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no comment®

n°21 - octobre 2011 - mensuel gratuit - mada - événements - culture - nuits - sorties - www.nocomment.mg









SOMMAIRE

SOMMAIRE

COUV’ BY 10 Giuseppe de Rossi SONDAGE 12 Des voitures et des hommes 14 CLINS D’ŒIL CULTURE 18 Les Panthères de l’Île Rouge : Le film que Tarantino aimerait faire ! 20 Dama : « Mahaleo a encore des choses à dire » 22 Tsiliva : Kilalaky forever ! 24 Fabien Jamba : Une place au soleil 26 Madajazzcar : Quand le jazz fait école 28 Vero Raharijaona : Retour au naturel 30 Antoine de Padoue Rahajarizafy : Centenaire d’un écrivain de valeurs 33 Le film du mois : Lekozity et la racine magique 33 Le livre du mois : Dzaomalaza et le saphir bleu PORTFOLIO 34 Rijasolo : « Être là au bon moment » SOATOAVINA 36 La nature au défi de l’environnement TAKELAKA MAMPITOKELAKA 38 Guide de survie : Morondava TRADITIONS ET PATRIMOINE 40 Sikidy : Prenez-en de la graine MÉDIAS 42 Steve Lai : « Une télévision pour les Malgaches » 46 Réalité augmentée : Madagascar dans la cour des grands 48 Cornélia : « Bonnes vibes sur RDJ ! » ÉCO 51 Fort-Dauphin : Un rendez-vous en or 52 Salim Karmaly : Entreprendre et partager 55 Pascal Razafindramboa : Une vie pour le développement rural

w MÉTIERS 56 Pierrot Ramorasata : en voatiry ! ESCALES 58 Mikea : Le peuple de la forêt 62 Ibity : Une montagne d’histoires 64 Ranomafana : Voyage en haute Lémurie COUSINS-COUSINES 67 Sandr’yah : un vrai conte de fée ASSOS 68 Alzheimer Madagascar : Pour qu’on ne les oublie pas GASTRONOMIE 70 Interview gourmande : Zonirina Rajaobelina, chef de La Ribaudière 75 Le vin du mois : Château La Valinière 2008 78 Le cocktail du mois : Apple Ginger Frozen du Tana Art Café SORTIR 80 Chiche pour fumer la shisha ? 82 Le Panda : Un menu à la Prévert ! 84 Le goût de l’Exotic LOISIRS 86 Kitesurf : Un garçon dans le vent 88 LA MODE ! 100 Ramatoa : D’une capitale à l’autre DÉCO 102 Noro Ramboarison : La dentellière du bois BEAUTÉ 104 Féminine et glamour 106 CAHIERS DE NUIT 134 JEUX FICTION 136 La planteuse de feu 140 AGENDA 142 ANNUAIRE


COUV’ BY Plus parlant qu’un CV, moins aride qu’une bio, le portrait chinois s’installe dans nocomment®. Giuseppe de Rossi, l’illustrateur de notre couv’, répond du tac au tac.

Si j’étais un animal… Je serais un chat, un animal de bonne compagnie. Si j’étais un lieu… Un jardin toujours vert. Si j’étais une chanson… O Sole Mio, une chanson de chez moi et qui me remplit de bonheur. Si j’étais une légende… Robin des Bois ou Zorro, pour

Le portrait chinois de…

G iuseppe

de Rossi

faire vivre tout le monde dans la dignité. Si j’étais un personnage historique… Mère Teresa, dévouée aux pauvres de Calcutta et Prix Nobel de la paix. Si j’étais une arme… Un bâton en coton pour ne blesser personne. Si j’étais un jeu… Une corde à sauter pour me rappeler mon enfance. Si j’étais un mot… Aimer, pour être aimé. Si j’étais un moyen d’expression… L’écriture, en plus de ma peinture et de ma sculpture. Si j’étais une invention géniale… Une ampoule pour éclairer le monde.



Beaucoup d’entre nous la préfère petite, mignonne et docile. D’autres exigent qu’elle soit grosse, passe-partout et voyante. Bref, tous les goûts sont dans la nature, même quand il s’agit de belles mécaniques…

1. Avez-vous une voiture ? Oui : 70 % Non : 30 % 2. Si non, pourquoi ? Pas nécessaire : 37 % Trop chère : 29 % Pas adaptée : 21 % Autres : 13 % 3. Si oui, est-elle neuve ou d’occasion ? Neuve : 20 %, dont : Européenne : 7 % Chinoise : 7 % Japonaise : 4 % Coréenne : 1 % Américaine : 1 % D’occasion : 80 %, dont : Européenne : 58 %

Japonaise : 16 % Coréenne : 3 % Chinoise : 2 % Américaine : 1 % 4. De quel type est-elle ? Berline (citadine) : 62 % Utilitaire (pick-up, minivan…) : 15 % Familiale : 14 % 4 X 4 : 9 % 5. Comment l’avez-vous achetée ? De particulier à particulier : 67 % Chez un concessionnaire : 19 % Importation directe : 12 % Autres : 2 %

6. À quel prix ? De 3 à 6 millions Ar : 22 % De 6 à 10 millions Ar : 37 % De 10 à 20 Ar millions : 25 % Plus de 20 millions Ar : 16 % 7. Quel est votre premier critère de choix à l’achat ? Économique : 52 % Performance et sécurité : 27 % Image de la marque : 21 % 8. Le top-10 des marques les plus citées Peugeot ; Volkswagen ; Renault ; Mercedes ; Citroën ; Toyota ; Audi ; Mini Cooper ; Hyundai ; Hummer.

Sondage exclusif pour no comment® magazine réalisé en août 2011 par MarketData. Sur un échantillon composé de 300 personnes de la capitale susceptibles de pouvoir acheter et entretenir une voiture individuelle. Répartition par genre : féminin 50 %, masculin 50 %. Répartition par âge : 21-29 ans : 21 % ; 30-44 ans : 32 % ; 45-60 ans : 32 % ; + 60 ans : 15 %. Répartition par revenu : revenu intermédiaire supérieur : 61 % ; revenu supérieur : 28 % ; étrangers résidents : 11 %. MarketData Tél. : 020 26 357 77 / 034 76 188 91 - E-mail : mahery@marketdata.mg - Lot IBG 127 Bis 5, rue Rainitovo, Antsahavola, Antananarivo.

SONDAGE

Des voitures et des hommes



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CLINS D’ŒIL 1 Doux Délices, le nouveau bar et salon de thé de Diego. 2 Mada Duty Free, la nouvelle boutique duty, a ouvert ses portes à Antaninarenina. 3 Carré Blanc propose le plus large choix de linge de maison à l'hôtel Ibis, à Ankorondrano.

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4 Le Tana Art Café, le nouveau lieu de rencontre des artistes, vous attend à Ampasamadinika, avec sa galerie d'art au premier étage. 5 Haingoniony Rakotoarivony expose à l'espace no comment®, à Antsahavola, jusqu'au 10 octobre. Un nouveau lié dédié à la photographie malgache. 6 Le collectif Artistes & Environnement était en action du 22 août au 2 septembre, dans le Hall de la Gare de Soarano.

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CLINS D’ŒIL 7 Toutes les spécialités garanties 100 % bio au nouveau Brunch'n Bio d'Ivandry Alarobia. 8 Le Pili Pili Dock, le nouveau paradis des épices, vous attend à Imerinafovoany.

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9 Vernissage de l'exposition Rêve Illusion du peintre italien Alberto del Sette à l'Is'Art Galerie à Analakely. 10 Ouverture le 18 septembre du 31 Rôtisserie Grill, le nouveau restaurant d'Analakely, au-dessus du Nails Bar.

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Retrouvez les contacts de nos Clins d'œil sur www.nocomment.mg



L es Panthères

de l’Île Rouge

CULTURE Adapté d’un classique américain des années 60, c’est le premier blockbuster malgache entièrement fait comme à Hollywood, avec une production elle aussi maison. Un film qui devrait même prendre Tarantino de vitesse…

es Panthères de l’Île Rouge est le quatrième long-métrage de fiction à Ls’inscrire dans l’histoire du jeune cinéma

malgache. Mais à l’inverse des précédents (Dahalo, dahalo (1984), Tabataba (1988), Quand les étoiles rencontrent la mer (1996), il est le premier à reposer sur une structure de production entièrement malgache. En l’occurrence, la société Assist Audiovisual (groupe Assist Developpement) qui a instillé dans le film la bagatelle de 640 000 euros. Rien à voir avec le budget d’un film vidéo pour la télévision, mais ici l’enjeu est clairement le marché cinématographique international. Pour cela, Lucien Llinares, le producteur exécutif, s’est donné tous les moyens : un casting d’une bonne centaine d’acteurs et figurants (dont trois seulement ne sont pas

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Le film que


Malgaches ou résidents), sept semaines de prises de vue aux quatre coins de l’île (des Pangalanes au parc de l’Isalo, et le coup de main d’un réalisateur français de renom, Serge Dotti. Le film, actuellement en fin de tournage, devrait sortir en janvier de l’année prochaine. Il s’annonce déjà comme un blockbuster hollywoodien, d’ailleurs inspiré d’un classique du genre, le légendaire Faster Pussycat! Kill! Kill! de Russ Meyer, sorti en 1965. L’histoire est connue : trois jeunes stripteaseuses, dans trois somptueuses voitures, décident de former un gang et de se livrer à des pillages meurtriers. « L’œuvre nous a tout de suite séduits par son ton polémique, provocant et hors des sentiers battus, explique Lucien Llinares. On a donc décidé d’en faire un remake, mais en cherchant à acquérir les droits auprès de la veuve de Meyer, on a appris que Quentin Tarantino était déjà sur le coup… » Évidemment, si c’est Tarantino ! À défaut d’un remake, c’est donc une adaptation libre qui est présentée ici. Varla (même prénom que l’héroïne de Meyer) vit avec un Français d’âge mûr. Suite à une dispute, elle le tue et s’enfuit avec trois autres femmes à bord d’un minibus volé. Courses-poursuites, braquages, coups de feu à répétition, on est bien dans la grande tradition du road movie à l’américaine, mais sur fond de paysages 100 % malgaches « On voudrait transposer sur la société malgache l’impact que le film original a eu sur la société américaine, il y a 45 ans », souligne Lucien Llinares. Sans oublier l’érotisme, la marque de fabrique de Russ Meyer. Réaliste, le producteur n’espère pas faire de bénéfices avec ce film qui est d’abord un moyen de faire connaître Madagascar dans les milieux du cinéma. « Notre objectif est avant tout de montrer aux étrangers les magnifiques décors naturels de ce pays qui possède le potentiel pour devenir une destination de tournage », précise-t-il. Les Panthères de l’Île Rouge devrait donc, en toute logique, affronter les grands festivals internationaux en 2012. Et pourquoi pas se faire les griffes sur le tapis rouge de la Croisette ? Le film doit en effet concourir à Cannes dans la sélection parallèle Un certain regard.

Tarantino aimerait faire !


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Mahaleo a encore des choses Ă dire Â


CULTURE Figure mythique de Mahaleo, Dama reprend le chemin des studios en solo pour la première fois depuis 1991. Un projet qui s’inscrit dans la célébration des 40 ans du groupe, endeuillé par la disparition de Raoul.

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ahaleo s’apprête à fêter ses 40 ans. Plus vivant que jamais malgré la perte irréparable de Raoul, emporté par un arrêt cardiaque, le 3 septembre 2010, à l’âge de 59 ans. Un événement tragique dont Dama n’a toujours pas complètement fait le deuil. Mais oublie-t-on un frère, son frère de sang, qui plus est l’âme de Mahaelo ? Auteur, compositeur, interprète, mais aussi luthier, Raoul multipliait tous les talents. Sans parler de son activité de médecin généraliste et de sa passion pour l’agriculture. « Raolona était notre aîné, on l’appelait le Dinosaure, car il semblait indestructible, confie Dama. Bien sûr, fêter nos 40 ans sans lui va nous sembler bizarre, mais voilà il faut aller de l’avant, car Mahaleo a encore des choses à dire ». Un anniversaire dans le recueillement, même s’il doit s’accompagner, dès cette année, d’une grande tournée internationale à travers l’Europe, le Canada et les ÉtatsUnis. Une consécration planétaire pour ce qu’il est convenu d’appeler « le plus grand groupe malgache de tous les temps ». Plus qu’une légende, un pan entier du patrimoine national à travers des chansons comme Fitia Tena Fitia (Un amour vrai) ou Fahafahana (Liberté) qui sont sur toutes les lèvres. Quatre décennies d’histoire également, puisque le groupe composé de Raoul, Dama, Bekoto, Charle, Dadah, Fafa et Nono est né au plus fort de la grande grève étudiante de mai 1972 qui devait bouleverser le destin du pays. Avec Mahaleo (« indépendant »,

en malgache) naît la chanson contestataire sur le modèle des Dylan (Times a changin’) ou des Cohen (The Partisan), mais toujours en prise directe avec la tradition musicale des Hauts Plateaux. Un folk authentiquement d’ici, dont les thèmes restent au plus près des préoccupations quotidiennes. « Chacun d’entre nous a un style d’écriture bien particulier, et ce sont ces individualités mises bout à bout qui ont donné Mahaleo », estime Dama. Lui-même y a apporté sa pierre : chant, guitare, harmonica, le « son » Mahaleo n’existerait pas sans lui. Sociologue de formation, agriculteur comme Raoul, il a également été élu par deux fois député indépendant à l’Assemblée nationale. Mais l’artiste ne s’est jamais totalement effacé, comme en témoignent ses incursions avec Madagascar All Stars, aux côtés de Justin Vali, Erick Manana, Régis Gizavo et Fenoamby, quand Mahaleo est de repos. Pour ce quarantième anniversaire, Dama s’apprête à sortir un album solo, son premier depuis 1991, qu’il présentera sur scène dès décembre. « On avait l’idée de faire chacun un album pour fêter l’événement. Raoul a eu le temps de faire le sien, Dada et Bekoto ont fait le leur, à présent c’est mon tour », explique-t-il. Après quoi le groupe se réunira en 2012 pour une série de concerts au pays, appelés encore une fois à faire date.

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CULTURE 22

T siliva Kilalaky forever !


Humour débridé, chorégraphie immense, Tsiliva promet une fois de plus de faire mousser l’Oktoberfest. Gros plan sur le déhanchement le plus torride du moment.

ilalaky fôny fôny ! (kilalaky forever), proclame un de ses titres. Grâce à lui, cette danse K réputée « la plus torride du Sud-Ouest » a acquis ses lettres de noblesse. Aujourd’hui, elle s’invite à toutes les fêtes, aussi bien dans les discothèques que dans les cabarets, et encore plus

quand Tsiliva, de son vrai nom Christophe Tsiliva Diddot, né en 1982 dans le Menabe, est de la partie ! Pas mal pour une danse qui depuis longtemps est associée aux voleurs de bétail, aux dahalo, et pour cela très mal vue des gens de la haute (un peu à la façon de la java ou du tango à leurs débuts). Une fois leur forfait commis, on dit qu’ils improvisent en signe de victoire une sorte de pas « à la queue leu leu » qu’on retrouve effectivement dans le kilalaky. Mais pour Tsiliva, l’origine est beaucoup plus noble, remontant en fait aux anciens guerriers Sakalava : « Cette danse leur permettait de laisser le maximum d’empreintes au sol pour faire croire à l’ennemi qu’ils étaient beaucoup plus nombreux qu’en réalité ». Un tour de force qu’il reproduit dans ses spectacles, tant il sait bouger et se multiplier comme s'il y avait dix Tsiliva en action ! Tout démarre en 2004 quand il décide de former avec ses cinq frères, sa sœur et des amis, le groupe Tsiliva. « Dès qu’on a commencé à danser le kilalaky, on a vu quel ravage cela produisait dans le public et on s’est dit : on tient vraiment quelque chose ! » Un kilalaky furieusement remis au goût du jour. Aux instruments traditionnels, kabôsy et djembé, viennent s’ajouter la grosse pulsation de la basse et tous les débordements de batterie possibles. L’amplification fait le reste, mais également la créativité et la grande rigueur des 17 danseurs et musiciens de la troupe. Car Tsiliva est un perfectionniste et si son spectacle tient parfois de la haute performance sportive, c’est qu’il y a des heures d’entraînement derrière. Ajoutez-y l’humour et vous avez une idée de ce que peut être le Big Tsiliva Circus sur scène. Enchaînant les tournées à l’étranger (l’Europe en 2010 aux côtés de Jerry Marcoss), Tsiliva est bien décidé à porter le kilalaka très loin : il pense d’ailleurs créer un grand label aux normes internationales pour mieux le diffuser. Pour ceux qui n’auraient encore rien compris au kilalaka, l’édition 2011 de l’Oktoberfest, avec Tsiliva en haut de l’affiche, est l’occasion ou jamais de se rattraper. « Peut-être qu’un jour, nous ferons du kilalaka avec des paroles en anglais », confie-t-il. Après tout, qu’est-ce que le Moonwalk à côté ? Contact sur www.nocomment.mg


CULTURE

Fabien Jamba Aveugle de naissance, Fabien Jamba n’a jamais vu la côte ensoleillée de Tuléar, sa ville natale. Son tsapiky n’en est pas moins gorgé des couleurs les plus chaudes, patiemment arrachées à la nuit.

