3 minute read

PAS UN ÉCHEC,MAIS UNE RÉALISATION

Next Article
HSN MODELS

HSN MODELS

Smita Issur

People : Smita Issur

Photos : Sachin Sagar

Maquillage : Hansini Lallbeeharry

Clothes : Own Wardrobe

SMITA ISSUR «Pas un échec, mais une réalisation»

Après sa séparation, il y a de cela 11 ans, Smita, 40 ans, a tout de suite su comment conjuguer sa vie de mère et sa vie de femme. Avec détermination et persévérance, elle a su trouver le bon dosage. Elle nous en parle.

«Je m’appelle Smita, j’ai 40 ans et je suis maman d’un petit bonhomme de bientôt 12 ans qui se prénomme Rohan. Je suis maman solo depuis 11 ans maintenant. Lors de notre rupture, mon fils n’a qu’un an, donc tout petit. Prendre la décision de me séparer de mon partenaire n’a pas été facile pour autant. Difficile de décider. Difficile à exécuter aussi.

On est en 2006. Je suis en Angleterre avec un degré en psychologie générale de l’université de Warwick et un master en Occupational Psychology de l’université de Nottingham en poche. Je travaille pendant deux ans pour une société à Cambridge, mais plus encore, je suis mariée. Mariée à mon amour de jeunesse que j’ai rencontré à l’âge de 17 ans. Mariée à celui qui deviendra par la suite le père de mon enfant.

En 2009, on décide de rentrer au pays. Maurice nous manquait. La famille nous manquait. Entourés de ce cocon familial, on décide à notre tour de fonder une famille. Mais avoir un enfant change votre vie à jamais. Je n’étais pas vraiment préparée à assumer ce nouveau rôle qui allait me redéfinir en tant que femme. Je deviens maman à 29 ans. Mais cette nouvelle étape de vie contribue à notre séparation au lieu de nous rapprocher, surtout qu’au même moment, je décide de me relancer dans le monde du travail après une assez longue pause, au sein d’une société dans le département des ressources humaines.

Abattue ? Non ! Désemparée ?

Hors de question ! Mais beaucoup de chamboulements en si peu de temps me direz-vous. Devenir mère et reprendre ma vie professionnelle n’a pas été évident. Nous ne regardions plus l’avenir dans la même direction. Je décide de sortir de cette situation qui nous rendait tous les deux malheureux. Difficile de décider. Difficile à exécuter aussi. Rohan, mon fils, n’a qu’un an, donc est tout petit. Mais après ma séparation, je me rends vite compte qu’il ne s’agit que de lui et moi. Fort heureusement, mes parents sont d’un grand soutien. Au moment de cette rupture, ma première pensée se pose vis-à-vis de la société. Le qu’en dira-t-on me tiraille. Mais pour ma famille, c’était mon bonheur et celui de mon fils avant tout. L’environnement psychologique et l’encadrement familial dans lequel il allait évoluer était crucial pour moi. Et c’est bien ce soutien familial qui m’a aidé à faire face à cette situation toujours considérée comme étant taboue. Certes, je n’ai pas été directement jugée et stigmatisée en tant que maman solo, mais j’en ai entendu des remarques. Sauf que lorsqu’on assume ses choix et qu’on sait ce que l’on veut, plus rien ne peut nous détruire.

À ce moment précis, me donner les moyens de vivre une vie épanouie en tant que femme et en tant que mère est ma priorité. Abandonner, baisser les bras et me morfondre ne font pas partie de mon vocabulaire. Et pour comble, j’obtiens par la suite une merveilleuse opportunité de carrière au sein d’une entreprise multinationale, me donnant ainsi la chance de me spécialiser dans la formation et le développement de plus de 2000 personnes au niveau global. Une nouvelle étape de ma vie qui s’apprête à tout changer, pour mon fils et moi, car cela implique de longues heures de travail. Est-ce facile de gérer sa vie en tant que mère solo et femme professionnelle ? Pas forcément. Mais établir de petits objectifs à atteindre aide par la suite de viser plus grand et plus haut.

On me demande souvent si je crois toujours en l’amour après plus de 10 ans de séparation. Oui, j’y crois mais je ne suis plus naïve maintenant. J’en ai eu des conquêtes. Mais je me suis aussi rendu compte que la société mauricienne, plus précisément les hommes, considère les mères célibataires comme étant dans un quelconque besoin. Est-ce possible de refaire sa vie ? Tout à fait, mais choisir la personne avec qui la partager est primordial afin de maintenir l’équilibre non seulement dans ma vie, mais surtout dans celle de mon fils.

À ce jour, il m’est important de m’épanouir en tant que femme, avant de porter les casquettes de mère et de professionnelle. Je suis la maman comblée d’un petit bonhomme de bientôt 12 ans. Il est fantastique et m’en- cadre autant que je l’encadre lui. De jour, je suis femme active qui vit à 100 à l’heure, mais une fois le travail terminé, je me transforme en ‘maman poule’ qui est constamment aux petits soins.

Aujourd’hui ma séparation est loin d’être un échec ; c’est une réalisation. Celle de me définir en tant que femme et surtout de ne jamais perdre cette essence qui m’anime.

Mon humble conseil en tant que femme: n’arrêtez pas de vous définir et redéfinir à chaque étape de votre vie.»

This article is from: