No comment mag nc 48

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n°48 - janvier 2014 - mensuel gratuit - mada - événements - culture - nuits - sorties - tv - www.nocomment.mg








SOMMAIRE 10 Best of 2013 : Et les gagnants sont...

Portfolio

Sondage effectué par 12 12 mois de no comment® : Vous avez aimé !

CULTURE 40 Alioune Diagne : « Banlieue noire » 42 Léon Fulgence : Tendre et rebelle 44 Bédé malgache : 50 ans déjà

52 Jean-Luc Andrianasolo : Faut que ça saigne !

MéDIAS 58 Minosoa Razafinimanana : La pluie et le beau temps 61 Willy : « Rockin’ Antsirabe »

ÉCO 64 Stéphane Raveloson : « Concurrence sauvage et déloyale » 66 Irchad Razaali : « Démocratiser la beauté » 70 Patrick Guillou : « Devenir le port hub de l’océan Indien »

Escales 80 Madagascar « irremplaçable » 84 Sainte-Luce d’hier et d’aujourd’hui

GASTRONOMIE 88 Interview gourmande : Zoé Rarivo du Foie Gras de Tana

Sortir 98 L’Oriental : Les saveurs du Levant 100 Îlot 13 : Karaoké live !

Mad’Arbres : Accro aux branches

MÉTIERS 74 Tonton tatoue

Plagiée, détournée... mais si la musique malgache fait recette !

Loisirs

46 Robert Furlong : « Chazal îlien, trop îlien » 48 Ben Arès : « À l’intérieur ça s’anime et ça grouille »

Actuel

Culture

Nature 76 Jean-Yves Ramanamidonana : « Agriculture urbaine enjeu capital » 78 Sambava : Sous la plus grande cocoteraie du monde


FICTION 174 Je brûle encore

DOWNTOWN

Loisirs

Rock

190 En ville avec Rindra Andriamihaja

Dark Inside : Metal planant

107 Des motards au grand cœur

La mode ! 108 3Ladies Pirates : Trois filles en vogue

Déco 124 Les brodeuses de l’Anosy

Bien-être 128 Hammam : À toute vapeur

Tononandro 171 Capricorne : Le millésime qu’on ne choisit pas


Best of 2013 : Et les gagnants sont… Vous avez été nombreux à participer sur notre site au sondage no comment® qui nous permet aujourd’hui de vous présenter les personnalités qui vous ont le plus touchés au cours de ces douze derniers mois. De Seheno Rama au chef Mbinina, voici votre best-of 2013.

Chef Mbinina est-elle fondamentalement une affaire de toqués ? On serait tenté de répondre à bien considérer le parcours du créateur de la Gastronomie Pizza Lqueaparlespizzal’affirmative lecteurs de viennent de désigner opérateur économique de l’année. no comment®

Car Arson Ambinintsoa Randrianaivo (no comment n° 38, mars 2013) est tout sauf un chef à la mie de pain, et sa toque tout ce qu’il y a de plus mérité. Il est en effet un digne élève du chef Philippe Gourio, à l’époque où ce dernier officiait à l’Hôtel de France - ils sont 18 toqués à pouvoir se prévaloir de son enseignement, dont le chef Lalaina. Cela pour dire que lorsqu’il se lance dans la pizza en 2002, le chef Mbinina a de solides connaissances culinaires et par-dessus tout un sens certain du goût malgache. C’est cela qui lui permettra de faire entrer la pizza, jusque-là de consommation très élitiste, dans les mœurs malgaches. Et le résultat, c’est cette chaîne de restauration rapide, la première du pays, qui ne cesse de faire des petits. En parlant de faire des petits, il convient d’annoncer, le 11 décembre dernier, la naissance de la petite Christiana, cinquième enfant du chef Mbinina. « Chez moi, à Ankadindramamy, mon bureau et la cuisine ne font qu’un. Le week-end, avec les enfants, je regarde Masterchef, une façon de les préparer en douceur à prendre la relève. » Un chef qui voit loin. ®

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Que du bon pour 2014


Actuel

Seheno Rama

I

l y a encore une année, Seheno Rama (no comment® n° 39, avril 2013), chanteuse orientée soul world façon Ayo ou Erykah Badu, était quasiment inconnue du grand public, malgré une brillante deuxième place remportée en 2009 au concours Music Challenge. Et la voici aujourd’hui désignée « chanteuse de l’année » par les lecteurs de no comment® ! L’émotion qui l’étreint en apprenant la nouvelle n’est pas feinte : « Je ne m’imaginais pas que les gens m’appréciaient autant. C’est eux que je veux remercier en premier. Être aimée, c’est pour ça qu’on fait ce métier dans le fond », confie la soul mama (et triplement, puisque mère de deux enfants). D’avoir vécu de nombreuses années en France lui a permis d’engranger des expériences capitales, comme son passage au sein du chœur de gospel We are One ou à Hazkeni Voices, seul groupe à chanter du gospel en hébreu ! Bref, quand elle rentre au pays en 2007, Seheno Rama est loin d’être une débutante. En attendant la sortie de son premier album, on peut toujours se faire les dents sur Un morceau comme Indray andro izay (Il était une fois), combinant rythmes africains et mélodies des Hauts Plateaux. En attendant la sortie de son premier album Sombin’aina (Tranche de vie) déjà partiellement diffusé sur le Net. « J’ai dû en différer la sortie et changer de musiciens, car j’ai aujourd’hui une approche beaucoup plus professionnelle de ce métier. » Cela ne l’empêche pas d’avoir ouvert sa boutique de mode dans la capitale, ce qui s’appelle terminer l’année en beauté !

Je finis l’année en beauté Pages réalisées par Solofo Ranaivo Contact sur www.nocomment.mg

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12 mois de no comment Amis lecteurs, vous avez jugé les personnalités qui vous ont le plus marqué au cours de ces douze derniers mois. Ces résultats n’expriment que votre opinion en fonction des articles parus dans no comment® de décembre 2012 à novembre 2013. Meilleure Couverture

Farahaingo (juin 2013) Tahina Rakotoarivony (septembre 2013) Mahefa (décembre 2012

16% 15% 12%

®

Meilleur chanteur

D-Lain (janvier 2013) Rado Rakotorahalahy (février 2013) Edgard Ravahatra (septembre 2013) Teta (novembre 2013)

26% 14% 12% 12%

Meilleure chanteuse

Seheno Rama (avril 2013) Farah (février 2013) RaSah (Sasamaso)

20% 14% 12%

Meilleur groupe

Olo Blaky (janvier 2013) Rakoto Frah Junior (février 2013) The Dizzy Brains (mai 2013)

24% 19% 18%

Meilleur artiste plasticien

Ikala (décembre 2012) Tahina Rakotoarivony (mai 2013) Farahaingo (avril 2013)

24% 16% 14%

Meilleur styliste (La Mode)

Vida (novembre 2013)

12

62%

Vo u s av e z a i m é !


Père Pedro, à défaut du Prix Nobel, il est distingué par no comment®…

Madagascar Oasis / Rénovation du parc de Tsimbazaza (mai 2013)

16%

Meilleur chef (Gastronomie)

Rochella Randriamiharisoa / Pasta It (novembre 20% 2013) Nialy Ranaivojaona / Trano Bongo (avril 2013) 18% Max Randrianasolo / Café de la Gare (mai 2013) 16% Meilleure table (Sortir)

Tachou (septembre 2013) Pok Pok (avril 2013)

18% 16%

Meilleur entrepreneur (Eco)

Chef Mbinina / Gastronomie Pizza (mars 2013) Jaytaxx / Radio des Jeunes (septembre 2013) Lova Rasamimanana / Kanto & Kintana Productions (juillet 2013)

42% 20% 10%

Meilleur projet humanitaire (Assos)

Akamasoa (Père Pedro Opeka) (juin 2013) Ecole du Monde / Cent briques pour Madagascar (mai 2013) Animal SOS Madagascar (mai 2013) Population Services International (PSI) / antisida (décembre 2012)

22% 16% 14% 14%

Meilleur projet environnemental (Nature)

Projet Baobab (Sainte-Marie) / Enregistrement des 30% baleines (août 2013) Vima Wood Industry / Reboisement de 12 000 ha 18% (avril 2013)

Idylle Beach / Sainte-Marie (novembre 2013) Chantaco (juin 2013) Shawarma City (juin 2013)

28% 18% 12%

Meilleur club /discothèque

Le Kudeta La suite 101 Le Club

28% 26% 24%

Meilleur bar

Out Cool Le Mojo Le Manson

25% 24% 18%

Meilleur Restaurant

Le Café de la Gare Le Carnivore Divina La Ribaudière

18% 14% 12% 12%

D-Lain, chanteur de l’année.

SoNDAGE Enquête menée en face à face à domicile sur 326 individus du Grand Tana et représentative des 15 ans et + selon les quotas d’âge et de profession du chef de foyer, après stratification géographique. Marge d’erreur d’environ 5  %.


Couv’ by Plus parlant qu’un CV, moins aride qu’une bio, le portrait chinois s’installe dans no comment®. Stève Ramiaramanantsoa, notre maquettiste maison, se colle à nouveau à l’exercice et à la seul couv blanche annuelle de votre magazine préféré.

Si j’étais un peintre... Le génie de Picasso et les moustaches de Salvadore Dali. Si j’étais une couleur... Le noir. Je sais, c’est une anticouleur... Si j’étais un bruit... Le bruit de la première gorgée de bière quand elle tombe dans le gosier. Si j’étais un musicien... BB King, Hendrix... la base.

Le portrait chinois de

Stève

Ramiaramanantsoa

Si j’étais un instrument... La batterie. C’est grâce à elle que je me prends parfois pour un rocker ! Si j’étais un film... Les 12 Salopards. Avec toi ça fera 13 ? Si j’étais un personnage de fiction... Blek le Roc quand il se farcit un homard rouge... Si j’étais un personnage historique... Mandela, ce n’est pas original. Si j’étais un truc à manger... Masikita, nems, caca pigeon, ce qu’il y a. Si j’étais une invention géniale... La machine à faire pleuvoir les dollars. Si j’étais un objet inutile... On va dire une maquette. Recueillis par Alain Eid



C’est vous qui le dites Coups de cœur, coups de gueule, envie d’envoyer un message à une personne qui vous est chère ou simplement de vous exprimer… cette rubrique vous est dédiée. Envoyez vos mails à courrier@nocomment.mg, nous les publierons.

Take it Ezzy ! Bonjour, il y a une erreur et de taille dans votre dernier numéro (no comment® 46), Graham Ezzy n’a jamais été champion du monde. Je ne sais pas votre source mais vous devriez vérifier. Une information de cette importance, de surcroît erroné, ne peut que nuire à l’image de Madagasikara (...) Graham Ezzy a un grand talent et fort possible qu’un jour, il devienne champion du monde. Nous lui souhaitons ! Cordialement,

Graham Ezzy (à g.) et Geoffrey Billy Gaspard.

Au Pays Des Lémuriens

Nous dérogeons à notre règle de ne pas répondre aux courriers anonymes pour préciser que nous n’avons fait que nous référer au dossier de presse que nous a envoyé l’organisateur, Geoffrey Billy Gaspard, dont voici d’ailleurs la réponse : Il y a plusieurs compétitions internationales de windsurf dans le monde, les deux plus connues sont la Professional Windsurfer Association (PWA) et l’American Windsurf Tour (AWT). La première se déroule dans plusieurs spots autour du monde tandis que la seconde n’a lieu qu’en Amérique du Nord et du Sud. Ensuite, il y a plein de compètes internationales s’intitulant Wave Classic ou autres. Je sais bien que c’est Marcilio Browne le champion du monde général des vagues en 2013, et qu’en 2012 c’était Phillip Koster. Mais pour moi

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Graham Ezzy, première place au World Performance Event au Japon en 2012, est bien un champion du monde, au sens de détenteur d’un titre de d’importance mondiale, un champion mondial. Son press-book en témoigne, il a une marque de voile à son nom, il a un excellent palmarès et je ne vois pas pourquoi on lui dénierait cette importance. Enfin l’internaute se trompe en disant que cela nuit à la


réputation de Mada. Il faut d’abord savoir que la venue de Graham Ezzy a été en soi un exploit en raison des difficultés rencontrées, mais ça à la limite, ça ne regarde que moi ! On a commencé à correspondre en avril autour de ce projet. Graham m’a assuré qu’avec le film de 20 minutes qu’il projetait de tourner, cela ferait une publicité géante pour Mada et Diego, et je n’ai aucune raison d’en douter étant donné son audience à travers le monde ! À croire que cela agace de voir qu’un petit local comme moi a pu faire venir une personnalité aussi émérite que Graham. Certains sont allés jusqu’à prétendre qu’ils l’avaient fait venir à ma place sur leur page facebook… Même chose pour la première édition du RCM Kite Contest que j’ai organisée l’an passé, où j’ai essuyé le feu d’une certaine critique sous prétexte que sans le recours aux « opérateurs spécialisés » cette compète ne vaut que dalle. Eh bien moi je dis non ! Les locaux sont ravis qu’il y ait ce genre d’événements à Diego et pour la première fois à Mada. Croyez bien que ces réactions d’humeur ne m’empêcheront pas d’organiser la troisième édition du RCM Kite Contest… Geoffrey Billy Gaspard Organisateur du RCM Kite Contest

Courrier début, Nicolas était pour moi un excellent fournisseur par la qualité de son savoir et de ses fabrications, aujourd’hui il est un ami et un fidèle partenaire. La fondue dite « savoyarde » porte désormais le nom de « Fondue du terroir malgache d’Antsirabe ». Avec ma parfaite considération, Albert Wagner, Diplômé chef de cuisine de la Confédération Suisse

Informatique pour tous Dans l’article consacré à la Fondation Telma, paru dans notre édition de novembre (no comment® n° 46), il fallait lire que dans le cadre du programme Informatique pour tous visant à initier à l’outil informatique l’enfance défavorisée, la société Microsoft a fourni à sept centres spécialisés (Les Enfants du soleil, Les Orchidées blanches, Don Bosco, etc.) les packs Office 2007 qui tournent sur une trentaine d’ordinateurs, ces derniers ayant été eux-mêmes fournis par une association.

Courageux et citoyen Bravo à no comment® pour avoir renouvelé à l’occasion de Fondue d’Antsirabe la Journée de lutte contre le sida (1er décembre) son opération Suite à votre merveilleux article Albert Wagner, une symphonie « un magazine un préservatif » en partenariat avec l’association de saveurs paru dans votre édition de novembre (no comment® Population Services International (no comment® n° 47). Cela est 46), je voudrais apporter une toute petite rectification. Il est vrai courageux et très citoyen quand on sait à quel point les Malgaches que je fabrique un peu de fromage et qu’à mes débuts je ne servais se sentent peu concernés, à tort, par la pandémie du VIH-sida. que ma propre fabrication. Cependant les temps changent. C’est Un coup de chapeau également au travail de terrain que fournit grâce à ma rencontre avec Nicolas Rousseau, maître fromager PSI pour faire passer le message auprès des travailleuses du sexe, de Lactimad à Antsirabe, que m’est venue l’idée de faire des comme le montre votre reportage. soirées « raclettes et fondues » Chez Albert et Lily, à Mantasoa. Lalaina, institutrice en EPP Nous préparons aussi des sachets fondues prêts à l’emploi. Au

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Prostitution enfantine La prostitution des enfants se déroule dans la rue. On la voit tous, on la regarde, on la commente. Mais qui agit ? Qui signale ? Qui applique les lois existantes et punit les clients ? Qui prend en charge ces enfants victimes de violences sexuelles ?

lors qu’en France, le débat public sur la pénalisation des clients de la prostitution A s’avive et divise les opinions, ici à Madagascar peu de gens se préoccupent du sort des centaines de femmes et d’hommes victimes de prostitution. Pire encore, à Madagascar, la prostitution de mineurs augmente et se banalise. Le tourisme sexuel local et international se pratique en toute impunité, la pornographie sur Internet accessible aux plus jeunes se développe à une vitesse impressionnante et les fonds pour répondre à ces phénomènes sont très limités. Si le phénomène de la prostitution enfantine dévoile souvent le pire, une tendance montre qu’à

possible de


Tribune Antananarivo les victimes sont de sexe féminin, âgées de 16 ans, célibataires, avec au moins un enfant à charge et vivant avec leur mère et leur fratrie dans une maison délabrée. Leur entrée dans la prostitution se fait vers l’âge de 15 ans pour des raisons économiques et leurs gains sont utilisés pour couvrir les dépenses quotidiennes familiales. Les victimes travaillent pour la plupart seules, dans la rue, le soir pour environ 5 000 Ar la passe. Le client « type », lui, est à 99,4 % de sexe masculin et à 6 % étranger. Il a en moyenne 28 ans mais les âges s’étalent de 12 à 64 ans. Un client sur trois est marié. Plus de la moitié avoue chercher spécifiquement un(e) mineur(e) pour des raisons de « fraîcheur », terme utilisé par les clients eux-mêmes pour désigner l’apparence physique des jeunes. La rencontre entre le mineur et le client a majoritairement lieu dans la rue, et parfois dans les bars ou les karaokés* « Ne détournez pas le regard » est le mot d’ordre d’ECPAT (End Child Prostitution and Trafficking) France pour mobiliser et signaler les clients pour protéger les enfants et changer les comportements des clients, qu’ils soient malgaches ou étrangers. À cette fin, ECPAT France travaille avec les pouvoirs publics et judiciaires, les acteurs du secteur touristique mais aussi avec les travailleurs du sexe, les clients, les jeunes et leurs

familles afin d’expliquer les séquelles de la prostitution sur les enfants et les conséquences pénales pour les clients. Car à Madagascar, il est possible de ne pas fermer les yeux. La ligne téléphonique 147 est mise gratuitement à disposition des personnes qui veulent signaler un abus sur un mineur. La police des mœurs et de protection des mineurs est formée à recevoir des plaintes et l’ambassade de France est active pour s’assurer que les lois extraterritoriales, qui punissent des infractions commises à l’étranger par des Français, soient appliquées. Ainsi, le signalement de cas d’abus sexuels sur mineurs permet d’une part la poursuite du client et d’autre part de protéger les enfants. Restez vigilants et signalez !

Le client type

est à 6 % étranger

Marie Darmayan Directrice nationale ECPAT France

* Chiffres tirés d’une étude faite par ECPAT auprès de 1 237 mineurs et et 795 clients de la prostitution, à Tana en 2013. Il n’existe pas de chiffres globaux pour Madagascar. ECPAT (End Child Prostitution and Trafficking) France a pour vocation de lutter contre l’exploitation sexuelle commerciale des enfants, c’est-à-dire la prostitution enfantine, la pornographie enfantine et le trafic des enfants à des fins sexuelles.

ne pas fermer les yeux

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Clins d’œil 5

1 Festival de cultures urbaines «Hetsik’1» et «Tafa HH» qui s’est déroulé ce samedi 14 décembre 2013 à l’AFT Andavamamba. 2 Morvan Giral (à dr.) , directeur général de Century 21 Madagascar, dévoile la maquette de la future Résidence Émeraude en présence de l’architecte Iannis Pardon, lors de la soirée Apérimmos au Régius à Akorondrano, le jeudi 5 décembre. 3 « Gala des sponsors 2013 », une soirée au Kudeta à Anosy le jeudi 12 décembre à l’occasion de la passation de collier entre les deux présidents – 2013 et 2014 – de la Jeune Chambre internationale (JCI) Ilon’Iarivo. 4 Le lycée André Resampa à Antsirabe met à disposition des étudiants des exemplaires de no comment® dans leur bibliothèque. Un grand merci à eux. 5 Séance de dédicace du livre d’Amal Sewthohul, intulé Made in Mauritius au Lecture et Loisir Tana Water Front le samedi 30 novembre. Le livre est le lauréat du prix Cinq Continent.

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6 Finale du tournoi national slam-poésie à l’IFM – Institut Français de Madagascar – le 14 décembre.



7 Pour la première fois et en exclusivité, l’Alliance Française de Fort-Dauphin à Madagascar, a fêté l’arrivée du Beaujolais édition 2013. La francophonie et le Beaujolais étaient à l’honneur, les équipes se sont affrontées dans des joutes de mimes et des duels de questions pour remporter l’abonnement gratuit à la bibliothèque de l’Alliance fançaise de FortDauphin.

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8 Rencontre avec le photographe Jean-Christian Bourcart qui a animé en décembre 2013, un atelier photo à destination d’un groupe de photographes malgaches. Cette rencontre a été une prise de contact avec les photographes, une présentation du projet d’atelier intitulé « Aller de l’avant «. 9 Clin d’oeil à un fidèle lecteur qui nous a fait visiter Le Cap. Vous aussi n’hésitez pas à nous envoyer vos photos de voyages ! 10 Ouverture officielle de l’Ilot 13 le samedi 14 octobre à Isoraka. La soirée a été animée par Charline en partenariat avec la THB.

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TRaces


Paroles, paroles

A

h ces bonnes vieilles résolutions de début d’année. Si vite entonnées et si vite oubliées dans le dédale des jours qui passent ! L’an passé à la même époque, vous vous promettiez d’arrêter de fumer, de vous remettre au sport, de donner plus de temps aux autres au service d’une bonne cause, et aujourd’hui devant le cendrier rempli à ras bord, l’aiguille de la balance qui menace de passer à la dizaine supérieure, vos amis de l’association qui attendent toujours que vous les rappeliez, vous devez bien admettre que c’était encore une de ces bonnes vieilles résolutions non tenues de début d’année ! Paroles, paroles ! À peine plus crédibles, qu’une résolution de l’ONU trop vite éventée dans le concert des nations, qu’un serment d’ivrogne devant le bol à sangria ou qu’une promesse de politicien en campagne… vous voyez que le registre de nos petites défections est large ! Il est pourtant des résolutions qu’on tient. Nous, par exemple, à no comment®, nous vous promettions, il y a tout juste an, toujours plus de culture, de sorties et de loisirs, et vous pouvez constatez que nous avons tenu parole avec un format toujours plus renforcé en pages, en illustrations et en plaisir de lecture. Cette promesse nous n’avons aucun mal à vous la réitérer alors que nous nous apprêtons ce mois à fêter nos quatre ans d’existence, avec plein de surprises et de rubriques nouvelles en préparation pour les douze mois qui viennent. A vous de voir comme on dit et bonne année quoiqu’il en soit !

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AGENDA Mercredi 1er janvier 2014 Tana Plaza 12h : « Nouvel an à volonté en buffet », avec Narimanana groupe latino sound (65 000 ariary par personne) Samedi 04 janvier 2014 IFM (ex-CCAC) 15h : Slam : scène ouverte - Terrasse de la médiathèque, entrée libre Is’Art Galerie 18h : Finissage de la Net Expo : « Gorée Walls » par RomeijC et Tahina Rakotoarivony (projection) Dimanche 05 janvier 2014 Café de la gare 14h : Ciné kids : « Planes » Café de la gare 16h : Ciné rétro : « Ghost » Café de la gare 19h : Ciné nouveauté : « Steve Jobs » Mercredi 08 janvier 2014 IFM (ex-CCAC) 10h : Cinéma - séance jeune public : « Ernest et Célestine » de Benjamin Renner, Stéphane Aubier, Vincent Patar, 2012, 79mn IFM (ex-CCAC) 14h : Cinéma - séance jeune public : « L’écume des jours » de Michel Gondry, France, 2013, 2h05 IFM (ex-CCAC) 16h30 : Cinéma - séance jeune public : « Des saumons dans le désert » de Lasse Hallström, Grande-Bretagne, 2012, 1h47 Du jeudi 09 au jeudi 30 janvier 2014 Is’Art Galerie : Exposition de peinture : « Le chaud dans le froid » par Michel Randria Jeudi 09 janvier 2014 In Square : Soirée « karaoké »



Vendredi 10 janvier 2014 In Square : Soirée « cool tempo » Samedi 11 janvier 2014 IFM (ex-CCAC) 14h : Cinéma - séance jeune public : « Belleville Tokyo » d’Elise Girard, France, 2011, 1h15 IFM (ex-CCAC) 16h30 : Chronique cinéma RLI 106 FM : « Les demoiselles de Rochefort » de Jacques Demy, France, 1967, 2h In Square : Karaoké soft Dimanche 12 janvier 2014 Café de la gare 14h : Ciné kids : « Monster Academy 1 » Café de la gare 16h : Ciné rétro : « Le Père Noël est une ordure » Café de la gare 19h : Ciné nouveauté : « Paranoïa » Du lundi 13 janvier au samedi 22 février 2014 IFM (ex-CCAC) : Exposition/arts visuels/installation : « Maurice », hall d’exposition, entrée libre. Vernissage le lundi 27 janvier à 18h Mercredi 15 janvier 2014 IFM (ex-CCAC) 13h : Concert classique de midi - Madagascar Mozarteum présente : « La chorale Maestria », salle de spectacle, entrée libre IFM (ex-CCAC) 18h30 : Chronique cinéma RLI 106 FM : « Belle de jour » de Luis Bunuel, France, 1967, 1h42 Jeudi 16 janvier 2014 In Square : Billard et karaoké Vendredi 17 janvier 2014 IFM (ex-CCAC) 19h : Installation/vidéo/ photographie : « De gaga enao » - boîte à sons &



images, artites & partenaires associés : Rijasolo, Ariry Andriamoratsirezy, Fly B, Eco Designer - entrée libre In Square : Soirée « RnB Samba Mexicano… » Samedi 18 janvier 2014 IFM (ex-CCAC) 14h : Chronique cinéma RLI 106 FM : « Hommage : Nelson Mandela, au nom de la liberté » de Joël Calmettes, France, 2009, 1h30, documentaire IFM (ex-CCAC) 16h30 : Chronique cinéma RLI 106 FM : « Pulp fiction » de Quentin Tarantino, USA, 1994, 2h29 (interdit aux moins de 12 ans) IFM (ex-CCAC) 19h : Chronique cinéma RLI 106 FM : « La leçon de piano » de Jane Campion, Nvelle-Zélande/ Australie, 1993, 2h - Palme d’Or à Cannes In Square : Billard et karaoké Dimanche 19 janvier 2014 Café de la gare 14h : Ciné kids : « Cody The Robosapien » Café de la gare 16h : Ciné rétro : « Pretty women » Café de la gare 19h : Ciné nouveauté : « Copains pour toujours 2 » Mercredi 22 janvier 2014 IFM (ex-CCAC) 14h : Cinéma - séance jeune public : « Kerity

la maison des contes » de Dominique Monféry, France, 2009, 1h20, animation à partir de 3 ans IFM (ex-CCAC) 16h30 : Cinéma - séance jeune public : « Head-on » de Fatih Akin, Turquie/Allemagne, 2004, 2h (interdit aux moins de 12 ans) IFM (ex-CCAC) 18h30 : Cinéma - séance jeune public : « Dracula » de Francis Ford Coppola, USA, 1992, 2h10 (interdit aux moins de 12 ans) Jeudi 23 janvier 2014 In Square : Soirée « karaoké et pub » Mojo by no comment® 22h : Elsie Vendredi 24 janvier 2014 IFM (ex-CCAC) 19h : Théâtre/concert - Voix et kora : « Dis oui », d’après un texte de Daniel Keene, salle de spectacle. Tarifs adhérents : 4000 ar / non adhérents : 6000 ar In Square : Funky spirit avec Bim & Tommy Samedi 25 janvier 2014 IFM (ex-CCAC) 10h : Cinéma - séance jeune public : « Azur et Asmar » de Michel Ocelot, France, 2006, 1h39 (à partir de 3 ans) IFM (ex-CCAC) 14h : Cinéma - séance jeune public : « Le


mariage des moussons » de Mira Nair, Inde, 2001, 1h54 IFM (ex-CCAC) 16h30 : Chronique cinéma RLI : « Zatoichi » de Takeshi Kitano, Japon, 2003, 1h56 IFM (ex-CCAC) 18h30 : Chronique cinéma RLI : « Amour » de Michael Haneke, Autriche/France, 2012, 2h - Palme d’or à Cannes In Square : Billard et karaoké soft Dimanche 26 janvier 2014 Café de la gare 14h : Ciné kids : « Pinocchio » Café de la gare 16h : Ciné rétro : « Police Academy » Café de la gare 19h : Ciné nouveauté : « Paris à tout prix » Mercredi 29 janvier 2014 IFM (ex-CCAC) 14h : Théâtre au ciné : « L’avare » de Jean Girault et Louis de Funès, adapté de Molière, France, 1979, 2h IFM (ex-CCAC) 16h30 : Théâtre au ciné : « Une séparation » d’Asghar Farhadi, Iran, 2011, 1h54 Jeudi 30 janvier 2014 Carrefour des Entrepreneurs Européens (Madagascar - Océan Indien) : Dîner à thème économique In Square : Billard et karaoké Mojo by no comment® 22h : Seheno Rama et Lova Ramahefason Vendredi 31 janvier 2014 IFM (ex-CCAC) 18h15 : Musique/stylisme/danse contemporaine : « Ny fonenako », une performance conçue par Leong Sang Géraldine (Cie Jiny), showroom de Madauto à Analakely, entrée libre In Square : Soirée « Funky à l’ancienne 70’s-80’s-90’s »

Pour paraître dans l’agenda, merci de nous faire parvenir vos infos avant le 15 Janvier à : agenda@nocomment.mg


P lagiée, détournée, mais Il est l’un des plus grands paroliers de jazz des années 30, collaborateur attitré des Fats Waller, Eubie Blake, Bennie Goodman… Le plus américain des auteurs malgaches est pourtant mort dans l’indifférence générale, il y a tout juste 40 ans. Cherchez l’erreur.

manuels de jazz le rappellent à notre souvenir sous le pseudonyme Razaf. De son vrai nom Andriamanantena Paul Razafkeriefo, Lné leesd’Andy 15 décembre 1895 à Washington DC. Non, ce n’est pas une erreur !

