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POUR UNE NATURE PLUS RÉSILIENTE EN MER DU NORD

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Longée par la mer du Nord, la Belgique est un pays très vulnérable à l'élévation du niveau de la mer. Pourtant, si nous rendions à la nature la place dont elle a besoin, notre côte pourrait évoluer en même temps que le niveau de la mer. Dans un système côtier sain, la mer, la plage, les dunes et les polders se fondent doucement les uns dans les autres. C'est ce que nous appelons une « bonne connectivité côtière », et cela permet à la nature d’être beaucoup plus résiliente aux changements. Découvrez la manière la plus efficace d'obtenir un littoral résistant au climat à travers les simulations développées par le WWF et Natuurpunt, sur la base d'avis scientifiques. Découvrez nos modélisations ici : wwf.be/fr/mer-du-nord

UNE VICTOIRE CONTRE LA DÉFORESTATION !

Bonne nouvelle : le 13 septembre, le Parlement européen a voté en faveur d'une loi forte contre la déforestation importée. En amont de ce vote, plus de 200 000 citoyen·nes ont envoyé des messages à leurs député·es pour réclamer une loi forte, et ces efforts ont payé ! Les député·es européen·nes ont voté des améliorations significatives à la proposition qui était sur leur table. En plus des forêts, le projet de loi en cours d'élaboration protège maintenant aussi d’« autres terres boisées » et certaines parties de savanes, et il protège également mieux les populations autochtones. De plus il s'appliquera non seulement aux entreprises qui achètent les produits, mais aussi aux institutions financières qui financent les entreprises. Ce projet de loi est une victoire importante pour le mouvement #Together4Forests ! Merci à tous et à toutes !

NOTRE NATURE : UNE SÉRIE QUI MET À L’HONNEUR LA NATURE BELGE

Le projet Notre Nature, c’est une sorte de réponse Made in Belgium à la fameuse série « Our planet ». Six superbes épisodes de 45 minutes vous feront découvrir la Belgique sauvage dans toute sa splendeur ! Ces images inédites vont à coup sûr vous donner envie d’enfiler vos chaussures de randonnée et de partir (re)découvrir Notre Nature, emplis de fierté et de respect... Il s’agit du premier projet belge de cette ampleur et vous pourrez le retrouver sur RTL et RTL play en janvier 2023 : le rendez-vous est pris ! Plus d’infos sur : www.notrenature.be

LE WWF DANS VOTRE TESTAMENT

Avez-vous déjà songé à votre succession ? En plus de vos proches, vous pouvez inclure la nature dans votre testament. Une manière concrète de donner un avenir aux espèces menacées et à leur milieu de vie. Les expert·es du WWF travaillent dans plus de 100 pays pour protéger nos plus précieux joyaux naturels. Chaque année, les legs en faveur du WWF contribuent de manière significative au financement de ces projets : sans l’engagement de nos testateurs et testatrices, nous ne pourrions pas mener à bien notre mission. Ensemble, faisons la différence ! En léguant une partie ou l’ensemble de vos biens au WWF, vous transmettez aux générations futures

une planète vivante.

COUPON-RÉPONSE :

 Je souhaite être contacté pour plus d’informations sur la manière d’inclure le WWF dans mon testament.  Le WWF figure déjà dans mon testament.  Je souhaite recevoir des informations sur les projets du WWF.

Désormais, vous pouvez également établir votre testament en ligne, gratuitement. Dans ce cadre, le WWF collabore avec des conseillers juridiques et des experts de Legacio. Plus d’info sur : wwf.be/testaments

 Mme  M. Prénom : ................................................. Nom : ............................................................................ Rue : ................................................................................................................................................. N° : ......................... Code postal :.........................................Localité : ............................................................................................................ Adresse e-mail :................................................................................................................................................................ N° de téléphone :...................................................................... Date de naissance : ................................................... À renvoyer à : Dominique Weyers • WWF-Belgique • Boulevard E. Jacqmain 90 • 1000 Bruxelles Dominique se fera également un plaisir de vous répondre par téléphone au 02 340 09 37 ou au 0476 58 07 42, ainsi que par e-mail à dominique.weyers@wwf.be.

Le WWF-Belgique (Boulevard E. Jacqmain 90, 1000 Bruxelles) fait traiter vos données par Black Tiger Belgium (Allée de la Recherche 65, 1070 Anderlecht), conformément à la législation applicable en matière de traitement des données personnelles : le RGPD (règlement général sur la protection des données). Nous nous engageons à n’utiliser vos données que pour les activités liées à ce formulaire. Vous pouvez toujours contrôler vos données et les faire modifier ou supprimer si nécessaire. Pour en savoir plus sur l’utilisation de vos données, surfez sur wwf.be/fr/vie-privee/. Nous pouvons également vous envoyer notre déclaration de confidentialité par la poste.

