HOLIQUES ET DES LIBÉRAUX .
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ne s'agitplusdesavoir si les catholiques et éraux de laBelgique pouvaient s'entendre. sont entendus : c'est un fait; et un fait n'a esoin d'être prouvé '. On peut chercher à quer; etc'est ceque nous allons essayerde et effet, nous examineronsce que sont les ux en général ; ce que sont encore géné ent les catholiques , et ce qu'étaient les iques belges ; ce que ceux-ci maintenant evenus; quel changementcette conversion-é chez les libéraux des provinces méridio des Pays-Bas.
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examen a pour objet de démontrer quece des catholiques et des libéraux, bien
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Nous demanderons quel mal il y aurait dans unerétractation,pourvuqu'ellefûtsincère?Être de telle outelleautre opinion, cen'est pas làun crime : pourquoi en serait-ce un d'abandonner une opinion que l'on croirait fausse , pour en embrasser une autre qui paraîtrait plus vraie ? Il n'y a de coupable que l'hypocrisie ; il n'ya de honteuxetdevilque d'affecter une croyanceque l'on n'a pas.
Maisil nes'agit aucunementni de rétractation nimêmedeconversion ; il ne s'agitquedejustice. Lesprincipesjadisprofessésavecpleine et entière conviction, le sont encore de la même manière; ilssontsoutenusavecuneconstance que rien jus
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A la vue du seul titre de cette brochure, les gensdemauvaise foi etde mauvaise volonté crie ront : A la rétractation !
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qu'àprésentn'a puébranler. Seulement ces prin cipess'allientplus etsurtout mieux que jamaisà cette équitable tolérance , le premier de nos de voirs d'homme et de citoyen , qui accorde à toutes les doctrines , soit philosophiques soit religieuses, nous nedirons pasle même degré de vérité (car il en est qui se contredisent, et dont nécessairement il faut que l'une ou l'autre soit erronée ), maislemêmedroitlégalet, si l'onpeut principess'exprimerainsi,lemêmedroitdebourgeoisie.Ces,enunmot,demeurentsubordonnésàla saine raison,quienseigneetprouvequ'enmatière depolitiquecommedelégislation, d'administra tion commede police, lesopinions, les doctrines doivent être libres comme la pensée dont elles émanent et qu'elles manifestent ; que la loi ne pouvant pas avoir de prise sur elles, doit les regarder toutes comme indifférentes, toutes comme nulles dans le cercle hors duquel elle même n'est plus rien.
La question catholique est vitale dans les Pays-Bas. De la manière dont elle sera résolue , dépend , selon nous,laliberté ou l'asservissement futur de nos provinces. Cette question ac querra la même importance partoutoù le catho
-in in isa le cà soit de unt
Nous croyons qu'il est devenu urgent de bien poser la question catholique, pour pré venir toute équivoque, toute intrigue, toute
licisme peut êtrede l'opposition; or, partoutoù il lepeut,il le doit s'il veut être libre, c'est-à-dire s'il veut exister. Et où ne le devrait-il pas? Le systèmedesprétendues églisesnationales, quine sontautre chose queles églisessousle jougdela politique et du pouvoir, n'est-il pas un ob stacle éternel à son indépendance en France et en Allemagne,comme l'égliseétablieetletorisine le sont en Angleterre, le protestantisme et le joséphismeen Belgique? Iln'yapas plus d'églises nationales que de consciences nationales. La reli gion est une affaire individuelle de l'homme å Dieu, laquellene saurait être du ressortni de la société ni de ses gouvernemens. oit cut es la re
Une fois franchement constitutionnel , le ca tholique demandera, comme le libéral etavecle libéral, la liberté pour tous, l'égalité de tous devantla loi , l'émancipation de tous les esprits et de toutes les doctrines ; et, dès lors, rien ne pourra plus les empêcher l'un et l'autre d'ob tenir ce qu'ils auront demandé.
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machination que pourraient encore à l'avenir fairenaîtrecheznousles ennemis intéressés dela liberté etdelaconcorde.Enmontrant auxBelges qu'ils ont été dupes jusqu'à présent d'une vaine phantasmagorie ministérielle, qu moyen de la quelle l'ombre tour à tour du jésuitisme et du ja cobinisme était évoquée pour leur faire peur; en 'our prouvant que l'union la plus sincèrc est pour euxlaseuleetladernière planchede salut, nous espérons avoir rendu cette union indisso luble, etl'avoir affermie sur des fondemens que l'on ne parviendra plus à saper.
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Pouratteindrenotrebut, il nefaudra, ce nous semble, que poser clairementet franchementles questions.
Et, ce butatteint, iln'enresultera, ni que la religion a vaincu la philosophie, ni que la phi losophieatriomphé dela religion: il en résultera que chacune d'elles, bien décidée dorénavant à demeurer sur son terrain , reconnaît qu'elle a, outre des droits à soutenir, des devoirs à respec ter; et que,là où commencentlesdroitsdes au tres, finissent les siens, etcommencent ses pro pres devoirs. Il enrésultera quephilosophie et religion ont le même droit à une entière indé
loin d'être, comme l'ont appelée les gens du pouvoir qu'elle contrariait, monstrueuse, est au contraire naturelle , était nécessaire, inévitable, et durera autant que les circonstances qui l'ontamenée ; c'est-à-direaussi long-tempsqu'ilyaura des amis sincères et désintéressés des institutions et des libertés publiques, lesquels professeront des opinions différentes sur les matières spéculatives ou religieuses : il rassurera complètement sur les suites de cettealliance quiconquen'a pas un intérêt personnel à la craindre ou du moins à affecter de la craindre , et les gens sensés quinetremblent jamais pour le seul plaisir de trembler .
lance, à uneliberté illimitée de se manifester me elles l'entendent, d'établir les bases sur: -elles elles veulent fonderleur existence, de adre et de se propager par la parole etles -, parla prédicationet l'enseignement, d'at er et de se défendre ; sauf le devoir strictes imposéparlajouissance decedroit,savoir;rmettre la défense de lapartie adverse, de ir mêmesesattaques, etdelui laissertoute deà sefaire desoncôtédes partisans etdes ytes.Il en résultera finalementque, n'ayand et l'autre qu'une seulemission temporelleplir, celle de se garantir mutuellement la libertéet toute la sécurité que leur as a loi , il est inconcevable, non qu'elles se , après tant de querelles , accordées pour 1 commun ; mais qu'elles aient pu silong se combattre et, par leursdivisions , four .pouvoir lesmoyens faciles de les humilier es asservir l'une et l'autre
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un mot , ilen résultera quel'ordre moral ieux, c'est-à-dire l'ordredesopinions, est vement du domaine de l'homme , de l'in ,.et que la société ou les homme . n'y ont idiction ; que par conséquent il n'y a ni , ni institutions, ni lois.qui puissent ement y intervenir ?. L'autorité qui s'en i ce n'est une autorité librement.reconnue
Passonsaux questionsque nous nous sommes proposées dans cet écrit .
