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REPÉRÉE CHEZ NOUS : LA BARGE À QUEUE NOIRE

Si vous vous promenez près de polders, d’étangs, de marais et de prairies humides, vous pourriez bien croiser une élégante barge à queue noire (Limosa limosa). Découvrez ici les conseils du photographe animalier Michel d’Oultremont pour les observer et les photographier, avant qu’elles ne quittent notre pays en octobre pour passer au Sud les mois les plus froids.

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LE WWF INSTALLE UN « LOUTRODUC » EN WALLONIE

La loutre d’Europe est en danger critique d’extinction en Belgique. Le WWF travaille à garantir sa survie à long terme dans le pays. Or, les loutres ont une phobie étrange : elles ne nagent pas sous les ponts. Au péril de leur vie, elles préfèreront traverser au-dessus du pont, au niveau de la route. Avec la construction d’un « loutroduc » – sorte une berge artificielle sous le pont –, le problème est réglé : la loutre peut alors passer sous les ponts, les pieds au sec, et bien protégée. Un tel « loutroduc » vient d’être installé dans la Vallée de la Semois, dans le cadre d’une collaboration entre le WWF et le Contrat de rivière Semois-Chiers. Et ce passage devrait accueillir de nombreuses autres espèces : fouines, martres, écureuils et renards y sont aussi les bienvenus !

© CATHERINE RENARD / WWF-BELGIUM

PROTÉGER LA NATURE PERMET DE SAUVER DES VIES

Les catastrophes liées au changement climatique ont tué plus de 410 000 personnes entre 2010 à 2019 et provoqué le déplacement de 30 millions d'autres au cours de la seule année 2020. Dans ce contexte, les « solutions fondées sur la nature » proposent d’identifier des écosystèmes qui répondent naturellement à ces défis, et de les conserver, de les gérer durablement ou de les restaurer. Ces solutions pourraient nous permettre de limiter l'intensité des changements climatiques d'au moins 26 %, selon un nouveau rapport du WWF et de la Croix-Rouge. Dans le rapport, six cas d’études prouvent l’efficacité de ce type de solution : en restaurant la nature et en la gérant de façon durable, il est aussi possible de sauver des vies humaines. Téléchargez ici le rapport

LE WWF DANS VOTRE TESTAMENT

Avez-vous déjà songé à votre succession ? En plus de vos proches, vous pouvez inclure la nature dans votre testament. Une manière concrète de donner un avenir aux espèces menacées et à leur milieu de vie. Les expert·es du WWF travaillent dans plus de 100 pays pour protéger nos plus précieux joyaux naturels. Chaque année, les legs en faveur du WWF contribuent de manière significative au financement de ces projets : sans l’engagement de nos testateurs et testatrices, nous ne pourrions pas mener à bien notre mission. Ensemble, faisons la différence ! En léguant une partie ou l’ensemble de vos biens au WWF, vous transmettez

aux générations futures une planète vivante.

COUPON-RÉPONSE :

 Je souhaite être contacté pour plus d’informations sur la manière d’inclure le WWF dans mon testament.  Le WWF figure déjà dans mon testament.  Je souhaite recevoir des informations sur les projets du WWF.

Désormais, vous pouvez également établir votre testament en ligne, gratuitement. Dans ce cadre, le WWF collabore avec des conseillers juridiques et des experts de Legacio. Plus d’info sur : wwf.be/testaments

 Mme  M. Prénom : ................................................. Nom : ............................................................................ Rue : ................................................................................................................................................. N° : ......................... Code postal :.........................................Localité : ............................................................................................................ Adresse e-mail :................................................................................................................................................................ N° de téléphone :...................................................................... Date de naissance : ................................................... À renvoyer à : Dominique Weyers • WWF-Belgique • Boulevard E. Jacqmain 90 • 1000 Bruxelles Dominique se fera également un plaisir de vous répondre par téléphone au 02 340 09 37 ou au 0476 58 07 42, ainsi que par e-mail à dominique.weyers@wwf.be.

Le WWF-Belgique (Boulevard E. Jacqmain 90, 1000 Bruxelles) fait traiter vos données par Black Tiger Belgium (Allée de la Recherche 65, 1070 Anderlecht), conformément à la législation applicable en matière de traitement des données personnelles : le RGPD (règlement général sur la protection des données). Nous nous engageons à n’utiliser vos données que pour les activités liées à ce formulaire. Vous pouvez toujours contrôler vos données et les faire modifier ou supprimer si nécessaire. Pour en savoir plus sur l’utilisation de vos données, surfez sur wwf.be/fr/vie-privee/. Nous pouvons également vous envoyer notre déclaration de confidentialité par la poste.