DOSSIER

La panthère des neiges, symbole d’un Himalaya en péril

Hostile, inaccessible et fragile à la fois, l’Himalaya est l’un des lieux les plus mystérieux sur terre. Mais c’est aussi l’un des endroits les plus vulnérables au réchauffement climatique. Sa faune riche qui s’est spécialisée pour survivre à des conditions hors du commun, se retrouve directement menacée par ces changements. C’est le cas de l’énigmatique panthère des neiges, qui voit son territoire de chasse se réduire comme peau de chagrin. Pour elle, comme pour les communautés qui y vivent en harmonie avec la nature depuis des millénaires, c’est une lutte pour l’adaptation et la coexistence qui s’engage.

La maison de la neige

Les caractéristiques géographiques hors normes de l’Himalaya en font un objet de fascination depuis des millénaires. Mais sa vulnérabilité au changement climatique, qui devrait s’intensifier dans les années à venir, menace son équilibre délicat.

© WWF / STEVE MORGAN « Maison de la neige » en sanskrit - l’Himalaya se compose de plusieurs chaînes de montagnes, situées aux confins du Tibet, de l’Inde, du Népal et du Bhoutan. On y trouve neuf des dix plus hauts sommets au monde, forgés en « seulement » 70 millions d'années. Territoire humide au Sud et aride au Nord, la région abrite une riche biodiversité : on y trouve plus de 10 000 variétés de plantes, 900 espèces d'oiseaux et près de 300 espèces de mammifères dont 163 sont menacées à l’échelle mondiale. Parmi elles l'éléphant d'Asie, le rhinocéros indien et la très mystérieuse panthère des neiges.

LE CHÂTEAU D'EAU DE L'ASIE

Le cycle de l'eau de ces montagnes gigantesques est complexe : s’y mêlent les moussons, les neiges hivernales, les pluies estivales, la fonte des glaciers et de vastes zones de sol gelé en permanence – le pergélisol. L’Himalaya est aussi la région qui compte le plus de glaciers en dehors de la région polaire. Cet équilibre approvisionne 21 pays en eau douce, notamment via l'Indus, le Gange et le Yangtze. Au total ce sont près de 2 milliards de personnes qui dépendent de ces vastes réserves d'eau douce pour leur usage domestique, agricole, leur électricité...

UN ÉQUILIBRE MENACÉ

De par ces caractéristiques hors du commun, l'Himalaya est aussi l'un des endroits les plus sensibles au monde au changement climatique - une situation qui devrait s'intensifier dans les années à venir. Un grand nombre de ses glaciers reculent à un rythme rapide, formant des lacs glaciaires dont le niveau augmente rapidement. Et lorsque les barrages de gravats retenant les eaux se rompent, ce sont des torrents de boue, de glace et de gravats qui balayent les vallées, dévastant tout sur leur chemin… À plus long terme, les débits d'eau devraient toutefois diminuer. Et comme l'agriculture et la production d'électricité de la région dépendent entièrement des rivières himalayennes, toute réduction significative de leur débit sera catastrophique, impactant des millions de personnes.

La panthère des neiges en première ligne

Le réchauffement des températures impacte directement la faune et la flore qui s’épanouissent sur ces sommets hostiles. Le changement climatique constitue ainsi l’une des plus grandes menaces à long terme pour la panthère des neiges.

La panthère des neiges est ce qu’on appelle une « espèce indicatrice » : l’état de sa population nous renseigne sur l'état de tout son écosystème. Or des projections indiquent que plus d'un tiers du territoire de la panthère des neiges pourrait lui devenir inhospitalier suite au changement climatique. Un chiffre qui pourrait être beaucoup plus élevé dans certains pays : elle pourrait ainsi perdre jusqu'à 82% de son habitat au Népal.

