Magazine Vues d'ailleurs 65

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d'ailleurs

Réunion nature majuscule

Montréal,

les cowboys du Mont Royal

Madagascar,

les Antananavires

Bucket Regatta,

une course de géants

France,

agréable Toulouse

Interview,

Sébastien Folin

ce magazine vous est offert par la compagnie

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Édito Chers clients, En ces temps de crise, plus que jamais, la compagnie Corsairfly poursuit ses efforts pour que le voyage aérien soit accessible au plus grand nombre et au meilleur rapport qualité prix, tant pour ceux qui partent en vacances que pour les familles d’outre-mer pour qui l’avion est un trait d’union essentiel. Corsairfly a récemment réaffirmé cet engagement en signant avec le gouvernement, une charte prévoyant un minimum de billets à bas prix en haute saison sur les lignes entre la métropole et les départements d’outre-mer. Et cet engagement, nous le tiendrons : 20.000 sièges à bas prix sur juillet-août ont déjà été vendus en ce début d’année. Après la création d’un troisième vol hebdomadaire Paris/ Saint-Martin, en décembre dernier, l’inauguration de notre nouvelle agence Corsairfly en janvier, Saint-Martin est de nouveau à l’honneur : fort du succès de la carte Air2famille qui compte aujourd’hui près de 30 000 adhérents, le programme de fidélité est étendu aux vols Paris/ Saint-Martin à compter du 1er mars 2009. Corsairfly poursuit également son développement au départ des régions françaises. Après le lancement d’une ligne directe Lyon/Fortde-France et Lyon/Pointe-à-Pitre cet hiver, nous ouvrons un vol direct Nantes/Québec à compter du 13 juin prochain. Sachez enfin que notre partenaire Nouvelles Frontières lance en ce début d’année un nouveau concept de voyage, fondé sur la rencontre avec l’autre, l’échange, le respect, l’authenticité. Découvrez les nouveaux circuits proposés dans la brochure été disponibles dans les agences Nouvelles Frontières ou sur leur site internet. Je vous souhaite bonne lecture ainsi qu’un excellent voyage.

Hervé Pierret Président de Corsairfly

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L'équipe rédactionnelle vues d’ailleurs

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1- Cory Silken Basé aux Etats-Unis, Cory Silken est un photographe des mers qui parcourt le monde entier. Il couvre les plus grandes manifestations nautiques avec une passion chaque fois renouvelée. Les images de Cory sont dynamiques, leur composition toujours pleine de sens. Les organisateurs des plus belles régates du globe ne peuvent plus s’en passer.

2- Pierre-Brice Lebrun Les pieds sous la table et la tête dans les nuages. Pierre-Brice Lebrun est un journaliste voyageur, qui varie les plaisirs. A Madagascar, il part avec son sac à dos, pour s’arrêter dans des villages isolés. Mais Pierre-Brice Lebrun est aussi un critique gastronomique qui sait apprécier les produits des terroirs. Pas une bonne table ne manque à son carnet d’adresses. Dans ce numéro, il nous propose une traversée du Canada en train, étape par étape.

3- Bernard Grollier Diplômé de sciences politiques et de l’ESJ Lille, il vit à la Réunion depuis 1987. Il est tombé amoureux de la nature réunionnaise depuis ses premiers pas sur l’île. Bernard possède de nombreuses passions parallèles pour Madagascar et les autres îles de l’océan Indien. Rédacteur en chef d’Océan Indien Magazine de 2000 à 2007, correspondant de l’agence Reuters, du quotidien Les Echos et

de l’hebdomadaire Le Point à la Réunion. Il a été conseiller éditorial sur l’émission Des Racines et Des Ailes d’octobre 2008 consacrée à la Réunion.

4 - Charles Delcourt Architecte paysagiste de formation, Charles a passé plus de sept ans à la Réunion, parcours qui l’a mené vers la photographie. Il travaille désormais sur l’humain et le « non-événement », sur la représentation intime des banalités du quotidien. Jungle urbaine ou flore luxuriante, il est à l’aise partout et promène son regard sensible au gré de ses voyages. Ses travaux sont visibles sur www.charlesdelcourt.com

5- Géraldine Bourcier Géraldine Bourcier est une journaliste indépendante. Photographe depuis 1991, elle commence à écrire en 2003, lors d’un voyage en Haïti. Les paysages dans lesquels elle s’est aventurée lui ont insufflé le désir de les décrire par elle-même. Depuis, alliant le texte à la photo, elle réalise de nombreux reportages sur un large éventail

Notre couverture : charles delcourt

Directeur de la publication : Yves Mermet

Un magazine bimestriel de CorsairFly (mi-février / mi-avril 2009) 2, avenue Charles Lindbergh 94636 Rungis Cedex - France

Direction artistique : Thierry Carbonnier

Rédaction : 18 Éditions, ORLY Fret 675 94394 Orly Aérogare Cedex Tél. 01 56 70 05 90 Fax. 01 56 70 05 91 E-mail : 18editions.paris@18editions.com RCS Créteil 441 169 166

de sujets. En France, elle parcourt Paris, les régions, particulièrement la montagne, pour faire découvrir la gastronomie et un art de vivre qui s’efface peu à peu. De l’étranger, elle rapporte des reportages ethniques et touristiques, et se spécialise dans l’Afrique.

6- Laurence Le Constant Laurence est une chroniqueuse éclectique, dont la curiosité insatiable pour les arts et la mode : peinture, littérature, design, défilés… n'a d'égale que son goût pour l'accumulation boulimique de sacs à main, de chaussures et autres colifichets. Ces addictions, associées à ses penchants artistiques, l'ont conduite d'un cursus de Lettres Modernes à l'école de la Chambre Syndicale de la Couture Parisienne. Elle nous apporte un regard à la fois féminin et impliqué sur ce que seront les tendances de demain. Voyageuse par vocation, elle a toutes facilités pour capter l'air du temps et faire l'inventaire de ce qui se crée de part le monde. Quand elle ne nous rend pas compte de cette actualité, elle s'affaire à produire ses propres oeuvres.

Rédacteurs : Géraldine Bourcier, laurence le constant, PierreBrice Lebrun, Bernard Grollier graphiste : nicole.b

Rédacteur en chef : Eric-Olivier Pietrantoni

Publicité : Yves Mermet, Joëlle Villeneuve

Responsable d’édition : Valérie Léabat

18 Éditions, ORLY Fret 675 94394 Orly Aérogare Cedex Tél. 01 56 70 05 90 Fax. 01 56 70 05 91 E-mail : 18editions.paris@18editions.com RCS Créteil 441 169 166

Supervision Corsairfly : Christine Lavictoire, Catherine Gumez Photographies : Géraldine Bourcier, Alen Méaulle, Charles Delcourt, Cory Silken

ISSN : 1955-6977 Dépôt légal fait à parution. Tous droits de reproduction interdits.

Papier provenant de forêts gérées durablement. Pour plus d’infos : www.pefc-france.org

Impression : Aubin

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Édito Réseau LES NEWS vues de l’intérieur ACTUALITÉ VOYAGE VOYAGE SANTÉ VOYAGE BEAUTÉ VOYAGE MODE VUES D’AVANCE MUSIQUE LIVRES beaux LIVRES LA BOUTIQUE DE BORD INFORMATIONS VOLS•COMPAGNIE

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portrait people Sébastien Folin (16) ailleurs autrement Montréal (26) Les Cowboys du Mont-Royal culture d’ici et d’ailleurs Madagascar (32) Les Antananavires actif ailleurs Bucket Regatta (46) Une course de géants vues nature La réunion(54) Nature majuscule ailleurs en france Agréable Toulouse (60)

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destinations

réseau

Nantes Pointe-à-Pitre

Lyon

Fort-de-France

Toulouse

Marseille

Île Maurice Saint-Denis de la Réunion

Québec Montréal

Paris Halifax Tel Aviv

Maroc Partenariat avec Jet4you

La Havane Cancun Puerto Plata Punta Cana

Saint-Martin Pointe-à-Pitre Fort-de-France

Dakar

Mayotte

Nosy Be Antananarivo Île Maurice Saint-Denis de la Réunion

Plus de 50 vols par semaine au départ de Paris Orly Sud et de grandes Métropoles Régionales

DESTINATIONS

Antananarivo Cancun Dakar Fort de France Halifax Ile Maurice La Havane La Réunion Marrakech

TEMPS* DE VOL

(HEURES)

11 10 5.30 8.30 6 11 10 11.30 3.30

KM

MILES

DÉCALAGE HORAIRE HIVER

DESTINATIONS

8 600 8 000 4 100 6 800 5 000 9 300 7 700 9 300 2 000

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+2h -7h -1h -5h -5h +4h -6h +3h -1h

Mayotte Montréal Nosy Be Pointe à Pitre Puerto Plata Punta Cana Québec Saint-Martin Tel Aviv

* Approximatif

TEMPS* DE VOL

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10 7 11 8 9 9 7 8 4.30

KM

MILES

DÉCALAGE HORAIRE HIVER

8 000 5 500 8 200 6 700 7 000 7 000 5 300 6 700 2 800

4 972 3 418 5 096 4 164 4 351 4 351 3 294 4 164 1 740

+2h -6h +2h -5h -5h -5h -6h -5h +1h

* Approximatif

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A partir de mars 2009

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Alliance Air Canada/Corsairfly : plus de 30 vols par semaine pour satisfaire vos envies de voyage !

Corsairfly concrétise son alliance avec Air Canada et propose désormais un large accès au Canada par la desserte directe de 4 villes et plus de 30 vols par semaine (1) : - 3 vols quotidiens entre Paris et Montréal - 1 vol quotidien entre Paris et Toronto - 3 vols hebdomadaires entre Paris et Québec - 1 vol hebdomadaire entre Nantes et Québec (Nouveauté été 2009) - 1 vol hebdomadaire entre Paris et Halifax - 1 vol hebdomadaire entre Fort-de-France et Montréal (Nouveauté été 2009) (1)

Programme été 2009

Ce partenariat permet également à Corsairfly de s’ouvrir plus largement au continent Nord Américain par des vols en correspondance sur les lignes domestiques d’Air Canada. Dans ce cadre, Corsairfly offrira, en continuation de ses vols, des possibilités de correspondances Air Canada vers notamment Vancouver, Calgary, Ottawa, Winnipeg, Edmonton et St-John’s Terre Neuve. L’enregistrement de bout en bout sera également proposé dès Mai 2009. renseignements sur www.corsairfly.com

Nouvelles Frontières, Nouvelles Rencontres A côté de notre imaginaire de vacances coloriées de sables blancs et de cocotiers, de bungalows exotiques et lagons bleus, Nouvelles Frontières cultive aussi notre esprit d’aventure. Le Tour Opérateur excite toujours nos envies d’évasion avec des circuits aux parcours esthétique, culturel ou sportif. Fervent et généreux défenseur des « vacances pour tous » avec des prix inédits et des destinations enfin accessibles, Nouvelles Frontières dévoile une nouvelle vision des vacances et des voyages. Ainsi, pour l’été 2009, le Tour Opérateur français lance une nouvelle ligne de séjours et circuits, inspirée de l’idée d’un « voyage pour chacun » et fondée sur le concept de « Nouvelles Rencontres ». A la découverte des lieux, des paysages, des monuments, Nouvelles Frontières ajoute une nouvelle étape que sont les « rencontres », l’opportunité de s’ouvrir aux autres, le partage des cultures, la joie de rire ou le plaisir de jouer ensemble. Ce nouveau style de vacances se retrouve dès maintenant à travers 25 circuits étonnants et dans 15 hôtelsclubs Paladien, en vente dans les 300 agences Nouvelles Frontières et sur le site

www.nouvelles-frontieres.fr

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BDDP& news

7 mois… et notre programme de fidélité compte déjà plus de 27 000 adhérents. Cet engouement nous amène à élargir le périmètre du programme en offrant à nos clients de la ligne Paris/Saint-Martin, la possibilité de bénéficier des avantages Air2famille. La ligne sera éligible à partir du 1er mars 2009.

IL NE MANQUAIT QU’UNE SEULE CHOSE AUX FAMILLES POUR SE RETROUVER PLUS SOUVENT :

UNE CARTE. VOUS GAGNEZ DES EUROS, PAS DES MILES.

VOUS POUVEZ CONSTITUER UNE FAMILLE ALLANT JUSQU’À 6 PERSONNES EN CHOISISSANT QUI VOUS VOULEZ.

COR80

Date

DC

Respon

Comme

Directe

Concep

Client

ADP

PPR 90

ENSEMBLE, VOUS RÉUNISSEZ DES EUROS DANS UNE CAGNOTTE. AVEC LES EUROS CUMULÉS VOUS POUVEZ ACHETER DES BILLETS SUR N’IMPORTE QUEL VOL.

Cette éligibilité se fera sous les mêmes conditions que les autres escales incluses dans le programme Air2famille*. * Toutes les conditions sur :

www.corsairfly.com

Merci de la confiance que vous nous accordez.

Suggestions : Chers clients, ce magazine vous est gracieusement offert. Nous espérons qu’il répondra à votre attente et qu’il vous aura fait passer un agréable moment. Si vous avez une remarque, une suggestion, un reportage que vous souhaiteriez voir apparaître, nous vous invitons à nous en faire part via l’adresse :

vda@corsairfly.com

AIR2FAMILLE, LA CARTE DE FIDÉLITÉ QUI A LE SENS DE LA FAMILLE. Carte gratuite. Utilisation réservée pour des voyages « vol sec » effectués de/vers la Métropole, vers/depuis la Guadeloupe, la Martinique ou la Réunion. Crédit d’euros donnant droit à des avoirs valables 24 mois à partir de leur date d’émission, sur toutes les destinations régulières desservies par Corsairfly. Renseignements, conditions et souscription sur corsairfly.com ou dans votre agence Corsairfly

Le ciel sourit enfin aux familles.

