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Dossier de presse

Bien-être

et protection des animaux d’élevage


80% des Français se préoccupent du bien-être animal, mais 80% des Français ignorent les mesures existantes*

Le bien-être et la protection des animaux d’élevage Un thème au cœur des préoccupations gouvernementales En 2008, le Président de la République, Nicolas SARKOZY, demande à Michel BARNIER, Ministre de l’Agriculture et de la Pêche, de lancer les rencontres "Animal et Société". Travail de réflexion sur la question de la protection animale, ces rencontres associent pour la première fois l’ensemble des acteurs impliqués de la société et les pouvoirs publics. Michel Barnier s’est à ce titre exprimé sur le sujet : « La question du rapport entre l’Homme et l’animal a acquis, en une trentaine d’années, une importance sans précédent. (…) Il est devenu le révélateur des enjeux majeurs de nos sociétés. (…) Aussi cette question de la place de l’animal dans nos sociétés, du sort qui lui est réservé, de ce que nous en attendons, me tient-elle particulièrement à cœur. Elle est indissociable, à mes yeux, des enjeux nouveaux de l’agriculture (…) Elle est, surtout, devenue essentielle à la mise en œuvre d’une agriculture durable : notre lien à l’animal recouvre en effet notre attitude à l’égard de l’extinction de certaines espèces, notre réaction face à l’appauvrissement de la biodiversité, nos choix en matière de pratiques agricoles (…) Dans la lignée d’une méthode inaugurée avec succès par le Grenelle de l’Environnement, nous pourrons élaborer des propositions d’actions cohérentes et acceptables par tous » **.

* Source : étude CIV 2006

** Source : www.animal-societe.com


Bien-être animal : une thématique d’actualité « Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce »1 : le bien-être animal est ainsi défini dans la loi du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature. Mais toute la difficulté réside dans la perception que chacun s'en fait. On confond bien trop souvent le bien-être animal avec le bien-être humain. Or, les animaux n’ont ni les mêmes perceptions, ni les mêmes besoins que les humains. Ne pas prendre en compte ces différences, c’est risquer de ne pas assurer le bien-être des animaux. Les populations urbaines se sont éloignées du monde de l’élevage et sont à l’origine d’une perception nouvelle de la relation homme-animal. C’est un fait nouveau et durable. C’est pourquoi des études sont conduites pour déterminer les représentations et les attentes de la société dans ce domaine. Parallèlement à cette évolution, les organisations professionnelles et la recherche déterminent ensemble, depuis une quinzaine d’années, les pratiques de bientraitance les plus appropriées au bien-être des animaux en élevage et lors des opérations de transport, de rassemblement et d’abattage. Si le bien-être est l’objectif recherché, il est, dans l’état actuel des connaissances, difficile à évaluer. L’accent est donc actuellement porté sur ces pratiques de bientraitance, reposant sur l’application de cinq grands principes directeurs, quels que soient le système d’élevage et l’espèce.

Les 5 principes de la bientraitance animale

Les professionnels de l’élevage, du transport, du commerce et de l’abattage ont au quotidien la préoccupation de protéger et soigner les animaux qu’ils élèvent et de les préserver de toute souffrance ou situation de stress évitables.

1/ S’assurer que les animaux soient préservés de la soif, de la faim et de la malnutrition 2/ Assurer aux animaux un confort approprié 3/ Veiller à ce que les animaux soient préservés de la douleur, des blessures et des maladies 4/ Faire en sorte que les animaux n’aient pas peur et éviter les situations de stress 5/ Veiller à ce que les animaux puissent exprimer les comportements considérés comme normaux pour l’espèce

1- Article L 214-1 du Code Rural.

Enjeu et perspectives

Bien-être animal : enjeu et perspectives


Un enjeu triple Au-delà de la dimension éthique de la relation Homme-Animal, l’enjeu pour les professionnels concerne à la fois : • La sécurité des hommes et des animaux : il est plus facile et moins dangereux de travailler avec des animaux calmes et qui se sentent en confiance ; • La qualité et la sécurité des produits : le stress de l’animal peut être à l’origine d’une dégradation quantitative et qualitative de la viande ; • La défense du modèle agricole européen : 57 % des consommateurs européens sont disposés à payer davantage pour des denrées alimentaires respectueuses du bien-être des animaux (Eurobaromètre 2005) . Ce critère représente un avantage concurrentiel pour les viandes françaises et européennes, dans un contexte où les normes de bientraitance sont loin d’être internationales.

