LUC MAGAZINE 4 by Nathanaël Cambier

LUC 4 MAGAZINE

6 GALERIES

6 GALERIES 8 WORKSHOPS 8 WORKSHOPS ATELIERS 77ATELIERS PORTRAITS 6 6PORTRAITS INTERVIEWS 22INTERVIEWS EXPOS 33EXPOS 3 3VOYAGES VOYAGES 11CONCOURS CONCOURS 22EXTRAS EXTRAS

1 2

MAI MAI 2014 2014

Préface Vous avez entre les mains la quatrième édition du Luc Magazine ! Cette belle initiative a vu le jour en 2011, et à notre plus grande satisfaction, elle se pérennise. Le magazine a été voulu, conçu, réalisé comme un outil de communication au service de notre école. Communiquer sur son esprit, son enseignement, ses étudiants, ses réalisations, ses initiatives, sur les valeurs qui animent notre travail au quotidien... Outil de communication, outil de lien aussi entre tous ceux qui de près ou de loin partagent ou ont partagé une tranche de vie à Saint-Luc. A l’heure où l’enseignement supérieur est mis dans son entièreté au diapason d’un nouveau décret, cette revue est pour l’enseignement supérieur artistique l’occasion d’afficher son positionnement au sein du nouvel ensemble imposé. Membre actif et reconnu de l’enseignement supérieur, l’enseignement artistique, parallèlement, revendique et témoigne aussi de toute sa spécificité. Spécificité dans sa pédagogie, dans son approche de l’étudiant, dans le public qui le fréquente, spécificité aussi dans sa production ! Cette production, nous vous proposons de la découvrir au fil des pages du magazine. Travaux d’étudiants, portraits d’anciens, reportages sur différents work shop, sur divers voyages, articles de fond, investissement promotionnel au Salon de Lille, vie dans les ateliers, ambiance des jurys... vous voyagerez au fur et à mesure dans la vie de nos différentes options, dans l’aventure de notre belle institution. Outre la beauté des images ou la qualité des travaux, que cet éventail puisse également vous permettre de percevoir la sensibilité de leurs auteurs, l’émotion qui les habite, la motivation et l’opiniâtreté dont ils ont fait preuve pour arriver à ces résultats... Un petit mot encore avant de vous laisser découvrir cet ouvrage, à l’attention du Conseil Etudiants. Très actif cette année, ce Conseil a été un des moteurs de nombreux projets, de nombreuses réussites. Que les remerciements que je lui adresse ici collectivement soient source d’émulation pour les candidats aux prochaines élections et signe d’encouragements pour les futures initiatives. Des mercis, il faut en distribuer beaucoup au moment où le magazine paraît ! Que tous ceux qui, chacun à leur échelle, se sont investis dans ce beau projet soient maintenant mis à l’honneur. Ceux qui ont porté cette édition à bout de bras se reconnaîtront, je mesure leur investissement, les félicite pour le travail accompli et leur témoigne au nom de l’école toute notre gratitude. Bonne découverte... n Xavier Dochy Directeur de l’ESA Saint-Luc Tournai

Luc Magazine 2014 / Sommaire

Sommaire Préface �� 1

WORKSHOP : Stylisme de Mode / Shooting Collection  ��72

OPTION : Graphisme �� 3

Atelier & Workshop : Publicité / Photographie publicitaire  ��74

Portrait : étudiant en Graphisme  ��10

Workshop : Publicité / Hors connexion  ��78

OPTION : Photographie & images animées  ��12

Atelier : Publicité / Quand les mots n’ont pas de sens  ��80

Portrait : étudiant en Photographie & images animées  ��18

WORKSHOP : Stylisme de l’Objet / Un petit bijou de workshop  ��84

OPTION : Stylisme de mode  ��20

Atelier : Stylisme de l’Objet / Bibliothèque de rue  ��88

Portrait : étudiant en Stylisme de mode  ��26

WORKSHOP : Création d’intérieurs / 4 Jours productifs  ��92

OPTION : Publicité  ��28

Jury : Création d’intérieurs / Le meilleur se voit à l’extérieur ��94

Portrait : étudiant en Publicité  ��34

VOYAGE : Hello Holland ��96

OPTION : Stylisme de l’objet  ��36

VOYAGE : Berlin Kontrast Stadt  �� 100

Portrait : étudiant en Stylisme de l’objet  ��42

VOYAGE : Amsterdam & Co  �� 106

OPTION : Création d’intérieurs  ��44

Exposition : Roy Lichtenstein  �� 110

Portrait : étudiant en Création d’intérieurs  ��50

Exposition : Quand la typographie rencontre la littérature érotique �� 112

Cours Généraux : Littérature / Fin du monde... Quel monde ? ��52

Exposition : Publicité et grandes causes  �� 116

WORKSHOP : Graphisme / Sérigraphie  ��56

Interview : Sébastien Guinet, Directeur Artistique  �� 120

WORKSHOP : Graphisme / Litho-kitchen  ��60

Interview : Mathieu Degryse & Yves-Eric Deboey, Creative Team �� 122

Atelier : Graphisme / Exploration dessin  ��64

Concours : Graphisme / Premier prix démasqué  �� 124

Atelier : Graphisme / Icon Design, update your apps  ��66

Action : 9 m2, pas 1 cm de plus �� 126

WORKSHOP : Photo + Graphisme / Reliure  ��68

Luc Magazine : Crédits �� 128

Atelier : Stylisme de Mode / Petit crochet par le tricot  ��70

Luc Magazine 2014 / Option Graphisme

Graphisme

Former les concepteurs d’images de demain Les ateliers de l’option sont des structures visant à émanciper l’identité graphique de chacun. Le respect des contraintes, la souplesse de la réflexion, la rigueur ou encore l’utilisation de moyens contemporains sont autant de critères majeurs dans l’évolution de l’étudiant en design graphique. L’option Graphisme a pour but principal de former les étudiants à développer une personnalité propre capable de s’adapter à des exigences professionnelles extrêmement variées dans le domaine de la communication visuelle. L’étudiant, en tant que futur créateur, devra être en mesure de répondre à des objectifs multiples par une mobilité d’esprit, une capacité d’écoute et une pertinence graphique indispensables dans un monde cosmopolite, en perpétuelle évolution.

Initiation 3D, Lucile Jahrling, 3e année

Luc Magazine 2014 / Option Graphisme

Animaux et personnages, Eglantine Bacro, 3e année

Papillon, Théo Jousse, 3e année Composition, Nicolas Guernic, 3e année

Luc Magazine 2014 / Option Graphisme Monsieur Z, Thomas Babayan, 2e année Typo cyan, Jeanne Druart, 2e année Typo rouge, Louise Wolff, 2e année Petrol, Clara Devred, 2e année Autoportrait, Gwendoline Maeght, 3e année

Spaghettis, Thomas Babayan, 2e année Guêpe, Théo Jousse, 3e année Pop-up, Clémence Landmann, 2e année

Luc Magazine 2014 / Portrait / Etudiant en Graphisme

Le graphiste puise autour de lui des inspirations et des influences pour se les approprier de manière à créer quelque chose d’unique, c’est un manipulateur d’image.

n Marité-Coriandre Labens, option Graphisme, 2e année

Affiche Rencontre dans la forêt, Marité-Coriandre Labens, 2e année Portrait : Manon Debeurme, option Photo, 2e année

Luc Magazine 2014 / Option Photographie & Images Animées

Photographie & Images Animées Les Images Suffisent Trois ans d’études dans l’option Photographie et Images animées, c’est d’emblée, dès les premiers mois, travailler à produire des images qui prennent sens dans un rapport intime ou social. Créer aujourd’hui des images du monde ! Ce dernier ne nous attend pas, bien caché qu’il est derrière le flot continu des images produites, reproduites et recyclées par les médias. Ajouter des images au monde, produire de manière consciente des images pertinentes, joyeuses ou effrayantes, qui font rêver et réfléchir, c’est le projet qui anime les étudiants de l’option Photographie et Images animées. C’est ambitieux, c’est exaltant. Les images, nos images, se métamorphosent, fixes dans les magazines ou sur les murs des expositions, animées sur les écrans télé. De plus en plus souvent hybrides, ni figées ni mouvantes sur les sites web ou sur les panneaux publicitaires où elles se succèdent dans un cliquetis mécanique ou le feulement d’un moteur électrique. Pour aborder tout cela, les étudiants doivent se frotter à des techniques, puis les maîtriser. Ces dernières ont connu et connaissent encore des mutations radicales, et gageons que c’est loin d’être terminé !

Photo : Sarah Lefebvre, 1e année

Luc Magazine 2014 / Option Photographie & Images Animées

Toit, Charlotte Wanekeum, 3e année Arbres, Hélène Mariaud, 2e année

Portraits, Charlotte Wanekeum, 3e année Danaë, Juliette Lefevre, 3e année

Luc Magazine 2014 / Option Photographie & Images Animées Peigne, Juliette Lefevre, 3e année Robe, Aude Glise, 1e année Végétation, Maëlle Helmig, 2e année

Place, Juliette Lefevre, 3e année Pétales, Simon Wiech, 2e année Carrière, Thomas Pietrement, 2e année

Luc Magazine 2014 / Portrait / Etudiant en Photographie & Images Animées

Prendre une photo c’est pouvoir capturer un moment du réel et lui donner une dimension surréaliste.

n Massa Kulubaly, option Photo, 1e année

Instant, Massa Kulubaly, 1e année Portrait : Margot Prieur, option Photo, 2e année

Luc Magazine 2014 / Option Stylisme de Mode

Stylisme de Mode

L’ENJEU DE LA FORMATION : Styliste Concepteur Aider une individualité à devenir un acteur répondant à des aspirations, mais aussi à des demandes et des besoins d’un métier, d’une entreprise, d’un groupe, d’une société, d’une marque, d’une identité. L’option Stylisme de Mode permet à l’étudiant d’acquérir une « posture créative », ouverte en s’inspirant d’une diversité de champs créatifs et artistiques contemporains (dans les domaines de la musique, du théâtre, de l’art, de la vidéo, du cinéma, de la littérature, du design…). Cette « posture créative » est continuellement mise en résonance avec une démarche intégrant les contraintes liées à ce contexte. L’aspect concret et réaliste de la formation permet à l’étudiant en fin de cycle de s’adapter aux enjeux d’un secteur d’activité large et évolutif. La formation est ouverte grâce aux échanges et aux différentes interventions extérieures qui favorisent un projet personnalisé de poursuite d’études et/ou d’intégration dans la vie professionnelle.

