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La Flandre, royaume du vélo

Valentin Belleval, le Président de la CCFI et Maire d’Hazebrouck, se félicite de la venue d’un événement cycliste en Flandre, une véritable terre de vélo.

Comment la CCFI (Communauté de Communes de Flandre Intérieure) s’est­elle embarquée dans l’aventure des Championnats de France de Cyclisme sur Route ?

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«La Flandre est un territoire naturellement associé au vélo. Nous avons une belle et longue expérience avec des événements cyclistes, comme les 4 jours de Dunkerque. L’étape principale et la plus spectaculaire, c’est l’ascension de Cassel.

Le point de départ de notre réflexion était de partir de cette expérience pour organiser un événement chez nous. La Flandre est un terrain de jeu naturel pour les organisateurs d’étapes spectaculaires, ceux des Championnats de France de Cyclisme sur Route ne pouvaient que s’y intéresser. Nous avons en Flandre des pavés et des routes équivalentes à des épreuves de moyennes montagnes. Un fort dénivelé et l’ambiance du Paris­Roubaix.

Nous avons été sollicités par l’association Cassel Cyclisme Organisation il y a environ 2 ans, courant 2021. On avait déjà cette idée dans la tête, accentuée par le passage du Tour de France sur notre territoire l’an passé. Mais la marche était encore un peu haute, il faut que l’on montre de la crédibilité aux organisateurs du Tour.

L’association de Cassel avait dans l’idée d’accueillir les Championnats de France de Cyclisme sur Route, ici, en 2022. Ça nous semblait trop court en termes de délais, trop tendu. On a décidé de se laisser un peu de temps et de se lancer pour l’édition 2023.»

Quels sont les atouts de la Flandre ?

«Nous étions en concurrence avec le Mont Saint­Michel, quand même, qui présentait une candidature avec Avranches. Pour la première fois, deux territoires étaient en concurrence, et on a gagné avec nos petits bras. Nous avions de sérieux atouts, comme la Grand­Place d’Hazebrouck qui rappelle ces places du nord de la France, et puis l’arrivée à Cassel, un sommet. Le choix était assez évident, avec les contraintes sportives que suggèrent la compétition.

Nous avons reçu l’excellente nouvelle en janvier 2022. On tenait à organiser cette édition des Championnats de France en 2023, soit un an avant les Jeux Olympiques de Paris.»

Comment se sont déroulés les préparatifs ?

«Beaucoup de communes ont travaillé de front pour dessiner ce tracé qui arrose tout le territoire et attire tous les amateurs de vélo. En 2021, je l’ai proposé aux 50 maires de la CCFI, réunis à Poperinge, une ville de vélo, tout un symbole.

«Nous étions en concurrence avec le Mont Saint­Michel, et on a gagné avec nos petits bras.»

Tout le monde a été d’accord tout de suite. C’est une dynamique pour l’ensemble du territoire, avec des retombées touristiques, économiques, médiatiques. Accueillir ces Championnats ici, ça amène du monde dans tous les hôtels, les chambres d’hôtes, les restaurants, les estaminets. Rien qu’en termes de visibilité, c’est énorme, il fallait rassembler les villes et les collectivités alentours et se lancer.

On avait un an et demi de travail avec l’association casseloise. La CCFI a mis les moyens. C’est un travail d’équipe entre les élus et les agents. Nous avons détaché une chargée de mission à plein temps sur le projet. Tout ça sans sacrifier les 4 jours de Dunkerque.

Il y a beaucoup de contraintes liées à l’organisation, c’est surtout lié au parcours et à la circulation. On se retrouve avec un tour de table très important : les collectivités, les services de l’État, la préfecture, la sous­préfecture, le SDIS, la Direction Interdépartementale des Routes, la police, la gendarmerie, etc. Il faut aussi rendre hommage aux bénévoles, 127 personnes (dont 40 à Hazebrouck) sans qui les Championnats ne pourraient pas se tenir. On a fait appel aux passionnés de vélo, je les remercie d’avance. Pour assurer le financement, plusieurs collectivités ont participé: la CCFI, le Conseil départemental du Nord, le Conseil régional des Hauts­de­France, les villes d’Hazebrouck et Cassel.»

La Flandre intérieure, et notamment Cassel, est un terrain de jeu formidable pour les coureurs cyclistes de haut niveau.

Qu’attendez­vous ce cet événement ?

«D’abord une belle campagne de communication : la Flandre va être le centre sportif de la France pendant 4 jours. Les Championnats de France vont nous offrir une belle visibilité avec des cartes postales des panoramas de Flandre, c’est presque aussi important que le volet sportif.

En termes d’audiences pour les retransmissions sur France Télévisions, on parle d’un million de télé­ spectateurs pour l’épreuve féminine du samedi, 2 millions le dimanche pour l’épreuve masculine. S’ajoutent un million de téléspectateurs en cumul pour les quatre journées sur la chaîne Eurosport. En tout, 16 heures de diffusion, et deux hélicoptères qui vont faire les images aériennes. On va avoir des commentaires sur les paysages du territoire, c’est une campagne de communication exceptionnelle. Deux plateaux seront délocalisés par France Télévisions, pour les émissions Stade 2 et Tout Le Sport.»

En termes de chiffres, ces Championnats de France s’annoncent impressionnants!

«On attend de 40000 à 60000 spectateurs ici, c’est variable selon les éditions des Championnats. 135 journalistes sont accrédités pour suivre les performances des 570 coureurs inscrits et leurs équipes.

On a déjà des retombées directes de l’événement, par exemple en ce qui concerne l’hébergement. Viendront ensuiteles retombées médiatiques:avec la télé, on va avoir un soixantième de la population française devant son écran. On verra une belle image de la Flandre, qui donnera l’envie d’y venir cet été ou plus tard.»

Les émotions sportives promettent aussi d’être au rendez­vous.

«Il y a tout pour réussir le spectacle. La course va être longue et difficile, différente de d’habitude, la compétition va être à la portée de coureurs différents, pas les sprinteurs cette fois mais plutôt les grimpeurs.

Il va falloir passer 15 fois la bosse de Cassel, avec des pentes à plus de 20% ! C’est un parcours sinueux, difficile, complexe, ça ne va pas être facile pour les sprinteurs. C’est presque une étape de moyenne montagne. Ça a dû jouer dans le choix des organisateurs des Championnats : le parcours est dynamique et offre de belles images et du sport.

Pour un coureur comme Julian Alaphilippe, c’est l’occasion de décrocher le titre qui lui manque, ça peut être une étape parfaite pour lui. Pour Thibaut Pinot aussi. Luc Leblanc s’est installé dans les Flandres il y a quelques mois, c’est le dernier coureur à avoir décroché un maillot jaune, un titre de champion du monde et champion de

France. Il pense que Julian Alaphilippe va tout donner pour gagner cette édition.»

Comment le vélo fédère le territoire ?

«On revendique d’aller au­delà de l’événement sportif. Nous voulons associer l’image de la Flandre à celle du vélo, comme objectif d’attraction touristique très fort mais pas seulement. En 2 ans à Hazebrouck, on a réalisé 7 km de pistes cyclables sécurisées pour le déplacement auquotidien. Il y a aussi le réseau de points­nœuds pour le cyclotourisme. C’est complémentaire avec les circuits belges qui sont très en avance sur nous, mais on les rattrape. La Flandre, c’est une destination vélo, ça fait partie de l’identité flamande.

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