parlesintéressés , n'est que de latyrannie; etlasottise qui l'invoquedans l'espoir de se débarrasa ser par elle de ses adversaires, est tôt ou tard la dupe de sa maladroite injustice, soit par une réaction de la force aveugle qu'ellea eu l'impru dence d'appeler à son aide, soit par l'énergienouvelle que la persécution ne tarde jamais à éveiller chez ses victimes. L'ordre positifet réel, c'est- à-dire l'ordre des actes humains et des faits matériels, estseulsoumisà l'autoritéet auxlois; et le premier, le plus grand intérêt de tous les membres de la société est quela loi ne franchisse pas les limites hors desquelles elle estincompé tente, que l'autoriténesoit jamais arbitraire, et que les lois soient pour tous les mêmes.
Dans le sens naturel du mot, le parti libéral estl'opposé du parti servile, etles libéraux sont les partisans du règne des institutions, substitué à l'arbitraire des hommes. Dans ce sens, le libé ralisme devrait être l'ennemi né de toute mesure restrictive, de tout système exclusif. Cependant lecontrairejusqu'icia souventeulieu, a presque toujours eu lieu, et a lieu encore partout ailleurs qu'enBelgique". Convaincusde la bontéde leur cause,etpréoccupésdelapeurqueleur inspirait
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, objectent les libéraux , nous voulons la ce : or, les catholiques sont intoléranspar pes ; nous ne consentirons donc pas béné nt àêtre leurs jouets : et il est de nolre de proscrire une doctrine qui, si noussions dominer , nous proscrirait nous-Oui, si cette doctrine était armée, il t, nous en convenons, la combattre , et par la force à l'oppression : encasde déc
se opposée, les libéraux engénéralontcru -réclamerdessûretéscontrelescatholiques, ils supposaient ou feignaient de supposerinions destructives de la liberté que les s delacivilisation préparaientaux peuples. e sentaient-ils pas que violer, comme ils aient, cette liberté, c'était l'exposer aux ats de quiconque se serait comme eux -dessus d'elle? quelescatholiquesavaient ne droit qu'eux à imposer leurs opinionse le seul mode admissible de perfection at , comme la condition nécessaire de la Erité nationale ? qu'ils n'auraient pas ué de le tenter à la première occasion ble ; et qu'ainsi, par un retourcertain des nens, le plus léger incident pouvait, d'un nt à l'autre, renverser le système établi à rmes frais de violences , d'arbitraire ettice ?
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faite, iln'yauraitqu'àse soumettreet à subirtou tesles conséquences de la faiblessevaincue. Mais il ne s'agiraitplusalorsde doctrine; ils'agiraitde despotisme: et,avecun peudepatience,onverrait bientôt succombercedespotisme sousses propres excès. C'est là ce qu'aujourd'hui les catholiques belges sentent aussi bien que les libéraux. Ils voientclairement que l'on peut invoquercontre eux lamême injustice à laquelle ils ont autrefois eu recours pour perdre leursadversaires; et ils avouent qu'ils ont besoin d'être tolérans , s'ils veulent être tolérés : ils ont comprisenfin que , pour se soustraire à la servitude, ils devaient renoncerà dominer; que, pourqu'ilspussentse flatter d'êtreréellement libres, il fallaitque tout le monde le fût comme eux . Ils ont donc renoncé àla dominationdefait, la seulequi fûtàredouter, àl'intolérance pratique, la seule qui pûtnuire: Qu'après cela, une habitude de dogmatisme et d'intolérance perce encore dans leurs opinions, leurs écrits, leur enseignement, nous ne voyonspas que cette simple théorie puisse blesser les amis de lajustice et de l'ordre4. D'ailleurs, com mentempêcher lescatholiquesdel'émeltre?onne lepourraitqu'envertudela loi-euplusfort;etdès lors,ayantelles-mêmesappeléledespotismeàleur aide, les doctrineslibérales se trouveraient à leur tour exposées au premier revirement de for tune
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libéraux de tous les pays commettent la mpardonnablede vouloirréformerlesidées s lois. Ils ne savent donc pasque tourmen xer, violenterles hommesestuntrès mauoyen de les convaincre, et qu'abattre des 'estaucunement les changer!Laconviction t jamais place qu'à une autre conviction. on parce quel'on craintouquel'onespère? on croit parce que l'on croit. Tout moyen n échoue contre la foi, qui se fortifie dans sécution et ne fléchit que devantune foi le. Le raisonnement seulest puissant con aisonnement. Dès qu'il manifestedes pré is au pouvoir , il préparelui-même lepou lus grand qui l'enchaînera , le bâillonnera r; dèsqu'il s'abaisseà comprimerl'opinion evaitse borner à réfuter, ildoits'attendreà us tard également comprimé et étouffé.aslesdoctrines naîtreet s'établirlibrement, choquer et disparaître sans obstacle. Ne ons que les droits de tous les citoyens , et ceux-ci les droits mêmes des partisans de rinelaplusopposéeàcelleen laquellenous bi : nous servironsainsil'humanité, la so a patrie , et plus que toute autre chose Erêts particuliers etceux de l'opinion qui re propriété la plus chère , celledenotre nce 5 .
