SOMMAIRE
MÉTIERS 38 Olo Blaky : Entrez dans la transe 40 D-Lain : Chouchou de l’Afrique 44 Le film du mois : Les chemins de la liberté 44 Le livre du mois : Baobabs de Madagascar
ASSOS 62 Laure Rabetokotany : « Violence conjugale, torture ordinaire »
NATURE
CULTURE 32 Anna Quatuor : Carré de dames 36 Serge Teyssot-Gay : Une vie après Noir Désir
74 Mont Kalambatritra : Trek en « zone rouge »
Traditions
Vintage 122 Lunettes rétro : Le retour des binoclards branchés 126
CAHIERS DE NUIT BY NIGHT
Sortir
50 Contes du Sud : Saroy, la fille qui dit non aux hommes 54 Neny Raivo : Guérisseuse aux mains nues
MéDIAS 56 Mary Plante : De U2 à Dat'Kotry
ÉCO 58 Protection industrielle : Échec aux Rapetous
96 Bar à fruits : Faites vos jus ! 98 Chez Son : ` Une brochette de plaisir
LOISIRS 100 Aïkido : Plus dure sera la chute 102 Circuit historique : Suivez le guide
Beauté 116 Nouvel an, nouveau look !
Bertrand
ne perd pas les pédales
Marie-des-ailes L'enfance de l'art
Culture
14 Le portrait chinois de Stève Ramiaramanantsoa
Escales
48 La fin du monde n’est pas pour demain
DÉCO 118 Indiam : Chante ma valiha
160 Thierry : Barman et jongleur 86 Interview gourmande : Fanja Razakaboana du City Grill FICTION Restaurant 91 Le vin du mois : Very Peach Blanc 166 Putain de bagnole et Pêche / Very Grapefruit Rose DOWNTOWN et Pample 186 En ville avec Yves Jetha 92 Le cocktail du mois : Lay de l’India Palace
Déco
Culture
COUV’ BY
GASTRONOMIE
70 Phelsuma borai : Ni vu ni connu 72 Label Bio : Halte à la malbouffe
Fomba amam-panao
Actuel
85 Hanitra Ranaivo : Du Zinc Bar à Zanzibar
64 Rencontre avec le troisième sexe
Portfolio
10 Best of 2012 : et les gagnants sont…
COUSINS-COUSINES
GRAND ANGLE
46 Rémy Pinaton : Instantanés partagés
Sasamaso Rock d’enfer !
78 Mer d’Émeraude : Le diamant du Nord 82 Jean-Pierre Briois : Le repaire du pirate
60 Sitrakiniaina : Faites vos jeux !
Vous avez été nombreux à participer au sondage no comment qui nous permet aujourd’hui de vous présenter les personnalités qui vous ont le plus touchés au cours de ces 12 derniers mois passés en notre compagnie. De Mami Bastah à Holy Razafindrakoto, voici votre best of 2012…
L’artiste de l’année
Mami Bastah ’est vous lecteurs de qui avez désigné Mami Bastah, le chanteur cultivateur de pommes du Vakinankaratra ( C n°28), meilleur artiste masculin de l’année 2012. Même dans ses rêves les plus fous (Revin-gadra, titre de son no comment®
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dernier album, sorti en décembre dernier), le Prix musique de l’océan Indien 2009 ne s’attendait pas à une telle distinction. « Ça fait chaud au cœur de savoir qu’une communauté de lecteurs suit votre travail et vous encourage à persévérer. Je tiens à les remercier tous », confie Mami Bastah qui s’est spécialement déplacé à Tana pour témoigner à quel point cette nouvelle lui tient à coeur. Sa voix laisse filtrer une sincère émotion. Il faut dire que comme la plupart des artistes malgaches, l’homme qui s’est donné pour mission de relancer le tandonaka, cette musique oubliée du Vakinankaratra, a pas mal galéré avant de passer professionnel en 2009 : après plus de 20 ans dans le circuit musical en solo ou avec le groupe Mpamanga (ex-M’Boutah). Pour faire manger les siens, il lui a fallu exercer un métier parallèle, celui de planteur de pommes : deux beaux hectares de vergers à Soanindrariny où il tente aujourd’hui d’acclimater la golden star et la granny smith.
C’est pour ma pomme !
Le chef de l’année
Holy Razafindrakoto ropriétaire du restaurant Le Montparnasse ouvert depuis seulement février 2012, Holy Razafindrakoto n’est pas peu fière de Psa « première distinction », décernée par les lecteurs de .
Actuel
B est of 2012 : et les gagnants sont…
no comment®
« C’est l’aboutissement de tout un travail d’équipe, avec le plus grand respect accordé aux normes d’hygiène et d’organisation », estime-t-elle. Ajoutez-y une cuisine de tradition, un excellent rapport qualité-prix, une riche expérience acquise au Colbert et au Petit Verdot, et vous avez sans doute la recette de la plus belle réussite gastronomique de ces douze derniers mois. De l’avis des fins gourmets, ses camarons flambés au rhum sont tout simplement un must dans la capitale ! Ses vœux pour 2013 ? « Ne pas baisser la pression. Le Montparnasse s’est acquis une réputation en quelques mois, maintenant il s’agit d’aller vers encore plus de rigueur et de créativité », explique-t-elle. La nouvelle année sera accompagnée d’une attention toujours aussi soignée pour la carte des vins et des cocktails : mention spéciale pour le Mangoustan’s Flip, avec modération bien sûr ! Une année pleine de bon « gueuletons » en perspective.
Le travail d’une équipe
Pages réalisées par Aina Zo Raberanto et Solofo Ranaivo
Douze mois de no comment
®
vous avez aimé !
1. La Couv' de l’année Doda
25 %
Ketaka
15 %
Stève Ramiaramanantsoa
10 %
Nonoh Ramaro
10 % 40 %
Lôlo sy ny Tariny
25 %
Henri Ratsimbazafy
12 %
Mily Clément
12 %
6. Le sujet nature de l’année Microcèbe de Gerp (microlémurien)
31 %
SOS tortues
28 %
Brookesia micro (le plus petit caméléon)
15 %
7. L’escale de l’année Fleuve Mangoky
31 %
Madirokely-Ambatoloaka
21 %
Maevatanàna
12,5 %
Andringitra-Tsaranoro
12,5 %
8. Le chef de l’année
2. L’artiste homme de l’année Mami Bastah
Nous avons demandé à nos lecteurs d’élire la personnalité qui les a le plus marqués tout au long de ces douze mois de no comment® (décembre 2011 - décembre 2012) dans les domaines aussi divers que les arts, les spectacles, l’économie, la gastronomie, les sorties, les voyages. Et les gagnants de l’année sont…
Sondage
4. L’opérateur de l’année
Couv' by Doda
Shahim Ismaël (La City)
28 %
Guy Lecloux (NBM)
21 %
Flavien Tody (Tekroad)
18 %
5. L’assos de l’année
3. L’artiste femme de l’année
Holy Razafindrakoto (Le Montparnasse)
25 %
Antoine (Le Jasmin)
21 %
Juliana Passalia (Divina)
15 %
9. Le bar de l’année Outcool
37 %
Le Café de la Gare
22 %
La salle de l’horloge
15 %
Monika Njava
31 %
Jardins de Lumières (éclairage à Ranohira)
Black Nadia
18 %
Les Enfants de Manina (Nosy Be) 20 %
10. Le club de l’année
Fanja Andriamanantena
12 %
Fl@h (conservation des archives) 15 %
Le Club
31 %
Tinah-Ti
12 %
Clic (bibliothèques de brousse)
Le Six
21 %
Le Jet club
18 %
Le VIP (Toamasina)
18 %
34 %
15 %
Shahim Ismaël
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Sondage réalisé en ligne sur www.nocomment.mg avec un panel d’hommes et de femmes âgés de 18 ans et plus. Pour participer vous aussi au prochain sondage, rendez-vous sur notre site.
Couv’ by Plus parlant qu’un CV, moins aride qu’une bio, le portrait chinois s’installe dans no comment®. Stève Ramiaramanantsoa, notre maquettiste préféré, répond du tac au tac…
Si j'étais un plat… Un œuf sur le plat, parce que je n’ai vraiment pas le temps de cuisiner. Si j'étais une chanson… Midnight Rambler des Rolling Stones, on n’a jamais fait mieux… Si j'étais un roman… Quelque chose entre le Marquis de Sade et Lewis Carroll. Si j'étais un personnage de fiction… L’incroyable Hulk. Il est incroyable, ce mec ! Si j'étais un film… Hiroshima mon amour, pour le plaisir de lier les extrêmes..
Le portrait chinois de
S tève Ramiaramanantsoa Si j'étais un dessin animé… Un Tex Avery ! Les deux corbeaux qui fument le cigare par exemple... Si j'étais une arme… Pan ! Devine… Si j'étais une devise… Il n’y a que les faibles qui meurent. Si j'étais un personnage historique… Kim il sung ou le père Noël, j’hésite ! Si j'étais une invention géniale… La machine à rétrécir les courgettes, ça c’est vraiment génial ! Si j'étais un bruit… Le bruit de la châsse d’eau au fond du bois ? Si j'étais une planète… Mars, mais il paraît que les étés y sont un peu secs… Si j'étais un vêtement… Un slip kangourou, avec lui c’est toujours dans la poche. Si j'étais un pays imaginaire… Le pays d’où tu ne reviendras jamais, gringo !
C’est vous qui le dites
Courrier
Coups de cœur, coups de gueule, envie d’envoyer un message à une personne qui vous est chère ou simplement de vous exprimer… cette rubrique vous est dédiée. Envoyez vos mails à courrier@nocomment.mg, nous les publierons.
Ravel, le beau héro…
Punk ou Métal ?
Bonjour à tous les responsables et à toutes les responsables de no comment®. Nous vous félicitons pour l’image que vous transmettez et également pour la qualité du contenu (culture...) que vous contrôlez sûrement à la loupe ! Je passe de temps en temps à Madagascar et Jax Ravel est un ami très proche... J’étudie à Montréal et nous (ma famille et tous les amis communs à moi et à Jax qui sommes dispersés aux quatre coins du monde (Etats-Unis, Canada, Australie, Allemagne, Paris), sommes hypercontents que vous soyez capables de détecter de réels talents et des valeurs sûres dans le domaine culturel à Madagascar.
Notre article sur le groupe Hero for a Day (no comment®n°35) semble avoir déclenché une grosse polémique entre fans de métal et fans de pop punk, comme en témoigne ce tir croisé entre deux lecteurs que nous reproduisons ci-dessous. Pour nous, au-delà du clivage métal-punk, il y a d’abord le rock.
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Vaniala M. Razafinandriana
Le punk c’est pour les bébés, grandissez un peu les gars ! Le métal c’est pour les vrais hackers.
Rakotoarisoa
LOL et il y en a qui se croient plus mûrs parce qu’ils écoutent du métal ! Ha ha laissez-moi rire ! C’est ridicule, correction tu es ridicule ! Le fait de se sentir comme un sexagénaire ou un ado n’est qu’un état d’esprit... tout est question de psychologie. Et si on comparait le contenu de certaines chansons punk rock (des groupes tels que Bad Religion, Antiflag, Black Flag, même Greenday) à certain genre de métal symphonique ou de black metal parlant de sujets totalement absurdes… Alors qui est le plus mûr ? Celui qui parle de sujets qui n’ont aucun rapport avec la vie réelle et sociale ou celui qui conteste la vie de tous les jours, la monotonie, la conformité ? Nareokoatsyazoidirana
Couvert Bravo pour votre initiative « on vous couvre » avec ce préservatif offert à l’occasion de la Journée mondiale du sida (no comment® 35). Votre interview du responsable de l’association de santé PSI (Population Services International) m’a également beaucoup intéressé. On y parle des « pairs éducateurs », ces jeunes qui font de la sensibilisation sur le terrain sur les dangers du VIH/Sida. Comment fait-on pour être recruté ? Tsinjo, Ankadivato
Le mieux est de vous adresser directement à l’association dont vous trouverez le contact sur notre site. Les pairs éducateurs sont des jeunes issus de « groupes à risque » (professionnels du sexe, hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, consommateurs de drogues injectables) afin qu’ils puissent agir au cœur de ces communautés. Ils passent un entretien avec un spécialiste de l’association pour voir s’ils ont le bon profil et l’empathie nécessaire pour exercer cette mission. Scandaleux ! Je trouve immoral le fait que vous ayez inséré un préservatif dans le numéro n°34 de no comment® de décembre 2012. Certes, il faut lutter contre le Sida, mais vaut mieux conseiller qu’offrir un moyen. Avez-vous pensé ce qu'un mineur (adolescent) penserait en le voyant ? Pour celui-ci il devient plus une incitation à faire l'amour qu'à éviter le Sida. Alors évitez ce genre de choses. Ratsimbazafy Andriandraina
No comment !
Clins d’œil 1
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1 Le célèbre quotidien britannique The Gardian parle de Pierrot Men et de la sortie de son livre chez no comment® éditions Il était une femme… sur son site web ! 2 Pris en flag' par les paparazzi de no comment®, un fan roule en moto avec son super casque pleins d'autocollants ! 3 Présentation du Ravintsara Wellness Hotel de Nosy Be à l'Infinité Ivandry le 13 décembre. 4 Exposition et vente aux enchères « Arbres de Noël des Créateurs » au Louvre du 13 au 20 décembre au profit de l’Association Les enfants de la joie. 5 no comment® à Kiev ! Décidément, no comment® est lu sous toute les latitudes ! 6 Vous voulez chouchouter votre voiture ? Mobidic, un garage de station lavage, vient d'ouvrir ses portes pour vous sur la route Digue.
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Clins d’œil 7 Ouverture de Parabeauté à La City Ankorondrano, une pharmacie pour assurer vos soins et bien-être.
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8 Le préservatif de no comment® dans le numéro de décembre a fait le buzz ! Plein de retours de votre part, on en tient compte ! 9 Ramiaramanana Velohanitra Roméo est l'heureuse gagnante du jeu en ligne de no comment® grâce à Mercure Voyages, jouez et gagnez sur www. nocomment.mg. 10 Ouverture de l'annexe de la clinique laboratoire CTB à Ambohimanarina.
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MENTIONS LÉGALES Directeur de la publication : Michaël Landriu / mic@nocomment.mg - Directrices adjointes : Natacha Rakotoarivelo & Insiya Zainuddin - Rédacteur en chef : Alain Eid / redaction@nocomment.mg - Journalistes permanents : Aina Zo Raberanto, Joro Andrianasolo, Solofo Ranaivo Ont participé à ce numéro : Bénédicte Berthon-Dumurgier, Mamy Nohatrarivo, Richard Bohan, Julien Catalan, Isaac Azaly, Aurore de la Brosse, Stéphane Huët, Nino Rakotoarimonjy Directeur d’édition : Alexis Villain / edition@nocomment.mg - Directrice commerciale : Valencia Raharinaivo - Marketing : Manou Andry - Régie publicitaire : 034 05 242 42 / 034 07 141 41 / pub3@nocomment.mg - Photos cahiers de nuit : Anja Andriantiana - Photos jour : Andriamparany Ranaivozanany, Mahery Ranaivosoa - Coordination rubrique mode : Anny, Natacha - Make up : Sariaka - Photos mode : Krees Raharison - Conception graphique : Stève Ramiaramanantsoa - Créa pub : Stève Ramiaramanantsoa / Vizecho Media Responsable diffusion : Ranaivoarison Tsiferana, Rosa Ravoniarivelo (Mahajanga), Rose (Toliara), Bénédicte et Alexandre Berthon-Dumurgier (Fianarantsoa), Enzo Mac Kenzi (Toamasina), Zigzag (Nosy Be), Talinjoo Hôtel (Fort-Dauphin), Jacky Gabilleau (Diego), Rakoto (Antsirabe), Pierre Wennert (Morondava) - Back office : Mbola Tantely - Responsable régions : Valencia Raharinaivo - Diffusion : Traces Imprimé par MYE. Retrouvez-nous sur facebook Prochain numéro : février 2013 - Dépôt légal à parution - ISSN en cours - Tirage : 24 000 exemplaires distribué gratuitement par l’éditeur. no comment® est un concept et une marque déposés auprès de l’OMAPI. no comment® est recyclé par Papmad. no comment® éditions n’est pas responsable des erreurs qui peuvent se glisser dans la diffusion des informations des différents calendriers. Nous vous invitons cependant à vérifier les informations transmises et à nous faire part de toute erreur ou omission éventuelle afin qu’un correctif puisse rapidement être apporté. Il est à noter que no comment® éditions se réserve le droit de ne pas publier l’information transmise si elle ne convient pas à son mandat ou si l’espace est insuffisant - La reproduction partielle ou intégrale des textes, illustrations, photographies, montages et publicités est interdite sans autorisation écrite de l’éditeur. Les photos ne sont pas contractuelles. Les manuscrits, documents, photos, dessins reçus par la rédaction ne sont pas retournés. L’éditeur n’est pas responsable des offres et promotions publicitaires qui n’engagent que les annonceurs. Les articles sont publiés sous la seule responsabilité de leurs auteurs.
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AGENDA
Jeudi 20 décembre 2012 au mercredi 9 janvier 2013 Is’Art Galerie : exposition de peinture « Les Situations » de Mamy Rajoelisolo Mardi 1 janvier 2013 Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Babaique Jeudi 3 janvier 2013 Café de la gare 19h : soirée « jeudi du café » : Mix DJ English pop Vendredi 4 janvier 2013 Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Elie Cynthia ChillOut Cafe 21h : scène ouverte « Be Rock » Samedi 5 janvier 2013 IFM (ex-CCAC) 15h : Slam : scène ouverte - Terrasse de la médiathèque, entrée libre IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma : « Caramel » de Nadine Labaki, Liban, 2007, 1h 36min, salle de spectacle IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma : « La bataille d’Alger » de Gillo Pontecorvo, Italie/Algérie, 1966, 1h 56min, salle de spectacle Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Saramba Dimanche 6 janvier 2013 Café de la gare 19h : ciné-dimanche : « Un bonheur n’arrive jamais seul » à la Salle de l’Horloge Mardi 8 au samedi 26 janvier 2013 IFM (ex-CCAC) : Exposition/art visuels/Photographie : « regards pluriels » , hall d’exposition, entrée libre. Vernissage le lundi 7 janvier 2013 à 18h Mercredi 9 janvier 2013 IFM (ex-CCAC) 10h : Cinéma : « Ma planète chèrie + L’enfant au grelot » de Jacques-Remy Girerd, France, 1998/2010, 1h 10min, salle de spectacle
Makaty
ÉDITO
Trois ans !
Ce n’est pas sans frisson que nous voyons s’inscrire le numéro 36 à la couv’ de ce mois. Trois fois douze mois. Trois ans. Le compte est bon ! Bon anniversaire à vous tous, lecteurs et annonceurs, qui nous suivez depuis toutes ces années dans un contexte économique, il faut bien le reconnaître, pas toujours à la hauteur de vos espérances ! Nous savons à travers vos nombreux courriers, dont une toute petite partie seulement est reproduite dans la rubrique « C’est vous qui le dites », à quel point votre « magazine de la culture, des sorties et de la nuit » reste votre référence quand vous avez envie de prendre la température du pays. « Contenus percutants », nous écrivez-vous, « Madagascar autrement », « analyses de qualité », « esprit différent »… tous ces compliments nous vont droit au cœur, car ils sont le résultat de trois ans d’efforts et d’attention de tous les instants de nos journalistes et correspondants en province pour rester au plus près de vos attentes. Le résultat, c’est une demande toujours en progression, à laquelle répondent les 24 000 exemplaires mensuels que nous mettons en circulation à partir de ce mois ! Bien sûr, Il y a aussi ceux qui trouvent qu’il y a trop de pubs, que les caractères de texte sont trop petits. Et tous les grincheux, ceux qui n’aiment pas no comment®. À ceux-là, nous disons : nous restons à votre écoute, surtout n’hésitez pas à nous faire part de vos suggestions !
IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma : « Angano angano » de Marie Clémence et César Paes, Madagascar, 1989, 1h 04min, salle de spectacle Jeudi 10 janvier 2013 au jeudi 31 janvier 2013 Is’Art Galerie : exposition photo « Mazava » de Parany, vernissage le 10 janvier 2013 Jeudi 10 janvier 2013 In Square 19h : Soirée « Karaoké Soft » Café de la gare 19h : concert acoustique Live Vendredi 11 janvier 2013 IFM (ex-CCAC) 19h : Tournée internationale/Concert : Vieux Farka Touré (Mali), salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4000 Ar - non adhérents : 6000 Ar In Square 20h : Soirée « Cool Tempo » Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Anderson ChillOut Cafe 21h : scène ouverte « Be a DJ Old School » Samedi 12 janvier 2013 IFM (ex-CCAC) 10h : Cinéma : « L’apprenti Père Noël » de Luc Vinciguerra, France, 2010, 1h 20min, salle de spectacle IFM (ex-CCAC) 14h : Cinéma : Projection, salle de spectacle, entrée libre IFM (ex-CCAC) 16h : Cinéma : « Best of des films RFC » Rencontres du film court de Madagascar, salle de spectacle In Square 19h : karaoké et billard Club
Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Bouchirany Dimanche 13 janvier 2013 Café de la gare 19h : ciné-dimanche : « Perfect Sense » à la Salle de l’Horloge Mercredi 16 janvier 2013 IFM (ex-CCAC) 13h : Madagascar Mozarteum présente « Laka ensemble », salle de spectacle, entrée libre IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma : « Zatoichi » de Takeshi Kitano, Japon, 2003, 1h 56min, salle de spectacle IFM (ex-CCAC) 19h : Cinéma : « Old Boy » de Park Chan-Wook, Corée du Sud, 2003, 1h 59min, salle de spectacle Jeudi 17 janvier 2013 In Square 19h : Soirée Karaoké Café de la gare 19h : Soirée « jeudi du café » : Happy hour Tequila Municion Kudeta Urban Club : Concert de Chris & Ben Khelly Vendredi 18 janvier 2013 IFM (ex-CCAC) 19h : Tournée Océan Indien/Musique du Monde Comores : Diho (Mayotte) et Maalesh (Grande Comore), salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4000 Ar - non adhérents : 6000 Ar In Square 20h : Soirée « Funky spirit» » avec Bim&Tommy Jao’s Pub 20h : groupe Live ChillOut Cafe 21h : scène ouverte « Be Duo Folk »
SONORISATION • ECLAIRAGE SCENIQUE • ESTRADE Contact : 033.11.222.15 / 032.07.152.40 Mail : vuedeloin@hotmail.fr
Samedi 19 janvier 2013 IFM (ex-CCAC) 10h : Cinéma : « Les contes de la nuit » de Michel Ocelot, France, 2011, 1h 24min, salle de spectacle IFM (ex-CCAC) 15h : Cinéma : « Kill Bill » de Quentin Tarantino, USA, 2003, 1h 52min, salle de spectacle (interdit au moins de 16 ans) IFM (ex-CCAC) 19h : Cinéma : « Les sept samourais » ‘Akira Kurosawa, Japon, 1954, 3h 15min, salle de spectacle In Square 20h : karaoké et billard Club Jao’s Pub 20h : groupe live Dimanche 20 janvier 2013 Café de la gare 19h : ciné-dimanche : « Ted » à la Salle de l’Horloge Du lundi 21 janvier au samedi 2 février 2013 Aft : Exposition thématique : « Culture en Confluence » Mercredi 23 janvier 2013 Aft 14h : Ciné junior : « Les aventures du Prince Ahmed » de Lotte Reininger, 2000, 66min Aft 15h06 : Ciné junior : « Atomik Circus » de Didier Poiraud et Theirry Poiraud, 2005, 1h 27min Jeudi 24 janvier 2013 In Square 19h : Soirée Karaoké Café de la gare 19h : jeudi du Café : concert acoustique live
Vendredi 25 janvier 2013 Aft 18h : Concert de Gospel « The Malagasy Gospel Mass Choir » IFM (ex-CCAC) 19h : Théâtre jeune public : « La diablesse et son enfant » ainsi que « La veuve caillou » par la troupe La Magik! Théatre imagé (La Réunion), salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4000 Ar - non adhérents : 6000 Ar In Square 20h : Soirée « Funky à l’ancienne » Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Mamy Be ChillOut Cafe 21h : scène ouverte « BeMiray » Samedi 26 janvier 2013 IFM (ex-CCAC) 15h : cirque et cinéma : « Les toiles en piste » par la compagnie L’Aléa des possibles, salle de spectacle, entrée libre IFM (ex-CCAC) 18h : Cinéma : « Rashomon » d’Akira Kurosawa, Japon, 1950, 1h 28min, salle de spectacle In Square 20h : karaoké et billard Club Jao’s Pub 20h : Cabaret avec Njato Dimanche 27 janvier 2013 Café de la gare 19h : ciné-dimanche : « Savage » à la Salle de l’Horloge Jeudi 31 janvier 2013 In Square 19h : Soirée Karaoké Soft Café de la gare 19h : jeudi du Café : concert acoustique live Tous les jeudis au Jao’s Pub : groupe découverte Tous les dimanches au Jao’s Pub : soirée discothèque, entrée gratuite Durant le mois de janvier à l’AFT d’Andavamamba : Le concours national de la chanson en français
Pour paraître dans l’agenda, merci de nous faire parvenir vos infos avant le 15 janvier à : agenda@nocomment.mg
Culture 32
Quatre chanteuses qui déménagent sur tous les registres, bien décidées à dépoussiérer les standards du jazz et de la grande variété internationale. Telle a été la surprise du dernier « Walking Jazz » de RLI qui a vu débarquer sur scène Anaa Quatuor et ses cinq musiciens.