Pas plus que la liste des quelque 215 titres que lui attribue le Hall of Fame des paroliers. Parmi eux des standards de jazz aussi incontournables que Honeysuckle Rose (1929), Stompin’ at the Savoy (1936) ou In the Mood (1939). Voilà, de toute évidence, une page de l’histoire du jazz qui mérite d’être réécrite ! C’est tout le sens de l’hommage qui lui a été rendu en septembre lors du dernier Madajazzcar, à travers une conférence-débat animé par Désiré Razafindrazaka, le président du festival. S’il est né citoyen américain, Andy Razaf est bien le fils d’Henri Razafkeriefo, neveu de la Reine Ranavalona III, et de Jennie Waller, la fille du premier consul noir américain à Madagascar en 1891. Enceinte et déjà veuve (à tout juste 15 ans), elle choisit de regagner les ÉtatsUnis au moment de la colonisation française. « Même s’il n’a pas vécu à Madagascar, il a toujours été conscient de ses origines. Il a connu la ségrégation qui d’une certaine façon l’a conduit à devenir un parolier de jazz, car il n’y avait pas d’autres voies à l’époque pour un poète noir. » Son enfance est celle d’un petit gars de Harlem qui doit quitter l’école

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Andy Razaf : In the Mood, c’est lui !


à 16 ans pour aider sa mère, en faisant des petits boulots, comme portier d’ascenseur. Ce qui ne l’empêche pas de composer à 17 ans Baltimo, son premier titre, qui sera joué par la revue Passing Show à Broadway en 1918. D’être de Harlem le prédispose à fréquenter les pointures du jazz naissant, comme Eubie Blake ou James P. Johnson. Mais c’est sa rencontre en 1921 avec Fats Waller, le grand maître du stride (un style de piano de Harlem hérité du ragtime), qui le met définitivement sur les rails. Ensemble, ils écrivent des revues et des comédies musicales d’où sortira plus d’un standard de jazz. Comme Black and Blue, écrit dit-on à la demande du gangster Dutch Schultz. All that jazz ! De Benny Goodman à Cab Calloway, il devient un parolier très en vue. L’ascension de celui que ses pairs appellent le « Prince de Madagascar », comme il y a un Comte Basie ou un Duc Ellington, est telle que le magazine Variety se doit de révéler en 1936 que les œuvres d’Andy Razaf ont été jouées 20 836 fois à la radio ! Mais tout n’est pas rose pour lui. Entre un Fats Waller qui le paye au lance-pierre et les grandes

Culture

si la musique malgache fait recette !

maisons de disques qui se soucient du droit d’auteur comme de leur première chemise, sa fortune est loin d’être faite. Sans un sou, il ambitionne pourtant d’écrire un opéra sur l’histoire de Madagascar, mais la mort de Fats Waller en 1943 fait capoter le projet. La suite n’est pas plus reluisante. Frappé de paralysie en 1951, il passe le reste de sa vie cloué sur un fauteuil roulant et meurt quasi oublié à Hollywood, le 3 février 1973. Andy le Maudit ? « Au-delà de l’injustice qui veut que les interprètes soient généralement plus connus que les compositeurs ou les paroliers, il laisse un héritage tout à fait surprenant », estime Désiré Razafindrazaka. «  Contrairement à la plupart des Afroaméricains de l’époque qui méconnaissaient leurs origines, lui s’est toujours raccroché à son identité malgache. Il se voulait le porte-parole des minorités, ce qui l’amènera à collaborer au journal de l’Association universelle pour l’amélioration de la condition noire (United Negro Improvement Association, UNIA) de Marcus Garvey. Là aussi il fait figure de précurseur. » Il existe encore de nombreux textes non publiés d’Andy Razaf. Plus de 800. Le travail de mémoire ne fait que commencer autour de ce singulier poète. Aina Zo Raberanto

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Haja Ranjarivo (OMDA)

Le copier-coller est puni par la loi L’Office malgache du droit d’auteurs (Omda), organisme rattaché au ministère de la Culture, veille à la défense et à la sauvegarde de la propriété artistique et intellectuelle. Un domaine où le plagiat est parfois inévitable, estime Haja Ranjarivo, son directeur.

Un cas semblable à celui de Barijaona est-il possible aujourd’hui ? Il faut toujours être vigilant quand on aborde un sujet de ce type. Parfois, et le cas est fréquent, un auteur vient chez nous pour dire qu’il s’est fait plagier par une tierce personne. Mais après enquête, on découvre qu’il a bel et bien vendu son œuvre à la personne en question. Ce n’est qu’après, lorsqu’il se rend compte qu’il aurait pu gagner beaucoup plus d’argent en touchant des droits d’auteur, qu’il invoque le plagiat. Je ne dis pas que c’était le cas pour Barijaona et Sinatra, car je ne connais pas cette affaire. Ce qui est sûr, c’est

que tant que l’œuvre n’est pas enregistrée à l’Omda, elle n’est légalement la propriété de personne, ce qui ouvre la voie à toutes sortes de malversations. Concrètement, qu’apporte l’Omda ? Nous existons depuis 30 ans et comptons actuellement 6 900 membres issus de tous les domaines de la création. Notre mission est d’agir de manière à ce que chacun des membres puisse jouir pleinement de ses droits d’auteur. J’entends par droits l’argent qu’il doit toucher pour l’utilisation en public de ses œuvres. C’est nous qui faisons le recouvrement auprès des télévisions, radios et organisateurs d’événement et qui reversons l’argent aux auteurs concernés. Et en ce qui concerne le plagiat ? Nous apportons notre aide, mais nous ne sommes qu’un office, pas la police judiciaire ou un auxiliaire de la loi. Nous avons un service qui s’appelle la Commission d’identification d’œuvres, qui connaît à peu près toutes les œuvres qui sont répertoriées chez nous. Elle est habilitée à dire si une création a été plagiée ou non, mais elle n’agit que si les auteurs concernés la réquisitionnent. En fait, mon sentiment est que tout créateur fait toujours un peu de plagiat, et c’est normal s’agissant d’art. C’est quand il y a « copiercoller » dans le but manifeste de s’approprier la création d’un autre que c’est répréhensible et puni par la loi pénale. Propos recueillis par Solofo Ranaivo


Somethin’ Stupid De Frank Sinatra à Robbie Williams en passant par Sacha Distel, Barijaona est sans doute l’artiste malgache qui a été le plus plagié. La preuve, tout monde est persuadé que Somethin’ Stupid est un pur standard américain…

u maître du ba gasy, disparu voici déjà plusieurs décennies, il reste quelques titres que l’on se surprend toujours à fredonner, D comme Manimanina ou Hatanorana. Rien de plus que du « folklore

local  » estimeront les musicologues patentés, ignorant qu’une composition de Barijaona au moins a eu une audience planétaire. En anglais et en français s’il vous plaît, mais sans qu’il s’en soit trouvé plus riche pour autant ! « L’histoire du plagiat de la chanson de Barijaona diffère selon les sources. Moi je la tiens de Jean-Yves, un ami parisien qui a bien connu Barijaona et Odette Suzanah lorsqu’ils séjournaient en France. Maintenant ce ne sont que des on-dit, ses descendants sont les seuls à connaître la vérité », fait valoir Goth Lieb, l’un des artistes les plus engagés à perpétuer la mémoire du chanteur. Avec son groupe Johary, il lui a encore rendu un vibrant hommage en chansons le 15 septembre dernier au CC Esca d’Antanimena. Nous sommes en 1958 et Barijaona est au comble de l’exaltation : il vient de terminer une chanson qui lui semble tout à fait exceptionnelle de par sa mélodie. Cette chanson, c’est Avia hilalao (Viens ici), également connue sous le titre He tomarataratra. Un tube

Barijaona à la guitare (3e à dr.) avec un groupe folklorique malgache, à Paris en 1961. (Crédits photos : d.r.)

potentiel voué à une carrière internationale, il en a l’intuition ! À tel point qu’il décide de l’enregistrer en France, dans un studio parisien, et envoie dans la foulée la bande magnétique aux ÉtatsUnis, direct chez le producteur de Frank Sinatra. Quelle drôle d’idée ! Dans sa tête, seul The Voice (le surnom de Sinatra) est capable de porter cette chanson dont l’effet lui semble aussi irrésistible que Strangers in the Night ou New York New York. Quelques semaines plus tard, c’est la douche froide : « No way, we don’t understand what you want (désolé, on ne comprend pas ce que vous voulez », lui font savoir les agents de Sinatra. Il se voyait déjà tout en haut de l’affiche, mais Barijaona doit déchanter :

Quand Sinatra plagiait Barijaona


sa merveille ne courra pas les charts et ne lui apportera pas les millions escomptés. A lui peut-être pas… Car bien des années plus tard, en 1967, déferlent sur les ondes la chanson Somethin’ Stupid, interprété par Frank Sinatra et sa fille Nancy (elle avait été interprétée précédemment par Carson et Gaile). Elle a beau être attribuée à C. Carson Parks, Barijaona n’a aucun mal à reconnaître sa chanson. « Pour certains, le producteur de Sinatra aurait bien écouté la bande magnétique de Barijaona. Emballé par les arrangements et la mélodie, il aurait déclaré : I don’t understand these stupid words (je ne comprends rien à ces paroles stupides), ce qui aurait inspiré le titre. En tout cas, Il est impensable que le petit monde tournant autour de Sinatra ait pu inventer une chanson à ce point similaire à Avia hilalao ; c’est exactement un rythme de ba gasy », commente Goth Lieb. Une autre version veut que ce soit un technicien du studio d’enregistrement qui ait fait écouter la bande au producteur de Sinatra de passage à Paris, et ce dernier conquis l’aurait tout simplement emportée… Furieux, Barijaona et son manager auraient attaqué le producteur en justice et obtenu gain de cause sous forme d’une compensation. Mais la force des majors est telle que dans la mémoire collective la chanson appartient bel et bien à Sinatra… « La carrière de Barijaona s’en est quand même trouvée boostée, puisque Avia hilalao a connu un relatif succès en France et dans les DOM-TOM », explique Goth Lieb. Enfin rien de comparable à la version française de Something’ Stupid (Ces mots stupides) interprétée par Sacha Distel ! Que s’est-il vraiment passé ? Nul ne le sait, mais une chose est sûre, Somethin’ Stupid continue à avoir un succès planétaire. Parmi les dernières reprises, celle de Robbie Williams en 2001, en duo avec Nicole Kidman. Contactée en Belgique, où elle réside, Edith Barijaona, la fille du chanteur, nous a fait savoir qu’une biographie de Barijaona est en cours d’écriture. L’affaire Somethin’ Stupid y sera évidemment évoquée. Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg



Atmosphère, atmosphère, est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? Eh bien oui justement ! les gros bras de Dark’Inside sont férocement attachés à leur identité « death mélodique » et « atmosphérique » qui les distingue du gros bataillon des métalleux boum boum. Ca plane pour eux ?

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Dark’Inside


de la zique de débraillés chevelus avec tee-shirts noirs et tatouages de ploucs, vous allez me dire. Hum, peut-être ! A Ececincore près que Dark’Inside - Dina et Lita (guitares), Marielle (basse

et chant), Tsilavina (batterie) et Miahy (claviers) - martèle à tour de bras un truc très improbable à Mada : du death « mélodique » croisé à du metal « atmosphérique »... ça mérite bien une petite explication ! « On a toujours traîné ensemble, mais on jouait dans des groupes différents. Jusqu’en novembre 2009 où on a décidé de créer Dark’Inside parce que le feeling passait bien entre nous », explique Dina. C’est l’époque de Still Waiting, leur tout premier titre, devenu l’hymne de reconnaissance de leurs fans en concert. Un morceau qui traduit bien leur approche mi-lourde mi-planante. Au milieu de tout un tas de distorsions de guitares et de voix hurlées (grunts) basiquement metal(core), tout à coup de longues plages de guitares acoustiques avec des voix plus claires que le cristal de roche. A se croire embarqué sur un vieux vol de flamants roses, façon Ummagumma dis donc ! Metal psychédélique carrément ! « On fait une musique violente et aérienne, teintée de Space Rock et d’Ambient, c’est ça le côté atmosphérique », souligne Lita. « En fait, on est très hétéroclites dans nos influences. Ca va de groupes brutaux comme Necrotorture à des trucs plus mélodiques à la Arch Enemy ou franchement old school à la Rolling Stones. » A l’extérieur, la mouvance death mélodique est représentée par des groupes comme In Flames ou Children of Bodom, du gros lourd qui cartonne dans les charts ! A Mada, c’est forcément plus underground, ce qui n’empêche pas Dark’Inside de suivre une

Culture trajectoire impeccable, commencée avec le concert Scream in Silence au Tranopokonolona Analakely (théâtre municipal) en janvier 2010 et un premier prix très remarqué au Talenta sy Kanto en 2011, catégorie création rock. On les a encore vus sur la prestigieuse scène d’Antsahamanitra au Festiv’All Rock et cette année à la Fête de la musique à l’Alliance française de Tana. « Le profil de métalleux n’est pas vraiment inscrit sur nos gueules, mais il ne faut pas se fier aux apparences », confie Tsilavina, le principal compositeur du groupe, histoire de river leur clou à tous ceux qui dénient toute qualité virile au courant « mélodique » en raison précisément des... mélodies. Courte vue car pour le reste ce sont bien les riffs ultra-incisifs du death, les avalanches de grosses caisses, les gueulements paroxystiques. « Notre nom renvoie à cette part de ténèbres qui est en chacun de nous et qui se nourrit de nos frustrations et des maux de la société. », explique Marielle, la parolière en titre. Ca c’est pour le côté déprimé gothique, mais sans le délire zombis-loups garous du black metal le plus caricatural. « On est d’une génération où le metal était mis au ban de la société. En 2009, seuls les théâtres municipaux acceptaient d’accueillir des groupes comme nous. Aujourd’hui, c’est plus ouvert, même si l’étiquette sataniste nous colle toujours à la peau. » Leur premier album My Dark Secrets est prévu pour janvier ou février 2014. Une galette pour s’envoyer en l’air, histoire de changer d’atmosphère en ce début d’année plutôt morose. Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg

Metal planant

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Culture

Alioune

Diagne

De passage à Madagascar pour sa tournée internationale, le chorégraphe sénégalais Alioune Diagne a présenté deux de ses créations « Banlieue » et « This Life is my Path  » à Institut Français de Madagascar le 15 novembre. Il a clôturé sa venue par un atelier de danse où il a été fortement question d’engagement.

C’est ta première venue à Madagascar ? Oui, je suis là dans le cadre d’une tournée internationale organisée par les Instituts français de Paris et d’Afrique. L’occasion pour moi de présenter mes deux derniers spectacles : Banlieue créé en 2012 avec deux autres danseurs de ma compagnie de danse contemporaine Diagn’Art, et The Line is my Path créé en 2009. Je suis également directeur artistique du festival Duo Solo Danse


que j’organise chaque année au mois de juin chez moi à SaintLouis, au Sénégal. Pourquoi parler de chorégraphies engagées ? Ce sont des corps en mouvement, mais du mouvement qui veut dire quelque chose (rires). Dans Banlieue, j’évoque les problèmes sociaux des banlieues du Sénégal comme la drogue, la prostitution, le manque d’éducation ou d’infrastructures. En juin 2012, elles se sont révoltées contre le gouvernement. À l’époque, j’étais en résidence d’écriture là-bas, ce qui m’a permis d’avoir toutes les informations en direct. Un mot sur l’atelier de danse que tu as animé ? La vie des jeunes danseurs malgaches est la même qu’au Sénégal avec le même manque de salles pour se produire ou s’entraîner. J’ai remarqué qu’ils occupent aussi les espaces publics par manque d’infrastructures. Durant l’atelier, j’ai partagé ma réflexion sur la danse. Danser, c’est s’engager de tout son corps. C’est le propos de The Line is My Path inspiré de mon histoire personnelle. J’y parle de mon métier de danseur qui est mal perçu dans la religion musulmane, c’est ma bataille au quotidien. Aujourd’hui, j’ai su m’imposer, les gens m’écoutent et me comprennent. Le titre est inspiré du conte Les chaussons rouges d’Andersen. Une fille qui veut être danseuse, qui chausse des souliers rouges et qui ne s’arrête plus de danser… c’est tout le mal que je me souhaite ! (rires) Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

Banlieue noire

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Baby (2013 – peinture à l’huile sur toile – 33 x 45 cm)

« Baby est un mot malgache signifiant littéralement porter un enfant sur le dos. Vous n’aurez pas de mal à trouver en ville ou en brousse ces petites filles qui jouent le rôle de deuxième maman. Elles portent sur leurs dos leur petit frère ou petite sœur dont elles doivent s’occuper pendant que les parents sont au travail. »

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Léon Fulgence


Antsirabe

Culture

ostile à toute tendance « monodirectionnelle », comme il dit, il avoue aimer « changer d’un style à l’autre, voire d’une semaine à l’autre », passant H sans transition du réalisme à l’abstrait, du surréalisme à l’impressionnisme le

plus abouti. Versatile ? Sa manière est en tout cas celle d’un maître, capable de transcender les écoles et les styles et d’exprimer le quotidien malgache de toute l’intensité de sa palette où les jaunes et les rouges s’exaltent. En quarante ans de création, il s’impose comme l’un des artistes malgaches les plus exposés à l’étranger. Il est l’actuel président de Sarikanto, l’association des peintres du Vakinankaratra qu’il a fondée en 2000 avec Michel Randria.

La coiffure (2013 – peinture à l’huile sur toile – 50 x 40 cm)

« Séance de tresses entre deux jeunes filles de la côte Est. Moment de complicité extraordinaire qu’elles ont accepté de partager avec moi. »

Transport en commun (2013 – peinture à l’huile sur toile – 55 x 40 cm)

« Scène de vie quotidienne sur les hauts plateaux, cette toile met l’accent sur l’expression du mouvement et la fuite de perspective. »

Tendre et rebelle

Propos recueillis par Joro Andrianasolo

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De g. à dr. : Ramika, Alban Ramiandrisoa-Ratsivalaka et Mamy Raharolahy, trois des membres du comité d’organisation de Ambatonamelankafatra.

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B édé malgache


Culture Les organisateurs d’Ambatona­melan­kafatra se donnent un an de plus pour commémorer le « cinquantenaire et quelques poussières » de la bédé malgache. Un neuvième art qui ne désespère pas de revivre l’âge d’or des années 80 après sa longue traversée du désert.

eporté pour cause d’élections - pour éviter de faire des bulles dans le débat national ? -, l’événement bédé Ambatona­ R melan­kafatra se tiendra finalement en novembre 2014. Ce qui

laisse toute une année aux associations Tantsary et Vohitsary, à l’initiative du projet, pour bien caler les trois expositions prévues. Leur ambition est de faire d’Ambatonamelankafatra un rassemblement incontournable de la bande dessinée malgache prise dans sa « totalité historique » puisque le neuvième art malgache a déjà plus de 50 ans. Le nom d’Ambatona­melan­ kafatra est d’ailleurs tiré de la toute première bédé malgache Ny Ombalahibemaso, sortie en octobre 1961 sous la plume de Jean Ramamonjisoa, scénario R.P. Rahajarizafy, qui racontait l’« histoire vraie » du roi Andrianampoinimerina. «  On est d’abord partis sur l’idée de rééditer Ny Ombalahibemaso, puis on s’est aperçus que tout un pan de la bédé malgache est complètement ignoré », explique le dessinateur Alban Ramiandrisoa-Ratsivalaka, membre du comité d’organisation pour l’association Vohitsary. Un nom bien connu pour tous ceux qui ont suivi la brève mais fulgurante histoire (10 numéros) de la revue Fararano Gazety au début des années 80. Pour la petite histoire, c’est dans Fararano Gazety que parut la

50 ans déjà !

première bédé malgache en couleur avec Naivo Kely. À la même époque paraissait la revue Eh ! et ses séries devenues cultes comme Lietnà Ralahy ou Kapiteny Lafandra. Ou encore Danz où parurent Avotra de Christian Razafindrakoto et Inspecteur Toky de Coco. J. Un véritable âge d’or qui ne survécut pas aux bouleversements des années 90. « Pourquoi ça marchait bien dans les années 80 ? Avec le socialisme l’importation était limitée, aucune BD étrangère », estime Michel Ratovoherinirina, alias Ramika. La découverte du marché a été fatale aux revues. « C’a été d’un coup la course à la production. Les dessinateurs se sont retrouvés avec quatre parutions mensuelles et la qualité en a pâti. Sans parler de certains revendeurs qui ont achevé le marché : les kiosques ont autorisé la lecture sur place pour 20 ariary et quand on venait les voir pour le recouvrement, ils répondaient que personne n’avait rien acheté, les éditeurs spécialisés en sont morts. » Les deux décennies suivantes verront les dessinateurs se réorienter vers le marché institutionnel, notamment pour des ouvrages de commandes au bénéfice de l’Unicef ou de la WWF à travers le magazine Vintsy. Autre particularisme, la spécialisation n’est toujours pas à l’ordre du jour chez les dessinateurs malgaches. « Chez nous le dessinateur doit tout faire. Aux États-Unis, par exemple, crayonnage, encrage, lettrage et coloration sont des opérations séparées, d’où une production rapide, stable et toujours palpitante. C’est ce niveau d’organisation qu’Ambatonamelankafatra souhaite imposer comme norme à Madagascar », fait valoir Mamy Raharolahy. Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg

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Robert Furlong

Robert

Malcolm de Chazal

Furlong

Deux journées chazaliennes se sont tenues à Tana les 15 et 16 novembre pour le lancement du livre « Les sirènes de Morne Plage » édité chez Dodo Vole. Robert Furlong, président de la fondation Malcolm de Chazal, nous rappelle les liens étroits qui ont uni l’écrivain à Madagascar.

