Magazine nc 29

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tsisy kabary®

n°29 - juin 2012 - mensuel gratuit - mada - événements - culture - nuits - sorties - tv - www.nocomment.mg









SOMMAIRE SOMMAIRE 10 14 16 18 26 32 34 36 38 40 42 44 46 50 50 52 54 56 58 60 62

COURRIER C’est vous qui le dites SONDAGE En avant la zizique ! COUV’ BY Le portrait chinois de Jery CLINS D’ŒIL AGENDA CULTURE Kazar : Old school metal gasy Erick Manana : L’esprit des Hauts Plateaux Linda Volahasiniaina : Plus d’une corde à sa valiha Tonjaka : Un, deux, trois… katrehake ! Mpamanga : Le clan des nomades Hemerson & R’Faral : Les couleurs du possible Arts and Events : Suspens intense Sylvain Urfer : « Pas de devoir de réserve avec les droits de l'Homme » Le livre du mois : Le trésor de la Matitana Le film du mois : Enfermés dehors FOMBA AMAM-PANAO Le deuxième bureau TSIAHY C’était il y a cent ans… en juin 1912 TRADITIONS Circoncision : Arahaba ririnina e ! ÉCO Rafik Mohamedaly : « Le diplôme ne suffit plus ! » Joël Soatra : Réussir à Madagascar MÉTIERS Un mi-temps qui rapporte des briques !

ASSOS 64 Les enfants de Manina 66 France Volontaires : On n’arrête pas le progrès NATURE 68 Cachalot échoué : Le crash du géant 72 Jean-Pierre Lyon : Sculpteur de paysage 74 Daniel Andriamanjaka : « Impact minimum sur l’environnement »

ESCALES 76 Le chasseur d’arc-en-ciel 80 Une pirogue, un pays : Mahajanga fait son tour du monde 82 Madirokely-Ambatoloaka : Au rythme d’une plage COUSINS-COUSINES 84 Franck Rabarivony : Du ballon rond au ballon de rouge GASTRONOMIE 86 Les rouges malgaches au banc d’essai 92 Interview gourmande : Serge Dupuis du Pourquoi Pas ! 97 Le vin du mois : La Demoiselle d’Haut-Peyrat 2007 98 Le cocktail du mois : Le Monaco Tutti Frutti du Orchid Hotel SORTIR 100 Croc Farm : Trop bon, mon croco ! 102 Brigitte : Zen et sereine LOISIRS 104 Cours, Clarisse, cours ! 106 Jean-Marie Daval : Il est raid celui-là ! 108 Ankadiefajoro : Rendez-vous avec les étoiles MODE 110 De l’autre côté de la rue VINTAGE 122 Ray-Ban : Plein la vue BEAUTÉ 124 Mamma Mia… ça va être ta fête ! DÉCO 126 Clair de lune : L’éclat de la céramique 130 CAHIERS DE NUIT BY NIGHT 152 Rado Rasam : « Et je remets le son ! » 154 JEUX ABIDI 156 Taxi-be o ! FICTION 158 À la croisée des chemins 162 ANNUAIRE DOWNTOWN 178 En ville avec Rina Ralay-Ranaivo


COURRIER

C’est vous qui le dites Coups de cœur, coups de gueule, envie d’envoyer un message à une personne qui vous est chère ou simplement de vous exprimer… cette rubrique vous est dédiée. Envoyez vos mails à courrier@nocomment.mg, nous les publierons.

Rencontres du film court à Nosy Be Nous étions à Nosy Be lors de la projection sur deux jours organisée par l'Alliance française sur la plage de Madirokely, sur le toit de la boutique Le Tamarin… Remarquable ambiance : brochettes, pancakes faites par les enfants, écran spacieux, confort sous les étoiles… Magnifique moment… Les films sont inégaux et si certains réalisateurs ont, hélas, oublié que le son est 51 % (du film), les documentaires sont d'excellentes factures ! Le système de vote est trop compliqué et la programmation n'avait pas été vue avant diffusion par les organisateurs d'où quelques ratés, retards ou doublons… Je me souviens avec beaucoup d'émotion de ce documentaire sur ce père de famille de la banlieue de Tana, très digne, qui travaille dur pour offrir un téléviseur à ses enfants… Remarquable travail de documentariste dans la proximité, le respect et la justesse de ton du film, bravo ! Je me souviens de ces enfants qui rêvent de se marier avec leur petite copine, très beau. Je me souviens d'un reportage sur les carrosses – diligence, hélas inaudible. Je me souviens d'un film d'animation en noir et blanc, d'un maki aux grands yeux…

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Je me souviens aussi de films d'animation vides et creux qui ne servent qu'à montrer le savoir-faire d'utilisation de logiciels sophistiqués des auteurs. Un film c'est avant tout une bonne histoire et chercher à rivaliser avec Hollywood ou s'en approcher est stupide et immature… L'immense culture de récits malgaches (dans le temps et dans l'espace) est un réservoir manifestement encore inexploité… Mais qui sait, ce genre d'initiative contribue à la mise en valeurs des talents qui sont des équipes de créateurs en mouvement… Alors je suis curieux de continuer à voir tous ces travaux… Bravo à toutes et à tous ! Brice Donarier

Big Dany Vraiment merci pour le reportage de Dany Be (no comment® 28), ça m'a vraiment touché… au bord des larmes presque pendant la lecture. Cet homme mérite l’hommage du journalisme malgache mais dommage que ses activités dans le reportage se soient arrêtées en 1971 (à mon avis), on ne sait plus ce qu'il a fait après… on




aimerait en savoir plus ! Et merci à no comment® de nous avoir permis d’en savoir plus sur ce personnage légendaire… Il est vraiment le pilier du journalisme dévoué au patriotisme et à la photographie ! Un exemple pour de jeunes journalistes comme nous. Nixi

À la vôtre ! Le Vin du mois doit-il obligatoirement être français ? Car nous avons aussi des vins malgaches et il serait bien d’en parler, même si ça ressemble plus à du Château-la-Pompe… Les vins sud-af ne sont pas non plus à négliger, me semble-t-il… Hery, Fianarantsoa

La réponse à votre question est dans ce numéro, puisque nous consacrons une grande enquête sur les rouges malgaches, en attendant les blancs. Des spécialistes nous disent comment espérer sortir un jour du syndrome Château-la-Pompe. Quant aux vins du Cap, il est clair qu’il en est de fameux et d’un excellent rapport qualité-prix pour les budgets malgaches. Piste à suivre… Radio Lazan’Iarivo Dans notre édition de mai, nous indiquions par erreur que Nathalie Rafidison, secrétaire générale de Radio Lazan’Iarivo (RLI 106 FM) avait travaillé pour le Centre d’information technique et économique (Cite). Toutes nos excuses à Nathalie Rafidison.


Le 21 juin, la fête de la Musique (World Music Day pour les Anglo-Saxons) battra son plein dans une centaine de pays. Depuis sa création en France, en 1982, elle reste plus que jamais la fête des bals de rue et des concerts improvisés. Mais qu’en est-il de la place de la musique dans notre vie ? Entre une demi-heure et une heure Pas tous les jours Moins d’une demi-heure par jour Jamais ou presque

1. Parmi ces activités culturelles, de laquelle pourriez-vous le moins vous passer ? 40 % La musique 20 % La lecture 16 % La télévision 12 % Les jeux vidéo 4 % Le cinéma 8 % Autres 2. En moyenne, combien de temps par jour écoutez-vous de la musique ? 36 % Plus de deux heures 32 % Entre une heure et deux heures

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3. À quel moment ou dans quelles conditions écoutez-vous de la musique ? 44 % À la maison 20 % Dans les moments d’attente 16 % Dans les déplacements hors voiture 12 % Dans les moments de détente 8 % Dans la voiture 4. Quel genre de musique préférez-vous parmi les suivants ? Pop malgache, variétés internationales 30 % 20 % Musique du monde 12 % Chanson française 12 % Rock punk 12 % Jazz

Musique classique R'nB Musiques électroniques, techno

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5. Par quel moyen aimez-vous le plus écouter de la musique ? 28 % Ordinateur 20 % Baladeur MP3 16 % Portable 12 % Chaîne hi-fi 8 % Radio 8 % CD/DVD 8 % Télévision 6. Quel jugement portez-vous sur les émissions musicales des chaînes généralistes (télévision et radio) ? 52 % Elles se ressemblent toutes 40 % Elles correspondent à mes attentes Elles ne correspondent pas à mes attentes

8 %

Sondage réalisé en ligne sur www.nocomment.mg sur un panel d'hommes et de femmes âgés de 18 ans et plus. Pour participer vous aussi au prochain sondage, rendez-vous sur notre site.

SONDAGE

En avant la zizique !



COUV’ BY Plus parlant qu’un CV, moins aride qu’une bio, le portrait chinois s’installe dans no comment®. Le sculpteur Jery, illustrateur de notre couv’, répond du tac au tac…

Si j’étais une couleur ? Le bleu, ça représente en même temps le ciel et l’océan. Si j’étais une saison ? L’été parce qu’il y a la pluie et le beau temps. Si j’étais un plat ? Du poisson grillé, c'est bon et léger ! Si j’étais une chanson ? Je serais du slow-rock parce qu’on peut crier en douceur, tout en exprimant ses sentiments… Si j’étais une légende ? Celle d’un grand sculpteur. Si j’étais un personnage ? Un homme de loi, un justicier,

Le portrait chinois de

Jery

parce que j'aime le calme Si j’étais un film ? Un film d'aventure parce que la vie est une aventure... Si j’étais un personnage de dessin animé ? Lucky Luke ou Dingo parce que c'est drôle et simple ! Si j’étais un endroit ? Une forêt histoire de faire un retour aux sources… Si j’étais un végétal ? Une rose parce que ça représente l'amour. Si j’étais un vêtement ou un accessoire ? Une paire de chaussures pour être à l’aise dans mes baskets. Si j’étais une pièce ? Je serais le salon, un lieu de repos, d’accueil et de discussion. Si j’étais un véhicule ? Une petite voiture économique pour éviter de faire des dégâts à l’environnement Si j’étais un pays imaginaire ? L’île de la paix ?



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CLINS D’ŒIL 5

1 À table a eu lieu du 8 au 15 mai à Fort-Dauphin. Un marathon culinaire durant lequel se sont succédés formations, ateliers et ciné en plein air. no comment® y a exposé les oeuvres du photographe Haingoniony. 2 Cliquez J’aime sur la page Facebook de Chez Lorenzo Antananarivo, et bénéficiez de 10 % de remise sur la carte. 3 Découvrez le magasin Outdoor à Ambohibao, le nouveau spécialiste des deux-roues et des quads. 4 Plein de nouveautés à la carte du restaurant Le Pourquoi Pas ! comme cette Mousse légère de passion speculos. À partir du mois prochain, vous seront proposés des fruits de mer grillés a volonté pour la seafood party. 5 L'antiquaire de Tana a présenté les photographies de Laland Teny ho eny, le jeudi 19 avril.

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6 Majorel a ouvert sa propre salle de zumba le vendredi 11 mai.


CLINS D’ŒIL 7 Joël Pèlerin et son épouse ont exposé au Louvre Antaninarenina leurs photographies Aina le vendredi 11 mai.

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8 Trouver son "lieu acceptable" de Brest à Tana, en passant par Marseille, Paris, Kosovo, Tuléar, Diego... le photographe Rijasolo expose ses oeuvres à l'IFM Analakely du 7 au 26 mai 2012. 9 Après l'expo de Sylvia Andrianaivo à la gare sur le thème du peigne, Stephan Pelayo expose ses oeuvres à Outcool Bar Ampasamadinika. 10 "L'Oeuf est la naissance de la vie. Et la vie est encore plus précieuse qu'un diamant". Sylvain Subervie a inauguré sa dernière oeuvre monumentale, le samedi 5 mai dans son atelier Analamahitsy Carrière.

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11 M. Rafalison est l'un des dix heureux gagnants du jeu en ligne de no comment® éditions, du mois d'avril. Jouez et gagnez sur www.nocomment.mg.

Retrouvez les contacts de nos Clins d'œil sur www.nocomment.mg

CLINS D’ŒIL

10 Coup de cœur a ouvert une nouvelle boutique à l'hôtel Ibis.




NOS OFFRES Les bouquets BOUQUETS PRIX

PIKA 19 900

Ar/mois

DECLIK

14 925 Ar/mois 48

TV & RADIOS

42 000

Ar/mois

31 500 Ar/mois 61

ZOOM

INTEGRAL

86 800 Ar/mois

65 100 Ar/mois 67

137 200 Ar/mois

102 900 86

Ar/mois

Nombre de chaînes TV / thématique / bouquet CINEMA SPORT JEUNESSE DECOUVERTE GENERALISTE DIVERTISSEMENT MUSIQUE INFORMATION Total Durée de l’abonnement

PIKA 0 1 1 2 5 4 2 4 19

DECLIK ZOOM 0 2 3 5 3 4 3 5 10 10 5 6 3 3 5 5 32 38 6 ou 12 mois

INTEGRAL 9 7 4 7 10 11 4 5 57

Les options CINEMA STAR SPORT CHAINES HD DUO (2ème décodeur) REC (enregistreur numérique)

8 3 6 4 1 1

42 000 Ar/mois 14 000 Ar/mois 25 200 Ar/mois 0 Ar/mois 14 000 Ar/mois 19 600 Ar/mois


AGENDA

Jeudi 24 mai au mercredi 13 juin 2012 Is’Art Galerie : Exposition « Murs de silences » de Vonjiniaina Vendredi 1 juin 2012

Galerie Pacom Andranomena 9h à 18h : Expo-vente avec 20 stands : « Tout pour maman » - un évènement pour trouver les meilleures idées cadeaux et de quoi ravir toutes les mamans Cookie Shop Andranomena 15h à 18h : A l’occasion de la fête des mères : bonus ambiance - profitez d’un « coffee time with Mommy » (avec buffet gourmandises & boissons), renseignements en boutique Restaurant 313 - Le Louvre : Madajazz en concert IFM Analakely 19h : Mode / défilé et showroom : « Naturellement… malgache », salle de spectacle, entrée libre (dans la limite des places disponibles) In Square 20h : Soirée « cool tempo » Jao’s Pub 20h : Soirée anniversaire - Chila Samedi 2 juin 2012 Galerie Pacom Andranomena 9h à 18h : Expo-vente avec 20 stands : « Tout pour maman » - un évènement pour trouver les meilleures idées cadeaux et de quoi ravir toutes les mamans Aft 14h : Ciné junior : « Cédric, quand votre coeur fait boum », hall Cookie Shop Andranomena 15h à 18h : A l’occasion de la fête des mères : bonus ambiance - profitez d’un « coffee time with Mommy »

SONORISATION • ECLAIRAGE SCENIQUE • ESTRADE CONTACT : 033.11.222.15 / 032.07.152.40 MAIL : VUEDELOIN@HOTMAIL.FR

(avec buffet gourmandises & boissons), renseignements en boutique IFM Analakely 15h : Slam : scène ouverte - Terrasse de la médiathèque, entrée libre IFM Analakely 15h : Cinéma « Coups de poing » - La jeunesse dans la lutte : « Zim and Co » de Pierre Jolivet, France, 2005, 1h30 IFM Analakely 18h : Cinéma « Coups de poing » - La jeunesse dans la lutte : « Le temps qu’il reste » d’Elia Suleiman, France/Palestine, 2009, 1h45 Jao’s Pub 20h : Soirée anniversaire - Mika & Davis Dimanche 3 juin 2012 Salle de l’horloge (Café de la gare) 15h : Cinéma, entrée libre Salle de l’horloge (Café de la gare) 19h : Cinéma, entrée libre Lundi 4 au samedi 23 juin 2012 Aft : Gasy Bulles - Festival de la bande dessinée à Madagascar : 3 expositions IFM Analakely : Evènement : « Gasy Bulles - 8ème édition », hall d’exposition, entrée libre Mardi 5 au mardi 19 juin 2012 Aft : Journée mondiale de l’environnement - conférence, débat, exposition sur le Vétiver : « Le Vétiver, solution biologique, facteur de développement et de conservation ». Lieux : conférence dans la salle polyvalente de 10h à 12h / expovente à l’espace extérieur



Mardi 5 juin 2012 IFM Analakely 16h : Master class sur l’opéra « La Traviata » par le Pr. Reinhard Schwarte, salle de conférence, entrée libre Mercredi 6 juin 2012 Aft 15h : Heure de conte, salle polyvalente IFM Analakely 19h : Cinéma « Coups de poing » - La jeunesse dans la lutte : « La Zona » de Rodrigo Pla, Mexique, 2008, 1h45 Jeudi 7 juin 2012 Café de la gare 19h : Afterwork avec le groupe Vetsonkira (guitares acoustiques) Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Aingo de Mada Vendredi 8 juin 2012 IFM Analakely 19h : Tournée internationale / théâtre : « Loin d’eux » de Laurent Mauvignier, par le Collectif Les Possédés - salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4000 Ar non adhérents : 6000 Ar Tana Arts Café : Gasy Bulles - Festival de la bande dessinée à Madagascar : Hors les murs - Apéro BD Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Anderson In Square 21h : Soirée « intimate evening - show case » Samedi 9 juin 2012 Aft 14h : Ciné junior : « C’est pas sorcier, il était toon fois le dessin animé », hall Café de la gare 15h : Atelier théâtre avec la troupe Miangaly IFM Analakely 16h : Projection / opéra - Madagascar Mozarteum présente : « La Traviata » de Giuseppe Verdi, salle de spectacle. Tarifs adhérents : 10 000 Ar - non adhérents : 20 000 Ar (places numérotées) Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Jary Dimanche 10 juin 2012 Salle de l’horloge (Café de la gare) 15h : Cinéma, entrée libre Salle de l’horloge (Café de la gare) 19h : Cinéma, entrée libre Lundi 11 au dimanche 17 juin 2012 Restaurant 313 - Le Louvre : Expo photo des élèves du LFT Mercredi 13 au mercredi 20 juin 2012 Aft : Gasy Bulles - Festival de la bande dessinée à Madagascar : ateliers BD, animateurs : Tantsary


Mercredi 13 juin 2012 Aft 14h : Ciné junior : « Marsupilami, Houbracadabra », hall IFM Analakely 19h : Cinéma « Coups de poing » - La jeunesse dans la lutte : « Amours chiennes » d’Alejandro Gonzalez Inarritu, Mexique, 2000, 2h33 Jeudi 14 au mercredi 20 juin 2012 Is’Art Galerie : Dans le cadre du festival Gasy Bulles, exposition de Riri : « comptes de faits ». Vernissage le jeudi 14 juin à 18h Jeudi 14 juin 2012 Is’Art Galerie 18h à 19h : Dans le cadre du festival Gasy Bulles - cabine à bulles IFM Analakely 19h : Théâtre : « Mort mystérieuse » - Troupe des voyageurs, salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4000 Ar - non adhérents : 6000 Ar Café de la gare 19h : Apéro musical avec le guitariste SoloRazaf Jao’s Pub 20h : Groupe découverte Vendredi 15 juin 2012 In Square 20h : Soirée « spécial disco » Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Lego Samedi 16 au samedi 23 juin 2012 Aft : Gasy Bulles - Festival de la bande dessinée à Madagascar : ateliers BD, animateurs : Tantsary Samedi 16 juin 2012 Aft Andavamamba/Ambohijatovo - Gare Soarano 9h à 16h : Fête de la musique animation « Mozikara », parvis Is’Art Galerie 10h à 12h : Dans le cadre du festival Gasy Bulles - cabine à bulles Aft Andavamamba 14h à 17h30 : Fête de la musique - animation « Scène ouverte », parvis Aft Andavamamba 17h30 à 19h : Fête de la musique - animation avec ‘Zay et V-jay Ilema, parvis Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Jessica Dimanche 17 juin 2012 Salle de l’horloge (Café de la gare) 15h : Cinéma, entrée libre Salle de l’horloge (Café de la gare) 19h : Cinéma, entrée libre


Lundi 18 au samedi 30 juin 2012 Restaurant 313 - Le Louvre : Exposition de Doda Mardi 19 juin 2012 IFM Analakely 18h30 : Sciences - La science en images, les images de la science : « Les agricultures paysannes et leurs services écosystémiques », salle de spectacle, entrée libre Mercredi 20 juin 2012 IFM Analakely 13h : Musique classique - Madagascar Mozarteum présente : « Julie Ratefy », salle de spectacle, entrée libre Aft 15h : Heure de conte, salle polyvalente IFM Analakely 15h : Cinéma « Coups de poing » - La jeunesse dans la lutte : « Le tombeau des lucioles » d’Isao Takahata, Japon, 1996, 1h25 IFM Analakely 19h : Cinéma « Coups de poing » - La jeunesse dans la lutte : « Mon nom est Tsotsi » de Gavin Hood, GB/Afrique du Sud, 2005, 1h35 Jeudi 21 juin 2012 Restaurant 313 - Le Louvre : Fête de la musique Is’Art Galerie 18h : Vernissage de l’exposition de Temandrotra Café de la gare 18h à 20h : Happy hour casanove Kudeta Urban Club 19h à 22h : Walking Jazz avec Angroov Jao’s Pub 20h : Groupe découverte Vendredi 22 juin 2012 IFM Analakely 19h : Evènement international - Fête de la musique : « 2012, la pop a 50 ans », salle de spectacle, entrée libre In Square : Soirée « funky spirit » avec Bim & Tommy Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Tence Mena Samedi 23 juin 2012 IFM Analakely 15h : Cinéma « Coups de poing » - La jeunesse


dans la lutte : « Trilogie Enfants des rues » d’Adama Roamba, Burkina Faso, 1999/2003, 70mn Café de la gare 15h : Atelier théâtre avec la troupe Miangaly IFM Analakely 18h : Cinéma « Coups de poing » - La jeunesse dans la lutte : « Ezra » de Newton I. Aduaka, France/Nigéria, 2007, 1h42 Café de la gare (hall d’exposition) 19h : Opéra Carmen (soirée VIP) Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Farol Dallas Dimanche 24 juin 2012 Salle de l’horloge (Café de la gare) 15h : Cinéma - film culte Salle de l’horloge (Café de la gare) 19h : Cinéma - film culte Jao’s Pub 20h : Soirée discothèque Lundi 25 juin 2012 Parvis hôtel de ville 14h à 17h45 : « Sirkanvil » : évènement organisé et proposé par l’Alliance française d’Antananarivo Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Baba Jeudi 28 juin 2012 Jao’s Pub 20h : Groupe découverte Vendredi 29 juin 2012 In Square : Soirée « funky à l’ancienne 70’s - 80’s - 90’s » Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Jean Rigo Samedi 30 juin 2012 Aft 15h à 17h : Spectacle de restitution des ateliers, hall IFM Analakely 19h : Opéra : « Carmen » de Georges Bizet, mise en scène de François Bagur salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4000 Ar - non adhérents : 6000 ar Jao’s Pub 20h : Jazz : Datita Tous les dimanches du mois de juin 2012 Jao’s Pub 20h : Soirée discothèque

Pour paraître dans l’annuaire, merci de nous faire parvenir vos infos avant le 15 JUIN à : agenda@nocomment.mg


Kazar

OLD SCHOOL METAL GASY

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C’est dans les vieux manches qu’on fait les meilleurs riffs. Demandez à Clapton, demandez à Santana ! Demandez à Kazar, inventeur à lui tout seul du « thrash metal gasy » ! Vingt-six ans après, on n’en croit toujours pas ses oreilles…

uah, mais c’est qui ces vieux teigneux avec le t-shirt O Metallica ? Le gamin qui vous pose la question doit avoir dans les 15 ans. À tout casser ! Le genre intransigeant comme on peut l’être à cet âge. A vous regarder de haut comme un « vieux croûton », parce que vous ne partagez pas son opinion que le rock a été inventé l’année dernière par un groupe d’ici nommé Beyond your Ritual. À chacun sa mythologie ! Inutile de lui rappeler que ces « vieux teigneux » sont les pères du « thrash metal gasy », il ne vous croirait pas ! Les premiers clones de Metallica dans l’océan Indien, avec son lourd ultra-saturé, rythmique badaboum, giclées de sueur dans tous les sens ! Un truc qui remonte à 1986. Pour dire qu’on a les souvenirs qu’on mérite et que Kazar reste à jamais la mémoire d’une génération. Comme à ce fameux concert du 24 avril à l’ambassade américaine, à l’occasion du Earth Day. Ils étaient là, les vieux fans, et pas mécontents de s’y dégourdir les jambes. « Le chargé d’affaires culturelles de l’ambassade avait vu une vidéo de nous jouant God’s Promise à Mahamasina et ça l’avait intéressé. C’est seulement après, quand il a vu tous ces gens se pointer, qu’il a réalisé qu’on n’est pas vraiment des inconnus », se marre Milon, le chanteur de Kazar, vrai guitar hero à lui tout seul. Depuis