DOSSIER

Un royaume sûr pour les tigres sauvages

Rivalisant avec le lion pour le statut de « roi des animaux », le tigre est une figure emblématique à travers le monde. La fascination qu’exerce ce super-prédateur en fait malheureusement aussi l’une des espèces les plus braconnées de la planète. Ceux qui subsistent encore vivent en Asie, dans la zone du monde à la croissance la plus rapide. Et les immenses forêts sauvages dont ils ont besoin pour vivre sont petit à petit détruites ou fragmentées. Mais il reste encore de l’espoir. Le WWF s’implique depuis des années dans sa sauvegarde et nos efforts portent leurs fruits. En Thaïlande, dans le Dawna-Tenasserim, les tigres ont encore une chance de s’épanouir et de renforcer leurs populations….

Un compagnon précieux avec qui partager notre monde

Les tigres existent depuis plus de 2 millions d'années. Mais les impacts du développement humain ont fait chuter leur population de 97% depuis le début du siècle dernier. Pourtant, en protégeant les tigres, nous protégeons une espèce clé et un environnement sain dont nous bénéficions tous.

S’ils sillonnaient autrefois la majeure partie de l'Asie, les tigres sauvages sont aujourd’hui limités à seulement 7% de leur aire de répartition d'origine : on ne trouve plus cette espèce pourtant emblématique que dans dix pays d’Asie. La faute au braconnage, au manque de proies et aux conflits avec les humains, qui grignotent petit à petit leurs forêts. Aujourd’hui, plus de 57 millions de personnes vivent et travaillent dans les zones où subsistent les tigres sauvages restants.

PROTÉGER LES TIGRES, C’EST PROTÉGER DES FORÊTS GIGANTESQUES

Les tigres ont besoin de forêts gigantesques pour pouvoir s’épanouir. Des paysages sauvages tellement vastes qu’ils jouent un rôle important dans la maîtrise des émissions de gaz à effet de serre ainsi que dans la protection contre les impacts des catastrophes naturelles (régulation des inondations, prévention des sécheresses...). Les millions de personnes qui vivent aux cotés des tigres bénéficient par ailleurs directement de services que leur rendent ces forêts précieuses : de l'air pur, du bois de chauffage, des plantes médicinales ou encore de l’eau douce. Les habitats des tigres coïncident en effet avec neuf des plus importants bassins versants d'Asie, qui fournissent de l'eau à plus de 800 millions de personnes. Protéger et restaurer les vastes forêts dont les tigres ont besoin pour survivre a donc de multiples avantages.

UNE ESPÈCE PARAPLUIE

Le tigre est une espèce dite « parapluie » : cela signifie que lorsqu’on travaille à sa protection, on assure aussi automatiquement la conservation de l'habitat de très nombreuses autres espèces. Les zones naturelles qui sont protégées pour les tigres sauvages permettent ainsi de sauvegarder une grande partie de l'étonnante faune sauvage d'Asie. Dans la réserve de tigres de Manas en Inde par exemple, où les populations de tigres sont en augmentation, on trouve aussi la seule population mondiale viable du plus petit et du plus rare porc du monde : porcula salvania. On y trouve aussi encore des floricans du Bengale, un oiseau en danger critique d'extinction. Sans les tigres, ces espèces, et des milliers d'autres, ne seraient pas aussi bien protégées.

GARANT D’UN ÉCOSYSTÈME PLUS SAIN

Enfin, le tigre est un super-prédateur : il se situe au sommet de la chaîne alimentaire, et joue donc un rôle écologique essentiel. Il garde les populations de carnivores et d'herbivores sous contrôle, ce qui aide à maintenir un écosystème équilibré. Par exemple, en évitant la prolifération d’herbivores, il permet à la forêt de se regénérer et de fixer plus de carbone, et aux arbustes de prospérer, garantissant des habitats pour les oiseaux. Sans tigre, c’est toute la forêt qui se déséquilibre…

TX2 : UN PARCOURS SEMÉ D’EMBÛCHES

En 2010, d’une population de peut-être 100 000 il y a un siècle, le nombre de tigres sauvages atteignait le triste record de seulement 3 200. 13 pays, soutenus par des ONG comme le WWF, ont alors lancé un projet ambitieux de conservation des tigres - le « TX2 » - espérant doubler le nombre de tigres sauvages d’ici à 2022. Ces efforts ont bien porté leurs fruits : les zones protégées se sont multipliées et aujourd’hui, les populations de tigres sont enfin en augmentation en Inde, au Népal, au Bhoutan, en Chine et en Russie. Mais le travail est loin d’être terminé : aujourd’hui on estime qu’il y a moins de 4 000 tigres à l’état sauvage et on constate encore des déclins dans une grande partie de l'Asie du Sud-Est. Car les menaces à l'origine du déclin des tigres n'ont pas encore disparu. Pour que les tigres prospèrent au cours de ce siècle et au-delà, la lutte contre leur braconnage doit être intensifiée et leurs vastes habitats doivent être protégés, restaurés et étendus de toute urgence. Et cela nécessite des investissements accrus de la part des gouvernements, des entreprises et de la société civile.