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l n’a peut-être pas la notoriété de Ray Charles ou de Stevie Wonder, ses modèles, mais depuis huit ans sa voix exceptionnelle fait vibrer la scène du Glacier, à Analakely. C’est à peine si l’on s’en aperçoit quand il est sous les spotlights, mais Fabien Jamba, de son vrai nom Jean Fabien Tovonkely, est aveugle. Ce qui ne l’empêche pas d’accompagner son tsapiky de figures de danse parfois très acrobatiques, déclenchant un vent de panique parmi les spectateurs des premiers rangs. « Je reconnais que j’ai tendance à en faire trop, sans doute par compensation, mais je n’ai pas envie de mettre une barrière sur mon handicap », confie-t-il. Âgé de 31 ans, il est né à Tuléar, une ville dont il n’a jamais vu la couleur, mais qu’il reconstitue

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Une place au soleil


« en imagination » à travers ses chansons. « À défaut de voir, on sent mieux les choses », estime-t-il. Et comme The Genius, le surnom donné à Ray Charles, il lui arrive aussi de se mettre au piano, avec pour seul repère le contact de ses doigts sur le clavier. « C’est un peu comme le braille. Avec un peu d’entraînement, on sait quelle touche est la mieux à même d’exprimer ce que vous avez dans le cœur ». L’occasion pour lui de faire partager au public ses propres compositions, des chansons d’amour pour l’essentiel. « Ce n’est pas forcément l’amour entre deux personnes, c’est aussi l’entraide et la solidarité », précise-t-il. Des thèmes qui lui sont chers et qui l’ont d’ailleurs amené à rejoindre Feo Miray, un collectif de huit musiciens confrontés comme lui au handicap. « On a choisi la musique pour mieux faire comprendre ce qu’est le handicap. C’est une lutte de tous les instants, car rien n’est prévu pour nous dans la cité. Traverser une rue pour un aveugle, c’est l’enfer. Mais le pire c’est la stigmatisation, voire l'indifférence. » Tel quel, Fabien ne désespère pas de se faire sa place au soleil et pourquoi pas, comme The Genius, marquer un jour l’histoire de la musique. En préparation d’un album et d’un clip destinés à le faire connaître à travers l’île, il est en tout cas bien décidé à sortir de l’ombre et à s’imposer comme l’une des plus belles voix du pays. « Je veux qu’on m’aime pour mon talent, pas pour mon handicap », plaide-t-il. Et il est clair que son talent n’est pas une illusion d’optique. Contact sur www.nocomment.mg


Quand le jazz

fait école

Du 13 au 15 octobre, le festival Madajazzcar s’invite une fois de plus à Fort-Dauphin. Pour cette édition, il choisit d’entrer dans les collèges et les lycées. Histoire de mettre les jeunes à l’école du swing…

epuis quelques années, le festival Madajazzcar a pris l’habitude de faire un détour par le sud de la grande D île pour régaler petits et grands avec des rythmes et des


Fort-Dauphin

CULTURE

sonorités musicales aux accents jazz. Au programme, des concerts bien sûr, mais aussi des interventions dans les écoles afin de sensibiliser les plus jeunes à une musique dont l’approche n’est pas toujours évidente pour eux… L’année dernière, ce sont les écoles primaires qui ont eu le privilège d’accueillir les musiciens du festival en leurs murs. Cette année, le Comité d’organisation du festival à Fort Dauphin a souhaité se tourner vers les collèges et les lycées de la ville pour leur proposer diverses interventions musicales. Ainsi, le pianiste québécois Thyren Mitchell et la chanteuse malgache Joëlle Claude, tous deux invités du festival, se produiront sous la forme d’ateliers concerts dans trois établissements de la ville, à savoir le collège Sacré-Cœur, le lycée Pôle et le collège et lycée Claire Fontaine. Les collégiens auront ainsi le privilège d’assister à un concert « privé » d’une grande qualité ! Un programme musical et pédagogique complet pour les jeunes qui n’auront plus d’excuses pour ne pas assister au grand concert, en plein air et gratuit, prévu le jour de la clôture du festival, le samedi 15 octobre. Le festival Madajazzcar à Fort-Dauphin est une organisation décentralisée du festival du même nom. Il est organisé par l’Alliance française de Fort-Dauphin, l’association musicale QMM et le port d’Ehoala, avec le soutien de nombreux partenaires. Pour les amateurs de jazz et de nature (et pour les lycéens qui en redemanderaient) un événement off est prévu le dimanche 16 octobre pour clôturer en beauté cette édition 2011 : un « brunch jazz » organisé au cœur de la magnifique réserve de Nahampoana située à 7 km de la ville… Envie de jazz ? Contact sur www.nocomment.mg

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CULTURE

Vero Raharijaona Retour au naturel

Après avoir défendu les couleurs de l’art contemporain, Vero Raharijaona revient à ses premières amours, la nature toute simple et ses paysages inépuisables. On ne rivalise pas d’imagination avec elle, estime-t-elle.

grande exposition, en tout cas la marquante de sa carrière, date de juin S2000aplusdernière à l’ambassade de Madagascar à Paris.

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C’est dire que l’attente a été longue et que le retour de Vero Raharijaona doit être salué à sa juste valeur par tous les amoureux de l’art. Sous une forme un peu particulière, puisqu’il s’agit d’une vingtaine de paysages qu’elle vient de peindre pour décorer les chambres et les couloirs de l’Hôtel Brajas, à Ambondrona.


Un retour qui marque également une nouvelle manière, très nettement tournée vers l’impressionnisme. « Je n’ai plus envie de faire dans le contemporain, même si j’aime bien Pollock, explique l’artiste. C’est en fait un retour aux sources et je pense que je ne changerai plus de style ». Une façon de réintégrer et de rendre hommage à une « certaine école malgache tournée vers la vie et les paysages », avec ses représentants illustres comme Andrianaivoravelona, Chan ou Fulgence. Le tout sous les auspices de Claude Monet, son « maître à penser », dont elle s’inspire pour ces toiles « très nature » où les couleurs primaires et chaudes dominent, avec une attirance particulière pour le bleu. Son atelier est à la campagne, et pour trouver l’inspiration il lui suffit de puiser dans le vert intense du parc qui l’entoure. « C’est cette beauté naturelle, toujours changeante et pourtant toujours elle-même, qui m’inspire, confie-t-elle. On ne rivalise pas d’imagination avec elle, alors autant se contenter de la reproduire ». Utilisant aussi bien l’huile, la gouache que l’acrylique, il lui arrive de remplacer le couteau et le pinceau par un simple clou afin de rendre la nuance dans son plus petit détail. À l’image de sa sensibilité. Depuis deux ans, Vero Raharijaona a également entamé une carrière de styliste et lance aujourd’hui son label « Création Vero » : des modèles uniques de sacs bandoulières et de colliers réalisés à partir de matières naturelles malgaches, notamment le lamba landy. « Dans ma peinture comme dans la création d’accessoires, je mets toujours en avant le côté brut des choses, c’est ce qui m’exalte. Une sorte d’évasion dans le réel ». Une artiste au goût nature. Contact sur www.nocomment.mg


CULTURE

A ntoine de Padoue RAHAJARIZAFY

Par ses écrits, ce presque contemporain de Rabearivelo a formé et continue à former des générations entières d’écoliers au Fihavanana et au Fanahy. Un écrivain dont le centenaire tombe à pic pour nous rappeler les vraies valeurs.

ous ceux qui ont fréquenté les bancs de l’école le connaissent par ses écrits, à défaut parfois de se rappeler son nom. Mais ça, c’est la vraie T postérité. Sa Filozofia Malagasy (Philosophie malgache) est toujours donnée en dissertation dans les collèges aussi bien qu’à l’Université : elle a même inspiré une thèse de doctorat en 2008. C’est dire que la figure du RP Antoine de Padoue Rahajarizafy (1911-1974), dont on célèbre cette année le centenaire de la naissance, continue à occuper une place de tout premier plan dans la culture malagasy. Homme d’Église, académicien, philosophe, grammairien, pédagogue, c’est sans doute comme intellectuel – au sens le moins déprécié et le plus engagé du terme – qu’il s’impose à nous. Son essai Ny Hanitra Nentin-Drazana (Sagesse ancestrale), achevé en 1939, demeure le plus vibrant plaidoyer en faveur de l’identité malgache. Une identité indissociable, selon lui, des valeurs ancestrales du Fanahy

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Centenaire d’un écrivain de


(l’âme) et du Fihavanana (l’harmonie sociale). Une certaine « malgachitude » en somme, arrivant comme en écho aux lointains travaux de Césaire et Senghor à la même époque. Même enjeu, même combat dans une époque plombée par le colonialisme. Son livre ne peut que déplaire à l’administration de tutelle : interdit de publication pendant 25 ans, il va néanmoins éveiller pas mal de consciences grâce à sa diffusion sous le manteau. Son manifeste Saino ry Malagasy ambon’olona (Réfléchis, Malgache, être amoindri), paru en 1951 dans le journal Gazety Pitik’afo, est encore un furieux pavé lancé dans la mare, et la marque d’un vrai courage moins de quatre ans après l’insurrection de 1947. Dans Filozofia Malagasy, sans doute son ouvrage le plus connu il approfondit encore son anthropologie de l’« être malgache » en soutenant que « c’est le Fanahy qui est l’homme » : terme intraduisible, selon lui, ne signifiant ni tout à fait l’âme, ni l’intelligence, ni la conscience psychologique. Quant au Fihavanana, supposé favoriser l’entraide, il regrette qu’il soit devenu un instrument de manipulation et une source constante de corruption. Près de quarante après sa mort, le propos garde toute son actualité, à tel point que le juriste Patrick Rafolisy s’en est inspiré pour sa thèse de 2008 portant sur la protection juridique de l’intégrité morale à Madagascar. La publication d’un livre du centenaire, Tsangambaton’ny Faha 100 Taona, est attendue pour clore les célébrations de cette étonnante figure dont une rue porte désormais le nom à Ivandry.

valeurs

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Dzaomalaza et le saphir bleu 2010- 59 mn – Film malgache réalisé par Mamihasina Raminosoa et Rado Andriamanisa, avec Michel Geromany, Onja Tinondia, Irina Raveloson et Ainasoa Synthia. Produit par Digital Development Communications.

Dzaomalaza et le saphir bleu a obtenu le 13 août à Nairobi le prix du Meilleur film pour la jeunesse au festival international Lola Kenya Screen. Une consécration pour les réalisateurs Mamihasina Raminosoa et Rado Andriamamisa qui ont su faire de ce « film à message », à l’origine une commande de l'Unicef, une œuvre d’une grande justesse. Parti à la recherche d’un saphir exceptionnel dans le Sud de Madagascar, Dzaomalaza croise trois femmes sur sa route : Evah, une concubine de négociants asiatiques en pierres précieuses, qui veut s’associer à lui ; Masy, la fille du chef d’un village Antandroy, qui espère avec cette pierre accroître le pouvoir de sa famille ; Revola, une jeune villageoise de 18 ans que l’on donne à Dzaomalaza comme femme, selon la tradition. À travers cette quête du saphir, le film aborde des interrogations très contemporaines comme qu'est-ce que réussir sa vie pour un jeune Malgache d’aujourd’hui ? Dans un Sud perpétuellement confronté à la malnutrition, à la sécheresse, mais aussi aux problèmes de mariages forcés, de grossesses précoces… Téléchargement gratuit sur vuesdafrique.org

Le Livre du mois Lekozity et la racine magique Écrit en français-betsimisaraka et illustré par des écoliers de Tamatave, Lekozity et la racine magique a été présenté en France, du 20 au 24 août 2011, dans le cadre du 13e Salon du livre insulaire d’Ouessant. Édite par Dodo vole, il inaugure la collection de contes bilingues du Dodo bonimenteur, qui voient le jour grâce à la coopération des régions Basse Normandie et Atsinanana. Ce conte traditionnel a été recueilli auprès de Tovolahy, à Ambodiakatra AnteninaMangabe, dans la région de Tamatave, par Laurent Babity, bien connu pour les histoires qu'il raconte chaque mercredi sur la radio nationale. Johary Ravaloson, l’auteur du roman Géotropiques, Prix 2010 de La Réunion des Livres, a animé pour les élèves de CM2 du Lycée français de Tamatave un atelier d'écriture autour du conte afin de le transcrire en version française. Mary a dirigé le travail d'illustration et rassemblé toutes les images pour parvenir à produire cet album… 32 pages de couleurs et de bonheur. Editions Dodo Vole. Format 21 x 30 cm, 32 pages en couleur, couverture cartonnée, prix public 12 euros.

CULTURE

Le Film du mois

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PORTFOLIO

« Cette photo représente pour moi ces petits moments inattendus où tout d'un coup la lumière, le décor, la posture des gens s'accordent parfaitement. C'est dans ces moments-là que l'on décide de prendre une photo sans réfléchir, parce que l'on sait que si elle n'est pas prise la magie ne se reproduira plus... »

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R ijasolo Né en 1973 en France, Rija Randrianasolo, dit Rijasolo, commence la photographie en autodidacte en 2001. En 2004, dans Miverina, il témoigne de la difficulté de retrouver un rapport intime avec Madagascar, son pays d'origine. En 2011, Rijasolo s'installe à Madagascar où il crée l'agence photo Kisary. Il exposera à l'espace no comment® du 10 octobre au 10 novembre 2011.

Être là au bon moment

« Scène de vie dans un bar des 67 Ha. J'ai souvent passé de long moment avec ces jeunes filles qui attendent le client dans les bars ou au détour d'une rue sombre. J'aimais beaucoup la façon dont cette fille tirait sur sa cigarette et expulsait la fumée vers le haut pour ne pas me gêner ».

Partenaires :

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SOATOAVINA

La nature au défi de l’environnement vec quelque 200 000 espèces, dont 150 000 endémiques, la A grande île abrite une prodigieuse « méga-biodiversité » animale et végétale. Et la liste n’est pas close, 615 espèces nouvelles ayant été

découvertes ces dix dernières années. Un patrimoine naturel unique, que viennent admirer les touristes du monde entier. Mais ce trésor est menacé à très court terme. En cause, la déforestation pour le tavy (culture sur brûlis), le kitay (bois pour la cuisine) et le charbon de bois, les doro tanety (feux de brousse) au prétexte de favoriser la repousse des pâturages. S’y ajoutent l’exploitation illicite des bois précieux, le trafic d’espèces protégées, les chantiers miniers, la surpêche terrestre et maritime, la pollution urbaine… De ces risques environnementaux, tous les responsables de l’État sont conscients. Mais fort peu s’en soucient, les lois ou règlements y afférant étant simplement ignorés par les politiques, par les juges et par les forces de l’ordre. Or la couverture forestière, de 30 % en 1950, est aujourd’hui à moins de 15 %. Chaque mois, dans sa rubrique Soatoavina, Sylvain Urfer se penche sur un fait de société à Madagascar. Il analyse les valeurs, décrit les blocages, interroge les comportements pour tenter de construire une réflexion capable d’aider chacun d’entre nous à mieux comprendre le pays et à mieux y vivre avec les autres.

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Le citoyen, lui, ne mesure guère les enjeux. À entendre les paysans, « il y a toujours eu de la forêt, il y en aura toujours », alors même que tout leur environnement témoigne du contraire. D’autres sont complices, la forêt étant, chacun le sait, le lieu de tous les dangers et le refuge des esprits mauvais : pour se débarrasser de ces derniers, il suffit de brûler la première ! S’en est suivie une forte érosion dont l’effet a enrichi le vocabulaire international des géographes, lavaka (trou, creux) désignant une grande excavation en forme de cirque à parois verticales, creusée par les eaux au flanc des collines couvertes d’argiles latéritiques. Le feu exerce une véritable fascination sur le Malgache, qui s’y trouve confronté à longueur de vie. L’incendie des hauts lieux de la capitale marque toujours les esprits : l’Hôtel de ville en 1972, Andafiavaratra, le palais du premier Ministre, en 1976 et Manjakamiadana, le palais de la Reine, en 1994. Et la lecture des archives, comme celle des quotidiens, n’est qu’une monotone litanie de villages incendiés, de cases brûlées, de dépôts de bois calcinés, de villes en flammes, de prairies réduites en cendre, de forêts primaires en feu… Les feux de brousse seraient-ils donc l’expression privilégiée d’un mal-être secret ? Jamais ils ne sont plus nombreux et plus violents qu’en période de tension politique, la corrélation entre les deux phénomènes est admise de tous. Les sachant interdits, le paysan prend un malin plaisir à les multiplier dès lors que l’autorité centrale se relâche. Prend-il, par la même occasion, une revanche sur les chefs, petits et grands, qui ne cessent de le pressurer et de l’humilier ?


À y regarder de plus près, la population manifeste une surprenante indifférence pour la vie animale et végétale, voire même une complaisance à faire souffrir les bêtes et à dégrader la nature. Les enfants s’amusent à mutiler les insectes ou les bestioles, ou à frapper les chiens et les bœufs ; leurs parents, eux, prennent plaisir à déguster les tortues et les lémuriens ou à entailler les arbres à portée de machette. L’éducation traditionnelle n’éveille pas à la beauté des fleurs et à l’émotion des couchers de soleil ; loin d’apprendre à contempler les arbres majestueux, elle enseigne que ny hazo avo halan-drivotra (le grand arbre est pris dans les vents – il n’est pas bon de s’élever audessus des autres…). Autre handicap, l’absence de tout souci écologique dans l’environnement urbain1. Chacun, particuliers autant que collectivités, jette ses ordures n’importe où, déverse ses eaux usées dans les cressonnières et se moque de savoir si les huiles de vidange ou les acides contenus dans les batteries de voitures doivent être déversés dans le caniveau ou ailleurs. Mais si tous ont les déchets en horreur, rares sont ceux qui balayent leur cour ou devant leur porte, tandis que les sociétés de nettoyage urbain ne respectent pas leurs cahiers de charges. L’urbanisation détruit l’environnement, l’environnement, en retour, devient un problème de santé publique, provoquant asthme, allergies et autres maladies plus graves encore. La réconciliation de la tradition avec l’environnement suppose que tous les acteurs y trouvent leur intérêt. À court terme, par la création d’emplois dans la valorisation locale des ressources naturelles autant que des déchets, et par le tourisme, sans oublier la répression des pyromanes ; à long terme, par des reboisements sérieux qui préserveront les rizières de l’ensablement, les sources du tarissement et les routes des éboulements, ainsi que par une éducation civique courageuse et persévérante. En bref, il est urgent de surmonter l’indifférence générale à la notion de patrimoine, qu’il soit naturel, artistique ou intellectuel. __________________________________________

Voir Rindra Raharinjanahary, Antananarivo et ses ordures, Production, collecte, valorisation, Foi & Justice, Antananarivo, 2011, 272 pages.

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Jésuite, Sylvain Urfer vit à Madagascar depuis 1974. Enseignant, écrivain et éditeur, il est considéré comme l’un des analystes les plus pointus de la société malgache.

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TAKELAKA MAMPITOKELAKA 38

Guide de survie à Tana : Morondava Christodule est le meilleur guide de l’univers connu. Quelle chance : il habite à Madagascar ! Voici des extraits de son guide, désormais disponible chez les meilleurs libraires de l’océan Indien.

’est en 1972, lors de la conférence de Stockholm, que les membres de l’ONU désignent Morondava C comme la capitale de la planète Terre. Un honneur que les

habitants ne se privent pas de rabâcher aux oreilles des visiteurs. Vous ne verrez, cependant, pas encore de bâtiments internationaux. La concrétisation de ce projet grandiose pour l’Humanité se heurte au bon vouloir du tamponneur du bureau 203 de la Région de Morondava qui ne validera pas de document tant qu’on ne lui promettra pas le poste de vice-président de la Terre. En attendant, les représentants du Monde se contentent de New York. LES PÊCHEURS VEZO : UN MODE DE VIE QUI DISPARAÎT Les Vezo (prononcer « vaise ») forment une des communautés les plus paisibles et authentiques de l’Ouest de Madagascar. On leur doit d’ailleurs l’expression « à l’aise, Vezo ». Pendant des siècles, ces pêcheurs nomades vivaient en parfaite symbiose avec la nature. Mais on assiste actuellement à un profond bouleversement de leur culture au profit d’un mode de vie plus moderne. Le poisson, base traditionnelle de leur alimentation, a ainsi été remplacé par les nouilles lyophilisées qui sont devenues leur principale source de nutriments. Les nouvelles générations quittent volontiers la côte et s’installent dans la capitale où ils se reconvertissent, tout naturellement, en consultants marketing. Et leur relation, autrefois privilégiée, avec les tortues, est désormais consommée. Mais il reste de l’espoir pour la sauvegarde de ce riche héritage culturel : un entrepreneur fortuné d’Antananarivo


a entamé la construction de « Vezo Park ». Calqué sur Disneyland, le parc d’attraction aura comme thématique le monde en perdition des pêcheurs nomades. La barbe à papa au goût de moule se dégustera avant un tour en pirogues tamponneuses. Et « cyclone en mer » s’annonce comme le manège le plus terrifiant de l’océan Indien. L’APRÈS TAXI-BROUSSE Bientôt fini le temps des pistes défoncées en taxi-brousse ? Pionnière Pêcheur vezo sur une mer d’huile transportant des nouveaux modes de un ravitaillement de nouilles lyophilisées. transports doux, Morondava sera la première ville malgache équipée d’une catapulte géante pour voyageurs. De gigantesques filets « receveurs » ont déjà fait leur apparition dans les trois villages pilotes du programme : Morombe, Mahabo et Belo-sur-Mer. Les premiers essais sur des lémuriens (volontaires) furent très concluants et, si la catapulte s’avère rentable, le ministère des Transports projette d’étendre le service à d’autres villes de l’Ouest et de s’ouvrir au transport de fret. Dans un premier temps, les voyages coûteront un peu plus cher que les trajets en taxibrousse et il faudra prévoir un supplément si vous n’avez pas votre propre casque. Le premier lancement de passager est prévu pour mi-2012. LES BAOBABS DE TOUS LES INTERDITS Pendant de nombreuses années, les deux célèbres baobabs entrelacés ont forgé la fierté des habitants, touchés par la tendresse innocente qui se dégageait de la scène. Jusqu’au jour où un responsable chrétien de Belo-sur-Mer s’est rendu compte qu’il s’agissait bien de deux arbres du même sexe. Toutes les Églises du pays se sont alors insurgées contre ce comportement contre-nature, allant même jusqu’à interdire les cartes postales qui montraient cette scène d’amour. Passés de « mignons » à « déviants et pervers » en l’espace de quelques mois, les deux amoureux sont devenus, malgré eux, le symbole de la lutte pour la tolérance envers les homosexuels à Madagascar.