CULTURE qu’il a décidé de vivre à l’étranger, l’existence du groupe est suspendue à ses retours toujours trop brefs. L’occasion quand même de renouer avec les fans et de démontrer que dans le gros son qui trou l’oreille Kazar est toujours à son affaire. À ses côtés aux cymbales, l’inusable Lallah, Erik Daveson à la basse, à la deuxième guitare Hervé, débauché pour l’occasion du groupe Crescendo Agrazab. Et cette année, une sacrée surprise ! Milon est arrivé avec une galette solo des plus inattendues. Son titre Acoustic Tribute to Kazar ; vous ne rêvez pas : tribut acoutisque à Kazar ! Imaginez des standards comme Baroho, God's Promise, Ends of the Devil Power joués de façon classique, jazz, fusion ou latino… Douze titres strictement unplugged où Milon a enregistré tout tout seul, y compris les maracas ! « La bossa nova et Mozart m’ont autant formé que le rock. Je suis redevable à tous ces styles », reconnaît le guitariste. Pas question pour autant de lâcher le one, two, three ! Kazar annonce déjà pour 2013 un troisième album « gavé au métal » dans la lignée d’Apocalypse (2001) et de Two (2004). « On ne craint pas l’épreuve du temps, affirme Milon. Notre nom vient de quasar, ces galaxies lointaines extrêmement lumineuses mais difficiles à capter. Pour preuve, certaines de nos chansons datant d’il y a 25 ans ne sont connues qu’aujourd’hui… » Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg

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E rick Manana L’ESPRIT DES HAUTS PLATEAUX Figure centrale du folk des Hauts Plateaux, il est aussi depuis vingt ans le guitariste attitré du grand Graeme Allwright. Autant dire une star internationale qui n’a pas besoin d’en faire trop pour imposer son immense talent. Le père tranquille du ba gasy ?

e son coule dans ses veines, à la façon des torrents, des cascades qui jaillissent et bruissent des Hauts LPlateaux. Son plein et vivifiant du ba gasy qu’il porte

en lui depuis 35 ans. C’est dire qu’à 53 ans, et après toutes ces années passées au service du « folk d’ici », Erick Rafilipomanana, dit Manana, n’entend pas mettre le pied sur la pédale. Même s’il a annoncé en mai dernier, à son concert au Palais des sports, vouloir faire un break de trois ans avec la grande île. « Je dois aussi penser à mon public à l’étranger », explique ce Bordelais d’adoption, devenu depuis une vingtaine d’années le guitariste attitré du

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Njato Georges Contact sur www.nocomment.mg

CULTURE

grand chanteur folk néo-zélandais Graeme Allwright. On le verra ainsi à l’Olympia le 12 janvier prochain, avant d’entamer sa grande tournée sur les cinq continents. Une star internationale donc. Et même le chouchou d’une certaine critique qui a toujours vu en lui, déjà en 1997, à l’époque de son premier album solo Vakova, un « émule de Crosby, Stills, Nash and Young ayant fait le choix de la spiritualité ancestrale » (Libération). Ce qui lui vaudra de recevoir dans la foulée le Grand Prix du Disque de l'Académie Charles Cros ! « Chaque public est distinct selon le pays et chaque concert nécessite une préparation particulière. Même les répertoires changent », explique-t-il. C’est vrai qu’à Madagascar il est surtout connu pour avoir joué avec les mythiques Lolo sy ny Taniry, à la fin des années 70, et avoir plus qu’un air de famille avec les non moins mythiques Mahaleo. Tout ce folk des Hauts Plateaux ! « A 10 ans, j’étais déjà complètement fan de Raoul (N.D.L.R., le leader de Mahaelo, décédé en 2010). En plein examen du CEPE, j’ai même séché les cours pour aller le voir, alors qu’il venait de terminer ses études en Roumanie. » Il devient tout à la fois son élève, son secrétaire, son bras droit. « Il me dictait les textes de ses chansons et je les couchais sur le papier. C’est comme ça qu’on a fait Rahakamoana (La paresse) », se souvient-il. Guitariste d’instinct, Erick Manana avoue n’avoir jamais appris le solfège. « Les musiciens malgaches n’ont pas besoin d’apprendre à lire une partition pour faire passer ce qu’ils ont dans l’âme », estime-t-il. L’héritage n’en est pas moins là. Comme avec le grand Razilinà, l’introducteur de la guitare ba gasy dans les années 1940, dont il se veut le fidèle continuateur. Un état d’esprit plus qu’une méthode. « Un jour, au Québec, la corde de ré de ma guitare s’est cassée et j’ai dû finir le concert a capella. Toute la salle était debout à m’applaudir et je me suis dit : tiens, tu as mis le doigt sur quelque chose ! » Ce quelque chose, ce sont ces grandes polyphonies traditionnelles des Hauts Plateaux qu’il ne cesse de magnifier à travers Feo Gasy, le groupe qu’il fonde en 1995 avec le regretté Rakoto Frah à la flûte, et aujourd’hui constitué de Fafah (Mahaleo), Benny (Lolo sy ny tariny), Nini Kolibera et Bariliva à la valiha. Quelque chose de l’esprit des Hauts Plateaux.

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CULTURE

L inda Volahasiniaina PLUS D’UNE CORDE À SA VALIHA

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Multidisciplinaire à tendance « revivaliste », elle jongle aussi bien avec la valiha, les percussions traditionnelles que la composition de musiques de films ou de danse. Sans parler de la musicothérapie. Mais où s’arrêtera-t-elle ?

fille à la valiha, comme on dit parfois. Parce que déjà, c’est une femme qui joue de cet instrument. Mais que dire Lalorsararelorsqu’on la voit au jejy voatavo (violon malgache) au kabôsy,

aux percussions avec cette frénésie non feinte qui fait feu de toute tradition ? Multi-instrumentiste accomplie, telle est bien la carte de visite de Linda Volahasiniaina, alias Vola, qu’on a encore vu représenter Madagascar au Festival Zikanzil aux Seychelles, en mai dernier, aux côtés de Michel Rafaralahy. Dire qu’elle est tombée dedans quand elle était petite est une banalité. « Chaque fois que je passais sous les arcades avec mes parents, le son de la valiha qui venait des marchés résonnait dans ma tête, et c’est comme ça que je me suis prise au jeu. » En 1992, elle rejoint la formation Akombaliha avec Rajery, vrai maître de la valiha aux côtés des Justin Vali, des Donné Andriambaliha, des Tombo Daniel. Puis c’est un 1er prix en solo au Concours National de valiha chromatique, en 1996. Sa touche en plus : un rappel constant à la tradition. « La valiha ne se joue pas n’importe quand ni n’importe comment », expose-t-elle, rappelant qu’à l'époque royale, c’était l’instrument sacré qu’on ne sortait qu’aux grandes circonstances, comme les exhumations. « Pour moi, c’est un refuge. Quand je me sens heureuse, je peux en jouer huit heures d’affilée sans manger. Rien que d’effleurer les cordes, j’en tire de l’énergie. Dans les moments de colère, je préfère passer mes nerfs sur les percussions. » D’autant qu’elle les maîtrise fort bien. Tellement même qu’elle accompagnera Olombelo Ricky dans sa grande tournée en Belgique et en Hollande, en 2002 !

Transfrontalière aussi longtemps que la passion la guide, Vola découvre également la musique de danse en composant pour la Compagnie Rary, puis le cinéma. Après une formation en montage et en réalisation, elle se lance dans un film expérimental d’animation intitulé Oef (Feo [Voix] en verlan) qui sera sélectionné en 2007 aux Rencontres du film court (RFC). « La musique de film demande beaucoup plus de précision, car tout est calibré à la seconde, il faut savoir aller à l’essentiel », estime-t-elle. Ses réalisations s’enchaînent et tout dernièrement encore, le 14 avril 2012, elle était à l’affiche du ciné-concert donné dans le cadre des RFC. En 2009, la jeune femme se découvre une nouvelle passion : la musicothérapie dans le cadre d’accompagnement de malades d’Alzheimer et fonde dans la foulée le Centre d’éducation artistique d’Ambanidia Miandrarivo. Un lieu ouvert qu’elle destine à la promotion des percussions malgaches tout autant que des jeux traditionnels, comme le fanorona. « J’ai envie de transmettre ma culture aux plus jeunes, même si je sais que ce sera un long combat en ces temps de mondialisation… » Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg

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T onjaka

UN, DEUX, TROIS… KATREHAKE !

En relançant le katrehake, une danse traditionnelle des campagnes, Tonjaka entend apporter un frisson nouveau au tsapiky. Après tout, Tsiliva ne s’y est pas pris autrement en remettant à l’honneur le kilalaky, la danse des voleurs de zébus !

amanatonjaka Tsiresy Joselvin, dit Tonjaka. Retenez bien ce nom. C’est celui de l’inventeur du katrehake, une danse nouvelle destinée à apporter un frisson R supplémentaire à la grande musique du sud. Nouvelle ? Pas tout à fait. Il s’agit à la

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base d’une danse traditionnelle que Tonjaka entend remettre au goût du jour, quitte à la moderniser. « Dans la brousse, le ketrahake se danse au son du tambour. Mêlé au tsapiky il peut facilement vous faire tomber en transes », prévient-il. Âgé de 32 ans, il habite le village de Bekinagna, mais aime se référer à la ville d’Ejeda, cœur du pays Mahafaly, dont sa famille est originaire. Une famille de musiciens très versée dans l’art du tsapiky, comme son grand-père Etojy Joseph, « un joueur de valiha et de marovany très respecté de son vivant », explique-t-il. C’est grâce à lui qu’il apprend à jouer de son instrument fétiche, la mandoline. Un mot du tsapiky, cette musique du Sud-Ouest apparue au début des années 80 avec l'arrivée des guitares électriques et des gros amplis. La plus « africaine » des musiques malgaches sans laquelle il ne saurait y avoir, du moins dans le Sud, mariages, circoncisions ou famadihana (engalolo, comme on dit à Tuléar).


Toliary

CULTURE

Quatrième d’une fratrie de sept enfants, Tonjaka doit très tôt gagner sa croûte et c’est comme joueur de mandoline qu’il intègre des orchestres très connus du Sud, comme Solange Kininike, Les Métis, CeCy ou Los Belia. Avec eux, il apprend le tsapiky authentique, le tsapiky des campagnes, poussé jusqu’à la transe… Des concerts qui peuvent durer jusqu’à l’aube et où tout est bon pour impressionner le public, comme de jouer à la fois de la guitare rythmique et de la basse, une des spécialités de Tonjaka ! Dans la foulée, le « bambino du Sud », toujours accompagné de sa mandoline, crée sa propre formation qu’il baptise Tonjaka et constituée pour l’essentiel de ses propres frères. Et c’est là, toujours à la recherche d’effets nouveaux, qu’il en vient à penser au katrehake. Au marovany traditionnel, il ajoute la folie de l’amplification et toute la panoplie des instruments électriques, donnant naissance à une danse particulièrement festive. « Mon katrehake ne vient concurrencer personne », précise Tonjaka, conscient d’être dans une tradition où la danse n’a jamais nui au tsapiky. C’est ainsi qu’en plus du kolitsake, où les danseurs imitent la démarche d’un infirme, ou du kininike, ce tremblement frénétique des fesses qu’exécutent les danseuses alors que le reste du corps est immobile, il y aura désormais le katrehake ! Pour en apprendre les pas, il suffit de se brancher sur son premier album, actuellement en bouclage, Ameo lala Tonjaka, qu’il annonce « explosif ». Le genre de chose que même le coupé décalé africain a l’air d’une danse des canards à côté, affirmet-il. Sérieux ? » Retana Contact sur www.nocomment.mg


M pamanga LE CLAN DES NOMADES

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CULTURE à-dire qu’elle inclut tous les rythmes de Madagascar, même si les paroles proviennent en général du Sud-Est », explique Zix, le bassiste. Mpamanga est gérée comme une petite entreprise. Au-delà de la scène, chaque membre a une fonction précise. Zix est le porte-parole pour la pamanga (nomade) est un terme presse, Bema (percussions et chant) choisi, mûrement réfléchi. Il se s’occupe de la partie comptable, Toky conjugue en malgache et en français au (claviers) gère la communication, présent et au futur : aller à l’aventure, Jacquis (guitariste) le secrétariat, Hery se promener, déambuler. Pour les (batterie) la technique… Une soudure cinq musiciens du groupe, il va de fondamentale à la manière d’une soi que cette définition n’est valable entreprise artisanale, voire familiale. qu’au travers de leurs expériences Ce qui n’empêche pas le groupe d’être musicales respectives. A l’origine, très au fait, voire précurseur, au niveau il y a le groupe M’Boutah, appelé à des outils de promotion. Facebook, devenir en 2009 l’accompagnateur You Tube, Myspace… tout est utilisé officiel de Mami Bastah, alors tout en terme de communication et de juste auréolé de son Prix Musique construction d’image. océan Indien (voir no comment® Cet esprit si particulier est à n°28). S’ensuit une superbe tournée mondiale, très médiatisée, où le groupe va pouvoir faire montre découvrir dans leur nouvel album 10 titres, To Kultur, déjà disponible dans les bacs. Un album « essentiel »à l’image de ces de ses qualités intrinsèques. Novateur et pourtant totalement ancré dans la tradition, « chimistes musiciens », où les influences jazz-rock concourent à Mpamanga pratique la « fusion » au sens où ce terme a aussi à la réincarnation des traditions musicales malgaches. Et comme voir avec l’alchimie. Des chansons composées avec la matière un bonheur ne vient jamais seul, notez qu’ils seront en concert le brute et comme plongée dans des tubes à essais… des mélanges 18 août au Jao's Pub. A ne rater sous aucun prétexte ! ingénieux, des formules musicales où l’énergie rejoint la fonte, Philippe Bonaldi la quintessence. Le fil conducteur de cette alchimie reste Contact sur www.nocomment.mg l’authenticité, au sens noble du terme. Comme une signature d’influences. « On a appelé notre musique malagadona, c'estAprès plus d’un an de tournée comme accompagnateur de Mami Bastah, Mpamanga (ex-M’Boutah) devient un groupe à part entière. Un collectif porté à la « fusion », avec un immense désir de faire la bonne musique. Tout simplement.

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H&emerson R’Faral LES COULEURS DU POSSIBLE Hemerson a choisi la peinture pour assouvir sa « soif de perfection » et se targue aujourd’hui d’être le « seul » historien d’art de Madagascar. R’Faral, quant à elle, est bercée par les mélodies de Bach et Beethoven, étant fille de musicien. D’abord enseignante puis employée d’un centre de recherche, elle avoue : « j’ai tout laissé tomber pour l’art », après sa rencontre avec Hemerson.

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« Quête d’identité » (Hemerson, exposition « Exuvie » au Tahala Rarihasina, 2011) « C’est l’identité de l’individu qui se formule dans la tête, dans l’âme et dans le cœur. Rien n’est prédéfini, tout est en construction. Nos expérimentations conduisent à l’identité ainsi créée… »


CULTURE

« La Désillusion » (R’Faral, exposition « Femme plurielle », 2006) « Une peinture à l’huile que j’ai faite pour la journée mondiale de la Femme. Elle a été présentée lors d’une exposition à Bordeaux en 2006. Ses couleurs sont symboliques des événements de la vie d’une femme. L’orange et le mauve sont des mélanges entre les couleurs binaires, comme le symbole d’une situation intermédiaire. Le polymorphisme omniprésent est aussi symbolique des situations que vit une femme. Je la considère comme la pièce maîtresse parmi les 15 toiles que j’ai envoyées pour cette expo…»

« Tritra vao tonga hasina » (Hemerson, exposition « Exuvie », 2011) « Lorsque nous préparions l’exposition Exuvie, un escalier s’est effondré pendant qu’on mettait l’un des derniers tableaux en place. Il n’avait pas encore de titre. Après la chute, il a fallu le rafistoler comme on a pu parce qu’il était endommagé. Il a fallu le recoudre, ajouter des boutons. En l’observant c’est comme si un autre concept avait émergé, une autre vision, suite à ces événements. La toile avait été littéralement relevée par sa déchirure, en malgache : Tritra vao tonga hasina… »

Propos recueillis par Joro Andrianasolo et Laza Marovola

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CULTURE

A rts and

Events

SUSPENS INTENSE !

Après les adaptations de « Voyage au bout de la nuit » de Céline et de « L’aveuglement » de Saramago, la Compagnie Arts and Events revient avec « Mort mystérieuse », une comédie policière haletante, fonctionnant sur le modèle du bon vieux thriller hitchcockien.

du cultissime Fenêtre sur cour d’Alfred Hitchcock, sorti en 1954, et d’un film policier des années 90, Mort mystérieuse est une comédie policière Inspirée au suspens et au rythme soutenus. Un ton tout à fait nouveau pour

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la Compagnie Arts and Events. « Pendant les deux précédentes années,

nous nous sommes concentrés sur des drames philosophiques. Cette fois, nous jouons la carte du rire et de la détente », fait valoir Fabienne Delacroix, auteure et metteure en scène. L’intrigue de la pièce, développée sur trois actes, est semblable à celle de Hitchcock, mais avec plus de détachement et de rires. L’un des personnages principaux, Caroline, cherche à élucider la mort étrange de leur voisine de palier, Simone Guibert, dont elle vient de surprendre le mari en train de tenter de se débarrasser du corps. Elle se fait aider par un ami Julien et une écrivaine Victoire. Au fil de la pièce, le public découvre en même temps que les trois « pseudo-détectives » que les apparences sont souvent trompeuses et qu’une morte peut en cacher une autre… En effet, ce n’est pas Simone Guibert qui est morte, mais sa riche sœur qui lui ressemblait. Le couple a profité de la crise cardiaque de la sœur pour tenter une substitution afin de récupérer son patrimoine. Mais un autre thème vient s’imbriquer dans la pièce : M. Guibert trompe sa femme avec Carla Deschamps, un mannequin avec lequel il veut s’enfuir en gardant l’argent… « Il n’y a pas de message particulier dans cette pièce. On souhaite donner dans l’humour face à la situation actuelle. Je pense que notre public sera ravi du changement », explique Fabienne Delacroix. Elle a choisi un décor


minimaliste, ponctué par des projections et des jeux de lumières pour suggérer les lieux et l’ambiance. « Au niveau de la scénographie, on a choisi d’occuper tous les espaces de la salle, notamment les coulisses, les escaliers, la scène », explique-t-elle. Le public sera également sollicité dans cette mise en scène rebondissante où les coups de théâtre s’enchaînent et où le suspens ne faiblit jamais. A la fin de chaque acte un intermède de danse contemporaine sera proposé au public, exécuté par la Compagnie Mako. Après Mort mystérieuse qui sera jouée le 14 juin pour la levée de fonds du Rotary Club de Vonona et le 16 juin à l’IFM (Institut français de Madagascar), la Compagnie Arts and Events compte repartir sur une nouvelle aventure avec une adaptation du film L’auberge rouge de Claude Autant-Lara, sorti en 1951, une comédie noire flirtant avec le fantastique… Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg


S ylvain Urfer PAS DE DEVOIR DE RÉSERVE AVEC LES DROITS DE L’HOMME

Jésuite, écrivain, membre fondateur du SeFaFi, Sylvain Urfer est depuis quarante ans l’un des observateurs les plus avisés de la société malgache. La publication en volume de ses chroniques « Soatoavina » est l’occasion de faire le point sur cette figure d’intellectuel pour le moins « charismatique ». no comment® publie en volume vos chroniques

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« Soatoavina ». Quarante ans d’expertise sur Madagascar, ce n’est pas rien… Plutôt cinquante que quarante ! Mon premier contact avec l’île remonte à 1965, lorsque tout jeune étudiant jésuite, licence de lettres classiques en poche, je choisis de faire un an de coopération comme enseignant au collège Saint-François Xavier de Fianarantsoa. Pour les gens de ma génération - pour moi qui entre au noviciat en 1958, en pleine guerre d’Algérie - l’Afrique est comme un monde neuf, s’engager pour elle une évidence. Je savais que j’y reviendrais et jusqu’à mon ordination, en 1973,


je vais m’y préparer avec trois ans de philo à la faculté jésuite de Chantilly, suivis d’une inscription à Sciences Po en octobre 68. Étudiant jésuite en 68, ça veut dire contestataire ? (Rires) Oui, absolument ! On se sent en connexion avec l’esprit de 68. On participe aux manifs. On organise nos forums en interne à Chantilly, avec nos propres cahiers de revendication. On y parle de tout, du Jésus révolutionnaire, du mariage des prêtres… Je suis encore étonné de la façon dont les autorités jésuites de l’époque ont soutenu nos revendications. Mais il faut bien situer les choses : on est dans le sillage du concile Vatican II (1962-1965), on a tous envie de sortir du « bastion de l’Église », de s’ouvrir au monde. Depuis Pascal, on a plutôt l’image du jésuite « aux ordres », tapi dans l’ombre, manipulateur… Pascal, le pauvre ! Excellent écrivain, mais complètement pris dans son univers de Port Royal. On lui doit un genre littéraire nouveau, le pamphlet antijésuite, repris plus tard avec brio par Voltaire, mais tout ça c’est du fantasme ! L’obéissance spéciale au pape, ce vœu propre à la Congrégation qui a tant fait couler d’encre, c’est tout simplement notre engagement à accepter toute mission qui nous sera donnée, où que ce soit dans le monde. Ca ne veut pas dire qu’on est une machine de guerre au service du pape, on est d’abord un ordre missionnaire ! La réalité est qu’il y a de tout chez les jésuites, des sensibilités de droite comme de gauche, des réactionnaires comme des progressistes… Vous, c'est plutôt plutôt à gauche ? Sans doute. À l’époque, vers 1968, j’ai beaucoup de sympathie pour Gustavo Gutterriez et tous ces évêques latino-américains qui militent pour ce qu’on appelle la théologie de la libération. Ce ne sont pas des marxistes, comme on l’a dit, mais des religieux qui se servent de l’analyse fondée sur la lutte des classes pour en tirer une « praxis », un levier de prise du pouvoir au service des pauvres

en Amérique du Sud. Rome a vite pris CULTURE de la distance avec ce mouvement, mais « l'option préférentielle pour les pauvres » demeure un aspect fondamental de notre sacerdoce. Une façon de réinjecter du message évangélique dans notre engagement. Est-ce que cela va jusqu’au marxisme ? Comme prêtre, il m’est très difficile d’adhérer au matérialisme athée de Marx. J’ai consacré mon mémoire de troisième année de philo au marxisme en Union Soviétique, sous la direction du père Henri Chambre, l’un des grands soviétologues de l’époque, et ma conviction est que tout dans ce courant depuis 1917, de Lénine à Pol Pot pour faire bref, n’est que dérive idéologique et improvisation permanente. Avec le lourd bilan humain que l’on sait. Le socialisme de Tanzanie trouve pourtant grâce à vos yeux… Dès le début des années 70, j’ai consacré un livre à la pensée de Nyerere, arrivé au pouvoir en 1964. Je suis sensible au fait qu’il ne cherche pas à absorber de façon mécanique la vague de socialisme marxisant qui touche l’Afrique, comme le fera plus tard Didier Ratsiraka. Il tient compte de la spécificité de la société africaine, fondée sur ce qu’il appelle l’Ujamaa, la confraternité. C’est le maître mot de son idéologie et l’exact correspondant en swahili du fihavanana malgache : à savoir des relations sociales inscrites sur le mode de la parenté. Quand j’entends dire que le fihavanana est l’exception culturelle malgache, je sais que c'est inexact ! Il est présent dans toute l’Afrique subsaharienne, et partout il pose le même problème : comment élargir cet esprit de solidarité fondé sur la parenté à l’espace plus large du pays, de la nation. En clair, comment passer du parent au citoyen. À Madagascar, l’horizon de la solidarité reste toujours le clan et l’ethnie, au-delà c’est chacun pour soi… C’est ce modèle social que vous avez en tête quand 47


vous vous installez à Madagascar, en 1974 ? Je n’ai pas d’a priori. Je pense surtout qu’il ne faut pas être dans les idées sans avoir les pieds sur terre. C’est ce qui me conduit à devenir curé sur le terrain d'Anosibe en 1980. Une des paroisses les plus pauvres de la capitale, le quartier de ceux qu'on appelle les Noirs… une fonction que je vais occuper pendant 25 ans. C'est là que j'ai poussé à la rénovation du marché d’Anosibe. J’ai collaboré au projet avec Marc Ravalomanana quand il est devenu maire de Tana et qu'il avait obtenu les subventions auprès de la Banque mondiale. C’est après que ça s’est gâté entre nous… Quand le politique a pris le dessus sur l’homme d’Église ? Mais je n’ai jamais fait de politique, jamais appelé à voter pour qui que ce soit. À moins de considérer que l’engagement social, c’est de la politique ? À partir des années 80, comme conseiller auprès des évêques malgaches, mes seules prises de positions ont été dans la critique de tel ou tel aspect de mauvaise

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gouvernance. Pas par esprit partisan, uniquement parce que le message évangélique nous demande de réagir ainsi ! La meilleure preuve de neutralité, c'est en 1991 : lorsque le Conseil des Églises chrétiennes à Madagascar (FFKM) est entré dans les structures politiques de la Transition, les catholiques s’en sont retirés. Et ç’a été la même chose avec Zafy, Ratsiraka II et Ravalomanana… Quand vous prétendez avoir un droit de regard sur les élections, vous n’avez pas l’impression de pousser le bouchon un peu loin ? Si j'ai travaillé, au nom de la société civile, avec le Cnoe (Comité national d’observation des élections) en 1989 et participé à la création du SeFaFi (Observatoire de la vie publique) en 2001, c’est que je suis convaincu de la valeur évangélique de la défense des droits de l'homme, et convaincu que cela passe nécessairement par la démocratie et l’État de droit. J’estime qu’il n’y a pas de devoir de réserve quand on défend les droits de l’homme. La première déclaration du SeFaFi a d’ailleurs été pour prendre la


défense de Marc Ravalomanana au moment des événements de 2002, sur l’argument qu’on n’a pas le droit d’interdire les rassemblements. L’ironie est qu’on a dû reprendre ce texte deux fois lorsqu’il a été installé au pouvoir, mais pour dénoncer ses propres dérives ! De là votre expulsion « manu militari » le 12 mai 2007… Des policiers sont venus me chercher à mon domicile d’Andrefan’Ambohijanahary et sans autre forme de procès, j’ai été embarqué dans un avion. Certes, j’avais dénoncé la corruption du régime à travers le SeFaFi et d'autres instances, mais pas plus que je ne l’avais fait auparavant… Il faut croire que Marc Ravalomanana était plus susceptible que ses prédécesseurs. Un pur mouvement d’humeur, car rien ne justifiait cette décision, un dossier complètement vide. Bien après, il y a eu un communiqué disant que si l’ancien président avait écouté le SeFaFi, il serait toujours au pouvoir… Quant à moi, j'étais certain de revenir et jusqu’à mon retour, en novembre 2009, tout en collaborant à Paris à la revue Études,

je gardais un œil sur les affaires malgaches. S’il fallait définir d’un mot le « mal » malgache ? Je dirais une mutation sociale sans précédent. Le pays est en train de passer d’une société traditionnelle fermée à une société ouverte, urbaine, monétarisée, voire mondialisée. C’est un saut fantastique, une accélération incroyable de l’histoire. La société malgache est sommée de faire en quelques décennies ce que d’autres ont mis des siècles à construire. Pour y arriver, il lui faut acquérir cette conscience collective que chaque Malgache est un « parent », au-delà des clivages ethniques, de castes ou de couleur de peau. Ca ne peut pas se faire sans douleur. Mais je suis optimiste, la dynamique est enclenchée, et tant mieux si dans ce processus, j’ai pu me rendre utile. Propos recueillis par Alain Eid

Sylvain Urfer, « Madagascar une culture en péril ? » Éditions NoComment, 144 pages, 20 000 Ar. Une séance dédicace du livre en présence de l’auteur aura lieu le 8 juin, à 16 heures, à la librairie Lectures & loisirs à Ambodivona.