Photography : Maelle Andre Model : Sophie Nissens (Dominique Models Agency) Make-up : Florence Bracaval (C’est Chic Agency) Hairstyling : Christophe Lambenne Styling : Helena Chambon (C’est Chic Agency) Fashion Designers : Saint-Luc Tournai Stylists Assistant : Robin Huberty

Luc Magazine 2014 / Option Stylisme de Mode Recherches, Elodie Olive, 1e année Silhouette, Elodie Olive, 1e année Couleurs, Anne de Molina Sixtine, 3e année Influences, Anne de Molina Sixtine, 3e année

Coll. Gattaka, Valentine Vancayezeele, 3e année Création Hugo Deblende, 3e année Création Ninon Teydaud, 3e année Coll. Eclipse on California Ghetto, Charlotte Simon Maudens, 3e année

Luc Magazine 2014 / Option Stylisme de Mode Chemisier, Elodie Olive, 1e année Recherches, Aragsane Houssein Nour, 2e année Brussels Fashion Days 2013, Amandine Diverchy, 3e année Recherches, Naïs Jacquet, 1e année Recherches (suite), Naïs Jacquet, 1e année

Paloma Lejeune, 3e année Camille Wojnarowsky, 3e année Nathanaël Cambier, 1e année Elodie Berthier, 1e année

Luc Magazine 2014 / Portrait / Etudiant en Stylisme de Mode

Un bon couturier doit être un architecte pour les plans, un sculpteur pour la forme, un peintre pour la couleur, un musicien pour l’harmonie, un philosophe pour les mesures.

n Hugo Deblende, option Stylisme de Mode, 2e année

Collection Crochet, Hugo Deblende, 2e année Portrait : Frankie Allio, option Photo, 2e année

Luc Magazine 2014 / Option Publicité

Marquer les esprits Chaque jour c’est du bonheur à tartiner. C’est beau la vie. C’est tout ce que j’aime. A fond la forme. Parce que je le vaux bien. C’est prouvé, la publicité marque les esprits. Elle nous séduit, nous fait des compliments, nous dit qu’on est sexy, fort et intelligent. Elle nous fait rire, nous fait rêver et surtout, elle nous donne envie. Envie de devenir sexy, fort et intelligent. Sans jamais avoir peur de se répéter. Zéro tracas, zéro blabla, pendant 3 ans, l’étudiant en Publicité apprendra à séduire son public. Il abordera les techniques d’expression actuelles (dessin, écriture, typographie, infographie, photographie) et pour que les envies prennent vie il travaillera en atelier sur tous les supports de communication existants (affichage, presse, télé, radio, internet, ainsi que les nouveaux médias émergents). Par amour du goût, il développera également ses connaissances avec une sélection pointue de cours théoriques (marketing, sociologie, philosophie, histoire des Arts, littérature) et d’activités culturelles (conférences, expos, musées, déplacements à Paris, Bruxelles, Londres et New York). Et enfin, parce que le monde bouge, l’étudiant en Publicité sera continuellement confronté à la vie, la vraie, à la réalité du métier (stage d’observation, stage d’immersion, workshops avec des professionnels, jurys extérieurs). Et après, en avant les histoires !

Texte : Bruno Boulanger Photo : Gaspard Manguette

Luc Magazine 2014 / Option Publicité Affiche Prévention Obésité, David Lesage, 2e année Annonce magazine Oreo, Adrien Callewaert, 3e année Affiche Under Museum Expo, Adrien Callewaert, 3e année Annonce Head & Shouder, Elise Pype, Diplômée 2013 Affiche Substral, David Lesage, 2e année

Campagne magazine Nespresso, Camille Dutoit, 3e année Affiche Frieskies, Auguste Fenez, 1e année

Luc Magazine 2014 / Option Publicité

Affiche Patagonia, Jérôme Durand, Diplômé 2013 Affiche Royal Canin, Thibault Saumitou-Laprade , 2e année Site web Walk in Story, Vincent Perez, 2e année Logos, Julien Delerue / David Lesage, 2e année Photomontage pour Alka Seltzer, Alysée Matton, 3e année Typographie FIFA World Cup, Thibault Saumitou Laprade, 2e année

33 Storyboard McDonald’s, Arnaud Gerats, 3e année Packaging et Site web Belgian Owl Whisky, Gaspard Manguette, 3e année Affiche Herta, Gaspard Manguette, 3e année Logo & identité graphique Miko, Clara Szczurek, 2e année

Luc Magazine 2014 / Portrait / Etudiant en Publicité

Un message efficace, clair et concis. Un visuel qui accroche l’oeil. C’est dans les premières secondes que la pub nous séduit. Et ça marche.

n Enzo Guyot, option Publicité, 1e année

Affiche (vitamines pour oiseaux), Enzo Guyot, 1e année Portrait : Chloé Meute, option Photo, 2e année

Luc Magazine 2014 / Option Stylisme de l’Objet

Stylisme de l’Objet

Des mains et des objets Nous transformons les matériaux par une multitude d’actions et de combinaisons en objets de la vie courante. Les objets sont des projets qui passent par l’expérimentation sous forme de dessins, d’images informatiques, de plans, de maquettes ou de prototypes grandeur nature. La plus grande partie des réalisations se font dans nos ateliers par le biais du travail manuel assisté par des outils et des machines. Dans l’atelier le plaisir est créatif et productif. Presque chaque objet de notre quotidien est passé par une étude de design.

Texte : Peter Van De Kerckhove Photo : Le Bucolique, Pierre-Yves Michel, 3e année

Luc Magazine 2014 / Option Stylisme de l’Objet

Etude d’assise, Benjamin Levy, 1e année

Etude d’assise, Mathieu Bochu, 1e année Renard, William Fournie, 1e année Caisse de résonnance en bois, Elise Miner, 1e année Exercice d’emboutissage métal, le tréteau, Vincent Long, 1e année Lapin, Martin Lefebvre, 1e année

Luc Magazine 2014 / Option Stylisme de l’Objet Le lustre, Arthur Etard, 3e année Le lustre, Hugo Van De Kerckhove, 3e année Le lustre, Le feu, Frédéric Michel-Langlet, 3e année

Allumettes, Frédéric Michel-Langlet, 3e année Flaconnage, Pauline Capdo, 3e année Prothèse imaginaire, Maxime Defert, 3e année

Luc Magazine 2014 / Portrait / Etudiant en Stylisme de l’Objet

Le foot c’est bien. Le design c’est mieux.

n Martin Lefebvre, option Stylisme de l’Objet, 2e année

Assise, Martin Lefebvre, 2e année Portrait : Coline Carpentier, option Photo, 2e année

Luc Magazine 2014 / Option Création d’Intérieurs

Création d’Intérieurs

Créer les cadres de vie L’architecture d’intérieur est un art. Le concepteur d’espace fait preuve de son utilité dans la société quand il agit avec sensibilité en homme de synthèse. C’est cette sensibilité qui, utilisée dans la conception, fait que l’espace créé procure des émotions durables et renouvelées. L’aboutissement de trois années dans l’option Création d’intérieurs doit permettre aux étudiants de pouvoir rentrer dans le milieu professionnel en ayant acquis un maximum d’outils leur permettant d’affronter une autre réalité. Pour ce faire, l’étudiant devra développer sa personnalité qui se reflètera dans ses projets grâce à une écriture architecturale propre basée sur des concepts forts. La tâche est ardue car il s’agit de maîtriser la composition d’espaces harmonieux. Et composer c’est agencer différents éléments en connaissant leurs interactions les plus subtiles, de façon à ce qu’il s’établisse un dialogue dans un équilibre harmonieux, réalisant un ensemble cohérent. C’est l’orchestration de l’ombre et de la lumière, des différents plans et volumes inscrits dans un lieu qui révèlent une écriture. Toutes les variations de rythmes sont possibles car les combinaisons sont infinies. L’art de composer est une recherche constante, qui n’a pas de recettes et échappe aux règles. C’est la capacité d’analyse, de critique, de synthèse basée sur l’expérimentation sensorielle et intellectuelle que chaque étudiant devra développer afin de parfaire sa formation et son art.

Texte : Magali Coussement Stand Chanel, Julie Lepercq, 2e année

Luc Magazine 2014 / Option Création d’Intérieurs Flavie Brutelle / Julie Loyez, 2e année Atelier, 1e année Anthony Malesys, 3e année

Sarah Delafosse, 3e année Estelle Martin, 3e année Maxence Noël, 3e année

Luc Magazine 2014 / Option Création d’Intérieurs Daphné Le Bigot / Mathilde Catteau, 3e année Anthony Malesys, 3e année Lauren Lucas / Roxane Valat, 2e année

Stand Yves Saint Laurent, Anaïs Vincent, 2e année Stand Repetto, Sarah Delafosse, 3e année

Luc Magazine 2014 / Portrait / Etudiant en Création d’intérieurs

L’architecture d’intérieur, c’est de la poésie en trois dimensions.

n Ella Sinelle, option Création d’intérieurs, 3e année

Projets et maquettes, Ella Sinelle, 3e année Portrait : Hélène Mariaud, option Photo, 2e année

Luc Magazine 2014 / Cours généraux / Littérature contemporaine

Se tenir du côté de ce qui tremble - Réinventer le réel

Fin du monde… Quel monde ? « Nous savons aujourd’hui que l’humanisme orgueilleux qui donne au monde moderne son dynamisme inouï met en péril la continuation même de l’aventure humaine. » Jean-Pierre Dupuy, Petite métaphysique des tsunamis. Le cours de littérature contemporaine est transversal, il se donne en même temps à tous les étudiants de Bachelor 3. Il est donc nécessaire de le concevoir autour d’une thématique qui puisse intéresser autant les stylistes de l’objet que les graphistes, par exemple. Il ne s’agit donc pas à proprement parler de faire de l’analyse littéraire, ce qui conviendrait à la spécificité de certaines options mais pas à d’autres. Les oeuvres étudiées sont sélectionnées dans les corpus contemporains de la poésie, du théâtre, du roman et du roman sociologique, en fonction de leur originalité et de leur pertinence dans le cadre de la formation artistique1. Il ne s’agit donc pas d’une « histoire de la littérature ».

(01-02.2014) du magazine Sciences Humaines n’est pas un hasard. Les scientifiques spécialistes du climat, comme ceux du GIEC3, le confirment : d’ici 2100 aura lieu un effondrement des écosystèmes de la planète, dû à la dégradation de l’environnement causée par l’homme. Le processus est irréversible et devrait causer la perte de milliards d’individus. «Et tout le monde s’en fiche!», s’écrie Aurélien Barrau, astrophysicien et poète, chercheur au CNRS et au Laboratoire de Physique Nucléaire et des Hautes Énergies du CERN4. Pas si sûr néanmoins car aujourd’hui certains philosophes sortent du bois et sont de retour pour penser le monde autrement : Slavoj Žižek, Georges Amar, Clive Hamilton ou encore Richard Sennett en sont. Pas si sûr encore car aujourd’hui des millions de citoyens ordinaires inventent aux quatre coins du globe de nouvelles formes de sociabilité, de collaboration, d’échange économique, de politique. Ils réinventent ce qui cruellement manque à notre société postmoderne : le vivre ensemble. Ainsi, pour eux, le présent n’est pas Anne Frank synonyme de peur tétanisante et l’avenir ne rime pas avec nihilisme. Contre le règne de la finance, de l’individualisme et du repli sur sa communauté, de la surconsommation, des extrémistes en tous genres, du racisme et de l’intolérance aujourd’hui banalisés, ils s’emploient à bâtir un futur, meilleur que notre présent, parce que loin du cynisme ambiant, ils y croient, lucides mais déterminés, à un futur. Sachant proche la fin de notre monde, conscients de ce qui nous arrive, ils oeuvrent à un autre monde, un nouveau monde.

