonnée par les réactions qu'a suscitées mon film après sa projection. Des questions très pertinentes et auxquelles je ne m'attendais pas, certaines m'ont été posées sur ma manière de travailler, de solliciter les personnages de mon documentaire, ces gardiens de parking. Ensuite, au-delà de la confrontation des regards et des images - je vois que les cinéastes, ici ou en Europe, sont parfois confrontés à de mêmes problèmes de financement, pour faire des films.”

Lakhdar Maougal

Il faut une appréciation correcte. On demande une alternative dans une conjoncture qui ne s'y prête pas. Pas pour l'instant. Des partis ont implosés ou ont été implosés, des groupes culturels se sont liquéfiés ; la presse, c'est une tendance, a de plus en plus de difficultés à faire son travail en toute autonomie. Dans des conditions pareilles, quel travail de construction

La révolution maoïste

Conférence de Bandung

De l’effondrement du vieil Empire chinois (1912) à la fondation de la République populaire (1949), la trajectoire de Mao Zedong embrasse l’histoire de la Chine contemporaine. Elle ajoute aussi un chapitre inédit à l’histoire du communisme : guérilla paysanne et “voie chinoise” pour la construction du socialisme ont fait figure de modèle dans le Tiers-monde et jusqu’en Occident. Mao a voulu régner par la révolution. La Révolution culturelle de 1966 a plongé la Chine dans le chaos sans lui épargner le totalitarisme.

La conférence de Bandung s’est tenue du 18 au 24 avril 1955 à Bandung, en Indonésie, réunissant pour la première fois les représentants de vingt-neuf pays africains et asiatiques dont Gamal Abdel Nasser (Égypte), Nehru (Inde), Sukarno (Indonésie) et Zhou Enlai (Chine). Cette conférence marquera l’entrée sur la scène internationale des pays du Tiers-monde.

Palmarès >Premier prix pour le meilleur scénario long métrage : n Merième Menoughi pour «El Halqa Matdoumch»

>Prix encouragement pour scénario documentaire : n Salim Ait Mesbah

>Prix d’encouragement pour scénario long métrage : n Zineb Babahi pour «Délysse d'Abysse»

>Prix encouragement pour scénario court métrage : n Abdelkrim Tazarout

>Meilleur scénario Court métrage : n Yasmina Chouikh «Les djinns»

>Prix encouragement pour scénario court métrage : n Yssad Abdelaziz

>Prix meilleur scénario documentaire : n Mohamed Magani

>Prix encouragement pour meilleur scénario documentaire : n Salima Aït Mesbah

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

> Ils ont dit

Antonio Gramsci

>

Ils ont dit

Profils DE GAUCHE


14 > 1 0 0

%

> D O S S I E R 19

A R A B I C A P ROFILS

Ibrahim Al-Koni

Le romancier des Touareg Par Mohamed Sehaba

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

> Mais pas que ça – évidemment. Al-Koni

dépeint la vie de la société targuie – encore mystérieuse pour les visiteurs du Sahara – de l’intérieur. C’est-à-dire qu’il la présente dans son univers propre, fermé, sans jamais dénaturer ou réduire les liens de tous genres qui se tissent en son sein et ceux qu’elle entretient avec le désert. En somme, il restitue une conscience fluctuant entre le magique et la sagesse du religieux, cette société est régie par des lois que les habitants doivent respecter. Des hommes et un désert desquels il nous transmet le souffle d’une vie authentique à travers le langage qu’il emprunte, reflétant leurs âmes, et leurs esprits respectifs conjugués. L’ensemble des œuvres de Al-Koni participe à cet ordre, regorge du même secret, à l’exemple de Poussière d’or, Al-Magouss, et La ville de Waw, romans parus respectivement en 1990, 1992 et 1997 ou des nouvelles de Faits disparus dans le désert du Magouss. Dans Poussière d’or (que nous découvrons dans une belle traduction française chez Gallimard) les choses prennent toutefois un éclat sublime : les faits imprègnent les sens et échappent à la seule lecture spécifique en s’offrant à des interprétations très larges. C’est dans un Sahara «dépouillé et mystérieux» qu’évolue le jeune Targui, Oukhayyed, le héros de Poussière d’or (Tibr en arabe). A travers la soif et les grandes étendues où guettent la mort et la folie, la séduction et son corollaire l’illusion, la patience et la loyauté , à travers le renversement des valeurs qu’il induit, l’effacement des frontières entre le vrai et la chimère, à travers la chaîne des épreuves, le Sahara impose à Oukhayyed son visage impitoyable et insaisissable à la fois. Le malheureux parcours initiatique de cet enfant de la noblesse nous introduit dans le tissu organique des tribus targuies ainsi que dans leur système de croyances, forgé en partie par les aléas du désert. Pour n’avoir pas tenu sa promesse à la mythique déesse Tanit (devant sa sainte statue) et pour avoir ensuite déçu les siens, parce que passionnément attaché à son objet de beauté et son désir de liberté, Oukhayyed vivra une succession d’épreuves expiatoires. Et comme, à l’épilogue du roman, est suggéré que la fin qu’il connaît – déchiqueté entre deux chameaux s’élançant dans deux directions opposées – est

> Omar Al Mokhtar (1862-1931) surnommé «Cheikh des militants», est né en Libye à Zawia Janzour de la tribu arabe Al Abaidi de M’nifa. Omar El-Mokhtar engagea une lutte de guérilla, dans les grottes, dans les forêts et dans les vallées du Djebel Akhdar. Cette stratégie lui permit de tendre de multiples embuscades à l'ennemi et de surprendre, avec rapidité, l'armée italienne, organisée, nombreuse et mieux armée. Le 15 septembre 1931, il fut jugé rapidement en une heure et quart, et condamné à mort.

Des navigateurs grecs s'installent sur la côte libyenne. Cyrène s'impose vite comme la plus grande cité grecque d'Afrique.

L'échec du projet nationaliste n'a pas seulement influencé négativement sur la gauche, et le nationalisme a toujours besoin des valeurs véhiculées par la gauche.

Arezki Louni

> Depuis le début du débat, les intervenants s'étalent trop sur l'aspect théorique, au moment où la gauche mue et prend des initiatives concrètes dans d'autres pays. Malheureusement en Algérie, nous avons tendance à cloîtrer la gauche dans un concept traditionnel. Y a-t-il du nouveau au moment où les capitalistes sont plus pragmatiques ?

Lazhari Labter

> Mouammar El Kadhafi est né le 19 celle que Tanis, personnage aussi de légende, avait réservé à sa coépouse, on s’abandonnerait à la tentation de dire que Poussière d’or c’est l’intrusion de la tragédie grecque dans le roman du Sahara, paraphrasant un André Malraux parlant d’un roman (Sanctuaire) de Faulkner. Il va sans dire que notre tentation trouve d’abord ses raisons dans le fond du récit avant d’être réconfortée par la symbolique des noms. Fasciné par la grâce de son méhari tacheté, un animal précieux au désert, Oukhayyed omettra de faire l’offrande du sacrifice d’un chameau gras, promise à Tanit. S’il arrive à guérir le mehari de la gale qu’il a contractée lors de ses aventures amoureuses, il devra cependant le castrer : une mesure expiatoire dont il n’échappera pas. Par d’insidieux hasards ou circonstances imparables, il sera ensuite poussé à commettre d’autres fautes : il se mariera avec la poétesse Ayour, ce qui lui vaudra le bannissement de sa tribu; il mettra en gage le méhari, puis échangera sa femme et son fils contre l’animal en liberté; enfin il acceptera le sac de poussière d’or, un acte qui lui attirera scandale et déshonneur et le conduira à tuer son rusé corrupteur. Dans ce roman, la malédiction ou le

salut semblent être à la convergence de la volonté des hommes et de celle des esprits. Le destin de l’individu, à l’exemple d’Oukhayyed, se laisse expliquer alors par le fait mystérieux du hasard autant que par celui de la nature intrinsèque des hommes et de leurs rapports. «Quand le destin trame une affaire, il rend toute chose responsable, il rend tout chose ennemie ; les gens, les choses et le désert.» Poussière d’or se nourrit, dirons-nous, d’une réflexion sur les doutes de l’individu entre l’absolue liberté et l’attachement aux choses et aux hommes avec les variations quant au sens de la valeur que celles-ci prennent. (La femme, l’enfant, le déshonneur deviennent pour un temps, respectivement, le collier, le jouet et l’illusion pour Oukhayyed, pour ensuite, à la faveur de circonstances particulières, reprendre chacun son sens commun.) Des hésitations qui dans l’histoire du roman sont poussées à une dualité qui se résout dans la mort. Une dualité entre le vivre – de manière complexe ou dangereusement – en société et le détachement ascétique pour la beauté pure, qui, tous deux, se disputent pour inspirer chez l’individu les valeurs morales et le sens de l’’honneur . M. S.

juin 1942 à Syrte. Il est le plus jeune de la famille. Il étudia le droit à l'université de Libye. Il entra ensuite à l'Académie militaire de Benghazi en 1963, où il organisa avec quelques militants un mouvement secret dans le but de renverser la monarchie libyenne prooccidentale. A 27 ans, il mène avec un groupe d'officiers un coup d'État contre le roi Idris Ier. Kadhafi est père de huit enfants.

> Saïf El Islam El Kadhafi, architecteurbaniste de profession, il est le plus impliqué sur le plan politique. Il est surtout connu pour son rôle dans l’indemnisation des familles des victimes de l’attentat de Lockerbie et du DC-10 d’UTA abattu par des Libyens en 1988. Il dirige la Fondation Kadhafi pour le développement (FKD). Il est le premier enfant que Kadhafi a eu avec sa deuxième femme Safia.

H istoire > 631 av. J.-C.

Hocine Ali

> 24 decembre 1951 L’indépendance qui ouvre le règne de Mohammed Idriss ElSanoussi, Idriss Ier. La Libye est le premier Etat du Maghreb à obtenir son indépendance.

> 1959 Découverte des gisements pétrolifères à Zilten par la Compagnie Esso.

>1 septembre 1969 En l'absence du roi parti pour sa cure annuelle en Turquie, un groupe d'officiers renverse le régime et Mouammar Kadhafi est proclamé président.

> 15 Avril 1986 L’aviation américaine bombarde Tripoli et Benghazi.

> 2004 L’Union européenne décide la levée de l’embargo militaire européen à l’encontre de la Libye.

> De par mon parcours de militant, je suis discipliné. Je ne pense pas qu'il y ait une majorité qui dit que l'Amérique latine est un modèle, car elle ne l'est pas ; au contraire, il y a une crise de modèles ou d'alternative pour la gauche. Je m'exprime en tant que poète, auteur et éditeur de gauche. Je n'ai pas changé mais, n'étant plus sur le terrain et me contentant de simples observations, je partage tout à fait le point de vue selon lequel la mondialisation qui est en fait une américanisation du monde, a, paradoxalement, ouvert la voie à la mondialisation des luttes sous toutes sortes de formes. Avant, les luttes se concentraient dans des pays ou des régions délimitées. Aujourd'hui, ces mouvements ont dépassé même l'internationale socialiste et s'organisent à des échelles plus grandes. Nous assistons à de nouvelles formes de luttes induites par la mondialisation. Maintenant, est-ce que les concepts de lutte entre classes ouvrières et patronat, classe moyenne et bourgeoisie sont toujours d'actualité ? Est-ce que la lutte aujourd'hui n'est pas entre l'ensemble de l'humanité et un groupe restreint d'intérêts qui menacent l'environnement et la sécurité de la planète ? La vérité est que cette minorité, née d'un cumule énorme et même indécent d'argent, est capable de mettre en péril la vie des gens pour atteindre leurs propres intérêts. Un chiffre pour illustrer cette situation : 80% des richesses de la planète profitent à 20% de sa population. Pour quelqu'un qui se réclame de gauche et qui en a gardé ses valeurs, la jus-

Hamida Layachi

tice sociale, la solidarité, la liberté, l'égalité, rêve toujours de vivre dans un monde meilleur et juste. Le drame aujourd'hui, c'est que les 20% peuvent être réduits à une plus petite minorité qui contrôle tout, preuve en est de ce qui s'est passé avec la crise financière internationale causée par les traders.

Lakhdar Maougal

> Pour moi, tout commence avec la révolution de 1917 qui a complètement changé la face du monde. Qu'elle ait réussi ou pas, c'est un autre débat. Il faut surtout relever qu'elle a eu lieu là où on ne l'attendait pas. Dès lors, j'ai compris que les grandes fractures ne peuvent pas avoir lieu au centre mais plutôt à la périphérie. La notion de gauche européenne que j'avais héritée me paraissait pêcher par beaucoup de lacuns. Le maillon faible dont parlait Lénine n'est pas dans le centre. Pour la gauche, je suis un grand optimiste car il y a des bouleversements majeurs en un temps records : sans être naïf, il y a un avenir pour la gauche.

Lazhari Labter

> Repenser la gauche, c'est d'abord repenser la totalité de la recomposition politique qui ne peut être que longue et complexe parce que, justement, elle a été déstructurée. Alors on peut citer des exemples. En Algérie, des gens réfléchissent. Je pense qu'il ne faut plus utiliser les moyens classiques de mobilisation (parti, clandestinité, légalité) . Il faut innover, comme le cas du mouvement Kifaya en Egypte. Utiliser aujourd'hui les moyens mis à notre disposition grâce à la technologie. Face book est un moyen de socialisation à la fois politique de raccordement des gens et de volonté et d'échanges. On peut faire la révolution pacifique à travers des sms; les altermondialistes mobilisent avec des sms. Ils communiquent avec l'internet. Tous les moyens technologiques on ne les a pas intégrés au service de cette cause.

Lakhdar Maougal

> Ce que dit Lazhar est très pertinent, mais reste très vague. Pourquoi ? D'abord les moyens technologiques pour les sociétés qui sont les nôtres sont excessivement chers. L'accès au livre, pour la moyenne bourgeoisie autrefois, était quelque chose de sin-

gulier et de particulier. L'accès maintenant à l'informatique et à la télématique va être plus discriminant, c'est- àdire dans un futur proche. Les raisons sont la cherté de ces moyens d'une part et, d'autre part, les catégories sociales qui y auront accès seront plus réduites. L'alternative sociale, la téléphonie, est un gadget. Il y a risque de « virtualisation » de l'action politique. Sur le plan des catégories sociales, je me considère de couche moyenne de part mon salaire d'enseignant : 70 000 dinars en tant que professeur universitaire à la veille de la retraite. Si je m'inscris dans une perspective comparatiste mondialiste, il y a une différence de taille. Un professeur associé touche en France 3500 euros, l'équivalent de mon salaire semestriel. Quand je compare, mon parcours à celui de mon fils ingénieur de son état en France, la différence est aussi flagrante : il gagne 4 500 euros alors que je touche la bagatelle de 650 euros. Ça c'est la réalité. C'est aussi le résultat de l'évacuation de la question du nationalisme comme repère anti-mondialiste, parce que c'est le nationalisme constitutif qui accompagne l'émancipation d'un Etat. Dans cette perspective, le reniement de ce type de résistance n'aboutit pas. Je rappelle l’expérience de la Chine. En l'espace de quarante ans, elle est arrivée au point où elle en est. Elle n'est pas arrivée par choix de fermeture parce que l'Union soviétique au départ a imposé un blocus total : elle était obligée de compter sur ses propres forces. C'est une leçon à retenir. Aujourd'hui, quels sont les Etats de la périphérie qui peuvent prétendre compter sur leur propres forces : certainement pas l'Algérie.

Hocine Ali

> Aujourd'hui, pour savoir quels sont les perspectives de la gauche et quels sont les objectifs qu'elle peut s'assigner pour faire l'état des lieux en Algérie, le premier constat est qu'il y a un recul de l'Etat -nation tel qu'il s'est constitué en 1962. Parce que même les luttes tribales, de rites l'Etat demande de les régler, en faisant appel aux sages. On n'est pas dans l'Etat nation. En incarcère les non jeûneurs durant le mois de Ramadan et les relâche sur un coup de fil. Où est la justice, dans pareil cas ? Où est l'Etat-nation. En réalité on pose toujours la problématique du projet de société pour ce pays.

Profile DE GAUCHE

Frantz Fanon Frantz Fanon, né le 20 juillet 1925 à Fort-de-France et décédé le 6 décembre 1961 à Washington. En mars 1960, il est nommé ambassadeur du Gouvernement provisoire de la République algérienne au Ghana. Il échappe durant cette période à plusieurs attentats au Maroc et en Italie. Se sachant atteint d'une leucémie, il se retire à Washington pour écrire son dernier ouvrage Les Damnés de la Terre. Il décède le 6 décembre 1961 à l'âge de 36 ans.

Samir Amin Né le 3 septembre 1931 est un économiste francoégyptien. Il habite actuellement Dakar au Sénégal. À son arrivée à Paris, Amin rejoint le Parti communiste français, puis prend ses distances avec le marxisme. Sa théorie majeure est celle du développement inégal différenciant les centres du capitalisme où l’appareil de production s’est développé et où le prolétariat peut accéder au statut de classe moyenne consommatrice. Théoricien principal de l’anti, puis l’altermondialisme, il préconise une manière de «développementisme marxiste» comme prolongement au tiers-mondisme. Huit ans après le premier Forum social mondial, l’intellectuel tiersmondiste retrace les grandes évolutions historiques du capitalisme et interroge les alternatives que dessinent les bouleversements géopolitiques du début du siècle.

La IVe internationale (fondée en 1938)

Le Parti communiste soudanais

La IVe Internationale est une organisation communiste fondée en 1938 en France par Léon Trotsky, suite à l’exclusion violente de l’opposition communiste de la IIIe Internationale, à la répression qui s’est abattue sur les opposants en URSS et face au constat qu’il était impossible de militer dans le mouvement communiste désormais verrouillé par la bureaucratie stalinienne.

Fondé en 1946, le parti communiste soudanais a été une force politique majeure au Soudan et l’un des partis communistes les plus influents du monde arabo-musulman. En 1971, un coup d’État avorté d’officiers pro-communistes mena le chef de l’État Gaafar al-Nimeiry à lancer une vague de répression contre le parti. Les leaders les plus connus tels que Abdel Khaliq Mahjub, Joseph Garang, Alshafi Ahmed Elshikh, Babkir Elnour ou Hashim Elatta sont exécutés.

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

Ibrahim Al-Koni (né en 1948) est l’écrivain arabe qui aura suscité ces derniers temps une curiosité particulière ou, si l’on peut dire, un intérêt à part. C’est un auteur Libyen, un Targui, qui écrit en arabe.


> Les débats d’AlgérieNews-Week 15

18 > D O S S I E R Profils DE GAUCHE

Léon Trotski Léon Trotski est né le 7 novembre 1879 à Ianovka (Ukraine actuelle) et mort assassiné le 21 août 1940 à Mexico (Mexique), était un révolutionnaire et homme politique russosoviétique. Militant marxiste, du Parti ouvrier social-démocrate de Russie puis, à partir de l’été 1917, bolchevik, il est plusieurs fois déporté en Sibérie ou exilé de Russie, et est notamment président du soviet de Pétrograd lors de la révolution russe de 1905. Fondateur de l’Armée rouge, il est l’un des vainqueurs essentiels de la guerre civile russe de 1918-1921, Trotski, S’étant opposé à la bureaucratisation du régime et à Staline, celui-ci le fit exécuter par le NKVD.

Rosa Luxemburg

Lazhari Labter

> J'estime important de rappeler que dans le monde arabe les partis de gauche ont connu le même sort que le nationalisme. Ce n'est pas un hasard car les deux sont, par le fait de l'histoire, intimement liés. Sinon comment, au-delà de la question du populisme qui peut être posée dans l'analyse, peut-on classer Nasser et Boumédiène ? Le premier a opté pour une politique résolument hostile au capitalisme impérialiste et prédateur en se mettant à dos toutes les puissances capitalistes et impérialistes. Le deuxième a transformé l'Algérie en Mecque des révolutionnaires. Il s'est allié aux communistes pour les grands chantiers de l'édification nationale. Il se trouve que le premier coup porté à cette proximité entre les idées de gauche et les idées nationalistes a été la cinglante défaite de 1967. Le coup fatal, lui, a été porté en 1973. Et la crise des années 80 a accentué la désarticulation du couple par un effet domino. Dans les pays arabes, les mouvements de gauche étaient très forts et porteurs d'espoir. Aujourd'hui, il n'y a plus de mouvement de gauche dans leurs formes classiques et nous nous retrouvons devant un quasi vide. Faut-il voir tout cela avec un regard nostalgique? Ou bien constater les faits et dire que nous avons besoin de réfléchir, car il est inimaginable que l'humanité reste dans l'état dans lequel elle se trouve actuellement. Je ne vois pas dans l'ultralibéralisme actuel le moindre signe positif d'espoir. En dehors des forces que vous avez citées mais qu'il faudrait définir plus tard et hormis ceux qui sont porteurs d'idéaux de gauche pour contrecarrer ce libéralisme.

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

Lakhdar Maougal

> Dans les pays colonisés comme l'Algérie, la question de la gauche était, en effet, intiment liée au projet national. Le nationalisme algérien était pris entre deux polarités : la centralité arabo-musulmane et un nationalisme progressiste. En France, dans les années 70, les deux partis de la gauche qui existaient en France, le PRS et le PAGS avaient une base ouvrière. J'ai adhéré au PRS car à l'époque j'avais trouvé dans sa référence idéologique une combinaison subtile entre la revendication nationaliste et sociale. Ce qui m'a très vite

conduit à prendre contact avec des Palestiniens dont la cause pose à nouveau - et de manière sans doute plus complexe et cruelle- la question du fait colonial et continue la lutte nationalitaire avec des porteurs de projets de gauche. La vraie question qu'il faut se poser aujourd'hui, c'est de savoir si le nationalisme peut constituer la pierre angulaire sur laquelle peut reposer la gauche ? Mon intime conviction est que, actuellement, le nationalisme est l'antidote qui convient le mieux à la mondialisation. Et pour moi la première véritable crise dans l'histoire de la gauche dans l'Algérie indépendante, c'est la mort de Boumédiène. Ce n'est pas la mort de la personne qui n'a pas été très correct par rapport aux questions des libertés, mais c'est à ce moment précis que les Algériens se sont posés les vraies questions de société.

Lazhari Labter

> Contrairement à ce que dit mon ami Maougal, je pense que le nationalisme ne peut pas être le socle d'une nouvelle dynamique pour la gauche. La gauche partisane et de la cocarde telles qu'on l'a connue est morte ; par contre la gauche des valeurs, des passerelles vers autrui est éternelle.

Hamida Ayachi

> C'est à se poser la question sur le nationalisme même, car à l'instar de la gauche, c'est un concept qui change lui aussi et a tendance à prendre des formes ou, disons-le, des sens qui n'ont déjà plus grand-chose à avoir avec le nationalisme pur et dur née dans les luttes anticoloniales et pour les indépendances. L'idée même de nationalisme peut être galvaudée ou utilisée pour les intérêts d'un groupe dominant…

Nacer Djabi

> J'ai une définition très large de ce qu'est la gauche. Si l'on considère la question en terme positif d'utopie, je m'abstiendrais de dire que la gauche dans le monde, et en particulier dans les pays industrialisés, a échoué. Si on prend l'exemple du mouvement syndical et loin de toute idéologie, ce dernier a réussi à arracher de grand acquis sociaux et économiques dans des pays occidentaux. Concernant l'Algérie, les choses sont plus compli-

Lazhari Lapter

quées : le mouvement a essuyé des échecs importants dont on voit l'impact aujourd'hui sur le terrain. La gauche a raté trop de rendez-vous importants : à commencer par celui d'octobre 88. Je ne suis pas sûr qu'elle se replace à l'occasion des bouleversements qui touchent aujourd'hui la politique et l'économie en Algérie et dans le monde. Pour comprendre cette complexité, il faut faire la sociologie de la gauche : pour la définir en termes de force sociale, de classe, de projet. Il faut trouver les réponses à des questions simples mais qui ne le sont qu'en apparence : qui est de gauche ? Quel est son profil ? Jusque dans les années soixante-dix, un homme ou une femme de gauche dans les pays arabes représentaient la classe moyenne. Je ne dis pas qu'il n'y avait pas une composante prolétaire, mais elle était très faible. Il ne faut pas nier que les partis de gauche dans le monde arabe et en Algérie étaient des mouvements politiques d'élite plutôt citadine, totalement déconnecté de la société. Il faut refaire ce type d'investigation pour comprendre où va la gauche.

Fodil/Algérie News

Rosa Luxemburg est née le 5 mars 1871 dans la ville polonaise de Zamo. Elle est issue d’une famille de commerçants juifs et fait des études brillantes au lycée de Varsovie. Elle milite au sein du parti socialiste révolutionnaire polonais : « Prolétariat ». Son activité politique la contraint à fuir en Suisse. Elle a 18 ans. Rosa Luxemburg est une exégète du marxisme. Elle maîtrise parfaitement les concepts développés par Karl Marx ; elle se sert de cette démarche pour fonder sa propre analyse. Elle étudie les aspects nouveaux du capitalisme de l’époque : colonialisme, accumulation des capitaux... Elle réfléchit aux moyens de créer une alternative à ce mode de développement économique et politique, et théorise notamment l’internationalisme.

Lakhdar Maougal

Nacer Djabi

Hocine Ali

> Il faut aussi parler de la sociologie de la gauche dans le monde, avant de parler de la sociologie politique dans le monde arabe. Une nouvelle gauche est en train d'émerger aujourd'hui dans le monde. Il y a des réalités dont il faut tenir compte comme celles des pays du « BRIK » et de leur lutte pour refaçonner la gouvernance économique. La gauche algérienne peut-elle rester en dehors du débat qui occupe ces pays ? De plus, pour moi, le problème qui se pose, c'est de définir d'abord la limite entre révolution et réformisme pour ensuite définir ce qu'est la gauche d'aujourd'hui par rapport à ce qu'elle a été hier. Aujourd'hui en Chine, il y a un pouvoir politique communiste mais qui applique une politique économique capitaliste ! Quand on parle de Chavez, il ne faut pas oublier que le Venezuela reste un pays capitaliste. Pour moi, la question qui se pose aujourd'hui : c'est quoi la révolution ?

Nacer Djabi

> Le nationalisme comme idée et comme organisation et à travers elle l'Etat-nation a besoin de la gauche.

1917 la révolution bolchévique

La IIIe internationale (1919-1943)

La révolution d’Octobre en Russie, aussi connue sous le nom de révolution bolchevique, fait référence à la révolution qui a commencé par le coup d'État mené par Lénine et les bolcheviks le 25 octobre 1917. La révolution d'Octobre a renversé le gouvernement provisoire et a donné le pouvoir aux bolcheviks. Elle a été suivie par la guerre civile russe, puis par la création de l'URSS en 1922.

L’Internationale communiste ou IIIe Internationale est née le 2 mars 1919 à Moscou d’une scission de l’Internationale ouvrière, sous l’impulsion de Lénine et des Bolcheviks. Elle regroupa les partis communistes qui avaient rompu avec les partis e socialistes de la II Internationale. Elle posait le problème du type de parti nécessaire pour diriger une révolution ouvrière en même temps qu’elle armait le prolétariat d’idées sur la nécessaire destruction de l’Etat bourgeois.