Une maison d’édition réunionnaise qui choisit Madagascar pour lancer officiellement le livre d’un auteur mauricien, que faut-il en penser ? Cela rend justice aux liens qui unissaient les îles de l’océan Indien au début du XXe siècle. Chazal (1902-1981) en est comme le trait d’union. On sait l’importance qu’occupe dans son œuvre le mythe de la Lémurie, cette Atlantide de l’océan Indien dont les derniers vestiges seraient Madagascar, Maurice et La Réunion. Son existence est hypothétique, mais lui y croyait et c’est tout le sens de Petrusmok, son grand roman « initiatique » paru en 1951. En 500 pages écrites dans un état de transe


Culture réelle, il voit dans les montagnes mauriciennes l’empreinte de la du XXe siècle d’où il ramena sa célèbre civilisation de géants qui peuplaient la Lémurie. On retrouve ce étude sur les hain-teny. C’est lui qui goût du merveilleux dans Les Sirènes de Morne Plage, un conte publie Sens plastique chez Gallimard écrit en 1957. Il fait partie des histoires que Malcolm aimait en 1948 et fait découvrir Chazal aux surréalistes. improviser oralement pour les enfants L’expo qui accompagne la sortie du et qui constituent le recueil Les Contes livre rend hommage au peintre… de Morne Plage paru bien après sa mort. Ce sont des reproductions de ses Il y parle de Maurice, mais c’est aussi tableaux. Il faut savoir que Chazal bien la Lémurie, ce « lieu peuplé de fées », s’est mis à peindre à 60 ans, de luinous dit-il… même et sans aucune formation, dans l’optique précisément d’y mettre Difficile d’imaginer un auteur plus toute la spontanéité et la poésie îlien, au sens parfois d’« enclavé », que de l’enfance. Philosophe, poète ou Chazal… peintre, il se voulait un artiste intégral. Malcolm était comme une île dans Tout l’interrogeait sans qu’il trouvât l’île. À Maurice il a vécu dans forcément de réponses, car c’est la l’incompréhension la plus totale, nul recherche qui lui importait. Il faut n’est prophète dans son pays, bien relire sa pièce de théâtre Guerre dans sûr. Les Mauriciens le prenaient pour Une œuvre de Chazal illustrant le recueil de contes. Mars qui raconte l’affrontement entre la un illuminé. Même la communauté Terre et Mars. Finalement, les Martiens franco-mauricienne dont il était issu lui tournait le dos : elle ne lui pardonnait pas sa critique de l’industrie l’emportent grâce à la télépathie sur les imbéciles Terriens. Il a sucrière et son socialisme déplaisait. Quand il se porte candidat écrit ça entre 1951 et 1952 et l’action se situe en 2115, il y a aux législatives de 1959 sous l’étiquette Travailliste, il est le seul encore le temps. Blanc dans un parti majoritairement hindou et créole… Dans ce Propos recueillis par Joro Andrianasolo contexte d’isolement, Madagascar a pu être une fenêtre pour lui. Une œuvre aussi visionnaire que Sens magique a été imprimée à • Robert Furlong a été pendant 25 ans fonctionnaire au sein de l’Organisation de la Francophonie. Président à Maurice de la Fondation Malcolm Tana en 1957 par la Société lilloise d’impression. Il y a aussi la internationale de Chazal, Il se consacre aujourd’hui à la recherche et la production de figure tutélaire de Jean Paulhan qui vécut à Madagascar au début documents sur la littérature francophone de l’île Maurice et de l’océan Indien.

Chazal îlien, trop îlien

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Ben Arès Ben Arès a publié Tromba, une transe en Belgique. C’est là d’où il vient. Là où il est, cependant, c’est bien Madagascar. Et l’écriture aussi, dans un espace qu’il réinvente sans cesse. Quelques explications…

Pourquoi Tromba, un titre incompréhensible là où paraît le roman ? Je ne m’en suis guère soucié. Tromba, une transe, c’était pour moi le titre le plus juste, le plus proche de ce que j’avais ressenti et de ce que je voulais exprimer et communiquer. Ce livre, ce fut quatre ans d’écriture et des étapes… Au départ, en souvenir de cette « vie-éclair », les états convulsifs de l’enfant qui a fini par disparaître – contorsions du corps, yeux révulsés, déconnexion totale avec le monde sensible – m’ont amené à me documenter, me renseigner sur ces tromba de Madagascar… J’y ai vu une troublante correspondance… Ce qu’un mode de pensée rationnelle explique d’une certaine façon peut s’expliquer d’une autre manière… En arrivant, l’Étranger débarquant à Madagascar était toujours sous le choc… C’est ainsi que dans Les premiers pas le Vazaha chemine… Dans la seconde partie, Aux Dianes, il y a un déplacement de sens du mot Tromba… Le père, devenu le fils, ressent, éponge, est habité par sept voix qui se racontent… Tromba est votre troisième livre cette année. Êtes-vous un écrivain compulsif ? Non, pas du tout. Il y eut même un « creux » de pratiquement trois ans entre Ali si on veut (Cheyne éditeur) et Aux Dianes (Tétras-lyre), le premier de ces trois livres

À l’intérieur ça


Culture dont vous parlez… J’ai pris le temps de vivre au rythme local… Pas d’autre choix. Je n’allais pas demander aux autochtones de vivre à ma façon, tout de même ! Même si Vazaha, on le reste, on s’adapte nécessairement (ou on dégage). On oublie toujours que l’écrivain doit « paresser » pour écrire… Comment imaginer, se mettre dans la peau d’un personnage sans avoir appréhendé le monde, des recoins du monde, des personnes, des regards, des réalités… Il faudrait évidemment s’entendre sur le terme « paresser ». Derrière une apparente inertie, à l’intérieur ça s’anime et ça grouille… Écrivain compulsif, dans le passé peut-être, quand la mort était encore proche de moi… L’écriture était une manière d’exorciser, de rester vivant en naissant ou renaissant régulièrement… J’ai passé le cap et Tromba en est le témoignage. C’est aussi le témoignage, à travers un livre, d’un être qui est toujours là, dans un lointain intérieur… Entre le poète, le romancier et le nouvelliste, quel écart y a-t-il ? Ou non ? Il n’y a pas d’écart pour moi. Les limites entre les trois sont floues. Je comprends que les gens aient ce besoin, mais c’est peut-être bien dommage de toujours vouloir cloisonner. Poète parce que j’aime les mots, jouer avec les sens des mots, les strates, le rythme… Romancier et nouvelliste parce que j’aime raconter dans un récit long ou bref… Mais cela ne veut pas dire que le poète est mis de côté… Ou que la narration m’échappe… même si elle dérape… Propos recueillis par Pierre Maury Ben Arès est né le 28 mars 1970 à Liège en Belgique. Il a publié, en France et dans son pays natal, des recueils de poésie, deux récits, un roman..Depuis 2009, il vit à Toliara, dans le sud subaride. Tromba, une transe, est son quinzième livre.

s’anime et ça grouille

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Jobs 2013 - Etats-Unis - 2 h 07 min - Drame de Joshua Michal Stern avec Ashton Kutcher, Dermot Mulroney, Josh Gad

teve Jobs est célébré comme un créateur de génie dont les Sinventions ont révolutionné notre

façon de vivre et de percevoir notre monde. Mais qui connaît l’homme derrière l’icône ? De l’abandon de ses études universitaires au formidable succès de sa société, voici l’incroyable ascension de Steve Jobs, co-créateur d’Apple Inc., l’un des entrepreneurs les plus créatifs et respectés du XXIe siècle. Le film souffre malheureusement d’un problème majeur : le temps. En effet, vouloir raconter la vie de Steve Jobs en deux heures relève de la gageure. On rate beaucoup de détails importants et on saute d’une époque à l’autre comme du coq à l’âne. Surtout les 20 dernières minutes qui racontent 10 ans de sa vie. Pour s’imprégner du rôle, le comédien Ashton Kutcher a suivi le même régime que celui auquel s’astreignait Steve Jobs, uniquement à base de fruits. Ce régime a eu pour conséquence un séjour à l’hôpital pour l’acteur, quelques jours avant que ne commence le tournage du film, pour cause de carences inquiétantes ! Projection à la Salle de l’Horloge du Café de la gare de Soarano le dimanche 5 janvier à 19 heures.

Le Livre du mois Ravoay sy Rakoera adapté par Myriam Verenako

xtrait de Contes Antakarana déjà paru aux éditions Foi et Justice (où il figurait dans une version plus longue), Ravoay Esy Rakoera (Le crocodile et le perroquet) s’attarde sur ces deux

Culture

Le Film du mois

animaux pour mieux illustrer l’adage Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. Dans l’histoire, La ruse et la détermination des petits et faibles vient à bout des plus forts. Comme dans tout bon conte, on prête à ces animaux des traits de caractère tout ce qu’il y a de plus humains : ruse, gourmandise, avec des illustrations de Patoo sur chaque page de droite. L’ouvrage est paru dans la série Boky Namako en avril 2013 chez l’éditeur Madagasikara Namako. La série comptera 12 livres de contes dont six sont déjà parus, trois autres arrivent en fin d’année et le reste pour 2014. Ce conte originaire de la région d’Ambanja a été adapté sous la plume de la linguiste Myriam Verenako. Il a été distribué à 2 000 exemplaires et est vendu à la librairie Md Paoly, ainsi que dans d’autres établissements d’Antananarivo, Fianarantsoa, Toliara, Tolagnaro et Manakara pour 1 500 ariary (ouvrage non subventionné). « Ravoay sy Rakoera », texte adapté par Myriam Verenako, illustrations par Patoo, collection Boky Namako, éditeur Madagasikara Namako, 26 pages (texte en malgache). Prix : 1 500 Ar.

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J ean-Luc Andrianasolo é en 1983 à Antananarivo, Jean-Luc Andrianasolo a grandi à Genève où il réside toujours. Se N définissant comme un « photographe documentaire »,

il s’inspire de la tradition classique des August Sander et Walker Evans. « Ma vue est la plus frontale possible. Je suis aussi profondément diaristique, je prends quotidiennement en photo ce que je trouve poétique. » Au cours de l’année 2010, il s’intéresse davantage à la photographie et commence à voyager. Avant de partir au Brésil, il réalise un documentaire dans une maison

Boucher # 1 Ils commencent leur ouvrage dès l’aube, ils sont jeunes, parfois très jeunes, et plutôt que d’aller à l’école, ils dépècent le bétail pour un salaire composé d’une maigre somme d’argent et d’un sachet de viande.

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Faut que


Les animaux sont réduits à de la matière ; le sujet devient objet. La lumière diffuse, le fleuve calme et distant, tous deux coulent indifférents, dans l’ordre tranquille des choses…

PORTFOLIO

Boucher # 2

close dans le cadre d’un atelier avec le photographe et galeriste Jörg Brockmann. À son retour, il est admis à une formation supérieure en photographie à Vevey. Il réalise alors Labor of Flesh - Portraits at the slaughterhouse : documentaire sur les travailleurs d’un abattoir d’Ambanja, au nord de Madagascar, en collaboration avec Eva Leitof. Ce travail sera

ça saigne!

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exposé dans le cadre du Festival Image 2012. « Je voulais décontextualiser le travail des bouchers. Ils posent avec leurs outils ou les restes de l’animal en dehors de l’abattoir. L’acteur du dépeçage est au centre alors que la bête a déjà succombé. » Ce faisant, il engage une réflexion parfois perturbante sur la frontière entre l’animal et l’humain. « Le noir et blanc à l’intérieur de l’abattoir s’est imposé naturellement, trop de sang aurait été trop sensationnel. Mais je considère comme un petit mensonge de prétendre travailler en noir et blanc alors qu’on a un numérique qui transmet absolument toute l’information ! Mais bon, le mensonge fait partie intégrante d’une image… »

Le mensonge fait partie intégrante de l’image

Joro Andrianasolo

Boucher # 3 Les pieds bien ancrés, les regards parfois pleins et frontaux, parfois vides, sans agressivité, contemplatifs. L’instrument est ente leurs mains. Il sert à découper, dépecer, sectionner, trancher ; il sert également à tuer.

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par Mamy Nohatrarivo

Bonne année 2014 ! Le jour de l’An tombe cette année un mercredi et ça tombe bien. On ne peut mieux rêver pour enterrer, le passé par exemple. À Madagascar, le mercredi est le jour des adieux définitifs. Pour les longs voyages dont on ne revient pas.

e 1 janvier 2014 atterrit un jour décidément prédestiné, le jour Lde Mercure. Le dieu au chapeau ailé er

qui, entre autres fonctions, conduit les âmes des morts vers l’au-delà peut bien emporter, bien fait pour leur pomme, les mauvais souvenirs pour les livrer aux puissances infernales du Royaume des ombres. Le jour de l’An, c’est l’oubli. Antan, les Malgaches de l’Imerina, réservaient la veillée pour pleurer une dernière fois, les morts de l’année. Comme ils sont passés au statut quasi sacré de Razana (ancêtres) ils changent de fonction et jouent le rôle d’intercesseurs auprès de Zanahary pour bénir leurs descendants et accomplir les souhaits de ceux qui les invoquent. C’est une charmante coutume, sauf qu’au lieu de verser des torrents de larmes et de lamentations, on sacrifie aux rites, avant le « tchin-tchin ! » ou le bref « santé ! » lancé à la va-vite. De la bouteille de bière, de rhum ou de whisky que l’on va vider, un

Fomba amam-panao

Un si beau jour d’enterrement

des convives en verse sur le sol, une larme ou une pleine capsule en l’honneur des Razana. Ce n’est pas réservé pour les seules festivités de la fin d’année, c’est une obligation pour tout buveur de bonne tenue. Chaque fois que des hommes sont réunis autour d’une bonne bouteille, ils se rappellent. C’est sans doute pourquoi la veille et le Nouvel an, on fait tellement la nouba avec les vivants. On risque de ne plus en faire partie, d’ici un an ! En un an tout peut se passer et très vite. Cela n’empêche pas de se poser des questions. Comment de telles pratiques ont-elles pu émerger au sein d’un peuple qui ne connaît pas la vigne ? La peine de mort édictée par le roi-fondateur mythique Andrianampoinimerina n’a pu empêcher l’ivrognerie ni une population abstinente de culture d’accéder aux arts de la distillation. Pour tous les Malgaches, quand le Nouvel an se profile aux portes de décembre, il est l’heure de faire attention, très attention. « Dieu fait son recensement annuel ». Ils ont quand même gardé les valeurs fondamentales incarnées par le dieu de janvier, Janus aux deux visages, l’un tourné vers le passé, l’autre vers l’avenir. On efface tout et on (re) commence, après les rites d’ablutions, de purification, du souvenir ou de la réconciliation. Antan, la femme répudiée passe la veillée dans ce qui a été sa maison avec celui qui l’a aimée et qu’elle a aimé. Et, comme tout le monde, le Nouvel An espère un miracle.

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Minosoa

Razafinimanana

Les Miss Météo sont de véritables icones du petit écran. C’est déjà le cas de Minosoa Razafinimanana qui n’officie pourtant à Kolo TV que depuis moins d’un an. Chaque soir, bien installé devant sa télé, c’est elle qu’on attend pour deviser des choses du temps dans un délicieux tête-à-tête.

ncroyable, mais je suis aujourd’hui à la place de mon idole d’enfance ! », s’exclame Minosoa Razafinimanana, «I la nouvelle Miss météo - depuis mai dernier - de Kolo TV. Chaque soir, juste avant le journal, c’est elle qui annonce la grande course des cumulo-nimbus, des Cirrostratus et des Stratocumulus pour le jour suivant. « J’avais une vraie passion pour Ra-Vince (Vincent Randriamiharisoa, le premier et le plus célèbre présentateur malgache) qui passait sur la chaîne nationale. C’est sa façon de montrer du doigt les différentes régions sur la carte, son dynamisme et l’énergie qu’il dégageait qui m’émerveillaient », se souvient-elle. Dans la cour de la récré, elle l’imite, elle commande aux nuages ! Elle a confusément la sensation que c’est un boulot pour elle. Le beau vieux temps, quoi ! Elle n’a pas fait d’études en météorologie, juste une formation généraliste en communication, mais toute cela


MÉdias

est compensé par une bonne maîtrise des termes en usage : dépression, anticyclone, perturbation, zone de convergence intertropicale, elle capte tout sans même avoir à lire le prompteur. « Certes, je ne saurais pas calculer la trajectoire que va prendre un cyclone ni la quantité de précipitations pendant une durée donnée, mais je suis très à l’aise dans cet univers », souligne-t-elle. D’autant qu’elle n’a qu’à se régler, telle une actrice, sur les bulletins de la météorologie nationale d’Ampandianomby. « Tout le monde sait que la prévision météo n’est pas une science exacte, au-delà de 72 heures on est dans l’incertain, mais sans nous, les avions ne décollent pas et les pêcheurs ne partent pas en mer. » Présentatrice météo n’est plus la potiche plantée devant sa carte, aujourd’hui, elle doit se faire remarquer. Le secret de

la recette : le dynamisme, l’originalité. En attendant la «  météo spectacle  » déjà très en vogue en Europe avec sketchs délirants, tenues extravagantes et air mutin... Partout dans le monde, la météo est une des émissions les plus suivies à la télé, car généralement placées dans des tranches horaires très porteuses, comme avant ou après le journal télévisé du soir, le fameux access prime-time qui précède le début de soirée Du coup, ses présentateurs sont de véritables icônes du petit écran, avant de devenir parfois de véritables stars au cinéma (on pense à la belle Louise Bourgoin qui fit pendant des années la pluie et le beau temps sur la chaîne Canal +). Minosoa n’en est pas encore là, mais tout de même étonnée de constater qu’on la reconnaît déjà dans la rue. « On me demande souvent s’il va pleuvoir aujourd’hui. Comme si j’étais en permanence branchée sur la météorologie nationale ! C’est la rançon de la télé, mais je ne me prends pas pour une star, je suis une femme comme tout le monde. » Une femme de son temps, bien sûr... Solofo Ranaivo

La pluie et le beau temps

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Ça se passe tous les jeudis de 19 heures à 21 heures dans le studio de la RTA Antsirabe. Quasiment la grand-messe du rock et pour tout dire une émission culte dans le paysage audiovisuel malgache. C’est donc avec le sentiment du devoir accompli que Willy s’apprête à fêter en février les dix ans de Culture Rock…

Comment t’est venue l’idée de « Culture Rock » ? L’émission est née en février 2004, il y a donc presque dix ans. À l’époque le rock était complètement étranger au paysage musical malgache, je dirais même encore plus marginalisé que le rap ! Il était urgent de le faire connaître et apprécier dans toute sa diversité. Car entre le rock classique façon Beatles ou Rolling Stones et le hard, le heavy metal, le gothique ou le punk, il y a quantité de nuances. Il y a aussi un air de famille. Je dirais pour faire simple que tout ça vient du blues… le blues et l’électricité. On sent chez les Malgaches une réelle disposition à la musique rock… Comme il y a un vrai goût pour la musique country sur les hauts plateaux. Durant cette décennie passée, ma fierté aura été d’avoir pu aider de vrais talents locaux comme Mortuary, Under the Sun, Fatalism et Lamasy. Aujourd’hui, tous ces groupes tournent et ont un vrai public. Lorsque je me suis lancé dans l’aventure, je m’étais fixé pour objectif de promouvoir des artistes qui n’ont pas forcément les moyens de s’offrir un manager. Et c’est ce que je fais encore, en organisant au moins une fois par an un concert live destiné à révéler les jeunes talents encore cachés d’Antsirabe. Car il en reste ! C’est tout cela qui fait que Madagascar doit être regardée aujourd’hui comme un pays du rock, et pas seulement de la musique tropicale ou du folk.

Antsirabe

MÉdias

Willy Des projets pour les dix prochaines années ? D’abord organiser en février, à l’Alliance française d’Antsirabe, un grand concert live pour fêter comme il se doit les dix ans de l’émission. Les dates exactes sont encore à déterminer. Les chanteurs et musiciens qui se sont succédé depuis 2004 seront évidemment à l’honneur. Pour les années à venir, je veux que Culture Rock reste une porte ouverte sur l’imagination et la créativité. Je pense que les Malgaches ont largement dépassé le simple niveau d’imitation du modèle musical anglo-saxon. Le rock malgache a ses beaux jours devant lui. Propos recueillis par Henintsoa Mampionona Contact sur www.nocomment.mg

Rockin’ Antsirabe

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l’actualité du jeu vidéo vue de Madagascar

ADD-on

C all of Duty-Ghosts Ghosts sent trop l’épisode forcé, sorti surtout pour ne pas laisser la série concurrente Battlefield gagner du terrain. Malgré le mode « enragé » qui permet de flinguer un ennemi toutes les 30 secondes, le sentiment de déjà-vu persiste et on sort vite le drapeau blanc…

epuis 2007, Activision nous pond un Call of Duty tous les ans. La recette a marché jusque-là parce qu’en D plus d’une dimension multijoueur chiadée (motif d’achat

pas très beau, mais c’est fluide (sur PC). Pas de claque graphique, la campagne solo pue le réchauffé et l’intrigue est prévisible. Même la mise en scène hollywoodienne habituelle passe inaperçue. La durée de vie solo est toujours aussi ridicule (pas plus de six heures). Ghosts se repose trop sur son multijoueur, perdant ce qui faisait l’attrait des épisodes Modern Warfare. On regrettera aussi de diriger une paire de bras muets et déshumanisés, loin des différents protagonistes des épisodes précédents. Malgré quelques tentatives de diversifier l’environnement (mission aquatique pénible, mission spatiale bordélique où on ne distingue plus ennemis, alliés et cadavres en apesanteur), les petits coups d’éclats comme la descente en rappel sur un immeuble se comptent sur les doigts de la main. Game over.

numéro un), l’immersion façon film de guerre est soignée. On ne s’ennuyait pas devant cet enchaînement de tueries scriptées à mort. Mais voilà, avec Ghosts, c’est le flop ou quasi. Ils ne sont pas fatigués au niveau du scénario, ni du gameplay : on dirige Logan au sein d’une équipe de soldats d’élites (les Ghosts) et son chien Riley (on ne rit pas). Tout ça dans des missions faussement variées, puisqu’on n’a pas à réfléchir, on avance et on tire. Ce n’est

L’ o mb r e d e l u i - m ê me

Joro Andrianasolo

Activision, Infinity Ward - FPS disponible sur PC/ Xbox 360/Playstation 3/Wii U/Playstation 4/ Xbox One Note : 4/10

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Stéphane Raveloson Le tissu industriel malgache ne cesse de se réduire à la façon d’une peau de chagrin. Première responsable, la concurrence des produits étrangers détaxés à l’importation. Le président du Syndicat des industries de Madagascar tire la sonnette d’alarme.

ita gasy (fabrication malgache) n’est plus synonyme de mauvaises qualités. Sur bien des segments, nous «V pouvons faire aussi bien que les autres », considère Stéphane

Raveloson, directeur général de Socobis, reconduit en avril dernier à la présidence du Syndicat des industries de Madagascar (SIM). D’évidence, la concurrence ne fait pas peur aux 96 membres de ce syndicat qui célèbre cette année ses 55 ans d’existence et dont un bon quart des effectifs est dans l’agroalimentaire. « Malheureusement, la désorganisation du marché ne nous permet pas d’être compétitifs comme nous le devrions. C’est un point sur lequel nous ne cessons d’alerter les pouvoirs publics. » Et de pointer la concurrence « sauvage et non seulement déloyale » que livrent depuis des années aux produits vita gasy les produits d’Asie, principalement, importés par conteneurs entiers.

Concurrence


« Beaucoup de ces produits dont la qualité n’est pas très bonne sont détaxés. Par conséquent, ils sont vendus moins cher et n’ont aucun mal à nous concurrencer. Il est clair que les Malgaches raisonnent d’abord en terme de prix et ferment les yeux sur la qualité. » C’est directement en rapport à cette situation que de nombreux ateliers ou usines ont cessé de fonctionner ces dernières années, envoyés sur le tapis par le Made in China. Pour le SIM, le bilan est éloquent : les industries malgaches tournent aujourd’hui au quart à peine de leur capacité de production. « Que font les pouvoirs publics, pourquoi n’y a-t-il aucune disposition pour protéger la production malgache ? », s’interroge Stéphane Raveloson. « Nous ne sommes pas des protectionnistes à tous crins. Nous ne disons pas qu’il faut refouler ces conteneurs, nous voulons juste qu’ils régularisent leurs entrées chez nous et que la concurrence s’organise équitablement. Nous demandons un cadre juridique clair afin que les sociétés malgaches s’épanouissent au même titre que les autres. » S’il est inscrit dans les statuts du SIM de défendre les intérêts des industries ayant leur siège social à Madagascar, force est de reconnaître que sans l’appui de l’État, rien ne pourra être fait pour régler le problème. En plus de tenter de convaincre les pouvoirs publics, le Sim mène des actions de sensibilisation auprès du public, en accord avec le slogan du syndicat : « Manjifa ny vita gasy aho, tombony ho an’ny rehetra » (Je consomme malgache, tout le monde y gagne). « Nous devons éveiller le patriotisme économique et la conscience collective. Il faut qu’on ait cette conscience que consommer malgache c’est contribuer au développement économique du pays », explique Stéphane Raveloson. C’est à ce prix seulement que le tissu industriel malgache pourra se reconstituer, avec tout ce que cela signifie en terme de création d’emplois.

ÉCO

Solofo Ranaivo Contact sur www.nocomment.mg

sauvage et déloyale

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Irchad Razaali Avec près d’un million de produits L’Oréal distribués chaque année dans l’île, le leader mondial du cosmétique a pu fêter dans le faste ses 25 ans de présence à Madagascar. Un quart de siècle au service de la femme, marqué par la professionnalisation et la démocratisation de la beauté, souligne Irchad Razaali.

’est par un grand show coiffure présenté le 8 novembre dernier à l’hôtel Carlton que la marque L’Oréal a fêté, en toute beauté comme il se devait, ses 25 ans C d’activités à Madagascar. « Un quart de siècle au service de la femme malgache »,


ÉCO commente Irchad Razaali du Groupe Edelec, responsable du développement de l’Oréal à Madagascar. Grâce à lui, les grandes marques associées aux quatre circuits de distribution du groupe (professionnels, grand public, luxe et soins dermocosmétiques) sont présentes sur la Grande île. Du côté des professionnels, par exemple, ce ne sont pas moins de 240 salons de coiffure qui sont associés à travers l’île au leader mondial de l’industrie cosmétique, utilisant en toute exclusivité des marques aussi célèbres que L’Oréal Professionnel, Kérastase, Redken ou Matrix. Ils peuvent ainsi répondre à toute demande que ce soit en coloration (le premier métier de l’Oréal depuis 1909 !), soin du cheveu, maquillage et soin de la peau. « Certains sont nos partenaires depuis une dizaine d’années et ont largement contribué à professionnaliser le secteur. Il y a encore quinze ans, le métier de la coiffure était mal considéré à Madagascar, un peu comme un job d’appoint, aujourd’hui on trouve de vrais managers à la tête des salons », explique Irchad Razaali. En plus de les fournir en produits issus des meilleures technologies, L’Oréal Madagascar dispense de la formation de haut niveau à travers un centre technique ouvert à Andraharo. Une formatrice de L’Oréal vient cinq fois par an pour dispenser des cours techniques qui sont exactement les mêmes qu’à Paris. Conséquence, « la femme malgache

n’a plus peur de se faire faire une coloration en salon, ce n’était pas le cas il y a encore quelques années ». Elsève, Ushuaia, Franck Provost… à travers 50 marques distribuées à Madagascar, L’Oréal est présent sur tous les segments du marché de la beauté. Cela concerne aussi bien les produits de grande distribution que les soins de luxe ou dermocosmétiques (Vichy, SkinCeuticals). C’est ainsi, au fils des années, que L’Oréal est parvenu à dresser une typologie de la beauté malgache « La femme malgache est différente de la femme réunionnaise ou mauricienne. Elle est très coquette, elle aime prendre soin d’elle et possède en moyenne trois à quatre produits cosmétiques. Il existe aussi une grande diversité de pigmentation et de types de cheveux, ce qui rend notre travail passionnant », souligne Irchad Razaali. Chaque année, sa société distribue ainsi près d’un million de produits, soins ou articles labellisées L’Oréal. « Nous proposons de la technologie dans nos flacons, pas seulement de l’emballage comme tant d’autres. Ce sont d’authentiques formules cosmétiques qui apportent un plus aux consommatrices et c’est ce qui fait la différence depuis 25 ans. » Un parfum de succès ? Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg

Démocratiser la beauté

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SITV Colmar Grâce à l’implication de toute l’équipe de l’Office national du tourisme et de nombreux acteurs malgaches, Madagascar qui était invité d’honneur du Salon international du tourisme et des voyages (SITV) de Colmar, a su mettre en valeur ses immenses atouts touristiques et culturels.

