Graphisme du XXe siècle by nelb

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GR AP E

1- La nouvelle typographie .... 4-7

2- Le graphisme français dans l’entre-deux .... 8-13

3-Le style Suisse .... 14-19 4-Le style international européen .... 20-25 5-Le style international aux Etats-Unis .... 26-31

6-L’éclectisme américain .... 32-39 3

LA NOUVELLE

TYPOGRAPHIE

1 La nouvelle typographie est un nouveau langage graphique qui consiste à être clair, avoir une composition asymétrique dynamique, dépouiller d'ornementation avec une approche rationnelle et objective du contenu textuel, favorisant la photographie à l'illustration. Cette aventure s'arrête brutalement en 1933 avec la montée en puissance du nazisme et la fermeture du Bauhaus, entraînant l’exil des enseignants.

Jan Tschichold (1902-1974) Dessinateur de caractère et typographe allemand En 1923, il découvre les réalisations du Bauhaus à Weimar et adhère à ses nouvelles thèses modernistes. Ainsi, en plus d’enseigner à l'Académie de Leipzig puis à l'école supérieure de l'imprimerie à Munich, il organise des conférences pour le développement et la synthèse de ces idées. Il pose les fondations de ce nouveau langage graphique, base de l’art publicitaire moderniste, avec des typographies sans empatement, des filets rouges et noirs, l’orthogonalité et beaucoup de blanc tournant.

Il est aussi à l’origine de l’ouvrage Die neue Typographie en 1928, un succès international. Ce livre, innovant dans sa forme, fait 21 x 14 cm avec des éléments textuels sont en fer à gauche. Avec l’utilisation de ce format qui rompt avec l'usage de l'édition, il suit la taille normalisée proposée par les industries allemandes dès 1922.

Après la Seconde Guerre Mondiale, il travaille avec une maison d'édition anglaise Penguin Books et finit par s'éloigner du courant moderniste qu’il juge rigide et strict, renvoyant à l’univers totalitaire nazi. En 1964, il crée la Sabon, un caractère avec empattement dérivé du Garamond.

Paul Renner (1878-1956) Graphiste et dessinateur de caractère allemand

Il est célèbre pour la création de la Futura en 1927 avec la collaboration de la fonderie Bauer. Ce succès international s’impose comme étant la forme typographique privilégiée du modernisme, le slogan étant “Le caractère de notre temps ”, et est énormément utilisée. Sa simplicité géométrique ainsi que ses lettres neutres et très épurées sont associées à l’idéologie de démocratisation et de progrès social avant et après la Seconde Guerre mondiale.

Ladislav Sutnar (1897-1976) Graphiste tchèque Il adapte ses réalisations aux principes découlant de la Nouvelle Typographie dans la mise en page et l’édition. Après son exil à New York, il devient DA du département catalogue de Sweet’s.

Otto Neurath (1882 – 1945) Directeur du musée allemand de science social et économie Neurath travaille sur une idée progressiste qui consiste à simplifier des dessins en proposant des pictogrammes afin de populariser des idées pour que la classe populaire ait accès à la connaissance. Il crée donc, entre les années 30 et 50, l’ISOTYPE (International System of TYpographic Picture Education) Ce système, regroupant des milliers de pictogrammes, a été dessiné pour la plupart par son épouse Marie Neurath et le graphiste allemand Gerd Arntz.

2 LE GRAPHISME FRANÇAIS DANS L’ENTRE-DEUX En 1925 a lieu l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes, présentant les dernières recherches et travaux en faisant un état des lieux dans ces domaines. Les propositions y sont très modernes, comme le Pavillon de l’Esprit nouveau proposé par Le Corbusier, le Pavillon du Tourisme de Robert Mallet Stevens ou encore la collaboration de Citroën avec la Tour Eiffel.

Cassandre (1901-1968) Graphiste, affichiste, typographe français

Il a réalisé de nombreuses affiches, notamment pour le Transatlantique et le Nordexpress. Ces compositions présentent des éléments disproportionné, gigantesque, en contre-plongée avec des formes purement géométriques (cubisme et futurisme), des aplats de couleurs et des dégradés sur grandes lignes et perspectives. Aussi, il faut noter l’utilisation exclusive des majuscules.