La formation et l’engagement des professionnels : des outils essentiels Les professionnels ont mis en place des formations et des guides de bonnes pratiques qui renforcent leur savoir-faire concernant les règles de bientraitance des animaux. Observation et soins quotidiens, prévention des maladies, apport d’eau et de nourriture en quantité suffisante font partie intégrante du métier de l’éleveur. Ces pratiques évoluent aussi au rythme de l’avancée des connaissances en matière de bien-être animal. Les démarches qualité comme la Charte des Bonnes Pratiques d’Elevage permettent aux éleveurs de se référer à un socle commun, dans une démarche d’amélioration constante. Ainsi, en 2008, 125 000 éleveurs de bovins adhèrent à cette Charte qui comporte notamment un volet spécifique bien-être. Ce référentiel métier, qui évolue régulièrement, est un outil de développement et d’amélioration des pratiques. La Charte repose sur l’évaluation et le suivi des éleveurs adhérents, engagés dans une démarche de progrès. De leur côté, les professionnels ont mis en œuvre, dès les années 80, des formations spécifiques pour les conducteurs des camions transportant des animaux, sur l'organisation du chargement et du déchargement des animaux, sur les soins à apporter aux animaux en cours de transport et sur la conduite des camions. De même, ces dernières années, plus de 400 bouviers et personnels d’abattoir, chargés de la réception des animaux et des opérations d’abattage, ont suivi une formation spécifique en matière de manipulation et de contention des animaux, dispensée par l’Institut de l’Elevage et mise au point avec les fédérations professionnelles de la filière viande. L’IFIP, Institut du Porc, forme de son côté les intervenants en abattoir de porcs.


Selon l'article L214-3 du Code Rural : « Il est interdit d'exercer des mauvais traitements envers les animaux domestiques2, … des décrets en Conseil d'Etat déterminent les mesures propres à assurer la protection de ces animaux contre les mauvais traitements ou les utilisations abusives et à leur éviter des souffrances lors des manipulations inhérentes aux diverses techniques d'élevage, de parcage, de transport et d'abattage des animaux ». Il va de soi que le caractère particulier des activités économiques touchant au bienêtre des animaux se traduit par un dispositif d’encadrement légal et réglementaire à la mesure des enjeux. Il faut ici souligner la contribution effective des organismes nationaux et internationaux3, ainsi que des associations de protection animale, dans l’élaboration des lois, règlements, directives, recommandations et autres guides. Depuis 2007, le bien-être animal fait aussi partie de la conditionnalité des aides. Pour que les éleveurs puissent bénéficier des aides de la PAC (Politique Agricole Commune), ils doivent se conformer à une vingtaine de critères en matière d’aménagement des bâtiments, de prévention des blessures, de surveillance sanitaire et d’entretien des animaux. Des contrôles sont régulièrement réalisés par les Services Vétérinaires de l’Etat. Le transport des animaux est strictement encadré par le récent règlement CE 1/2005. Celui-ci a remplacé les dispositifs antérieurs, renforcé et harmonisé, à l’échelon européen, les procédures d'agrément des transporteurs, l’obligation de formation des conducteurs de camions, le suivi et l’enregistrement des mouvements des véhicules pour les transports d’une durée de plus de 8 heures, dits transports de longue durée. Des contrôles sur les routes sont régulièrement effectués par les forces de l’ordre afin de s’assurer du respect de cette réglementation.

Le non respect de la réglementation concernant la protection animale est sanctionné par des amendes allant de 450 à 1 500 euros et le Code Pénal, en son article 521-1, sanctionne les atteintes aux animaux dans leur sensibilité d'êtres vivants, acte de cruauté et sévices graves, par des peines pouvant aller jusqu'à 2 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d'amende.

2- Selon l’arrêt du 16 février 1895, l’animal domestique est celui qui « vit sous la surveillance de l’homme ». L’arrêté interministériel du 11 août 2006 fixe la liste des espèces, races ou variétés d’animaux domestiques, dont font partie les animaux d’élevage : bovins, ovins, porcins, équidés… 3- Conseil d’Europe, FAO (Food and Agricultural Organization), FIL (Fédération Internationale Laitière), OIE (Organisation mondiale de la santé animale), OIV (Office International de la Viande), etc.