UN TERRITOIRE QUI S’AMENUISE

La panthère des neiges s’est hautement spécialisée pour chasser dans le terrain rocheux des hautes altitudes. Or, le climat plus chaud qui est en train de s’installer va entrainer des changements importants dans la flore de ces hautes montagnes. Le changement climatique va ainsi permettre aux forêts de progresser en altitude, et d’y occuper la place des prairies. Par conséquent, l'habitat de la panthère des neiges va se réduire et se fragmenter de plus en plus. L’augmentation des températures rend par ailleurs les prairies restantes plus vulnérables à la dégradation et à la colonisation par des plantes moins nutritives, menaçant ainsi la survie des proies des panthères des neiges. Des espèces telles que le mouton bleu, le markhor et le bouquetin, qui souffrent également de la chasse, de l’arrivée de nouvelles maladies et de la concurrence de nouvelles espèces. Aidez-nous à protéger la panthère de neiges ! Faites un don : wwf.be

CARTE D’IDENTITÉ DU FANTÔME DES MONTAGNES

Nom scientifique : Panthera Uncia

Territoire : vivant à des altitudes de 3 000 à 4 500 m, son aire de répartition est d'environ 1,8 million de km2, à travers 12 pays : Afghanistan, Bhoutan, Chine, Inde, Kazakhstan, République kirghize, Mongolie, Népal, Pakistan, Russie, Tadjikistan et Ouzbékistan. 77% de cette aire de répartition reste inexplorée.

Statut : vulnérable selon l’Union Internationale de la Conservation de la Nature - il pourrait n’y avoir que 4 000 panthères des neiges à l'état sauvage. Anatomie : son corps mesure entre 86 et 125 cm et sa queue, longue de 80 à 105 cm, aide probablement à son équilibre. Son pelage l’aide à se fondre parfaitement dans son environnement. Ses pattes larges agissent comme des raquettes, répartissant son poids sur la neige.

Alimentation : principalement solitaire, la panthère des neiges a besoin de jusqu'à 2,5 kg de viande par jour. Ses proies favorites sont le bouquetin, le mouton bleu et le tahr de l'Himalaya. Prédatrice embusquée, elle s'appuie souvent sur l'élément de surprise.

Coexistence : il n'y a aucun signe d’une panthère des neiges ayant tué des humains !

Forcés d’apprendre à cohabiter

La diminution de l'habitat des panthères des neiges suite au changement climatique augmente les possibilités qu'elles entrent en contact avec les humains.

Le réchauffement climatique annonce de nombreux changements pour les communautés himalayennes. Dans certaines régions, les agriculteurs pourront planter des cultures plus haut sur les flancs des montagnes qui se réchauffent, tandis que dans d'autres, les éleveurs seront contraints de pousser leurs troupeaux plus loin dans la montagne pour fuir les plantes moins appétissantes qui commencent à envahir les prairies. La diminution de l’approvisionnement en eau pourrait également pousser les communautés à se diriger vers des terres plus élevées. Combinés à l'expansion continue des mines, des voies ferrées et des routes, ces mouvements dégraderont et fragmenteront encore plus l'habitat de la panthère des neiges.

SOURCES DE CONFLITS

Ces multiples pressions augmentent également les conflits : avec moins de proies naturelles pour se nourrir et avec un nombre croissant d'animaux domestiques pâturant dans leurs territoires de chasse, les panthères des neiges sont de plus en plus tentées de s'attaquer au bétail pour survivre. Depuis 2008, on estime que 221 à 450 panthères des neiges ont été braconnées chaque année, et dans 55% des cas il s’agit de représailles après une attaque de bétail. Comme de nombreuses communautés qui résident dans l'aire de répartition de la panthère des neiges vivent en dessous du seuil de pauvreté, les revenus relativement élevés générés par le braconnage peuvent par ailleurs en faire une perspective attrayante – la « demande » en peaux et en parties du corps de ces panthères restant malheureusement haute, surtout en Asie.

LE FOCUS DU WWF : S’ADAPTER À UN MONDE QUI CHANGE

Le WWF travaille en étroite collaboration avec les gouvernements et les communautés locales afin de protéger les richesses naturelles de la région, tout en stimulant le développement rural durable. Cela passe par : - Résoudre les conflits entre l'humain et la faune en soutenant des techniques d'élevage adaptées à une cohabitation avec la panthère des neiges, et en renforçant l'engagement communautaire dans la conservation de la faune.

- Promouvoir une planification et gestion du paysage participative qui soit résiliente face au changement climatique (ex. gestion de l’eau, développement d’infrastructures respectueuses de la faune, planification de l’utilisation des terres garantissant suffisamment d’habitat pour la panthère des neiges...) - Appui aux communautés pour leur garantir des sources de revenus durables et adaptées aux changements - Mettre fin au commerce illégal de peaux et de parties de panthère des neiges et en réduire la demande via notre partenariat avec TRAFFIC. - Mieux comprendre le comportement de ces félins et leur habitat grâce à des activités de recherche et de surveillance.

Les enclos de la paix

Au Ladakh, en Inde, le WWF installe avec les communautés locales des enclos sûrs et durables qui protègent le bétail et préservent la coexistence avec la panthère des neiges.