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visiteurs qui se sont bousculés dans les allées du SITV Colmar ont appréhender quelques-unes des multiples facettes qui forgent l’identité de Lespu 30 000

l’île continente. Le restaurant, animé par deux chefs malgaches, n’a pas désempli durant les quatre journées, entre le 8 et le 11 novembre 2013. Difficile d’estimer le nombre de ravitoto et autres romazava qui auront été servis durant le salon. Les gastronomes semblaient, en tous les cas, ravis de leur étape culinaire. La Fédération des hôteliers et restaurateurs de Madagascar (Fhorm) ne s’y est pas trompée en présentant, notamment à travers le répertoire de ses 360 membres, la qualité de leurs prestations. Les visiteurs ont pu découvrir que l’hébergement, maillon fort de la chaîne de production touristique, avait considérablement évolué ses dernières années tant du point de vue quantitatif que qualitatif. Les Offices régionaux du tourisme (ORT) présents en masse à ce salon ont su accomplir, dans une ambiance extrêmement conviviale et détendue, leurs principales


missions. Rassurer les marchés et informer sur la diversité des offres malgaches. On notera la présence particulièrement dynamique des Offices régionaux du Boeny (Mahajanga) et de Nosy Be qui, outre un comptoir au sein des 1 000 m² dediés à l’invité d’honneur, étaient également exposants au sein de l’espace Solidarissimo. Ce « salon dans le salon » qui met en exergue les acteurs œuvrant de manière éthique et solidaire, voire durable, fut le lieu de promotion idéal pour les circuits Nord / Nord-Ouest dont l’écotourisme et ses approches communautaires constituent le point fort. Les animations ont largement contribué au succès de la participation malgache à cette 29e édition du SITV Colmar. Musiciens et danseurs se sont succédé durant les quatre journées et ont su attirer un très grand nombre de spectateurs. La reconstitution d’un véritable zoma occupé par plusieurs exposants d’objets d’art et d’artisanat a

ÉCO permis également de conforter une ambiance réellement malgache. Sans être exhaustif, on retiendra l’activité débordante de tout un staff d’Air Madagascar et de Madagascar National Parks. Les parcs nationaux ont été particulièrement mis en valeur grâce à une décoration implantant des Tsingy et leur exubérante végétation et qui constituait la porte d’entrée de ce petit Madagascar en terres alsaciennes. Avec des moyens qui demeurent dérisoires par rapport à d’autres destinations, les acteurs du tourisme malgache, très impliqués, savent optimiser leurs maigres ressources dans le cadre de la promotion du pays. Un bel exemple à suivre par l’ensemble des acteurs économiques et surtout par ceux qui s’apprêtent à présider aux destinées du pays. Texte et photos Richard Bohan

Madagascar à la fête

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P atrick

Guillou

Nommé en juin 2013 à la tête de Port d’Ehoala, il a la délicate mission de dégager des recettes nouvelles dans un port encore trop dépendant de l’ilménite de Rio Tinto. Autre casse-tête, le retard pris sur l’aménagement de la zone industrielle de 440 ha d’Ehoala Park. Tiens bon la barre et tiens bon le vent ?

Votre nomination marque-t-elle un changement de cap dans la stratégie de Port d’Ehoala ? Je me situe évidemment dans la ligne d’action dePhilippe Murcia, mon prédécesseur. Il a eu la tâche ingrate de lancer le projet, de débrouiller l’imbroglio administratif qui a permis d’arriver à la convention de concession globale de 2006 et à l’ouverture officielle du port en juillet 2009. Il faut rappeler que Port d’Ehoala SA est le fruit d’un partenariat public privé entre QIT Madagascar Minerals (QMM), filiale de Rio Tinto, et l’État malgache représenté par l’APMF (Autorité portuaire maritime et fluviale), l’autorité concédante. La banque Mondiale a pour sa part octroyé un prêt de 35 millions de dollars à l’APMF au

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Directeur de Port d’Ehoala titre projet Pôles intégrés de croissance (PIC) de la région Anosy. Quatre ans et demi, c’est évidemment trop tôt pour préjuger de l’avenir, mais en l’état actuel des choses on doit bien constater que le port est déficitaire et qu’on a pris du retard sur l’aménagement de la future zone industrielle et commerciale d’Ehoala Park. Dans un contexte où le marché de l’ilménite va mal… Quelle que soit la conjoncture, Rio Tinto a de toute façon besoin d’un port en eau profonde pour acheminer le minerai extrait de la mine à ciel ouvert de Mandena vers l’usine de traitement de Sorel, au Canada. C’est un gisement très important, d’une capacité de plus d’un million de tonnes par an sur 50 ans. Il est vrai que le cours mondial de l’ilménite est actuellement très bas et que le traitement à base de chlorure du minerai au Canada surenchérit le coût. Mais cela ne doit en rien grever le destin d’Ehoala port reconnu d’utilité publique bien que sa gestion soit privée. C’est cette activité qu’on veut développer, alors que l’ilménite représente aujourd’hui, et c’est trop, les deux tiers des volumes du port. N’oublions que d’ici 40 ans, à la fin de la vie de

Devenir le port hub de


Tolagnaro

ÉCO

la mine, Ehoala relèvera de la seule autorité de l’État malgache. D’ici là, il s’agit d’externaliser au maximum le port par rapport à la mine. On dégagera ainsi de nouvelles recettes, on amortira les 245 millions de dollars (USD) investis par Rio Tinto pour sa construction et on parviendra même au final à baisser les coûts de l’ilménite. Qu’en est-il aujourd’hui de l’activité du port ? On en est à 800 000 tonnes par an de marchandises manutentionnées, ilménite y compris. Pour donner un ordre de grandeur, Port-Louis, premier port de l’océan Indien, tourne à 7 millions de tonnes et La Réunion à 4 millions. Là-dessus, les conteneurs - on va dire l’activité publique du port - constituent à peine 250 000 tonnes. On traite 6 000 conteneurs par an, alors qu’il en faudrait quatre fois plus pour rentabiliser l’activité. A cela s’ajoute que Port d’Ehoala coûte chaque mois à QMM 150 000 USD en redevances domaniales reversées à l’APMF, sans rien en retour au niveau des infrastructures qu’elles sont censées financer. On est quasi à fonds perdu depuis quatre ans. Bref, il nous tarde d’installer cette dynamique de développement qui est inscrite dans le projet PIC. Là aussi, il est indispensable que le port crée de la richesse pour qu’on puisse passer à la phase 2 du projet qui est le développement de l’arrière-pays. L’activité croisière se porte plutôt bien… Absolument, et c’est l’un de succès de mon prédécesseur. Pour cette seule saison 2013-2014, avec 14 escales programmées, on attend près de 20 000 touristes, soit autant que depuis l’ouverture du port à aujourd’hui ! Les croisiéristes restent huit heures à terre en moyenne et viennent ici pour l’authenticité des paysages. Mais je ne suis pas sûr que l’offre des touropérateurs soit au point, en raison notamment du mauvais état des routes

l’océan Indien

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qui rend difficile tout déplacement hors du centre-ville. Sans parler d’un affairisme local déplacé qui ne peut que faire fuir les touristes en taxant la course en taxi aller et retour à 60 dollars… Pourquoi le port ne génère-t-il pas plus de volume ? Ehoala n’a pas encore les infrastructures qui lui permettraient de rivaliser avec Port-Louis et les autres ports de la sous-région. Aujourd’hui, il faut des sites mécanisés pour aller vite, notamment des portiques à conteneurs. Mais tout cela ne doit pas estomper le vrai potentiel d’Ehoala. C’est en fait le port le plus profond de l’océan Indien avec un tirant d’eau naturel de 15,80 mètres : la profondeur du port est un avantage réel, la taille des navires porte-conteneurs ne cessant d’augmenter. L’autre avantage est géostratégique : on se trouve ici à Port d’Ehoala en chiffres la convergence de toutes les routes Ouverture : juillet 2009 maritimes : Asie-Afrique du Sud Investissement : et Amérique du sud et continent 282 millions USD (QMMnord Américain, côte Est africaine, Rio Tinto : 247 millions axe Afrique-Asie. USD, État malgache : 35 millions USD) En clair, Ehoala pourrait disputer e 5 port de Madagascar à Maurice son ambition de 493 escales de navires devenir le port « hub » de l’océan toute catégorie* Indien… 16 509 touristes de croisière* Pas exactement, même si Port22 146 containers Louis commence à être saturé, manutentionnés* victime de son succès. Tout 2,1 millions de tonnes comme Singapour d’ailleurs. de marchandises manutentionnées Fort-Dauphin a tous les atouts (vrac, hydrocarbures, pour devenir une plateforme de containers)* transbordement (hub) pour les (* de juillet 2009 à août 2013) gros porte-conteneurs. Au lieu

d’acheminer leurs cargaisons vers les pays clients de la sousrégion, ces derniers viendraient tout stocker à Port d’Ehoala et l’approvisionnement local se ferait par des navires de moindre capacité, là encore gain de temps et réduction de coûts. Par

On est à fonds perdu depuis quatre ans

l’espace et le tirant d’eau, on a en tout cas une potentialité bien supérieure à Toamasina pour devenir ce hub régional. Dans ce dispositif, la mise en œuvre de la zone industrielle d’Ehoala Park est fondamentale… On met à la disposition des investisseurs 440 hectares de terrains attenants au port de façon à ce qu’ils produisent ici de la valeur ajoutée et stimulent par là même notre activité conteneurs. L’idéal serait une industrie de transformation, par exemple automobile, dont les intrants seraient montés à Fort-Dauphin et exportés sur la


sous-région. En clair qu’Ehoala fonctionne comme une plateforme d’éclatement. Les terrains sont proposés aux investisseurs sous forme de contrats d’occupation sur 50 ans. Le découpage se fait par lotissements de 20 ha et on en est encore à la mise en vente du premier. Pourquoi ce retard ? Les prix proposés jusqu’ici étaient trop forts. Une de mes premières mesures a été de baisser de moitié le prix du foncier passé de 1,25 euro le mètre carré annuel (coût d’amodiation) à 0,67 euro pour les Fort-Dauphinois, 0,77 euro pour les gros investisseurs et 0,99 euro pour les petits opérateurs. On veut privilégier l’agroindustrie, mais comme on dit, premiers arrivés premiers servis… À ce jour (N.D.L.R. novembre 2013), 5 hectares sont amodiés à SOS Village d’enfant qui va construire un centre d’hébergement et de restauration et à LPSA (Logistique Pétrolière SA), une co-entreprise de stockage de carburant entre Total et Shell. Les suivants ? On a 73 manifestations d’intérêt dont une bonne dizaine me semble solide. Par exemple, un projet d’abattoir avec provenderie destiné à l’exportation sur la sous-région et qui sera accompagné d’un institut de formation aux métiers

de la boucherie. Également un groupe sud-africain spécialisé dans la fabrication de bouteilles plastiques pour sodas. Les Chinois pourraient être intéressés pour produire ici des voitures, des scooters ou des tuk tuk. Tout cela fait qu’Ehoala Park finira par exister, et avec lui les quelque 5 000 à 8 000 emplois qui seront créés dans un premier temps sur le site. Le désenclavement de Fort-Dauphin n’estdonc pas une utopie… Je suis convaincu que d’ici 50 ans Ehoala aura su devenir un port public d’importance régionale et qu’on trouvera ici des hôtels haut de gamme et des quartiers résidentiels. Mais il faut que le pays suive ! L’initiative privée et les bailleurs de fonds internationaux ne peuvent remplacer une vision collective. Le principal handicap est qu’il n’y a pas d’infrastructures routières pour servir le marché intérieur et 15 % du réseau a disparu ces quatre dernières années. Ce qu’il manque, c’est une vraie volonté politique. La culture du kabary ne remplace pas l’action, la richesse culturelle de ce pays est parfois aussi son handicap… Propos recueillis par Alain Eid Photos : Bernard Wong

C’est la mer qui prend l’homme À 59 ans, c’est un peu sa dernière bordée, son baroud d’honneur à FortDauphin. Breton, il se flatte d’avoir la mer inscrite dans ses gènes, mais c’est bien le moins quand on compte un Guillou chirurgien de marine mort dans l’expédition de La Pérouse (1785-88) et qu’on est la septième génération d’officiers (la huitième avec sa fille, commandant de navire à 36 ans et un fils de 26 ans lieutenant). Après avoir fait « du pétrole, du nucléaire, du paquebot, du porte-conteneurs » comme capitaine de première classe, le plus haut brevet sur les navires long-courriers, il met sac à terre en 1987 pour se consacrer à d’autres activités de marine : chantiers navals, organisation de transport, logistique industrielle. On le retrouve à la tête du plus gros projet de pipeline en Afrique, celui d’ExxonMobil entre le Cameroun et le Tchad. Un chantier qui a duré 12 ans et pour lequel il contrôlait toute la chaîne d’approvisionnement des États-Unis au Tchad. En tout « 25 ans d’Afrique », auxquels il convient d’ajouter la Grande Île. Un pays qu’il connaît bien pour avoir été président de plusieurs sociétés du Groupe Bolloré à Madagascar, alors qu’il était directeur général de Saga CTL (Commission de transport et logistique) à Paris.

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Tonton tatoue À la Petite Vitesse, Hasina officie depuis sept ans comme tatoueur. Un personnage haut en couleur, car lui-même n’est pas dépourvu de ces rutilants dessins à l’aiguille qu’il exécute à même le trottoir. Un métier qui ne manque pas de piquant ?

les dimanches et jours fériés, Hasina tatoue toute la journée dans la rue de la Petite Vitesse. D’où ce surnom de Tonton Tatou que lui ont Sdonnéaufdu marché ses neveux et nièces. Campé sur son petit tabouret, il a toujours avec lui ses

Hasina dans ses œuvres.

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deux catalogues bourrés d’environ 800 motifs qu’il est capable de reproduire à la minute (ou dans l’heure selon la complexité du dessin). Ancre de marine, rose des vents, colombe de la paix, lion rugissant, pin-up façon Aslan… il y a forcément de quoi trouver son bonheur. D’autant qu’à 26 ans, Hasina a un joli coup d’aiguille. Pas de ces petits machins informes, tout tremblotants et tout de suite délavés, qu’on peut se faire à la va-vite entre potes avec une simple plume et de l’encre de chine (très fortement déconseillé) « A l’école primaire déjà, j’étais bon en dessin, alors quand l’opportunité de faire ce boulot s’est présentée, je n’ai pas hésité. » Cela remonte à tout juste sept ans alors qu’après avoir achevé son cycle primaire, Hasina se demande bien de quoi son avenir sera fait. « Au départ, j’envisageais de faire ça juste pour pouvoir m’inscrire au lycée et me payer mes fournitures scolaires, mais ça m’a tout de suite passionné et j’y suis encore. Peutêtre jusqu’à la retraite ! » Père de deux enfants, il reconnaît que c’est une façon agréable et « complètement artistique » de gagner sa vie. Dans les périodes fastes, il peut rentrer jusqu’à 150 000 Ar dans la journée, quand c’est plus calme dans les 14 000 Ar (le motif le plus simple étant à 6 000 Ar). Son plus grand « trophée » ? Ce jour de 2012 où un vazaha lui a demandé de lui tatouer dans le dos une


MÉtiers Harley Davidson conduite par un squelette en blouson de cuir comme l’hépatite ou le Sida. Mais - façon Hell’s Angel quoi ! « Il était tellement content de mon pas avec Hasina qui assure stériliser systématiquement son travail qu’il m’a laissé 400 000 Ar. Évidemment, des matériel. « Jamais un client ne s’est plaint de quoi que clients comme ça, il n’y en a pas tous les jours… » ce soit, je suis un professionnel même si je travaille Aujourd’hui, le tatouage n’est plus le signe de dans la rue. » La preuve, il vient de s’acheter un ralliement des aventuriers ou des marginaux de tout dermographe, un appareil électrique à aiguille qui poil. « Plus besoin d’être un marin ou un taulard pour remplace la méthode archaïque de l’aiguille à coudre. se faire tatouer. Il m’arrive de dessiner des motifs pour Et comme avec tout business qui prend de l’ampleur, des femmes ou des jeunes filles, à condition qu’elles il loue même aujourd’hui un box de 2,5 m². Pas soient majeures. Avec la mode du tatouage ethno, c’est encore le salon, mais ça viendra, précise-t-il (piqué même devenu très tendance. » Bien entendu, se faire tatouer n’est pas un acte anodin. On sait que pratiqué au vif ?). en dehors de toute hygiène, c’est un des principaux Solofo Ranaivo moyens de transmission de diverses maladies,


Jean-Yves

Ramanamidonana

Alors que l’agriculture a été bannie de nombreuses capitales, à Tana elle perdure. Les raisons en sont alimentaires, mais pas seulement. Explications de Jean-Yves Ramanamidonana, chargé de mission à l’Institut des métiers de la ville, qui nous reçoit à la Direction des espaces verts, de l’environnement et de l’agriculture urbaine à Antanimena.

Peu de capitales donnent au visiteur cette impression d’enchevêtrement de la ville et de la campagne… L’agriculture urbaine est indispensable pour faciliter l’accès des citadins aux produits frais avec un coût de transport réduit. Les agriculteurs cultivent principalement des produits maraîchers : tomates, courgettes, poivrons, mais aussi des fruits et des légumes feuilles comme les brèdes ou les salades. Mais elle assure une autre fonction méconnue : celle d’assimiler certains matériaux organiques biodégradables comme les déchets ménagers ou ceux des marchés. Les producteurs utilisent comme compost les ordures qu’ils trouvent à proximité de leur parcelle.

Agriculture


Nature

Le pari est d’améliorer la qualité et la quantité du compost fabriqué en recyclant les ordures… Un projet a été élaboré, mais il n’a pas encore vu le jour car nous recherchons actuellement des partenaires. Il s’agit de construire une station pilote de production de compost qui pourrait par la suite être implantée dans d’autres lieux. Le compost sera produit à partir des ordures ménagères qui seront récupérées dans les bennes à ordure et mélangées avec des jacinthes d’eau.

La jacinthe d’eau prolifère rapidement et permet d’obtenir un compost riche en composés azotés et phosphatés. Des expériences similaires ont déjà été menées dans d’autres pays comme le Burkina Faso et le Niger. Comment expliquer que des champs qui pourraient intéresser les promoteurs immobiliers continuent à être exploités par des agriculteurs ? Traditionnellement, la ville s’est construite sur des collines, tandis que les plaines inondées autour des collines étaient exploitées par les cultivateurs. L’expansion de la ville a entraîné des constructions dans les plaines, mais l’agriculture subsiste. En effet, les zones marécageuses font office de bassin tampon : elles absorbent les surplus d’eaux de pluie, évitant ainsi les inondations. Il faudrait donc chercher d’abord une solution technique à l’épanchement des eaux avant d’obtenir l’autorisation par la commune de remblayer les terrains. Et comme cette solution technique coûterait de toute façon très chère, il n’est pas certain que les investissements puissent être rentabilisés. Propos recueillis par Olivier Kaladjian Contact sur www.nocomment.mg

• Jean-Yves Ramanamidonana est ingénieur agronome. Diplômé de l’université d’Antananarivo, il a effectué un stage de perfectionnement à l’Institut national d’horticulture d’Angers, en France.

e urbaine enjeu capital

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n a pris l’habitude d’associer le nord-est O de Madagascar à la vanille.

Sambava Avec ses quelque 4 800 hectares, la cocoteraie de Sambava façonne depuis 40 ans les paysages de la Sava. Elle s’étend le long du littoral sur une distance de 60 km et peut être ainsi considérée comme la plus grande cocoteraie du monde.

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Pourtant, on a vite oublié que la région est également une importante productrice de noix de coco. Témoin la cocoteraie de Sambava et ses 4 800 hectares, née du projet « Opération cocotier » lancé au début des années 70 par l’Union européenne. Son objectif était de diversifier les ressources de l’île en matière oléagineuse. Grâce à une pluviométrie élevée et un ensoleillement abondant, la région Sava était toute désignée. À partir des années 80, l’étendue de la plantation a doublé grâce à la création de la société gérante, Soavoanio. Selon son directeur général, Claude Andreas, la particularité de la plantation réside dans son cocotier hybride : « Nous avons réalisé un croisement entre des cocotiers nains de Malaisie et des grands cocotiers de l’ouest

Sous la plus grande c


africain. » Ce nouveau palmier produit deux fois plus de noix de coco. Dans le même temps, il porte ses premiers fruits à quatre ans contre sept à dix ans pour le cocotier traditionnel. Cependant, à cause d’un manque d’entretien, la production de la plantation a dramatiquement chuté à partir de 2005. Après avoir repris la gestion de la société, Claude Andreas confie : « Aujourd’hui nous redressons la plantation avec plus de 10 millions de noix produites en 2012. » Grâce à quelque 900 travailleurs, la moitié des récoltes peut être transformée en coprah après le débourrage et le séchage au four. Le débourrage consiste à ôter manuellement la membrane fibreuse protectrice de la noix de coco. La tâche est fastidieuse et éprouvante. Cette pâte blanche qui en est retirée est ensuite vendue à diverses huileries de Madagascar. L’autre moitié est vendue en tant que « noix de bouche » pour la consommation des ménages. Troncs, racines, palmes, tout peut être exploité dans le cocotier. Les coques de noix peuvent servir d’articles décoratifs ou de filtres pour les produits dangereux. Quant à la fibre, elle peut être utilisée comme engrais ou cordage. Forte de cette reprise, «  la plus grande cocoteraie du monde » attire les curieux de passage dans la région. Objectif : sillonner les champs de cocotiers pour une visite haute en senteurs.

Nord-Est

Nature

Mickael Achard

cocoteraie du monde

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M« irremplaçable » adagascar


ESCALES Des scientifiques ont identifié les 78 zones jugées « irremplaçables » pour empêcher l’extinction d’espèces d’amphibiens, d’oiseaux et de mammifères aujourd’hui menacés. La Grand Île occupe une place de choix dans le palmarès avec trois sites à l’honneur.

Afin d’établir cette liste, les chercheurs de plusieurs organisations scientifiques ont examiné 173 000 zones protégées à travers le monde pour en retenir finalement 78 considérées comme complètement « irremplaçables ».

uel lien peut unir les Galapagos, la Guadeloupe ou le Tsingy de Bemaraha ? Ne cherchez plus, la réponse est Q dans une étude publiée en novembre dans la revue Science du

15 novembre : tous ces sites ou zones sont irremplaçables ! Plus précisément, ils abritent une part très importante de la flore et de la faune figurant sur la liste rouge des 21 500 espèces menacées d’extinction de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Sans eux, un grand nombre de mammifères, d’oiseaux et d’amphibiens seraient tout bonnement éteints ou voués à disparaître à très brève échéance.

Le Tsingy de Bemaraha, une réserve naturelle près de la côte Ouest, a reçu le statut de patrimoine de l’humanité en 1990 pour ses formations rocheuses, sa forêt de mangroves et ses populations uniques d’oiseaux et de lémuriens.

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Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2007, la forêt pluvieuse d’Atsinanana regroupe 13 zones protégées dans six parcs nationaux à l’est de Madagascar. Elle est nécessaire pour protéger la biodiversité unique de l’île, reflet de son histoire géologique.

Le parc national de l’Isalo, désigné ainsi en 1962, regroupe 340 espèces animales dont plusieurs espèces différentes de lémuriens.

La grande majorité de ces sites est située dans les régions tropicales avec trois zones phares : l’Amérique centrale et le nord de l’Amérique du Sud, le sud de l’Asie, l’Afrique centrale et Madagascar. La Grande Île recèle à elle seule trois sites classés respectivement 42e, 43e et 44e dans la liste ; il s’agit du massif de l’Isalo, de la forêt pluvieuse d’Atsinanana et du Tsingy de Bemaraha. Certains sites sont déjà considérés comme patrimoine mondial par l’UNESCO, c’est le cas des trois sites malgaches, mais une bonne moitié de la liste échappe encore à ce statut. À commencer par le parc naturel de la Sierra Nevada de Santa Marta en Colombie, qui arrive pourtant en première place pour

les espèces menacées ! « Une telle reconnaissance permettrait de protéger efficacement l’unique biodiversité de ces zones, grâce à la gestion rigoureuse des sites du patrimoine mondial. Les zones protégées ne peuvent réussir à sauvegarder leur biodiversité que si elles sont gérées efficacement. Ce qu’on propose pour celles qui ne le sont pas encore, c’est que les gouvernements les portent candidates au patrimoine mondial », commentent les auteurs de l’étude. Raison de plus, en attendant, de venir visiter et savourer ces trois sites malgaches. Une expérience irremplaçable ! Alain Eid Photos : Marc Gansuana

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Sainte-Luce d’hier et d’aujourd’hui


Fort-Dauphin

Au milieu du XVIIe siècle, des marins français débarquent sur une anse bien protégée à l’extrême sud de la Grande Ile le jour de la Sainte Lucie. Ce site demeure préservé et accueille désormais des touristes qui viennent s’immerger dans un environnement luxuriant.