uatuor ? Anaa est l’acronyme des prénoms des quatre chanteuses (Antsa, Navalona, Andy et Antsiva) de cette Q formation qui comprend en réalité neuf membres, dont Fy (claviers),
Anna Quatuor
Mihaja (guitare), Houzefa (basse), Dera et Josia (batterie). Leur carte de visite, un jazz ouvert sur la variété de qualité avec de superbes harmonies vocales à la Take Six, leur principale source d’inspiration. « Nous ne sommes pas des puristes, d’ailleurs on ne vient pas tous du monde du jazz. On joue juste ce que l’on aime, y compris les chansons d’Hantatiana ! », convient Fy qui signe la plupart des arrangements et compositions. Des « amateurs », au sens le plus exact du terme, car c’est d’abord l’amour de la musique qui les réunit sur scène en dehors de toute considération d’écoles ou de styles. D’autant qu’Anaa Quatuor est d’abord une affaire de famille, les quatre choristes étant sœurs ou cousines, habituées de longue date à se partager le micro. « Au niveau du chant, on s’est beaucoup inspirées du Trio Esperança, on a même commencé par s’appeler Ana Trio en 2009, après un atelier organisé par Rado Rakotorahalahy. Avec l’arrivée de ma sœur Antsiva en janvier 2012, on a finalement trouvé notre propre couleur, à savoir ce cocktail de quatre voix. Ce qui ne veut pas dire qu’on n’évoluera plus à l’avenir », précise Antsa. La
Culture
formation ainsi recomposée se produit aux côtés des grosses pointures du jazz local, Joel Rabesolo et Haja Rakotonimanga, une façon d’adoubement par les pairs. Avec en point d’orgue cette incroyable prestation au Paprika d’Andraharo le 15 novembre dernier lors du Walking Jazz de Radio Lazan’Iarivo (RLI), où Anaa Quatuor a donné toute la mesure de son talent. A son actif, cette capacité à revisiter, et souvent à dépoussiérer les standards de jazz - Someday my Prince will come comme à s’essayer à des registres complètement différents, comme La vie en rose de Piaf ou le Yesterday des Beatles. Avec, à chaque fois, une fraîcheur et une énergie qui apportent comme un regain de jeunesse à tous ces classiques. Sans oublier leurs propres créations qui passent en boucle sur les ondes de RLI, notamment le magnifique Angaha composé et arrangé par Fy et Rado Rakotoralahy. « On ne veut pas s’enfermer dans un style, on est prêts à toutes les expériences comme d’écrire des chansons en anglais basés sur les rythmes traditionnels du ba gasy », explique Fy qui ne cache pas par ailleurs son admiration pour les techniques a capella des musiques du Sud. Un esprit « jazz fusion » qui devrait aboutir assez rapidement à la sortie d’un premier album, car pour l’instant le groupe n’est connu qu’à travers ses cabarets. « Pas de précipitation, lance Fy. On n’entrera en studio que lorsqu’on aura acquis suffisamment de maturité. Peut-être un single pour commencer ? » Qui veut aller loin ménage sa monture. Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg
Carré de dames
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Pour ses dix ans de scène, le plus ancien groupe malgache estampillé Thrash et Death Metal annonce la sortie d’un album commémoratif trempé dans la fureur, la sueur et les « growls ». Univers sombre, morbide, violent, à prendre au second degré, sinon t’as rien compris aux films d’épouvante de série B !
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Rock d’enfer !
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Culture
Sasamaso
d’épouvante de série B ! Sasamaso signifie littéralement « nettoyer son regard » : « La vue est le premier organe des sens, il faut qu’elle soit claire pour que tout l’être le soit », commente RaSah qui entre deux hurlements montre qu’elle sait aussi être zen. Ancienne chanteuse du groupe Méphisto, rebaptisé Holly Angels, c’est pour avoir trop ix ans, c’est vite passé. Surtout quand on a l’habitude donné dans la « ballade à Scorpions » qu’elle décide en 2002 de tremper son metal dans le speed. L’école du cinq à dix de radicaliser son rock en fondant Sasamaso avec son frère riffs par morceau. Guitares affûtées comme des tronçonneuses, RaGé. L’ambition est louable : faire entrer à Madagascar rythmique Caterpillar qui badaboume les le gros son thrash à la Sepultura avec tympans, plus sueur et grognements divers soupçon de death à la Obituary… âmes (death growls). « Le truc qui t’arrive en sensibles s’abstenir ! « Il fut un temps où les salles pleine tronche comme un semi-remorque refusaient de nous accueillir de peur qu’on casse lancé à toute allure », commente un fan tout tout », se souvient RaSah. attendri. Autant dire qu’au festival The Best La formation originelle comprend of Rock 2 d’Analamaitso Analamahitsy en également RaKaltz (guitare), Dourax (basse) novembre dernier, c’est un public conquis et Andrianina (batterie). Tous sont issus d’avance qui a retrouvé un Sasamaso fidèle du quartier des 67 ha, ce qui n’est pas sans à sa réputation. Voire encore plus déchaîné influencer leurs compositions. Des morceaux depuis que Deba, glorieux rescapé de Red comme Zaza maditra (enfant délinquant) ou les salles refusaient Metal, a rejoint la bande à RaSah en 2011, Fariseo (pharisien) ne laissent aucun doute après le départ de RaGé (ex-Dayax) : aux de nous accueillir… quant à leur volonté de parler de « cette forme de dernières nouvelles, ce dernier serait devenu violence sociale qui consiste à vivre aux 67 ha ». religieux et antirock. Après dix ans d’existence, seuls RaSah, Dourax RaSah, c’est elle. Jolie poupée. Bien engoncée dans ses cuirs ont survécu aux multiples changements de membres, assistés ultramoulants. Bottes à l’avenant. Manque plus que le fouet ! aujourd’hui de Rado, Deba et de Thierry à la batterie. Leur Joli brin de voix aussi, car « hurler » du death nécessite une grosse objectif, tenir encore dix ans à coup d’autoproduction et dans technique si l’on ne veut pas s’éclater les amygdales… « Il y a cris l’immédiat sortir un nouvel album pour accompagner les dix ans et cris », convient la belle, très à l’aise dans le registre « zombis » et du groupe. « Le truc d’enfer à la Sasamaso », promet RaSah. « chérie fais-moi peur ». Prenez un titre comme Nécrophilie, paroles Solofo Ranaivo et musique signées Sasamaso : univers sombre, morbide, violent, Contact sur www.nocomment.mg mais à prendre au second degré, sinon t’as rien compris aux films
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S erge Cofondateur du groupe Noir Désir, Serge TeyssotGay était au pays en décembre pour accompagner le peintre Paul Bloas dans ses performances à l’Institut français de Madagascar et à l’Alliance Française de Diégo. Du free rock au noisecore, le guitariste démontre qu’il y a une vie après Noir Désir…
Teyssot-Gay
U n e v i e a p rè s N o i r D é s i r
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travailler sur notre septième album. Mais il a commencé à ouvrir la porte à tout un tas d’expériences extérieures, musicales et autres, que je ne parvenais pas à décrypter. Je n’ai eu d’autre choix que de m’en Pourquoi ces performances peinture-guitare ? Paul et moi, on se connaît depuis l’époque de Noir Déz (Noir aller, même si on était un vrai groupe marqué par de Désir), il a même collaboré sur mon premier album solo. Ca superbes années musicales. Comme je l’ai dit, les désaccords fait une dizaine de fois qu’on fait ces performances ensemble. étaient devenus émotionnels, humains et musicaux… En revanche, c’est la première fois que je viens à Madagascar, La reconversion ne vous a pas fait peur ? contrairement à Paul qui y a passé les dix premières années Pas spécialement. J’ai toujours travaillé en parallèle du groupe. de sa vie. J’aime beaucoup les duos, je trouve qu’on a une Dès 1996, j’ai commencé à développer des projets solos ou relation qui va plus vers l’intimité, ce qui n’est pas toujours expérimentaux avec des musiciens ou des écrivains venus d’autres le cas à trois ou à cinq. Mais ce n’est pas toujours évident horizons que le rock. Je suis dans une tonalité free rock, ouverte à de dialoguer avec un peintre, d’autant que tout ce qu’on toutes sortes de fusions que ce soit avec le monde de l’écriture, de fait repose sur de l’improvisation. Avec Paul, la musique la danse, voire de la musique contemporaine. En 2005, j’ai lancé est complètement volatile. Je tente des choses heureuses ou le duo Interzone avec le oudiste syrien Khaled Al-Jaramani que malheureuses pour le suivre… Je suis dans une démarche j’avais rencontré à Damas en 2002 lors d’une tournée de Noir noisecore, avec ma guitare je déstructure nos habitudes Désir ; nous sommes en train d’achever notre troisième album sonores comme Paul déstructure nos habitudes visuelles. qui sortira en février 213. Il y a aussi eu le trio Zone libre que j’ai monté avec Marc Sens (guitare) et Cyril Bilbeaud (batterie). Ce Le trait est définitivement tiré sur Noir Désir ? J’ai fondé le groupe il y a 30 ans avec Bertrand Cantat (chant, sont des collaborations à géométrie variable, conformes à ce que guitare), Denis Barthe (batterie) et Frédéric Vidalenc (basse), j’aime et toujours en résonance avec l’urbanité. C’est pourquoi remplacé en 1996 par Jean-Paul Roy. On n’avait pas d’autres je n’hésite pas à faire intervenir des rappeurs comme Hamé (La solutions que de se séparer en 2010. Evidemment, l’histoire de Rumeur), Casey ou B. James. Pour moi qui habite la banlieue Bertrand Cantat (N.D.L.R. condamné en 2003 pour l’homicide parisienne depuis 20 ans, ça me touche énormément… de l’actrice Marie Trintignant) est la raison de mon départ. Après Propos recueillis par Aina Zo Raberanto sa sortie de prison fin 2007, on s’est tous retrouvés en studio pour
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et des époques : « Le guitariste peut se lâcher en jouant du funk sur un beat de hip hop avec un peu de hira gasy. Moi je peux jouer du kabôsy électrique. Pas de limites entre nous ! » On retrouve bien là le Naty Kaly des débuts, celui qui s’est fait connaître au milieu des années 2000 en se revendiquant lack and proud. Noir et fier, comme l’a chanté en son temps le du tsapiky, déjà décrit comme de la « techno malgache ». Un godfather de la soul, Mr James Brown en personne. Tel pourrait garçon qui a de la suite dans les idées en somme. L’occasion bien être le leitmotiv de ce groupe créé en 2009 par le chanteur de rappeler que Olo Blaky a une histoire beaucoup plus Naty Kaly. Olo Blaky (littéralement « homme noir ») se présente ancienne que sa date de création, puisqu’il naît en fait de comme l’ambassadeur de la black music à Madagascar. La vraie ! la rencontre de Naty Kaly et de Gala, lui même issu de Celle qui véhicule le big sound inspiré aussi bien des ghettos urbains Zanaray Percussions, fameux groupe « root expérimental » du du Bronx que de la pure tradition africaine. En Sud-Est formé en 2004. tournée d’un mois, en septembre dernier, dans À la faveur d’un premier album éponyme, les Alliances françaises de Mahajanga, Diego Olo Blaky sorti en 2009, Naty Kaly s’impose Trip hop et Nosy Be, le groupe a pu tester leur force comme un chanteur à messages, avec des beats également de frappe auprès d’un public complètement n’hésitant pas à aller sur des thèmes sociaux et tétanisé par ce feu nourri de rythmes de toutes environnementaux, car « les deux sont liés », hip hop… sortes. Une musique presque « ovnienne », estime-t-il. Ainsi des étonnants Zanahary tellement la fusion est portée à son point le manome hazavana, Zanahary manome hafanana plus chaud ! « Trip hop avec des beats hip hop, mais ce n’est pas (Le Créateur a donné la lumière, le Créateur a donné la chaleur), forcément du rap… musique du monde quoi ! », fait valoir Naty Rano maloto (Eau souillée) ou Meza Tso-drano (Demandez la Kaly. Présentement, il regrette de manquer d’un clavier et de bénédiction) qui mettent le doigt sur pas mal de « gros malaises de choristes pour pouvoir « expérimenter plein de nouveaux trucs », car la société malgache ». « Notre musique berce l’esprit, mais les textes ce ne sont pas les idées qui lui manquent ! sont là pour le stimuler. On veut être des éveilleurs de conscience, La formation tourne actuellement avec Ndriana (batterie), car la musique noire a toujours fonctionné ainsi. » La suite à Odillon (basse) et Patrick (guitare), plus la voix vibrante et quasi- découvrir dans un second album déjà en cours de préparation. chamanique de Naty Kaly . « Des fois je m’en sers comme d’un Sans préjuger d’une prochaine tournée nationale. djembé, le but c’est la transe », plaisante-t-il. Le résultat ce sont Aina Zo Raberanto ces « collages » sonores, quasi-surréalistes, qui se jouent des styles
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Après la légende des petits hommes verts, voici les grands « hommes noirs » d’Olo Blaky. Un groupe très orienté black music qui jongle avec hip hop, roots, tribal, beat et conscience environnementale. Derrière le micro, un étonnant chaman urbain du nom de Naty Kaly…
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Olo Blaky
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Entrez dans la transe
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tout juste 25 ans, fort des 65 millions d’ariary qu’il vient d’empocher en remportant le concours Castel Live Opéra A (sorte de Star Ac’ africaine) à Abidjan en novembre dernier,
D-Lain est un artiste comblé. D’autant plus qu’il gagne aussi la possibilité d’enregistrer un premier album solo qui devrait lui ouvrir le marché international. Un bonheur que bien des artistes locaux lui envieraient et qui montre une fois de plus (rappelons en passant la victoire de Mikea au prix Découvertes RFI (2007) et celle de Mami Bastah au prix Musiques de l’océan Indien (2009) que le fameux « potentiel malgache » n’est pas qu’une idée en l’air. D’autant qu’il étaient 24 000 jeunes à concourir au départ, recrutés dans huit pays africains (Madagascar, Mali, Togo, Bénin, Burkina Faso, République Démocratique du Congo, Cameroun, Gabon). L’excellente prestation, de la chanteuse ivoirienne Josée aurait pu lui coûter la victoire, mais c’est bien lui que le jury a choisi. Un jury constitué de stars du calibre de Dodo Koné, Coumba Gawlo et David Monsoh, visiblement bluffées par son talent « Pour la finale on nous a demandés d’interpréter une chanson qui exprime notre pays, et je suis allé sur Ravoravo de Mika et Davis. C’est comme ça que j’ai fait la différence, c’est d’autant plus étonnant que personne dans le public ne comprenait les paroles », confiet-il en toute candeur. Son interprétation de Mimosa de Dama (Mahaleo) a été l’autre moment fort de sa prestation. En dépit ou grâce à sa timidité naturelle, Ratolojanahary Lalaina Josia – son nom à l’état civil – cache un sens du groove proprement monstrueux, mais qui éclate au grand jours dès qu’il
se retrouve derrière un micro. « Ce n’est plus Lalaina, c’est Mr Soul ! », s’exclame une fan qui a suivi son étonnant parcours le long des quatre primes (émissions en direct) qu’a duré le concours. Sa vocation pour la chanson s’est longtemps heurtée aux refus de ses parents qui le voyaient mieux embrasser une carrière dans le tourisme. Il faut dire que D-Lain s’est fait tout seul : aucun membre de sa famille ne chante ni ne joue d’un instrument. « Ne demandez surtout pas à mes frères ou à ma sœur de sortir une note », lance-t-il goguenard. Originaire de Toliara, il débarque à Tana à la faveur de ses études et rencontre le batteur de jazz Rado Rakotorahalahy qui l’incite à s’inscrire à un atelier chanson de l’Alliance française. La suite, c’est son entrée en 2006 au Tana Gospel Choir où ses talents de choristes éclatent. Parallèlement, il enchaîne les cabarets où il se fait remarquer par ses reprises puissantes et inspirées de Marvin Gaye et de John Legend. « La Soul je la porte en moi, elle fait partie de mon âme, elle me possède. » Ce qui ne l’empêche pas à l’occasion de tâter du tsapiky, car le garçon nourri à l’« école américaine » se veut avant tout « professionnel et pluridisciplinaire » : on l’a encore vu au Castel Live Opéra quand il s’est mis à entonner le fameux Highway to Hell des AC/DC avec déhanchements de circonstance ! Depuis, D-Lain est sur son petit nuage, attendant d’enregistrer son album, prévu pour mars 2013 à Paris avec la maison de production Codes films. « Un opus entièrement en anglais pour répondre aux normes internationales qui mélangera Soul, R’n’B, pop et sonorités malgaches », précise-t-il. Il devrait même en signer quelques titres. Wait and see comme on dit chez Tamla !
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D-Lain 40
Chouchou de l’Afrique
Révélé au concours « Castel Live Opéra » qu’il a remporté haut la main à Abidjan en novembre dernier, D-Lain se retrouve du jour au lendemain sacré nouveau chouchou de la chanson africaine. La nouvelle valeur malgache qui monte, qui monte…
Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg
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Mary-des-ailes Artiste plasticienne et photographe depuis une qui nza Mary-des-ailes - un ine d’années, pseudo à n’en point douter ! a parallèle un travai développé en dans les contes l d’illustratrice Depuis 2006, elle pour enfants. participe à la production d’albu illustrés dans des projets ms col publié trois album lectifs. Elle a s jeunesse en son nom propre et d’illustration pou dirigé le travail r une dizaine d’autres albums édi sur son blog. Elle tés ou visibles réalise également des couvertures de romans et des petits film s d’animation. Indiambolamena et rhinocéros, son der la corne de nier travail, est un conte recueilli Vaviroa, adapté en par Marcelline ate par les enfants de lier et illustré traduit par Johary Manambato et Éditions Dodo Vol Ravaloson aux e.
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L’ogre Lino « L’ogre est le personnage d’une histoire imaginée par mon amie Laurette Tassin. Elle m’a demandé de mettre en image cette figure bien connue des enfants. J’ai bricolé sur la brique de lait, un matériau que j’aime beaucoup, entièrement recyclée et facile à trouver. J’utilise très souvent ce matériau pour réaliser des monotypes avec mes élèves. »
L’enfance de l’art
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VoLa fugue « Un petit tableau en papier marouflé et peinture acrylique que j’ai réalisé pour l’exposition En attendant Zoé c’est-àdire quand j’étais enceinte de ma fille. J’avais travaillé pendant trois mois à l’école Les bambins d’Ambalavao et je me suis inspirée des dessins d’enfants, notamment de moyenne et grande section. »
Recueillis par Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg
VOaimena, le crocodile « Voaimena est un crocodile Sakalava qui rend volontiers service mais peut devenir redoutable si on lui manque de respect. J’ai raconté cette histoire à des enfants de La Réunion et nous avons travaillé eux et moi sur des illustrations en papier déchiré. Cet album est visible en ligne et la maison d’édition Dodo Vole le publiera bientôt. »
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Les chemins de la liberté 2009 - États-Unis – 130 mn – Film d’aventures de Peter Weir avec Colin Farrell, Mark Strong, Alexandru Potocean, Sebastian Urzendowsky, Jim Sturgess, Ed Harris, Saoirse Ronan.
En 1940, Janusz, un officier polonais, est arrêté par les Russes et déporté dans un camp de travail en Sibérie. Là, il fait la connaissance d’un groupe de détenus qui projettent de s’évader. La petite troupe de prisonniers parvient à fuir, mais c’est le début d’un autre enfer, celui des vastes plaines de Mongolie, du désert de Gobi et des sommets de l’Himalaya. Tous n’y survivront pas. Cinéaste rare, silencieux depuis Master and Commander, l’Australien Peter Weir revient avec un film d’aventures inspiré du récit autobiographique controversé de Slavomir Rawicz, À marche forcée, publiée en 1956. Rawicz y raconte son évasion d’un goulag soviétique avec une poignée d’autres prisonniers au début des années 1940, et leur odyssée à travers la Sibérie, la Mongolie et l’Himalaya pour rejoindre l’Inde. Peter Weir (Le cercle des poètes disparus) y a trouvé matière à tirer un film tourné selon la chronologie des faits, quasiment sans effets spéciaux ni effets de style, favorisant ainsi l’alchimie entre les acteurs venant d’horizons divers ; parmi eux, Jim Sturgess (Across the Universe), Ed Harris (Pollock), Colin Farrell (Bons baisers de Bruges) ou encore Saoirse Ronan, la découverte de Lovely Bones, interprétant ici la jeune fille rencontrée au cours du voyage.
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Diffusion sur Parabole les samedi 5 janvier à 16 heures, mercredi 9 janvier à 13 h 30 et vendredi 11 janvier à 16 h 50
Le Livre du mois Baobabs de Madagascar par Andry Petignat
Culture
Le Film du mois
Les baobabs, ces arbres majestueux, célèbres, mais finalement peu connus. Plusieurs fois centenaires, ils illustrent la diversité et l’endémisme spectaculaire de la flore de Madagascar et font partie des curiosités très prisées des naturalistes. Distribués naturellement à Madagascar, en Afrique et en Australie, c’est à Madagascar qu’ils sont les plus diversifiés. Ils sont capables de survivre à de grandes sécheresses et sont certainement parmi les arbres les plus extraordinaires au monde, faisant partie d’un patrimoine unique à connaître et à conserver. Baobabs de Madagascar décrit et illustre toutes les espèces de baobabs connues dans le monde et constitue une précieuse référence pour les naturalistes, éco-touristes ou simples amateurs. Andry Petignat, responsable de l’Arboretum d’Antsokay à Toliara, est également co-auteur du Guide des Plantes succulentes du Sud-Ouest de Madagascar (dont les baobabs) publié en 2009. Les illustrations sont signées Louise D. Jasper, une jeune Anglaise artiste et designer, établie à Toliara depuis 2006. Baobabs de Madagascar, par Andry Petignat. Carambole Éditions, 96 p.
