Vaincre ses peurs et oser l’avenir - Éveille l'aigle qui est en toi

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JOËL PRALONG

Vaincre ses peurs et oser l’avenir Éveille l’aigle qui est en toi


Introduction

CES PEURS QUI NOUS HABITENT

Attention, ça craint ! J’ai peur de toi, de moi, de mes rĂŠactions, de ce que tu vas me dire‌ J’ai peur du regard des autres, de ce que l’on va dire et penser de moi‌ J’ai peur de ne pas rĂŠussir, de ne pas trouver un emploi‌ J’ai peur de manquer d’affection, d’être seul, ignorĂŠ, rejetÊ‌ J’ai peur pour toi, pour nos enfants, pour notre famille‌ J’ai peur de la maladie, de la vieillesse, de la mort‌ J’ai peur de la nuit, de faire des cauchemars‌ J’ai peur de la rupture, qu’il ou qu’elle me quitte‌ J’ai peur de Dieu, de l’enfer, d’être un mauvais croyant‌ Je panique facilement devant le moindre danger, rĂŠel ou imaginaire, j’ai beau me raisonner, je n’y arrive pas ! La peur‌ elle ne se commande pas. La peur est une ĂŠmotion incontrĂ´lable ressentie devant une menace. Plus ou moins paralysante, elle crĂŠe une soupape de sĂŠcuritĂŠ, car elle dĂŠclenche des mĂŠcanismes de GpIHQVH GHYDQW OH GDQJHU IXLU DWWDTXHU RX VH GpIHQGUH HIÂżcacement. Le danger ĂŠliminĂŠ, la peur s’estompe et disparaĂŽt.


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Par ailleurs, on rencontre des personnes au tempĂŠrament QDWXUHOOHPHQW DQ[LHX[ LQTXLHW SHXUHX[ TXL Ă€DLUHQW SDUWRXW le danger. Vivant dans une continuelle insĂŠcuritĂŠ intĂŠrieure, leurs rĂŠactions d’autodĂŠfense ĂŠclatent parfois de façon excessive et inattendue. Lorsque la peur se prolonge, se faisant tenace et chronique, on parlera plutĂ´t d’angoisse. Elle accompagne gĂŠnĂŠralement un mal-ĂŞtre personnel, existentiel, voire pathologique. Toutes les maladies, physiques et psychiques, ont en commun l’angoisse.

JĂŠsus, l’antidote Ă la peur ? JĂŠsus nous guĂŠrit-il de nos peurs et de nos angoisses ? Ă€ nos existences parfois aussi tourmentĂŠes qu’une mer en furie, ne dit-il pas : ÂŤ C’est moi, n’ayez pas peur ! Âť (Jn 6, 16-21.) N’est-il pas ce rocher oĂš accrocher l’ancre de nos embarcations fragiles ? Par ailleurs, agit-il sur demande Ă la manière d’un guĂŠrisseur ? Notre sociĂŠtĂŠ, de plus en plus fragilisĂŠe par les dĂŠtresses individuelles, les problèmes ĂŠconomiques, le stress et le manque de repères spirituels, engendre un nombre croissant de ces ÂŤ CalimĂŠro Âť qui murmurent Ă longueur de journĂŠe, arpentant les trottoirs de nos citĂŠs : ÂŤ C’est injuste, c’est vraiment trop injuste 1 ! Âť Le petit canard ne relève jamais le bec, il se plaint, il cherche les solutions chez les autres, il espère le coup de baguette magique qui changera sa situation. Mais ça ne marche jamais‌ Alors, il ne grandit pas, il reste toujours le petit canard Ă peine sorti de l’œuf. ÂŤ CalimĂŠro Âť me contacte souvent, attendant du prĂŞtre la rĂŠponse ÂŤ ĂŠclair Âť Ă son problème, le remède Ă ses angoisses, 1. Faites plus ample connaissance avec CalimĂŠro, ce charmant petit poussin coiffĂŠ d’une coquille d’œuf, en tapant son nom sur un moteur de recherche, manière d’aborder cet ouvrage avec un peu d’humour.


