Kasbah 3: Le mémorial de la Patrie

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I


‫‪Dédicace‬‬

‫إلى أمي‪.‬‬ ‫إلى أبي‪.‬‬ ‫إلى أخي‪.‬‬ ‫إلى روحه الطاهرة‪ ..‬الخالدة في ذاكرتي‪...‬‬

‫‪II‬‬


Remerciements La réalisation de ce mémoire a été possible grâce à plusieurs personnes à qui je voudrais témoigner toutes mes reconnaissances. Je tiens à remercier sincèrement M, Adnene Ben Nejma pour son aide, ses conseils, sa disponibilité. Je tiens également à remercier M. Moncef Fourati mon consultant de mémoire pour toute les recommandations. Je dois beaucoup, pareillement, à M, Sami Essoufi qui m’a facilité le travail en me donnant accès aux documents nécessaires. Mes remerciements s’adressent également à tous mes ami(e)s qui m’ont soutenu tout au long ce travail.

Remerciements

III


Sommaire DÉDICACE .................................................................................................................................................................II REMERCIEMENTS ................................................................................................................................................ III SOMMAIRE ............................................................................................................................................................. IV INTRODUCTION .......................................................................................................................................................5 PROBLEMATIQUE ...................................................................................................................................................7 METHODOLOGIE : ..................................................................................................................................................9 PREMIERE PARTIE : LA MEMOIRE D’UN PEUPLE ...................................................................................... 10 CHAPITRE I : LA MEMOIRE ................................................................................................................................... 10 CHAPITRE II : LA MEMOIRE DE LA LIBERTE ............................................................................................................. 21 DEUXIEME PARTIE : LE SITE D’INTERVENTION ........................................................................................ 33 CHAPITRE III : LA KASBAH ...................................................................................................................................... 33 CHAPITRE IV : LES BUNKERS DE LA KASBAH ........................................................................................................ 50 TROISIEME PARTIE : LE REFERENTIEL ........................................................................................................ 74 V-1-RECONVERSIONS DE BUNKERS ....................................................................................................................... 75 V-2-LES MEMORIAUX ............................................................................................................................................. 80 SYNTHESE : CONCEPTS A RETENIR ........................................................................................................................... 99 QUATRIEME PARTIE : L’APPROCHE CONCEPTUELLE ........................................................................... 100 LA KASBAH : ANALYSE DU SITE........................................................................................................................... 101 LE PROJET ARCHITECTURAL : LE SITE D’INTERVENTION, LA PLACE DU GOUVERNEMENT....................................... 106 L’INTEGRATION DU BUNKER DANS LE MEMORIAL. ............................................................................................. 108 LA STATUE DE LA KASBAH ELEMENT DE CONCEPTION ....................................................................................... 110 LE PROGRAMME DU PROJET ................................................................................................................................ 111 ESQUISSES DE DEPART : ....................................................................................................................................... 112 NOUVELLE PROPOSITION : ................................................................................................................................... 114 CONCLUSION GENERALE ................................................................................................................................. 125 BIBLIOGRAPHIE : ................................................................................................................................................ 126 TABLES DES MATIERES .................................................................................................................................... 129 TABLES DES FIGURES ........................................................................................................................................ 132

IV


Introduction « Un peuple qui n'enseigne pas son histoire est un peuple qui perd son identité -

François Mitterrand-». L’histoire nous a appris que toute civilisation qui se méfie de son passé, s’est trouvée devant la certitude de la disparition, soit par l’ignorance ou la nonidentification, soit par la formation d’une fausse image d’elle-même, ce qui menacerait son identité et l’avenir de ses générations Futures. A cet égard, l’écriture de l’histoire de toute une nation semble être une affaire très

complexe et en même temps fragile, surtout quand il s’agit de certains

évènements du passé. Cela génèrent une mémoire historique sélective fidèle à son auteur car l’histoire est écrite par les vainqueurs1

et ce sont ces vainqueurs qui

imposent toujours leur version aux vaincus, et là on parle d’une identité qu’on porte, mais qui ne reflète pas ce qu’on est réellement ; une identité fabriquée, que les vainqueurs ont voulu. Aucune Nation ne peut se construire durablement sans être enracinée dans l’histoire, une histoire que la conscience collective a le devoir de renouveler sans cesse, cherchant à tirer

les enseignements utiles et nécessaires pour un avenir

réconcilié avec le passé. Carrefour des civilisations, la Tunisie renferme un patrimoine où toutes les époques sont représentées. Convaincus qu’on n’a jamais été les vainqueurs de tous les temps (le problème classique de l’objectivité de l’histoire), chaque période de notre histoire devrait faire l’objet de recherche considérable peu importe ses réalisations et son étendu. A cet effet, ignorer une étape de l’histoire (peu importe

1

Winston Churchill

5


les événements l’ayant marqués), pourrait constituer une perte qui peut influer sur l’établissement d’une identité solide à la base d’une mémoire historique réelle. En effet « l'ignorance du passé ne se borne pas à nuire à la connaissance du présent : elle compromet, dans le présent, l'action même » (Marc Bloch), de même il faut bien insister sur les liens intimes qui unissent le passé et le présent en vue de bâtir le futur « l'homme de l'avenir est celui qui aura la mémoire la plus longue2."

2

Friedrich Nietzsche. 6


PROBLEMATIQUE La mémoire, cette faculté de se souvenir, est un processus humain composé qui se réfère à la dimension spatio-temporelle et crée un lien avec des évènements et des personnes qui nous ont précédés. Le système mémoriel basé sur le facteur narratif et séquentiel d’un ensemble de souvenirs se concrétise en créant une identité qu’elle soit individuelle ou sociale. Les grands évènements qui se sont précité au XXème siècle ont accéléré les mutations socio-économiques et anticipé l’évolution de l’humanité. La Tunisie n’a pas fait l’exception, en effet la succession rapide et parfois brutale d’évènements majeurs le long de ce siècle a contribué à la perte de certains maillons de la chaine mémorielle de notre nation et a une mutation culturelle et sociale rapide, Six ans après la révolution du 14 janvier 2011, la question de l’identité nationale ne cesse pas de faire l’objet de conflits et de débats houleux ; un climat d’incertitude a régné car nous nous sommes trouvés incapables d’interpréter objectivement certaines phases, surtout obscures, de notre passé et les images que nous portons de celles-ci sont restées incomplètes ou fausses. L’un de ces espaces considéré comme ‘’lieu de mémoire du peuple Tunisien’’ étant le théâtre d’importants évènements qui ont changé le cours de l’histoire est, bel et bien, La Kasbah de Tunis. Cet espace qui a été le centre du pouvoir politique et militaire depuis le moyen âge et avec la fondation de la dynastie Hafside en 1228, continue à l’être aujourd’hui, mais malheureusement aucune interprétation digne de ce nom n’a été pensée afin de faire revivre la mémoire glorieuse ou tragique que porte ce lieu.

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Projeter la lumière sur certaines phases sombres de l’histoire du pouvoir et du pays, explorer la face cachée, l’enfoui, le non-dit de ce lieu de gloire et de tragédie permettra-t-il de reconstruire notre mémoire ? Des traces sont là et très peu ont conscience de l’existence, encore intacte, d’un ‘’caché’’ ; un élément figé dans le temps. Un monument méconnu pour le public qui suggère une situation spatio-temporelle inédite d’une époque contemporaine critique de notre histoire : Le bunker ; un monument militaire au cœur du centre du pouvoir qui représente une phase douloureuse de la mémoire collective du peuple Tunisien, une phase qui devrait être présentée et représentée afin de nous réconcilier avec notre histoire, lire notre passé, comprendre notre présent et assoir notre avenir Expérimenter cet espace souterrain, actuellement abandonné, est un voyage inédit dans le temps, nous éprouve tant de sensations et nous renvoie vers une réflexion autour de sa sauvegarde et sa mise en valeur dans l’objectif de restituer notre mémoire et notre vécu. Comment sauvegarder les traces de ce bunker ? Pourrions-nous interpréter la mémoire collective d’un peuple à travers la ressuscitation de ces lieux souterrains obscurs ?

8


Méthodologie : Notre problématique s’intéresse principalement à la question du passé. La création d’une nouvelle frome de dialogue historique, adopter une attitude d’interprétation historique différente seront la base de nos choix et réflexions durant cette recherche. Le but est de consolider le lien entre la mémoire et la formation identitaire. Mon attitude théorique sera développée autour de quatre volets :

1- Dans un premier chapitre on traitera le sujet de la mémoire dans ses différents types : la mémoire collective, la mémoire individuelle, la mémoire historique, la mémoire réelle, la mémoire sélective et l’oubli ... afin d’établir une structure claire, et dégager les différentes relations entre ses type. 2- La deuxième partie concernera l’insertion de la matrice de la mémoire dans un exemple réel qui est la mémoire du parcours de la liberté en Tunisie, évoquer les différents évènements, et s’enfoncer dans la mémoire noire oubliée , reconstituer séquences perdues de ce parcours et dégager les différents concepts qui vont être la base de notre réflexion conceptuelle. 3- La troisième partie s’intéressera au site d’intervention, à la mémoire historique, à la mémoire du lieu et à la morphogène, accompagné par une étude de différentes interventions. L’objectif est de définir nouvelle attitude adoptée au cadre spatio-temporel actuel. 4- Dans la quatrième partie, on essayera de projeter la lumière sur le bunker qui est le support de cette réflexion, et de s’enfoncer dans sa mémoire historique. Une étude sera accompagnée par l’analyse les différents éléments matériels et immatériels du monument. La conception d’un lieu de mémoire et le mode d’intégration du bunker dans le nouvel environnement seront aussi accompagnés par une étude analytique de diverses références expliquant différents concept et modes d’interventions afin de baliser l’élaboration du projet architectural. 5- Une fois ce volet d’études achevé, nous entamerons le projet architectural.

9


6-

Premiere Partie : La Mémoire D’un peuple

Chapitre I : La Mémoire

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I-1-La notion de mémoire La Mémoire constitue un système où le cerveau stocke des souvenirs issus des expériences individuelles et collectives auxquelles il

se

réfère plus tard en produisant un acte appelé mémoire sélective. La mémoire se matérialise réellement par le geste de se souvenir. L’attache solide entre les suites mémorielles et la formation d’une identité sociale est matérialisée par des séquences temporelles déterminées tel que défini par Maurice Halbwachs. La mémoire se distingue par deux formes différentes, l’une est individuelle et l’autre collective définie par la conscience collective qui se forme et se modifie selon les appartenances sociales qui génèrent une identité commune.

Figure 1: Le processus de la mémoire

I-1-1-La mémoire Collective « Il arrive, en effet, qu'une ou plusieurs personnes, en réunissant leurs souvenirs, puissent décrire très exactement des faits ou des objets que nous avons vus en même temps qu'elles, et même reconstituer toute la suite de nos actes et de nos paroles dans des circonstances définies, sans que nous nous rappelions rien de tout cela3» La mémoire collective se matérialise par un ensemble de souvenirs vécus par un groupe de personnes, adoptés par eux-mêmes, ainsi que par d’autres qui n’ont pas vécu ces expériences. Contrairement à La mémoire individuelle où le facteur personnel prend une dimension plus influent, une mémoire fidèle aux sentiments personnels d’un moment, la mémoire collective prend aussi la forme d’une identité qui se rapporte différemment à chaque groupe. La mémoire collective est partagée et est généralement un sujet de consensus donc ‘’objectif’’

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Maurice Halbwachs, La mémoire collective (1950)

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I-1-2-La mémoire Individuelle : La mémoire individuelle est la capacité qui permet à chacun de nous de se distinguer. C’est le miroir qui reflète des expériences personnelles vécues dans le passé ; des moments où se confondent des émotions, du bonheur, du malheur, de l’espoir et du désespoir avec la réalité, une image poétique expressionniste et subjective. Néanmoins ces souvenirs s’imposent sur la l’individu en créant sa personnalité et son système interactif visà-vis de la société. Cette faculté personnelle est dynamique selon Figure 2: La mémoire Individuelle, L’identité

le contexte et évolutive à travers le temps

‘’La mémoire est à la base de la personnalité individuelle, comme la tradition est à la base de la personnalité collective4’’ I-1-3La mémoire collective et la mémoire historique : La mémoire collective ne se confond pas avec la mémoire historique, en effet la mémoire collective constitue un facteur important dans la formation d’une mémoire historique. « Mais un événement ne prend place dans la série des faits historiques que quelque temps après qu'il s'est produit. C'est donc après coup que nous pouvons rattacher aux événements nationaux les diverses phases de notre vie 5». L’historien doit donner des réponses scientifiques et objectives sur ce que portait la mémoire collective parfois subjective La mémoire historique s’intéresse en premier lieu à la vie humaine et la représente brièvement en évoquant les stations importantes où ‘’ les évènements’’ alors que la mémoire réelle constitue un processus évènementiel plus long et plus détaillé.

4

Miguel de Unamuno : La agonía del cristiasnismo Maurice Halbwachs, La mémoire collective (1950)

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I-2-La mémoire collective et l’espace I-2-1-La mémoire d’un lieu ‘’Il n'y a pas de mémoire possible en dehors des cadres dont les hommes vivant en société se servent pour fixer et retrouver leurs souvenirs6’’ Tout monument est issu d’un mélange de successions de plusieurs expériences culturelles qui attribuent à l’espace une identité spécifique, cette réflexion homogène est un véritable acte d’identité transmis aux usagers de cet espace. Les différentes expériences à travers ces espaces, les émotions produites à travers ces lieux, la sacralité des murs constitue un cadre immatériel transmissible qui façonne d’une certaine manière la mémoire de cet espace.

I-2-2-Le lieu de mémoire Chaque société

Figure 3 Un temple Buddhiste

a besoin d’un cadre spatial bien spécifique pour établir un lien mémoriel. La

construction identitaire se réalise par l’interprétation des personnes des évènements du passé. En dehors de son usage chaque cadre occupait un espace physique marquant les évènements ou/et les personnes. L’Homme s’est servi de l’espace architectural comme appui physique de commémoration, un espace plutôt symbolique qui exprime un besoin de remonter le temps. Appelé ainsi ‘’ Espaces de mémoire ‘’ ces lieux d’immortalisation se méfient de la notion de temps, et mettent hors de question tout acte physique qui considère le monument comme symbole d’une époque.

Figure 4 : Un Lieu de mémoire

L’enjeu commémoratif et la question des lieux de mémoire, ont été théorisé pour la première fois par les grands historiens français, l’exemple de Pierre dans plusieurs 6

Maurice Halbwachs : Les cadres sociaux de la mémoire

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volumes intitulés ‘’ lieux de mémoire’’ sortis les années 1990. D’après pierre Nora la notion de ces lieux est à prendre dans un sens métaphorique, car il ne désigne pas seulement des espaces physiques mais plutôt des symboles (Des emblèmes) dans la ville. Assimilés à des édifices et des sites, ces lieux sont devenus le support de commémoration, des lieux où s’est cristallisée une mémoire collective. « Un lieu de mémoire dans tous les sens du mot va de l'objet le plus matériel et concret, éventuellement géographiquement situé, à l'objet le plus abstrait et intellectuellement construit7». Pierre Nora a évoqué que les lieux de mémoire sont l’un des seuls supports physiques où la mémoire, cet objet extrêmement immatériel, trouve son support d’attache et se métamorphose en un repère matériel et symbolique. I-2-3-Les lieux de mémoire dans une ville. Les lieux de mémoire deviennent des témoins de l’histoire et particulièrement des époques douloureuses d’une nation. Ils sont les fruits de changements historiques et physiques dans une ville. Ces espaces communs et classiques qui deviennent des espaces porteurs d’une mémoire collective. Des simples lieux deviennent avec les temps points centraux dans une ville. Ces lieux offrent à la ville une singularité identitaire. Des lieux porteurs de mémoires douloureuses 8 et horribles qui deviennent des espaces culturels de rassemblement et de tourisme. « Le Mémorial doit être un lieu normal et ordinaire, en même temps qu'il doit être un lieu non normal et non ordinaire9 »

7

Pierre Nora : Les lieux de mémoire Au Mémorial de la Shoah, pourquoi les touristes sourient-ils sur leurs selfies? 9 Peter Eisenman, architecte mémorial de Berlin 8

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Les lieux de mémoire dans la ville : Les espaces et les monuments de mémoire L’implantation urbaine d’un lieu de mémoire dans une ville se justifie par le caractère national et central du site. Le mémorial devrait interpréter aussi l’histoire de son support sur lequel il est érigé, un acte d’émergence à partir du vécu

Les espaces de mémoire sont généralement en relation directe avec les repères de la ville, en effet les lieux de mémoire sont créés à partir des grands axes de la ville.

La verticalité, le ciel, l’échelle impressionnante, cette dimension symbolique offre aux espaces de mémoire une dimension assez spirituelle.

L’esthétique Fig5:

Mémorial du martyr-Alger

«C’est un petit peu trop esthétique. C’est un petit peu trop beau. Ce n’est pas que je voulais quelque chose de moche, mais je ne voulais pas que ça paraisse trop dessiné. Je voulais représenter l’ordinaire, le banal.» Peter Eisenman

Fig10:Monument

des martyrs de Séjoumi

Le croisement de deux grandes avenues d’Alger est marqué par la statue de la Kasbah

Fig9Monument

des martyrs de Bizerte Fig11:Monuemnt mémorial des soldats

Le memorial d’ Eisenhower, Franck Gehry L’espace mémorial, crée est à la fois matériel, puisque il s’implante dans un tissu urbain, et aussi immatériel, de par sa fonction symbolique. La conception des lieux de mémoire dans une ville, est une question sensible, La forme, l’échelle et le style doivent interpréter la mémoire.

Fig8:

Fig7:

mémorial d'Eisenhower

Chêne du mémorial

Fig12:

Le memorial national des martyrs Bangladesh

L’architecte Franck Gehry a choisi un grand Chêne qui s’implante au milieu du mémorial, afin de marquer les deux axes urbains crées par cet élément

Fig13:

Le mémorial du martyr Alger

Fig14:

Fig 16:Baltic Way Memorial

Le style architectural : Les espaces de mémoire sont des espaces symboliques, des réalisations artistiques où la dimension emblématique est nettement apparente et où il est difficile de l’associer à un style particulier

Les axes principaux de la ville Fig6:

mémorial d'Eisenhower

Mémorial de Vimy Canada

Fig15:Tsitsernakaberd Mémorial des victimes du Génocide Arménien

Fig17:L’esquisse du monument du mémorial de Seoul Fig18:Obélisque

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I-3-La mémoire face à l’oubli

‘’L’oubli est le fait de ne pas se souvenir des choses, l’une de ses principales causes est le temps qui passe10 ‘’ L’oubli, l’élimination d’une époque ou des évènements, constituants une partie de la mémoire collective, est une discipline adoptée couramment par l’Homme. Elle s’expliquée par Maurice Halbwachs comme étant une activité pathologique individuelle où le cerveau cesse d’accomplir

certaines

autres

opérations.

L’oubli, se méfie d’une mémoire pour plusieurs

Figure 19:Exposition de la mémoire, Tunis 2013

raisons. ‘« La mémoire, c’est tout autre chose que l’acquisition de souvenirs factuels, objectivés. C’est l’expérience d’une étrange dialectique de la « survivance » et de l’oubli, où le temps se noue entre « passé anachronique » et « présent réminiscent »’11’ Oublier une époque du temps, c’est perdre tout contact avec les éléments constituants ce cadre immatériel ou le ‘’cadre mémoriel ‘’,

(les personnes, les

objets, les évènements de ces souvenirs). Le retour à cette mémoire c’est ainsi l’adoption d’une attitude commémorative bien définie qui a pour objectif la définition d’un nouveau cadre appelé ainsi cadre mémoriel. L’oubli est expliqué aussi en tant qu’acte imposé par un régime qui a pour but l’élimination d’une partie de la Figure 20: Démolition d'héritage bouddhiste Afghanistan 2001

10 11

mémoire, et la construction d’une fausse image identitaire sélective et infidèle.