Portfolio
Qu’aurait fait Rimbaud s’il n’avait pas choisi l’Éthiopie ? Se serait-il, comme Rémy Pinaton, intéressés aux rites des « féticheuses » d’Afrique de l’Ouest, aux cérémonies indiennes, à la Russie, à Madagascar où le « photographe nomade » a passé deux années pleines ? « À défaut de talent dans l’écriture ou la peinture, j’ai choisi la photographie comme instrument pour immortaliser les moments de ma vie, ceux qui m’ont touchés, ceux qui m’ont enrichis »,
reconnaît-il en toute sérénité. Simplement l’envie de parcourir le monde et de découvrir son humanité la plus immédiate. « Je suis toujours à la recherche du cliché qui me donnera la sensation d’être encore dans les pays que j’ai traversés et de donner envie à ceux qui ne les connaissent pas de s’évader…»
R émy Pinaton « Cette photo a été prise lors d’une de mes escapades sur les Hauts Plateaux dans un village que je retrouvais pour respecter une promesse: rapporter les photos prises lors de ma dernière venue. A cette occasion j’ai rencontré cette enfant qui m’a interpellé par son regard. Promis, je la retrouverai un jour pour lui offrir ce souvenir de son enfance… »
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Instantanés partagés
« Un ciel comme il ne m’avait jamais été donné d’en voir. Vision apocalyptique sur Sarodrano au sud de Tuléar avec ce contrejour, symbole d’une région où l’eau potable se fait rare dans ces villages de brousse… » « Moment de complicité dans un village de brousse dans la région de Miandrivazo. Un cliché pris sur le vif, instantanés de moments partagés au gré de mes rencontres, entre humour et sympathie, passeport de mon respect… »
Recueillis par Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg
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Fomba amam-panao
La fin du monde n’est pas pour demain Bonne année à tous ! On a tout de même échappé à la fin du monde. C’était d’ailleurs une fausse alerte lancée par on ne sait qui a trouvé des gogos pour y croire et s’y préparer. Les institutions spécialisées, les églises instituées des origines n’y ont pas fait grande attention et ne se sont pas émues outre mesure.
e toute façon, l’affaire a commencé il y a si longtemps que quasi-tout D le monde a cessé de s’en faire un sang
d’encre. L’apocalypse, c’est pour la saint Glinglin, mais le Réveillon c’est le 31 décembre, et le Nouvel An le 1er janvier, 365 jours plus tard, ou 366 après correction. Peu importe, c’est le calendrier qui l’atteste pour les milliards d’habitants de la Terre, sauf, en l’occurrence, pour les Mayas qui ont fait beaucoup parler d’eux des siècles et des siècles après leur disparition. 12 décembre ou 21 décembre, c’était quelle date pour les Mayas ? Et pour les orthodoxes, les Arabes, les Cambodgiens, les Chinois ou les Malgaches… ? À Madagascar, le Nouvel An, Taombaovao ou Asaramanitra, fait du slalom. Une fois vers octobre, une fois vers novembre ou mars, autrefois le jour anniversaire d’un roi ou d’une reine, naguère le 14 juillet des Français, pendant 64 ans de colonisation, mais c’était toute autre chose. Leur point commun ? Fiesta et ripailles.
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Par Mamy Nohatrarivo
Il y a autant de calendriers qu’il y a de sociétés humaines. Quel jour on est ? Le calendrier est une des choses au monde classées d’utilité publique. Il est affiché au mur ou figure dans l’agenda, sans compter le petit carton imprimé, une pin-up affriolante en sus, que le vendeur vous offre avec un grand sourire en contrepartie des sommes folles que vous avez versées dans son tiroir-caisse. Qu’est-ce qui compte quand on pense Nouvel An ? Le bonheur d’être encore en vie pour avoir été « rattrapé » par une nouvelle année. C’est le sens du tratry ny taona, les vœux rituels malgaches pendant tout le mois de janvier, voire bien après. Une énième année de votre vie qui passe en profits et pertes. Une nouvelle année lors de laquelle vous espérez réussir ce que vous avez raté toute votre existence, ou à l’approche de la mort. Ensuite, c’est très vite la routine. Les vœux de « Bonne et heureuse année » perdent les charmes d’une magie incantatoire. Ils deviennent les stéréotypes d’un comportement machinal. Le bisou du bout des lèvres ou un SMS dupliqué pour X numéros de mobiles, en se souhaitant tout le mal du monde, voilà comment finit un événement voué à la purification, à l’oubli des différends et à la réconciliation, bref à la fraternité et à la convivialité. Mais le Nouvel An est justement l’occasion rêvée de renouer avec des valeurs perdues. On oublie souvent, au milieu des fastes boulimiques, que les vœux traduisent un fort désir personnel de modeler le monde pour le rendre plus vivable. Quand des milliards d’humains s’adressent les « vœux les meilleurs », le 1er janvier ou aux calendes grecques, il ne faut pas désespérer de l’avenir de la race.
Saroy, la fille qui dit non aux hommes aroy vit dans un village de l’extrême Sud. On dit qu’elle est à l’image de la flore épineuse de la région, car elle est bien difficile. Dans cette vaste Scontrée, espace libre et nu, blanc de sécheresse et où le vent domine les
éléments, les bruits courent vite. Et au nord, au sud, à l’est, à l’ouest, tous les garçons en âge de se marier ont entendu parler de Saroy : elle est belle, séduisante, robuste, et c’est un cœur à prendre. Arrive alors un beau jeune homme du Nord, avec toute sa suite et du bétail : – Je ne viens rendre visite ni au père, ni à la mère, déclare-t-il, je viens rendre visite à Saroy ! – Saroy ! s’écrie alors la sœur cadette, un homme est venu pour toi ! – Très bien, mets du lait sur le feu, fais griller des patates, je m’en vais le recevoir ! Parée de ses beaux bijoux d’argent, Saroy apparaît. Après les salutations d’usage, elle invite le visiteur à la suivre et l’installe dans une case ouverte, joliment aménagée. Surexcité, le jeune homme s’assoit sur une banquette et attend. De longues minutes passent. Une éternité. Le regard inquiet du prétendant est attiré par le réchaud à charbon placé bien en vue de son abri, et sur lequel les patates douces sont en train de brûler, à côté de la marmite d’où déborde le lait bouillant. – Hou ! s’exclame-t-il, le lait déborde et les patates brûlent ! En l’entendant, Saroy lance de l’intérieur de la maison : – Cet homme n’est pas venu pour moi, puisqu’il se préoccupe de ce qu’on a sur le feu. Il vient pour manger les patates de mon père et boire le lait de ma mère. Vexé comme une tortue, humilié, en colère, le jeune homme quitte les lieux. Les contes vont vite… D’autres jeunes gens arrivent de tous les coins. Et tout se passe comme avec le premier.
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Contes du Sud Par Sylvia Mara
Mais un jour arrive un beau jeune homme de nulle part, seul et les mains vides. Il se dirige directement vers la demeure de Saroy, s’installe dans la case et lance : – Je ne viens rendre visite ni au père ni à la mère, je rends visite à Saroy. Séduite par ce comportement singulier, Saroy enclenche le rituel et examine de loin le prétendant. L’homme de nulle part est le plus beau, le plus fort de tous. Impassible, il attend, le regard rivé sur le réchaud à charbon sur lequel déborde le lait bouillant et brûlent les patates. Les contes vont vite… Saroy fait ses adieux à sa famille pour suivre l’élu de son cœur. Son petit frère, un boiteux d’une dizaine d’années, décide de la suivre : il n’a pas confiance en cet homme qui n’a rien d’humain : sans origines, sans défauts, sans faiblesses… et manifestement sans sentiments. Après deux jours de marche, le petit groupe parvient à la lisière d’une forêt d’épineux où se trouve une maisonnette délabrée. Aucune porte ne ferme la béance qui sert d’entrée. Sans se reposer, le mari part chercher à manger. Taisant son inquiétude, Saroy s’assoupit, veillée par son petit frère qu’une angoisse grandissante empêche de dormir. La lune est déjà haute dans le ciel quand le vent se met à hurler. L’ouïe fine du garçon distingue alors une voix nasillarde qui chante : « Demandée en mariage par les beaux garçons du Nord, Saroy dit non, Demandée en mariage par les beaux garçons du Sud, Saroy dit non, Demandée en mariage par les beaux garçons de l’Est, Saroy dit non, Demandée en mariage par les beaux garçons de l’Ouest, Saroy dit non, Demandée en mariage par l’ogre, qui va la dévorer et non l’embrasser, Saroy, enfin, dit oui ». Surmontant sa peur, le petit frère entonne à son tour un chant :
Traditions
« Mon père, ma mère, il est tard, c’est la nuit ! Mais la faim me tenaille et le sommeil me fuit ! Il me tarde que mon beau-frère soit là, il va me rapporter un bon repas. » L’entendant, l’ogre marmonne entre ses dents : « l’affreux boiteux est éveillé ! ». Et il retourne à la maisonnette. – Réveillez-vous et mangez ! tonne-t-il. Tenrecs, tubercules, miel, serpents, caméléons ! – Merci, père, mais nous ne mangeons ni les serpents, ni les caméléons. – C’est bien. Retournez-vous contre le mur le temps que je jette ce dont vous ne voulez pas. Et l’ogre avale d’un coup les reptiles frétillants. Le lendemain, l’ogre repart chercher à manger. Le petit frère s’empresse de révéler à Saroy la véritable identité de son mari. La seule solution est la fuite. Les sens en éveil, le garçon claudique devant sa sœur mortifiée d’avoir mis leur vie en danger. Ils ne s’arrêtent que pour cueillir des fruits de cactus. À un moment, un gros serpent avance sur le chemin et leur barre le passage. – Nous ne devons ni l’enjamber, ni le contourner, explique le garçon. S’il ne libère pas le passage, nous sommes obligés de rester ici. Sans sa bénédiction, nous ne pourrons nous en sortir. Le garçon place près de la tête du serpent une pierre polie, d’une jolie couleur bleu vert mordoré, qu’il garde toujours dans sa main. Il s’accroupit et psalmodie : – Hou, animal-long, si notre voyage est bon, laisse-nous passer ! Autrement, aide-nous. La pierre scintille entre les deux interlocuteurs. Et doucement, le serpent finit de traverser.
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Le soir tombant, Saroy et son frère atteignent un lac. Bien qu’exténués, ils sont soulagés de s’être éloignés de l’ogre encore occupé à attraper des rats et des insectes et à ramasser des jujubes. Pour récupérer leurs forces éprouvées par leur voyage sur la terre, ils plongent dans l’eau purificatrice, revigorante, apaisante. Tout à leur bien-être, ils ne s’aperçoivent pas qu’ils sont entraînés vers le milieu du lac. Et, en un clin d’œil, sans savoir comment, ils se retrouvent au fond de l’eau, face à une extraordinaire créature féminine qu’ils n’osent pas dévisager, par respect et par crainte. Celle-ci s’adresse à Saroy : – Tu nous plais, tu as du caractère, j’ai quelque chose qui pourra te servir. La femme du lac pose sur la tête de Saroy une chaîne en argent portant un petit disque sur lequel est gravé un soleil et qui se place au milieu du front. Revenus à la surface, ils regagnent la rive en silence. Dans le ciel, la lune commence son ascension, faisant briller l’astre au front de Saroy. Là-bas, à la lisière de la forêt d’épineux, un cri terrifiant retentit. Furieux de tomber sur une maison vide, l’ogre hume l’air et se lance à la poursuite des fugitifs. Un tourbillon gigantesque se forme, s’élance et, parvenu à leur hauteur, les soulève haut dans les airs. Saroy, inspirée, sûre d’elle, étend les bras, redresse la tête et s’écrie : Moi, Saroy, fille des épineux, par le ciel, j’ordonne aux éléments de se calmer. Par ma parole et ma volonté, j’écrase ce tourbillon et les forces de l’ogre avec. Et les éléments comme par enchantement s’apaisent. Les contes vont vite… Saroy et son frère poursuivent leur chemin et, au milieu de la nuit, ils tombent sur une habitation vide. Ils s’y installent. Le garçon s’endort aussitôt. Saroy reste éveillée. Dehors, le
vent se met à siffler lugubrement. Affinée par les épreuves, l’ouïe de la jeune fille perçoit un chant : « Demandée en mariage par l’ogre, Saroy, enfin, dit oui ». L’ogre approche. Malgré la fatigue extrême dans laquelle elle se trouve, Saroy sent une énergie nouvelle qui irradie tout son être. Elle a la chair de poule et sa main gauche la brûle. Elle étend les bras, mains ouvertes, paumes vers le haut, et se concentre sur la chaleur qui en irradie. Elle plonge ensuite au plus profond de son être et bientôt, telle un volcan, une lumière protectrice jaillit hors d’elle et se répand dans la maison puis à l’extérieur. L’ogre s’est approché. – Je les sens ! ils sont là ! ça pue l’humain. Saroy irradie toujours. À son front, le soleil brille. L’ogre se jette sur la maison et pousse un cri atroce : son corps le brûle de toute part. Il écarquille les yeux, ne comprenant pas où est ce feu qui l’a brûlé. Il se jette une nouvelle fois sur la case et pousse un nouveau cri, plus puissant car la souffrance est plus grande. Fou de douleur et d’étonnement, il se jette une troisième fois sur la maison. Cette fois, la brûlure est si forte qu’elle interrompt son cri de rage. Il s’enfuit. Dans sa course, le vent anime le feu qui le brûle. Son instinct le conduit vers un point d’eau. Il s’y jette, l’eau tarit aussitôt. Il reprend sa course, découvre un ravin et s’y précipite. Quand son corps touche la terre, la vie le quitte. Au même instant, sous les yeux ébahis de Saroy, son petit frère boiteux se métamorphose en un beau garçon bien constitué et robuste. Un conte est un conte. Je décroche la ruche, vous recueillez le miel.
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Neny Raivo Depuis 30 ans, Neny Raivo pratique le massage traditionnel à base d’huile de coco et de salive « sacrée ». Le résultat ce sont ces 200 patients qui chaque jour font la queue devant sa porte. Et ça marche !
asseuse à domicile. Mais pas du tout ce que vous pensez. Arrivé à 8 heures du matin dans son quartier de Talatan’ny Volonondry M vous êtes déjà le numéro 205, tellement il y a de monde devant sa porte. Os cassé, muscle déchiré, maux d’estomac, insomnies, hypertension… Neny Raivo se charge de soigner vos maux en quelques
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séances de massage avec juste un peu d’huile de coco et de salive sacrée. Une tradipraticienne en activité depuis trois décennies dont les talents de « guérisseuse » ont largement fait le tour de l’île et même franchi les frontières du pays ! « On vient de La Réunion et même d’Europe pour me consulter. À tous les sceptiques, je dis juste : regardez le nombre de personnes qu’il y a devant ma porte. Si c’était du chiqué, ils ne viendraient pas depuis 30 ans… » Son pouvoir, qu’il relève du magnétisme, de la suggestion ou du pur effet placebo (tout un débat !) est bien réel si l’on en juge par les nombreux témoignages de patients qu’on peut recueillir devant sa porte. Hajatiana, par exemple, qui sort d’un très grave accident de moto. « Mes deux os de l’avant-bras droit, cubitus et radius, étaient complètement broyés. Le médecin m’a envoyé chez Neny Raivo en dernier recours, car lui-même n’envisageait plus que l’amputation. Après une dizaine de séances mon bras a pratiquement retrouvé son état initial. » « Il y a comme de la chaleur sous ses mains et elle sait aller droit où ça fait mal, comme si elle voyait dans votre corps », explique cette vieille femme atteinte de rhumatismes qui, depuis qu’elle se fait soigner par Neny Raivo se rend à pied à ses « consultations ». « Je ne me substitue pas aux médecins, affirme cette
Guérisseuse aux mains nues
dernière. La plupart du temps, ce sont eux qui m’envoient leurs cas désespérés et d’une façon que je m’explique mal, j’arrive à trouver une solution. » Personne ne lui a appris la médecine ou la kinésithérapie et elle n’a jamais vraiment cherché à devenir mpanotra (masseuse). Sa seule explication : « Je suis jumelle ». Selon la croyance malgache, un des jumeaux a toujours
Traditions
Dans un milieu où les charlatans sont légions, Neny Raivo se distingue pas le caractère très peu « gourmand » de son activité : elle ne fixe aucun tarif, se contentant du hasin-tanana (littéralement « main sacrée »), une petite somme symbolique donnée par les patients selon leurs possibilités 1 000 Ar en moyenne. « Je perdrais mon don si je l’utilisais dans l’optique de m’enrichir », clame-t-elle. À raison de 200 patients par jour, il est clair cependant qu’elle ne travaille pas à perte. Sa coquette maison, son fourgon Mercedes-Benz ? « Les cadeaux d’un paraplégique des membres inférieurs qui a pris spécialement l’avion pour venir À 8 HEURES, VOUS ÊTES me voir. En moins de deux mois il DÉJÀ LE NUMÉRO 205… était remis sur pieds et il a voulu par ces gestes me témoigner sa un don de guérisseur et c’est sur elle que c’est tombé… Contrairement aux reconnaissance. » Comme elle le dit autres tradipraticiens, elle n’utilise pas dans un grand sourire : « Croire c’est le de tambavy (tisanes). Juste ses mains et début de la guérison ». Holistique sans l’envie de soulager les gens. « En sortant le savoir ? Solofo Ranaivo de mon cabinet, ils peuvent manger ce Contact sur www.nocomment.mg qu’ils veulent. Avec moi, il n’y pas de fady (tabou) à respecter. »
MÉdias
Marie Plante Avec sa société LTW Group, cette quarantenaire exubérante, originaire de l’île de la Réunion, veut manager des groupes de Madagascar et les faire tourner en Europe. Venue d'Universal, elle a déjà à son actif l'organisation des concerts U2.
es idées, Marie Plante n’en manque pas. Elle passe volontiers d’un sujet à l’autre en un claquement de doigts. Son expérience D chez Universal Studios aux États-Unis, ses actions bienfaisantes
auprès des enfants des rues à Madagascar, les artistes qu’elle soutient à travers sa société de management, ceux qu’elle voudrait signer, ses projets de concerts caritatifs au profit d’associations sportives… Bref, Il faut la suivre ! Cette Française, née sur l’île de la Réunion, a passé une vingtaine d’années aux États-Unis, entre New York et Los Angeles. Elle y a rencontré les plus grands en travaillant pour la direction du groupe Universal (Jean-Marie Messier). De sa carrière américaine, Marie Plante a gardé l’accent, pas simulé. Elle cherche parfois ses mots en français. « Comment on dit déjà ? » Mais comme en plus, en ce moment, elle apprend le malgache, on lui pardonne vite ses petites hésitations. Et son sourire communicatif finit de nous amadouer. Aujourd’hui, Marie Plante partage son temps entre Madagascar
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De U2 à Dat'Kotry
et Tarbes, dans le Sud-Ouest de la France. C’est là, où vivent ses trois grands enfants issus d’un premier mariage, qu’elle a installé le siège de sa petite entreprise LTW Group. Société de management et de représentation d’artistes, lancée en juillet 2012, elle rassemble déjà une vingtaine d’artistes français de tous horizons. À Antananarivo, elle a un bureau destiné à recevoir les groupes malgaches et bientôt, le souhaite-t-elle, les artistes de tout l’océan Indien. L’ambition, c’est la force de Marie Plante. Elle voit grand. « Je veux promouvoir la musique malgache en Europe et faire programmer mes artistes dans les meilleurs festivals français, comme Sam’Africa ou Jazz sous les Pommiers, avec qui je suis en pourparler ». Les groupes Dago Manja (jazz) ou Barinjaka (musique traditionnelle) font déjà partie de ses recrues. D’autres, comme Dat'Kotry ou Black Nadia - au « talent extraordinaire » , nous confie-t-elle - sont dans son viseur de manageur. L’autre facette de LTW Group est l’événementiel, facette qu’il reste à développer. Pour un premier essai, les 24 et 25 novembre derniers, avec son compagnon et futur mari, un ancien footballeur de l’équipe nationale malgache, Marie Plante a organisé deux concerts à Farafangana, au profit des associations sportives de la ville. Son côté engagé, hérité, ditelle, de sa carrière américaine. « Là-bas, les œuvres de charité font partie de la culture. » Ici, elle s’improvise donc présidente d’honneur du club de football de Farafangana et espère créer prochainement une association. Les projets fleurissent dans la vie de cette quarantenaire multiculturelle et hyperactive. Aurore de la Brosse Contact sur www.nocomment.mg
Propriété industrielle Depuis avril, Constellation est le mandataire agréé de l’Office malgache de la propriété industrielle (Omapi). Comme tel, l’agence effectue toutes les démarches en vue de protéger vos créations et innovations en les dotant d’un titre de propriété en béton.
ous avez créé une marque, un logo, imaginé un nouveau modèle de production, et votre principale V hantise est de vous faire piquer l’idée ? Pas de panique, à
Madagascar il existe une parade : l’Omapi, un organisme placé sous la tutelle technique du ministère chargé de l’Industrie. En activité depuis 1994, il délivre à la demande des intéressés toutes sortes de titres de propriété visant à mettre leurs créations hors de portée des Rapetous, escrocs, plagiaires ou autres. Ces titres sont aussi bien des brevets d’inventions que des certificats d’enregistrement de marques, de dessins, de modèles industriels ou de noms commerciaux… Depuis avril dernier, Constellation est l’un des mandataires agréés par l’Omapi pour vous faire obtenir le précieux titre de propriété. À travers ses sites Internet (constellation-business.com et madagascar-services.biz), l’agence est déjà bien connue des professionnels comme plateforme multi-usages : information économique, appels d’offres, conseil aux investisseurs étrangers… « Bien que
l’Omapi ait une vingtaine de mandataires agréés, rares sont les opérateurs qui pensent à recourir à elle », déplore Franck Lalande, le directeur de l’agence. L’un des volets de sa mission est donc la promotion de la propriété industrielle via son fichier d’adresses de plus de 30 000 contacts sur tout Madagascar. Par ailleurs, Constellation se propose de faire toutes les démarches à votre place auprès de l’Omapi. « Les dessins et modèles industriels sont protégés pour cinq ans, les marques et noms commerciaux pour dix ans », explique Haingo Rasoarimanjaka, assistante à Constellation. Une protection indispensable en raison de la courbe exponentielle du piratage, de la contrefaçon et des pratiques déloyales dans le pays. « L’audiovisuel est le plus touché, mais l’artisanat mérite aussi d’être protégé, car on a beaucoup d’artisans inventifs qui ne
Haingo Rasoarimanjaka
ÉCO peuvent pas profiter de leurs propres créations. » « Aujourd’hui, l’Omapi n’a pas de représentant en province et à ma connaissance il n’y a qu’un mandataire à Mahajanga, le reste étant à Tana », souligne le directeur. Constellation est donc une alternative intéressante pour les habitants des provinces ne pouvant faire le déplacement sur la capitale. « Pour un dépôt de dénomination, je propose systématiquement une recherche d’antériorité. » Ainsi, dans le cas du Maki Lodge à Nosy Be, l’Omapi a pu l’informer que ce nom n’avait encore jamais été déposé, malgré des noms similaires déjà enregistrés. Il est également possible de se protéger au niveau international puisque l’Omapi entretient des relations privilégiées avec l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi). « Le demandeur ne s’occupe de rien. Pour certains dépôts, je n’ai même jamais rencontré mes clients, tout s’est fait par internet », assure Franck Lalande. Et d’ajouter avec humour : « Si vos produits ou services sont déjà sur le marché, il n’est peut-être pas trop tard… » Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg
Échec aux Rapetous
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S itrakiniaina
Kermesses et fêtes foraines ne seraient rien sans ces jeux de hasard où la foule endimanchée aime à parier quelques sous. C’est là qu’intervient Sitrakiniaina, le lanceur de dés. « Sur dix parieurs il y a toujours un heureux, mais le reste c’est pour moi », aime-t-il à dire. Comme quoi le hasard fait bien les choses !