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Sikidy Prenez-en de la graine À Madagascar, pas besoin de boules de cristal pour se faire prédire l’avenir. Il suffit de quelques graines jetées à terre et d’une technique d’« extraction par paires » qui rappelle curieusement le langage des ordinateurs…

onnaître le passé, le présent et le futur proche, tel «C est l’objectif du sikidy », explique Eris Rabedaoro. Écrivain et spécialiste des traditions malgaches, il a organisé en septembre dernier, au T-toon d’Ampandrana, un curieux atelier consacré à cet art divinatoire toujours très en faveur à travers le pays. Considéré par certains comme de la sorcellerie, par d’autres comme du pur charlatanisme, le sikidy dérive en fait de l’antique géomancie orientale, introduite à Madagascar par les marins arabes. Il était déjà connu sous le règne d'Andriamanelo (milieu du XVIe siècle) et jusqu’à Ranavalona III, qui en était très friande, rien des affaires importantes de la cour ne se décidait sans consulter les mpanao sikidy, les


TRADITIONS ET PATRIMOINE devins. Aujourd’hui, il n’est pas un village dans l’île qui n’ait son géomancien que l’on vient consulter pour savoir de quoi demain sera fait. Qu’il s’agisse d’un mariage, d’une affaire à conclure, d’un emploi espéré, c’est dans la graine qu’on vient chercher la lumière. Pratiquement, la divination sikidy consiste à jeter sur le sol des graines d’acacia ou de tamarin, puis d’en prendre une poignée au hasard. De cette poignée, les graines sont extraites deux par deux, jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus que deux ou une seule en main. « Un langage binaire identique au système qui fait fonctionner les ordinateurs », fait remarquer Eris Rabedaoro, et qui est lié à l’observation des Anciens selon laquelle toutes choses dans la nature semblent aller par paire : le chaud et le froid, la lune et le soleil, l’homme et la femme… Cette opération d’élimination par paire est répétée seize fois et chaque reste est disposé dans un tableau de seize cases appelé renintsikidy ou le sikidy mère. Grâce à un alphabet symbolique basé sur deux signes : le principe mâle représenté par un point et le principe femelle par deux points, le mpanao sikidy est alors en mesure de déchiffrer le message délivré par le tableau. À noter que chaque graine retenue dans le tableau doit être « réveillée » en soufflant dessus, car elles sont considérées comme des éléments vivants, le tout accompagné d’incantations secrètes. Compliqué ? Oui, sans doute, mais quand le devin vous annonce que votre projet a toutes les chances d’aboutir, on lui pardonne vite cette séance de Rubik’s Cube. Dans le cas contraire, si c’est un mauvais présage, on peut toujours dire qu’il n’a pas la bosse des maths et aller voir ailleurs… Contact sur www.nocomment.mg

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MÉDIAS

Steve Lai

DIRECTEUR GÉNÉRAL DE PARABOLE MADAGASCAR Le distributeur de programmes satellitaires veut élargir sa base d’abonnés par des bouquets plus adaptés aux budgets malgaches. Une stratégie que le nouveau directeur général annonce déjà fructueuse …

Une

télévision pour les Malgaches

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Parabole Madagascar s’est lancé cette année dans la course au bouquet le moins cher. Est-ce le signe que la nervosité gagne le milieu de la télévision payante ? Je ne parlerais pas de nervosité mais, en ce qui nous concerne, de redynamisation de nos objectifs, dans un environnement il est vrai de plus en plus concurrentiel. Avec l’arrivée de l’opérateur Blueline, fin 2010, son offre de télévision à 10 000 ariary par mois, via l’ADSL, a forcément fait bouger les lignes. Canalsat y a répondu avec son bouquet à 19 900 ariary, et Parabole Madagascar en avril a lancé le bouquet Pika qui propose, pour le même prix, 17 chaînes de télévision et une vingtaine de radios et services interactifs. C’est le jeu normal de la concurrence, et tant mieux si cela favorise le choix du consommateur. L’arrivée de Blueline ne vous inquiète pas ? Nous, c’est le satellite et eux le câble ! Plus précisément ce qu’on appelle le « triple play » : la combinaison de l’internet, de la téléphonie mobile et de la télévision numérique. Un courant très en vogue en Europe depuis trois ou quatre ans, mais si l’on tient compte que pour accéder à la télévision, il faut aussi payer le prix de la connexion à l’ADSL, on voit que l’offre satellitaire reste finalement très concurrentielle…


Clairement, Canalsat reste votre gros concurrent ? Nous lui reconnaissons la place qui est la sienne sur le marché des programmes satellitaires, celle de leader à Madagascar et dans la zone océan Indien. Il est arrivé quelques mois avant nous et profite évidemment de l’énorme synergie de notoriété du groupe Canal+. Mais nous sommes là, bien décidés à mener notre rôle de challenger ! Depuis 1999, Parabole n’a cessé de gagner du terrain, jusqu’à atteindre en 2010 plus de 6 000 foyers abonnés, soit 40 % de part du marché. La fin 2010 et le début 2011 ont été cependant plus difficiles, car c’est à ce moment que nous avons commencé à ressentir les effets de la crise de 2009. Disons qu’on a fait un peu de surplace... Bref, c’était vraiment le moment pour nous de faire bouger les choses, poussés par le vent de la concurrence. D’où votre nomination à la direction générale ? Je suis là pour redonner un nouveau souffle à Parabole, rebooster les équipes, la communication, et surtout développer les nouveaux produits que le public attend. Tout en restant dans la continuité de l’histoire de cette maison que je connais bien, puisque j’en ai été co-gérant pendant trois ans comme représentant de la partie mauricienne (NDLR, groupe Thierry Lagesse), aux côtés de Monsieur Gilbert Biny, notre partenaire malgache. Que représente la composante mauricienne dans Parabole Madagascar ? Nous sommes à 50 % dans le capital. Il faut savoir qu’à l’origine, en 1998, Parabole est une société mauricienne, à capitaux uniquement mauriciens. Aujourd’hui, le groupe Parabole est également implanté à la Réunion et à Mayotte et distribue plus de 82 chaînes et services francophones sur la région, soit une audience de 300 000 téléspectateurs par jour. Le groupe est d’ailleurs dans le top 100 des entreprises de l’océan Indien. C’est donc toute une dynamique de groupe qui peut s’exercer à Madagascar, renforcée par l’expertise de Monsieur Gilbert Biny dont le nom a longtemps été lié à celui de la RTA. Un partenariat nécessaire, car le ticket d’entrée est cher sur le satellite… Pour la diffusion de nos chaînes, nous louons deux parts sur Eutelsat W2, le satellite qui arrose l’Afrique de l’Est et la zone océan Indien, ce qui représente un coût de 4 millions d’euros par an. Sans parler de notre régie à Paris qui centralise les arrivées d’images et les renvoie sur le satellite. C’est évidemment une somme considérable, et un investissement qu’on a mis cinq ans à rentabiliser. Cela dit, en faisant mieux que la moyenne des opérateurs, puisque l’amortissement est en général de 7 ans… Le problème est que l’espace n’est pas illimité sur ces deux parts : on ne peut pas y mettre tous les programmes que le public souhaiterait recevoir. Avec la

BIO « Je ne débarque pas de Maurice ! », clame Steve Lai, le nouveau directeur général de Parabole Madagascar, en fonction depuis le 1er septembre dernier. Une façon de rappeler les « liens de cœurs » qui l’unissent depuis des années à Madagascar. Un pays qu’il connaît bien pour l’avoir souvent visité en sa qualité de représentant du groupe Parabole, chargé plus précisément de la cogérance de la filiale malgache. À 44 ans, marié, papa d’un garçon de 10 ans et d’une fillette de 4 ans, son allure reste étonnamment juvénile, mais bien en phase avec le « coup de jeune » que sa nomination est censée apporter à la nouvelle stratégie de Parabole Madagascar. Expert comptable, diplômé en Angleterre, il a rejoint le groupe Parabole en 2001, après plusieurs années passées dans le secteur textile mauricien, notamment au sein du groupe Ciel. « Je ne suis pas là pour tout chambouler, précise-t-il. Ma nomination s’inscrit dans la continuité du partenariat fructueux qui unit depuis 1999 Madagascar et Maurice à travers l’aventure Parabole ». Tout un programme.

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cinquantaine de chaînes de télévision que nous distribuons actuellement sur Madagascar, nous atteignons presque la limite. Il fallait donc trouver d’autres solutions. Comme la reconversion à la haute définition ? Cela fait deux ans qu’on a commencé à changer gratuitement tous nous décodeurs pour apporter cette qualité haute définition (HD) à nos abonnés. Mais pas seulement pour le confort d’images : la haute définition permet également une meilleure compression et donc la possibilité de mettre plus de chaînes sur un même espace. Nous avons sur notre bouquet deux chaînes HD offertes à nos abonnés sans supplément de prix, dont Eurosport HD lancé en juillet dernier, mais on espère encore ajouter une ou deux chaînes d’ici la fin de l’année. Où en êtes-vous avec le REC ? L’enregistreur numérique REC (Revoir, Enregistrer, Contrôler) est l’un des nouveaux produits lancés au début de cette année et destinés à réactiver notre offre. Il permet d’enregistrer jusqu’à 120 heures de programmes. De technologie avancée, ce nouveau produit hi-tech

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offre aux abonnés l’opportunité de regarder encore mieux la télévision, de ne rien manquer aux programmes diffusés sur les chaînes de leur bouquet avec une qualité d’image exceptionnelle. À noter que La technologie du REC By Parabole a été entièrement développée par les ingénieurs de la société filiale du Groupe, Glop TV. Nous voulons ainsi être au plus près de la demande de nos abonnés et évoluer avec eux. C’est le même principe qui nous a guidés avec le bouquet Pika. En proposant la télé satellitaire à partir de 19 900 ariary par mois, nous sommes sûrs d’être à l’aube d’une révolution qui va complètement changer les habitudes du téléspectateur malgache. Au point de modifier le profil de vos abonnés ? Évidemment, l’image du bouquet satellitaire réservé à une consommation élitiste, aux classes supérieures et aux expats, est largement périmée. Les

Nous sommes à l’aube d’une révolution…


deux-tiers de nos abonnés sont en fait des Malgaches de la classe moyenne, et cette proportion va encore aller en s’amplifiant avec l’offre Pika. Comme vous pourrez le constater dans les mois à venir, le plaisir de toute la famille sera toujours notre objectif principal ; nous porterons donc une attention particulière à proposer une offre de programmes sans cesse renouvelée qui réponde aux envies de nos abonnés. Mais toujours pas de programmes en malgache… Jusqu’ici on a été limités par la capacité de stockage du satellite, ce qui nous obligeait à faire des choix. Mais avec la possibilité d’installer davantage de chaînes, nous travaillons d’arrache pied sur le développement du segment malgache, la « télé pays » comme on dit à La Réunion. On est déjà en pourparlers avec des télévisions privées. L’année 2012, sera aussi tournée vers la technologie en proposant plus de services personnalisés et une interactivité accrue de l’abonné avec son décodeur. Envoyer un SMS depuis son décodeur, n’est pas encore à l’ordre du jour, mais c’est évidemment l’avenir. A ceux qui vous reprochent de favoriser une télévision trop

commerciale, sans grandes visées éducatives ? Nous fonctionnons avec une législation qui fixe le cadre de nos activités, même si elle ne nous impose pas de quotas en termes de programmes. Certes, par vocation, nous distribuons de la télé commerciale, calibrée sur des mesures d’audience, mais cela ne signifie pas que la qualité est absente. Des chaînes généralistes comme France 2 ou France 3 répondent à toutes les exigences d’une télévision de service public, sans parler des formats « découvertes » comme Discovery ou « infos » comme LCI. Comme distributeurs de bouquets, notre mission consiste à apporter le plus vaste choix possible, pas à dire aux gens comment ils doivent regarder la télé. Depuis 12 ans, Le Groupe Parabole est engagé auprès de ses abonnés à leur offrir au meilleur prix des moments de télévision de pur plaisir au quotidien.

Parabole Madagascar en chiffres Créé en 1999 Filiale du Groupe Parabole (1998) 6 000 foyers abonnés 40 % du marché de la télévision payante 6 milliards d’ariary de chiffre d’affaires 4 bouquets satellitaires 52 chaînes de télévision 21 radios 9 services interactifs

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MÉDIAS Quand le réel et le virtuel se rencontrent, cela donne la réalité augmentée. Une technologie 3D où Madagascar se positionne parmi les leaders mondiaux.

anjona Ranaivohariniriana n’est pas un mutant, encore moins T un androïde tombé de l’espace. Juste

Réalité augmentée 46

Madagascar dans la cour des grands

un jeune Malgache très à l’aise dans ce XXIe siècle qu’on nous promet de haute technologie et auquel il a bien l’intention d’apporter sa contribution. Responsable scripting en réalité augmentée au sein de l’agence de conseil en communication Tam Tam, il exerce l’un des métiers les plus en pointe dans le domaine du numérique. Sa spécialité : mélanger des images 3-D à des images réelles, ce que l’on appelle la réalité augmentée (RA). Un domaine où Madagascar fait très fort, puisque l’agence Tam Tam est à ce jour le fournisseur de Total Immersion, l’un des leaders mondiaux de cette nouvelle technologie. Une pièce nouvelle à mettre au crédit du savoir-faire malgache, mais qui regarde furieusement l’avenir cette fois !


Diplômé en ingénierie informatique à l’ISPM (Institut supérieur polytechnique de Madagascar), Tanjona intègre Tam Tam en 2010. Le temps d’une formation chez Total Immersion et le voici déjà plongé dans ce monde étrange, mi-réel mi-virtuel, de la réalité augmentée. Un monde que vous connaissez déjà si vous avez vu Jurassic Park avec ces dinosaures de synthèse évoluant dans des décors réels. Idem si vous êtes passionnés de jeux vidéo, avecThe Eye of Judgment, premier jeu en RA sorti sur Playstation 3 en 2007. Bref, la RA est partout, y compris, et de plus en plus, dans les domaines de la pub et du marketing où les nouvelles techniques de composition 3D permettent de mieux mettre en valeur les produits. « On peut transformer leur apparence, par exemple pour produire un effet comique, ou encore les placer dans un environnement insolite pour susciter une émotion particulière qui va favoriser l'acte d'achat », explique Tanjona. À Madagascar, la première mise en pratique de cette technologie est déjà visible sur le site Internet de la bière Skol. En attendant bien d’autres applications : comme ces catalogues destinés au e-commerce où il est possible de s’habiller virtuellement à partir d’une simple photographie de soi. Sans parler d’applications beaucoup plus lourdes dans le domaine industriel ou médical. « Dans ce monde qui est en train de se créer, nous avons, nous Malgaches, notre carte à jouer, et pour une fois en jouant d’égal à égal avec les plus grands », souligne Tanjona. Et si l’avenir avait déjà commencé ?


MÉDIAS

Cornélia Bonnes vibes sur RDJ !

Plus connue à l’antenne sous le nom de Cid, Cornélia anime le samedi et le dimanche un nouveau rendez-vous sur RDJ, appelée Good Vibration. Une émission à l’affût des bons plans de la capitale, mais faite aussi pour réfléchir.

Comment Cid se retrouve-t-elle derrière « Good Vibration » ? Cid est mon nom d’antenne depuis 12 ans que je suis dans la radio. Un hommage à Corneille, j’adore le théâtre ! J’ai travaillé à Top Radio et à Ma-FM, et aujourd’hui je suis

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à la Radio des jeunes. Comme la station est en train de reprogrammer toute sa grille, on m’a proposé de faire deux émissions hebdomadaires, de trois heures chacune, le samedi et le dimanche. Je ne savais pas trop comment combler ces horaires, alors très égoïstement, j’ai pensé à toutes ces choses que j’aimerais connaître pour mieux profiter de la capitale. C’est vrai qu’à Tana on manque de loisirs, et Good Vibration se donne précisément pour mission de parler des bons plans, autres que le billard et le karaoké. Qu’y trouve-t-on ? Un pêle-mêle des bonnes adresses à découvrir et qui sortent de l’ordinaire. Ce peut-être aussi bien la petite boutique de fringues qui vient d’ouvrir que le gentil dentiste qui n’attend que votre appel pour vous soulager. Et comme tout chez moi tourne autour du bien-être, je propose aussi des activités qui permettent de se ressourcer comme le yoga ou le tai-chi, mais également des cours de vacances pour les enfants. Un magazine pratique pour se rendre la vie meilleure et avoir les bonnes vibes, comme l’indique le titre. Pour la récolte des bons plans, je compte beaucoup sur nocomment, notre partenaire. Le dimanche, le ton est un peu différent… Disons que je mets plus l’accent sur la fonction éducative de la radio. Je veux lui redonner ce rôle initial qu’elle semble avoir un peu perdu, et cela passe par des sujets qui méritent réflexion, par exemple touchant l’environnement ou le social. Pour cela, j’essaie de me rapprocher le plus possible du monde associatif. Je veux mettre les bonnes vibrations au service des bonnes causes.