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l’explication convaincante, comme si j’Êtais un devin. RepĂŠrant rapidement ce genre de dĂŠrive, je m’empresse de pointer son bec vers le Ciel et de lui montrer le grand aigle qui sommeille en lui. Que lui-mĂŞme d’abord apprenne Ă mettre en mouvement ses propres ailes, puis Ă s’envoler ! Alors, j’essaie de l’aider en le poussant dĂŠlicatement sur le JUDQG VRXIĂ€H GH OÂś(VSULW GX 6HLJQHXU TXL OH IHUD GpFROOHU vers les hauteurs, frĂ´lant au passage les fragments de son FRFRQ GpÂżQLWLYHPHQW EULVp Robert, la cinquantaine, souffre d’angoisse chronique depuis quelques mois, sans raison apparente. Ce tourment a commencĂŠ, me dit-il, peu de temps après avoir consultĂŠ un guĂŠrisseur, suite Ă d’insupportables douleurs dans l’articulation de l’Êpaule gauche. Le soignant en question ĂŠradique le mal par la simple imposition des mains. C’est magique, instantanĂŠ ! Cependant, Ă peine arrivĂŠ chez lui, Robert n’a plus d’Ênergie, une chape de plomb s’abat sur lui, une angoisse d’origine inconnue lui serre la gorge. Deux semaines plus tard, son mĂŠdecin dĂŠtecte un dĂŠbut de dĂŠpression nerveuse. Pendant des mois, l’homme ÂŤ traĂŽne sa carcasse Âť pĂŠniblement, se sentant victime d’un ÂŤ mauvais sort Âť. Ce guĂŠrisseur l’aurait-il peut-ĂŞtre envoĂťtĂŠ involontairement, se demande-t-il. Mis au courant de la situation, ce dernier a toujours refusĂŠ de revoir Robert. Bizarre‌ PlantĂŠ en face de moi, Robert dit : ÂŤ J’ai lu vos livres sur la dĂŠpression et l’angoisse, et on m’a dit que vous pouviez faire quelque chose pour moi. Âť Me dĂŠtournant des questions relatives au guĂŠrisseur, j’invite Robert, dans un premier temps, à Š UHYHQLU ÂŞ DX 6HLJQHXU GDQV OD SULqUH HW OD ÂżGpOLWp DX[ VDcrements, chemin qu’il a dĂŠlaissĂŠ depuis belle lurette. Je ne suis pas un guĂŠrisseur, ni un faiseur de miracles, mais simplement un ÂŤ passeur d’âmes Âť entre celui qui souffre et l’humble PrĂŠsence qui nous tend les bras : ÂŤ Venez Ă moi, vous tous qui ployez sous le poids du fardeau, et moi, je vous donnerai le repos. Âť (Mt 11) &ÂśHVW 'LHX HQ GpÂżQLWLYH


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TXL FRQVROH IRUWLÂżH HW JXpULW OH SDXYUH TXL FULH YHUV OXL ORUVTXH FHOXL FL GpFLGH GH QRXHU GHV OLHQV GH FRQÂżDQFH DYHF son Seigneur, dans une authentique relation d’amour. Après avoir longuement dialoguĂŠ avec Robert et après avoir priĂŠ sur lui, je le congĂŠdie, le remettant entre les mains de la Providence divine. Suivant mes conseils, il renoue avec Dieu, en toute ferveur, soutenu par la prière personnelle et communautaire. Peu Ă peu, son angoisse s’estompe, puis disparaĂŽt complètement. Aujourd’hui, il a retrouvĂŠ la joie de vivre. La devanture d’un magasin, proche de chez moi, portait le nom charmant de ÂŤ Au p’tit bonheur Âť. Et, dessous, tracĂŠ d’une ĂŠcriture minuscule : ÂŤ Ici, nous n’en vendons que les graines. Âť Il faudra bien qu’un jour, je dresse un panneau similaire sur la porte de mon presbytère. Je ne suis qu’un passeur‌ Tel est le rĂ´le du prĂŞtre dans la relation d’aide : ensemencer les cĹ“urs souffrants de ces graines bourrĂŠes de vie divine, tirĂŠes du trĂŠsor des Évangiles, pour en atWHQGUH DX ÂżO GX WHPSV GH EHOOHV Ă€HXUV DX[ FRXOHXUV GHV BĂŠatitudes (cf. Mt 5) $X ÂżQDO OD GLVFXVVLRQ RSqUH XQH mĂŠtamorphose chez celui qui vient me consulter : passif au dĂŠpart, il devient l’acteur de sa propre destinĂŠe tout en s’engageant Ă cultiver sa relation personnelle avec le Seigneur, comme on bĂŞche, plante, dĂŠsherbe et arrose un jardin tout au long de l’annĂŠe. ÂŤ CalimĂŠro Âť se met Ă agiter ses ailes, pique dans le vide, dessine quelques pirouettes, puis, relevant le bec, disparaĂŽt dans l’azur ! Le premier HQYRO SUHQG GX WHPSVÂŤ -XVWH OH WHPSV GH OD FRQÂżDQFH HQ soi‌ qui chasse la peur ! On aurait souvent tendance Ă se servir de Dieu selon ses besoins, Ă le sommer d’intervenir dans la minute qui suit, tout en se gardant bien de se convertir, de s’engager envers OXL GDQV OD IRL HW OD FRQÂżDQFH 'pMj OÂśDS{WUH VDLQW -DFTXHV tonitruait :