la vie est un jeu, Sitrakiniaina en est à coup sûr le maître de cérémonie. Du dans le cadre des fêtes foraines, kermesses et autres foires villageoises Squ’ilimoins lui arrive d’animer tout au long de l’année. Son rôle ? Faire jouer les parieurs
à l’un de ces kodialy (jets de dés) où la foule du dimanche aime à s’agglutiner. Pas une vocation le jeu pour ce petit gars d’Ambositra, père de deux enfants, qui a dû apprendre très tôt à se débrouiller seul. « Comme je n’étais pas très bon à l’école, mon père m’a appris ce métier. À part le braquage de banques, il n’y a pas moyen de se faire de l’argent plus facilement, me disait-il… » C’est ainsi qu’à 14 ans, il commence à appendre tous les « trucs » du tourniquet et autres jeux de mains (jeux de vilains ?) pratiqués dans toutes les kermesses. Aujourd’hui, comme les barmans jonglant avec leurs shakers, lui n’a pas son pareil pour manipuler sa boîte de lait concentré vide au fond de laquelle trois dés reposent. Il agite très fort la boîte en esquissant une danse de Sioux sous les regards tétanisés du public. Quels numéros vont sortir ? Les parieurs posent leur argent dans les cases numérotées de 1 à 6 et croisent les doigts. Cris de joie dans l’assemblée, un quidam en costard très années 70 a les trois numéros et empoche son gain sous les applaudissements. Sitrakiniaina
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Faites vos jeux !
sourit. Quelle que soit la somme à reverser, il sera toujours le grand gagnant, raflant systématiquement la mise des perdants. « La dernière fois, lors de la fête nationale à Ambohidratrimo, j’ai empoché plus de 30 000 Ar en l’espace de deux journées. » « C’est à la fois un art et un spectacle », admet-il en comptant sa recette. D’autant que Sitrakiniaina n’hésite pas à truffer sa prestation de bouts rimés pour inciter les jolies filles à miser. « Aiza ianareoo ry mamozely ? / hatsipiko izao ny kodia kely / Tandremo tomany raha tsy mahazo / Fa ilaozanareo mihazohazo (Où êtes-vous les demoiselles parce que je vais lancer les dés/Vous passez votre temps à hésiter/Ne pleurez pas si vous perdez). » « Sans ces poèmes, ma table de jeu serait vide. La concurrence est rude, alors il faut savoir se distinguer », commente-t-il. Sitrakiniaina est dans ce circuit depuis sept ans. En parallèle, il tient
MÉtiers une petite épicerie à Ivandry. Enfin, plus sa femme que lui car de par son métier, il est toujours sur la route. Sac à dos, table pliable sous le bras, il sillonne la périphérie de la capitale jusqu’à Ambatolampy et Antsirabe, au gré des événements locaux. « Là où il y a une fête, j’installe ma table et tout le monde peut jouer. » De l’argent gagné à la loyale, insiste-t-il même si les mauvais perdants ont tendance à insinuer qu’il pipe ses dés. « Pourquoi tricherais-je ? Les mises n’excèdent pas 50, voire 10 Ar », répondil en haussant les épaules. Le plus avantageux pour lui est de s’en remettre au hasard puisqu’il y a toujours plus de perdants que de gagnants. Telle est la dure loi des loteries ! Solofo Ranaivo
Laure Rabetokotany L’Acat (Action chrétienne pour l’abolition de la torture) est une association laïque luttant contre toute forme de torture. Une définition qui inclut également la violence conjugale comme l’explique Laure Rabetokotany, responsable d’Acat Madagascar.
Le 24 septembre, Madagascar a signé à New York le traité d’abolition de la peine de mort… L’initiative mérite d’être saluée. En tant qu’association œcuménique regroupant des laïques luttant contre toute forme de tortures à Madagascar, nous soutenons l’abolition depuis des années et souhaitons que ce traité soit maintenant ratifié au plus vite. Dans l’immédiat, cela n’apporte rien de plus au débat, c’est simplement l’avalisation d’un fait accompli. D’autant que la peine de mort n’a jamais été appliquée depuis l’Indépendance… L’exécution capitale, certes, mais pas la condamnation à mort qui était bel et bien prononcée. On sait qu’il y a 55 condamnés à mort dans les prisons malgaches dont la peine a été commuée en travaux forcés à perpétuité. Condamné à passer le reste de sa vie en prison équivaut à être condamné à la peine de mort, surtout dans les conditions très dures qui prévalent dans notre système carcéral.
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ASsos Il y a quand même des catégories de crimes qui demandent une réponse nette de la société… Certes, des crimes sont plus impardonnables que d’autres, par exemple quand ils font intervenir la barbarie ou la violence sur les enfants. Toutefois, en raison de la corruption qui règne à Madagascar le pays est placé au 118e rang mondial en la matière – on ne peut jamais être sûr qu’il n’y a pas erreur judiciaire. Bon nombre de condamnés dans nos prisons n’ont pas commis le crime dont on les accuse. Sans parler des dina, cette forme de justice coutumière qui se solde souvent par des exécutions sommaires et qui va à l’encontre du traité signé à New York. En quoi la violence conjugale constitue-elle une forme de torture ? Depuis 2011, la violence conjugale, perçue auparavant comme une violence ordinaire regardant la sphère privée, est considérée par notre code pénal comme une forme de torture, surtout si le couple est marié légitimement. En ce sens, elle est passible d’emprisonnement ferme. De façon générale, les coups et blessures volontaires sont punis par la loi. Il faut signaler que ce ne sont pas toujours les hommes qui battent leur conjointe, il y a aussi des époux victimes de violence conjugale, et ils sont nombreux. La cause est généralement l’insuffisance d’argent qu’ils apportent à la maison. Quelle réponse apportez-vous à ces fléaux ? Nous faisons beaucoup de réinsertion sociale auprès des ex-détenus afin qu’ils soient mieux acceptés dans la société. Nous avons aussi des travailleurs sociaux pour intervenir sur le terrain de la violence domestique, ainsi que des conseillers juridiques. Les deux tiers des affaires traitées durant les premiers six mois de cette année ont connu un aboutissement positif pour les victimes. Elles ont été entendues. Seuls 16,67 % des dossiers ont été classés sans suite. C’est très encourageant pour nous, même si beaucoup reste à faire.
Violence conjugale et tor ture ordinaire
Solofo Ranaivo
SE PROSTITUER n’est pas une fatalité pour un travesti…
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Balou Chabat Rasoanaivo ne s’est jamais cachée d’être différente. Femme dans le corps d’un homme, elle a toujours vécu au grand jour son orientation sexuelle, malgré les quolibets, les invectives et parfois les persécutions. Trente ans de combat et de revendications dans un Madagascar qui change, lentement mais sûrement.
Grand angle
es temps changent. Il y a encore dix ans, l’homosexualité L(principalement masculine) était
un véritable tabou sur la Grande Ile. L’homo (comme ils disent) était marginalisé, exclu de la société, raillé, moqué, parfois persécuté. Mais depuis quelques années l’orientation sexuelle pose moins problème, sous l’influence notamment des grands médias internationaux qui tendent à banaliser le phénomène. « Le regard de la société est moins agressif et moins blessant qu’avant», convient Balou Chabat Rasoanaivo, travesti(e) depuis plus de 30 ans et président(e) de l’association de défense des droits des homosexuels Men have a Sex with Men.
R encontre avec le troisième sexe
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Le regard de la société est moins blessant qu’avant… Dans la vie de tous les jours, Balou s’habille comme une femme, plutôt sexy d’ailleurs avec sa jupe moulante et son dos nu affriolant. « Il fut un temps où je me sentais mal quand on me prenait à partie sur mon orientation. Mais aujourd’hui, qu’on me traite de pelaka (pédale) ou de malade mental, cela ne me fait plus rien. Je suis ce que je suis et j’en suis fière.» Très engagé(e), Balou s’implique notamment dans la lutte contre le sida via les réseaux associatifs. Pour elle c’est d’abord un problème de communication. « Si la prévalence du virus est élevé dans la communauté homosexuelle, c’est que depuis toujours ils n’osent pas se montrer et aller consulter le médecin. Ils souffrent en silence et contaminent leurs partenaires. » Se montrer au
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grand jour, s’assumer comme « autre », tel est le sens de son combat qui l’amène à voyager beaucoup à travers l’île et à l’étranger pour donner des conférences sur le sujet. « Je suis allé dans plus de 27 pays, des plus rétrogrades aux plus gay friendly, pour voir comment les homos vivent. Ce que je constate, c’est que la prostitution n’est pas une fatalité quand on est un travesti. Dans les pays les plus avancés, beaucoup travaillent et mènent une vie normale, sans avoir à se cacher.» « Je pense que je suis né(e) avec un vice de fabrication, car au fond de moi-même je me suis toujours senti(e) femme », confie-t-elle. A l’âge où ses petits compagnons jouaient au ballon et aux petites voitures, « elle » jouait à la poupée et à la dînette. Mais c’est à l’adolescence, « en classe de troisième », que Balou a commencé à se travestir malgré son grand gabarit. « C’est le seul moyen que j’ai trouvé pour extérioriser ce que je suis. Ce n’était pas de la provocation, juste un cri, et il a fallu résister à la pression de mon entourage qui me traitait de fou. C’était loin d’être évident il y a trente ans… » Faute de reconnaissance sociale avec vrai travail à l’appui, beaucoup de travestis doivent accepter d’entrer dans les réseaux de la prostitution. « C’est un moyen de gagner facilement de l’argent, croient-ils, souvent dans
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l’idée de se faire opérer pour changer de sexe. Mais les années passent vite, on vieillit, même vos amis vous lâchent, et il devient de plus en difficile de sortir de cet enfer… » Bien sûr, Balou a dix exemples à donner de « filles » qui ont trouvé le parfait amour - certaines sont même mariées en toute légalité à l’extérieur, quand la juridiction du pays le permet. Mais pour Balou, passer à la mairie n’est pas une priorité, en partie parce qu’elle n’a toujours pas trouvé l’homme de sa vie. « Peut-être que je suis trop volage ou trop exigeante, peur de la routine aussi… » Bien des prétendants lui ont déjà demandé sa main, mais elle a toujours refusé. Aujourd’hui elle vit seule dans sa petite maison de Mahazoarivo. Solofo Ranaivo Photographies : Parany Ranaivozanany Contact sur www.nocomment.mg
Les années passent vite, on vieillit, même vos amis vous lâchent… 68
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P helsuma borai Dernier venu dans la grande famille des geckos endémiques de Madagascar, Phelsuma borai ne laisse pas d’impressionner les spécialistes par son art consommé du camouflage. Posé sur un branchage ou une écorce, il est parfaitement invisible pour ses prédateurs…
écouvert en 2006, Phelsuma borai porte le nom du scientifique malgache Parfait Bora qui l’a capturé. Cette nouvelle espèce endémique de la région de Melaky a D été observée pour la première fois dans le parc national du Tsingy de Bemaraha, tout à
l’ouest de l’île. « Cette forêt sèche est particulièrement riche en amphibiens et reptiles de toute espèce, dont un grand nombre reste encore à découvrir », explique un responsable du site. Phelsuma borai appartient aux groupes des Gekkonidae, autrement dit un gecko immédiatement reconnaissable à sa faculté de changer de couleur quand les circonstances le lui commandent, tout comme le caméléon avec lequel, toutefois, il ne faut pas le confondre. A l’état « normal » sa robe écaillée est verte ou gris brun, ce qui lui permet de se fondre aisément à un branchage où à une écorce si un prédateur volant se met en tête de l’inscrire à son déjeuner. C’est pour cette raison qu’il vit principalement dans les arbres et se pose rarement au sol. Cet art consommé du camouflage est aussi l’une des raisons de sa découverte tardive. Le genre Phelsuma auquel il appartient rassemble les geckos les plus
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Ni vu ni connu !
Melaky
Nature
étonnants en raison précisément de cette faculté mimétique ; on peut même trouver sur la toile des forums spécialisés qui leur sont dédiés ! Sa tête parsemée de taches rouges est aussi un signal adressé aux prédateurs, indiquant que sa chair est toxique… un bluff efficace il faut croire, puisque le gecko figure parmi les plus anciens représentants des animaux terrestres. Pendant la période nuptiale, enivré d’amour et de désir, Phelsuma borai remplace sa robe brune par un joli bleu brillant, signe qu’il est bien décidé à s’envoyer au septième ciel ! Une caractéristique inhabituelle chez les Phelsuma et qui le rend particulièrement intéressant aux yeux des spécialistes. Pour le moment, ce spécimen est en cours d’observation, portant le statut « Data deficient » (incomplet) selon les critères de l’IUCN (Union internationale pour la conservation de la nature), mais tout porte à penser qu’il est très abondant sur cette portion de territoire allant du Tsingy de Bemaraha à celui d’Ankarafantsika. Un bonheur ne venant jamais seul, les scientifiques ont aussi découvert une autre espèce de gecko proche de Phelsuma borai. Il s’agit de Phelsuma gouldi capturé dans la réserve d’Anja à 13 km au sud d’Ambalavao, dans le plateau central de Madagascar. En attendant d’autres découvertes que l’avenir nous réserve et qui témoigne de l’incroyable biodiversité de la Grande Ile. Selon le WWF, durant la dernière décennie, ce sont pas moins de 615 nouvelles espèces animales et végétales qui ont été découvertes à Madagascar. Au nombre de celles-ci, on recense 385 plantes, 42 invertébrés, 17 poissons, 69 amphibiens, 61 reptiles, et 41 mammifères. Un trésor inestimable. Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg
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L abel
Bio Bio. Une étiquette qui tend à devenir le Graal pour les consommateurs soucieux d’une alimentation saine. Mais une étiquette à bien savoir décrypter si l’on ne veut pas avoir de mauvaises surprises.
djuvants cancérigènes, vache folle, poulets aux hormones, A organismes génétiquement
modifiés (OGM)… la malbouffe aurait tendance à nous couper l’appétit. Conséquence, des boutiques spécialisées aux grandes surfaces, le bio s’installe peu à peu dans le paysage malgache. Pas une mince contradiction dans un pays où la majorité de la population, avec ses deux dollars par jour, peut difficilement se permettre de faire la fine bouche par rapport à ce qui passe dans son assiette ! « Ce n’est pas une raison pour manger n’importe quoi », plaide cette jeune cadre bancaire rencontrée à la
Nature sortie d’un supermarché, sa petite fille de 3 ans juchée sur le caddy. à la fois aux critères de l’agriculture « Personnellement je préfère dépenser un peu plus pour acheter bio, biologique et du commerce équitable. mais être sûr que cela n’aura pas de répercussions négatives sur la Ecocert intervient dans près de 80 pays, dont Madagascar, pour contrôler et certifier que le produit a santé de ma fille. » Pour autant, « acheter bio » n’est pas aussi évident que ça en a l’air, un impact positif sur l’environnement. « Vu ce que ça coûte d’obtenir le label, les producteurs n’oublient car les tromperies ou imprécisions sur la marchandise sont légions. Exemple courant, l’amalgame qui nous fait confondre « bio » et jamais de l’indiquer partout où ils peuvent », relève Marie « naturel ». « Naturel est un pur argument marketing, mais tout est Ponthieu. Mais attention aux contrefaçons, car un logo tout ce qu’il y a de plus fantaisiste peut facilement induire en naturel à partir du moment où on le fait pousser et cela erreur ! « Quand on fait passer pour bio un produit ne signifie pas que l’aliment est sain », fait valoir Marie qui ne l’est pas, c’est atroce pour les entreprises qui font Ponthieu, directrice commerciale et médicale d’Opham l’effort de respecter les normes. Ces pseudo-bio sont (Office pharmaceutique malgache), importateur et vendus cher et souvent présentés sur une étagère en bois distributeur de produits pharmaceutiques. Et de relever pour que ça ait l’air authentique. » Les mentions « sans que « le produit naturel n’est soumis à aucun cahier des traitement après récolte » ou « sans pesticides » notamment charges, contrairement au label bio qui est régi par des n’apportent aucune garantie biologique… organismes de certification très pointus ». Pour les entreprises qui investissent dans le bio, les Pour se prévaloir de l’étiquette bio, le produit doit coûts sont sensiblement plus élevés car chaque étape être garanti d’origine biologique, sans recours aux de l’élaboration du produit est contrôlée de façon engrais chimiques ou de synthèse. Les animaux sont très pointue. « Pour un pain bio, il faut justifier que ainsi nourris avec des aliments biologiques, soignés la farine est bio, et si la farine est faite de céréales, il par médecines naturelles (phytothérapie notamment) faut prouver que chaque céréale est bio, et ainsi de de préférence aux antibiotiques et élevés dans des Marie Ponthieu suite pour les œufs, le beurre et même l’eau ! » D’où conditions garantissant un espace vital suffisant et une répercussion sur le prix de vente qui peut être de l’accès au plein air. Des contrôles sévères sont opérés par des organismes agréés qui 20 à 30 % plus cher que le produit standard. Mais il faut savoir ce délivrent la certification « bio » que les fabricants mentionnent que l’on veut. ensuite sur l’emballage. Il s’agit par exemple d’Ecocert dont le Joro Andrianasolo référentiel ESR (pour équitable, solidaire, responsable) s’applique Contact sur www.nocomment.mg aux produits alimentaires, cosmétiques et textiles qui répondent
Halte à la malbouffe
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Mont Kalambatritra
ESCALES Bien avant que la région de Betroka ne défraie la chronique, nous avions sillonné une des régions les plus isolées de Madagascar pour le compte de Conservation International qui ambitionnait de classer les pentes du Mont Kalambatritra, situé exactement à l’intersection du tropique du Capricorne et des régions Anosy et Ihorombe. Souvenirs inoubliables d’une épopée « haute en couleurs ».
arrivant à Betroka, les autorités rencontrées nous avaient vivement d’être accompagnés de gendarmes. Moins vis-à-vis des Edahalonconseillé (bandits de grands chemins) que… des planteurs de cannabis
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Trek en « zone rouge »
très nombreux dans ces zones enclavées disposant d’un microclimat particulièrement propice à la culture du chanvre indien. C’est donc sous bonne escorte, après avoir recruté des porteurs et acheté les victuailles nécessaires à quelques jours de treks (poules vivantes, riz…), que nous filons plein Est à partir du village d’Ivahona et ses belles demeures en pisé. Au bout de quelques kilomètres, les représentants de la marée chaussée nous signifient clairement qu’ils ne pourront poursuivre plus longtemps avec nous : « Trop dangereux. Vous serez plus en sécurité sans nous, à condition de cacher vos matériels afin qu’ils ne soient pas confondus avec des armes ». C’est donc livrés à nous-mêmes que nous poursuivrons à travers collines et bas-fonds rizicoles en direction du Mont Kalambatritra. Première nuit sous les tentes plantées au cœur d’un hameau entre les cases traditionnelles. Toute la nuit, les coqs nous maintiendront éveillés, attirés qu’ils sont par ces poules venues de la ville ! Avant de reprendre la piste, petit décrassage au bord d’un cours d’eau où une espèce d’autel est dressé. Il s’agit en fait du lieu où les malades viennent se voir prescrire par le sorcier du village quelques décoctions agrémentées d’incantations et bien souvent de… l’extrême-onction. Nous commençons à réaliser, à l’aube du deuxième jour de marche,
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que nous sommes loin de tout. Plus d’école, plus de dispensaire, plus de piste, plus de sécurité… Lorsque nous parvenons au pied du Mont Kalambatritra, pour constater qu’il n’abrite plus que quelques derniers lambeaux de forêt primaire, la sensation d’arriver en terra incognita se renforce. Peu de Vazaha sont arrivés jusqu’ici et dès que je m’approche d’une demeure, ses habitants emmitouflés dans des couvertures me regardent l’air apeuré. Le contact s’établira rapidement et lorsque le soir venu nous nous rendrons à la rivière pour quelques ablutions, c’est tout le village qui viendra « admirer » le spectacle d’un Vazaha « nu comme un ver » recouvert d’une abondante mousse savonneuse. En ce mois de septembre, les nuits sont glaciales et le matin, au réveil, c’est à la hâte que nous nous réfugions dans les cases tempérées par les fatapera qui dégagent une fumée dense. C’est sous le niveau de ces émanations de carbone que nous absorbons une boisson chaude qui n’a de café que le nom (mais dans laquelle maïs ou autre farine de pois du Cap doit entrer en quantité non négligeable). Nous comprenons que les enfants qui vivent dans cette ambiance confinée, contractent régulièrement des maladies respiratoires, première cause de mortalité infantile. Des pentes du Mont Kalambatritra, proprement dites, je ne retiendrai que quelques beaux amas rocheux dans lesquels nichent quantité d’oiseaux et de beaux spécimens de fougères arborescentes. Lors du dernier campement, dans l’ultime hameau traversé,
je constate qu’il me reste de nombreux paquets de gâteaux secs. J’identifie le groupe d’enfants duquel je me rapproche avec précaution pour remettre, à l’aîné, ces quelques denrées que je lui demande de partager. Je vais réaliser quelques dizaines de minutes plus tard que les paquets n’ont pas été entamés : les enfants n’ont pas réalisé qu’il s’agissait de gâteaux ou plus exactement, car le mot leur est inconnu, de « quelque chose à manger ». J’ouvre un paquet, je croque un gâteau et le reste n’est que le spectacle d’une nuée de moineaux se jetant sur des graines. Nul besoin d’expliquer qu’Internet, que dis-je ! L’électricité, voire l’accès à l’eau potable relèvent, dans ce même monde que nous côtoyons, du mirage. Le périple d’étrangers dans ces vallées perdues s’est répandu comme une traînée de poudre. Les habitants du village d’Ivahona alertés de notre arrivée prochaine, ont improvisé un goûter géant avec, luxe suprême, du Coca-Cola à température ambiante ! Les jeunes filles se sont parées de leurs plus beaux bijoux en argent qui font la fierté des habitants de ces contrées. Même si le spectacle offert par ces populations, qui vivent au rythme et avec des outils d’un autre âge, est attachant, on aimerait croire que dans quelques générations, il ne s’agira heureusement plus que d’histoire ancienne. On aimerait croire… Textes et photos Richard Bohan
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M er d’Émeraude À l’extrême pointe nord de Madagascar, la mer d’Émeraude ouvre ses flots cristallins au visiteur. Que ce soit l’occasion d’une formidable partie de pêche avec les locaux ou d’une virée en kite surf, ses ressources naturelles sont inépuisables.
située au Nord de Madagascar, à la porte de la baie de Diego Suarez, la mer Idéalement
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d’Émeraude, lagon corallien aux eaux cristallines, doit sa teinte turquoise à la faible profondeur en eau et aux fonds sablonneux. Elle abrite deux îles portant les noms des Portugais qui ont découvert le Nord de Madagascar : l’île Diego et l’île Suarez. Cette dernière nous offre une plage de sable blanc et une eau d’une rare pureté. Il est possible d’y accéder par bateau au départ de la plage de Ramena qui nécessite environ 1 h 30 de traversée, ou en partant de l’anse (ou du port) de la Dordogne à Diego Suarez. Chaque année, de juillet à septembre, les baleines à bosse
Diego-Suarez
ESCALES
viennent y mettre au monde leurs petits. On les observe sans peine, tout comme les raies mantas, requins gris ou requins-baleines qui croisent au large des récifs. Une fois la passe franchie, attendez-vous à découvrir un décor de rêve en notant la différence de couleurs à l’entrée du lagon. « Comme les eaux ici sont peu profondes, 5 à 6 mètres de profondeur, et claires, on peut y observer facilement des variétés de poissons telles que la raie, le perroquet, le capitaine blanc, la carangue, le mérou, ainsi que toute une flore sousmarine proche de la surface », commente Rico, un plongeur qui explore le site depuis plus de 20 ans. L’entrée du lagon permet aussi d’explorer les épaves d’un sous-marin de poche Japonais datant de la Seconde Guerre mondiale. Avec l’implantation des hôtels et paillotes aux alentours du lagon, le kite surf (planche et
Le diamant du Nord
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cerf-volant) est très pratiqué par les touristes, favorisée par le varatraza (alizé). La baignade fait aussi partie des activités favorites des visiteurs. Que ce soient les pêcheurs de Ramena, de la Dordogne ou encore les tours opérateurs, tous organisent d’inoubliables excursions avec au menu du poisson fraîchement pêché par un plongeur : il sera préparé et grillé devant vous. À Andouvoukongo (littéralement « à l’abri des palétuviers »), les habitants cultivent une algue rouge dont on extrait une gélatine indispensable dans bien des préparations culinaires. Actuellement, l’office du tourisme de Diego Suarez (ORTDS) effectue des aménagements du site afin de le rendre plus attractif : des parasols sont installés et les paillotes seront bientôt équipées de cuisines. Des journées de nettoyage sont régulièrement organisées avec tous les acteurs concernés afin de maintenir le site propre. Des projets de circuits pédestres verront bientôt le jour, puisque l’île est un coin d’observation idéal des différentes espèces d’oiseaux, de papillons et de reptiles qui peuplent ces terres. Avec ses attraits naturels, la mer d’Émeraude ne peut qu’apporter un nouveau souffle au tourisme malgache. Nino Rakotoarimonjy
Sainte-Marie
J ean-Pierre Briois
La beauté sauvage et paradisiaque de l’île aux Nattes abrite quelques originaux, épris par ce petit bout de terre perdu aux confins de l’île SainteMarie. Jean-Pierre Briois fait partie de ces amoureux qui ouvrent leur maison et leur cœur aux gens de passage.
a première fois que j’ai posé le pied sur l’île aux Nattes, j’ai ressenti comme un électrochoc, une onde tellurique dans tout mon corps. » Le ton est donné : la «L relation entre l’île et Jean-Pierre Briois est physique, presque fusionnelle. Depuis bientôt dix ans, cet enthousiaste s’acharne avec bonne humeur à son rêve - loin de tout, combiner luxe et simplicité - boire un bon vin dans un verre à pied en écoutant de l’opéra, assis sur un rondin de bois au bord d’une des plus belles plages de Madagascar.