Pour les communautés majoritairement bouddhistes qui vivent dans les majestueuses montagnes du Ladakh, la nature est sacrée et les animaux sont des êtres sensibles qui doivent être respectés et soignés. Pourtant, les conflits entre les humains et la panthère des neiges y sont devenus courants, les éleveurs ripostant aux attaques du félin sur leur bétail.

POUSSÉES AU CONFLIT

Les enclos utilisés traditionnellement par les éleveurs sont relativement facile d’accès pour le prédateur hors-pair qu’est la panthère des neiges. Et lorsqu’elle y pénètre, elle créé la panique parmi le bétail et tue souvent plus d’un animal dans ce chaos. Pour des communautés aux revenus précaires, une seule attaque peut ainsi priver une famille entière de toute source de revenus du jour au lendemain. Ces incidents répétés ont poussé les communautés à riposter, et des cas d'empoisonnement de panthères des neiges sont devenus courants.

UNE SOLUTION LOCALE ET EFFICACE

Lorsque Tsewang Rigzin a rejoint le WWF, sa priorité était donc de concevoir de nouveaux types d’enclos, qui résistent aux prédateurs. Le concept que son équipe a développé est un modèle d’enclos parfaitement hermétique, avec une sorte de toit en grillage d’acier solide, combiné à des rondins de bois (voir photo). « Lors de la conception de notre modèle, nous avons utilisé des matériaux disponibles localement. Nous nous sommes également assurés que les familles étaient pleinement engagées dans la construction des enclos et y contribuaient. » Le nouveau modèle introduit par le WWF est donc durable et rentable. Fin 2017, plus de 100 enclos de ce type avaient été construits au Ladakh, toujours basés sur des consultations approfondies avec la communauté. Et les résultats sont au rendezvous. « Il y a eu des cas où la panthère des neiges a essayé d'attaquer le bétail, mais elle n'y est pas parvenue, et s'est simplement assise à côté de l’enclos. Au lieu de la tuer, la famille a appelé le département de la faune et l'équipe du WWF, et n'a en aucun cas blessé la panthère », explique Tsewang Rigzin. Un signe d’espoir pour la coexistence.

© 2022 WWF-ASIA PACIFIC

 Les nouveaux enclos sont un exemple de solution peu coûteuse et bien adaptée à l'environnement local, permettant aux communautés de coexister avec les panthères des neiges comme le faisaient leurs ancêtres.

En mission scientifique sur le toit du monde

La panthère des neiges recèle encore de nombreux mystères. À l’aide de colliers GPS, les scientifiques du WWF Népal tentent d'en savoir plus sur leur habitat, leur comportement et leurs mouvements transfrontaliers.

Niché sur les contreforts de l’Himalaya, le plus grand parc national du Népal - Shey Phoksundo -, est un habitat de choix pour la panthère des neiges. En 2021, une expédition dirigée par le gouvernement népalais et composée de membres de ce parc national, du WWF Népal et de la communauté locale, a entrepris d’y installer des colliers GPS à deux panthères des neiges. Parmi ces chercheurs se trouvait Samundra Subba, du WWF-Népal. « Pour un biologiste, une telle expédition est un marqueur d'espoir. Cela veut dire que les humains reconnaissent le rôle que joue ce prédateur dans la sauvegarde de son écosystème, et que des études sont menées pour l'aider à survivre - et peut-être même prospérer. »

POUSSÉS PAR L’OPTIMISME

Après sept jours de voyage exténuant à travers des terrains accidentés et des conditions météorologiques capricieuses, l'équipe atteint enfin son camp principal et installe plusieurs pièges. « Il n'y a jamais de certitude absolue qu’une panthère des neiges sera capturée dans l'une de nos missions. Mais nous comptons sur les connaissances locales et sur un optimisme sans fin. Il nous faut 1 à 2 heures de trekking ardu pour atteindre chaque site de piège ; et nous sommes continuellement à bout de souffle dans l'air raréfié », raconte Samundra Subba. L'un des pièges se déclenche après quatre jours d’attente. Euphoriques, les experts tranquillisent l'animal, notent ses mensurations et son état de santé et lui installent un collier GPS. « Toucher cette espèce emblématique avec mes mains gantées est toujours irréel. Elle me semble presque magique ».

DES DONNÉES ESSENTIELLES

Six jours plus tard, le processus est répété sur une autre panthère des neiges. Ces deux panthères sont nommées par les moines locaux : Ghangri Ghapi Hyul (« magnifique village entouré de montagnes ») et Langyen (« divinité locale régulant l’écosystème et le bien-être de la communauté »). Les données recueillies à partir de ces colliers sont essentielles pour étudier leur aire de répartition, notamment face au changement climatique et aux nombreuses infrastructures qui affectent leur habitat.

