LE MAGAZINE DU MARIAGE AFRO-EUROPEEN
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Edito
QUAND NOUS SERONS UNIS…
P
our quiconque qui prend le temps de s’arêter un instant pour regarder l’évolution du monde depuis plusieurs décennies , force est de constater que l’ Afrique, en particulier l’Afrique subsaharienne manque indubitablement au grand banquet des continents; banquet au cours duquel les Hommes discutent des voies et moyens pour atteindre des objectifs sur les plans sociaux, culturels, économiques, spirituels, et j’en passe. L’absence du berceau de l’humanité à ce festin est tellement criarde que l’on ne s’en étonne même plus. C’est normal… c’est logique… c’est comme cela depuis la nuit des temps…entend on ci et là. Ces petites exclamations apparemment anodines, deviennent assassines à la longue, surtout lorsqu’elles sont relayées par certains africains eux-mêmes. Comme je viens de le dire, l’on finit par s’y habituer : les grands sommets, le G 8, le G 20… sans l’Afrique ? Quoi de plus normal, voire même de plus naturel… Quelque chose de bien peut-il venir de ce continent ravagé par les guerres, les maladies, la famine ?… Même la crise économique actuelle n’a pas pu permettre à l’Afrique d’être invitée aux différents meetings organisés de toute urgence dans les pays capitalistes, dans le but de trouver des moyens pour aider le Titanic mondial à sortir de ce marasme économique provoqué par un iceberg financier dont un bout de la face visible porte le nom de Bernard Madoff. Comme nous l’avons donc tous constaté, l’image de l’Homme noir est tellement « noircie » qu’il devient impératif de la « blanchir » afin que les générations d’enfants de l’Afrique aient un nouveau regard sur leur héritage culturel, et ne vivent plus avec la pensée obsessionnelle que la solution à tous les
problèmes se trouve partout ailleurs , sauf en Afrique. De même pour les enfants de la diaspora africaine souvent désarçonnés à cause de leur position assise à califourchon entre l’Afrique et l’Europe, la prise de conscience et la connaissance de leurs racines, les aideraient probablement à se sentir mieux et à s’intégrer facilement dans le pays hôte, leur pays de naissance ou d’adoption, et leur permettraient d’ apporter au même titre que tous les autres habitants, leur contribution à la construction de ce magnifique édifice qu’est l’immense culture universelle. Bien entendu tout ceci n’est possible que si la diaspora africaine dans son ensemble prend conscience de sa valeur et du rôle qu’elle a à jouer dans le pays hôte. Chaque membre de la diaspora est un ambassadeur de l’Afrique auprès de son voisin, auprès de la société toute entière. L’objectif de NUBIAN’S magazine est donc d’être cette agora où toute la diaspora, et tous les amis de l’Afrique quelque soient leurs origines peuvent s’exprimer, échanger des idées et partager des expériences dans le but de faciliter l’intégration sociale, culturelle et économique, ainsi que l’ouverture vers autrui, et la participation à l’écriture de l’histoire quotidienne des pays hôtes. Chaque numéro de notre mensuel comportera un cahier dans lequel sera présentée la carte postale d’un pays africain, ainsi que l’actualité et les activités de quelques membres de sa diaspora, évoluant dans des disciplines diverses. Pour le lancement de Nubian’s magazine, nous avons choisi de mettre à l’honneur: le BURUNDI, le coeur de l’Afrique, le pays de l’éternel Printemps. Bonne lecture ! Roger L. Ndéma Kingué Rédacteur en chef
MOTIVATION NUBIAN’S est un magazine indépendant dont l’objectif principal est d’offrir à la diaspora africaine un espace d’expression et d’échange afin de faciliter son intégration dans les pays hôtes de l’Union Européenne en général, et en particulier la Belgique. Pour atteindre cet objectif, nous avons besoin de votre soutien tant moral que financier. Pour tous vos dons : 000-3256681-03 Avec la mention : mention « Nubians Aide » P.S : 1) NUBIAN’S magazine ne bénéficie d’aucun subside ni d’aucune aide des autorités des pays que nous mettons à l’honneur (tous les pays d’Afrique y seront présentés au fil des parutions). 2) L’équipe de NUBIAN’S magazine remercie toutes les personnes qui ont participé à la réalisation de la rubrique : « Pays à l’honneur », en fournissant des photos, des articles, des documents ou autres informations qui ont aidé à l’enrichissement de ce cahier. Contact: info@nubiansmagazine.com
Nubian’S Magazine
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Notre couverture
MAGAZINE
3 EDITO
ASSOCIATIONS
5 Observatoire BA YAYA Deux Participantes du concours « Miss Burundi »
PORTRAITS
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8 JEAN CLAUDE MAGENGE 16 JOHN CHRIS 19 DENIS MBONIMPA
PAYS A L’HONNEUR
9 Burundi cœur d’Afrique 11 Pays du Printemps Eternel 16 Entretien avec JANVIER NAHIMANA
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NUBIAN’S MAGAZINE Editeur responsable : CONGOKULTURE ASBL Adresse : Bld Léopold II 99, 1080 Bruxelles Belgique Nr Enreprise: 884513207 000-3256681-03
ECONOMIE
20 Et si on essayait… les tontines? 22 Les 10 commandements de l’apprenti bricoleur 23 Récession : à quelque chose malheur est bon
SANTE
REDACTION Directeur de la publication et rédacteur en chef Roger L. NDEMA KINGUE
roger@nubiansmagazine.com
16 Le Cholestérol, Quand l’homme abuse de graisse animale
FAMILLE
Directeur de création : Alain EKENGE alain@nubiansmagazine.com
25 Le rôle de la figure paternelle dans les familles de la dias pora africaine 29 Entretien avec Oscar KOMBILA, Président de Raphia synergie