Nom scientifique : Panthera tigris Nourriture : Carnivore – un grand cerf peut suffire à l’alimenter toute une semaine

Nombre : Environ 3 900

Taille et poids : 140 à 280 cm, 100 à 300 kg – c’est le plus grand félin sauvage ! Statut : En danger d'extinction Région : Asie et Extrême-Orient russe

Pelage : Les rayures de tigre sont uniques, comme l'empreinte digitale humaine. Communication : Le répertoire des tigres est vaste : ils grognent, rugissent, gémissent, grondent, soufflent, sifflent et halètent. On pense que chaque vocalisation est utilisée pour communiquer une chose différente.

3900

tigres sauvages dans le monde aujourd'hui, contre 100 000 il y a un siècle

Un refuge entre la Thaïlande et le Myanmar

Trésor de biodiversité, le paysage transfrontalier du Dawna-Tenasserim abrite de nombreuses espèces sauvages, y compris des espèces en voie de disparition. On y trouve l’une des plus grandes populations de tigres de la planète.

Le paysage qui s'étend à travers la chaîne de montagnes à la frontière entre le Myanmar et la Thaïlande est l'un des plus impressionnants d'Asie du Sud-Est. Presque de la taille du Cambodge, le DawnaTenasserim (voir carte en page 12) contient des montagnes ondulantes, des forêts tropicales sombres et profondes et des zones boisées reposant sur du calcaire qui, au fil du temps, s'est érodé en fissures et en ravins, créant des micro-habitats idéaux pour l'évolution d'espèces uniques.

UNE BIODIVERSITÉ INCROYABLE

Le Dawna-Tenasserim est l'un des habitats les plus diversifiés au monde sur le plan biologique, abritant un large éventail d'espèces d'importance mondiale et menacées, notamment l'éléphant d'Asie, la panthère nébuleuse, le tapir de Malaisie et le crocodile du Siam. Certaines espèces n'existent nulle part ailleurs sur Terre, notamment le Muntjac de Tenasserim, la Brève de Gurney ou encore la chauve-souris Kitti à nez de porc, le plus petit mammifère du monde, pesant le même poids qu'un gros bourdon ! Au total, ce paysage abrite plus de 160 espèces de mammifères et 560 espèces d'oiseaux. Et comme il reste largement inexploré, de nouvelles espèces continuent d’y être découvertes.

UNE ZONE CRUCIALE POUR LES TIGRES

Le Dawna-Tenasserim contient la plus grande zone boisée contiguë d’Asie du Sud-Est continentale - 8 millions d'hectares - et 30 539 kilomètres carrés d'aires protégées. Ces vastes forêts sauvages offrent

QUELQUES HABITANTS DU DAWNA-TENASSERIM

Éléphant d'Asie

© ANTON VORAUER / WWF

Gaur

© CHRISTY WILLIAMS / WWF-MYANMAR

Gibbon à mains blanches

© CHRISTY WILLIAMS / WWF-MYANMAR

Panthère nébuleuse

© BRUCE W. BUNTING / WWF-US © HKUN LAT / WWF-AUS

l’un des derniers habitats propices pour des populations de tigres florissantes. En 2021, le WWF-Thaïlande estimait qu'il y avait entre 145 et 177 tigres dans les 4 zones forestières prioritaires étudiées - soit près de 5% de la population mondiale ! Toutefois, les forêts du Dawna-Tenasserim sont menacées : l’expansion de l’agriculture et le développement de grandes infrastructures telles que les routes, pipelines et barrages entraînent peu à peu la dégradation des forêts. L’ombre du braconnage n’est jamais loin non plus, que ce soit pour le tigre ou pour bien d’autres espèces évoluant dans les forêts de la région.

Aux côtés des écogardes, défenseurs des forêts vivantes

Le braconnage est l'une des menaces les plus immédiates pour les tigres et leurs proies. Dans nos efforts pour y mettre un terme, nous développons des outils innovants et renforçons les capacités des écogardes sur le terrain.