Découvrez la vidéo de l’expédition ici :

Partenaires et gardiens des sommets

Après 4 ans de recherches, le WWF et ses partenaires ont réussi à compter le nombre de panthères de neiges présentes en Mongolie : 953, probablement la deuxième plus grande population au monde. Cette étude a été faite main dans la main avec les communautés locales.

Pour compter les panthères des neiges de Mongolie, ce sont plus de 500 personnes – scientifiques, écogardes et habitant·es – qui ont été impliquées dans la mise en place de 1 475 pièges photographiques à travers 29 montagnes. Namsraidorj et sa femme Otgontsetseg, ont fait partie des habitants qui ont joué un rôle crucial dans cette étude. Berger depuis l’âge de ses dix ans, Namsraidorj a appris à connaître la montagne de Jargalant Khairkhan intimement. « Je vois des panthères des neiges peut-être dix fois par an. » raconteil. « Nous pensons que [la montagne] Jargalant Khairkhan est une créature vivante et que les panthères des neiges sont le seigneur de la montagne. » Sa connaissance de la montagne et des traces de présence de panthères des neiges se sont avérées inestimables pour les scientifiques. Et il aide également les chercheurs en les guidant, leur fournissant un logement, aidant à leur transport et même en installant luimême des pièges photographiques cruciaux.

UNE ÉTUDE, PLUSIEURS IMPACTS

L’ensemble des données récoltées dans le cadre de cet énorme effort collectif serviront de référence face aux changements qui affectent l’avenir de la panthère des neiges.

© SIMON RAWLES / WWF

Ces données sont également essentielles pour nous permettre de cibler au mieux nos efforts de conservation. Mais le processus de cette étude a également eu un impact sur la façon dont Namsraidorj perçoit son monde « Depuis que je sais qu'il y a une opportunité de contribuer à la science pour protéger la nature, j'ai décidé qu'il n'y avait pas de retour en arrière. Je dois aider. » Il s’implique également auprès de sa communauté pour sensibiliser les autres éleveurs aux problèmes environnementaux tels que le surpâturage, qui affecte les proies naturelles des panthères sauvages comme les argalis et les chèvres sauvages. « J’ai très envie de les sensibiliser à une façon de vivre en harmonie avec la faune et d'expliquer comment nous pouvons tous bénéficier de la préservation des ressources naturelles, » conclut Namsraidorj, qui travaille désormais également comme guide pour les touristes. Aidez-nous à protéger la panthère de neiges ! Faites un don via : wwf.be/faire-un-don

 Même dans des paysages hostiles et peu peuplés comme le mont Jargalant, l'impact des activités humaines constitue une menace importante pour la panthère des neiges.

953

panthères des neiges en Mongolie : c'est probablement la deuxième plus grande population au monde

SUR LE TERRAIN

La Planète des singes existe, et nous devons la protéger

Au nord du Congo-Brazzaville vit une dense population de gorilles des plaines occidentales, une espèce en danger critique d’extinction. Depuis 2018, le parc de Ntokou-Pikounda qui les abrite s’est petit à petit débarrassé du braconnage, et évolue vers une conservation inclusive avec les communautés locales. Malheureusement, une ombre plane : la forêt y est menacée de destruction. Mais le WWF ne baisse pas les bras.

À perte de vue, un paysage forestier dense et sombre s’épanouit le long de la paisible rivière Bokiba, dont les eaux rejoindront ensuite celles du fleuve Congo. Mais il y a seulement quelques années, l’endroit ressemblait plus à un nid à braconniers qu’à un paradis sauvage. « Il y a cinq ans, ici, c’était ‘entrée libre’ pour les braconniers. Ils arrivaient par le fleuve, sans peur de se faire prendre. Ils installaient leur campement avec des congélateurs électriques et des groupes électrogènes, dans lesquels ils entreposaient la viande de brousse, pour la vendre dans les marchés urbains comme Brazzaville et Kinshasa », explique Pauwel De Wachter, gestionnaire WWF du projet de cogestion du parc national de Ntokou-Pikounda. Les éléphants de forêt, les buffles, et les crocodiles nains - très recherchés pour leur viande -, étaient particulièrement menacés « Les crocodiles nains, eux, n’étaient pas tués mais transportés vivants sur les bateaux, empilés les uns sur les autres, comme des briques, et attachés par leurs pattes », ajoute Pauwel De Wachter. Ces forêts denses abritent aussi de lointains cousins : des gorilles des plaines occidentales (Gorilla gorilla gorilla), une espèce en danger critique d’extinction. S’ils n’étaient pas directement visés par le braconnage, leur chair servait néanmoins régulièrement d’appât pour capturer les crocodiles nains… Un tableau particulièrement sombre, dont peut témoigner Roger, ancien braconnier, aujourd’hui reconverti en gardeforestier. À l’époque, il faisait partie d’un groupe de braconniers qui opérait autour de la Bokiba.