Cette enseigne de magasin, réalisée en 1923, est sa première création célèbre, lui valant en 1925 le grand prix de l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs.

Il collabore avec la Fonderie Deberny et Peignot, pour qui il crée les typographies Bifur en 1929 et Peignot en 1937. Cette dernière est très présente dans le monde de la pub, et est même considéré comme étant l’expression typographique la plus aboutie de l’art déco français.

Fernand Léger (1981-1955) Peintre, sculpteur, dessinateur et illustrateur français Très ancré dans le modernisme, il célèbre la machine et la vie urbaine dans ses nombreux tableaux. Ces derniers empruntent des règles au cubisme et au futurisme. Léger construit ses toiles par contrastes entre les postures des personnages, entre les différents objets, entre les figures et entre les éléments abstraits. Outre les toiles, il a aussi réalisé de nombreuses affiches.

Cette fresque monumentale est une commande publique de l’État, pour l’exposition internationale de 1937. Le peintre y célèbre la vie moderne, avec la nature et la technique qui forment un cycle.

Raymond Savignac (1907-2002) Affichiste, graphiste français Ce qui caractérise le travail de Savignac est l’idée simple, illustrée et très colorée, couplée à un décalage et une touche d’humour. Il faut remarquer que ses affiches comportent aussi sa signature.

Roger Excoffon (1910-1983) Affichiste, typographe, dessinateur de caractère français Lié à la fonderie Olive, il a créé de nombreuses typographies devenues des classiques de l’imprimerie publicitaire et qu’on retrouve encore aujourd’hui dans l’espace urbain et les façades des magasins. Comme ces typographies ont énormément été utilisées pour la pub commerciale, elles ont fini par perdre de leur intérêt, mais aujourd’hui elles reviennent à la mode et sont utilisées pour évoquer le vintage. Par exemple, sur l’affiche du film Drive de 2011, le Mistral est utilisé.

Pierre Faucheux (1924-1999) Graphiste et maquettiste français Avec ses idées novatrices, celui qu’on surnomme l’homme aux 100  000 couvertures, a su renouveler le graphisme éditorial. Il a instauré le format livre 18x6cm, fait des couvertures uniquement typographiques avec des jeux ou encore fait des couvertures avec du papier kraft. Il a travaillé pour la quasi-totalité des éditeurs français, avec comme but de de réinventer le livre en tant qu’objet manipulable, conçu à la fois pour le plaisir de lecture et la satisfaction du regard. Lié aux surréalistes, il participe à plusieurs de leurs manifestations et réalise une couverture pour un livre de André Breton. On retrouve cela dans les écartelages photographiques qu’il réalise, qui sont des collages successifs.

LE STYLE

SUI-SSE

Ce style découle de l’école du Bauhaus et se développe durant les années 50. Les graphistes apparaissent comme des techniciens qui ont une pensé sur leur création, de vra «ingénieurs visuels”. En effet, la Suisse affiche sa neutralité et sa proximité avec l’Allemagne lui permet accéder au thèses avant-gardistes et les enseignants s’y forment. Elle connaît aussi un ancrage pédagogique solide car il y a une dominance des pratiques et des écoles professionnelles pour les arts décoratifs et le graphisme. Elle bénéficie d’une alliance culturelle importante avec les théâtres, musées.

Herbert Matter (1907-1984) Graphiste, affichiste, photographe suisse

Formé aux Beaux art de Genève puis à Paris où il suit les cours de Fernand Léger, il est très proche de personnalités comme Cassandre ou Le Corbusier. Il est célèbre pour l’utilisation novatrice du photomontage dans la publicité, avec l’association de typographie et des jeux d’échelle. Il déménage aux Etats Unis où il connaît un grand succès, travaillant pour de grandes agences publicitaires et magazines comme Vogue et Harper’s Bazaar.

Il réalise des affiches pour l’Office du tourisme en 1935 où il met en avant ce que la Suisse propose en termes de sports d’hiver, en lien avec la santé et l’hygiène.

Il réalise aussi l’identité graphique de Knoll, fabricant de mobilier design américain, et en devient le DA en developpant un logo, un univers graphique et des affiches.