Paul Ricoeur : La mémoire, l'histoire, l'oubli Rémy Besson : La dialectique paradoxale, Georges Didi-Huberman

16


Tel est l’image de la Tunisie d’aujourd’hui, Six ans après la révolution du 14 janvier 2011, l’évènement qui a influencé le monde entier, la révolution qui continue à inspirer des peuples, risque d’être vouée à l’oubli. La mémoire des martyrs, des gens qui ont résisté pour cette nation, risque d’être perdue Figure 21: Les martyrs oubliés, Zoo Project

devant dans une tempête de conflits sociopolitiques. Le parcours vers la liberté et la démocratie durant ces deux derniers siècles couronné par la révolution de la dignité risque de buter sur une impasse

Figure 22: Les martyrs oubliés, Zoo Project

Les sacrifices du peuple tunisien doivent rester présents dans la mémoire de nation à travers des générations afin de les préserver. «

Ils

ne

doivent

pas

disparaître, les oublier serait les tuer une deuxième fois. »12

Figure 23:Oeuvre de Nidhal Chemakh

12

Elie Wiesel : La nuit

17


I-4-Le devoir De Mémoire : réconcilier pour mémoriser « Si nous voulons être les acteurs responsables de notre propre avenir, nous avons d'abord un devoir d'histoire »13

L’expérience allemande face à son Passé : Soixante-dix ans se sont passés après la chute du 3eme Reich, L’Allemagne Aujourd’hui, cet état démocratique est considéré comme la nation mémorielle par excellence, les traces pénibles de cette guerre couvrent encore le pays et le peuple allemand. Avec un aussi lourd et sombre passé comment une nation écrasée par la culpabilité a-

Figure 24: Brandenburg gate Avant et aprés.

t-elle pu se relever ? Les questions du passé ne cessent pas d‘être un sujet d’actualité en Allemagne. Depuis la fin de la guerre les allemands ont adopté une nouvelle politique qui désigne la politique du pardon, contrairement au sens littéraire du mot avoir déjà surmonté le passé ‘’ cette politique travaille sur le passé du nazisme et ces crimes envers l’humanité afin d’émettre un message aux générations suivantes qu’ils ne sont pas coupables de cette mémoire pénible mais aussi dans l’objectif de se souvenir et d’en tirer les leçons. La république fédérale d’Allemagne est l’un de rares pays qui ont choisi l’attitude de ne pas tourner la page du passé. Les premières tentatives d’appliquer cette politique a commencé en 1949, en inscrivant une culture forte de démocratie, de respect et les droits de l’Homme dans le système éducatif et dans les codes de l’état. « C'est la ville elle-même qui m'a paru se faire tout entière mémoire. Ville désarticulée, couturée des cicatrices du siècle, saturée d'une histoire lourde et pathétique, comme Jérusalem 14»

13 14

Antoine Prost : Douze leçons sur l'histoire Pierre Nora : Quand l'irréversible est consommé : libération 22 décembre 2001

18


Depuis la fin de la guerre un nombre considérable de monuments dédiés à la mémoire ont été édifiés dans le but d’honorer les victimes et les soldats, ces monuments illustrent l’évolution politique et l’acceptation douloureuse d’un échec auxquelles le pays doit faire face. Des crimes et des victimes dont la nation elle-même est responsable. Ce n’est qu’à partir des années quatre-vingt que les premiers résultats de cette expérience générale commencent à apparaitre15, en effet la situation change radicalement, un nombre important de monuments commémoratifs se sont édifiés, chaque monument dans la ville porte la valeur des victimes qu’il honore.

Les générations de cette époque qui ne se sentent plus coupables, Ces jeune passaient leur été dans les anciens camps de concentration pour des fouilles archéologiques, ou pour la restitution des synagogues16. L’expérience

allemande

révèle

que

le

fait

d’assumer une mémoire horrible, est la preuve d’une capacité de se reconstruire à nouveau.

Figure 25: Ancien Camp de concentration, 1981

Pardonner ou réconcilier ne veut pas dire oublier ou devenir indifférent, car parfois il est difficile que la mémoire horrible du passé s’attache à la réconciliation du moment actuel. En effet ce n’est pas la victime qui cherche vraiment à établir ce type de lien mais plutôt la société qui cherche la vérité et la réconciliation avec ce passé horrible. L’expérience allemande envers son passé, nous a indiqué que demander le pardon, c’est avouer une faiblesse et accepter le fait qu’une société obéit parfois à des ordres inhumains.

15

Marion Emery, La spatialisation du devoir mémoriel de Berlin

16

Peter Reichel, L'Allemagne et sa mémoire

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Synthèse : -On a essayé dans cette partie de décortiquer les différentes notions liées à la mémoire qui nous servent du support d’approche. Afin de mieux cerner la notion de la mémoire réelle on doit fouiller dans la mémoire collective, la mémoire individuelle et la mémoire du lieu. -L’intervention du pouvoir dans la mémoire historique, nous permet de qualifier la mémoire collective en une mémoire plus réelle. Une mémoire détaillé issue des véritables expériences individuelles et collectives. Mémoire réelle

Mémoire Historique

Mémoire collective

Figure 26: Schéma personnel, Mémoire et objectivité

-L’identité d’une nation si elle est confirmée d’une mémoire collective et d’une mémoire historique. Elle ne peut pas atténuer l’ampleur d’une identité réelle sans faire recours à la mémoire individuelle de chaque individu de société. -Toute problématique du rapport entre la mémoire et l’oubli, la mémoire collective et mémoire individuelle, s’incarne parfaitement dans la création d’un lieu de mémoire. -Les enjeux d’un lieu de mémoire dans une ville sont divers. La volonté nationale ou la politique qui vise à commémorer et à honorer les évènements du passé n’est envisageable que par l’édification des lieux dédiés à la mémoire.

20


Chapitre II : La mémoire de La liberté Les combats pour la liberté ont toujours accompagné l’histoire du peuple Tunisien, une histoire ponctuée de rebellions et de révoltes depuis les fondations de Carthage à nos jours.

Ce peuple a toujours revendiqué ses droits à la vie et à la liberté. Dans ce mémoire je m’arrêterai sur le mouvement du siècle dernier et du début du 21 siècle .On ira projeter la lumière sur les moments méconnus des mouvements pour la liberté et les pages sombres de cette période qui a traversé la Tunisie

21


22 21 fĂŠvrier 2011

27 janvier 2011

2011

2008

1987

1984 1978 1961 1961 1957

1956

1952 1943

1942

1938

1937

1911

1881 1846

II-1-Les moments marquants dans le combat pour la libertĂŠ du peuple tunisien

22


II-2-La mémoire de résistance II-2-1-Le 9aril, La date décisive : 1938, constitue la date d’un moment radical dans l’histoire nationale ; Le jour du 8 avril, la capitale a connu la plus grande manifestation, jamais connue durant la colonisation, guidée par les deux leaders nationaux Ali Belhouane17 et Mongi Slim avec commune demande principale, l’établissement d’un parlement national, ces recours reflètent la formation d’une conscience populaire. Les manifestations sont réprimées avec violence de la part des autorités militaires. Plusieurs victimes sont tombées entre morts et blessés. Les jours qui suivent ont connu plusieurs manifestations et affrontement. Le 9 avril a connu l’arrestation des chefs du mouvement national, le bilan de la révolution était lourd, plusieurs martyrs civils ainsi et des centaines de blessés et plus de 3000 arrestations. Certains ont été condamnés à mort, d’autres déportés.

Figure 27:9 Avril1938, Avenue Jules Ferry

17

Les événements du 9 avril 1938, une relecture du discours de Ali Belhouane

23


Les tunisiens durant la seconde guerre mondiale, une mémoire oubliée :

Peut-être que ça n’a pas été la cause fondamentale de notre nation, mais la participation de jeunes tunisiens dans ce conflit mondial, était accompagné par la volonté de l’indépendance de toute forme de colonisation. Durant la campagne allemande en Afrique du nord18, les tunisiens se sont précipités dans cette guerre dans des légions d’indigènes19, contrairement aux légions européennes, la mémoire de ces tunisiens est jetée à l’oubli. Aujourd’hui on trouve déjà les lieux de mémoire dédiés aux troupes américaines, anglaises, et allemandes qui ont combattu sur notre territoire. La mémoire des martyrs tunisiens n’a pas été a la hauteur du sacrifice. Durant cette époque no note la mémoire d’un bey patriote aimé jusqu’à nos jours Mohammed Moncef Bey, qui a résisté aussi pour l’indépendance de la nation, depuis sa déportation en juin 1943 pour ses attitudes envers les colonisateurs, la lutte pour la liberté a pris d’autres formes, on évoque le mouvement moncefiste, et celui des fellaghas qui est devenu un mouvement organisé.

Figure 29:le 5 éme regiment des Fallschirmjaeger Afrikakorps défilent à Tunis sous les yeux des tunisois

18 19

Figure 28: La légion des indigènes, L'axe

Benoît Rondeau: Afrikakorps: L'armée de Rommel Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives, Campagne de Tunisie

24


II-3-La lutte pour l’indépendance après la seconde guerre mondiale : Une autre direction : II-3-1-La résistance armée : Même après l’installation de la colonisation dans tout le pays suite à une résistance armée agressive, cette forme de résistance a continué dans sa lutte pour la liberté contre la force de colonisation, plusieurs batailles se sont déroulées qui commémorent, les braves tués dans ces champs de batailles. Mohamed Daghbéji est l’un des Fellagas qui ont combattu avec honneur. Décédé en 1924. Daghbéji est devenu l’une de premières figures après la première guerre mondiale. Les noms de fellagas20 font partie de la mémoire collective de la nation. Les fellagas ont principalement occupé les montagnes, de la partie ouest et centrale du pays, parmi les commandants on cite Lazhar Chraiti (1919-1963) le chef principal du mouvement, ainsi que Mosbah Jarbou (1914-1958) qui dirigeait le mouvement des fellagas au sud du pays. II-3-2-L’assassinat de la figure de mouvement national ‘’Farhat Hached’’ et La Résistance ouvrière : Après la déportation de l’un de figures de ce mouvement, Mohamed Ali al-Hami en 1925 et l’humiliation du bey patriote el-Moncef et sa déportation en 1943, l’autorité française a continué dans sa répression politique envers le peuple tunisien et ses figures. Le 5 décembre 1952 une figure du mouvement national ‘’Farhat Hached’’ a été assassinée. L’assassinat du chef national par la main rouge, en 1952, a donné une nouvelle forme de résistance, le travail syndical devient un bras dans la résistance pour l’indépendance. Suite à cet évènement, plusieurs grèves et révolutions ouvrières se sont déclenchées dans les mines (On cite Djerrissa

Figure 30 : Farhat Hached, reunion de La Kasbah 1950

1953) les ports et les usines, et ont fait plusieurs morts et blessés.

20

Le rôle des fellaghas dans l'indépendance de la Tunisie

25


II-4-La lutte pour liberté durant Le régime oppressif : La mémoire noire Humiliation, menace, Prison, torture, peine de mort, assassinat, ou massacre collectif, sont l’ensemble des services d’ordre physique et psychique, qu’ont servi comme instrument de domination. En Tunisie, ces pratiques étaient la monnaie courante. Depuis la colonisation, l’occupant a aménagé des locaux pour la torture et l’humiliation de militants et les patriotes. Même après l’indépendance le service de la police politique, héritage colonial s’est développé, et les libertés ont été étouffées21. Aujourd’hui on peut distinguer les traces de ce régime autoritaire. Les témoignages sont multipliés et ont montré à la surface le lendemain de la révolution. Dans cette partie du travail on va s’appuyer de quelques témoignages racontés par plusieurs personne

« Un homme, pour évoquer son propre passé, a souvent besoin de faire appel aux

souvenirs des autres. Il se reporte à des points de repère qui existent hors de lui, et qui sont fixés par la société. Bien plus, le fonctionnement de la mémoire individuelle n'est pas possible sans ces instruments que sont les mots et les idées, que l'individu n'a pas inventés, et qu'il emprunte à son milieu22. » Indiquait Maurice Halbwachs dans le dernier ouvrage sur lequel il a travaillé, avant d'être déporté, en 1944.

Figure 31 Torture-Andres Serrano

21 22

Ahmed NEMLAGHI : La torture : parlons-en ! Alain Gras, Yannick Yotte : Alain Gras, Yannick Yotte

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La mémoire noire Sabbat Edhlem

Fig9: Fathi

Les geôles de la torture”

Ben Haj Yahya

Fig10 :Ali Ben Salem

‘’Aucune pitié, aucun sentiment !, ils t’insultent, te basculent te maltraitent, ils viennent en meute pour te terroriser, Fathi Ben Haj Yahya ’’,

Fig6: Le sabbat obscur

‘’On peut mieux choisir pour abriter des chambres de torture, Bechir Turki’’

Fig11: Ezzdine Hzgui

Fig 12 : Hechmi

Fig13

La prison du 9Avril

Troudi

Situé dans un vieux local , passant par un chemin labyrinthique de galeries et d’impasses , de trappes, de puits et de caves, appelé rue de l’obscurité ou sabbat Edhlem dans la médina de Tunis Situé à quelques centaines de mètres du lieu du pouvoir La Kasbah, le silence angoissant du lieu reflète réellement l’un de plusieurs côtés obscurs d’un état autoritaire. Sabbat Eddhlem fut la scène de pratiques sauvages et d’actes criminels de torture exercés durant la dictature.

Fig7: L’humiliation

’Chaque mur chaque centimètre raconte une histoire, c’est chargé, on aurait dû le considérer comme un vrai patrimoine, la démolir c’est effacer sa mémoire et un crime du peuple Ezzdine Hazgui‘’.

Un autre centre de torture, situé au grand boulevard à Tunis, La prison du 9avril a été démolie en mars 2007. Les traces de prison qui se trouve à proximité de la Kasbah témoignent encore les terribles souvenirs d’oppression exercée par l’état dans les régimes autoritaires qui ont suivi l’indépendance. La prison civile semble être un genre de délivrance et une étape moins pénible dans ce long parcours d’oppression

Fig8: La mémoire du ministère d’intérieur ‘’Les mains attachées derrière le dos, dans différentes postures, il t’enfonce la bouteille, ils t’arrachent les ongles puis il te verse l’eau froide pour sentir plus mal, et refaire le même boulot Fathi Ben Haj Yahia’’

« Les geôles sont situées au sous-sol du ministère, on y accède à pied par une des trois ou quatre portes métallique solidement fermés, en bas d’un petit escalier et par d’un hall du ministère. Quand on arrive en voiture cellulaire, des grandes portes, métallique également, qui s’ouvrent sur l’arrière du ministère conduisent vers une rampe qui descend en tournant vers sorte de place, vaguement éclaires de petits soupiraux, mais surtout par des lampes électriques peu puissants ? Comme l’aération n’est pas extraordinaire, a la faiblesse de l’éclairage s’ajoute d’une persis. » Témoignage Gilbert Naccache, Un autre visage d’oppression dans le pays, cet édifice qui symbolise aussi les derniers moments de la révolution, le ministère qui s’installe au centre de l’avenue principale de capitale,

Bechir Turki

27


II-5-La révolution du 14 janvier, un nouvel espoir La révolution du 14 janvier 2011 appelée aussi ‘’révolution du jasmin’’, est une séquence de manifestations et de sit-in durant quatre semaines, qui se sont déclenchés le 17 décembre 2010 et qui ont abouti à la fuite du chef de l’Etat et la chute du régime politique qui a dirigé le pays depuis 1987. Les Tunisiens préfèrent le nom de « révolution de la dignité » (‫)ثورة الكرامة‬ pour qualifier les évènements de 2010-2011.

Figure 40: La chute du système policier

Consciente d’une situation désastreuse, la société

tunisienne n’est plus capable

d’accepter de vivre comme avant, le chômage qui touche la majorité des jeunes, la corruption, l’oppression, et la répression imposée par un système policier sévère la poussait le peuple à se révolter, la révolution résume le parcours et est la fruit de la lutte pour la liberté durant des années23. Pendant cette période des manifestions civiles non violentes se sont répandues sur tout le territoire du pays. Durant quatre semaines, plusieurs jeunes sont tombés entre tués et blessés, un bilan lourd d’arrestations et de déportés. Les centres de tortures, les camps de détention, toutes les mesures d’oppression prises par le régime

n’ont pas pu mater la révolution des jeunes dans les

régions les plus démunies du pays. Au contraire les protestations et les sit-in s’étendaient à tout le pays, les affrontements entre manifestants et force de l’ordre deviennent de plus en plus sanglante. les événements connaissent une tournure à la violence, on assiste alors à des scènes de saccage des établissements, administrations, et sièges du parti politique au pouvoir, ainsi que le pillage des biens publiques et privés, malgré les discours du chef du régime qui se succédaient pour calmer les manifestants, les protestations envahissent les grandes villes, une grève générale est proclamée à Sfax24 le 12 Janvier, l’armée est déployé finalement à Tunis.

23 24

Olivier Piot La Révolution Tunisienne. : Dix jours qui ébranlèrent le monde arabe Sfax, genèse de la révolution du 14 janvier?!

28


En dépit de cela, de nouveaux affrontements, éclatent au cœur de Tunis, les foules sont sévèrement réprimées par les forces de l'ordre par le biais de tirs de gaz lacrymogènes, l’état d’urgence et le couvre-feu furent alors décrétés. Le 14 Janvier une manifestation que la capitale n’a jamais connu depuis les événements25 du 9 Avril 1938, des dizaines de milliers de tunisiens envahissent l’avenue Habib Bourguiba, devant le siège du ministère de l’intérieur et les principales artères de la capitale à laquelle ont pris part tous les courants politiques, ainsi que tous les corps de métiers, avocats, enseignants, médecins, et journalistes, tous unis sous le même rêve et criant un slogan typiquement tunisien « dégage ».

Figure 41: Les martyrs de la révolution, Nidhal Chemakh

Malgré les concessions faites le jour même par le régime, la contestation prend encore de l'ampleur tandis que l'armée refuse de suivre le chef26 de l’Etat et protège les manifestants contre les policiers, ce qui contraint le président à quitter le pays à l'instar d'une partie de ses proches et une page de l’histoire de la Tunisie fut tourné.

25 26

Viviane Bettaïeb : Dégage La révolution tunisienne, 17 décembre 2010-14 janvier 2011 Mohamed Ahmed : À l’armée, la Tunisie reconnaissante, Jeune Afrique

29


II-6-La Kasbah, et la révolution Malgré la fuite du chef du régime et l’arrestation de certains responsables et des membres de la famille du couple présidentiel, le retour en arrière était le premier souci de ces jeunes révolutionnaires. Le choix de la place et son occupation n’étaient pas anodins. Investir la Kasbah signifiait la réappropriation de l’espace public confisqué, à l’image des idéaux démocratiques où la représentativité politique n’interdit ni d’interroger le pouvoir ni de prendre en compte les exigences du Peuple27.

‘’Nous avons senti le danger d’un retournement contre la révolution. C’est pourquoi nous avons pensé à une idée neuve qui consistait à occuper la place de la Kasbah qui symbolise le pouvoir politique28’’

Conscients que la révolution n’a pas atteint ses objectifs, le 28 janvier 2011, les manifestants se sont de nouveau organisés et occupent le centre historique du pouvoir du pays ; ‘’La Kasbah’’.La société était sure que la réussite d’un tel évènement socio-politique ne passe que par ce lieu , Le premier Sit-in Kasbah 1 a été couronné par la démission du gouvernement guidé par l’ex-premier ministre29 désigné par le chef de régime en état de fuite , un pas vers la rupture avec l’ancien système , La Kasbah depuis sa fondation n’a jamais connu un tel évènement ! Enfin c’est le peuple qui décide et qui détermine son destin, peut-être pour certains la Kasbah 1 n’était pas à la hauteur de la révolution, mais pour la Kasbah ellemême, c’est un évènement inédit et extraordinaire ; le peuple occupe le forum de la Kasbah et décide !

Figure 42: Occupation de la Kasbah

27

NawatKasbah 1 et 2 : Quatre ans après, retour sur une occupation révolutionnaire confisquée Safouen Bouzid, un jeune militant de Bouzayane 29 Hélène Sallon, Les jeunes de la Kasbah reprennent la révolution tunisienne en main 28

30


Mais encore, il semblerait que le parcours de la liberté reste incomplet et encore menacé, le 26 février 2011 les jeunes sont retournés encore une fois pour s’installer et occuper le forum de la Kasbah et annoncer un deuxième sit-in, Kasbah 2 une rupture avec l’ancienne constitution été revendiquée. Le changement des lois fondamentales est le seul moyen pour préserver la révolution.