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Enfermés dehors 2004 – 85 mn – Comédie d’Albert Dupontel, avec Albert Dupontel, Nicolas Marié, Claude Perron, Hélène Vincent, Roland Bertin

SDF, Roland trouve par hasard un uniforme de policier. Affamé, il l'enfile pour aller manger à la cantine d'un commissariat de police, où il croise une jeune et belle femme désespérée dont la belle-famille refuse de lui rendre son enfant. Elle devient la raison d'exister de notre héros, qui décide de rendre la justice lui-même grâce à son nouvel uniforme. Mais sa maladresse naturelle et sa détermination l'entraînent dans un terrible quiproquo… Après Bernie et Le Créateur où il maniait déjà avec brio l’humour hypernoir, Enfermés dehors marque le retour du comique surdoué derrière la caméra. Albert Dupontel se place de nouveau aux côtés des exclus en interprétant ce SDF au grand cœur qui entend faire justice lui-même et s’y prend avec une maladresse touchante. Moments empreints de poésie et cascades spectaculaires, soulignées par une musique tonitruante façon cartoon, alternent dans ce « squat opéra ». Une comédie déjantée et jubilatoire dont le héros, incarné par Dupontel lui-même, se pose en Charlot version trash.

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Diffusion sur Parabole Madagascar le lundi 4 juin à 6 h 50 et le jeudi 7 juin à 18 h 35.

Le Livre du mois Le trésor de la Matitana Par C. Zafisoa

CULTURE

Le Film du mois

Quand la jeune Alphonsine rêve, elle quitte son époque et plonge dans l’histoire, rencontre ses ancêtres et réveille les coutumes et traditions dont elle est empreinte. A travers quatre récits d’aventures, tour à tour dans les Hauts Plateaux ou sur les côtes infestées de pirates, à la recherche d’un trésor enfoui, chaque roman se déroule, entre deux espaces temps, entre fiction et réalité. Une série de récits adressés à la jeunesse malgache pour alimenter les rêves et la curiosité autour de « l’autre histoire », celle des archives méconnues, celles des hypothèses là où les faits ont été peu relayés, ou bien dérangés... cette autre histoire que vous ne trouverez pas dans les livres et qui apporte pourtant des éléments-clés pour comprendre l’énigmatique Ile rouge. Voici l’engagement littéraire de cet auteur dont certains reconnaîtront peutêtre le nom de plume. Édité par l’auteur. Contact sur www.nocomment.mg



Le deuxième bureau

Par Mamy Nohatrarivo

Quel est le point commun entre une femme au foyer et une femme de bureau ? Un homme. Quel bureau fait la différence avec madame ? Le deuxième. Où se réfugie le mari infidèle ? À son deuxième bureau.

bureau c’est la femme l’on aurait dû épouser, sauf Lqu’onequedeuxième s’en est rendu compte trop tard.

La place est déjà prise. Votre femme a été plus maligne que bien d’autres. Sauf qu’elle n’a pu totalement contenter l’homme, par nature polygame. C’est sans doute las de la monotonie de la vie conjugale que l’homme se rend à son deuxième bureau pour se reposer puis, de fil en aiguille, se ressourcer et retrouver une nouvelle jeunesse par un bain de jouvence. C’est le rôle d’une maîtresse et, par métonymie, celui du deuxième bureau. On ne sait pourquoi, mais l’expression a pris son origine dans les provinces. C’est sans doute une chaleur de fournaise qui épuiserait les plus accros au service public. Car le deuxième bureau est une prérogative de fonctionnaire. Il faut un bureau où l’on se rend régulièrement pour bénéficier


FOMBA AMAM-PANAO du luxe d’un deuxième bureau où l’on se rend tout aussi régulièrement. « Où est un tel ? – Il est à son deuxième bureau ». Et personne ne s’en offusque. Tout se joue au naturel. À force d’y faire une petite sieste, l’homme a fini par y passer une nuit, et bien d’autres. Le deuxième bureau n’est ni le bureau des renseignements, avec un B majuscule, ni le bureau des pleurs. C’est plutôt le bureau des cœurs fatigués d’aimer et qui, voulant rompre la monotonie de la vie de ménage, trompent leur femme pour, paradoxalement, se reconstruire la même vie qu’avec Bobonne. C’est sans doute l’origine de la polygamie si naturelle chez tout mâle bien constitué. L’infidélité n’est pas une tare morale mais traduit un instinct d’abeille qui butine de fleur en fleur tout au long de sa vie. Si tout le monde est fidèle tout le temps, la consanguinité fera disparaître le genre humain. C’est un argument pour le cas extrême de flagrant délit d’infidélité. Une femme bien née ne se rendra jamais chez le deuxième bureau de son mari pour lui chanter pouilles ou pire. Cela fait partie des usages. Un deuxième bureau n’est pas une prostituée, quoi que… il faut tout de même des moyens pour entretenir l’image de marque d’une dame respectable à tous égards. Entretenir une maîtresse relève de toute une éducation. Un mari bien né ne sacrifiera jamais sa femme ni ses enfants pour satisfaire les caprices d’une autre qui pourrait, elle aussi, avoir ses propres enfants. Car il faut comprendre qu’un deuxième bureau n’est jamais une jouvencelle née de la dernière pluie. Elle vous ruine et vous trompe sans vergogne, sans compter le risque d’un gigolo qui rôde autour. Le gigolo est une figure bien connue du littoral. Le djoumbil est un gaillard qui vit des charmes de sa petite amie et donc sur le dos du monsieur qui, la cinquantaine bien sonnée, croit encore aux mots d’amour de son deuxième bureau. En clair c’est un proxénète, mais aimé par ses jouvencelles jusqu’à en mourir. Le deuxième bureau ne mourra pas pour vos beaux yeux, mais aura les larmes d’une amie qui accompagne un vieux copain au cimetière.


C’était il y a cent ans… en juin 1912 Par Pierre Maury

a population de Madagascar a été recensée, les chiffres sont LFrançais, maintenant connus : Indigènes, 3 072 381 ; Africains, 14 717 ; 9 919 ; Asiatiques, 5 663 ; Européens de nationalités

nord, relierait transversalement Vohémar à Nossi-Bé. On perd du temps, écrit-il. Néanmoins, il est fortement question d’engager les travaux étrangères, 2 201 ; soit 3 104 881 habitants. Ils peuplent surtout du chemin de fer entre Tananarive et Antsirabe, dans un bassin la province de Tananarive (496 000 habitants), de Fianarantsoa économique important qui devrait bénéficier de la ligne pour (278 000), de Farafangana (262 000) et de Fort-Dauphin accélérer son développement. Les détournements d’un douanier (223 000). G. Pierdon, commis principal des Douanes, avait la confiance Henri Cosnier, député de l’Indre, se penche, de loin mais avec attention, sur les communications à Madagascar. Selon lui, et la sympathie de tous à Tamatave. Aimable, serviable, il avait

le chemin de fer constitue souvent le meilleur choix : « les frais de construction et d’entretien sont, proportionnellement aux services rendus, infiniment moins considérables. » Il n’entend pas pour autant négliger les routes et pense qu’elles pourraient être améliorées. Vers l’ouest, les ponts sont trop fragiles pour supporter le passage des camions Berlier. Vers le sud, l’entretien manque. Vers l’est, le chemin de fer a mobilisé toutes les forces et la route est délaissée. Et on ne parle pas, déplore-til, d’une route dont l’exécution s’impose : celle qui, au

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intégré la haute société locale. Mais, sous son aspect séduisant, il dissimulait des pratiques peu respectables qui ont été dévoilées. Utilisant son poste au mieux de ses propres intérêts, il a détourné plus de 40 000 francs qui lui ont valu de faire face, les 10 et 11 juin, à 150 chefs d’accusation au Palais de Justice de Tamatave. Et d’être condamné à quatre ans de prison, 5 000 francs d’amende et à la restitution des sommes détournées au préjudice de la colonie, qui s’était portée partie civile. Sa personnalité est peut-être éclairée par une note du Chef de


TSIAHY

service des Douanes, M. de Rocca-Serra, datée d’août 1911 et dévoilée lors du procès : « Je l’avais d’ailleurs noté comme un fonctionnaire superficiel et frivole, en qui j’avais une confiance limitée. Je reconnais toutefois que Pierdon, très sympathique comme homme, était un excellent agent, intelligent et très assidu à son service. » De quoi se demander qui il était vraiment… Des livres un peu partout Réuni le 28 juin, le Comice agricole fait face à une polémique. Deux dames ont exprimé par courrier la volonté de s’inscrire sur la liste électorale. Leur candidature, d’abord refusée parce qu’elles appartiennent au sexe faible, a été en revanche autorisée par le Gouverneur général, puis à nouveau rejetée lors de la dernière séance. L’affaire ne semble pas devoir se terminer de sitôt. Plus aisément, le Comice agricole a décidé de faire bon usage de la subvention encaissée pour 1912 : elle sera consacrée à l’achat d’une encyclopédie agricole et d’autres ouvrages spécialisés, dont la collection sera augmentée au fur et à mesure des disponibilités. À propos de livres encore, la veille, à l’Académie malgache, le bibliothécaire a eu un geste spectaculaire. Il a posé sur le bureau dix-sept volumes de l’Histoire physique, naturelle et politique de Madagascar, par Grandidier. Ces volumes viennent d’être reliés et les suivants le seront dès que l’on aura pu se procurer les planches qui manquent. Par ailleurs, la catégorie de membre honoraire venant d’être créée, le premier d’entre eux est nommé à l’unanimité : le général Gallieni. Livres toujours, à destination des étudiants en médecine et des élèves sagesfemmes, avec l’attribution d’un crédit annuel de 1 000 francs destiné à alimenter le fonds de la bibliothèque de l’École de Médecine de Tananarive. « Cette innovation », écrit La Quinzaine coloniale, « permettra aux élèves d’user d’initiative, de perfectionner, en dehors des cours, leur instruction professionnelle, en un mot, de développer constamment leur “culture”. » Puisque ce mois semble être dédié à la littérature, fût-elle scientifique, signalons enfin la parution d’un Guide pratique du prospecteur à Madagascar, que l’on doit à D. Levat, ingénieur civil des Mines et membre du Conseil supérieur des Colonies. En 132 pages et 38 figures, il condense « les conseils que sa longue expérience des gisements d’or, alluvionnaires et filoniens, lui a suggérés. »


Pratique ancestrale toujours en vigueur, la circoncision ne se pratique plus strictement à la saison froide. Pas plus qu’il n’est demandé à l’oncle d’avaler le prépuce avec un œuf ou une banane. Car aujourd’hui existe la circoncision « à l’américaine »…

’Arahaba ririnina (littéralement « joyeux hiver », comme on Lnouvellement dirait « joyeux Noël ») était une façon d’honorer les personnes circoncises, compte tenu qu’autrefois, l’acte même de la

circoncision (famorana ou fiforana) ne pouvait avoir lieu que pendant la saison froide. « Était » car les rituels et croyances de cette pratique datant du fahagasy (époque d’avant le XIXe siècle) sont devenus largement facultatifs. « Les Anciens avaient choisi l’hiver car les risques d’infection sont beaucoup moins importants que pendant la saison chaude, c’était une simple précaution de bon sens, pas une obligation en soi », explique ce jeune père de famille de 22 ans qui vient tout juste de faire circoncire son premier né de 3 ans. Il faut vivre avec son temps, certes, et aujourd’hui peu importe la saison et la façon d’exciser le prépuce, pourvu qu’il soit coupé ! Preuve en est avec la méthode dite « à l’américaine », façon éminemment branchée de procéder, répondant aux normes sanitaires internationales et consistant à couper le morceau de peau avec une capsule brûlante. Garanti instantané, hygiénique et quasi sans douleur ! « Il n’y a pas de saignement, la plaie se ferme instantanément et l’organe est prêt à l’emploi », assure le docteur Rahaja Rafalimanana, premier médecin malgache à avoir appliqué, dès 1995, cette technique dans la grande île. « Autrefois, on avait peu d’estime pour un homme non circoncis. Il

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C irconcision

ARAHABA


TRADITIONS lui était difficile de trouver une épouse et même à ses funérailles, il n’avait pas droit au même rituel que les autres », explique Bertrand Raharijaona, un astrologue très en vue du côté d’Ambohitrarahaba. Pour les Anciens, la circoncision était tout simplement l’étape obligatoire à franchir pour devenir un homme, un vrai. « Nos ancêtres croyaient que les non circoncis étaient des faibles, physiquement et psychologiquement, des malheureux mal armés pour la vie », précise l’astrologue. Selon cette façon de voir, la circoncision était la première souffrance, celle qui va préfigurer toutes les autres tout au long de l’existence. Les ethnies de la côte tenaient-elles la circoncision des Arabes, comme semble le penser Huet de Froberville ? Pour celles de l’intérieur, il n’et pas si aisé de l’affirmer. Pas plus qu’il n’est aisé de définir l’origine de la formule qui était prononcée par les officiants, dans le Sud, selon le témoignage d’Étienne de Flacourt, au XVIIe siècle : « Je te salue, ô Dieu, je te prie ; tu as créé les mains et les pieds. Je m'humilie devant toi parce que je vais circoncire ces enfants aujourd'hui ». L'opération se fait alors en coupant le prépuce avec un rasoir, lequel est ensuite récupéré par le père qui le met dans son fusil et tire en l’air… Ailleurs et jusqu’à aujourd’hui, le prépuce est avalé par l’oncle avec un œuf, une banane ou un verre de toaka gasy. Santé ! Njato Georges

RIRININA E !


Le cursus universitaire n’est plus une garantie d’emploi pour les jeunes qui viennent frapper à la porte des entreprises. C’est ce qu’explique le directeur général du cabinet de recrutement MRH, gérant du « Magazine de l’emploi » et initiateur des Journées de l’emploi.

R afik

Mohamedaly

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LE DIPLÔME NE SUFFIT PLUS !

Que propose le « Magazine de l’emploi » ? Pour le prix d’une baguette de pain, il se présente chaque semaine comme un intermédiaire entre les sociétés et les personnes en recherche d’emploi. Il couvre aussi bien les offres que les demandes d’emploi, mais également les propositions de stages ou de formation. Il est directement relié au cabinet de recrutement MRH. C’est un atout évident, car les grandes sociétés préfèrent passer par un cabinet spécialisé pour leur recrutement. Actuellement, nous fonctionnons sur une base de 800 offres d’emplois dans 34 secteurs d’activités. Cela concerne aussi bien les télécommunications, l’informatique, l’hôtellerie que les personnels de maison ou les agents de sécurité. Nos offres s’adressent aux diplômés comme aux non diplômés. La crise continue à frapper chez les jeunes… C’est un fait. Chaque année, ce sont entre 400 000 et 500 000 jeunes diplômés qui entrent sur marché du travail et l’on sait que deux tiers des chômeurs sont des jeunes. À cause de la crise, les sociétés sont de plus en

ÉCO plus exigeantes et la réalité est que les étudiants qui frappent à leurs portes n’ont pas toujours le niveau demandé par les recruteurs. Aller à Ankatso, faire des études pendant cinq ans, ça ne marche plus. Si un Bac + 5, par exemple, ne maîtrise pas bien le français, c’est un problème de niveau et un handicap pour trouver un emploi. C’est pour cette raison que nous proposons aussi des formations en alternance d’environ six mois dans des centres professionnels à l’issue desquelles on est à peu près sûrs de décrocher un emploi. Comment vous y prenez-vous ? Comme cabinet de recrutement travaillant en étroite collaboration avec les entreprises, on connaît très exactement les attentes du marché et on peut donc mieux préparer les candidats en ce sens. C’est pourquoi MRH a lancé, en partenariat avec le ministère de tutelle, les Journées de l’emploi qui mettent directement en contact les demandeurs et les responsables des ressources humaines des sociétés ainsi que les formateurs. Celles qui ont eu lieu en mars dernier ont été un franc succès avec environ 200 postes proposés chaque jour, mais nous espérons faire encore mieux pour la troisième édition en septembre. Propos recueillis par Laza Marovola Contact sur www.nocomment.mg



Tout en assumant la présidence de la JCI (Jeune chambre internationale) de Nosy Be, Joël Soatra tente de démontrer qu’il est possible, à Madagascar, de valoriser ses propres compétences.

ÉCO

e suis né à Ambanja et après un séjour à Antananarivo, j’ai accompagné mes parents, commerçants dans le secteur des «J épices, jusqu’en France. Des études partagées entre Perpignan et

J oël Soatra 60

Paris m’ont permis finalement d’obtenir un diplôme d’ingénieur en électrotechnique. » Un premier emploi dans la capitale française qui ne le satisfait pas. « J’ai eu du mal à accepter d’occuper des postes qui n’étaient pas à la hauteur de mes compétences. C’est alors qu’a germé l’idée de retourner à Madagascar. J’avais toujours eu envie d’être vraiment Malgache et je ne savais pas réellement ce que cela pouvait signifier. Il m’a semblé que le monde entrepreneurial était idéal pour comprendre les réalités du pays. » Joël crée un cyber dans une galerie commerciale de Hell-Ville, à Nosy Be. « Ça marche plutôt bien malgré les déficiences en infrastructures et les législations qui ont mis un terme à d’autres projets plus ambitieux. Je peux me consacrer en bonne partie à la Jeune chambre internationale et développer, en son sein, les quatre domaines principaux d’opportunités : individuel, communautaire, business et international. Je dois apporter à mon pays les quelques expériences acquises à l’extérieur. » Un bilan ? « Je ne suis pas déçu d’être revenu et je dois être à la hauteur de ma décision. Je veux prouver à ceux qui me déconseillaient de rentrer, qu’ils ont eu tort… »

RÉUSSIR À MADAGASCAR

Richard Bohan Contact sur www.nocomment.mg



MÉTIERS De juin à octobre, Tojo troque sa casquette de riziculteur contre celle de briquetier. Les mains dans l’argile, il peut produire dans son four artisanal jusqu’à 1 000 pièces par jour. Une activité saisonnière qui lui permet de rentrer pas mal de « briques » dans l’année…

uand le bâtiment va, tout va. Ce n’est pas Tojo qui vous dira le contraire. Grâce aux briques qu’il fabrique, de somptueuses Q maisons se construisent un peu partout dans la capitale. « C’est

U n mi-temps

qui rapporte des briques !

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le fruit de mon travail », note-t-il en désignant une superbe villa « néotraditionnelle » (tout en briques rouges) en haut d’une colline. « C’est un couple qui a vécu des années à l’étranger et qui pour sa retraite a voulu se faire une maison typiquement Merina, avec tout le confort moderne évidemment », note-t-il. Bref, la brique est à la mode et Tojo n’a pas trop de mal à trouver des clients pour écouler son stock. Père de trois enfants, c’est grâce à ce business qu’il a réussi à bâtir sa coquette maison de trois pièces et à s’acheter une camionnette pour livrer les clients. « Parfois, je n'arrive pas à satisfaire la demande et je suis obligé de recruter de la main-d’œuvre supplémentaire. J'ose dire que nous vivons des années fastes depuis presque une décennie », affirme-t-il. De quoi clouer le bec à ceux qui parlent sans cesse de crise ! Pour l’assister une équipe de huit briquetiers, plus un chauffeur pour la camionnette. Un briquetier commençant à travailler à 4 heures du matin, peut produire en moyenne jusqu’à 1 000 briques par jour au format standard 11 x 22 cm. La pièce étant vendue 60 ariary, on voit à quel chiffre d’affaires il peut arriver – jusqu’à 5 millions d’ariary dans l’année. Malheureusement, le boulot est saisonnier. Les briquetiers sont d’abord des paysans et ne cuisent l’argile que de juin à octobre


quand les rizières sont au repos. Le four est installé directement dans le champ et le combustible est fourni par les résidus de paille trouvés sur place. « Ceux qui habitent au bord des fleuves peuvent travailler tout le long de l'année, mais leurs briques produites à partir de boue sont de médiocre qualité », estime Tojo. Pour lui, il n’y a pas mieux que l'argile, le grand air et les rizières pour cuire la brique. Un métier qu’il pratique depuis tout petit. Évidemment, respirer les fumées d’argile n’est pas bon pour les bronches et il arrive souvent que les briquetiers soient obligés de travailler avec un mouchoir mouillé sur le nez. Sans parler des dégâts causés par l’extraction de l’argile. « À la longue, ça fait de

grands trous dans la terre et il n’est plus possible de la cultiver. À un moment donné, il faut bien choisir entre la brique et le riz », soupire Tojo. Il y a enfin l’étrange réputation que l’on prête aux briquetiers dans les campagnes, soupçonnés de posséder certains « pouvoirs » occultes, comme d’empêcher la pluie de tomber en « jouant avec le feu ». De là à les accuser de jeter des sorts (ody orana), il n’y a qu’un pas. « Je ne sais pas si certains pratiquent ce genre de gri-gri, mais pas moi. On est quand même au XXIe siècle », fait valoir Tojo en éclatant de rire. Bref, un métier qu’il aime et qui, au niveau salaire, casserait même des briques ! Njato Georges


L es enfants de Manina

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ASSOS

Nosy Be

Depuis quinze ans, Manina Consiglio est sur tous les fronts de la lutte contre la pauvreté à Nosy Be comme dans le nord de l’île. Un dévouement sans faille qui lui a valu en Italie, son pays d’origine, le surnom d’ « ange de Nosy Be » et à Madagascar la plus haute distinction de la nation due au mérite…

tout le monde la connaît et la gratifie d’un affectueux Ionci« ciaol’appelle Manina ! » En Italie, son pays d’origine, aussi « l’ange de Nosy Be ». Son action

humanitaire à Madagascar a ému le pays et en 2004 une association caritative s’est créée (I Bambini di Manina del Madagascar - Les enfants de Manina de Madagascar) pour l’aider à trouver des fonds pour soutenir ses projets. Mais jusque-là, c’est en comptant sur ses propres forces et sur la générosité de ses amis que Manina Consiglio s’est battue et est parvenue souvent à faire des miracles. En décembre 1997, c’est en simple touriste qu’elle pose pour la première fois le pied sur Nosy Be. « Je n’y étais pas allée pour jouer au missionnaire, je cherchais un endroit pour écrire et pêcher, je voulais faire le bilan sur ma vie », confie-t-elle. Tout de suite la misère lui explose au visage et lorsqu’elle aperçoit sur la plage un paréo avec écrit dessus manina (nostalgie en malgache), elle y voit comme un signe du destin : quelque chose en elle qui lui commande de rester. Désormais elle n’enseignera plus la philosophie à Naples, elle la vivra en acte à Nosy Be. « Chez Manina » devient rapidement le rendez-vous des enfants qu’elle soigne, des pauvres qu’elle nourrit.