Ouled Marx sont-ils de retour ? Qu'est-ce que c'est que la gauche dans le monde d’aujourd'hui ? Et qu'en est-il précisément de notre gauche à nous ? Que sont devenus ces ténors des années 1960 et 1970 quand l'Algérie accueillait les révolutionnaires de tous bords et croyait dur comme Boumediène au socialisme «irréversible». Que valent en termes d'impact et de crédibilité dans le champ des luttes politiques, culturelles et syndicales les groupes et les formations politiques qui se réclament de la gauche ? Autour de ces questions et d'autres, le

collectif d'Algérie News-week a eu l'idée de réunir les universitaires Lakhdar Maougal et Nacer Djabi, l'éditeur et journaliste Lazhari Labter et le dirigeant au MDS, Hocine Ali, pour fixer les lignes ou les ébranler à travers le débat - qui, bien sûr, en demande d'autres, sans doute plus étoffés par l'analyse de terrain - sur un mouvement qui connaît chez nous, dit-on, une grave crise sur le plan partisan et d'organisation, mais qui, à l’échelle des valeurs, fait preuve de résilience, voire de signes de rebond.


16 > D O S S I E R

Karl Marx Karl Heinrich : né le 5 mai 1818 à Trèves et mort le 14 mars 1883 à Londres en Allemagne. Père du matérialisme dialectique et historique, il était l’inspirateur du communisme. Ses idées remarquables avaient été axées sur l’aliénation, l’exploitation des travailleurs, la lutte des classes…et la conception matérialiste de l’Histoire. Les grands axes de sa pensé y sont clairement mentionnés dans ses principales œuvres, à savoir Le manifeste du parti communiste publié en 1848 et Le capital.

Lenine

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

Né le 22 avril 1870 - mort le 21 janvier 1924), plus connu sous le nom de Lénine « l’homme de la Léna ») était un révolutionnaire et homme politique russe. IL est le fondateur de l’Union soviétique dont il a dirigé le premier gouvernement (1922-1924). Il milite dans le parti ouvrier social-démocrate de Russie, la section russe de la Deuxième Internationale. Plus tard, il fonde et dirige le parti bolchévique et compte parmi les dirigeants de la révolution d’Octobre. Il est le fondateur de l’URSS. De son nom est dérivé le terme de léninisme.

Ouled Marx sont-ils de retour ?

Capitalisme fou mais triomphant d’un côté, islamisme en panne mais toujours menaçant d’un autre. Entre les deux, une gauche qui a perdu des plumes mais qui poursuit le rêve d’un monde meilleur. A-t-elle encore les moyens de penser un autre monde et de contribuer à en faire une réalité ?

Nacer Djabi

> Un regard rapide permet de constater que la gauche dans le monde vit aujourd’hui une sorte de fin de cycle qu’on peut qualifier comme étant le résultat de l’ensemble des mutations que ce mouvement a connu dans ses différentes identités politiques, économiques, culturelles et sociales depuis la chute du mur de Berlin -il y a deux décennies- et même avant lorsque l’effondrement des mouvements se réclamant de l’héritage de Staline a commencé à être perceptible sur le terrain. Une nouvelle gauche existe aujourd’hui en Europe. Elle n’est plus dogmatique. Son anticapitalisme n’est pas évident, du moins aux yeux des tenants de l’orthodoxie marxiste, puisqu’elle négocie avec les forces du capital, mais parvient à gagner des élections comme récemment au Portugal et en Grèce. Ses acteurs, qu’ils soient de la sphère politique ou d’autres, continuent d’être visibles et parviennent à agir dans le sens de leurs idées. Toujours en Europe et même en Amérique du Nord et aux Etats-Unis, si la gauche se définit davantage comme une force porteuse de valeurs d’humanité, de justice sociale, de répartition équitable des richesses et de progrès que comme une force multipartisane et structurée, alors il faut intégrer en les questionnant les mouvements sociaux qui caractérisent aujourd’hui la vie politique. Ceux là prennent position sur des questions clés telles que l’éthique en économie, la question palestinienne comme en témoignent les manifestations gigantesques dans les grandes capitales occidentales contre l’agression israélienne de Ghaza. En Amérique latine, ce constat de retour de la gauche dans sa diversité est encore plus frappant car ses idées progressent dans beaucoup de pays du sous-continent, gouvernent au Venezuela, en Bolivie, au Brésil et livrent une bataille acharnée au Honduras. La Chine, me semble-til, est toujours dirigée par un parti communiste même si ce dernier, nous dit-on, est vidé de son sens idéologique et qu’il ne jure que par le capital. C’est plus délicat pour le monde arabe et plus particulièrement pour l’Algérie-puisque c’est l’objet de notre

discussion- où la gauche vit une crise profonde.

Lazhari Labter

> L'Algérie, puisqu'il faut d'emblée rentrer dans le vif du sujet, a un problème d'accumulation. Ses élites, celles de gauche je veux dire, ne parviennent plus depuis plus d'une vingtaine d'années à capitaliser l'héritage des luttes. Pourquoi ? La question doit être débattue et je suis de ceux qui ne craignent pas d'affirmer que, outre les questions objectives, les questions subjectives liées aux trajectoires des acteurs et des personnes, de leurs choix à certains moments, doivent être examinées pour comprendre ce recul de la gauche et, peut-être, dessiner des perspectives pour refédérer les forces de gauche. Chaque jour, il n'y a

qu'à lire la presse pour ça : on voit s'exprimer une volonté de résistance et de protestation contre les problèmes du logement, de l'eau, de l'insécurité, etc. Souvent, des citoyens ont recours à des solutions extrêmes voire extrêmistes parce qu'il n'y a pas d'issue, pas d'horizon dans leur société. Le problème est que ces mouvements n'ont pas trouvé de cadre fédérateur qui leur donne un autre sens que celui de l'émeute et de l'anarchie. On a vécu une expérience fabuleuse, celle des Archs en Kabylie, mais elle n'a pas abouti. La raison, à mon avis, est dans la difficulté de s'organiser et de se parler. Elle est dans cet état d'affaissement de la réflexion et des pratiques politiques qui nous empêche de regarder ce qui se passe ailleurs. La nouveauté, intéressante, selon moi, pour le monde arabe du moins, est

qu'il y a dans certaines de ses régionsclés un début de recomposition politique allant jusqu'à mettre en mouvement des alliances contre nature mais dont le moteur- les questions sociales ou d'intérêt général- redonne une visibilité aux forces de gauche et leur restitue leur identité. L'ouvrage que j'ai édité de Hocine Bellaloufi, Grand Moyen-Orient : guerre ou paix pour une nouvelle révolution arabe, pointe ce phénomène et l'intérêt qu'il y a à s'interroger sur cette grande manifestation organisée à Beyrouth le 10 mai 2006 contre la dégradation et la médiocrité des services publics et qui a rassemblé le Hezbollah, le parti communiste libanais et le courant de Michel Aoune. chrétien Nationalistes, islamistes «éclairés» et gauche traditionnelle ensemble, ça ne s'était pas vu depuis longtemps. Le

livre en question, salué entre autres par George Corm pour son analyse de faits nouveaux, a suscité en Algérie une réaction qui reflète l'état d'esprit dont je parlais à l'instant. Une cécité devant l'offensive sans précédent de l'impérialisme économique et de sa déstructuration de l'ensemble des espaces politiques et sociaux dans tous les pays du monde. «Le livre est très intéressant, me disait un ami mais son auteur aurait pu éviter de se qualifier comme militant marxiste alors que celui-ci l'assume pleinement.

Hocine Ali

> La chute du mur de Berlin en 1989 a provoqué un autre chamboulement plus tellurique avec la disparition de l'affrontement Est/Ouest, la fin de l'histoire de Fukuyama et les

crises qu'il y a eues dans les courants de pensée. Quelles formes vont prendre les luttes contre la prédation du capital dans un monde globalisé? Comment organiser les partis alors qu'ils étaient structurés avant de manière quasi militaire ? De nouveaux questionnements se sont imposés et ont permis à la gauche dans le monde d'opérer des changements radicaux avec une organisation plus souple, un militant devenu un citoyen plus autonome, un débat sur la relation au pouvoir... En ce qui nous concerne, l'amplitude des bouleversements que la gauche connaît depuis une vingtaine d'années n'est pas étrangère au doute et à la crise qui caractérise la gauche algérienne. Le 5 octobre 1988 dont nous commémorons l'anniversaire n'a pas seulement ébranlé le pays. Il a marqué un tournant dans la vie politique algérienne. Pour le Pags, c'est à ce moment-là qu'a commencé le débat sur les questions organiques et sur celles relatives aux orientations idéologiques du parti.. Mais je rappelle que c'est au moment où il y a eu pareil débat au début des années quatrevingt dix que l'islam politique a débordé la scène politique. Il faut reconnaître un recul de la gauche au profit de cette mouvance, mais pas seulement en Algérie mais aussi au Liban, au Soudan, en Palestine et en Irak. L'expérience algérienne concernant l'affrontement avec la mouvance islamiste, malgré toutes les souffrances est, cependant, extrêmement positive dans la mesure où elle a permis à la conscience citoyenne de s'éveiller et d'avancer. Aujourd'hui, la fin de l'histoire n'a pas eu lieu mais d'autres questions ont émergé : comme celles posées en Amérique latine à laquelle il était fait allusion, notamment celle qui consiste à s'interroger s'il faut prendre le pouvoir par la violence, suivant la définition classique de la révolution, ou lui accéder par les urnes. Les mutations qu'a connues le monde depuis démontrent clairement qu'il y a d'autres méthodes, pacifiques et démocratiques, pour prendre le pouvoir. Chavez a réussi à situer l'étape historique dans laquelle il évolue ; reste à savoir si nous, en Algérie, on est capable de la faire. Tout le problème est là.

Profils DE GAUCHE

Amar Ouzegane Né le 7 mars 1910. Après une longue période de militantisme, il est exclu du PCA en décembre 1947, Amar Ouzegane se rapproche dès lors du Mouvement national algérien, notamment des Oulémas. Il devient conseiller politique du FLN pour la zone d’Alger après le déclenchement de la guerre de Libération et devient le principal rédacteur de la plate-forme de la Soummam. Il publie en 1962 un ouvrage, Le Meilleur combat dans lequel il expose sa rupture avec le communisme et les raisons de son ralliement au nationalisme algérien. Amar Ouzegane est décédé le 5 mars 1981 à Alger.

Henri Curiel L’un des fondateurs du parti communiste égyptien, il est né le 13 septembre 1914 au Caire. Henri Curiel était un militant communiste anticolonialiste. Communiste orthodoxe, Curiel prend fait et cause pour une Algérie indépendante, en 1957, alors que le PCF vote les pleins pouvoirs à Guy Mollet. Il rejoint ensuite le réseau Jeanson des Porteurs de valises. Son courage et son sens de l'organisation en font un membre très efficace. Après l'arrestation de Francis Jeanson en 1960, il devient le principal animateur du réseau. Il fonde le Mouvement anticolonialiste français. Le 4 mai 1978, un commando de deux hommes s'introduit dans la cour de l'immeuble dans lequel il réside, rue Rollin à Paris. Henri Curiel est abattu au pied de l’ascenseur.

La Commune de Paris, (1871)

La 1er internationale (1864-1876)

La IIe internationale (1889-1914)

Le mouvement Spartacus

De 1870 à 1871, la misère gronde à Paris. Le peuple parisien, qui refuse la capitulation avec les Prusses, se révolte. La Commune de Paris est née.

Londres, 28 septembre 1864, place Saint Martin’s Hall. Des ouvriers venus de toute l’Europe fondent l’Association internationale des travailleurs (AIT), lors d’un imposant meeting. L’AIT, Première Internationale ouvrière, se donne pour objectif de coordonner les luttes syndicales et populaires de tous les pays. C’est Karl Marx en personne, réfugié à Londres, qui rédige les statuts de l’AIT. Elle sera ensuite minée par des rivalités internes entre Karl Marx qui prône le socialisme scientifique et les anarchistes avec, à leur tête, Joseph Proudhon et Michel Bakounine.

La IIe Internationale représenta un nouveau pas en avant en regroupant des partis sur la base des idées marxistes. Elle fut fondée, à l’initiative notamment de Friedrich Engels, par les partis socialistes d’Europe lors du Congrès de Paris, en juillet 1889. Se fondant, comme la Première Internationale, sur le constat de la lutte des

Le mouvement Spartakiste a été fondé en 1918 par Rosa Luxembourg. Après avoir été exclue du SPD allemand, elle organise de façon clandestine le Mouvement révolutionnaire spartakiste (Ligue Spartakus), ancêtre du Parti communiste d’Allemagne (KPD). L’insurrection dite «spartakiste» se déclenche le 5 janvier 1919, mais le mouvement échoue et la répression est sanglante. Rosa Luxemburg est arrêtée avec Karl Liebknecht. Elle fut assassinée le 15 janvier 1919 et son corps jeté dans la Spree, rivière qui traverse Berlin.

e

classes, la IIe Internationale milite jusqu’au début du XX siècle.

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

Profils DE GAUCHE

> D O S S I E R 17


> Les débats d’AlgérieNews-Week 15

18 > D O S S I E R Profils DE GAUCHE

Léon Trotski Léon Trotski est né le 7 novembre 1879 à Ianovka (Ukraine actuelle) et mort assassiné le 21 août 1940 à Mexico (Mexique), était un révolutionnaire et homme politique russosoviétique. Militant marxiste, du Parti ouvrier social-démocrate de Russie puis, à partir de l’été 1917, bolchevik, il est plusieurs fois déporté en Sibérie ou exilé de Russie, et est notamment président du soviet de Pétrograd lors de la révolution russe de 1905. Fondateur de l’Armée rouge, il est l’un des vainqueurs essentiels de la guerre civile russe de 1918-1921, Trotski, S’étant opposé à la bureaucratisation du régime et à Staline, celui-ci le fit exécuter par le NKVD.

Rosa Luxemburg

Lazhari Labter

> J'estime important de rappeler que dans le monde arabe les partis de gauche ont connu le même sort que le nationalisme. Ce n'est pas un hasard car les deux sont, par le fait de l'histoire, intimement liés. Sinon comment, au-delà de la question du populisme qui peut être posée dans l'analyse, peut-on classer Nasser et Boumédiène ? Le premier a opté pour une politique résolument hostile au capitalisme impérialiste et prédateur en se mettant à dos toutes les puissances capitalistes et impérialistes. Le deuxième a transformé l'Algérie en Mecque des révolutionnaires. Il s'est allié aux communistes pour les grands chantiers de l'édification nationale. Il se trouve que le premier coup porté à cette proximité entre les idées de gauche et les idées nationalistes a été la cinglante défaite de 1967. Le coup fatal, lui, a été porté en 1973. Et la crise des années 80 a accentué la désarticulation du couple par un effet domino. Dans les pays arabes, les mouvements de gauche étaient très forts et porteurs d'espoir. Aujourd'hui, il n'y a plus de mouvement de gauche dans leurs formes classiques et nous nous retrouvons devant un quasi vide. Faut-il voir tout cela avec un regard nostalgique? Ou bien constater les faits et dire que nous avons besoin de réfléchir, car il est inimaginable que l'humanité reste dans l'état dans lequel elle se trouve actuellement. Je ne vois pas dans l'ultralibéralisme actuel le moindre signe positif d'espoir. En dehors des forces que vous avez citées mais qu'il faudrait définir plus tard et hormis ceux qui sont porteurs d'idéaux de gauche pour contrecarrer ce libéralisme.

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

Lakhdar Maougal

> Dans les pays colonisés comme l'Algérie, la question de la gauche était, en effet, intiment liée au projet national. Le nationalisme algérien était pris entre deux polarités : la centralité arabo-musulmane et un nationalisme progressiste. En France, dans les années 70, les deux partis de la gauche qui existaient en France, le PRS et le PAGS avaient une base ouvrière. J'ai adhéré au PRS car à l'époque j'avais trouvé dans sa référence idéologique une combinaison subtile entre la revendication nationaliste et sociale. Ce qui m'a très vite

conduit à prendre contact avec des Palestiniens dont la cause pose à nouveau - et de manière sans doute plus complexe et cruelle- la question du fait colonial et continue la lutte nationalitaire avec des porteurs de projets de gauche. La vraie question qu'il faut se poser aujourd'hui, c'est de savoir si le nationalisme peut constituer la pierre angulaire sur laquelle peut reposer la gauche ? Mon intime conviction est que, actuellement, le nationalisme est l'antidote qui convient le mieux à la mondialisation. Et pour moi la première véritable crise dans l'histoire de la gauche dans l'Algérie indépendante, c'est la mort de Boumédiène. Ce n'est pas la mort de la personne qui n'a pas été très correct par rapport aux questions des libertés, mais c'est à ce moment précis que les Algériens se sont posés les vraies questions de société.

Lazhari Labter

> Contrairement à ce que dit mon ami Maougal, je pense que le nationalisme ne peut pas être le socle d'une nouvelle dynamique pour la gauche. La gauche partisane et de la cocarde telles qu'on l'a connue est morte ; par contre la gauche des valeurs, des passerelles vers autrui est éternelle.

Hamida Ayachi

> C'est à se poser la question sur le nationalisme même, car à l'instar de la gauche, c'est un concept qui change lui aussi et a tendance à prendre des formes ou, disons-le, des sens qui n'ont déjà plus grand-chose à avoir avec le nationalisme pur et dur née dans les luttes anticoloniales et pour les indépendances. L'idée même de nationalisme peut être galvaudée ou utilisée pour les intérêts d'un groupe dominant…

Nacer Djabi

> J'ai une définition très large de ce qu'est la gauche. Si l'on considère la question en terme positif d'utopie, je m'abstiendrais de dire que la gauche dans le monde, et en particulier dans les pays industrialisés, a échoué. Si on prend l'exemple du mouvement syndical et loin de toute idéologie, ce dernier a réussi à arracher de grand acquis sociaux et économiques dans des pays occidentaux. Concernant l'Algérie, les choses sont plus compli-

Lazhari Lapter

quées : le mouvement a essuyé des échecs importants dont on voit l'impact aujourd'hui sur le terrain. La gauche a raté trop de rendez-vous importants : à commencer par celui d'octobre 88. Je ne suis pas sûr qu'elle se replace à l'occasion des bouleversements qui touchent aujourd'hui la politique et l'économie en Algérie et dans le monde. Pour comprendre cette complexité, il faut faire la sociologie de la gauche : pour la définir en termes de force sociale, de classe, de projet. Il faut trouver les réponses à des questions simples mais qui ne le sont qu'en apparence : qui est de gauche ? Quel est son profil ? Jusque dans les années soixante-dix, un homme ou une femme de gauche dans les pays arabes représentaient la classe moyenne. Je ne dis pas qu'il n'y avait pas une composante prolétaire, mais elle était très faible. Il ne faut pas nier que les partis de gauche dans le monde arabe et en Algérie étaient des mouvements politiques d'élite plutôt citadine, totalement déconnecté de la société. Il faut refaire ce type d'investigation pour comprendre où va la gauche.

Fodil/Algérie News

Rosa Luxemburg est née le 5 mars 1871 dans la ville polonaise de Zamo. Elle est issue d’une famille de commerçants juifs et fait des études brillantes au lycée de Varsovie. Elle milite au sein du parti socialiste révolutionnaire polonais : « Prolétariat ». Son activité politique la contraint à fuir en Suisse. Elle a 18 ans. Rosa Luxemburg est une exégète du marxisme. Elle maîtrise parfaitement les concepts développés par Karl Marx ; elle se sert de cette démarche pour fonder sa propre analyse. Elle étudie les aspects nouveaux du capitalisme de l’époque : colonialisme, accumulation des capitaux... Elle réfléchit aux moyens de créer une alternative à ce mode de développement économique et politique, et théorise notamment l’internationalisme.

Lakhdar Maougal

Nacer Djabi

Hocine Ali

> Il faut aussi parler de la sociologie de la gauche dans le monde, avant de parler de la sociologie politique dans le monde arabe. Une nouvelle gauche est en train d'émerger aujourd'hui dans le monde. Il y a des réalités dont il faut tenir compte comme celles des pays du « BRIK » et de leur lutte pour refaçonner la gouvernance économique. La gauche algérienne peut-elle rester en dehors du débat qui occupe ces pays ? De plus, pour moi, le problème qui se pose, c'est de définir d'abord la limite entre révolution et réformisme pour ensuite définir ce qu'est la gauche d'aujourd'hui par rapport à ce qu'elle a été hier. Aujourd'hui en Chine, il y a un pouvoir politique communiste mais qui applique une politique économique capitaliste ! Quand on parle de Chavez, il ne faut pas oublier que le Venezuela reste un pays capitaliste. Pour moi, la question qui se pose aujourd'hui : c'est quoi la révolution ?

Nacer Djabi

> Le nationalisme comme idée et comme organisation et à travers elle l'Etat-nation a besoin de la gauche.

1917 la révolution bolchévique

La IIIe internationale (1919-1943)

La révolution d’Octobre en Russie, aussi connue sous le nom de révolution bolchevique, fait référence à la révolution qui a commencé par le coup d'État mené par Lénine et les bolcheviks le 25 octobre 1917. La révolution d'Octobre a renversé le gouvernement provisoire et a donné le pouvoir aux bolcheviks. Elle a été suivie par la guerre civile russe, puis par la création de l'URSS en 1922.

L’Internationale communiste ou IIIe Internationale est née le 2 mars 1919 à Moscou d’une scission de l’Internationale ouvrière, sous l’impulsion de Lénine et des Bolcheviks. Elle regroupa les partis communistes qui avaient rompu avec les partis e socialistes de la II Internationale. Elle posait le problème du type de parti nécessaire pour diriger une révolution ouvrière en même temps qu’elle armait le prolétariat d’idées sur la nécessaire destruction de l’Etat bourgeois.

Ouled Marx sont-ils de retour ? Qu'est-ce que c'est que la gauche dans le monde d’aujourd'hui ? Et qu'en est-il précisément de notre gauche à nous ? Que sont devenus ces ténors des années 1960 et 1970 quand l'Algérie accueillait les révolutionnaires de tous bords et croyait dur comme Boumediène au socialisme «irréversible». Que valent en termes d'impact et de crédibilité dans le champ des luttes politiques, culturelles et syndicales les groupes et les formations politiques qui se réclament de la gauche ? Autour de ces questions et d'autres, le

collectif d'Algérie News-week a eu l'idée de réunir les universitaires Lakhdar Maougal et Nacer Djabi, l'éditeur et journaliste Lazhari Labter et le dirigeant au MDS, Hocine Ali, pour fixer les lignes ou les ébranler à travers le débat - qui, bien sûr, en demande d'autres, sans doute plus étoffés par l'analyse de terrain - sur un mouvement qui connaît chez nous, dit-on, une grave crise sur le plan partisan et d'organisation, mais qui, à l’échelle des valeurs, fait preuve de résilience, voire de signes de rebond.


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A R A B I C A P ROFILS

Ibrahim Al-Koni

Le romancier des Touareg Par Mohamed Sehaba

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

> Mais pas que ça – évidemment. Al-Koni

dépeint la vie de la société targuie – encore mystérieuse pour les visiteurs du Sahara – de l’intérieur. C’est-à-dire qu’il la présente dans son univers propre, fermé, sans jamais dénaturer ou réduire les liens de tous genres qui se tissent en son sein et ceux qu’elle entretient avec le désert. En somme, il restitue une conscience fluctuant entre le magique et la sagesse du religieux, cette société est régie par des lois que les habitants doivent respecter. Des hommes et un désert desquels il nous transmet le souffle d’une vie authentique à travers le langage qu’il emprunte, reflétant leurs âmes, et leurs esprits respectifs conjugués. L’ensemble des œuvres de Al-Koni participe à cet ordre, regorge du même secret, à l’exemple de Poussière d’or, Al-Magouss, et La ville de Waw, romans parus respectivement en 1990, 1992 et 1997 ou des nouvelles de Faits disparus dans le désert du Magouss. Dans Poussière d’or (que nous découvrons dans une belle traduction française chez Gallimard) les choses prennent toutefois un éclat sublime : les faits imprègnent les sens et échappent à la seule lecture spécifique en s’offrant à des interprétations très larges. C’est dans un Sahara «dépouillé et mystérieux» qu’évolue le jeune Targui, Oukhayyed, le héros de Poussière d’or (Tibr en arabe). A travers la soif et les grandes étendues où guettent la mort et la folie, la séduction et son corollaire l’illusion, la patience et la loyauté , à travers le renversement des valeurs qu’il induit, l’effacement des frontières entre le vrai et la chimère, à travers la chaîne des épreuves, le Sahara impose à Oukhayyed son visage impitoyable et insaisissable à la fois. Le malheureux parcours initiatique de cet enfant de la noblesse nous introduit dans le tissu organique des tribus targuies ainsi que dans leur système de croyances, forgé en partie par les aléas du désert. Pour n’avoir pas tenu sa promesse à la mythique déesse Tanit (devant sa sainte statue) et pour avoir ensuite déçu les siens, parce que passionnément attaché à son objet de beauté et son désir de liberté, Oukhayyed vivra une succession d’épreuves expiatoires. Et comme, à l’épilogue du roman, est suggéré que la fin qu’il connaît – déchiqueté entre deux chameaux s’élançant dans deux directions opposées – est

> Omar Al Mokhtar (1862-1931) surnommé «Cheikh des militants», est né en Libye à Zawia Janzour de la tribu arabe Al Abaidi de M’nifa. Omar El-Mokhtar engagea une lutte de guérilla, dans les grottes, dans les forêts et dans les vallées du Djebel Akhdar. Cette stratégie lui permit de tendre de multiples embuscades à l'ennemi et de surprendre, avec rapidité, l'armée italienne, organisée, nombreuse et mieux armée. Le 15 septembre 1931, il fut jugé rapidement en une heure et quart, et condamné à mort.

Des navigateurs grecs s'installent sur la côte libyenne. Cyrène s'impose vite comme la plus grande cité grecque d'Afrique.

L'échec du projet nationaliste n'a pas seulement influencé négativement sur la gauche, et le nationalisme a toujours besoin des valeurs véhiculées par la gauche.

Arezki Louni

> Depuis le début du débat, les intervenants s'étalent trop sur l'aspect théorique, au moment où la gauche mue et prend des initiatives concrètes dans d'autres pays. Malheureusement en Algérie, nous avons tendance à cloîtrer la gauche dans un concept traditionnel. Y a-t-il du nouveau au moment où les capitalistes sont plus pragmatiques ?