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ÂŤ Vous ĂŞtes pleins de convoitises et vous n’obtenez rien [‌]. Vous n’obtenez rien parce que vous ne priez pas ; vous priez, mais vous ne recevez rien parce que votre prière est mauvaise : vous demandez des richesses pour satisfaire vos instincts. Âť (Jc 4, 2-3)

Eh bien, puisque Dieu tarde Ă satisfaire nos requĂŞtes, qu’à cela ne tienne ! Tournons-nous du cĂ´tĂŠ des fabricants d’idoles de Dieu, de ces devins au savoir occulte qui savent, eux, comment faire plier Dieu !‌ Mettons-nous Ă genoux devant ces ÂŤ veaux d’or Âť rutilants et clinquants aux vertus magiques achetĂŠes Ă prix d’or ! Ou alors, taillons-nous notre propre religion sur mesure en fonction de nos besoins, sans dogmes ni prĂŠceptes, choisissant ce qui nous convient‌ Quant Ă vous, les curĂŠs, tenez-vous tranquilles, on avisera si nĂŠcessaire ! Les idoles ne manquent pas aujourd’hui, dĂŠcorant les ĂŠtals des marchĂŠs des religions, de l’ÊsotĂŠrisme et de la crĂŠdulitĂŠ. Caricatures du Divin, gourous, maĂŽtres et devins de tous poils foisonnent un peu partout en Occident, pompant leur fonds de commerce dans la peur des gens, mais avec des rĂŠsultats plus que douteux. 1RQ 'LHX QÂśHVW SDV XQH LGROH QL OD Š ÂżFHOOH ÂŞ TXÂśRQ DFtionne pour arracher du ciel la bonne rĂŠponse ou l’aide souhaitĂŠe, pas plus qu’une ÂŤ ĂŠnergie supĂŠrieure Âť qui produit un ĂŠlectrochoc ĂŠmotif sur le patient plantĂŠ devant un mĂŠdium, dans une chambre semi-obscure oĂš se dĂŠroule un rituel occulte et quasi magique. Dieu se rĂŠvèle Ă visage dĂŠcouvert et Ă cĹ“ur ouvert dans la personne de son Fils JĂŠsus, il nous invite Ă nous jeter dans ses bras pour lui dire : ÂŤ Père, Papa GÂśDPRXU MÂśDL FRQÂżDQFH HQ WRL ÂŞ &ÂśHVW DX VHLQ GH FHWWH UHODWLRQ GH FRQÂżDQFH HW GÂśHVWLPH UpFLSURTXHV HQWUH XQ 3qUH HW XQ ÂżOV TXH QRXV SRXYRQV QRXV FRQVWUXLUH HQ WDQW TXÂśKXPDLQV HW conserver notre santĂŠ spirituelle ou bien la recouvrer, tout simplement. Cela prend du temps, c’est normal, car l’amour ne se bâtit pas en un jour.