Dès la première année, elle scolarise 80 bambini (enfants), 160 la deuxième et 600 la troisième. En 2001, elle se lance dans un projet encore plus ambitieux : la construction des premières Tsaiky Tsara (Les bons enfants), des écoles « communautaires » de villages où tout est gratuit, y compris les fournitures, de la maternelle au secondaire. Il en existe aujourd’hui 200 s’étendant jusqu’à Diego et accueillant plus de 12 000 enfants. Le dernier projet en date est l’ouverture d’un lycée technique sur Dzamandzar. Dans la foulée, Manina va encore créer sept dispensaires où les visites médicales et les médicaments sont également gratuits. Au niveau de l’aide sociale, son souci est de livrer tous les jours au moins un repas aux plus pauvres. Ce sont ainsi près de 200 familles qui sont approvisionnées grâce à elle. En y ajoutant le soutien aux prisonniers, aux personnes âgées et aux handicapés, ce sont 73 sacs de riz de 50 kg qui sont distribués chaque mois. Sans oublier les distributions hebdomadaires de lait pour les enfants et la crèche qu’elle a installée à Hell Ville. « Je me donne du mal, mais ce que je reçois est encore plus grand », confie en toute humilité celle qui a été nommée Chevalier, puis Officier de l’Ordre national en 2010. Un honneur rare pour une Non-Malgache, mais à la hauteur de son immense dévouement. Céline Felumb Contact sur www.nocomment.mg

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ASSOS

F rance Volontaires ON N’ARRÊTE PAS LE PROGRÈS !

Rassemblés depuis deux ans sous la bannière France Volontaires, les « volontaires du progrès » restent toujours très actifs dans le domaine de la solidarité internationale. Un volontariat Nord-Sud appelé à devenir de plus en plus Sud-Sud.

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est loin l’époque où l’Association française des volontaires du progrès était créée par le général de Gaulle pour faire la nique aux Peace Elle(AFVP)

Corps, fondés la même année (1963) par le président Kennedy. Toujours financée par le ministère français des affaires étrangères, l’AFVP a quelque peu changé son fusil d’épaule ces dernières années en se rapprochant du monde associatif. D’où son nouveau nom de France Volontaires en vigueur depuis 2010. Aujourd’hui, elle se concentre moins sur l’envoi de volontaires maison (249 actuellement dans 55 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine) que sur la recherche d’actions communes avec toutes sortes de structures de solidarité internationale, françaises ou non, qu’elle peut rencontrer sur le terrain. « On veut être une plateforme du volontariat à travers de l’information, du conseil, des échanges de pratiques et des rencontres », explique Béatrice Christiny, représentante nationale de France Volontaires. « À Madagascar, on est par exemple en relation suivie avec l’Association Sœur Emmanuelle, la Délégation catholique à la coopération ou l’association de retraités Agir ABCD. En favorisant l’échange de compétences, on peut aller sur des projets encore plus ambitieux. » Depuis 2011, un Espace volontariat est ouvert, aussi bien à l’écoute


des volontaires maison que de toutes personnes venues à Madagascar pour s’engager au sein d’un projet de développement ou de solidarité internationale. En plus des classiques missions d’envois de « volontaires de solidarité internationale » qui avaient déjà cours au temps de l’AFVP, des professionnels engagés sur des missions de deux ans, l’association développe aujourd’hui des formules de missions courtes, de trois semaines à un mois, intéressant aussi bien les jeunes, les actifs que les retraités. « Ce qui est mis en avant c’est l’interculturalité, que les jeunes du Nord rencontrent des jeunes du Sud et qu’il puisse y avoir un regard autre sur son voisin du Nord ou du Sud », explique Tanina Baudrand-Ouadi, animatrice à l’Espace volontariats. Si le volontariat Nord-Sud est le plus courant, France Volontaires souhaite développer le volontariat SudSud, soit l’opportunité pour un jeune du Sud de partir dans un autre pays du Sud comme le Cambodge, le Burkina Faso ou la Colombie. Des expériences ont déjà lieu dans différents pays, mais pas encore à Madagascar. « Nous espérons que ce sera possible d’ici quelques années. Bien entendu, un Malgache ne pourra pas être volontaire à Madagascar », précise Tanina Baudrand-Ouadi. L’expérience prouve qu’après leurs missions, les volontaires ont tendance à rester dans le pays d’accueil pour développer de nouveaux projets, créer des associations ou travailler dans des entreprises. « À Madagascar, bon nombre d’anciens volontaires se sont installés pour monter leur propre boîte, ou une association ou travailler chez un entrepreneur local. L’attachement au pays est très fort », constate Béatrice Christiny. Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg


C achalot échoué

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LE CRASH DU GÉANT


NATURE

Sainte-Marie

Les compétences de l’association CétaMada ont été à nouveau mises à rude épreuve le 18 mars dernier, après l’échouage d’un cachalot de 9 m 50 sur la côte est de Sainte-Marie. Il s’agissait cette fois d’un animal mort, d’où une attention redoublée des intervenants en raison du risque de santé publique que ce type d’échouage peut constituer.

est 8 h 15, ce 18 mars, lorsque Arnaud gérant de l’hôtel Boraha Village, IestlDheilly, alerté par un piroguier qu’une « grosse

masse brune » flotte devant le ponton de sa propriété d’Ambodiforaha. Sans doute une trozona (baleine). L’île est sur la route de leur longue migration qui les conduit chaque année de l’Antarctique aux Mascareignes, et vice-versa, et lui-même est un membre actif de CétaMada, une association engagée depuis mai 2009 dans la protection des mammifères marins autour de Madagascar. Lorsqu’il arrive sur les lieux, une chose l’étonne. D’habitude, ce sont des baleines à bosse qui longent la côte et parfois s’échouent dans la mangrove, mais là, de toute évidence, il s’agit d’un cachalot (Physeter macrocephalus), reconnaissable à son énorme tête parallélépipédique. Ni plus ni moins que la baleine de Moby Dick… l’un des plus gros cétacés du globe, pouvant atteindre les 20 mètres à l’âge adulte, 57 tonnes bien pesées ! Celui-ci en l’occurrence ne mesure que 9 m 50, et d’évidence il est mort. « On suppose qu’il est resté plus de deux semaines dans l’eau après son décès. Il était très abîmé, sa caudale (queue) manquait et il dégageait de fortes odeurs de décomposition », explique Sophia Rakotoharimalala, la directrice de CetaMada, qui est aussitôt alertée.

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L’échouage d’un mammifère marin déclenche à chaque fois une procédure rigoureuse, surtout lorsque l’animal est mort, comme c’est le cas ici. « Les risques de contamination par des bactéries sont réels », explique la biologiste. Fort heureusement, son état de putréfaction avancée a dissuadé les habitants de l’île de consommer sa chair. Tout au plus ont-ils tenté de récupérer son huile qui peut se monnayer jusqu’à 60 000 ariary le litre, un vrai pactole ! « Le mauvais état du cétacé rend encore plus difficile l’identification des causes exactes de sa mort », regrette Sophia Rakotoharimalala. Il peut aussi bien s’agir d’une collision accidentelle avec un navire que d’un empoisonnement dans des eaux polluées, loin de SainteMarie. À moins qu'il ne se soit laissé prendre dans des filets de pêche de navires, quelque part le long de la route de sa longue migration. Le mystère reste entier. « On a relevé des traces de morsures, mais elles ont dû être infligées postmortem, car il est impossible qu’un cachalot de cette taille ait été tué par des requins. » Des échantillons de peau et de gras ont également été

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prélevés pour être envoyés à l’Université de Brest, via l’Institut Pasteur. Ils enrichiront une base de données qui ne cesse de se développer au niveau mondial, permettant une meilleure connaissance de l’écosystème marin et des populations baleinières. L’élimination de la carcasse est une opération tout aussi sensible. « Généralement on l’enterre pour que le squelette soit plus tard exhumé à des fins scientifiques », explique Sophia Rakotoharimalala. L’animal a donc été porté dans un endroit sûr, non loin de l’hôtel. Vu sa taille, il a fallu le découper en trois morceaux, avec pas moins d’une centaine de personnes pour le transporter. Chassés pour leur huile qui servait notamment de combustible d'éclairage, les cachalots, espèce protégée depuis seulement 1985, ne seraient plus que de 360 000 dans les mers du globe, quatre fois moins qu’il y a deux siècles. C’est dire que la mort d’un de leurs représentants n’est jamais à prendre à la légère. Joro Andrianasolo Photos : Cétamada Contact sur www.nocomment.mg



NATURE

Antsirabe

À plus de 60 ans, cet ancien designer de meubles rencontre la femme de sa vie à Madagascar et dessine à main levée, à Ambatolahy, une des plus belles pépinières de l’île. De semer positif on récolte les fruits.

asser à plus de soixante ans de designer de meubles à Marseille, à dessinateur P paysagiste à Antsirabe, est un parcours

J ean-Pierre Lyon 72

SCULPTEUR DE PAYSAGE

atypique et courageux. Dans les années 90, Jean-Pierre Lyon est attaqué de plein fouet par l’invasion des grandes surfaces de meubles en Europe. Il reste lucide et accepte de ne plus être à sa place en tant que designer, créateur et vendeur de meubles. « Le meuble à jeter », comme il l’appelle, « a tué à petit feu ma profession ». C’est l’époque où le consommateur préfère acheter du pas cher, voire du jetable. Toutes griffes dehors, le « Lyon » rebondit et tente un premier voyage à Madagascar où il se lance… dans le textile. Ce voyage commercial n’aboutira pas et la sagesse lui fera dire que « ce n’était pas ma voie ». A contrario le charme de l’île fait tilt. À Antsirabe, il acquiert quelques hectares d’un joli vallon. C’est là aussi qu’il rencontre Marie-France, un prénom


prédestiné et comme une invitation à devenir la femme de sa vie. Le jeune couple sexagénaire s’évertue pendant cinq années à préparer le terrain de ce qui deviendra La Pépinière d’Ambatolahy. Défricher, planter des coupe-vent afin de protéger la future végétation, tracer et modeler des chemins d’accès, niveler les pentes pour la circulation d’eau et le drainage… un véritable travail de fond de 60 mois avant même de démarrer l’activité. Entre-temps Marie-France s’installe comme potière, dessine de nouveaux gabarits de pots d’ornement. Le design et le raffinement deviennent le point fort de leurs cartes de visite. Le paysagisme ne consiste pas seulement à planter de-ci de-là sur un sol. Jean Pierre Lyon va plus loin dans le conseil en préconisant un véritable travail de « sculpture de terrain ». Il s’adapte aux besoins des clients et à leurs finances en intervenant dès l’achat du terrain ou la construction de la maison. Il prévoit l’ensemble du drainage, des pentes, de l’évacuation des eaux afin de rendre le terrain viable et agréable. Artisan-sculpteur lui convient parfaitement. Mais quel est le fil conducteur entre le meuble et le paysagisme ? « Le design, répond-il. Avec toujours cette même rigueur d’esthétisme et de fonctionnalité. » Au-delà de la somptueuse balade touristique d’Antsirabe à la pépinière, il faut s’attarder plus longuement dans leurs allées fleuries. Autour d’un petit lac artificiel, on découvre une multitude de spécimens d’arbres ornementaux de toutes tailles, du jeune plant à l’arbre adulte, agrumes, arbres fruitiers, citronniers, combavas… les parfums se mélangent au gré de la visite et l’on ne peut rester insensible à la beauté bien ordonnée. Rendre à la nature sa juste valeur. La main de l’homme expert ne fait que l’embellir. Philippe Bonaldi Contact sur www.nocomment.mg


Avec l’exposition « Fort Dauphin 2020 » Rio Tinto QMM (QIT Madagascar Minerals) a voulu répondre à certaines interrogations suscitées par ses activités d’extraction dans le Sud. Daniel Andriamanjaka, son directeur communication et affaires externes, s’en explique.

D aniel Andriamanjaka MINIMUM D’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT

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NATURE

Pourquoi cette exposition à la gare de Soarano sur le thème « Ensemble, construisons demain » ? Nous avons pris l’initiative de ces cinq journées portes ouvertes pour faire savoir au public, aux institutions, à nos partenaires ce que nous faisons dans le sud de l’île. Depuis 2005 et l’intégration de QMM dans le groupe Rio Tinto, nous nous occupons d’extraire l’ilménite et le zircon à Fort-Dauphin. Mais nous agissons également dans le social, l’environnement, la santé, la création de PME ou le microcrédit. Les possibilités d’exploitation sont infinies dans le sud et 2020 est une date butoir pour tous : d’ici là il faudra que toutes les infrastructures adaptées au développement de la région soient installées et aient prouvé leur efficacité. Que répondez-vous à ceux qui s’inquiètent de l’état de la forêt primaire ? La déforestation est inévitable, même sans nous, étant donné les besoins en bois de chauffe et de construction. Nous nous efforçons d’avoir le minimum d’impact tout en travaillant à la restauration et la conservation des sites sur lesquels nous travaillons. Les campagnes de reboisement régionales et tous nos sites de conservation vont dans ce sens. Ce sont, par exemple, 630 pieds de flamboyants, de matalis et de badamiers plantés au port d’Ehoala. Notre politique de sauvegarde de l’environnement nous a d’ailleurs valu le Nedbank Green Mining Award, volet environnemental, en Afrique du Sud en 2009. Quel avenir pour la région Anosy ? Nous insistons beaucoup sur le partenariat public privé. Nous avons été les seuls investisseurs sur place durant les années les plus intenses de la crise. Aujourd’hui, les communes urbaines, les investisseurs internationaux comme GIZ sont prêts à aider au développement de la région. Nous voulons travailler main dans la main avec tout le monde. Un comité régional pour le développement est déjà en place. Propos recueillis par Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg



I lakaka

LE CHASSEUR D’ARC-EN-CIEL

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ESCALES Il y a une dizaine d’années, la ville d’Ilakaka a poussé sur le terreau du saphir, au milieu de la savane du pays Bara. Marc, amoureux des belles pierres, y cherche des trésors à l’état brut.

18 heures. La nuit tombe et les mineurs quittent les terres défoncées par Ileslakaka, fouilles quotidiennes. Marc ferme son

magasin et ouvre la fenêtre qui donne sur la rue. À ses côtés, une lampe torche et un bol d’eau. Un jeune homme arrive et dépose une dizaine de cailloux colorés sur un plateau. En quelques instants Marc trie et sélectionne les couleurs qui l’intéressent. Il choisit une pierre, l’éclaire à la lampe, la mouille pour faire ressortir les inclusions éventuelles, les couleurs, le volume, son potentiel à la taille. « On achète le soir à la lumière électrique des pierres qui donneront tout leur éclat à la lumière du jour. L’erreur peut coûter cher », commente-il, concentré. Négociation cordiale. Marc garde la pierre, un saphir rose. Le ballet est bien ordonné et dure une bonne heure. Des hommes et quelques femmes, de tous âges, viennent proposer le fruit de leur journée chez les négociants de la rue principale. Les ventes du soir font

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vivre toute la ville, tant le marché de la pierre est varié. « Les mineurs savent la valeur de ce qu’ils vendent et à qui ils peuvent le vendre, poursuit Marc. À Ilakaka, même en brut, les pierres ne sont pas bradées et les belles pièces qui se négocient en arrière-boutique se vendent cher. »

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De nationalité suisse, mais « citoyen du monde », il travaille dans les pierres depuis plus de vingt ans. « Un rêve de gosse » qui voulait « voyager et ramener des trésors. » Arrivé en 2000 à Ilakaka, il y construit sa maison, organise avec un collègue guinéen des visites de mines et ouvre un show room, Color Line. La ligne de couleur. C’est sa spécialité. « Le saphir a cinq couleurs de bases, mais il existe naturellement des dégradés infinis. Sur un même violet, on peut trouver cinquante nuances, » explique-t-il, fasciné. Proposées en bracelets, en boucles d’oreille ou telles quelles, ces lignes de saphir arc-en-ciel sont vendues avant même d’être terminées. Toujours à la recherche de trésor, Marc voyage beaucoup. À Ilakaka, son équipe métissée partage sa passion. « Marc est un des seuls spécialistes francophones de saphir brut. Il a un œil incroyable », explique Philippe, négociant lui aussi. « Ilakaka est un des plus grands gisements de saphirs au monde, et on y trouve beaucoup d’autres très belles pierres. » Elles ont des noms de princesses de conte : béryl, spinelle, chrysobéryl, andalousite. Négociées par Marc ou Philippe, elles sont taillées par Jean-Jacques, puis montées sur des bijoux dessinés par Lucie. « On travaille beaucoup pour des commandes de gemmologues ou de joailliers qui nous font confiance sur la qualité des pierres et sur la façon dont on se les procure », précise-t-elle. Une équipe de passionnés, réunie autour de l’amour des belles choses. Bénédicte Berthon-Dumurgier Contact sur www.nocomment.mg



ESCALES

Boeny

U ne pirogue, un pays 80

MAHAJANGA FAIT SON TOUR DU MONDE


Une pirogue associée à un pays, à un sponsor et à une classe d’enfants. Tel était le pari de Delphine Andriantsitohaina en lançant en avril dernier la première régate « Majunga fait son tour du monde ». Le premier jour, pas moins de 70 piroguiers ont répondu à l’appel. Pas mal pour un début !

Dimanche 8 avril 2012 Soixante-dix vaillants piroguiers se sont affrontés ce dimanche matin lors de la régate de bienvenue à Amborovy-Petite Plage-Majunga, après un faux départ dû à l’empressement de certains. On commençait à stresser en voyant l’eau se retirer, en effet, ces deux jours de Pâques, il y a de grandes marées et le timing est très serré, surtout lors du passage à Maroala où il n’y a plus du tout de fond ! Le départ est spectaculaire, les piroguiers partent au pas de course pour rejoindre leurs pirogues où l’équipage a déjà hissé les voiles sous les encouragements des 200 enfants présents. Toutes ces voiles colorées font le show. On note la présence sur les pirogues de certains sponsors, qui se plient aux ordres des barreurs… écopez… ramez… ce n’est pas une balade de tout repos ! Après un dernier virage au grand pavois-cirque rouge, voilà la pirogue Rastafari sponsorisée par Paraky Tsarasaotra, en première ligne, suivie de Florant avec sa voile sur la sauvegarde des animaux de Madagascar. Les arrivées se succèdent sous les hourras des enfants qui portent les T-shirts de leur équipe. Après La France, le Pays de Vaud, on voit arriver Madagascar. Il semble qu’il y a des contestations sur le passage des bavées pas très réglementaires. Des ajustements sont nécessaires pour assurer une régate plus équitable lundi.

Lundi 9 avril 2012 La première régate « Majunga fait son tour du monde » du lundi de Pâques s’est soldée par la victoire méritée de l’équipe Rastafari, qui avait déjà gagné la régate de bienvenue de la veille… Sous un soleil de plomb, tous les équipiers se sont élancés dans l’eau pour rejoindre leurs pirogues, ils ont dû vaincre l’absence de vent, en cherchant les bords - la stratégie est importante sur l’eau, surtout que pour éviter la triche, une seule pagaie était autorisée. Madio-OK ! arrive juste dernière Rastafari, suivi du Cameroun, sponsorisé par La SGS. Kennedy, le barreur de la pirogue Madagascar, arrive avant-dernier sous les encouragements de la foule. Les incontournables masikita sont de la partie, et la distribution des prix se fait dans la bonne humeur. L’esprit sportif est au rendez-vous. Sans oublier le lot de consolation du dernier arrivé, l’Italie ! l A noter que l’arrivée des concurrents s’est faite avec la chanson Le tour du monde en 80 clicks écrite spécialement pour les enfants à qui bénéficie la régate et qui avaient reçu en mars une formation en informatique. Delphine Andriantsitohaina Contact sur www.nocomment.mg

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M adirokely

Ambatoloaka AU RYTHME D’UNE PLAGE

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Nosy Be

ESCALES


Tout a été écrit, filmé et largement commenté des activités nocturnes d’Ambatoloaka et Madirokely. Ces deux plages, qui n’en forment qu’une, gardent néanmoins un caractère authentique.

À la messe de 8 heures en ce paisible dimanche, la petite église d’Ambatoloaka regorge de monde. À l’extérieur, les étraves de bateaux font office de prie-Dieu. Les génuflexions s’effectuent sur le sable. Les airs de salegy du café voisin se mêlent aux chants religieux. À quelques encablures (véritable embarquement pour Cythère), le départ des excursions ommençons par décrire ces scènes matinales que voit se mêler des touristes tartinés de crème solaire, les quelques fêtards ne pourront jamais observer. des femmes parées de lambas multicolores, prêtes à Quand les gardiens de zébus amènent leurs bêtes faire leur vendre des fruits, et des guides qui leur proposent trempette entre les boutres, les piroguiers qui partent « monts et merveilles ». en mer se fraient un passage entre ces nouveaux écueils Le dimanche, dans l’après-midi, les jeunes surgis des flots que sont les superbes paires de cornes… s’approprient la plage notamment à hauteur de Des jeunes enfants se baignent au petit matin lâchant Madirokely. Une vieille sono hurlante, quelques verres des cris de joie comme s’ils découvraient la mer pour la de bière et la fête est à son comble jusqu’au coucher première fois : eux qui sont pratiquement nés dedans… du soleil. En semaine, c’est dans un calme absolu que, Dans des pirogues échouées en surplomb, d’autres le soir venu, les hauteurs d’Ambatoloaka s’embrasent bambins miment les gestes ancestraux des pêcheurs littéralement. Sakalava. Combien d’imposants marlins ont dû périr, Les brodeuses ont commencé leur journée à l’ombre après des luttes homériques dignes d’Hemingway d’un tamarinier. Elles haranguent les passants tout en dans leur féconde imagination ? À peine plus grands, s’adonnant au point richelieu. Les fruits de leur travail leurs frères et cousins, en équilibre sur des rochers, flottent au vent… propulsent leurs premiers hameçons dans les flots. Et puisque rien, en ce bas monde n’est jamais parfait, De la végétation, qui s’accroche désespérément aux des touristes pianotent sur leurs ordinateurs portables parois de la falaise qui les domine, surgissent… des lémuriens ! Leurs grandes sœurs, par groupes de trois ou quatre, en quête des dernières nouvelles de la bourse ou autres conflits qui tirent leurs filets le long de la plage. La friture est abondante. Le enflamment la planète. Au-dessus d’eux, les palmes de cocotiers s’agitent au moindre souffle… Les alizés les berceront longtemps repas est garanti. Vers le milieu de l’après-midi, les pêcheurs - les vrais - reviendront, encore après que les crises auront été résolues et que les guerres auront toutes voiles déployées, vers les rivages où seront débarqués les choisi leur camp. Nos hôtes devraient lever les yeux… la réponse à poissons de toutes espèces. Les femmes les attendent en papotant, leurs questions métaphysiques se trouve au-dessus de leur tête… prêtes à les trier et nettoyer. Les plus belles prises seront proposées Richard Bohan aux nombreux hôtels tout proches. Contact sur www.nocomment.mg

C

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COUSINS/COUSINES

La Réunion ranck fait partie de ces Malgaches qui ne sont pas nés sur la grande île et qui ne parlent pas la langue, comme l’ont rappelé Fles journalistes malgaches qui se sont amusés à le chatouiller à ce

F ranck Rabarivony DU BALLON ROND AU BALLON DE ROUGE Le brillant défenseur de l’AJ Auxerre a rangé les crampons pour se consacrer à la restauration. Pour les troisièmes mi-temps, c’est désormais au bar restaurant Le Moana, à Saint-Pierre, que ça se passe !