Enjeu et perspectives

Le cadre légal


Les perspectives d’évolution Plusieurs pistes devraient permettre à l’avenir d’améliorer encore les conditions d’élevage, de transport et d’abattage des animaux : • l’élaboration d’outils d’évaluation du bien-être animal ; • le développement de l’information et de la formation des professionnels de la filière sur les pratiques de bientraitance ; • le développement des cahiers des charges sur l’élevage, le transport et l’abattage ; • l’accompagnement des éleveurs dans l’amélioration de leurs bâtiments et équipements.


S’assurer que les animaux ne souffrent ni de soif, ni de faim, ni de malnutrition Chaque jour, l’animal doit consommer la quantité d’aliments nécessaire pour couvrir ses besoins : cette quantité est appelée la ration. Elle varie suivant l’espèce animale, l’âge de l’animal, le type de production (viande ou lait), la saison et la région d’élevage. L’éleveur, qui sait évaluer les besoins des animaux, adapte régulièrement la ration qu’il distribue, en se référant à des tables d’alimentation correspondant à chaque stade physiologique de l’animal.

Les bovins et les ovins Les bovins et les ovins sont des herbivores ruminants : ils se nourrissent donc essentiellement de végétaux. La conduite alimentaire du troupeau dans les systèmes de production intégrant le pâturage repose sur les saisons. Du printemps à l’automne, la ration est principalement constituée d’herbe qu’ils pâturent directement. Lorsqu’ils sont dans les prés, l’éleveur va s’assurer tous les jours de leur bon état de santé et du fait qu’ils disposent de nourriture et d’eau en quantité suffisante. Avant le retour à l’étable en hiver, l’éleveur organise pour les ruminants une transition alimentaire qui prévient les problèmes digestifs. A l’étable, les animaux sont nourris avec des fourrages récoltés l’été et conservés : fourrages séchés (foin), fourrages ensilés (maïs). Des coproduits sont également utilisés (pulpe de betterave). Des aliments concentrés d’origine végétale et minérale complètent la ration en fonction des saisons : céréales, protéines d’origine végétale... A l’échelon annuel, la ration moyenne des ruminants est composée en moyenne de 60 % d’herbe, de 20 % de maïs ensilé, de 12 % de céréales, de 6 % de tourteaux4 et de 2 % de minéraux et vitamines. 92 % de l’alimentation des bovins et des ovins est directement produite sur l’exploitation agricole. Enfin, l’éleveur met à disposition des animaux, au pré ou à l’étable, de l’eau propre.

4- Sous-produits de l’extraction de l’huile de graines oléagineuses. Les tourteaux, de soja ou de colza le plus souvent, sont utilisés dans l'alimentation animale pour leur apport protéique.

Les 5 principes de la bientraitance animale

Principe N°1


Les porcins Les aliments du porc sont composés de céréales (blé, maïs et orge), d’oléoprotagineux (soja, tournesol et colza), d’huiles, de graisses (graisses végétales et produits laitiers) et de minéraux. Les céréales peuvent constituer jusqu’à 75 % de l’alimentation des porcs. Pour nourrir ses porcs, l’éleveur s’adresse aux fabricants d’aliments pour bétail qui lui fournissent des « plats préparés » parfaitement calibrés en fonction de l’âge ou de la nature de ses animaux. Il peut aussi produire lui-même ou acheter des matières premières. Il ajuste alors lui-même les dosages, en fonction des tables d’alimentation.

Les équins Le cheval est un animal des plus exigeants quant à sa nourriture qu’il trie activement ; de même il ne boit que de l’eau pure et propre. Le cheval est un herbivore monogastrique : il se nourrit principalement d’herbe. Sa ration est complémentée par du foin (herbe séchée), de la paille, mais aussi des céréales (avoine, orge, maïs), des racines (carottes, betteraves), sous diverses formes (granulés, flocons, grains). Le type d’alimentation dépend surtout du mode d’élevage.

L’alimentation des animaux d’élevage répond à des exigences qualitatives et sanitaires très strictes. L’apport de compléments alimentaires est encadré par une réglementation rigoureuse, tant à l’échelon national qu’européen. La réglementation impose un étiquetage précis de tous les produits achetés par l’éleveur et destinés à l’alimentation des animaux.