« La chose importante à garder en tête est qu’il ne faut jamais attendre une minute pour commencer à changer le monde. »

Le choix s’est porté cette année sur le réenchantement du monde et l’avènement d’une nouvelle poétique pour « Se tenir du côté de ce qui tremble »2. Ainsi, y est abordée la question de l’imaginaire en action, appelé à faire émerger une nouvelle poétique du monde dans une visée ‘écologique’ de la civilisation, de la pensée et du mode de vie. Entre utopies, atopies, dystopies, cynisme, désenchantement, révoltes et résistances dans un devenir humain marqué par les catastrophes, les guerres et la peur de l’Apocalyse, se pose cette question : quelle transgression inventer pour de nouvelles éthique et esthétique basées sur l’émotion, le sensible, la fragilité célébrée, la coopération, bref sur l’humanité ? Le titre « Vers un nouveau monde » du dernier Grand Dossier

Mais que vient donc y faire la littérature ? Et que peut-elle ? « L’Art consiste à résister par la forme au cours du monde », écrivait Adorno, phrase utilisée pour cette question sou-

1 Voir liste ci-après. 2 Cette expression est empruntée à Camille de Toledo, écrivain, traducteur et plasticien. 3 GIEC = le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat. 4 CERN = Conseil européen pour la recherche nucléaire ou Laboratoire européen pour la physique des particules.

mise à l’exercice de dissertation de bien des lycéens : L’art peut-il changer le monde ? Si l’on est tenté d’y répondre par la négative, force est toutefois de constater que la littérature peut, comme tous les arts, changer les hommes, qui font le monde. L’histoire de l’humanité est jonchée d’événements apocalyptiques. C’est la spécialité des passages millénaires et des Grandes Écritures, mais pas seulement. Ce fut aussi celle du 20e siècle. Y ont succédé les grandes utopies et contre-utopies que l’on connaît. Il se fait qu’apocalypse et utopie se sont écrites le plus souvent par la littérature, sous formes de récits. En témoigne d’ailleurs la richesse de la science-fiction, née à la fin du 19e. La littérature récite la vie des hommes et invente des fictions au départ de leurs vies. C’est un reflet de la société et la mise en forme de nouvelles visions de celle-ci. C’est son essence, et sa mission. La littérature nous sauve car elle nous tend un miroir, nous permet de découvrir des vies et parfois des sentiments que nous ne connaissons pas, d’ouvrir notre champ de vision et de pensée. Elle soulève le coeur et l’esprit des hommes. C’est pour toutes ces raisons que les régimes totalitaires en ont pratiqué l’autodafé. C’est pour toutes ces raisons aussi que le cinéma contemporain adapte très souvent des histoires publiées d’abord sous la forme du roman. De son côté, le mot « apocalypse » est la transcription d’un terme grec (ἀποκάλυψις / apokálupsis) signifiant « dévoilement » ou, sous un aspect religieux, « révélation » et appartenait à un genre littéraire juif puis chrétien de type ésotérique – la littérature apocalyptique – qui présentait une grande diversité mais avait en commun un goût prononcé pour l’allégorie ainsi que pour le symbolisme, et dont l’Apocalypse de Jean constitue un modèle du genre. D’un autre côté, le terme « utopie » est un néologisme forgé par l’écrivain anglais Thomas More en 1516 dans son oeuvre en latin, Utopia, au départ du grec « οὐ-τοπος », préposition négative traduisible par « sans lieu, nulle part ». L’utopie est

The Road (La Route), (2009), film américain adapté du roman éponyme de Cormac McCarthy, réalisé par John Hillcoat.

Luc Magazine 2014 / Cours généraux / Littérature contemporaine

© Guillaume Leblon. Cette phrase est le titre d’un court essai écrit par l’écrivain Stig Dagerman. Il y développe, dans un pessimiste confiant, oxymore de la lucidité, ses réflexions sur le sens de l’existence.

« Le peu qu’on peut faire, le très peu qu’on peut faire, il faut le faire ». Théodore Monod

Livres proposés à la lecture aux étudiants Ces livres ont été achetés par l’école et sont mis à la disposition des étudiants via la bibliothèque. Livre de base - Long poème en prose 1. De Toledo Camille, L’inquiétude d’être au monde, éd. Verdier, collection Chaoïd (2010) Théâtre 1. Wajdi Mouawad, Incendies, coéd. Leméac/Actes Sud-Papiers (2009) - rééd. poche Babel (2011) 2. Chéneau Ronan, Cannibales, éd. Les Solitaires Intempestifs (2006, épuisé mais disponible au format .pdf en suivant ce lien : http://ddata.over-blog.com/ xxxyyy/2/56/69/67/TEXTES-FRANCAIS/Cheneau-Ronan_Cannibales.pdf 3. Liddell Angélica, Tout le ciel au-dessus de la terre (Le syndrome de Wendy), éd. Les Solitaires Intempestifs (2013) 4. Schimmelpfennig Roland, Le dragon d’or, éd. L’Arche (2011) Poésie 5. Bouquet Stéphane, Nos Amériques, éd. Champ Vallon, Recueil (2010) 6. Nimrod, Babel/Babylone, éd. Obsidiane, coll. Les Solitudes (2010) 7. Luca Ghérasim, Héros-Limite suivi de Le Chant de la carpe et de Paralipomènes, éd. Gallimard, coll. Poésie poche (2001) Roman 8. Fresán Rodrigo, Le fond du ciel, éd. Seuil (2010) 9. Gunzig Thomas, Manuel de survie à l’usage des incapables, éd. Au Diable Vauvert (2013) 10. Pessan Eric, N, photos de Mikaël Lafontan, éd. Les Inaperçus (2012) 11. Hoban Russell, Enig Marcheur, éd. Monsieur Toussaint Louverture (2012) 12. Safran Foer Jonathan, Extrêmement fort et incroyablement près, éd. L’Olivier (2006) - réed. Points Seuil (2007) 13. McCarthy Cormac, La route, éd. L’Olivier (2008) - réed. Points Seuil (2009) 14. DeLillo Don, L’homme qui tombe, éd. Actes Sud (2008), réed. poche Babel (2010) 15. Jirgl Reinhard, Renégat, roman du temps nerveux, éd. Quidam (2010) 16. Heidsieck Emmanuelle, À l’aide ou le rapport W, éd. Inculte/Laureli (2013) 17. Arfel Tatiana, La deuxième vie d’Aurélien Moreau, éd. Corti (2013) 18. Sinha Indra, Cette nuit-là, éd. Albin Michel (2009) 19. Longo Davide, L’homme vertical, éd. Stock, coll. La Cosmopolite (2013) 20. Powers Richard, L’ombre en fuite, éd. Le Cherche-Midi, coll. Collection Lot 49 (2009), rééd. 10/18 (2010) 21. Gamboa Santiago, Necropolis 1209, éd. Métailié (2010) 22. Vigorito Tony, Dans un jour ou deux, éd. Gallmeister (2011) 23. Dallaire Richard, Les peaux cassées, éd. Alto (2013) 24. Damasio Alain, La zone du dehors, éd. La Volte (2007), rééd. Folio SF (2009) 25. Murakami Haruki, 1Q84, livre 1, éd. Belfond (2011), rééd. 10/18 (2012) 26. Merle Loïc, L’esprit de l’ivresse, éd. Actes Sud (2013) 27. Lahens Yanick, Guillaume et Nathalie, éd. Sabine Wespieser (2013) 28. Bass Rick, Le livre de Yaak- Chronique du Montana, éd. Gallmeister (2007), rééd. Gallmeister/coll. Totem (2013) 29. Tavares Gonçalo M., Apprendre à prier à l’ère de la technique, éd. Viviane Hamy (2010) 30. Hubbell Sue, Une année à la campagne, éd. Gallimard (1988), rééd Folio (2011)

un genre littéraire ayant pour cadre une société imaginaire idéale. C’est la Callipolis de Platon, l’Eldorado dans Candide, l’abbaye de Thélème dans Gargantua de Rabelais, La Cité du Soleil de Tommaso Campanella ou encore La Nouvelle Atlantide de Francis Bacon.

avant - préserve l’humanité de son fils dans un monde postapocalyptique ravagé par la cruauté des survivants en perpétuant la mémoire et la culture par la lecture du peu d’écrits qu’ils trouvent, les oeuvres littéraires retenues dans le cadre de ce cours sont des œuvres initiatiques sur la transmission et la subjectivité des valeurs, des métaphores du monde d’aujourd’hui, ou de celui possible de demain, aux pieds fragiles dans les ténèbres, ou encore d’un autre possible, où l’espoir a un sens. Car Marcel Proust l’espoir a du toujours du sens. Car audelà du dérèglement de tous les sens dans lequel nous vivons, au-delà de ce vertige qui limite nos vies à notre ego, il existe une tangente : réinventer le réel en voguant plus loin, dans l’aventure nouvelle et collective de la création d’un nouvel imaginaire et d’un rhizome bâtard, le seul possible : celui de la mixité, porté par des voix qui le chantent. n Dominique Moreau

« L’audace réussit à ceux qui savent profiter des occasions. »

Les livres proposés à la lecture aux étudiants, dans le cadre de ces thématiques, sont néanmoins tous récents. C’est dire si notre époque recèle de récits possibles. Et, de même que Roberto Benigni dans La vita è bella (La ville est belle - 1997) qui raconte des histoires à son jeune fils avec qui il est enfermé en camp de concentration en lui faisant croire que les occupations du camp allemand sont en réalité un jeu, dont le but serait de gagner un char d’assaut, un vrai, de même que Vitto Morgensen dans The Road (La Route - 2009, film adapté du roman éponyme de Cormac McCarthy) - voir photos ci-

Luc Magazine 2014 / Graphisme / Workshop

Workshop sérigraphie

Un atelier de sérigraphie a été proposé aux étudiants de 3e Graphisme dans le cadre de leur cours de dessin. Le workshop est animé par des membres d’un collectif artistique connu sur Lille et Tournai : Le Quai 38. Ces spécialistes de la sérigraphie proposent aux étudiants deux jours de formation et d’éveil à cette discipline de reproduction. Durant ces deux jours, les étudiants ont reproduit des travaux graphiques et illustratifs qu’ils avaient préalablement préparés. Ils les ont imprimés ensuite en une ou deux couleurs, sur des papiers variés et sur des supports textiles. n Bruno Lombardo

Photos : Bruno Lombardo

Luc Magazine 2014 / Graphisme / Workshop

Photos : Bruno Lombardo

Luc Magazine 2014 / Graphisme / Workshop

Workshop Litho-Kitchen

Ce workshop a été animé pendant 2 jours par David Ritzinger; un pratiquant émérite de la Litho-kitchen, technique qu’il dispense régulièrement lors de workshops. David Ritzinger est galeriste («Galerie$»), éditeur («La belle époque») et artiste (Monsieur R). La litho-kitchen, comme son nom l’indique, est dans un premier temps apparentée à la lithographie (une alchimie entre l’acide, le gras, l’eau et l’encre sur une pierre calcaire) et dans un deuxième temps accommodée à l’utilisation de matériaux que l’on trouve dans la cuisine : le coca, le gras, l’eau, le papier aluminium... Même si la technique est simple dans son procédé, la maîtrise du processus demande de la concentration et de la ténacité. Une fois l’image «dessinée» avec élément gras sur le papier aluminium, puis révélée grâce au coca, commence la manipulation pour l’encrage où on joue de la répulsion eau-encre. L’encrage jugé satisfaisant, on imprime alors le dessin sous la presse. Et si on veut être puriste, on peut encrer à la cuillère. Ce qui rendrait la technique Litho-Kitchen complètement réalisable dans une cuisine ou dans un kot étudiant.

Photos : Silvanie Maghe

Ce workshop fut réellement enrichissant pour les étudiants de 2e année Graphisme car il leur a permis de découvrir cette technique particulière et de la pratiquer suffisamment longtemps pour pouvoir la maîtriser. n Silvanie Maghe

Luc Magazine 2014 / Graphisme / Workshop

Photos : Silvalie Maghe

Luc Magazine 2014 / Graphisme / Atelier Techniques multiples, Photos : Silvanie Maghe Ombre chinoise, Photo : Bruno Lombardo Dessin au bâton, Photos : Silvanie Maghe

Dessin au fil, Photos : Silvanie Maghe

Exploration Dessin Le dessin est une technique et un art consistant à représenter visuellement, en deux dimensions, personnages, paysages, objets ou idées, par des formes et des contours. Le mot s’est écrit indifféremment « dessein » ou « dessin », impliquant en cela la notion d’intention, de projet, et ce jusqu’au XVIIe siècle. Le dessin est l’un des premiers moyens d’expression de l’humanité : il peut être très simple ou revêtir des formes extrêmement complexes. Le cours de dessin est avant toute chose un espace où l’étudiant apprend à regarder et à observer. À travers une série d’exercices dispensés tout au long de l’année, il pourra affiner cette observation, mais également développer une sensibilité qui lui apportera une réflexion qu’il pourra mettre en parallèle ou en application dans d’autres cours de sa section. n Silvanie Maghe et Bruno Lombardo

Luc Magazine 2014 / Graphisme / Atelier

Lectio

Book-it

Deap

Sharew

Icon Design update your apps Icône : Représentation pictographique de petite dimension affichée sur l’écran d’un ordinateur, symbolisant un programme et correspondant à l’exécution d’une tâche particulière. (L’icône, en tant que repère visuel, facilite la circulation dans un logiciel ou sur Internet.).