Max Bill (1908-1994) Architecte, peintre, graphiste, typographe et designer suisse Étudiant au Bauhaus de Dessau, il permet le développement du mouvement moderniste en Suisse et la diffusion de l’Art concret dont il faisait partie. Il faut savoir qu’il avait la réputation d’être radical dans son approche de graphiste et designer. Il a aussi fait beaucoup de sculptures avec la forme de anneau de Moebius et il a travaillé sur des formes de chaises, tabourets et montres en tant que designer.

Il a fait toute la communication artistique d’un magasin de mobilier contemporain, Wohnbedarf, dont il était DA.

Pour l’exposition à Zurich sur l’art nègre préhistorique, il réalise des affiches en texte bas de casse encadré et une seule typographie.

Armin Hofmann (1920-2020) Graphiste de Balle Il a eu une production prolifique d’affiches et a aussi écrit un manuel important Manuel de création graphique en 1965 dans lequel il concrétise sa réflexion et son travail. Cet ouvrage, qui fait référence, est écrit en français, anglais et allemand. La «manière» de Hoffmann, souvent reprise, se définit par l’utilisation de photomontages, d’une typographie rigoureuse, d’une composition géométrique très stricte et de couleurs souvent limitées au noir et blanc.

Max Miedinger (1910-1980) Créateur de caractère suisse Il travaille avec le directeur de la fonderie Edward Hoffman et crée, à partir de la Akzidenz Grotesk, la Helvetica. Cette typographie est plus universel, avec une idée d’avoir une harmonie optique la plus parfaite qui se caractérise par la simplicité, l’efficacité et la fonctionnalité. Elle est encore utilisée pour les logos.

Josef Müller-Brockmann (1914-1996) Graphiste et créateur de caractère de Munich Son approche du graphisme était basée sur l’établissement de règles strictes, avec des éléments typographiques et géométriques, des polices sansserif, très peu d’utilisation de la photo. Le travail de Müller-Brockmann est essentiellement abstrait et sera récompensé par de nombreux prix.

En 1958 il élabore la revue Neue grafik avec 2 collaborateurs. Cette revue trimestrielle trilingue comporte 18 numéros au total et s’est diffusée internationalement. L’idée était de rendre compte de toute l’actualité du graphisme contemporain de l’époque avec une volonté de mettre en avant un graphisme “constructif” caractéristique de la suisse. La couverture présente 4 colones avec une triple tétiere pour chaque langue, une présentation austère et imprimée en noir et blanc.

Il est aussi l’auteur de “Grid systems”, ouvrage très important bilingue (anglais et allemand) où il mène un travail de réflexion sur la grille.

Il est le créateur du logo pour les chemins de fer suisses. Cette flèche évoque les aller-retour et les croisements de rails, avec l’utilisation de la Helvetica. Ce logo de 1982 est encore utilisé aujourd’hui.

Il a créé la typographie Akzidenz Grotesk, qui permettra à la Helvetica de se développer.

Ses affiches sont minimalistes, jouant avec des éléments géométriques et des compositions en diagonal.

4 Le Le style style international international en en Europe Europe (1945-1978)

Après la guerre, l’Europe connaît une reconstruction et le terme “modernité” prend tout son sens avec les notions d’efficacité et de neutralité. L’Europe veut sortir du contexte de guerre, la population veut se tourner vers de nouvelles valeurs et les entreprises s’engagent vers le renouveau et la création d’objets et d’architectures très moderne et fiable. L’idéal qui penche vers la démocratie qui s’oppose au totalitarisme, volonté très présente en Allemagne qui est donc très ouverte sur cette modernité.

École supérieure de la forme d’Ulm (1953-1968) École de design allemande fondée par Max Bill, Inge Scholl et Otl Aicher. Max Bill dessine les plans avec de grandes baies vitrées donnant sur la nature et dirige l’école. Cette dernière a fait paraître la revue ULM qui emprunte à Neue Grafik les 3 colonnes, le format quasi-carré, une mise en page simple et qui permet la diffusion de principes. Cette école propose aussi du design d’objets. Soucieuse de partager, elle réalise des partenariats avec des entreprises de la région. Cette école est donc impliquée dans le renouveau économique et le développement de l’image du pays. Prenons l’exemple de la vaisselle d’hôtellerie empilable TC 100 avec Hans Roericht en 1959, qui est un partenariat de création de vaisselle simple dans la forme et empilable pour former une colonne évoquant un nouvel objet esthétiquement beau.