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sujet. Pourtant sa culture malgache a un sens pour lui, restant toujours à « mieux découvrir ». Installé depuis sept ans à La Réunion, il s’est rapproché toutefois de la terre de ses ancêtres. Ce choix de fin de carrière professionnelle n’est pas le fruit du hasard. Si Franck fut une révélation pour tous les passionnés de football dans son club français de l’AJ Auxerre (113 matchs en Ligue 1 et doublé coupe-championnat en 1996), sa révélation à lui est bien ce rapprochement avec Madagascar. Preuve en est sa volonté de mettre ses compétences à disposition des « Scorpions » en 2003, et de récupérer à cette occasion sa nationalité malgache. Mais le ministère des Sports du Bénin l’interpelle et le menace de porter plainte s’il joue avec l’équipe nationale malgache dans le cadre de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Motif : l’administration n’a pas traité dans les temps ses papiers concernant sa nationalité. Franck a d’autres projets pour Madagascar, il reste persuadé que le pays est un vivier de joueurs talentueux. C’est pourtant avec la star du handball français et réunionnais, Jackson Richardson, et avec un coup de main de Yohan du Kutéda, que Franck va rendre visite début juin à Tana à la ligue de handball. Au mois de mai, Franck accueillait une autre star à La réunion, un autre ami à lui : Zinédine Zidane. Franck Rabarivony gère maintenant le bar restaurant Le Moana à Saint-Pierre de La Réunion. Un téléphone dans une main pour ses affaires sportives, un œil sur la cuisine, une poignée de main pour ses clients. Bref, toujours serviable et souriant. Julien Catalan Contact sur www.nocomment.mg



Les

malgaches au banc d’essai !

800 familles, voire plus de 1 000 pendant les vendanges, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une activité agricole qui n’est là que pour faire joli. Les rouges malgaches n’arrivent toujours pas Plutôt une activité « en devenir » qui n’a à trouver leur place aux côtés des redoutables crus pas encore trouvé ses marques parmi les chiliens ou sud-africains qui se partagent le marché des jeunes pays producteurs de vin de l’océan « petits vins pas chers ». Jeunes ils le sont, trop sans Indien (l’Afrique du Sud, bien sûr, mais aussi La doute au regard des pratiques vinicoles, mais sont-ils Réunion, l’Australie, l’Inde…) aussi « raides » qu’on le dit. A voir ! D’abord un savoir-faire récent. Les vignobles de our l’amateur de crus français, chiliens ou sud-africains, Madagascar apparaissent dans le sillage de la colonisation, le vin malgache obtient tout juste le titre de « piquette », mais la viticulture en soi n’a réellement été pratiquée de « picrate », voire d’« honorable vinaigre de table ». Pas de qu’à partir des années 1920. On est loin des 2 000 ans quoi pavoiser comparativement à nos voisins de la province de tradition de la zone méditerranéenne. Aujourd’hui, du Cap et leurs rouges si forts en gueule ! A moins que ce on arrive à une superficie totale estimée à 3 000 ou 4 000 ne soit un problème de sol, de plants, d’assemblage ? Bref, la hectares, essentiellement sur les Hauts Plateaux, entre la question est posée : pourquoi n’arrivons-nous pas à produire capitale et Fianarantsoa. Un chiffre d’ailleurs en déclin par des rouges qui tiennent la route ? rapport aux années 1980. Dans un pays où la viticulture fait vivre plus de Pour l’œnologue Gaby Petit, le positionnement

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GASTRONOMIE

géographique de l’île joue plutôt en sa défaveur. Madagascar a beau se trouver dans la zone climatique des pays traversés par le Tropique du Capricorne et renommés pour leurs vins (Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, Argentine, Chili), « chez nous, on remarque que les régions vinicoles se trouvent à 200 ou 300 kilomètres plus haut, donc plus près de l’équateur. Ce qui fait que nous n’avons pas de vrais hivers ni de vrais étés en terme d’ensoleillement. Ce n’est pas la température qui importe, c’est l’ensoleillement. Dans les latitudes un peu inférieures à la nôtre, comme en Afrique du Sud ou au Chili, cet ensoleillement est bien meilleur, et cela fait toute la différence… » Un deuxième handicap, toujours selon Gaby Petit, tient à la saison des vendanges. Chez nous, elles se font en février, à la saison des pluies. La vigne est alors gavée d’eau, ce qui est très

mauvais pour la teneur en sucre, car c’est le sucre qui entraîne la fermentation et qui donne le degré. « Les viticulteurs locaux sont donc obligés d’avoir recours à la chaptalisation, c’est-à-dire d’incorporer du sucre de canne dans le vin pour faire augmenter le taux d’alcool. C’est comme ça que nous avons des vins un peu trop acides, trop verts et qui provoquent le mal de crâne du lendemain », explique l’œnologue. Un troisième dysfonctionnement apparaît au regard du processus de vinification et de la phase de vieillissement du vin. A Madagascar, les méthodes de vinification sont encore artisanales et les cépages hybrides utilisés, notamment Vitis vinifera et Vitis labrusca, demandent de trois à cinq ans de période transitoire. Impossible donc d’avoir un « millésime », un pur produit de l’année, et c’est quand même fâcheux s’agissant de vin ! Une vitiviniculture malgache qui se cherche et toujours dans sa phase de naissance, tel est le bilan à tirer aujourd’hui. Mais après tout qui aurait parié sur la notoriété mondiale du vin sud-africain il y a encore 40 ans ? Malgré ces « fautes de jeunesse », les vins apéritifs locaux, comme les vins cuits du monastère de Maromby, à Fianarantsoa, sont tout à fait recommandables. Et si les rouges décidément ne payent pas de mine, certains concèdent aux blancs et aux gris malgaches une réelle tenue de table, à condition bien sûr d’aimer le vin « vert ». Aina Zo Raberanto et Laza Marovola

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DU BON ET DU MOINS BON… Clos Malaza Rouge « C’est un vin avec un style souple, fruité et se consomme rapidement. Il peut accompagner le poulet, la viande ou le fromage malgache…. »

Côte de Fianar, Côteaux d’Ambalavao « cuvée spéciale » rouge et Côteaux d’Ambalavao « Comme ces vins sont issus du même processus de vinification, le résultat et leur goût est le même : l’acidité et l’amertume sont toujours présents »

Lazan’i Betsileo « C’est un vin avec un style souple, fruité et se consomme rapidement. Il peut accompagner le poulet, la viande ou le fromage malgache…. »

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GASTRONOMIE

INTERVIEW GOURMANDE C’est l’une des rares tables de la capitale où le zébu de fosse est à l’honneur. Autant dire que le Pourquoi Pas ! à Isoraka ne transige pas avec la tradition et que la magie des saveurs est toujours au rendez-vous. Son truc en plus : toute la palette des épices de Mananjary !

e Pourquoi Pas ! , À Isoraka, c'est la rencontre entre un repreneur d'une famille de cuisiniers, une gérante autodidacte qui est Lpasséeissu par le métier de serveuse puis par l'ouverture d'une gargote

S erge Dupuis Gérant du Pourquoi Pas ! 92

et d'une maison d'hôtes, et un chef issu de l'école de cuisine Avotra, suivie de stages de formation dans plusieurs restaurants réputés de Madagascar. Au menu, pourquoi pas le pavé de filet de zébu, le canard de Behenjy ou le foie gras au torchon ? Comment définiriez-vous votre style ? Notre restaurant privilégie l'hygiène, la qualité et la fraîcheur des aliments ainsi que la convivialité avec nos clients. Quels sont vos produits préférés ? Le zébu de fosse, pour sa tendresse et son goût. Le canard de Behenjy est également délicieux. Qu’est-ce qu’on retrouve régulièrement dans votre cuisine ? Les épices de Mananjary. Le genre de cuisine que vous évitez ? La cuisine industrielle. Quel est votre plat préféré ? Le pavé de filet de zébu Rossini accompagné d'un gratin dauphinois.


Recette du mois : Foie gras au torchon Votre boisson préférée ? Tout dépend de la circonstance et du plat qu'elle accompagne, avec une préférence pour un bon Côtes-du-Rhône rouge. À quel rythme modifiez-vous votre carte ? Nous avons une carte fixe et ajoutons des plats en fonction des saisons. Comment vous y prenez-vous pour inventer vos plats ? C'est toujours un travail d'équipe, mais nous sommes très sensibles aux suggestions des clients. Un chef modèle ? Mon oncle, maître cuisinier de France et lauréat du prix Taittinger. Votre recette du moment ? Nous travaillons sur une crème brûlée au foie gras. Votre prochain dîner ? Chez des amis restaurateurs. Les Trois Gros à Roanne. Votre actualité ? Pierrade et fondue bourguignonne pour apprécier le filet de zébu différemment. Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

Ingrédients

Préparation

• Un foie de canard de 500 gr environ • Une pincée de sel • Poivre • Un bouchon de bière Skol

Dénerver le foie, saler et poivrer. Ajouter la bière Skol et malaxer. Reconstituer en forme de boudin et envelopper dans un film alimentaire puis enrouler dans un papier aluminium. Sur le feu, faire frémir une grande quantité d'eau et plonger le foie dans l'eau. Laisser cuire dix à quinze minutes suivant le poids puis retirer du feu et laisser refroidir le foie hors de l'eau à une température ambiante. Ensuite le placer au frigo. Servir en tranche et saupoudrer de fleur de sel aux épices.

PAR SERGE DUPUIS DU POURQUOI PAS !

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GASTRONOMIE

PROPOSITIONS GOURMANDES

Salade avocat & crevettes Hamburger frites

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PAR ÉRIC DUPUIS DU POURQUOI PAS ! Pavé de filet de zébu Rossini & gratin dauphinois

Café gourmand

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LE VIN DU MOIS

GASTRONOMIE

L’AVIS DE L’ŒNOLOGUE « Second vin du Domaine Peyrat-Fourthon du Haut-Médoc bordelais, La Demoiselle d’Haut-Peyrat puise sa distinction dans sa vinification par vendanges manuelles, sa préfermentation à froid et son élevage d’un an en barrique : barriques qui ont été alternées en neuves et anciennes pour ce cru 2007 mise en bouteille au château. C’est une démarche de production assez rare qui a conféré, à mon avis, l’harmonie réussie de sa rondeur et sa longueur en bouche. Idéal sur viandes grillées, volailles rôties, côtes de veau poêlées, le vrai luxe serait de l’acquérir dès maintenant : l’assemblage de Cabernets, Merlot et Petit Verdot se bonifiera davantage dans le temps. »

Isabelle Rakotozafy

La Demoiselle d’Haut-Peyrat 2007 LANTO DE CHEZ SUCETT’S « Un vin de caractère qui mérite bien son appellation, très apprécié avec notre viande rouge (bœuf à l'ail, cabri massage) »

L'ABUS D'ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

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LE COCKTAIL DU MOIS Voici un cocktail tout ce qu’il y a de plus « tutti frutti » avec sa tranche de mandarine, sa belle bigarreau rouge et sa feuille de menthe pour la fraîcheur en plus. Une façon de redécouvrir le bon vieux monaco, ce panaché à base de sirop de grenadine. Avec modération bien sûr ! Ingrédients • 5 cl de sirop de grenadine • 10 cl de limonade • 15 cl de bière THB • Tranche de mandarine • Feuille de menthe • Cerise bigarreau rouge

Le

Préparation

Monaco

Tutti Frutti avec THB de l'Orchid

Verser le sirop de grenadine dans un verre déjà givré, ajouter la limonade et la bière. Préparer la tranche de mandarine, feuille de menthe et le bigarreau rouge pour la décoration.

Hotel

L'ABUS D'ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.



SORTIR

C roc Farm 100

TROP BON, MON CROCO !


Si vous avez les crocs, ce qui s’appelle une faim de crocodile, voici une adresse faite pour vous. Filets, steaks, brochettes, burgers au croco… les mille et une façons d’accommoder le saurien vous attendent sur la route d’Ivato. Laissez parler le Crocodile Dundee qui est en vous !

epuis son ouverture en 1998, Croc Farm abrite une population très pittoresque de reptiles, batraciens et D mammifères de toutes sortes. Mais sur ces trois hectares de terrain

ombragés et fleuris, à une demi-heure de route à peine de Tana, l’attraction majeure demeure bien entendu les crocodiles. « Le parc en compte environ 500 », explique Roger Razafinjato, le responsable des lieux. Tous sont des crocodiles du Nil (Crocodylus niloticus), la seule espèce vivant à Madagascar et la plus connue au monde avec l’alligator. Les gros reproducteurs, certains âgés de plus de 20 ans, se prélassent dans le lac, attendant qu’on veuille bien leur apporter leur ration de viande : uniquement les mercredis, vendredis et dimanches, car leur digestion peut prendre de deux à trois jours. « Un adulte de trois mètres pèse environ 700 kg, mais l’histoire raconte que le plus grand crocodile trouvé à Madagascar, dans le Nord, mesurait dans les six mètres », commente Roger Razafinjato. Les plus jeunes sont logés dans de petits bassins faisant office de « nurseries ». Certains d’entre eux ne dépasseront pas l’âge de 2 à 5 ans, étant destinés à l’abattage et à finir sous forme de brochettes ou de menus objets de maroquinerie. Généralement, ce sont les spécimens les plus agressifs, les moins sociables, qui sont promis aux couteaux du cuisinier. Ce dernier n’est autre que Hassany Fils, le chef du restaurant, toujours prompt à accommoder le croco pour les visiteurs du parc. Pas tout à fait une vocation. « Je suis d’abord venu ici en m’intéressant à l’élevage des crocodiles et c’est seulement après que j’ai appris à cuisiner leur viande », explique-t-il.

Question goût, cela se situe entre le poisson et le poulet. « Sa structure blanche ressemble à celle de la volaille, mais son goût est plus proche de celui du poisson », précise le chef. C’est également une viande pauvre en graisse, qui provient en grande partie de la queue de l’animal. Filets de queue, steaks ou brochettes ? Le croco se marie vraiment à toutes les sauces. Pour les amateurs de gastronomie gasy, pourquoi pas le ravitoto ou le romazava au croco ? Surprenant mais délicieux ! Tout aussi consistant le « gratin de croco » ; plus léger le « carpaccio de croco » ; vite fait bien fait le « croco burger » monté sur frites avec son nappage de ketchup. Et pour épater vos amis à votre prochain barbecue, n’hésitez pas à prendre du pâté de croco disponible en boîte à la boutique du parc. Avec du pain grillé et un bon petit coup de blanc par-dessus, c’est le genre de canapé qui vous tient le bec grand ouvert… comme un croco quoi ! Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg

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SORTIR

Isalo

Mauricienne, toujours souriante et ultra-dynamique, Brigitte excelle depuis presque trente ans dans l’art du massage et du soin du corps. Au cœur de l’Isalo, son salon situé entre le Relais de la Reine et le Jardin du Roy est une porte ouverte vers la sérénité.

adame, c’est terminé », me chuchote doucement Brigitte à l’oreille. J’entrouvre un œil, le referme. Lentement, je tente de reprendre «M contact avec la réalité, la table de massage sur laquelle je suis allongée, la

Brigitte ZEN ET SEREINE

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salle sobre et calme autour, l’odeur de l’encens qui brûle, le rayon de soleil qui filtre à travers les stores. L’esprit apaisé. Le corps en apesanteur. Plus que détendue. Bienheureuse. Les soins prodigués par Brigitte ont encore fait leur effet. Forte de trente ans d’expérience sur tous les continents, Brigitte est une virtuose du bien-être. Après ses études en France, elle retourne à Maurice, puis c’est l’Afrique, la Grèce, les Antilles, Hawaï où elle continue de se former, la Réunion, la France encore, et enfin la Polynésie, qui lui offre la consécration. Installée pendant trois ans sur un îlot paradisiaque, Brigitte déploie tout son savoir-faire pour la clientèle exigeante d’un palace.


Le Spa qu’elle y dirige est reconnu en 2004 parmi les trois meilleurs au monde par le Robb Repport, un magazine spécialisé dans les produits haut de gamme « Ces expériences m’ont permis de monter toujours plus haut mon niveau d’exigence dans la qualité des soins », commente-t-elle sobrement. Le talent, l’expérience et une grande empathie envers ses clients ont fait de Brigitte une professionnelle convoitée. À Madagascar, elle gère une dizaine d’employés, dispersés dans plusieurs hôtels de standing. Elle forme elle-même son personnel, à commencer par son mari, Jean-Marie, désormais masseur accompli. « Je suis ingénieur technique de formation, et nous avons toujours travaillé l’un près de l’autre, chacun dans son domaine, explique-t-il dans un sourire, mais j’ai fini par attraper le virus. Je l’aide pour les massages et dans la gestion du personnel. » Installés depuis cinq ans au Relais de la Reine, ils ont créé ensemble un espace de relaxation et de soins esthétiques plébiscité par les clients et les professionnels. Massage californien, hawaïen ou indien, soins pour le corps ou soin complet de plus de trois heures, on a envie de tout essayer et on est toujours conquis. Quelques secrets ? « J’utilise au maximum les produits naturels locaux : clou de girofle, noix de coco ou sel de terre de Tuléar, confie Brigitte, ils ont des propriétés stupéfiantes. Et j’insiste pour que toute l’équipe travaille exactement de la même manière, constamment à l’écoute du client, pour que la qualité soit constante. » Mariés depuis 28 ans, Brigitte et Jean-Marie, épanouis et talentueux, travaillent tous les jours à rendre les autres heureux. Bénédicte Berthon-Dumurgier Contact sur www.nocomment.mg


C larisse Rasoarizay COURS, CLARISSE, COURS ! 104


LOISIRS

l’océan Indien, où elle décroche l’or en 2011. « La réalité est que je ne peux pas prendre ma retraite du jour au lendemain, ça risquerait de me tuer. Je vais m’arrêter petit à petit », explique-t-elle. À l’image de bien des athlètes locaux, Clarisse affole les chronomètres sans bénéficier d’un régime particulier : « Tous ces aliments énergétiques sont hors de prix pour moi », relève-t-elle, regrettant que les aides de l’État et 41 ans, elle rêvait de terminer sa carrière par un baroud du ministère de tutelle arrivent toujours « un peu trop tard » d’honneur aux Jeux Olympiques de Londres, après par rapport au calendrier sportif. avoir déjà représenté Madagascar à Athènes en 2004. Pour La foulée, ça se travaille. Pour entretenir la sienne, obtenir le ticket, il lui fallait obtenir les minima requis lors Clarisse fait 180 km d’entraînement par semaine, dont des 42 km du Marathon de Paris organisé le 15 avril dernier. une heure tous les matins juste avant de prendre son travail Le chronomètre en a décidé autrement : 2h43'45''… la comme opératrice au bureau de poste de Tsaralalana. Pour qualification lui échappe de 30 secondes. l’accompagner - car il faut tenir le rythme ! - son mari, Le moral en a pris un coup, mais la championne de le marathonien Razahasoa Andriamiadana. Ensemble, Madagascar reste fair-play, exprimant sa fierté d’avoir ils ont eu deux enfants, pu s’aligner avec la Britannique et multichampionne du âgés de 3 et 13 ans, à ce monde Radcliffe Paula. « C’est un honneur de courir avec jour leurs plus fervents de telles personnalités », lance Clarisse dont le « pedigree » supporters. La relève, elle n’a pourtant rien à envier aux plus grands. Qu’on en juge. y songe et se dit même En août dernier, elle revient des Jeux des Îles des Seychelles prête à la coacher, à l’heure avec trois médailles coup sur coup, celles des 5 000 m, des où le marathon malgache 10 000 m et du marathon. Un triplé qu’aucune star de féminin voit apparaître ses l'athlétisme mondial n'a jamais réalisé en course de fond ! nouvelles étoiles montantes, Après vingt ans de carrière, celle qui rêve encore de à l’instar de Marinah s’étonner ne baisse pas les bras. « J’ai encore toutes mes Andriamanantenasoa ou forces, je ne m’avoue pas facilement vaincue. » De fait, elle Ninah Andrianambinina. a encore gagné deux minutes cette année aux 42 km, par Njato Georges rapport à 2011. Preuve que la machine n’est pas grippée. Sur les murs de sa salle de séjour de Tanjombato, toutes les médailles raflées depuis le collège : Jeux africains, Championnat du monde du marathon, Jeux des Îles de Trente secondes lui ont manqué pour gagner le ticket d’entrée aux Jeux Olympiques de Londres. À 41 ans, Clarisse Rasoarizay n’en est pas moins une légende vivante de l'athlétisme malgache. Depuis 20 ans, pas une épreuve des 5 000 m, des 10 000 m ou du marathon qu’elle n’ait dominée de sa foulée hors du commun.

À

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LOISIRS

Diego Suarez

e Vosgien entraîneur de foot au doux physique de baroudeur Ldécouvrant débarque à la Réunion en 1981 et a un déclic « nature » en la beauté des sites de notre petite île voisine. Et c’est

Jean-Marie Daval

IL EST RAID CELUI-LÀ ! Convaincu du potentiel sportif et touristique de Madagascar, Jean-Marie Daval organise depuis une vingtaine d’années à travers Rando Run Océan Indien, les plus beaux marathons et raids de l’île. Certains, comme le Marathon de Diego ou l’Isalo Raid, sont déjà des classiques…

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ainsi que depuis une vingtaine d’années, à travers sa société Rando Run Océan Indien, Jean-Marie Daval se spécialise dans les raids et courses de montagne. De la célébrissime Cimasalazienne au tout nouveau VTT Raid Cap d’Ambre qui prendra place à Diego du 8 au 12 juin prochain, en passant par le Mad Run de FortDauphin, l’Isalo Raid ou le Marathon de Diego, la mise en place de circuits, la sécurité, l’appui sanitaire et la logistique n’ont plus de secrets pour lui. À chaque fois, c’est six mois de préparation pour quelques heures de courses. « L’Isalo Raid et le Marathon de Diego sont promis au succès. Il ne faut pas perdre de vue que des événements sportifs de cette nature mettent cinq années à s’installer », précise-t-il. C’est en 2006, en visitant le parc naturel du massif de l’Isalo - le Colorado malgache comme on l’appelle parfois - qu’il découvre le potentiel du site comparativement à la Réunion. Quant à Diego et sa région, il estime qu’une bonne visibilité à l’extérieur peut vraiment faire la différence. Et de rappeler que « c’est la participation de Rando Run au Salon des sports hors stades, le « outdoor », qui a fait décoller la Réunion… » L’autre objectif de Jean-Marie Daval est de faire découvrir Madagascar aux Malgaches (« un potentiel de champions », estimet-il) grâce à leur participation à un sport complet et en soi peu coûteux. Jean-Marie le résume ainsi : « Il faut des baskets, un short, du mental et c’est tout ! » Les frais de participation pour les Malgaches sont symboliques et majoritairement pris en charge par


des sponsors comme Air France ou les hôtels, restaurants et autres partenaires locaux. Une mise en relation humaine dans un cadre sportif et sain qui répond à une réelle demande, aussi bien ici qu’à l’étranger ! Rando Run est présent à Madagascar, à la Réunion et à Mayotte avec Jean-Marie, mais également en Afrique, notamment au Kenya et en Tanzanie, avec son partenaire Gilbert. « Ces courses mettent en valeur les régions qui les accueillent, agissent comme des cartes de visites et sont d’un apport important pour le tourisme », fait valoir JeanMarie Daval, sachant qu’un participant vient généralement accompagné de sa famille et d’amis et qu’ils séjournent dans la région quelques jours avant et après l’événement sportif. Souhaitons-lui bon vent et que la poussière ne lui colle pas aux semelles ! Zoy Contact sur www.nocomment.mg


LOISIRS

A nkadiefajoro

RENDEZ-VOUS AVEC LES ÉTOILES Le ciel des Hauts Plateaux offre une visibilité exceptionnelle pour l’observation de la voûte étoilée et des phénomènes célestes. Pour s’en convaincre, il suffit de se rendre à l’observatoire privé d’AnkadiefajoroAndoharanofotsy et d’ouvrir grand les yeux. Spectacle garanti.

