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RECOURS À LA VACCINATION CHEZ LES PREMIÈRES NATIONS, LES INUITS

Préparé par Regine Halseth

Au Canada, les peuples autochtones 1 font généralement confiance aux vaccins et les acceptent en tant qu’outils importants de prévention des maladies. Néanmoins, la couverture vaccinale dans les régions et les populations des Premières Nations, inuites et métisses est inégale en raison de facteurs structurels, sociaux et interpersonnels. Ce document d’information vise à aider l’Agence de la santé publique du Canada à mettre à jour sa stratégie d’immunisation. On y livre un survol de la littérature 2 traitant de la couverture vaccinale au sein des populations des Premières Nations, inuites et métisses, des obstacles à la vaccination et des facteurs la facilitant. La littérature recensée couvre les 15 dernières années, jusqu’en avril 2024, et a été recensée à l’aide de bases de données universitaires (Google Scholar, PubMed) et à partir de sources de statistiques du gouvernement du Canada.

Il est toutefois important de noter que des données ne sont pas recueillies systématiquement pour les populations autochtones et lorsqu’elles le sont, ces populations sont regroupées et les données ne reflètent pas nécessairement les priorités et les besoins des populations des Premières Nations, des Inuits et des Métis (Halseth, 2024)*. Cela vient souligner la nécessité de disposer de données distinctes pour les populations des Premières Nations, des Inuits et des Métis et de respecter, ce faisant, la souveraineté des peuples autochtones sur la propriété, le contrôle, l’accès et la protection des données qui les concernent.

* Toutes les références bibliographiques citées dans ce rapport sont en anglais seulement.

Et Les M Tis

Couverture vaccinale

Vaccination de routine pour les enfants

Le gouvernement fédéral a établi à 95 % l’objectif de couverture vaccinale complète de tous les enfants de 2 ans et plus au Canada (Indigenous Services Canada [ISC], 2019; Public Health Agency of Canada [PHAC], 2023). Les données actuelles montrent des taux de vaccination qui varient chez les enfants autochtones. Dans certains cas, le taux est le même que chez les enfants non autochtones et dans d’autres, ce taux est moindre ou plus élevé. Dans les cas d’inégalités dans la couverture vaccinale chez les enfants, des éléments probants démontrent que lorsque l’on contrôle les facteurs socio-économiques, sharing knowledge · making a difference partager les connaissances · faire une différence l’identité autochtone n’est pas associée à des taux d’immunisation moindres des enfants (Chen et al., 2023; Lemstra et al., 2007; Statistics Canada, 2023a). La plupart des études montrent aussi une tendance à la hausse des taux de vaccination chez les enfants autochtones au fil du temps, avec quelques exceptions durant la pandémie de COVID 19.

1 Dans ce document d’information, le terme « Autochtones » est utilisé globalement pour désigner les membres des Premières Nations (inscrits ou non), les Métis et les Inuits, tels qu’ils sont définis en vertu de l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982. Lorsqu’il est question d’un groupe autochtone précis, les termes « Premières Nations », « Inuits » et « Métis » sont utilisés lorsqu’ils sont pertinents.

2 Termes de recherche inclus « vaccine hesitancy » (hésitation face à la vaccination) OU «vaccine confidence » (confiance à l’égard des vaccins » OU « vaccination » OU « immunisation » (immunisation) ET « Indigenous » (Autochtone) OU « First Nations » (Premières Nations) OU « Inuit » OU « Métis » ET « Canada ».

Entre 2011 et 2016, de 81 à 84 % des enfants de Premières Nations en Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba, au Québec et dans les provinces de l’Atlantique étaient entièrement vaccinés à 2 ans contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (vaccin combiné RRO) et de 68 à 73 % étaient entièrement vaccinés contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (vaccin DTaP), la polio et contre les infections à Hæmophilus influenzæ de type b (Hib) (ISC, 2019). Ces taux sont considérés comme similaires aux estimations provinciales et nationales.