’est exactement en 1642 que, sous le commandement de Jacques Pronis, des émissaires de sa gracieuse majesté C Louis XIII Roi de France (il reste moins d’un an à vivre à

ce monarque), atteignent les rivages d’une île idéalement située sur la route des Indes. Si l’on excepte l’implantation durant quelques années de marins portugais échoués un peu plus au sud, cette « intrusion » fut le premier réel contact entre les populations locales et les Européens. Les Antanosy, rapidement exaspérés par ces étrangers qui veulent ériger un comptoir d’esclaves, mettront un terme à cette aventure. L’Anosy verra néanmoins, depuis cette date, déferler moult flux migratoires. Aujourd’hui, les acteurs locaux du tourisme souhaiteraient accueillir davantage de visiteurs. Grâce à un projet minier qui, d’ailleurs, n’affecte en rien la découverte d’une profusion d’aires protégées et réserves naturelles, la ville de Fort-Dauphin s’est embellie et les prestataires de services touristiques se sont multipliés. Parmi eux, Madagascar Classic Collection qui possède deux lodges barefoot luxury dans l’extrême sud, offre l’opportunité depuis Lokaro de rejoindre Sainte-Luce en kayak. Ces frêles esquifs colorés n’ont vraiment rien de comparables aux imposants galions qui mouillaient autrefois dans les mêmes contrées… Quatre journées de croisière fluviale, entre lacs et lagunes, avec bivouacs sous tente « tout

ESCALES

confort ». Les nuits sont agrémentées de quelques sorties afin de surprendre microcèbes et autres caméléons. Cette randonnée permet de contempler, au fil de l’eau, une abondante végétation dominée par les ravinala. L’excursion kayak se termine par un séjour au sein du luxueux Lodge Manafiafy Beach and Rainforest Lodge. Pêche ou plongée, farniente ou balades se succèdent alors. La proximité du site historique de Sainte-Luce offre l’opportunité de s’imprégner des activités de ce village de pêcheurs. Au milieu de l’après-midi, les marins reviennent à bon port. Autour de dizaines de pirogues, les tractations s’engagent. Des paysans de la chaîne anosyenne toute proche ont vendu leurs racines de manioc ou, à la saison, leurs litchis et ananas. Avant de rejoindre leurs montagnes, il leur faut négocier l’achat de quelques poissons. De très longs palabres pour peu d’argent. Ces populations vivent en quasi-autarcie d’une agriculture ou de pêche vivrières. Les quelques Occidentaux qui, il y a encore quelques minutes surfaient sur internet et s’immiscent désormais entre les cases, semblent être les seuls à s’étonner que l’on puisse vivre heureux dans un tel dénuement. Il y a fort à parier, en effet, que malgré la présence d’un lodge et les incursions de quelques-uns de ses hôtes, Sainte-Luce d’aujourd’hui ressemble, à s’y méprendre, au Sainte Luce des derniers siècles… Texte et photos Richard Bohan

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La Réunion

Se mettre à son tour sur le divan. Exercice difficile pour Hanta Andriambelo, psychologue clinicienne née à Madagascar, dont le riche parcours l’a autant conduite à s’occuper d’enfants autistes que de manifestations parapsychologiques. Hantée par les choses de l’esprit ?

COUSINS/COUSINES

out commence à Tana. Hanta se destine à la médecine, tout comme son père. La bourse American Field lui est proposée, ce sera l’Amérique ! Mais Hanta en T décide autrement, ce sera Toulouse ! Son départ est vécu comme une émancipation.

Hanta est la première de la famille à quitter Madagascar dans les années 70. À Toulouse, elle suit des cours de psychopédagogie et ne quittera plus jamais le monde de l’esprit. Elle pousse ses études jusqu’au doctorat, et s’épanouit « pendant les vacances » dans le secteur psychiatrique, à essayer de comprendre et de faire progresser des autistes et des psychotiques. Au début des années 80, le ministère de l’Enseignement supérieur de Madagascar met en place une stratégie pour récupérer les « cerveaux » partis à l’étranger. Le ministre va de ville en ville française, organise des conférences, et réussit à convaincre Hanta, parmi d’autres cerveaux évadés, de revenir à Tana. Garantie de travail, déménagement, voiture, les arguments sont convaincants, et Hanta rejoint l’équipe de l’École normale à Madagascar. L’aventure durera deux ans. Mais Hanta est rattrapé par le démon du midi et repart pour Toulouse. Commence alors sa phase « Paranormal Activity ». Non seulement elle continue à travailler en secteur psychiatrique, mais elle fait une curieuse rencontre, celle du Professeur Lignon. Statisticien et professeur d’Université émérite, il a créé une association de parapsychologie et entraîne Hanta dans les maisons hantées, avec des curieux appareils de mesure servant à repérer fantômes et autres poltergeists (esprits frappeurs). Elle assistera également à des séances de télépathie et de télékinésie. Sa rationalité à peine ébranlée, Hanta va ensuite saisir une opportunité professionnelle à La Réunion. Elle participe à la création de l’école d’assistants de service social et accompagne les enfants les plus fragiles en rupture sociale. Elle exerce

Hanta

ensuite pendant 25 ans en service psychiatrique à l’hôpital de Saint-Pierre de La Réunion. Jeune retraitée, elle continue à accompagner les esprits les plus torturés, malmenés par leur histoire ou leur pathologie. Julien Catalan Contact sur www.nocomment.mg

Esprit es-tu là ?

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gastronomie

Interview gourmande Dans la continuité du déjà très renommé Coin du Foie Gras à Behenjy, le Foie Gras de Tana est ouvert depuis début octobre à Isoraka. Comme son nom le laisse supposer, le foie gras de canard y est roi, pour le plaisir du palais.

oé Rarivo est la propriétaire gérante du tout nouveau Foie Gras de Tana à Isoraka, comme elle l’est depuis 2004 du Coin du Foie Gras à Behenjy, Z en sa qualité de fille aînée de l’entreprise familiale. « Je baigne dans le canard depuis l’enfance, je représente la troisième génération : ma grand-mère, au départ, faisait surtout du gavage, mes parents ont commencé la transformation et moi j’ai introduit la vente directe. » En effet, plus qu’un restaurant, le Foie Gras de Tana dispose d’une boutique où toutes les spécialités sont proposées. La naissance du Foie Gras de Tana correspond d’abord à une demande croissante de la clientèle pour un établissement intra-muros : « Les gens ne peuvent pas forcément se déplacer jusqu’à Behenjy, alors on a pensé à installer un point de vente au cœur de la capitale, où il y a en plus de la boutique, un restaurant ». Zoé, fort bien assistée par Riccardo Rarivo, le chef et incidemment son mari, fait ainsi le bonheur de tous les amoureux de foie gras.

Zoé Rarivo 88

du Foie Gras de Tana

Présentez-nous votre style… Des plats raffinés faits de produits à base de canard gavé. Vos produits de prédilection ? Eh bien à défaut d’être originale, je dirais le foie gras, les cuisses de canard, le magret de canard. Les ingrédients récurrents de vos plats ? Le poivre, le poivre vert, le miel, toutes sortes de produits naturels. Le genre de cuisine que vous n’appréciez pas ? Tout ce qui touche aux produits de la mer, je les supporte mal et je n’aime pas ça.


Votre plat préféré ? Le canard laqué. Votre boisson préférée ? Un bon jus d’orange, sinon un soda… le bourbon aussi (rires). À quelle fréquence comptez-vous modifier votre carte ? Nous prévoyons de le faire tous les 240 jours, c’est vers le mois d’octobre que les touristes passent en général ; après c’est le bon moment d’évaluer ce qui a été apprécié ou non. À partir de là on peut réfléchir à quoi changer ou pas dans la carte. Nous ne ciblons pas que la clientèle étrangère, mais disons que les touristes sont plus portés à la critique, et c’est ce qui nous fait avancer en fin de compte. Comment vous y prenez-vous pour créer vos plats ? Je suis mon intuition, mon goût. C’est mon mari Ricardo qui crée dans un premier temps, après je goûte et parfois je retravaille le plat. J’expérimente. Quels sont vos chefs modèles ? Gordon Ramsay. Quelle est votre recette du moment ? La cuisse confite et le foie gras maison. Où se tiendra votre prochain dîner ? Sûrement Le Louvre. Votre actualité ? Nous prévoyons d’introduire de nouveaux produits, d’autres saveurs. Foie gras au gingembre et aux poivres sauvages. Tout cela devrait intégrer le restaurant d’ici janvier. Propos recueillis par Joro Andrianasolo Photos : Rakoto A.

Recette du mois : Cuisse de canard en cocotte au parfum des îles

Ingrédients

Préparation

• 1 cuisse de canard • thym séché • graisse de canard • 1 verre de bière Skol • 1 cuillerée à soupe de crème • Oignon • Grains de poivre vert et baie rose • Sel, poivre.

Enfourner dans une cocotte la cuisse de canard, en salant et en poivrant. Mettre la graisse sur la cuisse, enfourner pendant 30 minutes. Faire fondre le beurre dans un fait-tout. Ajouter oignons, thym, poivre vert, baie rose, crème et sel. Faire réduire le tout avant d’ajouter la bière. Cuisson à feu doux. Présenter le tout sur une assiette.

Par Zoé Rarivo du Foie Gras de Tana

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gastronomie

Foie gras mi-cuit au torchon au parfum d’Affligem et sa choucroute confite

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Propositions gourmandes par

Foie gras en bocal Ă la vanille


Zoé Rarivo du Foie Gras de Tana

Magret Rossini Koba glacé

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Le vin du mois

gastronomie

L’avis de l’œnologue « Reserve » étant le haut gamme des crus Viña Maipo, ce vin mérite bien sa catégorie : bon équilibre, bonne attaque, bonne rétro-olfaction. Toutefois, les expressions au nez et en bouche de notes de pierre à fusil et de métalliques restent très discrets. A mon avis, la géologie viticole de la Vallée centrale, au Chili, en est la cause majeure : ici les sols sont alluvionnaires et nécessitent une micro irrigation, modifiant ainsi les caractères organoleptiques de base du cépage Sauvignon Blanc.

Isabelle Rakotozafy

Viña Maipo Sauvignon Blanc Reserva

2011

Jean-Marc du restaurant Le B’ « Pour moi, ce vin est d’un excellent rapport qualitéprix, et jamais de mauvaise surprise avec son bouchon à vis. Un vin fruité avec un bon retour en bouche et une excellente couleur, qui se marie très bien avec crustacés et poisson. Pour ma part, je le boirai bien avec un filet de sole rôtie à l’aneth aux purées du maraîcher, concocté par notre chef Lalah. »

L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

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Le cocktail du mois

Le Fraîcheur

Avec ces grosses chaleurs et à moins d’un bon vieux ventilo accroché au plafond ou d’une clim apaisante, le mieux est encore de se rincer la glotte avec un cocktail 100 % fraîcheur. C’est ce que vous propose le Welcome avec ce délicat mélange de rhum et de liqueur de menthe, allongé d’un bon jus d’orange pour vous revitaliser. Avec modération bien sûr ! Ingrédients • 1 cl de rhum Malibu • 1 cl de liqueur de menthe Get 27 • Jus d’orange • Grenadine • Citron.

du Welcome

Préparation Verser dans le shaker le Malibu, le Get et le jus d’orange avec les glaçons. Bien secouer puis verser dans un verre, bien givrer. Border de sucre et poser les décorations (tranches de citron). C’est prêt !

L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.





L’Oriental

Ouvert depuis juillet 2013, L’Oriental à Ivandry-Ambodivoanjo est l’endroit idéal pour déguster chawarma, taboulé et labneh. Une cuisine typiquement libanaise que Tony, le gérant des lieux, propose à sa clientèle composée majoritairement de Malgaches. Invitation au voyage.

’Orient dans votre assiette, c’est le crédo de ce nouveau restaurant d’IvandryAmbodivoanjo dont les plats ne manquent pas de couleurs ni de saveurs. La Lcuisine méditerranéenne - « une manière de manger et de vivre », nous explique

Tony, le maître des lieux - s’y exprime dans toute sa magnificence, avec tous les bienfaits qui sont reconnus à cette cuisine : le fameux régime méditerranéen à base d’huile d’olive, de céréales, de légumes et de fruits, excellent pour les artères et la


santé en général. Également une invitation au voyage à travers la riche tradition gourmande des pays du Levant. Pour se mettre en bouche, un affriolant mezzé, ces assortiments de hors-d’œuvre traditionnels (froids ou chauds) à picorer à l’aide du pain pita (pain plat libanais) : au choix taboulé (salade à base de persil et de blé boulghour), houmous (purée de pois chiches à la sauce sésame), labneh (yaourt salé à l’huile d’olive et à la menthe séchée) ou khiar bi laban (concombre au yaourt). Pas moins d’une vingtaine de spécialités à déguster en famille ou entre amis dans un cadre très convivial. Après le mezzé, place aux sandwichs libanais, certainement l’un des éléments de la cuisine libanaise les plus populaires à travers le monde, avec par exemple l’illustrissime chawarma (viande, poulet grillé ou mixte avec assortiment de crudités libanaises et pain pita). Une cuisine gorgée de soleil à déguster midi et soir, mais aussi au brunch ou pendant le buffet du dimanche, avec option terrasse pour s’aérer. Les divertissements orientaux sont également de la partie avec d’authentiques démonstrations de danses du ventre ! Mention spéciale pour le buffet à 35 000 Ar qui propose un mezzé d’une dizaine de plats, suivi de deux à trois plats principaux avec du riz cuit au beurre, du poulet, de la viande et du poisson, plus chawarma et grillades pour les grands affamés ! « Le secret de la cuisine libanaise réside dans la préparation des viandes. Il faut

SoRTir qu’elles soient marinées dans de l’huile d’olive avec quatorze épices pendant près de 72 heures. C’est tout un processus pour la viande soit tendre », confie Tony. Mais il est temps maintenant de goûter aux douceurs levantines avec une carte des desserts particulièrement fournie. En voici à base de fromage, de pistaches, d’amandes et de crème servis façon knafeh. Et pourquoi pas un fromage de chèvre garni de semoule, servie avec du sirop de sucre et de la fleur d’oranger ? « Nos plats sont halal et tous les ingrédients, à commencer par les épices, sont importés », précise Tony. Il faut savoir que la cuisine méditerranéenne n’est pas pimentée à la façon de la cuisine indienne. Côté épices, c’est la fête au poivre noir, au cumin, au paprika, à la coriandre, à la muscade, à la cardamome. Le restaurant est ouvert de 10 h 30 à minuit du lundi au dimanche. « Nous avons voulu créer un endroit où l’on peut manger à n’importe quel moment de la journée, contrairement à la plupart des restaurants de Tana qui ferment à partir de 15 heures », confie Tony. En attendant les chichas (pipes à eau) aux fruits naturels qui ne devraient pas tarder à arriver, pour un plaisir oriental sans limite. Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg

Les saveurs du Levant

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Î lot 13 Ouvert depuis le 25 novembre, l’Îlot 13 est le nouveau point de chute à Isoraka où passer des moments festifs dans un cadre plutôt feutré. Son plus, un karaoké avec de vrais musiciens pour vous accompagner !

emprunte son nom à la pétanque, sport dont Jacques Vouant, originaire de Genève, en Suisse, est un passionné : « On gagne ou on perd toujours à 13… LQuant’endroit à îlot, c’est pour souligner le côté tranquille du lieu. » Marié il y a moins d’un mois à Vola Razafindrakoto, il assume depuis le 25 novembre dernier la cogérance de ce nouvel établissement d’Isoraka. « Moi c’est plutôt l’organisation, le marketing et la


SoRTir gestion du personnel, Jacques est plus dans la partie technique, le matériel, les relations avec les fournisseurs », explique la jeune femme. Leur ambition à tous deux est de faire de L’Îlot 13 un lieu aux ambiances variées : lounge bar et karaoké traditionnel tous les jours, karaoké live avec musiciens les jeudis et cabaret avec un artiste invité le week-end. Pour l’ouverture officielle le 14 décembre, c’est Charline, fille de Jaojoby qui est venue mettre le feu à L’Îlot 13, juste après le cocktail de bienvenue. À noter que c’est le premier établissement à proposer une formule karaoké live où le public est invité à chanter avec de vrais musiciens installés sur une scène face au bar. « Nous avons 60 m², on ne peut donc pas faire venir de très gros groupes, mais le fait d’être accompagné par un vrai groupe change complètement le karaoké », fait valoir Jacques Vouant. Installé dans un quartier des plus animés de la capitale, L’Îlot 13 a été pensé comme un lieu de divertissement complémentaire aux autres établissements. « Au-dessus de nous, le Manson n’ouvre qu’aux alentours de 23 heures et les gens y vont surtout pour danser. Nous, on ouvre dès l’aprèsmidi de 14 heures à 2 heures du matin, parfois plus tard le week-end, excepté le dimanche où nous fermons. » L’Îlot 13 se propose également d’accueillir les après-midi anniversaires. « On ne fera pas de restaurant, de toute façon il y a une pizzeria à côté. On ne cherche pas la concurrence, mars la complémentarité. » L’ensemble baigne dans une ambiance feutrée entre reggae et

rock soft selon l’humeur des clients : « C’est important qu’on puisse discuter sans avoir à se crier dessus », estime Vola. Et comme dans tout lounge bar qui se respecte, la carte des cocktails est fort bien pensée : Caipirinha, Mojito, Planteur, Tequila Sunrise… plus une petite spécialité, le Kamikaze : « Ce cocktail marchait du feu de Dieu à Genève, il se boit comme un shot de tequila », précise Jacques Vouant. Avec modération s’entend ! L’Îlot 13 peut accueillir jusqu’à 70 personnes, mais la terrasse devrait d’ailleurs bientôt être agrandie pour que l’on puisse se poser à l’extérieur. Trois écrans sont installés dans la salle, dont deux servent au karaoké. Le cas échéant à suivre des matchs de football ou de rugby. Bref, un lieu de détente complet. Joro Andrianasolo Contact sur www.nocomment.mg

Karaoké live !

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Mad’Arbres Des sensations inoubliables à plus de 15 m de hauteur.

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Loisirs

Puisque l’homme descend du singe et que le singe descend de l’arbre, quoi de plus naturel que de vouloir y remonter ? C’est un peu le principe de la grimpe d’arbres, un loisir de plein air immergé dans la chlorophylle, histoire de prendre un peu de hauteur avec son quotidien…

Tarzan dans les arbres, c’est facile quand on a 10 ans, mais quand on est une vieille branche qui passé la vingtaine, Fc’estaire une autre histoire ! Ce n’est pas pour autant que je me

suis dégonflée. J’ai donc testé la grimpe d’arbres, (plutôt que l’Accrobranche qui est une marque déposée !), une activité de plein air organisée par l’association Mad’arbres à Ambohidrabiby, à une vingtaine de kilomètres de Tana. Arrivés au Centre AlaHary, nous sommes accueillis par Yan, le propriétaire du centre, et l’équipe de l’association menée par Olivier Guerpillon, grimpeur diplômé de France. « Le Centre AlaHary fait partie des sites où nous pratiquons la grimpe depuis la création de l’association en 2007. Ici, nous recevons plutôt les groupes d’amis, les familles ou les entreprises qui font du team building. » Nous arrivons à deux grands pins équipés de leurs cordes d’assurance accrochées au faîte. Apparemment, c’est là que ça va se passer. L’activité proposée ici n’est pas un parcours dans les arbres comme cela existe dans les parcs de loisirs à l’extérieur, mais plutôt des ateliers de grimpe et de tyrolienne. Avant d’être un sport et un loisir apparus aux États-Unis dans les années 80, c’était une pure activité professionnelle provenant du milieu des grimpeurs élagueurs, ces techniciens chargés de toiletter les arbres. Les techniques sont donc éprouvées pour que l’ascension se fasse avec le maximum de sécurité. Nous commençons par un

De g. à dr. : Olivier Guerpillon et Nicolas.

atelier de remontée sur corde avec d’un côté, le nœud de huit qui est fixe et qui se connecte dans le mousqueton, et de l’autre, un nœud autobloquant : si on appuie dessus il descend, si on le pousse il monte, si on le lâche il se bloque… fastoche ! « C’est la base de la technique d’ascension. On met les deux nœuds dans le mousqueton, on tire la corde vers le bas et on remonte un peu pour s’asseoir. » Un troisième nœud est destiné aux pieds. On fait entrer

Accro aux branches

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le pied dans le nœud en fonction de sa souplesse, on ramène le pied sous les fesses, on garde la main sur le nœud de huit, on pousse pour remonter et on bloque. On recommence l’opération jusqu’à destination. Domoina, l’animatrice, m’équipe du baudrier et fixe les nœuds sur le mousqueton. « Les installations sont sécurisées et aux normes. On peut même installer nos cordes chez les particuliers qui veulent s’initier à la grimpe d’arbres chez eux. Parfaitement sans danger. » C’est rassurant, surtout que les cordes ont l’air fines. Top départ ! Quelques coups de biceps et plusieurs balancements plus tard, je me retrouve finalement à dix mètres du sol. En nage et quelque peu essoufflée, je remarque un nid d’oiseau à côté de moi n’oublions pas le côté écologique de cette activité - et un hamac pour se reposer ! L’invitation est trop tentante, d’autant qu’on a une superbe vue sur les rizières et les collines environnantes. L’immersion est totale. Quelques minutes de pure zénitude pour

faire le vide et être en osmose avec la nature. Pour redescendre, je n’ai qu’à pousser le nœud de huit et en quelques secondes je retrouve le placer des vaches. Pas le temps de se remettre de ses émotions, direction la tyrolienne, ce mode de déplacement sur filin bien connu des passionnés d’escalade. Un peu plus d’efforts à fournir, car là il faut monter à 13 mètres. Attachée aux mousquetons, je prends de la hauteur en m’aidant d’une petite échelle en corde qui s’arrête au milieu du tronc. Pour rejoindre Domoina qui m’attend quelques mètres plus haut, je suis obligée de grimper de branches en branches. Ce n’est pas si facile, et même assez sportif ! Mais la persévérance paye. Me voici en haut de l’arbre, dominant le vide, comme un oiseau prêt à prendre son envol. Pointant l’index vers le sol, Domoina me ramène aux plates réalités : il est temps de redescendre ! Je descends le long de la corde en quelques secondes avec un vrai sentiment d’ivresse quand mes pieds touchent le sol. Maintenant, je suis accro aux branches ! Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg

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Mahajanga

Loisirs

mais aussi d’initiation à la mécanique sont organisés afin « de transmettre le flambeau aux nouvelles générations », confie Lucman de l’agence Tongava Tours qui va superviser trois raids moto annuels. « Ces événements permettront de découvrir un nouveau site touristique à chaque édition et de soutenir des écoles en distribuant quantité de fournitures scolaires. » Grâce au sponsor Zaramotors (Kawasaki, Kimco…), plus d’une centaine de motards ont participé en novembre au dernier de ces raids de deux jours « qui ne sont pas axés sur la compétition mais qui s’adressent à des amoureux d’évasion ». En avril prochain, ce sont les pourtours de la baie de Mahajamba qui devraient accueillir les randonneurs. Ces balades-découvertes en motos, quads ou buggys sont organisées avec assistance médicale et une logistique complète : bivouac sous tente et copieux repas au programme. La région Boeny offre un formidable terrain de jeux, entre cirques et baies, savanes ponctuées de lacs et immenses plages vierges. « Les Randonneurs au grand cœur » ne sont pas prêts d’en avoir parcouru tous les recoins les plus spectaculaires où ils pourront mener leurs généreuses actions.

Des aumotards grand cœur L’association « Les Randonneurs au grand cœur » créée en octobre 2013 à Mahajanga rassemble des mordus de motos qui veulent allier leur passion à des actions caritatives.

e groupe de motards est dirigé par des grands personnages du sport mécanique à Mahajanga tel Michel Le Trust, C Dominique Upton, Sabir Anjary… ainsi que toute la famille Karon, incontournable dès lors que l’on évoque la moto et les grands espaces dans le Boeny et qui assure la présidence d’honneur par Frédéric dit « Mémène ». Des cours de pilotage

Richard Bohan Contact sur www.nocomment.mg

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Ladies Pirates

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Elles n’ont suivi aucune formation en stylisme et, de toute façon, se moquent pas mal des codes. Ce qui ne les empêche pas de mener leur bateau comme de vraies pros de la tendance. L’une dessine, l’autre s’occupe des couleurs, la troisième assemble les tissus… un vrai trio de pirates !

ont présenté leur premier défilé grand public avec une de modèles durant l’événement Aponga amamEBikallestrentaine à l’IKM (Ivon Toeran’ny Kolontsaina) à Antsahavola le

13 décembre dernier. Mettre la mode à la portée de toutes et de tous, c’est la mission de ces trois jeunes femmes aux caractères bien trempés. Aina ou Yrobania, Hasina, Samira se laissent porter par une vague de créativité depuis qu’elles se sont rencontrées en 2011. Mais l’idée de créer des lignes de vêtements remontent au mois de mai 2013 après s’être lancées dans la vente d’articles de confection achetés dans les zones franches. « Malheureusement, nous avons remarqué des défauts dans les coutures. Nous ne pouvions pas les proposer aux clientes alors que nous-mêmes n’étions pas satisfaites », souligne Aina. Sans avoir suivi la moindre formation en stylisme, toutes trois se classent dans la catégorie des créateurs d’instinct, chacune apportant ce qui manque aux autres en matière de savoir-faire. Aina, 29 ans, économiste de formation, dessine. « Je n’ai pas d’influences particulières lorsque je fais mes croquis. J’y vais au feeling et quand j’ai une idée, je la couche directement sur le papier », confie-t-elle. Hasina, 27 ans, la sœur d’Aina est gestionnaire et s’occupe de tout ce qui est tissu. « Je suis plutôt la modéliste, je fais le choix des tissus et leur assemblage. » Samira, 24 ans, détentrice d’un master en pharmacologie, s’occupe des couleurs. « J’ai l’œil pour marier les

La mode ! couleurs sans forcément imposer mon goût personnel. Je le fais en fonction des modèles. » Originalité des matières, précision dans la coupe, détails subtils, les 3Ladies Pirates ont tout pour retenir le regard que ce soit pour des tenues de ville, de bureau ou de soirée. D’autant que les belles ne sacrifient pas expressément à la mode des grandes girafes anorexiques. « On nous assène trop dans les médias que pour être belle, il faut être mince. Nous voulons échapper à ce diktat. On peut faire ressortir la beauté d’une personne à travers ses vêtements et quelque soit sa morphologie », souligne Samira. Toutes les femmes peuvent donc se reconnaître à travers leurs créations. Le tout Très chic et à la portée de toutes les bourses. « Nous voulons associer la qualité et le prix pour que les Malgaches puissent suivre la mode. Les vêtements sont standards mais peuvent être retaillés si besoin est. » Au niveau des matières, elles travaillent beaucoup le coton, facile à trouver et très hygiénique, mais également le lamba soga, une valeur sûre pour représenter la mode vita malagasy. Des collections qui ont rencontré un réel engouement du public durant l’événement Aponga amam-Bika, première édition, qui a pour objectif de fédérer la culture malgache à travers la mode et la musique. Pour les prochaines éditions, d’autres domaines artistiques seront intégrés. Pour cette année qui commence, les trois jeunes femmes ne comptent pas rester les bras ballants puis qu’elles envisagent d’ouvrir leur boutique et de se lancer dans la création de vêtements pour hommes et enfants. Alors bon vent, les filles ! Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg

Trois filles en vogue

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L es pianistes Dedicated to Les C.C.