Where to get it

Party Litt

&at

Incontournable

Quick Meal

Gather Square

U-meet

Pic Nic

Accolade

Voilà comment le Larousse définit le terme icône (dans le jargon informatique). Mais en réalité, cette représentation pictographique, comme le décrit le dictionnaire, se révèle être bien plus qu’une simple aide visuelle. Bien souvent — et c’est le cas notamment sur les tablettes et les smartphones — l’icône est devenue le symbole qui résume l’identité visuelle d’une application. Comme un logo, elle doit posséder les qualités graphiques qui lui attribueront une lisibilité, un caractère, une modernité et surtout une faculté à être mémorisée très rapidement. Les boutiques d’applications telles que l’App Store (iOS) ou le Google Play (Android) proposent un très large choix de logiciels pour les appareils mobiles : l’impact visuel de cette petite image — le seul élément étant capable de distinguer un logiciel d’un autre dans le gigantesque catalogue — est donc capital. La première chose que l’on voit d’une app, c’est son icône ! Si son design est inadapté, ou de piètre qualité, les premières impressions de l’utilisateur ne seront très probablement pas favorables, et auront une influence décisive sur le volume de téléchargement de l’application1. La fabrication d’une icône est donc un processus graphique très pointu, où il faut à la fois s’adapter aux canons esthétiques d’une marque (Apple, par exemple, impose certaines règles assez strictes) tout en préservant l’originalité et l’identité du produit. De plus, comme un logo, une icône doit rester identifiable et lisible, même à très petite taille.

Les étudiants de 2e année Graphisme se sont vus confier la tâche de réaliser des icônes sur la base de quatre concepts définis lors du briefing : une application culinaire mettant en avant simplicité, économie et fraîcheur ; une application de partage littéraire favorisant l’échange de citations et courts extraits ; un réseau social devant se distinguer par un attribut unique de ceux déjà existants ; et finalement, une application de rencontre par centres d’intérêts communs. L’objectif de ce projet consistait à faire découvrir aux étudiants le langage visuel spécifique à la création d’icônes, et de démontrer que les contraintes inhérentes au processus ne sont en rien un frein aux possibilités et à la créativité. Pour chacune des icônes, ils étaient autorisés à ajouter quelques attributs supplémentaires pour caractériser le plus possible leurs applications. Et ils devaient également leur trouver un nom ! Les étudiants ont tout d’abord procédé à des recherches d’idées sous forme de croquis. Les concepts les plus intéressants ont ensuite été mis au propre sur papier pour optimiser leur aspect, puis finalisés avec les logiciels Illustrator et Photoshop d’Adobe. Pour la présentation finale, ils devaient reproduire chaque icône en 3 tailles : très grande, normale et petite. La création de ces icônes a représenté un vrai défi pour la classe, qui découvrait les logiciels en même temps que le développement du projet. Il fallait trouver des idées pertinentes tout en apprenant à maîtriser la technicité de l’outil. Dans l’ensemble, la majorité des étudiants a été capable de répondre aux exigences de l’atelier. n Damien Mathé

Lectio, Angèle Suarez, 2e année Book-it + Deap, Clara Devred, 2e année Sharew + Where to get it, Marie Grumellon, 2e année &at + Incontournable, Marion Joly, 2e année Gather Square + Quick Meal, Marianne Spilthooren, 2e année Pic Nic + Party Litt, Thomas Pommery, 2e année U-meet + Accolade, Thomas Babayan, 2e année

Voir l’article sur le blog de Tap Tap Tap (éditeur entre autres de Camera+) : http://taptaptap.com/blog/faceplanting-an-applaunch-horror-story-with-a-twist/ 1

Luc Magazine 2014 / Photographie & Graphisme / Workshop / Reliure

Photos : Damien Seynave

Workshop Reliure

Chaque année des workshops animés par des professionnels extérieurs de l’école sont proposés aux étudiants des différentes sections. Ceux-ci sont l’occasion de partager un savoir-faire. Cette année, des ateliers de reliure ont été proposés aux étudiants de 1e Graphisme dans le cadre du cours de typographie et aux étudiants de 1e et 2e Photo dans le cadre du cours de dessin. Le workshop de reliure réunit des finalités qui sont propres au monde de l’édition mais aussi à celui du graphisme et de la photographie, le livre restant aujourd’hui encore, le meilleur support pour véhiculer texte et image. C’est sous le regard attentif et le savoir d’Élise Van Rechem que les étudiants ont été amenés à réaliser un livre sur une journée ou dans un délai de 4h. Ce savoir-faire ne sera certainement pas perdu car cette technique permettra à la plupart des étudiants de finaliser leurs travaux qui seront présentés aux jurys en fin d’année. n Bruno Lombardo

Photo : Bruno Lombardo

Luc Magazine 2014 / Stylisme de Mode / Atelier

Création Charlotte Simon, 2e année Création Valentine Vancayezeele, 2e année

Création Hugo Deblende, 2e année Création Marie Roy, 2e année Création Alice Delepaut, 2e année

petit crochet par le Tricot Le Projet Tricot/Crochet est avant tout un projet de transmission de savoir-faire, les étudiants ont pendant 3 mois travaillé avec l’aide de tricoteuses à l’élaboration d’une pièce en maille intégrée dans leur collection. Ce projet permet aux étudiants de porter un nouveau questionnement sur leur travail, à savoir la faisabilité des réalisations (la définition des contraintes et l’adaptation des techniques ainsi que la communication orale et/ou visuelle de ses idées à une personne extérieure au projet). Ce projet n’aurait pas pu se réaliser sans l’aide de toutes les tricoteuses motivées et dévouées qui pendant ces 3 mois se sont investies patiemment auprès des étudiants ; ni sans la collaboration de l’équipe du Foyer Culturel de Péruwelz qui nous a accueillis dans leur espace convivial et chaleureux. n Olivier Reman

Luc Magazine 2014 / Stylisme de Mode / Workshop Collection, Elise Cruz, 3e année Collection, Clémence Guillerm, 3e année Collection, Anne Debadts De Cugnac, 3e année Collection, Florence Peuckaert, 3e année

Prise de Vue, Camille Wojnarowsky, 3e année

Shooting Collection

Un workshop sous forme de prise de vue professionnelle, réalisée en collaboration avec la photographe Maëlle André, a permis de mettre en image les collections des étudiants de 3e année et de maîtriser de cette façon l’organisation d’un shooting mode. En voici quelques prises... n Olivier Reman Make-up : Florence Bracaval @ C’est Chic Agency Model : Laura Mira @ Flag Models Agency

Luc Magazine 2014 / Publicité / Atelier & Workshop

Photographie, Cadres, Alice Pierre, Diplômée 2013 Photomontage, Forêt, Héléna Colin, 2e année Photographie, Portrait, Amélie Warnault, 2e année Photographie, Nature Morte, Amélie Warnault, 2e année

Photomontage, Pauline Baillon, 3e année

Photographie Publicitaire

Qui dit publicité, dit souvent visuel. La force d’une image bien construite peut parfois surpasser les meilleurs slogans. La poésie d’une photo peut même éviter de longs discours. L’étudiant en Publicité aborde la Photographie Publicitaire de façon à mieux maîtriser ce discours visuel. L’objectif de l’atelier donné aux trois années, est de former l’étudiant aux multiples facettes de ce métier. Ainsi, il abordera de nombreux domaines tels que la mode, la nature morte, le reportage... Mais également les diverses techniques de prises de vue ainsi que la maîtrise des éclairages et des logiciels de retouche numérique. Entre théorie, travail en studio, et workshops donnés par des intervenants du monde professionnel, l’étudiant sera capable à la fin de ses études de penser et de réaliser un shooting professionnel. n Barthélémy Decobecq

Luc Magazine 2014 / Publicité / Atelier & Workshop Photographie, Mouvement, Pierre-Louis Delescluse, 1e année Photomontage, William Lawson, Kévin Paumier / Gaspard Manguette / Camille Dutoit, 3e année Photomontage, Rencontre, Steven Millecamps, 2e année

77 Photographie, Dr.Denimjeansmaker, Gaspard Manguette, 3e année Photographie, Boy, Yannick Duvinage, 3e année Photographie, New York Skate Girl, Kévin Paumier, 3e année Photographie, Portrait, Tina Tristram, 2e année

Luc Magazine 2014 / Publicité / Workshop

Photos & texte : Bruno Boulanger

Hors Connexion Prenez un joli petit village, à l’écart de la ville, Vezon par exemple, à 10 km de Tournai. Choisissez ensuite un lieu de travail pratique, spacieux, lumineux, chaleureux, un endroit calme et arboré, comme la Ferme du Plat d’Or (www.lafermeduplatdor.be), une ancienne bâtisse restaurée avec beaucoup de goût et transformée en espace de coworking niché dans un écrin de verdure. Coupez enfin les téléphones et les ordinateurs, et concentrez-vous sur une chose. Une et une seule. Une banane par exemple.

Début avril, dans le cadre des cours de Marketing, d’Image, et de Storyboard, les étudiants de 1e année Publicité se sont retirés dans ce havre de paix pour y passer une journée Hors Connexion. Le but de cette retraite était simple : se couper de tout ce qui habituellement parasite la concentration et se focaliser sur l’élaboration d’une campagne d’activation de marque. Pour l’occasion, la marque envisagée n’était autre que Chiquita. Comment, en termes d’actions et de supports médias, était-il possible de créer un événement autour d’un produit aussi basique que celui-là ? Les 15 équipes de 4 étudiants se sont alors éparpillées aux quatre coins de la propriété et ont commencé un long travail de réflexion, soutenu des conseils de leurs professeurs. A la fin de la journée, les résultats présentés devant l’assemblée étaient remarquables, bien au-delà des espérances, tant pour les participants que pour les organisateurs. Inutile de vous dire que tout le monde avait la banane. n Projet encadré par Bruno Boulanger, Jeff Damas et Denis Scieur

Luc Magazine 2014 / Publicité / Atelier / Campagne d’intérêt Public

Campagne ANLCI, Xavier Gérard, Option Publicité, 2e année

Quand les mots n’ont pas de sens Les agences publicitaires ne s’occupent pas seulement des marques et produits commerciaux. Elles se penchent aussi sur les problématiques d’intérêt public. De la même manière, dans notre option Publicité, nous avons également à coeur de « plancher » (comme on dit de la création) sur ce type de sujet. Durant le premier quadrimestre 2013-2014, dans le cadre du cours d’ «écriture publicitaire», les étudiants du Bachelor 2 ont travaillé sur l’illettrisme, ce fléau postmoderne, et ont produit des campagnes print en trois messages dont les meilleures sont reproduites ici.