Les données issues de l’Enquête nationale sur la couverture vaccinale des enfants (ENCVE) pour 2021 (tableau 1) montrent les taux de couverture vaccinale complète des enfants autochtones à 2 ans par rapport aux enfants canadiens en général pour la plupart des vaccins. Toutefois, les enfants autochtones ont dépassé la cible d’immunisation nationale pour la polio; ils sont près de la cible pour les vaccins contre le méningocoque de type C et le pneumocoque. Il n’y a pratiquement aucune différence pour ce qui est de la vaccination contre le méningocoque de type C, le pneumocoque et le rotavirus comparativement aux enfants canadiens de façon générale. Les données de l’ENCVE révèlent aussi que les taux de couverture vaccinale chez les enfants vivant principalement dans la région inuite du Nunavut sont plus susceptibles d’être moindres que ceux des autres enfants autochtones et de l’ensemble des enfants canadiens, surtout en raison de la pandémie de COVID 19 (PHAC, 2023). Bien que la plupart des provinces et des territoires montrent un taux de couverture vaccinale stable pour 2017-2021, et même une augmentation dans la couverture pour certains vaccins (Statistics Canada, 2023b), on constate au Nunavut un déclin important de la couverture vaccinale pour tous les vaccins en 2021 comparativement à 2017 (PHAC, 2023). Néanmoins, une plus grande proportion de répondants Inuits (36 %) lors de l’ENCVE pour 2021 ont dit être plus favorables à ce que leurs enfants soient vaccinés à la suite de la pandémie comparativement aux répondants non autochtones (8 %) et des Premières Nations (2 %) (Statistics Canada, 2023a).

Une enquête nationale transversale réalisée en ligne par Humble et collab. (2023) juste avant l’homologation du premier vaccin pédiatrique contre la COVID 19 pour les enfants de 5 à 11 ans a révélé que les parents autochtones étaient aussi susceptibles d’accepter la vaccination pédiatrique de routine pour leurs enfants pendant la pandémie de COVID 19 que les parents ne s’identifiant pas comme faisant partie d’une minorité racisée 3 (85,1 % vs 89,1 %, respectivement). En fait, les participants autochtones sont plus de deux fois plus nombreux à affirmer que la pandémie a rendu la vaccination de routine encore plus importante pour eux que les participants ne s’identifiant pas comme faisant partie d’une minorité racisée (36,6 % vs 16,9 %, respectivement).

3 L’enquête comparait des personnes s’identifiant comme racisées (Autochtones, nouveaux arrivants ou parlant la langue d’une minorité, dans la plupart des cas) à des personnes ne s’identifiant pas de cette façon.

TABLEAU 1 : COUVERTURE VACCINALE COMPLÉTÉE 4 À 2 ANS POUR LES ENFANTS AUTOCHTONES

MÊME ÂGE, 2021 (%) a Les estimations et les intervalles de confiance sont de qualité marginale en raison de la variabilité élevée des échantillons et devraient donc être utilisées avec prudence. b Différence statistique considérable entre 2019 et 2021.

Source : Tous les enfants canadiens (tableau 1, ASPC [2023]); Nunavut (tableau 2a, ASPC [2023]); enfants autochtones (tableau 3, ASPC [2023]).

* Les données comprennent les enfants de 2 ans des Premières Nations, Inuits et Métis vivant hors réserve dans les 10 provinces et les 3 territoires. Les enfants des Premières Nations vivant sur les réserves ont été exclus (Statistics Canada, 2022).

IC à 95 % – Intervalle de confiance de 95 % (pondéré).

4 La vaccination complète s’entend par le fait d’avoir reçu toutes les doses recommandées de vaccins particuliers une fois atteint l’âge recommandé tel que déterminé dans chaque province ou territoire. Le calendrier de vaccination recommandé varie d’un gouvernement à l’autre, mais les doses recommandées pour les enfants jusqu’à 2 ans sont les suivantes : diphtérie (≥ 4), polio (≥ 3), Hib (≥ 4), rougeole (≥ 1), coqueluche (≥ 4), tétanos (≥ 4), oreillons (≥ 1), rubéole (≥ 1), hépatite B (≥ 3), varicelle (≥ 1), méningocoque de type C (≥ 1 2), pneumocoque (≥ 3 4) et rotavirus (≥ 2).