ET LA FAUNE REVINT À NTOKOU-PIKOUNDA

Heureusement, aujourd’hui, cette exploitation massive de la vie sauvage semble déjà loin ! « La vie sauvage revient dans le parc et vers la Bokiba », se réjouit Pauwel De Wachter. En 2018, les communautés locales, le WWF et d’autres partenaires ont repris ensemble les rênes du parc. Petit à petit, les patrouilles de gardes forestiers se sont organisées et l’accès aux rivières est maintenant contrôlé. Le taux de braconnage est aujourd’hui quasi nul autour de la Bokiba. « Les membres des communautés locales ne représentent pas une menace pour la faune. Ce sont majoritairement des pêcheurs, qui ne font que subvenir aux besoins de leurs familles. Ils ont conservé le droit de pêche, qui n’impacte pas la vie sauvage. Et s'il peut arriver qu’ils chassent un tout petit peu, c’est pour la subsistance, pas pour la vente. » L’équilibre entre les humains et la vie sauvage semble bien s’être installé. Aujourd’hui, Ntokou-Pikounda fait partie de ces lieux, si rares mais si cruciaux, où la biodiversité se porte relativement bien. Un lieu où les gorilles des plaines occidentales prospèrent, circulant librement, presque sans crainte de se faire prendre dans un piège mortel où d’être abattu par un braconnier. « Cette région est surnommée la Planète des singes : il y vit plus de gorilles que d’humains ! », sourit Pauwel De Wachter. Les chiffres sont impressionnants : Ntokou-Pikounda et ses environs pourraient ainsi compter plus de 10 000 gorilles - pour seulement 8 000 personnes dans les districts de Ntokou et Pikounda. Et dans certaines parties de

la forêt, on peut même compter quatre à cinq gorilles par km² !

L’HUILE DE PALME, ÉPÉE DE DAMOCLÈS DES GORILLES DES PLAINES OCCIDENTALES

Malheureusement, l’histoire ne s’arrête pas là et une nouvelle menace grave plane aujourd’hui sur les parcs nationaux de Ntokou-Pikounda et d’Odzala-Kokoua… « Une palmeraie industrielle de 50 000 hectares cherche à s’y s’implanter ; ce serait une catastrophe pour les gorilles et la vie sauvage en général », explique Pauwel. Si le projet venait à se concrétiser, il amènerait 3 000 nouveaux travailleurs dans cette zone actuellement très faiblement peuplée, mais aussi leurs familles, des commerces, des écoles, et des services publics pour servir cette nouvelle population. La zone se retrouverait ainsi rapidement à accueillir 30 000 personnes. « L’habitat d’environ 1 000 à 2 000 gorilles sera détruit ; et la chasse pour la viande de brousse dans les forêts environnantes prendra une ampleur énorme. Tout ça, dans l’une des zones les plus préservées de la région », insiste Pauwel De Wachter.

Par ailleurs, cette concentration humaine amènerait avec elle des risques sanitaires, tels des virus qui pourraient infecter les gorilles. Or ce risque pèse très lourd sur l’espèce, qui est génétiquement fort semblable aux humains, mais non armée d’anticorps pour lutter contre les maladies humaines… Bref, une catastrophe en puissance pour cette importante population de gorilles des plaines occidentales. Une catastrophe aussi pour le reste de la faune sauvage comme les éléphants de forêt, les buffles, les panthères, les chimpanzés, les crocodiles nains, les perroquets rouges, le colobe rouge de bouvier et pour la biodiversité en général.

CONSERVATION INCLUSIVE : L’HUMAIN AU CENTRE DE LA NATURE

Pour éviter que le pire scénario ne se réalise, le WWF a démarré des études de faisabilité pour tenter de convertir en une forêt protégée la zone convoitée par la société produisant l’huile de palme. L’objectif de notre projet est que, d’ici 2030, le Parc national de NtokouPikounda et les forêts environnantes offrent un habitat sûr à des populations saines de gorilles, d’éléphants et d’autres espèces clés, tout en rendant le parc financièrement durable et permettant aux communautés locales de s’épanouir. Grâce à votre soutien indéfectible, nous sommes convaincus que nous parviendrons à sauver cette population unique de gorilles de plaines occidentales et, avec elle, un paysage d’une diversité exceptionnelle comme il en existe de moins en moins sur terre. Si vous voulez nous aider dans cette tâche de longue haleine, adoptez symboliquement un gorille ici

Gorille des plaines occidentales, qui es-tu ?