Lazhari Labter

> Mouammar El Kadhafi est né le 19 celle que Tanis, personnage aussi de légende, avait réservé à sa coépouse, on s’abandonnerait à la tentation de dire que Poussière d’or c’est l’intrusion de la tragédie grecque dans le roman du Sahara, paraphrasant un André Malraux parlant d’un roman (Sanctuaire) de Faulkner. Il va sans dire que notre tentation trouve d’abord ses raisons dans le fond du récit avant d’être réconfortée par la symbolique des noms. Fasciné par la grâce de son méhari tacheté, un animal précieux au désert, Oukhayyed omettra de faire l’offrande du sacrifice d’un chameau gras, promise à Tanit. S’il arrive à guérir le mehari de la gale qu’il a contractée lors de ses aventures amoureuses, il devra cependant le castrer : une mesure expiatoire dont il n’échappera pas. Par d’insidieux hasards ou circonstances imparables, il sera ensuite poussé à commettre d’autres fautes : il se mariera avec la poétesse Ayour, ce qui lui vaudra le bannissement de sa tribu; il mettra en gage le méhari, puis échangera sa femme et son fils contre l’animal en liberté; enfin il acceptera le sac de poussière d’or, un acte qui lui attirera scandale et déshonneur et le conduira à tuer son rusé corrupteur. Dans ce roman, la malédiction ou le

salut semblent être à la convergence de la volonté des hommes et de celle des esprits. Le destin de l’individu, à l’exemple d’Oukhayyed, se laisse expliquer alors par le fait mystérieux du hasard autant que par celui de la nature intrinsèque des hommes et de leurs rapports. «Quand le destin trame une affaire, il rend toute chose responsable, il rend tout chose ennemie ; les gens, les choses et le désert.» Poussière d’or se nourrit, dirons-nous, d’une réflexion sur les doutes de l’individu entre l’absolue liberté et l’attachement aux choses et aux hommes avec les variations quant au sens de la valeur que celles-ci prennent. (La femme, l’enfant, le déshonneur deviennent pour un temps, respectivement, le collier, le jouet et l’illusion pour Oukhayyed, pour ensuite, à la faveur de circonstances particulières, reprendre chacun son sens commun.) Des hésitations qui dans l’histoire du roman sont poussées à une dualité qui se résout dans la mort. Une dualité entre le vivre – de manière complexe ou dangereusement – en société et le détachement ascétique pour la beauté pure, qui, tous deux, se disputent pour inspirer chez l’individu les valeurs morales et le sens de l’’honneur . M. S.

juin 1942 à Syrte. Il est le plus jeune de la famille. Il étudia le droit à l'université de Libye. Il entra ensuite à l'Académie militaire de Benghazi en 1963, où il organisa avec quelques militants un mouvement secret dans le but de renverser la monarchie libyenne prooccidentale. A 27 ans, il mène avec un groupe d'officiers un coup d'État contre le roi Idris Ier. Kadhafi est père de huit enfants.

> Saïf El Islam El Kadhafi, architecteurbaniste de profession, il est le plus impliqué sur le plan politique. Il est surtout connu pour son rôle dans l’indemnisation des familles des victimes de l’attentat de Lockerbie et du DC-10 d’UTA abattu par des Libyens en 1988. Il dirige la Fondation Kadhafi pour le développement (FKD). Il est le premier enfant que Kadhafi a eu avec sa deuxième femme Safia.

H istoire > 631 av. J.-C.

Hocine Ali

> 24 decembre 1951 L’indépendance qui ouvre le règne de Mohammed Idriss ElSanoussi, Idriss Ier. La Libye est le premier Etat du Maghreb à obtenir son indépendance.

> 1959 Découverte des gisements pétrolifères à Zilten par la Compagnie Esso.

>1 septembre 1969 En l'absence du roi parti pour sa cure annuelle en Turquie, un groupe d'officiers renverse le régime et Mouammar Kadhafi est proclamé président.

> 15 Avril 1986 L’aviation américaine bombarde Tripoli et Benghazi.

> 2004 L’Union européenne décide la levée de l’embargo militaire européen à l’encontre de la Libye.

> De par mon parcours de militant, je suis discipliné. Je ne pense pas qu'il y ait une majorité qui dit que l'Amérique latine est un modèle, car elle ne l'est pas ; au contraire, il y a une crise de modèles ou d'alternative pour la gauche. Je m'exprime en tant que poète, auteur et éditeur de gauche. Je n'ai pas changé mais, n'étant plus sur le terrain et me contentant de simples observations, je partage tout à fait le point de vue selon lequel la mondialisation qui est en fait une américanisation du monde, a, paradoxalement, ouvert la voie à la mondialisation des luttes sous toutes sortes de formes. Avant, les luttes se concentraient dans des pays ou des régions délimitées. Aujourd'hui, ces mouvements ont dépassé même l'internationale socialiste et s'organisent à des échelles plus grandes. Nous assistons à de nouvelles formes de luttes induites par la mondialisation. Maintenant, est-ce que les concepts de lutte entre classes ouvrières et patronat, classe moyenne et bourgeoisie sont toujours d'actualité ? Est-ce que la lutte aujourd'hui n'est pas entre l'ensemble de l'humanité et un groupe restreint d'intérêts qui menacent l'environnement et la sécurité de la planète ? La vérité est que cette minorité, née d'un cumule énorme et même indécent d'argent, est capable de mettre en péril la vie des gens pour atteindre leurs propres intérêts. Un chiffre pour illustrer cette situation : 80% des richesses de la planète profitent à 20% de sa population. Pour quelqu'un qui se réclame de gauche et qui en a gardé ses valeurs, la jus-

Hamida Layachi

tice sociale, la solidarité, la liberté, l'égalité, rêve toujours de vivre dans un monde meilleur et juste. Le drame aujourd'hui, c'est que les 20% peuvent être réduits à une plus petite minorité qui contrôle tout, preuve en est de ce qui s'est passé avec la crise financière internationale causée par les traders.

Lakhdar Maougal

> Pour moi, tout commence avec la révolution de 1917 qui a complètement changé la face du monde. Qu'elle ait réussi ou pas, c'est un autre débat. Il faut surtout relever qu'elle a eu lieu là où on ne l'attendait pas. Dès lors, j'ai compris que les grandes fractures ne peuvent pas avoir lieu au centre mais plutôt à la périphérie. La notion de gauche européenne que j'avais héritée me paraissait pêcher par beaucoup de lacuns. Le maillon faible dont parlait Lénine n'est pas dans le centre. Pour la gauche, je suis un grand optimiste car il y a des bouleversements majeurs en un temps records : sans être naïf, il y a un avenir pour la gauche.

Lazhari Labter

> Repenser la gauche, c'est d'abord repenser la totalité de la recomposition politique qui ne peut être que longue et complexe parce que, justement, elle a été déstructurée. Alors on peut citer des exemples. En Algérie, des gens réfléchissent. Je pense qu'il ne faut plus utiliser les moyens classiques de mobilisation (parti, clandestinité, légalité) . Il faut innover, comme le cas du mouvement Kifaya en Egypte. Utiliser aujourd'hui les moyens mis à notre disposition grâce à la technologie. Face book est un moyen de socialisation à la fois politique de raccordement des gens et de volonté et d'échanges. On peut faire la révolution pacifique à travers des sms; les altermondialistes mobilisent avec des sms. Ils communiquent avec l'internet. Tous les moyens technologiques on ne les a pas intégrés au service de cette cause.

Lakhdar Maougal

> Ce que dit Lazhar est très pertinent, mais reste très vague. Pourquoi ? D'abord les moyens technologiques pour les sociétés qui sont les nôtres sont excessivement chers. L'accès au livre, pour la moyenne bourgeoisie autrefois, était quelque chose de sin-

gulier et de particulier. L'accès maintenant à l'informatique et à la télématique va être plus discriminant, c'est- àdire dans un futur proche. Les raisons sont la cherté de ces moyens d'une part et, d'autre part, les catégories sociales qui y auront accès seront plus réduites. L'alternative sociale, la téléphonie, est un gadget. Il y a risque de « virtualisation » de l'action politique. Sur le plan des catégories sociales, je me considère de couche moyenne de part mon salaire d'enseignant : 70 000 dinars en tant que professeur universitaire à la veille de la retraite. Si je m'inscris dans une perspective comparatiste mondialiste, il y a une différence de taille. Un professeur associé touche en France 3500 euros, l'équivalent de mon salaire semestriel. Quand je compare, mon parcours à celui de mon fils ingénieur de son état en France, la différence est aussi flagrante : il gagne 4 500 euros alors que je touche la bagatelle de 650 euros. Ça c'est la réalité. C'est aussi le résultat de l'évacuation de la question du nationalisme comme repère anti-mondialiste, parce que c'est le nationalisme constitutif qui accompagne l'émancipation d'un Etat. Dans cette perspective, le reniement de ce type de résistance n'aboutit pas. Je rappelle l’expérience de la Chine. En l'espace de quarante ans, elle est arrivée au point où elle en est. Elle n'est pas arrivée par choix de fermeture parce que l'Union soviétique au départ a imposé un blocus total : elle était obligée de compter sur ses propres forces. C'est une leçon à retenir. Aujourd'hui, quels sont les Etats de la périphérie qui peuvent prétendre compter sur leur propres forces : certainement pas l'Algérie.

Hocine Ali

> Aujourd'hui, pour savoir quels sont les perspectives de la gauche et quels sont les objectifs qu'elle peut s'assigner pour faire l'état des lieux en Algérie, le premier constat est qu'il y a un recul de l'Etat -nation tel qu'il s'est constitué en 1962. Parce que même les luttes tribales, de rites l'Etat demande de les régler, en faisant appel aux sages. On n'est pas dans l'Etat nation. En incarcère les non jeûneurs durant le mois de Ramadan et les relâche sur un coup de fil. Où est la justice, dans pareil cas ? Où est l'Etat-nation. En réalité on pose toujours la problématique du projet de société pour ce pays.

Profile DE GAUCHE

Frantz Fanon Frantz Fanon, né le 20 juillet 1925 à Fort-de-France et décédé le 6 décembre 1961 à Washington. En mars 1960, il est nommé ambassadeur du Gouvernement provisoire de la République algérienne au Ghana. Il échappe durant cette période à plusieurs attentats au Maroc et en Italie. Se sachant atteint d'une leucémie, il se retire à Washington pour écrire son dernier ouvrage Les Damnés de la Terre. Il décède le 6 décembre 1961 à l'âge de 36 ans.

Samir Amin Né le 3 septembre 1931 est un économiste francoégyptien. Il habite actuellement Dakar au Sénégal. À son arrivée à Paris, Amin rejoint le Parti communiste français, puis prend ses distances avec le marxisme. Sa théorie majeure est celle du développement inégal différenciant les centres du capitalisme où l’appareil de production s’est développé et où le prolétariat peut accéder au statut de classe moyenne consommatrice. Théoricien principal de l’anti, puis l’altermondialisme, il préconise une manière de «développementisme marxiste» comme prolongement au tiers-mondisme. Huit ans après le premier Forum social mondial, l’intellectuel tiersmondiste retrace les grandes évolutions historiques du capitalisme et interroge les alternatives que dessinent les bouleversements géopolitiques du début du siècle.

La IVe internationale (fondée en 1938)

Le Parti communiste soudanais

La IVe Internationale est une organisation communiste fondée en 1938 en France par Léon Trotsky, suite à l’exclusion violente de l’opposition communiste de la IIIe Internationale, à la répression qui s’est abattue sur les opposants en URSS et face au constat qu’il était impossible de militer dans le mouvement communiste désormais verrouillé par la bureaucratie stalinienne.

Fondé en 1946, le parti communiste soudanais a été une force politique majeure au Soudan et l’un des partis communistes les plus influents du monde arabo-musulman. En 1971, un coup d’État avorté d’officiers pro-communistes mena le chef de l’État Gaafar al-Nimeiry à lancer une vague de répression contre le parti. Les leaders les plus connus tels que Abdel Khaliq Mahjub, Joseph Garang, Alshafi Ahmed Elshikh, Babkir Elnour ou Hashim Elatta sont exécutés.

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

Ibrahim Al-Koni (né en 1948) est l’écrivain arabe qui aura suscité ces derniers temps une curiosité particulière ou, si l’on peut dire, un intérêt à part. C’est un auteur Libyen, un Targui, qui écrit en arabe.


20 > D O S S I E R

> E L - B O U S T A N E 13

Antonio Gramsci (Ales, Sardaigne, le 23 janvier 1891 - Rome, le 27 avril 1937) était un écrivain et théoricien politique italien d’origine albanaise[1],[2]. Membre fondateur, un temps à la tête du Parti communiste italien, il fut emprisonné sous le régime mussolinien. Gramsci a écrit plus de 30 cahiers durant son emprisonnement. Ces écrits, connus sous le nom de « Carnets de prison », contiennent ses réflexions sur l’histoire italienne, ainsi que des idées en théorie marxiste, théorie critique et théorie éducative.

Che Guevara Ernesto Guevara (né le 14 juin 1928 à Rosario, Argentine, et exécuté le 9 octobre 1967 à La Higuera, Bolivie), plus connu sous le nom de Che Guevara, il est un révolutionnaire marxiste et homme politique d’Amérique latine, dirigeant de la révolution cubaine auc côtés de Fidel Castro.

Et ça ce n'est pas la préoccupation uniquement de la gauche , c'est la préoccupation d'un large éventail de forces. Je considère par ailleurs que le noyau dur de ce large éventail c'est la gauche. Parce que c'est elle qui est porteuse de changement radical et révolutionnaire. Dans une perspective historique qui apportera un plus pour l'Algérie, pas comme les islamistes, même si ils sont plus radicaux. Le problème bien sur ce n'est la radicalité, c'est les valeurs de changements. Il faut définir d'abord le contenu de ce changement c'est l'Etat républicain démocratique moderne. Actuellement on n'est pas dans ce cas de figure. Il faut le construire. Ce n'est pas uniquement la mission de la gauche. Mais elle doit jouer un rôle central.

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

Nacer Djabi

> Les points forts ou faibles de Kifaya ne sont pas les moyens technologiques puisque, en face d'elle, l'Etat dispose de moyens plus importants. Si on prend pour exemple les sms de KIFAYA, en contre partie, il y a les cinq prières de l’ islam. La vivacité, le dévouement et la force des mouvements, c'est l'usage de tous les moyens disponibles. La question ne doit pas se poser sous l'angle des moyens technologique, mais sur le plan sociologique. kifaya : qu'est-ce que cette organisation a mobilisé : des étudiants, les dissidents des autres partis, quelques couches moyennes, et des minorités. Une capacité de mobilisation pouvant atteindre 100 000 personnes pour une population de 80 millions d'âmes. Avec une couleur sociale frappante. Si le jeu politique est clair, ils pourraient accentuer leurs capacités de mobilisation donc de nuisance. Donc, pour comprendre, la première étude à faire est la sociologie de la gauche.

Hocine Ali

J'aimerai mettre un bémol au constat critique de la gauche. Je suis un homme de terrain, je vais à la ren-

contre de gens à Laghouat, à Labiod Sid-Cheikh, à Sidi Salem à Annaba et je leur parle de laïcité, de séparation du politique et du religieux et d'édification d'un Etat moderne. Ces gens m'écoutent et mon discours leur est audible. Sur la question de l'islamisme, il y a beaucoup de gens qui remplissent les mosquées mais qui ne feront jamais de politique. Moi, je défie les partis islamistes de remplir aujourd'hui les salles comme ils le faisaient auparavant, ils ne le feront pas.

Lazhari Labter

En théorie, nous sommes d'accord. Sur le terrain, ça ne veut rien dire. Les islamistes ont mobilisé autour d'un slogan très simple : la solution c'est l'islam et l'Islam c'est la solution. La gauche n'a pas su trouver les mots qui parlent au cœur et à la raison des gens si possible. Il y a des raisons à cela : certes, il y a toutes les conjonctures qui nous ont tous dépassés- et les personnes et les groupes et les partismais il y a aussi cette incapacité à s'organiser et qui pousse des gens comme moi, qui restent militants, orientés sur le secteur de la culture, à se retirer du terrain. Toutes les tentatives de regrouper la gauche au sens large, le RCD, Le FFS, le MDS, le CCDR, ont échoué. Pourquoi ?

Nacer Djabi

Parce que ce sont des groupes réduits agissant dans des marges étroites, des gens qui se connaissent d'abord entre eux et qui s'affrontent en tant que tels tout en étant loin de la société. On est en présence de partis ou de groupes politiques qui n'ont pas de populaires et qui ne parviennent pas à en avoir…

Lazhari Labter

Quand j'observe ma société, que je constate que les problèmes sont énormes et que les contradictions sont aiguisées à un point qu'on ne peut

même pas imaginer, et qu'une bourgeoisie parasitaire, prédatrice et qui s'est accaparée les services de l'Etat pour ses intérêts et qui s'est allié avec les islamistes en leur donnant l'opportunité de museler le champ du social, j'observe aussi que les attentes sont énormes et s'expriment parfois dans le désespoir, le suicide, la harga. Mais que faire ? Que faire devant le besoin de liberté et le besoin de respirer. La vérité est que dans les pays arabes, l'Algérie comprise, nous nous trouvons sous des régimes quasi dictatoriaux et brutaux dans leur réaction. L'Egypte est sous état d'urgence depuis 1980, ici c'est depuis 18 ans. Je ne prétends pas être un technicien pour décider de la levée de l'Etat d'urgence, mais c'est un fait : les libertés sont quasi surveillées. Nous avons voulu nous impliquer dans le débat sur l'industrie du livre, en disant qu'on pouvait apporter des propositions comme nous le faisons depuis 2000, mais la plus inique des décisions a été de nous exclure de la concertation pour l'organisation d'un Salon du livre que nous avons porté à bout de bras. Est-ce logique ? Pour une simple conférence de presse, on nous a fermé les portes d'une maison de la presse qui porte le nom de Tahar Djaout. Est-ce normal ? Pour ma part, j'avance à mon niveau, pas dans un cadre organisé, si puisque j’y suis dans un syndicat du livre, et le sentiment général que je perçois autour de moi est soit celui du fatalisme soit celui du défaitisme. Ce qui, parfois, me désespère.

SLIMANE BENAÏSSA,

SALIM AGGAR

MOUNTASSAER MARAI,

HÉLÈNE CHAUVIN,

DRAMATURGE > «En plus de ce que j'ai déjà dit lors de la soirée d'inauguration, que les «Journées cinématographiques» constituent une bonne initiative pour parler de cinéma et d'aborder ses difficultés pour les résoudre, j'ajouterais que le cœur de l'évènement est une compétition pour le meilleur scénario. C'est une opportunité, je pense, qu’il faille encourager les créateurs dans un maillon fondamental de la chaîne de fabrication d'un film.

> «Il est clair qu'il y a des insuffisances, on n'est jamais au top à 100% quand on démarre de rien. Mais le pari est tenu. Nous avons réussi à organiser des journées de qualité sur des sujets importants qui engagent l'avenir du cinéma dans notre pays. Nous avons pu obtenir des copies de films mondialement connus pour leur valeur et leur qualité. Cela incitera les gens à fréquenter beaucoup les salles et les rendez-vous de cinéma. La prochaine fois, nous sommes sûrs, de gagner en maturité et en qualité.”

DIRECTEUR DE PRODUCTION > «C'est très bien qu'on voit des films et qu'on discute des problèmes du cinéma en Algérie. Ce pays a, dans le passé, donné beaucoup de belles choses au septième art dans le monde arabe et en Afrique. Il y a lieu de lui redonner le rayonnement d'antan. Cela passe par un travail d'introspection sur les raisons du déclin et de la crise et sur les moyens de relancer la production cinématographique avec de nouvelles générations.»

RÉALISATRICE > «Au passage, je tiens à préciser que je découvre Alger pour la première fois et je suis très heureuse d'être là. L'accueil est chaleureux et les gens sont formidables. Les journées cinématographiques sont aussi une bonne initiative dans la mesure où elle permet de projeter des films dont le mien à un public différent et de faire connaître ce qui se fait en Algérie et dans d'autres pays de la région. Les questions posées, ici, nous concernent aussi. Pour mon documentaire «L'invitation au mariage», ça n'a pas été facile de le réaliser et de le sortir en l'absence de soutien et de moyens financiers conséquents.”

AHMED ATEF,

MOHAMED NADIF,

MOHAMED BENSALAH,

DORINE BRUN,

RÉALISATEUR > “L'Algérie n'a pas encore la tradition des festivals de cinéma. C'est étonnant quand on sait le poids du cinéma algérien dans le monde arabe et dans les pays du Sud en général. Cette réalité m'incite à dire que l'organisation de Journées cinématographiques comme celles d'Alger est un pas dans la bonne direction. Il faut encourager ce genre d'initiatives…”

RÉALISATEUR > “Des rendez-vous comme ça, il en faut et beaucoup. D'abord pour voir qui fait quoi et comment ? Puis, pour essayer de mutualiser les expériences et militer, pourquoi pas, pour un cinéma solidaire qui encouragerait les coproductions au Maghreb et plus largement dans les autres pays de la région de la Méditerranée. Je pense aussi que c'est l'occasion - ça ne se fait pas du premier coup - de mobiliser le public sans lequel faire du cinéma n'a pas de sens.”

CRITIQUE > “Je crois que des occasions comme celles-là permettent d'abord de discuter et de débattre de la situation du cinéma aujourd'hui en Algérie. Je veux dire par là qu'il ne s'agit pas uniquement d'établir des constats - il faut les faire s'ils sont nécessaires mais pour s'ouvrir des perspectives. Et quoi de mieux indiqué que de savoir ce qui se passe et ce qui se fait chez le voisin ou ailleurs et de rencontrer de jeunes talents qui créent dans l'adversité ou qui cherchent à s'organiser dans un cadre leur permettant de faire des films.”

RÉALISATRICE > “D'abord, je suis étonnée par les réactions qu'a suscitées mon film après sa projection. Des questions très pertinentes et auxquelles je ne m'attendais pas, certaines m'ont été posées sur ma manière de travailler, de solliciter les personnages de mon documentaire, ces gardiens de parking. Ensuite, au-delà de la confrontation des regards et des images - je vois que les cinéastes, ici ou en Europe, sont parfois confrontés à de mêmes problèmes de financement, pour faire des films.”

Lakhdar Maougal

Il faut une appréciation correcte. On demande une alternative dans une conjoncture qui ne s'y prête pas. Pas pour l'instant. Des partis ont implosés ou ont été implosés, des groupes culturels se sont liquéfiés ; la presse, c'est une tendance, a de plus en plus de difficultés à faire son travail en toute autonomie. Dans des conditions pareilles, quel travail de construction

La révolution maoïste

Conférence de Bandung

De l’effondrement du vieil Empire chinois (1912) à la fondation de la République populaire (1949), la trajectoire de Mao Zedong embrasse l’histoire de la Chine contemporaine. Elle ajoute aussi un chapitre inédit à l’histoire du communisme : guérilla paysanne et “voie chinoise” pour la construction du socialisme ont fait figure de modèle dans le Tiers-monde et jusqu’en Occident. Mao a voulu régner par la révolution. La Révolution culturelle de 1966 a plongé la Chine dans le chaos sans lui épargner le totalitarisme.

La conférence de Bandung s’est tenue du 18 au 24 avril 1955 à Bandung, en Indonésie, réunissant pour la première fois les représentants de vingt-neuf pays africains et asiatiques dont Gamal Abdel Nasser (Égypte), Nehru (Inde), Sukarno (Indonésie) et Zhou Enlai (Chine). Cette conférence marquera l’entrée sur la scène internationale des pays du Tiers-monde.

Palmarès >Premier prix pour le meilleur scénario long métrage : n Merième Menoughi pour «El Halqa Matdoumch»

>Prix encouragement pour scénario documentaire : n Salim Ait Mesbah

>Prix d’encouragement pour scénario long métrage : n Zineb Babahi pour «Délysse d'Abysse»

>Prix encouragement pour scénario court métrage : n Abdelkrim Tazarout

>Meilleur scénario Court métrage : n Yasmina Chouikh «Les djinns»

>Prix encouragement pour scénario court métrage : n Yssad Abdelaziz

>Prix meilleur scénario documentaire : n Mohamed Magani

>Prix encouragement pour meilleur scénario documentaire : n Salima Aït Mesbah

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

> Ils ont dit

Antonio Gramsci

>

Ils ont dit

Profils DE GAUCHE


12 > E L - B O U S T A N E

> D O S S I E R 21

Profil DE GAUCHE

Edward Saïd

Nacer Djabi : Une question simple : pourquoi n'y a -t-il pas de presse de gauche aujourd'hui ?

Lazhari Labter

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

Le court-métrage ou sauve qui peut le cinéma > QUESTION : Comment peut-on faire plus de films en Algérie alors que son cinéma connaît une crise aigüe et manque cruellement d'argent? «Faitesles courts», ont simplement répondu, mardi dernier, les participants au «spécial court métrage» des journées cinématographiques d'Alger. Ce «spécial» s'est déroulé dans les murs du centre Frantz Fanon, rempli d'un public fort heureusement nombreux pour ce sale temps casanier qu'on vit depuis des lustres et qui, visiblement, semblait bien connaître son affaire. Il a permis de voir trois courts métrages de valeur et de beauté inégales, qui portent en eux de beaux germes mais qui ne viendront sans doute à point que sur de la bonne terre. Soutien, encouragement et vraie politique du cinéma, est-il entendu par ces allégories bio-culturelles… Le premier film à ouvrir la séance a été de Yasmine Chouikh, fille du couple Yamina et Mohamed de cinéastes Chouikh, surtout auteure d'un beau et intéressant «El Bab» (la porte) : un film de 8 minutes réalisé en 2006 sur la vie quotidiennement domestique d'une jeune fille dans un univers familial et social où un cancrelat - c'est dit et c'est montré par l'image - a plus de liberté d'entrer et de sortir qu'une femme. Le deuxième film projeté, «Les étrangers» est une fiction de 21 minutes. Généreuse dans son objet, peu audacieuse dans la description de son sujet l'enfance marginalisée se shootant au diluant dans les décombres d'un quartier d'Alger -, cette fiction reste prisonnière d'une certaine naïveté et d'une certaine gentillesse dans le regard d'un monde

Le «court», a-t-il répondu en évoqui ne l'est pas. Son réalisateur, Fateh Algérie». Un des arguments développés Rabia, tente de montrer que l'enfance mais auquel il y eut des répliques est que quant «La Symphonie de Dieu» de marginale peut-être aussi un cercle de cette espèce de film, malheureusement Saïdani Zakaria, surchargé et trop bavard camaraderie et de solidarité sans y parve- connotée pour petits et débutants, aux yeux de certains spectateurs, porte la nir parvient pas. A force de bons senti- constitue une étape importante d'ap- marque de «la concision» par opposition ments, il affadit son sujet et les mots prentissage et d'initiation avant d'aller à «l'étalement» et du «vouloir tout dire sans y parvenir». «La brièveté n'est pas qu'on croyait crus de ces «étrangers», ces vers le long-métrage. Ce point de vue, en particulier synonyme de simplicité ni de pauvreté», «Olvidados» algériens s'entendent enflés et bouffis comme dans un mauvais sit- défendu par Yasmine Chouikh, ravis- a conclu M. Bensalah. L'autre argument qui ne souffrit d'ausante graine de cinéaste, et ambitieuse com. Le troisième, enfin, a été «La sympho- très certainement, lui a fait dire que «le cune contradiction est que le courtnie de Dieu», un film de 23 minutes qui court métrage est une étape décisive», métrage ne coûte pas cher. «Petit film, raconte l'histoire d'un jeune non-voyant presque séminale pour une carrière. égal petit budget», a-t-on martelé avant qui devient grand artiste-peintre par le «Sans le court, on ne saurait aborder ni d'arguer que le «court» peut être une contact de la musique et l'amour de faire du long-métrage», a-t-elle affirmé bonne option dans un pays où le financegrands-parents vivant dans un musée. Ce avant de rappeler que Lakhdar Hamina, ment des œuvres cinématographiques court-métrage a une caractéristique que Ali Rachedi, Bouamari, Laskri, et «toutes pose problème. Non pas laspect finann'ont pas les deux autres : des comédiens les grandes figures du cinéma algérien cier uniquement, mais le bureaucratique professionnels, Hacène Zerari et Bahia ont fait du «court» avant de s'attaquer au aussi. Des propos récriminatoires ont, du Rachedi, en sont les interprêtes. Une «long». reste, été dits sur la difficulté prise de risque que partage d'accès pour les jeunes auteurs avec eux la jeune coméau soutien matériel du minisdienne de théâtre, Hanane de la Culture et de la Boudjemaâ, filmée en jeune Le premier film à ouvrir la séance a été celui de tère Commission chargée de sélecrebelle provocante sans qu'on sache à qui et à quoi Yasmine Chouikh, fille du couple de cinéastes tionner les projets pour les aider financièrement. «On ne correspond son personnage. Yamina et Mohamed Chouikh, surtout auteure sait pas qui est qui et qui fait Trois films inégaux, du beau et intéressant «El Bab» (La porte) quoi dans la commission». donc, mais que leur part de «Vous présentez un projet, vous faiblesse ne défavorise pas, n'êtes jamais sûrs qu'on vous loin de là. Elle confirme au Son point de vue a suscité l'objection réponde , « la bureaucratie de gens qu'on contraire que rien n'est plus urgent de l'universitaire et ne connaît pas et qu'on ne peut même aujourd'hui que de s'occuper de ces jeu- bienveillante nes vrais talents qui comme Chouikh, cinéaste Mohamed Bensalah qui a glissé pas interpeller font régner la dictature du Saïdani, Rabia et d'autres, tentent de fort à propos de la remarque selon bureau d'ordre», «cela finit par faire lascréer et de donner au cinéma algérien de laquelle le court métrage n'est ni un exer- ser des jeunes et des vocations qui n'ont cice mineur ni un tremplin pour débu- aucun recours ni moyen de se faire nouveaux films et de nouveaux repères. Petits films, petits budgets (intertitre) tant, «mais un genre à part entière avec entendre, plus gravement dans les Ce n'est d'ailleurs pas fortuit que le ses règles et ses lois et qu'il requiert une régions qu'à Alger», a-t-on entendu. Les débat ayant suivi la projection ait porté économie esthétique qui n'est pas facile à concernés, s'ils ne l'étaient pas déjà, sont sur le court-métrage comme «moyen et maîtrise, et des cinéastes confirmés s'y désormais informés. sans doute. possibilité de faire encore du cinéma en confrontent toujours», a-t-il rétorqué. Nordine Azzouz

Alger Républicain a joué ce rôle et aurait pu continuer à le faire parce qu'il n'appartient à personne ni à un groupe ni à une secte mais à tous les Algériens. J'ai mis en garde contre la tentation de le transformer en organe central d'un quelconque parti ; j'ai dit que si cela se faisait, le journal allait mourir.C'est ce qui est arrivé.