Pandémie et grippe saisonnière

La plupart des données récentes sur la pandémie et la grippe saisonnière concernaient la COVID 19 et la grippe H1N1 de 2009. Pour ces deux événements pandémiques, les populations autochtones ont été mises en priorité pour la vaccination dans les politiques gouvernementales provinciales en raison du risque plus élevé d’infections et de complications plus graves (Ayers et al., 2021; Driedger et al., 2015). Tout comme les taux de vaccination de routine chez les enfants, les taux de vaccination pour les événements pandémiques et la grippe saisonnière peuvent varier grandement au sein des populations et des divers contextes autochtones, avec certains taux similaires à ceux des populations non autochtones et d’autres plus élevés ou plus faibles. Toutefois, dans la plupart des cas, les écarts dans la vaccination des populations autochtones et non autochtones étaient non significatifs sur le plan statistique. Les différences socioéconomiques semblaient toutefois expliquer ces différences. 4

COVID-19

Des données cumulées issues de trois périodes de collecte de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) de juin 2021 à février 2022 révèlent que 93 % de la population générale a reçu au moins une dose du vaccin contre la COVID 19 (Health Canada, 2024). À l’inverse, seulement 81 % des personnes s’identifiant comme membre des Premières Nations vivant hors réserve et 87 % des personnes s’identifiant comme Métis a reçu au moins une dose de ce vaccin au cours de ces trois périodes. Une étude distincte utilisant les données de l’ESCC de juin 2021 à juin 2022 montre des résultats similaires, avec 94 % des répondants de 18 ans et plus ayant reçu au moins une dose du vaccin (Guay et al., 2023). Toutefois, la proportion de répondants non vaccinés pour la même période était de 14 % pour les membres des Premières Nations vivant hors réserve et de 10 % pour les Métis, comparativement à 6 % pour la population générale. D’autres études ont révélé des taux similaires de vaccination contre la COVID 19 chez les répondants autochtones, mais encore une fois, les différences n’étaient pas considérées comme significatives sur le plan statistique en raison de la petite taille des échantillons (Guay et al., 2022).

En utilisant des données administratives provinciales du système de santé du Manitoba pour février 2020 à décembre 2021, Nickel et collab. (2024) ont constaté que la mise en priorité des populations autochtones pour la vaccination avait aidé les résidents inscrits des Premières Nations à obtenir leur première dose du vaccin 15,5 jours plus tôt que toutes les autres personnes au Manitoba, et à recevoir leur deuxième dose 13,9 jours plus tôt. Toutefois, bien que le taux de vaccination des membres inscrits des Premières Nations était similaire à celui de toutes les autres personnes au Manitoba au début et à la fin de cette période, le taux de vaccination a atteint un sommet bien plus élevé chez les personnes n’étant pas membres des Premières Nations que chez celles qui en faisaient partie (312,12 contre 216,62 vaccinations par 1 000 personnes/mois, respectivement).

L’inégalité en matière de vaccination était prononcée pour la troisième dose de vaccin contre la COVID 19, avec 45 % de la population du Manitoba ayant reçu une troisième dose en avril 2022 comparativement à 29 % des membres des Premières Nations vivant sur une réserve et à 21,5 % des membres des Premières Nations vivant hors réserve (Chief Provincial Public Health Officer [CPPHO], 2023). On ignore toutefois si ces différences concernant la troisième dose du vaccin chez les Premières Nations peuvent être attribuables à une plus grande hésitation à se faire vacciner, à des obstacles plus importants pour avoir accès à une dose de rappel ou à quelque autre raison que ce soit. Il serait donc nécessaire de poursuivre les recherches dans ce domaine.