ÉCO

Fort-Dauphin

Forum des îles

de l’océan Indien

De façon inédite, le Forum économique des îles de l’océan Indien se déroulera cette année à Fort-Dauphin. Une opportunité en or que les opérateurs locaux ne comptent pas laisser passer.

est à l’honneur cette année puisqu’elle accueillera Fdesort-Dauphin du 24 au 26 octobre la 7e édition du Forum économique îles de l’océan Indien. Une première dans l’histoire de ces

forums qui sont généralement organisés dans la capitale du pays hôte. Accueillie par la Fédération des Chambres de commerce et d’industrie de Madagascar qui représente les 24 chambres consulaires de la grande île, cette rencontre sera l’occasion de mettre en vitrine toutes les potentialités de la région sud Madagascar, que ce soit du point de vue halieutique, agricole, touristique, ou en ce qui concerne la conquête des marchés extérieurs de la zone. La mise en place du Parc Ehoala n’est sans doute pas étrangère à cette décision de décentralisation du Forum. Avec ses 400 hectares d’opportunités d’affaires, ce nouveau port franc permettra à tout opérateur désireux d’investir de profiter des installations aux normes du nouveau site construit par Rio Tinto et le gouvernement malagasy pour l’acheminement de l’ilménite et des autres produits d’importation et d’exportation. En attendant un

accès routier lui aussi aux normes. Entre 200 et 250 participants sont attendus pendant ces trois jours de rencontres, d’ateliers, de salon B to B (mise en relation directe de l’offre et la demande) et de visites pour séduire les investisseurs potentiels. Ce sera également l’occasion pour les Chambres consulaires de se réunir pour se pencher sur le développement socio-économique de la zone, la mise en place de conventions permettant de dynamiser les échanges commerciaux entre les îles de l’océan Indien. Reste à espérer que la question du développement durable de la région soit elle aussi au cœur des débats. Véritable « opération séduction », l'événement nécessitera une mobilisation sans précédent de tous les acteurs publics et privés de la région Anôsy. Tous les organismes étatiques ainsi que les opérateurs privés et l’Office du tourisme, seront attentifs au bon déroulement des festivités : événements culturels et visites de la région seront à la carte ! Fort Dauphin a, cette fois encore, rendezvous avec son histoire…

Un rendez-vous en or

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ÉCO

Antsirabe

Salim Karmaly

Salim Karmaly est l’archétype de l’entrepreneur ayant su parfaitement s’intégrer au sein d’un environnement tant social qu’économique. Avec de nombreuses réussites à la clé.

ans la première moitié du siècle dernier, fuyant son Inde natale en proie à la misère, Jivane Karmaly s’embarque sur un bateau D de fortune qui viendra s’échouer à Mahajanga. Quatre générations

plus tard, Salim Karmaly est le pilier de prospères affaires familiales. Il est loin, en effet, le temps où cette famille revendait, dans de petites échoppes, les tissus de la Cotona. Le groupe Karmaly œuvre aujourd’hui dans la promotion immobilière, le commerce et l’imprimerie. « Nous allons continuer de diversifier nos activités dans le secteur du tourisme avec un hôtel de 40 chambres, d’un niveau de confort trois-étoiles, qui devrait ouvrir courant 2013 ». La réputation de la famille Karmaly, dont la ville d’Antsirabe a baptisé une rue à leur nom, tient cependant d’avantage à leurs engagements sociaux qu’à leur réussite économique. La famille Karmaly a offert à l’État malgache une école dénommée EPP Karmaly et d’autres projets sont en cours. « Nous allons créer une académie sportive dans l’enceinte du complexe Antsaha Parc Hôtel sous la houlette de l’ancien champion du monde de kickboxing Jean Marc Koumba. Il faut offrir à la jeunesse malgache des loisirs et des débouchés. Le sport est un excellent vecteur d’éducation ». La star internationale, Dominique Valera, parrain officiel de l’académie JMK sera présent le 23 octobre prochain pour le lancement officiel de ce projet qui a pour but de professionnaliser le sport à Madagascar et qui offre à Salim Karmaly une nouvelle opportunité de généreuse action. Contact sur www.nocomment.mg

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Entreprendre et partager




ÉCO

Fianarantsoa

Razafindramboa a su multiplier les rencontres et les expériences dans des secteurs aussi divers que la riziculture, la transformation du lait ou la production de coton. Un engagement sur quatre décennies dont il tire aujourd’hui le bilan : « À Madagascar, certains agriculteurs réussissent à monter de vastes exploitations mécanisées, embauchent et exportent, tandis que d’autres arrivent difficilement à se nourrir. Il faudrait davantage partager les expériences qui fonctionnent. Madagascar a des richesses physiques et humaines magnifiques, mais la transmission se fait difficilement ». Des revers, il en a lui-même connu. Comme à l’époque où il se met à son compte comme exploitant de bois pour le secteur agricole, avant de tout perdre, dans un incendie, en une seule À 60 ans, Pascal Razafindramboa a passé les trois quarts nuit. « Des hectares de forêts partis en fumée, se souvient-il. J’ai de son existence au service des paysans. Un spécialiste du tout perdu, mon travail, mes économies. Mais j’avais une famille développement rural, doublé d’un passeur d’expériences. qui avait confiance en moi et qu’il fallait nourrir. Il a fallu accepter la défaite, se remettre en cause ». Une leçon de vie. Malgré tout, il rebondit et se fait embaucher pour un l vous accueille avec un sourire bienveillant, la poignée de main programme de la Banque mondiale, puis par l’ONG agricole Afdi, franche et le regard droit. Il parle un français élégant, utilisant chargé de coordonner les centres de soutien agricole du Sud de avec soin un vocabulaire riche et précis. « J’ai travaillé avec des Madagascar. Toujours soucieux de faire partager les expériences, il Allemands, des Français, des Américains et avec presque tous les dirige aussi une ONG malgache, spécialisée dans les informations. peuples de Madagascar. Pour bien comprendre les autres et bien « Maintenant, je sers davantage les intérêts de la communauté que me faire comprendre, j’essaye de maîtriser au mieux la langue de les miens, et ça me convient très bien », relève-t-il. Au bout de sa mon interlocuteur ». longue carrière, il estime avoir trouvé la paix et la confiance dans Longtemps salarié d’une multinationale allemande la capacité de l’homme à se dépasser. Un capital inestimable. avant de travailler pour le ministère de l’Agriculture, Pascal Contact sur www.nocomment.mg

Pascal

RAZAFINDRAMBOA

I

Une vie pour le développement rural

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MÉTIERS

P ierrot RAMORASATA « Voatiry » (voiture) ne désigne pas en malgache une automobile, mais une charrette tirée par des chevaux. La conduire, c’est ce que fait Pierrot Ramorasata, tous les matins bien avant le lever du soleil, pour approvisionner les marchés.

3 heures du matin, il est déjà debout dans sa cour d’Anosizato, en train d’atteler ses deux canassons. Si sa charrette ne lui fait À pas de misères, il peut espérer atteindre le marché d’Anosibe sur

les coups de 4 heures. À cette heure, la place est encore vide et Pierrot peut attendre tranquillement en buvant le café avec ses amis charretiers qu’un client lui demande de transporter ses marchandises. La plupart du temps jusqu’au marché des 67 Hectares où le client en question a un étal. Avec éventuellement des passagers, mais pour Pierrot cela ne fait pas de différence : la course est à 200 ariary par paquet comme par personne. « Les clients viennent d’eux-mêmes, il n’y a donc pas trop à se bousculer entre charretiers, chacun est sûr d’avoir sa petite course ». Un univers un peu rude – en hiver, la nuit on se les gèle – mais où tout le monde se connaît, les charretiers comme les marchands. Une espèce de « corporation de la nuit », silencieuse mais active, qui permet aux

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En voatiry !


« citadins du jour » de toujours trouver leurs marchés approvisionnés. « Ils dorment, nous on bosse », résume laconiquement Pierrot en se réchauffant les mains à son vieux réchaud. Père de quatre enfants, il est dans le métier depuis six ans. Sa charrette, il l’a fabriquée lui-même, tout comme les sept collègues qui partagent avec lui son itinéraire. « On peut transporter jusqu’à une tonne de marchandises », explique Pierrot. Enfin en gros, car la pesée se fait au coup d’œil. Le plus délicat est la bonne disposition des sacs pour que le convoyage ne soit pas périlleux. Un chargement mal équilibré et c’est la charrette qui risque de se renverser, entraînant les chevaux avec elle. Un scénario auquel Pierrot ne préfère pas penser car ça coûte une fortune, ces bêtes-là !

La pluie aussi est sa hantise : la charrette glisse, s’embourbe et dans les descentes, c’est encore plus dangereux. Bref, un boulot qui n’est pas de tout repos, mais qui lui permet de rentrer jusqu’à 10 000 ariary dans les meilleurs jours. « La plus grande partie de ce qu’on gagne sert à nourrir les chevaux, mais on ne peut pas leur reprocher », soupire-t-il. Avec la concurrence des taxi-be, il reconnaît que les temps sont devenus plus durs. Mais comme une charrette est capable de passer par les chemins les plus tortueux, ce n’est pas demain qu’ils le mettront au chômage. S’il avait assez d’agent de côté, il se verrait bien camionneur ou conducteur de bus. Juste histoire de voir ce que cela fait de rouler avec des chevaux-vapeur…


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M ikea


ESCALES Le photographe Youry Bilak est l’un des rares à avoir eu l’autorisation d’approcher les « hommes nus ». Un peuple bien plus « premier » que primitif, souligne-t-il. Une rencontre qui a bouleversé sa vie.

’est un peu le hasard, et un heureux concours de circonstances, qui ont conduit Youry Bilak et sa compagne Gaby à croiser la route des Mikéas en août dernier. C Un peuple dont ils ignoraient l’existence jusqu’à leur arrivée à Madagascar. Mais

comme lui s’intéresse aux minorités, notamment les Houtsouls d’Ukraine à qui il a consacré une importante exposition photographique, il ne pouvait que vouloir rencontrer ce peuple qu’on dit très peu ouvert sur le « monde extérieur ». « Par chance, mon travail de photographe a intéressé le responsable qui gère le parc naturel où vivent les Mikéas. Il nous a donc aménagé, à titre exceptionnel, un rencontre qui n’a duré qu’un jour, mais l’une des plus belles de ma vie ». Rencontrer les Mikéas signifie des heures de marche dans cette brousse sèche qui s’étend de Toliara à Morombe. « Une forêt où le vert est absent, où à la place de mousse et de fougères, on ne trouve que du sable et des épineux », relève Youry Bilak. C’est là, au beau milieu de la nuit, qu’ils atteignent un campement habité par une trentaine de Mikéas, rassemblés autour d’un feu. « Faly mahitaky anareo rahay » : l’interprète leur transmet les paroles de bienvenue que leur adresse le nahoda be, le chef du campement. Torse nu, et non pas entièrement nus comme le veut la légende, ils sont en train de faire rôtir du hérisson. Nomades de la forêt, les Mikéas ne doivent leur survie qu’à la chasse au petit gibier et au ramassage des baies et du miel sauvage. Quelques chèvres également qu’ils élèvent et troquent contre du riz. Dans ce milieu hostile où l'eau est pratiquement absente - quelques mares réduites à rien à la saison sèche – ils boivent à la racine du baboho, un tubercule qu’ils détectent à la brindille en fouillant le sol sablonneux et dont il recueille le précieux suc.

Le peuple de la forêt



« Personne ne pourrait survivre dans un tel environnement, mais eux y parviennent, s’étonne Youry Bilak. Je crois que c’est dû à l’étonnante communion qu’ils entretiennent avec leur milieu et qui leur permet d’en tirer toutes les ressources ». On les dit notamment très experts en plantes médicinales (saha-mangoky). Le contact est chaleureux, bien loin du mythe du Mikéa méfiant, voire hostile à toutes formes de communications. Mais on a dit tellement de choses sur le « peuple des épines »… Pour certains, ce sont des Vazimbas, les derniers représentants du peuplement originel de Madagascar : des êtres dotés de pouvoirs surnaturels, dont celui de se rendre invisibles, et très versés en grigris de toutes sortes ! Pour d’autres, ce sont des Pygmées semblables à ceux du Gabon ou du Cameroun. Mais à leur taille, tout à fait dans la moyenne nationale malgache, on voit que ce n’est pas le cas. En fait, ce sont tout simplement des Masikoros, l’ethnie de la côte. Des paysans qui ont décidé, il n’y a pas si longtemps que ça, de retourner à la forêt, pour échapper aux corvées royales et à toutes formes de tutelle administrative. Des insoumis, des rebelles en quelques sortes, et c’est bien ce qui les rend si attachants au regard de Youry Bilak. « Ce ne sont pas des primitifs, mais des gens qui ont choisi de revenir aux valeurs premières, avec une richesse d’âme vraiment incroyable. Tout ce à quoi chacun de nous aspire, finalement ». Pour autant, les Mikéas sont en voie de disparition, sans doute pas plus de 2 000 aujourd’hui. La culture sur brûlis (hatsake) a considérablement réduit leur aire ramenée à pas plus de 70 hectares de forêts vierges, dix fois moins qu’il y a vingt ans. « Peut-être qu’en l’espace d’une génération il n’y aura plus de Mikéas, et mes photos sont autant un hommage qu’un cri d’alarme », souligne Youry Bilak. Contact sur www.nocomment.mg

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Ibity

Une montagne d’histoires

Les pentes du mont Ibity regorgent de savoureuses anecdotes historiques. Voyage dans l’espace, à la découverte de somptueux paysages façonnés par les hommes et… le temps.

25 km au Sud d’Antsirabe, le massif du mont Ibity domine toute la région du haut de ses 2 278 m. À peine entamonsÀ nous l’ascension que notre guide nous entraîne dans l’enceinte

d’un Rova (palais royal) encore habité par les descendants du Roi Andriamasinavalona. En ces lieux bucoliques et durant l’année 1885, a été signé un pacte entre les représentants de l’armée française et le Premier ministre Rainilaiarivony, prémices du futur protectorat français. En gravissant les premières pentes, nous avions remarqué un grand nombre de beaux ficus qui jalonnent les alentours de la colline où trônent le Rova et les tombes royales. Ces arbres, symboles de la sagesse, étaient plantés près de chaque case des concubines du roi. Peut-être pour qu’elles lui restent fidèles ? Lorsque celui-ci leur rendait visite, il accrochait son pagne de manière bien visible à la porte d’entrée. Inutile alors de chercher à déranger le roi…

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Sur les versants de cet unique massif quartzite d’altitude (en cours de classification par Conservation International) s’épanouit un arbuste qui a joué un rôle important dans l’histoire. Du tangena, en effet, on extrayait une potion empoisonnée que les inculpés devaient absorber afin de prouver leur bonne foi… Combien d’innocents cette « plante à jugement », véritable ordalie, a dû condamner à mort par le passé ? Après avoir traversé de belles forêts de tapia, qui abritent et nourrissent les chenilles qui confectionnent les grands cocons dont on extrait la soie sauvage, nous arrivons sur un plateau herbeux. D’un promontoire, l’on peut jouir d’une vue à 180° sur un véritable patchwork de rizières et villages, digues et pistes. De ce belvédère, on peut apercevoir les vestiges d’anciens parcs à zébus royaux (la « dîme » royale se payait en bovins) dominés, sur les hauteurs avoisinantes, par d’anciennes fortifications. Les troupes royales surveillaient, en direction de l’Est, l’arrivée


ESCALES

Antsirabe

d’éventuels agresseurs qui auraient pu vouloir s’attaquer à l’autorité royale. Nous sommes, en effet, aux limites des deux anciens royaumes Merina et Antambahoaka et, jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, le pays était loin d’être unifié… Totalement endémique du massif, le magnifique caméléon de l’espèce des Furcifer, au beau vert émeraude, n’a cure de ces histoires, grandes et petites ! Ses ascendants occupaient les lieux bien avant les premiers rois et il continue, quant à lui, à régner en véritable emblème du massif. Ceux qui voudraient s’offrir quelques randonnées sur les versants du mont Ibity (dénommé également Vatolahy : la pierre dressée) peuvent contacter l’Office régional de tourisme du Vakinankaratra qui, récemment, a mis ce site touristique en valeur. Des guides vous accompagneront pour de faciles balades de quelques heures ou, pour les plus courageux, pour des treks jusqu’au sommet du massif.


ESCALES

Fianarantsoa

Christophe Tellier a réalisé en juillet, pour l’ONG Planète Urgence, une mission de formation à la photo au Parc national de Ranomafana. Ses impressions, coups de cœur et rencontres…

uf, la nature a ses sanctuaires ! Je me régale de toutes ces essences d’arbres O infusées dans la brume humide. Voilà

R anomafana 64

ma première impression à mon arrivée au parc national de Ranomafana, à 350 kilomètres au sud-est de Tana. Pendant deux semaines, dans le cadre d’une mission avec l’ONG française Planète Urgence, nous étions deux volontaires pour former une douzaine d’agents du parc à la photographie. Ici, la nature est bien reine et si elle paraît hostile, c’est pour mieux accueillir une faune d’une diversité rare. Il est grisant pour nous d’aller à la recherche des lémuriens, des caméléons et des amphibiens qui se partagent ces 41 000 hectares. Arpentant les méandres d’une végétation luxuriante, mon regard scrute chaque recoin de forêt durant de longs moments, jusqu’à ce que l’un d’entre nous s’exclame : « Là, venez, un lémurien ! » L’exercice d’approche est difficile, car il faut mêler rapidité et discrétion jusqu’à ce que l’animal enfin

Voyage en haute Lémurie


se laisse découvrir. C’est alors un mélange d’excitation, de quête du meilleur angle de vue, de la proximité la plus immédiate. Profiter au maximum de ces scènes si furtives et pour cela si précieuses… L’atmosphère des sorties nocturnes est elle aussi fascinante, tout comme le talent des guides à trouver des caméléons que vous mettez, un peu honteux, plusieurs secondes à distinguer dans le halo de la lampe torche. Si l’on ajoute aux atouts de Ranomafana des thermes, un village chaleureux, des descentes en canoë, un arboretum… c’est avec conviction qu’il faut valoriser et préserver ce site. C’est l’ambition de l’équipe du parc et le sens de notre mission qui consistait à faire partager notre expérience en matière de prise de vue, d’organisation de reportage et d’archivage. En rappelant qu’une belle photo est souvent plus efficace qu’un texte pour faire passer un message. Contact sur www.nocomment.mg



COUSINS/COUSINES

La Réunion

Sandr’yah ou Cendrillon ? Encore inconnue hier, elle est la découverte de l’année à La Réunion. Son répertoire varié à base de salegy, de dance, de coupé décalé et de séga mauricien, réconcilie tous les styles de la région.

andr’yah a fait sa première grande scène à La Réunion le 25 juin dernier devant des milliers de spectateurs. Accompagnée par quatre danseuses et quatre Smusiciens, des « mercenaires » malgaches installés comme elle à La Réunion, elle est

depuis sollicitée pour de nombreux évènements et rencontre musicales. Dès sa première prestation scénique, le public a été conquis. Sandry’yah écrit et chante ses propres textes, inspirés de son quotidien et riches en émotions. Sur scène, elle ne quitte jamais son sourire, sa véritable marque de fabrique, même quand la bande son ne démarre pas… Face au public qui s’impatiente, elle a alors le mot qui détend et parvient même à faire chauffer la salle. Rien ne la prédestinait pourtant à la scène, mis à part peut-être ses premières expériences au sein d’une chorale, dans la province de Tamatave d’où elle est originaire. Son histoire musicale commence avec quelques amis : elle décide de réaliser un clip, prenant pour décor la ville de Tana. À La Réunion, elle montre ce clip à l’une de ses connaissances qui travaille pour la chaîne TV Canal Austral. Les producteurs sont séduits, et demandent à Sandr’yah une seconde chanson dont le refrain et les texte sont déjà dans sa tête. Canal Austral lui propose alors de la produire. Onze titres plus tard, son premier CD est sur le point de voir le jour, et sera disponible d’ici fin 2011. Il s’appellera Andilamena, le nom de son village d’origine, car quand on est Malgache, on n’oublie jamais d’où l’on vient. Contact sur www.nocomment.mg

Un vrai conte de fée !