ANTILLES RÉUNION MAURICE MADAG ASCAR CAN ADA M E X I Q U E C U B A I S R A Ë L W W W . C O R S A I R F LY. C O M

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vues de l'intérieur

Assurance Qualité

Pour ce nouveau numéro, nous vous proposons de découvrir « de l’intérieur », un service incontournable dans une entreprise, qui plus est dans une compagnie aérienne : l’Assurance Qualité. Quand qualité rime avec sécurité…

Cyrille Digon Entité indépendante, rattachée au PDG, le service Assurance Qualité fait office de système de « prévention et surveillance interne ». Pour chaque personne qui y travaille, un seul objectif, un seul mot d’ordre : la sécurité. La prévention des incidents est le fondement qui motive chacune de leurs actions. Forts de leur rôle d’expert et de conseil, les spécialistes de la qualité exercent tout au long de l’année, des audits et des contrôles. Ils réalisent des suivis sur les domaines « sécurité » et « sûreté » tels que les opérations

aériennes, les opérations au sol, l’entretien des avions ainsi que la formation et l’entraînement des équipages. Ces actions permettent à notre Compagnie de satisfaire aux exigences des règlements européens et internationaux en matière d’exploitation, de formation et de maintenance et d’assurer à nos clients un haut niveau de sécurité. Correspondants pour la DGAC*, les hommes et les femmes de « l’AQ » peuvent avoir une image de « surveillant général » au sein de l’entreprise. Cyrille Digon, Responsable du service précise : « Il arrive parfois qu’on nous surnomme les « bœufs carottes » mais c’est en toute amitié. L’ensemble des personnes qui travaille dans une compagnie aérienne est largement sensibilisé sur l’exigence de sécurité et coopère très aisément à nos contrôles. Et puis il ne faut pas oublier qu’outre nos vérifications, nous avons également une mission de conseil. Nous ne jugeons pas les personnes mais les méthodes. En

B747-400 en maintenance technique veillant au perfectionnement des équipes et des procédures, nous agissons efficacement sur la prévention et l’amélioration ». Vous l’avez compris, au-delà des impératifs de réglementation et des objectifs stricts de maintien et d’évolution de sécurité, l’Assurance qualité reste à l’écoute des personnes qui œuvrent chaque jour pour rendre votre voyage plus sûr. Bon vol ! Le Service Communication Interne Corsairfly com.interne@corsairfly.com *DGAC : Direction Générale de l’Aviation Civile

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CERTAINS PENSENT QUE TOUT CE DONT A BESOIN UNE FAMILLE

TIENT FORCÉMENT DANS UNE VALISE. ÉQUIPEMENTS SPORTIFS, ANIMAUX DE COMPAGNIE : CHEZ CORSAIRFLY, IL N’Y A PAS DE SUPPLÉMENTS POUR LES BAGAGES ENCOMBRANTS. Dans la limite de la franchise, des dimensions et poids maximum autorisés par bagage. Détails sur corsairfly.com

Le ciel sourit enfin aux familles. ANTILLES RÉUNION CANADA MAURICE MEXIQUE MADAGASCAR CUBA ISRAËL WWW.CORSAIRFLY.COM


actualité

voyage

NOUVELLES FRONTIERES, NOUVELLES RENCONTRES

MADAGASCAR : LE BAPTEME DES SENS AVec NOUVELLES FRONTIERES

Pour de nouvelles vacances ! Depuis son origine, Nouvelles Frontières propose des « vacances pour tous », à la découverte des horizons différents, des pays lointains, des destinations de rêve… Depuis 40 ans, Nouvelles Frontières organise des séjours axés sur la culture, le sport et l’aventure. Fort de son succès, Nouvelles Frontières imagine une nouvelle vision des voyages. En 2009, une autre ligne de séjours et circuits, inspirée de l’idée d’un « voyage pour chacun » et fondée sur le concept de « nouvelles rencontres » est lancée. Le tour opérateur français incite désormais les vacanciers à créer des liens avec le monde en proposant quelques 25 nouveaux circuits étonnants qui génèrent l’opportunité de s’ouvrir aux autres, de partager et de passer plus de temps avec les populations locales. Renseignements et réservations auprès des 300 agences Nouvelles Frontières au 0825 000 825 ou sur le site www.nouvelles-frontieres.fr

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Des hauts plateaux granitiques de Ankarafantsika aux plantations d’Ilang-ilang de Nosy Bé : rencontre avec les planteurs de cacaoyers et poivriers à Ambanja puis découverte de la vanille emblématique de Sambava. A Andapa, partage des secrets de Monsieur Tan Nyok sur la culture des camphriers, girofliers, cafetiers. Au pied des Tsingy de l’Anakara, nuit au campement communautaire de Kofama : préparation du repas avec les femmes du village, chants et musique avec la communauté villageoise… A partir de 3 159 € TTC par personne, 19 jours / 18 nuits, hébergement hôtels, bivouacs, campements de brousse, pension complète, chauffeur-guide francophone, transfert et vol ParisTananarive A/R inclus. Renseignements et réservations auprès des 300 agences Nouvelles Frontières au 0825 000 825 ou sur le site www.nouvelles-frontieres.fr

VISITE DE LA MANGROVE DES iLES DE GUADELOUPE EN TI YOT

Silence et lenteur qualifient le Ti Yot, bateau électrique dirigé par Denis, capitaine écolo. Modèle unique en Guadeloupe, cette embarcation au demeurant plutôt coquette, innove avec son mode de propulsion issu de l’énergie électrique (propre et renouvelable) et contribue au respect de l’environnement. Amarré au petit port de pêche de VieuxBourg- Morne-à-l’Eau, il attend le curieux désirant découvrir la mangrove du Grand-Cul-de-Sac marin. Traversant discrètement un écosystème fragile, protégé et classé par l’UNESCO, le Ti Yot glisse doucement sur l’eau, à la rencontre d’une vie végétale et animale intense et mystérieuse… Denis propose de pêcher le tarpon (avant de le relâcher !) en attendant d’assister au spectacle magique des sternes, frégates, pélicans, aigrettes et échassiers sur fond de panorama insolite, immobile et transparent. Balades de demi-journée et journée entière et sorties au coucher de soleil. Pour tout renseignement contacter Valérie ou Denis au 05 90 23 34 70 ou 06 90 54 95 62.


331 089 474 RCS Bobigny - TOURAVENTURE SA - LI 093 05 0007 - Nouvelles Frontières 74 rue de Lagny - Montreuil 93100

300 agences - 0825 000 825 (0,15€/minute) - www.nouvelles-frontieres.fr

C R É E R D E S L I E N S AV E C L E M O N D E


L’interview : Sébastien Folin Le voyage semble inéluctablement lié au parcours de ce natif de Madagascar qui a passé sa jeunesse à la Réunion. Métissage culturel, choix professionnels, tout en lui suggère l’exotisme.

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©Pierre Marchal /Anakao/Starface

people

portrait


people Portrait

Cette multitude d’expériences humaines lui a offert cette capacité d’être ici et ailleurs. Entre l’écriture et la météo, la radio et la musique, Paris et nos îles, l’homme est un volcan en éruption. Vous multipliez les activités. Trouvez-vous encore le temps de voyager ? Aujourd’hui, c’est devenu très compliqué. Cela dépend des périodes car mon emploi du temps peut être extrêmement fourni. Depuis la naissance de mes enfants, cela devient de plus en plus difficile. Ils sont encore petits et nous devons conjuguer avec eux. Malgré tout, nous arrivons quand même à nous évader. En Europe ou dans l’océan Indien de préférence. Toutes les trois semaines, j’essaie de me dégager cinq jours de repos. Quel genre d’enfant étiezvous ? Je pense avoir été un enfant comme tous les autres à cela près que j’ai beaucoup voyagé. Né à Madagascar, j’ai vécu pendant une courte période en métropole avant que ma famille ne s’installe à la Réunion. J’ai donc développé très jeune une faculté d’adaptation qui me sert encore aujourd’hui. J’avais une soif de découvrir les choses qu’il n’était pas aisé d’étancher ! Je possédais les forces dont chaque enfant dispose : l’insouciance, une grande confiance en soi, des réactions spontanées.

À cause d’elle, j’ai longtemps pensé que Mike Brant était malgache ! Mon père écoutait Brassens, Ferré. Puis j’ai grandi. Mes parents ont ouvert une boulangerie à Saint-Denis sur l’île de la Réunion. Juste en face de chez un disquaire, Philippe, que je considérais alors comme un frère. De treize à dix-sept ans, sa boutique, « Disque 2000 », est devenue une deuxième maison. Philippe a achevé ce que mes parents avaient amorcé : j’étais devenu un fondu de musique. Le jazz et la musique soul sont aujourd’hui deux grandes passions. Pour ce numéro de Vues d’Ailleurs, nous avons réalisé un reportage sur le parc des Hauts ? Que vous inspire cet endroit ? C’est un parc splendide, un trésor de biodiversité. Pour moi, la Réunion, c’est Mafate, un lieu à la beauté infinie. J’y ai des souvenirs incroyables. Ce que j’adore dans les Hauts, c’est ce silence de cathédrale, l’air limpide et les étoiles. On y touche presque le Grand Nuage de Magellan. Et que dire d’un coucher de soleil sur une mer de nuages ? C’est renversant. Cet espace unique au monde regorge de richesses dont je ne me lasse jamais.

Vous venez de publier aux Éditions Anne Carrière Les fils du volcan, votre premier roman, un recueil de contes illustré. L’écriture constitue-t-elle votre voyage immobile ? Ce premier ouvrage est un appel au voyage. C’est une invitation au départ qui se nourrit de mes souvenirs de la Réunion et plus largement de l’océan Indien auxquels je suis très attaché. Ce recueil de contes, ce sont les territoires de mon enfance, les paradis de mes vertes années. J’ai écrit ce livre à Paris. Il est donc juste de dire qu’au travers de cet exercice d’écriture, j’ai voyagé. Dans ces paysages qui ont façonné mon imaginaire de môme mais également dans mon imaginaire qui a conçu les univers de ces contes.

Pouvez-vous nous décrire un souvenir de voyage particulier ? C’était en 1999 avec ma femme. Nous étions alors jeunes mariés. Un voyage fantastique en Afrique du Sud. Johannesburg, Le Cap, Durban, le Parc National du Pilanesberg. J’ai souvenir d’une rencontre suspendue dans le temps. Nous roulions sur les pistes escarpées du Natal, pensant être loin de toute présence humaine. Après quelques heures de brousse à bord de notre véhicule, un sud africain est apparu, sorti de nulle part. Au surréalisme de la situation s’ajoutait le fait qu’il portait une combinaison orange ! Il est monté dans notre 4X4. Au bout de plusieurs dizaines de kilomètres, il nous a annoncé qu’il descendait. Nous l’avons contemplé disparaître au loin aussi subitement qu’il nous était apparu, véritable étoile filante diurne. Mon épouse et moi avions été très impressionnés par cette « apparition ». Je me demande encore ce que peut bien devenir cet auto-stoppeur céleste !

Vous êtes un mélomane éclairé. La musique, est-ce là encore pour vous une autre façon de voyager ? J’ai toujours écouté de la musique et au fil des années, mes goûts se sont affinés. J’ai d’abord baigné dans l’univers musical de mes parents. Ma mère, c’était Claude François, les Yé Yé.

Définissez en quelques mots des vacances réussies. Les vacances se doivent d’être pleinement reposantes. Si je pars en congé, je veux être coupé de tout. Le portable y est forcément prohibé. Le fil du temps se perd qui n’est plus qu’un lointain souvenir. Ce sont ça de vraies vacances.

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santé

voyage

Troubles ORL liés au voyage Pour les combattre efficacement, il faut bien s’y entendre. Si l’avion est le moyen de transport le plus sûr, un vol peut occasionner des troubles de l’appareil ORL. Être bien informé permet d’éviter ces désagréments.

tympanique peut aller jusqu’à la déchirure et l’otite moyenne aiguë barotraumatique.

© Yuri Arcurs - Fotolia.com

Les gestes simples qui permettent de prévenir Certaines manœuvres ouvrent la trompe d’Eustache et favorisent le remplissage d’air de la caisse du tympan. Il vous faut déglutir, bâiller, mâcher un chewing-gum ou procéder à la manœuvre de Valsalva (expiration forcée en se bouchant le nez).

La pressurisation de l’appareil permet de réduire les contraintes liées à la dépression barométrique. L’air prélevé à l’extérieur est recyclé dans la cabine grâce à des compresseurs ce qui a pour effet de maintenir une altitude «artificielle» d’environ 2000 mètres. Toutefois, les variations de pression au décollage comme à l’atterrissage sont parfois pénibles : douleur des sinus ou des oreilles, sensation d’oreille bouchée. Explications d’un phénomène Au décollage, le gaz contenu dans l’oreille moyenne se dilate. Le surplus d’air est évacué dans la gorge

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par la trompe d’Eustache. A l’atterrissage, le gaz contenu dans l’oreille se rétracte. La trompe d’Eustache se comporte alors comme une valve anti-reflux, empêchant l’air de la gorge de revenir dans l’oreille. Le volume contenu dans l’oreille moyenne diminue, les parois de la trompe d’Eustache empêchent encore plus l’air de passer. La rétraction du tympan est douloureuse. Chez des passagers endormis ne pratiquant pas ces manoeuvres préventives, ou chez des patients ayant un trouble de la perméabilité tubaire (rhume, allergie, etc.), la rétraction

Avec un taux d’humidité autour de 10%, l’air qui sert à climatiser la cabine est très sec. Il est conseillé aux porteurs de lentilles oculaires de les retirer, surtout si vous voyagez à bord d’un long courrier. Une bonne hydratation est conseillée (boissons non gazeuses et non alcoolisées). La température dans la cabine est fraîche. Prévoyez un pull ou un châle même si vous partez vers les Tropiques. Le bruit des avions modernes en cabine ne dépasse pas 80 dB. Il n’est nocif pour l’oreille interne que chez les porteurs de prothèse auditive qui doivent donc retirer leur appareillage en montant à bord. En cas de rhume avant le départ, un traitement vasoconstricteur nasal s’impose (Actifed® ou Deturgylone®). Si vous pratiquez la plongée sousmarine au delà de 10 mètres avant un vol, le risque de décompression d’altitude fait conseiller d’attendre 24 heures avant d’embarquer.



beauté

voyage

Une expérience unique

© PGM - Fotolia.com

Les notes agrumes : la mandarine, l’orange, le citron, la bergamote, forment la famille des hespéridés. Véritables concentrés de réconfort et de vitalité, elles n’ont pas leur pareil pour prendre soin de notre peau et de notre moral. Grâce à leurs propriétés rafraîchissantes, énergisantes et toniques, elles ensoleillent la peau en plein cœur de l’hiver. En baumes délicats, en gommages-sorbets ou encore en huiles précieuses les fragrances acidulées séduisent. On en mangerait !

Gommage à la Clementine. Laura Mercier.

Ce gommage nettoie la peau en douceur tout en l’hydratant grâce aux extraits de tournesol, de pépins de raisins et d’huile d’olive. Votre peau est lisse, douce et fraîche et délicatement parfumée. Pot de 312 g. www.lauramercier.com

Single note oil. Huiles Précieuses pour le corps et pour le bain. Mandarin green. Miller Harris.

Le parfumeur Lyn Harris a travaillé trois des ingrédients naturels qu’elle juge les plus précieux pour les associer à une base d’huiles naturelles nourrissantes. Mariez-les à votre garde-robe de parfums, ou portez-les seules afin d’apprécier pleinement la beauté de leur note unique.

www.millerharris.com

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Baume aromatique aux agrumes pour le corps. Rind aromatique body balm. Aesop.