Alia Tutto italia Robe Jenny 175 000 Ar

d’ambiance

Photos : Michael Landriu

J’ai longtemps été fasciné par les pianistes d’ambiance, un type qui traîne au fond d’un grand restaurant chic ou des films américains de l’entre-deuxguerres, un type que personne n’écoute et qui sert surtout à camoufler ce qui se dit à la table d’à-côté.


La mode !

Alia Tutto italia Robe Jenny 175 000 Ar

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Actual Textile T-shirt blanc Etam Liquette carreaux bleus Etam

… Avec « style » et plus de classe qu’un juke-box, celui qui fait semblant de se moquer de l’indifférence générale et qui joue, qui joue pendant des heures, que la famille est fière de le citer, parce que c’est « l’artiste de la famille ».

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Jet7 Escarpins orange New Look 155 000 Ar

Arabesque Top blanc 68 000 Ar Alia Tutto Italia Collier 125 000 Ar


Fancy boutique Lunettes 50 000 Ar

Strass Pancho 22 000 Ar Mini short beige 29 000 Ar Talons en bois 35 000 Ar

Shamrock Top paillettĂŠ 72 000 Ar Jean 80 000 Ar

Dernier Caprice Bracelet 10 000 Ar

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Fancy boutique Tunique fleurie 125 000 Ar Collier en boules 45 000 Ar


Team collectors by Ta-chou Fosa Top noir Mango 115 000 Ar Écharpe tête de mort 90 000 Ar

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Alia Tutto Italia Robe Me & Me 225 000 Ar Écharpe gris de chez Fosa 95 000 Ar Jet7 Robe en dentelle Promod 185 000 Ar


Team collectors by Ta-chou

Team collectors by Ta-chou Jet7 Chaussures fuchsia New Look 155 000 Ar

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Tana Sport Sporty Sabara 100 000 Ar


Mais une fois qu’on a dit ça, on ne sait plus trop quoi dire d’autre, alors on sort des séries d’évidence, des gros lieux communs comme : « Il est gentil, mais c’est comme tous les artistes, il est feignant ». C’est peutêtre vrai quelquefois. Hormis ceux qui ont réussi, alors on dit : « Vous avez dû travailler beaucoup pour en arriver là ! »

Carambole Robe de nageur 37 000 Ar

Arabesque Tunique en soie 210 000 Ar

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Gemey Maybelline

Mascara Illegal Definition Glossy Black

Mb Gm Ral Baby Lips Cherry Me Mb Gm Ral Baby Lips Hydrate

Mb Gm Ral Baby Lips Pink Punch

Mb Gm Es Master Dr Khol Vibrant Gold

Remerciements : Mailah, Divine & Tiana Prise de vue : Tana Water Front, Le Louvre, Le B, Antsahavola Make-up : Ainah Matisse avec les produits L'Oréal


J’ai longtemps voulu être celui qu’on regarde avec un petit sourire plein de circonspection parce qu’on le trouve étrange ; il n’est pas comme tout le monde... Celui qu’on comprend pas bien, celui qu’on fait semblant de ne pas voir quand on le croise, parce qu’on a peur de tout ce qu’on ne connaît pas, de tout ce qu’on ne comprend pas. Parce que les étrangers qu’on préfère encore, c’est les étrangers de couleur, parce qu’on les repère de loin...

Dernier Caprice Nuisette rouge 30 000 Ar Dernier Caprice Trikini Soleil sucré 60 000 Ar

Ensemble rouge et noir 30 000 Ar

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Les brodeuses de l’Anosy


Qu’elles se nomment Kirisy, Guerceline ou Augustine, ce sont aujourd’hui de véritables artistes. Des « petites mains » continuellement affairées, qu’il s’agisse de remonter l’eau du puits, de couper le bois ou de prendre un soin fou à broder un coussin, un sac à main, un bracelet…

imples paysannes à la base au village de SainteLuce, à 60 km au nord de Fort-Dauphin S(Tôlanaro), elles sont devenues d’authentiques

brodeuses après avoir bénéficié du programme de formation Stitch Sainte Luce, initié en juin 2012 par l’ONG Azafady. Un programme dont l’objectif était d’implanter de nouvelles sources de revenus dans ce village de l’Anosy - en fait trois hameaux - qui n’a cessé de voir ses ressources naturelles diminuer sous l’effet conjugué de la sécheresse et de la déforestation. Onze femmes, âgées de 19 à 60 ans, se sont portées volontaires et au bout de 60 sessions de travail ont fini par maîtriser l’ensemble du métier, de la conception des motifs aux points proprement dits. « Je n’avais jamais tenu une aiguille de ma vie », confesse Méline, 28 ans, mariée et mère de trois enfants au hameau d’Ambandrika. Aujourd’hui, ses créations sont exposées dans les meilleurs hôtels de Fort-Dauphin. Et les commandes affluent. À telle enseigne que c’est son mari qui doit désormais s’occuper de la cuisine et du ménage. C’est d’ailleurs le cas pour la moitié des femmes qui ont suivi la formation, quatre conjoints ayant même appris à broder afin d’assister leur épouse ! L’inspiration puise dans le quotidien le plus prosaïque des villages de l’Anosy avec ces dessins de grenouilles, de canards ou de

Fort-Dauphin

Déco

lémuriens. Ce qui n’exclut pas le recours à une stylisation plus complexe sur fond de motifs géométriques. On retrouve dans leur travail l’influence du tissage mahampy, un roseau des marais utilisé traditionnellement pour confectionner paniers, chapeaux ou tapis. Grâce à ce revenu d’appoint, Vola Esterline, 53 ans, contribue largement au budget de sa famille - neuf enfants et douze petitsenfants - sans plus avoir à parcourir les 15 km qu’elle faisait une fois par mois pour vendre ses nattes en roseau au marché local. Aujourd’hui, tout passe par l’atelier de Sainte-Luce où ses broderies sont proposées au public sans intermédiaires inutiles, selon le principe du commerce équitable. Aujourd’hui, la réputation des brodeuses de SainteLuce dépasse largement le cadre de l’Anosy. En octobre dernier, leurs créations ont figuré à Londres dans le cadre d’une exposition textile prestigieuse, le Knitting and Stitching Show qui a attiré plus de 33 000 visiteurs. L’événement a été un franc succès pour Stitch Sainte Luce et de façon générale pour l’association Azafady engagée depuis plusieurs années dans le Sud-Est, dans des projets relevant aussi bien de la protection de l’environnement que de la prévention du VIH/ Sida. La prochaine étape pour Stitch Sainte Luce est de développer un véritable marché international de la broderie de l’Anosy et d’y amener les femmes d’autres villages. Ce que femme veut… Lisa Bass Contact sur www.nocomment.mg

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Larissa sur son 31 Après les excès des fêtes de fin d’année, Larissa, 19 ans, a envie de se faire chouchouter et d’adopter un nouveau look pour les douze prochains mois. L’équipe de Sérénité et no comment® lui ont donné le petit coup de pouce qui fait la différence. Merci à qui ?

Coiffure : Boucles et mèches blondes Larissa a les cheveux secs et très abîmés. La coiffeuse choisit donc le shampooing L’Oréal pour donner de la brillance et de la souplesse à sa chevelure. Elle décide ensuite de lui faire des mèches blondes pour apporter un peu plus de lumière et donner du caractère à sa coiffure. Après la coloration, Larissa repasse au bac où la coiffeuse lui fait un shampooing avec les soins L’Oréal Lumino-Contrats adaptés aux cheveux colorés. Pour la coiffure, après une petite rectification des pointes, la coiffeuse opte pour les boucles.

L’Oréal Lunino-Contrast Shampooing 63 000 Ar L’Oréal Lumino-Contrast Sérum 50 000 Ar L’Oréal Lumino-Contrast Masque 105 000 Ar

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Maquillage : sérum vitaminé

Beauté

Avant de passer au maquillage, l’esthéticienne prend soin de nettoyer la peau de Larissa avec du lait et une lotion. Une étape importante pour éliminer les impuretés. Ensuite, elle passe au gommage fraîcheur afin d’éliminer les cellules mortes de la peau. Elle applique un sérum vitaminé, idéal pour faire peau neuve après les fêtes avant de réaliser un masque oxygénant. Un soin qui aide à réveiller l’éclat du visage en libérant les toxines qui ternissent le teint. Ces étapes de nettoyage ont été réalisées avec les produits Gatineau Activ-Eclat, riches en vitamines A, E, C et F. Afin d’agrandir le regard de Larissa, la spécialiste lui pose des faux cils. Pour le maquillage proprement dit, la spécialiste applique un fond de teint. Au niveau des paupières, les couleurs choisies sont dans les nuances de violet, rose et gris. Le maquillage est finalisé par un trait d’eye-liner, du mascara et du blush sur les joues. Pour une bouche gourmande, la spécialiste dépose un gloss rose-orangé. Un soin à 99 000 Ar.

Manucure : de vrais faux ongles Avant de pauser les faux ongles, la spécialiste s’occupe des ongles de Larissa en éliminant les cuticules. Pour remédier à ses ongles très courts, la spécialiste opte pour les faux ongles qu’elle pose avec une colle spéciale. Ensuite, elle les coupe à une longueur déterminée avant de les limer. Elle choisit une forme en carré avec des coins nets. Ensuite, elle passe au french manucure avec des motifs en fleurs.

Aina Zo Raberanto

Modèle : Larissa Salon de coiffure : Sérénité

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Hammam

En ce début d’année, le hammam est l’occasion d’offrir un second souffle à son corps martyrisé par le stress. Ce symbole de la beauté orientale regorge de bienfaits pour la peau en éliminant les toxines et en libérant les tensions musculaires. Chaud devant !

La Médina à Isoraka propose un hammam à 35 000Ar, très intimiste.

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À toute vapeur


e hammam est l’une des meilleures choses que vous puissiez offrir à votre organisme. Appelé « bain maure » ou « bain turc », Lil signifie littéralement « eau chaude » en arabe et puise ses origines

dans les bains grecs et romains de l’Antiquité. Sous sa forme actuelle, il se développe à partir du XIVe siècle dans l’Empire ottoman, des pays du Maghreb jusqu’au Moyen-Orient, à la faveur de l’expansion de l’islam. Il est reconnu comme un élément majeur de la vie sociale des musulmans, permettant aux croyants de sacrifier à la pratique des ablutions rituelles. En Orient, le hammam est traditionnellement composé de trois ou quatre chambres dont la température est progressive. La première pièce est à température ambiante, tandis que la deuxième sera un peu plus chaude et que la dernière atteindra les 50 degrés. Les hammams proposés aujourd’hui en instituts de beauté sont généralement composés d’une seule pièce, mais le principe est le même : ça chauffe jusqu’à la douche froide finale ! À noter que sauna et hammam sont deux univers différents. L’air du sauna est réchauffé par des pierres chaudes qui génèrent une chaleur durable. L’humidité y étant peu élevée, les saunas sont habituellement fabriqués en bois résineux. Dans le hammam, c’est la vapeur d’eau qui transmet la chaleur. Les parois y sont généralement recouvertes de carreaux de faïence ou de marbre. La température du hammam est beaucoup moins élevée que celle du sauna, bien qu’on ait l’impression du contraire. Avant d’entrer dans le hammam, commencez par prendre une douche pour initier votre corps à l’univers de l’eau. Ensuite, ouvrez la porte et laissez-vous surprendre par l’intensité de la chaleur. Les plus contractés n’y résisteront pas : une vapeur à 50 degrés saturée à 100 % d’humidité favorise le relâchement du tonus musculaire. La vapeur chaude a également des effets bénéfiques : elle ouvre les pores, élimine les toxines, les saletés et les bactéries, apaise les douleurs musculaires, ouvre les sinus et facilite la respiration. Et

BIEN-ÊTRE contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, la douche froide à la sortie du hammam s’avère très agréable et revigorante, tout en stimulant la circulation du sang. Il ne faut pas non plus oublier de s’hydrater. Si le hammam

Pour tester le hammam du Colbert à Antaninarenina, comptez 50 000 Ar la journée avec l’espace détente offert.

en est équipé, vous pouvez vous frictionner le corps avec du savon noir à l’aide d’un loofa, un gant spécial pour éliminer les cellules mortes. La peau est beaucoup plus douce et vous sortez du hammam déstressé avec une véritable sensation de bien-être. Aina Zo Raberanto Contact sur www.nocomment.mg

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Rubik’s Cube

Vintage

Préservatif, condom, capote anglaise, lettres françaises… peu importe le flacon pourvu qu’on ait la protection avec l’ivresse. Avant de devenir l’étui de latex qu’on connaît aujourd’hui, le préservatif a longtemps été fabriqué en boyau de mouton, en vessie de porc, en papier de soie…

ettre une « barrière » entre les anatomies de l’homme et de la femme pour déjouer les maladies est une idée qui germa très tôt dans l’esprit humain. Il y a 5 000 ans, les soldats égyptiens M utilisaient déjà des boyaux de mouton ou de porc pour se protéger d’éventuelles maladies vénériennes. Un usage qui est passé aux Grecs, puis aux Romains et dans tout l’Orient. Au Japon les préservatifs étaient fabriqués en écailles de tortues, en Chine en papier de soie huilé. Au XVIe siècle, le médecin italien Gabriel Fallope est le premier à promouvoir son utilisation pour se protéger de la syphilis ; il préconise le port d’un fourreau d’étoffe fine trempé dans une décoction d’herbes. Au XVIIe siècle, un certain docteur Condom, médecin personnel de Charles II d’Angleterre, aurait proposé au roi ce moyen de protection ; enfin c’est ce qu’on dit car on n’a trouvé nulle part la preuve de son existence… Le premier préservatif en caoutchouc est inventé en 1880 par la compagnie de pneumatiques Goodyear, quarante après la découverte de la vulcanisation du caoutchouc. Ce modèle, lavable après usage, était garanti cinq ans ! En 1930, le latex liquide remplace le caoutchouc crêpe, un matériau aujourd’hui encore à la base de la fabrication des préservatifs. Andoniaina Bernard

Une chance sur 43 000 milliards !

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Maminiaina Rakotoson Pianiste d’ambiance au Café de la gare de Soarano, Rakotoarison Maminiaina Victor est de la trempe de ces grands artistes désinvoltes qu’ont été pour le jazz les Ellington ou les Nat King Cole. Avec au bout des doigts, juste ce qu’il faut de notes pour transcender vos after work...

Comment devient-on pianiste d’ambiance ? En 2009, j’ai répondu à une annonce dans un journal et depuis je joue au Café de la Gare, tous les jours de 20 heures à 23 heures. À part cela, il m’arrive d’être appelé pour animer des soirées privées ou des mariages. J’ai toujours aimé la musique d’ambiance. À la maison, j’avais un petit piano et je regardais souvent les orchestres qui animaient les bals. Vers 15 ans, j’ai commencé à jouer plus souvent au piano parallèlement à mes études, et aujourd’hui c’est moi qui dispense des cours. Le pianiste d’ambiance est-il ce « type que personne n’écoute et qui sert surtout à camoufler ce qui se dit à la table d’à-côté », comme le chantait Charlélie Couture ? Ah ouais, bof, il fait au moins passer le

bruit des fourchettes et des verres (rires). Je dirais qu’il apporte un cachet particulier, il rend l’atmosphère plus classieuse, un peu comme ces standards de jazz des années 30

By night

que j’adore reprendre. Mais il faut être aussi capable de jouer à la demande, et ça nécessite une solide culture musicale pour tout ce qui est variétés françaises ou internationales. Il m’arrive même d’interpréter des morceaux chinois. Mais comme la majorité des clients sont français, je joue beaucoup Aznavour, Piaf, Trenet. Plus rarement Charlélie Couture… Est-ce que toi-même tu composes ? Oui, de temps en temps, mais ce n’est pas vraiment ce que j’aime faire. Quand tu interprètes des gens comme Scott Joplin, Ellington ou Nat King Cole, tu te sens forcément une certaine humilité. Pour le moment, je préfère interpréter leurs chansons mais toujours avec ma touche personnelle. Comme pour la musique classique, il y a quelque chose de très noble et de très satisfaisant à interpréter les grands compositeurs. A chaque fois c’est quelque chose de nouveau… Propos recueillis par Aina Zo Raberanto

Ne tirez pas sur le pianiste

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Cahiers de nuit

Soirée Gold Café de la Gare

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Le Kiwi


RÉPONSES AUX JEUX DU NO COMMENT N°47 MOTS CROISÉS — Le cheval

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SOLUTION DE L’ÉNIGME N°47 Amour ENIGME N°48 Je n’ai qu’une couleur, mais une infinité de formes. Toujours au sol, je suis le soleil et disparaît la nuit. Qui suis-je ?

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— L’eau —

JEUX

Horizontalement I. Etendue d’eau dormante - L’origine d’une eau II. Se rendra - Grande étendue d’eau entourée de terres - Interjection pour un saut III. Contracté - Sigle européen IV. Prince musulman - Ancien dieu protecteur romain V. Ville malgache connue pour ses sources d’eau chaude VI. Champion - Pronom personnel - Etendue d’eau naturelle ou artificielle VII. A faire avec les eaux avant un accouchement - Deux de toi VIII. Dans la gamme - Pas beaucoup IX. Petit ruisseau - Tout le monde X. Animaux aquatiques - Pour une suite XI. Atlantique ou pacifique - L’eau y est présente pour les repas. Verticalement 1. Qualifie une eau contenant des éléments solides - Une eau italienne 2. Argon du chimiste - Maison de campagne du Sud de la France - Masse de pierre 3. Terrain creusé par l’eau - L’eau du ciel 4. Fleur qui, associée à l’eau désigne une histoire sentimentale - Possessif 5. Article - Etendues d’eau salée - Symbole chimique 6. Bain de vapeur - Susdit 7. Ancienne langue - Un métal - Possèdent 8. Qualificatif pour une eau non gazeuse - Elima 9. Rhésus abrégé - Recueil de bons mots - Pour un oubli 10. Telle l’eau dans les habitations - Article arabe 11. Son coup dans l’eau est inutile - Une toute petite quantité d’eau.

La minute naturaliste Ça chauffe pour Mada

Dans le but d’atténuer les impacts des changements climatiques, Madagascar va bénéficier d’un financement de 10,4 millions de dollars destinés au renforcement de la riziculture dans le Bas-Mangoky et à la protection de ses zones côtières. C’est ce qui a été décidé dans le cadre de deux conférences qui se sont tenues à Varsovie du 11 au 22 novembre dans le sillage de la Convention Cadre des Nations unies sur le changement climatique et du Protocole de Kyoto sur l’émission des gaz à effet de serre. Les pays développés, pointés comme principaux responsables du réchauffement climatique, y ont renouvelé leurs engagements d’allouer 100 millions de dollars par an dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, au bénéfice principalement des pays moins avancés (PMA). La Grande Île est loin d’être épargnée par ce phénomène. Selon Germain Randriasandratana, directeur du changement climatique au sein du ministère de l’Environnement, la température à Madagascar a connu une hausse moyenne de 1°C, mais allant jusqu’à 3°C dans certaines régions. Selon lui, les principales causes de ce réchauffement seraient les émissions de gaz à effet de serre causées notamment par les feux de brousse (source www.pnae.mg)


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Le millésime qu’on ne choisit pas Capricorne (22 décembre - 20 janvier)

ertes, on n’a pas le choix du millésime, ni de son surgissement C qui laisse quelques jours dans le flou.

Ah ! ces chèques que l’on date encore de 2013 dans les premiers jours ! Mais avez-vous remarqué à quel point vous vivez ce début d’année à la fois dans la persistance du passé et dans la perspective de l’avenir ? Nouveau calendrier, nouvel agenda, tout est encore presque vierge et ne demande qu’à accueillir les petites bonnes résolutions et les grands projets destinés à courir sur plusieurs mois. Ceux-ci vous conviennent mieux encore que les décisions limitées dans leurs conséquences. Le Capricorne aime ratisser large, à condition que les dents du râteau tracent des lignes parfaitement organisées. Vous n’êtes pas de celles et de ceux qui commencent quelque chose dans leur coin puis se reposent sur de fragiles lauriers.

Tononandro

Dernières nouvelles des étoiles

Il faut que le résultat plaise non seulement à l’œil mais aussi à l’esprit, histoire de vous prouver que vous êtes capable, encore une fois, de construire du solide. Quel que soit le millésime, le chemin reste un moyen d’atteindre des objectifs et non un but en soi. Pour répondre aux aspirations les plus profondes de votre caractère astrologique, vous ne vous disperserez pas dans les fêtes qui se prolongent et qui entameraient votre belle énergie si vous y preniez part avec trop d’enthousiasme. Le regard fixé sur l’horizon, voilà l’attitude parfaite. Et, plus l’horizon recule, plus vous avancez. Ravatobe Illustration : Olivier Vignaud

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N

/ La circulation dans tous ses états

na sy ny fifamoivoiza

Voambolana / Vocabulaire / Vocabulary Mikatso / embouteillage / traffic jam Phonétique : mikàtss. Tapaka / coupé / cut Phonétique : tàpàk. Fiara / voiture / car Phonétique : fiàr. Lalana / route / way Phonétique : làlann. Arabe / rue / street Phonétique : arabé. Fifamoivoizana / circulation / traffic Phonétique : fifàmouivouizànn. Mpitandro filaminana / flics / cops Phonétique : mpìtàndjj fìlamìnànn.

Expression 1- Mba omeo kafe kely ramose azafady.

Phonétique : mbà ouméow kafé kél ramousé zàfàd. Un peu de café SVP, monsieur. Please sir, coffee please. Explication : C’est la nouvelle mode à Mada, les agents de la rue vous demandent du café au lieu de vérifier vos papiers. Il ne faut pas s’étonner, la crise est partout ! 2- Akisaho ny saretinao fa mibahana lalana. Phonétique : àkisàow ni sàrétnaow fà mbàhànà làlann. Bouge ta charrette, tu bloques la route. Move your cart, you block my way. Explication : Civilisation de la bagnole ? En tout cas les charrettes à bras et à zébus font la loi à Tana. La seule solution, attendre que ça se passe... 3- Vorontsiloza ny taratasy fahazoako mitondra fiara. Phonétique : vourountssilouzz ni tàràtàss fàhàzouakou mitoundjà fiàr.

ABidi

a n a l a l y

/ The traffic in all his way Traduction au mot à mot : permis dindon. Traduction : permis obtenu par fraude. Explication : Beaucoup de permis sont obtenus en douce. Personne ne peut faire la différence, et en tout cas pas les agents de la circulation, tout disposés à la fermer pour peu qu’on leur graisse la patte. Vorontsiloza veut dire oiseau qui écarte le danger... c’est exactement ça ! 4- Tairo mba omeo lalana kely eo razoky a ! Phonétique : taaìrr mbà ouméow làlann kél éow ràzouk à. Tu me laisses passer s’il te plaît ! Can you allow me to pass before you please? Explication : Les conducteurs demandent souvent en plein embouteillage qu’on leur laisse la place. Comme si cela pouvait faire avancer le problème !

5- Raha maika dia ndana manidina e ! Phonétique : rà màìk dé ndàna mànidinné. traduction : Si t’es pressé, essaie de voler. If you’re hurry, try to fly ! Explication : Toujours en plein embouteillage, il arrive qu’on conseille à l’automobiliste énervé qui n’arrête pas de klaxonner de voler pour sortir de ce pétrin. Ca marche rarement... 6- Vodihazo be ity taxi be ity. Phonétique : voudihàz bé ti taxibé ti. Traduction : Ce taxi be est un tronc d’arbre. This taxi be is a tree trunk. Explication : Les taxi be ne aiment se garer n’importe où et et restent comme des troncs d’arbres en plein milieu de la route. Patience !

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Je brûle encore À Marc Joseph Razafindrakoto, décédé le 9 mai 2013 à Tana. ls se dressent, invisibles, dans les assemblées des navigués ou des laissés pour compte, au cœur des débats interminables et des Iconcertations les plus vives. Ils s’insurgent de végéter dans l’oubli.