Il reçoit en tutoyant, pieds nus dans son bureau à l’étage de sa jolie maison en bois, où de lourdes et riches étoffes côtoient des meubles sombres et finement ouvragés. Un décor de théâtre où se produisent tous les soirs Jean-Pierre, sa jeune et dynamique épouse, et leur petit garçon. Vêtu d’un lamba hoany et d’un vieux t-shirt, il accueille ses clients comme des amis, habitués et gens de passage réunis autour d’une vaste table en bois et sert oursins, gambas et grands crus en racontant sa vie et son île. Une vie chargée, ambiance « mange, prie, aime » qui le mène des grands groupes pharmaceutiques français et de l’édition à la recherche de sens en Inde, pour terminer sa course sur l’île aux Nattes. Quand il parle livres, sculpture et musique, il est intarissable. Son goût et sa connaissance des arts l’ont mené à soutenir quelques talents et à développer un petit centre culturel où se produisent toutes les semaines des artistes locaux ou de passage. Mécène en son petit royaume, son énergie, son charisme et son grain de folie lui ont valu d’être surnommé « le baron ». Sa maison d’hôte lui ressemble – un peu baroque et décalée. Composée de cinq maisons, de la chambre d’amoureux avides d’un décor de carte postale à la vaste
ESCALES
maison familiale, le tout est disséminé dans un jardin foisonnant. Un ensemble difficilement définissable qui valse allègrement entre l’élégance et l’ostentatoire, entre la simplicité et la prétention. On y vient pour l’accueil chaleureux, la table raffinée et l’ambiance un peu magique. Un monde dépaysant et attachant. Bénédicte Berthon-Dumurgier Photos : Guy Monot Contact sur www.nocomment.mg
Le repaire du pirate
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La Réunion
COUSINS/COUSINES
douce musique, un admirateur secret lui offre la guitare qu’elle est en train de caresser. C’est Keith Urban, le mari de Nicole Kidman, qui tel Ulysse attiré par le chant des sirènes, vient de faire ce geste et part sans laisser d’adresse… La même année, Hanitra est allée chatouiller les oreilles du Sud de la France, à l’occasion du festival Africajarc, en première partie d’Amadou et Mariam. Puis c’est sa rencontre avec les foules du Hanitra Festival de musique africaine de Zanzibar, et un vrai coup de et Jean-Marc son compagnon cœur pour cette île. De retour à La Réunion, Hanitra et Jean Marc n’ont pas le temps de dormir sur leurs lauriers. Le récit de leur épopée est parvenu jusqu’aux oreilles des programmateurs locaux, et La Réunion découvre enfin vraiment Hanitra : festival Lao de Cilaos, programmation dans le nouveau temple musical A la faveur d’un voyage à New York qui l’a conduite à se qu’est Le Palaxa, on n’entend plus qu’elle à La Réunion ! produire au Zinc Bar, célèbre club de jazz de la Grosse Avant de partir jouer à Brisbane, en Australie, Jean-Marc, Pomme, l’ex-chanteuse de Lôlô sy nyTariny s’est vu offrir une qui assure la com en plus de l’accompagner à la guitare, décide guitare par un admirateur transi. de détourner un logiciel dédié aux livres numériques sur Apple, pour créer le premier epuis la sortie de son album Anyaminay, songbook où chaque chanson d’Hanitra est Hanitra Ranaivo, ex-chanteuse de Le mari de Nicole Kidman un chapitre à découvrir : paroles en français Lôlô sy nyTariny, et Jean-Marc Bontemps, lui offre une guitare et en malgache, partitions, tablatures, mais son compagnon dans la vie comme à la des photos de leurs voyages. Une œuvre scène, ont vécu une odyssée internationale. Tout d’abord, New York dans le club de jazz le Zinc Bar où la numérique qui utilise toutes les astuces de Michael Hart, communauté malgache était au rendez-vous. A l’occasion de ce l’inventeur de l’ebook, au service du chant de la sirène ! séjour, Hanitra essaye dans un magasin de musique une guitare Julien Catalan pour sa fille et entonne une chanson. Sous le charme de cette Contact sur www.nocomment.mg
Hanitra Ranaivo D
Du Zinc Bar à Zanzibar !
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gastronomie
Interview gourmande Ouvert, il y a près de deux mois par Fanja Razakaboana, le City Grill Restaurant situé à Ivandry dans le centre commercial la City propose une carte variée à base de salades et tapas. Elle permet de voyager entre les saveurs du monde, de Tokyo à New York en passant par Paris, Rome… et bien sûr Tana !
eul ou en groupe, en famille ou entre amis, le City Grill Restaurant Ss'adapte à toutes les occasions.
F anja
Razakaboana Du City Grill Restaurant 86
Spécialisé dans les tapas, les grillades et les salades, il propose une carte particulièrement variée sans oublier les enfants avec le menu City Kids… À la tête du City Grill, un couple - deux associés - nés tous deux sous le signe du Bélier. Deux fonceurs, dynamiques et passionnés, et toujours à la recherche de nouveaux défis. « Nous avons du bon sens et ne nous dispersons pas pour autant… », confie Fanja Razakaboana. Comment définirez-vous votre cuisine ? Passionnée ! Au-delà de l’art culinaire, c’est une forme de communication, un partage. La restauration est certes
un métier, mais sans passion cela resterait de la nourriture. Notre cuisine cherche à éveiller les sens et invite au voyage avec nos salades Tana, New York, Paris, Rome ou Tokyo… Avec toujours grillades et tapas comme fils conducteurs. Quels sons vos produits de prédilection ? Nous n’avons pas de produits proprement définis, mais nous mettons à l’honneur les produits de saison. La tomate, par exemple, rien de plus universel : l’Italie, l’Espagne comme l’Amérique latine et le Moyen-Orient cuisinent ce fruit, mais ne l’abordent pas de la même manière, c’est ça qui est passionnant ! En fait, plus le plat est simple au niveau de l’ingrédient et plus grand est le défi. Quel genre de cuisine n’appréciezvous pas ? On est trop souvent condamnés à la malbouffe, faute de temps ou de moyens pour privilégier la qualité. Pour ma part, je n’apprécie pas trop le fast-food. Votre plat favori ? Les plats faits avec amour. Il arrive
que des fois l’intention y soit mais que ça ne passe pas (rires). J’aime particulièrement le cru : tartares, carpaccio, huîtres… Votre boisson préférée ? Vous allez rire, mais je vais vous répondre l’eau. Si vous avez le palais affûté, vous vous rendez compte que toutes les eaux ne se valent pas. Savezvous qu’il faut plus d’une quinzaine d’années pour qu’une eau minérale soit filtrée par les sables ? À quelle fréquence modifiez-vous votre carte ? Officiellement tous les six mois en restant à l’affût de la créativité. Depuis l’ouverture, nous avons proposé un tour du monde culinaire en sept jours et préparons déjà un thème latina. Sans oublier les événements phares comme Halloween, Noël et Nouvel An où il y a toujours matière à créer la surprise. Le mot routine ne fait pas partie de notre vocabulaire ! Comment y prenez-vous pour créer vos plats ? Au-delà du produit, on s’inspire de tout et particulièrement de notre entourage proche. La bonne marmite malgache c’est à la maison qu’on la trouve, et c’est toujours une mine de
sensations et de découvertes. Quels chefs sont vos modèles ? Comme le dit souvent mon associé : tout est question de savoir-faire. Je pourrais vous citer bon nombre de cuisiniers dont on parle beaucoup dans les médias comme Cyril Lignac et Gordon Ramsay. Paul Bocuse et Thierry Marx pour le raffinement. J’ai également beaucoup d’admiration pour le chef Lalaina, un vrai chef vita malagasy avec de grandes ambitions ! Mais au final, peu importe le cuisinier, seuls importent le geste délicat et l’œil attentif qui est au fourneau. Cela peut être mon voisin ou ma voisine… Votre recette du moment ? Une recette tendance : médaillon de thon au beurre de câpres et matignon de légumes braisés à la bière. Votre actualité ? Happy hours tous les jours de 16 heures à 18 heures, l’occasion de découvrir nos tapas sucrés et salés. Très prochainement, nous proposerons des soirées à thème avec le Bar à tapas chaque mercredi ou jeudi ou Soirée entrecôte tous les vendredis… Propos recueillis par Aina Zo Raberanto
Recette du mois : Médaillon de thon et matignon de légumes braisés à la bière
Ingrédients • 180 g de thon rouge en tranches • 3 c. à s. d’huile d’olive • 30 g de câpres • 100 g de beurre • 2 pièces de citron frais • 2 pièces de courgettes • 2 pièces d’aubergines
• 50 g d’oignons ciselés • 100 g de tomates fraîches • 100 g de poivrons • Basilic • Tomates cerises • Ciboulettes • Sel, Poivre, Ail
Préparation Faire revenir dans une casserole avec de l’huile d’olive les légumes. Bien mélanger et bien assaisonner avec sel, poivre. Ajouter 3 c. à s. de bière Skol. Laisser réduire. Assaisonner les tranches de thon rouge, et faire poêler les deux faces. Préparer dans une poêle une noisette de beurre, arroser au-dessus du thon. Dresser le thon sur une assiette rectangle de manière à les superposer. Placer le matignon de légumes dans le panier de poivrons. Servir chaud.
Par Fanja razakaboana du City Grill restaurant
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gastronomie
Propositions gourmandes par
par Fanja Razakaboana du City Grill Restaurant
Tapas salés
Ribs de porc grillés sauce barbecue
Tarte tatin avec sa quenelle de crème épaisse
City mixt grill mer
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Le vin du mois
gastronomie
Ve ry Pe ac h Bl an c et pê ch e Ve ry Gr ap ef ru it Ro se et pa m ple Gabriella du Bar à vins du B « Pour endiabler vos soirées, le rosé pamplemousse et le vin blanc pêche arrivent au cellier du B, le bar à vins. Un mariage osé ! Un mariage harmonieux ! Les vins sont supportés et mis en valeur par l'équilibre subtil entre la présence aromatique qualitative du vin et la sucrosité discrète du fruit. Un vin d'apéritif pour tout moment festif. Idéal pour les grillades. À boire très frais. »
L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.
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Le cocktail du mois Imaginez-vous dans un palace indien à Mumbai, Bangalore, Chennai ou Goa ! Le « vrai » style indien avec tapis rouges profonds, tentures au mur, frissons de marbre partout, vasques et jets d’eau à profusion, larbins enturbannés dans tous les coins prêts à assouvir vos moindres désirs de grand Moghol ! Et là, sensation, vous claquez des doigts et commandez un Lay, le cocktail tellement indien à base de rhum et de fruits que passés deux ou trois verres vous entendez barrir les éléphants, signe que c’est l’heure d’aller vous coucher. Avec modération bien sûr ! Ingrédients • 5 cl de rhum • 5 cl de cocktail de fruit • 2 cl sirop d’orange • 1 tranche de citron • Glaçons frappés
Lay de l’India
Préparation
Palace
Versez d’abord le cocktail de fruit. Mélanger le rhum avec les glaçons et shaker avec le sirop d’orange. Mélanger l’ensemble avec le cocktail de fruit. C’est prêt !
L ' abus d ' alcool est dangereux pour la santé , à consommer avec modération .
B ar à fruits
Tout le fruit, rien que le fruit. Tel est le nouveau concept vitaminé du Chillout Café qui se double depuis octobre d’un authentique bar à fruits (et légumes). Jus naturels, milk-shakes, smoothies, cocktails, salades ou brochettes… le végétal s’y décline sous toutes ses formes, autorisant les mélanges les plus insolites…
Café à Ambondrona ne se limite plus à être le lieu idéal vider un verre. C’est aussi, depuis octobre dernier, un bar à Lfruits.epourChillout « Un bar à fruits et légumes », précise Toky Andrianjafitsara, son
gérant. Par ce tout nouveau concept inspiré du juice bar anglo-saxon, il entend bien promouvoir la diversité des produits naturels malgaches. « On s’imagine que les fruits ne sont destinés qu’au dessert, mais on peut faire beaucoup plus avec ! » Ainsi du combava ou du katy (khat ou qat) qu’il propose sous forme de jus de fruits ou de légumes fraîchement pressés, de milk-shakes ou de smoothies (jus naturels mélangés à du yaourt frais ou de la glace pilée), à emporter ou servis au comptoir. Sans parler d’un vaste choix de fruits entiers et en morceaux, de salades de fruits, de salades salées, de cocktails alcoolisés ou non… Porté par l’attrait pour la diététique et les produits sains, le tutti frutti surfe sur la vague anti-malbouffe qui est en train de déferler sur l’Europe : on ne compte plus les bars à fruits apparus dans les centres-villes ces dernières années, à mi-chemin entre le fast-food gastronomique et le restaurant bio. « Chez nous aussi on sent une vraie désaffection pour l’alimentation industrielle à base d’additifs et la restauration rapide à l’américaine. Personne n’a envie de finir obèse à 40 ans », considère Toky. Sa parade ? La formule Faites vos jus : des spécialités maison préparées à la minute avec une carte détaillant tous les mélanges fruits et légumes possibles. Un calendrier est même affiché pour indiquer les produits de saison. « En ce moment, c’est le corossol, le litchi et la banane
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Faites vos jus !
SoRTir qui dominent. En janvier, on devrait voir arriver notre rhum baobab », explique Toky qui n’exclut pas d’importer des fruits inexistants localement, comme le kiwi. « Chaque boisson est préparée à la minute et le client suit chaque étape de la préparation. » Un point important, car un jus préparé d’avance perdrait toutes ses vitamines au bout de quelques heures. Parmi les jus les plus demandés, figurent le Chocotropico (chocolat, fraise, miel vanille, sirop de fraise) et le Chocafé (café, rhum, chocolat, miel, vanille). Mention spéciale pour le Ginger Power, un cocktail à base de jus de gingembre, citron et vanille ou kola qui se présente comme un substitut naturel aux boissons énergisantes. L’option bio est partout mise en avant : « Tout est fait à partir de fruits frais, sans conservateur ni produit chimique. Même nos rhums arrangés sont à base de fruits frais, pas de jus en brique ». Une offre qui attire déjà toute une nouvelle clientèle de jeunes actifs urbains : « Des gens peu familiers des bars, voire des femmes enceintes et plus généralement beaucoup plus de filles qu’avant », souligne Toky. En adoptant ce concept, le Chillout n’a pas changé que sa carte des boissons, les plats aussi ont évolué. On trouve désormais au menu des brochettes de fruits (pêches et crevettes, par exemple), une pizza aux fruits, des fruits secs ou des fruits et légumes croquants à la sauce de son choix (miel, vanille, cannelle, chocolat, wasabi). Sans doute un peu plus cher qu’un vulgaire jus en brique, mais à ce niveau de fraîcheur et de qualité, ce n’est pas un gros pépin. Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg
Plein à craquer tous les vendredis soirs, Chez Son est l’adresse incontournable quand une envie de brochettes vous saisit au coeur des 67 ha. Ici la « maskita » est reine, avec pour le consommateur la possibilité de choisir lui-même les pièces à griller. Que demander de plus ?
uvert depuis le début des années 2000, Chez Son est devenu la référence obligée du quartier des O 67 ha en termes de maskita (brochettes). C’est là, pour
les vrais connaisseurs, que les vendredis magnifiques battent leur plein alors que sur les fata-pera (grils)
Chez Son
d’impressionnantes brochettes de zébus, de poulet, de crevettes, de camarons n’en finissent pas de se dorer la pilule. « A consommer à la façon malgache avec force piment mélangé à du beurre de cacahuète », précise Léonce Randrianaridera, le maître des lieux. Pour les grosses faims de retour de boîte, il y a aussi moyen de se faire préparer de grandes brochettes « comme à la maison », avec oignons, poivrons et tomates en accompagnement. En plus de ses légendaires brochettes, le buffet s’enrichit chaque soir de somptueuses entrecôtes à l’ail ou au gingembre, de saucisses merguez, de boulettes de poissons, de calmars, de crevettes, de camarons. Le tout sans porc s’il vous plaît, et sans alcool ! « Les gens appellent le lieu Chez Son en référence à l’ancienne épicerie que ma famille tenait. Même quand on me voit au marché les gens m’appellent comme ça, en fait ils ignorent mon vrai prénom », explique le patron, présentement occupé à faire rôtir de belles cuisses de poulet qui feront les délices d’une tablée d’une dizaine de convives. « Ici, c’est simple, festif et bon enfant. J’ai des habitués qui reviennent d’une semaine à l’autre depuis des années, c’est une grande fierté pour nous… » Il y a même moyen de se faire servir dans sa voiture dans le petit parking prévu à cet effet. Pour faire tourner sa gargote, il ne compte que sur lui-même, son fils et quelques aides journalières. « Le matin je fais les courses et je m’occupe de tout mettre en place, notamment la macération des viandes pour le lendemain. » L’établissement est ouvert entre 17 heures et 22 heures et il est bien rare que l’espace grillades soit totalement vide, ça ne s’est même jamais vu ! Bonne raison
SoRTir à cela, chez Son les prix ne prennent jamais l’ascenseur : de 200 à 1 600 ariary la brochette selon les spécialités. « Les clients se servent eux-mêmes, ils choisissent les morceaux qui leur plaisent et notre personnel se charge de la grillade, comme ça pas de discussions ». Difficile de faire plus simple ! La réputation de Chez Son n’étant plus à faire, il n’est pas rare qu’on fasse appel à Léonce Randrianaridera pour ses propres barbecues à la maison. « On livre cru ou plus souvent micuit, comme ça il ne reste plus qu’à faire chauffer. L’assaisonnement on s’en charge, et bien sûr on fournit les sauces », précise-t-il. Ouvert tous les jours sauf le dimanche, Léonce a mine de rien fait de la maskita l’une des grandes spécialités des 67 ha. Rançon de la gloire, cela a fait naître bien des vocations dans le quartier qui, à la nuit tombée, rougeoie de dizaines de fata-pera. Mais pour les noctambules, Chez Son demeure Léonce Randrianaridera, l’originale et incontournable adresse. plus connu comme Son. Une institution. Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg
Une brochette de plaisir
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Aïkido Voilà un art martial japonais qui ne casse peut-être pas de briques (encore que), mais qui peut s’avérer très utile en cas d’agression dans la vie de tous les jours. Dans l’art de retourner son adversaire en deux temps trois mouvements, Simon Harrison est en tout cas un maître authentique.
ela fait plus d’un quart de siècle qu’il consacre sa vie à l’aïkido. « Le plus jeune des arts martiaux C japonais, fondé par le grand maître Morihei Ueshiba entre
1925 et 1960 », explique-t-il. Lui, c’est Simon Harrison, ceinture noire 2e dan au club Aïkido Air Madagascar de l’École Sacré-Cœur Antanimena (Esca) et depuis peu au cercle d’aïkido du Lycée français d’Antananarivo. Stature impressionnante sous son keikogi (vêtement d’entraînement) composé d’un pantalon en coton blanc et d’une veste fermée par une ceinture (obi) ; c’est très exactement le costume du judoka, car l’aïkido emprunte beaucoup à cette discipline comme à d’autres techniques de combat japonaises
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Plus dure sera la chute
(budo), telles que le karaté, le kendo ou le kenjutsu (art du sabre japonais). La philosophie est toutefois différente, car l’aïkido est un art martial totalement défensif : « L’objectif n’est pas de vaincre l’adversaire, mais de réduire sa tentative d’agression à néant », explique Simon Harrison. Une forme d’autodéfense qui se pratique avec des armes ou à main nues, mais toujours dans l’optique de retourner l’agressivité de l’attaquant… contre lui-même, en un minimum de figures. « La réaction doit être proportionnée et immédiate à l’attaque, ce qui nécessite une bonne dose de self-control. » Démonstration avec ce jeune aïkidoka (pratiquant de l’aïkido) qui pénètre sur le tatami et charge le maître dans le dos sans autre forme de préambule. En deux temps trois mouvements, le voici sur le dos, complètement ceinturé. Le combat est fini. « Ni vainqueur ni vaincu. Seule importe la ‘voie de l’harmonie avec l’énergie universelle, traduction littérale d’aïkido », confie Simon Harrison qui ne manque pas de saluer son adversaire. L’aïkido a été introduit à Madagascar dans les années soixante par des maîtres révérés du calibre de Charles Rambeloson. Simon Harrison l’aura surtout approfondi avec Roger Ramahenina qui l’initiera pendant deux ans à partir de 1984. L’aikikai, style d’aïkido le plus couramment pratiqué au niveau mondial, est celui qu’il inculque à sa quarantaine d’élèves (à
Loisirs
partir de 5 ans et sans limite d’âge) deux fois par semaine, à raison d’une heure et demie par séance. L’entraînement intègre des techniques d’assouplissement, de respiration (kokyu nage), de concentration, avec une grande attention portée à l’apprentissage de la chute. Le maniement d’armes telles que le bokken (sabre de bois) et le jō (baton) est toutefois réservé aux pratiquants d’un certain niveau. Contrairement au judo ou au karaté, il n’existe en aïkido que deux couleurs de ceinture : le blanc (du sixième au premier kyū) et le noir (à partir du premier dan). Le pratiquant expérimenté se reconnaît toutefois à l’hakama, l’espèce de pantalon flottant noir inspiré des samouraïs, qu’il revêt sur le tatami. Pour cela, il lui faut au moins trois ans de pratique, soit l’équivalent des ceintures marron dans les autres arts martiaux. « Un aïkidoka est armé physiquement et mentalement pour s’en sortir dans n’importe quelle situation de la vie réelle, mais jamais il ne portera le coup le premier. » L’aïkido est accessible à tous, homme ou femme, à tout âge, quel que soit le gabarit. « Plus qu’un sport, c’est une leçon de vie », estime Simon Harrison. Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg
Circuit historique Fianarantsoa
La ville de Fianarantsoa dispose maintenant d’un circuit historique. Inauguré le 9 novembre dernier, ce parcours est le fruit d’un partenariat entre un internat français et un internat malgache. Un beau projet qui met en valeur un patrimoine urbain méconnu.