Le commerce illégal de tigres et des parties de leur corps constitue une grave menace pour la survie de l'espèce. En moyenne, deux tigres sont saisis aux trafiquants chaque semaine, et ces saisies ne représentent qu'une faible partie du nombre réel de tigres tués pour le commerce illégal. Utilisées pour la médecine traditionnelle, mais aussi comme symbole de statut social, leur peau, leurs dents et d’autres parties de leur corps se vendent très cher. La demande est particulièrement forte en Chine et au Viet Nam. En collaboration avec notre partenaire TRAFFIC, nous travaillons donc avec les gouvernements, les organismes chargés de l'application des lois et le secteur privé, afin de nous assurer que des réglementations solides soient en place et qu’elles bloquent efficacement les filières de trafic. Nous travaillons également à réduire la demande via des efforts de sensibilisation.

DEVENIR « SMART » FACE AU BRACONNAGE

Afin d’aider les écogardes dans leur lutte contre le braconnage, neuf organisations de conservation – dont le WWF - ont uni leurs forces en 2011 et ont développé ensemble un outil novateur : SMART. Il s’agit d’un logiciel multiplateforme gratuit, disponible en open source et activement développé et soutenu par les 9 organisations partenaires. L’outil SMART synthétise de manière graphique l’ensemble des données pertinentes recueillies par les écogardes au cours de leurs patrouilles de terrain. Il permet aussi d’avoir une vue précise sur les menaces qui pèsent sur les sites protégés afin de permettre aux écogardes d’y prévoir des réponses stratégiques et de déployer efficacement leurs patrouilles. L’outil SMART peut être personnalisé pour répondre à des contextes spécifiques et il s’agit d’un outil évolutif. Aujourd’hui, cet outil s’impose comme une référence mondiale en matière de bonnes pratiques dans la surveillance contre le braconnage.

SUCCÈS DU WWF EN THAÏLANDE !

Même pendant la pandémie de COVID-19, les écogardes ont tout fait pour tenter de maintenir leurs patrouilles. Et le dernier rapport du WWF-Thaïlande confirme un chiffre de zéro braconnage de tigre et de grands ongulés !

Des forêts dignes des tigres

Les tigres qui subsistent habitent des parcelles de forêts de plus en plus fragmentées et isolées, dans des paysages dominés par les humains. Il est grand temps de renverser la tendance.

Les petites poches de nature sauvage encore préservées sont souvent trop restreintes pour que s’y maintiennent des populations viables de tigres. Et les pressions sur ces zones sont immenses, notamment pour le développement de l'hydroélectricité, l'expansion des routes et des chemins de fer, l'exploitation forestière, les industries extractives et l'expansion de l'industrie agroalimentaire. Sans couloirs sûrs pour se déplacer d’une zone protégée à l’autre, les populations de tigres se retrouvent de plus en plus isolées les unes des autres : cela réduit leur diversité génétique (et donc leur résistance), empêche les jeunes d’aller coloniser de nouveaux territoires et augmente aussi leur vulnérabilité aux braconniers ou aux conflits avec les humains qui les entourent. C’est pourquoi l’un des objectifs principaux du WWF en Thaïlande est de (re)connecter les forêts sauvages restantes les unes aux autres, afin qu’elles forment enfin un territoire assez vaste pour accueillir des populations de tigres florissantes, capables à terme de repartir à la conquête de toute la région…

UN TERRITOIRE MIEUX CONNECTÉ

Par exemple, une priorité du WWF en Thaïlande est d’améliorer la connectivité dans le corridor de Tenasserim (voir carte ci-dessous). Actuellement, le seul passage entre les vastes zones protégées du Western Forest Complex (au Nord) et du Kaeng Krachan Forest Complex (au Sud) est un mince couloir composé d'un patchwork de forêts, de terres agricoles et de terres appartenant au gouvernement. Nous allons donc effectuer une cartographie précise des obstacles principaux à la libre circulation des tigres dans ce corridor, et travaillerons ensuite pour identifier des actions pour améliorer leur passage : lutte contre la déforestation, instauration de forêts communautaires, soutien à l'agroforesterie, restauration des paysages forestiers... L’idée est notamment de permettre ainsi aux jeunes tigres des zones du nord de venir coloniser les territoires du sud… Et de nombreuses autres espèces sauvages profiteront elles aussi de ce vaste territoire unifié !