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Nous n'avons jusqu'ici parlé que de l'inuti. lité des efforts des libéraux pour réduire les catholiques.Nouseussionspucitercommeexem ples, les tentatives infructueuses qu'on a faites en France et en Belgique pour établir, sur les ruinesde l'ultramontanisme, de prétendues égli ses nationales , au moyen,soit des principes appelés gallicans , soit de ceux des joséphistesd'Autriche; tandis que l'équitéguidée parla rai son faisait à-la-fois de tranquilles et pacifiquesconquêtes sur les opinionistes de tous les partis. Que l'on nous disè maintenant si ces efforts sont bien licites. A -t-on le droit de forcer quelqu'un à croire ou du moins à agir comme s'il croyait,par cela seul qu'on est soi-mêmede bonne foi et qu'on n'a quedes intentions droites? Non certes: la vérité elle-même imposée violemment perdraittous ses charmes; elle deviendrait odieuse : il serait de la dignité et du devoir de touthomme indépendant dela repousser comme une intrusequi méconnaît ses droits réels à entraîner, à convaincre l'intelligencehumaine,ens'appuyant de la loi pour enchaîner les esprits 6. Et quel'on ne croie pas que par force et yiolence nous entendions ici les fureurs persécutrices , les su plices sanglans par lesquels jadis on a voulu , tantôt faire des partisans au pape, tantôt lui en enlever. Nous savons que ces moyens extrêmes ne sont plus de mode : on convient générale
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ataujourd'huidel'inutilitéetmêmedu dan de faire des martyrs ; mais, pour être plus érée et plus douce, l'intolérance moderne st-elle plus légitime? N'est-ce pas toujours ertu du mêmeprincipe qui autrefois faisait amnerau feuleprotestant parlecatholique, aire par le calviniste, l'athée par quicon croyaiten Dieu, que l'on condamneaujour telle classe decitoyens à la privation d'une plus ou moinsétendue de ses droits natu t civils. -On a peur d'eux. A la bonne ! qu'on leur ôted'abord , en les rassurant, ntérêt à se cacher ; puis qu'on les surveille soin et sévèrement. Mais la crainte ne jus as l'iniquité; et il est toujours inique de qui n'a pas encore fait le mal. Il n'y a tyran qui enchaîne ceux devant qui il le : la loi frappe le coupable, non celui supposé pouvoir et même devoir ledeve es mesures préventives sont toutes des l'injustice, qui tôt ou tard retombent 1x qui les ont commis. autes que nous avons reprochées aux li sont la conséquence d'un mauvais rai ent que nous résumerons ainsi :« Nous s , nous voulons la liberté, et nous ne es pas de telle religion ; donc notre libé e prend sa source dans nos principes
» de philosophie: donc encore, par amourpour » la liberté, nous ne devons pas permettre que » l'on soitdecettereligion.» C'estse trompergros sièrement, comme se sont trompés les catholi ques lorsqu'ils ont prétendu que l'on ne pouvait être librequ'àleurmanière. Il en résulte l'erreur fatale de croire qu'il suffit de n'être pas catho lique pour être libéral;erreur opposéeàcelle si souvent blâmée chez les catholiques, de penser queladevotionseuleconstituelevraipatriotisme.
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Il eût fallu se borner à reconnaître cette vé rité incontestable , savoir que , de même que le civisme est indépendant des doctrines et des croyances, de même il ne doit en admettre au cune exclusivement, il ne doit en exclure au cune ; et que le bon citoyen , c'est-à -dire celui quiveut l'égalité de droitspourtous,peul, sans compromettre le moins du monde la cause dela liberté, se proclamer ledisciple desphilosophes du 18me ou de ceux du 19me siècle, sacrifier au dogme de l'absolu ou n'admettre que le prin cipe de l'utile, croire à l infaillibilité du pape? ou avouer la légitimité de l'examen , ouvrir le ciel à tous les hommes vertueux et de bonne foi ou soutenir que, hors de l'église, il n'est point de salut possible. Ce ne sont làni des vertusni des crimes ; ce sont des opinions : et, nous l'a vons déjà dit , les opinions sont au-dessus des
2 quenousvenonsd'établirà propos des libé , abrégerabeaucoup les aveux que nous: s àfaire pourlescatholiques. C'est toujours ême fausse route. Tandis que les uns vou empêcher de croire, les autres voulaient on -crût. Ni les uns ni les autres ne conce .. qu'en politique il n'estet ne peutaucune être-question de systèmes ou de dogmes ; e s'agitquedela libertéréalisée;del'égalité its mise en pratique;et que pour cela, ib avant toutes choses, sentir et avouer que, st pas.indifférent en effet que l'on croie ou n ne croie pas., il doit du moins demeurer ment-libre -de-croire ou dene pas.croire..
delasociété; ellessont une propriété morale Eolable , sur laquelle la société n'a aucun Et,et qui n'est soumise qu'à l'ordre intellec i ou d'autres opinions ont seules sur elles. pouvoir purementmoralcomme elles.8.
vraiment inconcevable que les catholi tous les pays persis:ent encore dans l'er travailler de tout leur pouvoir à l'anéan entt-des-institutionslibérales,souslesquellesexisteraussibienqueleursanciens -es.". Désespèrent-ilsdela doctrine qu'ilst appelés à fairetriompher? Qu'ils yre plutôt. franchementquede nepasavoir
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Vousvoulezempêcherderaisonneroudumoins de raisonner tout haut : eh ! pouvez-vous empê cher de penser?Supposons un instant que vous parveniezàenchaînerl'intelligencehumaine,àbri sertouteslesplumes, à bâillonner toutesles bou ches : qu'en arrivera-t-il?que laviolencerempla cera la discussion; la confusion, l'ordre;un état perpétuelde haineet de guerre, la bienveillance, lecalme etla paix. Vousêtes aujourd'hui les plus forts : oserez-vous bien vous vanter devotre vic toire? Vous aurez prouvé, quoi? que vous aviez raison?aucunement ; mais seulement que vous étiez plus puissans et plus nombreux , et que vous avez exploité ce honteux avantageen atten dant que vous vous trouviez vous-mêmes en présence d'ennemis plus nombreuxet plus puis sans que vous. Vous vous serez écrié avec le R. P. Macédo ? " dans sa Bête écorchée : « Hâtons » nous de pendre les constitutionnels qui, si le
pleine confiance, foi entière en la forceseule de ce qu'ils annoncent comme étant la vérité ! Avoirrecoursà uneforceétrangère, c'estd'abordconfesser l'insuffisance des raisons que l'on ap porte;c'estensuite compromettre la cause queces raisons devaient servir, et exposer ses parti sans à gémir un jour sous le poids de la même contrainte, sous lequel ils auront étouffé la pen sée rebelle à leurs violences .