Les populations autochtones vivant en milieu urbain et les membres des Premières Nations vivant hors réserve ont fait face à des obstacles plus importants pour accéder au vaccin contre la COVID 19. Les conclusions d’une étude sur les taux de vaccination contre la COVID 19 chez les Autochtones vivant en milieu urbain à Toronto et à London, en Ontario, révèlent que les taux de vaccination étaient de 16,2 % à 22,3 % moindres pour la cohorte formée d’Autochtones que les taux locaux ou provinciaux correspondants (Smylie et al., 2022). Au Manitoba, 82,9 % de la population totale provinciale âgée de 5 ans et plus avait reçu deux doses du vaccin contre la COVID 19 au 7 avril 2022 comparativement à 89,4 % des membres des Premières Nations vivant sur une réserve et à 70,4 % des membres des Premières Nations vivant hors réserve (CPPHO, 2023).

L’intérêt à recevoir un vaccin contre la COVID 19 variait même entre les divers groupes autochtones. Budgell (2021), par exemple, souligne les grandes disparités dans les taux de vaccination contre la COVID 19 dans l’ensemble de l’Inuit Nunangat 5. Au cours de l’été 2021, les taux de vaccination contre la COVID 19 étaient plus élevés à Makkovik, au Labrador, avec 97,6 % de la communauté ayant reçu au moins une dose du vaccin et 86,6 % des membres de cette communauté entièrement vaccinés. Les plus bas taux de vaccination se situaient au Nunavik, avec seulement 46,2 % de la population de la région ayant reçu au moins une dose et 35,2 % étant entièrement vaccinée. Budgell attribue le désir profond des Inuits du Labrador de recevoir le vaccin contre la COVID 19 aux souvenirs encore très vifs de l’épidémie de grippe espagnole de 1918-1919, alors que les taux de vaccination plus bas dans d’autres communautés et régions inuites s’expliqueraient par une méfiance à l’égard du système public de santé, par un accès non sécuritaire aux soins et par la désinformation émanant des réseaux sociaux.

5 L’Inuit Nunangat désigne les territoires traditionnels des Inuits au Canada et comprend les quatre régions de peuplement des Inuvialuit dans la portion nord-ouest de l’Arctique, du Nunavut, du Nunavik (nord du Québec) et du Nunatsiavut (Terre- Neuve- et-Labrador).

© Crédit : iStockPhoto.com, réf. 2007845419

Influenza H1N1 de 2009

Il existe des lacunes dans les connaissances relatives à la couverture vaccinale contre l’influenza H1N1 de 2009 chez les populations autochtones, bien que certaines études aient démontré des taux de vaccination plutôt élevés au sein des populations autochtones du Manitoba. Dans une étude qualitative examinant la vaccination contre la grippe H1N1 dans quatre communautés du Manitoba, on mentionne que 56 % des participants métis avaient reçu le vaccin (Driedger et al., 2015). En comparaison, les taux de vaccination officiels pour les Premières Nations et la population en générale au Manitoba étaient de 60 % et de 37 %, respectivement (Government of Manitoba, 2010), alors que les taux s’étendaient de 32 à 45 % de la population générale dans d’autres provinces et territoires (Boerner et al., 2013).

Xiao et Moghadas (2015) ont constaté qu’au Manitoba, les personnes s’identifiant comme membres des Premières Nations étaient près de trois fois plus susceptibles de recevoir le vaccin contre la grippe H1N1 que les personnes n’appartenant pas aux Premières Nations, alors que pour les membres des Premières Nations, le fait de vivre sur une réserve était associé avec cinq fois plus de possibilités de se faire vacciner que lorsqu’on ne vivait pas sur une réserve. L’utilisation plus répandue du vaccin contre la grippe H1N1 chez les membres des Premières Nations vivant sur une réserve pourrait s’expliquer par un risque plus important de développer une influenza H1N1 plus grave, nécessitant notamment une hospitalisation (Green et al., 2013; Zarychanski et al., 2010) ou entraînant le décès (Boggild et al., 2011).