Nacer Djabi

La gauche n'a pas pu s'arrimer aux groupes sociaux, pourquoi ? Depuis des années, elle n'a pas réussi à avoir des prolongements populaires. Même les groupes de classe moyenne qu'elle a tenté de mobilisé, elle n'a pas réussi à le faire. Ses élites parlent français dans une société où l'enseignement de la langue arabe s'étend rapidement et ne parviennent pas à s'adresser à ce qui devrait être, en théorie du moins, leur gisement politique et électoral. Les raisons de cet échec et de ce manque d'ancrage, me semble-t-il, est la gauche qui a cessé d'être le pôle culturel qu'elle était et qu'elle ne réfléchit plus aux moyens de renouveler sa pensée politique et sociale en fonction des mutations profondes de la société.

Lakhdar Maougal

Dans les débuts, on n'avait pas de repli général de la gauche à l'échelle mondiale. Je ne vois pas pourquoi l'Algérie échapperait à la situation. Sauf que, aujourd'hui, l'utopie libertaire ne recule pas seulement dans les pays de la périphérie, elle est combattue dans les pays du centre. La question linguistique perturbe le champ idéologique ? Il faut dire que pendant très longtemps l'essentiel du progrès des idées de gauche était portée par le

français. Le référent linguistique, je le pense, n'est pas discriminant. Le dilemme, je le répète, est comment relancer une alternative dans un contexte qui ne se prête pas et, face à un capitalisme de périphérie de type compradore essentiellement géré comme un état compradore, impensable du temps de Boumédiène. Aujourd'hui, nos patrons ne s'assument plus en tant que patrons algériens. Ils s'assument en tant qu'intermédiation avec le capital international. Combien ça va durer ? Je ne sais pas. L'unique perspective, me semble-t-il, peut-être dans le rôle que devront jouer les élites, qu'elles soient arabophones, francophones ou amazighophones, pour lever le voile sur les problèmes culturels qui fractionnent la conscience nationale.

Hocine Ali

Le caporal Hitler avait bien eu en face de lui l'un des plus puissants partis communistes mais il est passé. Il y a des accidents mais l'humanité sait tirer les enseignements et je pense que les Algériens sont en train de tirer les enseignements. Il y a une généralisation des idées de progrès. Je termine : on a participé à des tentatives de rassemblement mais qui ont échoué : elles n'étaient pas mûres peut-être. A la veille des élections, on a tout fait pour leur dire que c'est maintenant qu'il faut se réunir mais la réaction était que «les dés sont pipés et que ça ne sert à rien». On va relancer des échanges pour rassembler ceux qui sont prêts à se battre. Il y a des forces qui sont en train d'émerger dans la société, il faut regarder dans toute la société et sans exclusive. Dans le monde arabe et musulman, on est en train de contacter des gens de gauche pour organiser un débat à Alger sur les mêmes questions qu'on est en train de débattre.

Lazhari Labter

En souhaitant bonne chance à

votre imitative, permets-moi de douter que ça va être encore une fois un échec : je ne crois pas que ça va aboutir, car c'est tellement miné, les gens sont tellement désespérés que mathématiquement pourquoi ça va réussir aujourd'hui, comme par miracle, alors que ça échoué depuis 1990. Je ne crois pas aux miracles. Par contre, on voit des choses qui se mettent en place. J'analyse de très près ce que fait Mustapha Benfodil. C'est rien mais ce qu'il fait me semble intéressant : utiliser l'espace public comme une agora, faire du théâtre, se faire embarquer, donner à la police l'adresse de sa nouvelle destination. Pourquoi ne pas élargir l'idée d'un débat comme celuilà à une sorte de colloque sur ces mêmes questions, un colloque d'où l'on sortirait avec un document qui ferait consensus en invitant des gens des partis et hors des partis : des universitaires, des ouvriers, des paysans, des étudiants, des hommes et des femmes. L'idée est de rendre publique le contenu des discussions des gens réunis au colloque pour dire voilà ce qu'ils pensent.

Nacer Djabi

Le pari sur les partis politiques maintenant est difficile. Il va répéter les mêmes échecs. Le champ cuturel, médiatique, de la pensée, peut, en revanche, servir de passerelle et de tenter de construire un cadre d'expression Cela me paraît d'autant plus important qu'il y a urgence à tisser des liens avec la société et les nouvelles générations en particulier. A l'institut de sciences politiques, quand il m'arrive de discuter avec les étudiants de telle ou telle personnalité, de tel ou tel universitaire, leur réaction, est toujours la même : « ah! ce gauchiste, répètent-ils avec péjoration. Et vous, leur dis-je, vous êtes de droite ? Ils ne répondent pas, persuadés qu'ils sont qu'être quelqu'un de gauche n'est pas une qualité. Une perception inquiétante qu'il faut absolument casser ? Comment ? Je termine sur cette question.

Ali El Kenz Né en 1946 à Skikda (Algérie), Ali El Kenz a été maître-assistant de philosophie à l'université d'Alger de 197O à 1974, puis professeur de sociologie dans la même université jusqu'en 1993, ainsi que directeur de recherches au CREAD (Centre de recherches en économie appliquée au développement à Alger). Après avoir été professeur associé à l'université de Tunis 1 de 1993 à 1995, il est actuellement professeur de sociologie à l'université de Nantes depuis 1995. Il a occupé diverses fonctions à l'Association arabe de sociologie ainsi qu'au Codesria et au FTM à Dakar. Ses principaux thèmes de recherches ont été le travail, le développement, la sociologie des sciences. Ses principaux lieux d'observation et d'analyse, l'Algérie, le monde arabe et l'Afrique. Son expérience d'un séjour en tant que Visiting Professor à l'Université de Princeton (USA) en 2000, et sa délégation à l'IRD(2003-2006), ont contribué à la construction intellectuelle de l'IEA de Nantes et Ali El Kenz y participe actuellement comme conseiller scientifique chargé de l'axe «savoirs et sociétés».

Le Yémen du Sud

Mai 68

La République démocratique populaire du Yémen, aussi connue comme Yémen du Sud, est un État fondé en 1970 et disparu en 1990, constitué de la partie Sud de l’actuel Yémen. Le Yémen du Sud était la seule République marxiste du monde arabe. Sa capitale était Aden. Après plusieurs rounds de négociations, le Yémen du Sud a vainement tenté en 1994 de faire sécession sous le nom de «République démocratique du Yémen», avant de retomber sous le contrôle du gouvernement de Sanaa. Ce fut la réunification.

C’est un terme désignant de manière globale l’ensemble des mouvements de révolte survenus en France en mai-juin 1968. Ces événements, menés par la jeunesse étudiante parisienne puis gagnant le monde ouvrier, constituent une période et une césure marquantes de l’histoire contemporaine française, caractériséepar une vaste révolte spontanée, de nature à la fois culturelle, sociale et politique, voire philosophique, dirigée contre la société traditionnelle, le capitalisme, l’impérialisme et, plus immédiatement, contre le pouvoir gaulliste en place.

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politique ou autre peut-on envisager ?

Né le 1ernovembre 1935 à El Qods. Palestinien de nationalité américaine, ce professeur de littérature comparée s’est livré, dans son œuvre principale, à une déconstruction de l’orientalisme. Pour lui, l’orientalisme est, sans être une idéologie politique, un courant de pensée qui a légitimé d’un point de vue culturel l’impérialisme colonial européen. D’une manière plus générale, il met en exergue que l’Occident s’est construit en définissant, par la négative, ce qu’il n’était pas, projetant sur un Orient fantasmé et exotique sa distinction de l’Autre. Dans une introduction nouvelle à la réédition de son livre en 2003, Edouard Saïd a relié le sujet à la préparation médiatique de l’opinion américaine à la veille de l’invasion en Irak, fustigeant un recours grossier des médias à la présentation des poncifs occidentaux sur le monde oriental, parfaite illustration de son étude sur les effets de l’orientalisme dans l’inconscient collectif : dénigrement des sociétés comme primitives, archaïsmes dans la religion, place des femmes dans la société islamique.


22 > P U B L I C I T É Anniversaire Le 5 octobre 2009, notre petit ange Boureghis

Rania-Soumeya a soufflé sa 4e bougie.

En cette heureuse circonstance, son papa Abdenour, sa maman Lamia, lui souhaitent un joyeux anniversaire et une vie pleine de joie, de santé et de prospérité Inch’Allah.

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> El-Boustane 11

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RETOUR SUR LES 1ERES JOURNÉES CINÉMATOGRAPHIQUES D'ALGER Les premières journées cinématographiques d'Alger, c'est déjà du passé. Alors que faut-il en retenir ? > L'aspect le plus important est que l'évènement, premier du genre, a été initié et organisé par une association de jeunes cinéastes amateurs dont le gros des actions consistait jusqu'au 03 octobre courant, date de démarrage des journées, à faire du ciné-club et de l'animation pour cinéphiles. Le fait que ces «associatifs» passent à un stade supérieur de l'organisation et qu'ils parviennent à organiser malgré certaines carences et maladresses une compétition nationale pour le meilleur scénario en mobilisant dans un cadre international des artistes et des critiques de premier plan, témoigne d'un début de maturité et d'une ambition qu'il faut encourager. Cela marque d'une empreinte d'intelligence la décision du ministère de la Culture de soutenir et de parrainer leur initiative. Le dramaturge Slimane Benaïssa, le critique Mohamed Bensalah, les réalisateurs Ahmed Atef (Egypte) et Mohamed Nadif (Maroc), sans compter de jeunes et brillants documentaristes comme les Françaises Hélène Chauvin et Dorine Brun, qui ont étonné par la qualité de leur travail, ont, par ailleurs, procuré au «Journées» un cachet incontestablement professionnel. Ils devraient par leur engagement et par leur implication permettre aux promoteurs des «Journées», même si ceux-là doivent d'abord compter sur euxmêmes pour organiser à l’avenir des rendez-vous cinématographiques fiables. Le bilan du programme des projections, si l'on excepte l'absence du grand public qu'il faut à tout prix aller chercher- c'est votre boulot messieurs-dames - est lui aussi brillant : 16 productions cinématographiques d'excellente facture: quatre longs métrages parmi lesquels des valeurs sûres et des machines à pomper les prix comme «Le temps qu'il reste» du Palestinien Elia Suleiman, “Les démons de la ville» de l'Egyptien Ahmed Atef, «Looking For Eric» du Britannique Ken Loach, l'Enfant de Kaboul de l'Afghan Barmak Akram. Huit documentaires de réalisateurs algériens, français, britanniques, afghans, libanais, palestiniens, marocains et qataris. Parmi eux, «Hayda Lubnan» d’Eliane Raheb (Liban), «Janoub» de Nizar Hassan (Palestine), «Via via, circulez» de Dorine Brun (France), le beau et surprenant «L'invitation au mariage» de Hélène Chauvin et «Les Sénégalaises et la sénégauloise» d’Alice Diop. Le must, parce que c'est ce qui restera, a concerné les conférences et les débats qui ont eu lieu sur les questions relatives à la production du film documentaire, à l'écriture du scénario et au court-métrage et son importance pour l'avenir du cinéma en Algérie. Les discussions qui ont eu lieu sur ces deux sujets ne manqueront pas d'avoir des suites et en particulier sur les aspects liés au financement des films et à celui-particulièrement préoccupant- des «péages bureaucratiques» qui découragent tout cinéaste débutant à postuler pour un soutien ou pour un financement auprès des centres et services concernés du ministère de la Culture. La crise dans le cinéma algérien - ça a été dit à l'occasion du débat sur le court-métrage - n'est pas seulement un problème d'argent ou de vocation, elle est aussi de niveau éthique ou, du moins, d'accessibilité pour des novices qui ne connaissent rien aux rouages de l'administration, et qui, même s'ils sont porteurs de projets intéressants, finissent par abandonner sous le poids de la bureaucratie ou de son mépris.


> M E D I A 23

10 > K A L I M A

La politique étrangère de l’Allemagne est fondée sur trois paramètres essentiels : L’unicité de son espace territorial et la délimitation définitive de ses frontières enfin retrouvées. La centralité de sa position géopolitique au cœur de l’Europe qui fait d’elle un véritable «Pont» entre l’est et l’ouest du continent européen. La cohérence de son économie, les performances de son industrie, la capacité de ses innovations scientifiques et technologiques et la compétence de ses élites dirigeantes à gouverner.

Le traité de Moscou du 12 septembre 1990 constitue le véritable point de départ du recouvrement de la souveraineté allemande. Il permet également à cette dernière de délimiter sa place et son rôle sur la scène européenne d’abord et mondiale ensuite. L’ambition de la politique étrangère allemande est prise en charge aujourd’hui et sans aucun complexe, par une nouvelle élite de dirigeants d’après-guerre qui, comme La chancelière Angela Merkel (née en 1954), veulent doter leur pays d’attributs de puissance. Avec ses 82,2 millions d’habitants, L’Allemagne est avec la Chine la troisième puissance économique dans le monde. Elle est la première puissance commerciale avec 9,2% des exportations mondiales en marchandises et services (45% de son PIB). Elle est la première puissance économique européenne (28% de la richesse de la zone euro). L’Allemagne est en tête des contributions du budget de l’Union

Sucré-salé Par Chafik Benhacene

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> Finalement l'été -dont les lueurs fauves

joueront sans doute les prolongationsaura été aussi chaud que positivement laborieux. Le cru 2009 a moins fait part aux turpitudes convenues de barons de la drogue, du rond à béton ou d'un quelconque syndicat et a-t-il dit , du bout de poussées caniculaires, consenti à de molles hypothèses de remaniement tout entier marqué par l'exégèse de la «LFC», une école en rose et bleu et surtout par le basculement dit du «nouveau week-end». Depuis le 14 août dernier, on y est ou à tout le moins on est censé y être et les biorythmes des institutions et des hommes devaient, depuis, faire avec. C'est vrai aussi que ce passage, de je ne sais qui à un peu je ne sais quoi, s'est fait je ne sais trop comment et l'effet de surprise y est sans doute pour quelque chose. Parlait-on en effet plus de (re)changer la Constitution, le gouvernement, le calendrier du championnat national de foot ou de n'importe quel sport ou même de voiture - avant la fin du crédit - bien plus que l'ordre des jours dans lequel chacun insérait avec plus ou moins de bonheur ses rendezvous, ses peurs et ses parties de belote. Et son temps de travail ou de ce qui en tient lieu quand on n'était pas ou plus demandeur d'emploi puisque l'informel répugne à la statistique. Faisons-en le constat : ce qui devait avoir l'allure quasi souterraine d'un mou-

européenne ; elle est le deuxième contributeur au budget de l’OTAN et troisième de celui de l’ONU. Sur le plan militaire, L’Allemagne est le quatrième exportateur d’armement dans le monde et possède un contingent de plus de 70.000 soldats dans différents théâtres d’opérations, notamment en Afghanistan, au Kosovo et en République démocratique du Congo. Décomplexés par le poids de l’histoire et résolument tournés vers l’avenir, les nouveaux dirigeants allemands définissent, avec lucidité et pragmatisme les contours de la politique étrangère de leur pays depuis deux décennies. C’est ainsi que l’utilisation du concept de puissance, pour qualifier l’Allemagne n’est plus un tabou ni ne renvoie à un quelconque «nationalisme chauvin et dominateur.» L’Allemagne, qui possède aujourd’hui des potentialités certaines pour se positionner en leadership, voudrait acquérir plus de

tionale. Grâce à une diplomatie de réseaux au sein des Organisations intergouvernementales et de la société civile, l’action de l’Allemagne s’avère efficace, dans des domaines comme l’environnement, les droits de l’Homme… En matière d’aide au développement l’Allemagne dispose de l’Agence de coopération GTZ, qui met en œuvre sa politique de coopération, notamment celle de l’Afrique (aide publique au développement 0,38% en 2006 et 0,70% en 2015). Ces attributs de puissance permettent aujourd’hui à la politique étrangère allemande d’ambitionner pour plus de responsabilités dans la gestion des affaires du monde en devenant membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. En raison de la persistance de sa politique étrangère, l’Allemagne saura devenir, en cette première moitié du XXIème siècle, une puissance d’influence mondiale. A. Z.

responsabilité sur le plan international. Traditionnellement sa politique étrangère se fonde sur trois axes : -Une intégration irréversible à l’Europe autour du couple germano-français. -Une alliance stratégique avec les Etats-Unis. -Une diplomatie multilatérale. En Europe, la politique étrangère allemande joue un rôle de stabilisateur entre l’Est et l’Ouest. Son partenariat avec la Russie et les pays du centre de l’Europe, assure en ce début de siècle une sécurité de longue durée. Son engagement aux Balkans et plus particulièrement au Kosovo s’inscrit dans cette perspective. Malgré des capacités militaires limitées (1,3% de son PIB pour la défense contre 1,9% pour la France et 2,5% pour la Grande –Bretagne), l’Allemagne s’engage d’une manière résolue dans le dispositif stratégique de l’OTAN. Le multilatéralisme caractérise, également, l’action de la diplomatie allemande sur la scène interna-

Une prière semi-universelle vement de plaques tectoniques a presque eu l'impact d'un petit séisme aux répliques bouffonnes. Le week-end des uns n'est pas forcément le week-end des autres et la somme des aires de repos à l'algérienne demeure, à l'heure qu'il est, suffisamment fluctuante pour échapper aux fourches caudines du repos universel. L'aspiration de jeudi par la logique des jours ouvrables s'est fait dans une indifférence chagrine et oublieuse des derbies colorés qui avaient fait courir Alger, Oran ou Constantine et c'est bien le samedi le jour de tous les louvoiements puisque si personne ne pense «shabat» il s'en trouve quand même pour s'y refuser. Et reconnaissons que c'est pratique pour qui n'a

ment l'effondrement du seul argument qui, toutes ces années, avait fait de cette lancinante question du week-end une manière de serpent de mer algérien : la pénalisation du marché algérien dans ses relations avec ses partenaires étrangers du fait de la fermeture des banques. Au bout du compte - sans jeu de mots -, ce sont les banques qui changent le moins

L E

et qui surtout ne changent rien à l'organisation de leurs missions. Faut-il s'en désoler ? C'est à voir. Après tout, ce remue-ménage n'a-t-il pas eu pour effet de confirmer que le vendredi l'Algérie prie même s'il est difficile de dire lesquelles de ses prières seront effectivement exaucées. C. B.

R E G A R D

D E

«On ne fait pas du journalisme auto pour la pub»

Algérie news-week : Votre magazine existe depuis 2000, pourquoi avez-vous choisi le secteur de l’automobile en particulier ? Mourad Saâdi : Le choix d’une édition d’un magazine spécialisé en automobile a été en raison de l’ouverture du marché, et l’arrivée de plusieurs marques automobiles sur le marché algérien. L’automobile est une passion, c’est un rêve, et ce sont aussi des contenus technologiques. Ceci dit, en 2000, le marché du véhicule neuf ne pesait que 35 000 véhicules, puisqu’il était dominé par les importations des véhicules d’occasion par les particuliers et qui constituait environ 80% des importations globales. A notre arrivée, nous avons tenu à apporter modestement une contribution sur le plan information au bénéfice des amateurs des quatre roues. Le but est de donner un éclairage sur l’activité du concessionnaire afin d’aider le consommateur algérien à effectuer un choix en conséquence de cause. Rencontrez-vous des difficultés et quelles sont-elles ? Nombreuses étaient les difficultés que nous avons rencontrées parce que les concessionnaires au même titre que nous, ne connaissaient pas le monde de l’auto-

S L I M

mobile. Nous sommes aujourd’hui dans une grande phase d’apprentissage même s’il faut reconnaître que ce secteur de l’automobile entre distributeurs, observateurs, journalistes, ou autres a beaucoup évolué en dix ans. Je tiens à signaler que nous continuons sans parti pris, et sans engagement envers qui que ce soit a essayé de donner l’information la plus crédible à nos lecteurs, même si ce n’est pas une tâche facile.

Comment expliquez-vous l’engouement qu’a connu le secteur de l’automobile ces dernières années ? L’automobile est un produit qui fait rêver. Le crédit automobile a permis à la classe moyenne d’acquérir un véhicule. Pourquoi achète-il un véhicule alors que sa priorité est le logement. Je dirais que ce dernier étant inaccessible, les gens se sont rabattus en masse sur la voiture pour pouvoir sortir et trouver un moment de liberté.

28, rue Ahmed Boualem Khelfi ex-Burdeau, Alger centre hébdomadaire Edité par EURL Express News au capital de 100.000 DA RC : 0962805B03 Siège social : Maison de la Presse Tahar Djaout, 1 rue Bachir Attar, Place du Premier Mai, Alger… www.mdigooti.com

La conjoncture actuelle étant particulière, va-t-elle affecter les revues spécialisées en automobile en termes de publicité ? Certes qu’on a besoin d’annonceurs, mais ce n’est pas pour autant qu’on boycotte ceux qui ne nous donnent pas de publicité. On n’a pas ce type de rapports avec les concessionnaires. On ne fait pas du journalisme «auto» pour la pub. En revanche, je dirais qu’on leur accorde la place qu’ils méritent dans notre magazine, à condition qu’ils montrent une bonne volonté de leur part. Entretien réalisé par Hasna Zobiri

Presse écrite

Télévision

Ali Djerri remplacé par Kamel Djouzi

Quand l’Elysée fait dans le piratage

La guerre des clans fait rage au sein du quotidien arabophone El-Khabar. Et pour cause, Ali Djerri n’est plus directeur de la rédaction depuis peu, il a été remplacé par un homme du camp adversse, Kamel Djouzi, ancien rédacteur en chef du même quotiden et actionnaire de l’entreprise. Ce changement indique qu’il y aura d’autres changements au sein de la rédaction. Le feuilleton de la guerre des clans au sein de l’un des plus anciens quotidiens arabophones privés ne fait que commencer,estiment les observateurs. Y.C.

Faisons-en le constat : ce qui devait avoir l'allure quasi souterraine d'un mouvement de plaques tectoniques a presque eu l'impact d'un petit séisme aux répliques bouffonnes. pas réglé sa note de téléphone ou d'éléctricité. Somme toute, si l'objectif était d'être au moins semi-universel côté repos hebdomadaire et rémunéré, toute la question désormais est de s'assurer déjà d'un week-end national. Il s'en trouvera, et c'est assez salutaire, qui verront dans ce débridé du temps les signes de résistance au changement alors que d'autres, plus prosaïques mettront plus facilement en cause la méthode, l'absence de concertation, de débats sur ce qui reste après tout, l'un des fonds communs aux Algériens, la semaine des cinq jours. Ce qui peut rajouter au “Ça passe ou ça casse”, c'est finale-

Pensez-vous que le 13e Salon automobile qui tire à fin aura le même succès que les précédentes éditions ? Certainement. Je dirais qu’il y a plusieurs aspects d’analyser le Salon de l’automobile. En premier lieu, ledit Salon a réalisé un bond qualitatif en termes de niveau de qualité d’exposition. Aujourd’hui la plupart des concessionnaires font l’effort de valoriser leurs gammes, leurs expositions sur des stands qui répondent plus ou moins aux chartes graphiques et aux standards qu’ils représentent. Je pense que c’est un signe de respect pour le visiteur. Par ailleurs, le crédit automobile est la vocation des banques, et non celle des distributeurs. Ainsi, la décision des pouvoirs publics de supprimer le crédit à la consommation va freiner largement l’accès à l’automobile, à nous alors de nous y adapter. En revanche, je demanderais aux concessionnaires d’améliorer leurs prestations de service, parce que c’est une partie de leur métier que je trouve «négligée».

Dans cet entretien, M. Saâdi revient sur la conjoncture actuelle, notamment sur le déroulement du 13e Salon de l’automobile d’Alger. Etant un spécialiste du secteur, il a essayé de nous expliquer le rapport que détiennent les magazines spécialisés avec les concessionnaires de l’automobile.

MANAGER GENERAL DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Hamida Ayachi

Le journal français, le Canard Enchaîné, accuse le service audiovisuel de la présidence française, ainsi que Franck Louvrier, le directeur de communication de Nicolas Sarkozy, de piratage! Cet été, ce service aurait fabriqué et distribué, lors de la 17e Conférence des ambassadeurs de France à Paris, 400 DVD du portrait du Président qui avait été diffusé le 13 juillet sur France 5. Un documentaire qui, selon le journal satirique, “cirait les pompes du Président et vantait les mérites de sa politique internationale”. «Seul problème lié à cette distribution, il s’agissait de copies pirates, car le service audiovisuel aurait lui-même dupliqué l’original grâce à une machine installée à l’Elysée.»

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ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

> L’Allemagne actuelle s’est repositionnée sur la scène internationale, à la suite de deux évènements majeurs : la chute du mur de Berlin en 1989, qui a entraîné sa réunification et l’implosion de l’URSS, qui a bouleversé le système international né de la Deuxième Guerre mondiale.