Figure 43: La constitution, Nidhal Chammekh

Le sit-in se termine par l’élimination de la constitution et la mise en place d’une feuille de route pour une transition démocratique et l’adoption de la nouvelle charte constitutionnelle Encore une fois, un évènement historique au cœur de la Kasbah où le peuple décide...

Figure 44: L’occupation de la place du gouvernement par le people

31


Synthèse : « Isolée du monde, nous devions, malgré cet harcèlement, tenir le coup dans l’espoir d’une libération prochaine. Malgré la diversité de nos milieux sociaux *, de notre niveau intellectuel ou d’éducation, nos différences d’Age ou nos différents politiques, tous autant que nous étions n’avions plus qu’un seul et même objectif : tenir bon jusqu’à ce qu’un coup d’état militaire ou un soulèvement populaire entraine notre libération30 »

La liberté, est quelque chose de fondamental dans notre vie, Elle est une valeur toute relative, l’homme naît libre et passe sa vie à combattre pour protéger cette valeur, La question de la violence, de la torture est toujours posée dans notre société. La route est encore longue, mais le peuple s’est battu et se battra toujours. Notre patrie après ce

Figure 45: Jeudi noir, La Kasbah 1983

long parcours. Le passage sur quelques évènements historiques m’a divulgué un parcours riche, chargé d’histoire de bravoure, des révolutions et de la résistance d’un peuple uni contre la force autoritaire, des moments de fierté et de gloire. L’enfoncement dans la mémoire noire à travers les témoignages des documentaires et des œuvres autobiographiques, m’a divulgué aussi une mémoire horrible, une mémoire qui dépasse les repères éthiques de l’humanité des moments qui se méfient du temps, Cette mémoire projette la lumière sur les côtés obscurs de notre histoire, ou bien l’obscurité de nous-mêmes, une mémoire ou notre passivité a joué un rôle dans cette tragédie. Aujourd’hui ce répertoire mémoriel reste toujours individuel et intime raconté que par ceux que l’ont vécu, La société est toujours d’adopter l’absence de ‘’espaceetdemémorisée. mémoire. ‘’ de la lutte pour laincapable liberté, mérite que cette cettemémoire, marche honorable soittoute enregistrée Qui rend hommage aux victimes, exprime une lâche timide. cette est devant Concevoir un parcours muséographique et attitude sensoriel un etparcours pourmémoire qui commémore l’évidence de ses l’oubli, un oubli éternel… parfaitement évènements.

30

Moncef el Materi, Témoignage 7 ans et 9 mois dans les cachots de Nadhour à Bizerte

32


Deuxième Partie : Le site D’intervention

Chapitre III : La Kasbah

33


III-1-L’historique de la Kasbah La Kasbah (qui signifie la citadelle, ou le cœur de la ville31) de Tunis, Située sur la colline ouest de la médina, perchée sur les hauteurs de la cité, une position géographique stratégique, un site historique par excellence qui a hébergé les structures du pouvoir depuis que Tunis était la capitale de l’Ifriqiya.

Figure 46: La situation de La Kasbah

31

Larousse

34


III-1-1L’antiquité : le premier noyau Les études sur le site de la Kasbah ont démontré son occupation depuis l’antiquité, une évidence dans le mesure où il bénéfice d’une situation stratégique, un promontoire entre deux lacs, (Séjoumi et lac de Tunis). Depuis l’antiquité Carthage a occupé ce site pour des raisons militaire, et économiques. Tunes32 la ville d’origines berbère qui aurait emprunté son nom la déesse phénicienne selon Gesenius Tanit. L’emplacement de la ville lui a permet de jouer le rôle d’une ville nœud qui reliait Carthage avec les autres provinces de l’ouest, tels que Theveste , Mactaris . L’aspect commercial de province a encouragé l’apparition d’autres activités et on cite les ateliers de poterie découverts dans le site qui remontent à l’ère punique Avec la chute de Carthage punique et l’installation des romains, les activités commerciales avec les provinces ouest ont connu un progrès économique inhabituel, La position de la ville dans le système de voies de la province d’Afrique ainsi que la prospérité ont donné naissance à la ville de ‘’Tunes ‘’. Les véritables traces d’une ville romaines, l’axes nord-sud et est-ouest sont assimilables à un cardo et un decumanus romains (rues Sidi Ben Arous, Jemaâ Zitouna et du Pacha) qui

Figure 47: Un légionnaire romain trace le cardo

s'entrecoupent au niveau de la cour de la mosquée Zitouna. Comme toutes les villes romaines ce croisement représenterait l’emplacement du temple de Jupiter (le capitole aussi) ainsi le forum de la ville qui est maintenant la grande cour de mosquée.

Rue Sidi ben ArousPlace

Mosquée Al Zitouna

Souk El Attarine

Figure 48: Le Cardo, le décumanus de Tunes

32

Paul Sebag, Tunis : histoire d'une ville

35


III-1-2-Le nouveau centre du pouvoir Au septième siècle et après une succession de conquêtes arabo-musulmanes sur Ifriqiya byzantine, qui se terminaient par l’installation des musulmans et la construction de la mosquée al-Zitouna en 698, le noyau initial autour de laquelle tout un tissu médinal de développait durant le moyen Age. Au treizième siècle la Kasbah33 a connu un changement radical, avec l’arrivé de hafsides au pouvoir en 1207, la ville de Tunis devenait la capitale d’un puissant royaume. La Kasbah qui bénéfice d’une situation stratégique qui abritait la grand forteresse, d’où elle tire son nom, une grande fortification pour les Sultans hafsides et le centre administratif et politique du royaume. Symbole de l’architecture Almohade, la Kasbah avec son emplacement symbolise la suprématie du souverain marocain. Dans le modèle urbanistique marocain, la Kasbah représente le siége du gouvernement central.

Madressa Chamaia

Souk Kmech

Madressa Monataciria

Mosquée La Kasbah

1207-1574

Zone de vestige archéologique Hafside Figure 49: La Kasba Hafside

33

Jellal Abdelkafi, La médina de Tunis. Espace historique, éd. Centre national de la recherche scientifique, Paris, 1989

36


Les constructions Hafsides souterraines. Durant la période hafside (1207-1574) a connu une prospérité et une évolution sans précédente qui se manifeste par l’architecture et l’ingénierie. On parle de constructions Hafsides souterrains qui ont surpris le monde , ajoutera Monsieur Abdessetar Ammamou , un historien de la médina de Tunis « Même les visiteurs venants à la ville Tunis ont été surpris par la qualité hygiéniques de la ville , assurée par un système souterrain exceptionnel et unique de son temps ‘’ on parle aussi de toute une ville souterraine ressemblant à la ville souterraine de paris , qui a servi des siècles , l’évacuation et la distribution des eaux . Ces ouvrages augmentent la prospérité et le développement de cette civilisation.

Les tunnels Hafsides de la Kasbah34 Construit des tunnels pour des raisons sociales et afin de préserver l’intimité du Harem de Sultan hafside. Un passage depuis le palais vers les jardins d’Abou Fihr a été exclusivement édifié pour les femmes du palais.

Collège Sadiki

Memorial Farhat Hached

Emplacment d’ancient palais du Sultan Hafside

Figure 50: La trace du tunnel Hafside.

34

Daoulatli, AbedelAziz., Tunis sous les Hafsides

37


III-1-3-La Kasbah Ottomane (1574-1956) Mosquée Youssef Dey

Mosquée Youssef Dey

Mausolée Hammouda Pacha Bey

Hôpital Aziza

Figure 51: La Ottomane

La famille husseinite est la dernière dynastie qu’a régné la Tunisie, ou Ifriqiya avant l’annonce de la république en 1957, Ce régime monarchique a duré trois siècles. Cette époque est couronné par plusieurs réalisations tels que Pacte fondamental de 1857 ou pacte de confiance, L’abolition de l’esclavage … Durant cette ère plusieurs beys se sont succédé sur le trône de la Kasbah et le palais de Bardo. La période Muradite(1613-1702) a connu le déroulement de plusieurs conflits militaires, des moments de crises sociales et des complots politiques , a cet égard le premier bey Hussein ben Ali renforce l’aspect militaire, de la Kasbah et ajoute une extension à l’enceinte protectrice du côté ouest de la médina , ainsi que la construction de la demeure du général militaire qui est maintenant ‘’dar Hussein ‘’ et le renforcement de la muraille

La Kasbah Husseinite le mouvement réformateur, ses traces : Le 19 siècle, le pays a connu un grand mouvement réformateur guidé par le grand vizir Khair-Eddine Pacha, Parmi les traces de ce mouvement on cite l’édification du

collège Sadik en 1875, une

nouvelle fonction est insérée au lieu, qui le rend partiellement accessible au public.

Figure 52: Le Collège Sadik 1950

38


III-1-4-La Kasbah L’époque coloniale (1881-1956) Durant cette époque la Tunisie n’est plus gouvernée par un bey, le souverain héréditaire de la monarchie, dans la nouvelle pratique tous les pouvoirs sont attribués au résident général de la France, Le bey règne mais il ne gouverne plus. Les traces majeures de ces époques se concentrent à l’extérieur de muraille de la

Figure 53: Une façade Colonialen, Avenue de Paris

médina et particulièrement autour du nouvel axe crée, l’avenue de jules Ferry.

Figure 54: La Nouvelle Ville coloniale 1929

La Kasbah comme étant le lieu du pouvoir de la Tunisie, garde jusqu’à nos jours quelques traces de cette époque, l’intervention des autorités coloniales n’était pas un acte purement architectural aussi un acte une domination. 1901, le premier noyau a été aménagé par l’autorité coloniale est la place de la Kasbah, Actuellement *place du gouvernement, Figure 55: La place du gouvernement 1965

39


Autour de cette place, ont été édifié le secrétariat général, la direction de finances, la direction de l’agriculture, et la direction de l’affaire étrangère, l’occupation. Dar Hussayn est devenu le siège du commandement des forces de l’armée.

Figure 57: La direction de finances

Figure 56: Major Seidensticker commandant de la schwere allemande, Dar Hussein 1942

Durant le régime de Vichy et au cours de ce conflit mondial, la caserne de La Kasbah a abrité une prison qui constitue le centre d’arrestations des opposants au régime, Durant la période qui a succédé la seconde guerre mondiale, les arrestations et l’oppression des figures du mouvement national ont continué dans cette caserne.

Figure 58: La caserne de la Kasbah

40


La Kasbah à travers le temps 1492

476 Moyen Age

Antiquité -146 Epoque punique

680 Epoque romaine

1798

Epoque Byzantine

1574

1207 Epoque Aghlabidefatimide

Epoque contemporaine

Epoque moderne

Sultanat Hafside

1613

1702

L’époque ottomane

1881

1831

2011

1942 1956

La dynastie husseïnite

L’époque coloniale

La premiere république

La Deuxième République

Fig68: Ministère des

Finances Fig62: L’hotel de la ville,

La Municipalité

Fig80: Salle

L’aspect Réligieux

de prière, Mosquée Zitouna

Fig79: Mosquée de

Kasbah

la Fig77:

Fig76:

Mosquée Youssef dey

Mosquée Hamouda Pacha

Le minaret de la mosquée Zitouna

Fig73:

Fig67: Ministère

d’agriculture

Fig61: Maison du Parti

L’aspect Politique Fig72: Le palais du Bey

Fig65: Ministère

d’education

Fig78: Palais des

L’aspect Militaire

Slutans Fig75:

L’aspect Institutionelleéducatif

Palais Aziza Othman

Fig71: La caserne de la kasbah Fig60: Ministère de la

Fig17: Le

fort militaire de la Kasbah

défense Fig64: Les Bunkers

L’aspect Commercial

Fig70: Le college Sadiki

Fig59: Memorial Farhat

L’aspect Judiciaire Aspect symbolique

Fig74:

Hached

Souk el Attarine

Fig69:

Souk el bey

Fig63:

Palais judiciaire

Démolition en 1968

La statue de La Kasbah

41


III-2-Les projets de réaménagement : acte d’oppression ? L’étude historique montre que le site de la Kasbah fait partie des sites importants vu son aspect historique et politique. Il a été est toujours le sujet de programmes d’intervention et de réaménagement, dans l’objectif de l’adopter aux besoins35. En 1960 et suite à une désignation directe, l’union international des architectes(UIA) a lancé un concours international qui avait pour sujet le réaménagement du site de la Kasbah. Le projet consistait principalement à lier la grande avenue Habib bourguiba à l’avenue 9avril, en voulant lier les deux visages de pouvoir historique dans le pays : le pouvoir colonial et le pouvoir beylical. Une intervention chirurgicale a été programmée avec l’ouverture d’un axe Est-Ouest traversant le cœur de la Médina. Le projet n’as pas été accepté par le secrétaire général d’UIA, L’essentiel était de « créer un événement à la taille du président »

Figure 81: L’un des projets du réaménagement

35

Le mémorial de la Medina

42


Le deuxième projet a été lancé quelques années après le premier par l’état ? Entre 1962 et 1969 et dirigé par les architectes urbanistes ‘’Quaroni De Carlo’’. Le bureau d’études a réalisé plusieurs propositions dans le centre gouvernemental à la Kasbah. En 1966, le bureau d’études architecturales : Taieb Haddad chargé de nouveau projet de réaménagement de la maison du parti, a aussi proposé un nouveau projet de réaménagement globale de la Kasbah, une nouvelle vision d’un forum autour duquel sont implantés les principaux ministères, constituait du gouvernement. Cette nouvelle proposition et pris en considération les flux véhiculaires importants, rejetée à l’extérieur et reliée à un parking de stationnement souterrain qui couvre une surface équivalente à celle du forum, Le parking est composé de deux à trois niveaux et d’une capacité de 350 véhicules.

III-2-2-L’élimination d’une mémoire : La Démolition du patrimoine militaire :

Ce projet consiste à détruire la grande caserne de la Kasbah au profit de la maison du Parti, un patrimoine militaire qui date de de l’époque hafside. Ce monument regroupait le fort, la tour d’angle circulaire ainsi que la caserne avec ces différentes composantes. On cite aussi

la partie du fort militaire qui

traverse Bab bnet et qui relie Bab Jedid à la Kasbah.

Figure 82: Demolition de la caserne

43


La démolition du Patrimoine ferroviaire : On trouve aussi dans le nouveau projet de réaménagement la démolition du chemin de fer de l’ancien tramway de Tunis. Un moyen de transport qui a marqué une époque coloniale de notre histoire.

Figure 83: Le tramway, Caserne de la Kasbah

Figure 84: Le tramway, Direction des finances

Démolition du patrimoine urbain : Le kiosque à journaux de la Kasbah un équipement urbain qui date aussi de la période coloniale a été démoli, un repère urbain important comme l’illustrant les anciennes cartes et photos de la Kasbah.

Figure 85a+b: Kiosque de la Kasbah

44


En 1978, les architectes Othman Bou Ghanem et Brahom Taktak ont été chargé du projet de réaménagement et de la transformation du ministère de l’économie nationale, ont présenté une nouvelle proposition d’aménagement de la place de gouvernement, et sa transformation en un grand jardin réservé aux piétons afin d’éviter le flux véhiculaire dans le site. Le projet consiste à démolir le bunker militaire de la Driba afin d’assurer la continuité de la Kasbah avec la médina et remblayer une grande partie du boulevard Bab Bnet afin de créer une continuité entre la place du gouvernement et le forum de la maison du parti créé en 1966. Les projets de réaménagement ont continué durant la seconde moitié de XX siècle, l’élimination d’une grande partie de la mémoire du site était un sujet de débat populaire. On cite l’exemple de l’école d’architecture et d’urbanisme de Tunis où un autre projet de réaménagement du site de la Kasbah réalisé par les étudiants en 1980 dans un esprit de conservation.

1956

1970

1980

2011 2013

1960

3 Figure 86: La démolition de la mémoire de la Kasbah

45


Les interventions majeures dans le site

Projet 1966 : Le création du grand Forum de La Kasbah

La statue La grande place

Le memorial de Farhat Hached

Le parking

Voie véhiculaire

Place du gouvernement

Fig87: Coupe: Le forum de La Kasbah

Fig95 : Le Fig93: Ministère des

Affaires religieuses Fig92: Le

Fig91: Le Collège Sadiki

Fig94: Ministère des

Secrétariat général du gouvernement

Finances

Fig96: La

présidence du gouvernement

mémorial de Farhat Hached

Bab Bnet Fig97: La Mosquée

de la Kasbah

Bab Mnara

Fig89: La maison du parti

Fig98: Ministère des

Fig90: Le palais municipal ,

Affaires Culturelles

Suite a ces 2 projets, le projet de forum a été proposé Fig88: Le

Forum

Voie véhiculaire Fig99: La Kasbah avant le projet

de réaménagement

Avenue 9avril

Projet 1978 : Place du gouvernement

Fig100: Le flux-Les usagers de l’espace: Travailleurs-étudiants – touristes.

Limite Voie véhiculaire

Voie piétonnière

Fig101: La place du gouvernement

46


III-3-La place du gouvernement, après la révolution Deux ans après la révolution du 14 janvier 2011, l’état a décidé de fermer la place du gouvernement par un fil de fer barbelé et de la mettre sous surveillance permanente afin d’empêcher tout accès à la place, cette décision a été prise afin éviter la naissance d’un troisième sit-in … « Kasbah 3 ». Suite aux attentats terroristes qui ont ciblé plusieurs lieux dans le pays, le dispositif de sécurité a été renforcé après par des barrières en fer et d’autres en béton armé qui bloque l’accès à la place, une structure qui semble être temporaire, mais la situation actuelle d’un tel lieu ne reflète pas l’ambition d’un peuple qui s’est révolté pour la Figure 102: Début d’encerclement de la place

démocratie, la dignité et la liberté.

Malheureusement cette barrière physique installée autour de la place du gouvernement reflète une politique séparative, qui impose des limites à la liberté d’expression, créant ainsi des problèmes de communication entre le gouvernement et le peuple sous prétexte de préserver la souveraineté de l’Etat. La circulation dans cette place « symbole » de

Figure 103: L'état de surveillance

la révolution Tunisienne et qui illustre notre histoire, devient difficile à cause de mesures sécuritaires appliquées par les forces de l’ordre installées en permanence. Même la prise des photos est interdite, le stationnement même instantané pour admirer la façade arabisante du ministère des finances peut faire l’objet d’un interrogatoire. Un tel paysage qui ne concorde pas avec les aspirations du peuple tunisien à la dignité et à la liberté.

Ces mesures antirévolutionnaires, ne

peuvent que renforcer les barrières séparatives héritées du régime autoritaire entre gouvernés et Figure 104: L'état actuel de la Kasbah

gouvernants.

47


Synthèse : La visite de la kasbah offre la possibilité pour voyager dans l’histoire de notre pays, passant d’une époque à une autre à travers la diversité de son patrimoine architectural qui s’étend de l’époque antique jusqu’aux temps modernes, le visiteur découvre ainsi, une richesse de paysages variés, apports d’un véritable brassage de stratifications civilisationnelles. Des régimes se sont succédés le long des siècles, Chaque marquait son passage et a laissé son empreinte dans ce site historique. A cet égard, créer un évènement à la taille du pouvoir, passait inévitablement par l’élimination d’une grande partie de la mémoire du lieu et aller même jusqu’à la distorsion des empreintes des prédécesseurs.

Figure 105: la Place du gouvernement

Le lendemain d’une révolution appelée « révolution du jasmin par certains ou « révolution de la dignité « par d’autres, la résurrection d’une nation qui s’échappe de l’obscurité suite à une révolte contre un régime autoritaire, voulait faire de la Kasbah une partie de la mémoire. Ce lieu devient aussi symbole de la révolution à travers les sit-in qu’il a connu dans la foulée des événements 2011.

48


Aujourd’hui, sous l’égide d’un régime démocratique, où la parole revient aux peuples, les traces de cet évènement ou de cette transition historique ne sont pas réellement apparentes aux visiteurs. Contrairement aux autres époques précédentes, On est devant l’obligation aussi, d’interpréter la phase révolutionnaire et postrévolutionnaire et de reconstituer toute la mémoire de ce parcours, tout en respectant la mémoire de ce lieu

Figure 106: La Kasbah Maintenant

49


Chapitre IV : Les bunkers de La Kasbah Ayant vécu l’expérience de s’immerger dans les sous-sols depuis l’un des bunkers de La Kasbah, franchi la porte métallique armée puis descendre les marches qui mènent au long couloir sombre … une expérience sensorielle, où se mélangent la peur, l’incompréhension, l’ouverture et la découverte, l’idée de traverser le temps et de vivre le passé. Pourquoi cet espace ? Qui l’emprunte ? Pour quelle raison ? , qu’est-ce qu’il aurait entendu ? Combien de temps avait-il resté ? Avait-il peur de ne jamais revoir le monde d’en haut une autre fois ?

