Natalia Lara Diaz Berrio - Press

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EXIL - Natalia Lara Díaz-Berrio, photographe de la mélancolie

Ses photographies montrent des compatriotes exilés à l'autre bout du monde. Son exposition, Expatria, s'est tenue récemment au Consulat du Mexique à Montréal et son travail sera repris dans un livre à paraître à la fin de l'année, Latinoamérica hecha en Canadá. Retour sur des portraits qui évoquent le déracinement et la mélancolie. L'exil mexicain assume ses propres couleurs dans les photographies de Natalia Lara Díaz-Berrio. Une exposition s'est récemment déroulée au Consulat du Mexique à Montréal (Québec). Sous le nom Expatria, elle consacre ses images aux Mexicains résidant dans diverses villes du Canada, de France, d'Italie, de Turquie, de Bolivie et d'Allemagne. Sa plus grande audace se trouve sans doute dans le propos de donner une marque identitaire au déracinement national, ainsi que d'informer sur la mélancolie du Mexicain qui traverse l'expérience de l'étranger. (Photo Natalia Lara Díaz-Berrio)

Entre les perspectives qui ressortent de l'exposition on retrouve, par exemple, celle d'un prêtre originaire de Guanajuato, aujourd'hui résidant d'Istanbul. Assis, paisible, avec un regard de simplicité à toute épreuve, ce prêtre nous parle, à travers la lentille de Natalia Lara, d'une chemise qui n'a jamais abandonné le peuple natal, ainsi que d'une parcimonie vraiment nôtre. Au fond, les couleurs d'une nappe démontrent que la Turquie peut se sentir depuis le Mexique, ou que le Mexique "se perpétue" toujours, même au-delà du Mexique. Quant à la danseuse du D.F., attrapée entre les murs d'une cuisine berlinoise, depuis la table de ses petitsdéjeuners, elle regarde vers nous avec la fraîcheur de quelques avocats. Les goûts de l'exil ont, sans doute, une couleur de privilège quand il y a une "bouchée d'origine" à la portée de n'importe quelle routine —et à la portée, aussi, des photographies dégarnies de n'importe quel symptôme de nationalisme—. Après suit l'intensité d'une religieuse, née à Ecatepec, Etat de Morelos. La perspective choisie est celle d'un corridor, vieux et très propre, qui nous montre cette sœur, maintenant habitante d'une photographie capturée à Puglia, en Italie. Sous la coiffe usuelle des femmes de religion, et toujours à la moitié dudit couloir de

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maçonnerie, on dirait que la religieuse nous regarde de la même manière que nous l'observons à notre tour… (Photo Natalia Lara Díaz-Berrio)

Plus loin, nous découvrons un étudiant mexicain à Montpellier. Avec le visage vers le haut, il semble s’évader de l'étroitesse d'une chambre dans laquelle, une fois de plus, seule notre reconnaissance tient. Et la même chose arrive avec d'autres compatriotes enracinés à Montréal et à Paris : depuis la langue française de leur chambre, ils nous font savoir que, parfois, une exposition photographique est nécessaire pour éventrer les habitudes qui nous poursuivent —et ils nous permettent aussi de mieux saisir les inerties de ce que nous ne cesserons jamais d'être, quand le Mexique ne sera plus là, de l'autre côté de la porte de nos jours—. Sans doute, toutes ces photographies habitent à l'intérieur d'une nostalgie qui nous ressemble. Natalia Lara Díaz-Berrio nous fait découvrir que le pays natal est là où il a toujours été, mais aussi où le souvenir le retient.

EXILIO - Natalia Lara Díaz-Berrio, fotógrafa de la melancolía El exilio mexicano cobra imagen y color en las fotografías de Natalia Lara Díaz-Berrio. Titulada Expatria, una muestra tuvo lugar hace poco en el Consulado de México en Montreal (Québec). En ella se incluyen imágenes de mexicanos asentados en diversas ciudades de Canadá, Francia, Italia, Turquía, Bolivia y Alemania. La mayor audacia de la exhibición es, sin duda, su propósito de darle señas de identidad al desarraigo nacional, así como de informar sobre la melancolía cuando el mexicano atraviesa la experiencia de lo extranjero. (Photo Natalia Lara Díaz-Berrio)