Otl Aicher (1922-1991) Designer et graphiste allemand Précurseur du concept de la communication visuelle, il est aussi l’un des pionniers de l’identité visuelle avec une conception complète allant de l’uniforme jusqu’au billet d’entrée initiée aux Jeux Olympiques d’été de 1972 et qu’il a également transposée pour la Deutsche Lufthansa. À la tête du département de communication visuelle de l’école d’Ulm, il implique ces élèves dans les projets commandés par les entreprises.

Pendant un de ces cours, il obtient la commande pour l’identité visuelle de la compagnie aérienne Lufthansa. Avec ses élèves, ils proposent un logo en Helvetica, et la standardisation de l’ensemble des manifestations visuelles de la firme.

De 1967 à 1972, il est mandaté par le comité d’organisation des JO pour la réalisation du programme de communication visuelle des Jeux de Munich. C’est dans ce cadre qu’il conçoit les célèbres pictogrammes universellement utilisés depuis, avec des formes humaines archétypales simplifiées à l’extrême et l’utilisation d’une grille. Il fait aussi des affiches pour chaque discipline ainsi qu’un logo non figuratif, représente une spirale pour l’idée de soleil rayonnant et typographie Univers.

Wim Crouwel (1928-2019) Graphiste, typographe et directeur de musée néerlandais Sa production est marquée par la rigueur d’un héritage moderniste et révèle également de profondes afﬁnités avec l’art de son époque, dont le mouvement De Stijl. Il étend sa pratique au domaine culturel ainsi qu’au domaine commercial. Il fonde Total Design en 1963, une agence de création, qui joue un rôle important dans les années 70 et 80, et qui continue d’exister.

Cette typographie expérimentale répond aux nouvelles exigences technologiques. Les lettres, sans capital, sont réduites en système orthogonal avec des formes adaptées au pixel. Il présente cette typographie dans un ouvrage de 1967, rouge en 4 langues et format carré.

Il a travaillé pour de nombreux musées, notamment le Stedelijk museum. Pour l’exposition sur des designers de 1968, il présente une grille modulaire avec la typographie Univers qui ressemble au pixel, en noir et blanc.

Benno Wissing (1923-2008) Graphiste à Total Design Il est à l’origine de la signalétique de l’aéroport international d’Amsterdam, avec l’utilisation de caractères sans sérif, la Akzidenz Grotesk en bas de casse, en bilingue avec l’utilisation de caissons rétro éclairés. La France adopte le même système à Roissy Charles de Gaulle en 1972, puis cela devient la norme internationale.

Max Huber (1919-1992) Graphiste suisse Il a étudié au Bauhaus, et travaillé à Milan au Studio Boggeri. Son style associe rigueur allemande avec l’exubérance italienne, ajoutant du dynamisme et de la vitesse dans ses mises en page.

Passionné de jazz, il conçoit des couvertures de magazines avec des motifs abstraits et du photomontage.

Il travaille quelque temps comme DA pour l’éditeur italien Einaudi, où il réalise des couvertures de livres.

Il fait, pour la marque de chapeau Borsalino, des affiches publicitaires mêlant rigueur et légèreté.

Massimo Vignelli (1931-2014) Graphiste italien Il est reconnu pour le design italien international aux États-Unis. Il s’installe à New York dans les années 60, où il développe des réalisations colorées emprunt de style italien. Il a cofondé l’entreprise Vignelli Associates avec son épouse Lella Vignelli, où ils réalisent des productions conjointes dans de nombreux domaines, du packaging à la signalisation en passant par le design de mobilier et celui d’espaces de vente.

Pour la marque Knoll International, qui vend du mobilier design, il crée une nouvelle identité visuelle colorée et composée de lettres en gras très géométriques, avec un jeu de couleur, typographique et de transparence.

Il a aussi réalisé l’identité globale d’American Airlines, avec le logo qui devient un signe, une seule typographie, et déclinable jusqu’aux documents administratifs et billets d’avion.