Parmi les quatre sous-espèces de gorilles, le gorille des plaines occidentales est la plus petite, mais aussi la plus répandue, bien qu’elle soit en danger critique d’extinction.

Outre les vastes espaces du CongoBrazzaville, le gorille des plaines occidentales peuple encore certaines forêts tropicales du Cameroun, de la République centrafricaine, de la Guinée équatoriale et du Gabon. Vivant dans des forêts tropicales denses, il se laisse difficilement observer – et donc compter. En 2018, une étude estimait qu’il y aurait encore 316 000 gorilles des plaines à l’état sauvage, dont 60% environ au Congo-Brazzaville.

VIE DE FAMILLE ET COMPORTEMENT

Ces gorilles vivent généralement en groupes familiaux stables de cinq à dix individus (jusqu’à 50 dans certains cas), en fonction de la nourriture et de l’espace disponibles. Un mâle, appelé « dos argenté » en raison des poils gris qui ornent son dos, est à la tête de la « troupe ». Il est en charge d’organiser toutes les activités : repas, nidification, déplacements... Il se montre généralement calme, exploitant rarement sa force impressionnante, sauf par exemple lorsqu’il est défié par un autre mâle. Les familles vivent dans des territoires de cinq à 25 km², sans être séparées strictement les unes des autres. Bien qu’ils sachent se tenir debout et qu’ils soient d’excellents grimpeurs, ils préfèrent se déplacer à quatre-pattes. Pour communiquer, ils utilisent au moins 22 vocalises différentes, chacune ayant sa propre signification.

SIGNES DISTINCTIFS

Légèrement plus petit que le gorille de montagne - pour la protection duquel le WWF est également actif – le gorille des plaines occidentales a également des bras plus longs. Vivant à basse altitude, son poil noir-brun est aussi plus court et moins dense que celui de son cousin des hauteurs. Enfin, il est affuté d’une crête le long de son front et, en vieillissant, il peut avoir des mèches argentées parmi ses poils.

MENACES ET DIMINUTION DES EFFECTIFS

Les principales menaces pour le gorille des plaines occidentales sont le virus Ebola, le braconnage et la destruction et fragmentation de leur habitat. On peut également y ajouter le changement climatique, qui influence la fructification de la forêt. On estime que leur population a diminué de 20% entre 2005 et 2013, et elle continue de reculer de 2,7% par an. Sur trois générations de gorilles, la perte dépasserait ainsi les 80%.

QUELQUES HABITANTS DES PLAINES OCCIDENTALES

Éléphant de forêt d'Afrique (Loxodonta cyclotis)

Chevrotain aquatique (Hyemoschus aquaticus)

Hippopotame (Hippopotamus amphibius)

Léopard (Panthera pardus)

Nom commun : Gorilles des plaines occidentales ou des plaines de l’Ouest Nom scientifique : Gorilla gorilla gorilla Durée de vie moyenne : 35 ans Taille : 140 à 185 cm pour les mâles, 130 à 150 cm pour les femelles

Poids : entre 160 et 210 kg pour les mâles, 68 à 114 kg pour les femelles.

Statut UICN : En danger critique d’extinction

Régime alimentaire : Principalement végétarien, il privilégie les racines, les fruits, les pousses, les feuilles, les écorces. Reproduction : Un petit tous les 3,5 à 4,5 ans. La gestation dure presque neuf mois.

FOCUS

Rapport Planète Vivante : climat et biodiversité

Depuis 1998, le WWF publie tous les deux ans le Rapport Planète Vivante, qui mesure l'état de la biodiversité sur la planète. Cette année encore, le constat est sans appel. Il est urgent de voir (enfin) biodiversité et climat comme deux faces d’une même pièce, et surtout de passer des mots à l’action.