Assurer aux animaux un confort approprié Prendre soin de ses animaux, c’est d’abord veiller à leur bien-être et à de bonnes conditions de logement. Lorsque les animaux sont mis à l’abri du froid et des intempéries, leur logement doit être suffisamment spacieux, confortable, aéré, éclairé et ventilé. Des chemins bien entretenus permettent également un déplacement facile et évitent ainsi aux animaux de se blesser.

Le logement : un élément clé du bien-être • Les animaux doivent disposer de suffisamment d’espace pour exprimer leur comportement social : s’ébattre, courir, se coucher de tout leur long. C’est pourquoi, les veaux ne sont plus élevés dans des cases individuelles, mais en groupe, logés dans des cases de 2 à 5 animaux ou dans des parcs collectifs de 15 à 50 veaux. De même, les éleveurs de porcs rénovent leurs bâtiments pour loger les truies en groupe lors de la gestation. En revanche, les truies restent isolées les unes des autres en salle de maternité pour faciliter l’allaitement des porcelets. • Une aération efficace évite les mauvaises odeurs et l’accumulation de gaz. L’éleveur veille également à éviter les courants d’air qui pourraient fragiliser les jeunes animaux et les rendre plus sensibles aux maladies respiratoires. • Les bâtiments bénéficient d’une lumière naturelle, complétée si nécessaire par un éclairage artificiel, qui suit l’alternance du jour et de la nuit. • Le sol est soit recouvert d’une litière (le plus souvent de la paille), soit formé d’un caillebotis (sol ajouré en bois ou en béton qui permet l’écoulement des déjections et de l’urine vers une fosse de stockage). Pour le confort et la propreté des animaux, l’éleveur renouvelle régulièrement la litière et nettoie quotidiennement les sols constitués de caillebotis.

La maîtrise de l’hygiène L’éleveur doit porter une attention systématique au respect des règles d’hygiène. • La propreté des animaux est un des indicateurs utilisés par les éleveurs pour juger de la bonne marche de l’élevage. Les truies sont lavées avant leur entrée dans des maternités propres et désinfectées. • La collecte efficace des purins, lisiers et fumiers, leur stockage dans des fosses étanches et suffisamment grandes permettent, outre la maîtrise des nuisances et le respect de l’environnement, d’assurer un meilleur état de propreté des animaux. • De même, les bâtiments et les véhicules de transport sont régulièrement nettoyés et désinfectés intégralement, pour éviter la transmission d’éventuelles maladies.

Les 5 principes de la bientraitance animale

Principe N°2


Des animaux bien transportés • Les densités de chargement des animaux, fixées par la réglementation, répondent à leur besoin de proximité, tout en préservant l’espace nécessaire à chaque animal pour se coucher sans difficulté. • Le transport des animaux a bénéficié des améliorations et des progrès techniques liés au matériel : suspensions pneumatiques, systèmes progressifs de freinage et d'accélération, qui garantissent un meilleur confort aux animaux transportés. • Les véhicules utilisés pour les transports de longue durée sont soumis à l’agrément des pouvoirs publics. Ils doivent être équipés d’un système de navigation par satellite et permettre l’abreuvement des animaux pendant leur transport, ainsi que la régulation de la température, avec enregistrement, système d’alerte dans la cabine de conduite et possibilité de ventilation active.

Sur les marchés aux bestiaux Historiquement, l’attache traditionnelle des animaux à une barre permettait une meilleure appréciation de la qualité bouchère des bovins attachés les uns à côté des autres. Aujourd’hui, cette pratique tend à disparaître pour permettre aux animaux de se déplacer et de se coucher. Les parcs où les animaux sont attachés sont de plus en plus rares. Dans tous les cas, le dispositif d’attache ne doit pas faire souffrir l’animal et doit permettre des mouvements naturels de la tête.