La politique étrangère de l’Allemagne : Les attributs de puissance

M. Mourad Saâdi, directeur de publication du magazine automobile

H. Fodil /D. News

Abdelaziz Djerad, Politologue

Week

Vue d’Algérie


> K A L I M A 9

24 E N T R E T I E N

Nous n’avons pas encore de véritable culture du débat

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ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

Entretien réalisé par Nordine Azzouz

Hassan Remaoun enseigne l'histoire des idées politiques et la sociologie de l'histoire du Mouvement national à l'Université d'Oran. Directeur de la division de recherche en socio-anthropologie de l'histoire et de la mémoire au Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC-Oran), il est également membre du Comité de rédaction de la revue Insaniyat et french editor de l'Africa Review of Books (ARB/RAL). Il est par ailleurs l'auteur de nombreuses publications en Algérie et à l'étranger. Nous publions dans ces colonnes l'intégralité de l'entretien qu'il nous a accordé la semaine dernière et dont nous avons publié un extrait.

Algérie news-week : Pourquoi le retour en France du débat sur la guerre d’Algérie ? Hassan Remaoun : Ce retour et il s’agit bien d’un retour, (puisque ce n’est pas la première fois que cela se passe en France) est bien entendu lié à l’histoire coloniale de ce pays et si la guerre de Libération en Algérie a été particulièrement ciblée à cette occasion, des questions telle celles de l’esclavage et de l’histoire africaine (avec le discours de Sarkozy à Dakar en juillet 2007) sont revenues aussi sur le devant de la scène. Les débats ont sans doute été exacerbés avec la confection par les autorités françaises de toute une série de lois «mémorielles» ayant abouti sur celle du 23 février 2005, qui cite nommément notre pays. Sans vouloir nous étaler ici sur la complexité du contexte social et politique qui est celui de la France postcoloniale, un certain nombre de facteurs explicatifs doivent être pris en ligne de compte : Le poids des populations et surtout de certaines associations d’origine pied noir et de tous ceux anciens militaires ou politiques impliqués de près ou de loin dans le système de domination coloniale qui peuvent avoir des points de vue divergents concernant cette histoire, mais n’en constituent pas moins des forces d’appoint dans les stratégies électorales, surtout durant la phase ces dernières décennies de montée de l’extrême droite. La présence des populations émigrées venues des anciennes colonies, Algérie notamment, y compris les harkis, mais avec une deuxième ou troisième génération plus éduquée et politisée et qui participent à susciter le débat sur leur statut souvent marginalisé dans l’ancienne métropole coloniale et le rapport à leur pays d’origine et à son histoire, posant aussi des question de citoyenneté et sollicités électoralement aussi. Le rôle des historiens, universitaires et enseignants qui ont tenté de forger, et c’est à leur honneur un regard critique sur le passé colonial, de plus en plus diffusé, y compris à travers le système scolaire, et qui ne pouvait pas ne pas susciter des réactions négatives dans les milieux idéologiquement les plus conservateurs de la société française, ceux notamment imprégnés du mythe de la grandeur de la «France impériale», avec tous les déballages largement médiatisés (y compris sur l’usage de la torture et de l’assassinat de Ben M’hidi). Il y a enfin des enjeux internationaux liés au repositionnement de pays occidentaux après l’effondrement du bloc soviétique, et de leurs relations notamment à l’ancien monde colonial. Le projet de «Traité d’amitié» entre la France et l’Algérie mort-né et celui en cours de l’Union pour la Méditerranée (UPM) peuvent de ce point de vue constituer des points de repère.

quelques polémiques, mais nous n’avons pas encore de véritable culture du débat. D’ailleurs nous avons eu très peu d’interventions à cette occasion provenant d’historiens, universitaires et autres enseignants et intellectuels nationaux, la presse se contentant très souvent de répercuter les informations initiatives et déclarations produites en France. Nos amis Antillais et d’Afrique subsaharienne auront été à cette occasion nettement plus percutants. Le problème posé ici est celui de la problématique existence dans notre pays de quelque chose qui ressemblerait à une véritable société civile…

Pourquoi le débat ne semble pas aussi visible en termes d’intensité en Algérie ? Pourquoi s’est-il limité dans notre pays à des revendications politiques du genre «repentance» demandée à l’ex-puissance coloniale ? Si ce n’est le travail des historiens et de certaines associations de gauche, la période post-coloniale en France avait été marquée par une forte tendance à l’amnésie au sein de la société en ce qui concerne le passé colonial et l’effondrement de l’Empire. Il aura fallu l’émergence de nouvelles générations et la politisation de la question pour que la période coloniale devienne un enjeu et resurgisse avec autant d’acuité. Ce passé en Algérie même, et surtout les périodes de résistance et de guerre de Libération, ont par contre toujours fonctionné comme une matrice de l’idéologie nationale et un référent déterminant pour la légitimation du politique. L’habitude de dénoncer la colonisation et de fustiger la France et son «hizb» était devenu un discours redondant chez nous, presque routinier au point où on ne ressentait sans doute plus le besoin de chercher à comprendre l’évolution interne à l’ancienne puissance coloniale. Il a fallu d’ailleurs attendre quelque

temps pour voir les organisations proches du pouvoir politique réagir à la loi française de février 2005 alors que la question du «Traité d’amitié» était à l’ordre du jour, comme si de ce côté nous étions encore hésitants, soupesant le «pour» et le «contre», en fonction de rapports de forces internes entre factions, puisque l’exigence algérienne de «repentance» que la partie française rejetait a été présentée comme une condition indispensable à la signature du traité. D’ailleurs de l’autre côté de la Méditerranée, les opposants à un traité avec l’Algérie ont bien joué avec cette loi de 2005. Un pareil traité était en fait formellement en discordance avec le discours national dominant depuis l’indépendance du pays. La loi de février 2005 et la demande de «repentance» sont ainsi apparues comme venues à point pour sortir de l’impasse formelle. Et le véritable débat n’a pas eu lieu puisqu’il a été aussi peu question du contenu de ce projet de traité, que des incidences réelles de la loi de février 2005 sur l’état de compréhension en France et ailleurs de notre propre identité historique. Malheureusement des décisions encore plus importantes pour notre devenir d’Algériens ont souvent été prises sans débat public. Nous avons parfois droit à

Près de cinquante ans après l’indépendance, quel bilan peut-on esquisser de la recherche en histoire, et en particulier celle concernant la séquence coloniale ? ll est difficile de répondre en quelques mots à une question particulièrement complexe et à laquelle des dossiers ont été consacrés, notamment dans la revue Insaniyat, le numéro 25-26 notamment publié à l’occasion du cinquantième anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération et avec pour intitulé, «L’Algérie avant et après 1954». Un certain nombre de remarques s’imposent néanmoins : l’historiographie d’abord Tout moderne en Algérie a émergé en Algérie au contact de l’historiographie universitaire française et du Mouvement national dont les intellectuels avaient dès les années 1920 et 1930 tenté de forger une histoire nationale servant à contrecarrer le discours colonial et à légitimer la revendication patriotique et indépendantiste. Ce qui explique que les pratiques de la discipline, après l’indépendance demeurent marquées à la fois par l’impact du positivisme méthodologique, et par la tendance aussi à en faire une affaire d’Etat, puisque ce dernier en usera abondamment pour y puiser de la légitimation. De là il découle que la perception de ce qui peut distinguer la mémoire, plutôt sacralisante, d’une histoire à vocation critique, demeure très souvent encore dans le flou, même dans des secteurs à prétention académique. D’ailleurs on pourra constater malgré l’existence d’exceptions, la tendance à privilégier dans les investigations tout ce qui touche à la trame événementielle du politique, ou à l’identitaire. Par ailleurs nous pouvons considérer que deux générations d’historiens sont en train de se passer la main. En gros, une issue de militants du Mouvement national et de la guerre de Libération dont certains sont passés par la carrière universitaire, et une autre née après l’indépendance du pays et formée dans les universités nationales. Il faut cependant constater que les travaux effectués par la génération des aînés, continuent à avoir plus de visibilité dans le domaine éditorial surtout si on y a ajouté les centaines de mémoires et témoignages écrits notam-

GRAFFITI DE PARIS Par Youcef Zirem, écrivain

On n’oublie jamais un fleuve de sang septembre 1959. C’est ce jour là que le Benjamin Stora revient dans un nou- président français parle pour la preveau livre, publié chez Robert Laffont, mière fois d’autodétermination. Pour Benjamin Stora, le général De sur le choix de De Gaule pour l’Algérie. Né à Constantine, en 1950, l’auteur Gaulle a opté pour ce choix, à cause, de «les Guerres sans fin» (Stock, 2008) principalement, de l’impossible intétente de répondre à une question qui gration des Algériens dans la France. n’a pas vraiment de mystères. Mais il L’historien parle également de l’imposfaut toujours faire des livres, remplir sible victoire par les seules armes, de des pages, venir sur les plateaux de l’immigration algérienne active, de la télévision et gagner sa vie. Benjamin guerre trop chère, de la nécessité de Stora est un historien reconnu ; il a sortie de la France de son isolement entrepris de nombreux travaux excep- international et de l’attitude améritionnels dont certains sont devenus des caine. Visiblement, Benjamin Stora références incontournables. L’enfant revisite l’histoire avec un regard d’aude Constantine a également un réseau jourd’hui qui voit ce qui se passe dans de connaissances sur la place parisienne tellement dense qu’il est souvent sollicité sur de nomPour faire tout un livre, breux sujets et, parfois, il Benjamin Stora, nous replonge apporte des réponses qui sont tirées par les cheveux. Je l’ai dans l’époque des années 60 du moi-même entendu parler des siècle passé et nous raconte des dernières législatives algériennes tas de choses qui n’ont rien à au Centre d’accueil de la presse voir réellement avec son sujet. étrangère à Paris où il disait un tas de choses sommaires qui n’ont rien à voir avec l’Algérie les banlieues françaises ; ce n’est pas d’aujourd’hui. Dans son dernier livre, «Le Mystère forcément judicieux de transposer De Gaulle, son choix pour l’Algérie», il cette vision soixante ans en arrière. En écrit à la page 75 que «les chefs algé- réalité, la France est partie d’Algérie riens Amirouche et Si El Haouès sont parce qu’elle n’avait aucun autre choix tués en Kabylie». Il est pourtant bien ; il n’y a aucun mystère dans le choix de connu que ces valeureux colonels de De Gaulle car si les Algériens n’avaient l’Armée de libération nationale sont pas pris les armes, la France serait tombés au champ d’honneur à Djebel encore restée en Algérie ; c’est aussi Thameur sur les hauteurs de Bou- simple que ça. La France était condamSaâda, sur les majestueux Hauts née à partir d’Algérie depuis le fleuve Plateaux algériens. Pour faire tout un de sang de 1945 ; ce qui s’est passé à livre, Benjamin Stora, nous replonge Guelma, Sétif, Kherrata, en 1945 a défidans l’époque des années 60 du siècle nitivement séparé les Algériens de la passé et nous raconte des tas de choses France. La guerre d’Algérie a été un déchiqui n’ont rien à voir réellement avec son sujet ; même le prix Goncourt est rement pour les Algériens, pour les cité. En annexe, on trouve aussi, des Français et surtout pour tous ceux qui biographies intéressantes des princi- sont nés en Algérie et qui ont été oblipaux protagonistes de la guerre de libé- gés de quitter leur terre natale. ration nationale ; tout comme, il nous L’Histoire est souvent parsemée de donne aussi dans son intégralité, le nombreuses injustices. fameux discours de De Gaulle du 16 Y. Z. > Après de nombreux ouvrages,

CHRONIQUE DES DEUX RIVES Par Abdelmadjid Kaouah

Imbroglios arabes > Le rejet du rapport Goldstone par

avaient besoin de plus de soutien interIsraël ne faisait pas mystère. Et pour national pour faire passer le rapport établissait face aux « pressions ». Les représencause : le rapport qu’”Israël avait commis des actions qui tants des pays arabes lui ont emboîté le équivalaient à des crimes de guerre, pas. Et donc le rapport restera dans les peut-être des crimes contre l’huma- cartons jusqu’au mois de mars. Or nité”, au cours de l’opération «Plomb pour les « supporters « du rapport durci» menée du 27 décembre 2008 au Godstone, la majorité pour un vote 18 janvier 2009 dans la bande de positif était acquise. Depuis, c’est l’imbroglio dans l’opinion du monde Ghaza. Près de 1.400 Palestiniens ont été arabe. Et-au-delà, puisque les défentués, essentiellement des civils, durant seurs du peuple palestinien dans le l’opération israélienne. Le rapport a monde s’étaient mobilisés intensément examiné 36 incidents et interrogé des pour faire aboutir ce rapport considéré dizaines de témoins palestiniens et comme une véritable rupture. Fait israéliens à Ghaza et Genève. Le refus sans précédent, il réclamait que les susd’Israël de coopérer avec les enquêteurs pects rendent des comptes devant les a empêché ces derniers de se rendre cours internationales si Israël n’engadans l’Etat hébreu. Par ailleurs, le rap- geait pas de poursuites à leur égard. Dans le camp palestinien, c’est le port concluait, pour faire bonne mesure, pour ainsi dire : des «groupes désarroi et la colère. S’agit-il d’un armés palestiniens ont commis des cri- report motivé tactiquement ou d’une mes de guerre, et peut-être aussi des capitulation. Après les interrogations, crimes contre l’humanité» en tirant des les réactions commencent à se maniroquettes sur le sud d’Israël… Sans fester. Tant à Ghaza qu’à Ramallah où verser dans une comptabilité macabre, la gauche palestinienne avait appelé à il est permis de mettre en perspective manifester. En guise d’apaisement, le président les chiffres : 1.400 Palestiniens ont été tués et 13 Israéliens ont également de l’Autorité palestinienne en voyage a trouvé la mort, dont quatre civils. Et décidé de mettre sur pied une commissans plus de surprise, l’administration sion d’enquête pour étudier ce qui américaine a fait connaître ses « gra- s’était passé, arguant que la décision est ves préoccupations » vis-à-vis du rap- venue des pays arabes. Or, l’Egypte, port « non équilibré, unilatéral et fon- une fois n’est pas coutume, vient de le damentalement inacceptable. Richard Goldstone ancien juge sud-africain a été procureur en chef dans En guise d’apaisement, le président les tribunaux des Nations de l’Autorité palestinienne en Unies pour juger les crimes de guerre au Rwanda et voyage a décidé de mettre sur pied dans l’ex-Yougoslavie. Se une commission d’enquête pour défendant de toute partiaétudier ce qui s’était passé lité, R.Goldstone se déclarait mu uniquement par son attachement à l’Etat de droit, au droit humanitaire et aux droits de l’Homme. Faut-il ajou- récuser. Mahmoud Abbas lui-même est ter qu’il est d’origine juive et qu’il a dans l’œil du cyclone. De méchantes présenté sa fille comme une sioniste langues sur Al-Djazira, la chaîne où se aimant Israël ? Mais cela est de l’ordre déchaînent les passions arabes, clament de l’anecdote. Israël, par la voix de son même que c’est le résultat de pressions premier ministre, Benjamin Netanyahu israéliennes. On suggère qu’ Israël récusait, notamment, le rapport au aurait menacé de livrer des révélations prétexte qu’il «donnerait un coup gênantes sur les conditions de la mort mortel au processus de paix, parce de feu Yasser Arafat…En tous cas dans qu’Israël ne pourra plus prendre d’au- la foulée, un autre dossier pourrait se tres mesures ni de risques pour la paix voir reporté : la réconciliation entre Hamas et Fath. N’est-ce pas l’historien si son droit à l’autodéfense est nié.» Du côté israélien, une telle attitude, et traducteur de Mahmoud Darwich, était, sans jeu de mots, de bonne Elias Sanbar qui rappelait dernièreguerre. La surprise est venue surtout ment à Alger dans un entretien que le du côté de l’Autorité palestinienne. Le poète avait dit : «Nous sommes certaicoup de théâtre a lieu dimanche der- nement un grand peuple, nous avons nier à Genève à la Commission des réussi à avoir deux pays avant d’avoir droits de l’Homme de l’ONU où les un Etat». représentants palestiniens ont jeté Pour le monde arabe, le spectacle l’éponge. La délégation palestinienne a continue. Après la Bérézina de renoncé à soutenir une résolution invi- l’Unesco, un nouvel exploit vient d’être tant la Commission des droits de enregistré dans les arcanes de l’ONU. Il l’Homme à transmettre au Conseil de y aura bien un quelconque poète de sécurité de l’ONU le rapport cour pour rechanter les mânes de Salah Godstone… Explication dans l’immé- Eddine Al Ayoubi. En guise de baume. diat de cette attitude : les Palestiniens A. K.

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L’historien Hassan Remaoun à Algérie News-week


N O T E S

D E

> E N T R E T I E N 25

:

LOUISA HANOUNE SECRETAIRE GENERALE DU PARTI DES TRAVAILLEURS

une émission sur radio El Bahdja. Il est 12h30, c'est la pause déjeuner. A 14h, débute la réunion du secrétariat politique du parti qui dure jusqu'à 19h. Je rentre à la maison, demain, c'est la réunion du comité central du Parti des Travailleurs.

Vendredi 2 octobre : Le comité central se réunit à Zéralda. Pour ma séance de marche quotidienne, je demande au chauffeur de s'arrêter au niveau de la gare routière de la ville. Je continue à pieds les trois kilomètres qui me séparent du lieu de la réunion prévue à 10h30. Je commence par présenter le rapport politique. A 12h, la séance est levée. J'en profite pour feuilleter les journaux. A 14h30, les travaux reprennent avec l'ouverture des débats. Elle durera jusqu'à 19h.

Samedi 3 octobre :

Mercredi 30 septembre : Comme chaque jours depuis quelques temps, je commence la journée en faisant de la marche. J'avoue que cette habitude, qui m'a été imposée par un avis médical, commence à me plaire. Je suis à Alger-Centre, la ville grouille déjà. Arrivé au siège du parti, j'organise un briefing avec les membres de la direction. A l'ordre du jour, les déclarations du représentant du département américain du commerce sur la LFC 2009. C'est le moment de la revue de presse que je tiens à faire moi-même. Plus de 21 titres des quotidiens nationaux sur le bureau. La lecture des journaux terminée, je reçois une députée du parti qui a participé à une commission d'enquête. Elle vient de rentrer d'Haïti, dans le cadre d'une mission initiée par une organisation syndicale internationale. Taazibt doit participer demain au Forum El Moudjahid. Je le vois un moment pour fixer les axes de son intervention. Beaucoup de courrier m'attend, celui du parti mais aussi les doléances des citoyens. C'est l’heure du déjeuner. Généralement, je prend la peine de le ramener avec moi de la maison. En début d'après-midi, je préside la réunion de la commission d'organisation qui a en charge la préparation de la réunion du secrétariat politique du parti. A l'ordre du jour, le dossier que doit présenter le parti au Conseil d'Etat par rapport aux salaires des députés. Une autre réunion s'en suit avec le groupe parlementaire à propos du vote de la commission des droits et libertés de l'APN. Avant de finir ma journée, je tiens à revoir une deuxième fois, la députée rentrée d'Haïti pour un complément d'informations. Il est presque 19h, je quitte le siège et rentre directement chez moi.

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Jeudi 1er octobre : Je fais une marche de quelques kilomètres. Une fois au bureau, je commence par la revue de presse qui me prend plus de temps. Juste après, je dispatch le courrier et consulte celui des citoyens. Je reçois un membre du parti pour me faire une présentation d'un forum auquel je doit participer le 15 et 16 octobre en cours. Il aura lieu au Liban, et aura pour thème les droits des femmes. Je demande des comptes rendus divers sur les activités du parti. Nous sommes à quelques jours du bouclage de l'édition du journal du parti. Je réunis le staff pour m'informer de l'état d'avancement de l'édition du mois. Je reçois ensuite, un membre du parti qui a participé à

Les travaux de la deuxième journée reprennent à 9h, c'est la poursuite de l'ordre du jour jusqu'à 11h. C'est l’heure de la conférence de presse, les journalistes sont présents. La conférence de presse prend fin aux environs de 12h15, mais comme toujours, certains

préfèrent poser leurs questions en aparté. Un exercice auquel je concède car convaincue qu'un journaliste doit avoir toutes les informations nécessaires et un topo le plus complet possible pour qu'il puisse faire son métier. Sans langue de bois. 13h30, c'est la pause déjeuner. Je fais une deuxième séance de marche après le déjeuner. La journée se termine plus tôt, je rentre à 16h.

Dimanche 4 octobre : J'arrive au siège à 8h45. J'entame directement une rencontre avec les membres de la direction. Les comptes rendus de la veille commencent à bâtons rompus. Pour la revue de presse, il y a plus de journaux que d'habitude à cause justement de l'activité du parti. Lors de la réunion, il était question aussi de la réactualisation de la lettre du parti au président de la République. Aujourd'hui, je consacre plus de temps aux doléances des citoyens et à leur courrier. Je réunis le staff qui a en charge l'édition du journal du parti. Aujourd'hui, je dois écrire l'édito et apporter quelques corrections à certains papiers. Il est 18h30, je rentre.

Par Hachemi M.

que et des limites à mon avis longtemps imposées par la politique officielle «d’écriture et de réécriture de l’histoire».

ment depuis les années 1980 et 1990. Il faut y avoir certainement des causes conjuguées, telles la faiblesse de la circulation de l’information entre les universités ou centre de recherche, et l’empreinte du conformisme idéologique et méthodologique qui n’aide pas, loin de là, la communauté des historiens à s’ouvrir à de nombreux questionnements et sources documentaires; mais ce ne sont sans doute pas les seules causes ! La réconciliation par l’histoire, si tant est que cette expression soit pertinente, estelle possible entre l’Algérie et la France ? Je veux dire par là qu’un règlement du contentieux hérité du passé peut-il servir aux deux pays pour avancer dans les grands dossiers, notamment celui de l’Union pour la Méditerranée. Il est important que les historiens puissent travailler en s’appuyant sur des normes méthodologiques éprouvées, en suscitant toujours de nouveaux questionnements et démarches susceptibles de rendre compte de la complexité des faits sociaux et de leurs enchevêtrements. Si l’histoire ne constitue pas une science exacte et complètement désidéologisée, l’approche critique est toujours incontournable si nous voulons entreprendre de véritables débats pour mieux comprendre notre société et le monde qui nous entoure. Les contacts sur cette base de travail deviennent d’ailleurs assez courants entre historiens algériens et français. Les résultats de l’investigation historique ont cependant une diffusion plutôt lente dans des sociétés et des Etats confortés au poids des mémoires partielles, locales et nationales, et des enjeux du politique. Il n’y a qu’à voir par exemple tous les problèmes inhérents à la fonction de l’enseignement de l’histoire dans les différents cycles éducatifs. Pour que l’histoire puisse rapprocher, il faudrait d’ailleurs la plupart du temps que cette volonté existe déjà de façon partagée, afin que cette discipline ne soit plus perçue seulement comme une «science dangereuse» et à mettre constamment «sous surveillance». Un lourd passif existe encore dans les rapports entre anciens colonisés et colonisateurs, d’autant plus que les générations concernées par ce passé ont toujours une large prégnance sur les affaires en cours. Les Algériens qui ont accédé de haute lutte à l’existence nationale devront quant à eux, asseoir la confiance en eux-mêmes et regarder résolument vers l’avenir. L’Union pour la Méditerranée aurait de ce point de vue un avantage sur un pacte d’amitié non venu à maturité et qui nous mettrait en tête à tête avec l’ancienne puissance coloniale, alors que le passé récent n’est pas tout à fait digéré : la fiabilité de l’UPM renverrait cependant à d’autres exigences et mises au point que tous les partenaires devront assumer. Ce sera un processus long qui nécessitera sans doute une meilleure prise en charge de nos autres dimensions, notamment maghrébine et africaine. Et dans ces domaines, il y a aussi un déficit de travail de mémoire et d’histoire. Un personnage comme le général de Gaulle, qui a fait l’objet d’ouvrages dans son pays et à l’étranger n’intéresse-t-il pas en tant que tel les chercheurs et les témoins en Algérie ? De Gaulle est en premier lieu une personnalité importante de l’histoire de France et un acteur avec lequel il a fallu compter sur le plan international. C’est cependant aussi et à plus d’un titre un acteur de l’histoire algérienne, et il est intervenu en tant que tel au moins à deux moments décisifs pour notre pays. - D’abord lorsqu’il s’installera à Alger après le débarquement anglo-américain de novembre 1942, pour faire de notre pays le siège du CFLN ( Comité Francais de la Libération Nationale) et du GPRF

(Gouvernement Provisoire de la République Francaise) et s’en servir comme base de redéploiement en France même, après la libération; période durant laquelle il fera son discours de Constantine en 1944 avant de signer l’ordonnance qui allait précipiter la création des AML puis les massacres et la répression de mai 1945. - Ensuite en mai 1958 lorsque notre

guerre de Libération lui servira de tremplin pour accéder au pouvoir et piloter jusqu’en 1962 l’Empire colonial et la guerre menée contre les Algériens. Très peu de choses ont été produites par les Algériens concernant cette personnalité, mais c’est valable aussi pour la plupart des acteurs ayant marqué notre histoire. C’est encore un signe de l’indigence de notre pratique historiographi-

Une idée reçue , présente dans un certain imaginaire collectif mais qui a tendance à s’estomper avec les générations, tend à présenter le général de Gaulle comme «celui qui a accordé l’indépendance à l’Algérie…». Que cacherait cette idée reçue comme sens réel : celui d’un de Gaulle acteur de la décolonisation en Algérie? ou plus gravement, l’idée d’une dégradation de l’héritage des luttes du Mouvement national et de la guerre pour l’indépendance ? Il y a certes un peu de tout cela et nul ne peut nier l’empreinte que le général a donné à la décolonisation, en Afrique notamment où il est dans l’air du temps de réaliser que le système colonial traditionnel était devenu désuet, et qu’il ne suffisait plus comme cela avait été fait par ses prédécesseurs socialistes en 1955-1956, d’opérer des replis tactiques au Maroc et en Tunisie pour mieux concentrer les troupes en Algérie. Il prenait les devants tout en essayant de sauver les intérêts français à long terme en Algérie, ce que les gros milieux financiers qui avaient contribué à son arrivée au pouvoir avaient perçu dès la découverte du pétrole au Sahara en suscitant en 1957 la créaction de l’OCRS( Organisation Commune des Régions Sahariennes). de Gaulle jouera «serré» en alternant, pour ne pas décevoir les ultras qui ont contribué à son arrivée au pouvoir, la solution militaire (avec le «Plan Challe» et l’opération «Jumelles»), et pour satisfaire les «modérés», carte réformiste avec le plan de Constantine (une autre version de l’ordonnance de 1944), ainsi que des concessions aux combattants algériens en prononçant pour le première fois dès Octobre 1958 le terme de «guerre» (et il faudra attendre Octobre 1999 pour qu’une loi française entérine l’appellation de Guerre d’Algérie), puis en affirmant publiquement en septembre 1959 le droit des Algériens à l’autodétermination. En fait, il se rendait bien compte que le monde avait changé après Dien Bien Phu en 1954, Bandung en 1955, l’échec de Suez en 1956 et la constitution d’un groupe afroasiatique particulièrement actif à l’ONU. La résistance des Algériens et leur détermination avait par ailleurs ébranlé les institutions et la société française, et De Gaulle, qui devait tant à l’Algérie pour ses deux accessions au pouvoir, a su piloter au mieux les intérêts de son pays en précipitant sa sortie du bourbier dans lequel il était enlisé à cause d’un concept colonial devenu idéologiquement et politiquement anachronique. Ceci dit, pour répondre brièvement à la dernière partie de votre question : l’idée reçue présentant le général de Gaulle comme «celui qui a accordé l’indépendance à l’Algérie», relève bien aussi «d’une dégradation de l’héritage des luttes du mouvement national et de la guerre pour l’indépendance», surtout chez les générations qui n’ont pas connu la période coloniale. Il y a effectivement un hiatus entre elles et celles porteuses de la lutte anti-coloniale, notamment celle de la guerre de Libération nationale sans doute trop impliquée, parfois jusqu’à nos jours dans la gestion politique de l’Etat national. Cette dernière a usé et abusé du discours sur ce qui fut une véritable épopée, mais sans toujours répondre aux aspirations des plus jeunes en préparant une transition en douceur dans la transmission des imaginaires et du pouvoir. L’absence de pensée critique imprudemment expulsée du système scolaire et le culte d’un conformisme rétrograde, ont fait le reste ! Nous savons malheureusement comment des fractions islamistes et d’autres courants ont essayé de combler le vide… et quel prix notre société a dû payer ! N. A.