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ÂŤ Vous ĂŞtes pleins de convoitises et vous n’obtenez rien [‌]. Vous n’obtenez rien parce que vous ne priez pas ; vous priez, mais vous ne recevez rien parce que votre prière est mauvaise : vous demandez des richesses pour satisfaire vos instincts. Âť (Jc 4, 2-3)

Eh bien, puisque Dieu tarde Ă satisfaire nos requĂŞtes, qu’à cela ne tienne ! Tournons-nous du cĂ´tĂŠ des fabricants d’idoles de Dieu, de ces devins au savoir occulte qui savent, eux, comment faire plier Dieu !‌ Mettons-nous Ă genoux devant ces ÂŤ veaux d’or Âť rutilants et clinquants aux vertus magiques achetĂŠes Ă prix d’or ! Ou alors, taillons-nous notre propre religion sur mesure en fonction de nos besoins, sans dogmes ni prĂŠceptes, choisissant ce qui nous convient‌ Quant Ă vous, les curĂŠs, tenez-vous tranquilles, on avisera si nĂŠcessaire ! Les idoles ne manquent pas aujourd’hui, dĂŠcorant les ĂŠtals des marchĂŠs des religions, de l’ÊsotĂŠrisme et de la crĂŠdulitĂŠ. Caricatures du Divin, gourous, maĂŽtres et devins de tous poils foisonnent un peu partout en Occident, pompant leur fonds de commerce dans la peur des gens, mais avec des rĂŠsultats plus que douteux. 1RQ 'LHX QÂśHVW SDV XQH LGROH QL OD Š ÂżFHOOH ÂŞ TXÂśRQ DFtionne pour arracher du ciel la bonne rĂŠponse ou l’aide souhaitĂŠe, pas plus qu’une ÂŤ ĂŠnergie supĂŠrieure Âť qui produit un ĂŠlectrochoc ĂŠmotif sur le patient plantĂŠ devant un mĂŠdium, dans une chambre semi-obscure oĂš se dĂŠroule un rituel occulte et quasi magique. Dieu se rĂŠvèle Ă visage dĂŠcouvert et Ă cĹ“ur ouvert dans la personne de son Fils JĂŠsus, il nous invite Ă nous jeter dans ses bras pour lui dire : ÂŤ Père, Papa GÂśDPRXU MÂśDL FRQÂżDQFH HQ WRL ÂŞ &ÂśHVW DX VHLQ GH FHWWH UHODWLRQ GH FRQÂżDQFH HW GÂśHVWLPH UpFLSURTXHV HQWUH XQ 3qUH HW XQ ÂżOV TXH QRXV SRXYRQV QRXV FRQVWUXLUH HQ WDQW TXÂśKXPDLQV HW conserver notre santĂŠ spirituelle ou bien la recouvrer, tout simplement. Cela prend du temps, c’est normal, car l’amour ne se bâtit pas en un jour.


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Alors, me direz-vous, JĂŠsus guĂŠrit-il, oui ou non ? Oui, JĂŠsus guĂŠrit, mais il n’est pas un guĂŠrisseur ! Qu’est-ce Ă dire ? On ne peut le nier en ouvrant les Évangiles : JĂŠsus guĂŠrit les corps ! Cependant, la guĂŠrison physique ne prend toute sa valeur que si elle contribue Ă faire naĂŽtre la foi en JĂŠsus, l’envoyĂŠ du Père. La foi n’est pas la simple croyance en l’existence GÂśXQ ÇWUH VXSpULHXU PDLV XQH UHODWLRQ FRQÂżDQWH DYHF 'LHX source de vie et d’amour, une adhĂŠsion libre et personnelle au Christ. Pourtant, la foi ne supprime ni la souffrance ni la mort ! La preuve : JĂŠsus lui-mĂŞme est mort sur la croix ! Par la foi, nous recevons de Dieu la force de porter nos FURL[ GH WRXV OHV MRXUV HW GH Âż[HU QRV UHJDUGV VXU -pVXV OH 5HVVXVFLWp TXL QRXV SURPHW OD YLFWRLUH ÂżQDOH (Q -pVXV 'LHX est SAUVEUR, en ce sens qu’il vient libĂŠrer l’humanitĂŠ des incomprĂŠhensions qui l’opposent Ă lui et qui nous mettent dos Ă dos, nous les humains. Disons-le : JĂŠsus est l’Agneau de Dieu qui enlève le PÉCHÉ DU MONDE, cause de tant de suspicions, de violences, de guerres, d’isolements, de divisions, d’angoisses, de maladies, avec, au bout du compte, la mort ! Cette bombe Ă fragmentation, avec ses milliers d’Êclats. Dans les Évangiles, les guĂŠrisons ne sont que l’une des manifestations du Salut, de l’irruption du Royaume de Dieu dans nos vies, dans le but de nous convertir et nous conduire Ă lui. Mais, vous l’avez remarquĂŠ, JĂŠsus n’a pas guĂŠri tout le monde, hier comme aujourd’hui. La croix reste toujours une rĂŠalitĂŠ et JĂŠsus nous demande de la porter pour le suivre. Lorsque JĂŠsus guĂŠrit des personnes, nous devons toujours nous rappeler que la guĂŠrison est un don de Dieu, et non un dĂť. Rien n’achète la guĂŠrison, pas mĂŞme la foi. Dieu guĂŠrit qui il veut, oĂš et quand il veut, mĂŞme si ses raisons nous ĂŠchappent. L’essentiel est de rester en communion avec Dieu, jusque dans la mort : ÂŤ Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis ! Âť (cf. Lc 23, 39-43), lance