Veiller à ce que les animaux soient préservés de la douleur, des blessures et des maladies Au quotidien, chaque éleveur est très attentif à l’état de santé de ses animaux. Il connaît leurs comportements habituels et sait repérer les premiers symptômes de maladie et les blessures. Il est également en mesure de leur prodiguer les premiers soins d’urgence. • Avec l’aide de son vétérinaire, l’éleveur met en place des plans de prévention des maladies les plus fréquentes en élevage (mesures d’hygiène, vaccinations, etc.). Un éleveur de moutons veillera par exemple tout particulièrement à l’état des pieds de ses moutons. Ces derniers, extrêmement fragiles, peuvent en effet être atteints de « piétin », une infection qui les fait boiter. Un animal qui boite ne peut plus se déplacer normalement, reste davantage couché et se nourrit moins bien. Pour prévenir le piétin, il faut donc tailler régulièrement les onglons des ovins. On peut aussi les faire passer dans un pédiluve contenant une solution antiseptique. • Pour éviter des maladies provenant de l’extérieur de l’exploitation, les intervenants (vétérinaires, techniciens…) font attention à la propreté de leurs vêtements et de leurs chaussures. • En cas de maladie avérée, les animaux d’élevage sont isolés du reste du troupeau, pour leur confort. Cet isolement évite la contagion des autres animaux et facilite l’administration éventuelle de soins. • Si besoin, l’éleveur fait appel à son vétérinaire qui effectue un diagnostic précis et met en place le traitement approprié. Si l’utilisation de médicaments est autorisée, les anabolisants ou promoteurs de croissance sont strictement interdits dans l’Union européenne. Ceci répond à une demande des consommateurs, partagée par les Tous les traitements mis en éleveurs. Ces règles strictes ne sont pas en place par l’éleveur pour vigueur dans de nombreux pays tiers. soigner les animaux sont enregistrés afin d’assurer une traçabilité et un historique de la vie de l’animal.

Les 5 principes de la bientraitance animale

Principe N°3


Principe N°4 Faire en sorte que les animaux n’aient pas peur et éviter les situations de stress En dehors des quelques situations de stress pouvant survenir en élevage, ce sont le plus souvent les situations nouvelles, présentant des conditions inhabituelles, qui peuvent être à l’origine de la peur et du stress des animaux. L’éleveur a un rôle essentiel lors de l’accueil des nouveaux animaux sur son exploitation, par les contacts qu’il instaure avec eux et qui faciliteront les interventions ultérieures (soins, déplacements). Pour qu’un animal ne soit pas perturbé lors de la sortie de son élevage, les professionnels doivent être attentifs à la manipulation de l’animal, à ses conditions de transport et de séjour dans les différents lieux de rassemblement d’animaux (marchés aux bestiaux ou centres d'allotement), ainsi qu’à son arrivée à l’abattoir.

Le transport des animaux d’élevage • Le transport des animaux doit respecter une base réglementaire très stricte relative à l’état de l’animal. Hors contexte exceptionnel, il est en effet interdit de transporter, dans un but lié au commerce (vente, abattage…), des animaux malades ou blessés, pas plus que des femelles gestantes et proches du terme. • A la ferme, l’éleveur prendra soin de séparer à l’avance, en fonction de leur âge, les animaux qui seront amenés au marché, ceci pour éviter toute confusion et tout stress inutile lors du chargement. • Par la suite, les opérations de chargement et de déchargement des animaux dans les camions requièrent tout le savoir-faire des professionnels qui doivent : - organiser correctement le déplacement des animaux avec des couloirs, des parcs et des rampes de chargement bien aménagées ; - connaître et prendre en compte le comportement des animaux, leur sensibilité aux bruits, à la lumière et au contact avec les hommes ; - utiliser au mieux l’instinct naturel des animaux : curiosité, instinct grégaire, présence de dominants, etc.