Sandr’yah 67


Madagascar

Alzheimer Alzheimer n’est pas une « maladie de pays riches ». À Madagascar, elle est une menace rampante car encore mal dépistée. À l’occasion de La Journée internationale des personnes âgées (1er octobre), Masoandro Mody tire la sonnette d’alarme.

connue dans les pays du la maladie d’Alzheimer est PbieneuSud,présente à Madagascar. On

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Pour qu’on ne les oublie pas…

recense pas moins de 508 cas de personnes âgées atteintes de cette affection neurodégénérative qui se caractérise par la perte progressive et irréversible des fonctions mentales, notamment de la mémoire. « À Madagascar, la maladie n’est reconnue que depuis 2008. Les moyens mis en œuvre pour la dépister sont limités et on peut donc estimer que le nombre de personnes qui en souffre est bien supérieur », explique Olga Rasoamalala, membre fondateur et trésorière de

l’association Masoandro Mody - Madagascar Alzheimer, située à Mahazoarivo. Une structure pionnière puisque cela fait 18 ans qu’elle œuvre pour aider les malades d’Alzheimer à « retrouver un semblant de vie et de dignité ». La seule ONG à agir en ce domaine à Madagascar. Si la maladie fait si peu parler d’elle, c’est qu’elle touche


ASSOS moins, en proportion, le troisième âge que dans les pays dits développés. Principale cause de démence chez les personnes âgées, elle touche en effet 35,6 millions de personnes dans le monde, un chiffre qui devrait doubler d’ici 2030. Pour autant, ce n’est pas une « maladie des pays riches ». N’importe qui peut en être atteint, puisqu’en l’état actuel de la recherche, on estime que certains facteurs environnementaux contribueraient à son apparition et à son développement. Notamment une trop forte concentration d’aluminium ou de mercure dans l'eau de consommation. À travers l’organisation d’ateliers favorisant les activités manuelles et intellectuelles, Masoandro Mody se donne pour but d’aider les seniors, atteints ou non de la maladie d’Alzheimer, à se prendre en charge « pour une indépendance physique et mentale durable ». Le manque de structures adaptées au troisième âge pousse également l’association à intensifier son action afin que soit créé au plus tôt un centre de ressourcement sur un terrain de 2 hectares à Ankadiefajoro. Il pourra accueillir, de jour, les seniors, tant malades que valides. La formation d’auxiliaires de vie et l’assistance aux seniors en milieu rural, surtout pour les soins préventifs, sont également parmi ses priorités. Pour cela, l’association, qui ne fonctionne que grâce aux bénévoles et aux partenariats, a décidé de faire appel à la solidarité à travers l’« opération sac » : pour un sac acheté, ce sont 100 briques qui iront à la construction du centre. Chacun peut y participer à la mesure de ses moyens. Pour montrer que nous non plus, on ne les oublie pas… Contact sur www.nocomment.mg


GASTRONOMIE

Z onirina RAJAOBELINA

INTERVIEW GOURMANDE Il avoue en toute humilité « ne pas inventer de plats », mais ses réinterprétations sont souvent des chefs-d'œuvre. Un classique, au meilleur sens du terme, qui fait les délices de La Ribaudière depuis 2008.

30 ans, Zonirina Rajaobelina, Zo pour les intimes, est l’une des figures montantes de la gastronomie malgache. À Diplômé de l’INTH (Institut national de tourisme et

chef de La Ribaudière 70

d’hôtellerie) en 2004, il fait ses débuts professionnels en tant que second de cuisine au restaurant Le Sud. Mais c’est au sein d’établissements comme le Cuba Libre qu’il s’est forgé une solide expérience, notamment en élaborant la carte. Il rejoint La Ribaudière en 2006, d’abord en tant que sous-chef, avant de prendre la direction des cuisines deux ans plus tard. Son actu hors-cuisine est des plus chargée, puisqu’il vient d’être papa d’un petit garçon ! Comment définiriez-vous votre style ? Le restaurant La Ribaudière propose une cuisine classique mais l’ardoise de midi suggère une entrée et un plat. Vos produits de prédilection ? J’aime travailler tous les produits à condition qu’ils soient frais et bio. Les ingrédients récurrents de vos plats ? Le vinaigre balsamique, il permet d’exalter le goût. Le genre de cuisine qui vous déplaît ? Aucune en particulier. Mais j’évite les produits surgelés.


Votre plat préféré ? Camarons à l’orange. Je l’ai proposé auparavant et il a toujours eu un vif succès. Votre boisson préférée ? Ballantine, sinon une Skol bien glacée… À quelle fréquence modifiez-vous votre carte ? Nous introduisons des plats selon les saisons. Mais nous réalisons aussi les demandes hors de la carte. Comment vous y prenez-vous pour créer vos plats ? Je n’ai pas la prétention d’inventer des plats. Je dirais plutôt que je réadapte les recettes de base à ma manière et en fonction des produits existants. Quels chefs prenez-vous pour modèles ? Yves Thuriès et le chef Friedrich, mon ancien professeur à l’INTH. Votre recette du moment ? Cuisse de canard confite, sauce aux raisins et oignons glacés à brun. Votre prochain dîner ? Comme je vais dans l’Est, je compte découvrir les recettes du restaurant Le piment banane. Votre actualité ? Je viens d’être papa d’un petit garçon. Et en ce qui concerne La Ribaudière, nous proposons de la raclette depuis peu.

Poêlée de crevettes, spirale d’espadon, laitue braisée et fondue de légumes à la Skol

Ingrédients • Crevettes • Fenouil et carottes en brunoise • Huile d’olive • Sel, poivre • Crêpe hydratée avec Skol • Mousseline d’espadon • Laitue • Nage : Tête de crevette, Skol, oignon.

Préparation Rougir les têtes de crevettes et oignons, puis mouiller avec la Skol et réduire afin d’obtenir une nage bien corsée. Étaler la mousseline sur la crêpe et enrouler, puis cuire sous vide. Braiser les laitues préalablement blanchies.

Cuisson Saisir les crevettes, puis ajouter les brunoises. Déglacer et mouiller avec la nage. Réduire le liquide de cuisson jusqu’à obtention d’une sauce onctueuse. À déguster avec la spirale d’espadon et la laitue braisée.

PAR ZONIRINA RAJAOBELINA, CHEF DE LA RIBAUDIÈRE

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GASTRONOMIE

PROPOSITION GOURMANDE DE

Poêlée de crevettes, spirale d’espadon, laitue braisée et fondue de légumes à la Skol Suprême de poulet à la vanille, gratin dauphinois et légumes sautés.

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ZONIRINA RAJAOBELINA, CHEF DE LA RIBAUDIÈRE Moelleux au chocolat Magret à la confiture de vin et purée de pomme de terre au cumin.

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LE VIN DU MOIS

GASTRONOMIE

ISABELLE RAKOTOZAFY Œnologue depuis plus de vingt ans, Isabelle Rakotozafy est diplômée de l’École nationale supérieure agronomique de Montpellier.

Corsé et vif, ce cru de la maison Borie Manoux, nous fait également apprécier un mariage sensoriel de rondeur et de chaleur, aussi bien au nez qu'en bouche. L'assemblage de Cabernets & du Merlot se rehausse davantage par l'expression d'un tanin « épicé », qui va s'arrondir, certainement, dans quelques années, d'ici deux à trois ans

Château La Valinière, Graves (Bordeaux

) 2008

NATHANAEL YOUNG DU RESTAURANT 313 LE LOUVRE Nous adorons ce vin. Fait de Cabernet et de Merlot, assez léger pour un Graves, mais tout aussi fruité il propose des arômes de fruits rouges et de cannelle. Tanins assez doux. Nous le proposons avec des viandes rôties ou braisées.

L'ABUS D'ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

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LE COCKTAIL DU MOIS Un cocktail pour ma pomme, à découvrir au Tana Art Café d’Ampasamadinika. Très agréable à boire, avec modération bien sûr… Ingrédients • • • • •

6 cl de gin 1 cl de sirop de pomme 4 cl de jus de pomme 2 tranches fines de gingembre Glaçons

Ingrédients • 1 pomme • 1 cure-dent • 2 pailles de couleur

Apple Ginger Frozen du

Tana Art Café

Préparation À faire dans un verre à pied à cocktail. Couper le gingembre en petits morceaux et les placer dans le shaker. Ajouter le sirop de pomme puis écraser le tout avec un pilon. Rajouter le gin, 4 à 5 glaçons et pour finir le jus de pomme. Shaker vigoureusement 10 à 15 secondes, filtrer et servir immédiatement dans un verre à cocktail rempli de glace pilée. Décorez avec deux pailles et une spirale de pomme.

L'ABUS D'ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.



SORTIR Banane, pomme, fraise, pastèque… non, ce ne sont pas les parfums d’une nouvelle marque de glace, mais ceux de la shisha. Une pipe à eau d’origine orientale qui devient très tendance à Tana.

aromatisée que la cigarette, sans être moins la shisha (ou narguilé) est indissociable Pde lalusnocive, culture orientale. Originaire d’Iran où elle est

C hiche 80

pour fumer la shisha ?

apparue aux alentours du XVIe siècle, cette pipe à long tuyau flexible raccordé à un vase rempli d’eau sert à fumer un tabac mélangé à de la mélasse et aromatisé aux fruits. Abricot, banane, café, cerise, citron, double pomme, praliné, raisin… toutes les options sont possibles, et même le tutti frutti qui combine tous les arômes ! Véritable institution dans les pays arabes, la shisha est devenue très populaire aux États-Unis et en Europe avec l’apparition ces dernières années des bars à shisha. Des lieux extrêmement « hype », conçus uniquement pour fumer le narguilé bien à l’écart de ceux que la fumée indispose. Des salons de thé pour pachas en quelque sorte… À Tana, le « café shisha » commence à faire son apparition. À commencer par La Médina, à Isoraka, pratiquement le seul établissement à offrir un service complet et dans les règles de l’art. Grand choix de pipes, bien sûr, mais aussi de tabacs à shisha : le tumbak, le tabamel ou le jurak sont les plus recherchés


par les puristes. Le tabac se présente sous forme de pâte ; il est placé dans un bol recouvert de papier aluminium sur lequel est posé le charbon qui assure sa combustion. Le fumeur n’a plus qu’à se laisser bercer par le glouglou de l’eau, associé aux parfums de fruits qui viennent lui chatouiller voluptueusement les narines. Et comble de la convivialité, la shisha peut se fumer à plusieurs avec chacun son embout pour ne pas partager ses microbes ! Sitraka, la trentaine bien installée, fait partie des habitués de La Médina. Il confie y venir presque tous les soirs après le travail, juste histoire de s’installer dans les coussins et de partager avec ses amis quelques bouffées aromatisées. « Personnellement, je ne touche pas à la cigarette ; pour moi la shisha est d’abord un passe-temps et un rituel où je retrouve tout le raffinement de l’Orient ». D’autant qu’entre deux bouffées de narguilé, les fumeurs peuvent s’offrir tout un tas de petites douceurs orientales proposées par La Médina. Petite astuce : pour une fumée encore plus suave et plus riche en goût, ajouter du jus de fruit dans l'eau. Bien entendu, il en va de la shisha comme de toutes les bonnes choses, il faut savoir ne pas en abuser. Contact sur www.nocomment.mg


SORTIR

L e Panda

Un menu à la Prévert ! Pas de panda au menu du Panda. Mais si le cœur vous en dit, de la chauve-souris, du crocodile, du potamochère… Presque un inventaire à la Prévert pour un restaurant unique sur la route du Sud.

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errière le comptoir, un peu en hauteur, Hervé, l’œil attentif et le sourire discret, surveille le déroulement du service. Au D bar, quelques habitués et amis refont le monde en dégustant du

Fianarantsoa canard sauvage, tandis qu’en salle, des touristes ou des résidents de passage savourent un civet de potamochère (porc sauvage) ou une queue de crocodile grillée… Sur le tableau noir, marquée à l’écriture d’écolier du serveur Nirina, une liste de plats tout aussi originaux : chauve-souris, cuisse de grenouille, sanglier. « Je chasse la plupart des viandes servies en salle ; la carte varie donc en fonction des saisons et des réglementations », explique Hervé, le patron du Panda. Un restaurant ouvert depuis 23 ans, « par des membres de ma famille, tous chasseurs », précise-t-il. Quand on lui parle de réputation, il répond que « l’objectif n’est pas de faire des plats amusants, mais de mettre en valeur le gibier local et de proposer une cuisine de qualité. » Ainsi, les produits sont sélectionnés et cuisinés avec soin et les recettes constamment améliorées. Métis sino-malgache, bientôt 40 ans, Hervé est un consciencieux, qui aime aussi connaître l’avis de ses clients. Quand il sent ses hôtes satisfaits, il leur lance un « je vous paye un p’tit coup » sonore. Autant pour montrer qu’il est content de son travail que pour faire plaisir. Car c’est aussi ça le secret du Panda : chacun s’y sent très vite chez lui. Dans la salle aux couleurs rouges, la couleur porte-bonheur en Chine, on croise des familles – dont les trois enfants du patron, sagement attablés – mais


aussi ceux qui veulent se tenir au courant de la vie locale ou qui cherchent simplement à oublier les soucis du quotidien. Hervé est toujours là, disponible pour donner des conseils et répondre aux questions. Le vendredi, le restaurant se

transforme souvent en café- concert où chacun est libre de chanter et de danser à sa guise, pendant que des habitués passent derrière le bar. Dans cette atmosphère toujours bon enfant, les liens se font et se défont sous le regard bienveillant de deux pandas amoureux… Contact sur www.nocomment.mg


Mahajanga

SORTIR

L e goût de l’Exotic Sa terrasse couverte donne immédiatement envie de s'installer, de goûter, de savourer… Car à l’Exotic, tout se savoure. Du couscous royal aux caris réunionnais, les saveurs du monde sont du voyage.

i le hasard de la route vous amène à Mahajanga, demandez au chauffeur de taxi de vous déposez à Sl’Exotic, sur la route d’Amborovy. Le restaurant est tenu

par deux amis de longue date, Stéphane et Jean-Claude. Le premier, Bordelais d’origine et Mahajangais depuis 13 ans, a été derrière presque tous les bars des grands restaurants de la ville et les cocktails n’ont plus de secret pour lui. Jean-Claude, originaire de l’Est de la France, Réunionnais d’adoption, ancien militaire, a lui aussi bien roulé sa bosse. Sa passion : les « cuisines du monde », à la fois une vocation et un art majeur qu’il pratique sans modération aucune ! Écoutez-le parler de ce qu’il vient de préparer, cela se rapproche de la poésie. L’eau vous vient à la bouche, le fumet envahit vos narines, la saveur s’installe déjà sur vos papilles… Sa blanquette de porc, exceptionnelle ! Tout comme ses massalés, rougails et autres caris réunionnais. Son couscous royal préparé avec infinie minutie, est servi le samedi, jour de tournois de cartes, et très attendu des joueurs de tarot.

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Jean-Claude possède une autre corde à son arc, et non des moindres : la conception et la fabrication artisanale de rillettes, terrines et pâtés « maison » : rien à voir avec ceux du commerce ! Un endroit simple et sans prétention qui rappelle l’ambiance des restaurants Les Routiers, en France, à la belle époque. Tous ces délices vous seront servis par la souriante et gentille serveuse Mamy, accompagnée de Stéphane, l’homme des boissons, qui saura vous conseiller le juste vin pour accompagner votre repas. L’Exotic une bonne adresse à retenir. Ah j’oubliais, si vous n’aimez pas le sel, vous tombez bien, l’addition n’est pas salée… Contact sur www.nocomment.mg



Ifaty

K itesurf

LOISIRS

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« Le climat d’Ifaty est particulièrement favorable à la pratique de ce sport, notamment de juin à novembre, avec du vent pas trop puissant mais régulier », explique-t-il. Quant au spot, il est tellement adapté, notamment en termes d’espace, que très vite les mordus de La gé de 28 ans, Yannick Filiu est né à Réunion, puis de Fort-Dauphin, affluent. Lyon, plus précisément à Villeurbanne, Tout simplement le meilleur endroit à ce qui n’a rien à voir de prime abord avec Madagascar pour fendre la vague, accroché le vent, la vague et la vitesse. S’il choisit à son cerf-volant ! de s’installer à Madagascar en 2004, c’est « C’est un sport plus facile à apprendre d’abord pour épauler son père qui est en que la planche à voile, et un moyen train de mettre la dernière main à l’Hôtel formidable de découvrir la côte autrement, de la Plage, dans la Région d’Ifaty, au de Tuléar à Ambolimailaky », souligne nord de Tuléar. Un hôtel conçu pour le Yannick. Car le kitesurf permet d’aller très tourisme balnéaire, et auquel Yannick, loin, aussi loin que vous pousse le vent : par ailleurs éducateur sportif diplômé on peut même organiser des régates, à dix d’État, veut ajouter des activités nouvelles, participants ou plus. Mais le freeride reste comme la plongée sous-marine. la pratique la plus courante : pas de but C’est après un voyage à Zanzibar, en précis si ce n'est la recherche de sensations, Tanzanie, qu’il découvre en 2008 cette d'émotions et de plaisir. Pour ceux qui « sensation inouïe » qui s’appelle le kitesurf se sentent une âme de nomades, le kite(ou flysurf ). Un sport récent, apparu dans bivouac reste une option très originale. les années quatre-vingt, consistant à se L’Hôtel de la Plage possède tous les équipements nécessaires faire tracter par un cerf-volant (kite en anglais), debout sur une planche qui ressemble à un surf. Il est tellement emballé par pour s’adonner aux plaisirs du kitesurf, avec le plus vaste choix cette discipline voisine de la planche à voile, qu’il décide d’aller de planches et de cerfs-volants (appelé ailes dans le jargon). Et se perfectionner en Thaïlande, au contact des meilleurs riders, pour ceux qui auraient envie de flirter avec la gloire, sachez que où il décroche son brevet d’instructeur. Les sauts et les carvings le record du monde de vitesse est actuellement de n’ayant plus de secrets pour lui, il passe à l’étape suivant : faire 103,06 km/h… entrer le kitesurf sur la côte Ouest ! Contact sur www.nocomment.mg En introduisant le kitesurf sur la côte d’Ifaty, Yannick Filiu a probablement révélé l’un des meilleurs spots de la région. Planche et cerf-volant… libérez le rider qui est en vous !

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Un garçon dans le vent

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Grrr ! Boutique Fosa Robe american vintage 290 000 Ar Bracelets harnais 150 000 Ar

A

ttention, m’énerve pas ! », elle m’a dit. Du coup je l’ai énervée, et elle est partie au quart de tour. Le sac à main, le portable, le poudrier, le rouge à lèvre… tout y est passé. Même son Numéro 5 de Chanel !

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LA MODE !


Boutique Fosa Torsadage 185 000 Ar Attelage 4 tours 166 000 Ar Sac à main american vintage 320 000 Ar

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lle n’était toujours pas calmée... visez ses petits poings et son regard furax ! « Si tu continues comme ça, tu vas voir ce qu’il va t’arriver ». C’est après que j’ai vu ce qu’elle voulait dire : comme des étoiles en quadrichromie.


Boutique Intimea Débardeurs 55 000 Ar Bermuda en lin 95 000 Ar

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Boutique Distinguo Short 73 000 Ar Chemisier 95 000 Ar

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isons que je n’avais pas saisi toute la gravité de la situation. Cette fois, elle me le faisait carrément au kung-fu fighting. Le genre qui vise très en dessous de la ceinture. Pour moi, c’était très mal… parties.

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on problème, c’est qu’elle aime les films de Bruce Lee. Avec « brousse », c’est la panthère qui se réveille, et au lit forcément ça casse des briques…


Boutique Cléa Robe bustier 46 000 Ar

Boutique Distinguo T-shirt 42 000 Ar Short 73 000 Ar

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J

e la sentais encore très remontée, pas du tout au bout de l’escalade thermonucléaire. « Chérie, et si on négociait ? » « De quoi, de quoi ? », elle m’a fait.

Boutique Intimea Robe 62 000 Ar

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aintenant, est-ce que c’est clair ? », elle m’a demandé. Ben non, Claire, avec l’œil au beurre noir que je me trimballe, c’est plutôt la nuit intense.



Boutique Page 2 Robe soirée 187 500 Ar

« J

e te fais un ultimatum, petit homme », elle m’a dit. Franchement, je les avais comme ça. Et à ma place vous auriez fait quoi, pleurer ?

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ette fois, c’en était trop. La belle était tellement échauffée qu’elle m’a dit : « Ouf, faut que j’enlève mes fringues ! » Et c’est comme ça qu’on a fait la paix.

Remerciements : Modèles : Monica & Angela & Patricia Make-up et coiffure : NJ-Art Antanimena avec les produits L'Oréal Prise de vue : Tam Tam Antanimena


Boutique Fosa Parure collier 350 000 Ar Bracelet 245 000 Ar

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Boutique Distingo Maillot de bain 75 000 Ar

Boutique Fosa Short 250 000 Ar Ceinture 135 000 Ar T- shirt 40 000 Ar

Boutique Cléa Gilet 38 000 Ar

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LA MODE !