Ce baume somptueux aux agrumes convient parfaitement à ceux qui veulent profiter du soleil mais dont la peau souffre de l’impact de la chaleur et de l’humidité. Chacune des huiles d’agrumes contenues dans ce soin est issue d’une première distillation pressée à froid et n’est pas sujette à la photosynthèse. Tube de 120 ml. www.aesop.net.au



mode

voyage Le short Depuis quelques collections, on a vu réapparaître le short. Lui qui jadis était presque exclusivement réservé à des gens dépourvus de tout souci d'esthétique vestimentaire, a gagné ses lettres de noblesses jusqu'à devenir une pièce maîtresse de nos garde-robes. L'été 2009 sera à coup sûr marqué par sa présence. On le portera la journée, faussement négligemment (cela s'entend !) mais également en tenue de soirée décontractée chic. Optez pour des tongs fines, des ballerines élégantes ou des compensées plutôt que pour des mocassins qui viendraient "casser" la silhouette. Pour ce qui est du haut, tout ou presque est permis à condition de rester sobre. Le But est d'équilibrer avec le côté sexy des jambes nues. Point trop n'en faut ! Le short est votre bête noire ? Ne vous en faites pas. Entre la combishort, le mini-short, le short taille haute ou à revers, vous avez de grandes chances de trouver celui qui vous ira. Voici quelques propositions de tenues à ne pas rater !

1 BCBG - Max Azria

Combi-short en jersey de coton : 293 euros.

Numéro lecteurs : 01 43 12 55 20 www.bcbg.com

2 Alena Akhmadullina Veste blanche en soie : 450 euros. Short blanc en soie : 250 euros. Top en mousseline : 350 euros.

Numéro lecteurs : 01 48 04 06 48 www.alenaakhmadullina.com

3 Lacoste

Short en velours de coton écru : 100 euros. Polo sans manche en jersey de coton rayé : 75 euros. Ceinture large élastique rayée tricolore : 100 euros.

Numéro lecteurs : 01 44 82 69 02 www.lacoste.fr

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Un hôtel design au cœur de Tel-Aviv

Situé à quelques pas du nouveau port, l'hôtel Alexander vous propose de grandes suites confortables au design contemporain. Découvrez ce refuge de calme et de luxe au milieu de l'effervescente Tel-Aviv, la ville qui ne dort jamais.

THE ALEXANDER SUITEs HOTEL

3 Havakuk Street Tel Aviv - 63505 Israel

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d'avance Le Porsche Design Studio : purisme et passion au service de l’objet. Le Porsche Design Studio, ce sont cent employés dans le monde avec à sa tête l’emblématique Roland Heiler considéré comme l’un des papes du design industriel moderne. Les trente sept points de ventes ont rapporté plus de 60 millions d’euros lors de l’exercice 2008. Plusieurs créations ont été primées dans les différents concours à travers le monde. La marque légendaire avait vu le jour à Stuttgart en 1931 sous l’impulsion de Ferdinand Porsche, ingénieur inspiré. Son petit fils dessina la légendaire 911 qui incarne aujourd’hui encore la philosophie de Porsche. Il fut à l’origine de la rencontre entre l’industrie automobile et le design. Dans les années 70, il lance un studio de création en Autriche. Le Porsche Design Studio présente désormais à l’homme dynamique et pressé des objets quotidiens performants et simples. Naîtra de ces premières études une gamme composée d’une montre, d’un stylo, d’une paire de lunettes et d’une ligne de bagages. Matériaux innovants, géométrie gracieuse, cette première collection allie maîtrise des lignes et technologie de pointe. Un mariage qui fera date. Le Studio a depuis lancé des téléphones portables et en 2007, une cave à champagne qui a secoué le monde des spiritueux. Un produit ultra confidentiel édité à 15 exemplaires dans le monde. Cette année, les hommes peuvent découvrir une gamme de produits parfumants. Profitant de l’expérience de Clarins, The Essence est une douce fraîcheur puissante et vivifiante.

The Essence : plus qu’un flacon Ce nouvel éventail de produits se compose d’une eau de toilette, d’une lotion après-rasage et d’un stick déodorant. Chaque objet possède des lignes épurées entre bleu glacier et noir métal qui rappelle toute la simplicité de l’accessoire Porsche. Une édition de luxe est disponible afin de satisfaire toutes les exigences de l’homme moderne. Sobre et tout en style, ce parfum haut de gamme se présente dans un flacon noir mat et argent brossé. www.porsche-design.com

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Edition Luxe Eau de Toilette Vaporisateur 80 ml



Vu par, Alen Méaulle (pour Alimage) : Photographe & Pierre-Brice Lebrun (pour ABCD’AIR) : Rédacteur

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Les Cowboys du Mont-Royal Leur chevauchée fantastique a commencé comme une joke, mais aujourd’hui, le folk-rock écolo des Cowboys Fringants cavale en tête des ventes de disques. Ce groupe engagé, qui replante des arbres pour que la nature lui pardonne de déplacer les foules à chacun de ses concerts, arrive en France, avec ses tounes authentiques et ses valeurs humanistes.


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Ils ne sont pas vraiment de Montréal, les Cowboys fringants, mais d’à-côté. Ils tiennent à le préciser. Ils viennent de Repentigny, à 25 kilomètres au Nord, sur la route de Trois-Rivières. On ne badine pas, au Québec, avec son village natal. Le pays est immense, grand comme trois fois la France, on y parcourt sans hésiter de très longues distances, mais, à vie, on reste attaché, amarré à l’endroit d’où l’on vient. C’est à Repentigny que le groupe est né, par hasard, le soir où Karl Tremblay, le chanteur, est monté, pour la première fois sur la scène de la Brasserie La Ripaille avec Jean-François Pauzé, le guitariste, auteur et compositeur. Nous sommes en 1996, c’est l’été. Ils se sont rencontrés, il y a quelques mois, dans les vestiaires de leur équipe de hockey. Ils s’appellent les Cowboys fringants parce qu’avec des vêtements colorés ils proposent une parodie fantaisiste de musique country. Marie-Annick Lépine, violoniste de formation classique, conquise et amusée par leur prestation, les rejoint juste après : son archet accentue le côté country des chansons des Cowboys. Elle leur présente Jérôme Dupras : il a alors seize ans, c’est son cousin. Il joue de la basse depuis trois mois. Dominique Lebeau, le batteur, cousin de Jérôme, vient vite compléter le tableau. Ils ont tous, dans des classes différentes, fréquenté le Lycée de Repentigny. C’est presque une histoire de famille. Le groupe au grand complet donne son premier vrai concert le 24 juin 1997, en l’honneur de la Saint Jean-Baptiste, la fête nationale québécoise.

Pour quelques concerts de plus L’aventure des Cowboys fringants débute comme un western, quand le héros solitaire et tourmenté recrute, pour l’accompagner très loin des hommes que d’autres n’ont pas voulus. Il constitue, selon les cas, une équipe improbable de douze salopards, de sept mercenaires ou de cinq fortes têtes qui, ensemble, vont accomplir des exploits : c’est exactement ce qui est arrivé aux Cowboys. Encore peu connus en France, ils sont, au Québec, d’immenses vedettes, qui ont, en cinq ans, joué devant plus d’un million de spectateurs et vendu 500.000 albums, dont 230 000 exemplaires de La Grande Messe (2004). A noter que le Québec ne compte que six millions d’habitants francophones ! Ces Cowboys-là, leur cheval de bataille, c’est la scène : c’est là qu’ils expriment le mieux leur originalité et leur créativité débridée. Le plus étonnant, c’est qu’aucun d’entre eux ne voulait être musicien, encore moins célèbre, ce qui doit être râlant pour ceux qui recherchent le succès à tout prix ! Ils suivaient des études, ils ne sont montés sur scène

que pour s’amuser, le temps de quelques concerts, sans penser que leur équipée sauvage allait durer et les transformer en stars !

L’Homme qui habite à Jean Talon Les Cowboys vivent toujours à Repentigny, sur les rives du Saint-Laurent, plus exactement à L’Assomption, un village voisin, sauf Jérôme, le bassiste, qui a émigré à Montréal, la capitale économique et culturelle de la Belle Province. Ils y connaissent tous les cafés où, le soir, leurs amis musiciens viennent régulièrement se produire. On y boit de la bière, de la bière locale, brassée sur place : les micro-brasseries sont très appréciées au Québec, elles produisent, en quantité limitée, des bières confidentielles qui peuvent, sans blondir ni se faire mousser, rivaliser avec les meilleures bières européennes ! Même les Belges ont des soucis à se faire quant à leur suprématie, qui pourrait bien vaciller. Jérôme s’est installé à côté du Marché Jean Talon, un quartier un peu mode, multiethnique, dont il apprécie particulièrement l’ambiance. Il est difficile de se cacher, au Québec, ou alors, il faut se retirer dans les insondables forêts du Grand Nord. On croise des stars sur les trottoirs, que personne ne dérange ou n’apostrophe : « moi, explique Jérôme, on me dit bonjour une fois tous les six mois, le reste du temps, je n’ai même pas l’impression d’être reconnu quand je fais mes courses ou quand j’attends le bus. ». On peut donc facilement, avec lui, visiter Montréal, sans craindre d’être poursuivi par des hordes de fans hystériques…

La charge héroïque des Verres Stérilisés Jérôme et les Cowboys aiment, à Montréal, les endroits alternatifs, comme Les Verres Stérilisés, à l’angle de Rachel et de Saint-Hubert. C’est la meilleure manière de se retrouver à Montréal, la ville quadrillée d’avenues parallèles transpercées de rues perpendiculaires. Il faut connaître l’angle, le coin le plus proche. Si on aime la marche à pieds, on peut se contenter du quartier, ou de la station de métro. On évite par contre le simple « rue Sainte-Catherine » : Sainte-Catherine, la principale artère commerçante de la ville, fait seize kilomètres et aligne pas moins de 1200 commerces ! Les Verres Stérilisés, c’est un café de quartier, d’habitués, qui ne voit pas souvent passer les touristes. On y mange, raconte Jérôme, « de la vraie bonne bouffe de taverne », langues de porc et saucisses, œufs, fromage et tortillons, dans une ambiance très sympa. C’est ici, aux Verres Stérilisés, que les Cowboys ont lancé, en 2000, leur album Motel Capri : ils ont joué pour la première fois leurs nouveaux titres en public dans l’arrière-salle. « On y regarde aussi des matches de hockey, ajoute Jérôme, sur des écrans géants, quand la salle est pleine, il y a autant d’ambiance qu’à l’Aréna ! »

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Les Cowboys sont venus encourager Catherine Durand, qui présente à la presse et à ses amis son nouvel album sur la petite scène du Verre Bouteille, un café branché de Mont-Royal Est : chaque soir, à Montréal, il y a des concerts, des expos et des pièces de théâtre aux quatre coins de la ville…

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La meilleure bière à l’Ouest de Saint-Laurent

La bande du Verre Bouteille est au Placard !

En remontant Rachel Est jusqu’à Saint-Laurent, on arrive au Divan Orange, un café coopératif qui programme chaque soir un concert. « Pour encourager les jeunes de la place, explique Jérôme. En plus, il y a de la bonne bière ! » On emploie rarement le mot rue, boulevard ou avenue, à Montréal, on dit juste Sherbooke, Maisonneuve ou Rachel, mais Sherbooke fait trente kilomètres, et le boulevard Maisonneuve, qui longe Sainte-Catherine juste en-dessous de Sherbrooke, un peu plus de onze ! Rachel Ouest commence de l’autre côté du carrefour. Il faut comprendre que le boulevard Saint-Laurent traverse la ville du Nord au Sud, qu’il coupe Montréal en deux. Il est la frontière entre les rues « Est », à droite, plutôt francophones, et les rues « Ouest », à gauche, plutôt anglophones, dont la numérotation commence à l’angle de Saint-Laurent. S’orienter dans Montréal n’est pas toujours simple, l’exercice exige un peu de logique. Montréal est une île, arrosée au Sud par le fleuve SaintLaurent, au Nord par la rivière des Prairies. Le Vieux Montréal se trouve « en bas », sur les rives du SaintLaurent. Les rues dites « Nord – Sud » sont perpendiculaires au fleuve, donc parallèles au boulevard Saint-Laurent. Leur numérotation commence au niveau du fleuve, elle augmente en remontant vers la rivière.

Ce soir, Catherine Durand, une copine des Cowboys, se produit sur la petite scène du Verre Bouteille, un café branché de Mont-Royal Est. Elle présente à la presse et à ses amis son nouvel album. Catherine Durand est une chanteuse à texte, auteurcompositeur, dont les albums, c’est bien dommage, n’ont pas encore franchi l’Atlantique. Les Cowboys viennent l’encourager, d’autant plus que le Verre Bouteille est, à Montréal, un des cafés qu’ils fréquentent volontiers. Juste en face, il y a le Placard, une autre adresse que Jérôme et ses compères n’hésitent pas à recommander. C’est un café, bien sûr, mais aussi une joaillerie, une friperie et une galerie d’art, qui fait de la réinsertion sociale et de la petite restauration. Les clients de l’un et de l’autre pratiquent les bars parallèles. Ils franchissent l’avenue, le verre à la main, pour écouter les tounes (les chansons) de Catherine Durand, pour discuter, sur le trottoir, avec des amis ou des amis d’amis, rencontrés par hasard, la semaine dernière, ici, là-bas ou ailleurs. La scène musicale et artistique montréalaise est d’une richesse incroyable, d’une créativité déchaînée. Chaque soir, il y a des concerts, des expos, des pièces de théâtre aux quatre coins de la ville, dans des lieux parfois étonnants, un rien déjantés, militants, second degré, des ateliers ou des repères d’artistes. Cela donne tout plein d’occasions de se retrouver, d’échanger, de se faire de nouveaux copains et d’être


ailleurs

autrement

invité par l’un, par l’autre, ici, là-bas ou ailleurs. Ils se connaissent tous, taille du Québec oblige, le batteur de celui-ci est le cousin de celui-là, sa choriste est ma cousine, la fiancée de son guitariste est la sœur du pianiste de mon frère… Difficile, pour les Cowboys, de se prendre au sérieux, d’attraper la grosse tête dans cette ambiance familiale, où le concept même d’autographe est inconnu. Pour se tenir informé des nouveautés, le disquaire de référence, à Montréal, c’est Archambault, sur Sainte-Catherine, le spécialiste des produits culturels et des instruments de musique. Les CD des chanteurs québécois y occupent un rayon de taille impressionnante. On y retrouve les Cowboys, bien sûr, Marie-Annick Lépine, qui entame une carrière solo, Catherine Durand, Jean Leclerc Leloup et Luc de la Rochellière, Richard Seguin et Julie Ouellette. Les anciens sont là aussi, les références, les piliers, comme Plume Latraverse, Robert Charlebois, Michel Rivard et Félix Leclerc. Il suffit, comme souvent à Montréal, de s’éloigner de quelques pas du Verre Bouteille pour se retrouver dans une rue typique. Les étages

des maisons en brique sont desservis par des escaliers en fer forgé. Ils ont des épiceries que les Québécois appellent des « dépanneurs » ou des « couche-tard » au rez-de-chaussée, qui vendent des chiens chauds ou des sous-marins. Les jardins, peuplés d’écureuils curieux et gourmands, ont toujours des allures de jardins extraordinaires.