’est à 15 km au sud-ouest de la capitale, à Ankadiefajoro, que le Pr Charles C Ratsifaritana, astronome et professeur à

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l’Université d’Antananarivo, a décidé d’installer un observatoire, à quelque 1 300 mètres d’altitude. « J’ai acheté cette colline en 1995 et j’ai décidé d’y aménager un observatoire parce que de ce côté de la ville, le ciel est propre, il n’y a pas de pollution lumineuse. De plus, la colline offre une vue à 360° permettant d’admirer la capitale. » Passionné de « corps célestes », il est aussi dans la lignée des Hubert Reeves, un vulgarisateur attentif à transmettre au plus grand nombre le fruit de ses observations. « Le public est souvent réticent quand on lui parle de science, d’astrophysique… Grâce à ce site,


nous essayons de lui faire comprendre l’univers de façon simple et ludique. » La promotion de l’astronomie à Madagascar passe tout naturellement par la sensibilisation des jeunes et c’est bien l’un des enjeux de l’observatoire d’Ankadiefajoro. « Il est important que les jeunes générations prennent conscience des enjeux environnementaux trop souvent négligés », estime le scientifique. Presque tous les ans, et pas seulement en période d’éclipses, les touristes et les scientifiques étrangers sont nombreux à venir ici pour observer les planètes, les étoiles, les galaxies. « La qualité du ciel est telle ici qu’à la tombée de la nuit, elle offre une exceptionnelle vision de l’univers. Nous pouvons observer les deux nuages de Magellan à l’œil nu ou l’Oméga du Centaure qui est très net dans le ciel malgache. » En hommage à Albert Einstein, père de la physique moderne, le Pr Charles Ratsifaritana a aménagé deux salles d’expositions où sont expliquées les grandes avancées scientifiques qui ont permis d’en savoir plus sur les astres au cours de dernières décennies. « Les élèves qui viennent ici peuvent comprendre d’où viennent les étoiles, comment a été créée la Terre et ce qu’est finalement l’univers… » Au niveau des projets, le Pr Ratsifaritana espère que le site serait bientôt doté d’un Planétarium. Plus qu’un site pour observer les étoiles, Ankadiefajoro est aussi un lieu de détente ouvert aux amateurs de méditation. « J’ai aménagé l’espace comme un grand jardin feng shui avec plein d’arbres, de fleurs et des petites allées. Beaucoup de personnes viennent ici pour faire du yoga ou pratiquer le tai-chi. » Il est également possible de faire du golf, de pique-niquer ou de pratiquer la marche nordique sur un parcours de 3 km. Comme quoi il en faut peu pour se connecter aux étoiles tout en gardant les pieds sur terre… Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg


De

Gilet tunique de chez Arabesque 50 000 Ar

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LA MODE !

l ’autre côté

de la rue

Short Mango de chez Jet7 80 000 Ar Plateforme de chez Shop addict’in

Dedicated to Edith P.

Des murs qui se lézardent, Un escalier étroit, Une vieille mansarde Et me voilà chez moi, Un lit qui se gondole, Un' table de guingois, Une lampe à pétrole Et me voilà chez moi. Mais le soir quand le cafard me pénètre Et que mon coeur est par trop malheureux, J'écarte les rideaux de ma fenêtre Et j'écarquille les yeux.


Écharpe de chez Distingo 35 000 Ar

Tunique marinière de chez Arabesque 28 000 Ar

Miroir de poche de chez Madesign

Top Mango de chez Jet7 85 000 Ar

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D'l'autr' côté d'la rue Y'a un' fill', Y'a un' bell' fillle, Qui a tout c'qu'il lui faut Et mêm' le surperflu, D'l'autr' côté d'la rue Elle a d'l'argent, un' maison, des voitures, Des draps en soie, des bijoux, des fourrures. D'l'autr' côté d'la rue Y'a un' fill', Y'a un'bell' fille, Si j'en avais le quart je n'en d'mand'rais pas plus, D'l'autr' côté d'la rue.

Collier de chez Intiméa 60 000 Ar


Gilet Wrap de chez Viva design T-shirt Snake Tee de chez Viva design

Short noir de chez On Abi 50 000 Ar Mini boots de chez Jet7 220 000 Ar

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Quand je sors de l'usine. Il pleut ou il fait froid, Mais je courbe l'échine Et je rentre chez moi, Faut monter sept étages Suivre un long corridor, Je n'ai plus de courage, Je me couche et je dors, Et le lend'main faut que tout recommence. J'pars au travail dans le matin glacé Alors, je m'dis y'en a qui ont trop d'chance Et les autres, pas assez.

Robe t-shirt de chez On Abi 150 000 Ar Collier de chez Intiméa 45 000 Ar


Robe de chez Shop addict’in

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D'l'autr' côté d'la rue Y'a un' fill', Y'a un bell' fille, Pour qui tout's nos misèr's S'ront toujours inconnues, D'l'autr'côté d'la rue Quand il fait froid, ell' dans' des nuits entières, Quand il fait chaud, ell' s'en va en croisière. D'l'autr' côté d'la rue Y'a un fill', Y'a un' bell' fille, Vivre un seul jour sa vie je n'en d'mand'rais pas plus. D'l'autr' côté d'la rue.

T-shirt New Etam de chez Jet7 95 000 Ar Short Mango de chez Jet7 80 000 Ar Sac de chez On Abi 90 000 Ar

Top de chez On Abi 40 000 Ar Pantalons cassis de chez Viva design

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J'le connaissais à peine, On s'était vu trois fois Mais à la fin d'la s'maine Il est venu chez moi, Dans ma chambre au septième, Au bout du corridor, Il murmura "Je t'aime" Moi, j'ai dis : "Je t'ador'." Il m'a comblé de baisers, de caresses, Je ne désire plus rien dans ses bras, Je vois ses yeux tout remplis de tendresse. Alors, je me dis tout bas :

Écharpe de chez Distingo 35 000 Ar Top Mango de chez Jet7 85 000 Ar Sarouel de chez Gaïa à la Galerie Pacom 95 000 Ar Sac de chez Distingo 95 000 Ar


Robe de chez Arabesque 95 000 Ar Chaussures Gorgeous de chez Jet7 210 000 Ar Sac Shop addict’in

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MB GM RAL Watershine Intense Gloss 420 Apricot Freez 21 000 Ar MB GM CAY Liner Express Blister noir 23 000 Ar

MB Vernis à ongles EXP Manic Durci Pastel Diamant 04 Blanc 17 500 Ar Remerciements : Gina & Candice Prise de vue : Faravohitra, Ambatomitsangana et Analakely Make up : Sariaka avec les produits L'Oréal Coiffure : Salon haute coiffure


Gilet tunique de chez Arabesque 50 000 Ar

Short Mango de chez Jet7 80 000 Ar Plateforme de chez Shop addict’in

D'l'autr' côté d'la rue Y'a un' fill', Y'a un' pauvr' fille, Qui n'connait rien d'l'amour Ni d'ses joies éperdues. D'l'autr' côté d'la rue Ell' peut garder son monsieur qu'ell' déteste, Ses beaux bijoux, tout son luxe et le reste D'l'autr' côté d'la rue Y'a un fill', Y'a un' pauvr'fille, Qui regarde souvent d'un air triste et perdu, D'l'autr' côté d'la rue D'l'autr' côté d'la rue

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VINTAGE

R ay-Ban

PLEIN LA VUE !

C'est la marque de lunettes de soleil la plus connue au monde et la plus portée par les stars. Revisitant ses classiques, surfant sur la vague vintage, Ray-Ban n’en finit pas depuis 80 ans de nous en mettre plein la vue.

out commence en 1849 quand John Jacob Bausch rencontre Henry Lomb pour fonder Bausch & Lomb, T une boutique spécialisée dans les premiers daguerréotypes. En

1930, Bausch & Lomb lance le fameux verre RB3 de couleur verte capable de filtrer les ultraviolets et les infrarouges. Baptisé dans un premier temps Antiglare (antiéblouissement), ce verre est finalement breveté sous le nom de Ray-Ban, dérivé de la formule banish rays.

À la même époque, l’armée américaine met au point des lunettes destinées aux aviateurs en y associant les verres antireflet Ray-Ban, c’est la naissance du mythique modèle Aviators. Le succès est tel que tous les pilotes de l’US Air Force les porteront lors de la Deuxième Guerre mondiale et contribueront aux succès de la marque. La Libération de l’Europe et l’image des GI distribuant des chewing-gums aux enfants, Ray-Ban sur le nez, feront entrer les lunettes dans la légende. En 1953 naissent les modèles glamour Wayfarer et William. Bausch profite de l’essor de Hollywood pour les introduire dans toutes les productions américaines. S'inspirant des lunettes portées par le leader Malcolm X dans les années 50, Ray-Ban lance encore, en 1986, le modèle Clubmaster. Dans les années 90, l'image de la marque décline et les ventes baissent, en raison d’une stratégie de distribution davantage axée sur la quantité que sur la qualité. En 1999, Ray-Ban est rachetée par la société Luxottica, sa concurrente italienne, qui continue à en faire le symbole d'une certaine classe. Damien Petitjean

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BEAUTÉ

Mia, 30 ans est une future maman qui veut se faire chouchouter avant l’arrivée de bébé. Une occasion également de se faire belle pour la fête des Mères. L’équipe de Harmony et no comment® lui ont donné le petit coup de pouce salutaire. Merci qui ?

Mamma Mia…

ça va être ta fête ! Cheveux : une coloration au top

Shampooing Pro-Classic de l’Oréal 30 000 Ar Masque Vitamino Color 50 000 Ar

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Petit diagnostic des cheveux de Mia : les racines sont grasses, la base est naturelle mais les pointes sont sèches et colorées. Les racines sont également foncées, elles ont besoin d’un éclaircissement avec Onduline. Le coiffeur décide aussi de faire un gommage pour éliminer la surcharge de reflets due à la coloration non professionnelle. Au bac, il utilise les soins spécifiques de la gamme l’Oréal : le shampooing Pro-Classic et le masque Vitamino Color. Pour la coloration, il utilise Diacolor Richesse de l’Oréal sans ammoniaque pour obtenir des reflets éclatants et durables. Pendant le temps de pause, Mia a droit à un massage des pieds, le petit plus de Harmony pour les futures mamans ! Pour la coupe, le spécialiste propose de réaliser une coupe effilée et dégradée.

À l’occasion de la fête des Mères, Harmony propose ces réductions pour tout le mois de juin.


Maquillage : super naturel Avant le maquillage, démaquiller le visage est une étape importante pour éliminer les peaux mortes et les comédons. L’esthéticienne utilise un produit pour les peaux sensibles adapté à la peau de Mia. Elle passe ensuite à l’épilation des sourcils au fil, beaucoup plus efficace que la cire. Elle effectue un gommage pour nettoyer la peau en profondeur et la rendre plus douce. Pour le maquillage, la spécialiste a choisi de rester dans les tons naturels, mais chics. Après avoir camouflé les petites imperfections avec le fond de teint, elle opte pour une déclinaison de fard à paupières marron et beige. Elle surligne les yeux par un trait d’eyeliner et du mascara. Un coup de blush pour finaliser.

Ongles : trop glamour le bordeaux ! Pour donner un peu plus de glamour à la future maman, la spécialiste propose un vernis bordeaux. Avant la pose du vernis, elle prépare les ongles : limer et enlever les cuticules. Ensuite, elle procède à la pose d’un vernis transparent servant de base. Elle passe à la pose du vernis bordeaux pour des ongles parfaits.

Modèle : Mia Salon de beauté : Harmony Beauty à Mandrosoa Ivato

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DÉCO

ouvelle adresse, nouveau logo, nouvelle vision commerciale. Mais N l’activité elle reste inchangée, car Clair

C lair de lune L’ÉCLAT DE LA CÉRAMIQUE

Alors que ses envies le destinaient à la mécanique, Loris Calais se retrouve à l’âge de 21 ans à gérer Clair de lune, société de céramique artisanale créée par sa mère, Nigar Barday, en 1994. Il en reprend la cogérance pour y apporter sa touche, sa jeunesse et sa sensibilité.

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de lune demeure une valeur sûre dans le monde de la céramique artisanale. Son originalité : la personnalisation d’objets. Après avoir commencé par des petits cendriers auprès des restaurateurs de la capitale, la gamme s’est vite élargie et aujourd’hui tout ou presque se commande chez Clair de lune. L’équipe polyvalente maîtrise la céramique de A à Z, ce premier « art du feu » apparu il y a plus de 10 000 ans, bien avant le travail du métal et du verre. En dehors des pigments importés de France et qui permettent de poser les couleurs, tous les matériaux sont disponibles sur Tana et ses environs. La silice, la dolomie, la calcite, l’argile blanche, la bentonite, et l’eau bien entendu, sont nécessaires pour donner


vie à la céramique. Compter trois heures et une cuisson portée à plus de mille degrés pour obtenir la forme souhaitée. « Une fois la pièce tournée et tournassée, quand elle est à la bonne consistance, ni trop molle ni trop sèche, les reliefs de décor sont gravés à main levée à l'aide d'une grosse aiguille dans la terre crue », explique un des responsables de l’atelier. Une fois la pièce biscuitée (à ce stade, la pièce est toujours poreuse), vient la pose des couleurs. Les objets en céramique sont plongés dans un bain d’émail qui permet l’étanchéité, donne un effet brillant et permet aux coloris de se conserver longtemps. « Devenir une petite industrie qui travaille à la chaîne n’est pas dans notre intérêt, car nous tenons à préserver notre âme d’artisan et à être un prestataire de qualité dans l’art de la table et de la décoration intérieure personnalisées », précise Loris Calais. Pour s’en convaincre, il suffit de pousser la porte de l’atelier et du show room. Helvia Jean Contact sur www. nocomment.mg

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CAHIERS DE NUIT

Happy Hour au Glacier

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Lorenzo



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Le Six

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Rossini


Kudeta


Tana Arts Café

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Le Carnivore


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Le Glacier

Ange de la nuit by


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CafĂŠ de la Gare

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La table de Nika



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Le B'

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ET JE REMETS LE SON ! C’est lui qui a « fait » le son de Garou, de Diam’s ou des Magic System quand ils sont venus au pays. C’est encore lui qu’on retrouve à l’animation des mariages et des grandes soirées privées. Pour passer le mur du son, comptez sur lui !

Un mot sur ton parcours ? Typiquement celui d’un passionné de musique. À 13 ans, je faisais déjà le DJ dans des boums de jeunes qui se déroulaient tous les mercredis après-midi dans un club d’Analakely. À partir de 2004, j’ai commencé à investir dans du matériel pour les cabarets, mais je ne suis devenu un professionnel de la sonorisation scénique qu’en 2007. Je travaille avec les artistes locaux et à l’occasion avec des artistes internationaux comme Garou, Diam’s, Magic System, Les Prêtres. Je suis

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Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

BY NIGHT

R ado Rasam

également responsable de la sonorisation de mariages, de soirées privées ou des campagnes de promotion des grandes sociétés pour le lancement de leurs produits. Tu te considères comme un technicien ou un artiste ? Un peu des deux. Mon père était technicien et c’est lui qui m’a poussé à aller plus loin dans ce métier. J’ai complété mes connaissances par des études en France, et surtout en assistant des ingénieurs du son pendant les concerts. C’est un métier très fatigant. Pour un concert, il faut au moins trois jours pour tout installer, et une journée pour tout désinstaller. Sans parler des problèmes techniques qui peuvent survenir à tout moment du concert, c’est le plus dur à gérer. Je me souviens d’un concert de gospel au Palais des sports où la sonorisation n’était pas du tout au point : ça a duré du début à la fin et je ne savais vraiment pas ce qui se passait, l’enfer ! Mais quand la sonorisation est impeccable, on en tire une grande satisfaction personnelle. On en apprend tous les jours dans ce métier ? Oui et heureusement ! Quand je suis à l’étranger, j’essaye de voir le maximum de spectacles afin d’apprécier les sons. Ceux de Chris Brown, Kat Deluna, Mary J. Blidge m’ont vraiment impressionné. À Mada, mon plus grand souvenir, c’est le lancement de Skol au Piment Banane de Toamasina : on avait organisé un dance floor sur la plage avec 15 000 personnes. C’était nickel ! Ton actualité ? Toujours la location de matériels de sonorisation et l’animation. Je suis également le distributeur exclusif de grandes marques internationales comme Master Sound. Je travaille enfin sur un grand projet que j’espère faire aboutir d’ici quelques semaines. Mais je préfère encore ne pas trop en parler.



RÉPONSES AUX JEUX DU NO COMMENT N°28 MOTS CROISÉS — L’AUTOMOBILE 1

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JEUX

HORIZONTALEMENT I. Gâteau fait de plusieurs couches II. Variété de pomme - Unité d’éclairement - Roi des animaux III. Nombre - Outils de découpe IV. Tel un arbre à nu - Fleuve italien V. Très court - Article - Colle forte VI. Partie de chemise - Elle peut être bleue VII. Sigle de France - Mélange de sucre et d’eau VIII. Utile à certains desserts - Un dessert d’été IX. Au milieu du friand - Enleva X. Début d’émission - Mélange de caramel et d’amandes XI. Note en bas de page - Ville des Pays-Bas - Couverts de chapelure XII. Petites pâtisseries aux fruits. VERTICALEMENT 1. Tremperaient dans un liquide 2. Racine vomitive - Mit le feu à certains desserts 3. Revêtements de sol dans les cuisines 4. Petit tour - Reçoit la glace 5. Article arabe - A l’origine du chocolat - Petit poème 6. Jaillit - Médecin spécialiste - Déchiffrée (en vrac) 7. Se montra le meilleur - L’argent au labo 8. Symbole du magnésium - Ville du Lubéron 9. Flottantes au dessert - Tripotât 10. Fleur royale - Gelée employée en pâtisserie 11. Saint normand - Attiré l’attention - Elles cancanent 12. Met au four - Dans un diplôme.

L A N

SOLUTION DE L’ÉNIGME N°28 Œil qui devient yeux. ÉNIGME N° 29 La circonférence de la terre est de 40 000 km environ. Imaginons une corde faisant le tour de la terre en supposant que cette dernière soit lisse. Si elle longe le sol, elle fera 40 000 km. Si elle est posée à 1 m de la surface, quelle est la longueur de corde supplémentaire dont nous avons besoin ?

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— LES DESSERTS —

LA MINUTE NATURALISTE

par Earth & Wildlife Experiences

Prochain rendez-vous dans 105 ans… Le mercredi 6 juin au lever du jour, un phénomène astronomique rare va avoir lieu : le transit de la petite planète Vénus devant le disque solaire. Bien qu’impossible à observer à l’œil nu, ce transit fera l’objet de splendides images dans les médias. Pourquoi s’en préoccuper ? Peut-être parce que cet événement céleste photographié la première fois le 8 juin 2004 ne se reproduira pas avant le 11 décembre 2117…


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T axi-be ô ! Parlez-vous malgache ? Chaque mois, no comment® vous propose un apprentissage trilingue de la langue à partir de situations de la vie de tous les jours.

Fitsipi-pitenenana / grammaire / setting 1- Mpandeha : mba mety roanjato ve raha tsy dia lavitra ? Resevera : telon-jato ihany ny frais fa tsy mandeha rano ny fiarakodia razoky a ! Mpandé : mba méti rôndzatou vé rà tsi dé lavitcha ? Résévéra : télondzatou ihani ni fré fà tsi mandé rànou ny fiàrakoudi razouki a !

Voambolana / vocabulaire / glossary

Voyageur : est-ce que je peux ne payer que 200 Ar puisque je ne fais que la moitié de la route ? Receveur : non, il faut payer 300 Ar parce que la voiture ne marche pas à l’eau ! Passenger : Can I pay 200 if I only go halfway? Conductor : Nop, it’s 300! Cars don’t run on water you know!

Famerim-bola / monnaie / change Phonétique : famérimboula

Fitaterana / voiture / vehicle Phonétique : fitatérana

Tapakila / ticket / ticket Phonétique : tapakila

Toerana / endroit / location Phonétique : touérana

Sous-entendu : si tout le monde fait comme toi, il n’y aura plus d’argent pour remplir le réservoir...

Mpamily / chauffeur / driver Phonétique : mpamili

Zotra / ligne / number Phonétique : zoutcha

2- Tsy omby fa antonona e !

Vola madinika / petite monnaie / small change Phonétique : voula madinica

Lalana / trajet / route Phonétique : làlana

Saran-dalana / frais / fare Phonétique : sarandàlana Mpandeha / Voyageur / passenger Phonétique : mpandé

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Tapa-dalana / mi-chemin / halfway Phonétique : tapadàlana

Miala / descendre / get off Phonétique : miàla Resevera / Receveur / conductor Phonétique : résévéra

Tsi oumbi fà antounouné. On n'est pas des zébus, mais ça rentre quand même ! Zebus don’t fit in but you can!

Explication : c’est la phrase magique qu’on entend dans le taxi-be archi-bondé pour signifier que même s’il n’y a plus de place, il y a encore de la place. En clair, pousse-toi que je m’y mette ! À noter que le Malgache prend l'exemple du zébu dans l’étable plutôt que de la sardine dans la boîte de conserve pour exprimer qu’on est vraiment serré.


ABIDI 3- Jejojeo izay hiala. Dzédzoudzédzou izai hiala. Soyez coquets, ceux qui veulent descendre ! Get busy if you’re getting off!

Explication : expression typiquement malgache et intraduisible pour prévenir les voyageurs de se mettre près de la porte de sortie pour ne pas perdre de temps à l’arrêt. En clair, hâtez vous lentement ! En effet, le bus est tellement bondé que si on attend la dernière minute pour descendre, on risque de ne jamais sortir... 4- Izay tonga soa ihany no arahabaina. Izai tounga sou ihani nou arabaina. On ne félicite que ceux qui arrivent à bon port. You arrived safely, so welcome!

Explication : C’est la petite phrase ironique qu’envoie le passager au chauffeur quand celui-ci démarre brutalement au risque de créer un accident. 5- Miondrikondrika kely isika azafady fa misy polisy eto. Mioundjikoundjika kélisikà zafadi fa misi pôlisi étou. Planquez-vous, police en vue ! Heads down… police around!

Explication : c’est la phrase que prononce le receveur aux voyageurs qui sont en surnombre. Ceux qui sont debout dans la travée doivent faire mine de s’asseoir en approchant des policiers pour ne pas avoir d’amendes. 6- Misy miala eo amin’ny farany ? Misi miàléoamini fàrani. Quelqu’un descend au terminus ? Somebody getting off at the last stop?

Explication : c’est ce que demande le receveur avant d’arriver à la dernière station, juste histoire de détendre l’atmosphère… puisque c’est évident que tout le monde doit descendre au terminus ! 7- Ity le bois de rosentsika e ! Tilé bois de rozetsiké. Prenez le bois de rose ! Here’s rosewood for your butt! (The equivalent of a folding seat).

Explication : expression savoureuse employé par le receveur quand il n’y a plus de place et qu’il convient d’installer une planche dans la travée en guise de strapontin. Une planche précieuse pour le voyageur fatigué d’où la référence au bois de rose, bois précieux s’il en est. Samuel


À la croisée des chemins avait été rude. heures de marche LdansaDesjournée le moutonnement des

collines, parsemées de ravinala et de repousses d’eucalyptus. Mouillés tout autant par les averses intermittentes que par l’eau dégouttant des hautes herbes qui sur les talus formaient un long couloir, nous n’avions qu’une hâte : trouver une case hospitalière pour la nuit, et de quoi préparer le repas du soir. Mais Ambaninandrano était un village déserté. Quelques vieilles femmes et des enfants, qui s’enfuirent à notre approche, un épicier peu loquace, une case de passage que l’on nous indiqua finalement, où le toit et les cloisons de lattes laissaient passer les dernières lueurs du jour. Dans un coin, un petit paquet de chiffon semblait avoir été oublié. J’allais le ramasser quand la main de mon guide m’arrêta : – Nous ne sommes pas les bienvenus ici, me dit-il. Peut-être s’agit-il d’un fétiche… J’eus peur, soudain, face à cette nuit opaque qui se serrait autour du feu de bois mouillé, arrosé de cire de notre dernière bougie. Notre second compagnon était sorti, en quête de 158 nourriture peut-être, mais son balluchon avait disparu.