Grippe saisonnière

Les données sur les taux de vaccination contre la grippe saisonnière chez les populations autochtones ne sont pas recueillies de façon régulière dans le cadre des mécanismes nationaux de collecte des données. Il peut donc être difficile de dégager des tendances quant au recours à la vaccination et à l’efficacité des politiques et des initiatives en la matière. Des données issues de l’ESCC pour 2017-2018 révèlent que les proportions d’Autochtones et de non-Autochtones disant avoir reçu un vaccin contre la grippe saisonnière sont similaires (55 % et 59 %, respectivement) (as cited in Coburn, 2021). De même, des données de la même enquête ESCC pour 2013-2014 indiquent que 68,1 % des répondants non autochtones n’avaient pas été vaccinés contre la grippe saisonnière comparativement à 72,2 % des répondants des Premières Nations, 70,9 % des Métis et 70,4 % des répondants inuits (Roy et al., 2018). Dans cette enquête, les facteurs associés à la non-vaccination pour tous les groupes sont la jeunesse de répondants, le faible niveau d’éducation, le fait de ne pas avoir de médecin de famille, tandis que la perception d’être en excellente santé et la conviction que le vaccin n’est pas nécessaire ont été couramment cités comme motif pour ne pas se faire vacciner.

Hésitation à l’égard

du vaccin

La recherche suggère que la plupart des Autochtones ont une perception positive du vaccin et une bonne compréhension de ses avantages, et le jugent sécuritaire. Dans diverses enquêtes, notamment dans l’ESCC, l’ENCVE et d’autres sources, la vaste majorité des participants autochtones ont indiqué leur intention de se faire vacciner lors d’événements pandémiques et de faire en sorte que leurs enfants reçoivent leurs vaccins de routine (Chen et al., 2023; Coburn, 2021; Guay et al., 2022; Humble et al., 2023; MacDonald et al., 2022; Manca et al., 2022; Tarrant & Gregory, 2003). Néanmoins, comme c’est le cas pour certaines personnes non autochtones, l’hésitation à l’égard des vaccins a aussi été établie comme facteur pouvant influencer les décisions de certains membres des Premières Nations, Inuits ou Métis en matière de vaccination.

Les données recueillies par Statistique Canada (2021) à l’automne 2020 indiquaient que 77,1 % des non-Autochtones étaient très disposés ou assez disposés à recevoir le vaccin contre la COVID 19, comparativement à

71,9 % des personnes s’identifiant comme autochtones, 74,4 % des membres des Premières Nations vivant hors réserve, 67,8 % des Métis et 73,2 % des Inuits. Ces différences n’ont toutefois pas été considérées comme significatives sur le plan statistique 6 . Gerretsen et collab. (2021) ont évalué, à l’aise d’une plateforme de sondage sur le Web, l’hésitation à l’égard de la vaccination contre la COVID 19 chez les populations racisées du Canada et de certaines parties des États Unis. Ils ont constaté une hésitation beaucoup plus importante chez les populations autochtones que chez les populations blanches, même après avoir vérifié les facteurs démographiques. Bien que 67,4 % des répondants de race blanche aient indiqué qu’ils allaient « probablement » ou « sûrement » se faire vacciner contre la COVID 19, seuls 43,7 % des répondants autochtones l’ont fait. Chen et ses collaborateurs (2023) ont étudié l’hésitation des parents à l’égard des vaccins et le refus du vaccin au Canada, à l’aide de données de 2017 provenant de l’ENCVE. Ils ont constaté que même si 24,6 % des parents autochtones étaient plutôt hésitants à l’égard des vaccins comparativement à 19,7 % des parents non autochtones, cette différence n’était pas significative sur le plan statistique. Un faible revenu et un plus grand nombre d’enfants dans le ménage étaient plutôt les facteurs clés associés à l’hésitation à l’égard des vaccins.