Applaudis par des arbres déchaînés Le credo des Cowboys, c’est l’écologie, le respect raisonné de la nature, de l’environnement, de la planète. Ils se sentent bien quand il y a un arbre pas loin. Le Parc du Mont-Royal, qui surplombe la ville et lui a donné son nom, est donc leur terrain de jeu favori. Il faut dire que les Montréalais adorent leur Parc, tous viennent s’y oxygéner de temps en temps, en vélo, en famille ou en amoureux. On y croise des écureuils en pagaille, qui pistent la moindre miette et traquent les pique-niqueurs, mais aussi des blaireaux et des renards, qui se soucient fort peu des promeneurs. Les Cowboys fringants se sont rendu compte du bilan climatique négatif qu’avait eu leur tournée de plus de

Trois Cowboys vivaient heureux sur un escalier, à côté d’un arbre que leur Fondation aurait pu planter…

400 concerts. Ils ont créé une Fondation, qui encaisse un dollar (0,60 euros) sur chaque place ou disque vendu. Ainsi, ils ont planté 60.000 arbres dont 25 000 à Chicoutimi. Dans le corridor des Appalaches ou autour du Lac à la Tortue, ils ont également acheté de vastes étendues de terre afin d’en protéger la haute valeur écologique. Les Cowboys ont calculé que leur tournée avait coûté à la planète 27 millions de kilomètres, soit 8 000 tonnes d’émission de CO2. La démarche a été validée par le Docteur Claude Villeneuve, titulaire d’une chaire d’éco-conseil à l’Université du Québec. Les Cowboys réduisent ainsi l’impact néfaste de leur succès : il fallait y penser, il fallait oser. Leur charge héroïque a commencé comme une joke, elle se poursuit comme un combat contre l’indifférence, même si les Cowboys se gardent bien de devenir des porte-étendards militants : « le succès nous donne une tribune, conclut Jérôme, il nous permet de médiatiser notre vision du développement durable, en montrant le bon exemple sans vouloir donner de leçons. »

Le petit scarabée atteint la sérénité du lotus sous les mélèzes centenaires des hautes prairies du Mont-Royal

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Le carnet d’adresses des Cowboys à Montréal Les Verres Stérilisés, 800, rue Rachel Est Montréal (angle Rachel et Saint-Hubert) Le Divan Orange (bar resto coopératif avec musique 6 jours/7), 4234, Saint-Laurent, Montréal, www.ledivanorange.org (angle Rachel et Saint-Laurent) Le Placard (bar resto musique friperie expos, café bio équitable), 2129, avenue du Mont-Royal Est, Montréal (à quatre blocs de l’angle Mont-Royal et Papineau, métro Mont-Royal)

Le Verre Bouteille (bar resto musique), 2112, avenue du Mont-Royal Est, www.verrebouteille.com (en face du Placard) Archambault (produits culturels), 500, Sainte-Catherine Est, Montréal, www.archambault.ca (angle Sainte-Catherine et Berry, métro Berry UQAM)

Le Marché Jean Talon, www.marche-jean-talon.com (dans la « Petite Italie ») Téléchargez gratuitement tous les plans de Montréal en couleur, sur le site de la STM, la société des transports urbains, centre-ville, bus, métro, la ville souterraine. www.stm.info

Les salles de spectacle La Tulipe (Papineau), Le National (sur SainteCatherine), Les Foufounes Electriques, le lieu culte, incontournable et déjanté de Montréal, à ne rater sous aucun prétexte. (www.foufounes.qc.ca)

Actu Corsairfly, A partir de Mai 2009, vols à destination de Montréal, Québec et Halifax. Renseignements et réservation au 0820 042 042 ou sur www.corsairfly.com

Les Cowboys fringants, la discographie L’Expédition (2008) Sur un air de déjà vu (2008) Les Cowboys fringants au Grand théâtre de Québec (2007), enregistré en public Les insuccès en spectacle (2007) La Grand Messe (2004), 16 chansons Les Cowboys fringants au Centre Bell de Montréal (2004), enregistré en public en 2003 Attache ta tuque ! (2002), enregistré en public Break syndical (2002) Heures supplémentaires (2002) Motel Capri (2000) Sur mon canapé (1998)

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12 grandes chansons (1997) Le site officiel des Cowboys fringants et de leur Fondation, www.cowboysfringants.com Le site de leur maison de disque, www.latribu.ca (vente en ligne & téléchargement légal) Le site officiel de Catherine Durand, www.catherinedurand.com Le site officiel de Marie-Annick Lépine, la violoniste multi-instrumentiste des Cowboys, qui entame une carrière solo, www.marieannicklepine.com


Une rue typique de Montréal, avec les étages des maisons en brique sont desservis par des escaliers en fer forgé et des jardins sauvages peuplés d’écureuils, qui ont toujours des allures de jardins extraordinaires

Cowboys fringants Les cowboys fringants is a tree hugging folk-rock band formed accidentally in 1996 in Repentigny, Québec from the encounter between singer Karl Tremblay and guitarist Jean-François Pauzé. They call themselves “cowboys fringants” for they compose parody of country music. The first two members are soon joined by violonist Marie-Annick Lépine, bass player Jérôme Dupras and drummer Dominique Lebeau. All around Québec, les cowboys are well-known. They sold 500 000 copies for the last five years and already more than one million people saw them on stage. And it’s when they perform that you can really witness their originality and generosity. The band decided to form “la fondation cowboys fringants” devoted to preserve environment. Recently, they figured out that by touring 16.8 millions miles all around the world, they had emited 8000 tons of CO2. Their foundation withhold one dollar from each seat

or album being sold. That money is used to replant 60 000 trees and buy land whose fauna and flora have been endangered over the years.

From left to right: singer Karl Tremblay, violonist Marie-Annick Lépine, guitarist and composer Jean-François Pauzé and drummer Dominique Lebeau who recently left the band

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Vu par, Alen Méaulle (pour Alimage) : Photographe & Pierre-Brice Lebrun (pour ABCD’AIR) : Rédacteur

cultures d'ici et d'ailleurs

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les Antananavires

de Madagascar


culture d'ici et d'ailleurs

On les imagine nés à bon port, amarrés, avant d’être livrés, au quai d’un chantier naval, survolés par les mouettes et chatouillés sous la coque par les poissons, mais c’est loin de la mer, à quelques encablures d’Antananarivo, que d’habiles artisans les fabriquent en cale sèche dans un Village qui sent bon l’ébène, le masaï et le palissandre…

Les plus Grands sont passés par ici, les plus fabuleux bateaux, les plus célèbres vaisseaux, navires de légende, vainqueurs de l’America, paquebots mythiques, Caravelles des explorateurs portugais, cargos ravitailleurs des îles oubliées du Pacifique ou des terres australes et antarctiques françaises : la May Flower (1604), dans nulle autre port à travers le Monde, ne tient compagnie au Pen Duick d’Éric Tabarly, il n’y a qu’ici, à Ambohibao, au Village, qu’une telle rencontre est possible, et des rencontres, ici, on en fait de fort belles, humaines et nautiques…

Tana les a menés en bateau La famille Scrive est arrivée à Tana un peu par hasard, en 1985, mais elle n’en partirait, aujourd’hui, pour rien au monde. Si Nadine et Hervé sont des vazaha (prononcez vasa), le surnom affectueux que les Malgaches donnent aux blancs, leurs enfants sont des zanatan, des Français natifs d’ici, de Mada, qui n’ont avec l’Europe que de vagues et lointains rapports. L’histoire de cette famille est aussi captivante que celle des bateaux qu’elle fabrique, elle commence à La Rochelle, d’où sont partis de nombreux autres corsaires… Hervé cherche du travail. Le hasard lui fait pousser la porte d’une boutique qui vend des maquettes de bateaux assemblées sur l’île Maurice. Il sympathise avec les propriétaires et tombe sous le charme du produit, lui qui, bien que breton, n’est que peu marin : un des associés cherche justement à vendre ses parts dans la société, Hervé les achète, et vogue la galère. Les maquettes sont alors assemblées sur l’île Maurice. Attention, ce ne sont pas n’importe quelles maquettes, mais des modèles réduits d’une incroyable précision, où chaque nœud, chaque pièce, chaque poignée de porte, chaque hublot est exactement à sa place. La fidélité entre la réplique et l’original est sidérante ! Il n’y a qu’à Maurice, que l’on peut fabriquer d’aussi magnifiques reproductions. Jadis, les Seychelles en produi-

saient d’exceptionnelles, mais la qualité a baissé et la tradition a disparu. Hervé multiplie les allers-retours sur Maurice pendant une petite dizaine d’années. Il enchaîne les salons, mais il trouve que la qualité des maquettes baisse dangereusement : il décide donc de créer son propre atelier. Il hésite, pour l’installer, entre le Vietnam et Madagascar. Un zanatan rencontré par hasard à Paris lui dit beaucoup de bien de Mada. Sans jamais y être allé avant, il se fie à son intuition et décide de s’envoler pour Tana avec son épouse. Le jeune couple tombe rapidement amoureux de l’île rouge et décident d’y fonder une famille.

Le port des angoisses Hervé se dévoue corps et âme à la création de sa manufacture. Il recrute du personnel mais reste dubitatif lorsqu’un ébéniste venu frappé à sa porte lui demande ce qu’est un bateau ! Malgré leur grande dextérité, la culture maritime des artisans qu’il rencontre est inexistante. De plus en plus de candidats viennent frapper au portail. Hervé les teste et ceux qui sont retenus sont rapidement impliqués dans la construction des premières maquettes. Il améliore les techniques locales qui sont certes rudimentaires mais restent efficaces. A ce savoir-faire ancestral, il incorpore des procédés importés de l’île Maurice. Hervé est alors impressionné de voir un menuisier cintrer à la bougie le bois d’un bastingage pour recréer, à l’échelle, un boutre qu’il n’a vu qu’en photo. Ensemble, ils élaborent même une recette de colle « maison ». L’histoire se complique quand Hervé sort les plans : personne ne sait les lire, et personne, dans l’équipe, n’a jamais vu, ne fut-ce qu’un jour, un bateau en vrai. Sous l’auvent de la terrasse, Hervé se souvient en souriant de ses débuts difficiles, de cette commande providentielle qui est tombée au bon moment, quelques jours avant qu’il n’affale la grand-voile et ne rentre à la rame, ses économies noyées. On retrouve aujourd’hui des maquettes du Village, dont la réputation cabote de port en port, au Musée Océanographique de Monaco, au Musée de la Marine et dans différents ministères. Son Altesse le Prince Albert de Monaco est un client fidèle, comme le chanteur Antoine ou le Président Kadhafi. La réplique du bateau école de la Marine espagnole, le Juan Sebastian de Elcano, un somptueux quatre-mâts de 1927, a été construite ici, à Ambohibao, avant d’être offerte à Juan Carlos, Roi d’Espagne.

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Nulle mécanisation, au Village, nul travail à la chaîne, chaque bateau est assemblé de façon artisanale, il remonte, de main en main, la rue principale : pour ce langoustier de Camaret, c'est la fin du voyage, il a vogué au gré des courants pour atterrir enfin entre les mains expertes d'une Sirène de l’atelier peinture…

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culture d'ici

La dynastie des Pen Duick Le Village s’est constitué une clientèle solide et fidèle : des amateurs, des collectionneurs ou des passionnés de la mer. L’entreprise répond aux commandes particulières en fabriquant à l’unité des pièces spéciales : ici, nulle mécanisation, nul travail à la chaîne, les seules machines sont celles qui permettent de découper le bois. Chaque bateau est assemblé de façon artisanale, il remonte, de main en main, la rue principale du Village. Il vogue d’atelier en atelier, de la menuiserie à l’emballage. Il passe, au gré des courants, par la voilerie, l’armurerie, et la peinture. Le Village est licencié « Pen Duick » : il est un des rares à pouvoir fabriquer, en maquette, « la petite tête noire », le cotre qui a vu disparaître Tabarly dans la nuit du 12 au 13 juin 1988 (de pen, tête, du, noir, et ick, petite). Elle existe en trois tailles, la maquette du Pen Duick, 60 centimètres (1/30e), 85 centimètres (1/20e) ou 103 centimètres (1/15e), latté peint ou latté en ébène et en palissandre ciré. Il est également un des seuls à pouvoir fabriquer toute la série des Pen Duick, le Pen Duick II (1964), le Pen Duick III (1966), le Pen Duick IV (1968), le Pen Duick V (1969), le Pen Duick VI (1973) et le Pen Duick VII (1975) : toute l’histoire de la Marine défile au Village, c’est tous les jours l’Armada ! On y découvre l’histoire de la marine à voile et de la marine marchande. On y suit l’évolution des bateaux de course, de plus en plus effilés, de plus en plus aérodynamiques, monocoques, trimarans et catamarans qui ont remporté les plus belles courses, qui ont participé aux défis les plus insensés. On y retrouve aussi les bateaux de notre enfance, comme la Calypso du Commandant Cousteau. Si

et d'ailleurs

L'Endeavour et le Pen Duick attendent sur leur étagère, à l'abri de la poussière, le moment de prendre les airs pour rejoindre la demeure d'un collectionneur ou les salons d'un prestigieux Yacht-Club

l’original prend l’eau dans un bassin du port de La Rochelle pour une sordide histoire d’héritage, sa réplique malgache est, elle, toute pimpante. La Calypso version Village dresse fièrement sa proue immaculée aux vents des nouvelles aventures qui l’attendent encore sur toutes les Mers du Monde.