Entre las perspectivas que destacan en la exposición está, por ejemplo, la de un sacerdote oriundo de Guanajuato, hoy radicado en Estambul. Sentado, apacible, con un mirada de sencillez a toda prueba, desde la lente de Natalia Lara este cura nos habla de una camisa que nunca abandonó el pueblo natal así como de una parsimonia también de veras nuestra. A sus espaldas, los colores de un mantel comprueban que Turquía puede sentirse desde México, o que México sigue pasando incluso más allá de México. Por su parte, la bailarina del D.F., atrapada entre las paredes de una cocina berlinesa, desde la mesa de sus desayunos mira hacia nosotros con la frescura de unos aguacates. Los sabores del exilio tienen, sin duda, un color de privilegio cuando hay un bocado de origen al alcance de cualquier rutina —y al alcance, también, de unas fotografías desnudas de cualquier nacionalismo mal entendido—. Después viene la intensidad de una religiosa nacida en Ecatepec, Morelos. La perspectiva elegida es la de un corredor, viejo y muy limpio, que la convierte en habitante de una fotografía capturada en Puglia, Italia. Bajo la cofia más cotidiana de las mujeres de religión,

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y siempre a la mitad de dicho pasillo de mampostería, diríase que la monja nos observa con nuestra propia manera de observarla… (Photo Natalia Lara Díaz-Berrio)

Más adelante descubrimos un estudiante mexicano en Montpellier que escapa con el rostro de las estrecheces de una habitación en la que, de nueva cuenta, sólo cabe nuestro reconocimiento. Y lo mismo sucede con otros compatriotas arraigados en Montreal y París : desde la lengua francesa de sus habitaciones nos hacen saber que a veces es necesaria una exposición fotográfica para desentrañar los hábitos que nos persiguen —y para entender las inercias de lo que nunca dejaremos de ser cuando México ya no esté allí, tan del otro lado de la puerta de todos los días—. Mientras reconocemos que todas sus fotografías habitan dentro y fuera de una nostalgia que se nos parece, Natalia Lara Díaz-Berrio nos hace entender que el país natal está donde siempre ha estado, y también donde lo detiene el recuerdo.

Le site de Natalia Lara Díaz-Berrio. Javier Vargas de Luna pour (Lepetitjournal.com/mexico) Vendredi 23 mai 2014

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Artist Interview: Natalia Lara Díaz-­‐Berrio By Keli Chiu Natalia describes herself as a curious person who always desires to acquire knowledge about how the world runs itself. Her curiosity had directed her to be a science student in her secondary education. She was fond of classes like biology and physics for the abundant knowledge they provided for her to make sense of the surroundings. Rationality had dominated her as a tool to understand the world. However, there were times she found herself enchanted by some irrational unknown. One time in biology class, she was assigned to observe an onion cell slide and to sketch the observation on paper. She was stunned by the beauty of the image under microscope and found herself immersed in the process of sketching the image. This experience aspired her to attend drawing classes aside, and finally, she felt intrinsically compelled to pursue a degree in fine art instead of science study in college. The visual art undergraduate program in University of Mexico City was her first formal education of fine art. She was enrolled in studio art classes of painting and photography, which are the two disciplines she practices the most. However, she did not finish the degree and moved to Canada to continue her education in studio art program in Concordia University. Natalia refers to photography as her main artistic practice. However, she positions herself as a visual artist who practices photography but not a photographer. She is deeply influenced by the field of photojournalism for it produces powerful photographs that document and advocate various issues. She also admires photojournalists who have access to unusual locations or occasions, which allow them to have close contact with their subjects. Natalia takes mostly portrait photographs of ordinary people with natural light in unstaged scenes. She is more concerned with truthful observations rather than creative expressions achieved by photography. However, Natalia does not think that photography is an objective medium because it risks becoming restricted to one particular perspective. However, photograph with its capacity of capturing reality is a faithful transmitter of Natalia’s vision. In contrast with the instant image formation of photography,


painting is a progressive process that Natalia also appreciates. Painting is the secondary artistic practice of Natalia. She is drawn to the medium of oil because of its intensity of colour and texture; she describes the medium as “delicious” for its sensuous and expressive quality“Identity” is the thematic framework that penetrates Natalia’s work. This is closely related to her migration experience from Mexico to Canada. She had been through an uncomfortable adaptation process, which pushed her to revise her relation to the surroundings. She is interested in the “gaze” of how people perceive her and how she perceives herself as an Mexican immigrant in the “host” culture. Natalia expands the issue of identity from herself to other Mexican immigrants worldwide. In her most recent project, "Expatria", Natalia undertook a journey in Europe and North America, where she photographed 35 Mexican immigrants with different ages and professions. The photographs show the Mexicans immigrants in their intimate spaces and invite viewers to observe the authentic realities. She is unease with the stereotypes imposed by media on Mexican immigrants as minority group that is uneducated and marginalized. She intends to trigger questionings about migration, integration and stereotypes people have toward Mexican cultures. The photographs were displayed in collective exhibitions in both Mexico and Canada. Natalia was deeply rewarded by this project because in the end, it not only voiced the resistance to cultural stereotypes, but also became a platform for the Mexican immigrants to share struggles.


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