Des influences aussi bien historiques que contemporaines peuvent contribuer aux hésitations à l’égard des vaccins chez les populations autochtones. Les influences contemporaines sont, par exemple, un manque de connaissances des maladies et de la prévention, des croyances religieuses, une préférence pour les traditions et les pratiques de guérison traditionnelles, des croyances liées à la gravité d’une maladie ou aux risques personnels, des idées fausses concernant la sécurité ou l’efficacité des vaccins ou leur délai de développement (Manca et al., 2022; Sullivan et al., 2023). Les influences historiques, notamment les expériences médicales réalisées par le passé sur des Autochtones et la méfiance à l’égard des gouvernements ou des compagnies pharmaceutiques pourraient aussi jouer un rôle dans cette hésitation chez un petit segment de la population autochtone (Fleming et al., 2020; Sullivan et al., 2023).

6 La taille de l’échantillon inuit était très petite; ces données doivent donc être interprétées avec prudence.

Obstacles à la vaccination

Un certain nombre d’obstacles à l’utilisation des vaccins ont été identifiés au sein des populations autochtones. Ces obstacles peuvent être classés en tant que facteurs systémiques, environnementaux ou institutionnels ou en tant que facteurs sociaux ou intrapersonnels. Les facteurs systémiques, environnementaux ou institutionnels sont notamment :

• le manque de communication ou une communication inefficace sur l’importance de la vaccination et l’innocuité des vaccins (Driedger et al., 2015);

• des facteurs historiques et coloniaux ayant conduit à une méfiance de longue date à l’égard des initiatives gouvernementales et à une méfiance à l’égard des institutions de soins de santé destinées au grand public (Driedger et al., 2015; Fleming et al., 2020; Newman et al., 2011; Poirier et al., 2021; Simms et al., 2023);

• des mécanismes et des pratiques coloniales profondément enracinées, tels que les politiques « un enfant, un rendez-vous » ou des services de vaccination qui ne sont ni inclusifs, ni accessibles (MacDonald et al., 2022);

• des limites dans les ressources et des lacunes dans l’infrastructure et l’hébergement qui compliquent l’accessibilité, surtout dans les petites villes, les régions isolées et les lieux souvent éloignés où l’on dessert principalement les populations autochtones (Aylsworth et al., 2022; Ilesanmi et al., 2022);

• le manque de capacité communautaire pour mener des campagnes de vaccination (ISC, 2021);

• des campagnes de vaccination perçues comme condescendantes, aliénantes ou stigmatisantes (Corston et al., 2023);

• des obstacles de nature technologiques ou des difficultés d’accès à Internet pour la prise de rendez-vous de vaccination et l’obtention d’information sur les vaccins (Aylsworth et al., 2022; Simms et al., 2023);

• des barrières linguistiques, le manque de documentation à laquelle les gens peuvent s’identifier, des difficultés à voyager (p. ex. manque de transport en commun, temps de déplacement très longs) ou des dépenses supplémentaires occasionnées par les pertes de temps ou la garde des enfants (Aylsworth et al., 2022; MacDonald et al., 2023);

• des facteurs liés au style de vie tels que de multiples déménagements, un grand nombre d’enfants dans le ménage ou un statut de célibataire (Bell et al., 2015);

• des inquiétudes liées à la présence de policiers ou d’agents de sécurité sur les lieux de la vaccination (Aylsworth et al., 2022);

• le fait de vivre en région rurale (MacDonald et al., 2016; Rafferty et al., 2018);

• des défis logistiques liés au déploiement ou à la disponibilité des vaccins, par exemple des différences dans l’admissibilité à la vaccination dans les unités sanitaires locales ou le manque de vaccins produits localement (ISC, 2021; Simms et al., 2023);

• le coût des vaccins (Fleming et al., 2020; Newman et al., 2011).

Les facteurs sociaux sont notamment les forums des médias sociaux et les récits circulant dans la communauté et qui présentent des informations inexactes, découragent la vaccination et favorisent des attitudes réfractaires à la vaccination dans la communauté (Driedger et al., 2015; Fleming et al., 2020; Tarrant & Gregory, 2003). Ces facteurs peuvent aussi être le fait de membres de la famille ou d’amis qui contribuent à décourager la vaccination (Driedger et al., 2015), la peur des vaccins chez les enfants, des contraintes de temps ou des maladies infantiles (Tarrant & Gregory, 2003). De plus, le fait pour les ménages de compter plusieurs enfants peut constituer un obstacle au respect du calendrier de vaccination de ces jeunes (MacDonald et al., 2016; Rafferty et al., 2018).