Lafayette, nous voici ! Le 21 mars 1780, Monsieur Gilbert du Motier, originaire du Puy-de-Dôme, jeune major général de l’armée française âgé de 23 ans, et Marquis de La Fayette, embarque à bord de l’Hermione, une frégate de trois ponts armée de 26 canons tirant des boulets de 12 livres (d’où son nom de « frégate de 12 »). Il s’en va à Boston, aider le Général Washington à combattre les Anglais. L’Hermione combattra deux ans au large des Etats-Unis, elle accompagnera un temps La Pérouse, puis ralliera l’Inde en 1782 avant d’achever sa carrière le 20 septembre 1793 au large du Croisic, échouée sur des rochers qui ne lui ont laissée aucune chance. En 1997, une équipe de passionnés décide de reconstruire l’Hermione à Rochefort, où elle a vu le jour en 1779, avec les méthodes et les outils de l’époque. Le chantier, installé dans une calle de radoub de la Corderie Royale, se visite, physiquement ou sur la toile (www.hermione.com). L’Hermione en modèle réduit, on ne la construit qu’au Village, et les exemplaires disponibles à Rochefort au 1/45e ont été fabriqués ici, dans les faubourgs d’Antananarivo, la capitale de Madagascar que tout le monde, depuis toujours, appelle Tana.

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Chaque pièce est dessinée et soigneusement mesurée avant d’être découpée…

La vie au Village Le Village, c’est une petite rue pavée, bordée d’ateliers aux fenêtres ouvertes, installés au rez-de-chaussée de maisons en briques. A l’intérieur y travaillent une cinquantaine d’ouvriers, sous les ordres d’Hervé et de Jean-Claude, son second. Chaque atelier a sa spécialité : au bout de la rue, le bateau n’est encore qu’un bout de bois. Posé sur un faisceau de branchages, il va petit à petit prendre forme, au terme de plusieurs centaines d’heures d’un intense labeur où tout se joue au millimètre. Sur une table de travail, on étudie les plans de l’Amerigo Vespucci, un trois-mâts de la Marine militaire italienne qu’un armateur a commandé pour sa collection personnelle. Chaque pièce est dessinée et soigneusement mesurée avant d’être découpée. Juste à côté, une pinasse du bassin d’Arcachon attend son cabestan tandis que la carcasse du ferry sénégalais qui assure la liaison entre Dakar et Ziguinchor commence à prendre forme. On reconnaît, un peu à l’écart, une barque du Léman (1875), avec sa voilure « en oreilles de lièvre », il

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ne lui manque qu’un foc pour qu’elle s’en aille pêcher la perche, son pêcher mignon, elle qui a été initialement construite pour le transport des marchandises. Celle-ci s’est d’abord appelée Aurore, puis Ville de Sion, avant d’être baptisée La Valaisanne : au Village, on sait tout des bateaux, on connaît leur histoire, on se raconte leurs exploits, on s’épate de leurs prouesses…

Mât de misaine ou d’artimon ? Il a fallu, et il faut encore, chaque jour, « trouver des trucs », des astuces, pour reproduire l’accastillage, tailler les voiles, les boutes (dans l’atelier, comme sur un vrai bateau, l’usage du mot « corde » est proscrit), les tonneaux, les containers et les canons, sans oublier les lanternes, minuscules, et les sceaux ! On s’est même inventé ses propres outils, comme cette mini perceuse qu’il a fallu adapter aux contraintes de la construction navale. Il est amusant de voir les ouvriers aux doigts de fée, dont certains n’ont jamais vu, et ne verront sans doute jamais l’Océan, parler de l’accastillage avec l’aisance de vieux loups de mer : les goélettes, sloops, drisses et sous-barbes n’ont plus aucun secret pour eux ! L’accastillage, cet ensemble d’accessoires de pont qui sert à la manœuvre des voiles, manilles, treuils, et autres mousquetons, c’est le plus difficile à faire. Or


culture d'ici et d'ailleurs

c’est aussi ce qui fait le réalisme des maquettes du Village : toutes les pièces, sans exception, même les plus petites, sont tournées, usinées et façonnées ici, avec du bois exotique qui arrive en vrac. Ici, on construit le bateau, poutre après poutre, madrier après madrier, latte après latte, hauban après hauban.

Sacrée flottille ! Les touristes et les visiteurs qui se promènent dans la rue principale du Village passent la tête par les fenêtres ouvertes et entrent dans les ateliers pour admirer le travail rigoureux des ouvriers et des ouvrières concentrés. Une radio locale passe en boucle les tubes du moment, que les filles reprennent en chœur sans lâcher l’aiguille ou le pinceau. L’ambiance, studieuse et laborieuse, est souriante et bon enfant : c’est un Village où il fait bon flâner. On s’attarde même, dans le « show-room », autour de la centaine de modèles qui attend de prendre la mer. Le Village, rien ne lui fait peur, rien ne lui résiste, rien ne lui paraît impossible, boutre de Zanzibar ou thonier de Concarneau, bisquine de Granville ou sous-marin, cotre norvégien, lougre de pêche ou bateau à roues du Mississipi, tous, un jour, ont largué les amarres du tas de bois qui les a vu naître. A la manière d’un Pinocchio de Geppetto, né de l’amour et du savoir-faire d’un menuisier : il était une fois un morceau de bois…

Page gauche : Rien ne remplace la main de l’homme pour peindre une cale ou pour assembler, une à une, les différentes pièces, minuscules, de l’accastillage et des gréements, ou pas une poulie ne fait défaut ! Ci-dessous : Hervé Scrive en grande discussion avec Corto Maltèse, accoudé à un bastingage du show-room, les deux hommes, voyageurs impénitents, ont toujours à se raconter des tas d’histoires de mer et de navires… Le Village, Nadine & Hervé Scrive, Lot 36 F Ambohibao, BP 874, Antanarivo 101, Madagascar, (+261 20) 22 451 97, www.maquettesdebateaux. com (village@moov.mg), atelier et show room à visiter, sur la route de l’aéroport d’Ivato

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Le Singe Le Marion Chebec militaire Dufresne Les pirates méditerranéens du XVIIIe siècle utilisaient les chébecs, rapides et maniables grâce à leurs trois voiles triangulaires, pour organiser des razzias sur les côtes de Provence. Leur faible tirant d’eau leur permettait d’approcher très près du rivage, les hommes débarquaient ainsi facilement. Antoine-Louis Rouillé, comte de Jouy, Ministre de la Marine de Louis XV, décide, en 1750, d’en faire fabriquer quatre aux chantiers navals de Majorque (Baléares), armés de 18 ou de 24 canons : le Requin, l’Indiscret, le Rusé et le Serpent. En 1765, arrivent le Singe, le Renard, le Caméléon et le Serpent, que les corsaires français ont utilisé jusqu’au début du XIXe siècle. Le Singe est placé dès sa mise à l’eau sous le commandement de Pierre André de Suffren alors simple enseigne de vaisseau dit Bailli de Suffren ou Suffren de Saint-Tropez, un Amiral de France à la carrière prestigieuse.

Le Marion Dufresne 2 (1995) est un navire français qui, au sud de l’Océan Indien, à partir de La Réunion, ravitaille les Terres Australes et Antarctiques françaises (TAAF), Kerguelen, Crozet, Saint-Paul et Amsterdam… Il participe également à des recherches océanographiques pour le compte de l’IPEV, l’Institut Polaire français - Paul Émile Victor, grâce à ses 650 m² de laboratoires, à son sondeur multifaisceaux et à son carottier. Le Marion Dufresne, immatriculé à Marseille, appartient à la compagnie française CMA – CGM. Il dispose d’un hélicoptère et peut embarquer jusqu’à 110 passagers, personnels des bases TAAF (www.taaf.fr ) et touristes : la croisière, mythique et authentique, de 28 jours, coûte de 5 500 à 8 500 euros (sans le vol…)


culture d'ici et d'ailleurs

Informations pratiques Office national du tourisme de Madagascar : www.madagascar-tourisme.com

Le soleil descend sur l'horizon, et toute l'équipe de « Village » s'apprête à quitter le pont, jusqu'au lendemain matin. Il ne reste à la famille Scrive qu'à jeter l'ancre pour passer la nuit à l'abri du ressac

Comment s’y Rendre ? Par Corsairfly, vols au départ de Paris-Orly Sud, à destination de Tananarive et Nosy Be. Renseignements et réservation au 0820 042 042 ou sur www.corsairfly.com

Antananarive est une métropole gigantesque, entourée de collines : quand les faubourgs se transforment en rizières, les zébus remplacent les 4L taxis le long de la route nationale qui relie le centre ville à l’aéroport d’Ivato

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Boats Models in Antananarivo The biggest boats have been built here. Legendary ships and mythical liners were born a stone’s throw away from Antananarivo. Some skillful craftsmen have designed some of the most famous warships in dry docks, in the Village where it smells ebony and rosewood. The story of the Scrive family started in La Rochelle when Hervé pushed the door of a models boats store that was importing goods from Mauritius. He found some incredible replicas made with an amazing precision. For more than a decade, Hervé went back to that store. But he finally realized that the quality of the boats was sinking. Therefore, he decided to set up his own workshop. With his wife Nadine, they decided to remove to Madagascar in 1985 without knowing the country. Working days and nights, they recruited local workforce for the construction of models boats. At the beginning,

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some of the employees didn’t know how to read a blueprint. The team rapidly improved local techniques while using traditional know-how. Among boats replicas enthusiasts, the workshop soon became famous as « le Village ». Today, their work can be seen in international exhibition from the oceanographic museum of Monaco to the Paris musée de la marine. In the Village, you won’t find any mechanics nor mass-production. The only mechanical tools are used to cut some wood. Every model is handcrafted and sails from one workshop to another. From the sail-loft to the gun room… The Village consists in one cobblestoned street. The workshops have large and opened windows where more than fifty people work. Tourists and visitors are more than welcome to admire the rigorous work of men and women. Every part of the boats, even the smallest are designed in the Village.



à écouter

Musique Alternative Blues Classique Country Dance Electronique Hip-Hop/Rap Jazz Musiques du monde Pop R&B Reggae Rock ...

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... DEVANT UN COCKTAIL Après No Angel et Life for rent, Dido revient avec un nouvel album intitulé Safe trip home. Enregistré à Los Angeles et Londres, il est co-produit par Jon Brion producteur de Fiona Apple, Kanye West ou encore Eels, le nouveau label de Rollo Armstrong (Faithless) et Dido. Préparez-vous à un voyage musical intemporel et inoubliable. Safe trip home, est un recueil de chansons longuement mûries qui touchent l’âme, sur lesquelles Dido joue de la guitare, du piano, des cloches et de cette bonne vieille flûte à bec dans laquelle elle soufflait lorsqu’elle tournait, enfant, avec la Guildhall School Of Music de Londres. Dido signe ici, un album à l’exceptionnelle musicalité, émouvant et chaleureux. Déjà dans les bacs. Dido. Safe trip home. RCA/Sony BMG.

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... SOUS LES ETOILES La Réunion est à l’honneur ! Davy Sicard, adepte d’un maloya moderne et envoûtant, reflète les différentes composantes d’un peuple aux origines multiples : l’Inde et Madagascar bien sûr, mais aussi l’Afrique et l’Europe. Ce jeune trentenaire auteurcompositeur a construit son deuxième album intitulé Kabar, à la manière d’un parcours initiatique qui n’est rien d’autre que sa propre quête identitaire. En créole ou en français, les chansons s’enchaînent et l’auditeur partage alors l’histoire véridique de ce troubadour qui part à la recherche de ses racines. Au fil des titres évocateurs, Davy Sicard nous transporte dans son univers en nous offrant la plus belle des cartes de visite sonores de son pays cosmopolite. Grâce à « Ker Maron », son premier album auto-produit et à des premières parties retentissantes, de Souad Massi à Cesaria Evora en passant par Tété et James Brown, il y a déjà quelque temps que les initiés en avaient entendu parler. Le griot de l’océan Indien est devenu un point d’ancrage incontournable. Un indispensable déjà dans les bacs. Davy Sicard. Kabar. Up Above/Warnermusic.

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... AU SOLEIL Un peu plus de deux ans après un premier album qui dévoilait la sensibilité de son interprétation comme la finesse de son écriture, Marie Modiano publie aujourd’hui Outland. Plus personnel, plus audacieux et encore plus abouti, le disque affirme pleinement le potentiel d’une artiste «apatride» qui écrit des chansons en anglais et revendique la dimension nomade de sa musique. Une dimension présente dès le titre de l’album lui-même. Outland, désigne en effet chez les Suédois le reste du monde, tous les pays qui se situent par-delà les frontières du leur. C’est avec Peter Von Poehl que Marie Modiano a peaufiné ses nouvelles compositions. Ces deux-là, qui se sont rencontrés à Berlin lors de l’enregistrement du premier album de Marie, ont cette fois décidé de travailler en étroite collaboration. Un album sensible et riche dans la veine de This is the life d’Amy Macdonald ou de 19 d’Adèle. Marie Modiano. Outland. Naïve.


Roman Science fiction Thriller Nouvelle Biographie ...

L’Amie du diable Cette fois, la vengeance est le mobile des meurtres qui nous replongent dix-huit ans plus tôt, dans l’atmosphère d’horreur d’actes sadiques suivis d’assassinats, commis par un couple sur des adolescentes. Le livre s’ouvre sur la découverte du cadavre d’une paraplégique égorgée, dans son fauteuil roulant, au bord de la falaise. Non loin de là, au cœur de la petite ville d’Eastrale, une jeune fille est retrouvée morte. L’inspecteur Alan Banks et sa collègue Annie Cabott sont chargés de résoudre ces deux meurtres sans liens apparents. Enquête dans le présent, qui se double bientôt, comme c’est souvent le cas avec Peter Robinson, d’une enquête dans le passé ; un passé omniprésent, oppressant, qui fascine le lecteur et le tient en haleine jusqu’aux dernières pages où l’identité de l’assassin, enfin dévoilée, apparaît comme une surprise qui couronne la réussite de ce dernier thriller. Peter Robinson aborde en effet ce nouveau thème avec une force et une finesse seulement égalée dans Saison sèche. L’auteur : Peter Robinson est aujourd’hui considéré comme l’un des maîtres du policier. Chacun de ses livres figure en tête des listes de best-sellers en Angleterre, au Canada et aux Etats-Unis. Né dans le Yorshire, il vit à Toronto et partage son temps entre l’Angleterre et le Canada. Après entre autres Saison sèche (Grand Prix de Littérature policière 2000), L’Amie du diable est le neuvième titre publié dans la collection Spécial Suspense de la célèbre série de l’Inspecteur Banks (« la meilleure parmi les séries anglaises », dixit Stephen King). L’Amie du diable. Peter Robinson. Traduit de l’anglais par Valérie Malfoy. 19,50 euros. Albin Michel.