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Nousavonsditquele catholicismepouvait fort 2 exister sous le régime de la liberté pour 5, à côté des doctrines qui le contredisent ; 'est pas assez : il eût fallu dire que doré ntilne pourra plus exister, c'est à -dire exis honorablement, que sous ce régime. Car 'a rien d'honorablel humblejouissanced'une é octroyée comme en France, et plus ou. restreinte par des ordonnances qui varient es caprices du pouvoir; il est avilissant le des tombeaux que le catholique partage s fidèles d'autres cultes sous le lourd pa e de l'Autriche ; il est abominable le féroce qu'il s'est condaminé lui-même à faire ugal et en Espagne. Il faut maintenantolicisme, comme à toutes les doctrinesosophiques , soit religieuses, soitseurs, es, une vie propre et entièrement indéqu'il ne tienne que de lui-même, et
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» diablelesplaçaitau-dessusde nous, nous pen - draient nous-mêmes ! » C'est là , certes , une manièrepéremptoire deraisonner; car les morts ne répliquent pas : mais , comme on ne peut uer tout le monde, les survivans se lassentà la n, et même se fâchent; et alors les poignards ntjusticedesbourreaux , et de nouveaux excès éparent et nécessitent de nouvelles réactionsde nouvellesvengeances. .
qu'aucun pouvoir, hors le sien, ne puisse uiravir".Sanslalibertépleineetillimitéed'opinions, qui emporte nécessairement la libertédese trom per, lavéritéelle-mêmeest frappéeàmort. Nousdemandons aux catholiques s'il dépend d'eux de ne pas vouloir cette liberté-là, à moins qu'on ne leur suppose la volonté de travailler à leur propre perte. Et s'ils prétendaient qu'ils ne setrompent pas , qu'ils sont seulsdans la bonne route , nous leur reconnaîtrions volontiers le droit de continuer à le prétendre, de l'établir même s'ils y réussissent, etde le prouver. Mais de cela précisément résulle pour les autresdoc trines un droit égal. Les laissant librement se débattre entre elles et par elles-mêmes, toutse balancera , se réglera spontanément et de soi : si l'une d'elles au contraire en appelle à une autre influencequ'àcelle deh raison, touts'embrouille de nouveau et se confond ; et, au lieu d'une lutte toute morale au seul profitdela vérité, s'engage un combat à mort entre des persécuteurs et des victimes, qui, changeant tour-a-tour de rôle ,tantôt épuisent la coupe des humiliations et des douleurs, tantôt se chargentdetout l'odieux do l'arbitraire et de l'injustice.
Ces réflexions doivent en faire faire de sérieuses aux catholiques des Pays-Bas, qui, tout comme leurs co -religionnaires de tous les pays, ont,
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Pans le temps, anathematisé la liberté de la resse,celledes cultes, celle des opinions. Eh uoi! la presseest-elle muette pour eux seuls? Fest-ce pas un culte qu'ils professent? ne sont - pas des opinions qu'ilsémettent ? Qu'ils aient , non dans les lois ni dans leshommes; mais is leurs opinions elles-mêmes , et dans elles Jes : et leur doctrine aura acquis, pour plus le perdre, le droit incontestable à une tence libre et indépendante a vp ès de sesules, avecceluidelescombattre,dese propa et de s'étendre par tous les moyensmoraux Dlea à sa disposition. Et c'est ce qui finira ours par arriver partout où le calholicisine pas dominant, et où il ne peut le devenir. ette position, ilne demande plus ces priviaussi funestes pourlui-mêmedansl'avenir, le sont au moment où il les obtient pour qu'ilveutécraserde sa suprématie : au conse bornantà réclamer l'égalité, cette pre condition de l'équité, comme l'appelle si ent Montaigne, à in voquer la liberté enpour tous, non seulement le catholi atteindra pleinement son but, mais il se encore une vie et une vigueur qui ent lui échapper. Ses ennemis ne pour as lui contester ce qu'il ne contestera ne ; et, devenu le plus chaud parti stitutions régénératrices , il trouvera
C'est ce que les catholiques de tous les pays finirontparcomprendre,et dès-lorsleurdoctrine, là où elle ne rencontrera pas d'obstacles, fleu riraenpaix; là où on aura la maladressede vou loir la comprimer , jeune d'opposition et forte de justice , elle brisera tous les liens dont on aura voulu l'entourer, et flétrira de son ascen dant irrésistible les codes etles tribunaux, l s lé gislateurs et les juges, qui l'auront mise horsdu droitqui luiestcommunavectouteslesopinions humaines .
aussi en elles le plus ferme, le plus inébranlable appui.
Le catholicisme, en ce cas, loin d'être menacé par les progrès des lumièresetde la civilisation, mériterad'êtreplacéparmilesopinionsquiauront contribué à faire faire à cette civilisation un des pas les plus rapides et les plus décisifs. Il sera devenu libéral en ce sens qu'il aura réclamé le régime dela liberté. Doit-on s'étonner si, dès ce moment , les libéraux marchent avec lui à la con quêtedeleursdroitscommuns,et s'ilsdeviennent sincèrementconstitutionnels, àl'exempled'adver saires généreux avec lesquels ils se voient forcés de reconnaitre enfinqu'ilsontles mêmesintérêts?
En dernière analyse, qu'est-ce que la civili
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Les catholiquesbelges ont déjà compris tou s ces verités : ils ne peuvent donc plusfuser dorénavant de les comprendre ; car, isla voie des lumières, on ne fait pas volon rementde pasrétrogrades. Depuisqu'ilssesont stitués libres de droit, ils ont acquis la cer de qu'ils seront bientôt libres de fait , et s ne cesseront plus de l'être ( la liberté tient à quiconque la mérite), c'est-à-dire ne courront plus , en en ambitionnant de er à la domination, le risque de retomber a servitude. e elle-même lesentira; et, toujours flexi - circonstances, elle se gardera bien de à son nonce aux Pays-Bas, les mêmes ons dontelle charge ceux qu'elle envoie che , en France et en Espagne. , si les uns ont mission d'opposerau du gouvernement l'ignorance, le faesjésuites ; s'ilsdoivent,tantôts'allierir intolérant , tantôt s'armer contre
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sation,sicen'est la liberté intellectuelle et mo ralesanslimites nirestrictions, jointe àla liberté physique,lalibertécivile,retreinte par le moins deleispossible, et restreinte seulementparla Joi ?