Par Laurence Ink

J’avais dû m’assoupir car la voix d’une jeune fille me fit sursauter : – Venez. On vous attend. Son visage n’était qu’une forme dans l’obscurité, au-dessus d’un corps emmailloté d’un lamba. Le ton était aimable, mais tranchant. À sa suite, nous remontâmes vers l’entrée nord du village. S’y trouvait une haute maison que je n’avais pas remarquée, et dont la porte s’ouvrit à notre approche, comme en réponse à un appel silencieux. D’abord, je ne distinguai rien, sauf la clarté d’un feu dans une seconde pièce, qui pétillait sous une marmite posée sur les trois pierres de l’âtre. En venait l’odeur moelleuse du riz qui cuit. – Soyez la bienvenue ! La personne qui m’interpellait ainsi était une très vieille dame, au visage rond et rieur surmonté d’une toque de paille d’où descendaient deux tresses grises. Une chemise et un pull en laine, un pagne noué autour de la taille, les pieds nus. Elle avait jailli de l’ombre de la pièce qui s’éclaira soudain de la lueur d’une lampe à pétrole qu’elle venait d’allumer. L’intérieur était simple, mais d’une remarquable propreté, un grand lit en occupait un coin, tout joufflu d’oreillers aux taies blanches, sous son baldaquin de moustiquaire. – Vous passerez la nuit ici. Et si vous vous contentez de notre modeste repas, nous serons heureuses de le partager avec vous.


Deux jeunes filles m’entourèrent aussitôt, qu’elle me présenta comme ses nièces : la messagère qui souriait avec espièglerie, et une plus jeune, elle aussi d’une grande beauté, qui alors que je n’avais pas eu le temps de protester, déroulait déjà la natte du repas et disposait des bougies aux quatre coins de la pièce, d’un pas vif et gracieux. Nous ne savions que dire, nous lançant avec mon guide des regards inquiets. Le repas fut vite servi, de riz et de poulet agrémenté de gingembre. Nous mangeâmes avec appétit, ayant constaté que nos trois hôtesses puisaient aux mêmes plats. La vieille femme ne cessait de bavarder. Elle se disait originaire d’Antsirabe, sans autre famille que ses nièces. Peu à peu, je me détendis, goûtant la chaleur de la maison et la bonhomie de cette rencontre. Le dîner à peine fini, mon guide, prétextant l’envie de fumer, m’invita, d’un signe discret, à sortir. – Madame, nous ne pouvons dormir dans cette maison. Cette femme est étrange. Que fait-elle ici, où elle n’a d’attaches ni de terre, ni de famille ? C’est une mpamosavy, c’est sûr, une sorcière. Légèrement grisée de fatigue et des quelques gorgées de toaka gasy que la vieille femme m’avait fait boire, j’éclatai de rire : – Vous voyez donc le mal partout ? Cette femme est tout simplement accueillante. Je ne refuserai pas son hospitalité. Il secoua la tête, me connaissant assez pour savoir que je ne changerais pas d’avis. – Alors, je resterai aussi, finit-il par dire, accablé. Pour vous protéger, si je le peux. Il avait l’œil humide, comme s’il avait bu. – Je donnerai ma vie pour vous, ajouta-t-il, dans un soupir. Je haussai les épaules. Ce n’était pas la première fois qu’il se livrait à de semblables déclarations, que j’attribuais à l’émotion du moment plus qu’à la sincérité. Depuis quelques jours, il était lunatique, passant d’une grande excitation à un abattement inexplicable.

FICTION Ainsi, nous nous couchâmes, moi dans le grand lit que la vieille femme avait absolument voulu me céder, mon guide enroulé dans une couverture en avant de la porte, le second homme ayant bel et bien disparu. Comme nos hôtesses d’ailleurs, qui s’étaient retirées en emportant la lampe. Je plongeai dans un profond sommeil, habité du même rêve qui se reformait sans cesse : derrière mon hôtesse, je marchai dans un paysage de campagne française, montagneux, pour arriver au bord d’une large rivière. L’obscurité montait déjà, chassant le jour. Une barque était tirée au sec sur l’autre rive. Je m’apprêtais à aller la chercher à la nage quand un homme apparut. Il était de taille moyenne, visiblement européen, avec une silhouette familière que la distance m’empêchait de reconnaître tout à fait. Il nous salua de la main, avant de disparaître à nouveau. Brusquement, il y eut des cris dehors, des bruits de lutte. Je reconnus les voix de mon guide et du second homme. D’un bond, je fus debout, mais avant que je n’arrive à la porte, la vieille femme, enveloppée de son pagne, m’arrêta. – Laissez-moi faire, me dit-elle en français. Je l’entendis parler longtemps, d’abord derrière la porte, aux deux hommes qui avaient arrêté de se battre, puis sur le seuil. J’en entendis un sangloter. Des mots me parvenaient : il y était question de devoir, de honte, d’hospitalité. Je grelottais dans l’air humide de la nuit, mais un sentiment de soulagement m’envahissait : l’animosité que depuis quelques jours j’avais sentie monter entre mes compagnons, sans oser me l’avouer, avait enfin éclaté. Finalement, elle rentra, suivi du guide qui sans un mot s’allongea de nouveau sur sa natte. – C’est fini, dit-elle. Demain, l’autre aura disparu avant que vous ne preniez la route. Heureusement, vous étiez chez moi… 159



Il faisait déjà jour lorsque je me réveillai le lendemain. La vieille femme avait déjà disposé sur la natte des plats de riz et de purée chaude d’arachides, des verres de thé. Elle me regardait en souriant. Nous étions seules. – Votre guide est sorti, m’expliqua-t-elle. L’autre doit déjà être sur la route. Il vaut mieux, quelquefois, savoir se séparer à temps. Je la remerciai avec chaleur. Des questions me montaient aux lèvres : quelle était donc son histoire ? quel destin avait voulu que nous nous trouvions ainsi ce soir-là, providentielle rencontre qui me sortait d’un mauvais pas ? Elle parut les deviner, hésita… – Il y a longtemps, bien longtemps, dit-elle enfin, alors que j’étais encore jeune fille… C’était avant l’Indépendance. J’ai connu un homme, un Blanc. Je l’ai suivi jusqu’ici, il était administrateur. Elle respira profondément, mais son visage demeurait souriant, très doux dans les mille rides de l’âge. – Il devait rentrer chez lui. Il a proposé de m’emmener. Elle me regarda, intensément. – Mais qu’aurais-je fait, là-bas, dans un pays où je n’étais rien ? Alors, je suis restée. Je ne le regrette pas. Il est ainsi des chemins qui doivent se croiser. Mais je ne l’ai jamais oublié. Elle se leva, resserra son pagne autour de sa taille. – Vous devez reprendre votre voyage maintenant. J’ai été heureuse de vous avoir une nuit sous mon toit. Il n’y avait rien d’autre à dire, alors je pris mon sac et la remerciant, lui promis que je ne l’oublierai pas. – Il venait d’un petit village du Sud de la France, ajouta-t-elle au moment où j’allais m’éloigner. Annot, je crois, si je me souviens bien. Étourdie, je m’appuyai à l’encadrement de la porte. Annot. C’était le village d’origine de mon grand-père.


ANNUAIRE

30 • CHILLOUT CAFE : 034 19 100 78 • CHEZ ARNAUD : 020 22 221 78 • CHEZ FRANCIS : 020 22 613 35 • CHEZ JEANNE : 020 22 454 49 • CHEZ LORENZO : 020 22 HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ 427 76 • CHEZ MAXIME : 020 22 431 51 • CHEZ • AINA HOTEL : 020 A AERO PIZZA : 020 22 482 91 SUCETT’S : 020 22 261 00 • CITY PIZZA : 020 24 165 85 22 630 51 • AKOA : 020 22 437 11 • ANJARA • COFFEE BAR : 020 22 279 09 • COFFEE TIMES : 020 24 HOTEL : 020 22 053 79 • ANJARY HOTEL : 020 22 279 106 70 • (LE) COLBERT HOTEL : 020 22 202 02 • (Le) 58 • ARIRANG : 020 24 271 33 • (L’)ART BLANC : 020 COMBAVA : 020 23 584 94 • COOKIE SHOP : 032 07 142 22 422 20 • ATLANTIS : 020 24 642 71 • AUBERGE 99 D DIVINA : 034 43 241 22 E ELABOLA AEROPORT DU CHEVAL BLANC : 020 22 446 46 • AU BOIS VERT : IVATO : 033 37 251 09 • EPICURE : 034 07 185 49 020 22 447 25 • AU JARDIN D’ANTANIMENA : 020 • (Les) F FIRST FASHION CAFE : 032 84 628 99 22 663 91 • AU TRIPORTEUR : 020 22 414 49 • AU FLOTS BLEUS : 020 24 614 17 • (La) FOUGERE (HOTEL N’IMPORTE QUOI : 034 01 341 21 • (L’)AVENUE (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 G GASTRO PIZZA : TANA PLAZZA) : 020 22 218 65 B (Le) B’ : 020 22 033 14 025 54 • (Le) GLACIER HOTEL : 020 316 86 • (Le) BASMATI : 020 22 452 97 • (La) 22 340 99 • (LE) GRAND BASTIDE BLANCHE : 020 22 421 MELLIS HOTEL : 020 22 234 25 Un grand merci à nos partenaires et diffuseurs :) 11 • BESOA I : 020 22 210 63 • (Le) GRAND ORIENT : 020 22 • BESOA II : 020 22 248 07 202 88 • (Le) GRILL DU ROVA : • BOOLY FRONTIERE : 020 22 205 17 • (La) 020 22 627 24 • (Le) GRILL DU SAINT LAURENT : 020 22 • (Le) BRAJAS HOTEL : BOUSSOLE : 020 22 358 10 354 77 • GUEST HOUSE MANGA : 020 24 606 78 H (Les) 020 22 263 35 • (La) BRASSERIE (HOTEL DE FRANCE) : HAUTES TERRES : 020 22 255 53 • HAVANNA CAFE : 034 020 22 213 04 • (Le) BUFFET DU JARDIN : 020 22 632 14 954 69 • HEDIARD : 020 22 283 70 • HOTEL BRETON : 02 • (Le) BUREAU : 033 41 590 60 C CAFE CHARLY 020 24 194 77 • HOTEL DE FRANCE : 020 22 213 04 RESTAURANT (CARLTON) : 020 22 517 31 • CAFE • HOTEL DE L’AVENUE : 020 22 228 18 I IBIS DE LA GARE : 020 22 611 12 • CALIFORNIA : 032 50 269 HOTEL : 020 23 555 55 • (L’)ILE ROUGE : 032 45 507 68 • (LE) CARLTON HOTEL : 020 22 260 60 34 • INFINITHE : 032 03 888 88 • IN SQUARE : 034 • (Le) CELLIER (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 07 066 40 • ISLAND CONTINENT HOTEL : 020 22 489 63 02 • CH’LUIGGY : 033 02 012 40 • CHALET DES • IVATO HOTEL : 020 22 445 10 • IVOTEL : 020 22 227 16 ROSES : 020 22 642 33 • (La) CHAUMIERE : 020 22 442 ANTANANARIVO

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J JAO’S PUB : 034 41 213 33 • (Le) JARD’IN : 032 40 098 64 • (Le) JARDIN DU RAPHIA : 020 22 253 13 • (Le) JEAN LABORDE : 020 22 330 45 K KUDETA LOUNGE BAR : 020 22 611 40 • KUDETA URBAN CLUB : 020 22 677 85 L LAKE CITY GUEST HOUSE : 020 22 453 48 • LANTANA RESORT : 020 22 225 54 • LAPASOA : 020 22 611 40 • LA TABLE D’EPICURE : 020 22 359 83 • LA TABLE DE NIKA : 032 21 933 19 • LAVAZZA : 032 05 045 72 • (Le) LAC HOTEL : 020 22 447 67 • LE Pourquoi Pas ! (Restaurant) : 032 05 125 04 • LE CLUB : 020 22 691 00 • LE KASS’DALL : 034 15 110 47 • LE PHARE : 020 26 323 28 • LE PHOENIX : 034 45 960 50 • LES • LGM : 032 95 408 04 HERONS : 033 06 194 65 • (LE) LOGIS HOTEL : 020 26 244 43 • L’ORION : 034 84 129 29 • (Le) LOUVRE HOTEL : 020 22 390 00 • L-SENS : 032 07 609 18 M MAD’DELICES : 020 22 266 41 • MADA HOTEL : 033 23 717 07 • MAKA AKOO (FAST FOOD) : 034 20 501 27 • (Le) MANSON : 032 05 050 32 • (La) MEDINA : 034 04 134 33 • MENHIR : 020 22 243 54 • MERCURY HOTEL : 020 22 300 29 • MOJO BAR : 020 22 254 59 • MONTPARNASSE BAR RESTAURANT : 020 22 217 16 • (La) MURAILLE DE CHINE : 020 22 230 13 N NERONE : 020 22 231 18 • NIAOULY : 020 22 627 65 • NOSY SABA (Hotel) : 020 22 434 00 O O ! POIVRE VERT : 020 22 213 04 • (L’)OASIS (HOTEL CARLTON) : 020 22 260 60 • ORCHID HOTEL : 020 22 442 03/05 • OUTCOOL : 033 12 12 624 • OZONE : 020 24 749 73 P (Le) PALANQUIN : 020 22 485 84 • (Le) PALLADIOS : 020 22 539 49 • (LE) PALLISSANDRE HOTEL : 020 22 605 60 • PALM HOTEL : 020 22 253 73 • PANORAMA HOTEL : 020 22 412 44 • (Le) PAVILLON de L’EMYRNE : 020 22 259 45 • (Le) PETIT VERDOT : 020 22 392 34 • PILI PILI

DOCK : 020 26 299 42 • PIMENT CAFE : 020 24 509 38 • PLANETE : 020 22 353 82 • POURQUOI PAS (RESTO) : 032 02 548 04 • (Les) POUSSES POUSSES DU RAPHIA : 020 24 782 79 • PRESTO PIZZA (Antsahabe, Tana Water Front, Analamahitsy) : 034 19 610 49 • RAPHIA R RADAMA HOTEL : 020 22 319 27 HOTEL AMBATONAKANGA : 020 22 253 13 • RAPHIA HOTEL ISORAKA : 020 22 339 31 • RATATOUILLE ARTISAN BOULANGER : 034 41 731 32 • (Le) REFUGE : 020 22 448 52 • (Le) RELAIS DE LA HAUTE VILLE : 020 22 604 58 • (Le) RELAIS DES PLATEAUX : 020 22 441 22 • (Le) RELAIS DU ROVA : 020 22 017 17 • (La) RESIDENCE : 020 22 417 36 • RESIDENCE DU ROVA : 020 22 341 46 • RESIDENCE LA PINEDE : 032 07 235 58 • RESIDENCE RAPHIA : 020 22 452 97 • (La) RIBAUDIERE : 020 24 215 25 • RIVIERA GARDEN : 020 24 792 70 • (Le) ROSSINI : 020 22 342 44 • ROVA Hotel : 020 22 292 77 S (LE) SAINT ANTOINE HOTEL : 033 21 597 19 • (LE) SAINT GERMAIN HOTEL : 033 25 882 61 • (Le) SAINT LAURENT : 020 22 354 77 • SAKAMANGA HOTEL : 020 22 358 09 • (Le) SALOON : 033 19 139 10 • SAVANNA CAFE : 032 07 557 45 • SHALIMAR ANTSAHAVOLA : 020 22 260 70 • SHALIMAR HOTEL : 020 22 606 00 • (Le) SHANDONG : 020 22 319 81 • (Le) SIX : 033 15 666 66 • SPUMA GLACE : 034 07 179 63 • SUCETT’S : 020 22 261 00 • SUNNY GARDEN : 020 22 323 85 • SUNNY HOTEL AMPARIBE : 020 22 263 04 • SUNNY HOTEL ANKORONDRANO : 020 22 368 29 T (La) TABLE DES HAUTES TERRES : 020 22 605 60 • TAJ HOTEL : 020 22 624 10 • TAMBOHO : 020 22 693 00 • TANA ARTS CAFE : 034 15 610 56 • TANA HOTEL : 020 22 313 20 • TANA PLAZZA HOTEL : 020 22 218 65 • (La) TAVERNE (HOTEL COLBERT) :

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020 22 202 02 • TERRASSE EXOTIQUE : 020 22 244 09 • (La) TERRASSE DE TYDOUCE : 020 24 522 51 • (La) TERRASSE • TIMGAD : 020 22 327 DU GLACIER : 020 22 202 60 42 • TOKO TELO : 020 24 657 47 • (Le) TRAM : 020 26 388 28 • TRANOVOLA : 020 22 334 71 U URBAN CAFE : 033 11 258 66 V VAHINY HOTEL : 020 22 217 16 • VANGA GUEST HOUSE : 020 22 442 33 • (Le) VANILLA (ORCHID HOTEL) : 020 22 442 03/05 • (La) VARANGUE : 020 22 273 97 • (La) VILLA : 020 26 254 73 • VILLA IARIVO : 020 22 568 18 • VILLA ISORAKA : 020 24 220 52 • VILLA VANILLE : 020 22 205 15 Z ZENITH HOTEL : 020 22 290 05 BOUTIQUES, BIJOUTERIES, ARTS, DÉCO A ADAN : 034 26 381 83 • ALL SPORT TANA WATER FRONT : 020 22 644 09 • AMBIANCE ET STYLE : 034 05 101 72 • AMPALIS : 034 19 227 85 • ARABESQUE : 032 02 303 42 • ARTS ET MATIERES : 020 24 522 51 • AT HOME : 020 22 446 38 • AUDACE LINGERIE : 032 70 710 44 • ANTIQUAIRES DE TANA (Tana Water Front et Behoririka) : 032 07 174 50 B BIJOUTERIE MANOU ANALAKELY : 020 22 612 25 • BIJOUTERIE MANOU ANTANINARENINA : 020 22 256 64 • BIJOUX OREA : 020 22 678 15 • BIJOUTERIE PALA : 020 22 225 01

• BLACKWEAR : 032 04 558 89 • La BOUTIQUE DE V : 032 07 001 32 • BYZANCE : 032 05 233 30 C CARAMBOLE : 020 22 207 40 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 22 364 90 • COUP DE CŒUR : 032 89 461 45 • COURTS ANKORONDRANO : 020 22 550 25 • COURTS TANJOMBATO : 020 22 576 76 • COURTS 67 HA : 020 22 336 64 D DECI-DELA ANKORONDRANO : 032 05 00 274 • DECI-DELA IVATO : 032 11 00 277• DECI-DELA ROUTE CIRCULAIRE : 032 05 00 272 • DECI DELA TANA WATER FRONT : 032 11 00 278 • DECO France : 020 22 293 72 • DREAM STONES TRADING : 034 07 185 83 • DRESS CODE : 034 20 555 99 • DUTY FREE : 034 07 189 30 • DUW 1203 - Dago Urban Wear : 034 03 015 06 E ELLE’M : 034 26 381 83 • (L’)EMPIRE DU MARIAGE : 033 02 688 88 • ESPACE BIJOUX : 020 22 311 85 • ETHNIK Shop : 020 22 611 40 F FANCY BOUTIQUE : 020 22 308 89 • FEMININE : 034 60 647 38 • FINAL TOUCH : 033 02 402 82 • FOSA SHOP TANA WATERFRONT : 020 26 377 85 • FOSA SHOP ISORAKA : 020 26 243 91 • FRAGILE (Ankorondrano et Smart Tanjombato) : 034 02 110 72 • FUN MOBILE : 032 05 079 79 • FUSION RAY : 020 22 636 28 G G.I. (Gentleman Individuel) : 034 02 783 60 H HAZOMANGA : 032 02 527 43 I IS’ART GALERIE : 020 22 394 81 • IVAHONA (Boutique) : 032 69 554 78 J JAVA : 032 59 987 82 • JINA CHAUSSURES : 020 22 380 24 K KAPRICE TANA WATER FRONT : 034 08 031 75 • KIDORO (Literie) : 020 23 628 84 • KIF DAGO : 033 78 151 99 • KLUNG MALAGASY Mode Junior : 034 03 015 06 • KIOSK à BIJOUX : 033 15 830 43 • KOKOLOKO ISORAKA : 033 08 443 19 • KRYS OPTIQUE GARE SOARANO : 020 22 211 02 • KRYS OPTIQUE SCORE DIGUE : 020 24 229 97 • KRYS OPTIQUE ZOOM ANKORONDRANO : 020


22 318 38 L LA ROMANCE : 034 02 025 81 • LOLITA BOUTIQUE : 020 24 375 53 • LUMIN’ART : 020 22 434 34 M MADESIGN : 020 22 245 50 • MAFIOZZO : 034 02 645 93 • MAKATY (Magasin Mac) : 034 04 102 87 • MAKI COMPANY : 020 22 207 44 • MALGADECOR : 020 23 691 98 • MAXI TUNING : 032 11 00 345 • MISS SIXTY : 033 11 479 82 • MOISELLE : 034 11 187 60 • MY SPACE : 020 26 381 83 N NEW BALANCE : 034 31 693 10 • NEW MAN : 032 11 00 278 • NEW STYLE : 034 18 247 32 • NIL MEUBLE : 020 22 451 15 O ON ABI : 020 22 558 59 P PAGE 2 : 034 16 751 84 • PAPARAZZI : 020 22 567 71 • PHILAE DECO : 020 22 427 21 • POINT MARIAGE : 020 24 537 66 • PRECIOUS : 034 01 170 39 Q QUINCAILLERIE 2000 : 020 22 333 82 R REGAL SHOES : 020 24 773 52 S SAMSUNG (Analakely) : 020 22 295 53 • SAROBIDY MADAGASC’ART : 033 11 642 64 • SAV TECHNO : 034 70 613 44 • SEPT PRIX MEUBLE : 020 22 664 79 • SERENITY PALACE : 033 05 374 20 • SHAMROCK : 020 22 549 82 • SOBEK : 020 24 166 41 • STOP MARKET : 034 36 818 00 T TATTI WATTI : 034 02 016 64 • (La) TEESHIRTERIE : 020 22 207 40 • TIME PALACE : 020 22 370 31 • TISHANAKA : 032 02 200 00 • TRACCE (Boutique) : 034 02 675 77 V VEL’DUTY FREE : 020 22 626 14 • VIVA DESIGN ANKORONDRANO : 020 22 364 88 W WHITE PALACE : 020 22 669 98 Y YOU SACS & CHAUSSURES : 034 02 016 64 Z ZAZAKELY : 034 04 245 82 SPORTS, LOISIRS A ACADEMIE DE DANSE : 020 24 740 93 C CANALSAT : 020 22 394 73 • (Le) CARLTON FITNESS CLUB : 020 22 260 60 poste 1503 F FITNESS CLUB : 034 05 360 51• FORM + : 020 26 394 98 I INGA : 032 02 260

42 • IVOKOLO Centre culturel d’Ivandry : 032 63 291 06 L LE CHAT’O : 034 23 033 33• LE C.O.T. : 032 05 085 40 O OXYGEN FITNESS & SPA : 034 14 240 22 P PARABOLE MADAGASCAR : 020 23 261 61 S SALLE DE SPORT (IMMEUBLE ARO AMPEFILOHA) : 020 26 296 27 • STUDIO 101 : 032 57 984 04 COMMUNICATIONS, AGENCES A AGENCE FAACTO : 020 23 297 64 • AGENCE GRAND ANGLE : 020 22 549 95 • AGENCE NOVOCOM : 020 23 557 47 • AGENCE TAM TAM : 020 22 218 70 • AIRTEL MADAGASCAR : 033 11 001 00 • AK…TV : 020 22 385 41 M MACADAM : 020 22 640 68 O ORANGE MADAGASCAR : 032 34 567 89 R RLI Radio : 020 22 290 16 T TEKNET GROUP : 020 22 313 59

AGENCES DE VOYAGE, TOURISMES • AIR MADAGASCAR : A AIR FRANCE : 020 23 230 23 020 22 222 22 • AIR MAURITIUS : 020 22 359 90 C CAP MADA VOYAGES : 020 22 610 48 D DILANN TOURS MADAGASCAR : 032 05 689 47 • DODO TRAVEL : 020 22 690 36 M MALAGASY Travel : 032 41 526 51 • MERCURE VOYAGE : 020 22 237 79 N NOOR VOYAGES : 034 05 020 90 O OFFICE NATIONAL DU TOURISME : 020 22 660 85 S STA Aviation : 032 73 369 81 SALONS DE BEAUTÉ, PARFUMERIES A APHRODITE : 020 22 540 48 • AQUA VILLA : 032 07 648 42 • ARIA BEAUTE : 020 22 642 69 • ASMARA MASSAGE : 033 24 324 10 • ATELIER DE HAUTE COIFFURE : 032 04 259 82 B BELLISSIMA (esthétique & coiffure) : 034 17 404 41 C COCOONING : 034 36 327 27 • COLOMBE MASSAGE : 020 24 763 11 • COYOTE GIRL : 033 14 657 20