50


IV-1-Histoire du monument

La seconde guerre mondiale fut le pire désastre que l’humanité a connu, l’utilisation pour la première fois d’armes redoutables et évoluées. Ces armes ont conditionné l’apparition d’une nouvelle architecture destinée comme abri équipements militaires de défenses contre les projectiles et les bombardements. Appelé bunker, blockhaus, blockhouse, casemate, abri de défense ou batterie militaire ces équipements sont encore existants et occupaient le paysage rural et urbain. Construits en masse, ce type d’architecture existe un peu partout dans le monde et surtout en Europe et en Afrique du nord. ‘’One of the essential characteristics of the bunker is that it is one of the rare modern monolithic architectures.36’’ Ces édifices monolithiques militaires sont généralement installés dans le paysage protection

rural

afin

des

d’assurer

individus.

la Ces

installations édifiées un peu partout dans le monde, peuvent aussi accueillir des

équipements

militaires.

Les

allemands ont été les pionniers dans ce type de construction à l’égard du grand mur atlantique, qui est un système de

Figure 107: Le bunker de Jersey

fortification militaire installé sur les côtes de l’océan atlantique destiné à empêcher toute invasion. Ce système est essentiellement constitué par des bunkers de différents types (selon l’usage, la situation, l’armement, la configuration° spatiale..).

36

Paul Virilio, Bunker Archeology

51


Figure 108: La

tour de Flak est une tour anti-aérienne, Actuellement transformée en club de nuit.

Figure 109

Figure 110: Le Grand Blockhaus situé sur la commune de Batz-sur-Mer, actuellement un musée militaire

Figure 111: La tour bunker, située à l'île de Jersey, Transformée en phare

Figure 112: La carte d’Europe, 1942

Figure 113 bunker Ile Jersey

Figure 115: Bunker de Normandie

Figure 114: Le blockhaus d'Éperlecques est un bunker situé dans la forêt d'Éperlecques, Actuellement un musée militaire

52


IV-2-Les Bunkers en Tunisie La Tunisie a connu le déroulement de quelques scènes de la seconde guerre mondiale, plusieurs systèmes de fortifications ont été aussi établis dans le pays. On cite l’exemple de La ligne de Mareth qui est initialement construite par les français en 193737 afin d’empêcher toute invasion italienne de la frontière sud du pays, l’Italie qui occupaient la Lybie, constituait une menace.

Figure 116a+b : La ligne de Mareth

La ligne sera renforcée par les allemands durant la campagne .Ce système défensif s’étend de Mareth à Matmata et Toujen. Une ligne de 45 kilomètres de longueur comportant 50 casemates de différents types d’artillerie et d’infanterie38 ainsi que quelques tunnels et tranchées militaires.Les côtes de tout le pays seront renforcées par les allemands, par l’installation de plusieurs bunkers et de postes d’observation.

Figure 117a+b: Le bunker de Bizerte

37 38

http://sudwall.superforum.fr Jacques Favreau,La campagne de Tunisie: Le retour de la France au combat (1942-1943)

53


Carte des bunkers en Tunisie: F123: Bunker, Bzerte

F124: Bunker, Hammam-Lif

F130: Plan A d’un bunker d’infanterie F125: Bunker Sousse F118: Bunker Oued, Ellil

F126: Bunker Monastir

F131: Plan B d’un bunker d’infanterie F127: Bunker à Gabès F119: Bunker de Mareth

F128: Bunker a Zarat

F120: Bunker de Mareth

F12: La carte de la Tunisie Mars ,1943

F129: Bunker ,Marteh F132: Coupe Sur le bunker

F121: Bunker de Mareth

F122: Bunker Toujène

F136: Perspective C F135: Perspective B

F137: Coupe Axonométrique

F134: Persepective A

54


IV-3-Pourquoi l’Allemagne devrait construire les Bunkers de la Kasbah 1-Cette époque a connu une crise socio-économique, l'augmentation du coût de la vie et de matières primaires dû au siège imposé par les forces alliées et à la priorité de guerre pour toutes dépenses, ainsi l’augmentation de pauvreté et de la misère dans tout le pays, La position neutre du gouvernement tunisien, malgré les conditions pénibles du peuple, était au profit de l’Allemagne, qui a essayé de protéger cet allié indirect, et la Kasbah en a bénéficié. 2-Tunis a connu plusieurs attaques aériennes des alliées sur plusieurs villes tunisiennes (Tunis, Bizerte, Sfax et Sousse). On compte environ 23 bombardement sur la ville de Tunis (700 bombes ont été jetées sur Tunis ,1000 et 120039 entre morts et blessés durant ces bombardements par les alliés les traces de la guerre sont encore existantes a la médina (exemple : el Kherba), 3- La nécessité de la protection de la Tunisie par les allemands comme étant la dernière position en Afrique de Nord. *On doit signaler l’existence des tunnels au belvédère qui nous montre la capacité des allemands à réaliser des œuvres souterraines pareilles40. En 1942 et pendant la campagne de la Tunisie les allemands ont creusé un grand réseau souterrains composées de galeries et de tunnels, sous la colline du Belvédère qui abritait les services du

Figure 138: La colline de Belvédère 1905

commandement militaire de l’armée et des salles d’Operations militaires.

39 40

Pellegrin, Arthur : Histoire Illustrée de Tunis et de sa Banlieue Turess : La véritable histoire du tunnel du Belvédère

55


IV-4-Composition du Réseau IV-4-1-Le Bunker du ministère des finances Le réseau de La Kasbah est constitué essentiellement, de plusieurs Bunkers : des équipements en béton armé installés dans plusieurs lieux, Ces bunker

sont

purement

défensifs,

pas

d’ouverture ni des lieux où on peut installer des armes anti-aériennes ou des mitraillettes. Ce genre d’équipement on voit nettement dans le patio du ministère des finances, ainsi au sous-sol du ministère des affaires religieuses. Figure 139: Le bunker I, ministère des finances

Le bunker de la Driba Situé à côté de dar Doulatli, maintenant le siège de Rachidia, le bunker a été démoli à la fin des années quatre-vingt par l’état Tunisien, afin de laisser le passage vers la place de la Kasbah Quelques traces de monuments sont encore visibles. Selon les témoignages des habitants de quartiers, Il s’agit d’un grand équipement en béton armé qui bloque le Sabbat de la rue de la Driba, sa démolition n’était pas une affaire simple dû à sa solidité et sa position, seules les photos illustrent la démolition de ce monument. On ne peut pas déterminer le type exact du bunker.

Figure 140: Les traces du bunker démoli

56


Figure 141: Démolition du Bunker de Driba

Le bunker du ministère des affaires religieuses

Parfaitement inséré dans le plan architectural de sous-sol de ministère des affaires religieuses, ce bunker est le seul situé au sous-sol, la nature du terrain accidenté, et la configuration spatiale du ministère, ont encouragé à s’implanter dans une telle situation, ce bunker est le seul inscrit dans un plan architectural déjà existant, ainsi dans un sous-sol. On ignore ainsi l’utilité de ce choix. Mais la configuration spatiale de sous-sol de ministère offre un support pour l’usage militaire, ce qui nous pousser à demander. Y’avait un autre usage particulier pour le sous-sol de ministère lié à l’utilité militaire de bunker de la Kasbah ? Les allemands ont-ils pensé a exploité le sous-sol pour d’autres affaires ? Figure 142: L'état de la porte blindée

57


Fig 147: Vue en Perspective A Fig 143

Plan Rdc : 1/100

Fig 144Plan :

Fig 178 Vue en Perspective B

sous sol : 1/100

Coupe A-A: 1/100 Fig 149: Vue en Perspective C

Fig 145

Faรงade : 1/100

Fig 146:Coupe

A-A : 1/100

58


IV-4-2-Les tunnels Les bunkers sont les pièces médiatrices qui nous mènent vers un réseau des tunnels établie sous cette partie de la Kasbah, ce réseau est partiellement découvert, ce réseau permet l’évacuation fluide des individus et des groupes lors d’une attaque militaires pendant les raids des alliés sur la

Figure 9 : La construction du tunnel pendant la seconde guerre mondiale, le creusement

ville de Tunis. En fait la partie accessible du tunnel est à travers le bunker situé au patio du ministère des finances, cette partie des tunnels est équipée par l’électricité, elle est en bon état par rapport aux autres parties démolies ou bloquées par des murs cloisons. L’accès se fait à travers la porte blindée de bunker puis on descend, au sous-sol du ministère, on trouve une deuxième porte blindée qui mène vers le tunnel, cette configuration spatiale se répète dans l’autre modèle du bunker situé au sous-sol du ministère d’affaire religieuses Le réseau de tunnels a été bloqué dans quelques parties, on ignore les raisons ainsi que les autorités responsables. D’autres parties émergées dans l’obscurité totale et qui ne sont pas équipé par la lumière et fermées par leurs portes blindées. L’accès est impossible à ces tunnels. La partie accessible du ministère des finances qui avait servi comme un espace d’archive durant l’époque qui a succédé la

Figure 150: Le tunnel du ministère des finances, espace d'archives abandonné

guerre, puis ça était fermée pour des raisons de sécurité au début des années soixante...

59


2.8m 2.95m

Fig151: Coupe A-A

Cette partie du tunnel est entièrement démolie, Mais l’accès est encore existant

Fig152:Le tunnel reliant , Bunker I au Bunker II

Fig153: Plan Tunnel,

Plan RDC ministère des finances

Fig 154:

Coupe perspective , Le tunnel du ministère des finances

Fig 150: Plan

RDC : L’accès ,

bunker I

Fig 151 :Plan

du Tunnel

60


IV-5-L’état actuel et la marginalisation ‘’Le bunker n’est pas ‘la machine à vivre ‘’de le Corbusier, mais la machine à survivre ‘’41

Généralement les bunkers souterrains, semi-enterrés et émergés, sont des objets en béton armé purement fonctionnels et à usage militaire. Ce qui rend ces équipements détachés de toute notion d’esthétique, de détails architecturaux spécifiques qui leurs distinguent et ce qui résulte : -L’identification et recherche : La difficulté de connaissance de ces équipements à travers leurs traces surtout les bunkers enfoncés dans le souterrain (l’exemple des bunkers de La Kasbah) -La marginalisions : Le manque d’intérêt de ce patrimoine dans le monde entier. Ces masses grises partiellement enfoncées dans le sol et qui datent d’une époque en discussion jusqu’à nos jours, à petite et à grande échelle, d’où on parle d’un objet banal pour certains et qui ne possède aucune importance ce qui résulte par suite dans notre cas : - Le cas du bunker de la Dribla, qui a été démoli entièrement dans une politique qui a pour but la démolition du patrimoine militaire de la Kasbah42 , quelques traces témoignent encore de ce monument. - Le bunker du ministère des affaires religieuses qui est inaccessible marginalisé. On ne peut pas accéder au tunnel en absence de la lumière et de la sécurité. - Le troisième bunker même s’il est en bon état par rapport autres, mais il’ y a avait plusieurs tentatives de démolition de cet équipement situé au patio du ministère des finances. La dernière, était en juin 2016 ou le ministère a désigné toute une équipe pour l’étude de la démolition. Grâce à l’intervention de certains militants et conservateurs patriotes, on cite l’architecte du ministère des finances, monsieur Sami Essoufi, ce projet a été annulé, en absence de toute preuve matérielle qui révèle réellement l’identité et la valeur de l’équipement, le bunker est toujours menacé.

41 42

Voyage d’hiver : Paul Virilio Article : Cérès a 50 ans : La démolition de la Kasbah

61


IV-5-1Les Bunkers et le réseau des tunnels repérés :

Le bunker II situé au soussol du ministère d’affaires religieuses

Le bunker III situé à l’impasse de Driba

Figure 157: Les bunkers de la Kasbah

Le bunker I situé au ministère de finances

62


IV-6-Etude d’exemple : Le bunker de Saint-Germain- En-Laye Saint-Germain-en-Laye est une commune située vingt kilomètres à l'ouest de Paris dans le département des Yvelines en région Île-deFrance. Le bunker situé à cette région témoigne jusqu’à nos jours la forte présence militaire dans cet endroit, pendant l’occupation allemande de la France. Il joue un rôle logistique important dans cette guerre. Figure 158: Carte historique , La France

La ville fût le siège de l’état-major des forces allemandes tels que le général Erwin Rommel en 1944, après la perte du

front d’Afrique du nord en 1943, ces équipement sont purement des

constructions défensives passives. Pendant les bombardements, le bunker un rôle important dans la guerre, en effet il abritait la salle des lignes téléphoniques du front de l’Atlantique convergeaient vers le commandant en chef, 43

Figure 159: Le Bunker principal, le plus conservé

43

Saint-Germain-En-Laye : Histoire de Lieux méconnus ou disparus dans l'Ile de France

63


Les bunkers sont reliés par un réseau des tunnels souterrains sous toute la ville. Le réseau est relié par une carrière historique souterraine de calcaire. Cette carrière est

composée de plusieurs

tunnels et galeries construite entre le dix-septième siècle et le dix-huitième siècle. Cette liaison établie entre les bunkers de la seconde guerre mondiale et une carrière de calcaire historique, peut aussi être établie dans le cas des tunnels de la Kasbah. En effet les tunnels situés au-dessous de ministère des affaires religieuses suivent la même direction des tunnels hafsides qu’on a déjà évoqué dans un chapitre précédent avec le tunnel hafside situé sous la rue Sinan Pacha à la Kasbah aussi, ce qui nous pousse à poser la question, y’a-t-il une liaison avec d’autres monuments souterrains ?

Figure 162: La trace du coffrage

Figure 161: La mine

Figure 160: Le mécanisme de la porte blindée

Quelques détails de bunker de saint germain-de-laye semblables au bunker de La Kasbah : -Le poignet et le mécanisme d’ouverture. -L’exemple de la porte blindée de bunker la porte du tunnel de la Kasbah. -Les traces du coffrage. Le passage d’Erwin Rommel et sa légion ‘’l’Afrika Korps’’ de la Tunisie après la défaite en 1943 au front de Saint-Germain-en-Laye en 1944, nous indique probablement que les bunkers de SaintGermain-en-Laye et les bunkers de la Kasbah ont été construits par la même division du génie militaire de l’Afrika Korps.

64


IV-7- Les cadres d’un lieu souterrain : Outils d’analyse et de conception, ‘’Pour l’espace enterré, et pour le bâtiment de manière plus générale, la surface du sol constitue un plan déterminant, lourd de sens et de symbole. A partir de cette surface, véritable référence du projet, on descend pour s’enfoncer dans la terre, on pénètre le monde souterrain ou bien, au contraire, on s’élève pour se détacher du sol nature. Qu’elle soit visible ou non, cette limite de deux mondes demeures très présente44.’’ D’après Pierre Von Meiss toute architecture s’inscrit dans un site en prenant appui de plusieurs références physiques primordiales. Par rapport à plusieurs projets qui ont choisi de s’exposer à la vue et au ciel, d’autres ont choisi une autre attitude timide. Ces projets s’enfoncent dans le sol et tendent à disparaitre. Cette posture est choisie aujourd’hui par plusieurs architectes (Peter Zumthor, Tado Ondo...) pour la mise en œuvre de leurs programmes et comme réponses à certaines exigences du site45. Dans cette partie du travail, on essayera de comprendre cette attitude le mode d’inscription d’un édifice souterrain dans son site en prenant les bunkers et le tunnel de la Kasbah comme support d’études des cadres matériels et immatériels. Par suite on va faire recours à

Figure 163: ''Flange'' Firas Hamdi

d’autres lieux pour comprendre les cadres sensoriels des lieux souterrains. Cette étude va nous permettre d’analyser les différentes références, et ainsi définir les outils de la conception d’un tél édifice.

Entre le souterrain et l’émergent : Enquête d’une cohérence verticale, Pierre Von Meiss. L’architecture d’Aujourd’hui, n’340, mais- juin 2002 44

45

Entre souterrain et émergent, l'architecture enterrée : Carole JUET

65


IV-7-1-Les cadres matĂŠriels

66


IV-7-2-Les Cadres sensoriels d’un espace souterrain : le souterrain amplificateur de sens : Le principe de s’enfoncer dans un monument souterrain, suggère de se soumettre à des nouvelles dimensions spatio-temporelles dont le corps est l’acteur principal46. En effet, en absence de tout aspect extérieur, façade ou modèle tridimensionnel, statut d’horizon, le ciel et la lumière naturelle, résulte la perte de repère. Cette perte dérègle le fonctionnement du cerveau dans un premier lieu, puis elle rend l’acte de perception un acte plus compliqué. La perception devient une série de stimulus pour les sens. L’Homme devrait récupérer

Figure 164: La perte des reperes, Relativité Maurits Cornelis Escher

cette perte de repérage à travers une perception sensorielle extrême et plus approfondie que la perception dans les cadres normaux, il s’agit de fonctionnement normal et de mécanisme psychologique humain. La lumière, la vision, la forme, l’aspect tactile, le son et même l’air prennent une autre dimension dans l’espace souterrain.

La Lumière / L’éclairage : l’ambiance spatiale « La création de l’espace en architecture est simplement la condensation et la purification du pouvoir de la lumière. 47» Généralement dans les lieux souterrains publics, la lumière représente le problème majeur. En absence de toute façade, l’architecte exploite la nature de terrain afin de créer des nouvelles façades particulières. La lumière devient un élément structurant important dans la perception de l’espace et l’apport de cet ingrédient devient un geste artistique très particulier qui va animer l’espace souterrain. La réponse à ce besoin varie d’un projet architectural à un autre.

46 47

Céline Kindle, Le Paris souterrain Gustavo Gill Arquitectura y espiritu,

67


La lumière naturelle dans un lieu souterrain :

Figure 167: Musée d'art de Chichu

Figure 166: Musée d'art de Chichu

Figure 165: Thèrmes de Vals

‘’Je perçois la Lumière comme la source de toute présence, et le matériau comme de la lumière dépensée48.’’ La lumière naturelle est totalement absente dans les lieux souterrains militaires. Contrairement à d’autres édifices souterrains les l’architecte ont pu remplacer cet obstacle naturel, ils ont créé même des ambiances différentes, d’où la lumière naturelle devient un matériau de construction. L’exemple de tunnels qui mène de l’hôtel vers les thermes de valses conçu par l’architecte suisse Peter Zumthor, l’architecte a créé des joints transparent en toiture et en façade afin d’éclairer ces lieux souterrains. D’autres architectes comme Tadao Ando, L’architecte a créé un patio à ciel ouvert comme un espace de transition et comme une source de la lumière naturelle. Le patio permet aussi d’éclairer les autres espaces. Ce concept on le trouve aussi dans l’architecture vernaculaire de Matmata. L’apport de la lumière naturelle à travers des patios creusés dans le sol. Les œuvres exposés dans le musée Chichu, sont éclairés grâce à la lumière naturelle filtrée.

L’éclairageFigure artificiel : 169: La création d'un patio Figure 168: Fente de lumiére

48

Louis I. Kahn, Silence et Lumière, pp. 214-216, éditions du Linteau, pour un texte paru originellement en 1970.