Paysage du Dawna-Tenasserim, entre Myanmar et Thaïlande

THAÏLANDE

Focus tigre du WWF-Thaïlande : Western Forest Complex Kaeng Krachan Forest Complex

DES FORÊTS VIVANTES POUR ACCUEILLIR LES TIGRES

Si les forêts du Dawna-Tenaserim sont l’un des habitats les plus importants pour les tigres en Asie du Sud-Est, les proies des tigres s’y font rares – une situation due à des taux de braconnage historiquement élevés. Cette faible quantité de proies disponibles empêche les populations existantes de tigres d’augmenter. Ainsi pour pouvoir nourrir ses petits, une tigresse doit chasser 50% en plus par rapport à la moyenne habituelle. Le gouvernement thaïlandais, en collaboration avec le WWF, a donc pris des mesures pour s'assurer que les tigres et leurs proies disposent des conditions idéales pour prospérer. Ensemble, nous restaurons par exemple d'importantes zones de pâturage, nous réintroduisons des jeunes cerfs Sambar et nous installons des pierres à lécher pour fournir à la faune locale les minéraux dont elle a besoin. Trois espèces de proies différentes ont déjà bénéficié de ces interventions : le cerf aboyeur, le cerf sambar et le gaur. Les grands herbivores jouent par ailleurs un rôle écologique important : en broutant la végétation, en piétinant le sol et en se vautrant dans la terre, les ongulés sont d'importants architectes du paysage qui les entoure. Par exemple, en se vautrant, ils créent des bassins d'eau douce, qui fournissent à leur tour un habitat essentiel à l’alimentation de nombreuses espèces d'oiseaux.

© NARAYANAN IYER (NARESH) / WWF-INTERNATIONAL © HKUN LAT / WWF-MYANMAR

UNE ROUTE QUI TIENNE COMPTE DE LA VIE SAUVAGE

En 2019, la construction d’une route à deux voies de 138 kilomètres, reliant la zone économique spéciale de Dawei au Myanmar à la Thaïlande, a été approuvée. Ce projet menace la connectivité écologique du paysage du Dawna-Tenasserim. Après des années de plaidoyer, les recommandations fournies par le WWF pour minimiser les impacts négatifs de ce projet sur la faune ont été intégrées à la conception de la route. Il s’agit notamment de 12 passages pour la faune – tels des écoducs. Et le gouvernement thaïlandais s'est engagé à faire de la route Dawei-Htee Khee un exemple de bonnes pratiques. Entre-temps, ce projet a été mis en suspens par la situation politique actuelle au Myanmar, mais nous continuerons à suivre le dossier de près.

SUCCÈS DU WWF EN THAÏLANDE !

Dans le parc de de Mae Wong, une tigresse a été observée au printemps dernier en compagnie de deux bébés tigres. Ces images rares prouvent aussi que cette tigresse a su trouver un territoire suffisamment riche en proies sauvages pour pouvoir s’y établir et se reproduire.

© OLA JENNERSTEN / WWF-SWEDEN Découvrez la vidéo :

SUR LE TERRAIN

Sauver les vénérables géants du Danube

Les esturgeons existent depuis l'âge des dinosaures et ils peuvent atteindre 6 mètres de long. Aujourd’hui, il s’agit du groupe d'espèces le plus menacé sur terre. En cause : la surpêche, le commerce illégal de caviar et les perturbations de leur habitat. Mais on peut encore sauver les esturgeons ! Et dans le processus, faire revivre leurs rivières...

CARTE D’IDENTITÉ D’UN DINOSAURE DES RIVIÈRES

Ancienneté : Les esturgeons sont apparus il y a environ 200 millions d’années et ils ont subi peu de changements morphologiques, ce qui en fait des « fossiles vivants ».

Statut critique : L’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) classe les esturgeons parmi les groupes d’animaux les plus menacés au monde. Dans le Danube, 2 espèces sur 6 sont éteintes. Restent le Sterlet (Acipenser ruthenus), l’Esturgeon russe (Acipenser gueldenstaedtii), l’Esturgeon étoilé (Acipenser stellatus) et l’Esturgeon béluga (Huso huso). Répartition : Les 27 membres de l’ordre des esturgeons habitent les rivières, les lacs et les eaux côtières de l’hémisphère nord. En Europe, on les trouve encore dans le Bas-Danube : en Bulgarie, en Roumanie, en Serbie et en Ukraine. Anatomie : Les esturgeons sont reconnaissables grâce à leur corps allongé et pointu aux deux extrémités, leur tête en forme de bec, l’absence d’écailles et leurs proportions hors-norme : ils peuvent mesurer jusqu’à 6 mètres de long et peser plusieurs tonnes – bien que de tels spécimens se rencontrent très rarement de nos jours. Leur corps est recouvert de 5 rangées de plaques osseuses appelées « scutelles ». Leur durée de vie moyenne est de 50 à 60 ans, mais ils peuvent vivre plus de 100 ans. Migrations : Dans le passé, l’esturgeon russe, l’esturgeon étoilé, et l’esturgeon béluga migraient régulièrement en amont du Danube, certains jusqu’à Vienne et au-delà. Cependant, cette migration a été interrompue par les barrages des « Iron gates » (voir page 17). Aujourd’hui, la migration de ces espèces ne peut être observée que dans le Bas-Danube. Habitudes de frai : Les esturgeons ont une puberté tardive : le premier frai peut ne pas avoir lieu avant l’âge de 15 à 20 ans et la plupart des femelles ne frayent pas chaque année. Les sites de frai sont généralement des surfaces dures recouvertes d’argile, de gravier et de rochers, avec une vitesse du courant assez élevée. Les fluctuations du niveau d’eau, dues aux centrales hydroélectriques, peuvent avoir des effets négatifs sur le succès de leur reproduction. Alimentation : Les esturgeons remuent la vase avec leur rostre et utilisent leurs barbillons tactiles pour détecter des mollusques, petits poissons, crabes et escargots. N'ayant pas de dents, ils aspirent leurs proies : les plus grands spécimens peuvent avaler un saumon entier.