Il est bien difficile de recueillir les chiffres globaux des dépenses en communication d’intérêt public : campagnes de prévention et d’information, opérées par la Commission européenne, par les institutions gouvernementales, par les ONG, par les collectivités et par les ASBL, sauf à visiter les rapports annuels de chacune d’entre elles et à les additionner. Seul le gouvernement cana-

dien, roi de la transparence et de la diffusion publique, les mentionne sur le net, avec force graphiques de répartition. Toutefois, dans le monde publicitaire, chacun sait que, depuis une trentaine d’années, ces chiffres sont allés grandissant. Il suffit d’une petite visite sur le site internet du Club français des Directeurs Artistiques1, qui organise chaque année un concours des meilleures créations, pour s’en convaincre. En 1980 et 1990, on n’y compte respectivement que 3 et 4 campagnes parfois résumées à une seule annonce print en noir et blanc et qui, le plus souvent, étaient produites gratuitement par les agences (je le sais, j’en étais). En 2012, 17 campagnes – parfois complètes avec spot tv, prints, radio, etc. – sont récompensées. Cela laisse imaginer combien ont été proposées pour cette catégorie intitulée « Grandes causes / Civisme / Politique ». Ainsi, apparaît évidente la nécessité de former nos étudiants aussi à la création de concept sur les sujets d’intérêt public. Par ailleurs, il n’est pas difficile non plus d’imaginer pourquoi ces sujets d’intérêt public conviennent assez bien à l’apprentissage de l’écriture publicitaire (ou « copywriting »). Vu leur complexité et leur caractère parfois délicat, communiquer sur les sujets dits « de société » requiert souvent la présence des mots, et pas seulement celui de l’image. C’est le cas de l’illettrisme. Contrairement aux idées reçues, l’illettrisme ne concerne pas uniquement les pays les plus pauvres ou encore les immigrés. Au sein de l’Union européenne, un jeune de 15 ans sur cinq et près de 75 millions d’adultes (soit un adulte sur cinq) ne disposent pas des compétences de base en lecture et en écriture. Des chiffres alarmants. La grande majorité des enfants et des adultes concernés sont

http://www.leclubdesad.org/archives-creatives

Luc Magazine 2014 / Publicité / Atelier / Campagne d’intérêt Public Campagne Illettrisme, Julien Delerue, Option Publicité, 2e année Campagne Lire & Ecrire, Yann Gressier, Option Publicité, 2e année Campagne ANLCI, Juliette Herbaut, Option Publicité, 2e année

nés et ont grandi dans le pays où ils vivent et leur langue maternelle est la langue qui y est enseignée. Bien sûr, on observe une disparité entre les pays où l’éducation et l’enseignement sont jugés prioritaires et bénéficient de moyens à la hauteur du défi, comme les pays nordiques, et les autres. Il ne faut pas pour autant en conclure que la France et la Belgique se placent dans les meilleures positions et que rien ne serait à y faire. En effet, même si la dernière enquête menée en France, en 2011, montre que le taux d’illettrisme est moins élevé qu’en 2004 (7 % en 2011 contre 9 % en 2004), il reste un sujet crucial. Malgré les multiples campagnes de sensibilisation et les efforts répétés des associations d’aide à l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, 2.500.000 personnes âgées de 18 à 65 ans et qui ont été scolarisées en France sont actuellement en situation d’illettrisme. Dès lors, en 2013, l’illettrisme a été déclaré cause nationale en France. C’est qu’il fait barrage en premier lieu à l’insertion sociale et professionnelle. Le monde changeant, le marché du travail requiert de fait des compétences en lecture et en écriture toujours plus élevées (d’ici à 2020, selon les estimations, 35 % des emplois exigeront des qualifications de haut niveau, contre 29 % aujourd’hui). À cause de son versant numérique de plus en plus présent, la participation sociale et civique s’avère aussi davantage tributaire de ces compétences. Et l’activité numérique des personnes âgées, de plus en plus nombreuses, demande un apprentissage des compétences nécessaires. Par ailleurs, on sait clairement que la pauvreté et la difficulté à lire et à écrire sont enchaînées dans un cercle vicieux, l’une alimentant l’autre. Enfin, la mobilité et la migration croissantes rendent les compétences en lecture et en écriture de plus en plus multilingues, associant des environnements culturels et linguistiques très divers.

Ainsi, l’écart entre ceux qui se débrouillent avec la langue voire même y excellent et ceux qui y ont renoncé depuis longtemps voire même ne parviennent pas à la maîtriser s’est accru avec l’évolution de la société et surtout celle de son système économique dont la tendance est de conjuguer le terme « compétences » à toutes les sauces et à tous les échelons du monde du travail, dont celle-là justement. L’illettré n’a donc de cesse de vouloir vivre comme tout le monde, bien qu’il sache avec douleur morale et psychologique combien il en est différent. Mais une campagne de sensibilisation à son propos ne peut se montrer ni stigmatisante, ni culpabilisante, ni misérabiliste, ni démagogue. Elle manquerait alors de la plus simple humanité. Les étudiants ont par conséquent réfléchi à d’autres axes. Certains se sont attachés à cette faculté qu’à développée l’illettré de faire semblant. En effet, il est difficile, même pour les travailleurs sociaux, de déceler la mauvaise maîtrise de la lecture et de l’écriture car l’illettré a inventé toutes sortes de stratégies pour s’en cacher. C’est donc un acteur hors pair. D’autres étudiants ont travaillé sur la discrimination sociale et ce sentiment difficile de se sentir à l’écart, enfermé dans son état. D’autres encore ont développé leur campagne sur base de la peur, voire de l’obsession, suscitée par l’objet qui résume encore aujourd’hui l’usage de la langue : le livre. Enfin, dans une perspective plus légère, certains ont imaginé la manière dont l’illettré se débrouille avec les mots, en les transformant en images. En tant que professeur, j’ai éprouvé un plaisir réel à proposer cette difficile thématique à ces étudiants. Je suis fière d’eux, de ce qu’ils ont produit et je les en remercie. Pour découvrir d’autres campagnes, visitez mon blog à l’adresse http://penseretclasser.wordpress.com/2014/03/02/quand-lesmots-nont-pas-de-sens/

n Dominique Moreau

Luc Magazine 2014 / Stylisme de l’Objet / Workshop

Alphonsa Salamone, créatrice de bijoux Broche en argent massif, Pauline Capdo, 3e année Recherches en cire, Pauline Capdo, 3e année

Un petit bijou de Workshop

Travailler en petit, être précis, méticuleux, modeler la cire, sculpter le bois, couler, souder, graver, ciseler, explorer la technique de l’argent, de la fonte à la cire perdue… Des découvertes faites par les élèves de 3e année en Stylisme de l’Objet. Le workshop réalisé en collaboration avec Alfonsa Salamone, créatrice de bijoux, s’est déroulé avec beaucoup de bonne humeur. Le thème de départ était une réflexion sur le froid, tendance de la prochaine saison 2014/2015. Point de départ parfois difficile à retrouver dans les créations mais qui a ponctué les recherches durant le trimestre. Les bijoux ont dans un premier temps été réalisés en cire de différentes densités, puis coulés en argent. Le travail de finition, long et laborieux a enfin donné tout leur éclat aux bijoux. Les bijoux ont été ensuite photographiés en studio par les élèves de 1e année Option Photo. n Natalie Simonianpour et Vincent Wegnez

Assemblage d’os plaqués argent, Delphine Duvet, 3e année

Luc Magazine 2014 / Stylisme de l’Objet / Workshop Bague en argent et inclusion de béton et pendentif assorti, Aurore Petassse, 3e année Prototypes de bagues en cire et bois, Maxime Lenglet, 3e année Bague ancienne en or et résine d’inclusion, Enguerran Chambaraud, 3e année Bagues en bois et métal, Wandrille Heusse, 3e année

87 Bracelet paille en bronze, Jacques Tilly, 3e année Broche en os plaqué argent, Delphine Duvet, 3e année Chevalières en argent, Jacques Tilly, 3e année Épingle à cheveux Porte-Souvenir en argent, Camille Boyer, 3e année Recherches de pendentifs en bronze et craie, Marion Masset, 3e année

Luc Magazine 2014 / Stylisme de l’Objet / Atelier

Projet N°1, Morgane Jonckheere, 2e année

Atelier Bibliothèque de rue Projet encadré par Annick Schotte et Sophie Duquesne.

Commune associée à la ville de Lille, Lomme se compose de cinq quartiers distincts pour un total de 28 000 habitants. “Nos initiatives se transforment en actions pirates” tels sont les mots de Mme Kalfa, directrice de la Médiathèque l’Odyssée, pour qualifier les interventions culturelles de l’écrin du savoir Lommois. C’est dans ce contexte de flibusterie que Mme Kalfa a fait appel en Août 2013 à la section Stylisme de l’Objet de l’ESA Saint-Luc Tournai. En effet, l’Odyssée prépare un nouvel acte de sabordage pour dynamiser sa commune. L’étendue de la ville de Lomme et la distance entre chaque quartier est un frein au rayonnement de la médiathèque qui aspire à une lisibilité sur l’ensemble de son territoire. Elle a donc décidé de mettre en place un projet résidant dans l’élaboration d’un dispositif s’apparentant au mobilier urbain qui puisse permettre aux habitants de participer à un échange de livres. Cette volonté naît d’une première expérience appelée les «éphémères» qui a pris part dans quelques commerces Lommois

sous forme d’un panier d’osier dans lequel les habitants pouvaient prendre ou déposer des livres. Cet événement avait pour but, au travers d’un acte civique, de partager les documents que la médiathèque «désherbe», c’est à dire des livres ou autres écrits qui n’ont plus leur place dans les bibliothèques parce que remplacés par des ouvrages plus récents. Cependant, le but était aussi, par le biais d’un procédé simple, de «mettre le grappin» sur les «intouchables» qui qualifie dans le jargon des bibliothécaires, les personnes n’étant pas dans le champ rayonnant de la médiathèque. La commune de Lomme est composée de cinq quartiers possédant chacun leurs identités et leurs histoires. C’est donc cinq dispositifs qu’il faudra imaginer pour donner au 2400 mètres carré et 67639 livres une visibilité hors les murs. n Nicolas Duchêne / Benjamin Levy / Louis Barbe

Luc Magazine 2014 / Stylisme de l’Objet / Atelier Projet N°2, William Fournie, 2e année Projet N°3, Louisette Batard, 2e année Projet N°4, Quentin Lebrun, 2e année

Projet N°5, Nicolas Duchêne, 2e année Projet N°6, Martin Lefebvre, 2e année Projet N°7, Vincent Long, 2e année

Luc Magazine 2014 / Création d’intérieurs / Workshop

3D, Mathilde Catteau, 3e année

Esquisses, Mathilde Catteau, 3e année

4 Jours productifs Dès la rentrée académique, les professeurs de l’atelier d’aménagement d’espaces ont proposé aux étudiants de 3e année les intitulés des deux projets à réaliser durant toute l’année. 1e projet : l’étudiant choisit un bâtiment parmi les différents lieux tournaisiens proposés. En fonction de son étude analytique, il conçoit l’aménagement de cet espace en proposant de façon cohérente le programme, la thématique, l’écriture architecturale. 2e projet : le projet libre. L’étudiant est totalement libre dans le choix et le programme de son projet : il propose soit un projet dans un bâtiment, soit du mobilier ou de l’espace urbain, soit un espace évènementiel intérieur ou extérieur. Du 16 au 19 octobre 2013, les enseignants de cet atelier ont organisé un workshop à Hardelot entre le Touquet et Boulogne, dans une maison de vacances, à quelques pas de la plage. Les étudiants et les professeurs ont consacré ces journées et soirées uniquement à la préparation des deux projets. Étude analytique, proposition des programmes, des thématiques sous formes d’esquisses. Ces journées ont été riches, par l’ambiance de travail qui s’en est dégagée, par l’échange entre les étudiants à travers les discussions, le partage des références. Par la disponibilité importante des professeurs, ce processus pédagogique, mis en place depuis quelques années, crée une dynamique de travail impressionnante et permet à l’étudiant, en quelques jours d’établir les bases essentielles de ses projets. Ce laps de temps équivaut à plus d’un mois de travail en atelier conventionnel. Ce workshop a également créé et mis en place une dynamique de groupe, une solidarité entre les étudiants qui ne s’est jamais estompée par la suite. Hardelot a permis à tous de partager des moments conviviaux par les repas, les promenades aérées sur la plage, des moments aussi importants et nécessaires au bon déroulement de ce workshop et qui a contribué à son succès. n Magali Coussement et Luc Cocu

Luc Magazine 2014 / Création d’intérieurs / Jury Projet Drève, Marie-Lucile Prioux, 3e année Projet Goosens, Jordane Lauti, 3e année Projet Goosens, Alexandra Vandenbrocke, 3e année Projet libre, Romain Garnier, 3e année