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

8 > B L O C


26 > N O U V E L L E

> Il s'appelait Mabrouk, l'être béni, et était connu de tous, respecté et toujours salué. Il faut dire que les gens pouvaient à n'importe quel moment de la journée avoir besoin de ses services. Mabrouk exerçait le métier de "laveur de morts". De surcroît, il ne pouvait être confondu avec une autre personne : Mabrouk était l'unique noir à habiter cette petite ville du nord de l'Algérie. Sa vie, et celle de ses enfants, ne fut que tourmente et injustice. Aucun habitant de cette ville montagnarde ne savait d'où il était venu. La seule explication restée dans les mémoires, c'est qu'un jour, il y a de cela très longtemps, cet homme a débarqué dans les bagages d'un officier, un capitaine spahi muté dans cette ville du Nord de l'Algérie. Mabrouk était donc son homme à tout faire, une sorte d'ordonnance en civil. Même après la démobilisation de Hadj Salah, ainsi que se nommait ce militaire, et l'accession de l'Algérie à l'indépendance, le serviteur est resté à son service. Des années plus tard, son maître le maria à une jeune Noire qu'il fit expressément venir du grand Sud. L'entreprise n'avait rien de charitable. Hadj Salah, marié bien avant son domestique, n'avait jamais eu d'enfants. Il décida donc de marier son boy et d'adopter par la suite sa progéniture. Chose qu'il exécuta à la lettre, au point qu'il devint, pour les garçons de Mabrouk, leur véritable père. Faisant fi de la couleur de la peau qu'ils partageaient avec Mabrouk, les enfants le traitèrent, des années durant, comme un serviteur devant répondre à tous leurs caprices. Hadj Salah homme influent, respecté et craint par tous, n'eut à aucun moment à subir critiques ou sarcasmes. Les gens finirent vite par accepter cette situation, qui émanait d'un homme qui continuait d’ habiter sous le même toit que la veuve de son maître. Après l'enterrement, il quitta la demeure pour s'installer dans une minable petite chambre. Du coup les enfants, en pleine adolescence, furent livrés à eux-mêmes. Ce n'était pas une femme âgée, complètement abattue par la mort de son époux, qui pouvait avoir de la poigne et de l'autorité sur eux. Djafar, l'aîné, avait dix-sept ans. Il comprit très vite que les choses allaient changer. Sans le dire à personne, un beau matin, il prit un bus : direction inconnue. Allal son cadet, seize ans, était en classe de troisième. Du jour au lendemain, ses professeurs qui, auparavant, étaient très gentils, commencèrent à lui parler sur un autre ton. De tempérament très doux et élève travailleur, il accepta ce changement. L'essentiel pour lui restait la réussite dans ses études. Omar, le plus jeune, douze ans, était à l'opposé du caractère de ses frères. Turbulent et frondeur, il était incapable d'accepter la moindre réflexion. Très affecté par la disparition soudaine de son père adoptif, il décida, malgré toutes les supplications de Mabrouk, de cesser de fréquenter l'école. Omar était également complètement dénué de sentiments à l'égard de son père

D E

P R O J E C T E U R S 7

Véritable rendez-vous des acteurs de la santé

Le SIMEM 2009 annulé > La deuxième session du

Salon international du médicament et de l’équipement médical d’Alger (Simem Alger 2009) qui devait se tenir au Palais de la culture le 17 novembre prochain, sous le haut patronage du ministère de la Santé, n’aura finalement pas lieu. Une session destinée exclusivement aux exposants algériens qui ont enregistré une faible participation lors de la session de printemps organisée au mois d’avril dernier. Les causes de cette curieuse décision, venant du ministère de la Culture premier responsable de l’espace où cette importante manifestation qui répond parfaitement à la demande croissante du secteur de la santé en Algérie devait se dérouler, sont dues au retard accusé par les organisateurs qui, pour la première fois disent-ils, se heurtent au non-respect des engagements par les exposants algériens malgré les facilités offertes et autres problèmes techniques. L’annulation de cet important évènement, qui devait se tenir tout

Le chiffre QUI chiffonne

11

milliards de dollars

C’est le montant global des services importés par l’Algérie en 2008. Nos entreprises sont réellement incapables même de produire un minimum de services pour que notre pays importe en services ce que nos voisins n’importent pas en produits finis ? Pourrions-nous dire que ce chiffre a contribué à la décision du gouvernement de limiter les importations, introduite dans la loi de finances complémentaire pour l’année 2009 ?

Les

d’abord vers la fin du mois de septembre, puis à la première semaine du mois d’octobre, semble laisser indifférent le ministère de la Santé qui, à aucun moment des négociations, n’est intervenu. Pour rappel : la session de printemps du 04 au 07 avril 2009 qui a

connu la participation de 48 exposants, dont le Japon, la France, la Pologne, la Turquie mais aussi le Maroc et la Tunisie, a connu un très grand succès auprès du marché du médicament vu la diversité et la qualité des produits proposés : médicaments et produits phar-

maceutiques, équipements médicaux et mobilier médical, instruments et consommables pour la chirurgie, la radiologie et les laboratoires , les logiciels et la littérature spécialisée ainsi que des présentations de service pour le secteur sanitaire. Isma Remla

Gens Saïd Alik En critiquant les choix de l’entraîneur de l’EN, le président de l’USMA, Saïd Alik, a oublié que l’ingérence des présidents des clubs dans l’aspect technique qui relève des prérogatives des entraîneurs a contribué énormément à la dégradation du niveau du foot-ball algérien.

Une première en Algérie e

13 Salon de l’automobile d’Alger naturel, aimant toujours à le contrarier. petite injustice ! Ce trait de caractère lequel, il ne s'entendait point. A force de D'ailleurs, quand il parlait de lui à ses s'accentua au fil du temps. Un jour, à fuir la maison, il devint une sorte de copains, il ne mâchait pas ses mots. grand renfort de coups de pieds, il laissa S.D.F., qui, toute la nuit, devait partager Cruellement, il aimait à répéter cette à moitié mort un joueur qui l'avait taclé la compagnie des clochards et des ivrophrase : "Ce n'est pas mon père, ce n'est dans le dos, alors qu'il était en situation gnes pour, le matin venu, reprendre ses qu'un Nègre qui a juste tiré un coup de marquer un but. Après son expulsion activités comme le commun des habipour que je vienne au monde. Mon père, séance tenante par l'arbitre, la sanction tants de la ville. Omar finit par perdre à ce jeu et à se sportive tomba sans appel : Omar fut c'est Hadj Salah!". transformer, en l'espace de quelques Doué d'une grande imagination et radié à tout jamais des terrains ! Cette décision amorça le cycle infer- mois, en délinquant qui en a gros sur le d'une riche faculté de fabulation, Omar aimait à raconter dans les détails, aux nal de sa courte vie. Chassé des terrains cœur contre tout le genre humain. Ainsi, copains du quartier, les pseudo faits d'ar- de sport, il essaya de s'adonner à son perdit-il son boulot et put-il à loisir s'enmes de son père adoptif. Selon lui, Hadj autre passion. Il en fit du même coup son foncer dans l'alcoolisme et la drogue. Salah avait combattu des tribus rebelles gagne-pain. Sans grande difficulté, il Pour pouvoir continuer à boire et à dans le Grand Sud au Mali et au Niger. trouva un restaurant où il travaillera fumer, il devint à l'occasion voleur, agresseur de vieilles dames C'est lors d'une victoire, qu'il et dealer. La prison, du reçut d'un chef défait, à titre coup, devint son domicile de cadeau, Mabrouk. A l'épo- Maintes fois auditionné par la justice, Mabrouk Il en sortait pour vite que, c'était un noiraud chétif avait été incapable de dire de quelle région ou de légal. y revenir. Lui qui était âgé d'à peine quinze ans. d'une force herculéenne Depuis, Mabrouk l'a suivi quel pays il venait. Il ne se souvenait pas de son perdit très vite sa santé. comme son ombre et l'a servi père ni de sa mère. Un méchant ulcère à l'esavec docilité et obéïssance. tomac le rongea en quelLe jeune Omar avait deux passions : le foot et la cuisine. Pour comme cuisinier. Loin des regards de la ques mois. Il mourut sur un lit d'hôpital assouvir la première, il s'inscrivit dans le foule, il se démenait comme un diable, après avoir hurlé tout une nuit de douclub local et devint très vite titulaire dans luisant de sueur, réalisant de très bons leur. Lors de ses rares moments de lucil'équipe des seniors. A l'époque, c'était plats : couscous, rôtis et sauces bien dité, il continua à refuser avec rage l'accès bien vu de faire jouer un Noir parmi des mijotés n'avaient aucun secret pour lui. de sa chambre à son père naturel qui Blancs. En tout cas, c'était la mode et cela Devant ses fourneaux, il était heureux et voulait le voir une dernière fois. ne déplaisait pas du tout aux supporters. cuisinait des heures durant sans ressentir Mabrouk passa toute la nuit à pleurer et Omar, de surcroît, avait un jeu intelli- la moindre fatigue. Tout en travaillant, il à attendre dans le hall de l'hôpital. Omar, gent, tout en finesse. Ses dribbles étaient aimait siroter, verre après verre, le bon à sa mort, n'avait que 29 ans. Durant sa redoutables et ses tirs, le plus souvent, rouge des coteaux de la région. De temps très courte vie, il s'était battu pour être inquiétaient les gardiens les plus expéri- en temps, il se roulait un joint, histoire reconnu comme un homme parmi les mentés. Mais, pour une simple chute, de garder toujours la bonne humeur. hommes. Mabrouk l'enterra et inscrivit Omar pouvait rentrer dans une grande Très tard, il quittait son lieu de travail, sur sa tombe : "Ci-gît Omar S.N.P." ! Dans cette famille, la mort avait déjà colère, capable de faire dégénérer la par- mais refusait de rentrer chez lui. Il préfétie en une bagarre générale. Il était san- rait traîner dans les rues que de se frappé une première fois, il y avait de guin et ne pouvait supporter la moindre retrouver face à son frère Allal, avec cela quelques années. Elle avait emporté

Les Chinois ne communiquent

pas ! Les représentants des marques chinoises sont présents encore en force cette année au 13e Salon de l’automobile d’Alger. A l’exception de quelques-uns, le reste ne communique pas avec la presse. Pourquoi réagissent-ils ainsi ? Lors d’une virée qui nous a conduits au Salon, les responsables de ces marques automobiles ont refusé de nous éclairer sur les produits qu’ils exposent au grand public. Une réaction que nous n’avons pas pu comprendre. Ce qui nous laisse nous interroger sur la conformité des produits qu’ils exposent ! H . Z.

L’obésité au centre d’un colloque à Tlemcen

Saïd Sadi Le président du RCD a invité des personnalités politiques étrangères pour parler de la démocratie à l’occasion de la tenue de son université d’été. Et ce, au moment où des membres fondateurs et des militants de première heure sont soit exclus soit marginalisés. Il est préférable d’appliquer les principes de la démocratie dont tu parles dans ton Parti d’abord, monsieur Sadi.

Me Farouk Ksentini

> C’est effectivement la première fois que l’obésité des Algériens est abordée sous l’angle pathologique, la santé alimentaire du citoyen et son équilibre nutritionnel sont également au rendez-vous à travers le «AQN-2009», (le Séminaire I n t e r n a t i o n a l s u r l’Alimentation et la Qualité nutritionnelle) qui se tiendra les 8 et l9 décembre 2009 à Tlemcen. Organisé et présidé par le docteur Mohamed Aribi, maître de conférence et profes-

seur d’immunologie à l’université d’Aboubakr Belkaïd de Tlemcen, en collaboration avec le laboratoire«Toxicomed» de la faculté de Médecine. Les thèmes proposés sont les suivants : Malnutrition et maladies, Nutritions et pathologies odontostomatologiques, Nutrition, immunité et allergies alimentaires, Hormones et nutrition, Nutrition, obésité et complication, Génétique et obésité. I. R.

Le président de la commission consultative nationale pour la promotion et la protection des droits de l’Homme, (CCNPPDH), Farouk Ksentini, a affirmé mardi dernier qu’il saisira les hautes autorités du pays à propos du transfert des dépouilles des haragas algériens qui se trouvent jusque-là dans des morgues des hôpitaux des pays européens, notamment en Espagne et en Italie. Il ajoute que les pouvoirs publics sont appelés à régler ce problème délicat qui nuit à l’image du pays. Toujours sur ce sujet, il rassure que l’Etat va prendre en charge tous les frais de transfert des dépouilles. Cette mesure va permettre aux familles des victimes de faire leur deuil selon les traditions musulmanes.

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

Heureux et fier, que ses fils soient sans nom patronymique - S.N.P.

> C O U P S


D E

> N O U V E L L E 27

P R O J E C T E U R S

Ils ont osé le dire

Baromètre >

En hausse Abdelmalek Sellal

Hassan Yebda, équipe nationale

«Je suis le maître à bord de l’équipe nationale ; les criques sur le choix de la composante de l’équipe qui affrontera le Rwanda ne sont pas les bienvenues. Nul ne décidera à ma place». «Le Rwanda a une équipe respectable qui a une bonne défense. Sa venue en Algérie n’est pas touristique ; elle veut créer la surprise face à notre équipe».

«C’est par amour pour mon pays l’Algérie que j’ai accepté de rejoindre les Verts. Je suis venu pour contribuer à la qualification de l’Algérie au mondial et non pas pour enrichir mon expérience ou pour des raisons financières. Ma famille est très heureuse de me voir parmi la composante de l’équipe nationale».

Mustapha Bouchachi, président du LADDH «Il ne pourrait y avoir une commission étatique de défense des droits de l’Homme dans un Etat de non-droit».

M. Meziane P-DG de Sonatrach

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Rabah Saâdane, entraîneur des Verts

En deux mots Méziane Mériane, coordinateur national du Snapest

« Nous allons créer un front commun » Algérie news-week : Pourriez-vous nous dire pourquoi votre syndicat n’a pas adhéré à la dernière journée de protestation à laquelle ont appelé certains syndicats ?

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

Une fois créé, quels seront les objectifs de ce front ? Nos revendications sont toujours les-mêmes depuis 2003, à savoir l’amélioration des conditions de travail des fonctionnaires, la révision des statuts particuliers qui ne sont pas à la hauteur de nos aspirations et l’application du régime indemnitaire avec effet rétroactif. Ajouté à cela, la reconnaissance des syndicats autonomes en tant qu’ acteur social incontournable en les associant aux prises de décisions. Je pense que ces revendications sont à la fois justes et légitimes. Younés Saâdi

Le débrayage enregistré dans nos écoles, le 5 octobre dernier qui a coïncidé avec la journée mondiale de l’enseignant, a contrarié les assurances du ministre de l’Education nationale de faire de l’année scolaire actuelle une année exemplaire en matière d’organisation et de satisfaction de tous les besoins. Le taux global de suivi de cette grève à laquelle ont appelé les syndicats autonomes du secteur de l’éducation a dépassé les 50% dans les trois paliers.

Amar Ghoul

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Vous-aviez affirmé que vous tabliez sur une union des syndicats autonomes. Pourriez-vous nous dire si cette idée est partagée par d’autres syndicats ? L’idée de créer un front commun qui regrouperait tous les syndicats autonomes de la Fonction publique est appréciée par l’ensemble des leaders syndicaux. Nous sommes actuellement en phase finale de concrétisation de cette idée qui nous paraît le seul moyen efficace pour faire entendre notre voix. Il nous reste juste à nous mettre d’accord sur les objectifs à atteindre et les méthodes d’évaluation de chaque action à mener à l’avenir. La situation dans laquelle nous nous trouvons nous oblige à nous unir pour faire aboutir nos revendications socio-professionnelles restées sans suite malgré les promesses des autorités. Pis. Nous sommes revenus pratiquement à la case départ de notre mouvement qui a débuté en 2003. En rangs dispersés, nous n’irons nulle part.

Le PDG de Sonatrach, M. Meziane a affirmé que son entreprise va investir dans le domaine des hydrocarbures à l’extérieur du pays. En effet, il a annoncé que Sonatrach étudie actuellement la possibilité de participer à l’exploitation de deux projets gaziers au Venezuela. Cette tentative n’est pas la première puisque Sonatrach est déjà présente en Libye et tente de s’implanter en Mauritanie et au Mali. L’objectif de ce redéploiement,selon M. Meziane, est de permettre à sa société d’acquérir des marchés internationaux et de contribuer davantage au financement du Trésor public.

En baisse Aboubakr Benbouzid

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Méziane Mériane : Nous n’avons pas pris part à cette action pour la simple raison que nous n’avons pas été associés à la prise de cette décision. Personne ne nous a contactés pour avoir notre avis ni sur le choix de la date, ni sur la durée de l’action. Nous ne pouvons pas participer à un mouvement de protestation sans discuter à l’avance de ses objectifs et ses modalités. Nous tablons sur la création d’un front commun qui regroupera tous les syndicats de la Fonction publique qui n’ont pas changé de camp depuis 2007.

Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a annoncé cette semaine que des appels d’offres seront lancés pour la réalisation des projets qui s’inscrivent dans le programme quinquennal de son secteur. Mais à une seule différence cette fois : ces avis d’appels sont destinés aux entreprises algériennes uniquement. Par cette mesure, les pouvoirs publics veulent limiter le recours aux entreprises étrangères qui coûtent de plus en plus cher.

Les scandales financiers gagnent le secteur des travaux publics. En effet, le projet de l’autoroute estouest serait devenu une source d’enrichissement illégale pour certains cadres qui profitent des montants colossaux que l’Etat a débloqués pour réaliser cette infrastructure vitale pour l’avenir de l’économie nationale. Les services de sécurité mènent actuellement une enquête approfondie sur cette affaire qui a touché ce département ministeriel.

Allal, le deuxième des garçons alors qu'il et de deux enfants, des garçons en bas âge. Islamabad. Mabrouk ne voyait pas toujours n'avait pas vingt sept ans. Allal était le plus L'un se prénommait Salah, en mémoire de d'un bon œil les nouvelles fréquentations gentil et le plus triste des trois. C'était aussi son père adoptif, l'autre Ali. Ce retour de de son petit-fils, mais ne disait mot. Il penun véritable solitaire. Il passait ses jours à l'enfant prodigue égailla quelque peu la mai- sait qu'Ali ne faisait en fait aucun mal à éviter la compagnie de ses frères et de tous son, et contre toute attente, fit le bonheur de vouloir connaître à fond sa foi et sa reliles adultes. Après la mort de Hadj Salah, leur Mabrouk. Les rapports qu'il commença à gion. Au fil des mois, le jeune garçon devint protecteur, Allal, malgré toute son abnéga- entretenir avec ses petits enfants n'avaient plus discret. Il cessa d'aller à la mosquée où tion au travail et ses bons résultats scolaires, rien à voir avec ceux qu'il avait eus avec ses officiait son grand-père, car il avait décidé quitta le lycée en première. Démuni, il ne propres enfants. Avec son fils aîné, une per- de se joindre à une autre mosquée, pouvait poursuivre ses études. Il devint donc sonne très imbue et avare de paroles, il ren- construite avec des fonds privés et animée instituteur à la campagne. A l'époque, les força le statu quo. Par contre, avec ses petits par un imam qui n'était pas à la solde du besoins en enseignants étaient énormes et enfants, Mabrouk eut beaucoup de chance gouvernement. Cette décision affecta beaucoup Mabrouk, mais habitué aux vicissituune loi permettait donc à tous les titulaires puisqu'ils l'adoptèrent du premier coup. Le grand père était aux anges avec les des de la vie, il n'en tint aucun grief à son du niveau de troisième de rejoindre l'Éducation nationale, à la condition qu'ils accep- deux mômes. Il vivait l'amour filial qui lui petit-fils qui, d'ailleurs, passait le voir avec tent durant cinq ans un poste dans une école avait été refusé auparavant. Il ne se lassait une grande régularité. Au bout de quelques temps l'Algérie rurale. Allal accepta sans réfléchir. Il voulait jamais de leur compagnie et s'occupait sans quitter cette ville, fuir sa famille et tous les relâche de leur confort. Tous les matins, il les rentra dans une période de grande instabihabitants. Il était heureux de se consacrer accompagnait à l'école. Tous les trois, ils se lité politique, suite à l'interruption du proexclusivement aux enfants, êtres innocents payaient une franche partie de rigolade à la cessus électoral, les islamistes avaient, en et sans grande méchanceté. Durant deux sortie de l'école et n'omettaient point de un temps record, fait jonction avec le années, il ne mit que rarement les pieds en passer par les magasins pour se remplir les mécontentement populaire. Lors des élecville, et à chaque fois, le moins de temps poches de friandises et les mains de jouets. tions législatives pluralistes organisées par possible. Il ne cherchait pas à reprendre En voyant cela, Djafar se déchargea de tou- le pouvoir, le F.I.S., parti des intégristes, contact avec Mabrouk, lui aussi n'avait que tes ses responsabilités sur les épaules de son rafla la majorité des sièges de l'assemblée, peu de sentiment à son égard. S'il lui arrivait père. Il se permit même le luxe de repartir dès le premier tour. Sans attendre, il promit de le croiser par hasard, il allait toujours au on ne sait où et de confier sa petite famille au peuple l'avènement d'une République Islamique en Algérie. L'armée réagit et devant de sa rencontre, et tout en restant à Mabrouk. annula ces élections. Les militants intégriscourtois, il ne faisait rien pour avoir des rapSalah l'aîné des petits enfants avait une tes déclenchèrent en riposte un soulèveports chaleureux avec lui. Allal aimait à vivre caché, plongé dans ses lectures et son métier personnalité toute simple. Il était de carac- ment armé. La ville qui avait plébiscité le lui donnait tout le plaisir d'être utile, efficace tère extraverti et ne se vexait jamais. Sans F.I.S. à 99% des voix, devint naturellement aucun problème, il allait à la rencontre des un haut lieu de cette insurrection. Parmi les tout en restant discret. Mais cette embellie dans sa vie ne dura gens et recherchait l'échange. Salah aimait insurgés, on finit vite par parler d'un cerpas longtemps. Elle fut même interrompue aussi faire le pitre. Le naturel qu'il déga- tain Ali S.N.P., fils de Djafar S.N.P. et petitfils de Mabrouk S.N.P. avec brutalité et sans aucun appel. Un jour geait faisait qu'il était vite adopté. Quand Ali avait pris le maquis, il avait Contrairement à lui, son frère Ali était qu'il était de retour en ville, un courrier l'attendait. C'était l'académie, plus exactement un grand timide et n'accordait sa confiance juste vingt ans. Durant plus de deux le service du personnel. Par routine, on avait qu'avec parcimonie. Seul son grand-père années, il fit des ravages dans les rangs des vérifié son dossier de recrutement et on lui inspirait une totale sécurité. D'ailleurs, policiers et gendarmes qui apprirent à leurs avait remarqué qu'une pièce importante ces deux êtres s'aimaient beaucoup. Dès dépens à le redouter et à reconnaître ses manquait : le certificat de nationalité. Il était qu'il terminait l'école, Ali le rejoignait à la qualités militaires. Sa réputation de chef convoqué de toute urgence pour remettre le mosquée. Mabrouk, homme de grande local n'eut à aucun moment à souffrir de document exigé. En lisant cette lettre, Allal piété et aussi pour des raisons profession- contestation parmi ses hommes, qui lui sut tout de suite que c'était la fin de sa car- nelles, passait la majeure partie de sa jour- obéissaient et lui faisaient confiance. Ali rière d'instituteur. La machine bureaucrati- née dans ce lieu, une très belle et vieille était autant exigeant d'eux que de luimême. que s'était mise en branle et elle Un jour, lors d'une opération allait inexorablement le broyer. téméraire, il captura en plein Édifié sur l'histoire de son père centre ville un officier supérieur naturel et des dispositions des L'histoire de cette famille brisée par la vie et la des renseignements de l'armée. lois dans l'Éducation nationale, bêtise humaine aurait pu s'arrêter là, mais le sort Après l'avoir emmené dans une il était sûr qu'aucune dérogaimplacable qui la poursuivit le voulut autrement. planque sûre, il le tortura pour tion n'allait lui être accordée. La lui soutirer des informations réglementation était plus que capitales et finit par lui trancher claire : "Ne peut être enseignant dans le corps de l'Éducation nationale que mosquée datant de l'époque turque. C'est la tête. La nuit même, un de ses agents alla toute personne jouissant pleinement de ses dans les dépendances de ce lieu de culte déposer la tête du supplicié sur un banc de droits de nationalité algérienne". Et lui, il qu'il entreposait son matériel mortuaire : le la grande place de la ville avec un écriteau n'avait pas ce fameux papier et ne pourrait corbillard à bras, les grandes planches pla- mis bien en évidence. Il était écrit dessus : jamais l'obtenir, car son père était d'origine tes servant au lavage des cadavres et les "Voilà comment nous traitons les ennemis inconnue : nulle trace de sa naissance n'avait nombreux flacons qui renfermaient des de l'Islam !". Après cet affront suprême fait été retrouvée dans les registres d'état civil produits d'hygiène et autres parfums qui à l'armée, on décida en haut lieu de dépêpermettent de combattre l'odeur de la cher un détachement spécial pour le pouralgérien. chasser, lui et son groupe. Au bout d'une Maintes fois auditionné par la justice, mort. Ali passait son temps dans cette année de traque sans répit "Seif El Islam"tel Mabrouk avait été incapable de dire de quelle région ou de quel pays il venait. Il ne ambiance de mort et de religion. Il ne res- était son nom de guerre, (glaive de l'Islam) se souvenait pas de son père ni de sa mère. sentait jamais le besoin de jouer avec les fut abattu lors d'un accrochage. Sa Tout ce qu'il avait pu dire et répéter, c'est autres enfants. Même adolescent, il ne dépouille, criblée de balles, fut exposée qu'il vivait dans une famille où il y avait recherchait jamais particulièrement la pendant trois jours et trois nuits sur le beaucoup d'enfants et qu'un jour, le chef de compagnie des jeunes de son âge. Les seuls, même lieu où avait été retrouvée la tête la tribu lui avait ordonné de suivre un Blanc. qu'il fréquentait, étaient ceux qui venaient décapitée de l'officier des renseignements. Mabrouk, homme de paix, de cœur et de Quelques jours après l'entrevue qu'il eut à la mosquée où officiait son grand-père. avec le chef du personnel et malgré ses expli- Les autres, il les rencontrait à la salle de de tolérance, n'avait aucune haine, ni à l'égard cations, Allal reçut la notification qui met- musculation, où il s'entraînait régulière- de ceux qui avaient fourvoyé son petit-fils tait fin à ses fonctions d'instituteur rural. Il ment. A dix-sept ans, Ali mesurait déjà dans cette voie de sang et de larmes, ni à rentra chez lui et s'enferma dans un silence 1,80m et pesait plus de soixante-cinq kilos. l'égard des militaires, qui étaient en droit de muet. Durant des années, il ne travailla En plus de la force, il avait des traits fins et d'exercer une violence légale contre tous que rarement et vécut très chichement. Sa un visage radieux. Il était également très ceux qui mettaient en péril la stabilité de santé périclita tout doucement. L’indigence studieux au lycée et vouait un grand respect l'État et du pays. Il fit néanmoins des pieds et l'indifférence eurent petit à petit raison de à ses professeurs. La fréquentation régulière et des mains pour récupérer le corps d'Ali. sa résistance. Il mourut un soir de grand de la mosquée lui permit d'acquérir des Au bout de deux semaines d'attente, les froid d'hiver, sans chauffage, tout seul, dans connaissances solides en matière de reli- autorités accédèrent à sa demande. De ses une grande maison livrée à l'abandon et aux gion, ce qui lui ouvrit la voie pour s'abreu- mains, et aussi de ses larmes, il baigna son chats errants. Mabrouk le pleura beaucoup ver des nouvelles théologies rédemptrices, petit-fils, excella de tout son art mortuaire et paya tous les frais de son enterrement. Il que développait toute une génération de pour lui donner figure humaine, après inscrivit encore une fois sur la pierre tom- théologiens en rupture avec la société avoir suturé toutes ses blessures. Il l'enterra bale : "Ci-gît Allal S.N.P., un homme de bien musulmane, qui continuait à se complaire en toute discrétion comme l'avaient exigé dans le fatalisme et refusait de passer à l'ac- les militaires. "! Avant de quitter le cimetière, il inscrivit L'histoire de cette famille brisée par la vie tion pour secouer le joug des despotes sur un petit panneau de bois : "Ci-gît Ali et la bêtise humaine aurait pu s'arrêter là, régnants. Il fut subjugué par ce réveil spirituel, S.N.P. Il n'avait que 23 ans. mais le sort implacable qui la poursuivit le Sa vie durant, il a recherché son identité. voulut autrement. Juste après la mort souvent porté par de jeunes musulmans d'Allal, Djafar l'aîné des enfants, celui qui partis chercher savoir, connaissance et Il ne trouva au bout que la violence et la était parti des années durant, revint sans sagesse dans les grandes universités du mort". s'annoncer. Il était accompagné de sa femme Moyen-Orient, à la Mecque, au Caire et à Lyes Bensalem

Bio Express "Lyès Bensalem est journaliste et vit en France depuis plus de dix ans. Il a publié en 2003 un recueil de nouvelles intitulé "Algérie vagues propos" aux éditions "La passe du vent" à Lyon. Avant de rejoindre la presse écrite, il a exercé durant des années le métier d'enseignant dans une petite ville du nord de l'Algérie où se sont déroulés les faits véridiques qui sont à la base de cette nouvelle inédite."