Criant dans l’ombre du soleil brûlant, ils incendient le langage de ceux qui sont restés. Ces souverains obscurs réclament leur dû et leurs zébus, protestent s’il le faut, comme le souffle ravageur des éléments déchaînés. Sans pitié, ils œuvrent sourdement, se moquent des famines, des prises avec le réel, des dettes et des dérives, des rages et des gangrènes, des cas de paludisme et de syphilis. Ils sont du côté des intouchables d’une caste supérieure. Ils sont du côté des dieux, des cryptes ou des étoiles, et sont sans conteste logés à bien meilleure enseigne que vous, les ballottés par les flux, les reflux et autres cours convulsifs. Pour couronner le tout, ils dorment dans des crevasses élevées, aux creux des lèvres inaccessibles, dans des demeures qu’ils désiraient avec ferveur, vastes et somptueuses. Ils sont de tous les plateaux, toutes les plaines, toutes les forêts. Du Pays où l’on voit au loin. Du Pays de Ceux qui ne se séparent pas ou qui sont ensevelis dans la boue. Des rivages, des déserts et des falaises. Des Pays de Ceux qui ne se coupent pas les cheveux, qui rament et qui ont des tabous. Ils règnent bien plus qu’ils n’errent. Dans le vent, le bruissement d’un feuillage, le craquement d’une branche, le saut d’une pierre, le clapotis de l’eau, sur l’Île rouge, ces entités 174 magnétiques se manifestent ici-bas, et ordonnent, au-delà de la vie.

par Ben Arès


FICTION

Tous les êtres de chair et d’os sont à leur merci. Toutes les énergies, les fois mobilisent leurs forces pour satisfaire les chants venus de ces spectres, ou de ces esprits puissants et pernicieux. Tous les cercles, tous les clans et toutes les lignées possédées se tournent vers la porte de l’Est et font appel aux geôliers de leurs rudes destinées. C’est que tout ce qui est visible dépend du Pays d’où l’on ne revient pas, des Ancêtres et de leurs voix, des Anciens, lointains, que cette terre remue et charrie. C’est que tout dépend de ceux qui ont l’art de traduire la nuit, des mpanandro ou des sorciers qui les entendent, consultent le Ciel, les visions du Pays des rêves ou les demandes, incontournables, que ces Pères embrassés par la foudre, l’eau et les songes, arrosés par le rhum, scandent et véhiculent. Je les ai rejoints depuis peu, moi qui me moquais de leurs exigences et de leurs prestiges. Je suis désormais avec eux qui président. Ma vie n’était qu’une question de sucre, d’insuline matin, midi et soir depuis longue date. Ma vie devint une question de foie, de mises au vert, de mesures infernales. Je ne pus m’y soustraire. Ma voie tout du long fut celle du refus des manèges, ménages et bergeries, fut celle, indéniable, de la liberté de penser bien sûr, du fin’amor ou de l’amour extrême, de gais savoirs et de Zorba, du feu avant tout et par-dessus tout. Sacrebleu ! Si vous voyez ce que je veux dire… Si vous daignez accueillir les ondes de l’immuable, du corps qui ne manque pas d’esprit… Si vous sentez que vous faites partie d’un tout, sans craindre de vous exprimer selon les formes, couleurs et tonalités de votre âme ou de votre cœur… Malgré tout, mon entêtement n’a pu saisir l’épée des mains de Damoclès. Malgré tout, l’ordonnance fut cruelle, maligne, et le fléau de mon organe, siège de mes colères, a bien fini par avoir raison de moi. Aujourd’hui, je brûle encore. Je ne suis pas à prendre avec des pincettes. J’avais des objectifs qui me dépassaient. Au-delà des apparences. Derrière le voile de ma radicalité, d’un égoïsme que les malvoyants ou les imbéciles jugeaient foncier. En accord avec cette défense de l’individu et de son intégrité. Dure lutte sur ce bout de terre détaché naguère de l’Afrique, où les indigènes ne vivent qu’au nom du Tout et des Très Hauts, qu’au 175


nom de Tous, de leur arbre, de leur sang et de leurs mêlées. J’étais sorti d’elle pour ouvrir le champ d’une pensée larvaire. J’étais parti dans ma jeunesse en m’opposant aux valeurs de mon propre père, du père de mon père. J’avais pris le large ou les airs pour cueillir l’avenir d’une ardente patience. Tel un haïdouk sans doute ou un insoumis de pure espèce. Tel un voyou de luxe dévisageant l’éclair. J’avais hésité entre les lettres de noblesse et le travail de la terre. Et je choisis les premières pour revenir des années plus tard avec l’ambition d’insuffler, par-delà les travers, les systèmes des enferrés dans les galères de la misère, l’envie de s’en sortir sans sortir. Ce fut mon programme aux portes du Sud, des sirènes et des cheptels. Que l’alliance soit celle de la pensée ! Que la femme, de ma plus haute estime, porte les fruits nouveaux ! Et je m’étais évertué, tant que j’étais de votre monde, à préserver l’innocence, à lui offrir l’art d’appréhender le temps et son langage de sourd. Au nom de ses yeux toujours rieurs, de son sourire intact sur les pistes chaotiques de la vie. Au nom du seul noyau dur que je pus préserver au cours de cette existence en péril. Et de la plaisanterie, de la dérision bien sûr, mon réel, qui avait pris ses distances avec les forces d’inertie. Mes réflexions, que j’appliquais quasi à la lettre, je les ai partagées aussi avec vous mes salauds, mes amis de toutes les oasis, de Manindy, Tanambao, Andaboly, Sanfily, Mahavatse et Ampasikibo. Je n’ai pu l’achever cette œuvre. Je laisse derrière moi des pousses, des feuilles d’herbe, des plans d’idées fragiles. J’ai basculé de ce côté sans possibilité de retour. Je ne suis déjà plus que l’ombre de mon ombre, ou l’unique épaisseur d’une nouvelle pour se souvenir. Je fulmine car j’aimais toucher,


frapper la cuisse et secouer sans compter. Je vocifère car je l’aimais cette chienne de vie qui ne tient qu’à un fil. Désormais j’attends l’heure du cercueil et du convoi qui me mènera sur les routes du Nord, Tana-Ambilobe, Ambilobe-Vohemar, entre Diego et Sambava de ma lignée. On me mettra la toge du trépassé, puis le lamba de circonstance avant de m’enfouir à leurs côtés. On me remettra aux mains de la terre et des os amoncelés. J’imagine les débats qu’il y aura, sous prétexte que je l’exige, que c’est ma voix. J’imagine déjà les arcanes de la tradition et les vœux inflexibles. Elle devra tenir bon mon épouse-sœur, mon alliée, face aux augures mâles, au patriarche obtus de mon clan. Elle se battra, c’est sûr, cette digne d’amour rebelle pour me laver ou me conduire sans étapes au lieu final de ma destinée. On criera, pleurera, chantera de tout son saoul lors de la grande veillée, en accord avec ma nouvelle vie, crépusculaire. Et dire que je serai tenu de donner le ton, aux feux d’herbes de me manifester ! Et dire qu’on attendra de moi l’injonction à la veuve etl’orpheline ! Je ne serai pas tranquille… Ce que je voudrais leur dire, à mes chers, c’est qu’ils goûtent encore et toujours aux joies et aux plaisirs des instants, si furtifs. Ce que j’aimerais c’est qu’ils la prennent à bras-le-corps, c’est qu’ils vivent sans tabous, sans attendre mes balises et directives. Et surtout, qu’ils pèsent bien que je ne vaux plus un clou ! Que leurs dépenses excessives en mon nom seront inutiles ! Que je ne souhaite guère des sacrifices et des dénuements pour soidisant me servir ! Que j’ai toujours misé et mise toujours sur la bleue de leur bord, votre bord, mes salauds. Et jamais, non jamais, sur les vaches maigres, les charognes et les jactances des oies ivres.


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ANTANANARIVO

Ces établissements acceptent

Ces établissements acceptent



05 045 72 • LE BED : 034 98 888 71 • LE BELVEDERE HOTEL : 034 16 950 79 • LE BRETAGNE : 033 40 957 87 • LE CARNIVORE (Restaurant) : 032 05 125 04 • LE CARRÉ : 032 60 498 00 • LE CLUB : 020 22 691 00 • LE GAROOGAR : 033 71 534 51 • LE KASS’DALL : 034 15 110 47 • LE KIWI : 033 87 454 56 • LE LOUCHEBEM : 020 22 488 88 • LE WELCOME : 034 13 305 15 • LES HERONS : 033 06 194 65 • LGM : 032 95 408 04 • (LE) LOGIS HOTEL : 020 26 244 43 • LOKANGA HOTEL : 034 14 555 02 • L’ORION : 034 84 129 29 • (Le) LOUVRE HOTEL : 020 22 390 00 • L-SENS : 032 07 609 18 • MADA m MAD’DELICES : 020 22 266 41 HOTEL : 033 23 717 07 • MAKA AKOO (Fast Food) : 034 20 501 27 • (La) MEDINA : 034 04 134 33 • MENHIR : 020 22 243 54 • MERCURY HOTEL : 020 22 300 29 • MOJO BAR by no comment® : 034 20 343 47 • MONTPARNASSE (Bar Restaurant) : 020 22 217 16 • (La) MURAILLE DE CHINE : 020 22 230 13 n NERONE : 020 22 231 18 • NIAOULY : 020 22 627 65 • NOSY SABA (Hotel) : 020 22 434 00 o O ! POIVRE VERT : 020 22 213 04 • (L’) OASIS (HOTEL CARLTON) : 020 22 260 60 • OLD N°7 : 032 72 200 07 • ORCHID HOTEL : 020 22 442 03/05 • ORIENT’HALLES : 032 05 105 10 • OUTCOOL : 033 12 12 624 • OZONE : 020 24 749 73 p (Le) PALANQUIN : 020 22 485 84 • (Le) PALLADIOS : 020 22 539 49 • (LE) PALLISSANDRE HOTEL : 020 22 605 60 • PALM HOTEL : 020 22 253 73 • PANORAMA HOTEL : 020 22 412 44 • PAPRIKA : 034 80 756 54 • (Le) PAVILLON de L’EMYRNE : 020 22 259 45 • (Le) PETIT VERDOT : 020 22 392 34 • PILI PILI DOCK : 020 26 299 42 • PIMENT CAFÉ : 020 24 509 38 • PLANETE : 020 22 353 82 • POURQUOI PAS (Restaurant) : 032 02 548 04 • (Les) POUSSES POUSSES DU RAPHIA : 020 24 782 79 • PRESTO LOUNGE : 034 05 610 53 • PRESTO PIZZA (Antsahabe, Tana Water Front, Analamahitsy) : 034 19 610 49 r RADAMA HOTEL : 020 22 319 27 • RAPHIA HOTEL Ambatonakanga : 020 22 253 13 • RAPHIA HOTEL Isoraka : 020 22 339 31 • RATATOUILLE (Artisan Boulanger) : 034 41 731 32 • (Le) REFUGE : 020 22 448 52 • (Le) RELAIS DE LA HAUTE VILLE : 020 22 604 58 • (Le) RELAIS DES PLATEAUX : 020 22 441 22 • (Le) RELAIS DU ROVA : 020 22 017 17 • (La)

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RESIDENCE : 020 22 417 36 • RESIDENCE DU ROVA : 020 22 341 46 • RESIDENCE LA PINEDE : 032 07 235 58 • RESIDENCE RAPHIA : 020 22 452 97 • RESTAURANT SNACK PK9 : 034 66 407 49 • (La) RIBAUDIERE : 020 24 215 25 • RIVIERA GARDEN : 020 24 792 70 • (Le) ROSSINI : 020 22 342 44 • ROTISSERIE-GRILL : 032 11 222 07 • ROVA Hotel : 020 22 292 77 s (LE) SAINT ANTOINE HOTEL : 033 21 597 19 • (LE) SAINT GERMAIN HOTEL : 033 25 882 61 • (Le) SAINT LAURENT : 020 22 354 77 • (Le) SALOON : 033 19 139 10 • SAVANNA CAFE : 032 07 557 45 • SHALIMAR Antsahavola : 020 22 260 70 • SHALIMAR HOTEL : 020 22 606 00 • (Le) SHANDONG : 020 22 319 81 • (Le) SIX : 033 15 666 66 • SPUMA GLACE : 034 07 179 63 • SUCETT’S : 020 22 261 00 • SUNNY GARDEN : 020 22 323 85 • SUNNY HOTEL Amparibe : 020 22 263 04 • SUNNY HOTEL Ankorondrano : 020 22 368 29 t (La) TABLE DES HAUTES TERRES : 020 22 605 60 • TAJ HOTEL : 020 22 624 10 • TAMBOHO : 020 22 693 00 • TANA ARTS CAFE : 034 15 610 56 • TANA HOTEL : 020 22 313 20 • TANA PLAZZA HOTEL : 020 22 218 65 • (La) TAVERNE (HOTEL COLBERT) : 020 22 202 02 • TERRASSE EXOTIQUE : 020 22 244 09 • (La) TERRASSE DE TYDOUCE : 020 24 522 51 • (La) TERRASSE DU GLACIER : 020 22 202 60 • TIMGAD : 020 22 327 42 • TOKO TELO : 020 24 657 47 • (Le) TRAM : 020 26 388 28 • TRANO BONGO HOTEL : 020 22 461 32 • TRANOVOLA : 020 22 334 71 u URBAN CAFE : 033 11 258 66 v VAHINY HOTEL : 020 22 217 16 • VANGA GUEST HOUSE : 020 22 442 33 • (Le) VANILLA (ORCHID HOTEL) : 020 22 442 03/05 • (La) VARANGUE : 020 22 273 97 • (La) VILLA : 020 26 254 73 • VILLA IARIVO : 020 22 568 18 • VILLA VANILLE : 020 22 205 15 • VOHITRA PARADISA : 034 01 807 78 z ZEBU ORIGINAL BISTROT : 020 22 299 97 • ZENITH HOTEL : 020 22 290 05 Boutiques, Bijouteries, Arts, Déco a ADAN : 034 26 381 83 • ALIA TUTTO ITALIA : 033 16 222 50 • ALL SPORT Tana Water Front : 020 22 644 09 • ALLURE FASHION : 033 25 780 84 • AMBIANCE ET STYLE : 034 05 101 72 • AMPALIS : 034 19 227 85 • ARABESQUE : 032 02 303 42 • ARTS ET MATIERES : 020 24 522 51 • AT HOME : 020 22 446 38 • AUDACE LINGERIE : 032 70 710 44 • ANTIQUAIRES DE TANA


(Tana Water Front et Behoririka) : 032 07 174 50 b BEBE A BORD : 034 07 281 72 • BESPOKE : 034 05 060 64 • BIJOUTERIE AMRATLAL : 020 22 263 03 • BIJOUTERIE MANOU Analakely : 020 22 612 25 • BIJOUTERIE MANOU Antaninarenina : 020 22 256 64 • BIJOUX OREA : 020 22 678 15 • BIJOUTERIE PALA : 020 22 225 01 • BLACKWEAR : 032 04 558 89 • La BOUTIQUE DE V : 032 07 001 32 • BRICO DECO : 020 22 308 35 • BYZANCE : 032 05 233 30 c CAFE COTON : 020 22 302 09 • CARAMBOLE : 020 22 207 40 • CARAMIEL : 033 11 364 09 • CARPETURC : 034 03 521 09 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 22 364 90 • CMH : 020 23 322 26 • COUP DE CŒUR : 032 89 461 45 • COURTS Ankorondrano : 020 22 550 25 • COURTS Tanjombato : 020 22 576 76 • COURTS 67 HA : 020 22 336 64 • CRISTAL CADEAUX : 020 22 365 42 d DECI-DELA Ankorondrano : 032 05 00 274 • DECI-DELA Ivato : 032 11 00 277• DECI-DELA Route Circulaire : 032 05 00 272 • DECI DELA Tana Water Front : 032 11 00 278 • DECO France : 020 22 293 72 • DERNIER CAPRICE : 034 21 160 93 • DREAM STONES TRADING : 034 07 185 83 • DRESS CODE : 034 20 555 99 • DUTY FREE : 034 07 189 30 • DUW 1203 - Dago Urban Wear : 034 01 083 67 • ELEKTRA : 034 45 520 75 e ELLE’M : 034 26 381 83 • (L’)EMPIRE DU MARIAGE : 033 02 688 88 • ESPACE BIJOUX : 020 22 311 85 • ETHNIK Shop : 020 22 611 40 • ETINCELLE : 034 08 430 72 • EVASION DECO : 033 18 607 97 f FANCY BOUTIQUE : 020 22 308 89 • FEMININE : 034 60 647 38 • FIFTH AVENUE : 034 05 031 15 • FINAL TOUCH : 033 02 402 82 • FOSA SHOP Tana Water Front : 020 26 377 85 • FOSA SHOP Isoraka : 020 26 243 91 • FRAGILE (Ankorondrano et Smart Tanjombato) : 034 02 110 72 • FUN MOBILE : 032 05 079 79 • FUSION RAY : 020 22 636 28 g G.I. (Gentleman Individuel) : 034 02 783 60 h HAZOMANGA : 032 02 527 43 i IMAGE : 034 08 884 90 • IS’ART GALERIE : 033 25 148 71 • IVAHONA (Boutique) : 032 05 090 02 • IVAHONA (Maison) : 032 05 090 06 • JINA CHAUSSURES SMART : 034 j JAVA : 032 59 987 82 02 395 70 k KAPRICE Tana Water Front : 034 08 031 75 • KIDORO (Literie) : 020 23 628 84 • KIF DAGO : 033 78 151 99 • KIVAH&CO : 032 05 874 35 • KLUNG MALAGASY Mode Junior : 034 03 015 06 • KIOSK à BIJOUX : 033 15 830 43 • KOKOLOKO

Isoraka : 033 08 443 19 • KRISTEL BOUTIQUE : 032 40 457 15 • KRYS OPTIQUE Gare Soarano : 020 22 211 02 • KRYS OPTIQUE Score Digue : 020 24 229 97 • KRYS OPTIQUE Zoom Ankorondrano : 020 22 318 38 • KUDETA BOUTIQUE : 034 74 645 52 • LA CAVERNE : l L’ADRESSE : 034 03 004 55 034 01 109 82 • LA CITADINE : 032 05 509 48 • LA COUR CARREE : 032 05 090 06 LA ROMANCE : 033 15 536 85 • LA TOURISTA : 034 87 003 87 • LE 7EME CIEL : 034 84 642 56 • LE MONDE DE BEBE : 034 07 219 84 • LFL MADAGASCAR : 020 24 265 74 • LUMIN’ART : 020 22 431 34 m MADESIGN : 020 22 245 50 • MAFIOZZO : 034 02 645 93 • MAKI COMPANY : 020 22 207 44 • MALGADECOR : 020 23 691 98 • Mama Benz : 032 05 777 74 • MAXI TUNING : 032 11 00 345 • MEGASTORE by CLEMENTY : 020 22 204 26 • MISS SIXTY : 033 11 479 82 • MOISELLE : 034 11 187 60 • MOTOSTORE : 034 07 179 57 • MY SPACE : 020 26 381 83 • MY WORLD FASHION DESIGN : 034 11 605 54 n NEW BALANCE : 034 31 693 10 • NEW MAN : 032 11 00 278 • NEW STYLE : 034 18 247 32 • NIL MEUBLE : 020 22 451 15 • OH PAS CHER : 034 93 o OCEAN TEXTILE : 020 26 388 26 219 42 • ON ABI : 020 22 558 59 • OUTSIZE : 020 24 532 33 p PAGE 2 : 034 16 751 84 • PAGE 2 SMART : 034 16 751 12 • PAPARAZZI : 020 22 567 71 • PHILAE DECO : 020 22 427 21 • POINT MARIAGE : 020 24 537 66 • PRECIOUS : 034 01 170 39 • PRETTY WOMEN : 032 03 209 03 • PRO PNEU : 020 22 265 16 q QUE DU BONHEUR : 034 84 049 46 • QUINCAILLERIE 2000 : 020 22 333 82 r REGAL SHOES : 020 24 773 52 • RIVES GAUCHE : 033 02 275 81 • ROSES ET BAOBAB : 032 40 615 60 • ROUGE DESIR :


033 25 780 84 s SAMCKOWA : 020 22 260 40 • SAMSUNG (Analakely) : 020 22 295 53 • SAROBIDY MADAGASC’ART : 033 11 642 64 • SAV TECHNO : 034 70 613 44 • SEPT PRIX MEUBLE : 020 22 664 79 • SERENITY PALACE : 033 05 374 20 • SHAMROCK : 020 22 549 82 • SHOP STYLE : 034 04 915 01 • SOBEK : 020 24 166 41 • SOPHIA BOUTIQUE : 034 12 869 95 • STOP MARKET : 034 36 818 00 • STORES & VOILES : 020 22 292 30 • STRASS : 034 97 464 00 • SUCCES FOU : 032 44 054 35 t TANA SPORT : 034 07 755 55 • TANT POUR ELLE : 034 96 723 00 • TATTI WATTI : 034 02 016 64 • (La) TEESHIRTERIE : 020 22 207 40 • TIME PALACE : 020 22 370 31 • TISHANAKA : 032 02 200 00 • TRACCE (Boutique) : 034 02 675 77 • TRENDY : 020 22 364 88 v VEL’DUTY FREE : 020 22 626 14 • VIVA DESIGN Ankorondrano : 020 22 364 88 WHITE PALACE : w 020 22 669 98 y YOU SACS & CHAUSSURES : 034 02 016 64 z ZAZAKELY : 034 04 245 82

22 549 95 • AGENCE NOVOCOM : 020 23 557 47 • AGENCE TAM TAM : 020 22 218 70 • AIRTEL MADAGASCAR : 033 11 001 00 • AK…TV : 020 22 385 41 m MACADAM : 020 22 640 68 r RLI Radio : 020 22 290 16 S SERASERA MADAGASCAR : 034 29 223 00 t TEKNET GROUP : 020 22 313 59

Sports, Loisirs

Salons de beauté, Parfumeries

a ACADEMIE DE DANSE : 020 24 740 93 b BLUELINE : 020 23 320 10 • (Le) c CANALSAT : 020 22 394 73 CARLTON FITNESS CLUB : 020 22 260 60 poste 1503 D DREAM’IN : 020 24 265 71 • FORM + : f FITNESS CLUB : 034 05 360 51 020 26 394 98 g GASY QUAD : 032 12 600 00 i INGA : 032 02 260 42 • IVOKOLO Centre culturel d’Ivandry : 032 63 291 06 l LE CHAT’O : 034 23 033 33 • LE C.O.T. : 032 05 085 40 • LECTURES ET LOISIRS : 020 22 325 83 o OXYGEN FITNESS & SPA : 034 14 240 22 p PARABOLE MADAGASCAR : 020 23 261 61 s SALLE DE SPORT (Immeuble Aro Ampefiloha) : 020 26 296 27 • STUDIO 101 : 032 57 984 04 t TANA PAINT BALL : 032 28 798 24 • T-TOON : 034 40 612 50 Communications, agences

182

a AGENCE FAACTO : 020 23 297 64 • AGENCE GRAND ANGLE : 020

Agences de voyage, Tourisme • AIR MADAGASCAR : 020 a AIR FRANCE : 020 23 230 23 22 222 22 • AIR MAURITIUS : 020 22 359 90 c CAP MADA VOYAGES : 020 22 610 48 • CORSAIR : 020 22 633 36 • DODO d DILANN TOURS MADAGASCAR : 032 05 689 47 TRAVEL : 020 22 690 36 m MALAGASY Travel : 032 41 526 51 • MERCURE VOYAGE : 020 22 237 79 n NOOR VOYAGES : 034 05 020 90 o OFFICE NATIONAL DU TOURISME : 020 22 660 85 s STA Aviation : 032 73 369 81 • TAMANA TOUR OPERATOR : 034 20 660 00 a APHRODITE : 020 22 540 48 • AMAZONE CITY : 032 05 252 36 • AMAZONE SMART : 020 22 462 12 • AQUA VILLA : 032 07 648 42 • ARIA BEAUTÉ : 020 22 642 69 • ASMARA MASSAGE : 033 24 324 10 • ATELIER DE HAUTE COIFFURE : 032 04 259 82 b BELLISSIMA (Esthétique & Coiffure) : 034 17 404 41 c CANELLE : 034 11 134 33 • CENTRE VANIALA : 020 22 538 82 • COCOONING : 034 36 327 27 • COLOMBE MASSAGE : 020 24 763 11 • COYOTE GIRL : 033 14 657 20 e ESTETIKA : 020 22 201 27 f FELINE Ankadivato : 020 22 288 20 • FELINE BEAUTÉ Zoom : 020 22 364 94 • FLEURS de BEAUTÉ (Salon de beauté) : 020 24 354 97 • FLORIBIS : 032 05 819 33 g GRAINS de BEAUTÉ : 020 22 445 26 H HARMONY BEAUTY : 032 47 361 03 i INTERLUDE : 033 18 529 31 m MAJOREL : 020 22 253 29 p PASSION BEAUTÉ : 020 22 252 39 • PELE MECHE COIFFURE : 034 17 268 59 • PROGDIS : 020


23 256 10 r RAINBOW BEAUTY : 020 22 310 95 • REGINA’S BEAUTY : 020 26 289 24 s SILHOUETTE : 020 22 544 14 • SOFITRANS : 020 22 223 30 t TARA’S COIFFURE : 032 05 438 51 Y YVES ROCHER : 020 22 475 20 Santé • CTB a ASSISTANCE PLUS : 020 22 487 47 c CTB : 032 78 488 42 AMBOHIMANARINA : 020 22 450 61 o OPHAM : 034 74 644 23 • PHARMACIE HASIMBOLA : p PHARMACIE DE LA DIGUE : 020 22 627 49 020 22 259 50 • PHARMACIE METROPOLE : 020 22 200 25 • VETCARE : 020 26 409 55 • VET CLINIC : 020 22 415 45 Entreprises, Institutions • ALLIANZ : 020 22 579 00 • ASSIST Aviation : 034 07 a ABC : 020 22 423 49 185 98 • ASSIST DST : 020 22 426 88 • ASSOCIATION ITALIENNE A M/CAR : 020 26 228 00 • ATW : 020 22 610 42 • AURLAC : 033 37 043 36 b BHL MADAGASCAR : 020 22 208 07 • BRASSERIE STAR : 020 22 277 11 • BRUGASSUR : 020 22 228 62 C CANDY EVENT : 034 05 355 51• CRAAM : 034 19 508 61 d DHL : 020 22 428 39 • DIRICKX : 020 22 446 60 e EXOFRUIMAD : 020 22 457 96 f FILATEX : 020 22 222 31 g GROUPE SMTP : 020 22 442 20 h HENRI FRAISE FILS & CIE : 020 22 227 21 • HESNAULT MADTRANS : 020 22 618 33 i ID MULTIMEDIA : 020 23 297 64 • IFM (ex-CCAC) : 020 22 213 75 • ISCAM : 020 22 224 88 • IN CONCEPT : 020 24 388 56 j JOCKER MARKETING : 020 22 685 48 L LFL FOOD MADAGASCAR : 020 24 265 75 • LYCEE FRANCAIS (TANA) : 032 21 416 90 m MICROCRED (Ambodivona) : 020 22 316 35 • MICROCRED (Tsaralalana) : 020 22 264 70 • MICROCRED (Ambohibao) : 020 22 446 56 • MICROMANIA : 020 22 558 60 s SARL REGENCY (Passeport Vip) : 034 64 937 00 • SOCIETE FANIRY SARL : 020 22 554 09 • SOREDIM : 020 22 239 27 • TECHNIBAT : 032 07 223 76 u UCODIS : 020 22 t TAG IP : 020 22 524 54 210 13 • UNICEF : 020 22 674 97 • UNIVERSITE ACEEM : 020 26 098 61 v VET CLINIC : 020 22 415 45 • VIMA : 020 22 330 93 X X CHANGE : 020 30 889 99 Concessionnaires • CT MOTORS : 020 23 320 52 c CONTINENTAL AUTO : 020 22 644 42 i INFINITY : 034 14 000 19 m MADAUTO : 020 23 254 54 • MATERAUTO : 020 22 233 39 • MOTOSTORE : 020 22 600 00 O OCEAN TRADE : 020 23 303 03 s SICAM : 020 22 229 61 • SODIREX : 020 22 274 29 t TRACES (Motos) : 032 05 340 49