Il est à l’origine de l’identité visuelle du métro de NY, qui influencera les plans des grandes capitales. L’idée était de monter les plus grands quartiers et les différentes lignes de métros avec des couleurs sous forme d’une synthèse visuelle de la ville.

Style Olivetti (1930-1990) Firme italienne qui fabrique machines à écrire puis ordinateurs, cette entreprise s’est entourée des meilleurs designers, de la conception de ses produits à leur publicité en passant par l’architecture de ses bâtiments. Parmi les grands noms, nous retrouvons Ettore Sottsass, Milton Glaser, Savignac ou encore Le Corbusier. Le graphiste Giovanni Pintori devient le DA de 1936 à la fin des années 60. Il mêle le style international (simplicité) et le style italien (coloré et créatif). De cette collaboration né ce style graphique identifiable avec jeux graphiques colorés et jeux typographiques en harmonie et en musicalité.

L’influence de l’Op art Le développement de l’Op art durant les années 60, essentiellement en France avec Vasarely, sera une source d’inspiration pour les graphistes. L’approche abstraite de l’univers, les motifs géometriques, l’alternance noir et blanc et l’animation optique des surfaces définissent ce mouvement.

Le logo pour l’association australienne de laine vierge Woolmark a été fait par le graphiste Franco Grignani en 1964. La proposition d’alternance de rayures noires et blanches crée une vibration optique.

Dans un contexte de renouveau en France, le centre Pompidou ouvre en 1977. Les architectes Richard Rogers et Renzo Piano ont été très innovants avec la transparence qui montre toute la structure dont l’escalator. Pour l’identité visuelle, Jean Widmer réalise un logo qui propose une approche synthétique de la facade en noir et blanc.

Le logo Renault de 1972 par Vasarely mêle le lien entre industrie et arts visuelles. La firme Renault est en difficulté donc, avec cette association, crée un coup médiatique. La figure 3D est dynamique grâce aux bandes noires et blanches.

Jean Widmer (1929-...) Graphiste suisse Outre le logo pour le centre Pompidou, il a aussi fondé en 1969 l’agence Visual Design via laquelle il réalise des affiches pour le CCI, Centre de Création Industriel, qui est un lieu de recherche sur le design. Pour une demande l’état, travaille aussi sur signalétique touristique des autoroutes en 1972, proposant 550 pictos qui évoquent les richesses naturelles et patrimoniales afin de donner des repères, le tout sur un fond foncé avec l’utilisation de la typographie Roissy développé par Adrian Frutiger.

INTERNATIONAL AUX ETATS-UNIS

LE STYLE

Pendant l’entre deux guerres, les Etats Unis attirent de nombreux artistes, graphistes et architectes européens comme Gropius, Moholy-Nagy ou encore Mondrian. Cet élan contribue à introduire et diffuser le style suisse en international dans ce territoire jeune qui n’a pas de passé artistique. Ainsi, il permet plus de liberté et est très réactif aux innovations industrielles et techniques. Il faut aussi noter que le pays connaît un développement urbain très important (NY, LA, SF, Chicago,...).

Lester Beall (1903-1969) Graphiste américain Pionnier du modernisme aux EtatsUnis avant l’arrivée massive des artistes émigrés d’Europe, il utilise principalement des couleurs vives et primaires en ponctuant l’ensemble de formes (flèches,lignes) et de photographies dans un style graphique qui lui est reconnaissable.

Il est choisi par le gouvernement, pour faire une campagne publicitaire car l’Etat souhaite moderniser le milieu rural en introduisant l’électricité. Entre 1937 à 1941, il fait du graphisme d’utilité publique en produisant 3 séries de 4 affiches dont certaines seront achetées par la MOMA. C’est la première fois qu’un graphiste est acheté par un musée pour faire partie d’une exposition.

Herbert Bayer (1900-1985) Typographe, photographe, designer, peintre et architecte américain d’origine autrichienne Il quitte l’Europe en 1938 et s’associe à Walter Paepcke dans la création de l’école New Bauhaus. Après la Seconde Guerre Mondiale, de nombreux entrepreneurs vont participer à la montée en puissance du progrès et certains vont même s’intéresser au progrès social et au design d’objets comme Walter Paepcke, à la tête de la CCA (Container Corporation of America), qui finance la création de l’école New Bauhaus à Chicago.