68


L’éclairage artificiel qui est la solution la plus facile et qui répond au problème d’éclairage dans les lieux souterrains. Ce type de lumière peut aussi jouer un rôle majeur dans la création des ambiances spatiales selon leurs usages. Dans le cas des thermes de valses, l’architecte décline les couleurs d’éclairage en allant de bassin chauds vers les bassins froids, d’où la lumière joue le d’indicateur thermique. Figure 170: Le spa, Thermes de Vals

Les lieux souterrains historiques D’après Jean-Paul Thibaud les lieux souterrains historiques offrent une ambiance spatiale bien particulière par rapport aux autres espaces. La souterrainité est une notion inventée par l’architecte, qui

désigne

une

ambiance

parfaitement

sensorielle. Jean Paul Thibaud a réalisé des études comparatives entre les cadres sensoriels d’un espace souterrain historique qui est le Fossé de Charles V, et le hall Napoléon qui est situé audessous de la pyramide du Louvre. ‘’En effet si les lieux souterrains historiques engagent un véritable sentiment de souterrainité,

Figure 171: Les vestiges des fossés du Louvre

il n’en va pas de même de lieux souterrains récemment construites qui se rapproche d’avantage des grands espaces collectifs couverts. Le geste d’enfouissement n’intervient pas nécessairement lors de la descente effective dans le soussol, ce sont plutôt les caractéristiques du milieu ambiant lui-même qui suscitent et incarnent cette figure de façon tangible49 ‘’

49

Jean-Paul Thibaud : Les cadres sensibles de l'espace souterrain

69


IV-7-3-Les cadres immatériels du Bunker La mémoire d’un lieu : La peur « Le thème du souterrain convoque les peurs liées à l'étouffement, à l'écrasement, tout autant que celles qui se rattachent aux pires dangers inconnus. Le souterrain rassemble toutes les terreurs. On y manque de lumière, et d'air. On s'y débat dans une atmosphère lourde, viciée, malsaine. On s'y sent écrasé, on y est perdu. Pas d'issue, pas de débouchés, pas de fin. Cet espace clos tient du cloître et de la tombe. Les désirs s'y enterrent et l'angoisse y règne. C'est un monde de cauchemars. »50 Dès que je descends51 cet escalier, les souvenirs s’en mêlent dans ma mémoire, en fait, tout me rappelle les nuits blanches passées dans ces tunnels qui témoignaient les scènes d’horreur, les sirènes de la Kasbah se mettaient à hurler : l’alerte immédiate. Tout le monde se bousculait pour descendre dans le bunker ; un grondement d’abord lointain mais qui se rapprochait très vite et parvint à nos oreilles, les bombardiers étaient déjà là, envahissaient le ciel de Tunis, ils arrivaient de partout, ce sont les bombardiers américains B-32 et les Vickers anglais. Nous les entendions tourbillonner au-dessus de nos têtes. Soudain l’artillerie antiaérienne de la caserne de la Kasbah se mettait à l’action, Les canons installés à Dar Hussein semblaient incapables de faire

Figure 173: La mémoire de la guerre

face à ces escadrons d’avions venant de partout, apparemment les avions de reconnaissance ont repéré notre position. Le bunker était éclairé par une faible ampoule rouge d’alerte, qui

Figure 172: La mémoire de la guerre, racontée par le bunker.

nous donnait à tous un air triste. Une chaleur intense y régnait et sur tous les visages se lisait l’inquiétude et la peur.

50

Patrick Wotling, La Pensée du sous-sol

51

Yves Durand- Histoire de la Deuxième Guerre mondiale

70


Les lumières étaient déjà éteintes l’obscurité est totale, le silence absolu régnait, on entendait plus rien, mon Dieu que se passe –t-il à l’extérieur ? Seraient-t-ils nos derniers moments, où sont mes petits ? Ma femme ? Les raids allaient-ils durer ? Enfermés sous terre, les occupants du bunker entendaient le sifflement des bombes qui déchirait l’air en tombant. Tout à coup, une explosion assourdissante, suivi d’un tremblement, laissant ces traces encore visibles sur ces murs à ce jour, une bombe sans doute très lourde tomba en explosant tout près de notre bunker, ce sont les avions de chasse qui avaient ciblé le lieu qu’on croyait sûr. Une tempête de poussière envahissait le lieu, irritait nos narines et brulait les yeux.

Le cauchemar cesse tout d’un coup, on entendait plus que quelques explosions lointaines les moments passaient très lentement, peu à peu on commençait à chuchoter, le bruit des portes blindées qui s’ouvraient, et les cris des gardes indigènes annonçaient innocemment la fin de l’un des raids les plus terribles sur Tunis.

71


Le Bunker de La Kasbah : Le souterrain du Pouvoir « En songeant, dans un monde en profondeur, dans une demeure qui signe à chaque pas sa profondeur, c’est aussi descendre en nous-mêmes52 », Le bunker de la Kasbah pénètre le souterrain du forum gouvernemental et se situe au cœur de la Kasbah ou le centre Historique du pouvoir, Vivre ce souterrain c’est comme remonter le temps et revivre un vécu, une mémoire. Ce lieu souterrain offre une rétrospection et une forte sensation, une situation et une configuration adaptées pour établir un lieu de mémoire. Une situation exploitée comme l’illustre l’exemple de coupole du Reichstag, où le public peut accéder à un espace surplombant la

salle plénière ; une

configuration qui reflète le concept du « pouvoir au

Figure 174: Le Souterrain de La Kasbah

peuple ». Le souterrain de la kasbah devrait être le support d’un mémorial qui raconte et interprète les temps sombres dans notre mémoire collective...

Figure 176: Schema montrant la coupole du Reichstag

52

Figure 175: Le Reishtag

Arthur RIMBAUD : Ô saisons, ô châteaux. 1958 (Court-métrage)

72


Synthèse, La continuité architecturale des bunkers de la Kasbah. Cette partie de l’édifice militaire sauvée de la table rase nécessite un autre esprit d’interventions. Des interventions parfois brutales et provocantes qui insèrent les bunkers dans leur contexte contemporain. La continuité architecturale est la notion primordiale qui va nous permettre d’établir un nouveau lien solide entre l’espace existant, et le futur monument. La continuité architecturale d’un tel espace s’incarne réellement par l’intégration d’une nouvelle dimension, fonctionnelle et sensorielle dans le monument. Cette intégration génère une nouvelle vie au bunker mais la trace historique et l’identité réelle du monument devrait être conservée. Tout cela nous met devant l’évidence d’éviter toute intervention architecturale de ruptures avec l’existant, toute intervention qui ne génère ni continuité ni dialogue avec la mémoire, les cadres du ce patrimoine militaire.

73


Troisième partie : Le référentiel

74


V-1-Reconversions de bunkers V-1-1-Le Bunker un objet d’art La guerre est finie mais les bunkers sont encore là... Une trace triste qui témoigne d’une mauvaise époque. Ces équipements existent un peu partout dans le monde. Les bunkers deviennent des composants du paysage naturel et du paysage urbain. Si certains essayent d’éliminer ce patrimoine, certains d’autres ont essayé de créer un lien entre le passé et le présent à travers leurs manières. En effet ces bunkers figurent un bon support pour transmettre des messages contre la culture de guerre et de la haine53. Plusieurs artistes ont exploité la situation géographique inédite de ces monuments monolithiques. La plupart de ces monuments est abandonnée dans un paysage naturel. Les Bunker furent l’objet Figure 178: The Eye Sea Graffiti, Bunker Siouville

de plusieurs projets de Street art ou la Graffiti, ainsi ces monuments représente des bons objets pour la photographie et

pour les réalisations plastiques. Des grands ou des petits monuments, l’objectif est de dégager ‘’l’esthétique de ces fortifications militaires54’’. Ces œuvres traitent ce patrimoine d’un autre angle complètement diffèrent.

Figure 179: Graffiti d’Essid , Bunker Hammam-Lif

53 54

Figure 177: Sculpture par Frédéric Happe, Bunker de Berlin

Florence Abballe: A votre bunker Leo Fabrizio : Bunkers

75


Bunker 599

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V-1-2-Bunker 599 Présentation Architectes : Rietveld Landscape Emplacement : Cluemburg -Pays-Bas, Surface : 3m² Année projet : 2013 Le Bunker 599 est une œuvre artistique réalisée dans un bunker située à la ville de Cluemburg aux Pays-Bas. Ce Bunker est l’un des plusieurs situés dans cette région côtière. Ces équipements sont construits pendant la seconde guerre mondiale dans une série des bunkers constituants le grand mur atlantique.

Figure 181: Le bunker 599 avant le projet

Figure 180: Plan Coupe, et façade du Bunker 599

77


Le concept du Projet : L’idée simple d’installation et de scier l’ancien bunker en deux afin de laisser le passage au milieu. Ce projet a permis de donner au bunker une nouvelle vie et de l’ouvrir au public afin de le découvrir dans son paysage. Ce geste de découpage en deux parties dénonce une fragilité inattendue de ces équipements militaires. Le concept était suffisant pour créer un passage et un cadrage de vue dans ce paysage extrêmement naturel. La performance révèle l’intérieur de ces monolithes. Le projet est d’autant très symbolique, que cet espace était utilisé comme une zone militaire, devient un espace d’art et de création civile.

Le choix des matériaux, l’intégration plastique par rapport au bunker et par rapport au paysage naturel.

Le rapport crée entre le vide et la matière. Figure 182: L'analyse des couleurs, texture et du vide

78


MĂŠmorial du 11 Septembre

79


V-2-Les mémoriaux V-2-1-Intégration du mémorial dans un monument existant : Mémorial du 11Septembre Le lendemain des attentats qui ont ciblé les deux tours ‘’World Trade Center’’, bien que les traces ne sont pas complètement dégagées, la question de restitution fut déjà le grand titre d’actualité. Après un court temps de ces attaques, la mise en œuvre d’un mémorial semble être l’une de priorité dans ce quartier complétement anéanti.

Figure 183: Au lendemain des attentats à New york

Un Concours mondial est ouvert.

Le concours a été lancé en 2003 dans l’objectif de

commémoration de 2983 victimes tombées pendant l’attentat du 11 septembre 2001 et du 26 février 1993. Le projet se base sur la mise en valeur de fondations de deux tours , les seules traces restantes de ces deux grattes ciels. Le projet a pour but aussi d’intégrer tout un espace vert alentours du mémorial dans une surface de 25000m².

80


Présentation :

Reflet de l'absence Architectes : Michel Arad, Daniel Libeskind Architecte paysagiste: Peter Walker Emplacement: New York Surface : 2900 m² Année du projet : 2004 “The moment of walking up to the void will be a moment of sad contemplation55,” L’équipe des architectes a décidé de garder les deux

Figure 184 : Croquis de l’architecte

fondations, comme un souvenir de victimes d’attentat premier lieu. Puis ils ont décidé les transformer en deux grandes piscines d’eau, et d’aménager les espaces alentours, et d’édifier un musée souterrain.

Figure 185: Plan RDC du projet.

55

Michel Arad : Reflet de l'absence, Mémorial du 11 septembre

81


Les concepts des projets L’eau, l’élément sensoriel : Les deux grandes piscines qui remplacent les fondations, représentent l’évènement commémoratif majeur dans ce projet. Le son généré par le ruissellement de l’eau, dans ce grand bassin fait toujours rappel au moment de chute de ces deux tours. L’insertion de ce geste sensoriel a pour but de rendre l’évènement de la chute, un évènement éternel dans les mémoires de visiteur. Le parc végétal L’architecte paysagiste a créé un nouvel espace vert dans la ville. Un

Figure 186: Le bassin du mémorial.

espace qui remplace les deux tours dont leur présence a marqué ce lieu durant des années. L’idée de ce concept c’est que le mémorial marque un temps d calme un temps d’arrêt dans un contexte urbain fortement dense gênant.

L’arbre est un élément de vie dans le paysage de mémorial. C’est le symbole de la paix et de l’espoir. Plusieurs architectes ont utilisé l’arbre comme élément de conception dans des œuvres mémorielles.

Figure 187: Le parc du projet

Le reflet : Le concept de l’eau et le reflet de ciel, le reflet de lumière, afin de donner une dynamique au site et de participer d’une manière normal dans la vie du quartier, les deux tours qui touche le ciel et qui émettent la lumière la nuit, l’insertion de reflet a pour objectif de ressuscitation de tours d’une maniéré plutôt spirituelle et métaphorique

Figure 188: Le reflet du ciel, gratte-ciels

82


Le mémorial souterrain, L’ambiance sensorielle : Partant de l’idée que le souterrain physique est le support des seules traces de deux grandes tours. Les architectes ont voulu que le souterrain soit le cadre de la commémoration. Le passage vers le mémorial s’effectue à travers l’eau et le parc végétal qui symbolisent la et l’éternité. Les espaces souterrains

Figure 189: Le mémorial souterrain

crées offrent une ambiance de calme, à l’intérieur. Ce cadre sensoriel a permis de créer une ambiance convenable pour animer les différents espaces du mémorial et établir un parcours sensoriel qui relie les différents espaces.

Les traces participent à l’évènement commémoratif Toute matière qui a une valeur historique même s’elle témoigne d’un mauvais souvenir, devient un outil de composition dans l’espace mémorial. L’insertion de ces restantes offre à l’espace une dimension intemporelle, les tours sont toujours existantes. Le but est de faire recours à la mémoire d’une manière nostalgique pour ceux qui connaissent déjà l’espace avant l’attentat. Le geste de mise en scène d’un mémorial contemporain et des ruines

56

historiques dans le même cadre, révèle le une volonté de créer un espace générateur de mémoire. Le parcours se termine par ‘’L’escalier

Figure 190: L’escalier des survivants.

des survivants’’ cet escalier qui a permet à des centaines de personne de survivre et d’échapper d’effondrement de deux tours jumelles.

Figure 192: La grande salle polyvalente, Traces des fondations.

Figure 191: Trace de Camion de pompiers exposée au public .

83


Conclusion Le mémorial du 11 septembre nous montre que l’acte générateur de la restauration ou de la reconversion d’un site démoli en un lieu de mémoire n’est pas un acte purement physique. Cet acte n’est pas soumis à des chartes conventionnelles et des écoles de restauration. L’objectif d’une telle intervention n’est pas la restitution de l’objet et la création d’un dialogue entre l’image du moment et l’image initiale, mais plutôt ça devient un acte artistique et philosophique guidé par le geste de commémoration d’un évènement ou des personnes. La dimension symbolique fut la base de l’intervention dans les ruines de deux tours.

Les deux Tours jumelles

Physique

Les ruines

Symbolique /Emotionnel

Le mémorial Figure 193: schéma de synthèse

84


Britain's Holocaust memorial

85


V-2-2-Mémorial de l'Holocauste à Londres Présentation du concours Lancement du concours : 2016

- Emplacement : victoria tower gardens, London

Figure 194: Le site du projet, Victoria garden tower

‘’C'est à cet endroit que verra le jour une structure plurielle, à la fois dédiée à la mémoire des victimes et survivants du nazisme mais aussi tournée vers l'éducation des générations futures. Désigné comme mémorial national et «learning centre», le bâtiment sera l'occasion privilégiée d'un plus large plan d'aménagement des Victoria Tower Gardens en parc d'agrément57.’’

L’importance du site du mémorial :

Figure 195: Le site du projet.

57

UK Holocaust Memorial Foundation, le concours du mémorial

86


The Longest shadow: Daniel Liebeskind Prsentation du projet Le projet de Daniel Liebeskind est l’un de dix projets révélés au public, l’architecte qui a conçu plusieurs mémoriaux auparavant, tels que le musée juif de Berlin, se trouve cette fois dans un contexte complètement diffèrent. Ses

œuvres

mémorielles qui

décrivent

l’angoisse et la souffrance du peuple juive à travers l’insertion du parcours sensorial dans

Figure 196: Esquisse du Projet

l’espace architectural dédié à la mémoire.

Figure 197: Les Plans du projet

87


Esquisse du projet et interprétation : L’élément signalétique, est un objet obscure effrayant au cœur de la placette n’est pas soumis

à

aucun

architecturale,

ordre

s’impose

d’une manière gênante sur le visiteur Figure 199: Croquis de l'élément signalétique

Figure 198: Vue en 3d

Malgré la différence par rapport l’échelle humaine le mémorial ne perturbe pas le paysage existant, ne camoufle pas la tour située au deuxième plan. Figure 200: L'échelle du monument par rapport a la tour

Après

Figure 201: Vue en 3d

l’expérience

souterraine horizontale le parcours se termine par une tranchée

exposée

à

la

lumière q l’élément vertical le ciel, est un recours au présent après une expérience pénible Figure 203: Le couloir mène vers la tour.

Figure 202: Vue en 3d

88


Le programme du mémorial Les dialogues : L’architecte propose l’outil d’interprétation comme outil de conception spatiale. En effet Liebeskind a dévissé le programme en 2 grands thèmes. Circulation d’interprétation dynamique ou temporaire : mène vers un espace d’exposition. Circuit d’interprétation permanente : mène vers un autre espace d’exposition. L’entrée et la Sortie, ces deux évènement participent dans l’acte commémoratif du mémorial, la sortie est aussi appelée le tunnel de la lumière, après une expérience souterraine ou dans l’obscurité de l’humanité comme appelé par Liebeskind

Le mémorial contient aussi :

Figure 204: La circulation, Les thèmes du projet.

Un espace de consommation composé de la boutique et de buvette, ainsi une partie de locaux privés, qui contiennent des bureaux des espaces liés à cette activité et des espaces de stockages.

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Conclusion -L’importance du site pour un lieu du mémoire -La différence entre le point d’entrée et le point d’aboutissement ou la sortie. Chaque point reflète un évènement sensoriel. Cet acte est purement symbolique et reflète un message. -Le changement de dialogue : Les différentes interprétations attribuées à cet évènement afin, de réaliser le lien entre le passé et le présent, entre l’espoir et le désespoir, sont traduites architecturalement par : -

La lumière : L’éclairage artificiel, l’obscurité, et la lumière naturelle dans chaque phase du parcours selon le thème d’exposition, ainsi l’expérience sensorielle

-

La différence d’échelle : L’élément signalétique obscur qui s’impose au visiteur à travers une surface d’ombre. Cet élément situé à l’entrée cache la lumière. Ce geste est expliqué par la volonté de créer un évènement psychique avant de s’enfoncer du parcours. L’aboutissement, la sortie du projet s’expose à la lumière naturelle avec changement d’échelle et une nouvelle dimension adaptée à l’échelle humaine.

-

Les matériaux : Le choix précis de matériaux utilisés dans chaque espace indique la volonté d’insérer la touche et la rigidité, une trace du passé dans un ’évènement commémoratif du présent, le critère est toujours la couleur obscure qui ne devrait pas influencer la lumière créée à travers le parcours sensoriel souterrain.

90


MusĂŠe juif de Berlin

91


V-2-3-Musée Juif de Berlin Présentation du projet Architectes : Daniel Libeskind Emplacement : Berlin, Musée de Berlin Surface : 3000m² Année projet : 1999 L’architecte Américain connu pour son style déconstructiviste, contrairement à d’autres architectes

déconstructivistes,

Figure 205: Le musée de Berlin

Daniel

Libeskind est l’un des rares architectes qui se réfère à l’histoire et à la littérature. Son référant philosophique est nettement apparent dans ses différentes œuvres.

Figure 207: Esquisse du projet.

Figure 206: Plan du projet, les axes.

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Le projet s’intitule ‘’between the lines’’. Cela évoque les portées des partitions de musique. Pour le concepteur, le musée constitue le 3ème acte de l’opéra inachevée Moïse et Aaron, d’Arnold Schoenberg, un acte de silence. Enfin ce sous-titre introduit la notion d’invisible : lire entre les lignes.58 En effet, l’architecture de Libeskind n’est pas seulement faite de béton, mais aussi de réactions provoquées chez le spectateur. , L’architecte Américain suit une démarche artistique dans laquelle la ligne fut le fil conducteur et l’élément narrateur dans l’histoire des juifs.

Le parcours sensoriel : L’organisation fonctionnelle : Entrée, début du parcours L’entrée au mémorial se fait par le musée, un édifice du style baroque à travers un grand portail eu béton brut, puis un escalier étroit nous mène au sous-sol à douze mètres de profondeur. Le parcours du musée juif débute par les fondations du musée baroque. L’escalier menant vers le musée juif se trouve tout au fond d’une tour en béton qui traverse l’édifice baroque sur toute sa hauteur où l’architecte laisse apparaître les parois de tous les étages.

Figure 208: Le passage du musée au musée Juif, le tunnel.

58

Figure 209: L'entrée du musée juif.

Entre les lignes, un film de Stan Neumann et Richard Copans

93


L’axe de la continuité

Un couloir qui se termine par un escalier étroit et difficile à monter, l’escalier mène à deux étages où le spectateur se trouve dans des salles d’exposition différentes. Cet axe crée pour affirmer la continuité de l’existence des juifs en

Allemagne

malgré

les

génocides et l’exil. Figure 210: Le couloir de l'escalier. Figure 211: La perspective, le vide et les masses.