Battement d’Ailes Un lieu enchanteur en Sardaigne. Sur la colline qui domine la mer, au milieu des terres arrachées au maquis, se tient la maison de Madame. Seule, décalée dans ses robes bizarres cousues main et son naïf refus de l’argent, Madame est hors normes. Quand la nervosité la gagne, que malgré les rites magiques le grand amour se dérobe, elle dévale les deux cents mètres du chemin escarpé jusqu’à la plage et nage vers le large. Madame dérange, mais pas sa jeune amie de quatorze ans et son grand-père, ni le fils aîné des voisins qui ne suit pas la route tracée par ses parents. Eux savent… Cette histoire fragile et gracile révèle des personnages d’une rare densité. Madame, l’éternelle résistante nous fait osciller entre agacement et tendresse. Personnage donquichotesque, elle se bat contre le capitalisme avec ses armes à elle. Elle refuse l’argent et la vie confortable qu’il pourrait lui apporter. Elle croit aux vertus de rituels quotidiens pour charmer le destin. Voilà un roman qui sent bon la Sardaigne et la liberté. Une vraie bouffée d’oxygène ! L’auteur : Milena Agus, cette inconnue sarde qui n’avait pas rencontré de succès en Italie, enthousiasme la presse, les libraires et le public français avec Mal de pierres en 2007. Ce succès se propage en Italie et lui confère la notoriété dans les treize pays où elle est aujourd’hui traduite. Lauréate du prix Elsa Morante, du prix Forte Village en Italie et du prix Relay en France, Milena Agus poursuit sa route d’écrivain. Les droits de Mal de pierres ont été achetés pour le cinéma par Nicole Garcia. Battement d’ailes. Milena Agus. 15 euros. Editions Liana Levi.

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Livres

Maudit Karma Animatrice d’un célèbre talkshow, Kim Lange est au sommet de sa gloire quand elle est écrasée par une météorite un peu spéciale. Enveloppée d’une douce chaleur qui finalement la rejette, elle se réveille réincarnée en fourmi. En effet, Kim a accumulé trop de mauvais karma au cours de son existence : elle a négligé sa fille, trompé son mari et rendu la vie impossible à tous ceux qui l’approchaient. Commence alors un long chemin, pour remonter l’échelle des réincarnations et revoir au passage la plupart de ses conceptions sur l’existence. Ce roman surréaliste aux allures de conte bouddhiste pétille de trouvailles. Difficile de résister à Kim Lange et à Casanova. Oui le vrai ! L’histoire s’emballe, rebondit, et dérape pour notre plus grand plaisir. Maudit Karma est le remède absolu aux coups de grisou hivernaux. L’auteur : Scénariste renommé, David Safier s’est imposé sur la scène littéraire allemande avec ce premier roman, qui a été un best-seller dans son pays. Maudit Karma. David Safier. 19,50 euros. Presses de la cité.

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Beaux Livres Roman Science fiction Thriller Nouvelle Biographie ...

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1 Canada Avec près de 10 millions de km2, le Canada est le deuxième pays du monde par sa taille. De l’Atlantique au Pacifique, il déploie, en cinémascope, un somptueux décor, sur quelques 5 500 km et six fuseaux horaires. Un vrai « road movie » qui suivrait la « transcanadienne », de Terre-Neuve à l’île de Vancouver. Un scénario propre à séduire les « grands voyageurs ». Au sommaire, la façade atlantique (Nouvelle-Écosse, île du Prince-Édouard, NouveauBrunswick), le Québec, l’Ontario, l’Alberta, les Rocheuses et la côte pacifique. En vedette, les paysages, la faune, les saveurs, les saisons mais aussi les villes (Québec, Montréal, Ottawa, Toronto, Calgary, Vancouver et Victoria) et surtout cette mosaïque de peuples et de cultures où se mêlent descendants des premières nations (Inuits et Amérindiens), « fondateurs » Français et Anglophones et immigrants venus du monde entier. Résultat : un pays officiellement bilingue mais une société « multiculturelle » et des villes cosmopolites qui cultivent tolérance et convivialité. Canada. Patrick Francès, Pascal Quittemelle. Editions du Chêne. Collection : Grands voyageurs. Format : 23 x 30 cm. Nombre de pages : 160. Prix de vente conseillé : 25,50 euros.

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2 Volcans rouges Au milieu de l’océan Indien, sur l’île de La Réunion, le Piton de La Fournaise est l’un des volcans les plus actifs de la planète. Il offre, à chaque éruption, un spectacle défiant l’imagination. Il n’a d’égal que son lointain cousin de Hawaï, le Kilauea, rivalisant de beauté dans un autre hémisphère, au milieu de l’océan Pacifique. Cet ouvrage rend hommage à la splendeur de ces deux volcans frères, dont les innombrables éruptions ne cessent de nous étonner. Animés de la même passion, les photographes Paul-Édouard Bernard de Lajartre et G. Brad Lewis nous entraînent dans un monde à couper le souffle, et nous révèle toute la magie de ces deux fabuleux volcans. Volcans rouges. Au cœur des montagnes de feu. Editions Thames & Hudson. Paul-Édouard Bernard de Lajartre et G. Brad Lewis. Introduction d’Alain Gerente et de John P.Lockwood. Format : 30 x 25 cm. Nombre de pages : 144. Prix de vente conseillé : 32 euros.

3 Vie sauvage Compilation exceptionnelle des photographies de nature récompensées lors du prestigieux concours du Wildlife photographer of the year, la collection Vie sauvage est l’occasion d’un spectacle fascinant, véritable hymne à la nature. Chaque instantané ici récompensé est un petit chef-d’œuvre. Mais la star des stars, c’est la nature elle-même. Cet ouvrage est un hymne à sa beauté et à sa fragilité. Il invite avant tout à la respecter et à la préserver. Vie sauvage volume 10. GEO. Dakota éditions. Format : 25 X 25 cm. Nombre de pages : 160. Prix de vente conseillé : 31,50 euros.



Vu par, Cory Silken: Photographe &

Eric-Olivier Pietrantoni RĂŠdacteur

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Bucket Regatta, Une course de gĂŠants


Il est une course sans précédent dans l’histoire nautique. Une régate qui mêle puissance et gigantisme, rêve de démesure aussi. Un événement tel que son organisation paraissait impossible il y a encore vingt ans. Il aura fallu toute la passion d’un petit groupe d’américains pour que cette rencontre de géants des mers prenne forme sur cette petite île des Antilles françaises à la renommée internationale. Désormais, Saint-Barthélémy est chaque année l’hôte d’un des plus beaux rassemblements de « super yachts » au monde. L’épicentre où l’on célèbre ces titans des flots. Pendant trois jours, ils croisent au large du rocher caribéen au grand bonheur des amateurs qui sont toujours plus nombreux. Experts et profanes n’en loupent pas une voile lors de cette communion des mers.


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Lorsqu’on lui demande de parler de la Bucket Regatta de Saint-Barth, le regard d’Hank Halsted s’illumine. On y lit la fierté d’un père qui contemple son enfant. Dès les premiers propos, on décèle immédiatement la passion de cet homme calme dont le dynamisme laisse pantois. La Bucket, c’est son bébé.

En fait, l’événement nait d’une « triple paternité » au milieu des années quatre vingt. Il est imaginé par Tymothy Laughride, Ian Craddock et Hank. Ce sont d’abord trois passionnés de voile qui ont couru toutes les mers du monde. Des professionnels aguerris faisant régulièrement halte sur l’île. Le principe sera simple : inviter les plus beaux voiliers du monde à une régate autour de l’île. Une règle : les bateaux devront présenter des mensurations de géants, au minimum 100 pieds (trente trois mètres). Le comité d’organisation fonde son projet sur des relations pérennes. La première édition est tout de suite une réussite qui attire l’estime de certains et les critiques des autres. Pensez donc : une course de milliardaires autour du « Saint-Tropez » des Antilles françaises. Un rassemblement confidentiel, jugé trop fermé. Nous rencontrons Georges à Paris. C’est un vieux briscard qui connaît l’arc antillais sur le bout de son sextant pour y avoir été skipper pendant plus de vingt ans. Il en connaît les moindres recoins. Georges ne cache pas son animosité envers cet événement qui est, selon lui « tout sauf sportif. Un coup de pub pour millionnaires en mal de sensations fortes. C’est l’aristocratie du milieu marin de la côte Est des Etats-Unis qui vient faire mumuse chez nous. Cette régate, c’est l’argent roi voguant sur les mers ».

Alors cette Bucket, caprice de milliardaires ou régate de passionnés ? Il est clair que cette course attire de nombreuses convoitises car elle est unique. C’est ce que nous explique Henri, ancien officier marinier désormais skipper que nous rencontrons à Gustavia où il vit depuis près de quinze ans. Il passe le plus clair de son temps à bord de son voilier. Il a vu l’événement naître et évoluer. Sa réaction est plus tempérée. Selon lui « la grande réussite de l’équipe d’organisation, c’est d’avoir su conserver l’esprit originel qui l’animait. L’enjeu sportif passe au second plan. N’importe quel amateur de voile rêve de pouvoir évoluer sur ces colosses. Ou juste d’assister à une manche. C’est un rêve de gamin. Le reste, c’est de la politique ». Lorsque nous nous adressons aux principaux intéressés, la réaction ne se fait pas attendre. On nous décrit « l’esprit Bucket ». La passion, cette ambiance fraternelle qui réunit chaque année plus de dix nationalités différentes. Une course VIP ? Ici, les stars sont ces bateaux, vastes monstres des mers. L’enjeu sportif ? Il est bien réel même s’il s’agit d’y manœuvrer des navires qui

ne sont pas faits pour régater. Et M.Halsted de poursuivre : « participer à la Bucket, c’est en quelque sorte comme si vous faisiez de la voltige aérienne avec un B747 ». L’organisation est donc très exigeante dans le choix de ses équipages. Un savant mélange entre marins professionnels qui participent aux plus grandes courses du monde et vieux loups de mer. Les marins trop agressifs ne sont pas conviés. Il faut conserver cet esprit de communion et de célébration. « Le but c’est de finir la régate, pas de la commencer ». Le départ se fait toujours selon le même rituel. Les embarcations les moins rapides partent les premières. Pour des raisons de sécurité évidentes, le départ en ligne d’une flotte aussi importante est impossible.

Une course majestueuse et un succès sans cesse renouvelé L’édition 2008, la treizième du nom, a rassemblé 29 équipages. Des bateaux sortis des chantiers navals les plus renommés du monde. Parmi eux, le Rosehearty, Hercule de 56 mètres propriété de Ruppert Murdoch. Staff, marins, architectes, journalistes, propriétaires de bateaux ou invités de marque, ils sont près d’un millier à avoir fait le déplacement à Gustavia qui s’est parée de ses plus beaux atours pour devenir durant trois jours un temple du « super yachting ». Elle brille de mille feux. Les navires sont au mouillage arborant fièrement leur démesure, prêts à s’affronter dans d’amicales conditions. Arrivé cinquième le vendredi, second le samedi et en tête lors de la dernière épreuve, c’est le Windrose, un « Classic schooner » sorti des chantiers Holland Jachtbouw qui remporte la Bucket 2008. Nous rencontrons un jeune père accompagné de son fils hypnotisé par cette flotte à belle allure. « Quel événement incroyable ! Et puis j’ai pu voir un concert improvisé de mon idole, le chanteur folk Jimmy Buffet… » La régate enchante aussi les mélomanes. Pour l’édition 2009, l’organisation a vu encore plus grand. La course qui se courra du 26 au 29 mars 2009 rassemblera trente quatre bateaux, un record. Un nouveau défi aussi. Il s’agira de lever davantage de fonds pour contribuer à l’essor de la voile sur SaintBarthélémy. Car la Bucket sait se montrer généreuse. Ne gagnant presque pas d’argent, elle reverse pourtant chaque année près de dix mille euros au club nautique de l’île. Quant aux dons particuliers, les montants sont de plus en plus élevés. L’épisode 2008 a permis de dégager quelques deux cent mille dollars attribués à la Fondation pour l’Equipement d’Urgence de Saint-Barthélémy (FEMUR). Cela permettra à l’hôpital De Bruyn de s’équiper notamment d’un appareil de radiographie de dernière génération. Lorsqu’on demande à Hank Halsted son plus beau souvenir comme organisateur, il n’a pas une seconde d’hésitation. Ce souvenir, c’est toujours le même : voir au mouillage les plus beaux bateaux du monde réunis pour courir cet événement unique. « Goûter la joie des participants et des visiteurs, c’est notre plus beau cadeau. Un rêve d’enfant ».

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la Bucket Regatta en chiffre Un événement de cette ampleur mobilise une organisation et de nombreux moyens. C’est l’occasion de conjuguer savoir faire et coordination. Ici l’improvisation n’a pas sa place. L’équipe de la Bucket, ce sont cinq membres permanents et une douzaine de volontaires saint-barthéléminois sans qui rien ne serait possible. Ils gèrent un budget de presque deux cent cinquante mille euros et puisent leur financement uniquement au sein de l’industrie nautique. L’édition 2009 regroupera 34 bateaux. Si l’on suppose une moyenne de 45 mètres par voilier, l’ensemble de la flotte représente 1,5 km de pont, 17 km de drisses, 8,2 km d’écoutes de foc et 12,2 km d’écoutes de spinaker. Le plus important accastillage du monde !


actif Ailleurs

CARNET D’ADRESSES Se loger : Guanahani Hôtel & Spa Grand Cul De Sac 97133 Saint-Barthélemy Tél : 0590 27 66 60 Fax : 0590 27 70 70 E-Mail : guanahani@wanadoo.fr

Comment s’y Rendre ? Par Corsairfly, vols au départ de Paris-Orly Sud, Lyon et Nantes, à destination de Fort-de-France, Pointe-à-Pitre et Saint-Martin. Renseignements et réservation au 0820 042 042 ou sur www.corsairfly.com

Hôtel Le Village Saint Jean Colline de St Jean 97133 Saint-Barthélemy Tél : 0590 27 61 39 Fax : 0590 27 77 96 E-Mail : vsjhotel@wanadoo.fr Se restaurer : Restaurant italien PaCri Route de Saline, Gustavia 97133 Saint-Barthélemy Tél : 0590 29 35 63 Restaurant Jao Rue Jeanne d’Arc 97133 Saint-Barthélemy Tél : 0590 29 52 24 E-Mail : jaosbh@orange.fr Saint Barth Yacht Club
 B.P.556 97097 Saint-Barthélemy cedex
 Tél & Fax : 0590 27 70 41 E-mail : sbyc@wanadoo.fr Office du tourisme de Saint-Barthélémy Quai Général de Gaulle, Gustavia,
 97133 Saint-Barthélemy Pour plus d’informations sur la Bucket Regatta, rendez-vous sur : www.newportbucket.com/stbarths

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The St-Barths Bucket Regatta : a race of beautiful giants This is one of the most prestigious regattas of the world which takes place in one of the most famous French West Indies island. For the fourteenth time, St-Barths will host the Bucket Regatta, drawing over thirty of the most magnificient yachts in the world. None of these giants is less than 100 feet long. Crews are coming from all around the world and twelve different nationalities are represented. Over seven hundred people will attend the event from March 26th to March 29th, 2009, excluding the large number of locals and sailing enthusiasts who will just come to take part of the dream in a race where every sailor is a VIP. Financing this sport event could have been a problem. For years now, the commitee has limited the sponsors to the naval and yachting industry. The Bucket is a family affair. Last year, this was the race that was able to gather almost 10,000 euros in donations for the St-Barths Yacht Club. Since the regatta was launched, almost $300,000 were gathered to create a local fleet. In 2008 generous donators gave more than $200,000 to the St-Barths Emergency Equipment Foundation. According to Mr.Hank Halsted, one of the Bucket’s managing partners, the most important thing in the regatta is to finish, not to start.