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Cetteconversion descatholiquesbelgesanéces sairement amené l'amendement des vrais libéraux. Mettant de côté toutecraintepuérile et chiméri que, ils ont exigé l'exerciceentierde toutes les libertés morales pour leursconcitoyens et frères, qui avaient cessé de prétendre à tout privilège civil. Ilsontcordialementtendulamainau jésuite et à l'ultramontain qui confessent l'illégitimité de touteprérogativequelle qu'ellesoitetenfaveur de qui que ce soit. Ils ont travaillé sans relâche à la démolition du gothique édificede l'instruc tion monopolisée au seul profitdu pouvoir, sousprétexte de l'intérêt, soit des lumières, soit des meurs , soit de la société , soit de l'orthodoxie de tel temps, de el pays, de telle famille; et ils n'abandonneront cette entreprisetoute constitu*
lui, tantôt mendier ou prescrire eux-mêmes des mesures de rigueurcontreleurs ennemis abattus, tantôt soulever leurs partisans contrela persécu tion; enBelgiqueleur vocation désormais ne será et ne pourra plus être, sous peine d'y perdre toute influence, que de réveiller et de nourrir l'esprit public, devenu le garant naturel des droits religieux, d'imprimer au patriotisme le cachet vénérable de la sanction religieuse, d'im poser en un mot l'amour de la liberté et tou tes les vertus du citoyen comme des devoirsde conscience.
".Leuropposition aux opinions descatho s, d'un combat àoutrance qu'elle était au Fant, combat où des deux parts on se servait nes qu'il faut à jamais proscrire, estdevenue imple discussiontouteintellectuelle, où les aness'attaquentàd'autresdoctrines,sedé en par le raisonnement, et triomphent par la a et la vérité.
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elle qu'après l'avoir conduite au terme
ut alors a repris sa place, et chacun ses naturels. La liberté des cultes n'a plus ar une conséquence rigoureuse de celle des ons, la liberté de la presse de celle de la e, la liberté de l'enseignementde celle de ole. Et ces libertés ont dû être entières, qu'ileûtété arbitraire, injuste, tyrannique s restreindre à cause seulement qu'il était ble qu'on en abusât : et il n'ya plus eu le dre danger à livrer ainsi les doctrines s-mêmes, parce que toutes les libertés de Eêtreégales pourtoussansaucuneexception, e, les principes quels qu'ils fussent étant ssés, soutenus, répanduspubliquement, la illance mutuelle leur servait de frein. Car, tout, n'yayant plusdemystère (etilne sau en avoir lorsque personnen'est forcé à dis er) toute perversiondevient impossible : il pluslieu qu'à conversion;etil seraitabsurde
Onconçoitqu'ilyaitencoredesgensintéressésqui redoutent ce triomphe; mais, qu'ils repor tent les yeux en arrière, et que, jugeaut de l'avenirparlepassé,ilsconviennentenfinde l'inu tilité de leurs efforts : qu'ils fassentmême mieux; que, considérant combien de fois des efforts semblables ontservià accélérerunevictoirequ'ils étaient censés devoir empêcher, ils se résignent volontairement, et rentrent dans la voie de la droiture qui esttoujours celle de l'ordre etdela paix.
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encore plus qu'injuste de vouloir empêcher lescoursdeselaisserpersuader, les espritsdese lais ser convaincre, devouloir protéger d'autoritéce qui paraîterreur, contre l'ascendant moralde ce qui se présente comme vérité. Le triomphe de l'opinion par sa propre force n'est jamais unetyrannie,
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Quant aux personnes sages, de bonne foi et bienintentionnéesdesdeux côtés,qui n'ontcraintque la prochaine rupture d'une alliance à la quelle , malgré leurs væux , à peine ils osaicnt croire,nous espérons que cetécrit lesaurapleinea ment convaincues du peu de fondement de leur crainte. Cette alliance n'est pas le résultat d'une convention humaine , conclue au profit d'une opinion ou de quelques hommes; elle est le pro
ardons-nous surtout de nous laisserégarer décourager par des terreurs chimériques.
y aura bien, detempsen temps, quelqu'exa de l'un ou de l'autre parti, qui seniblera promettre momentanément les intérêts com s en compromettant la concorde . Mais ce at de légers nuages qui ne tarderont pas à ssiper. La folie de tel ou tel individu isolé lle jamais entravé la marche unanime des sensés vers le bien? a-t-elle interverti l'ordre rel des choses qui n'est autre que la combi, on des efforts constans des peuples vers un ne but ?
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vec de la persévérance et de l'adresse, nous uerons à la fin tous les complots que l'on rrait tramer contre notre union ; avec de la ération et du calme, nous empêcherons sans e les imprudens, quelque folles que soient démarches, quelque hazardées que soient s paroles, de jamais la troubler.
le la force des choses : outre la conquête liberté civile, elle a pour but l'affranchis nt de toutes les intelligences, la liberté de s les opinions, et de ceux qui ont attaché lignité à les maintenir ; le gage de sa sta-, est la nécessité qui l'a établie et sur la e elle repose.
Ayons toujours confiance en nous-mêmes. Mar chons consciencieusement etd'unpas ferme dans la nouvelle voie qui s'ouvre devant nous; et, libéraux et catholiques, tous égalementamisdes libertés publiques etdes institutions qui les con sacrent, serronscordialement nos rangs, en di sant à l'exemple d'O'ConnellparlantdeCobbett :« Nous avons ratifié notre éternelle réconcilia » tion ; que désormais soit déclaré indigne de » recevoir une poignée de main d'un honnête » homme, celui d'entre nous qui ne lutterait » pas de toutes ses forces pour la liberté de » conscience , pour la liberté de tous les hom » mes, à quelque religion qu'ils appartiennent, » quelqu'opinion qu'ils professent , quels que » soient leur espèce,leur classe,leur rang !
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iLes pétitions d'abord et ensuite les élections ont mis cefaitdanstouteson évidence : après avoir vu lespétitionnaires detoutes les opinions réclamer avec une égale énergie les mêmeslibertésetpour toutlemonde également, celle de l'en seignement pour les catholiques comme pour les libéraux ,celle de la presse pourlesphilosophes comme pour les ultramontains ; après avoir vu les associations constitutionnelles, composées en grand nombre de catholiques, appeler à la représentation provinciale des libéraux philosophes, il n'aplusété permis,il n'a plus étépossible derévoquer en doutelasin.cérité d'une union conclue sans arrière- pensée par les deux partis, etpour l'avantage assuré de l'un etde l'autre. Faisanttrève à toute discussion métaphysique et religieuse , il n'a plus dès - lors été question , chaque fois qu'il s'est agi des affaires pu .bliques , que de découvrir qui aimait le plus et le mieux la patrie et ses libertés, qui avait le plus d'indépendance, dedésintéressement et de force de caractère , qui était le plus honnête homme , l'homme le plus éclairé.