L’axe de la mort Un espace, composé d’un couloir long et étroit, les murs et le sol sont inclinés et penchés, le couloir est bloqué par une grande porte qui permet d’ouvrir et de contrôler le flux des visiteurs. La porte mène par la suite vers un autre espace sensoriel sombre et froid au centre duquel est érigée la tour de l’holocauste, cette tour en béton brut est éclairée partiellement au sommet par une faible lumière. Cet axe symbolise la mort.

Figure 213: Puit de lumière.

Figure 212: L'emploi du vide

94


L’axe de l’exil

Cet axe mène vers un jardin à l’extérieur du mémorial, un espace ouvert clôturé par des murs hauts où on ressent l’impossibilité d’y sortir .on trouve 49 piliers inclinés, au sommet de chaque volume un olivier enraciné est implanté, une image de l’arrachement de racines de la terre natale. Le sol du jardin est incliné et désorienté, la configuration géométrique de l’espace déséquilibre les repères des visiteurs afin de percevoir la perte d’identité, la perte des repères Cet axe symbolise les personnes exilées, un choix imposé par la force

Figure 214: Une maquette du jardin de l'exil.

Figure 215: Le mur penchés La perte des repères.

L’axe vide Par opposition à l’axe de la continuité qui illustre l’existence du peuple juif. L’architecte a voulu créer un axe qui symbolise l’absence du peuple juif. Une absence résultante de l’holocauste et de l’exil, cet axe est signalé par 6 grandes tours en béton brut qui prennent place tout au long de l’espace appelé le vide, les cinq tours sont vides et inaccessibles sauf la sixième évidée où on trouve une installation plastique réalisée par l’artiste Menasche Kadischman. Des milliers de cercles en acier percés jetés à même le sol de la tour qui représentent des visages humains marqués par la peur et l’angoisse.

Figure 216: Les tours de l'axe vide.

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Les Outil du Parcours Sensoriel La lumière : Les ouvertures créées par l’architecte pour éclairer sont inédites et extraordinaires, dans leurs formes qui s’échappent des formes géométriques normales,dans les fentes matérialisant les cicatrices et les blessures profondes. La trame de ces ouvertures est la résultante de la projection de diagrammes

d’adresses et de figures

juives. La lumière naturelle est faible à l’intérieure et

Figure 217: La façade du musée, la trame de composition.

parfois inexistante dans les espaces appartenant à l’axe de la mort.

Figure 218: L'éclairage à travers les fentes.

Le vide :

Figure 219: La façade du musée.

Dans les différentes parties du mémorial, le vide occupe un grand espace. Dans l’axe du vide, les tours sont visibles aux visiteurs mais incessibles, le vide est exploité dans la sixième tour pour amplifier l’écho et le son produit lors de la marche sur les disques métalliques en forme de visages effrayants. Un rappel des cris et des hurlements des disparus. Un son gênant

Figure 220: Les disques métalliques

qui se produit lors le passage dans cet espace.

96


La présence du vide symbolise aussi le vide de la mémoire, un geste qui met en évidence le devoir de la mémoire.

Figure 223: Le vide dans l’axe de la continuité.

Figure 222: Le vide dans l’axe de la mort.

Figure 221: Le vide comme outil du parcours sensoriel.

Les matériaux : L’utilisation du béton comme matériau principal à l’intérieur, ce matériau apporte au visiteur un sentiment de froideur et de peur aussi. Libeskind pense que le musée comme un corps organique qui évolue à travers le temps, c’est pour cela qu’il utilise le zinc monoxyde pour recouvrir l’enveloppe extérieure du bâtiment, ce matériau change de couleur avec le temps.

Figure 224: Le béton à l’intérieur.

« Je voulais que le bâtiment soit entièrement enveloppé d’un matériau doux et j’ai choisi du zinc monoxyde qui va changer dans les dix prochaines années, devenir gris bleuté. Je ne voulais pas d’un bâtiment brillant comme celui de Gehry à Bilbao, je voulais que sa silhouette s’estompe avec le temps, que les entailles deviennent encore Figure 225: Le zinc monoxyde couvre la façade du musée 59

plus marquées […]59 ».

Daniel Libeskind, Le musée juif

97


Synthèse : « Beaucoup plus qu'une visite de musée, le passage par le Musée Juif est quelque chose comme une épreuve. L'interpellation physique voulue par l'architecte, suscite inévitablement émotion et réflexion. Tout ici est voulu, pensé, mesuré, en fonction du but souhaité. Le gris, le métal brut, le béton, les lignes brisées, la lumière

Figure 226: Le musée juif, Benno Noll.

froide, les angles aigus, ne sont pas agréables à l'œil, ils ne flattent pas la corde sensible du spectateur, ils ne sont pas complaisants. Le bâtiment n'est pas beau au sens classique du terme, il est agressif, déroutant. On a là une démarche qui ne cherche pas à séduire, à faire plaisir, mais bien plutôt à agresser, bousculer, surprendre, pour mieux forcer le spectateur à se projeter dans un autre univers. Le Musée Juif apparaît ainsi comme un voyage initiatique au sein de l'histoire du peuple juif dont on ne sort pas indemne. (...) Les décisions architecturales (de Daniel LIBESKIND), en provoquant le malaise, font vibrer l'esprit à l'unisson du corps, induisant ainsi chez le visiteur déstabilisé la confrontation brutale avec l'absence, le vide, la mort60. »

Figure 227 : L’ombre du Musée Juif.

60

Jacqueline Morne : Le musée juif

98


L’insertion de bunkers

Le parcours Sensoriel.

Bunker 599

-L’intégration par rapport l’environnement -La perspective éminente -Le cadrage du vue -La brillance et le reflet -Le la ligne droite qui mène vers le lac.

Architectes : Rietveld Landscape Emplacement : Cluemburg -Pays-Bas, Surface : 3m² Année projet : 2013

Mémorial du 11 Septembre

Les mémoriaux

Architectes : Michel Arad, Daniel Libeskind Architecte paysagiste: Peter Walker Emplacement: New York Surface : 2900 m² Année du projet : 2004

Mémorial d’holocauste à Londres Lancement du concours : 2016 Projet de l’Architecte : Daniel Liebskind

Musée juif de Berlin Architectes : Daniel Libeskind Emplacement : Berlin, Musée de Berlin Surface : 3000m² Année projet : 1999

-Le rapport des éléments naturels -Le parcours Libre. -L’eau crée l’évènement sensoriel majeur. -Le son pour mémoriser. -Les traces, l’évocation de nostalgie -Les noms des victimes sculptés sur les bassins. -L’éclairage artificiel pour commémorer les deux tours

-Les monuments voisins participent au parcours visuels. -La photographie, l’ordre des plans dans les perspective. -Le choix des couleurs et texture, a travers les séquences. -Présence de l’absent. -La différence d’échelle dans les séquences -L’intensité de lumière variante -L’introduction de l’art comme outils sensoriel -L’emploi des matériaux dont la couleur change avec le temps -Émouvoir via le son, la lumière et l’échelle -L’emploi du vide, comme matériaux

Concepts à retenir -La dimension sémiotique du projet -L’intégration en opposition par rapport au bunker -Le bunker participe à la mise en scène -Le bunker, participe dans le parcours architectural -Découvrir l’intérieur du bunker -Le choix des textures -Le passage du militaire au culturel

-Le dialogue entre le présent et le passé -L’acte émotionnel de la reconversion -Les traces participent à l’évènement commémoratif -L’intégration par rapport au site -Symbiose entre architecture, eau et végétation

-Les axes de dialogues dans le projet -L’échelle par rapport au site -La perspective impressionnante -Effet de surprise -L’échelle du monument par rapport au site -L’objet étrange dans le site.

-Le parcours sensoriel outil de commémoration -Le traitement des axes du projet.

-L’art, moyen d’émouvoir -Le choix des textures -Des séquences des scénographies de chaque axes

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Quatrième partie : L’approche conceptuelle

100


La Kasbah : Analyse du site La zone El Kasbah contient un système de circulation de : -Rues principales -Rues secondaires -Impasses -Rues piétonnières larges -Placettes de stationnement pour les voitures -Placettes-Places

Figure 228: Plan Medina et Faubourg

Nous avons signalé que la Kasbah est avec son histoire et les fonctions qu’elle abrite

Figure 229: Le forum de La Kasbah

La Grande Place de la Kasbah Memorial de Farhat Hached

La Place du gouvernement

Figure 230: Coupe sur le forum

Figure 231: Coupe du niveau

101


Ilots et parcelles

Le bâti

Les espaces libres

Les voiries

Figure 232: Les ilots, le bâti, les voiries, les espaces libres.

La zone El Kasbah contient un système de circulation de : -Rues principales -Rues secondaires -Impasses  – Les rues -Rues piétonnières larges -Placettes de stationnement pour les voitures -Placettes-Places

Les vides urbains : Les accès du la place du gouvernement

Figure 234: Rue Sidi Ben Arous

Figure 233: Place du

La place degouvernement gouvernement constitue un nœud dans un réseau de voiries de différentes largeurs

H

A Figure 235: Les voiries

Figure 237: Avenue 2 Mars

Figure 236: Rue El Jeld

Rues piéton Rues piétonnières

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L’analyse fonctionnelle

Figure 238: L'analyse fonctionnelle de la Kasbah Ministère, Administration Hôpital

Lycée el Sadiki Mémorial

Mosquée Tribunal

Figure 239: Les composants du Forum

103


Le style architectural du site Le nouveau style arabisant

Figure 240: Le palais municipal Figure 241: Collège Sadiki 1875

« L’arabisence : ou Architecture néotunisienne alliant en une synthèse habile et personnelle l’organisation spatiale occidentale et l’art du décor oriental » Tunis l’orient de la modernité, Charles Bilas Figure 242: Ministère Des Affaires Culturelles

Le style arabisant 1905

Figure 243: La Façade de Ministère des finances

Figure 244: Ministère des Affaires religieuses

Etude d’exemple : la Façade du ministère des finances L’axe de Symétrie : renforcé par la tour horloge

Deuxieme Plan Prermier et deuxième étage Premier plan Rez-dechaussée

104 Le module répétitif

Figure 245: La Façade du ministère des finances


L’esprit sensoriel du lieu :Le parcours sensoriel de la médina ..

L’emplacement de la Kasbah aux limites de la medina , offre à la place du gouvenement

une situation

privilégiée par rapport au parcours sensoriel la Médina , parmi les séquences on cite le parcours de Bab Bhar vers la Kasbah , en passant par la rue sidi Ben Arous

La Lumiere

Figure251: Croquis VI: L’ombre

La lumiere

Figure 246: Croquis I le sabbat

L’element vegetal

‘’Je perçois la Lumière comme la source de toute présence, et le matériau comme de la lumière dépensée.’’ Louis Khan

Figure247: Croquis II la lumière

Comme étant un élément spirituel dans l’islam, la lumière de la médina dépasse sa dimension matérielle et deviendra un principe à la vie quotidienne de la médina Figure248: Croquis III le contraste

La médina offre aux visiteurs un cadre sensoriel , des échelles aussi bien qu’un contraste, Ce qui nous permettent d’ établir des différences dans le même environnement , tout en s’appuyant sur les mêmes bâtiments. Figure249: Croquis IV: L’échelle

La présence d’élément végétal et de la fontaine d’eau à la fin de ce parcours sensoriel offrent au visiteur un moment de repos et du silence après cet promenade, La rareté des éléments naturels , la végétation , l’eau rend la Kasbah un lieu sensoriel unique dans la médina …

En traversant la médina, la verticalité s’affirme au niveau des minarets L’ élément vertical comme on a signalé au niveau des lieux de mémoire ajoute a l’espace une dimension sacrée, un parcours vers la réalité supérieure , l’au-delà , l’immensité et le divin Figure250: Croquis V la place du gouvernement

105


Le site d’intervention , La place du gouvernement

Secrétariat Général du Gouvernement

Ministère des Finances

Le périmètre du site d’intervention

Présidence du gouvernement i

Accès piéton Accès Véhiculaire

Le paysage de la Place Minaret de la mosquée Youssef Dey Deuxieme plan : Façade Secrétariat Général du Gouvernement

Premier Plan : La place du gouvernement

Schéma personnel : La place du gouvernement

Schéma perssonel : Les differentes niveaux de la place

La symétrie est accentuée par les lampes et les arbres

La place compte deux rangées de neuf arbres

Schéma personnel : Coupe transversale sur la place du gouvernement

Le site est en pente, la rue véhiculaire est plus elevée Schéma personnel : Coupe longitudinale

106


Kasbah 3 : Réoccuper La place, mais autrement …

Figure 252: la Place du gouvernement

Figure 253: Jardin de la place du gouvernement

Démolir ces barrières qui ne reflètent pas nos ambitions. Occuper la place par la mémoire d’un peuple qui combattu pour la liberté. Kasbah 3 est aussi un mouvement civil qui reflète l’ambition d’un peuple qui a résisté et qui rêve encore de la liberté.

Figure 254: Plan et détails des barrières

Figure 256: Réoccuper La place

Figure 255: La place du gouvernement, Kasbah 1

107


L’intégration du bunker dans le mémorial.

Figure 257: Schéma d'intégration des bunkers

Créer un lieu de mémoire à la Kasbah, est le but de ce travail, cet acte devrait respecter la mémoire du site. L’étude du bunker de la Kasbah et de ces cadres matériels et immatériels m’a divulgué une richesse qu’on peut exploiter afin de raconter l’histoire de la liberté à travers ce parcours sensoriel.

Le court moyen possible, et pour rendre cet équipement au cœur du site accessible est de faire la liaison avec la place du gouvernement qui sera notre site du projet. Ce support témoigne d’une époque qui sera exposée dans le mémorial. L’idée, c’est d’intégrer ce monument dans le projet du mémorial.

Figure 258: L'intégration d'un tunnel de guerre dans un projet.

108


B: Point D’arrivée

Le ministère des finances a été construit en 1905. Les bunker et le tunnel ont été construits après en 1942 sous la partie nord du ministère. Cela peut nous indiqué la possibilité de réaliser des travaux sous œuvre, au dessous du ministère des finances avec des techniques modernes .

Plan RDC : ministère des finances

A: Point du départ

L’axe du nouveau tunnel

Coupe, détail technique: Projets de référence :

Le musée juif de Berlin

La pyramide de Louvre , Le hall de Napoléon


La statue de la Kasbah élément de conception “The memorial will be a central monument and place of remembrance, connected to other memorial centers and institutions within and beyond the city61.”

Figure 259: L'intégration de la statue de la Kasbah

Afin de renforcer la présence du mémorial dans le site, et accentuer la fonction qui est la commémoration, le projet doit être connecté directement avec les repères du site, afin de créer un nouveau point de repère, ainsi le monument de la Kasbah est le seul monument vertical et symbolique dans le site.

61

Extraits du l'intitulé du second concours sur le site officiel du mémorial www.stiftung-denkmal.de

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Le programme du projet L’organigramme fonctionnel L’analyse du parcours de la liberté nous a permis de dégager trois axes : - Les moments marquants dans le combat pour la liberté du peuple tunisien. - La mémoire noire et la mémoire oubliée. - La révolution du 14 janvier, un nouvel espoir. Ces trois axes vont générer par suite le programme fonctionnel du mémorial.

111


Esquisses de départ : Première proposition : le cube de mémoire.

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Deuxième proposition : l’objet obscur étrange.

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Nouvelle proposition : Les grands axes, les repères mémoriels du site : élément de conception :

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Le monument du mémorial, l’évènement

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Première proposition du monument, l’événement I : pierre brute

Figure 260: Le monument, L’échelle humaine. Figure 261: L'implantation du monument, l'étude des échelles

Un objet dur, solide, obscur et atemporel. Ne perturbe pas la ni la mémoire du lieu ni l’échelle du paysage

Figure 262: La typologie du monument, La forme

Avec un module de réflexion visuelle, convenable, la paroi de l’enveloppe doit refléter l’ordre de la façade arabisante, Cet ordre se casse par la suite sur la statue du monument.

Figure 264: La réflexion visuelle et sonore.

Figure 266: Coupe monochrome, La statue du mémorial.

Figure 263: La forme de la paroi, la lumière zénithale.

Figure 265: La statue, vue du Hall du mémorial.

116


Le plan du mémorial.

Figure 267: Croquis extérieur I. L’aménagement de la Place du gouvernement

Figure 268: Croquis, l'entrée du mémorial et la place du gouvernement.

117


Les techniques de la scénographie utilisées dans le mémorial.

Fig280: Espace d’exposition Fig 270 La création du plusieurs supports d’exposition

dans le même espace

Fig269:La création

des espaces temporaires à l’intérieur de l’exposition

Fig 271: Le mur historique comme exposition

Fig 279:Les installations plastiques nécessitent une ambiance sensorielle particulière

Fig 272: L’éclaire dune installation plastique

Fig278: Les écrans de projection Fig277:Les objets sont insérés dans une vitrine au mur, l’éclairage par un projecteur collé au plafond

Fig 273:Créer des expositions souterraines, qui éclairent l’espace.

Fig 281: L’échelle des personnes Fig 274: La création des ouvertures, une lumière naturelle qui éclairent, l’objet et l’espace.

Fig275:Dans les espaces étroites les personnages participent à la mise en scène.

Fig276: Les objets sont insérés dans une vitrine à percée l’intérieur du mur, un éclairage particulier est inséré a l’intérieur.

118


Le parcours sensoriel, le scénario. La première partie d’escalier est dirigée vers la tour horloge du ministère, cette perspective est créée afin de signaler une échelle, un élément vertical qui s’impose aux visiteurs à l’entrée du mémorial, les murs penchés qui s’imposent aux visiteur

Fig 281: L’entrée du mémorial

En descendent jusqu’au niveau du deuxième palier de l’escalier ou le visiteur ne peut pas percevoir le paysage extérieur ‘ les bâtiments voisins, la ligne d’horizon, la direction de l’escalier change vers le mémorial, ce geste est justifié par le début de la perte des processus perceptifs Fig 282: Le Pavillon d’entrée

Le pavillon d’entrée peut être équipé par d’expositions et même des arbres et des objets afin de créer une rupture sonore et visuelle totale avec l’environnement extérieur.

Fig 283: L’arbre du mémorial

119


L’axe historique

Fig 285: Le grand hall

Le parcours commença par l’axe historique qui est un axe de dialogue temporaire, cet axe est constitué initialement du grand hall ainsi les trois grands espaces d’exposition, et le hall mémorial, la particularité de cet axe, la lumière naturelle l’échelle, et la double hauteur. Le grand hall, six mètres ou plus d’hauteur offre au visiteur une ambiance sonore inédite a travers l’ambiance sonore par rapport les autres. Les différentes salles exposition seront des espaces à expositions temporaires, la configuration spatiale ainsi sensorielle seront dynamiques et on peut les choisir selon le thème d’exposition, Peut être le seul paramètre stable c’est la temporalité de chaque espace qui sera destiné à une époque de l’histoire, le passage entre les différentes espaces sera accompagné par un évènement sensoriel, un temps d’arrêt qui relie les différentes expositions

Fig 286: Espace transitoire

Fig 287: Salle d’exposition

En Allant vers l’axe mémoriel, les paramètres sensoriels tendent de plus en plus vers l’obscurité, la lumière naturelle disparait petit à petit, l’échelle aussi qui sera réduite à la fin de cet axe, la dernière salle d’exposition sera plus sombre d’où, on prépare le visiteur a l’aventure des tunnels. Le passage de troisième exposition vers le hall du mémorial sera accompagné par un geste, une ambiance assez particulière

Fig 288: Espace de transition

120


L ’axe mémorial: Le parcours sensoriel, outils de connaissances

Les différents tunnels, constituent des couloirs d’exposition qui vont guider le visiteur à l’intérieur, Ces espaces étroits vont offrir au visiteur une promenade entre les sentiments personnels génères par l’architecture du parcours et les techniques de scénographie. Les projecteurs faibles, les écrans de projection ainsi les hologrammes dans des vitrines

Fig 289: Le nouveau tunnel

Les premiers couloirs, tunnel d’exposition sera le nouveau tunnel, sa configuration spatiale brisé, l’absence totale de lumière naturel par rapport aux autres espaces du mémorial,

contrairement

au

hall

du

mémorial on cherche l’approfondissent de la sensation de pertes des repères Fig 290 Le tunnel du bunker

La lumière dans cette partie du mémoriel est discontinue est instable, la seule lumière continue sera au niveau des pieds du visiteur, qui sera faible

Fig 291 Le tunnel du bunker

121


Le premier évènement : L’indépendance

Fig 292: l'événement architectural. Fig 293 Le bunker. Le bunker va constituer au même temps un objet d’exposition, en effet l’idée est de créer une source de lumière zénithale qui constitue un élément de surprise après la visite de première tranche des tunnels, cette lumière va éclairer une installation plastique, un objet assez particulier dans le mémorial dédiée à la mémoire des martyrs tunisiens durant la colonisation .

