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Effet de serre
solution
Du carbone dans la prairie + + C0 2
Les bénéfices des prairies sont multiples. À commencer par leur capacité à stocker du carbone organique dans le sol.
D
’après un rapport récent de la FAO, Review of Evidence on Drylands Pastoral Systems and Climate Change, publié en décembre 2009, les pâturages et les parcours utilisés par l’élevage herbivore représentent des puits de carbone qui, s’ils sont bien gérés, peuvent être plus importants que les forêts. Cependant, ces stocks sont fragiles car si un pâturage est dégradé, érodé ou labouré, il émet du CO2. Le maintien de ces surfaces constitue donc un enjeu pour la stabilité et la protection du climat. Cette étude devrait permettre à la FAO de réévaluer l’impact de l’élevage sur l’effet de serre, dont le rapport Livestock Long Term Shadow de 2006 avait fait état…
UN STOCK DE CARBONE A CONSERVER Le carbone est essentiel à la vie. Il circule sous différentes formes dans la nature. Présent sous forme de CO2 dans l’atmosphère, il est capté par
+
+ C02
les plantes lors de la photosynthèse qui l’utilisent pour fabriquer des glucides. Il est ensuite soit consommé par les animaux ou les hommes, soit incorporé au sol sous forme d’humus, de débris végétaux, etc. Parallèlement, du carbone est également émis sous forme de CO2 lors de la respiration des plantes et des animaux ou lors de la décomposition de la matière organique en présence d’oxygène. Lorsqu’un écosystème capte davantage de carbone qu’il n’en émet, on dit que c’est un puits de carbone. Les prairies permanentes sont, avec les forêts, les principaux puits de carbone terrestres. L’Inra montre ainsi qu’un hectare de prairie ou de forêt immobilise 70 t de carbone dans les 30 premiers centimètres du sol et peut continuer à stocker du carbone année après année. En effet, leurs sols ne sont jamais labourés et le carbone s’y accumule sous forme de matière organique, qui, en l’absence d’apport d’oxygène, se décompose très peu. À l’inverse, dès qu’une prairie est labourée pour en faire une culture, son sol ainsi « aéré » émet 1 tonne de car-
bone par hectare et par an. En France, il y a 11 millions d’hectares de prairies permanentes, soit 1/5 du territoire, à conserver.
UN BILAN CARBONE AMÉLIORÉ PAR LES PRAIRIES GAZ À EFFET DE SERRE
C02
CH4 prout
BLURP
C
STOCKAGE DU CARBONE
Sans les vaches, moutons, chèvres et chevaux qui les pâturent, point de prairies ! Reprenant les résultats de l’Inra sur le stockage de carbone dans le sol, l’Institut de l’élevage a revu début 2010 le « bilan carbone » de l’élevage herbivore. Ont été pris en compte à la fois l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre liées à
l’activité d’élevage herbivore (méthane de la rumination, protoxyde d’azote lié aux engrais, dioxyde de carbone lié à l’utilisation d’énergie) mais aussi le stockage de carbone dans les sols des surfaces de prairies et haies dédiées à ce même élevage. D’après ce calcul, ce stockage de carbone compense plus de 75 % du méthane lié à la digestion de l’herbe par les ruminants soit en moyenne, à l’échelle nationale, 33 % des émissions de l’élevage herbivore.
LES AUTRES BÉNÉFICES DE LA PRAIRIE Le maintien des prairies permanentes a de nombreux effets positifs sur les paysages, l’eau et la biodiversité.
L'EQUILIBRE DES TERRITOIRES La présence de prairies et de haies en alternance avec des parcelles cultivées sur l'ensemble du territoire permet de préserver le sol, la biodiversité et la qualité des eaux ainsi que des paysages variés.
Eau
Les haies et talus : limitent l'effet des crues piègent et dégradent les nitrates et les pesticides sont un réservoir de biodiversité animale et végétale préviennent l'érosion des sols
Les prairies : limitent le ruissellement des eaux servent d'éponge en cas d'inondation jouent le rôle de puits de carbone limitent l'érosion des sols et protègent de ce fait la terre sont un réservoir de biodiversité