* Une fois que cette distinction aura été bien saisie avectout ce qui en résulte, la plupart des questionsquiagitent
NOTES.
C'estun grandpas defaitdanslacarrièredelacivilisation; c'est un pas décisif : c'est même une révolution toutentière, dont les conséquences sont immenses .
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si souvent la société dans l'état actuel des choses, cesseront d'être sérieuses et même d'être des questions. Par exemple , un prêtre catholique qui, par principe de conscience, principe réelou feint, peu importe, refuseles sacremens aux person nes que , selon lui , l'église lui ordonne de repousser, ne le accepte à aucunecérémonie religieuse,neveutpaslesenterreraprèsleur mort, etc.,ne sauraitêtreatteintparlaloi. Ilestlibre d'en agir ainsi , comme sont libres ceux qu'il excommu nie de rentrer dans le sein de l'église ou de demeurer dehors.Sanscetteliberté inviolablepourleprêtrecommepourquine l'estpas, il n'estpoint de liberté deconscience.Avec elle,il n'y a plus d'appels comme d'abus, toujours scandaleux parce que toujours absurdes et iniques. Que ceux qui trouvent le prêtreraisonnable, se conformentà cequ'il exiged eux; queLesautresl'abandonnent. Ilneserapas plusreçuà seplaindre d'eux, qu'ils nedoivent l'être àseplaindrede lui.
3 Cela aura bientôt également lieu en Angleterre : sitionl'oppa catholique d'Irlande 's'enrôlera de bonne foi dans les rangs de l'opposition libérale des trois royaumes; et celle-ci ne fera aucunedifficultédepermettre quesesnouveaux amis entendent la mésse et honorent le pape. Les mêmes circonstan . ces auront amené le même résultat.
Ilest injustedepunir le prêtre quibénitl'unionducitoyen dans les vues duquel il n'entre pas de contracter mariage . Car il est libre au citoyen de se marier ou de ne pas se marier, quitte à se soumettre auxconséquences légalesdupartiqu'il aura pris, conséquences qu'il estimportant quetoutlemonde connaisse d'avance. Il est également libre au prêtre d'admi.nistrer ou de ne pas administrer un sacrement ; et la loi n'a pas le droit de lui dire : « Votre conscience vous permettra de » l'administrer en tel cas; elle vous le défendra dans tel » autre . »
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Par exemple, il est hors de toutdoute que les libérauxne seront jamais sûrs de n'être point quelque jour forcés à fairese jésuites on capucins, à moins qu'ils ne se hâtent de per mettreque quiconqueena le désir,se fasse librementcapucinou jésuite. La liberté , de par la loi , de n'être ni l'un nil'autre, emporte nécessairement celle d'être l'un ou l'autre.Mais quoi! la loi se mêle donc de la manière dont certains ci
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* On reproche aux catholiquesconstitutionnels belges,outre leurs principes, un acte d'intolérance : examinons-l . Ils n'ont pas,dit-on, rayé de leur index deslivres prohibés, les ouvragesdes constitutionnels philosophes,leursnouveaux alliés. Soyons francs : le devaient -ils ? le pouvaient - ils ? ni l'un ni l'autre. S'ils imposaient cet index, commeon fait en Espagne et en Italie, en vertu d'une loi préventivequiobli gerait tousles citoyens; s'ilspunissaient oufaisaientpunir par l'autorité civile les contrevenans , certes ils seraient intolérans et coupables. Mais ils se bornentàsignaleràleurs adhérens les écrits contraires à leur doctrine; et, d'aprèslesprincipes de cette doctrine, ils leur défendent de leslire : ils frappent lepéchédeceuxqui les lisent,des peinesspirituellesqu'ilsont ledroitd'infligeràquiconqueconsentà lessubir. Qu'y a-t-illådedéraisonnable, de violent, de tyrannique?Les philosophes ne dressent pas de liste des livres qu'ils condamnent; mais ils ne sefontpas fautedelesdéclarerridicules,absurdes,perni. cieux pour les esprits faibles, lesjeunesintelligences; etd'en empêcherla tropfréquentelecturesouspeinedepéchercontre de bon sens et la raison . Les catholiques seraient- ils admis à crier pour cela à l'intolérance, à la persécution ?non, sans doute. Convenons donc qu'entièrement libres les uns et les au tres de persuader et de convaincre , il n'est défendu aux catholiquescommeauxlibérauxque de violenterles conscien ces, et que , tant qu'ils n'en appelleront point à l'intervention des procureurs du roi , ils seront assez tolérans .+
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Après cela , outre le ridicule ineffaçabled'avoir pourau jourd'hui du manteau d'un jésuiteet delabarbe d'un capu cin, on s'expose,enproscrivantlescongrégations religieuses,au danger d'autoriser par-là les catholiques , si un jour ils re prenaient le dessus, et partout où ils ont actuellement le dessus, à empêcher aussi toute réunion purement libérale, qui tendraità propager des opinions opposées aux leurs. Il ne serait , en effet, pas raisonnable à ceux qui chassent les jé
Les gouvernemensqui y ont mis desbornes, se sontmêlés de ce qui ne les regardait pas :leslibérauxqui ont réclamédes loisà ce sujet parce qu'ils craignaientles congrégations religieuses , sesont aveugléssur leurs véritables intérêts, sur leurs intérêts propres. D'abord le premier des intérêts et le plus important est toujours d'être juste : or, onne l'estpas quandon ôté aux uns un droit que l'on laisse auxautres, droit que l'on veutconserverpoursoi. Etc'estlàce qu'onfait en permettant de s'enrégimentercomme ils l'entendent aux frères et scursmoraves, parce qu'ilssontchrétiens réformés; tandis qu'on défend toute confrérie monastique qui se composerait de chrétiens catholiques, etqu'onformechaque jourdes associationsphilosophiquesetpolitiques, commercia. les , scientifiques et littéraires.
toyens vivent dans leur intérieur, de celle dont ils s'habillent, decelledontilsprient aux églises! l'onpourraporterun chá peau de telleforme etnondetelleautre,etnonuncapuchon! l'on pourra dinerseul dans unsalon, etnonplusieursdansunréfectoire! l'on pourrachanter le jour, etnonpsalmodierla nuit! etce seralà cequ'au19mo siècleonappellerade la loifondamentale!.... ADieuneplaise! c'est toutbonnementdutripotage de coterie; et il n'y aura de vrai pactesocial que quand cette inepte manie réglémentaire sera complètement oubliée.Disonsà ceproposunmot de laliberté d'association. un
Et que répliquerau pouvoir qui, après avoir alternativement humilié par sa protection et affaibli par des rigueurs,philosophes et catholiques, assez puissant enfin pour asservir les uns et les autres leur tiendrait ce langage : « Votre intoléran * ce, vos dissensions mutuelles m'ont appris mon métier.Pourquoi vous ménagerais-je , plus que vous ne vous êtes.