Ramatoa a participé hors-concours au défilé Tany Harena qui s’est tenu au Café de la Gare, en septembre dernier. Elle y a présenté sa nouvelle collection de tenues de soirées qui sera bientôt exposée à Paris.

destinant à une carrière de professeur d’anglais, c’est par le plus grand hasard Ramatoa s’est retrouvée dans le monde du stylisme. Et comme le hasard Sfaitequebien les choses, elle y a trouvé son épanouissement. « Je suis très réservée de

R amatoa

nature, et c’est par mes créations que je parviens le mieux à m’extérioriser », confiet-elle. Son sens inné des couleurs, des volumes et des matières, joint à un coup de ciseaux infaillible, ne passe pas inaperçu dans le milieu des professionnels. Quasi inconnue au concours T-model Show, elle se voit décerner le titre de meilleure styliste en présentant une vingtaine de ses modèles. De là, les choses se précisent vite pour elle : dans la foulée, elle est contactée par Tany Harena, un nouveau label visant à mettre en valeur la création malgache sous toutes ses formes, y compris dans la mode, à travers des produits répondant aux exigences du marché international. Pour Ramatoa, c’est une opportunité unique, puisqu’on lui demande d’élaborer une collection de tenues de soirées qui seront exposées en showroom à Paris ! De se retrouver dans la capitale de la mode n’effraie pas plus que ça cette grande timide. Pour séduire les fashionistas d’Europe, elle a en main de solides atouts, comme le soga ou la soie sauvage, des matières typiquement malgaches qu’elle interprète à sa manière. « Je m’inspire beaucoup de l’environnement et surtout des oiseaux qui reflètent pour moi la sensibilité et la liberté ». On a eu un aperçu de ses créations quand Ramatoa a participé hors-concours au défilé Tany Harena qui s’est tenu au Café de la Gare, en septembre dernier. Le sentiment a été unanime : unique et original. « Quand je crée, je recherche toujours cette originalité qui fait que nous sommes uniques », précise la jeune femme. Contact sur www.nocomment.mg

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D’une capitale à l’autre



DECO De tout petits morceaux de bois qu’elle sculpte et assemble avec une minutie parfaite. Un véritable travail de dentellière pour des ouvrages de marqueterie uniques en leur genre.

lle puise une grande part de son inspiration dans l’interprétation des grands maîtres. Les teintes jaunes chères à Van Gogh, particulièrement, E la séduisent et la guident. Elle, c’est Noro Ramboarison, une artiste

N oro

RAMBOARISON

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artisane (c’est selon), qui depuis 13 ans, réalise chez African Colors, à Antsahavola, des œuvres en marqueterie d’art. De somptueux tableaux, décors de meubles et accessoires qu’elle a l’élégance d’appeler « de la dentelle sur bois ». De cet art délicat, connu depuis la plus haute Antiquité (on disait autrefois « peinture sur bois »), elle maîtrise toutes les étapes : découpage, placage, assemblage

La dentellière du bois


des innombrables petits morceaux de bois qui constitueront l’œuvre, un peu à la façon d’une mosaïque. Puis c’est le moment des ultimes retouches, ponçage et vernissage, jusqu’à ce que l’œuvre enfin se livre au regard. Inquiète de la déforestation qui menace l’île, Noro veille à l’optimisation de chaque pièce de bois. « Avec un tronc d’un mètre de long sur 20 cm de section, j’obtiens jusqu’à une quinzaine de petits tableaux », explique-t-elle. Elle se défend du terme de « créatrice » (mais tout est relatif), car son travail est surtout, au départ, l’interprétation d’une image, de photos qu’elle réalise, de dessins, ou de toiles de Maîtres. « Je réinvente l’œuvre en la transposant sur le sur bois. Je ne suis pas là pour l’accaparer, mais pour le partager », confie-t-elle. Des interprétations qui peuvent lui prendre jusqu’à 80 heures pour un œuvre. Le résultat, ce sont ces décors de miroirs, de boîtes, de meubles que le visiteur a tout loisir d’admirer en passant à sa galerie. Les thèmes abordés sont nombreux : scènes de vie de Madagascar et des îles, publicités anciennes, flore et faune de l’océan Indien… Avec une qualité d’exécution, telle qu’elle est souvent sollicitée pour la décoration intérieure des hôtels, des restaurants, des résidences : La Varangue ou Les Trois Métis, par exemple. Soucieuse de transmettre son savoir dans la grande tradition des maîtres artisans, son rêve serait de contribuer à l’ouverture d’une école de marqueterie. En attendant, elle admet que ce qui la touche le plus dans son activité, « c’est l’étonnement des gens lorsqu’ils constatent l’originalité de ma marqueterie, c’est ma plus grande récompense ». Contact sur www.nocomment.mg


BEAUTÉ

BEAUTÉ Mirana, 30 ans, veut changer son look « garçon manqué. » Elle souhaite un peu plus de féminité et de glamour. Les équipes d’Interlude Beauté et de no comment® lui a donné un petit coup de pouce.

Féminine et glamour Cheveux : un coup de brushing

L’Oréal Absolut Repair, réparateur des cheveux abîmés 35 000 Ar

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La première étape consiste à établir un bref diagnostic des cheveux. Mirana a les cheveux courts, frisés et secs et légèrement colorés. Le coiffeur décide de les assouplir et les rendre plus brillants en utilisant le shampooing l’Oréal Absolut Repair qui répare les cheveux abîmés. Le soin se poursuit avec le Masque Absolut Repair de l’Oréal apportant une légèreté aux cheveux secs. Pour abandonner le style garçon manqué, le coiffeur opte pour un petit coup de brushing. Le résultat est plus que flagrant.

Masque Repair Nutrition cheveux secs 55 000 Ar


Maquillage : des yeux de biche Dans le maquillage, sublimer le regard est important. Pour une touche plus féminine, on a décidé de lui faire une extension de cils. L’esthéticienne a choisi des cils synthétiques de 10 cm. L’extension consiste donc à coller un à un des cils synthétiques sur les cils naturels à l’aide d’une colle spéciale. Le résultat : des cils plus longs et plus épais pendant un mois. Après les étapes habituelles du soin visage : démaquillage et fond de teint, l’esthéticienne a choisi une déclinaison de vert comme base pour le fard à paupières. Elle redessine ensuite le contour des lèvres pour recevoir un rouge à lèvres marron. Un coup de blush sur les joues et le tour est joué.

Manucure : des ongles parfaits La première étape de la manucure consiste à enlever le vernis avant de limer les ongles. Pour leur donner un aspect arrondi, la spécialiste s’attarde sur les bords afin d’accentuer la courbe. Elle utilise ensuite le polissoir pour effacer les stries et les ongles jaunes et les rendre plus lisses. Le bain est la seconde étape stratégique. Les mains sont trempées dans un bol d’eau tiède avant de passer au gommage pour éliminer les impuretés et de les préparer au massage. Les ongles sont maintenant prêts pour la pose du vernis. On a choisi un vernis rouge avec une décoration dorée pour la touche finale.

Modèle : Mirana Salon de beauté : Interlude

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CAHIERS DE NUIT

Soirée Jazz Latino au Louvre

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Après-midi basque au Triporteur

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Le Six

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Le Lo uvr

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La Bousso le

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Le Rossini


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Mojo



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Piment Banane


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Le Club

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Le M anso n

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Villa Isoraka


La Medina


JEUX RÉPONSES AUX JEUX DU NO COMMENT N°19 MOTS CROISÉS — MADAGASCAR

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HORIZONTALEMENT I. Fleur d’une plante potagère dont on mange aussi le cœur II. Mesure de superficie (Abrev.) - Dépot de liquide III. Plantes potagères à la saveur sucrée IV. Héros d’un film de Spielberg - Canton suisse - Début d’édition V. Le gruyère peut l’être - Démonstratif - Zeus l’a changée en génisse VI. Elles sont voraces VII. Déesse égyptienne - Le titane - Pronom personnel VIII. Exécuté avec succès IX. La première - Plantes potagères dont on utilise le bulbe X. A l’assaut - Variété de lentille. VERTICALEMENT 1. Plantes dont le fruits est violet 2. Tables pour boucher Aperçu 3. De bonne heure - Fruits dont la Williams est une variété 4. Meurtrière 5. Onéreux - Page des titres - 6. Peuvent être blancs, verts ou rouges 7. Parfumas à l’aide d’une plante 8. Laitue de mer - Romains 9. Légèrement réchauffées Parcouru 10. Possessif - Risquées.

ÉNIGME

SOLUTION DE L’ÉNIGME

Une famille de 4 personnes désire traverser une rivière à l’aide le leur barque. La barque ne peut supporter que 100 kg. Or, le père pèse 90 kg, la mère 75 kg et chacun des enfants 45 kg.

7 enfants au total, 4 filles et 3 garçons.

Comment doivent-ils faire ?


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La planteuse

de feu ous les matins à l’aurore, une femme quittait le village d’Ambohijavona et se dirigeait vers l’ouest. À cette heure T matinale, une brume épaisse et blanche noyait les vallons, cachait les

rizières et les méandres de la Betsiboka. Mais de loin en loin, cette brume prenait une coloration rousse et s’élevait au-dessus des collines en tournoyant. Ce n’était plus de la brume, mais la fumée des feux de brousse qui laissaient derrière eux des collines noircies par les flammes, de vastes espaces calcinés. La femme toujours se dirigeait vers ces aires incendiées. Elle portait sur la tête une sobika et, retenue en bandoulière par une cordelette de raphia, une angady. Elle ne marchait pas vite : elle avait l’allure régulière de ceux qui ménagent leurs forces pour aller loin. La sobika était parfaitement immobile sur sa tête, l’angady se balançait doucement au rythme de son lent déhanchement. Il lui fallait parfois toute la matinée pour rejoindre les brûlis. Quand enfin elle les atteignait, elle s’arrêtait, s’asseyait et contemplait le paysage. Les collines étaient désertes, couvertes d’une herbe sèche et brune pour la plupart,

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parsemées de zones carbonisées et creusées de ces gigantesques sillons que formaient les lavaka. Un paysage de désolation qui contrastait violemment avec les verdoyantes rizières occupant les moindres vallons. Cette contemplation durait plus ou moins selon les jours. Parfois, la femme restait assise des heures entières et semblait méditer ou prier. Mais il lui arrivait de ne s’arrêter que quelques instants et de se relever très vite, comme mue par une urgente nécessité. Elle empoignait alors sont angady et se mettait au travail : elle creusait tous les quatre ou cinq mètres des trous circulaires. Elle allait lentement, pesait du pied sur l’outil pour l’enfoncer, déposait la terre en petits tas près des trous. Lorsqu’elle avait creusé dix trous, douze peut-être, elle tirait de la sobika de jeunes pousses d’arbres de différentes espèces, encore attachées à leur petite motte de terre. Il y avait des kijy, des ramy, des ébènes et des vakona, des acacias, des ombavy et des palissandres. Elle les plantait avec lenteur et précaution. Lorsqu’elle n’en avait plus, elle s’en allait dans les forêts que le feu n’avait pas encore dévastées, en des voyages qui pouvaient durer plusieurs jours. Puis elle revenait


FICTION poursuivre ses plantations. Elle travaillait tous les jours, toute l’année, inlassablement. Et partout on voyait se multiplier de minuscules points de verdure parsemant les vastes traînées de cendres noires. Iary – c’était le nom de cette femme – s’était mise à planter des arbres peu de temps après que toute sa famille avait été emportée par le choléra. Les gens respectèrent d’abord cette activité qu’ils attribuaient à une espèce de travail de deuil. Lorsqu’elle plantait en zone de brûlis, ils s’arrangeaient les années suivantes pour que le feu n’atteignît pas les petits arbres, et ils en éloignaient les zébus. Mais Iary ne prêta aucune attention à ces égards et planta de plus en plus, empiétant toujours davantage sur les pâturages que les paysans préparaient chaque année en déclenchant les feux de brousse. Ils commencèrent à s’inquiéter. Où allaient-ils faire paître leurs bêtes si elle mettait des arbres partout ? Ils tentèrent de lui parler. Mais elle ne voulut rien entendre. Sans rien demander à personne, elle paraissait avoir décidé de faire d’Ambohijavona une forêt. Et la forêt était le refuge des esprits mauvais et des âmes vagabondes : il fallait être un peu sorcière pour en vouloir planter une. Aussi Iary devint-elle assez mal vue. Et peu à peu, les paysans abandonnèrent leurs scrupules. Ils laissèrent leurs zébus brouter les jeunes feuillages et leurs feux gagner les nouvelles plantations. À quoi bon planter des arbres là où l’on avait besoin de pâturages ? Pourtant elle plantait toujours, sans tenir compte de la grogne de ses voisins. Leur agacement par conséquent devint rancune et ils se mirent à incendier systématiquement les nouvelles plantations : à peine les jeunes arbres commençaient-ils à grandir que les feux aussitôt les calcinaient. Bientôt, les arbres furent si inéluctablement changés en flammes qu’on surnomma ironiquement Iary : « la planteuse de feu. » Elle continua cependant à planter, sans se soucier – du moins en apparence – des incendies qui toujours ruinaient son travail. Pourquoi s’obstinait-elle inutilement ?


Quand on le lui demandait, elle répondait qu’elle aimait les arbres. Quand on lui rétorquait qu’on avait besoin d’espace pour les pâturages, que ses arbres brûleraient tôt ou tard et qu’elle n’avait qu’à planter ailleurs, elle plongeait dans les yeux de son interlocuteur un long regard mélancolique et lui disait : « vous ne savez pas ce que vous faites ». Pendant des années elle planta, pendant des années ils brûlèrent. Ce fut une guerre silencieuse, une guerre d’usure sans confrontations directes, sans violence sinon celle du feu. Et les collines d’Ambohijavona se dépouillaient toujours davantage, devenaient un peu plus sèches et nues. En toute une vie, Iary ne parvint à faire grandir qu’un seul arbre. Elle l’avait planté dans une combe, près d’une source qui donnait tant de fraîcheur que les flammes ne pouvaient l’atteindre. C’était un palissandre. Il poussa à une vitesse surprenante. Avant même que les cheveux de la femme n’eussent blanchi, il avait dépassé vingt mètres de hauteur et son tronc était large comme quatre hommes. Ses frondaisons s’élançaient avec force et majesté vers le ciel et dispensaient tout autour une ombre délicieuse. Les oiseaux étaient si nombreux à y nicher, tant d’insectes y bourdonnaient que l’on eût dit que cet arbre était doté d’une vie singulière. Mais à mesure que l’arbre se gonflait de vie, la femme dépérissait. Elle maigrissait, son visage se creusait, ses traits devenaient durs et ses membres noueux. Un soir, en rentrant vers le village, elle se sentit si faible qu’elle fut

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obligée d’utiliser son angady en guise de canne. « Quelque chose me dit que tu ne planteras plus très longtemps », l’entendit-on murmurer pour elle-même. La rumeur circula dans le village : la vieille Iary allait bientôt mourir. Les jours suivants, on la vit cependant partir au matin, comme à son habitude, l’angady en bandoulière et la sobika sur la tête. Et comme à l’ordinaire, les villageois la regardèrent faire avec un demisourire, songeant que toutes les entreprises de cette femme désormais vieille étaient tristes et vaines. Mais un soir ils ne la virent pas rentrer, pas plus que le lendemain. Pendant une semaine entière, elle ne se montra pas. On décida d’aller à sa recherche car elle était peut-être morte et l’on ne pouvait la laisser sans sépulture. On la trouva en effet, près de son grand palissandre. Elle paraissait minuscule auprès de cet arbre immense. Elle avait aménagé autour de lui un grand triangle où elle avait planté des jeunes arbres par centaines ; ils étaient parfaitement ordonnés et formaient des lignes qui toutes convergeaient des bords du triangle vers son centre où trônait le majestueux palissandre. On eût dit qu’elle avait disposé les jeunes plants autour de lui comme des sujets voués à l’adorer pour l’éternité. Quant à elle, son corps était maladroitement emmailloté dans un grand lamba de soie grège et il se balançait doucement dans l’air du soir. Elle s’était pendue à la plus grosse branche du palissandre. Son visage bleui semblait sourire au crépuscule qui tombait doucement. On n’osa pas la détacher. Pas plus qu’on n’osa entrer dans le triangle des derniers arbres qu’elle avait plantés. Les années passèrent et une petite forêt formée d’espèces variées et rares poussa autour du grand palissandre. Jamais le feu, même par jours de grand vent, ne parvint à atteindre ce beau jardin sylvestre. Il fut déclaré fady et personne jamais n’y entra. Aujourd’hui encore, on peut le voir, à l’ouest d’Ambohijavona. On le reconnaît facilement à sa forme triangulaire et au palissandre immense qui domine tous les autres arbres. On l’appelle « le tombeau de la planteuse de feu ».