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Vu par, Charles Delcourt : Photographe & Bernard Grollier : Rédacteur

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Nature majuscule Un volcan actif, des remparts vertigineux, trois cirques abritant un patrimoine hors du commun : le cœur montagneux de la Réunion est désormais un Parc national. L’un des plus beaux de France.


vues nature

Ci-dessous : Au pied du parc. Au second plan, les Hauts de Sainte-Marie (à droite) et de Sainte-Clotilde (à gauche)

Le point minuscule qui apparaît sur le globe terrestre, dans le bleu de l’océan Indien, au grand large de Madagascar, cache bien sa démesure. La discrète Réunion surprend immédiatement ceux qui l’abordent par ses mensurations hors normes. Vue d’en haut, l’île est un peu ronde et pas bien grande : on en fait le tour sur à peine plus de 200 kilomètres. Mais en posant le pied sur cette terre volcanique, le visiteur est immédiatement frappé par l’horizon des montagnes, qui exige de lever la tête. Montagne verte posée sur la mer, la Réunion culmine à 3 070 mètres.

La jeunesse géologique de l’île —moins de trois millions d’années— lui confère une haute stature. Si le piton des Neiges a cessé de cracher ses laves il y a 16 000 ans, non loin, le piton de la Fournaise est en pleine vigueur. Le magma en fusion s’écoule régulièrement sur ses pentes, atteignant parfois la mer. Le massif de la Fournaise, qui constitue la partie sud-est de l’île, est encore en création. L’usure du temps et de l’érosion se lit seulement par endroit, le long de failles profondes où coulent la rivière de l’Est, la rivière des Remparts, la rivière Langevin… Des records mondiaux de précipitations sont enregistrés sur les hauteurs du volcan, quand les nuées cycloniques viennent buter sur les cimes ! Massif le plus ancien, celui du piton des Neiges est déjà modelé par les millénaires et le climat tropical. En son centre, la haute montagne s’est effondrée sur ellemême, créant trois amphithéâtres naturels répartis en trèfle autour du sommet. La pluie et le vent ont fait le reste, donnant aux cirques de Cilaos, Mafate et Salazie des proportions grandioses. Cette morphologie vertigineuse, ces décors naturels d’exception abritent également une partie de l’histoire de l’île, et de son âme. Les « Hauts » sont longtemps restés des lieux inquiétants pour les habitants de la Réunion, peuplée depuis trois siècles et demi seulement. Les esclaves en fuite furent leurs premiers occupants.

Au XIXème siècle, des colons blancs sans fortune marchèrent sur leurs traces, pour mettre en valeur des terres ingrates accrochées au relief. Jusqu’à aujourd’hui, les visages et les paysages des cirques portent les traces de cette histoire, faite de lutte perpétuelle pour la survie.

30 % du territoire insulaire, essentiellement en altitude, conserve sa végétation originelle La somptueuse beauté des hauteurs réunionnaises a généré et inspiré des générations de poètes, maintenant de photographes, randonneurs et autres piqueniqueurs du dimanche. Elle justifiait à elle seule la création d’un Parc national : c’est chose faite depuis mars 2007. Il couvre 42% de la superficie de l’île, les sommets des deux massifs volcaniques et la plupart des espaces naturels restés sauvages sur ses hautes pentes. Mais aussi le cirque de Mafate, dépourvu de tout accès routier, où vivent pourtant 800 habitants répartis dans une douzaine d’« îlets ». Un autre argument a prévalu pour donner à ces lieux un statut protecteur. Si la Réunion compte aujourd’hui 800 000 âmes, l’urbanisation s’est essentiellement développée sur le littoral, aux pieds de la montagne. Malgré la colonisation agricole, 30 % du territoire insulaire, essentiellement en altitude, conserve sa végétation originelle. Comme au XVIIème siècle, quand les premiers hommes ont débarqué sur ses rivages ! En raison du grand isolement de la Réunion, qui n’a jamais été reliée à un continent, les milieux naturels présentent une originalité très forte. Si des centaines d’espèces végétales nouvelles ont été introduites depuis le début du peuplement, la moitié de la flore présente sur l’île y est arrivée par ses propres moyens, au gré des vents et des courants marins. Certaines plantes ont évolué et se sont transformées pour donner naissance à des espèces originales. 232 végétaux endémiques y sont actuellement recensés et leur nombre augmente au rythme des découvertes scientifiques. Avec les autres îles du sud-

Mafate Pour les connaisseurs, Mafate, c’est La Mecque de la randonnée tropicale ! De nombreux sentiers relient les « îlets », hameaux pour la plupart dotés d’un gîte de montagne qui propose également le couvert, le soir. Notre suggestion pour découvrir Mafate, en trois jours : - J 1 : entrée dans le cirque par les gorges de la rivière des Galets, pour s’imprégner au fil des heures de la majesté des lieux. L’ascension commence en fin d’étape pour atteindre l’îlet de Cayenne. Nuit et repas sur place. - J 2 : suivre le GR en direction d’Îlet-à-Bourse, site idéal pour le pique-nique du midi. Faire une boucle pour monter à Ilet-à-Bourse les Hauts : la vue, magnifique, porte jusqu’à la mer dans l’enfilade de la rivière des Galets. Puis prendre la direction d’Îlet-à-Malheur, nuit et repas sur place. - J 3 : revenir sur ses pas en direction de La Plaque, d’ou part le sentier Scout qui monte vers le cirque de Salazie. Sortie de Mafate sur la route forestière du col des Bœufs. Où l’on aura, idéalement, posté une voiture ou donné rendez-vous à un ami pour rentrer au bercail, des souvenirs plein les yeux ! (57)


Le Piton Cabri vu du village d'Aurère

ouest de l’océan Indien, la Réunion constitue un des 34 « hot spots » de la biodiversité mondiale identifiés par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Le Parc national a désormais la responsabilité de conserver et valoriser cet héritage. Ses équipes se mettent progressivement en place. Bientôt, des structures d’accueil seront ouvertes près des points d’accès aux principaux sites, les marcheurs pourront croiser des gardes moniteurs chargés de faire respecter la réglementation mais aussi de mieux faire connaître les trésors de la nature insulaire. Le Parc ne part pas de zéro. Gestionnaire historique des Hauts, l’Office national des forêts lutte depuis longtemps contre les pestes végétales et des zones ont été progressivement placées sous protection au cours des décennies précédentes. Mais il y a parfois urgence. Les premières grandes actions en cours de lancement par le Parc en témoignent. Comme à peu près partout dans le monde, la forêt semi-sèche a quasiment disparu à la Réunion, victime du défrichement. Des lambeaux de cette forêt primaire riche en espèces endémiques subsistent dans le massif de La Montagne, près de Saint-Denis. Grâce à un finan-

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Le Piton de la fournaise depuis le Pas de Bellecombe

cement européen, plusieurs dizaines d’hectares seront progressivement débarrassés de la « liane papillon », plante terriblement envahissante qui étouffe la végétation originelle. Dix hectares de forêt semi-sèche seront même créés ex nihilo ! Bien que discrète, la faune locale compte également des espèces remarquables, mais menacées. Le Parc national s’apprête ainsi à déclarer la guerre aux… chats du cirque de Cilaos, qui s’attaquent au pétrel noir et au pétrel de Barau, deux oiseaux de mer très rares, qui viennent nicher dans les remparts. Sur les hauteurs de la RocheEcrite, ce sont les rats qui menacent la survie du tuittuit, oiseau strictement endémique des lieux : la chasse aux prédateurs est également ouverte. « Nous travaillons à l’élaboration de la charte du Parc, explique Olivier Robinet, son directeur. Il ne s’agit pas seulement d’édicter des règlements mais aussi de faire émerger des projets de territoire, autour du cœur du parc, en solidarité écologique avec les espaces protégés ». C’est la Réunion toute entière, bientôt peuplée d’un million d’habitants, qui est invitée à sauvegarder son cœur vert.


vues nature

Tamarin des hauts (Acacia Heterophylla) dans la forêt du Maïdo. Arbre endémique de l'île.

CARNET D’ADRESSEs Le site internet du Parc national de la Réunion : www.reunion-parcnational.fr • Principaux sites A ne pas manquer : - une excursion au piton de la Fournaise (route carrossable jusqu’au Pas de Bellecombe) - la découverte de la forêt de Bélouve et ses points de vue sur le cirque de Salazie et le Trou de Fer - le point de vue sur Mafate et le piton des Neiges, au piton Maïdo (route carrossable jusqu’au sommet du rempart, à 2 200 m d’altitude) - les cirques : Salazie et le superbe village créole d’Hell-Bourg, Cilaos et ses traditions (vin, lentilles, broderie), Mafate pour les bons marcheurs. • La randonnée Des centaines de kilomètres de sentiers tracés au milieu de décors grandioses, essentiellement dans le cœur du Parc national : la Réunion est le paradis de la randonnée ! Le réseau relativement dense de sentiers et de gîtes permet de composer des itinéraires adaptés à tous les niveaux physiques. Le balisage est de qualité : on peut entreprendre sans crainte des marches de manière autonome. Mais il est recommandé de ne pas randonner seul, pour des raisons de sécurité. De même, respectez quelques règles de base : protégez vous du soleil tropical, emportez suffisam-

ment d’eau, ne jetez aucun déchet, même biodégradable : les rats, tueurs d’oiseaux, en raffolent ! Des accompagnateurs de moyenne montagne proposent leurs services. Grands connaisseurs de l’île, ils vous feront mieux comprendre les paysages et favoriseront les rencontres avec les habitants, notamment dans le cirque de Mafate. 31 gîtes de randonnée sont répartis sur les sentiers de l’île.
Sur réservation, il est également possible d’y prendre son petit déjeuner et son repas. - Centrale d’Information et de Réservation Loisirs Accueil,
5, rue Rontaunay (angle des rues Jean Chatel et Rontaunay) 97400 Saint Denis
 Tél : 02 62 90 78 90
 Fax : 02 62 41 84 29 Ouvert du lundi au jeudi de 9h à 17h, le vendredi de 9h à 16h, le samedi de 9h à 12h.
 - Certains sentiers mentionnés sur les cartes (6 cartes IGN au 25 000ème couvrent l’île) peuvent être fermés. Informations actualisées en permanence sur le répondeur téléphonique Allo Sentiers au 02 62 37 38 39, ou sur le site Internet de l’Office National des Forêts, www.onf.fr/la-reunion • Manger, dormir Les Hauts de la Réunion abritent de nombreuses structures d’hébergement, souvent à taille humaine et à

l’ambiance familiale. Nous aimons particulièrement : - à Cilaos, le Tsilaosa (hôtel, salon de thé et cave de dégustation des vins du cirque). Rue du Père-Boiteau. Tél. : 0262 37 39 39 www.tsilaosa.com - à Hell-Bourg, Les Jardins d’Héva, établissement récent et plein de charme. 16 rue Lacaussade-Chemin Bellevue. Tél. fax : 02 62 47 87 87 Les Hauts sont également les gardiens de la tradition créole et l’on y déguste une cuisine réunionnaise authentique : Chez Doudou, à la Petite-France, sur la route du Maïdo. Cuisine au feu de bois, les chansons du patron en prime au dessert ! Tél : 02 62 32 55 87 Tél : 06 92 70 00 39 Le Vieux Bardeau, à La Plaine-desCafres (24ème km, RN3). Tél : 02 62 59 09 44 Dans une vénérable case créole, belle décoration, cuisine du terroir et innovante à la fois. Comment s’y Rendre ? Par Corsairfly, vols au départ de Paris-Orly Sud, Lyon, Nantes, Toulouse et Marseille, à destination de Saint-Denis de la Réunion. Renseignements et réservation au 0820 042 042 ou www.corsairfly.com

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Formica Leo avec derrière le Piton de la Fournaise

Le parc des Hauts : in the heart of mother nature Tough a small spot in the blue of the Indian Ocean, l’Île de La Réunion has lots of disproportion to hide. The tiny French island is 10000 feet at its highest. Le Piton des neiges dominates the ocean. Although it is an extinct volcano for 16000 years, its cousin, le Piton de la Fournaise is very active and impetuous. It is still spitting lava.Around le Piton des Neiges, the mountain fell in, making three gigantic natural amphitheatres to rise: the cirques of Mafate, Cilaos and Salazie. Since March 2007, the sumptuous beauty of the highlands of the island became a national park. It represents 42 % of the entire surface of la Réunion, the

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two volcanic massifs and most of the land which is still wild in those big slopes. Mostly at altitude, 30 % of the insular territory has kept its primary vegetation. That place looks exactly like it was when the first immigrants set up during the seventeenth century. With the other south western islands of the Indian Ocean, la Réunion is one the 34 greatest spots as biodiversity is concerned. Today, the national park must preserve and develop that legacy. Progressively, reception centers and park rangers squad are created. A sustainable development program has been launched. Notably to struggle against some invasive plants and to protect some very rare and endemic bird species.