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JĂŠsus au bon larron qui avait daignĂŠ s’adresser positivement Ă lui, reconnaissant ses pĂŠchĂŠs. C’est pourquoi, dans la relation d’aide, le prĂŞtre ne prend pas la place du psychiatre et encore moins du guĂŠrisseur. Comme un ÂŤ autre Christ Âť (alter Christi LGHQWLÂżp VDFUDmentellement au Christ, il est le mĂŠdiateur du Salut de Dieu en JĂŠsus-Christ. Le psychiatre autrichien Viktor Frankl a bien montrĂŠ cette distinction entre le prĂŞtre et le mĂŠdecin. Dans le passĂŠ, explique-t-il, ÂŤ les hommes qui souffraient d’angoisse n’allaient pas voir le mĂŠdecin, ils allaient trouver le prĂŞtre. C’est bien lui, en fait, qu’ils devraient aller trouver aujourd’hui 2 Âť. Une idĂŠe-force est lâchĂŠe : aller trouver le prĂŞtre ! Le prĂŞtre n’a pas pour tâche de s’occuper de la psychiatrie, mais du Salut de l’âme, c’est-Ă -dire de l’homme en quĂŞte de sens, qui aspire Ă connaĂŽtre le but ultime de sa vie. Ayant trouvĂŠ Dieu, son ĂŞtre tout entier s’en trouve bien, en bonne santĂŠ. NĂŠanmoins, il arrive que le rĂ´le du prĂŞtre soit des plus HIÂżFDFHV GX SRLQW GH YXH GH OÂśK\JLqQH PHQWDOH HQ DVVXUDQW Ă l’homme ÂŤ une sĂŠcuritĂŠ et un enracinement sans pareils, qu’il ne saurait trouver nulle part ailleurs, la sĂŠcuritĂŠ et l’enracinement dans la transcendance, dans l’absolu 3 Âť. Le prĂŞtre peut aider la personne qui souffre Ă faire l’expĂŠrience de Dieu en tant qu’Amour, Force, Douceur et Consolation. Alors, elle se sentira soutenue de l’intĂŠrieur, portĂŠe entre des bras invisibles, attendue au-delĂ de la mort, dernier palier vers le but ultime, vers la communion Ă la PrĂŠsence et l’Êpanouissement de tout l’être dans l’Amour divin. 2. Viktor E. Frankl, La psychothĂŠrapie et son image de l’homme, Resma ÂŤ Le fait humain Âť, Paris, 1970, p. 81. 3. Ibid., p. 69.