Enseignant au Bauhaus de Dessau en imprimerie et graphisme publicitaire, son langage visuel y est associé avec l’utilisation du rouge et noir, les obliques ou encore les différentes échelles.

En 1925, il crée la typographie uniquement en bas de casse, la Universal. Il y a une réduction de la forme des lettres à leurs seuls éléments signifiants.

Étant donné qu’il était proche des surréalistes en Europe, il s’en est donc inspiré dans ces réalisations.

Paul Rand (1914-1996) Graphiste américain Grand nom du graphisme, il est considéré comme le père du graphisme moderne. Durant sa carrière, il s’est focalisé sur l’édition et la publicité pour ensuite aller vers les identités graphiques d’entreprises. Ses productions présentent un lien étroit entre le fond et la forme, avec des éléments graphiques et géométriques simplifiés voir abstraits.

Sa signature, qui apparaît dès 1936 sur les couvertures du magazine Apparel Arts dont il était le DA.

Il est associé au déploiement de certaines entreprises comme IBM dont il était le DA, avec à sa tête Thomas Watson Jr, qui a dit “Good design is good business”. Cette affiche de 1970 utilise le principe du rébus avec l’abeille qui renvoie symboliquement à la ruche.

Chermayeff & Geismar Studio (dès 1958) Studio de graphisme Ivan Chermayeff , illustrateur, graphiste et artiste londonien et le graphiste américain Thomas Geismar se rencontrent lors de leurs études à Yale. Ils se retrouvent quelques années plus tard pour fonder un studio de graphisme.

Ils travaillent pour la Chase Manhattan Bank en 1960 et proposent un logo abstrait. Cela est novateur car dans la tradition des banques, les logos sont des emblèmes. Il y a donc renouvellement de l’image de banque et d’autres banques vont suivre cet exemple.

En 1964, il travaillent pour Mobil Oil en 1964 en proposant un logo simple où le cercle du « o » en rouge, qui fait écho à l’architecture des stations, deviendra la clé de tout l’ensemble du programme d’identité.

Pour la compagnie aérienne Pan Am, ils réalisent en 1971 des affiches pour les locaux avec des photos évoquant la destination, le nom du pays et celui de l’entreprise, le tout très sobre, épuré et moderne.

Saul Bass (1920-1996) Graphiste américain Ce graphiste, spécialisé dans le monde du cinéma, a réalisé un grand nombre d’affiches et de génériques. Il a été marqué par son professeur Gyory Kepes (peintre, photographe, professeur au New Bauhaus, théoricien de l’art) avec l’ouvrage Language of Vision, où il propose une réflexion sur l’utilisation de certaines règles.

Pour le film L’Homme au bras d’or de Otto Preminger, sorti en 1955, il réalise des affiches. De ces dernières, il en fait un générique animé qui est une proposition inédite.

Reid Miles (1927-1993) Graphiste américain

Très connu pour son travail avec des labels de disques, il a conçu plus de 500 pochettes en onze ans de collaboration avec un label de jazz.

Il joue avec la typographie, des éléments graphiques, des rythmes et des contrastes qui renvoient aux notes de musique. Il travaille aussi beaucoup à partir de photographies, qu’il décompose.

DDB Worldwide (1948) Graphiste américain Grâce à cette agence, on parle de “nouvelle publicité” car elle a proposé un nouveau modèle : créer un duo créatif composé d’un concepteur/rédacteur et un DA. Chargés de trouver “The Big Idea”, ils mêlent mot et image pour tendre vers une proposition qui met à profit l’intelligence et la curiosité du spectateur.

Ainsi, Helmut Krone et Julian Koenig sont à l’origine des affiches Volkswagen de 1960, utilisant un ton décalé, avec humour et ironie pour créer un dialogue avec le public. L’image de la marque est négative donc ils rebondissent sur ces éléments avec humour.

L’eclectisme americain

Emergence d’une contre-culture (1960-1975)

Face à la radicalité du style international, se développe une contre-culture qui veut résister contre le modernisme. Surfant sur une révolution culturelle et politique, cette pop culture exploite des styles du passé, notamment ceux du XIXe siècle. D'un côté, le style Push Pin donne naissance à un nouveau style d'affiches où la couleur domine et de l'autre, le graphisme psychédélique se démocratise avec la musique rock.