« Vousvoulez prévenir le mal que pourraitvous faire le jésuitisme ; nous faisons de même pour la * fort; etnousenuseronstantquenous seronsles plusforts.»: commevous, nous usons du droit du plus i maçonnerie
>> beralisme ! point d'associations constitutionnelles ! Ce sontménagés vous-mêmes? Point de carbonarismel point de li
! qui diraient :
suites27 de la Belgique, de s'appitoyer sur le sort des maçonsfrancs. en Espagne. Car , que répondre aux moines espagnols
Dureste,de ce que l'équité ordonnequ'on permetteauxjésuites et aux capucins de manger , chanter et se vêtir commeils l'entendent (car il n'y a queil n'ya que cela que l'on puisseleur interdire ; rien au monde ne peut empêcher un citoyen d'être, à partlui, ce que bon lui semblera ), il n'en résulte aucu nementqu'ilfaille leuraccorderdesprivilèges devantla loi: ceseraitlàune iniquité commiseaudétrimentdetoutcequineseraitnicapucinnijésuite.Lecapucin,hors dechezlui, Jenth beral UIK le
» aussi des doctrines qui en sont la base et qui en émanent ; *etcesdoctrinessontessentiellementcontrairesàl'ordreque ?) je veux maintenir : tôt ou tard , elles entraveraient *ma marche et gêneraientla liberté de mes mouvemens. La seule>> association légitime est celle des gouvernans . Le gouverne 31. ment doit être obéi : il est donc nécessaire que lui seul ensei ghe; il n'enseignera ainsi qu'à obéir : il estdonc juste» qu'il prêche,écrive,parle,pense seul; ou, cequirevient» bien à la même chose, qu'on ne fasse rien de tout cela sans») son autorisation . ;];Im
Demême qu'onne peutcontraindreleshommesàrecevoir lavérité, demêmeonnepeutlesforceràaccepterunbienfait. Si l'opinion présentée leur paraissaitvraie, ils nela rejette raient pas; s'ilsvoyaient un bienfaitdans ce qu'on leuroffre, ils se garderaient de le refuser. On a fort sagement remarqué quelesprotestansetlesjuifs,dontlegouvernementnes'inquiète pas,sont beaucoup plusheureuxaux Pays-Bas que les catho liques,auxquelsseulsils'estintéresséjusqu'àétablirpoureux,àgrandsfrais,uncollegephilosophiquedontilsneveulentpoint, C'esttyranniequede prétendre servir les gensmalgréeus,
?Ilseratoujourspermisde croireàl'infaillibilité spirituellede qui l'on voudra : il suffira dene pasgratifier imprudem ment le pouvoir de l'infaillibilité réelle et de fait. C'estce "pendant làce que fonten partie les libéraux,en transportantau gouvernementladirectionintellectuelle dela société,qu'ils refusent au pape. Plaisantlibéralisme, qui confiela gardedes libertéspubliques au despote armé, après l'avoir entouré de tous les prestiges del'opinion, aprèsl'avoirrenduinvincible, invulnérable , inattaquable ! ....
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est, ainsi que le franc-maçon , un citoyen comme un autre, et tout autant qu'un autre, à qui les mêmes devoirs doivent êtreimposés, maisquidoit aussi jouir desmêmesdroits.
Une doctrine n'estpasun faitmatériel : comme opinion, elle échappe à laloi, dontlepouvoircesse, quand il n'yapascommission d'un acte prévuet qualifié délitparelle.Il n'y apoint dedoctrinedont la professionpuisse imposer un devoircivil, oupriver d'un droit. Voilà, en deuxmots, laquestionposée et résolue relativement à l'enseignement public. Dès qu on abandonnecesprincipes,onse fourvoie : sousprétextede prévenir le mal futur,on commetuneinjusticede tous lesinstans, injustice dont on n'attend que fort peu de tempsàdevenir soi-même la victime .
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Cette crainte puérile des catholiques que l'on aeu l'artd'effrayer en ne leurmontrantdansles libéraux quedesjaco bins, ennemis de Dieu et des prêtres, comme on avait réussi effrayerà les libéraux en ne leur laissant voir dans les quescatholic que des jésuites, ennemis de la liberté, contribua beau coup à conserveret à nourrir un ancienetfuneste préjugé quireprésente le catholicisme comme le soutien naturel et essentiel du pouvoir absolu . Ce préjugé est absurde . On n'aime pas plus nécessairement l'arbitraire parce qu'on croit au pape , qu'on haitne le despotisme pour cela seul qu'on s'est soustrait à l'obéis . sance de l'église romaine. Ce qui se passe en ce moment Belgiqueen en offre la preuve la plus irrefragable.
Outre cela , si, d'une part, Calvin a fondé la république de Genève, si les réformés de France eurent, pendant quelquetemps , le nom de viser au gouvernement populaire , si la dé. mocratie anglaise trouva autrefois de zélés propagateursparmi les sectaires les plus opposés au culte de Rome ; d'une autre part, l'obéissancepassive, la résignation quandmême,si favorableaux despotes, futle dogme que professèrent généa ralement ces mêmes réformés de France et ceux de Savoie , ainsi que l'église épiscopale d'Angleterre. Au contraire, lesprincipeslibéraux de la révolution française n'ont-ilspas été sincèrement embrassés par de très bons catholiques ? Et plusles ardens défenseurs de la liberté en Espagne , à Naples, Amériqueen , lors des derniers efforts du patriotisme contre la tyrannie,quelle étaitleur foi? quelétaitleurculte?