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

6 > C O U P S


28 > L E

M O N D E

Quo

vadis mundus Le militant, le roi et le président

D E

L A

> L I B R I S 5

S E M A I N E EN FORME

Une semaine de tensions sur l’Esplanade des mosquées

Jérusalem, l’éternelle poudrière

Il ne fera pas long feu de Hamid Grine

Succulente irrévérence >

Une rumeur circule selon laquelle les Israéliens voudraient raser la mosquée El Aqsa, pour y reconstruire le Temple juif détruit par les Romains.

Et pour cause ! L’auteur dresse un portrait au vitriol d’un patron de presse.

L’Affaire Ben Barka n’en finit pas de remonter à la surface voulant ainsi mettre en danger le développement naturel des relations franco-marocaines. Entre Paris et Rabat, c’est pourtant l’éternelle lune de miel. Dès l’indépendance du Maroc en 1956, les anciens colonisé et colonisateur s’engagent dans une relation presque charnelle, enterrant six pieds sous terre les séquelles de 44 ans de protectorat. Une seule et unique crise grave allait troubler ce lien parfait, ce fût l’Affaire Ben Barka. Alors tonitruant militant tiersmondiste, Mehdi Ben Barka a consommé sa rupture avec le roi Hassan II, et est sur le point de s’offrir une notoriété internationale. Mal lui en a prit. Son exécution se fera dans les règles de l’art en 1965 à Paris. La France des barbouzes collabore avec les hommes de Hassan II, et sans l’aval des autorités françaises, se débarrassent du pire ennemi de la monarchie alaouite. 44 ans après cette forfaiture, la justice et la famille Ben Barka ne veulent pas enterrer l’affaire, mais Paris lui, n’est pas du même avis, du moins pour le moment. En parfait « ami » du Maroc, le président français, a par un tour de passe-passe comme il sait en faire, exhorté la justice de son pays à annuler des mandats d’arrêts émis à l’encontre de suspects marocains. Mais c’est un suspect particulier qui a fait réagir Nicolas Sarkozy. Hosni Benslimane était membre du cabinet du général Oufkir au moment des faits. Mais aujourd’hui, ce même Benslimane a prit du grade et se trouve être le patron de la gendarmerie marocaine. Deux bonnes raisons pour que les soupçons qui pèsent sur lui s’effondrent comme un château de cartes. Quarante-quatre ans après l’enlèvement et sans soute l’assassinat de Mehdi Ben Barka, l’affaire qui porte son nom contribue donc à renforcer le pacte francomarocain d’entraide et de soutien mutuel. Mohammed VI, jeune roi du peuple dit-on, pourra-t-il affronter une condamnation explicite de son auguste père dans cette affaire ? Assurément non. La responsabilisation de l’ex-roi du Maroc porterait un coup fatal à son fils et successeur et fragiliserait davantage une monarchie qui l’est déjà. La France ne permettra jamais cela. M. K. D. khaleddrareni@gmail.com

George Papandréou

Par Abdelkrim Tazaroute

Victorieux avec son parti le Pasok des élections législatives en Grèce, George Papandréou a prêté serment devant le chef de l’Etat. La veille, le nouveau Premier ministre grec avait formé son gouvernement dans lequel il est le chef de la diplomatie. George Papandréou a inclut dans une équipe resserrée des responsables de son parti et de nouvelles personnalités dotées d’une solide expérience internationale. Le ministère de l’Economie et des Finances devrait être scindé en deux, mais ceux de l’Energie et de l’Environnement seront probablement regroupés.

> Le dernier roman de Hamid Grine, «Il ne fera pas long feu» fera certainement jaser dans les chaumières du moins dans le milieu de la presse. Et pour cause ! L’auteur dresse un portrait au vitriol d’un patron de presse. Un prototype d’une nouvelle race de directeur de publication qui plastronne par la grâce d’un dévoiement de l’aventure intellectuelle qui fera de cette nouvelle graine de patron de presse, des hommes fortunés qui se permettent toutes les folies, les luxes et les rêves même les plus farfelus, tel celui de

absolument que des plumes sonnent la sonnette d’alarme pour mettre un holà à cette presse prise en otage par le pouvoir de l’argent, souillée par des pratiques scandaleuses et incontestablement en perte de repères. Hamid Grine prend le risque de s’en occuper, lui qui connaît très bien cette sphère. Mais il aborde le sujet avec un angle d’attaque original que personne ne risque de lui en vouloir. D’abord parce que c’est en filigrane qu’il met à nu son fameux patron de presse et puis l’auteur allie si bien la satire et l’humour que l’on se surprend même à avoir de la sympathie pour le per-

EN PANNE L’auteur dresse un portrait au vitriol d’un patron de presse. Un prototype d’une nouvelle race de directeur de publication qui plastronne par la grâce d’un dévoiement de l’aventure intellectuelle.

L’Esplanade des mosquées à Jérusalem

> Jamais la situation ne s’était autant détériorée

à Jérusalem depuis septembre 2000, date à laquelle avait éclaté la seconde intifada. Les incidents à connotation religieuse se multiplient. Les Palestiniens accusent les Israéliens de provocations. Les Israéliens leur renvoient la politesse. Mais ces escarmouches pourraient déboucher sur des émeutes plus graves. On se souvient d’Ariel Sharon foulant le sol des l’Esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’Islam. C’était exactement le 25 septembre 2000. La provocation avait entrainé la deuxième intifada. Cette semaine ont lieu les fêtes juives des cabanes. Et pour protéger l’accès au Mur des lamentations, situé sous l’Esplanade des mosquées, la police a interdit l’accès de cette Esplanade aux Palestiniens de moins de 50 ans. Les musulmans accusent Israël de ne

pas respecter la liberté de culte. La nervosité est palpable. L’Etat hébreu qui craint une explosion semblable à celle de l’année 2000, a déployé 2000 soldats dans les ruelles de Jérusalem. Un Zeppelin équipé de caméras surveille la Ville sainte. Pour ne rien arranger, une rumeur circule selon laquelle les Israéliens voudraient raser la mosquée de Jérusalem, pour y reconstruire le Temple juif détruit par les Romains. Cheik Raed Salah, le chef religieux qui propage cette rumeur, a été arrêté mardi soir. La frustration des Palestiniens de Jérusalem s’alimente aussi du projet du gouvernement Netanyahou de construire un nouveau quartier juif au cœur de Jérusalem-est, la partie arabe de la ville sainte. Il s’agit d’un quartier qui peut accueillir 40 000 personnes. M. K. D.

Raed Salah relâché Raed Salah, le chef du Mouvement islamiste en Israël, arrêté mardi par la police pour incitation à la violence à la suite des récents incidents à Jérusalem, a été relâché mais s’est vu interdire l’entrée de la Ville sainte pendant un mois. Un tribunal de Jérusalem a ordonné la libération de cheikh Salah, un Arabe israélien, quelques heures après son arrestation, mais lui a interdit d’entrer à Jérusalem pendant 30 jours. Le leader islamiste avait été arrêté «en raison de ses appels incendiaires au cours des derniers jours et pour incitation à la violence», selon la police.

Moshe Yaalon Le vice-Premier ministre israélien, Moshe Yaalon, a annulé une visite qu’il devait effectuer en Grande-Bretagne, craignant d’être arrêté en raison de soupçons de crimes de guerre qui pèsent sur lui. Cette décision de Moshe Yaalon, ancien chef d’état-major de l’armée, intervient une semaine après que des activistes palestiniens eurent tenté, sans succès, de faire arrêter le ministre israélien de la Défense Ehoud Barak lors d’une visite en Grande-Bretagne. «C’est une campagne pour délégitimer Israël», a affirmé Moshe Yaalon dans un communiqué.

croire un instant parce qu’ils ont flirté avec ceux qu’ils qualifient de décideurs, forcément donc, des proches qu’ils seraient un jour ministre et pourquoi pas Chef de gouvernement ! Elle est belle l’Algérie avec une presse qui a perdu son âme et ses repères, avec la quête éperdue de l’enrichissement des patrons de presse pour qui évidemment tous les moyens sont bons. C’est cet univers glauque que revisite Hamid Grine avec un talent avéré pour asséner ses coups sans en donner l’air. Il fallait

sonnage central de son roman. Une victime plus qu’un bourreau. Une victime d’un contexte. “Il ne fera pas long feu”, n’est pas uniquement un regard acerbe sur l’état actuel de la presse mais une radioscopie du monde politico-financier de l’Algérie d’aujourd’hui. C’est certes une caricature à gros traits mais le choix est délibéré. Le dernier roman de Hamid Grine se lit d’un trait et il se décline avec une succulente irrévérence. A.T.

CHEZ VOS LIBRAIRES

L ESPACE DU CICR

Aide d’urgence à la Somalie > En raison de la poursuite des affrontements armés dans la région de Kismayo (dans le sud de la Somalie), le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) a fourni des médicaments et du matériel médical indispensables à diverses structures médicales de Kismayo, Marheere, Dobley, Afmadow et Jilib. «Le week-end dernier, le Croissant-Rouge de Somalie a envoyé deux chirurgiens de guerre et un anesthésiste en renfort à l’hôpital de Kismayo», explique Ahmed M. Hassan, président de la Société nationale. Ils ont emmené 400 kg de fournitures chirurgicales données par le CICR, dont l’hôpital avait besoin de toute urgence pour traiter les blessés de guerre». Les dispensaires des zones de Kismayo, Marheere, Dobley, Afmadow et Jilib ont reçu du matériel pour pansements permettant de soigner jusqu’à 500 patients blessés lors des affrontements. La semaine dernière, le CICR a envoyé un

camion de Mogadiscio à Kismayo avec 1 800 kg de matériel chirurgical et médical, afin de couvrir les besoins de 100 blessés de guerre. Cette semaine, le CICR continue d’évaluer précisément les besoins dans les domaines chirurgical et médical, en coopération avec les structures médicales locales. Le CICR et le Croissant-Rouge de Somalie appellent toutes les parties en conflit armé non international à appliquer les règles du droit international humanitaire. Ils les enjoignent de veiller constamment, dans la conduite des opérations militaires, à respecter la vie et la dignité des personnes ne prenant plus part aux hostilités, notamment des civils, des combattants capturés et des blessés. Délégation du Comité international de la Croix-Rouge en Algérie : 42, chemin Mouiz Ibn Badis, ex-Poirson, El Biar, Alger Tel. : 021924303 — e-mail : alger.alg@icrc.org, www.cicr.org

Slimane Azem, le poète >De Youcef Nacib Editions Volumineux ouvrage sur le poète, musicien et interprète Slimane Azem, chantre de la chanson kabyle.

Gamra >De Ali Sria Thala Editions Son roman Gamra s’offre alors comme son dernier cri, un cri d’amour.

A rebours d’Oran de Youcef Merahi

La poésie amoureuse des Arabes : Le cas des Udrites

>Un recceuil de poésie illustré par : Halima Lamine éditions APIC

>de et traduit par : Tahar Labib Djedidi édité par : l’Organisation arabe de la traduction.

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

Mohamed Khaled Drareni


> C A F E - P R E S S 29

S P E C T A C L E S

La B.D. fait sa fête à Alger

Depuis dimanche, La Halqua est à l'honneur sur les bords de la Mekerra .Les gouals ont envahi les places publiques de la ville au grand bonheur des belabésiens, transformant les rues en espaces de spectacles gratuits. Le jeu du bendir et de la gasba usés par le temps ont semblé auprès du public une vieille rengaine de ronde des meddahs disparus sur la place Carnot. Le plus important, c'est que la jeune génération a pu découvrir une culture populaire ancestrale qui a fait le bonheur des anciennes générations et renouer avec les spectacles de rue. Côté officiel, la compétition entre les groupes s'achève ce soir au Théâtre régional de la ville. A.M.

x

Sous

les feux de la

press

rampe

économie COOPÉRATION

Ahmed Rachedi honoré par les Egyptiens

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

Par Réda Doumaz. Il est reconnu dans la tradition de la poésie populaire dite Melhoun, (orale ou écrite) que le poète signe toujours son œuvre. Souvent nous pouvons y relever des messages aux détracteurs qui essayent de calomnier l’auteur pour nuire à sa notoriété. Le recours à la satire mettant en scène le règne animal, et les évidences de la nature pour asseoir des comparaisons tendant à ridiculiser les antagonistes, était très usité. A titre d’exemple entre les célèbres Ben Ali et Benslimane il y a eu entre autres quelques phrases assassines (à travers la célèbre qasida ayant pour titre Essaqi Baqi Nour Chmaana) : -Cheft El Djrane Yetaaedda Merdjatou/Wekhredj Lessahra Ka Y’rom L’ghar Etheaaban (J’ai vu le crapaud s’aventurer en dehors de sa mare/se dirigeant vers l’antre des serpents) et –Kifach Edjra l’Essaqia Taaaned Bahr Ettofane (Comment le ru peut-il inquiéter la houle).Et :Hadh Elouaqt Ahhlou N’baou Bettaross Ou Nebhatou/Darou Lihh Eqder Ouesbaaa Ma Aaarfoulou Chane(par ces temps les gens glorifient le mâtin et ses jappements/Et dénient au lion sa suprématie). Cette façon de réagir à l’occasion de querelles ou diatribes relève d’une très ancienne coutume anté-islamique et nous enseigne que l’art poétique appelé Hidjae(pamphlets) précédait souvent des rixes entre tribus par aèdes interposés… La notion de M’chahett (coups de fouets) peut être relevée chez nombre de poètes à l’encontre de leurs rivaux (rimailleurs; usurpateurs de l’art; parvenus à la recherche de notoriété…) qui s’avèrent souvent être des disciples ingrats. Cheikh El Ârbi El-Meknassi, nous a légué un long texte dont le refrain dit :-Chouf Enneqab Dja Y’rom Lefkhakhi, Fezrar Sab W’sakhi/Ma Q’ra Laaqoba, Waamahh Rab El Ouara,Wahssal Fi Cherket El Chiakh/Ma Bqa La Bidh La Frakh (regardez le malotru, s’approcher de mes rets/il ne trouva que mes détritus dans les fientes/n’étant pas prévoyant, le Créateur l’ayant aveuglé/il s’est pris au piège des Maitres et ne trouva ni œufs ni oisillons). Nous avons souvent entendu dire qu’El Anka se faisait un plaisir de chanter ce texte quand il remarquait parmi l’auditoire quelque indu mélomane ou artiste en verve sans avenir probant. Quant à l’humilité devant le Créateur, maîtres et gens de savoir, nous citeron l’une des plus belles signatures dans le genre …Dans la longue et célèbre qasida intitulée El Baath Wel Qiyam (le jugement dernier), à travers laquelle le grand Sidi Abdelaziz El- Maghraoui décortiquait un Hadith rapporté par Ibn El Âbbès, au sujet des signes révélateurs de la fin du monde avec l’art et la manière (de poète et érudit) qui lui sont reconnus et après avoir explicité tous les aspects du Hadith, il termine par cette phrase : -Wel Djenna Ma N’ttiq Newsafhha Bechaar/Hadha Heddi Ma Blaght Fi Hhadh El Aailm/Qal El Maghraoui Reis El Klam(le paradis : je ne peux le décrire en prose/c’est tout ce que je sais de cette science/El Maghraoui le maître des séances…) R. D. redadoumaz@hotmail.com

Une mission composée de représentants d’une vingtaine d’entreprises italiennes effectuera une visite en Algérie fin octobre pour examiner les opportunités d’affaires entre les deux pays. A l’issue d’une rencontre tenue à Rome avec le ministre de l’Industrie et de la Promotion de l’investissement, Hamid Temmar, le président de la chambre de commerce italo-arabe, M. Sergio Marini, a indiqué que cette visite prévue en Algérie par des chefs d’entreprises italiens devra permettre d’engager des contacts d’affaires et de prospecter les possibilités de partenariat.

Lors d’un point de presse animé en prévision de la tenue du Festival international de la bande dessinée, la commissaire du Fibda, Mme Dalila Nadjem, a déclaré hier que la 2e édition du festival s’ouvrira le 14 octobre à partir de 16 heures et s’étalera jusqu’au 18 du même mois. En présence des animateurs de la bande dessinée en Algérie en l’occurrence Saïd Zanoun, Slim et Hic. . Avec la participation de plusieurs artistes et jeunes dessinateurs talentueux, des expositions de BD, des conférences, un colloque sur la femme à l’assaut de la Bd, des projections cinématographiques, et plusieurs autres activités, seront au programme de cette deuxième édition du Fibda A Sethi

Les charmes du Mexique se dévoilent

Une mission économique à Alger

L’un des pionniers du cinéma algérien, Ahmed Rachedi sera honoré au 33e Festival international du cinéma du Caire prévu à partir du 10 novembre prochain dans le cadre d’un hommage au cinéma algérien. C’est la haute commission du Festival international du cinéma du Caire a décidé, lors d’une réunion présidée par le ministre égyptien de la Culture, Farouk Hosni, de rendre hommage au cinéma algérien. Selon le président du festival, le comédien Ezzat Abou Aouf, cet hommage «se veut une reconnaissance au réalisateur Ahmed Rachedi, dans le lancement du cinéma algérien après l’indépendance du pays en 1962 à travers ses films et les responsabilités qu’il a assumées dans l’institution cinématographique algérienne”.

Aldebert en concert ce soir à Riadh El-Feth

ENTREPRISE

Fermeture de la cokerie d’Arcelor Mittal Pas moins de 300 personnes , travaillant au sein la filiale algérienne d’Arcelor Mittal risquent de perdre leur emploi si les autorités locales procéderont à la fermeture de la cokerie.

LOI DE FINANCES 2010

Cap sur la baisse de la pression fiscale Le projet de la loi de finances 2010, en cours d’examen actuellement, sera axé sur la baisse de la pression fiscale et le soutien aux Petites et moyennes entreprises (PME), a indiqué hier le ministre des Finances, Karim Djoudi.

Le Palais de la culture a abrité, hier, l'ouverture officielle de la semaine culturelle mexicaine en Algerie, en présence de Mme la ministre de la Culture. Cette semaine mexicaine s'inscrit dans le cadre du 45e anniversaire de fondement des relations diplomatiques entre les deux pays. Dans le cadre d'échange culturel entre les deux pays, le public de Jijel appréciera cette semaine culture mexicaine. Car à partir de demain, plusieurs activités vont être animées par des troupes mexicaines très connues à l'échelle internationale, à la Maison de la culture de Jijel Omar-Oussedik.

Kiosque

Un Salon de l’automobile, pour qui ? La voiture est redevenue ce luxe inaccessible, insaisissable et si… lointain. > La 13e édition du Salon international de l’automobile s’est ouverte mercredi dernier dans un contexte bien particulier : Le rêve par une bonne partie d’Algériens d’acquérir un véhicule est tombé à l’eau depuis la décision de suppression du crédit automobile. Les centaines de milliers de citoyens qui y voyaient le seul moyen d’accéder à ce moyen de transport si indispensable à leur quotidien ont déchanté de pouvoir un jour le faire. Du coup, la voiture est redevenue ce luxe inaccessible, insaisissable et si… lointain. L’incroyable élan populaire qu’avait entraîné l’instauration du crédit automobile n’a d’égal que la longue attente de nombreux Algériens à pouvoir se permettre une des nécessités de la vie moderne. L’annulation de cette mesure qui avait fait le bonheur de tant de foyers algériens donne, désormais, une nouvelle connotation à cette manifestation économique qu’est le Salon de l’automobile en ce sens que la grande majorité de ceux auxquels elle était initialement destinée est absente : les citoyens. Conséquemment, les banques

ENERGIE

La centrale électrique d’Illizi opérationnelle

La Halqua dans tous ses «états» à Bel-Abbès Aldebert est un artiste de scène, qui a fait ses premiers pas en 2000 à l'Ecole du bar, avant de se produire sur des scènes de plus en plus prestigieuses. Le bouche à oreille autour de ses spectacles lui permet de fidéliser un public qui le suit tout au long de ses tournées. On le retrouve régulièrement à Paris, de l'Européen à l'Olympia en passant par la Cigale, le Bataclan et le Grand Rex, ainsi que sur les scènes de festivals majeurs comme aux Francofolies de la Rochelle. Ses chansons sont de véritables instantanés, des tranches de vie qui traitent des petits traumatismes et des plaisirs simples qui font le quotidien de tout un chacun. Sans empathie mais toujours avec un ton naïf et frais qui lui est propre, il fait la mise au point sur ses trois décennies passées : accidents de parcours, fantasmes, hésitations, bouleversements et souvenirs d'enfance. Aldebert puise dans son répertoire pour proposer un spectacle dans une formation inédite à quatre sur scène, et comme à son habitude, c'est énergique, visuel et interactif ! Chanteur et guitariste, il sera en concert ce soir à partir de 18h00 à la salle Cosmos de Riadh El-Feth.

La centrale électrique Diesel de Bordj El Haoues, dans la wilaya d’Illizi, d’une capacité de 1,5 MW, est entrée partiellement en service, permettant l’alimentation en électricité de 400 foyers ainsi que des infrastructures publiques, a-t-on appris hier auprès du ministère de l’Energie et des Mines.

DÉVELOPPEMENT

Le lancement du projet gazier approuvé Le plan de développement du projet gazier de Timimoun a été approuvé par l’Agence algérienne pour la valorisation des ressources en hydrocarbures, a annoncé hier ,dans un communiqué, le groupe français Total.

Par Mekioussa Chekir qui s’étaient portées garantes du paiement de ce «rêve» sont absentes de cette édition dont l’affluence en a considérablement pâti en comparaison des précédentes. Ce qui était, du reste, prévisible étant donné, qu’exception faite pour les curieux, ils sont désormais beaucoup moins nombreux à pouvoir commander un véhicule et le payer cash. Car, celui qui a les moyens n’est pas obligé d’attendre le salon pour le faire et ce n’est pas la modeste ristourne qui y sera proposée qui peut être déterminante pour lui. Et quels que soient les arguments développés par le gouvernement, le citoyen a du mal à admettre qu’il soit, encore une fois, sacrifié au nom d’une quelconque politique. Pour le rassurer, le ministre de l’Industrie, El Hachemi Djaâboub, n’a rien trouvé de mieux que de remettre au goût du jour ce qui n’est jusqu’ici que l’illusion d’une «voiture algérienne», produite en Algérie. Car, au-delà de la légitime ambition de se lancer dans une industrie

inédite et forcément rentable, il n’est pas évident d’accueillir cette énième promesse avec toute la bonne foi et la crédulité qu’elle est supposé susciter : l’infructueux épisode de l’usine de montage de voitures à Tiaret est de nature à désappointer les plus optimistes. Lancé pendant la décennie précédente, le projet Fatia a été enterré aussi vite qu’il a vu le jour. Le crédit automobile n’ayant pas encore été lancé à l’époque, le citoyen s’est mis à rêver de cette voiture «made in Algeria» qui lui serait naturellement plus accessible que celle importée. Il finira par comprendre que cela n’est pas pour demain. Aujourd’hui, il se retrouve dans la même situation, une décennie plus tard : on lui fait miroiter le mirage d’un projet 100% algérien dont les contours se dessinent mal pour le moment. En même temps, il voit de plus en plus s’éloigner son objet de convoitise tel qu’il l’aspire, celui importé en vagues du temps béni du crédit. Mais cela, c’est déjà… du passé. M.C. In la tribune du 06/10/2009

Asphyxie tion qui taraude les esprits de tous les pères de familles. Le reste des points de l’ordre du jour est perçu comme une logomachie.Les Algériens savent > La situation n’est guère réjouissante en Algérie. aussi que l’état fragile de l’économie nationale ne Tous les voyants sont au rouge et aucun secteur permet pas des dépenses faramineuses. Il y a aussi n’est épargné par un marasme qui perdure. Les cette politique d’austérité adoptée par le gouverneménages sont au bord de l’asphyxie en raison d’une ment qui négociera un seuil de salaire minimum forte érosion du pouvoir d’achat. Jamais les n’excédant pas les 15 000 dinars. Politiquement, Algériens n’ont eu une rentrée sociale aussi fastu- elle se fera parce que le Président le veut. dieuse, que celle de cette année. Après la triple peine Economiquement, le Premier ministre ne sera sans : le Ramadhan , l’Aïd et la rentrée scolaire, les famil- doute pas à court d’arguments pour expliquer ces subsides. Inexorablement, on aura droit à un les algériennes sollicitent encore leurs portefeuildiscours économique magistral expliquant les pour faire face à une mercuriale « bouilloen amont et en aval les décisions. On se réfènante». L’impact a été fortement ressenti rera à la nécessité du pays d’obéir aux noraprès la suppression les crédits à la Le consommation. Pour couvrir ces charges, point mes du modèle mondial, à savoir la croissance, l’inflation et la rentabilité ainsi que la certains n’ont pas hésité à contracter des priorité de maintenir les équilibres macro et prêts auprès de proches ou carrément hypomicro économiques. Au-delà de la thèse que théquer leurs bijoux : seule voie de recours ou de secours. C’est dans ce climat très tendu que se défendra mordicus le Premier ministre, le point de tiendra la tripartite. Ce forum parviendra-t-il à vue des patrons, s’agissant du SNMG, est connu de absorber la colère sociale grandissante ? Pas si sûr, tous. Beaucoup d’entre eux ont déjà signifié leur désapprobation, expliquant qu’ils ne supportepour peu d’un miracle. Certes les bourses moyennes attendent avec impa- raient pas le «coût» d’une nouvelle augmentation. tience les résultats de ce forum composé du trio Ce qui est sûr, en revanche, des jours d’austérité gouvernement, UGTA et patronat, pour une seule nous attendent. raison: à combien sera fixé le SNMG? C’est la quesM. B. Par Massinissa Boudaoud

MOHAMED LAKSACI Le gouverneur de la Banque d’Algérie (BA a fait parler de lui cette semaine. Dans le cadre d’un débat sur la réforme des institutions financières mondiales, il a proposé, dimanche dernier à Istanbul une troïka pour la présidence du Fonds monétaire international. Intervenant au nom du groupe des pays qu’il représente au sein du CIMF (Algérie, Afghanistan, Ghana, Iran, Maroc, Pakistan et Tunisie), Laksaci a soulevé le problème de la représentativité, plaidant pour une réforme fondamentale des quotas, y compris à travers une formule de calcul des quotesparts révisée pour tenir compte des besoins des pays emprunteurs, est centrale pour atteindre cet objectif. «Cette réforme doit résulter d’un transfert significatif des parts de vote des pays avancés vers les pays en voie de développement, sans que ce transfert se fasse au détriment d’autres pays en développement ou de pays à faible revenu», explique-t-il.