Plusieurs facteurs intrapersonnels peuvent aussi faire obstacle au recours à la vaccination. Ces facteurs sont notamment :

• un manque de connaissances et des perceptions erronées à l’égard des maladies que les vaccins permettent d’éviter, de l’efficacité et de l’innocuité des vaccins, et de la nécessité de se faire vacciner chez certaines populations (Driedger et al., 2015; Gerretsen et al., 2021; Poirier et al., 2021; Stratoberdha et al., 2022; Tarrant & Gregory, 2003);

• une mauvaise perception personnelle des risques d’infection ou des menaces de complications graves (Simms et al., 2023);

• une méfiance à l’égard des vaccins, une hésitation à se faire vacciner ou des sentiments antivaccins (Corston et al., 2023; Fleming et al., 2020; Ilesanmi et al., 2022; Newman et al., 2011; Poirier et al., 2021; Stratoberdha et al., 2022);

• une stigmatisation éventuelle liée à la maladie (Fleming et al., 2020; Newman et al., 2011; Poirier et al., 2021; Stratoberdha et al., 2022);

• des expériences antérieures désagréables avec la procédure de vaccination ou une peur des aiguilles (Simms et al., 2023; Stratoberdha et al., 2022; Tarrant & Gregory, 2003);

• des perceptions voulant que des solutions de rechange (p. ex. l’homéopathie, la prise de vitamine D, l’immunité naturelle) soient tout aussi efficaces que la vaccination (Gerretsen et al., 2021; Simms et al., 2023);

• une préférence pour la médecine traditionnelle au lieu de la médecine occidentale (Newman et al., 2011);

• des inquiétudes liées aux profits commerciaux (Gerretsen et al., 2021).

Facteurs facilitant la vaccination

Les chercheurs ont aussi précisé des facteurs facilitant l’utilisation des vaccins dans les communautés autochtones, qui peuvent eux aussi être classés en tant que facteurs systémiques, environnementaux ou institutionnels, facteurs sociaux ou interpersonnels. Les facteurs systémiques, environnementaux et institutionnels sont notamment :

• une bonne communication sur l’importance de la vaccination et l’innocuité des vaccins, appuyée par de l’information digne de confiance et fondée sur des faits (Driedger et al., 2015; Simms et al., 2023);

• la mise en priorité des populations autochtones (Simms et al., 2023);

• des activités de prévention entreprises par des organisations représentatives des Autochtones (King et al., 2022; Simms et al., 2023);

• des mesures de santé publique restreignant les voyages sans vaccination (Simms et al., 2023);

• des vaccins sans frais et des programmes de vaccination financés par l’État (Rafferty et al., 2018);

• l’utilisation de vaccins de la même arque lorsque plusieurs doses sont nécessaires (ISC, 2021);

• la mise en œuvre d’efforts dirigés par des Autochtones, adaptés et adéquats sur le plan culturel, notamment l’offre de nourriture et la tenue de cliniques de vaccination dans un cadre correspondant à la culture autochtone (Clark et al., 2024; King et al., 2022);

• un plus grand accès à un soutien global comprenant entre autres de l’aide pour les déplacements et la garde des enfants (Rattlesnake & Morrin, 2023);

• pouvoir recevoir au moins la première dose dans sa communauté au lieu de devoir se déplacer (MacDonald et al., 2023).