Fig 294 lumière zénithale, a travers le bunker

Fig 295: Type d’éclairage

122


Fig 297 L’éclairage du tunnel

Fig 296 Le tunnel de l’espoir

La troisième partie du tunnel qui relie le bunker avec l’axe de l’espoir sera moins obscure, c’est le début de l’espoir, une lumière naturelle qui vient de l’axe de l’espoir commence à apparaitre après la première expérience. Cette partie sera dédiée aux victimes de l’oppression après l’indépendance, une lumière continue guidera le visiteur vers la partie suivante Le deuxième évènement : La révolution. Une fois le visiteur est proche de l’axe de l’espoir, un deuxième évènement sera établi qui est la révolution, ou les gens de l’extérieur participent euxmêmes à l’exposition, en effet leurs ombres seront projetés sur les murs du tunnel de l’espoir, une partie vide sera établie parallèle au couloir ou on ne peut pas accéder . La lumière naturelle sera partielle dans ce parcours et projeté indirectement avec les ombres des passagers du niveau supérieur Fig 298: Le vide , la lumiere et le reflet

Fig 299: L'événement architectural II

123


L’axe de l’espoir

Fig 301: L’éscalier qui mène vers la place Fig 300 Le tunnel du l’éspoir Cette perspective est créée, car le premier élément extérieur qui va être aperçu par le visiteur suite à cette expérience obscure horizontale est la statue de la Kasbah surélevée par le Drapeau .., Après les sensations de pertes des repère, le visiteur se trouve dans ce tranché entre deux murs hauts à ciel ouvert avec une perspective qui mène vers la grande statue.

Fig 302: La place de la Kasbah

124


Conclusion générale Pour conclure ce travail de recherche a pour objectif la définition d’un dialogue entre le présent et le passé, entre la mémoire et l’identité d’une nation. Devant l’enjeu de l’oubli, notre identité nationale nous met face un à nouveau devoir qui est celui de la mémoire. ‘’Il n'y a que deux grands conquérants de l'oubli des hommes, la Poésie et l'Architecture’’

Cette relation dialectique entre la mémoire et l’identité s’incarne parfaitement dans la présence des lieux de mémoire. Ces lieux symboliques devraient interpréter l’histoire et la particularité des supports sur lequel ils sont érigés. L’édification d’un mémorial est la représentions de l’histoire d’une nation dans le présent. ‘’Seules les traces font rêver’’. Les traces sont les seuls témoins d’une autre époque, peu importe la forme de ces traces : objet, monument et ruines ces traces témoignent des évènements du passé, elles génèrent un lien avec notre passé comme les lieux de mémoire, elles témoignent notre histoire. Ces traces forment notre identité, elles peuvent devenir de parfaits de lieux de mémoire.

125


Bibliographie : Ouvrage : Maurice Halbwachs, (1950). La mémoire collective. Paris: Les Presses universitaires de France. Maurice Halbwachs, (1925). Les Cadres sociaux de la mémoire. Editeur,Albin Michel, 2013 Pierre Nora, (1984). Les lieux de mémoire, tome 1 : La République. Edition Gallimard Paul Virilio, (1975).Bunker archéologie.Paris. Editions Galilée Yves Durand, (1998). Histoire de la Deuxième Guerre mondiale. Editions Complexe Pellegrin, Arthur : Histoire Illustrée de Tunis et de sa Banlieue. Saliba, 1955 Eric T. Jennings, Jacques Cantier (2004) Empire colonial sous Vichy. Odile Jacobe Histoire Jean-Jacques Terrin, (2008). Le Monde souterrain. Editeur : Hazan (2 avril 2008) Gaston Bachelard, (1948). La terre et les rêveries du repos. Edition J. Corti, 1948 Nietzsche, (1901). La volonté de puissance. Editeur : le Livre de poche Binet, Helene, (2007). Peter Zumthor, Les thermes de Vals. Hardcover ‫عبد العزيز الدوالتلي‬,(1981).‫مدينة تونس في العهد الحفصي‬

Mémoires: Léa Billot (2015). Les mémoriaux et leurs pratiques. Mémoire d’architecture. Directeur du mémoire, Fanny Gerbeaud, Patrice Godier. Marion Emery. La spatialisation du devoir mémoriel de Berlin. Mémoire d’architecture. Directeur du mémoire, Dominique Rouillard. Florence Abballe(2013). A votre bunker. Mémoire d’architecture. Directeur du mémoire, Jean Robein et Guy Rumé.

126


Ellouze Rim (2015). Devoir de mémoire. Mémoire d’architecture. Directeur du mémoire, Anas Triki Yosra Dridi (2014) Historial De La liberté. Mémoire d’architecture. Directeur du mémoire, Mohamed Essid Josselin Bracq (2016) La participation de l'architecture au devoir de mémoire. Mémoire d’architecture. Directeur du mémoire, Henry Pouillion Céline Knidler (2010) Le Paris souterrain dans la littérature. Mémoire Du maitrise. Directeur de mémoire, Jacques Noiray

Articles : Albert LEVY : Sémiotique de l’architecture : Contribution à une étude du projet architectural Pierre NORA: Quand l'irréversible est consommé : libération 22 décembre 2001 THIBAUD, Jean-Paul : Les cadres sensibles de l'espace souterrain

Colloque : Monique Labbe : L’espace souterrain, élément d'équilibre de la densification urbaine Cérès a 50 ans : La démolition de la Kasba Ahmed NEMLAGHI : La torture : parlons-en !

Conférence Un Batiment combien de vie ?(2015) 127


Paolo Belloni « Frome concept to construction » Novembre 2016

Films : Hichem Ben Ammar. La mémoire noire, témoignages contre l'Oubli (2013) Oliver Hirschbiegel. Der Untergang (2004) László Nemes. Le Fils de Saul (2015)

Documentaires : Les bunkers secrets de l’Amérique (2005)

Références webographiques : http://www.huffpostmaghreb.com/2013/12/05/memoire-noire-hichem-benammar_n_4390112.html, Consulté le 24/4/2017 https://www.houstonpublicmedia.org/articles/news/2017/06/09/204236/torture-photographs-onview-at-the-station-museum/, Consulté le 24/4/2017 https://www.artsy.net/show/galerie-nathalie-obadia-andres-serrano-torture, Consulté le 18/5/2017 http://www.samibenabdallah.info/2012/01/06/les-geoles-du-ministere-de-linterieur-en-tunisiepar-gilbert-naccache/, Consulté le 18/09/2017 http://www.liberation.fr/tribune/2001/12/22/quand-l-irreversible-est-consomme_388300, Consulté le 18/04/2017 http://zaherkammoun.com/2016/06/12/quelques-monuments-de-la-tunisie-hafside/, Consulté le 12/04/2017.

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Tables des matières DÉDICACE .................................................................................................................................................................II REMERCIEMENTS ................................................................................................................................................ III SOMMAIRE ............................................................................................................................................................. IV INTRODUCTION .......................................................................................................................................................5 PROBLEMATIQUE ...................................................................................................................................................7 METHODOLOGIE : ..................................................................................................................................................9 PREMIERE PARTIE : LA MEMOIRE D’UN PEUPLE ...................................................................................... 10 CHAPITRE I : LA MEMOIRE ...................................................................................................................................10 I-1-La notion de mémoire ..................................................................................................................................11 I-1-1-La mémoire Collective .......................................................................................................................................... 11 I-1-2-La mémoire Individuelle : .................................................................................................................................... 12 I-1-3La mémoire collective et la mémoire historique : .................................................................................................. 12

I-2-La mémoire collective et l’espace ................................................................................................................13 I-2-1-La mémoire d’un lieu............................................................................................................................................ 13 I-2-2-Le lieu de mémoire ................................................................................................................................................ 13 I-2-3-Les lieux de mémoire dans une ville. ................................................................................................................... 14 I-2-4-Les lieux de mémoire dans la ville, Les espaces et les monuments de mémoire .................................................... 15

I-3-La mémoire face à l’oubli ............................................................................................................................16 I-4-Le devoir De Mémoire : réconcilier pour mémoriser .................................................................................18 Synthèse : ...........................................................................................................................................................20 CHAPITRE II : LA MEMOIRE DE LA LIBERTE .............................................................................................................21 II-1-Les moments marquants dans le combat pour la liberté du peuple tunisien ...............................................22 II-2-La mémoire de résistance ...........................................................................................................................23 II-2-1-Le 9aril, La date décisive : .................................................................................................................................. 23

II-3-La lutte pour l’indépendance après la seconde guerre mondiale : Une autre direction :........................25 II-3-1-La résistance armée : .......................................................................................................................................... 25 II-3-2-L’assassinat de la figure de mouvement national ‘’Farhat Hached’’ et La Résistance ouvrière :................ 25

II-4-La lutte pour liberté durant Le régime oppressif : La mémoire noire ......................................................26 II-5-La révolution du 14 janvier, un nouvel espoir ..........................................................................................28 II-6-La Kasbah, et la révolution ........................................................................................................................30 Synthèse : ...........................................................................................................................................................32 DEUXIEME PARTIE : LE SITE D’INTERVENTION ........................................................................................ 33 CHAPITRE III : LA KASBAH ......................................................................................................................................33 III-1-L’historique de la Kasbah.........................................................................................................................34 III-1-1L’antiquité : le premier noyau ........................................................................................................................... 35 III-1-2-Le nouveau centre du pouvoir .......................................................................................................................... 36 Les constructions Hafsides souterraines. ................................................................................................................. 37 Les tunnels Hafsides de la Kasbah .............................................................................................................................. 37 III-1-3-La Kasbah Ottomane (1574-1956) .................................................................................................................... 38 La Kasbah Husseinite le mouvement réformateur, ses traces : ........................................................................... 38 III-1-4-La Kasbah L’époque coloniale (1881-1956) ..................................................................................................... 39 III-1-5-La Kasbah à travers le temps............................................................................................................................ 41

III-2-Les projets de réaménagement : acte d’oppression ? ..............................................................................42 III-2-2-L’élimination d’une mémoire : ......................................................................................................................... 43 La Démolition du patrimoine militaire :.................................................................................................................. 43

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La démolition du Patrimoine ferroviaire : .............................................................................................................. 44 Démolition du patrimoine urbain : .......................................................................................................................... 44

III-3-La place du gouvernement, après la révolution .......................................................................................47 Synthèse : ...........................................................................................................................................................48 CHAPITRE IV : LES BUNKERS DE LA KASBAH ........................................................................................................50 IV-1-Histoire du monument ..............................................................................................................................51 IV-2-Les Bunkers en Tunisie ............................................................................................................................53 IV-3-Pourquoi l’Allemagne devrait construire les Bunkers de la Kasbah ......................................................55 IV-4-Composition du Réseau .............................................................................................................................56 IV-4-1-Le Bunker du ministère des finances ................................................................................................................ 56 Le bunker de la Driba ............................................................................................................................................... 56 Le bunker du ministère des affaires religieuses ...................................................................................................... 57 IV-4-2-Les tunnels .......................................................................................................................................................... 59

IV-5-L’état actuel et la marginalisation ............................................................................................................61 IV-5-1Les Bunkers et le réseau des tunnels repérés : .................................................................................................. 62

IV-6-Etude d’exemple : Le bunker de Saint-Germain- En-Laye .....................................................................63 IV-7- Les cadres d’un lieu souterrain : Outils d’analyse et de conception, .....................................................65 IV-7-1-Les cadres matériels ........................................................................................................................................... 66 IV-7-2-Les Cadres sensoriels d’un espace souterrain : le souterrain amplificateur de sens : .................................. 67 La Lumière / L’éclairage : l’ambiance spatiale....................................................................................................... 67 La lumière naturelle dans un lieu souterrain : ........................................................................................................ 68 Les lieux souterrains historiques .............................................................................................................................. 69 IV-7-3-Les cadres immatériels du Bunker ................................................................................................................... 70 La mémoire d’un lieu : La peur ............................................................................................................................... 70 Le Bunker de La Kasbah : Le souterrain du Pouvoir ............................................................................................ 72

Synthèse, La continuité architecturale des bunkers de la Kasbah. ..................................................................73 TROISIEME PARTIE : LE REFERENTIEL ........................................................................................................ 74 V-1-RECONVERSIONS DE BUNKERS .......................................................................................................................75 V-1-1-Le Bunker un objet d’art ...........................................................................................................................75 V-1-2-Bunker 599 ..............................................................................................................................................77 Présentation .................................................................................................................................................................... 77 Le concept du Projet : .................................................................................................................................................... 78

V-2-LES MEMORIAUX .............................................................................................................................................80 V-2-1-Intégration du mémorial dans un monument existant : Mémorial du 11-Septembre ...........................80 Présentation : .................................................................................................................................................................. 81 Les concepts des projets ................................................................................................................................................. 82 L’eau, l’élément sensoriel : ....................................................................................................................................... 82 Le parc végétal ........................................................................................................................................................... 82 Le reflet : .................................................................................................................................................................... 82 Le mémorial souterrain, L’ambiance sensorielle :.................................................................................................. 83 Les traces participent à l’évènement commémoratif .............................................................................................. 83 Conclusion ....................................................................................................................................................................... 84

V-2-2-Mémorial de l'Holocauste à Londres ......................................................................................................86 Présentation du concours ............................................................................................................................................... 86 The Longest shadow: Daniel Liebeskind ...................................................................................................................... 87 Prsentation du projet ................................................................................................................................................ 87 Esquisse du projet et interprétation : ...................................................................................................................... 88 Le programme du mémorial ..................................................................................................................................... 89 Conclusion ....................................................................................................................................................................... 90

V-2-3-Musée Juif de Berlin ...............................................................................................................................92 Présentation du projet.................................................................................................................................................... 92

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Le parcours sensoriel : L’organisation fonctionnelle : ................................................................................................ 93 Entrée, début du parcours ........................................................................................................................................ 93 L’axe de la continuité ................................................................................................................................................ 94 L’axe de la mort ......................................................................................................................................................... 94 L’axe de l’exil ............................................................................................................................................................. 95 L’axe vide ................................................................................................................................................................... 95 Les Outil du Parcours Sensoriel .................................................................................................................................... 96 La lumière : ................................................................................................................................................................ 96 Le vide : ...................................................................................................................................................................... 96 Les matériaux : .......................................................................................................................................................... 97

SYNTHESE : CONCEPTS A RETENIR ....................................................................................................................................99 QUATRIEME PARTIE : L’APPROCHE CONCEPTUELLE ........................................................................... 100 LA KASBAH : ANALYSE DU SITE...........................................................................................................................101 Les vides urbains : Les accès du la place du gouvernement...........................................................................102 L’analyse fonctionnelle....................................................................................................................................103 Le style architectural du site .............................................................................................................................104 Etude d’exemple : la Façade du ministère des finances ............................................................................................ 104

L’esprit sensoriel du lieu : Le parcours sensoriel de la médina .....................................................................105 LE PROJET ARCHITECTURAL : LE SITE D’INTERVENTION, LA PLACE DU GOUVERNEMENT.......................................106 Kasbah 3 : Réoccuper La place, mais autrement … .......................................................................................107 L’INTEGRATION DU BUNKER DANS LE MEMORIAL. .............................................................................................108 L'étude de faisabilité technique .......................................................................................................................109 LA STATUE DE LA KASBAH ELEMENT DE CONCEPTION .......................................................................................110 LE PROGRAMME DU PROJET ................................................................................................................................111 L’organigramme fonctionnel...........................................................................................................................111 ESQUISSES DE DEPART : ..............................................................................................................................................112 Première proposition : le cube de mémoire. ............................................................................................................... 112 Deuxième proposition : l’objet obscur étrange. ......................................................................................................... 113

NOUVELLE PROPOSITION : ...................................................................................................................................114 Les grands axes, les repères mémoriels du site : élément de conception : .............................................................. 114 Le monument du mémorial, l’évènement ................................................................................................................... 115 Première proposition du monument, l’événement I : pierre brute...................................................................... 116

Le plan du mémorial. .......................................................................................................................................117 Le parcours sensoriel du mémorial .................................................................................................................118 Les techniques de la scénographie utilisées dans le mémorial. ................................................................................. 118 Le parcours sensoriel ................................................................................................................................................... 119

CONCLUSION GENERALE ................................................................................................................................. 125 BIBLIOGRAPHIE : ................................................................................................................................................ 126 TABLES DES MATIERES .................................................................................................................................... 129 TABLES DES FIGURES ........................................................................................................................................ 132

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Tables des figures Figure 1: Le processus de la mémoire..................................................................................Google Image.11 Figure 2: La mémoire Individuelle, L’identité ......................................................................Google Image.12 Figure 3 Un temple Buddhiste .............................................................................................Google Image.13 Figure 4 : Un Lieu de mémoire .............................................................................................Google Image.13 Figure 5: Mémorial du martyr-Alger ...................................................................................Google Image.15 Figure 6 mémorial d'Eisenhower .........................................................................................Google Image.15 Figure 7 Chêne du mémorial................................................................................................Google Image.15 Figure 8 mémorial d'Eisenhower .........................................................................................Google Image.15 Figure 9 Monument des martyrs de Bizerte .........................................................................Google Image.15 Figure 10 Monuemnt mémorial des soldats .........................................................................Google Image.15 Figure 11 Monument des martyrs de Séjoumi .....................................................................Google Image.15 Figure 12 Le mémorial du martyr Alger ..............................................................................Google Image.15 Figure 13 Le memorial national des martyrs Bangladesh ....................................................Google Image.15 Figure 14 Mémorial de Vimy...............................................................................................Google Image.15 Figure 15 Tsitsernakaberd Mémorial des victimes du Génocide Arménien ........................Google Image.15 Figure 16: Obélisque ............................................................................................................Google Image.15 Figure 17: Baltic Way Memorial .........................................................................................Google Image.15 Figure 18: L’esquisse du monument du mémorial de Seoul ................................................Google Image.15 Figure 19:Exposition de la mémoire, Tunis 2013 .................................................................Google Image.16 Figure 20: Démolition d'héritage bouddhiste Afghanistan 2001.........................................Google Image.16 Figure 21: Les martyrs oubliés, Zoo Project .........................................................................Google Image.17 Figure 22: Les martyrs oubliés, Zoo Project .........................................................................Google Image.17 Figure 23:Oeuvre de Nidhal Chemakh .................................................................................Google Image.17 Figure 24: Brandenburg gate Avant et aprés. ......................................................................Google Image.18 Figure 25: Ancien Camp de concentration, 1981.................................................................Google Image.19 Figure 26: Schéma personnel, Mémoire et objectivité................................................... Travail personnel20 Figure 27:9 Avril1938, Avenue Jules Ferry.........................................................................Google Image.23 Figure 28: La légion des indigènes, L'axe............................................................................Google Image.24 Figure 29:le 5 éme regiment des Fallschirmjaeger Afrika-korps défilent à Tunis sous les yeux des tunisois .............................................................................................................................................Google Image.24 Figure 30 : Farhat Hached, reunion de La Kasbah 1950 ................................................. Travail personnel25 Figure 31 Torture-Andres Serrano .......................................................................................Google Image.26 Figure 32: L’humiliation ......................................................................................................Google Image.27 Figure 33: Le sabbat obscur .................................................................................................Google Image.27 Figure 34: La mémoire du ministère d’intérieur ............................................................. Travail personnel27 Figure 35 Fathi Ben Hadj Yahia ..........................................................................................Google Image.27 Figure 36: Ali Ben Salem ....................................................................................................Google Image.27 Figure 37: Ezzedine Hazgui .................................................................................................Google Image.27 Figure 38: Hechmi troudi .....................................................................................................Google Image.27 Figure 39: Béchir Turki .......................................................................................................Google Image.27 Figure 40: La chute du système policier ..............................................................................Google Image.28 Figure 41: Les martyrs de la révolution, Nidhal Chemakh ...................................................Google Image.29 Figure 42: Occupation de la Kasbah.....................................................................................Google Image.30