AMEZIANE SMAÏL Le 14e Salon international du livre d’Alger fait l’objet d’une polémique. D’un côté le Syndicat des professionnels du livre (SPL) et le Syndicat national des éditeurs de livres (SNEL), qui dénoncent la délocalisation du salon et leur évincement du comité d’organisation, et de l’autre, le commissaire de ce salon, Ameziane Smaïl. Ce dernier a répondu à la lettre de protestation, en expliquant qu’il n’a aucun problème avec la Safex, mais c’était juste une question de temps.

TAYEB EZZRAIMI L’affaire du P-DG de SIM, l’opposant à l’OAIC revient au devant de la scène cette semaine. Le procès s’est tenu au début de semaine. Les accusations retenues par le parquet sont la passation de contrats non conformes à la loi en bénéficiant d’avantages et de largesses, dilapidation de biens, faux et usage de faux. Les présidents des deux groupes, Mohamed Kacem et Abdelkader Tayeb Ezzraimi, qui ont tous deux rejeté les accusations retenues à leur encontre en soutenant que toutes les transactions commerciales passées, notamment entre 2005 et 2007, étaient conformes aux statuts des entreprises et qu’elles n’étaient entachées d’aucune irrégularité.

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Pamphlets, coups de fouet et humilité

E T

H. Fodil/D.news

4 > > A R T S


30 > L ’ I N V I T E E

D E

L A

> L E S

S E M A I N E

U N S ,

L E S

A U T R E S 3

Fouzia Aït-El-Hadj, directrice du Théâtre régional de Tizi Ouzou

agenda

Alger-Kiev-Alger…, ou de Tchékhov à Mouloud Feraoun

culturel

> Palais de la Culture Moufdi-Zakaria > Le public algérien peut découvrir durant cette semaine, un important rendez-vous culturel entièrement consacré au Mexique. Spectacles, conférences et expositions sont prévus. Entrée libre.

Cate-women à trois ans !

> Centre culturel français (CCF) à Alger Exposition photographique PH : Fodil./ D. News

> « Chronique d’un portraitiste », par Gérard Rondeau, photographe.

Spectacle d’équilibrisme donné par l’association poursuite lors du salon auto d’Alger

Come back Mon come back a lieu en 1985, puis je rejoins l’Institut national des arts dramatiques de Bordj-el-Kifan, un an après. J’ai formé, de 1985 à 1989, plusieurs étudiants en art dramatique, dans les filières d’acteurs et de scénographes… avant de me rendre à Paris pour un DEUA en critique théâtrale.

1 serie

Le live d’Elton John en Australie 1 CD

Une crise théâtrale ? où ça ?! Le théâtre algérien a vu défiler de grands noms grâce auxquels il s’est imposé dans la réalité sociale des Algériens. Je refuse qu’on dise que le théâtre a connu des crises, y compris durant les années les plus sombres de l’histoire du pays après son indépendance…

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Sid-Ali Kouiret, Kelthoum, Nouara et les autres En 1985, quand j’ai fait mon come back au pays, j’ai eu le privilège de travailler avec de grands acteurs tels Sid-Ali Kouiret, Kelthoum, Nouara, Abdelhamid Rabia, Nadia Zoubid et bien d’autres… C’était au TNA où j’ai fait mes premières armes de professionnelle. A cette époque, nous faisions du théâtre parce que nous le portions dans nos âmes, c’était un hobby ; c’est ce qui fait la différence entre les anciens et les nouveaux comédiens. Nous le faisions plus par amour que par profession. Les hommes et les femmes du théâtre parmi lesquels j’ai grandi ont eu un amour invraisemblable pour ce qu’ils font… pour le 4e art.

J’avais 20 ans à Kiev A 20 ans, j’ai « goûté » au théâtre professionnel… En URSS, j’ai mis en scène «La mort d’un vendeur ambulant» d’Arthur Miller au Théâtre Studio de Kiev. Un an plus tard, je mets en scène «Le royaume des idiots», au Théâtre national de Dansk, en Ukraine, c’était un travail titanesque d’une jolie interprétation de Lev Oustinov. Durant la même année, c’est-à-dire en 1985, je côtoie Ahmed Boukhalfa et je mets en scène l’adaptation de «La mort d’un vendeur ambulant» pour le Théâtre national algérien.

> Lecture Rencontre autour du thème des incidences de la chute du mur de Berlin sur l’imaginaire et le vécu > avec les poètes : Henri Deluy (France), Sylvia Geist ( Allemagne) , Kalyu Krussa (Estonie), Hélène Dorion (Québec) Rose Marie François (Belgique), Miloud Hakim (Algérie), Brahim Tazaghart (Algérie), Yamilé Haraoui Ghabalou, Universitaire, En présence de Nadjet Khadda, Universitaire, et Samia Negrouche, poète et écrivaine. Le public est invité à assister à la lecture des textes qui seront accompagnés par le musicien et interprète, Nourdine Saoudi. > Jeudi 8 Octobre à partir 14h 30 au CCF > Spectacle : Concert animé par Guillium Aldebert Chant et guitare : Christophe Dariot

«The House of Saddam» («La maison de Saddam») est un documentaire sur la vie de l’ancien dictateur irakien, Saddam Hussein. Tournée en Tunisie, cette coproduction américano-britannique s’intéresse à la période 1979-2006, du coup d’Etat qui a porté Saddam au pouvoir, à sa pendaison après l’invasion américaine. Le premier des quatre épisodes a été diffusé mercredi 31 juillet sur la chaine de télévision BBC Two et a reçu des critiques plutôt élogieuses. Diffusée acctuelement sur Nessma TV

1 DVD

Changeling de Clint Eastwood Les Etats-Unis des années 1920 en toile de fond de Changeling, film réalisé en 2008 par Clint Eastwood, un cinéaste d’une grande sensibilité et qui, au fil des temps, s’imposa en incontournable du moment où chaque nouvelle production crée l’événement et le moins que l’on puisse en dire est que cela se justifie amplement. On lui doit, Bird, excellent film sur le célèbre saxophoniste de jazz, Charlie Parker, Sur la route de Madison et Million Dollar Baby, pour ne citer que ces trois productions. Avec Changelin qui conte l’histoite d’une femme à la recherche de son fils disparu dans des circonstances obscures d’une Amérique des années 1920, Clint Eastwood signe une œuvre poignante qui tient en haleine le spectateur jusqu’au dénouement. Changeling laisse à voir que tout n’est pas perdu d’avance en dépit du fait que l’être humain semble écrasé sinon impuissant devant la puissance des institutions de l’Etat quand un combat, pour qu’éclate la vérité et que s’impose la justice, est mené. Pas de discours dans «Changeling» mais une histoire qui tiraille les consciences. Angelina Jolie est particulièrement troublante dans le rôle de mère qu’elle campe. De la sobriété et de l’élégance dans l’interprétation et le film alors gagne en crédibilité. A voir absolument ! A.T.

Clavier, accordéon et chœur, Cédric Desmazière Batterie, percussions et chœur ; Jean Cyril Masson

Première remarque et pas des moindres, la qualité du son du CD, d’autant qu’il s’agit de l’enregistrement d’un concert donné à Melbourne en Australie. C’est du Elton John, perfectionniste jusqu’au bout des doigts. Star incontestée de la musique pop aux tonalités classiques. Un vrai régal ! Le live est une véritable épreuve pour les chanteurs et Elton John laisse éclater son immense talent de musicien et de chanteur. Auteur et compositeur, la star de la pop a comptasilisé, en 40 ans de carrière, la vente de plus de 250 millions d’albums et de 100 millions de singles. Chacune de ses chansons se décline en tube dès sa commercilaisation. Des succès planétaires avec des titres tels que Captain Fantastic, Crocodile Rock, Blue Moves, Sacrifice, Sorry seems to be the hardest word et Tonight, superbe balade avec un prélude en piano digne d’une grande pièce musicale classique. Normal puisque Elton John a fait preuve d’un immense talent au piano alors qu’il n’avait que quatre ans ! Le live d’Elton John, belle pause après une journée harassante ! A.T.

Basse et chœur, Jeudi 8 Octobre à 19h00 à la salle Cosmos Riadh EL Feth. > Lecture. L’association culturelle Cadmos organise une rencontre poétique intitulée « A Front-tiers de Poésie ».

Concours de la meilleure nouvelle > -L’Etablissement Arts et culture organise un concours national sur le thème « 1er novembre, 55 ans après ». La nouvelle peut être écrite en arabe, en français ou en tamazight. Les personnes intéressées doivent déposer leur dossier au niveau de la médiathèque Bachir-Mentouri située à côté du tribunal de Sidi M’ hamed à Alger Centre. L’œuvre doit être synthétisée en 10 pages.

Galerie Mohamed-Racim : > Exposition de peinture argentine. Entrée libre.

Esplanade de Riadh El Feth > Sous l’égide du ministère de la Culture, le Commissariat de FIBDA organise du 14 au 20 Octobre 2009 le 2e festival international de la bande dessinée.

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

J’ai joué ma première pièce de théâtre à la salle “Pierre Bordes” aujourd’hui rebaptisée “ salle Ibn Khaldoun”, à Alger. J’avais 3 ans quand je me suis vu octroyer le rôle d’un chat ! Puis c’était au primaire, dans les années 1960 et dans le collège dans les années 1970. A l’université, j’ai intégré un groupe d’action théâtrale à Alger qui m’a vraiment lancée dans le quatrième art. Depuis , j’ai pris la décision de me consacrer au théâtre . En 1979, je m’envole en URSS, précisément à Kiev, actuellement capitale de l’Ukraine pour des études qui ont duré six ans, au terme desquelles j’obtiens mon magistère en mise en scène.


2 > L E S

U N S ,

L E S

> L ’ I N V I T E E

A U T R E S

D E

L A

S E M A I N E 31

Faudel

Un «Cheb» made in Paris > Il sort son dernier album en France, avant d’entamer dés

l’été prochain une tournée européenne et de donner une série de concerts en Algérie et au Maroc. Il est venu dans la musique Rai presque naturellement, lui qui a une grande mère “medaha”. De son vrai nom Faudel Belloua, alias Cheb Faudel est un chanteur de raï et un acteur français, d’origine algérienne né le 6 juin 1978 à Mantes-la-Jolie. En 1990, il fonde le groupe “Les Étoiles du Raï” qui se produit autour de Paris en reprenant des titres de Cheb Mami, Cheb Khaled ou encore Zahouania. Il est alors surnommé par le public français «Petit Prince du Raï» pour ne pas offusquer le vrai prince, Cheb Mami. Personne ne le connaît en Algérie jusqu’au jour où, en 1993, Mohamed Mestar le prend sous ses ailes et «Je me suis senti devient son manager. Il le mène vers la célébrité de la chanteur de Raï le jour scène. Il chante en première où j’ai chanté à Oran partie du concert de Jimmy devant trois mille Wahid. En 1998, Cheb personnes, tous des Faudel rejoint Khaled et Rachid Taha sur scène à connaisseurs ! Bercy dans le cadre de leur collaboration 1,2,3 Soleil. Les puristes du genre ne le trouvent pas assez «Rai», et il est catalogué plutôt dans la variété française. À ce sujet, il déclare : «Je me suis senti chanteur Rai le jour où j’ai chanté à Oran devant trois mille personnes, tous des connaisseurs ! je n’ai jamais eu aussi peur. Ce jour-là, je découvre qu’il y avait des centaines de jeunes talents qui n’attendent que leur chance ». Le succès de Faudel, il le doit aussi au cinéma. En 2000, il joue dans le film “Le Battement d’ailes du papillon” avec Audrey Tautou. Merzak Alouache lui offre un rôle dans “Bab El Web”. Pour son dernier album, il choisit des reprises du répértoire Raï et maghrébin. Titre-phare, «Semhili ya El Bayda», un tube de 1986 interprété par le regretté Cheb Hasni. Côté politique, il soutient ouvertement Sarkozy en 2007, avant de déclarer tout récemment sur “Nesma TV” : «Si c’était à refaire, je déclinerais l’invitation, je ne ferai jamais de politique». Y. C.

Le Théâtre régional de Tizi Ouzou dans le Grand Sud

Un patrimoine en danger d'extinction Algérie News-week : Vous venez d'organiser le premier Forum national de la Halka. Pouvez-vous nous parler de cette première expérience ? Driss Guergoua : Nous venons de clôturer le premier festival de la Halka que nous avons organisé à Sidi Bel-Abbès. C'est une bonne expérience très riche en enseignement. Nous espérons que ce forum national sera institué et deviendra un événement culturel annuel. Nous souhaitons également que ce forum soit organisé à l'avenir dans d'autres villes du pays, pour redynamiser cet art populaire en déclin ces dernières années. Ce forum ne pourrait pas voir le jour sans le concours du ministère de la Culture, la Wilaya de Sidi Bel-Abbès. La coopérative El Halka des arts et culture a veillé au grain pour organiser et réussir cette première.

La troupe du Théâtre régional de Tizi Ouzou, conduite par sa directrice, Fouzia Aït-el-Hadj, entamera, dès le 14 du mois en cours, une grande tournée dans les wilayas du sud du pays. Une tournée qui s’achèvera vers le 31 du même mois. De Tamanrasset à Illizi, en passant par Ouargla, Tindouf et Béchar, jusqu’à El-Oued, la troupe de la TRTO, jouera en spectacle, entre autres, «Business is Business», «le Chant des Oiseaux» adapté en arabe et en tamazight.

Daniel Timsit, filmé par Guenifi

Cheikh Brahim Tikmert, Cheikh Mohamed Oual Mahdjoub, etc. Les troupes invitées sont venues des régions du centre et de l'ouest du pays. La particularité de La Halka est de se faire au milieu des gens. Y a-t-il eu des spectacles sur des places publiques ou dans des salles ? Effectivement, nous avons pris l'initiative d'organiser ce forum, l'un des pre-

miers buts assigné justement est d'animer des spectacles sur les places importantes de la ville. Pour être à proximité des citoyens et du public. Pour se faire, nous avons choisi 7 spectacles pour la ville de Sidi BelAbbès. Les spectacles qui rentrent dans le cadre du concours sont tenus au Théâtre régional de Sidi Bel-Abbès. Propos recueillis par Mahmoud Chaal

Directeur photo de formation, connu aussi pour ses documentaires, Nasreddine Guenifi, une figure incontestable de la cinématographie algérienne, revient, et c’est la bonne nouvelle, à ses premières amours : le cinéma ! Il met actuellement la dernière main à un document de la première importance qui va, certainement, être d’un grand apport à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire du Mouvement de libération nationale. Le cinéaste a eu la (très) bonne idée de filmer les confidences d’un enfant de la Révolution, le moudjahid Daniel Timsit, celui qui raconte avec la même modestie la visite de Abane Ramdane à la villa de Hydra où le jeune militant fabriquait les bombes de la Bataille d’Alger… Pendant plus de deux heures, c’est tout l’engagement d’une génération qui rêvait de liberté comme espoir insensé…

Mouloud Feraoun

Tchekov

Mon rôle : metteur en scène Je suis metteur en scène… je gère l’idée de la conception de celle-ci… je les adapte à notre société… je ne joue pas, ou plutôt, j’ai joué avant de partir en URSS, depuis mon retour, je ne fais que de la mise en scène… avec ça, je dirige l’équipe dans une symphonie, une synergie… cela m’a permis d’aller plus loin, de former, de toucher le théâtre sous son angle autre que celui incarné par un personnage…

Libre … En 1992, j’ai pris la décision de travailler en free-lance sans dépendre d’aucun théâtre… je travaillais à la pièce… c’était la période où j’étais plus prolifique… je considère cette époque, comme la mienne, celle qui m’a propulsée au plus haut dans la fonction, dans le 4e art.

Le théâtre algérien n’a jamais cessé de produire…

Keltoum

Sid ALi Kouiret

L’assassinat d’Alloula, un choc L’assassinat d’ Abdelkader Alloula était un choc terrible pour moi, moi qui le voyais comme un intellectuel inégalable… Alloula est un homme qu’on aime beaucoup; qui n’aime pas cet homme de théâtre, sa grandeur et son humilité ? Il était la référence pour chacun d’entre nous, nous ayant enfantés puis fait le 4e art algérien. L’homme restera toujours vivant dans nos esprits, il hante les planches la où elles sont dressées, car il a donné sa vie pour elles.

Et les autres… ?

Abdelkader Alloula

pas… nous avons joué et affronté la peur aux côtés du public jijli.

La censure Il n’y a jamais eu de censure dans le théâtre algérien. Jamais l’Algérie n’a vécu cette pratique à aucun moment de son histoire. Moi-même je ne connais pas cela… jamais censurée, jamais interpellée pour mes spectacles.

Ma meilleure mise en scène, c’est ma dernière

Sourire… A chaque fois je dis que c’est la dernière… la meilleure pour moi… Pour moi, la meilleure mise en scène est la dernière ! Allez savoir pourquoi en attendant les autres ! Au fait, le théâtre est un travail de pensée et de conception lié à la société où il puise son existence, avant qu’il ne soit autre chose. Le théâtre est dépendant du temps et de l’espace… c’est le temps qui influe sur le tempérament de l’artiste pour pouvoir créer… voir, la situation socio- économique… en un mot, c’est «Nous faisions du théâtre parce que nous l’environnement qui le fait… L’homme de théâtre le portions dans nos âmes, c’était un hobby; vit, ressent la vie à travers son épiderme… c’est c’est ce qui fait la différence entre les anciens fabuleux, magique et sensationnel, c’est beau.

Celui qui oublie ou feint d’oublier ceux ayant vécu pour le théâtre algérien n’est pas des nôtres ! Comment oublier que la décennie 90 a été la plus dure, la plus horrible pour le 4e art algérien ; nous avons perdu beaucoup de gens qui lui étaient dévoués : Allal Mohamed,

Jamais le théâtre algérien n’a callé ! Y compris durant la décennie rouge. Oui ! C’était la période la plus horrible de l’histoire de l’Algérie pos-tindépendance… mais nous n’avons jamais cessé de produire... Nous avons travaillé de 1993 à 1996 sans interruption, nous avons d’ailleurs réalisé plusieurs tournées à travers le pays… nous étions à Batna, à Médéa… Le théâtre algérien, ces comédiens, ces réalisateurs, ces metteurs en scène…etc. ont vécu cette période comme tous les Algériens… dans l’horreur et la peur, certes, mais sans cesser de vivre, de produire.

Kateb Yacine, Mustapha Kateb… la scène théâtrale s’était vidée… puis, tout d’un coup, on assassine Alloula…

… Il y avait ceux qui ont fui

J’ai songé à fuir le pays, mais…

Le terrorisme ne nous a jamais dissuadés et notamment en ce qui touche à la production, nous avons survécu à des pires moments de notre histoire… d’autres n’avaient pas cette chance… Aujourd’hui, nous continuons à pleurer les piliers du théâtre algérien… Abdelkader Alloula, Kateb Yacine, Mustapha Kateb… mais nous sommes aussi désolés de voir les autres partir, fuir le pays alors que celui-ci avait besoin d’eux.

L’idée que j’avais durant cette période, était comme celle de tous les autres, qui ont fui le pays… Il fallait fuir ! J’étais à Alger et nulle part ailleurs… réflexion faite…l’idée de fuir est chassée de mon esprit. Beaucoup de choses se sont passées… je n’étais pas seule… on se soutenait mutuellement, il y avait tous les artistes algériens qui étaient présents… mais deux ou trois ont décidé de s’exiler.

Je suis restée malgré la peur

Jijel à feu et à sang, j’y étais!

J’ai toujours refusé de partir, j’ai choisi de rester avec les trente millions d’Algériens ; ces Algériens, même meurtris, ont tenu à résister… C’est avec eux que nous avons lutté dans la peur… nous avons affronté et résisté, chacun dans son domaine, chacun comme il sait le faire et avec les moyens qu’il possède. Nous, nous avons la planche et nous n’avons pas plus de mérite!

J’y suis, j’y reste ! J’ai toujours porté le théâtre dans mon cœur, sur les planches et jusqu’auprès du public sans me soucier de ce qui va suivre. La peur ? Oui, je l’ai connue ! En dépit de cela, nous avons fait le théâtre durant les jours les plus sombres et dans des villes que seuls les téméraires peuvent se rendre … Jijel, ville à feu et à sang, où les gens ne s’aventurent

et les nouveaux comédiens. Nous le faisions plus par amour que par profession.»

Tchekhov m’inspire et Feraoun ne me quitte jamais

J’étais très influencée par Tchekhov, un grand auteur russe de la fin du XIXe siècle. Il y a écrit des œuvres que nous continuons à monter magistrales aujourd’hui… je me réfère toujours à ce grand auteur… J’aime aussi d’autres… j’aime Mouloud Feraoun qui ne me quitte jamais d’ailleurs ces derniers temps.

«La terre et le sang» sur les planches prochainement Tout a été arrangé, le spectacle sera monté avant la fin de l’année. Actuellement, nous sommes dans la phase de préparation… il s’agit entre autres de séances de casting à Tizi-Ouzou… «La terre et le sang» devra être un beau spectacle à la hauteur de son grand auteur, Mouloud Feraoun que je lis depuis plus de trente ans… cette lecture continuelle me fait découvrir toujours un peu plus qui était Feraoun, je dirais même que chaque jour que je le lis est une découverte pour moi… c’est notre Tchékhov à nous… Et c’est au Théâtre régional de TiziOuzou de lui rendre hommage. Propos recueillis par M.A.Temmar et Rachid Berdous

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

Les Studios Double voice de Aïn-El-Hammam, qui se sont distingués par le doublage de la célèbre série de films d’animation «Pucci», traduit de la version originale «L’Âge de glace», vont récidiver cette fois-ci avec un autre film d’animation non moins céclèlbre, «Le Monde de Narnia» de l’Irlandais Clive Stapes Lewis, plus connu sous le nom de C.S. Lewis. Doublé en langue tamazight sous le titre de «Tamacahut n Narian», (l’histoire de Narnia), il sera projeté en avant-première, ce samedi à 13h30, au petit théâtre de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou en présence des co-associés des Studios Double Voice. Dans l’univers de Narnia, les animaux parlent, les bêtes mythiques abondent et la magie est courante. La série suit l’histoire de Narnia, depuis sa création jusqu’à sa fin, et plus particulièrement les visites de groupes d’enfants de «notre» monde.

Driss Gargoua, commissaire du premier Forum national de la Halka

ALGERIE NEWS-week | Du 8 au 14 octobre 2009

takafa «Le Monde de Narnia» projeté en Tamazight

ève rencontre Brè

Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés ? Nous avons remarqué que cet art populaire n'est ni aidé ni pris en charge pour exister et se développer. Notre objectif est de lui redonner une nouvelle dynamique. Il faut savoir qu'il y a beaucoup de gens qui vivent de cette activité artistique. Mais, les artistes travaillent modestement. Peut de gens s'intéressent à eux. La Halka est un art populaire, il s'adresse à tous quelleque soit leur situation sociale. Durant ce forum, nous avons invité plusieurs troupes. Etaient présentes les figures emblématiques de la Halka, à l'image de Cheikh Brahim Ben Brik,

nouvelles du front


week L’INVITÉ DE LA SEMAINE

Fouzia Aït El-hadj

ENTRETIEN

L E B L O C N OT E S B O U S T E N G R A N D

L’historien Hassan Remaoun

DE LOUISA HANOUNE > Page 8

> Pages 24 et 25

dans son travail et ses souvenirs la confortent dans son optimisme pour le quatrième art algérien.

> 19 juin 1953 Naissance à Alger > 1974-1977 Études à l’Institut national d’agriculture, Alger > 1979-1985 Études à l’Institut national des arts dramatiques et cinématographiques en URSS > 1985-1989 Enseignante d’art dramatique à l’INAD d’Alger >1989-1992 DEUA en théâtre à l’université de la Sorbonne, Paris

H. Bureau de Tizi Ouzou/Algérie News

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théâtre algérien, avec son passé mais surtout son présent et son futur. Sa formation académique lui inculque cette rigueur

Retour sur les 1res journées cinématographiques d'Alger > Pages 11 à 13

week

Alger-Kiev-Alger…, ou de Tchékhov à Mouloud Feraoun Actrice, metteur en scène et actuellement directrice du théâtre régional de Tizi Ouzou, la vie de Fouzia Ait ElHadj se conjugue, au

ECRAN

> 2006 Directrice du théâtre régional de Tizi Ouzou

Ouled Marx sont-ils de retour ? Autour de cette question et d'autres concernant la réalité et l’avenir de la gauche en Algérie, le collectif d'Algérie News-week a eu l'idée de réunir les universitaires Lakhdar Maougal et Nacer Djabi, l'éditeur et journaliste Lazhari Labter et le dirigeant au MDS, Hocine Ali, pour débattre. > Lire pages 15 à 21

Le journal du Jeudi 8 au mercredi 14 octobre 2009 - N°7 - Prix : 30 DA


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