Les facteurs sociaux pouvant faciliter le recours aux vaccins dans les communautés autochtones sont notamment les forums dans les médias sociaux et le discours public encourageant chacun à se faire vacciner (Driedger et al., 2015; Simms et al., 2023). Ces facteurs peuvent aussi comprendre :

• des membres de la famille, des amis et des environnements communautaires aptes à soutenir les personnes (Driedger et al., 2015; Poirier et al., 2021; Simms et al., 2023);

• des recommandations ou des orientations émanant d’un professionnel de la santé (Driedger et al., 2015; Poirier et al., 2021);

• une plus grande exposition à des personnes ayant développé des maladies que la vaccination aurait pu prévenir (Tarrant & Gregory, 2003);

• des interactions positives avec des fournisseurs de soins de santé dans un contexte d’accès à de l’information sur les vaccins, sur les vaccinations en particulier et les soins de santé en général (Fleming et al., 2020; King et al., 2022; Simms et al., 2023; Tarrant & Gregory, 2003);

• des thérapeutes participant aux cliniques de vaccination et présents sur les lieux (Simms et al., 2023).

7 Le fait de vouloir voyager peut être un facteur de motivation à se faire vacciner.

Plusieurs facteurs intrapersonnels peuvent aussi faciliter le recours aux vaccins au sein des populations autochtones. Ces facteurs sont notamment :

• l’altruisme – le fait de vouloir protéger les autres (Simms et al., 2023);

• un désir personnel de faire de la prévention des maladies une priorité (Poirier et al., 2021);

• un comportement habituel et une acceptation antérieure des autres vaccins (Simms et al., 2023);

• une bonne connaissance des vaccins et une confiance à l’égard des systèmes de santé (Poirier et al., 2021; Simms et al., 2023);

• une perception élevée des risques pour sa santé personnelle (Driedger et al., 2015; Simms et al., 2023);

• des expériences personnelles antérieures de conséquences graves d’une maladie qui aurait pu être prévenue (Poirier et al., 2021).

Il est essentiel d’intégrer les facteurs susceptibles de faciliter le recours aux vaccins et la confiance des populations des Premières Nations, inuites et métisses à l’égard du développement de programmes de vaccination et de la création de ressources éducatives complémentaires pour surmonter les obstacles et les défis liés à la vaccination de ces populations.

Conclusion

À l’exception du déclin lié à la pandémie de COVID 19, les taux de couverture vaccinale ont été en constante augmentation au fil du temps chez les populations des Premières Nations, les Inuits et les Métis. Néanmoins, ces taux varient d’une population autochtone à l’autre et des inégalités persistent. Ces inégalités sont en grande partie attribuables à la marginalisation socioéconomique des populations autochtones au Canada. Agir sur ces inégalités en matière de santé exige que l’on améliore le recours à la vaccination au sein de ces groupes. Le présent document d’information précise plusieurs aspects pouvant constituer une base solide pour l’adoption des vaccins en contexte autochtone, notamment en comblant les lacunes liées aux connaissances sur les maladies évitables par la vaccination, l’efficacité et l’innocuité des vaccins, une plus grande accessibilité aux sites de vaccination et une amélioration des relations entre patients et fournisseurs de soins.

L’information sur les maladies évitables grâce aux vaccins et sur l’efficacité et l’innocuité de ces produits doit être communiquée plus efficacement dans les communautés autochtones afin de combler les lacunes et la désinformation, et de favoriser l’émergence d’un environnement apte à soutenir la vaccination des familles, des amis et des communautés. L’accessibilité des sites de vaccination pourrait aussi être améliorée en élargissant leur nombre, en les diversifiant et en les rendant plus disponibles, en augmentant le recours à la vaccination « mobile » sur place, en assurant le transport des personnes qui ne possèdent pas de véhicules ou qui vivent en région éloignée, et en veillant à ce que les sites de vaccination soient adaptés sur le plan culturel et répondent aux besoins de la clientèle (Aylsworth et al., 2022). Il est également clair que pour certains Autochtones, un manque de confiance à l’égard des institutions de soins de santé traditionnelles peut constituer un facteur expliquant l’hésitation à se faire vacciner. Agir sur cette méfiance nécessitera des efforts à l’échelle de tout le système afin de promouvoir des mécanismes de vaccination sécuritaires, surtout en confiant le contrôle des services de vaccination aux Premières Nations, aux Inuits et aux Métis, et en veillant à ce que les fournisseurs de soins soient en mesure de faire preuve d’humilité culturelle et de traiter les patients autochtones avec respect et bienveillance. 11

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