AGENDA

Jeudi 22 Septembre au Mercredi 12 Octobre 2011 Is’Art Galerie : Exposition - Sculpture, artiste : Andry Anjoany Samedi 1er au Samedi 8 Octobre 2011 Café de l’Alliance (Antsirabe) : Expo « 8 x Oui » (Huit fois Oui) : Exposition sur la sensibilisation et la solidarité internationale Samedi 1er au Vendredi 14 Octobre 2011 AfT : Rendez-vous culturel - Exposition thématique : « Jazz en France », exposition dans le hall, entrée et participation gratuites Samedi 1er Octobre 2011 AfT 17h : Cinéma : « Les invasions barbares », un film de Denys Arcand, 3 César 2004, Oscar 2004, 2 prix Cannes 2003 (1h36mn) IFM (ex-CCAC) 19h : Evènement / danse contemporaine / l’Trôtra : Le Festival l’Trôtra présente : « Isao » avec Gaby Saranouffi et Bernardo Montet, « Soritra » avec Gaby Saranouffi et Forgotten Angle Theatre Collaborative - Salle de spectacle, entrée libre (carton d’invitation à retirer à l’IFM dans la limite des places disponibles) Restaurant 313 - Le Louvre : Concerto de piano Madagascar Alzeihmer

Mardi 4 au Samedi 15 Octobre 2011 AfT : A l’affiche - Concerts Madajazzcar, dans le cadre de Madajazzcar. Billets en vente à l’AfT Mercredi 5 au Samedi 22 Octobre 2011 IFM (ex-CCAC) : Exposition / Photographie : « Une île si mystérieuse » de Laurent Le Gac / Wakan Images (France), Hall d’exposition, entrée libre Vernissage le mardi 4 octobre 2011 à 18h Mercredi 5 Octobre 2011 AfT 15h : Heure du conte animée par Aina, entrée gratuite IFM (ex-CCAC) 16h : Concert Madajazzcar « noJazz (France) », Salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4000 Ar - non adhérents ; 6000 Ar Café de l’Alliance (Antsirabe) 16h : Danse contemporaine avec « ISAO » : spectacle mise en scène et conçu par Bernard Montet, chorégraphié par Gasy Saranouffi AfT 19h : Concert Madajazzcar : Tana Jazz Band et « Fanja Andriamanantena » Jeudi 6 Octobre 2011 Café de l’Alliance (Antsirabe) 18h30 : « Madajazzcar » : concert Jazz avec Quartet (Norvège) Vendredi 7 Octobre 2011 AfT 19h : Concert Madajazzcar : Finale Tremplin & Erik Kimestad Pedersen (Norvège) La Boussole : Weekend « Sushis » Samedi 8 Octobre 2011 SONORISATION • ECLAIRAGE SCENIQUE • ESTRADE IFM (ex-CCAC) 15h : Slam : scène ouverte - Terrasse de la Contact : 033.11.222.15 / 032.07.152.40 médiathèque, entrée Mail : vuedeloin@hotmail.fr libre

IFM (ex-CCAC) 15h : Dans le cadre de Madajazzcar - Cinéma : « Du Mali au Mississipi » de Martin Scorsese / Documentaire musical / 2003 / 1h17 AfT 17h : Cinéma : « Dom Juan », Adaptation de la pièce de Molière Dom Juan, mise en scène d’Armand Delcampe (1h46mn) IFM (ex-CCAC) 19h : Dans le cadre de Madajazzcar - Cinéma : « Bird » de Clint Eastwood / Biopic / 1998 / 2h40 La Boussole : Week-end « Sushis » In Square 20h : Soirée « Cool Tempo : 4ème année de In Square » Restaurant 313 - Le Louvre : Concert Madajazzcar Dimanche 9 Octobre 2011 Restaurant 313 - Le Louvre : Concert Madajazzcar Lundi 10 Octobre 2011 Espace no comment® : Vernissage du Photographe Rijasolo, expo pendant un mois. Mardi 11 Octobre 2011 IFM (ex-CCAC) 19h : Concert Madajazzcar « Thomas Enhco Trio (France) », Salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4000 Ar - non adhérents ; 6000 Ar Marcredi 12 Octobre 2011 AfT 15h : Dessins animés : « Le Magicien d’Oz » (1h50mn environ) IFM (ex-CCAC) 15h : Dans le cadre de Madajazzcar - Cinéma : « Le roi des masques » de Wu Tianming / Comédie dramatique / 1998 / 1h41 Jeudi 13 Octobre 2011 AfT 19h : Concert Madajazzcar : Yuval Amihai (Israël) Vendredi 14 Octobre au Samedi 5 Novembre 2011 Is’Art Galerie : Exposition - Installation et peinture, artiste : Fernand Noukouni Vendredi 14 Octobre 2011 IFM (ex-CCAC) 19h : Concert Madajazzcar


« Tryazz - Featuring : Jamy Pedro / Special guest : Teddy Doris (La Réunion) », Salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4000 Ar - non adhérents ; 6000 Ar In Square 21h : Soirée « Show Case » avec les artistes de renom Restaurant 313 - Le Louvre : Soirée Bollywood Samedi 15 Octobre 2011 IFM (ex-CCAC) 15h : Cycle Emir Kusturica Cinéma : « Le temps des Gitans » de Kusturica / Drame / 1998 / 2h22 AfT 17h : Cinéma : « Le Boucher », un film de Claude CHABROL, avec Jean YANNE, Stéphane AUDRAN, Anthony PASS (1h28mn) Café de l’Alliance (Antsirabe) 18h30 : « Karaoké Délire » sur la terrasse du Café IFM (ex-CCAC) 19h : Cycle Emir Kusturica Cinéma : « Chat Noir Chat Blanc » de Kusturica / Comédie dramatique / 1998 / 2h10 Lundi 17 au Lundi 31 Octobre 2011 AfT : Rendez-vous culturel - Expo-vente « Harmonie vivante » de Ranarivony, entrée et participation gratuites Vernissage le lundi 17 Octobre 2011 à 11h Mardi 18 Octobre 2011 IFM (ex-CCAC) 18h30 : Conférence scientifique / Projection suivie d’un débat : « La science en images, les images de la science - Plantez couvert ! L’agriculture de conservation au Laos ». Film réalisé par Denis Victot et une production Images d’écoutes / CIRAD, Salle de spectacle, entrée libre Mercredi 19 Octobre 2011 IFM (ex-CCAC) 13h : Concert classique de Midi

(17ème concert) - Madagascar Mozarteum présente Johary Narimanana, Salle de spectacle, entrée libre AfT 15h : Heure du conte animée par Aina, entrée gratuite IFM (ex-CCAC) 15h : Cycle Emir Kusturica Cinéma : « Maradona » de Kusturica / Documentaire / 2008 / 1h35 AfT 19h : Spectacle « DIKA VAHE », entrée gratuite Vendredi 21 Octobre 2011 IFM (ex-CCAC) 19h : Clown / Théâtre - Tournée internationale : « Jonny Berouette - Les Matapeste (France) », Salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4000 Ar - non adhérents ; 6000 Ar La Boussole : Week-end « PAËLLA » In Square 21h : Soirée avec Bim & Tommy Samedi 22 Octobre 2011 IFM (ex-CCAC) 10h : Table ronde : « Les enfants et les livres », Salle de spectacle, entrée libre IFM (ex-CCAC) 15h : Clown / Théâtre - Tournée internationale : « Clic Clac Les Z’Amoureux - Les Matapeste (France) », Au jardin d’Ambohijatovo, entrée libre AfT 17h : Cinéma : « PRESIDENT », un film de Lionel DELPLANQUE avec Albert DUPONTEL, Jérémie RENIER, Mélanie DOUTEY, Claude RICH IFM (ex-CCAC) 19h : Cycle Emir Kusturica Cinéma : « Papa est en voyage d’affaire » de Kusturica / Comédie dramatique / 1995 / 2h16 La Boussole : Weekend « PAËLLA » Mercredi 26 Octobre 2011 AfT 15h : Dessins animés : « Astérix et les

Pour paraître dans l’annuaire, merci de nous faire parvenir vos infos avant le 15 SEPTEMBRE à : agenda@nocomment.mg

indiens » (1h15mn) IFM (ex-CCAC) 15h : Conférence / débat d’idées : « Madagascar à l’heure du défi numérique TIC, enjeux économiques : place des nouvelles technologies dans le développement », Salle de spectacle, entrée libre Café de l’Alliance (Antsirabe) 15h : Spectacle « Clown Théâtre » avec Les Matapestes Vendredi 28 Octobre 2011 IFM (ex-CCAC) 19h : Concert / musique du monde : « Prix SACEM Espoir 2011 - Héléna Esparon (La Réunion) », Salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4000 Ar - non adhérents ; 6000 Ar In Square 20h : Soirée « Funky spécial Anniversaire » Restaurant 313 - Le Louvre : Soirée Jazz avec Joël Rabesolo Samedi 29 Octobre 2011 IFM (ex-CCAC) 15h : Cycle Emir Kusturica Cinéma : « La vie est un miracle » de Kusturica / Comédie dramatique / 2002 / 2h34 AfT 17h : Documentaire : « Pyramides d’Egypte : qu’y a-t-il derrière la porte ? » (45mn) IFM (ex-CCAC) 19h : Cycle Emir Kusturica Cinéma : « Promets moi » de Kusturica / Comédie / 2007 / 2h06 Café de la Gare (tous les soirs) : Soirée Jazz en live


ANNUAIRE

ANNUAIRE ANTANANARIVO

A ACADEMIE DE DANSE : 020 24 740 93 • ADAN : 034 26 381 83 • AERO PIZZA : 020 22 482 91 • AGENCE FAACTO : 020 23 297 64 • AGENCE GRAND ANGLE : 020 22 549 95 • AGENCE NOVOCOM : 020 23 557 47 • AGENCE TAM TAM : 020 22 218 70 • AINA HOTEL : 020 22 630 51 • AIR France : 020 23 230 23 • AIR MADAGASCAR : 020 22 222 22 • AIR MAURITIUS : 020 22 359 90 • AIRTEL MADAGASCAR : 033 • ALL SPORT TANA WATER FRONT : 020 02 000 82 • AK TV : 020 22 385 41 • AKOA : 020 22 437 11 22 644 09 • AMPALIS : 034 19 227 85 • ANJARA HOTEL : 020 22 053 79 • ANJARY HOTEL : 020 22 279 58 • APHRODITE : 020 22 540 48 • AQUA VILLA : 032 07 648 42 • ARIA BEAUTE : 020 22 642 69 • ARIRANG : 020 24 271 33 • (L’)ART BLANC : 020 22 422 20 • ARTS ET MATIERES : 020 24 522 51• ASMARA MASSAGE : 033 24 324 10 • ASSISTANCE PLUS : 020 22 487 47 • ASSIST Aviation : 034 07 185 98 • ASSIST DST : 020 22 426 88 • AT HOME : 020 22 446 38 • ATLANTIS : 020 24 642 71 • AUBERGE DU CHEVAL BLANC : 020 22 446 46 • AU BOIS VERT : 020 22 447 25 • AU JARDIN D’ANTANIMENA : 020 22 663 91 • ANTIQUAIRES DE TANA (TANA WATER FRONT et BEHORIRIKA) : 032 07 174 50 • AU MIRANDAV : 0202245916 • AU N’IMPORTE QUOI : 034 01 341 21 • AU TRIPORTEUR : 020 22 414 49 • (L’)AVENUE (HOTEL TANA PLAZZA) : 020 22 218 65 B (Le) B’ : 020 22 316 86 • (Le) BAO’BAR : 033 23 026 06 • (Le) BASMATI : 020 22 452 97 • (La) BASTIDE BLANCHE : 020 22 421 11 • BELLISSIMA (esthétique & coiffure) : 034 17 404 41 • BESOA I : 020 22 210 63 • BESOA II : 020 22 248 07 • BHL MADAGASCAR : 020 22 208 07 • BIJOUTERIE MANOU ANALAKELY : 020 22 612 25 • BIJOUTERIE MANOU ANTANINARENINA : 020 22 256 64 • BIJOUX OREA : 020 22 678 15 • BIJOUTERIE PALA : 020 22 225 01 • BLACKWEAR : 032 04 558 89 • BOOLY FRONTIERE : 020 22 205 17 • (La) BOUSSOLE : 020 22 358 10 • La BOUTIQUE DE V : 032 07 001 32 • (Le) BRAJAS HOTEL : 020 22 263 35 • (La) BRASSERIE : (HOTEL DE FRANCE) 020 22 213 04 • BRASSERIE STAR : 020 22 277 11 • (Le) BUFFET DU JARDIN : 020 22 632 02 • (Le) BUREAU : 033 41 590 60 C CAFE CHARLY RESTAURANT (CARLTON) : 020 22 517 31 • CAFE DE LA GARE : 020 22 611 12 • CALIFORNIA : 032 50 269 68 • CANALSAT : 020 22 394 73 • CAP MADA VOYAGES : 020 22 610 48 • CARAMBOLE : 020 22 207 40 • (Le) CARLTON FITNESS CLUB : 020 22 260 60 poste 1503 • (LE) CARLTON HOTEL : 020 22 260 60 • (Le) CARREFOUR : 020 22 338 61 • CCAC : 020 22 213 75 • (Le) CELLIER (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • CH’LUIGGY : 033 02 012 40 • CHALET DES ROSES : 020 22 642 33 • (La) CHAUMIERE : 020 22 442 30 • CHILLOUT CAFE : 034 19 100 78 • CHIRURGIEN DENTISTE ISORAKA : 020 22 358 70 • CHEZ ARNAUD : 020 22 221 78 • CHEZ DANIEL ET NATACHA (atelier réelle) : 020 22 451 84 • CHEZ FRANCIS : 020 22 613 35 • CHEZ JEANNE : 020 22 454 49 • CHEZ LORENZO : 020 22 427 76 • CHEZ MAXIME : 020 22 431 51 • CHEZ SUCETT’S : 020 22 261 00 • CITY PIZZA : 020 24 165 85 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 22 364 90 • CMA (Bureau d’étude) : 020 22 317 04


• COCOONING : 034 36 327 27 • COFFEE BAR : 020 22 279 09 • COFFEE TIMES : 020 24 106 70 • (LE) COLBERT HOTEL : 020 22 202 02 • COLOMBE MASSAGE : 020 24 763 11 • (Le) COMBAVA : 020 23 584 94 • CONTINENTAL AUTO : 020 22 644 42 • COOKIE SHOP : 032 07 142 99 • COURTS ANKORONDRANO : 020 22 550 25 • COURTS TANJOMBATO : 020 22 576 76 • COURTS 67 HA : 020 22 336 64 • COYOTE GIRL : 033 14 657 20 • CS EVENTS : 020 22 413 82 • CT MOTORS : 020 23 320 52 • CTB (SODIM) : 032 78 488 42 D (Le) DAMIER : 020 22 218 19 • DECI-DELA ANKORONDRANO : 032 05 00 274 • DECI-DELA IVATO : 032 11 00 277• DECI-DELA ROUTE CIRCULAIRE : 032 05 00 272• DECI DELA TANA WATER FRONT : 032 11 00 278 • DECO France : 020 22 293 72 • DILANNTOURS MADAGASCAR : 032 05 689 47 • DIRICKX : 020 22 446 60 • DIVINA : 034 43 241 22 • DMT PHOTO SCORE DIGUE : 032 02 046 32 • DMT PHOTO ANTANINARENINA : 020 22 622 19 • DMT PHOTO ANALAKELY : 020 22 611 00 • DMT PHOTO ANKORONDRANO : 032 62 796 36 • DODO TRAVEL : 020 22 690 36 • DREAM STONES TRADING : 034 07 185 83 • DRESS CODE : 034 20 555 99 • DUTY FREE : 034 07 189 30 • DUW 1203 - Dago Urban Wear : 034 03 015 06 E ELABOLA AEROPORT IVATO : 033 37 251 09 • ELLE’M : 034 26 381 83 • (L’)EMPIRE DU MARIAGE : 033 02 688 88 • EPICURE : 034 07 185 49 • ESPACE BIJOUX : 020 22 311 85 • ESTETIKA : 020 22 201 27 • ETHNIK Shop : 020 22 611 40 • (L’)EURASIE : 020 24 303 90 • EXOFRUIMAD : 020 22 457 96 • FELINE ANKADIVATO : 020 22 288 20/ 033 23 008 91 F FANCY BOUTIQUE : 020 22 308 89 • FELINE BEAUTE ZOOM : 020 22 364 94 • FEMININE : 034 60 647 38 • FINAL TOUCH : 033 02 402 82 • FIRST FASHION CAFE : 032 84 628 99 • FIRST IMMO : 020 22 368 68 • FLEURS de BEAUTE (Salon de beauté) : 020 24 354 97 • FLORENCE Fleurs : 032 07 788 73 • (Les) FLOTS BLEUS : 020 24 614 17 • FORM + : 020 26 394 98 • FOSA SHOP TANA WATERFRONT : 020 26 377 85 • FOSA SHOP ISORAKA : 020 26 243 91 • (La) FOUGERE : (HOTEL COLBERT) 020 22 202 02 • La FOURMILIERE : 020 22 697 93 • FROGGY’S : 033 14 913 00 • FUN MOBILE : 032 05 079 79 • FUSION RAY : 020 22 636 28 G GASTRO PIZZA : 033 14 025 54 • G.I. (Gentleman Individuel) : 034 02 783 60 • GIN’ART (ancien JK Guest House) : 020 22 299 40 • (Le) GLACIER HOTEL : 020 22 340 99 • GRAINS de BEAUTE : 020 22 445 26 • (LE) GRAND MELLIS HOTEL : 020 22 234 25 • (Le) GRAND ORIENT : 020 22 202 88 • (Le) GRILL DU ROVA : 020 22 627 24 • (Le) GRILL DU SAINT LAURENT : 020 22 354 77 • GUEPARD : 034 01 908 96 • GUEST HOUSE MANGA : 020 24 606 78 • GUY HOQUET : 032 07 173 17 • (Les) HAUTES TERRES : 020 22 255 53 • HAVANNA CAFE : 034 14 954 69 • HAZOMANGA : 032 02 527 43 • HEDIARD : 020 22 283 70 • HESNAULT MADTRANS : 020 22 618 33 H HOTEL DE FRANCE : 020 22 213 04 • HOTEL DE L’AVENUE : 020 22 228 18 I IBIS HOTEL :020 23 555 55 • ID MULTIMEDIA : 020 23 297 64 • (L’)ILE ROUGE : 032 45 507 34 • IMMO Conseil : 020 22 622 22 • IN CONCEPT : 020 24 388 56 • (L’)INDISPENSABLE MASCULIN : 032 05 653 07 • INFINITHÉ : 032 03 888 88 • INFINITY : 034 14 000 19 • IN SQUARE : 034 07 066 40 • INTERLUDE : 033 18 529 31 • IS’ART GALERIE : 020 22 394 81 • ISLAND CONTINENT HOTEL : 020 22 489 63 • IVAHONA (Boutique) : 032 69 554 78 • IVATO HOTEL : 020 22 445 10 • IVOTEL : 020 22 227 16 • IVOKOLO Centre culturel d’Ivandry : 032 63 291 06 J (Le) JARD’IN : 032 40 098 64 • (Le) JARDIN DU RAPHIA : 020 22 253 13 • JAVA : 032 59 987 82 • (Le) JEAN LABORDE : 020 22 330 45 • JINA CHAUSSURES : 020 22 380 24 • JOCKER MARKETING : 020 22 685 48 K KAMIRA : 032 02 787 94 • KAPRICE TANA WATER FRONT : 034 08 031 75 • KARAK’CAVE : 033 02 352 98 • KIDORO (Literie) : 020 23 628 84 • KIF DAGO : 033 78 151 99 • KLUNG MALAGASY Mode Junior : 034 03 015 06 • KIOSK à BIJOUX : 033 15 830 43 • KOKOLOKO