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8QH WHOOH SHUVSHFWLYH QH SHXW TXH WUDQVÂżJXUHU OD YLH OD souffrance et la mort de l’homme, grâce Ă cette lumière jetĂŠe sur son âme. Saint Paul exprime Ă sa manière cette grande vĂŠritĂŠ : ÂŤ En effet, j’estime que les souffrances du temps prĂŠsent sont sans proportion avec la gloire qui va ĂŞtre rĂŠvĂŠlĂŠe en nous, car la crĂŠation attend avec impatience la rĂŠvĂŠlaWLRQ GHV ÂżOV GH 'LHX [‌]. Elle garde l’espĂŠrance, car elle aussi sera libĂŠrĂŠe de l’esclavage de la corruption, pour avoir part Ă la libertĂŠ et Ă la gloire des enfants de Dieu. Âť (Rm 8, 18-21)

Mieux qu’un antidote : une ĂŠtreinte qui rassure‌ La peur, si elle n’est pas maĂŽtrisĂŠe, tenue en respect, canalisĂŠe Ă bon escient, peut prendre des tournures terriÂżDQWHV EkWLU DXWRXU GH OÂśLQGLYLGX GHV WRXUV GÂśLYRLUH LQDFFHVsibles, des blindages emmurant les personnalitĂŠs, des systèmes religieux fanatiques et oppresseurs, forger des armes de guerre, dĂŠclencher la violence, jeter hommes et femmes dans la bataille, ou alors se retourner en violence contre soimĂŞme, jusqu’à saigner Ă blanc toute espĂŠrance. La peur est tenace. Elle vient du fond des âges, nĂŠe avec l’humanitĂŠ. La peur accuse, menace, attaque‌ Et pourtant, nous avons tellement besoin d’être rassurĂŠs, consolĂŠs, aimĂŠs‌ Comment d’abord se rĂŠconcilier avec soi-mĂŞme et GpSDVVHU VHV SURSUHV FRQWUDGLFWLRQV DÂżQ GH YRLU HQ OÂśDXWUH non plus un ennemi potentiel, mais un frère ? La rĂŠponse vient de ce Fils, envoyĂŠ par le Père. Il voulait nous donner un grand frère pour nous apprendre Ă vivre en frères. En recevant son Fils meurtri par nos pĂŠchĂŠs, il nous accueille, nous aussi, blessĂŠs, et il nous serre sur son cĹ“ur. ApaisĂŠes entre ses bras, peurs et angoisses s’Êclipsent : ÂŤ Comme il ĂŠtait encore loin, son père l’aperçut et fut pris de pitiĂŠ


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(ÂŤ bouleversĂŠ jusqu’aux entrailles Âť, dit le texte grec) : il courut se jeter Ă son cou et le couvrit de baisers. Âť (Lc 15, 20) En lui, nous trouvons le repos de nos âmes.

La porte entrebâillĂŠe, un rapide coup d’œil sur le livre ! D’abord, en voici la clef : ÂŤ Les adolescents se fatiguent et s’Êpuisent, les jeunes ne font que chanceler, mais ceux qui espèrent dans le Seigneur renouvellent leurs forces, ils dĂŠploient leurs ailes comme des aigles, ils courent sans s’Êpuiser, ils marchent sans se fatiguer. Âť (Is 40, 30-31)

0DLV DYRXRQV OH OD WRWDOH FRQÂżDQFH DX 6HLJQHXU UpVLVWH HQ QRXV OD SHXU QRXV UHWLHQW FRPPH XQ ÂżO j OD SDWWH /D UHOLgion nous aide-t-elle vraiment Ă prendre notre envol ou, au contraire, limite-t-elle notre libertĂŠ par ses lois, ses dogmes, sa morale, sa hiĂŠrarchie, d’après ce qu’en disent certains ? (chap. 1)

/D UHOLJLRQ YLGpH GH OD IRL FRQÂżDQFH VÂśpULJH HQ W\UDQQLH entre les mains de puissants, semant peur et dĂŠsolation sur leur passage. Il nous faut sans cesse la rĂŠoxygĂŠner par le VRXIĂ€H GHV eYDQJLOHV (chap. 2) qui rĂŠvèlent ce Père au CĹ“ur de Mère Ă la recherche de l’enfant blessĂŠ, pour l’Êtreindre, le rassurer, le consoler, le guĂŠrir (chap. 3). $ORUV QRV SHXUV GLPLQXHQW OH ÂżO j OD SDWWH VH URPSW HW nous prenons notre envol (chap. 4) Ă l’exemple de sainte ThĂŠrèse de Lisieux (chap. 5). Sous le regard de ce tendre Père, nous apprenons Ă nous aimer les uns les autres et nous n’avons plus peur de ceux et celles que nous pouvons appeler ÂŤ frères et sĹ“urs Âť (chap. 6).


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