La loi est athée, ont dit, tantceux quivoulaientla loger d'une impartialité équitable, que ceux qui condamnaient sa coupableindifférence : c'étaitencore tropdire;car,être athée c'est être quelque chose en matière d'opinion : or la loi n'est rien et ne peut rien être hors de la sphère positive des actions physiques etmatérielles.
11Etcetteparfaite indépendance, ilnel'acquerra qu'en se séparant complètement du pouvoir: ce n'estqu'enrenonçant au salaire qu'il en reçoit, qu'ilpourradesoncôtéexiger ou vertement qu'on le dispense des obligations honteuses dont ce pouvoir l'accable. Le gouvernementquipaieles ministres du culte, c'est-à-dire parles mains duquelpasseetsedistribuela soldequileurestallouée peuttoujours,avecquelqu'apparence de raison, feignant de les considérer, sinon comme fonction naires publics, dumoinscommesesserviteursparticuliers,leur dire:« Jevousnommerai dessupérieurs;jerégleraivosétablis » semens ; je dirigerai vos écoles ; j'examinerai vos correspon » dances : car, du devoir que je m'impose devous nourrir, » résulte mon droit de vous faire concourir à mes vues , répouser mes intérêts, soutenir mes prétentions. Quipro » tége , asservit : ne l'oubliez pas . »
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Ayons tous la même croyancepolitique; nous en devons compte les uns aux autres : ayons chacun notre conscience nous; n'en devons compte qu'à Dieu.
Un prêtre salarié, comme tel, par l'état, estunanachros nisme au 19mo siècle. Iln'yapointdeprêtresdevantlaloi; iln'y aque des citoyens, etl'onne sauraitêtreplusoumoinscitoyen. Or tout citoyen peut s'engager à l'obéissancemoraleenverstel chefqu'ilsechoisitousefaitchoisir par d'autres ; il peutorganiser telle association, fondertelétablissementqu'il lui plaît d'organiser et de fonder; ilpeut apprendre tout ce qui lui semble convenable de savoir,et delamanièrequ'ill'entend; ilpeutcorrespondre avecqui il veut, sur cequ'il veut, comme il veut; sans que le pouvoir ait le moindredroitdes'yimmiscerenrien. Ilsuffit qu'il soit toujoursprêtà répondredeses actionsdevant laloiet sesorganes.
10Moine portugais, àlasoldededon Miguel, etrédacteur d'unjournalquiporte letitre deBêteécorchée.
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ence AT espor UIT TUM pro achra loi rale 1
Tel sera dans peuleprêtrecatholique, telleprêtredequelque secte que ce soit , quand les idées modernes de raison et de justice auront fait encore quelques progrès. Maisjusqu'à ce qu'elles les aient faits , ces progrès , il y aura nécessairement contradiction , abus , violation des droits des citoyens, confu sion, discorde, trouble et excès de tout genre. Il y aura, chezles nationstoutes ou en partie catholiques, des agens tout à la fois de la cour de Rome et du St-Siège, espèce de négociateurs métis,mi-politiques, mi-religieux, tour-à-. tour soutenant ou attaquant et toujours embarrassant les gou vernemens et les peuples : il y aura des ministres d'un, de plusieurs ou de tous les cultes, qui gouverneront les opinions et les consciencesdes citoyens comme on admin Distre les douanes, la religion comme on règle la police.il y aura surtout des concordats, conclus par l'autorité ci vite quin'a pas mission pourenconclure; autorité stipulant sucom dequine l'apaschargée,nine pouvaitpas la charger deses pouvoirs ; réglant desintérêtsauxquels elle n'a aucun droitdes'ingérer; cédantce quineluiappartientpas;recovantce quine saurait lui appartenir;mêlanttout,embrouillanttout,etpuis criant au désordre, à l usurpation ,contrequiconquerevendique ceque nul aumonde nepeut lui ravir,l'indépendance morale, la liberté illimitée de conscience.
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Ons Ze; Ir ançant er ou lont ce
13 On a enfin compris que la capacité , le savoir des instita teurspublics seraittoujoursassez bien établi au moyen de laconcurrence;que leur moralité n'étaitjamais aux yeux duparti en créditque la professionde ses doctrines; que leurorthodoxie signifiait la foi qu'ils avaient aux opinicos de lasecte dominante; que leur amour de l'ordre rep:isentait pour le pouvoirl'obéissancepassive àtoutessesvolontés: etlesvraisamis deslibértésnationales,dequelqu'opinionqu'ils.fussent, ont convenu qu'il était injuste, illégal, absurded'exigerdesdiplômes, des certificats,desautorisations d'au
Conclusion : tous les citoyens peuvent enseigner ; comme tous peuvent écrire, parler, penser. Enlever ce droità quelques-uns d'entre euxpar des mesures préventives, c'est com mettreune injustice. Orune injusticeestunefautegrave,dontfinalementles conséquencesretombentsurles imprudens quis'en sontrendus coupables. L'équitéseule est toujoursutile.
C'est là lavraie, l'éternelle garantiedesfaibles contre l'oppression despuissans, des peuples contre l'arbitrairedes mi mistres et des rois .
FIN
Quelquesprétendus libéraux, affectant unecrainte proba blement hypocrite, ont dit alors ce que le gouvernement lui-mêmen'auraitpas osé direouvertement: « Il faut, ont-ils. » dit, accorder la liberté à l'enseignement; mais déclarer » lesprêtresinhabilesà enseigner: ils neformeraientque des » prêtres . » Nous nions cette conséquence : Voltaire et Rousseau ont été élevés , l'un par des jésuites , l'autre par un ministre protestant ; et certes, ils n'ont montré aucune vocation pour leservicedes autels. Mais, quand même cela. serait , que vous importe ? avez - vous le droit de l'empêcher ? Et puis encore, qu'est-ce que des prêtres? la loi , nous lerépétons, ne connaît que descitoyens. Siles supérieurs ecclé siastiques jugent l'emploi et l'occupation d'instituteur dela jeunesse incompatible avec le ministère évangélique, qu'ils s'expliquent;le prêtre pourra alors obéir ou renoncer à son caractère sacerdotal,quitte à encourirl'excommunication;qui, du reste, ne le privera d'aucun de ses droits, ni politiques ni civils .
32 euro.espèce. Lasurveillancepublique en toutetauprofit detous , rassure suffisamment les hommes raisonnables et sensés de tous les partis.