Ce nouveau rapport du WWF présente l'analyse la plus complète à ce jour de l'état mondial de la nature. Les conclusions sont affligeantes : malgré 30 ans d'interventions politiques pour arrêter la perte de biodiversité, nous continuons d'observer des déclins similaires à ceux indiqués dans les rapports précédents. Rassemblant des données recueillies auprès de près de 32 000 populations de 5 230 espèces à travers la planète, l'Indice Planète Vivante mondial 2022 montre une diminution moyenne de 69% de l'abondance relative des populations d'animaux sauvages surveillées entre 1970 et 2018. L'Amérique latine affiche le plus grand déclin régional de l'abondance moyenne de la population (94%), et ce sont les populations des espèces d'eau douce qui ont connu le plus grand déclin global (83%). Les principales forces motrices de la dégradation de ces écosystèmes découlent de l'utilisation non durable des ressources de notre planète, en particulier au cours des 50 dernières années. Pourtant c’est la nature qui régule le climat, les risques d’événements extrêmes, la qualité de l'air, l'eau douce, la pollinisation... Tout ce qui nous permet de vivre provient de la nature.

L'INDICE PLANÈTE VIVANTE, SIGNAL D’ALERTE

L'Indice Planète Vivante du WWF est un indicateur de biodiversité qui rassemble les tendances de dizaines de milliers de populations animales à l'aide d'un index afin d’évaluer la variation moyenne des tailles de ces populations sur près de 50 ans. Cet indice nous aide à comprendre comment notre monde naturel évolue au fil du temps et constitue un signal d'alerte précoce sur la santé globale des écosystèmes.

© NATUREPL.COM / KEVIN SCHAFER / WWF 69%

Les populations d'animaux sauvages ont chuté de 69 % en un demi-siècle

DEUX CRISES INTIMEMENT LIÉES

Aujourd'hui, nous sommes confrontés à la double urgence interdépendante du changement climatique et de la perte de biodiversité. Car le réchauffement climatique modifie également le monde naturel. Une synthèse des impacts du changement climatique sur les espèces sauvages et les écosystèmes dans lesquels elles vivent a été récemment publiée par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Cette synthèse remarque notamment que l'augmentation des vagues de chaleur et des sécheresses cause une mortalité massive chez les arbres, les oiseaux, les chauves-souris et les poissons. Les changements climatiques ont déjà été liés à la perte de populations entières de plus de 1 000 espèces végétales et animales. Actuellement, un million de plantes et d'animaux sont menacés d'extinction, et chaque degré de réchauffement devrait augmenter ces pertes. Et le déclin de la biodiversité a luimême une incidence sur le dérèglement climatique. Ainsi, près d’un cinquième des émissions mondiales de CO 2 proviennent de la déforestation et de la dégradation des habitats naturels, qui libèrent dans l’atmosphère le carbone stocké dans la végétation. On pense ici notamment aux tourbières, véritables puits de carbone qui peuvent devenir des canons à CO2 en cas de dégradation et d’embrasement – ou encore aux conséquences du dégel du pergélisol, cette couche de sous-sol perpétuellement gelée dans les régions arctiques et subarctiques.

DES PISTES D’ACTION DANS LA NATURE

Nous savons que cette double crise réclame des changements profonds dans notre façon de produire et de consommer, et qu'il faut intensifier de toute urgence les mesures pour éviter de dépasser l’objectif de réchauffement maximal d’1,5°C. Et nous devons d’urgence restaurer la nature et les services environnementaux qu'elle fournit. Car la nature est une formidable alliée pour faire face au changement climatique et à ses conséquences. C’est tout le concept des « solutions fondées sur la nature » : en identifiant des écosystèmes qui répondent naturellement à ces défis, et en les conservant et les restaurant, le résultat bénéficie à la fois aux humains et à la biodiversité. Par exemple une plantation de mangroves le long d’une plage préserve les côtes de l’érosion et protège les villages avoisinants de la montée des eaux ; les mangroves sont aussi un habitat de choix pour de nombreuses espèces, et un réservoir de carbone important. L’Organisation des Nations unies réunit les dirigeant·es de la planète à Montréal en décembre pour convenir d'un nouveau cadre mondial pour la biodiversité. La plupart reconnaissent maintenant que des transformations profondes sont nécessaires et urgentes. Cette reconnaissance doit désormais se transformer en action.

Découvrez ici le rapport complet et les solutions qu’il avance face à cette crise : BIODIVERSITÉ, QUEZACO ? La biodiversité, c’est l’extraordinaire variété de la vie sur Terre et les interactions entre les êtres vivants à tous les niveaux sur terre, dans l'eau, la mer et l'air. On distingue trois niveaux de biodiversité : - La diversité génétique ou la diversité des individus au sein d’une même espèce. - La diversité entre les espèces ou la diversité de toutes les espèces de plantes, d’animaux et de microorganismes. - La diversité des écosystèmes, qui reflète les différentes interactions des populations entre elles et avec leur milieu de vie.

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