Vu par, Géraldine Bourcier : Photographe & Rédactrice

ailleurs

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Agréable Toulouse

La quatrième ville de France, se découvre à pied ou en vélo ! Les quartiers piétons se multiplient dans le centre, laissant au soleil tout le loisir de caresser ses charmantes façades. S’imprégner de l’ambiance radieuse et nonchalante où l’accent chantant des habitants fait écho, s’inspirer des boutiques, errer dans les ruelles, s’attarder sur les places animées, profiter des terrasses et des nombreux salons de thé, voici le programme de fond d’un séjour à Toulouse.


ailleurs en France

Page de gauche : Le plan lumière enjolive la ville de nuit Ci-dessous : La cathédrale Saint-Etienne

Une métropole colorée Issue d’une terre argileuse et jouissant d’un doux climat, l’agglomération toulousaine se compose de bâtisses essentiellement construites en briques. Rouge ardent, vermeil délavé, ocre dorée, la ville dans son ensemble laisse un souvenir de rosâtre, ce qui lui prévaut son nom de « ville rose ». La nuit, un intelligent éclairage féerique flatte briques et vieilles pierres pour mettre en scène les monuments principaux. Inauguré en 2004, le plan lumière use de couleurs vives pour redessiner le visage de la belle cité, comme un maquillage de fête qui voudrait mettre l’accent sur l’essentiel. Fleur emblématique de Toulouse, la violette fait le bonheur des horticulteurs, des fleuristes mais aussi des parfumeurs et confiseurs locaux. L’hiver, des petites bottes de feuilles vert sombre surgissent de subtiles fleurs doubles, bleu-mauve. Le mois de février lui accorde une belle fête et une péniche sur le Canal du Midi, amarrée en face de la gare, lui est consacrée toute l’année. Ici, thé, sucre, bonbons, chocolats, sirops, confitures mais aussi moutarde et vinaigre se laissent détourner par le puissant arôme et la douce saveur de la fleur. Les violettes cristallisées, aussi belles que bonnes attendent sagement dans leurs paquets qu’un touriste les adopte en souvenir. Emprunts de ses fragrances, produits cosmétiques, encens et bougies affichent le mauve, tout comme le linge de maison et les objets de décoration qui peuplent l’endroit. Symbole d’amour sincère et discret, la violette de Toulouse se décline à l’infini… Autre teinte très présente à Toulouse : le célèbre bleu pastel. De la plante (Isatis Tinctoria) aux feuillages verts et fleurs jaunes est curieusement extrait le précieux pigment bleu. Après la récolte des feuilles, les étapes de broyage et pétrissage forment des coques ou cocagnes. Un triangle de culture s’est dessiné entre les villes d’Albi, de Toulouse et de Carcassonne : pays de Cocagne ! Ce bleu unique colore les textiles nobles, influence l’art pendant que ses vertus sont exploitées en cosmétique. Verte, la ville est ponctuée de magnifiques jardins. Le quartier du Grand Rond, rond-point constitué d’un jardin à l’anglaise, abrite le Jardin Royal, relié au Jardin des Plantes. Dans le secteur de Rangueil, d’immenses serres municipales protègent toutes les espèces qui serviront à agrémenter la ville mais aussi un joli assortiment de plantes tropicales et bien sûr, une ravissante collection de violettes. Enfin la Vierge Noire, installée au cœur de la basilique de la Daurade est souvent remerciée pour les miracles qu’elle accomplit. Son culte, particulièrement dédié aux femmes enceintes, promet une heureuse délivrance. En 2008, un appel a été lancé aux plus grands couturiers pour confectionner sa nouvelle garde robe… Rose, violette, bleu, verte et « flashie » la nuit, de par sa tolérance et son ouverture, Toulouse sait aussi porter les couleurs de l’exotisme. Des épiceries fines méditerranéennes suggèrent une aventure vers l’Espagne et l’Italie. Plusieurs bodegas tendance, pour boire un verre

et s’adonner aux tapas, ont vu le jour dans les quartiers et de nombreux festivals hispanistes animent la ville. En parallèle, Toulouse convie l’Asie : l’hôtel zen La Garonne, l’élégant restaurant Le Japan, le bar à sushi Le Shun, le salon de thé Okini… autant d’adresses japonaises ravissent les amateurs de différence. Les spécialités chinoises et vietnamiennes se dégustent à L’Empereur de Hué, à La Jonque du Yang Tsé… Toulouse propose des manifestations à thème, de très belles boutiques de thé et le musée Georges Labit expose l’art asiatique. Enfin, l’Angleterre est largement représentée à travers les salons de thé servant des brunchs, les pubs irlandais, les confiseries et les librairies britanniques.

La ville rose s’enorgueillit d’un riche patrimoine Se sentant libre et par emprunt à bon nombre d’influences étrangères, située entre Languedoc et Gascogne, Toulouse cultive un certain régionalisme. Une forte identité occitane se traduit au quotidien par le double affichage des noms de rue en occitan, puis par la présence de la croix occitane (croix grecque composée de douze branches), emblème de la ville. Depuis 2006, l’Ostal d’Occitania, rue Malcousinat, regroupe les associations qui défendent la culture initiale. Le visiteur au gré de son excursion se ravira de pénétrer les somptueux édifices qui bardent la ville. Le plus connu, le Capitole, abrite l’hôtel de ville, de gigantesques fresques et peintures, le théâtre et l’office du tourisme. En extérieur une place aérée, bordée de galeries héberge de prestigieux cafés qui ouvrent sur de larges terrasses. Sous les arcades, le chanteur Claude Nougaro, le créateur du tango chanté Carlos Gardel, enfants du pays, ainsi que les Croisades du rugby sont figurés. Halte sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, Toulouse attire de nombreux pèlerins. De ce fait, une concentration impressionnante d’édifices religieux s’est établie. La basilique Saint-Sernin, extraordinaire ensemble roman, se dresse au bout de la rue de Taur. L’ensemble conventuel des Jacobins, ancien couvent de frères, évoque l’art gothique languedocien et la cathédrale Saint-Etienne surprend par sa conception peu classique. La ville tout entière est parsemée d’une gracieuse architecture admirablement conservée qui semble raconter son histoire. Vestiges d’un passé d’abondance, de somptueux hôtels particuliers de style Renaissance, parfois surmontés d’une tour signe de réussite sociale, retiennent des cours accueillantes. Anciennes propriétés des princes du pastel, l’hôtel de Bernuy ou celui d’Assezat sont remarquables tandis que l’hôtel-Dieu est classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO. Enfin, Toulouse sait surprendre en invitant l’art dans le métro ! Les œuvres qui agrémentent les galeries souterraines sont soumises aux regards de chacun. Les ascenseurs d’accès de la ligne B, revus par l’artiste Kamel Secraoui, contribuent à la dynamisation du mobilier urbain.

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La vivacité culturelle stimule la curiosité Un large éventail de musées jalonne la ville. Entre autre, le Muséum d’Histoire Naturelle fraîchement rénové, explique les relations hommes-nature-environnement ; le Musée des Augustins consacré aux beaux-arts, expose sculptures et peintures dans l’ancien couvent. De plus, une judicieuse reconversion des lieux industriels s’est effectuée : les anciens abattoirs abritent désormais le Musée d’Art Moderne et Contemporain, la Halle aux Grains est aménagée pour recevoir les concerts, le château d’eau transformé en galerie photographique et le Bazacle (espace EDF) converti en salle d’exposition.

Une gastronomie régionale et généreuse

© Manuel Huynh.

Proche de la Mer Méditerranée, de la chaîne montagneuse des Pyrénées, proche des terroirs du Gers, du Lot et de l’Ariège, Toulouse se nourrit de saveurs authentiques. Ici le canard se décline sous toutes ses formes : en carpaccio, en foie gras, cuit ou juste poêlé… Evidemment il y a la fameuse saucisse de Toulou-

@CRTMP, D.Viet se que l’on ne présente plus, mais aussi le véritable cassoulet toulousain aux haricots tarbais, canard et porc fermier du Sud-Ouest et agneaux du Quercy. Enfin, la ronde des fromages régionaux se laisse volontiers accompagner par un des vins rouges issus du domaine de Candie, propriété de la mairie. Côté marchés, la ville est servie ! Chaque mardi, la place du Capitole accueille un minuscule marché bio vraiment pittoresque.

Page de gauche : Muséum d’Histoire Naturelle - Salle des Illustres au Capitole - Galerie bordant la place du Capitole Ci-dessus : Incontournable cassoulet de Toulouse Fois gras par Jeremy Morin pour le Metropolitan Ci-dessous : Cité de l’Espace

Toujours la tête en l’air Pionnière de l’aventure aéronautique, Toulouse reconnue technopole européenne, excelle dans l’entreprise de la conquête du ciel. La ville propose des visites de l’Airbus A380 et des Concordes. La Cité de l’Espace, lieu interactif de découverte, d’expérimentation et de compréhension de l’univers, présente toutes les actualités spatiales et astronomiques. Des animations prévues pour les enfants, leur feront sans doute lever la tête ! www.cite-espace.com

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gastronomie : Michel Sarran, L’Amphitryon, Ô saveurs, En Marge et Le Metropolitan. Enfin, sur l’initiative de l’office du tourisme, les Olympiades de la Gastronomie et les cours de cuisine dispensés par de talentueux chefs, contribuent à la démocratisation de la cuisine professionnelle. Depuis 2008, au printemps, les restaurateurs toulousains participent et le public local et touristique vote. Le Prix Lucien Vanel récompense ainsi les cuisiniers favoris des gourmets.

Visite romantique au fil de l’eau… Les marchés couverts, fortement achalandés (Victor Hugo, les Carmes, Saint-Cyprien) débordent de bons produits locaux pour le plus grand bonheur des ménagères mais également des chefs qui viennent s’y ravitailler. Au-dehors, le marché Cristal s’étale sur les trottoirs du Boulevard de Strasbourg tandis que plusieurs marchés de quartier offrent en spectacle pommes de terre tordues, tomates joufflues, poireaux échevelés et clémentines pétillantes. Côté restaurants, Toulouse a l’honneur de présenter cinq tables étoilées pour le plaisir des experts de haute

Toulouse se découvre également au gré des eaux via le fleuve de la Garonne et le Canal du Midi qui traversent la ville, le Canal Latéral et celui de Brienne. De belles berges et des quais protégés incitent à la promenade pour entrevoir les célèbres et magnifiques ponts qui sculptent l’horizon, les péniches aménagées en restaurants, l’île du Ramier sur laquelle les loisirs se pratiquent dans un cadre verdoyant, le port de la Daurade et celui de Saint-Sauveur. De port en pont, de musée en théâtre, d’église en hôtel particulier, de ruelle en place, jeune, étudiante, la ville universitaire de la région Midi-Pyrénées affiche un art de vivre de qualité des plus simple : Toulouse, une ville à taille humaine.

NOUVEL HOTEL : le Grand Balcon

Idéalement situé sur la place du Capitole, ce bel hôtel de charme de luxe re-ouvre ses portes, entièrement rénové et re-dessiné par JeanPhilippe Nuel. Si l’ascenseur belle époque, les splendides mosaïques et moulures au plafond qui ornent le hall d’entrée ont été conservés, les 47 chambres proposent désormais un confort moderne et fonctionnel : moquette moelleuse et mobilier design. De taupe, de gris et de nuages, l’atmosphère est vouée au repos et à la détente. Les images des pilotes Daurat, Antoine de Saint-Exupéry et Jean Mermoz s’adressent aux passionnés de l’aviation et les nostalgiques de la grande aventure aéropostale, qui reliait Toulouse à Saint-Louis du Sénégal, pourront séjourner dans la mythique chambre n°32 qui conserve son décor historique. 8 &10 rue Romiguières Tél. : 05 34 25 44 09. www.grandbalconhotel.com Chambre de 155 € à 390 €.

Ci-dessus : - Délicieux bonbons de violettes cristallisées - Chambre du Grand Balcon Page de droite : Le Pont Neuf de nuit (66)


ailleurs en France

CARNET D’ADRESSES OFFICE DU TOURISME www.toulouse-tourisme.com Suggestions week-end et courts séjours : www.weekend-toulouse.com Pour 25 € une city card annuelle « Toulouse en liberté spéciale famille » accorde de nombreuses réductions aux touristes auprès des hôtels, restaurants, sites touristiques, shopping, location de voitures, festivals… LES BONS RESTAURANTS - Le “7 Place St-Sernin” Entre des murs peints jaune soleil, Benoît Cantalloube, chef rieur sert une cuisine traditionnelle, simple et efficace. Il sélectionne ses produits avec précision et ses viandes sont toutes labellisées. Tél.: 05 62 30 05 30. www.7placesaintsernin.com Menu midi 26 € boissons comprises et soir de 34 à 50 €. - L’Epilogue Ici le détail est dans la présentation et le décor joliment personnalisé. Entrées acidulées, plats veloutés, café gourmand… le chef adore cuisiner les desserts ! 47 rue de Metz. www.epilogue-restaurant.com Menu midi 15 € et soir 26 €. - Table d’hôtes Chez Navarre Au hasard d’un quartier sympathique, Jérôme vous attend dans sa belle maison toulousaine. Il faut se lever pour atteindre une des assiettes empilées dans l’étagère ancienne, avant de se servir soi-même une soupe puis un plat du jour qui mijotent au coin du feu dans un

large faitout. La cuisine du marché, familiale se partage autour de grandes tablées qui incitent à faire connaissance. 49 Grande rue Nazareth. Tél. : 05 62 26 43 06 Formule midi 13 € et soir 20 € : soupe, entrée, plat, dessert à volonté. - Le Metropolitan Le jeune et timide chef Jérémie Morin, 1 étoile au guide Michelin, se concentre sur son art. Après son passage à Paris, au Scribe, au Bristol, puis à l’hôtel Meurice auprès de Yannick Alléno, il choisit Toulouse et « Le Mêt », vaste établissement aux murs de tadelakt, fauteuils pour deux de cuir noir et néons oranges, proche du Parc de la Cité de l’Espace, pour se lancer dans la grande aventure. Il excelle dans les mélanges et grâce à sa technique aiguisée, il crée des mariages heureux entre les ingrédients qui fusionnent avec harmonie pour donner naissance à des saveurs inconnues. 2 place auguste Albert Tél. : 05 61 34 63 11 www.metropolitan-restaurant.fr Menu midi à partir de 30 € et soir à partir de 40 € (faites confiance au dynamisme du menu dégustation accord mets/vins 120 €). - Toulouse offre une gamme variée de restaurants de qualité, pour tous les budgets. Parmi eux voici quelques adresses à relever : La Corde www.restaurant-lacorde. com : cuisine gastronomique française. Le Feu de l’Amour : décor kitch et cuisine traditionnelle originale.

El Borriquito Loco : spécialités espagnoles. Le Convivium www.conviviumtoulouse.com : italien gastronomique. A VISITER - La Maison de la Violette Boulevard Bonrepos, sur le Canal du Midi, Hélène Vié dirige avec bonne humeur ce paradis de la violette et ouvre un salon de thé sur sa péniche à la belle saison. Tél. : 05 61 99 01 30 www.lamaisondelaviolette.fr - La Fleurée de Pastel Hôtel Pierre Delfau, 20 rue de la Bourse Tél. : 05 61 12 05 94 www.bleu-de-lectoure.com - Nouveau Musée d’Histoire Naturelle. Ce musée fraîchement rénové et restructuré, sensibilise le public et partage des connaissances sur l’environnement. Vecteur actif pour le développement durable, il suscite l’intérêt et réveille les questionnements utiles à l’avenir. 35 allées Jules Guesde. Tél. : 05 67 73 84 84 www.museum.toulouse.fr

Actu Corsairfly, vols au départ de Toulouse à destination de la Réunion. Renseignements et réservation au 0820 042 042 ou sur www.corsairfly.com

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