Un dernier refuge au cœur de l’Europe

© ALEXANDER IVANOV / WWF

Le Bas-Danube est l'un des derniers endroits en Europe où les esturgeons peuvent migrer sur 800 km depuis la mer Noire pour aller se reproduire dans le fleuve. Mais les activités humaines abiment petit à petit ce dernier havre…

Situé dans une région surnommée le « cœur vert de l'Europe » car elle abrite encore de magnifiques zones naturelles, le Danube parcourt 2 857 km de la Forêt Noire à la Mer Noire et traverse 10 pays. Le bassin du Danube soutient une multitude de cultures et de traditions, et il contient également des habitats uniques, tels que de vastes forêts, des plaines inondables, des îles fluviales, des bancs de gravier et de sable, des lacs et des prairies. Et ces vastes zones naturelles abritent une faune riche et souvent menacée. On y trouve des mammifères bien connus comme les castors et les loutres, mais aussi des aigles à queue blanche, des cigognes noires et même de majestueux pélicans frisés.

UN PARADIS MENACÉ PAR LES HUMAINS

Toutefois, au cours des 150 dernières années, le bassin du Danube, ses affluents et ses zones humides, ont été artificiellement modifiés par les humains, et ces dégradations se poursuivent aujourd’hui… Les anciennes plaines inondables sont transformées en terres cultivées et bordées de digues artificielles, les méandres sont coupés au cordeau, les berges aseptisées, des infrastructures importantes sont installées pour l'aménagement de voies de navigation, le sable des fonds est dragué et « Notre objectif est d'éviter la détérioration future des rivières et des plaines inondables, de préserver leur état et, si possible, de les restaurer au profit de la nature et des humains. »

Laurice Ereifej, Responsable régionale du programme eau douce, WWF-CEE

des barrages pour la production d'énergie hydroélectrique bloquent le libre cours de l’eau et de la vie qu’elle renferme. Toutes ces interventions humaines affectent négativement les espèces aquatiques et semiaquatiques, leurs conditions de migration, de reproduction, et d'alimentation. C’est pourquoi le maintien des zones naturelles restantes et la restauration des fonctions naturelles de l'écosystème du Danube sont une priorité pour le WWF. Un premier signe encourageant : en septembre 2021, l’UNESCO a déclaré la zone transfrontalière Mur-Drave-Danube « réserve de biosphère », protégeant ainsi près d’un million d’hectares.

© WWF BULGARIA

En action pour les derniers esturgeons du Danube

Pour garantir un avenir durable à ces poissons extraordinaires, le WWF s’engage activement depuis de nombreuses années dans la lutte contre les pressions qui pèsent sur cette espèce en danger.

900 000

Le WWF a pour projet dans les années à venir de libérer 900 000 juvéniles de 3 espèces d'esturgeons migrateurs dans le Bas-Danube

TRAFIC, BRACONNAGE ET PRISES ACCESSOIRES

Bien que les esturgeons sauvages soient officiellement protégés par tous les États qu’ils traversent entre la mer Noire et le Bas-Danube, la pêche illégale se poursuit. Lorsque le WWF a réalisé une étude en 2021, 19% des 145 échantillons analysés - issus de Bulgarie, Serbie, Roumanie et Ukraine - provenaient d'esturgeons sauvages. Malgré l'introduction des réglementations CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction) et la croissance rapide de la production d’élevage, la pêche illégale d'esturgeons et le trafic de caviar sauvage constituent toujours une menace sérieuse. Le caviar est compact, facile à dissimuler et extrêmement précieux, ce qui facilite son commerce illégal. Et les consommateurs restent en demande de caviar sauvage, considéré comme « supérieur » au caviar d'élevage. « Si nous n'éradiquons pas le braconnage et le commerce illégal, les esturgeons disparaîtront », constate Beate Striebel, coordinatrice de la stratégie esturgeons du WWF. A travers ses rapports, le WWF plaide notamment pour un renforcement de la mise en œuvre des réglementations existantes et des mesures pour accroître la traçabilité du caviar et faciliter les contrôles. Outre le braconnage ciblé, les esturgeons capturés accidentellement - dans les filets visant à capturer d’autres espèces telles que l'alose, la carpe ou le sprat - ne sont souvent ni relâchés ni signalés, et ce malgré les exigences légales. C’est une des raisons pour laquelle le WWF travaille à impliquer activement les pêcheurs dans la conservation des esturgeons.