E ESTETIKA : 020 22 201 27 F FELINE ANKADIVATO : 020 22 288 20 • FELINE BEAUTE ZOOM : 020 22 364 94 • FLEURS de BEAUTE (Salon de beauté) : 020 24 354 97 G GRAINS de BEAUTE : 020 22 445 26 H HARMONY BEAUTY : 034 31 671 90 I INTERLUDE : 033 18 529 31 M MAJOREL : 020 22 253 29 P PASSION BEAUTE : 020 22 252 39 • PROGDIS : 020 23 256 10 R RAINBOW BEAUTY : 020 22 310 95 • REGINA’S BEAUTY : 020 26 289 24 S SOFITRANS : 020 22 223 30 T TARA’S COIFFURE : 032 05 438 51

SANTÉ A ASSISTANCE PLUS : 020 22 487 47 C CTB : 032 78 488 42 P PHARMACIE DE LA DIGUE : 020 22 627 49 • PHARMACIE HASIMBOLA : 020 22 259 50

ENTREPRISES, INSTITUTIONS A ASSIST Aviation : 034 07 185 98 • ASSIST DST : 020 22 426 88 B BHL MADAGASCAR : 020 22 208 07 • BRASSERIE STAR : 020 22 277 11 D DIRICKX : 020 22 446 60 E EXOFRUIMAD : 020 22 457 96 H HESNAULT MADTRANS : 020 22 618 33 I ID MULTIMEDIA : 020 23 297 64 • IN CONCEPT : 020 24 388 56 • IFM (ex-CCAC) : 020 22 213 75 J JOCKER MARKETING : 020 22 685 48 M MICROCRED (Ambodivona) : 020 22 316 35 • MICROCRED (Tsaralalana) : 020 22 264 70 • MICROCRED (Ambohibao) : 020 22 446 56 • MICROMANIA : 020 22 558 60

166

S SARL REGENCY (Passeport Vip) : 034 64 937 00 • SOCIETE FANIRY SARL : 020 22 554 09 • SOREDIM : 020 22 239 27 U UNICEF : 020 22 674 97 • UNIVERSITE ACEEM : 020 26 098 61 V VIMA : 020 22 330 93

CONCESSIONAIRES C CONTINENTAL AUTO : 020 22 644 42 • CT MOTORS : 020 23 320 52 I INFINITY : 034 14 000 19 M MADAUTO : 020 23 254 54 • MATERAUTO : 020 22 233 39 • MOTOSTORE : 020 22 600 00 S SICAM : 020 22 229 61 • SODIREX : 020 22 274 29 T TRACES (Moto) : 020 23 350 35

PHOTOS D DMT PHOTO SCORE DIGUE : 032 02 046 32 • DMT

PHOTO ANTANINARENINA : 020 22 622 19 • DMT PHOTO ANALAKELY : 020 22 611 00 • DMT PHOTO ANKORONDRANO : 032 62 796 36 IMMOBILIERS F FIRST IMMO : 020 22 368 68 G GUY HOQUET : 032 07 173 17 I IMMO Conseil : 020 22 622 22 R ROKA IMMO : 032 07 848 02

SERVICE RAPIDE M MALAKY : 032 45 383 32

PAYSAGISTE P PARADISE GARDENS/PHYTO-LOGIC : 034 11 333 45

MATÉRIELS INFORMATIQUES P POLYGONE : 020 22 306 20 • PREMIUM



INFORMATIQUE : 032 05 115 00 SERVICES : 020 23 258 12

T TECHNOLOGIES ET

MAHAJANGA (MAJUNGA) HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ

ANTSIRABE HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ A AU RENDEZ-VOUS DES PECHEURS : 020 42 492 04 B BAR L’INSOLITE : 032 02 158 14 C CRISTAL HOTEL : 034 44 916 09 H HOTEL CHAMBRE DES VOYAGEURS : 020

44 979 38 • HOTEL DES THERMES : 020 44 487 61 • HOTEL • HOTEL IMPERIAL : 020 44 483 HASINA : 020 44 485 56 33 • HOTEL LE TRIANON : 020 44 051 40 • HOTEL RETRAIT : 020 44 050 29 • HOTEL VATOLAHY : 020 44 937 77 • HOTEL VOLAVITA : 020 44 488 64 L LA TARENTELLE : 032 65 446 66 • LE CAFE DE L’ALLIANCE : 034 43 222 26 • LE RELAIS DES SAVEURS : 020 44 491 00 R RESIDENCE CAMELIA : 020 44 488 44 • RESTAURANT POUSSE POUSSE : 032 07 191 97 • RESTAURANT RAZAFIMAMONJY : 020 44 483 53 • RESTAURANT ZANDINA : 020 44 480 66 S SARABANDA RISTORANTE : 032 51 822 95 SPORTS, LOISIRS C CANALSAT : 032 05 276 46 G GOLF CLUB D’ANTSIRABE (Club House) : 020 44 943 87

ENTREPRISES, INSTITUTIONS M MICROCRED : 032 05 367 01

A (L’)ALAMBIC : 032 41 439 27 • AMBIANCE TROPIK ET GOURMANDE : 033 11 735 73 B BADAMIER : 020 62 240 65 • BLUES’ ROCK CAFE : 032 04 680 89 • BOLO PASTA ET GLACIER : 020 62 923 55 C CAPRICE : 020 62 244 48 • COCO LODGE : 020 62 230 23 E (L’)EXOTIC : 032 63 588 50 • EXPRESSO : 034 45 980 39 F FISHING HOTEL : 032 04 682 20 • FISHING RESTAURANT : 032 05 160 93 H HOTEL ANTSANITIA : 034 22 854 81 • HOTEL RESTAURANT DE LA PLAGE : 020 62 226 94 K KARIBU LODGE : 033 11 497 51 L LA CORNICHE RESTAURANT : 034 38 162 54 • LA PASSERELLE : 032 40 053 70 • LA PETITE COUR : 020 62 021 94 • LATINO CAFE : 033 07 746 11 • LE GUEST : 032 79 894 71 • LES ROCHES ROUGES : 020 62 020 01 • LOOCK NESS : 032 71 391 58 M MARCO PIZZA : 032 11 110 32 P PAPY RALEUR : 032 07 939 15 • (LA) PISCINE HOTEL : 020 62 241 72 Q QUAI OUEST : 020 62 233 00 R RESTAURANT LA TAVERNE : 032 64 642 78 • RESTAURANT PETITE COUR : 020 62 021 94 S SAN ANTONIO : 032 05 244 03 • SHAKIRA : 033 71 365 39 • (LE) SUD : 032 40 656 26 • SUNNY HOTEL : 020 62 918 13 T TOBANY : 032 61 753 32 • TROPICANA : 020 62 220 69 V VIEUX BAOBAB : 020 62 220 35

BOUTIQUES, BIJOUTERIES, ARTS, DÉCO C CLEMENTY : 020 62 243 04

SPORTS, LOISIRS C CANALSAT : 032 02 417 47

168



ENTREPRISES, INSTITUTIONS A ALLIANCE FRANCAISE : 020 62 225 52

PHOTOS D DMT PHOTO : 020 62 245 39

TOAMASINA (TAMATAVE)

OCEAN 501 : 032 64 147 43 P PANDORA : 032 46 087 36 • (Le) PILE ou FACE : 020 53 306 53 • PIMENT BANANE : 034 08 043 09 • PRINCESSE BORA (SAINTE MARIE) : 020 57 004 03 Q QUEEN’S : 032 61 486 20 R (La) RECREA : 032 04 610 71 S SNACK-COULEUR CAFE : 032 56 298 36 • SOUTH EAST : 032 50 261 86 • SUNNY HOTEL : 020 53 336 11 T (La) TERRASSE : 034 45 016 03 V (Le) VERSEAU : 032 05 612 62 X XL BAR : 034 07 043 09

HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ

BOUTIQUES, BIJOUTERIES, ARTS, DÉCO

A ADAM & EVE : 020 53 334 56 • ANJARA HOTEL : 020 53 303 61 • ANTIDOTE : 032 11 692 27 B (Le) BATEAU

C CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 46 C CLEMENTY : 020 53 309 90 N NULLE PART AILLEURS : 020 53 325 06 T TNT : 034 39 025 54

IVRE : 020 53 302 94 • BLUE MOON : 032 52 199 74 • (Le) BORAHA VILLAGE (SAINTE MARIE) : 020 57 912 18 C CHEZ LUIGI : 020 53 345 80 • CHEZ RASOA : 032 85 177 20 • COM CHEZ SOIS : 020 53 345 80 D DARAFIFY : 034 60 468 82 F FLEURI : 032 40 542 41 H HOTEL CALYPSO : 034 07 131 32 I IBIZA : 034 08 292 03 J JAVA HOTEL : 020 53 316 26 L LA PIROGUE : 033 05 917 17 • LE DOMAINE DES BOUGAINVILLIERS (Mahambo) : 032 04 011 96 • LE METIS : 032 86 379 55 • LE PALAIS DES ISLES : 020 53 314 33 • LE TII’WAI : 034 02 123 10• LONGO HOTEL : 020 53 335 54 N (Le) NEPTUNE : 020 53 322 26 O (L’)

Disco Club - Cabaret - Toliara

SPORTS, LOISIRS C CANALSAT : 032 05 276 02

SALONS DE BEAUTÉ, PARFUMERIES E ESPACE BEAUTE : 033 05 252 33 L LA PARFUMERIE : 032 05 252 33 S SWEETIE’S BEAUTY : 032 04 900 42

LIBRAIRIES L LIBRAIRIE FAKRA : 020 53 321 30


TOLIARY (TULEAR) HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ A ANAKAO OCEAN LODGE & SPA : 020 22 328 60 B (Le) B52 : 034 05 540 48 • BAMBOO CLUB : 020

94 902 13 • BELLE VUE HOTEL (AMBOLIMALAIKA) : 032 04 647 22 • (LE) BO BEACH RESTO PETER : 032 04 009 13 • (LE) BŒUF : 032 57 251 99 C CALIENTE BEACH : 020 94 924 18 • CHEZ ALAIN : 020 94 415 27 • (Le) CORTO MALTESE : 032 02 643 23 D DUNES IFATY : 020 94 914 80 E (L’)ESCAPADE : 020 94 411 82 • (L’)ETOILE DE MER : 020 94 428 07 H HOTEL DE LA PLAGE (AMBOLIMALAIKA) : 032 04 362 76 • HOTEL LA MANGROVE (ANKILIBE) : 020 94 936 26 • HOTEL LES PALETUVIERS : 020 94 440 39 • HOTEL MASSILIA : 032 57 604 78 • HOTEL RESTAURANT LE PRESTIGE : 032 02 062 61 • HOTEL RESTO LA MIRA (MADIO RANO) : 032 02 621 44 • HOTEL SAFARI VEZO (ANAKAO) : 020 94 919 30 • HYPPOCAMPO HOTEL : 020 94 410 21 I IFATY BEACH : 020 94 914 27 • ISALO ROCK LODGE : 020 22 328 60 J JARDIN DU ROY/RELAIS DE LA REINE : 020 22 351 65 • (LE) JARDIN : 020 94 428 18 K KINTANA GUEST HOUSE : 020 94 930 80 L LALANDAKA HOTEL : 020 94 914 35 • LA ROSE D’OR : 032 54 355 29 • LA MAISON : 032 07 727 47 • LE JARDIN DE BERAVY : 032 40 397 19 M MAGILY HOTEL : 032 02 554 28 N (LE) NAUTILUS : 020 94 418 74 P (LE) PARADISIER HOTEL : 032 07 660 09 • PLAZZA HOTEL : 020 94 903 02 R (LE) RECIF : 020 94 446 88 • RELAIS D’AMBOLA : 032 45 326 21 • (LA) RESIDENCE ANKILY : 020 94 445 50 S SAÏFEE


HOTEL : 032 05 552 03 • SALARY BAY : 020 75 514 86 • LE SAX’APHONE RESTO : 032 75 340 41 • SERENA HOTEL : 020 94 441 73 • (LE) SOLEIL COUCHANT : 032 47 360 15 T TAM TAM CAFE : 032 02 524 48 • (LA) TERRASSE CHEZ JEFF : 032 02 650 60 V VICTORY HOTEL :020 94 440 64 • (LE) VOVOTELO HOTEL : 034 29 377 36 BOUTIQUES, BIJOUTERIES, ARTS, DÉCO C CLEMENTY : 020 94 411 91 T TOP GSM : 034 23 118 29

SPORTS, LOISIRS C CANALSAT : 032 07 220 46

AGENCES DE VOYAGE, TOURISMES M MAD SUD VOYAGE : 020 94 423 20

ANTSIRANANA (DIEGO SUAREZ) HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ A ALLAMANDA HOTEL : 020 82 210 33 C COCO PIZZA : 032 45 678 21 D DIEGO SUN CITY : 032 53 288 22

• (LE) DOMAINE DES FONTENAY : 020 82 927 67 • DOUX DELICES : 032 81 746 27 G (LE) GRAND HOTEL : 020 82 230 63 H HOTEL DE LA POSTE : 020 82 220 14 • HOTEL EMERAUDE : 020 82 225 44 • HOTEL FIRDOSS : 020 82 240 22 • HOTEL KARTIFFA : 032 55 978 44 • HOTEL KIKOO : 032 07 597 75 • HOTEL MANGUIER : 032 55 978 44 • PLAZA : 032 04 052 40 • HOTEL RESTAURANT LES ARCADES : 020 82 231 04 I IMPERIAL HOTEL : 020 82 233 29 L LA BODEGA : 032 04 734 43 • LA CASE EN FALAFY : 032 02 674 33 • LA COTE BAR : 032 02 306 97 • LA GOURMANDISE : 032 41 644 42 • LA NOTE BLEUE : 032 07 125 48 • LA ROSTICCERIA : 020 82 236 22 • LA TAVERNE : 032 07 767 99 • LA VAHINEE : 032 46 272 17 • LE 5 TROP PRES : 032 49 162 64 • LE VILLAGE : 032 02 306 78 • L’ETINCELLE : 032 45 431 50 • LE SUAREZ : 032 07 416 17 • LIBERTALIA : 032 71 894 54 M MEVA PLAGE : 032 43 817 70 • MEXI COCO : 020 82 218 51 R RESTAURANT LA JONQUE : 032 07 076 54 • RESTAURANT LE PALMIER : 032 85 008 70 • RESTAURANT LE TSARA BE : 032 04 940 97 T TONGA SOA : 032 02 288 20 V VARATRAZA : 032 87 041 82 • VOKY BE : 032 04 012 01



BOUTIQUES, BIJOUTERIES, ARTS, DÉCO B BLACK WEAR : 032 04 558 89 • BOUTIQUE BLEUE

NUIT : 033 09 552 63 • BOUTIQUE INO VAOVAO : 032 02 288 80 C CARAMBOLE BOUTIQUE : 032 25 341 92 • CHEZ BADROUDINE : 020 82 223 00 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 82 239 98 L LA MAISON DE L’ARTISANAT : 020 82 293 85

C CANALSAT : 032 07 220 24

AGENCES DE VOYAGE, TOURISMES A AIR FORT SERVICES : 034 46 122 80

CONCESSIONAIRES S SICAM : 032 05 221 59

SPORTS, LOISIRS C CANALSAT : 032 04 122 96

ENTREPRISES, INSTITUTIONS M MICROCRED : 032 05 366 92

CONCESSIONAIRES S SICAM : 032 07 421 21

PHOTOS D DMT PHOTO : 020 82 232 08

FARADOFAY (FORT-DAUPHIN) HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ AZURA HOTEL & SPA : 020 92 211 17 C CHEZ BERNARD : 034 04 409 25 • CROIX DU SUD : 020 92 910 56 GINA VILLAGE : 033 21 326 21 K KALETA HOTEL : 020 G 92 212 87 L LE FILAO : 032 43 288 58 M MAXI PIZZA : 032 55 671 49 R RESERVE DE NAHAMPOANA : 034 11 212 34 S SAFARI LAKA : 033 24 453 26 • SOAVY HOTEL : 032 40 657 46 T TALINJOO HOTEL : 032 05 212 35

FIANARANTSOA HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ C CLAIR DE LUNE : 034 05 707 08 E ECOLODGE CAMP CATTA : 020 75 923 58 • ESPACE RELAX (RESTAURANT) : 034 17 135 64 H HOTEL COTSOYANNIS : 020 75 514 72 • HOTEL SORATEL : 020 75 516 66 L L’ANCRE D’OR : 034 12 459 21 • LA SOFIA : 034 05 838 88 • LES BOUGAINVILLIERS (HOTEL D’AMBALAVAO) : 034 18 469 21 • LE PANDA : 034 05 788 77 • LE ZUMATEL : 034 20 021 32 R RESTAURANT CHEZ DOM : 034 01 975 78 T TSARA GUEST HOUSE : 020 75 502 06

SPORTS, LOISIRS C CANALSAT : 032 07 220 21

A

174

SPORTS, LOISIRS

HELL VILLE (NOSY BE) HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ A AT HOME : 032 53 930 09 B BELLE VUE : 020 86 613 84 C CAFE DEL MAR : 034 46 753 22 • CHEZ LOULOU : 032 69 783 91 • CHEZ SITY : 032 07 925 21 • CHEZ TATIE CHRIS : 032 04 212 36 • CHEZ THERESA : 032 04 664 75



D DIAMANT 10 : 032 07 739 14 • DISCOTHEQUE LE DJEMBE : 032 04 944 48 L L’ESPADON : 032 44 769 85 • LA PLANTATION : 032 07 934 45 • LE MANAVA : 032 43 405 60 N NANDIPO : 032 04 482 32 • NUMBER ONE : 032 69 074 14 O OASIS : 032 07 137 76 • O P’TIT BONHEUR : 032 49 163 01 R RESTAURANT DE LA MER : 032 69 074 14 • ROYAL BEACH HOTEL : 032 05 322 44 S SAFARI BAR RESTAU : 032 80 354 49 • SARIMANOK : 032 05 909 09 T TAXI BE : 032 59 187 86 V VANILA HOTEL & SPA : 032 02 203 60

BOUTIQUES, BIJOUTERIES, ARTS, DÉCO B BLACK WEAR : 032 04 558 89 G GALERIE COMMERCIAL ANKOAY : 032 02 388 79 L LE TAMARIN : 032 04 944 20 M MAKI : 032 04 014 76

SPORTS, LOISIRS C CANALSAT : 032 07 220 33

AGENCES DE VOYAGE, TOURISMES O ORTNB : 032 04 163 78

MANANJARY HOTELS, RESTAURANTS, BARS, SALONS DE THÉ H HOTEL VAHINY LODGE : 032 02 468 22

SPORTS, LOISIRS C CANALSAT : 032 05 276 14

176

MENTIONS LÉGALES Directeur de la publication : Michaël Landriu / mic@nocomment.mg - Directrices adjointes : Natacha Rakotoarivelo & Helvia Jean - Rédacteur en chef : Alain Eid / redaction@nocomment.mg - Journalistes permanents : Aina Zo Raberanto, Joro Andrianasolo, Njato Georges, Laza Marovola Ont participé à ce numéro : Bénédicte Berthon-Dumurgier, Mamy Nohatrarivo, Zoy, Richard Bohan, Julien Catalan, Philippe Bonaldi, Damien Petitjean, Marion Benoît, Earth & Wildlife Experiences (EWE) Directeur d’édition : Alexis Villain / edition@nocomment.mg - Directrice commerciale : Valencia Raharinaivo - Marketing : Aina Ratrimovola Régie publicitaire : 034 05 242 42 / pub3@nocomment.mg - Photos cahiers de nuit : Anja Andriantiana - Photos jour : Andriamparany Ranaivozanany, Rakoto (Ze Dark Fenomen), Marc Gasuana (Minute naturaliste) Coordination rubrique mode : Aina - Make up : Sariaka - Photos mode : Rijasolo - Conception graphique : Stève Ramiaramanantsoa - Créa pub : Stève Ramiaramanantsoa, Viz Echo Média Responsable diffusion : Ranaivoarison Tsiferana, Rosa Ravoniarivelo (Mahajanga), Rose (Toliara), Bénédicte et Alexandre Berthon-Dumurgier (Fianarantsoa), Hassanaly Abid (Toamasina), Zigzag (Nosy Be) - Talinjoo Hôtel (Fort-Dauphin), Dominique Viennes (Diego), Dominique Carpentier (Antsirabe) - Back office : Mirah Razafindrakoto - Responsable régions : Valencia Raharinaivo - Diffusion : Traces - Imprimé par MYE Retrouvez-nous sur facebook Prochain numéro : juillet 2012 - Dépôt légal à parution - ISSN en cours - Tirage : 19 500 exemplaires distribué gratuitement par l’éditeur. no comment® et tsisy kabary® sont des concepts et des marques déposés auprès de l’OMAPI. no comment® est recyclé par Papmad. no comment® éditions n’est pas responsable des erreurs qui peuvent se glisser dans la diffusion des informations des différents calendriers. Nous vous invitons cependant à vérifier les informations transmises et à nous faire part de toute erreur ou omission éventuelle afin qu’un correctif puisse rapidement être apporté. Il est à noter que no comment® éditions se réserve le droit de ne pas publier l’information transmise si elle ne convient pas à son mandat ou si l’espace est insuffisant - La reproduction partielle ou intégrale des textes, illustrations, photographies, montages et publicités est interdite sans autorisation écrite de l’éditeur. Les photos ne sont pas contractuelles. Les manuscrits, documents, photos, dessins reçus par la rédaction ne sont pas retournés. L’éditeur n’est pas responsable des offres et promotions publicitaires qui n’engagent que les annonceurs. Les articles sont publiés sous laartistes… seule responsabilité leurs auteurs. Boutiques, entreprises, artisans, Toutes les de coordonnées sur

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DOWNTOWN

En

ville avec

Rina

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Chargé de la programmation culturelle et artistique de l’IFM depuis six ans, artiste plasticien, Rina Ralay-Ranaivo nous parle de ses coups de cœur, bonnes adresses et bons plans sur Tana. Suivez le guide.

Ton restaurant préféré à Tana ? J’ai une préférence pour La Jonquille à Ambodifilao. Pour la cuisine chinoise, ce n’est pas une originalité, mais surtout pour le service et la convivialité. Au fil du temps, le restaurant ne change pas, il a une qualité à défendre. J’apprécie. Le coin pour s’amuser ? Ca dépend des circonstances et des gens avec qui je suis. Généralement, je suis entouré de jeunes Malgaches et la plupart du temps, on va dans des karaokés, comme Kiss Kiss à Ankadifotsy ou Caverna à Isoraka. On connaît les propriétaires et l’ambiance est typiquement tananarivienne. En semaine, je ne suis pas souvent en contact avec les jeunes et dans les karaokés, je retrouve le dynamisme. Pour finir une soirée ? La plupart du temps, mes soirées se terminent au Mojo. Tout le monde se donne rendezvous là-bas pour boire le dernier verre avant de rentrer. J’aime bien découvrir les endroits que je ne connais pas. Quand j’entends parler d’un restaurant sympa ou d’un nouveau bar, j’y vais avec des amis. Il nous est arrivé de taper la causette avec un groupe de prostituées à Tsaralalàna. C’est une façon de découvrir les aspects de Tana.

Le coin idéal pour se promener ? Je ne vais pas être original, j’adore la HauteVille. J’ai passé mes années de collège à SaintJoseph à Andohalo, et le quartier m’est familier. Il y a pleins d’anecdotes et d’histoires. Je propose souvent à mes amis de découvrir cette partie de la ville en se faufilant dans les ruelles. D’ailleurs, ils sont étonnés de savoir que je les connais par cœur. J’ai aussi une préférence pour le quartier de 67 ha. Il y a une rue que j’ai surnommé la « rue de la joie », une route principale très animée où je retrouve des ambiances d’ailleurs, comme l’Afrique, très dépaysant. Parfois, les week-ends, je fais les marchés comme à Ambodin’Isotry, je flâne entre les étals, même si ce n’est pas pour acheter. Ca peut paraître agressif parce qu’il y a trop de bruits, mais j’aime bien. Une boutique pour le shopping ? Je ne vais jamais dans les boutiques. Je fais du shopping dans la rue et m’amuse à marchander avec les vendeurs. Je joue au jeune Malgache qui achète des trucs dans la rue pour faire des économies. On découvre pleins de choses intéressantes. Ton actualité ? Côté artistique, j’ai participé à une exposition intitulée Never Before avec d’autres artistes à l’École supérieure d’Art de la Réunion au mois d’avril. Je dois aussi participer à la Biennale de la photographie africaine à Bruxelles. Propos recueillis par Aina Zo Raberanto




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