Ces établissements accèptent Orange Money



ISORAKA : 033 08 443 19 • KRYS OPTIQUE GARE SOARANO : 020 22 211 02 • KRYS OPTIQUE SCORE DIGUE : 020 24 229 97 • KRYS OPTIQUE ZOOM ANKORONDRANO : 020 22 318 38 • KUDETA LOUNGE BAR : 020 22 611 40 • KUDETA URBAN CLUB : 020 22 677 85 L LA PLANTATION : 032 82 699 30 • LA ROMANCE : 034 02 025 81 • LA TABLE D’EPICURE : 020 22 359 83 • LAVAZZA : 032 05 045 72 • (Le) LAC HOTEL : 020 22 447 67 / 033 11 062 99 • LAPASOA : 020 22 611 40 • LE CLUB : 020 22 691 00 • LE KASS’DALL : 034 15 110 47 • LE PHARE : 020 26 323 28 • LE PHOENIX : 034 45 960 50 • LES HERONS : 033 06 194 65 • (LE) LOGIS HOTEL : 020 26 244 43 • LOLITA BOUTIQUE : 020 24 375 53 • LOUNGE’ART : 020 22 612 42 • (Le) LOUVRE HOTEL : 020 22 390 00 M MACADAM : 020 22 640 68 • MAD’DELICES : 020 22 266 41 • MADA HOTEL : 033 23 717 07 • MADAUTO : 020 23 254 54 • (Le) MAESTRO : 020 22 400 88 • MAFIOZZO : 034 02 645 93 • MAJOREL : 020 22 253 29 • MAKATY (Magasin Mac) : 034 04 102 87 • MAKI COMPANY : 020 22 207 44/032 07 305 50 • MALAGASY Travel : 032 41 526 51 • MALAKY : 032 45 383 32 • (Le) MANSON : 032 05 050 32 • MATERAUTO : 020 22 233 39 • MAXI TUNING : 032 11 00 345 • (La) MEDINA : 034 04 134 33 • MENHIR : 020 22 243 54 • MERCURE VOYAGE : 020 22 237 79 • MERCURY HOTEL : 020 22 300 29 • MICROCRED (Ambodivona) : 020 22 316 35 • MICROCRED (Tsaralalana) : 020 22 264 70 • MICROCRED (Ambohibao) : 020 22 446 56 • MISS SIXTY : 033 11 479 82 • MOISELLE : 034 11 187 60 • MOJO BAR : 020 22 254 59 • MONTPARNASSE BAR RESTAURANT : 020 22 217 16 • MOTO STORE : 020 22 600 00 • (La) MURAILLE DE CHINE : 020 22 230 13 • MY SPACE : 020 26 381 83 N (Le) NERONE : 020 22 231 18 • NEW MAN : 032 11 00 278 • NEW STYLE : 034 18 247 32 • NIAOULY : 020 22 627 65 • NIKA : 020 22 291 24 • NIL MEUBLE : 020 22 451 15 • NOSY SABA (Hotel) : 020 22 434 00 O O ! POIVRE VERT : 020 22 213 04 • (L’)OASIS (HOTEL CARLTON) : 020 22 260 60 • OCEANE PLANET : 032 07 611 30 • OFFICE NATIONAL DU TOURISME : 020 22 660 85 • ORANGE MADAGASCAR : 032 34 567 89 • ORCHID HOTEL : 020 22 442 03/05 • OUTCOOL : 033 12 12 624 P PAGE 2 : 034 16 751 84 • (Le) PALANQUIN : 020 22 485 84 • (LE) PALLISSANDRE HOTEL : 020 22 605 60 • PALM HOTEL : 020 22 253 73 • PANORAMA HOTEL : 020 22 412 44 • PAPARAZZI : 020 22 567 71 • PARABOLE MADAGASCAR : 020 23 261 61/ 032 05 432 10 • PARADISE GARDENS / PHYTO-LOGIC : 034 11 333 45 • PASSION BEAUTE : 020 22 252 39 • (Le) PAVILLON de L’EMYRNE : 020 22 259 45 • (Le) PETIT VERDOT : 020 22 392 34 • PHARMACIE DE LA DIGUE : 020 22 627 49 • PHARMACIE HASIMBOLA : 020 22 259 50 • PHILAE DECO : 020 22 427 21 • PIMENT CAFE : 020 24 509 38 • PLANETE : 020 22 353 82 • POINT MARIAGE : 020 24 537 66 • POURQUOI PAS (RESTO) : 032 02 548 04 • (Les) POUSSES POUSSES DU RAPHIA : 020 24 782 79 • PRECIOUS : 034 01 170 39 • PREMIUM INFORMATIQUE : 032 05 115 00 • PRESTO PIZZA ANKORONDRANO (Tana Water Front) : 034 19 610 49 • PRESTO PIZZA ANTSAHABE : 032 69 249 54 • PROGDIS : 020 23 256 10 • (Le) PUB : 032 78 690 44 • RAINBOW Q QUINCAILLERIE 2000 : 020 22 333 82 R RADAMA HOTEL : 020 22 319 27 BEAUTY : 020 22 310 95 • RAPHIA HOTEL AMBATONAKANGA : 020 22 253 13 • RAPHIA HOTEL ISORAKA : 020 22 339 31 • RATATOUILLE ARTISAN BOULANGER : 034 41 731 32 • (Le) REFUGE : 020 22 448 52 • REGAL SHOES : 020 24 773 52 • REGINA’S BEAUTY : 020 26 289 24 • (Le) RELAIS DE LA HAUTE VILLE : 020 22 604 58 • (Le) RELAIS DES PLATEAUX : 020 22 441 22 • (Le) RELAIS DU ROVA : 020 22 017 17 • (La) RESIDENCE : 020 22 417 36 • RESIDENCE DU ROVA : 020 22 341 46 • RESIDENCE LA PINEDE : 032 07 235 58 • RESIDENCE RAPHIA : 020 22 452 97 • (La) RIBAUDIERE : 020 24 215 25 • RIVIERA GARDEN : 020 24 792 70 • RLI Radio : 020 22 290 16 • ROKA IMMO : 032 07 848 02/ 034 07 848 02 • (Le) ROSSINI : 020 22 342 44 • ROVA Hotel : 020 22 292 77 • ROYAUME DE SIAM : 032 77 536 34 S (LE) SAINT ANTOINE HOTEL : 033 21 597 19 • (LE) SAINT GERMAIN HOTEL : 033


25 882 61 • (Le) SAINT LAURENT : 020 22 354 77 • SAKAMANGA HOTEL : 020 22 358 09 • SALLE DE SPORT (IMMEUBLE ARO AMPEFILOHA) : 020 26 296 27 • (Le) SALOON : 033 19 139 10 • SARL REGENCY (Passeport Vip) : 034 64 937 00 • SAROBIDY MADAGASC’ART : 033 11 642 64 • SAV TECHNO : 034 70 613 44 • SAVANNA CAFE : 032 07 557 45 • SEPT PRIX MEUBLE : 020 22 664 79• SERENITY PALACE : 033 05 374 20 • SEVILLA CAFE : 032 53 54 820 • SHALIMAR ANTSAHAVOLA : 020 22 260 70 • SHALIMAR HOTEL : 020 22 606 00 • SHAMROCK : 020 22 549 82 • (Le) SHANDONG : 020 22 319 81 • SICAM : 020 22 229 61 • (Le) SIX : 033 15 666 66 • SOCIETE FANIRY SARL : 020 22 554 09 • SODIREX : 020 22 274 29 • SOFITRANS : 020 22 223 30 • SOREDIM : 020 22 239 27 • STA Aviation : 032 73 369 81 • (Le) STUDIO (SEVILLA CAFE) : 020 24 268 30 • STOP MARKET : 034 36 818 00 • STUDIO 101 : 034 04 736 61 • SUCETT’S : 020 22 261 00 • SUNNY GARDEN : 020 22 323 85 • SUNNY HOTEL AMPARIBE : 020 22 263 04 • SUNNY HOTEL ANKORONDRANO : 020 22 368 29 T (La) TABLE DES HAUTES TERRES : 020 22 605 60 • TAJ HOTEL : 020 22 624 10/ 020 22 624 09 • TAMBOHO : 020 22 693 00 • TANA HOTEL : 020 22 313 20 • TANA PLAZZA HOTEL : 020 22 218 65 • TATTI WATTI : 034 02 016 64 • (La) TAVERNE (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • TECHNOLOGIES ET SERVICES : 020 23 258 12 • TEKNET GROUP : 020 22 313 59 • TERRASSE EXOTIQUE : 020 22 244 09 • (La) TERRASSE DE TYDOUCE : 020 24 522 51 • (La) TERRASSE DU GLACIER : 020 22 202 60 • (La) TEESHIRTERIE : 020 22 207 40 • TIME PALACE : 020 22 370 31 • TIMGAD : 020 22 327 42 • TISHANAKA : 032 02 200 00 • (Les) TONTONS ZINGUEURS : 033 11 968 33 • TRACCE (Boutique) : 034 02 675 77 • TRACES (Moto) 20 23 350 35 • (Le) TRAM : 020 26 388 28 • TRANOVOLA : 020 22 334 71 • TROPIC ASIA : 020 22 610 47 • TSARAVOATRA : 034 22 575 22 U UNICEF : 020 22 674 97 • UNIVERSITE ACEEM : 020 26 098 61 • URBAN CAFE : 033 11 258 66 V VAHINY HOTEL : 020 22 217 16 • VANGA GUEST HOUSE : 020 22 442 33 • (Le) VANILLA (ORCHID HOTEL) : 020 22 442 03/05 • (La) VARANGUE : 020 22 273 97 • VEL’DUTY FREE : 020 22 626 14 • (La) VILLA : 020 26 254 73 • VILLA IARIVO : 020 22 568 18 • VILLA ISORAKA : 020 24 220 52 • VILLA VANILLE : 020 22 205 15 • VIMA : 020 22 330 93 • VIVA DESIGN ANKORONDRANO : 020 22 364 88 W WHITE PALACE : 020 22 669 98 Y YOU Sacs & • ZEBU ORIGINAL Chaussures : 034 02 016 64 Z ZAZAKELY : 034 04 245 82/ 020 22 627 48 BISTROT : 033 14 683 95 • ZIK BOX : 033 12 839 12 • ZENITH HOTEL : 020 22 290 05 ANNUAIRE ANTSIRABE

A AU RENDEZ-VOUS DES PECHEURS : 020 42 492 04 B BAR L’INSOLITE : 032 02 158 14 C CRISTAL HOTEL : 034 44 916 09 G GOLF CLUB D’ANTSIRABE (Club House) : 020 44 943 87 H HOTEL • HOTEL IMPERIAL : CHAMBRE DES VOYAGEURS : 020 44 979 38 • HOTEL HASINA : 020 44 485 56 020 44 483 33 • HOTEL LE TRIANON : 020 44 051 40 • HOTEL RETRAIT : 020 44 050 29 • HOTEL VATOLAHY : 020 44 937 77 • HOTEL VOLAVITA : 020 44 488 64 L LA TARENTELLE : 032 65 446 66 • LE CAFE DE L’ALLIANCE : 034 43 222 26 • LE RELAIS DES SAVEURS : 032 84 846 03 M MICROCRED : 032 05 367 01 R RESIDENCE CAMELIA : 020 44 488 44 • RESTAURANT POUSSE POUSSE : 032 07 191 97 • RESTAURANT RAZAFIMAMONJY : 020 44 483 53 • RESTAURANT ZANDINA : 020 44 480 66 S SARABANDA RISTORANTE : 032 51 822 95 ANNUAIRE MAHAJANGA (MAJUNGA)

A L’ALAMBIC : 032 41 439 27 • ALLIANCE FRANCAISE : 020 62 225 52 • AMBIANCE TROPIK ET GOURMANDE : 033 11 735 73 B BADAMIER : 020 62 240 65 • BLUES’ ROCK CAFE : 032 04 680 89 • BOLO PASTA ET GLACIER : 020 62 923 55 C CANALSAT : 032 02 417 47 • CAPRICE : 020 62 244 48 • EXPRESSO : 034 45 980 39 • CLEMENTY : 020 62 243 04 • COCO LODGE : 020 62 230 23 D DMT



PHOTO : 020 62 245 39 E (L’)EXOTIC : 032 63 588 50 F FISHING : 032 05 160 93 G GUEST : 032 76 193 79 H HOTEL ANTSANITIA : 034 22 854 81 • HOTEL RESTAURANT DE LA PLAGE : 020 62 226 94 K KARIBU LODGE : 033 11 497 51 L LA CORNICHE RESTAURANT : 034 38 162 54 • LA PASSERELLE : 032 40 053 70 • LA PETITE COUR : 020 62 021 94 • LATINO CAFE : 033 07 746 11 • LE GUEST : 032 64 058 23 • LES ROCHES ROUGES : 020 62 020 01 • LOOCK NESS : 032 71 391 58 M MARCO PIZZA : 032 11 110 32 P (LA) PISCINE HOTEL : 020 62 241 72 Q QUAI OUEST : 020 62 233 00 R RESTAURANT LA TAVERNE : 032 64 642 78 • RESTAURANT PETITE COUR : 020 62 021 94 S SHAKIRA : 033 71 365 39 • (LE) SUD : 032 40 656 26 • SUNNY HOTEL : 020 62 918 13 T TOBANY : 032 61 753 32 • TROPICANA : 020 62 220 69 V VIEUX BAOBAB : 020 62 220 35 ANNUAIRE TOAMASINA (TAMATAVE) • (Le) BORAHA VILLAGE A ADAM & EVE : 020 53 334 56 • ANJARA HOTEL : 020 53 303 51 • ANTIDOTE : 032 11 692 27 B (Le) BATEAU IVRE : 020 53 302 94 (SAINTE MARIE) : 020 57 912 18 C CANALSAT : 032 05 276 02 • CLEMENTY : 020 53 309 90 DMT PHOTO : 020 53 315 09 H HOTEL CALYPSO : 034 07 131 32 J JAVA HOTEL : 020 53 316 36 L LE PALAIS DES ILES : 020 53 314 33 N (Le) NEPTUNE : 020 53 322 26 • NULLE PART AILLEURS : 020 53 325 06 O (L’)OCEAN 501 : 032 64 147 43 P (Le) PILE ou FACE : 020 53 306 53 • PIMENT BANANE : 034 08 043 09 • PRINCESSE BORA (SAINTE MARIE) : 020 57 004 03 Q QUEEN’S : 032 61 486 20 R (La) RECREA : 020 53 332 36 S SUNNY HOTEL : 020 53 336 08 T (La) TERRASSE : 034 45 016 03 V (Le) VERSEAU : 032 05 612 62 X XL BAR : 034 07 043 09 ANNUAIRE TOLIARY (TULEAR)

A ANAKAO OCEAN LODGE & SPA : 020 22 328 60 B (Le) B52 : 034 05 540 48 • BAMBOO CLUB : 020 94 902 13 • BELLE VUE HOTEL (AMBOLIMALAIKA) : 032 04 647 22 • (LE) BO BEACH RESTO PETER : 032 04 009 13 • (LE) BOEUF : 032 57 251 99 C CALIENTE BEACH : 020 94 924 18 • CANALSAT : 032 07 220 46 • CHEZ ALAIN : 020 94 415 27 • CLEMENTY : 020 94 411 91 • (LE) CORTO MALTÈSE : 032 02 643 23 D DUNES IFATY : 020 94 914 80 E (L’)ESCAPADE : 020 94 411 82 • (L’)ÉTOILE H HOTEL DE LA PLAGE (AMBOLIMALAIKA) : 032 04 362 76 DE MER : 020 94 428 07 26 • HOTEL LES PALETUVIERS : 020 94 440 39 • HOTEL LA MANGROVE (ANKILIBE) : 020 94 936 Un grand merci à nos partenaires et diffuseurs : ) • HOTEL MASSILIA : 032 57 604 78 • HOTEL RESTAURANT LE PRESTIGE : 032 02 062 61 07 602 40 • HOTEL SAFARI VEZO (ANAKAO) : 020 • HOTEL RESTO LA MIRA (MADIO RANO) : 032 94 919 30 • HYPPOCAMPO HOTEL : 020 94 410 21 I IFATY BEACH : 020 94 914 27 • ISALO ROCK LODGE : 020 22 328 60 J JARDIN DU ROY / RELAIS DE LA REINE : 020 22 351 65 • (LE) JARDIN : 020 94 428 18 K KINTANA GUEST HOUSE : 020 94 930 80 L LALANDAKA HOTEL : 020 94 914 35 • LA ROSE D’OR : 032 54 355 29 M (LA) MAISON : 032 07 727 47 • MAGILY HOTEL : 032 02 554 28 N (LE) NAUTILUS : 032 07 418 74 P (LE) PARADISIER HOTEL : 032 07 660 09 • PLAZZA HOTEL : 020 94 903 01 R (LE) RECIF : 020 94 446 88 • RELAIS D’AMBOLA : 032 45 326 21 • (LA) RESIDENCE ANKILY : 020 94 445 50 S SAÏFEE HOTEL :032 05 552 03 • SALARY BAY : 020 75 514 86 • LE SAX’APHONE RESTO : 032 75 340 41 • SERENA HOTEL :020 94 441 73 • (LE) SOLEIL COUCHANT : 032 47 360 15 T TAM TAM CAFÉ : 032 02 524 48 • ( LA) TERRASSE CHEZ JEFF : 032 02 650 60 • TOP GSM : 034 23 118 29 V VICTORY HOTEL :020 94 440 64 • (LE) VOVOTELO HOTEL : 034 29 377 36

Disco Club - Cabaret - Toliara



ANNUAIRE ANTSIRANANA (DIEGO-SUAREZ) • CARAMBOLE BOUTIQUE : 032 57 729 73 • CLEA A ALLAMANDA HOTEL : 020 82 210 33 B BLACK WEAR : 032 04 558 89 C CANALSAT : 032 04 122 96 BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 82 239 98 • COCO PIZZA : 032 45 678 21 D DIEGO SUN CITY : 032 53 288 22 • DMT PHOTO : 020 82 232 08 • (LE) DOMAINE DES FONTENAY : 020 82 927 67 • DOUX DELICES : 032 81 746 27 G (LE) GRAND HOTEL : 020 82 230 63 H HOTEL DE LA POSTE : 020 82 220 14 • HOTEL EMERAUDE : 020 82 225 44 • HOTEL FIRDOSS : 020 82 240 22 • HOTEL RESTAURANT LES ARCADES : 020 82 231 04 P PLAZA : 032 04 052 40 I IMPERIAL HOTEL : 020 82 233 29 L LA BODEGA : 032 04 734 43 • LA COTE BAR : 032 02 306 97 • LA GOURMANDISE : 032 05 644 42 • LA MAISON DE L’ARTISANAT : 020 82 293 85 • LA NOTE BLEUE : 032 07 125 48 • LA ROSTICCERIA : 020 82 236 22 • LA TAVERNE : 032 07 767 99 • LA VAHINEE : 032 46 272 17 • LE VILLAGE : 032 02 306 78 • L’ETINCELLE : 032 45 431 50 • LIBERTALIA : 032 71 894 54 M MEVA PLAGE : 032 43 817 70 • MICROCRED : 032 05 366 92 • MEXI COCO : 020 82 218 51 R RESTAURANT LA JONQUE : 032 07 076 54 • RESTAURANT LE PALMIER : 032 85 008 70 • RESTAURANT LE TSARA BE : 032 04 940 97 V VARATRAZA : 032 87 041 82 • VOKY BE : 032 04 012 01 ANNUAIRE FARADOFAY (FORT-DAUPHIN)

A AIR FORT SERVICES : 034 46 122 80 • AZURA HOTEL & SPA : 020 92 211 17 C CANALSAT : 032 07 220 24 • CHEZ BERNARD : 034 04 409 25 • CROIX DU SUD : 020 92 910 56 E ECOLE LES P’TITS LOUPS : 034 60 140 10 G GINA VILLAGE : 033 21 326 21 K KALETA HOTEL : 020 92 212 87 L LE FILAO : 032 43 288 58 M MAXI PIZZA : 032 55 671 49 R RESERVE DE NAHAMPOANA : 034 11 212 34 S SAFARI LAKA : 033 24 453 26 • SOAVY HOTEL : 032 40 657 46 T TALINJOO HOTEL : 032 05 212 35 ANNUAIRE FIANARANTSOA

C CANALSAT : 032 07 220 21 • CLAIR DE LUNE : 034 05 707 08 E ECOLODGE CAMP CATTA : 020 75 923 58 • ESPACE RELAX, RESTAURANT : 034 17 135 64 H HOTEL COTSOYANNIS : 020 75 514 72 L L’ANCRE D’OR : 034 12 459 21 • LE PANDA : 034 05 788 77 • LA SOFIA : 034 05 838 88 • LE ZUMATEL : 034 20 021 32 R RESTAURANT CHEZ DOM : 034 01 975 78 T TSARA GUEST HOUSE : 020 75 502 06 ANNUAIRE HELL VILLE (NOSY BE)

A AT HOME : 032 53 930 09 • AU P’TIT BONHEUR : 032 49 163 01 B BELLE VUE : 020 86 613 84 • BLACK WEAR : 032 04 558 89 C CANALSAT : 032 07 220 33 • CHEZ LOULOU : 032 69 783 91 • CHEZ SITY : 032 07 925 21 • CHEZ TATIE CHRIS : 032 04 212 36 • CHEZ THERESA : 032 04 664 75 D DIAMANT 10 : 032 07 739 14 • DISCOTHEQUE LE DJEMBE : 032 04 944 48 G GALERIE COMMERCIAL ANKOAY : 032 02 388 79 L L’ESPADON : 032 44 769 85 • LA PLANTATION : 032 07 934 45 • LE MANAVA : 032 43 405 60 M MAKI : 032 04 014 76 N NANDIPO : 032 04 482 32 • NUMBER ONE : 032 69 074 14 O OASIS : 032 07 137 76 R RESTAURANT DE LA MER : 032 69 074 14 • ROYAL BEACH HOTEL : 032 05 322 44 S SAFARI BAR RESTAU : 032 45 437 91 V VANILA HOTEL & SPA : 032 02 203 60 ANNUAIRE (MANANJARY)

A HOTEL VAHINY LODGE : 032 02 468 22




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