Photos

d DMT PHOTO Score Digue : 032 02 046 32 • DMT PHOTO Antaninarenina : 020 22 622 19 • DMT PHOTO Analakely : 020 22 611 00 • DMT PHOTO Ankorondrano : 032 62 796 36 • KODAK : 032 62 796 36 Immobiliers

f FIRST IMMO : a ASSIST IMMOBILIER : 020 22 422 90 020 22 368 68 g GUY HOQUET : 032 07 173 17 i IMMO Conseil : 020 22 622 22 P PROMO-TANA : 020 22 617 50 r ROKA IMMO : 032 07 848 02 Service rapide

m MALAKY : 032 45 383 32 Paysagiste

p PARADISE GARDENS / PHYTO-LOGIC : 034 11 333 45 Matériels informatiques

M MAKATY : 034 04 102 87 p POLYGONE : 020 22 306 20 • PREMIUM INFORMATIQUE : 032 05 115 00 S SHARP STORE : 020 22 422 94 t TECHNOLOGIES ET SERVICES : 020 23 258 12 ANTSIRABE Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé

a AU RENDEZ-VOUS DES PECHEURS : 020 42 492 04 • AUBERGE JENNY : 020 44 990 22 b BAR L’INSOLITE : 032 02 158 14 • BOULANGERIE MIRANA : 020 481 20 c CHEZ DOM : 033 11 954 29 • CHEZ SEN : 034 64 603 39 • COULEUR CAFE : 032 02 200 65 • COYOTE CAFE : 020 44 484 54 • CRISTAL HOTEL : 034 44 916 09 F FLOWER PALACE HOTEL : 034 14 870 01 h HOTEL CHAMBRE DES VOYAGEURS : 020 44 979 38 • HOTEL DES THERMES : 020 44 487 61 • HOTEL HASINA : 020 44 485 56 • HOTEL IMPERIAL : 020 44 483 33 • HOTEL LE TRIANON : 020 44 051 40 • HOTEL

184

RESTAURANT DIAMANT : 020 44 488 40 • HOTEL RETRAIT : 020 44 050 29 • HOTEL VATOLAHY : 020 44 937 77 • HOTEL VOLAVITA : 020 44 488 64 L L’ARCHE : 032 02 479 25 • LA VILLA HR : 033 13 801 47 • LE CAFE DE L’ALLIANCE : 034 43 222 26 • LE CENT DIX : 034 98 906 00 • LE COLVERT : 034 11 937 77 • LE ROYALE PALACE : 020 44 490 40 • LE VENISE : 020 44 938 70 r RESIDENCE CAMELIA : 020 44 488 44 • RESTAURANT POUSSE POUSSE : 032 07 191 97 • RESTAURANT RAZAFIMAMONJY : 020 44 483 53 • RESTAURANT ZANDINA : 020 44 480 66 s SARABANDA RISTORANTE : 034 11 900 27 Sports, Loisirs

c CANALSAT : 032 05 276 46 D DREAM’IN : 034 11 086 00 g GOLF CLUB D’ANTSIRABE (Club House) : 020 44 943 87 Entreprises, Institutions

m MICROCRED : 032 05 367 01

MAHAJANGA (MAJUNGA) Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé

a ANTSANITIA RESORT : 020 62 911 00 b BAR BACCHUS : 020 62 237 85 • BOLO PASTA ET GLACIER : 020 62 923 55 c CAPRICE : 020 62 244 48 • COCO LODGE : 020 62 230 23 • COTTON CLUB BAR JAZZ : 020 62 241 30 E ECO LODGE ANKARAFANTSIKA : 034 07 560 59 • EDENA KELY HOTEL : 034 36 577 39 • (L’) EXOTIC : 032 85 392 97 f FISHING HOTEL : 032 04 682 20 • FISHING RESTAURANT : 032 21 131 22 h HOTEL RAVINALA : 020 62 240 76 • HOTEL RESTAURANT DE LA PLAGE : 020 62 226 94 k KARIBU LODGE : 033 11 497 51 l LA ROTONDE : 032 45 305 95 • LAKANA MANGA : 034 93 634 13 • LATINO CAFE : 033 07 746 11 • LE GUEST : 032 86 961 61 • LE PALMERAIS : 032 63 432 02 • LOOK NEISS : 032 71 391 58 • LES ROCHES ROUGES : 020 62 020 01 m MARCO PIZZA : 032 11 110 32 p PAPY RALEUR : 032 07 939 15 • PARAD’ICE : 032 54 431 52 • PICCOLA CORTE : 020 62 021 94 • (LA) PISCINE HOTEL : 020 62 241 72 q QUAI OUEST : 020 62 233 00 s SAN ANTONIO : 032 05 244 03 • SHAKIRA : 033 71 365 39 • SUNNY HOTEL : 020


62 918 13 t TOBANY : 032 61 753 32 • TROPICANA : 020 62 220 69 V VILLA MENA HOTEL : 032 40 127 58 Z ZAHAMOTEL : 020 62 919 28 Boutiques, Bijouteries, Arts, Déco

c CLEMENTY : 020 62 243 04 Sports, Loisirs

c CANALSAT : 032 02 417 47 086 02

D DREAM’IN : 034 11

Agences de voyage, Tourisme :

l LA RUCHE DES AVENTURIERS : 020 62 247 79 • SKY SERVICES MADAGASCAR : 032 05 217 40 Entreprises, Institutions

a ALLIANCE FRANCAISE : 020 62 225 52 O ORTB : 020 62 931

88

034 17 156 80 n (Le) NEPTUNE : 020 53 322 26 o (L’) OCEAN 501 : 032 64 147 43 P PALAIS DES ILES : 020 53 314 33 • PANDORA : 032 46 087 36 • (Le) PILE ou FACE : 020 53 306 53 • PIMENT BANANE : 034 08 043 09 q QUEEN’S : 032 61 486 20 r (La) RECREA : 032 04 610 71 s SNACK-COULEUR CAFÉ : 032 56 298 36 • SOUTH EAST : 032 50 261 86 • SUNNY HOTEL : 020 53 336 11 t (La) TERRASSE : 034 45 016 03 v (Le) VERSEAU : 032 05 612 62 • (Le) VIP : 034 85 794 04 x XL BAR : 034 07 043 09 Boutiques, Bijouteries, Arts, Déco

a ANTIDOTE : 032 11 692 27 c CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 46 • CLEMENTY : 020 53 309 90 E ENZO SHOP : 033 09 409 84 m MADA DUTY FREE : 034 07 188 97 • MY EPICERIE : 034 79 282 54 n NULLE PART AILLEURS : 020 53 325 06 t TNT : 034 39 025 54 Sports, Loisirs

c CANALSAT : 032 05 276 02 086 01 E EAST ACADEMY : 034 02 335 86

Photos

d DMT PHOTO : 020 62 245 39 TOAMASINA (TAMATAVE) Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé

a ADAM & EVE : 020 53 334 56 • ANJARA HOTEL : 020 53 303 61 • BLUE MOON : b (Le) BATEAU IVRE : 020 53 302 94 032 52 199 74 • (Le) BORAHA VILLAGE (Sainte Marie) : 020 57 912 18 c CHEZ LUIGI : 020 53 345 80 • CHEZ RASOA : 032 85 177 20 • COM CHEZ SOIS : 020 53 345 80 d DARAFIFY : 034 60 468 82 h HOTEL CALYPSO : 034 07 131 32 • HOTEL FLEURI : 032 25 498 72 • HOTEL H1 : 033 28 358 33 j JAVA HOTEL : 020 53 316 26 l L’AFFICHE : 020 53 315 45 • LA PIROGUE : 033 05 917 17 • LE DOMAINE DES BOUGAINVILLIERS (Mahambo) : 032 04 011 96 • LE METIS : 032 86 379 55 • LE TII’WAI : 034 02 123 10 • LONGO HOTEL : 020 53 339 54 • M&K HOTEL : M MIRAY HOTEL : 034 10 500 60

D DREAM’IN : 034 11

Salons de beauté, Parfumeries

e ESPACE BEAUTÉ : 033 05 252 33 l LA PARFUMERIE : 032 05 252 33 s SWEETIE’S BEAUTY : 032 04 900 42 v VITA BEAUTÉ : 034 87 439 59


Entreprises, Institutions

S STI : 032 07 788 51 Librairies

l LIBRAIRIE FAKRA : 020 53 321 30 TOLIARY (TULEAR) Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé

a ANAKAO OCEAN LODGE & SPA : 020 22 328 60 • ATLANTIS : 020 94 700 42 b (Le) B52 : 034 05 540 48 • BAMBOO CLUB : 020 94 902 13 • BELLE VUE HOTEL (Ambolimalaika) : 032 04 647 22 • (LE) BO BEACH RESTO PETER : 032 04 009 13 • (LE) BŒUF : 032 82 614 68 c CALIENTE BEACH : 020 94 924 18 • CHEZ ALAIN : 020 94 415 27 • (Le) CORTO MALTESE : 032 02 643 23 d DUNES IFATY : 020 94 914 80 e (L’) ESCAPADE : 020 94 411 82 • (L’) ETOILE DE MER : 020 94 428 07 h HOTEL DE LA PLAGE (Ambolimalaika) : 032 04 362 76 • HOTEL LA MANGROVE (Ankilibe) : 020 94 936 26 • HOTEL LES PALETUVIERS : 020 94 440 39 • HOTEL MASSILIA : 032 57 604 78 • HOTEL RESTAURANT LE PRESTIGE : 032 02 062 61 • HOTEL RESTAURANT LA MIRA (Madio Rano) : 032 02 621 44 • HOTEL SAFARI VEZO (Anakao) : 020 94 919 30 • HOTEL SOLIDAIRE : 034 02 666 60 • HYPPOCAMPO HOTEL : 020 94 410 21 i IFATY BEACH : 020 94 914 27 • ISALO ROCK LODGE : 020 22 328 60 j JARDIN DU ROY / RELAIS DE LA REINE : 020 22 351 65 • (LE) JARDIN : 020 94 428 18 k KINTANA

GUEST HOUSE : 020 94 930 80 l • LA BERNIQUE : 020 94 449 87 • LALANDAKA HOTEL : 020 94 914 35 • LA ROSE D’OR : 032 54 355 29 • LA MAISON : 032 07 727 47 • LE JARDIN DE BERAVY : 032 40 397 19 m MANGILY HOTEL : 032 02 554 28 n (LE) NAUTILUS : 020 94 418 74 p (LE) PARADISIER HOTEL : 032 07 660 09 • PLAZZA HOTEL : 020 94 903 02 r (LE) RECIF : 020 94 446 88 • RELAIS D’AMBOLA : 032 45 326 21 • (LA) RESIDENCE ANKILY : 020 94 445 50 s SAÏFEE HOTEL : 032 05 552 03 • SALARY BAY : 020 75 514 86 • LE SAX’APHONE RESTO : 032 75 340 41 • SERENA HOTEL : 020 94 441 73 • (LE) SOLEIL COUCHANT : 032 47 360 15 t TAM TAM CAFE : 032 02 524 48 • (LA) TERRASSE CHEZ JEFF : 032 02 650 60 v VICTORY HOTEL :020 94 440 64 • (LE) VOVOTELO HOTEL : 034 29 377 36 Boutiques, Bijouteries, Arts, Déco c CLEMENTY : 020 94 411 91 t TOP GSM : 034 23 118 29 Sports, Loisirs c CANALSAT : 032 07 220 46

Agences de voyage, Tourisme m MAD SUD VOYAGE : 020 94 423 20 ANTSIRANANA (DIEGO SUAREZ) Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé a ALLAMANDA HOTEL : 020 82 210 33 c COCO PIZZA : 032 45 678 21 d DIEGO SUN CITY : 032 62 492 71 • (LE) DOMAINE DES FONTENAY : 020 82 927 67 • DOUX DELICES : 032 60 631 55 g (LE) GRAND HOTEL : 020 82 230 63 h HOTEL DE LA POSTE : 020 82 220 14 • HOTEL EMERAUDE : 020 82 225 44 • HOTEL FIRDOSS : 020 82 244 22 • HOTEL KARTIFFA : 032 55 978 44 • HOTEL KIKOO : 032 37 954 89 • HOTEL MANGUIER : 032 55 978 44 • PLAZA : 032 04 052 40 • HOTEL RESTAURANT LES ARCADES : 020 82 231 04 • HOTEL RESTAURANT DE LA BAIE : 032 64 457 82 i IMPERIAL HOTEL : 020 82 233 29 l LA BELLE AVENTURE HOTEL : 032 44 153 83 • LA BODEGA : 032 04 734 43 • LA CASE EN FALAFY : 032 02 674 33 • LA GOURMANDISE : 032 41 644 42 • LA


NOTE BLEUE : 032 07 125 48 • LA ROSTICCERIA : 020 82 236 22 • LA TAVERNE : 032 07 767 99 • La terrasse du voyageur : 020 82 240 63 • LA VAHINEE : 032 46 272 17 • LE 5 TROP PRES : 032 49 162 64 • LE VILLAGE : 032 02 306 78 • L’ETINCELLE : 032 45 431 50 • LE SUAREZ : 032 07 416 17 • LE TSARA BE VAOVAO : 032 04 940 97 • LIBERTALIA : 032 04 619 87 • LIBERTALIA : 032 04 619 87 m MEVA PLAGE : 032 43 817 70 • MEXI COCO : 020 82 218 51 r RESTAURANT LA JONQUE : 032 07 076 54 • RESTAURANT LE PALMIER : 032 85 002 70 • RESTAURANT LE TSARA BE : 032 04 940 97 t TONGA SOA : 032 02 288 20 v VOKY BE : 032 04 012 01

a AZURA HOTEL & SPA : 020 92 211 17 c CHEZ BERNARD : 034 04 409 25 • CROIX DU SUD : 020 92 910 56 g GINA VILLAGE : 033 21 326 21 k KALETA HOTEL : 020 92 212 87 • LE PORT HOTEL : 034 l LE FILAO : 032 43 288 58 11 00 188 m MAXI PIZZA : 032 55 671 49 r RESERVE DE NAHAMPOANA : 034 11 212 34 s SAFARI LAKA : 033 24 453 26 • SOAVY HOTEL : 032 40 657 46 t TALINJOO HOTEL : 032 05 212 35 Sports, Loisirs c CANALSAT : 032 07 220 24

Boutiques, Bijouteries, Arts, Déco • BOUTIQUE BLEUE b BLACK WEAR : 032 04 607 90 NUIT : 033 09 552 63 • BOUTIQUE INO VAOVAO : 032 02 228 38 c CARAMBOLE BOUTIQUE : 032 25 341 92 • CHEZ BADROUDINE : 020 82 223 00 • CLEA BOUTIQUE : 032 07 604 48 • CLEMENTY : 020 82 239 98 l LA MAISON DE L’ARTISANAT : 020 82 293 85 m MADA DUTY FREE: 034 07 189 55 • MAKI BOUTIQUE : 032 82 917 76 Sports, Loisirs

Agences de voyage, Tourisme a AIR FORT SERVICES : 034 46 122 80 Concessionnaires s SICAM : 032 05 221 59 FIANARANTSOA Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé

c CANALSAT : 032 04 122 96

e ECOLODGE CAMP CATTA : 020 75 923 58 • ESPACE RELAX (Restaurant) : 034 17 135 64 h HOTEL COTSOYANNIS : 020 75 514 72 • HOTEL SORATEL : 020 75 516 66 l L’ANCRE D’OR : 034 12 459 21 • LAC HOTEL : 020 75 959 06 • LA SOFIA : 034 05 838

Salons de beauté, Parfumeries d DIEGO ESTHETIQUE : 032 40 485 42 Entreprises, Institutions m MICROCRED : 032 05 366 92 889 99

Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé

X X-CHANGE : 020 82

Concessionnaires s SICAM : 032 07 033 64 Photos d DMT PHOTO : 020 82 232 08 FARADOFAY (FORT-DAUPHIN)


MENTIONS LÉGALES Directeur de la publication : Michaël Landriu / mic@nocomment.mg Directrice adjointe : Natacha Rakotoarivelo - Rédacteur en chef : Alain Eid / redaction@ nocomment.mg - Assistante de direction : Ny Holy Nandrianina - Journalistes permanents : Aina Zo Raberanto, Joro Andrianasolo, Solofo Ranaivo Ont participé à ce numéro : Mamy Nohatrarivo, Richard Bohan, Julien Catalan, Pierre Maury, Henintsoa Mampionona, Jean-Louis Floch, Eric Castieau, Mickael Achard, Rakoto A, Bernard Wong, Ben Arès Directeur d’édition : Alexis Villain / edition@nocomment.mg Directrice commerciale : Valencia Raharinaivo - Marketing : Manou Andry - Régie publicitaire : 034 05 242 42 / 034 07 141 41 / pub3@nocomment.mg - Photos cahiers de nuit : Anja Andriantiana, Léonce Rakotoarisoa, Mat Li, Dinesh Badouraly - Photos jour : Andriamparany Ranaivozanany, Andry Randrianary - Coordination rubrique mode : Ainah Matisse - Conception graphique : Stève Ramiaramanantsoa - Créa pub : Vizecho Media Responsable diffusion : Ranaivoarison Tsiferana, Rosa Ravoniarivelo (Mahajanga), Rose (Toliara), Meddy Men (Fianarantsoa), Enzo MacKenzi (Toamasina), Yoclane (Nosy Be), Talinjoo Hôtel (Fort-Dauphin), Jacky Gabilleau (Diego), Rakoto (Antsirabe), Pierre Wennert (Morondava), Makboul (Sainte Marie) - Back-office : Mirah - Responsable régions : Valencia Raharinaivo - Diffusion : Traces (Jean Claude, Arthur, Sitraka). Imprimé par MYE. Retrouvez-nous sur facebook Prochain numéro : Février 2014 - DLI n° 2013/04/003 - ISSN en cours Tirage : 26 000 exemplaires distribué gratuitement par l’éditeur. no comment® est un concept et une marque déposés auprès de l’OMAPI depuis le 9 août 2010 sous le n° 111 32. no comment® est recyclé par Papmad. no comment® éditions n’est pas responsable des erreurs qui peuvent se glisser dans la diffusion des informations des différents calendriers. Nous vous invitons cependant à vérifier les informations transmises et à nous faire part de toute erreur ou omission éventuelle afin qu’un correctif puisse rapidement être apporté. Il est à noter que no comment® éditions se réserve le droit de ne pas publier l’information transmise si elle ne convient pas à son mandat ou si l’espace est insuffisant - La reproduction partielle ou intégrale des textes, illustrations, photographies, montages et publicités est interdite sans autorisation écrite de l’éditeur. Les photos ne sont pas contractuelles. Les manuscrits, documents, photos, dessins reçus par la rédaction ne sont pas retournés. L’éditeur n’est pas responsable des offres et promotions publicitaires qui n’engagent que les annonceurs. Les articles sont publiés sous la seule responsabilité de leurs auteurs.

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88 • LES BOUGAINVILLIERS (HOTEL D’AMBALAVAO) : 034 18 469 21 • LE TROPIK HOTEL (HOTEL D’AMBALAVAO) : 033 02 012 91 • LE PANDA : 034 05 788 77 • LE ZOMATEL : 020 75 507 97 r RESTAURANT CHEZ DOM : 034 01 975 78 t TSARA GUEST HOUSE : 020 75 502 06 Sports, Loisirs c CANALSAT : 032 07 220 21 HELL-VILLE (NOSY BE) Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé b BAOBAB CAFÉ : 032 49 163 01 • BELLE VUE : 020 86 613 84 c CAFE DEL MAR : 034 46 753 22 • CHEZ LOULOU : 032 69 783 91 • CHEZ SITY : 032 07 925 21 • CHEZ THERESA : 032 04 664 75 d DIAMANT 10 : 032 07 739 14 • DISCOTHEQUE LE DJEMBE : 032 04 944 48 E EDEN LODGE : 032 55 044 68 H HEURE BLEUE : 032 02 203 61 • Hotel Arc en ciel : 032 02 265 30 I INDIA PALACE : 034 21 354 60 l L’ESPADON : 032 44 769 85 • LA PLANTATION : 032 07 934 45 • le golf : 032 28 754 39 • LE MANAVA : 032 43 405 60 • LIBERTALIA : 032 69 783 91 n NANDIPO : 032 04 482 32 • NATURE SAUVAGE : 032 04 802 80 • NUMBER ONE : 032 69 074 14 o OASIS : 032 07 199 95 r RESTAURANT DE LA MER : 032 69 074 14 • ROYAL BEACH HOTEL : 032 05 322 44 s SAFARI BAR RESTAU : 032 80 354 49 • SARIMANOK : 032 05 909 09 • SAWADEE BAR : 032 24 645 21 t TATIE CHRIS : 032 40 527 45 • TAXI BE : 032 59 187 86 v VANILA HOTEL & SPA : 032 02 203 60 Boutiques, Bijouteries, Arts, Déco g GALERIE COMMERCIAL ANKOAY : 032 02 388 79 l LE TAMARIN : 032 04 944 20 m Mada duty free : 034 07 189 55 • MAKI : 032 04 014 76


Sports, Loisirs c CANALSAT : 032 07 220 33 032 04 802 80

• ULYSSE EXPLORER :

Agences de voyage, Tourisme o ORTNB : 032 04 163 78 MANANJARY Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé h HOTEL VAHINY LODGE : 032 02 468 22 Sports, Loisirs

034 03 117 25 • HOTEL LE RAVORAHA : 032 40 513 90 I IDYLLE BEACH : 032 48 684 81 J JARDINS D’EDEN : 034 09 265 76 L LAKANA HOTEL : 032 07 090 22 • LIBERTALIA : 034 18 997 27 • L’air bleu : 032 71 386 55 M MANINGORY : 032 07 090 05 • MASOANDRO LODGE : 020 57 910 43 • MIRANA PLAGE : 032 51 896 66 P PARADISE : 032 82 223 58 • PIERROT : 034 01 060 91 • PRINCESSE BORA : 032 07 090 48 S SOANAMBO HOTEL : 032 43 150 58 V VANIVOLA HOTEL : 020 57 357 67 • VOHILAVA et LA VARANGUE : 020 57 900 16 Entreprises, Institutions a ADEMA : 034 05 401 44 • ALLIANCE FRANCAISE : 032 05 119 66 M MAK ENGINES : 020 57 913 71 ALLIANCE FRANÇAISE

c CANALSAT : 032 05 276 14 MORONDAVA Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé b BAOBAB CAFÉ : 020 95 520 12 c CHEZ MAGGIE : 020 95 523 47 • COULEUR CAFÉ : 032 43 666 54 h HOTEL TRECICOGNE : 020 95 924 25 l LA CAPANINA : 032 04 670 90 • LE PALISSANDRE COTE OUEST : 020 95 520 22 • LE RENALA SABLE D’OR : 032 04 976 88 m MADA BAR : 032 04 703 99 Agences de voyage, Tourisme o OFFICE NATIONAL DU TOURISME : 032 40 766 82 Entreprises, Institutions a ALLIANCE FRANCAISE : 032 05 119 72 SAINTE MARIE Hotels, Restaurants, Bars, Salons de thé a ANALATSARA : 032 02 127 70 B BABOO VILLAGE : 020 57 905 63 • (Le) BORAHA VILLAGE : 020 57 912 18 C CHOCO PAIN : 020 57 909 09 H HOTEL L’ILES AU NATTES : 032 40 445 99 • HOTEL LA CRIQUE :

Antananarivo : 020 22 211 07 • Antsirabe 020 44 482 49 • Antsiranana : 020 82 210 31 • Ambanja : 032 77 464 30 • Ambilobe : 032 50 438 75 • Ambovombe : 032 73 441 13 • Andapa : 032 02 729 03 • Antsalova : 020 65 620 11 • Antsohihy : 032 04 872 10 • Ambositra : 020 47 713 52 • Ambatondrazaka : 020 54 814 83 • Antalaha : 032 76 547 84 • Fandriana : 032 45 911 58 • Farafangana : 032 40 984 12 • Fianarantsoa : 020 75 515 71 • Manakara : 020 72 216 62 • Moramanga : 020 56 908 65 • Maintirano : 034 12 218 68 • Mananjary : 034 38 257 85 • Morombe : 032 40 151 98 • Nosy Be : 020 86 613 45 • Sambava : 032 05 119 16 • Sainte-Marie : 032 05 119 66 • Tsiroanomandidy : 03314 702 89 • Tolagnaro : 020 92 902 99 • Toamasina : 020 53 334 94 • Tuléar : 020 94 413 92


Gérant du club In Square à Ambatobe et du restaurant du même nom dans l’enceinte du Tana Water Front, Rindra Andriamihaja est un homme continuellement sur la brèche. Ce qui ne l’empêche pas de se ménager des bons plans Tana comme ailleurs quand vient le temps de se relaxer…

En

ville avec

Rindra

Andriamihaja

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Votre table préférée ? Le Palanquin à Ivato. J’aime beaucoup la cuisine asiatique, en particulier la vietnamienne. Mais l’environnement est aussi excellent là-bas, on peut manger sous l’ombre des bois. Que chercher de mieux ? Sinon, j’aime les restaurants aux standards américains comme les fast-foods. Le plat qui vous rend coucou ? Rouleaux de printemps, typiquement vietnamiens. J’en raffole ! Un endroit pour vider un verre ? L’Urban Café à Antsahabe. En fait, j’aime aller dans les endroits dont je connais le gérant. Mais à part cela, l’ambiance y est bonne, ou plutôt elle s’accorde avec mon feeling qui est plutôt jazzy et funky ! Boisson de prédilection ? L’eau minérale (rires). Pour les boissons « fortes », je dirais un whisky avec des glaçons, mais toujours avec modération. Un endroit pour terminer la soirée ? Pas d’endroit précis. Je sors avec mes collègues et non-moins amis d’enfance que sont Dan, Andry et Chong. Comme le chantait Demis Roussos, « n’importe où mais ensemble ».

Downtown L’endroit idéal pour s’évader ? Dès que je le puis, je m’envole pour l’Asie du Sud-Est. Ce continent me passionne. Quand j’y vais, ce n’est pas seulement pour changer d’air, mais aussi pour le business. C’est ce qu’on appelle joindre l’utile à l’agréable. Passe-temps le plus constant ? Je n’ai pas beaucoup de temps, donc je ne m’offre un break que le mercredi. Je joue de la guitare, fais quelques parties de billard ou du foot avec les amis. J’étais dans l’équipe nationale Scorpions, catégorie Junior espoir quand j’étais plus jeune. L’événement culturel qui vous a le plus marqué ces deniers temps ? Malheureusement je n’étais pas au pays, mais ç’aurait pu être le festival international Madajazzcar. J’ai bien aimé aussi le concert de danse organisé par le K’Art Antanimena. Votre actu… Très prochainement, nous allons lancer des soirées radio jazz. En débarquant avec sa collection de CD, cassettes ou vinyles, ce sera à tout un chacun de choisir la playlist et non au DJ. Il y a toujours des gens qui possèdent des enregistrements inédits des plus grands artistes du monde, c’est l’occasion d’en faire profiter les autres... Propos recueillis par Solofo Ranaivo




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