Seymour Chwast (1931-...) Graphiste, illustrateur et créateur de caractères américain Son œuvre couvre tous les champs d’activité du design graphique et il est encore le directeur du Push Pin Group à New York. Dans les années 90 et 2000, il a publié une nouvelle revue, The Nose, dont il a illustré entièrement le contenu portant sur des faits de société.

En 1963, il crée pour le fabricant de matériel de dessin Artone un logo qui reprenant l’initiale, dans le style art nouveau rejeté par les modernistes pour ses excès décoratifs.

Artiste engagé, il est contre la guerre et pour la défense de l’environnement. Ces facteurs sociétaux influencent son travail.

Son style reconnaissable comporte souvent une touche s’humour.

Milton Glaser (1929-2020) Graphiste et typographe américain Politiquement engagé, son travail a été exposé dans de nombreux musées. Ses créations les plus connues sont de véritables icônes du design et avec le temps, certains de ces travaux deviennent visuellement plus simples, comparé au psychédélisme de ses débuts. Il a continué de travailler jusqu’à sa mort. Sa création la plus connue est le logo NEW YORK créé en 1974 pour une campagne institutionnelle.

En 1967, il réalise une affiche pour accompagner la sortie d’un album de Bob Dylan, plié et intégré dans l’album. Il utilise le procédé “silhouette” du XVIIIe siècle mêlé à des motifs de miniature persane et un titrage style Art déco.

Il a créé de nombreuses polices de caractères comme la Baby Fat en 1964, la Glaser Stencil en 1967 ou encore la Baby teeth font en 1968.

L’esthétique Push Pin) Le studio Push Pin est fondé en 1954 par Milton Glaser et Seymour Chwast à New York. En 1957 est lancée la publication Push Pin Monthly Graphic, dans laquelle ils reviennent à des techniques d’illustration abandonnées par les modernistes, telle que la gravure. Ces recherches vont peu à peu intéresser un plus large public dont des commanditaires du monde de la culture, allant de l’édition au monde du spectacle. Cette publication existera pendant 23 ans avec 86 numéros. Il en découle le style Push Pin, qui rompt avec le courant moderniste et permettant une large expérimentation graphique mais surtout, rendre la forme décorative centrale. Ce style, développant une écriture éclectique et pop, prend ses inspirations de partout : lettrages art nouveau, Sécession viennoise, motifs Art déco, collages surréalistes, etc. Ces inspirations sont recombinées sur des supports variés, donnant une esthétique bricolée, hétérogène, s’opposant à la rigueur et la radicalité du Style international.

Wes Wilson (1937-2020) Graphiste, illustrateur et créateur de caractères américain

Connu comme l’un des maîtres de l’affiche de Rock psychédélique des années 1960, il appartenait à la communauté hippie. Le lettrage dans ses réalisations prend une dimension illustrative, s’inspirant énormément de l’artiste sécessionniste viennois, Alfred Roller.

Ce qui caractérise ce style est la limite de la lisibilité, s’opposent à la rigueur des affiches publicitaires, et entièrement fait à la main. Une esthétique nouvelle avec des couleurs flashies et chaudes, des formes mouvantes et la densité du motif qui envahit l’espace traduisent la vision psychédélique, à la suite de la prise de LSD.

Bonnie Maclean (1939-2020) Affichiste américaine Aussi un grand nom du monde du rock psychédélique, elle fait également appel à des figures féminines allégoriques largement utilisées aussi dans le répertoire de l’art nouveau , dont Mucha, comme Wes Wilson. Elle produit pour la salle Fillmore Auditorium une trentaine d’affiches entre 1967 et 1970, très marquées également par l’art nouveau.

Il se nourrit d’images populaires, religieuses, hindoues, gothiques ou même des classiques de l’art (l’Art nouveau, l’Op Art, le Jugendstil, etc).

Victor Moscoso (1936-...) Dessinateur américain d’origine espagnol Il est le premier artiste d’affiches psychédéliques à ajouter des photos anciennes dans ces réalisations très colorées avec des accords chromatiques improbables.