RÉINTRODUIRE DE JEUNES ESTURGEONS

Même avec une pêche illégale en baisse, le nombre extrêmement faible d’esturgeons restants dans le Danube n’est pas suffisant pour garantir le rétablissement durable de leurs populations. Afin de les sauver de l'extinction, le WWF a donc pour projet dans les années à venir de libérer 900 000 juvéniles de 3 espèces d'esturgeons migrateurs dans le Bas-Danube. Ces juvéniles seront issus de l'élevage en captivité : le but est de sécuriser leur patrimoine génétique pendant leur captivité et de libérer des juvéniles génétiquement sains et divers, aptes à survivre dans la nature. Le WWF va impliquer les communautés de pêcheurs dans la libération des jeunes poissons et les engager dans la surveillance des jeunes poissons relâchés et de leurs habitats.

UN DANUBE AU COURS LIBRE ET SAUVAGE

Enfin, afin de préserver la valeur écologique encore élevée de cette région, il est important d'arrêter ou du moins d'atténuer les conséquences négatives des projets d'infrastructure tels que l'hydroélectricité non durable, le développement d'infrastructures de navigation ou encore l'extraction de sable des rivières. Ces interventions humaines modifient et détériorent le débit de l’eau, la structure même du fleuve (profondeur, largeur…) ou encore ses sédiments dont dépendent de nombreuses espèces. La continuité fluviale est essentielle pour permettre la

DES PORTES DE FER

Situés juste en dessous de la gorge naturelle des Portes de Fer (Djerdap), entre la Roumanie et la Serbie, les barrages du même nom - Iron Gates I et Iron Gates II - forment la plus grande installation hydroélectrique du Danube. Construits en 1972 et 1985, ces barrages confinent les esturgeons migrateurs aux tronçons inférieurs du fleuve. De plus, ils retiennent quelque 20 millions de tonnes de sédiments chaque année. Dans certaines régions, les niveaux des eaux ont chuté jusqu'à 4 mètres, affectant considérablement les conditions écologiques dans les zones humides. Le WWF va réaliser la toute première étude de l’impact écologique de ces barrages - en espérant trouver des moyens de réduire à terme leur impact sur les esturgeons et leurs habitats.

migration de nombreuses espèces aquatiques – dont les esturgeons - ainsi que pour le transport naturel des sédiments. C’est pourquoi les projets du WWF travaillent à préserver cette continuité. Ainsi, en Hongrie, nous travaillons à encourager des mesures de protection contre les inondations qui soient « vertes » - telles que des plaines inondables et la préservation de mosaïques d’habitats (zones humides, eaux libres, forêts, prairies). Ce type de projet permet d’éviter la construction de digues qui bétonnent les berges du fleuve. En Bulgarie, nous travaillons à mettre fin au draguage commercial – c’est-à-dire à l’extraction de sable fluvial pour la construction – et ce en priorité à proximité des sites d’intérêt biologique élevé telles que les zones Natura 2000 ; cela aura un impact direct sur l’amélioration des habitats des esturgeons, sur la richesse du sol en sédiments et sur préservation de la structure du fonds. Nous travaillons aussi à préserver l’écoulement encore libre des petites rivières vierges des Carpates ukrainiennes. En réduisant toutes ces menaces, notre ambition est de préserver 1,8 million d'hectares d'écosystèmes d'eau douce le long du Danube et de ses principaux affluents. Il est temps que l’esturgeons retrouve un royaume à sa hauteur.

© HANNES GREBER / WWF AUSTRIA

19% des 145 échantillons analysés provenaient d'esturgeons sauvages, selon une étude du WWF en 2021

FOCUS

Victoire contre les énergies fossiles en Méditerranée

La société pétrolière Total a officiellement annoncé son retrait de ses deux plus grands et plus importants blocs pétroliers en mer de Crète. Une victoire importante –mais notre combat continue.