Le meilleur de l’intérieur se voit à l’extérieur Depuis quelques années, dans le cadre de l'atelier Création d'intérieurs de 3e année (atelier mené par Luc Cocu et Magali Coussement), un pré-jury de fin d'études est organisé. L'idée est de confronter pour la première fois les étudiants au monde professionnel avant le stade du jury final. En effet, les étudiants pendant leur cursus ont toujours défendu leur travail devant le corps professoral. Cette initiative permet donc aux futurs diplômés de présenter leurs projets en cours, d'organiser leurs propos, de présenter des maquettes et des documents graphiques clairs, de convaincre de la justesse des projets... La pédagogie de l'atelier Création d'intérieurs propose aux étudiants de 3e année de travailler sur différents projets : un projet imposé et un projet libre. Le projet imposé est, au choix, soit les anciens ateliers des vélos Goosens (+/- 800m²), rue de Marvis à Tournai, soit le bâtiment des ateliers de Stylisme de l'Objet (+/- 380m²), Drève de Maire

à Tournai. Dans l'un de ces lieux, chaque étudiant doit proposer un espace multifonctionnel en tenant compte de sa situation, de son contexte et de sa pertinence par rapport à la ville. Le projet libre est, comme son intitulé l'indique, "libre". Libre du lieu et libre du sujet. Ainsi, les étudiants peuvent explorer des pistes de création nouvelles et/ou déjà acquises dans un lieu de leur choix. Certains se lancent dans l'expérimentation de lieux évènementiels, de design urbain ou encore, de logement et de commerce. L'idée, pour la présentation des travaux aux membres du pré-jury, fut de sortir l'épreuve du sein nourricier de l'école et de la situer dans un contexte extérieur (qui rappelle également le lancement des projets lors du workshop en début d'année à Hardelot). Un lieu nouveau, pour une expérience nouvelle, qui permet aux futurs professionnels de s'ouvrir au monde qui s'ouvre à eux. n Luc Cocu et Magali Coussement

Luc Magazine 2014 / Voyage / Hello Holland

Hello HoL Land

Comme chaque année, les étudiants de 2e Graphisme sont partis en voyage d’étude, accompagnés de deux professeurs. Après Barcelone l’an dernier, c’était cette fois la Hollande qui était à l’honneur avec les villes de Rotterdam et d’Amsterdam.

Première étape : le centre d’art contemporain de Rotterdam, le Witte de With. Créé en 1990, ce centre a pour mission d’introduire l’art contemporain dans la ville de Rotterdam et aux Pays-Bas. Ses expositions de renommée internationale, ses publications et ses résidences d’artistes, font du Witte de With une fenêtre de premier plan sur la scène artistique internationale. Rendez-vous suivant, le Kunsthal est quant à lui un bâtiment célèbre conçu par l’architecte hollandais, Rem Koolhaas. Ses différentes expositions temporaires abordent la culture au sens le plus large du mot, tant « élitaire » que « populaire » : art ancien, art moderne, design graphique, photographie, etc. Également au programme, le musée municipal d’art moderne et d’art contemporain de la ville d’Amsterdam, le Stedelijk Museum, situé à proximité du Rijksmuseum et du Musée Van Gogh. Les étudiants ont pu y découvrir une très belle exposition du canadien Jeff Wall. Ce photographe contemporain renouvelle le mode de fabrication de la photographie documentaire et amène le spectateur à remettre en cause et à modifier sa perception de la réalité. Issu de l’art conceptuel, Jeff Wall fonde son œuvre dans les années 70. Il substitue le Paris de la fin du XIXe siècle par le Vancouver de la fin du XXe siècle et choisit la photographie comme outil de représentation. Les photographies qu’il propose sont souvent inspirées d’œuvres d’art classique réinterprétées. n Bruno Lombardo

Shoes Design, Kunsthal Rotterdam, Photo : Bruno Lombardo

Luc Magazine 2014 / Voyage / Hello Holland Exposition Marimenkko Oy, Rotterdam, Photo : Bruno Lombardo Musée d’Art Contemporain Hamburger Kunsthal, Banhof, Rotterdam, photoPhoto : Barthélémy : Bruno Lombardo Decobecq Musée d’Art Contemporain Witte de Hamburger With, Rotterdam, Banhof, photo Photo :: Bruno Bruno Boulanger Lombardo Signalétique, Kunsthal, Rotterdam, Photo :: Bruno Bruno Boulanger Lombardo Musée de la Photographie Fondation Helmut Newton, photo

Exposition Jeff Wall, Stedelijk Museum, Amsterdam, Photo : Bruno Lombardo Sculpture Franck Stella, Stedelijk Museum, Amsterdam, Photo : Bruno Lombardo Hublot, Stedelijk Museum, Amsterdam, Photo : Bruno Lombardo Canal, Amsterdam, Photo : Bruno Lombardo i amsterdam, Amsterdam, Photo : Bruno Lombardo

100

Luc Magazine 2014 / Voyage / Berlin Kontrast Stadt

101

Berlin Kontrast Stadt Après New York en 2013, cette année les étudiants de 2e et 3e année publicité se sont déplacés à Berlin. Depuis la chute du mur, la ville en constante évolution est devenue le berceau d’une nouvelle génération d’artistes venus de toute l’Europe. Attirés par le prix attractif de l’immobilier, ils ont fait de Berlin une des plus importantes capitales européennes de l’art contemporain. Au programme, la visite des musées incontournables : le Hamburger Bahnhof, ancienne gare transformée en musée, où l’on peut retrouver de grands noms comme Andy Warhol, Joseph Beuys, Keith Harring et de nombreux artistes contemporains ; la fondation Helmutt Newton, un espace consacré à la vie et l’oeuvre de l’artiste où les étudiants ont pu apprécier plusieurs centaines de ses photographies. Mais aussi des lieux plus underground comme le quartier de Friedrichshain où, au milieu de friches industrielles, se trouve la Galerie Urban Spree. Durant toute la semaine s’y déroulaient les Berlin Graphic Days, une expo réunissant le meilleur de l’illustration, du street art et du design graphique de la scène Berlinoise. Durant ces trois jours, sous la neige, nous avons découvert une ville contrastée où l’architecture contemporaine et les vestiges du passé nous rappellent à tout moment la richesse de son histoire. n Barthélémy Decobecq

Photo : Barthélémy Decobecq

102

Luc Magazine 2014 / Voyage / Berlin Kontrast Stadt

Musée d’Art Contemporain Hamburger Banhof, photos : Barthélémy Decobecq

103

Berlin Graphic Days, Galerie Urban Spree, photos : Barthélémy Decobecq

104

Luc Magazine 2014 / Voyage / Berlin Kontrast Stadt

Musée d’Art Contemporain Hamburger Banhof, photo : Barthélémy Decobecq Extérieur, photo : Barthélémy Decobecq

105

Friedrichshain, photos : Barthélémy Decobecq

106

107

Luc Magazine 2014 / Voyage / Amsterdam & Co

Amsterdam, quelle ville surprenante ! Pas seulement pour ses canaux, ses ruelles et ses célèbres musées mais aussi pour son extraordinaire modernité tant au niveau de l’architecture que de la mobilité. En guise d’introduction au cours de Théorie de l’Architecture, les étudiants de 3e année y ont passé deux jours : le Musée EYE et sa cafétéria spectaculaire en escalier, la maison de «Droog Design»

et son drôle de jardin, le célèbre Lloyd Hotel fruit du travail de cinquante créateurs et designers, le restaurant Old Amsterdam, les boutiques du quartier Jordaan... Une multitude de lieux qui ont enthousiasmé les étudiants et leur ont fourni une vraie source d’inspiration.

tionner dans la ville, de visiter des lieux conçus par de grands architectes ou de belles expositions d’art, mais aussi toutes sortes de petites choses : ici, la porte d’une vieille maison, là-bas un marché aux légumes ou encore une petite cour derrière un immeuble...

Dans le section Création d’Intérieurs, nous aimons les voyages. Ils permettent de découvrir d’autres manières de fonc-

En septembre, tous les deux ans, nous ne ratons surtout pas la Biennale d’Architecture de Venise. Parfois, nous allons

pour la journée à Gand, à Bruxelles, au Louvre Lens...Et enfin, juste avant les vacances de Pâques, pendant que les étudiants de 1e année découvraient Barcelone, ceux de 2e et de 3e année partaient sur les traces de l’architecte Albaro Siza à Porto. Un «bol de vitamines culturelles» avant d’entamer les examens et les travaux de fin d’année ! n Caroline Cogneau

Am Ster Dam &Co

108

109

Luc Magazine 2014 / Voyage / Amsterdam & Co Musée d’Art Contemporain Hamburger Banhof, photo : Barthélémy Decobecq Musée d’Art Contemporain Gand (3 Hamburger photos duBanhof, haut), photo photo: :Caroline Bruno Boulanger Cogneau Musée de la PhotographieBruxelles Fondation (2 Helmut photos du Newton, bas), photo photo: :Caroline Bruno Boulanger Cogneau

Biennale d’Architecture de Venise (photo du haut), photo : Caroline Cogneau Biennale d’Architecture de Venise (2 photos de la colonne de gauche), photo : Caroline Cogneau Amsterdam (2 photos de la colonne de droite), photos : Caroline Cogneau

110

111

Luc Magazine 2014 / Exposition / Roy Lichtenstein

Comme chaque année, la section publicité organise un city trip de deux jours à Paris. Elle invite la bibliothèque à y participer principalement pour s’enquérir des nouvelles publications dans la librairie du Centre Pompidou. Ce voyage automnal prévu pour la recherche de stage des étudiants de 3e année offre aux étudiants de 1e et 2e année un programme de visite de galeries et d’expositions. Après Edward Hopper en 2012, les principales d’entre elles étaient consacrées à Georges Braque au Grand Palais et Roy Lichtenstein au centre Pompidou en 2013.

Roy Lichtenstein Le Pop Art étant particulièrement à l’honneur avec l’exposition Andy Warhol à Mons, nous parlerons plus particulièrement de Roy Lichtenstein. Paradoxalement, l’œuvre de cet artiste majeur du XXe siècle a été très peu exposée en France, comme le mentionne l’avant-propos du catalogue d’exposition1. Roy Fox Lichtenstein est né le 27 octobre 1923 à Manhattan (New York) et y décède le 29 septembre 1997. Après avoir commencé des études artistiques à la Graduate School of Fine and Applied Arts de l’Ohio State University, il participe à la seconde guerre mondiale en Europe. Il voyagera en France, en Belgique et en Allemagne lui permettant d’y visiter les expositions. De retour aux Etats-Unis, il se réinscrit dans la même école où il sera durant plusieurs années professeur. A la fin des années 1950, son travail est influencé par l’expressionnisme abstrait, mouvement majeur aux Etats-Unis. Mais Allan Kaprow, son ami, son collègue et célèbre artiste a jugé

meilleures ses peintures Pop Art que ces essais abstraits. Dans cette période de prédominance de l’école de New York, l’émergence du Pop Art était mal perçue. Lichtenstein a été fustigé par les critiques et les médias. Il est désigné comme « l’un des pires artistes du 20e siècle » dans le New York Times en 1963. On lui reproche notamment de recopier des bandes dessinées. Cependant, en 1962, introduit par Alan Kaprow, il commence à exposer dans la galerie Leo Castelli, l’une des plus célèbres galeries new-yorkaises, 4 ans après Jaspers Johns et Robert Rauschenberg. Après y avoir été refusé, Andy Warhol y exposera également en 1964. Le style de Roy Lichtenstein est très reconnaissable par sa trame de points aussi nommés points Benday, influence des impressions des bandes dessinées américaines, et par ses couleurs basiques appliquées à plat imitant l’aspect lisse des impressions en série. Ses sources d’inspiration se trouvent à la fois dans les comics et dans la publicité. Son travail est aussi très humoristique ou ironique comme notamment Girl at piano où le message dans le phylactère est « bien qu’il tienne son pinceau et sa palette je sais que son coeur est toujours avec moi ». Après l’Art Institut de Chicago et la Tate Modern de Londres, c’est au Centre Pompidou d’exposer plus de 120 pièces de l’artiste. Un aspect moins connu de son travail, ses sculptures et ses céramiques, est mis en valeur par la commissaire d’exposition, Camille Morineau. Elle montre en particulier l’intérêt de l’artiste pour l’abstraction (Blonde, 1989, Coup de pinceau, 1986) et ses incursions dans la peinture de style japonisant (Paysage avec philosophe, 1996). Il a également poussé son style en revisitant et rendant hommage aux maîtres de l’art du 20e siècle tels Picasso, Mondrian, Monet, Calder... Rendez-vous l’automne prochain pour deux expositions majeures, Marcel Duchamp au Centre Pompidou et Niki de SaintPhalle au Grand Palais. n Luc Leroy et Quentin Saveyn