ne dizaine d’élèves dévale la rue du Rova. Les yeux grands ouverts, ils s’interpellent et questionnent les U passants. L’un d’entre eux s’immobilise brusquement et s’écrie triomphalement : « j’ai le 11 ! ». Les enfants se regroupent alors autour d’un panneau en palissandre sur lequel sont apposés le sceau de la ville de Fianarantsoa, les logos des partenaires et un titre présentant un nouveau thème. Soudain attentifs, les jeunes écoutent leur enseignant qui tient dans ses mains une brochure explicative. Structuré par vingt panneaux implantés à des endroits
Loisirs
et chronologiques », continue Mme Nirina, professeur de malgache au Ceres. remarquables, le circuit historique de Fianarantsoa suit la Financé par l’AEFE (Agence pour l’enseignement français à morphologie urbaine pour en raconter l’histoire, du sommet de la montagne au fond de la vallée. Les premiers panneaux, sur l’étranger) et soutenu par la mairie et la fondation Heritsialonina, la montagne de Kianjasoa, rappellent le premier peuplement le projet a été lancé il y a plus d’un an. Après des échanges de betsileo. Le circuit traverse ensuite la vieille ville précoloniale, se pratiques entre les éducateurs des internats, des professeurs ont poursuit dans le quartier administratif et s’achève devant la gare, organisé la visite de la ville puis des ateliers d’écriture où des élèves des deux internats ont rédigé dans la partie basse et récente de la ville. progressivement leurs textes, par « C’est l’aboutissement d’un long travail réécritures successives. Les brochures sont de rapprochement de deux univers qui maintenant distribuées par l’Office du se croisent peu : les jeunes de brousse et tourisme (ORTF) dans les établissements ceux des lycées français » explique Nivo, hôteliers de la ville. responsable de l’internat du lycée français Un projet abouti, qui se veut et coordonnatrice du projet. Les textes dynamique et modulable : « Maintenant sont écrits conjointement par des élèves que les panneaux sont installés, on peut du lycée français et du Ceres (Centres imaginer l’écriture de nouveaux textes sur de renforcement éducatif et scolaire), un chacun des thèmes. » Après les collégiens, programme qui soutient la scolarisation Fianarantsoa attend ses historiens – et des enfants de brousse. « Nous avons voulu pourquoi pas ses poètes. les mettre tous sur un pied d’égalité face à un projet complexe : créer un fascicule Bénédicte Berthon-Dumurgier en malgache et en français, à partir de Contact sur www.nocomment.mg balises qui sont des étapes thématiques
Suivez le guide
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D e Shanghaï
La mode !
à Bangkok Dedicated to B.
Maillot beige à motifs ronds de chez Shamrock Femme Zoom 37 000 Ar Maillot bleu de chez Shamrock Femme Zoom 37 000 Ar
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Bracelet bleu de chez New Collection 5 000 Ar
De Shanghaï à Bangkok sur une coque de noix Sydney à Caracas les jours qui passent sans toi Traînant de port en port l’ennui à bord le bourdon Je repense au retour dans quelques jours c’est long C’est pour toi ma jolie que je suis sorti vainqueur De ces îles perdues où l’on tue où l’on meurt J’ai jeté par dessus bord tous mes remords ma conscience Pour sortir victorieux du cap de désespérance
Robe à pois de chez Trendy 405 900 Ar Chaussures rouges de chez Jet7 255 000 Ar Ceinture perle rose de chez Shamrock femme zoom 62 000 Ar Robe jaune avec ceinture noire de chez L'Adresse 436 000 Ar Chaussures noires de Jet7 245 000 Ar
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Je t’avais promis en te quittant D’aller conquérir un continent De piller toute la fortune de la terre Il y en aurait tant qu’on n’en saurait que faire Je t’avais promis en te quittant Des pièces d’or pour ton bracelet Je crois que c’est raté
Robe de chez Krystel boutique 200 000 Ar
Chaussures noires de chez Lolita 130 000 Ar
Robe de chez Arabesque 265 000 Ar Bracelet corde bleu de chez Arabesque 16 000 Ar
De Shanghaï à Bangkok parmi les docks j’ai flâné Les filles de couleur m’offraient leur cœur à aimer Quand j’avais trop le noir j’allais les voir et pourtant C’est toi qui as mon cœur jolie fleur que j’aime tant En croyant m’enrichir j’ai vu périr mes dollars Aux dés ou au poker jeux de l’enfer du hasard Quand le piano à bretelles jouait le fameux air que t’aimais Je ne suis pas mélomane mais le vague à l’âme me prenait
Nuisette de chez Coup de Coeur 425 000 Ar Chaussures de chez Jet7 245 000 Ar Bracelet de chez Arabesque 16 000 Ar
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Je t’avais promis en te quittant De revenir chargé de diamants De quoi faire pâlir le soleil et la lune Mais je n’ai que la peau et les os pour seule fortune Je t’avais promis en te quittant De pouvoir te mériter Je crois que c’est raté
Collier de chez New collection 10 000 Ar Top gris de chez Ocean 15 000 Ar
Sarouel en jean de chez Arabesque 195 000 Ar
Sac bleu de chez Benetton 110 000 Ar Robe de chez On Abi 90 000 Ar Sac gris de chez Shamrock Femme Zoom 60 000 Ar Nuisette de chez Coup de Coeur 425 000 Ar Chaussures de chez Jet7 245 000 Ar
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Top Zara de chez Shamrock Femme Zoom 58 000 Ar Echarpe bleu de chez Shamrock Femme Zoom 38 000 Ar Short jean Etam de chez Shamrock Femme Zoom 55 000 Ar Chaussures de chez Jet7 255 000 Ar
Maillot beige de chez Shamrock Femme Zoom 37 000 Ar Bracelet de chez New collection 5 000 Ar
Maillot bleu de chez Shamrock Femme Zoom 37 000 Ar Bracelet bleu de chez New collection 5 000 Ar
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Maybelline Express Manucure, base de vernis Collier de chez Gaia 27 000 Ar Rouge à lèvres Hydra Extrême 16/314 Sienne D
Mineral Powder 04 Vanille
Adieu Shanghaï Bangkok et ma défroque de marin Car la prochaine escale c’est le canal Saint-Martin Je n’aurai pour merveille qu’un peu de soleil dans les mains Mais quand on se retrouvera Le bonheur qu’on se paiera Vaudra bien quelques millions de carats Et je crois que nous serons bien assez riches comme ça.
Combishort fleuri de chez Lolita 60 000 Ar
Pochette rouge de chez Jet7 155 000 Ar
Chaussures rouges de chez Jet7 255 000 Ar
Remerciements : Antaniella & Bodo Heriniony Prise de vue : Villa Tana Water Front Ambodivona Make up : Sariaka
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Nouvel an
C’est parti pour démarrer la nouvelle année sur des chapeaux de roues, avec de bonnes résolutions et une nouvelle tête ! Prisca, 21 ans, s’est prêtée au jeu du relooking, aidée par l’équipe d’Estetika et de no comment®. Merci qui ?
nouveau look !
Coiffure : coup d’éclat léger La première étape consiste à réaliser un petit diagnostic des cheveux de Prisca. Elle a les cheveux secs et abîmés. La coiffeuse a choisi des soins adaptés pour hydrater et assouplir le cuir chevelu en adoptant le shampooing de la gamme Bed Head Tigi® Epic Volume. Elle termine par un soin de la même marque pour apporter plus de volume aux cheveux tout en ciblant les zones sèches et abîmées. La coiffeuse passe ensuite à une petite coupe pour donner de la forme aux cheveux. L’accent est ensuite mis sur une couleur blonde cuivrée grâce au balayage. Une technique qui permet de donner plus de lumière à la chevelure. La coiffeuse termine par un coup de brushing pour donner du volume et fixe les cheveux par un spray de la gamme Bed Head Epic Volume.
Bed Head Tigi® Epic Volume Shampooing : 40 000 Ar Bed Head Tigi® Epic Volume Soin : 45 000 Ar
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Bed Head Tigi® Epic Volume Spray : 44 000 Ar
Manucure : couleur tendance
Beauté
Avant de passer à la pose du vernis, il est important de préparer les ongles. La spécialiste procède à l’étape du limage qui consiste à donner une forme aux ongles. Elle enlève ensuite les traces de vernis avec le dissolvant avant de baigner les mains dans de l’eau tiède. Après les avoir séchés, elle enduit les ongles d’une crème émolliente pour pouvoir repousser les cuticules à l’aide d’un bâtonnet. Elle polit les ongles pour les rendre plus brillants et termine par un petit massage des mains. Pour des mains au top, la spécialiste a choisi une couleur tendance : le rouge orangé. Vernis O.P.I. Nali Lacquer : 40 000 Ar
Maquillage : raccord avec le vernis Le maquillage procède par étapes. La première consiste à démaquiller le visage de Prisca, étape importante pour nettoyer la peau qu’elle soit maquillée ou pas. Elle épile ensuite les sourcils avec de la cire. L’esthéticienne continue par le maquillage proprement dit en commençant par enlever les petites imperfections avec du fond de teint, un correcteur et de la poudre. Pour les paupières, elle opte pour des tons violet et orange. Pour obtenir des yeux de biche, elle dessine les sourcils et pose un léger trait d’eye-liner avant de mettre du mascara, élément indispensable. Elle finalise ensuite avec un coup de blush. Pour les lèvres, l’esthéticienne a choisi une couleur rouge oranger en raccord avec le vernis.
Gamme Sothys Le Soin Excellence Secret de Sothys 135 000 Ar
Aina Zo Raberanto
Modèle : Tiffanie Salon de beauté : Estethika
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Dans le périmètre Analakely - Ambohijatovo, Indiam et ses fils sont réputés pour fabriquer les meilleures valiha du marché, cet instrument à cordes typiquement malgache. Du 100 % fait main avec juste du bambou, une flamme de chalumeau, un burin à graver et beaucoup, beaucoup d’oreille…
uand on commence à parler valiha avec Indiam et ses fils, la réaction est toujours la même : « Vous voulez dire Q chromatique ou diatonique à 10, 12, 16 ou 24 cordes ? » Bref,
I ndiam
d’authentiques spécialistes de cet instrument traditionnel, proche parent de la cithare, que l’on joue depuis des siècles dans tout Madagascar. Dans leur atelier d’Ankasina de 12 mètres carrés, une dizaine de luthiers s’exécutent au rythme de deux valihas fabriquées par jour. Trois personnes par instrument en moyenne. La première est changée de sélectionner les bambous et de les couper aux bonnes dimensions (de 60 à 130 cm de long) ; la deuxième traite le bambou à la flamme pour lui donner sa couleur et sa dureté ; la troisième enfin dessine les motifs sur la tige cylindrique et assure la pose et le réglage des cordes. Ses origines sont indéniablement indonésiennes. Les motifs, très stylisés, représentent le quotidien des Malgaches dans les zones rurales. Il est rare qu’on n’y voie0 pas le roi Andrianampoinimerina (début XIXe siècle), des rizières, des zébus, l’aloalo (le poteau funéraire du Grand Sud) et les maisons traditionnelles des Hautes Terres. Rakotoarisoa, le fils aîné, grave les motifs au burin directement sur le bambou, sans croquis préalable.
Déco « Comme le marché n’est pas très développé, nous sommes obligés de faire d’autres travaux pour vivre », confie Randriana, le fils cadet. Pour l’heure, la famille se restreint aux petites rues touristiques d’Analakely et d’Ambohijatovo pour vendre ses modèles. Faute de moyens et de relations, elle n’écoule pas sa production dans les provinces et encore moins à l’étranger. « Si un partenaire se présentait pour vendre nos valihas à l’extérieur, nous ne dirions pas non », soupire Indiam, convaincu de l’exceptionnelle facture de ses instruments. La preuve, les trois quarts de ses clients sont des vazaha ou des Malgaches aisés qui ne transigent pas avec la qualité. « En général, ils achètent une valiha, non pour jouer dessus, mais pour la décoration. Avoir cet instrument dans sa salle de séjour est comme avoir un piano dans son salon en Europe. C’est la preuve d’un certain standing. » Randriana ne sait pas lire une partition, mais il a l’oreille musicale. Avec lui, pas besoin d’accordeur électronique chromatique (ce petit appareil servant à régler de façon précise les instruments à cordes), il lui suffit de jouer Afindrafindrao en promenant ses mains sur la valiha pour l’accorder parfaitement. « Autrefois les cordes étaient réalisées en fibres d’écorce de bambou, mais aujourd’hui on se sert plutôt de cordes en acier qui donnent un beau son de cithare », explique-t-il. C’est bien la seule concession qui soit faite à la modernité ! Solofo Ranaivo Contact sur www.nocomment.mg
Chante ma valiha
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bricoleur de Nosy Be, Bertrand nous accueille avec un grand sourire dans Esonmblématique atelier d’Andilamavo. Le sol est jonché de
On croyait tout savoir sur la « débrouille » malgache. Mais regardez Bertrand, l’as de la récup. Son truc, le « tout à vélo ». De la scie circulaire à la meule en passant par le chargeur de téléphone, tout chez lui tourne avec des pédales. Suffisait d’y penser !
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vieux objets récupérés que Bertrand « adapte depuis 1977 ». Une vieille lame trouvée dans une poubelle a été utilisée pour fabriquer un rabot, sa toute première invention qui trône à l’entrée de l’atelier. Plus curieux, des mécanismes de vélos sont reconvertis à des fins étonnantes : ici une scie circulaire « à profondeur de coupe réglable entre 10 et 100 mm » qui marche avec des vitesses, « pour que les enfants ne se fatiguent pas trop en travaillant », là une lampe qui fonctionne avec une dynamo « pour pouvoir travailler la nuit », explique-t-il. Il y a quand même quelques ingéniosités qui tournent sans pédales chez lui. Comme les ondes du téléphone n’arrivent pas jusqu’à Andilamavo, il a installé une antenne à 200 mètres de son atelier, reliée à sa « supercabine téléphonique » : un petit
Déco abri en taule accroché à un cadre de porte (sans porte) planté au milieu de la cour, où il peut capter du réseau ! Quand il va en ville, Bertrand monte dans sa charrette à zébu « améliorée » : grâce à « ses ressorts à lames », elle tient le choc sur la piste accidentée. Et tout le reste à l’avenant, car ce Géo Trouvetou malgache est d’une imagination inépuisable. Son atelier, un catalogue à la Prévert ! « C’est un don naturel », expliquet-il comme si cela allait de soi. Et de fait, Bertrand a monté son atelier tout seul, par besoin, sans personne pour lui apprendre les ficelles de la reçue. Fier de son atelier et de l’effet qu’il produit sur ses visiteurs, il ne manque jamais d’expliquer l’utilité de chaque instrument à la file toujours fourni de touristes qui pousse la porte : « des gens d’Allemagne, de France, Marseille et Paris », explique-t-il. Le tour du propriétaire se termine et Bertrand précise qu’il y a des inventions qui sont « mises en place, mais pas encore mises au point ». On attendra 2013 pour les voir terminées !
B ertrand ne perd pas les pédales
Stéphane Huët Contact sur www.nocomment.mg
Moscot, Dior, Wayfarer… Vintage
Porter des lunettes dans le pur style Nana Mouskouri - qu’on soit miraud ou pas - est la grande tendance. Si vous avez 200 euros à lâcher, allez droit sur les marques mythiques (Wayfarer, Moscot, Dior, Bonnet), sinon rabattez-vous sur les similis qui en jettent tout autant, pour dix fois moins cher…
n optique-lunetterie, le terme « vintage » désigne les modèles des années 1960-1980, une époque où tout le monde portait sans complexe des montures aussi grosses que le visage ! ERappelez-vous : Nana Mouskouri, Jackie Kennedy… Mais c’est bien l’actrice Audrey
Johnny Depp
Hepburn qui lance le mouvement en arborant en 1961 dans le film Diamants sur canapé d’incroyables montures carrées en plastique signées Ray Ban Wayfarer. Créées en 1952, Audrey Hepburn les Wayfarer n’ont jamais cessé d’« habiller » tout ce qu’Hollywood compte de plus myope dans ses rangs : James Dean, Marilyn Monroe et aujourd’hui Kirsten Dunst. Autres carreaux mythiques, les Moscot, des modèles portés depuis les années 50 par les plus grandes stars du show-biz, de John Lennon à Johnny Depp ! Dessinées par une famille d’opticiens new-yorkais, les Moscot dégagent un inimitable style bobo décontracté qui en fait le bestseller absolu du binoclard branché. Mais le must vient de Paris avec les inimitables lunettes années 70 signées Christian Dior dont Lady Gaga se dit positivement gaga. À moins de se fournir comme la journaliste Audrey Pulvar chez Bonnet, la maison spécialisée dans la fabrication de lunettes en écaille de tortue ou corne de buffle. La maison qui a habillé le regard du couturier Yves Saint-Laurent…
Lady Gaga
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Andoniaina Bernard
Le retour des binoclards branchés
Cahiers de nuit
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La Medina
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Le Glacier
Le C arni vore
Vahiny sse rna a p t n o M
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Mojo
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City Gr ill
Barman et jongleur
By night
Thierr
Pandora qui m’a parlé de cette tendance en France. Là-bas, il y a une fédération de flair bartending qui organise chaque année des championnats. J’ai appris tout seul, bien sûr en m’inspirant du film Cocktail avec Tom Cruise, un film culte pour les barmans qui veulent jongler. David Illy m’a vu à l’œuvre et nous avons commencé à travailler ensemble au moment où Alain Chatard a quitté le Mojo. Grâce à lui, j’ai pu améliorer mes techniques de jonglage. Nous sommes partis quelque temps à Hell Ville, à Nosy Be, pour faire des shows et participer à des foires. J’ai également donné des cours avec lui à Madacademy. Actuellement, je suis barman à L’Horloge du Café de la Gare et je retravaille avec Alain Chatard ! Quelques recettes pour jongler ? Je n’ai pas de techniques spécifiques, juste beaucoup Thierry alias Tex est connu comme l’un des plus spectaculaires d’entraînement. Avant, je pouvais jongler cinq heures par jour, barmans jongleurs (« flair bartenders ») de la capitale. un peu moins en ce moment. Je peux dire que j’en ai cassé Comme Tom Cruise dans « Cocktail », il jongle avec bouteilles, des bouteilles ! Maintenant, il existe des bouteilles incassables shakers et verres, tout en servant ses somptueux breuvages. appelées flybottle, spécialement conçues pour le jonglage. J’utilise Un barman qui a du flair ? aussi le shaker et le tin. De temps en temps, j’alterne magie et jonglage. Ca amuse les clients ! Un petit mot sur ton parcours ? Je n’ai pas toujours été barman, j’ai débuté en tant que pizzaïolo. Tes meilleurs cocktails ? Mais en 2004, un patron de bar m’a remarqué. Il a vu que j’aimais Il faut savoir que le métier de barman exige la connaissance de m’amuser et que j’étais très à l’aise avec les clients. Il m’a proposé 50 cocktails classiques. Après, il est possible de créer ses propres le boulot et je suis devenu barman au Pandora, l’actuel Phoenix. cocktails, ce que j’aime faire ! En ce moment, je propose de goûter Ensuite, Alain Chatard, qui était un de mes clients m’a demandé au Rien ne va plus ! un mélange de gin, de vodka, de bière et de travailler avec lui. Notre rencontre s’est faite naturellement d’un peu de Tabasco. C’est le dernier cocktail que j’ai créé et puisqu’on est tous les deux originaires du Nord de Madagascar. qu’on trouve uniquement à l’Horloge. Personnellement, j’ai un En 2009, je l’ai rejoint au Mojo Bar à Isoraka où j’ai commencé à faible pour la Fiesta, un cocktail composé de grenadine, triple sec, jongler et à créer des cocktails. Campari et vodka. Avec modération, bien sûr ! Comment es-tu devenu barman jongleur ? Recueillis par Aina Zo Raberanto 160 Le jonglage, je l’ai appris grâce à mon patron du
RÉPONSES AUX JEUX DU NO COMMENT N°35 MOTS CROISÉS — Le commerce
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SOLUTION DE L’ÉNIGME N°35 Soit « x » l’âge du jeune homme = 20, « y » l’âge de sa cousine et « a » la différence entre les deux âges. Alors x – y = a et y – a = 10, d’où y = x – a = 10 + a. Donc 2a = 10 et a = 5. La cousine a donc 15 ans. ÉNIGME N°36
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Quel est le résultat du produit suivant : (x-a) (x-b) (x-c) (x-d) …………………… (x-z)
— Litterature française —
JEUX
Horizontalement I. Ecrivain français du XVIe, auteur de Pantagruel et Gargantua II. Mouvement de foule - Papier utilisé en cuisine III. Romancier français du XIXe, auteur de Germinal - A payer IV. Cupide - Personnel V. Dramaturge du XXe, auteur de Rhinocéros VI. Symbole minéralogique des Pays-Bas - Preuve de non participation à un délit VII. Ecrivaine française du XVIIIe - Début d’adversité VIII. Symbole chimique - Inspiratrice d’écrivains IX. Poil des yeux - Auteur de romans d’aventures du XIXe X. Auteur dramatique du XVIIe, il écrivit Phèdre, Britannicus… - Condition XI. Attristée XII. Philosophe et écrivain français du XXe, auteur de La Nausée. Verticalement 1. Ecrivain du XXe, auteur de Knock et des Hommes de bonne volonté - Eu la capacité 2. Aluminium du chimiste - L’auteur de Zadig et de Candide 3. Ecrivain du XXe, auteur de Vipère au poing - Ecrivain humoriste du XIXe, auteur de Deux et deux font cinq 4. Petit poème - Premières lettres d’un organisme national 5. Article - Il peut être de vitesse 6. Recueil de bons mots - Démonstratif - Ecrivain du XXe, auteur de Querelle de Brest 7. Son vrai nom était Jean-Batiste Poquelin 8. Auteur réputé pour ses récits érotiques - Initiales routières - Ego 9. Déchiffrés - Petits golfes 10. Romancier du XIXe, auteur des Mystères de Paris - Ecrivain du XXe, auteur de la Symphonie pastorale - Elle est au trésor dans un roman de Stevenson.