Ces dernières années, la mer Méditerranée a connu une intensification des activités liées au pétrole et au gaz, notamment l'exploration, le forage, le transport et le stockage. Actuellement, les concessions offshores occupent 72% des eaux territoriales grecques. Jusqu’ici, six sociétés étaient impliquées dans les concessions pour les activités d'exploration et de forage : quatre multinationales (Total, Repsol, ExxonMobil et Edison) et deux sociétés grecques (Energean et Hellenic Petroleum). Un certain nombre d'entre elles ont un lourd passé de marées noires, d'incidents de pollution et de scandales financiers - notamment des accusations d'évasion fiscale. On pense notamment à la marée noire de l'Erika en France causée par Total, ou à la marée noire de l'Exxon Valdez en Alaska causée par ExxonMobil…

RETRAIT DE TOTAL

Récemment, la société pétrolière Total a annoncé son retrait des deux concessions pétrolières les plus importantes et « prometteuses » du pays, toutes deux en mer de Crète. Ces concessions avaient suscité l'intérêt de deux géants pétroliers : Total et ExxonMobil. Cette déclaration marque le retrait définitif de Total des combustibles fossiles dans le pays. La société a toutefois annoncé qu'elle allait « poursuivre son engagement dans le développement des énergies renouvelables en Grèce ». Cette excellente nouvelle survient après quatre ans de campagne intensive du WWF, qui avait pour objectif de mettre fin aux nouveaux plans d’exploration et de production d’énergies fossiles en Grèce. Et ainsi de préserver des zones naturelles et des espèces importantes, et de contribuer à un monde sans énergies fossiles. Cette campagne a pris des formes multiples : mobilisation des communautés locales concernées, sensibilisation du public, plaidoyer politique, et recours juridiques. Cette dernière étape, cependant, est toujours en cours. L'impact de notre travail contre le pétrole et le gaz est une énorme victoire. Le WWF-Belgique et ses sympathisant·es ont largement soutenu cette mobilisation et ont participé à cette victoire. Merci à tous et à toutes !

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TOUT N’EST PAS GAGNÉ CONTRE L’EXPLOITATION PÉTROLIÈRE EN GRÈCE

Le WWF a fait appel contre l’autorisation d’exploitation des deux concessions en question. Cet appel devant le Conseil d’État n’est pas encore acquis – l’audience est prévue en octobre prochain. Nous espérons qu’il annule définitivement l’autorisation d’exploitation de ces deux concessions. En effet, si la société pétrolière Total s’en est retirée volontairement, d’autres sociétés, comme ExxonMobil, pourraient les exploiter à l’avenir. C’est pourquoi cette décision du Conseil d’État est essentielle. L’OCCASION POUR LA GRÈCE DE PROMOUVOIR LES ÉNERGIES RENOUVELABLES

Sur les 12 blocs qui avaient été initialement attribués à des compagnies pétrolières (huit offshore et quatre onshore), couvrant 75 000 km², quatre ont déjà été annulés par les autorités, tandis que trois compagnies se sont retirées volontairement. Dans ce contexte, la crise énergétique de l’année écoulée devrait être vue comme une occasion de soutenir davantage la fin des combustibles fossiles et de promouvoir les énergies renouvelables. Malheureusement, le gouvernement grec utilise au contraire l’invasion russe en Ukraine comme prétexte pour pousser davantage à la production « nationale » de gaz fossile. Nous intensifierons donc notre mobilisation d’ici à la décision du Conseil d’État.

LA MÉDITERRANÉE, HABITAT DE 10% DE TOUTES LES ESPÈCES MARINES

Bien qu'elle couvre une superficie inférieure à 1% de l’océan dans le monde, la mer Méditerranée abrite 10% de toutes les espèces marines. Une espèce sur quatre y est endémique. Résultat : la Méditerranée est considérée comme l'une des 25 zones de concentration de la biodiversité les plus importantes au monde. Pourtant, actuellement, seul 1,27% de la zone marine de la Méditerranée est effectivement protégée. Et les projets pétroliers et gaziers continuent de menacer la richesse écologique unique de la Grèce. Les concessions offshores sont situées dans le fossé hellénique, une zone marine profonde qui s'étend du nord de Corfou au sud de la Crète. Or, il s’agit aussi et surtout de l'un des habitats méditerranéens les plus importants pour la baleine de Cuvier et le cachalot. Parmi les autres espèces menacées, citons le phoque moine de Méditerranée, le dauphin bleu et la tortue caouanne. Les îlots de Strofades, dans la mer Ionienne, constituent quant à eux une halte unique pour les oiseaux migrateurs et abritent un certain nombre d'espèces endémiques. Deux zones humides Ramsar, Kotychi et Messolongi, sont également touchées par les programmes de recherche et d'extraction d'hydrocarbures.

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