Bibliographie - (1) Camille Morineau (Directrice). Roy Lichenstein : Publié à l’occasion de l’exposition presentée à Paris, au Centre Pompidou, du 3 juillet au 4 novembre 2013. Paris : Ed. du Centre Pompidou, 2013. - Camille Morineau. Roy Liechtenstein peintre de l’immatériel, in Artpress no 403, septembre 2013, pp 43-48. - Lucy R. Lippard. Le Pop Art. Paris : Ed. Thames & Hudson, 2000. Roy Lichtenstein, Wall Explosion II, 1965

112

Luc Magazine 2014 / Exposition / Typographie & Littérature érotique

113

©Etienne Deprez, Extrait de «La taille du bambou», Les Rita Mitsouko, chanson de l’album «Les Rita Mitsouko Acoustiques», 1996.

©Clémence Landmann, Extrait de «Satyremont», Benjamin Péret, in «Anthologie des lectures érotiques», éd. Jean-Jacques Pauvert, Paris, 1981.

Quand la typographie rencontre la littérature érotique Dans le cadre des cours de Texte et mise en récit et de Typographie, les étudiants des Bachelor 2 et 3 de la section Graphisme ont mis en forme visuelle des textes de la littérature érotique. Dans une grande variété de textes proposés, ils ont chacun et chacune choisi celui sur lequel s’appuient leurs créations, d’où la quantité et la diversité de ces dernières. Le projet s’est inscrit dans le but de monter une exposition pour une Saint-Valentin différente, érotique et burlesque et en finalité, pas du tout à l’eau de rose. L’inauguration en a eu lieu précisément le 14 février 2014, lors de la soirée organisée par La Fabrique de Théâtre de Frameries (BE), intitulée Amour X. Tout au long de son histoire, la littérature a opéré bien des chassés-croisés avec la peinture et la typographie. Bien entendu, tout livre passe par l’impression de caractères. Mais avant le célèbre Coup de dés de Mallarmé, qui signe comme un point de départ la refonte de la poétique textuelle dans la modernité (et qui sera revisité par Marcel Broodthaers), on trouve vingt siècles de poèmes figurés, le plus souvent manuscrits. Les artistes et leurs mouvements qui jalonnent les 20e et 21e siècles n’auront de cesse de rénover la pratique, que ce soit du côté des peintres, des plasticiens, des typographes ou des écrivains, et la liste en est bien trop longue pour la dresser ici1. D’autre part, bien que la notion de « littérature érotique », produit de l’âge bourgeois, soit relativement récente, elle s’applique

bien entendu à quantité d’oeuvres antérieures à la création de cette notion, et à quantité d’autres postérieures. Et malgré la quantité de livres du genre plutôt en vogue aujourd’hui, ce qui était érotique il y a trois siècles peut ne plus l’être désormais, ou vice-versa, que ce soit dans l’expression ou dans les pratiques amoureuses, comme l’a souligné Jean-Jacques Pauvert - l’éditeur à qui l’on doit d’avoir établi un gigantesque travail d’anthologie de la littérature érotique. Sans doute l’érotisme at-il sauvé l’humanité de la pornographie en lui permettant de comprendre l’amour autrement que comme une mécanique. En effet, la littérature érotique, par un langage subtil, franchit le fossé entre licence tolérable et indécence, et met en texte le sexe comme zone franche du corps. Elle autorise ainsi toutes les options. Chroniques galantes et chevauchées nocturnes peuplent les anthologies, et l’on peut avec elles s’instruire innocemment, se délecter des débauches venues du fond des âges, se réjouir d’indécentes descriptions, voire se cultiver en mettant du cœur à la lecture de livres d’un genre littéraire incontournable. Le roman libertin du XVIIIe siècle forçait les lignes de la même manière qu’à Versailles on forçait les chambres. La littérature érotique n’a de cesse de mettre en scène un chapelet de couples indissociables : le désir et la loi, le tabou et la transgression, le dire et le suggéré, le dicible et le non-dit, le voilement et le dévoilement, le corps et le langage, le propre et le sale, le sublime

114

Luc Magazine 2014 / Exposition / Typographie & Littérature érotique

115

et l’abject, le réalisme et l’irréalisme, la diction et la monstration, la création et la réception, l’écart stylistique et la norme, la résistance et la conformité, l’avant-garde et la production de masses, l’identité et l’altérité, le masculin et le féminin, l’hétéronormatif et le queer, la nature et la culture, le récit et le discours.

« Profitez du moment... Prenez, lisez, ne craignez rien », disait Diderot à Zima pour l’inciter à lire Les bijoux indiscrets...

n Dominique Moreau

1 ©Léonard Delbecq, Extrait de «Les filles d’Ève», Frédérique Martin, in recueil «ad libido», éd. du chemin de fer et édition in 8, 2013. 2 ©Amaury Hamon, Extrait de « Le petit livre rouge des écoliers et des lycéens», Bo Dan Andersen, Soren Hansen et Jesper Jensen, éd. Cédips, 1970. 3 ©Elise Hibon, Extrait de «Je n’ai aimé que toi», Marie-Laure Dagoit, éd. Derrière la salle de bain, Rouen. 4 ©Thomas Babayan, Extrait de «Con large comme un estuaire» (1914), Guillaume Apollinaire, in «Cortège priapique», éd. Cercle du livre précieux, 1962. 5 ©François-Xavier Vanhamme, Extrait de «Manuel de civilité», Pierre Felix Louÿs, éd. Jean-Jacques Pauvert, 1973. 6 ©Clara Devred, Extrait de «Dans un club venu d’ailleurs», Jacques Sternberg, in «Un jour ouvrable», éd. La dernière goutte, 2009. 7 ©Angèle Suarez, Extrait de «Prête aux baisers résurrecteurs», Paul Éluard, in «Derniers poèmes d’amour», éd. Seghers, 2002. 8 ©Marion Joly, Extrait de «Thérèse et Isabelle », Violette Leduc, éd. Gallimard, 1954.

Pas moins de 28 étudiants ont produit des créations, pour les découvrir en grand format, visitez mon blog à l’adresse : http://penseretclasser.wordpress.com/2014/03/03/quand-latypographie-rencontre-la-litterature-erotique/ Pour en savoir plus, beaucoup plus, on se reportera à quelques ouvrages-clés parmi lesquels : - L’art les mots, Simon Morley (2004), éd. Hazan - La lettre et l’image, André Massin (1973), nrf, éd. Gallimard - Poésure et Peintrie, catalogue de l’exposition du même titre, présentée début 1993 au Centre de la Vieille Charité à Marseille, éd. Musées Nationaux de France 1

116

Luc Magazine 2014 / Exposition / Publicité et grandes causes

117

Publicité et Grandes Causes Dans la communication publicitaire, on peut distinguer deux grandes catégories de messages : celui d’intérêt privé (produits de consommation, services, etc.) et celui d’intérêt collectif (prévention, sensibilisation à de grandes causes humanitaires, etc.). Dans le cadre du cours de conception, l’étudiant en publicité a l’opportunité de se confronter à ces deux types de communication. A leur sortie, dans le milieu professionnel, un grand nombre d’entre eux travailleront exclusivement sur des produits privés. D’autres, en plus, créeront également de grandes campagnes de sensibilisation sur des problématiques sociétales ou internationales. Les affiches présentées ici sont quelques-unes de leurs créations réalisées au sein des plus grandes agences parisiennes. Une exposition avec plus de 40 campagnes est programmée du 7 novembre au 21 décembre 2014 à la Maison de la Culture de Tournai. n Jacques Decobecq

Affiche «Nous n’avons pas assez de donneurs» pour l’Association Nationale des Greffés Cardiaques et Pulmonaires, Benoît Ménétret

118

Luc Magazine 2014 / Exposition / Publicité et grandes causes

Affiche Fondation Nicolas Hulot, Olivier Dermaux Affiche Envol-Vert (biodiversité), Mathieu Degryse et Yves Eric Deboey

119 Affiche Action on Global Warning, Mathieu Degryse et Yves Eric Deboey Affiche Surfrider Foundation, Sébastien Guinet Affiche France Adot (don d’organes), Nicolas Hurez

120

Luc Magazine 2014 / Interview / Sébastien Guinet

121

Campagne Surfrider Foundation, Sébastien Guinet

Sébastien Guinet Directeur artistique TBWA Paris

Quand es-tu sorti de Saint Luc Tournai / Publicité ? En Juin 1999… Quel a été ton parcours professionnel ? De 2000 à 2005, BETC Paris. J’ai commencé dans «le petit bain», le pôle édition, sous la direction créative de Bob Gerbier. Extrêmement formateur au niveau de la rigueur et de la maitrise des outils techniques. Dès que j’ai pu, j’ai sauté dans le «grand bain» de BETC sous d’autres directions créatives. De 2005 à 2010, YOUNG & RUBICAM Paris. J’ai bossé pour plusieurs Directeurs de Création mais je retiendrais Robin De Lestrade et Jorge Carreno. Des DC qui savent de quoi ils parlent. Depuis 2010, TBWA Paris. Quelle est ta fonction actuellement ? Directeur Artistique. Tu as participé à la création de grandes campagnes. Quelle est celle qui t’a marqué le plus ? Même si ça commence à dater, c’est peut-être la campagne «il n’y a pas de petite pollution» pour l’organisation Surfrider Foundation, quand j’étais chez Young & Rubicam en 2010. Cette campagne coche plusieurs cases. C’est une belle idée, elle est bien réalisée et elle est utile. Parler d’un sujet sensible sans forcément faire dans la démonstration négative, ça fait du bien. Je suis très content du résultat.

Quels conseils pourrais-tu donner aux élèves qui vont sortir cette année ? Continuer à être à l’écoute de ce qui se fait. Et pas seulement dans le domaine de la pub. Dans le graphisme, le design, la photo, l’art, le cinéma, le stylisme, l’architecture, la musique… Tout évolue très vite en ce moment. Aussi bien la technique (logiciels, matériel de production, de réalisation, etc.) que la manière de communiquer, d’appréhender les sujets. Il faut se mettre à niveau régulièrement. Se faire nos petites mises à jour... Comment Saint Luc est perçu à Paris dans le milieu professionnel ? Très bien ! Même si je vois un peu moins de jeunes venir frapper aux portes des grandes agences... Est-ce que les élèves se tournent plus vers Bruxelles ? Est-ce qu’il est de plus en plus dur de rentrer dans ces agences ? Sont-elles moins attrayantes qu’avant (c’est fort possible) ? Y a-t-il plus de petits studios indépendants de graphisme ou d’édition qu’avant ? C’est vrai, actuellement nos élèves se présentent plus souvent chez Publicis Conseil, Marcel, DDB, CLM/BBDO, BETC... On tiendra compte de ta remarque. Comment s’annonce l’avenir pour toi ? Chargé mais radieux, j’espère ! Merci pour ton aide. n Propos recueillis par Jacques Decobecq

122

Luc Magazine 2014 / Interview / Mathieu Degryse & Yves-Eric Deboey

123

Street marketing Adidas (Boost your jump), Mathieu Degryse & Yves-Eric Deboey Campagne Rowenta (aspirateur Silent Force), Mathieu Degryse & Yves-Eric Deboey Campagne Renault (victoire contre Ferrari en F1), Mathieu Degryse & Yves-Eric Deboey Campagne Viking (Tondeuse), Mathieu Degryse & Yves-Eric Deboey

Mathieu Degryse & Yves-Eric Deboey Creative Team

Publicis Conseil Paris

Vous travaillez actuellement chez Publicis Conseil Paris en tant que Copywriter et DA (Concepteur rédacteur et Directeur Artistique). Quand êtes-vous sortis de Saint Luc Tournai / Publicité ?