La minute naturaliste Des arbres pour Madagascar Ixina, société belge, ne vend pas que des cuisines « écologiques » (munies du certificat Programme for the Endorsement of Forest Certification garantissant l'origine légale et durable du bois). La marque soutient également des projets en faveur de l'environnement. Notamment à Madagascar - pays déforesté à 85 % - où elle a conclu un partenariat avec l'association belge Graine de vie pour que dix arbres soient plantés pour chaque cuisine vendue. Soit quelque 200 000 arbres pour l'année 2012. « Aujourd'hui, nous fêtons la plantation de notre millionième arbre à Madagascar, sur une superficie totale de 10 km2. Ces arbres peuvent absorber en un an 5 000 tonnes de CO2 », explique Frédéric Debouche, président de Graine de vie, interrogé par 7 sur 7. L’objectif de l'association est de compenser l'empreinte écologique des pays industrialisés par la plantation d’arbres dans des pays en voie de développement : « Un arbre adulte planté à Madagascar compense chaque année plus de dix kilos de CO2. Quand des millions et des millions d’arbres seront plantés, notre planète respirera mieux et sera mieux à même de protéger ses habitants contre le réchauffement climatique », explique le trésorier de l'association. (Source 7 sur 7)
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Ce n’est pas de la camelote / This is good stuff /
Parlez-vous malgache ? Chaque mois, no comment® vous propose un apprentissage trilingue de la langue à partir de situations de la vie de tous les jours.
Oha-pitenenana / expressions /expressions Voambolana / vocabulaire / glossary Lafo be / trop cher / too expensive Phonétique : làfbé Mora be / pas cher / cheap Phonétique : mouràbé Otrinona ? / combien ? / how much? Phonétique : ôtchinn
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Ady varotra / marchander / to bargain Phonétique : àdvàrotcha Mason-karena / bénéfice / profit Phonétique : màsokaréna Mpivaro-mandeha / marchand ambulant / street vendor Phonétique : pìvàrmàndé
meurs / If I lower the price any more, I’ll die.
Explication : C'est l'argument qu'utilise un acheteur de fruits de saisons pour tenter de faire baisser le prix. Sous entendu : tant que la pluie n'est pas encore tombée, les fruits ne sont pas encore assez sucrés et ils sont donc trop chers.
Explication : Exclamation souvent fort exagérée du marchand qui ne peut plus baisser son prix au cours d'un marchandage serré. Les cas de décès après un marchandage sont toutefois très rares à Madagascar !
3- Tandremo fa mangala-danja be io mpivarotra io. Phonétique : Tàndjémo fà mangalàdàndzà bé iou pivàrotchiou. Traduction : Attention, ce marchand truque sa balance / Be careful, this vendor rigs his scale.
Explication : C'est la rumeur qui circule souvent autour d'un étal quand les clients ont un doute sur l'honnêteté du marchand. Une fois sur deux, c'est vrai… 4- Tsara tarehy otranao ity salady ty! Phonétique : tsàràtàré otchànaow ti salad ti.
1 - Manga eto mora ! Phonétique : màngétmoura
Traduction : Mes salades sont belles comme toi ! / This salad is as beautiful as you!
Traduction : Ici, les mangues ne sont pas chères ! / Mangos are not expensive here!
Explication : C'est l'argument choc employé par le vendeur de salades pour placer sa marchandise auprès d'une cliente… belle ou pas. Si la cliente flattée va acheter, il n'est pas exclu que cet argument commercial soit une pure salade…
Explication : C'est la harangue classique du vendeur de fruits pour appâter ses clients. La phrase fait toujours rire sur les marchés, car elle a un double sens. C'est en fait l'expression qu'emploient les petits indélicats pour prévenir la compagnie qu'ils sont en train de faire une vesse… 2- Mbola tsy latsak'orana akory io. Phonétique : mboulàtslàtsàkourànàkour ìou
5- Maty be amin'izany aho. Phonétique : Màtt bé amzàniaow. Traduction : Si je baisse encore le prix, je
ABidi
Z any ny entana
Traduction : La pluie n'est pas encore tombée / It hasn’t rained yet.
6- Raha tsy afa-po dia miverena eto fa soloiko. Phonétique : ràtsiàfapou dé mivérénétou fà soulouiko. Traduction : S'il y a un problème, repassez me voir / If there’s any trouble, come back and see me.
Explication : C'est la phrase magique du SAV à la malgache sur un marché, étant entendu qu'y a très peu de chance de retrouver le marchant ambulant à la même place le lendemain. 7- Solomaso tena izy ity fa tsy fosika! Phonétique : soulomàss ténàizi tì fa tss fôska. Traduction : Ce sont des vrais lunettes de marque, pas de l’imitation / These are real brand eyeglasses, not the fake stuff.
Explication : De vraies Gucci à 5 000 Ar, c'est ce que vous garantie le marchand en étalant devant vous sa camelote Made in China. Pour ce prix là, on veut bien faire semblant de le croire…
’éteignis l’ordinateur, lassé de surfer sur des vagues Jd’informations dont je ne
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savais déjà plus en quoi elles pouvaient m’intéresser, quand l’alarme d’une voiture tonitrua encore dans le quartier, peutêtre pour la troisième ou quatrième fois. Je me levai et descendis dans la cour. L’atmosphère était toujours aussi moite. Malgré les grondements lointains, l’orage ne semblait pas près d’éclater. Notre grille qui grinçait toujours un peu réveilla le vieux chien des voisins. Il rameuta les autres du quartier, lesquels, chacun derrière leur mur, exprimèrent leur vigilance. Aucune réaction derrière les volets clos de la rue. J’avançai entre les voitures garées sur le trottoir vers l’origine du trouble. « Ta gueule, vieux ! », je jetai au
par Johary Ravaloson
chien en passant devant son portail. Il continua encore à japper un moment, peut-être déjà dans ses rêves, avant de se rendormir. L’avertisseur de l’automobile par contre ne cessait de beugler. Je frôlai dans l’ombre deux ou trois chiens errants en débouchant sur le parking. Sous la lumière épuisée de la JIRAMA bramaient Kama et son acolyte. C’était la fin du mois, les préposés au gardiennage trompaient leur ennui avec du rhum bon marché. Trop. Je m’apprêtais à les engueuler vertement quand j’aperçus derrière eux une splendeur inattendue entre des feux clignotants. Talons compensés, jolies chevilles, longues jambes, bustier très correct, des cheveux
bouclés teints vermillon. Le tout scintillait sur le mufle d’un véhicule de sport, lequel, feux et klaxon en folie, en paraissait tout excité. Un vrai faux décor de pub. Je ne distinguais pas les traits de la fille. J’étais pourtant prêt à parier que je la connaissais. De vue, bien sûr. Elle passait souvent dans la rue sur une grosse moto derrière un vazaha. Les cheveux rouges que je voyais pour une fois hors du casque confirmaient sûrement mon intuition, mais je reconnaissais surtout les jambes magnifiques avec leurs fines attaches. Je m’en prenais aux gardiens pour me donner une contenance. – Pardon, M’sié ! bredouilla notre Tandroy de service. C’est Madame qui s’assied sur le capot de la voiture ! Je feignis finalement de m’apercevoir de sa présence. Je me demandais si c’étaient ses vrais cheveux, lissés et teints, ou des rajouts. Elle s’était relevée et le coupé BMW, tout de suite moins paniqué, cessa de brailler. Les feux qui continuaient à clignoter projetaient ombres et lumières sur une jolie frimousse. La foudre tonnait dans le lointain. – Enfin, un homme qui vient au secours d’une pauvre femme ! dit-elle d’un ton où le désespoir se percevait derrière l’ironie. Je jetai un œil vers mes deux ivrognes. – N’avons rien fait, M’sié ! s’écriaient-ils déjà. – Ils n’y sont pour rien, confirma la jeune femme. Il n’y a aucun taxi dans cette ville quand on en cherche ! Je suis fatiguée ! Comme pour confirmer ses dires, elle s’appuya à nouveau contre l’infernale allemande, déclenchant à nouveau l’alarme et retroussant encore un peu sa jupe. Dans le monde réel, ce genre de fille ne m’aurait pas jeté un coup d’œil. J’essayais
ardemment de ne pas trop faire figurer sur mon visage le ravissement d’un affamé découvrant une table bien mise. Trop. Alors que cela beuglait et clignotait tout autour, rien ne titillait ma méfiance. – Vous me conduisez au Mojo, au lieu de laisser klaxonner bêtement cette voiture ! ajouta-t-elle. – Ce n’est pas ma voiture ! – Ah ! dit-elle, se relevant comme finalement ennuyée par l’alarme incessante… Vous avez une voiture au moins ? me toisa-t-elle d’un regard méfiant. – Euh !… j’ai la 309… là-bas ! dis-je quand je retrouvai enfin l’endroit où mon frère avait rangé la voiture paternelle. – Eh bien ! fit-elle en hochant la tête sans que je ne susse distinguer un signe d’approbation certaine. Allons-y ! – Je vais chercher la clé, dis-je précipitamment. Quand je revins, clé en main et un bon tiers de mon enveloppe mensuelle dans la poche, je n’ai pas vraiment compté, elle était sur le capot de la Peugeot, laquelle ne faisait ni clignoter ses feux ni retentir sa trompe mais n’en resplendissait pas moins ; pas moins, je vous assure, que le coupé esseulé là-bas. J’espérais qu’il y avait assez d’essence et qu’elle démarrerait au quart de tour. – Madame, je vous en prie ! fis-je, le geste large, en lui ouvrant la portière. Son parfum mélangé à un peu de sueur – elle avait dû marcher jusqu’ici – me faisait chavirer. Le nez aux anges, je mis le contact. Je roulais doucement vers Isoraka, en émoi comme le ciel qui s’éclairait par intermittence. Au bout d’une dizaine de minutes quand même, j’ouvris la fenêtre et osai enfin
FICTION
Putain de bagnole
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regarder du côté de ma passagère. – Vous êtes magnifique ! bredouillai-je. Qu’avais-je donc dit ? Elle me lança un regard sombre et un flot de paroles semblant irrépressibles inonda ma pauvre voiture. Il semblait qu’on était tous les mêmes, qu’on ne cherchait qu’une chose avec elle, qu’elle était davantage qu’un beau cul, qu’on profitait de sa faiblesse, etc. Beaucoup de choses vraies, sans aucun doute, mais dont je ne voyais pas le rapport avec moi… mais enfin, je veux dire, avec le fait qu’elle fût là, dans la voiture avec moi ; c’était elle après tout qui avait demandé à ce que je l’accompagne, non ? Je m’arrêtai en prenant garde qu’on fût sous un bon lampadaire de la rue d’Antaninarenina. Pour ne pas l’effaroucher davantage, je n’éteignis même pas le moteur, virai d’une main un agent de sécurité qui s’approchait – une belle fille même dans une voiture pourrie en impose – et de l’autre tentai d’apaiser les siennes, qui malmenaient mon tableau de bord : – Je ne veux rien de toi, lui mentis-je quand elle leva les yeux vers moi. Un éclair traversa le pare-brise. Ses beaux yeux en amande s’embuèrent et des grosses larmes s’en échappèrent. Elle se mit à sangloter de plus en plus fort. Je serrai plus fortement sa main, dégageai un peu ses cheveux qui tombaient sur son visage. Je lui dis : – Je veux de toi… seulement ce que tu m’accorderas de ton plein gré. Tu es magnifique, n’importe quel homme serait heureux à tes côtés, et devrait te le rendre au centuple. Celui pour qui tu verses ces larmes a bien de la chance mais ne te mérite pas.
Je lui dis tout ça et peut-être autre chose. Ses sanglots se calmèrent. Je ne respirai plus. Elle me regarda intensément. – Tu feras quelque chose pour moi ? – Bien-sûr, tout ce que tu voudras ! Que n’ai-je pas dit là ! En tout cas, nous voilà rebroussant chemin, passant devant le parking de Kama, dépassant la maison familiale, pour ne s’arrêter que devant une baraque cossue et illuminée à la limite de notre quartier. – Je n’en ai pas pour longtemps, dit-elle en descendant de la voiture. Les premières gouttes de pluie tombèrent. Pestant, elle mit son sac illico sur la tête. « Ce sont ses vrais cheveux », pensai-je en la regardant franchir la grille éclairée. L’orage longtemps attendu s’en donnait à cœur joie. Le ciel se déversait comme d’un trop-plein. Des sacs en plastique et divers détritus dansaient sur les flots qui s’étaient formés dans la rue. Je n’aurais pas parié un ariary pour moi contre ses cheveux. Les coups de tonnerre se succédaient. Au bout d’un quart d’heure, cela s’arrêta aussi soudainement que cela avait commencé. Je me rassérénais. Ses cheveux ne risquaient plus rien. Je guettais sa sortie. Les lumières s’éteignirent dans la maison du vazaha, une à une, celles de la grille d’entrée également. J’attendis encore cinq minutes, puis cinq autres. Un peu de son odeur persistait aux alentours de son siège. Un chien hurla dans la nuit. D’autres dans le voisinage répondirent, souscrivant au bonheur d’être un chien dans la nuit et de hurler. Des voix se manifestèrent, exigeant le silence. Les chiens sont des chiens. Un chien aboyait à nouveau. Les autres alentour répondaient, rageant du malheur d’être un chien dans cette ville. Démarrer. Il ne manquait plus que ça, putain de bagnole !
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172
020 22 218 65 • (La) TAVERNE (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • TERRASSE EXOTIQUE : 020 22 244 09 • (La) TERRASSE DE TYDOUCE : 020 24 522 51 • (La) TERRASSE DU GLACIER : 020 22 202 60 • TIMGAD : 020 22 327 42 • TOKO TELO : 020 24 657 47 • (Le) TRAM : 020 26 388 28 • TRANO BONGO HOTEL : 034 20 365 34 • TRANOVOLA : 020 22 334 71 u URBAN CAFE : 033 11 258 66 • VANGA GUEST HOUSE : v VAHINY HOTEL : 020 22 217 16 020 22 442 33 • (Le) VANILLA (ORCHID HOTEL) : 020 22 442 03/05 • (La) VARANGUE : 020 22 273 97 • (La) VILLA : 020 26 254 73 • VILLA IARIVO : 020 22 568 18 • VILLA ISORAKA : 020 24 220 52 • VILLA VANILLE : 020 22 205 15 z ZEBU ORIGINAL BISTROT : 020 22 299 97 • ZENITH HOTEL : 020 22 290 05 Boutiques, Bijouteries, Arts, Déco a ADAN : 034 26 381 83 • ALL SPORT Tana Water Front : 020 22 644 09 • ALLURE FASHION : 033 25 780 84 • AMBIANCE ET STYLE : 034 05 101 72 • AMPALIS : 034 19 227 85 • ARABESQUE : 032 02 303 42 • ARTS ET MATIERES : 020 24 522 51 • AT HOME : 020 22 446 38 • AUDACE LINGERIE : 032 70 710 44 • ANTIQUAIRES DE TANA (Tana Water Front et Behoririka) : 032 07 174 50 b BEBE A BORD : 034 07 281 72 • BIJOUTERIE AMRATLAL : 020 22 364 79 • BIJOUTERIE MANOU Analakely : 020 22 612 25 • BIJOUTERIE MANOU Antaninarenina : 020 22 256 64 • BIJOUX OREA : 020 22 678 15 • BIJOUTERIE PALA : 020 22 225 01 • BLACKWEAR : 032 04 558 89 • La BOUTIQUE DE V : 032 07 001 32 • BYZANCE : 032 05 233 30 c CAFE COTON : 020 22 302 09 • CARAMBOLE : 020 22 207 40 • CARAMIEL : 033 11 364 09 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 22 364 90 • COUP DE CŒUR : 032 89 461 45 • COURTS Ankorondrano : 020 22 550 25 • COURTS Tanjombato : 020 22 576 76 • COURTS 67 HA : 020 22 336 64 • CRISTAL CADEAUX : 020 22 365 42 d DECIDELA Ankorondrano : 032 05 00 274 • DECIDELA Ivato : 032 11 00 277• DECI-DELA Route Circulaire : 032 05 00 272 • DECI DELA Tana Water Front : 032 11 00 278 • DECO France : 020 22 293 72 • DREAM STONES TRADING : 034 07 185 83 • DRESS CODE : 034 20 555 99 • DUTY FREE : 034 07 189 30 • DUW 1203 - Dago Urban Wear : 034
01 083 67 • ELEKTRA : 034 45 520 75 e ELLE’M : 034 26 381 83 • (L’) EMPIRE DU MARIAGE : 033 02 688 88 • ESPACE BIJOUX : 020 22 311 85 • ETHNIK Shop : 020 22 611 40 • ETINCELLE : 034 08 430 72 • EVASION DECO : 033 18 607 97 f FANCY BOUTIQUE : 020 22 308 89 • FEMININE : 034 60 647 38 • FIFTH AVENUE : 034 05 031 15• FINAL TOUCH : 033 02 402 82 • FOSA SHOP Tana Water Front : 020 26 377 85 • FOSA SHOP Isoraka : 020 26 243 91 • FRAGILE (Ankorondrano et Smart Tanjombato) : 034 02 110 72 • FUN MOBILE : 032 05 079 79 • FUSION RAY : 020 22 636 28 g G.I. (Gentleman Individuel) : 034 02 783 60 h HAZOMANGA : 032 02 527 43 • IMAGE : 034 08 884 90 i IS’ART GALERIE : 033 25 148 71 • IVAHONA (Boutique) : 032 05 090 02 • IVAHONA (Maison) : 032 05 090 06 j JAVA : 032 59 987 82 • JINA CHAUSSURES SMART : 034 02 395 70 k KAPRICE Tana Water Front : 034 08 031 75 • KIDORO (Literie) : 020 23 628 84 • KIF DAGO : 033 78 151 99 • KIVAH&CO : 032 05 874 35 • KLUNG MALAGASY Mode Junior : 034 03 015 06 • KIOSK à BIJOUX : 033 15 830 43 • KOKOLOKO Isoraka : 033 08 443 19 • KRISTEL BOUTIQUE : 032 40 457 15 • KRYS OPTIQUE Gare Soarano : 020 22 211 02 • KRYS OPTIQUE Score Digue : 020 24 229 97 • KRYS OPTIQUE Zoom Ankorondrano : 020 22 318 38 l L’ADRESSE : 034 03 004 55 • LA COUR CARREE : 032 05 090 06 LA ROMANCE : 033 15 536 85 • LA TOURISTA : 034 87 003 87 • LE 7EME CIEL : 020 22 608 21• LE MONDE DE BEBE : 034 07 219 84 • LOLITA BOUTIQUE : 020 24 375 53 • LUMIN’ART : 020 22 431 34 m MADESIGN : 020 22 245 50 • MAFIOZZO : 034 02 645 93 • MAKATY (Magasin Mac) : 034 04 102 87 • MAKI COMPANY : 020 22 207 44 • MALGADECOR : 020 23 691 98 • Mama Benz : 032 05 777 74 • MAXI TUNING : 032 11 00 345 • MEGASTORE by CLEMENTY : 020 22 204 26 • MISS SIXTY : 033 11 479 82 • MOISELLE : 034 11 187 60 • MOTOSTORE : 034 07 179 57 • MY SPACE : 020 26 381 83 • MY WORLD FASHION DESIGN : 034 11 605 54 n NEW BALANCE : 034 31 693 10 • NEW MAN : 032 11 00 278 • NEW STYLE : 034 18 247 32 • NIL MEUBLE : 020 22 451 15 o OCEAN TEXTILE : 020 26 388 26 • ON ABI : 020 22 558 59 p PAGE 2 : 034 16 751 84 • PAGE 2 SMART : 034 16 751 12 • PAPARAZZI : 020 22 567 71 • PHILAE DECO : 020 22 427 21 • POINT MARIAGE : 020 24 537 66 • PRECIOUS : 034 01 170 39• PRETTY WOMEN : 032 03 209 03 • QUE DU BONHEUR : 034 84 049 46 q QUINCAILLERIE 2000 : 020 22 333 82 r REGAL SHOES : 020 24 773 52 • RIVES GAUCHE : 033 02 275 81 • ROSES ET BAOBAB : 032 40 615 60 • ROUGE