• Toutes les étapes, qui vont de la réception en local d’attente jusqu'à la saignée, doivent être organisées pour éviter, au maximum, tout stress aux animaux, mais aussi pour les placer dans les meilleures conditions possibles afin d’assurer leur protection. Ce sont, de plus, des conditions essentielles pour assurer la qualité sanitaire et organoleptique des viandes. • Les locaux d’attente (bouveries, porcheries) doivent être spécialement aménagés pour faciliter le déchargement, la circulation des animaux, leur repos et leur abreuvement : eau propre et disponible à volonté. • Pour garantir le calme et la tranquillité des animaux, tout bruit inutile pouvant être stressant doit être évité. La conception des couloirs de circulation et d'amenée vers le poste d'étourdissement a fait l'objet de nombreuses recherches pour faciliter l'avancée des animaux, leur éviter toute blessure, mais aussi assurer la sécurité du personnel et lui permettre de travailler dans de meilleures conditions. Des systèmes de douchage sont à disposition pour rafraîchir les porcs en période chaude. • Pour assurer les conditions de la protection animale, l’étourdissement de l’animal avant la saignée est obligatoire. L’animal est ainsi plongé dans un état d’inconscience et d’insensibilisation afin de rendre l’opération d’abattage indolore. • L'immobilisation des animaux au moment de l'étourdissement est obligatoire : des matériels de contention agréés et adaptés à chaque espèce doivent limiter tout mouvement brusque des animaux et les risques de blessure. Le personnel travaille alors en toute sécurité ce qui rend ses gestes plus sûrs, plus rapides et épargne aux animaux tout stress et toute douleur évitables. • Pratiqué pour obtenir des viandes casher ou halal, l’abattage rituel, autorisé par la réglementation européenne, est organisé afin de garantir le libre exercice des pratiques religieuses. Il a lieu dans des abattoirs spécialement équipés. Dans ce cas, l’abattage peut être pratiqué sans étourdissement préalable, mais une parfaite contention mécanique de l'animal est requise.

Tout abattage effectué en dehors d’un abattoir agréé est prohibé et passible d’une forte amende.

Les 5 principes de la bientraitance animale

La protection des animaux de boucherie à l'abattoir


Principe N°5 Veiller à ce que les animaux puissent exprimer les comportements considérés comme normaux pour l’espèce Une relation homme-animal très étroite Par son contact quotidien avec les animaux, par l’observation de leurs attitudes et les soins qu’il leur apporte, l’éleveur apprécie leurs comportements naturels. • Il sait par exemple que les ruminants, tout comme les porcins, ont un instinct grégaire qu’il est très important de prendre en compte. C’est pourquoi les animaux sont, en règle générale, élevés en groupe. Cette règle s’applique également aux veaux de boucherie depuis 1998. Si l’éleveur est contraint d’utiliser, avant l’âge de 8 semaines, des boxes individuels (par exemple pour contrôler la bonne adaptation de chacun des veaux à l’élevage), il aura recours à des boxes aux parois ajourées, afin de permettre le contact visuel et tactile entre les veaux. La même démarche est employée pour les truies gestantes. Le transport des animaux en groupe satisfait également l’instinct grégaire : les ruminants et les porcs ont en effet besoin de sentir la proximité de leurs congénères dans le camion. Sur les marchés, l’instinct naturellement grégaire des ovins est également utilisé pour faciliter leurs déplacements en groupe. • Lors de la constitution des groupes d’animaux, l’éleveur prend en compte les liens de parenté et le gabarit des animaux pour limiter les agressions, inévitables lors de la mise en place de la hiérarchie (dominants/dominés). Cependant, l’éleveur de porc loge individuellement les mâles adultes pour éviter des combats violents. • L’éleveur de ruminants s’attache également à respecter la phase très importante de rumination de ses animaux. Herbivores ruminants, les bovins et les ovins passent chaque jour huit heures à brouter, pendant lesquelles ils ingèrent rapidement une grande quantité de végétaux, qu’ils vont ensuite ruminer pendant une dizaine d’heures. Pour que la rumination se passe dans les meilleures conditions, ils doivent pouvoir se mettre au calme et se coucher. • Pour satisfaire le besoin de fouir des porcs, les éleveurs mettent à leur disposition de la paille ou des objets pour qu’ils les manipulent. • Pour faciliter le chargement et le déchargement des animaux du camion ou leur déplacement d’un bâtiment d’élevage à un autre, leur curiosité naturelle est sollicitée. • Enfin, l’éleveur sait quel animal du groupe est dominant et se sert de cette précieuse connaissance pour garantir la cohésion du groupe lors des déplacements, chargements et déchargements des camions.


CD-Rom / Iconographie Dossier de presse

Bien-être

et protection

des animaux d’élevage

Textes et iconographie MAI 2008


Le Centre d’Information des Viandes (CIV) est une association loi 1901. Plate-forme d’échanges et d’information, le CIV a pour mission de contribuer à une meilleure connaissance, pour tous les publics, des viandes bovine, ovine, porcine, chevaline, de leurs produits tripiers et de leurs filières. Il réunit les professionnels de la filière viande, un établissement public, des scientifiques et des représentants d’associations.

Mai 2008 - Crédit photos : Centre d'Information des Viandes - Conception & réalisation

Le Centre d’Information des Viandes


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