À partir de 1966, il réalise énormément d’affiches pour des salles de spectacles de San Francisco. Sa renommée lui permet de travailler en indépendant pour diverses revues, de Rolling Stone à Playboy en passant par Life. Il explore les limites de la perception visuelle où seul un public d’initiés semble apte à décoder ces messages, qui de toute façon s’adressent à un public spécifique.

Herb Lubalin (1918-1981) Graphiste et directeur artistique américain Son travail comporte une idée visuelle très forte, facilement assimilable par le public avec les mots qui sont images. Il est d’abord une figure majeure du nouveau langage publicitaire de l’après-guerre, il finit par abandonner le monde de la publicité pour créer son propre studio de graphisme en 1964 : Herb Lubalin Inc. C’est à partir de là qu’il travaille avec plus de libertés sur divers projets personnels et professionnels allant du design de magazines, à la conception d’identités visuelle en passant par la création d’afﬁches et de packaging.

Il fonde aussi en 1970 l’ITC, International Typeface Corporation, avec la première bibliothèque typographique virtuelle et proposant un service de location de créations originales sous licence à des fabricants de photocomposeuses et qui reverse ensuite un pourcentage de la redevance ainsi perçue au typographe. Pour faire connaître la firme, il publie dès 1973 un magazine trimestriel gratuit, le U&lc (Upper & lowcase), qui est diffusé mondialement auprès des professionnels.

Dans les années 1960, il s’associe à l’éditeur Ralph Ginzburg, et donnent naissance à trois magazines : Eros (1962), Fact: (1964 à 1967) et Avant Garde (1968 à 1971). Bien que ces publications aient eu une faible durée de publication, elles ont marqué à jamais l’histoire du graphisme. La têtière du magazine Avant-garde est en capitales et utilise le caractère typographique Avant-garde gothic, typographie sans serif, ligaturé, géométrique et futuriste.

SITOGRAPHIE LA NOUVELLE TYPOGRAPHIE Qu’est ce que la Nouvelle Typographie et que veut-elle ? - Index Grafik Jan Tschichold - Index Grafik Paul Renner - Index Grafik Ladislav Sutnar - Index Grafik Otto Neurath Isotype - Index Grafik LE GRAPHISME FRANÇAIS DANS L’ENTRE-DEUX Cassandre le magnifique graphiste - Graphéine Fernand Léger - Centre Pompidou Raymond Savignac - Index Grafik Roger Excoffon - Index Grafik Pierre Faucheux - Index Grafik LE STYLE SUISSE Herbert Matter - Index Grafik Max Bill - Index Grafik Armin Hofmann - Index Grafik Josef Müller-Brockmann - Graphéine Typorama 02 Helvetica mon amour - Graphéine LE STYLE INTERNATIONAL EUROPÉEN Olt Aicher - Index Grafik Wim Crouwel - Index Grafik Benno Wissing - Index Grafik Max Huber - Index Grafik Massimo Vignelli - Index Grafik Le style Olivetti - 1930/1990 - Index Grafik Vasarely et la publicité - Graphéine Un logo inoxydable - Index Grafik Jean Widmer, une traversée du siècle - Index Grafik DÉVELOPPEMENT DU STYLE INTERNATIONAL AUX USA Lester Beall - Index Grafik Herbert Bayer - Index Grafik Paul Rand - Index Grafik Ivan Chermayeff & Thomas Geismar - Index Grafik Saul Bass - Index Grafik A type of blue Reid Miles - Index Grafik ECLECTISME DE LA SCÈNE AMÉRICAINE Seymour Chwast - Index Grafik On ❤️ Milton Glaser ! - Graphéine Wes Wilson - Wikipédia Bonnie MacLean - Wikipédia Victor Moscoso - Wikipédia Herb Lubalin - Index Grafik

Le r é 19 v gr 2 o a bo a v 0 e luti phi d u u t o s m e c lev de 19 ns mme ar ré er s i 70 a a a co p L qué tio sem nno . Ce jeu con nt ré es à n g e va tt re nu in se ar jam ra nt tio e s e d ue n ti p s n pé n es gr nt tés ste ais hiq en m s e rio tre ap en da s e le ue a t d de hi co ns t l ur qu tiè es st re c es ép i r es à e œ o on e d’ in t ou uv que t au sp v r . jo ire ra es ur r ge d’ le hu s i.