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DESIR : 033 25 780 84 s SAMSUNG (Analakely) : 020 22 295 53 • SAROBIDY MADAGASC’ART : 033 11 642 64 • SAV TECHNO : 034 70 613 44 • SEPT PRIX MEUBLE : 020 22 664 79 • SERENITY PALACE : 033 05 374 20 • SHAMROCK : 020 22 549 82 • SHOP STYLE : 034 04 915 01• SOBEK : 020 24 166 41 • SOPHIA BOUTIQUE : 034 12 869 95 • STOP MARKET : 034 36 818 00 t TANT POUR ELLE : 034 96 723 00 • TATTI WATTI : 034 02 016 64 • (La) TEESHIRTERIE : 020 22 207 40 • TIME PALACE : 020 22 370 31 • TISHANAKA : 032 02 200 00 • TRACCE (Boutique) : 034 02 675 77 • TRENDY : 020 22 364 88 • SUCCES FOU : 032 44 054 35 v VEL’DUTY FREE : 020 22 626 14 • VIVA DESIGN Ankorondrano : 020 22 364 88 w WHITE PALACE : 020 22 669 98 y YOU SACS & CHAUSSURES : 034 02 016 64 z ZAZAKELY : 034 04 245 82 Sports, Loisirs a ACADEMIE DE DANSE : 020 24 740 93 b BLUELINE : 020 23 320 10 c CANALSAT : 020 22 394 73 • (Le) CARLTON FITNESS CLUB : 020 22 260 60 poste 1503 f FITNESS CLUB : 034 05 360 51• FORM + : 020 26 394 98 g GASY QUAD : 032 12 600 00 i INGA : 032 02 260 42 • IVOKOLO Centre culturel d’Ivandry : 032 63 291 06 l LE CHAT’O : 034 23 033 33 • LE C.O.T. : 032 05 085 40 • LECTURES ET LOISIRS : 020 22 325 83 o OXYGEN FITNESS & SPA : 034 14 240 22 p PARABOLE MADAGASCAR : 020 23 261 61 s SALLE DE SPORT (Immeuble Aro Ampefiloha) : 020 26 296 27 • STUDIO 101 : 032 57 984 04 t TANA PAINT BALL : 032 28 798 24 • T-TOON : 034 40 612 50 Communications, agences a AGENCE FAACTO : 020 23 297 64 • AGENCE GRAND ANGLE : 020 22 549 95 • AGENCE NOVOCOM : 020 23 557 47 • AGENCE TAM TAM : 020 22 218 70 • AIRTEL MADAGASCAR : 033 11 001 00 • AK… TV : 020 22 385 41 m MACADAM : 020 22 640 68 o ORANGE MADAGASCAR : 032 34 567 89 r RLI Radio : 020 22 290 16 t TEKNET GROUP : 020 22 313 59 Agences de voyage, Tourisme • AIR MADAGASCAR : 020 a AIR FRANCE : 020 23 230 23 22 222 22 • AIR MAURITIUS : 020 22 359 90 c CAP MADA VOYAGES : 020 22 610 48 d DILANN TOURS MADAGASCAR : 032 05 689 47 • DODO TRAVEL : 020 22 690 36 m MALAGASY Travel : 032 41
526 51 • MERCURE VOYAGE : 020 22 237 79 n NOOR VOYAGES : 034 05 020 90 o OFFICE NATIONAL DU TOURISME : 020 22 660 85 s STA Aviation : 032 73 369 81 Salons de beauté, Parfumeries a APHRODITE : 020 22 540 48 • AMAZONE CITY : 032 05 252 36 • AMAZONE SMART : 020 22 462 12 • AQUA VILLA : 032 07 648 42 • ARIA BEAUTÉ : 020 22 642 69 • ASMARA MASSAGE : 033 24 324 10 • ATELIER DE HAUTE COIFFURE : 032 04 259 82 b BELLISSIMA (Esthétique & Coiffure) : 034 17 404 41 c COCOONING : 034 36 327 27 • COLOMBE MASSAGE : 020 24 763 11 • COYOTE GIRL : 033 14 657 20 e ESTETIKA : 020 22 201 27 f FELINE Ankadivato : 020 22 288 20 • FELINE BEAUTÉ Zoom : 020 22 364 94 • FLEURS de BEAUTÉ (Salon de beauté) : 020 24 354 97 • FLORIBIS : 032 05 819 33 g GRAINS de BEAUTÉ : 020 22 445 26 H HARMONY BEAUTY : 032 47 361 03 i INTERLUDE : 033 18 529 31 m MAJOREL : 020 22 253 29 p PASSION BEAUTÉ : 020 22 252 39 • PELE MECHE COIFFURE : 034 17 268 59 • PROGDIS : 020 23 256 10 r RAINBOW BEAUTY : 020 22 310 95 • REGINA’S BEAUTY : 020 26 289 24 s SOFITRANS : 020 22 223 30 t TARA’S COIFFURE : 032 05 438 51 Y YVES ROCHER : 020 22 475 20 Santé a ASSISTANCE PLUS : 020 22 487 47 c CTB : 032 78 488 42 • CTB AMBOHIMANARINA : 020 22 450 61 o OPHAM : 020 22 206 73 p PHARMACIE DE LA DIGUE : 020 22 627 49 • PHARMACIE HASIMBOLA : 020 22 259 50 • PHARMACIE METROPOLE : 020 22 200 25 • VETCARE : 032 05 749 22 Entreprises, Institutions a ABC CONSTRUCTION : 020 22 423 49 • ALLIANZ : 020 22 579 00 • ASSIST Aviation : 034 07 185 98 • ASSIST DST : 020 22 426 88 • BRASSERIE STAR : 020 b BHL MADAGASCAR : 020 22 208 07 22 277 11 d DIRICKX : 020 22 446 60 e EXOFRUIMAD : 020 22 457 96 f FILATEX : 020 22 222 31 g GROUPE SMTP : 020 22 442 20 h HENRI FRAISE FILS & CIE : 020 22 227 21 • HESNAULT MADTRANS : 020 22 618 33 i ID MULTIMEDIA : 020 23 297 64 • IN CONCEPT : 020 24 388 56 • IFM (ex-CCAC) : 020 22 213 75 j JOCKER MARKETING : 020 22 685 48 m MICROCRED (Ambodivona) : 020 22 316 35 • MICROCRED (Tsaralalana) : 020 22 264 70 • MICROCRED (Ambohibao) : 020 22 446 56 • MICROMANIA : 020 22 558 60 s SARL REGENCY (Passeport Vip) : 034 64
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937 00 • SOCIETE FANIRY SARL : 020 22 554 09 • SOREDIM : 020 22 239 27 t TECHNIBAT : 032 07 223 76 u UNICEF : 020 22 674 97 • UNIVERSITE ACEEM : 020 26 098 61 v VIMA : 020 22 330 93 X X-CHANGE : 020 30 889 99 Concessionnaires • CT MOTORS : 020 c CONTINENTAL AUTO : 020 22 644 42 23 320 52 i INFINITY : 034 14 000 19 m MADAUTO : 020 23 254 54 • MATERAUTO : 020 22 233 39 • MOTOSTORE : 020 22 600 00 s SICAM : 020 22 229 61 • SODIREX : 020 22 274 29 t TRACES (Motos) : 020 23 350 35 Photos d DMT PHOTO Score Digue : 032 02 046 32 • DMT PHOTO Antaninarenina : 020 22 622 19 • DMT PHOTO Analakely : 020 22 611 00 • DMT PHOTO Ankorondrano : 032 62 796 36 • KODAK : 032 62 796 36 Immobiliers f FIRST IMMO : 020 22 368 68 g GUY HOQUET : 032 07 173 17 i IMMO Conseil : 020 22 622 22 P PROMO-TANA : 020 22 617 50 r ROKA IMMO : 032 07 848 02 Service rapide m MALAKY : 032 45 383 32 Paysagiste p PARADISE GARDENS / PHYTO-LOGIC : 034 11 333 45 Matériels informatiques A APPLE STORE : 034 14 311 91 p POLYGONE : 020 22 306 20 • PREMIUM INFORMATIQUE : 032 05 115 00 S SHARP STORE : 020 22 422 94 t TECHNOLOGIES ET SERVICES : 020 23 258 12 ANTSIRABE Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé a A LA TABLE DE JAMES : 034 13 704 97 • AU RENDEZ-VOUS DES PECHEURS : 020 42 492 04 b BAR L’INSOLITE : 032 02 158 14 c CRISTAL HOTEL : 034 44 916 09 h HOTEL CHAMBRE DES
VOYAGEURS : 020 44 979 38 • HOTEL DES THERMES : 020 44 487 61 • HOTEL HASINA : 020 44 485 56 • HOTEL IMPERIAL : 020 44 483 33 • HOTEL LE TRIANON : 020 44 051 40 • HOTEL RETRAIT : 020 44 050 29 • HOTEL VATOLAHY : 034 07 937 77 • HOTEL VOLAVITA : 020 44 488 64 l LA TARENTELLE : 032 65 446 66 • LE CAFE DE L’ALLIANCE : 034 43 222 26 • LE CENT DIX : 034 98 906 00 • LE FLOWER PALACE : 034 49 040 40 • LE RELAIS DES SAVEURS : 020 44 491 00 • LE ROYALE PALACE : 020 44 490 40 r RESIDENCE CAMELIA : 020 44 488 44 • RESTAURANT POUSSE POUSSE : 032 07 191 97 • RESTAURANT RAZAFIMAMONJY : 020 44 483 53 • RESTAURANT ZANDINA : 020 44 480 66 s SARABANDA RISTORANTE : 034 11 900 27 Sports, Loisirs c CANALSAT : 032 05 276 46 g GOLF CLUB D’ANTSIRABE (Club House) : 020 44 943 87 Entreprises, Institutions m MICROCRED : 032 05 367 01
BAOBAB : 020 62 220 35 Boutiques, Bijouteries, Arts, Déco c CLEMENTY : 020 62 243 04 Sports, Loisirs c CANALSAT : 032 02 417 47 Agences de voyage, Tourisme : l LA RUCHE DES AVENTURIERS : 020 62 247 79 • SKY SERVICES MADAGASCAR : 032 05 217 40 Entreprises, Institutions a ALLIANCE FRANCAISE : 020 62 225 52 Photos d DMT PHOTO : 020 62 245 39
MAHAJANGA (MAJUNGA)
TOAMASINA (TAMATAVE)
Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé a (L’) ALAMBIC : 032 41 439 27 • AMBIANCE TROPIK ET GOURMANDE : 033 11 735 73 • ANTSANITIA RESORT : 020 62 911 00 b BADAMIER : 020 62 240 65 • BLUES’ ROCK CAFE : 032 04 680 89 • BOLO PASTA ET GLACIER : 020 62 923 55 c CAPRICE : 020 62 244 48 • COCO LODGE : 020 62 230 23 e (L’) EXOTIC : 032 63 588 50 • EXPRESSO : 034 45 980 39 f FISHING HOTEL : 032 04 682 20 • FISHING RESTAURANT : 032 05 160 93 h HOTEL RESTAURANT DE LA PLAGE : 020 62 226 94 k KARIBU LODGE : 033 11 497 51 l LA CORNICHE RESTAURANT : 034 38 162 54 • LA PASSERELLE : 032 40 053 70 • LATINO CAFE : 033 07 746 11 • LE GUEST : 032 79 894 71 • LES ROCHES ROUGES : 020 62 020 01 • LOOCK NESS : 032 71 391 58 m MARCO PIZZA : 032 11 110 32 p PAPY RALEUR : 032 07 939 15 • PICCOLA CORTE : 020 62 021 94 • (LA) PISCINE HOTEL : 020 62 241 72 q QUAI OUEST : 020 62 233 00 r RESTAURANT LA TAVERNE : 032 64 642 78 s SAN ANTONIO : 032 05 244 03 • SHAKIRA : 033 71 365 39 • (LE) SUD : 032 40 656 26 • SUNNY HOTEL : 020 62 918 13 t TOBANY : 032 61 753 32 • TROPICANA : 020 62 220 69 v VIEUX
Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé a ADAM & EVE : 020 53 334 56 • ANJARA HOTEL : 020 53 303 61 b (Le) BATEAU IVRE : 020 53 302 94 • BLUE MOON : 032 52 199 74 • (Le) BORAHA VILLAGE (Sainte Marie) : 020 57 912 18 c CHEZ LUIGI : 020 53 345 80 • CHEZ RASOA : 032 85 177 20 • COM CHEZ SOIS : 020 53 345 80 d DARAFIFY : 034 60 468 82 h HOTEL CALYPSO : 034 07 131 32 • HOTEL FLEURI : 032 25 498 72 • HOTEL H1 : 033 28 358 33 j JAVA HOTEL : 020 53 316 26 l LA PIROGUE : 033 05 917 17 • LE DOMAINE DES BOUGAINVILLIERS (Mahambo) : 032 04 011 96 • LE METIS : 032 86 379 55 • LE PALAIS DES ISLES : 020 53 314 33 • LE TII’WAI : 034 02 123 10• LONGO HOTEL : 020 53 335 54 n (Le) NEPTUNE : 020 53 322 26 o (L’) OCEAN 501 : 032 64 147 43 p PANDORA : 032 46 087 36 • (Le) PILE ou FACE : 020 53 306 53 • PIMENT BANANE : 034 08 043 09 • PRINCESSE BORA (Sainte Marie) : 020 57 004 03 q QUEEN’S : 032 61 486 20 r (La) RECREA : 032 04 610 71 s SNACK-COULEUR CAFÉ : 032 56 298 36 • SOUTH EAST : 032 50 261 86 • SUNNY HOTEL : 020 53 336 11 t (La) TERRASSE : 034 45 016 03 v • (Le) VIP : 034 85 794 04 • (Le) VERSEAU : 032 05 612 62 x XL BAR : 034 07 043 09
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Boutiques, Bijouteries, Arts, Déco a ANTIDOTE : 032 11 692 27 c CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 46 c CLEMENTY : 020 53 309 90 m MY EPICERIE : 034 79 282 54 n NULLE PART AILLEURS : 020 53 325 06 t TNT : 034 39 025 54 Sports, Loisirs c CANALSAT : 032 05 276 02 c EAST ACADEMY : 034 02 335 86 Salons de beauté, Parfumeries e ESPACE BEAUTÉ : 033 05 252 33 l LA PARFUMERIE : 032 05 252 33 s SWEETIE’S BEAUTY : 032 04 900 42 v VITA BEAUTÉ : 034 87 439 59 Librairies l LIBRAIRIE FAKRA : 020 53 321 30 TOLIARY (TULEAR) Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé a ANAKAO OCEAN LODGE & SPA : 020 22 328 60 • ATLANTIS : 020 94 700 42 b (Le) B52 : 034 05 540 48 • BAMBOO CLUB : 020 94 902 13 • BELLE VUE HOTEL (Ambolimalaika) : 032 04 647 22 • (LE) BO BEACH RESTO PETER : 032 04 009 13 • (LE) BŒUF : 032 82 614 68 c CALIENTE BEACH : 020 94 924 18 • CHEZ ALAIN : 020 94 415 27 • (Le) CORTO MALTESE : 032 02 643 23 d DUNES IFATY : 020 94 914 80 e (L’) ESCAPADE : 020 94 411 82 • (L’) ETOILE DE MER : 020 94 428 07 h HOTEL DE LA PLAGE (Ambolimalaika) : 032
04 362 76 • HOTEL LA MANGROVE (Ankilibe) : 020 94 936 26 • HOTEL LES PALETUVIERS : 020 94 440 39 • HOTEL MASSILIA : 032 57 604 78 • HOTEL RESTAURANT LE PRESTIGE : 032 02 062 61 • HOTEL RESTAURANT LA MIRA (Madio Rano) : 032 02 621 44 • HOTEL SAFARI VEZO (Anakao) : 020 94 919 30 • HYPPOCAMPO HOTEL : 020 94 410 21 i IFATY BEACH : 020 94 914 27 • ISALO ROCK LODGE : 020 22 328 60 j JARDIN DU ROY / RELAIS DE LA REINE : 020 22 351 65 • (LE) JARDIN : 020 94 428 18 k KINTANA GUEST HOUSE : 020 94 930 80 l • LA BERNIQUE : 020 94 449 87 • LALANDAKA HOTEL : 020 94 914 35 • LA ROSE D’OR : 032 54 355 29 • LA MAISON : 032 07 727 47 • LE JARDIN DE BERAVY : 032 40 397 19 m MAGILY HOTEL : 032 02 554 28 n (LE) NAUTILUS : 020 94 418 74 p (LE) PARADISIER HOTEL : 032 07 660 09 • PLAZZA HOTEL : 020 94 903 02 r (LE) RECIF : 020 94 446 88 • RELAIS D’AMBOLA : 032 45 326 21 • (LA) RESIDENCE ANKILY : 020 94 445 50 s SAÏFEE HOTEL : 032 05 552 03 • SALARY BAY : 020 75 514 86 • LE SAX’APHONE RESTO : 032 75 340 41 • SERENA HOTEL : 020 94 441 73 • (LE) SOLEIL COUCHANT : 032 47 360 15 t TAM TAM CAFE : 032 02 524 48 • (LA) TERRASSE CHEZ JEFF : 032 02 650 60 v VICTORY HOTEL :020 94 440 64 • (LE) VOVOTELO HOTEL : 034 29 377 36 Boutiques, Bijouteries, Arts, Déco c CLEMENTY : 020 94 411 91 t TOP GSM : 034 23 118 29 Sports, Loisirs c CANALSAT : 032 07 220 46 Agences de voyage, Tourisme m MAD SUD VOYAGE : 020 94 423 20
Disco Club - Cabaret - Toliara
ANTSIRANANA (DIEGO SUAREZ) Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé a ALLAMANDA HOTEL : 020 82 210 33 c COCO PIZZA : 032 45 678 21 d DIEGO SUN CITY : 032 53 288 22 • (LE) DOMAINE DES FONTENAY : 020 82 927 67 • DOUX DELICES : 032 81 746 27 g (LE) GRAND HOTEL : 020 82 230 63 h HOTEL DE LA POSTE : 020 82 220 14 • HOTEL EMERAUDE : 020 82 225 44 • HOTEL FIRDOSS : 020 82 240 22 • HOTEL KARTIFFA : 032 55 978 44 • HOTEL KIKOO : 032 07 597 75 • HOTEL MANGUIER : 032 55 978 44 • PLAZA : 032 04 052 40 • HOTEL RESTAURANT LES ARCADES : 020 82 231 04 i IMPERIAL HOTEL : 020 82 233 29 l LA BODEGA : 032 04 734 43 • LA CASE EN FALAFY : 032 02 674 33 • LA COTE BAR : 032 02 306 97 • LA GOURMANDISE : 032 41 644 42 • LA NOTE BLEUE : 032 07 125 48 • LA ROSTICCERIA : 020 82 236 22 • LA TAVERNE : 032 07 767 99 • LA VAHINEE : 032 46 272 17 • LE 5 TROP PRES : 032 49 162 64 • LE VILLAGE : 032 02 306 78 • L’ETINCELLE : 032 45 431 50 • LE SUAREZ : 032 07 416 17 • LIBERTALIA : 032 71 894 54 m MEVA PLAGE : 032 43 817 70 • MEXI COCO : 020 82 218 51 r RESTAURANT LA JONQUE : 032 07 076 54 • RESTAURANT LE PALMIER : 032 85 008 70 • RESTAURANT LE TSARA BE : 032 04 940 97 t TONGA SOA : 032 02 288 20 v VARATRAZA : 032 87 041 82 • VOKY BE : 032 04 012 01 Boutiques, Bijouteries, Arts, Déco b BLACK WEAR : 032 04 558 89 • BOUTIQUE BLEUE NUIT : 033 09 552 63 • BOUTIQUE INO VAOVAO : 032 02 288 80 c CARAMBOLE BOUTIQUE : 032 25 341 92 • CHEZ BADROUDINE : 020 82 223 00 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 82 239 98 l LA MAISON DE L’ARTISANAT : 020 82 293 85 Sports, Loisirs c CANALSAT : 032 04 122 96 Entreprises, Institutions m MICROCRED : 032 05 366 92 Concessionnaires s SICAM : 032 07 421 21
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Photos d DMT PHOTO : 020 82 232 08 FARADOFAY (FORT-DAUPHIN) Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé a AZURA HOTEL & SPA : 020 92 211 17 c CHEZ BERNARD : 034 04 409 25 • CROIX DU SUD : 020 92 910 56 g GINA VILLAGE : 033 21 326 21 k KALETA HOTEL : 020 92 212 87 l LE FILAO : 032 43 288 58 m MAXI PIZZA : 032 55 671 49 r RESERVE DE NAHAMPOANA : 034 11 212 34 s SAFARI LAKA : 033 24 453 26 • SOAVY HOTEL : 032 40 657 46 t TALINJOO HOTEL : 032 05 212 35 Sports, Loisirs c CANALSAT : 032 07 220 24 Agences de voyage, Tourisme a AIR FORT SERVICES : 034 46 122 80 Concessionnaires s SICAM : 032 05 221 59 FIANARANTSOA Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé c CLAIR DE LUNE : 034 05 707 08 e ECOLODGE CAMP CATTA : 020 75 923 58 • ESPACE RELAX (Restaurant) : 034 17 135 64 h HOTEL COTSOYANNIS : 020 75 514 72 • HOTEL SORATEL : 020 75 516 66 l L’ANCRE D’OR : 034 12 459 21 • LA SOFIA : 034 05 838 88 • LES BOUGAINVILLIERS (HOTEL D’AMBALAVAO) : 034 18 469 21 • LE TROPIK HOTEL (HOTEL D’AMBALAVAO) : 033 02 012 91 • LE PANDA : 034 05 788 77 • LE ZUMATEL : 034 20 021 32 r RESTAURANT CHEZ DOM : 034 01 975 78 t TSARA GUEST HOUSE : 020 75 502 06 Sports, Loisirs c CANALSAT : 032 07 220 21
HELL VILLE (NOSY BE) Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé a AT HOME : 032 53 930 09 b BELLE VUE : 020 86 613 84 c CAFE DEL MAR : 034 46 753 22 • CHEZ LOULOU : 032 69 783 91 • CHEZ SITY : 032 07 925 21 • CHEZ TATIE CHRIS : 032 04 212 36 • CHEZ THERESA : 032 04 664 75 d DIAMANT 10 : 032 07 739 14 • DISCOTHEQUE LE DJEMBE : 032 04 944 48 I INDIA PALACE : 034 21 354 60 l L’ESPADON : 032 44 769 85 • LA PLANTATION : 032 07 934 45 • LE MANAVA : 032 43 405 60 n NANDIPO : 032 04 482 32 • NUMBER ONE : 032 69 074 14 o OASIS : 032 07 137 76 • O P’TIT BONHEUR : 032 49 163 01 r RESTAURANT DE LA MER : 032 69 074 14 • ROYAL BEACH HOTEL : 032 05 322 44 s SAFARI BAR RESTAU : 032 80 354 49 • SARIMANOK : 032 05 909 09 t TAXI BE : 032 59 187 86 v VANILA HOTEL & SPA : 032 02 203 60 Boutiques, Bijouteries, Arts, Déco b BLACK WEAR : 032 04 558 89 g GALERIE COMMERCIAL ANKOAY : 032 02 388 79 l LE TAMARIN : 032 04 944 20 m MAKI : 032 04 014 76 Sports, Loisirs c CANALSAT : 032 07 220 33 • ULYSSE EXPLORER : 032 04 802 80 Agences de voyage, Tourisme o ORTNB : 032 04 163 78
MANANJARY Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé h HOTEL VAHINY LODGE : 032 02 468 22 Sports, Loisirs c CANALSAT : 032 05 276 14 MORONDAVA Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé b BAOBAB CAFÉ : 020 95 520 12 c CHEZ MAGGIE : 020 95 523 47 • COULEUR CAFÉ : 032 43 666 54 h HOTEL TRECICOGNE : 020 95 924 25 l LA CAPANINA : 032 04 670 90 • LE PALISSANDRE COTE OUEST : 020 95 520 22 • LE RENALA SABLE D’OR : 032 04 976 88 m MADA BAR : 032 04 703 99 Agences de voyage, Tourisme o OFFICE NATIONAL DU TOURISME : 032 40 766 82 Entreprises, Institutions a ALLIANCE FRANCAISE : 032 05 119 72
ville avec
Yves
Jetha
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monde, il y a une ambiance tropicale, on s’amuse. C’est vraiment une boîte où les gens dansent et personnellement je suis très porté sur la musique, le rythme, bien plus que sur les bars. Votre style de musique ? Comme je mixe depuis l’âge de 13, j’ai commencé avec le funk, mais aujourd’hui on fait avec tout ce qui est actuel. Tout ce côté boum-boum avec les grosses basses - quand on est DJ il faut sentir les vibes. Dans le funk j’aime les classiques de la fin des années 70 début 80 : le funk un peu jazz de George Benson, Diana Ross à ses débuts, Shalamar. Aujourd’hui j’apprécie à peu près tout le monde : Flo Rida, Usher… L’événement artistique marquant de ces derniers mois ? Je suis assez peu sorti cette année, beaucoup de travail surtout depuis la mise en place du Jet Club. Mais j’ai pu voir l’exposition de Pierrot Men au Louvre, j’aime la photo, tout ce qui est esthétique. Votre actualité ? Nous avons ouvert le Jet Club en septembre. Pour le début de l’année, on proposera non pas un karaoke, mais des concours de chant, une sorte de scène ouverte. Recueillis par Joro Andrianasolo
Downtown
En
loin de chez moi, à Andohan’i Mandroseza. Pour boire un verre ? Le Café de la Gare, je n’en suis pas loin non plus, puisque c’est à cinq minutes du bureau. Je ne bois pas beaucoup, j’y vais surtout en fin de journée, l’occasion de prendre un pot avec les amis. Un coin de la ville où s’évader ? Je fais un peu de vélo tout-terrain. Le weekend j’aime aussi prendre la voiture pour me balader sur la route de Tamatave, sur les collines. Je me rends souvent à Andekaleka, près de la centrale Jirama. J’aime me retrouver dans la nature le dimanche, histoire de me ressourcer. Votre loisir le plus constant ? Plus qu’un loisir c’est une passion ! Je mixe au Jet Club avec Kiero notre DJ résident, Administrateur général de la Somadis surtout de la vidéo. Une bonne chose pour (Société malgache de distribution), Yves les gens qui ne dansent pas et sont assis : tout Jetha est depuis septembre dernier à en discutant, ils peuvent regarder les clips. Je la tête du Jet Club (ex-L-Sens). Entre la le fais chaque soir du jeudi au samedi, enfin distribution de marques internationales et les chaudes soirées clubbing, ses bons surtout à partir de vendredi, car le jeudi l’ambiance est plus posée, plus bar. Je fais plans dans la capitale. aussi de la pétanque… Votre restaurant préféré ? Un club pour danser ? Comme j’aime beaucoup tout ce qui est Avant de racheter le L-Sens pour en faire le Jet viande, je dirais Le Palladios pour le bœuf Club, j’allais au Caveau pratiquement trois fois et Chez Arnaud pour le confit de par mois, voire même tous les vendredis ou canard. En plus, ce n’est pas très samedi, avec mes amis. C’est ouvert à tout le