Si vous deviez choisir 3 publicités pour vous illustrer dans le nouveau Luc Magazine, ce seraient lesquels ?

En 2000 je crois…

Quels conseils pourriez-vous donner aux élèves qui vont sortir cette année ?

Quel a été votre parcours professionnel ? Premier boulot chez CLM/BBDO avec Fred & Farid en DC (Directeurs de Création) et Anne de Maupeou, puis TBWA Paris avec Eric Vervroegen. Ensuite, un passage rapide chez BDDP & Fils pour enchaîner avec Publicis Conseil Paris où on est depuis plusieurs années sous la direction de création d’Olivier Altmann. Quelle est la philosophie de Publicis ? Une agence de pub aime gagner de l’argent et des récompenses. Un créatif doit essayer de rapporter les deux. Vous avez participé à la création de grandes campagnes. Quelle est celle qui vous a marqué le plus ? C’est toujours le projet en cours qui nous emballe. Quand c’est fini, c’est fini. Ce qui est plaisant c’est d’avoir une idée, d’y croire et de la réaliser, en film, en print, en event...

Faites votre choix : www.degrysedeboey.com

Apparemment, faut se mettre sérieusement au digital. Sinon, le boulot ça paie toujours, of course. Partir à l’étranger, là où ça bouge, c’est bien aussi. Comment Saint Luc est perçu à Paris dans le milieu professionnel ? Il y’a pas mal d’anciens qui bossent aujourd’hui en agence donc on imagine que Saint Luc n’est pas trop mal perçu ! Ce n’est pas aussi pointu que certaines écoles parisiennes mais c’est un enseignement qui reste complet. Comment s’annonce l’avenir pour vous ? Aucune idée et on n’est pas pressé de le savoir. Merci pour votre aide. n Propos recueillis par Jacques Decobecq

124

125

Luc Magazine 2014 / Graphisme / Concours

Carnaval 2014, 1e Prix, Jeanne Druart, 2e année

premier prix démasqué Dans le cadre du cours de typographie, les étudiants de 2e et 3e année Graphisme sont amenés à participer à un concours pour un événement culturel d’importance et qui rythme la vie des 5 clochers : le Carnaval de Tournai. Chaque année l’ASBL Carnaval propose en effet un thème original qui sera le fil rouge de ces festivités qui s’organisent sur deux jours : « la Nuit des Intrigues » le vendredi soir et « la Mascarade » le samedi. Les étudiants doivent illustrer ce thème choisi pour l’édition annuelle, en proposant deux affiches qui doivent pouvoir vivre côte à côte et individuellement. Un exercice «grandeur réelle» qui les plonge dans le concret de leur future profession, tant par les aspects techniques que par les contraintes de délai, puisqu’ils doivent pouvoir gérer leur travail sur un court laps de temps. Chaque année, nos étudiants sont honorés de plusieurs prix et cette fois, c’est une étudiante de 2e année qui a été plébiscitée par le public : Jeanne Druart s’est en effet vu remettre le 1e prix - très envié, inutile de le dire - par l’ASBL Carnaval de Tournai. Page de gauche : Carnaval 2012, 2e Prix, Marrianne Helle, 2e année Carnaval 2012, Audrey Carpentier, 2e année Carnaval 2013, 1e Prix, Thyphaine Borez, 2e année Carnaval 2013, Tom Desmettre, 2e année Carnaval 2013, Théo Jousse, 2e année Carnaval 2013, Prix du Jury, Marine Girard, 2e année Carnaval 2013, Thomas Pommery, 2e année Carnaval 2014, Gwendoline Maeghe, 2e année

n Bruno Lombardo

126

127

Luc Magazine 2014 / Action

Photos : Bruno Boulanger / Denis Scieur

9 mètres carrés pas 1 centimètre de plus En janvier dernier, Saint-Luc Tournai décidait de participer au Salon de l’étudiant de Lille. Par chance, les conditions étaient idéales : un budget modeste, un timing serré et un stand qui affichait royalement neuf mètres carrés. Une belle initiative, certes, mais un défi de taille ! Inutile de préciser qu’il allait falloir être particulièrement efficace. Après avoir recruté les élèves et professeurs les plus motivés dans les différentes sections, nous nous sommes mis au travail. Etape 1 / Trouver une idée qui nous permettra de nous différencier des autres écoles présentes au Salon. Etape 2 / Elaborer un stand exigeant peu de moyens, simple et rapide à réaliser. Etape 3 / Mettre en place une stratégie de communication originale capable de marquer les esprits des visiteurs. Une occasion unique de mettre en pratique, avec le concours de nos étudiants, certaines théories de communication que nous enseignons dans la section Publicité. Forts d’avoir participé à différents salons, nous savions que la plupart des écoles artistiques ne prennent généralement pas le risque d’afficher leurs « résultats ». Or, c’est précisément ce que viennent chercher les futurs étudiants. L’assurance d’un avenir. Puisque personne n’osait prendre la voie du concret, celle-ci serait pour nous. Des faits, rien que des faits…

Pour la première fois, Saint-Luc Tournai allait participer à un salon en France. Il était donc indispensable que nous parvenions à nous distinguer de l’ensemble des autres écoles en présence. Notre force ? Nous sommes une école belge qui jouit d’une certaine réputation dans l’Hexagone. Avec un peu d’arrogance, chiffres à l’appui, et un large sourire, nous avions toutes les chances de sortir du lot. « Désolé, les meilleures études artistiques ne se font pas en France »… C’est avec ce slogan quelque peu provocateur imprimé dans le dos, qu’une trentaine d’étudiants de Saint-Luc Tournai ont arpenté fièrement les allées du salon à la rencontre des visiteurs. Nous n’avions peut-être que neuf mètres carrés pour présenter notre école, mais rien ne nous empêchait d’être mobiles ! Le ton était donné. Et les résultats ne se sont pas fait attendre. Sourires grinçants de certains exposants, sourires complices des visiteurs, notre stand n’a pas désempli pendant toute la durée du salon. De toute évidence, le défi était relevé ! Résultat : Belgique 1 - France 0 Cette expérience unique que nous avons pu partager pleinement avec nos étudiants n’aurait pas pu voir le jour sans la complicité du Conseil Etudiants, d’Olivier Dubus et de Xavier Dochy, notre directeur. Merci encore pour votre soutien et votre confiance. n Denis Scieur

128

Luc Magazine 2014 / Crédits

129

LUC Magazine #4 Mai 2014

L’equipe E.S.A. Saint-Luc Tournai

Editeur Responsable

Coordination

Damien Seynave Natalie Simonianpour

E.S.A. Saint-Luc Tournai 7, Chaussée de Tournai 7520 Ramegnies-Chin, Belgique Tel : +32(0)69 25 03 66 Web : sup.saintluctournai.be Email : info-sup@saintluctournai.be

Bruno Boulanger Olivier Dubus Natacha Millon

Iconographie

direction artistique Bruno Boulanger

Couverture Thiebaut Manent

Rédaction Impression Sept Graphic Design sprl 42, Rue du Serpentin 1050 Bruxelles, Belgique Tel : +32(0)2 645 29 40 Web : www.7gd.eu Email : info@7gd.eu

Louis Barbe Bruno Boulanger Caroline Cogneau Magali Coussement Barthélémy Decobecq Jacques Decobecq Xavier Dochy Nicolas Duchêne Jean-Louis Godet Luc Leroy Benjamin Levy Bruno Lombardo Silvanie Maghe Damien Mathé Dominique Moreau Olivier Reman Quentin Saveyn Denis Scieur Natalie Simonianpour

Bruno Boulanger Luc Cocu Didier Coeck Caroline Cogneau Michel Couturier Magali Coussement Barthélémy Decobecq Jacques Decobecq Olivier Dubus Pierre-Henri Leman Bruno Lombardo Nicolas Lorent Silvanie Maghe Damien Mathé Natacha Millon Dominique Moreau Olivier Reman Annick Schotte Denis Scieur Natalie Simonianpour

DIRECTION

Professeurs

Xavier Dochy

Cours Généraux

Bruno Boulanger Jean-François Damas Miguel De Campos Barthélémy Decobecq Jacques Decobecq Anne Lemaire Florence Mélice Denis Scieur

SECRÉTARIAT DE DIRECTION Laurence Moulin

Secrétariat Olivier Dubus Françoise Massart Natacha Millon

Comptabilité Christophe Stephany

Conseil Social Stéphanie Coupie

Coordinateur Aeqes

Mise en Page

Agence pour l’Evaluation de la Qualité de l’Enseignement Supérieur

Bruno Boulanger

Guy Deseyn

Soutien Technique

REPROGRAPHIE

Barthélémy Decobecq Damien Mathé Denis Scieur

Anne-Dominique Remue

Photographie

Relecture

Didier Coeck Caroline Cogneau Magali Coussement Barthélémy Decobecq Bruno Lombardo Silvanie Maghe Annick Schotte Denis Scieur

Audrey Pannecoucke

Bibliothèque Sylvie Boudry Céline Fournier Luc Leroy Quentin Saveyn

Colette Dubois Sophie Duquesne Jean-Paul Jacquet Dominique Moreau Anne Vandekerkove Magali Vangilbergen Marc Van Remoortere

Création d’intérieurs Patrick Adam Anne Bonnier François Brévart Luc Cocu Caroline Cogneau Magali Coussement Christophe Lezaire Nicolas Lorent Patricia Vandendooren

Graphisme Yannick Carlier Aline Crombez Jacques De Backer Philibert Delecluse Anne Lemaire Bruno Lombardo Silvanie Maghe Damien Mathé

Photo & Images animées Daniel Brunemer Didier Coeck Michel Couturier Pierre-Henri Leman Bruno Lombardo Damien Seynave Natalie Simonianpour

Stylisme de l’Objet Rachid Jall Annick Schotte Natalie Simonianpour Peter Van De Kerckhove Patricia Vandendooren Nathalie Vessié Vincent Wegnez

Stylisme de Mode Fabian Didier Florence Mascia Sophie Regali Olivier Reman Damien Seynave Carole Vanderlinden Nathalie Vessié

130

Luc Magazine 2014 / Follow US

131

instagram.com/esasaintluctournai

7, Chaussée de Tournai 7520 Ramegnies-Chin - Belgique +32(0)69 25 03 66 sup.saintluctournai.be info-sup@saintluctournai.be

Achevé d’imprimer le 28/04/2014 à Bruxelles, Belgique.

« « « 4 ENIZAGAM

SEIRELAG 6 SEIRELAG 6 SPOHSKROW 8 SPOHSKROW 8 SSRREEI LILEETTAA77 S TSITAIA R TRRTO P P6 6 RO SSW WEEI VIVRREETTNNI I22 SSOOPPXXEE33 EG AO YO SS EG AY V V3 3 SSRRUUOOCCNNOOCC11 SSAARRTTXXEE22

1 2

M 4 1 0 2 IIAAM

4 1 0 2