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Figure 43: La constitution, Nidhal Chammekh .....................................................................Google Image.31 Figure 44: L’occupation de la place du gouvernement par le people ..................................Google Image.31 Figure 45: Jeudi noir, La Kasbah 1983 ................................................................................Google Image.32 Figure 46: La situation de La Kasbah ..................................................................................Google Image.34 Figure 47: Un légionnaire romain trace le cardo .................................................................Google Image.35 Figure 48: Le Cardo, le décumanus de Tunes ......................................................................Google Image.35 Figure 49: La Kasba Hafside ............................................................................................ Travail personnel36 Figure 50: La trace du tunnel Hafside. ............................................................................ Travail personnel37 Figure 51: La Ottomane .................................................................................................. Travail personnel38 Figure 52: Le Collège Sadik 1950..........................................................................................Google Image.38 Figure 53: Une façade Colonialen, Avenue de Paris ...........................................................Google Image.39 Figure 54: La Nouvelle Ville coloniale 1929......................................................................Google Image.39 Figure 55: La place du gouvernement 1965.........................................................................Google Image.39 Figure 56: Major Seidensticker commandant de la schwere allemande, Dar Hussein 1942Google Image.40 Figure 57: La direction de finances......................................................................................Google Image.40 Figure 58: La caserne de la Kasbah ......................................................................................Google Image.40 Figure 59:Memorial Farhat Hached .....................................................................................Google Image.41 Figure 60: Ministère de la défense ......................................................................................Google Image.41 Figure 61: Maison du Parti ...................................................................................................Google Image.41 Figure 62: L’hotel de la ville, La Municipalité.......................................................................Google Image.41 Figure 63: Palais judiciaire ...................................................................................................Google Image.41 Figure 64: Les Bunkers .................................................................................................... Travail personnel41 Figure 65: Ministère d’education.........................................................................................Google Image.41 Figure 66: Ministère d’agriculture ......................................................................................Google Image.41 Figure 67: Ministère des Finances .......................................................................................Google Image.41 Figure 68: Souk el bey ..........................................................................................................Google Image.41 Figure 69: Le college Sadiki ..................................................................................................Google Image.41 Figure 70: La caserne de la kasbah ......................................................................................Google Image.41 Figure 71: Le palais du Bey...................................................................................................Google Image.41 Figure 72: Le minaret de la mosquée Zitouna .....................................................................Google Image.41 Figure 73: Souk el Attarine...................................................................................................Google Image.41 Figure 74: Palais Aziza Othman ............................................................................................Google Image.41 Figure 75: Mosquée Hamouda Pacha ..................................................................................Google Image.41 Figure 76: Mosquée Youssef dey .........................................................................................Google Image.41 Figure 77: Le fort militaire de la Kasbah ..............................................................................Google Image.41 Figure 78: Palais des Slutans ................................................................................................Google Image.41 Figure 79: Mosquée de la Kasbah ........................................................................................Google Image.41 Figure 80: Salle de prière, Mosquée Zitouna .......................................................................Google Image.41 Figure 81: L’un des projets du réaménagement ...................................................................Google Image.42 Figure 82: Demolition de la caserne ....................................................................................Google Image.43 Figure 83: Le tramway, Caserne de la Kasbah ....................................................................Google Image.44 Figure 84: Le tramway, Direction des finances ....................................................................Google Image.44 Figure 85a+b: Kiosque de la Kasbah ....................................................................................Google Image.44 Figure 86: La démolition de la mémoire de la Kasbah ........................................................Google Image.45

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Figure 87: Coupe le forum de La Kasbah ....................................................................... Travail personnel46 Figure 88: La maison du parti ..............................................................................................Google Image.46 Figure 89: Le flux-Les usagers de l’espace ................................................................................................ 46 Figure 90: La Kasbah avant le projet de réaménagement ....................................................Google Image.46 Figure 91: Ministère des Finances .......................................................................................Google Image.46 Figure 92: Ministère des Affaires religieuses ......................................................................Google Image.46 Figure 93: La place du gouvernement............................................................................. Travail personnel46 Figure 94: La Mosquée de la Kasbah...................................................................................Google Image.46 Figure 95: Ministère des Affaires Culturelles ......................................................................Google Image.46 Figure 96: Le memorial de Farhat Hached ..........................................................................Google Image.46 Figure 97: Le Collège Sadiki..................................................................................................Google Image.46 Figure 98: Le palais municipal.............................................................................................Google Image.46 Figure 99: Le Secrétariat général du gouvernement ............................................................Google Image.46 Figure 100: La présidence du gouvernement .......................................................................Google Image.46 Figure 101: Le Forum ...................................................................................................... Travail personnel46 Figure 102: Début d’encerclement de la place.....................................................................Google Image.47 Figure 103: L'état de surveillance ........................................................................................Google Image.47 Figure 104: L'état actuel de la Kasbah ............................................................................ Travail personnel47 Figure 105: la Place du gouvernement ............................................................................ Travail personnel48 Figure 106: La Kasbah Maintenant ................................................................................. Travail personnel49 Figure 107: Le bunker de Jersey ..........................................................................................Google Image.51 Figure 108: La tour de Flak est une tour anti-aérienne, Actuellement transformée en club de nuit.. Travail personnel52 Figure 109 ............................................................................................................................Google Image.52 Figure 110: Le Grand Blockhaus situé sur la commune de Batz-sur-Mer, actuellement un musée militaire .............................................................................................................................................Google Image.52 Figure 111: La tour bunker, située à l'île de Jersey, Transformée en phare ........................Google Image.52 Figure 112: La carte d’Europe, 1942 ....................................................................................Google Image.52 Figure 113 bunker Ile Jersey ................................................................................................Google Image.52 Figure 114: Le blockhaus d'Éperlecques est un bunker situé dans la forêt d'Éperlecques, Actuellement un musée militaire ....................................................................................................................Google Image.52 Figure 115: Bunker de Normandie .......................................................................................Google Image.52 Figure 116a+b : La ligne de Mareth ....................................................................................Google Image.53 Figure 117a+b: Le bunker de Bizerte ...................................................................................Google Image.53 Figure 118: Coupe Sur le bunker .................................................................................. Travail personnel54 Figure 119: Persepective A ............................................................................................. Travail personnel54 Figure 120: Perspective B ............................................................................................... Travail personnel54 Figure 121: F30: Perspective C....................................................................................... Travail personnel54 Figure 122: Coupe Axonométrique................................................................................. Travail personnel54 Figure 123: Plan B d’un bunker d’infanterie .................................................................. Travail personnel54 Figure 124: Plan a d’un bunker d’infanterie ................................................................... Travail personnel54 Figure 125: Bunker ,Marteh .................................................................................................Google Image.54 Figure 126: Bunker a Zarat ..................................................................................................Google Image.54 Figure 127: Bunker Monastir ...............................................................................................Google Image.54

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Figure 128: Bunker à Gabès ................................................................................................Google Image.54 Figure 129: Bunker Sousse ..................................................................................................Google Image.54 Figure 130: Bunker, Hammam-Lif ......................................................................................Google Image.54 Figure 131: F18: Bunker, Bzerte..........................................................................................Google Image.54 Figure 132: Bunker Toujène ................................................................................................Google Image.54 Figure 133: Bunker de Mareth .............................................................................................Google Image.54 Figure 134:Bunker de Mareth ..............................................................................................Google Image.54 Figure 135: Bunker de Mareth .............................................................................................Google Image.54 Figure 136: Bunker Oued, Ellil ............................................................................................Google Image.54 Figure 137: La carte de la Tunisie 1942-1943 .....................................................................Google Image.54 Figure 138: La colline de Belvédère 1905 ............................................................................Google Image.55 Figure 139: Le bunker I, ministère des finances ............................................................. Travail personnel56 Figure 140: Les traces du bunker démoli ........................................................................ Travail personnel56 Figure 141: Démolition du Bunker de Driba ........................................................ L’archive de la Rachidia 57 Figure 142: L'état de la porte blindée ............................................................................. Travail personnel57 Figure 143: Plan RDC..................................................................................................... Travail personnel58 Figure 144: Plan Sous-sol ............................................................................................... Travail personnel58 Figure 145: Façade.......................................................................................................... Travail personnel58 Figure 146: Coupe A-A .................................................................................................. Travail personnel58 Figure 147: Vue en perspective A................................................................................... Travail personnel58 Figure 148: Vue en Perspective B................................................................................... Travail personnel58 Figure 149: Vue en perspective C ................................................................................... Travail personnel58 Figure 150: Le tunnel du ministère des finances, espace d'archives abandonné ............. Travail personnel59 Figure 151: Coupe A-A .................................................................................................. Travail personnel60 Figure 152: Le tunnel reliant, Bunker I au Bunker II ................................................ Travail personnel60 Figure 153: Plan Tunnel, Plan RDC ministère des finances ...................................... Travail personnel60 Figure 154: Coupe perspective, Le tunnel du ministère des finances........................ Travail personnel60 Figure 155: Plan RDC: L’accès, bunker I ................................................................... Travail personnel60 Figure 156: Plan du Tunnel........................................................................................... Travail personnel60 Figure 157: Les bunkers de la Kasbah ............................................................................. Travail personnel62 Figure 158: Carte historique , La France ..............................................................................Google Image.63 Figure 159: Le Bunker principal, le plus conservé................................................................Google Image.63 Figure 160: Le mécanisme de la porte blindée ....................................................................Google Image.64 Figure 161: La mine .............................................................................................................Google Image.64 Figure 162: La trace du coffrage ..........................................................................................Google Image.64 Figure 163: ''Flange'' Firas Hamdi ........................................................................................Google Image.65 Figure 164: La perte des reperes, Relativité Maurits Cornelis Escher .................................Google Image.67 Figure 165: Thèrmes de Vals ................................................................................................Google Image.68 Figure 166: Musée d'art de Chichu ......................................................................................Google Image.68 Figure 167: Musée d'art de Chichu ......................................................................................Google Image.68 Figure 168: Fente de lumiére ........................................................................................ . Travail personnel68 Figure 169: La création d'un patio ................................................................................ . Travail personnel68 Figure 170: Le spa, Thermes de Vals ..................................................................................Google Image.69 Figure 171: Les vestiges des fossés du Louvre .....................................................................Google Image.69

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Figure 172: La mémoire de la guerre, racontée par le bunker. ...................................... Travail personnel70 Figure 173: La mémoire de la guerre .............................................................................. Travail personnel70 Figure 174: Le Souterrain de La Kasbah .......................................................................... Travail personnel72 Figure 175: Le Reishtag .......................................................................................................Google Image.72 Figure 176: Schema montrant la coupole du Reichstag .......................................................Google Image.72 Figure 177: Sculpture par Frédéric Happe, Bunker de Berlin ..............................................Google Image.75 Figure 178: The Eye Sea Graffiti, Bunker Siouville ...............................................................Google Image.75 Figure 179: Graffiti d’Essid , Bunker Hammam-Lif ...............................................................Google Image.75 Figure 180: Plan Coupe, et façade du Bunker 599 ...............................................................Google Image.77 Figure 181: Le bunker 599 avant le projet ...........................................................................Google Image.77 Figure 182: L'analyse des couleurs, texture et du vide ................................................... Travail personnel78 Figure 183: Au lendemain des attentats à New york ...........................................................Google Image.80 Figure 184 : Croquis de l’architecte ....................................................................................Google Image.81 Figure 185: Plan RDC du projet. .........................................................................................Google Image.81 Figure 186: Le bassin du mémorial......................................................................................Google Image.82 Figure 187: Le parc du projet...............................................................................................Google Image.82 Figure 188: Le reflet du ciel, gratte-ciels..............................................................................Google Image.82 Figure 189: Le mémorial souterrain.....................................................................................Google Image.83 Figure 190: L’escalier des survivants. .................................................................................Google Image.83 Figure 191: Trace de Camion de pompiers exposée au public . ..........................................Google Image.83 Figure 192: La grande salle polyvalente, Traces des fondations. ........................................Google Image.83 Figure 193: schéma de synthèse ..................................................................................... Travail personnel84 Figure 194: Le site du projet, Victoria garden tower ...........................................................Google Image.86 Figure 195: Le site du projet. .......................................................................................... Travail personnel86 Figure 196: Esquisse du Projet .............................................................................................Google Image.87 Figure 197: Les Plans du projet ...........................................................................................Google Image.87 Figure 198: Vue en 3d ..........................................................................................................Google Image.88 Figure 199: Croquis de l'élément signalétique .....................................................................Google Image.88 Figure 200: L'échelle du monument par rapport a la tour ..................................................Google Image.88 Figure 201: Vue en 3d ..........................................................................................................Google Image.88 Figure 202: Vue en 3d ..........................................................................................................Google Image.88 Figure 203: Le couloir mène vers la tour. ............................................................................Google Image.88 Figure 204: La circulation, Les thèmes du projet. ...............................................................Google Image.89 Figure 205: Le musée de Berlin ............................................................................................Google Image.92 Figure 206: Plan du projet, les axes. ....................................................................................Google Image.92 Figure 207: Esquisse du projet. ............................................................................................Google Image.92 Figure 208: Le passage du musée au musée Juif, le tunnel. ........................................... Travail personnel93 Figure 209: L'entrée du musée juif. .....................................................................................Google Image.93 Figure 210: Le couloir de l'escalier.......................................................................................Google Image.94 Figure 211: La perspective, le vide et les masses. ...............................................................Google Image.94 Figure 212: L'emploi du vide ...............................................................................................Google Image.94 Figure 213: Puit de lumière..................................................................................................Google Image.94 Figure 214: Une maquette du jardin de l'exil. ......................................................................Google Image.95 Figure 215: Le mur penchés La perte des repères................................................................Google Image.95

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Figure 216: Les tours de l'axe vide. .....................................................................................Google Image.95 Figure 217: La façade du musée, la trame de composition. .................................................Google Image.96 Figure 218: L'éclairage à travers les fentes. .........................................................................Google Image.96 Figure 219: La façade du musée. .........................................................................................Google Image.96 Figure 220: Les disques métalliques ....................................................................................Google Image.96 Figure 221: Le vide comme outil du parcours sensoriel. .....................................................Google Image.97 Figure 222: Le vide dans l’axe de la mort. ..........................................................................Google Image.97 Figure 223: Le vide dans l’axe de la continuité. ..................................................................Google Image.97 Figure 224: Le béton à l’intérieur. .......................................................................................Google Image.97 Figure 225: Le zinc monoxyde couvre la façade du musée .................................................Google Image.97 Figure 226: Le musée juif, Benno Noll................................................................................Google Image.98 Figure 227 : L’ombre du Musée Juif. ..................................................................................Google Image.98 Figure 228: Plan Medina et Faubourg........................................................................... Travail personnel101 Figure 229: Le forum de La Kasbah ............................................................................... Travail personnel101 Figure 230: Coupe sur le forum .................................................................................... Travail personnel101 Figure 231: Coupe du niveau ........................................................................................ Travail personnel101 Figure 232: Les ilots, le bâti, les voiries, les espaces libres. .......................................... Travail personnel102 Figure 233: Place du gouvernement.......................................................................................................... 102 Figure 234: Rue Sidi Ben Arous ................................................................................... Travail personnel102 Figure 235: Les voiries ................................................................................................. Travail personnel102 Figure 236: Rue El Jeld................................................................................................. Travail personnel102 Figure 237: Avenue 2 Mars .......................................................................................... Travail personnel102 Figure 238: L'analyse fonctionnelle de la Kasbah ........................................................ Travail personnel103 Figure 239: Les composants du Forum ......................................................................... Travail personnel103 Figure 240: Le palais municipal.........................................................................................Google Image.104 Figure 241: Collège Sadiki 1875 .......................................................................................Google Image.104 Figure 242: Ministère Des Affaires Culturelles .................................................................Google Image.104 Figure 243: La Façade de Ministère des finances ..............................................................Google Image.104 Figure 244: Ministère des Affaires religieuses ..................................................................Google Image.104 Figure 245: La Façade du ministère des finances ..............................................................Google Image.104 Figure 246: Croquis I le sabbat...........................................................................................Google Image.105 Figure 247: Croquis II Lumière ...........................................................................................Google Image.105 Figure 248: Croquis III contraste ........................................................................................Google Image.105 Figure 249: Croquis IV échelle ...........................................................................................Google Image.105 Figure 250: Croquis V La Place ...........................................................................................Google Image.105 Figure 251: Croquis VI L’ombre ................................................................................................................. 105 Figure 252: la Place du gouvernement .......................................................................... Travail personnel107 Figure 253: Jardin de la place du gouvernement .......................................................... Travail personnel107 Figure 254: Plan et détails des barrières ................................................................... Documents de l’INP107 Figure 255: La place du gouvernement, Kasbah 1 ........................................................ Travail personnel107 Figure 256: Réoccuper La place ................................................................................... Travail personnel107 Figure 257: Schéma d'intégration des bunkers ............................................................ Travail personnel108 Figure 258: L'intégration d'un tunnel de guerre dans un projet. ................................... Travail personnel108 Figure 259: L'intégration de la statue de la Kasbah ...................................................... Travail personnel110

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Figure 260: Le monument, L’échelle humaine. ............................................................ Travail personnel116 Figure 261: L'implantation du monument, l'étude des échelles .................................. Travail personnel116 Figure 262: La typologie du monument, La forme ....................................................... Travail personnel116 Figure 263: La forme de la paroi, la lumière zénithale. ................................................ Travail personnel116 Figure 264: La réflexion visuelle et sonore. ................................................................. Travail personnel116 Figure 265: La statue, vue du Hall du mémorial. .......................................................... Travail personnel116 Figure 266: Coupe monochrome, La statue du mémorial. ............................................ Travail personnel116 Figure 267: Croquis extérieur I. L’aménagement de la Place du gouvernement .......... Travail personnel117 Figure 268: Croquis, l'entrée du mémorial et la place du gouvernement...................... Travail personnel117 Figure 269: La création des espaces temporaires à l’intérieur de l’exposition .................Google Image.118 Figure 270: La création du plusieurs supports d’exposition dans le même espace ..........Google Image.118 Figure 271: Le mur historique comme exposition ........................................................ Travail personnel118 Figure 272: .........................................................................................................................Google Image.118 Figure 273: La création des ouvertures, une lumière naturelle qui éclairent, l’objet et l’espace...... Google Image.118 Figure 274: Créer des expositions souterraines, qui éclairent l’espace ............................Google Image.118 Figure 275: Dans les espaces étroites les personnages participent à la mise en scène ....Google Image.118 Figure 276: Les objets sont insérés dans une vitrine à percée ..........................................Google Image.118 Figure 277: Les objets sont insérés dans une vitrine au mur, ...................................... Travail personnel118 Figure 278: Les écrans de projection .................................................................................Google Image.118 Figure 279: Les installations plastiques .............................................................................Google Image.118 Figure 280: La création des espaces temporaires à l’intérieur de l’exposition .................Google Image.118 Figure 281: L’échelle des personnes ............................................................................. Travail personnel118 Figure 282: L’entrée du mémorial ................................................................................ Travail personnel119 Figure 283: Le pavillion d’entrée .................................................................................. Travail personnel119 Figure 284: L’arbre du mémorial .................................................................................. Travail personnel119 Figure 285: Le grand Hall .............................................................................................. Travail personnel120 Figure 286: Salle d’exposition ............................................................................................Google Image.120 Figure 287: Espace transitoire ...................................................................................... Travail personnel120 Figure 288: Espace transitoire ...........................................................................................Google Image.120 Figure 289: Le nouvel tunnel ........................................................................................ Travail personnel121 Figure 290: Le tunnel du bunker ................................................................................... Travail personnel121 Figure 291: le tunnel du bunker.................................................................................... Travail personnel121 Figure 292: l'événement architectural.......................................................................... Travail personnel122 Figure 293: lumière zénithale, à travers le bunker ............................................................Google Image.122 Figure 294: type d’éclairage...............................................................................................Google Image.122 Figure 295: Le bunker ................................................................................................... Travail personnel122 Figure 296: l'événement architectural II....................................................................... Travail personnel123 Figure 297: Le vide , la lumiere et le reflet ........................................................................Google Image.123 Figure 298: Le tunnel de l’espoir........................................................................................Google Image.123 Figure 299: L’éclairage du tunnel .......................................................................................Google Image.123 Figure 300 : Le tunnel de l’espoir.......................................................................................Google Image.124 Figure 302:L’escalier qui mène vers la place .....................................................................Google Image.124 Figure 301: La place de la Kasbah ......................................................................................Google Image.124

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