CLIN D’ŒIL
28 Mort d’un immortel, Hommage à Michael Jackson
Zoom
29 Tiken Jah Fakoly, la star au service des opprimés
Variation sur le même thème
30 Noir c’est noir, y’a-t-il un espoir?
JEUNES TALENTS
Directeur de marketing : Olivier MENSAH olivier@nubiansmagazine.com
Ont collaboré à ce numéro: Deborah NKULU, Dada KITOKO, Rebecca, Justin KANDANDA, Georges ALVES, Cornelis NLANDU, Willy IKOLO KUMU, Thierry VAN PEVENAGE, Olivier KAYOMO, Carly KANYINDA, Simon MINLEND, Hallain PALUKU, Lina RACINE, Francis OCLOO Layout: Alain Ekenge Impression www.pixios.com 10.000 exemplaires
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ENTREPRISES
Merci à tous ceux qui ont, de près ou de loin participé à la création de ce magazine.
32 C’est quoi un syndicat ?
Dossier: Qu’est ce qui ne tourne pas rond?
37 De plus en plus de malades mentaux 38 Fermeture de l’espace Matongé ANNONCES EXPRIMEZ – VOUS ! VOUS AIMEZ L’AFRIQUE! Vous êtes créatifs, vous aimez écrire et (ou) avez des talents dans quelque domaine que ce soit! Bref, vous êtes intéressé à faire partie de la caravane NUBIAN’S… Manifestez–vous en envoyant votre curriculum vitae et une lettre de motivation à: redaction@nubiansmagazine.com
Pour plus d’informations : info@nubiansmagazine.com
NUBIAN’S est un magazine gratuit à parution mensuelle. Numéro 1 : juillet-août 2009
ABONNEMENTS Pour éviter les ruptures de stocks dans les points de distribution et être certain de recevoir votre magazine à domicile, vous pouvez vous abonner en nous envoyant vos coordonnées à l’adresse suivante : (alain@ nubiansmagazine.com) Et en versant la somme de : 30 €/ AN (de frais de port pour 11 numéros) sur le compte 000-3256681-03 avec la mention « Abonnement Nubians » VOS COORDONNEES : Nom, Prénom, Adresse,Code postal, Ville, Pays, Téléphone, E-mail
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OBSERVATOIRE BA YAYA asbl Lauréat du prix MOJA 2006 Lauréat du prix Talents d’Ebène 2008
(Entretien avec Mireille ROBERT et Ngyess Lazalo Ndoma ) Ba YaYa est le fruit d’une prise de conscience collective des parents subsahariens face au mal être des jeunes issus de l’immigration. C’est aux lendemains du meurtre du jeune Patrick dans le quartier Matonge-Ixelles, en 2002 que cette organisation voit le jour. Conscients que la violence des adolescents n’est qu’une conséquence du désœuvrement identitaire de cette génération en proie à l’acculturation, Ba YaYa asbl mise sur la prévention, la médiation et le cas échéant, ses opérateurs qualifiés œuvrent à la limitation de risques. Régulièrement, les rubriques faits-divers de nos quotidiens nous rapportent le récit des rixes entre jeunes, et il n’est pas rare que des blessés soient admis aux soins intensifs. Les deuils s’enchaînent et les parents se questionnent : pourquoi les groupes de jeunes sont-ils monolithiques ? Pourquoi les bourreaux et les victimes sont-ils systématiquement d’origine subsaharienne ? Ces questionnements ont amorcé une émulation réflexive au sein de l’association en vue d’éclairer les pouvoirs communaux, régionaux et fédéraux chargés de la prévention, de l’immigration, de la cohésion sociale, de la sécurité publique ainsi que des politiques des grandes villes. Après avoir réfuté l’idée que ces jeunes seraient des enfants soldats ‘habitués à la violence’, Ngyess Lazalo Ndoma (coordinateur des projets) avance une première analyse portant sur la dénomination « Bandes urbaines ». Selon lui, le but premier d’une bande est de commettre des actes délictueux. Pourtant, les groupes de jeunes qui nous occupent se créent sans qu’il y ait concertation préalable, c’est plutôt le constat d’une condition analogue d’exclusion et de recherche identitaire qui les attirent vers cette nouvelle famille urbaine. Dans son ‘tableau de diagnostic BU’ qui reprend les items suivants: (1) objet de constitution du groupe, (2) recrutement selon spécialités, (3) parrainage et hiérarchisation, (4) territorialité et (5) visibilité, Ngyess Lazalo Ndoma explique pourquoi ces groupes de jeunes ne peuvent être qualifiés de Bandes. La seconde analyse - qui répond au questionnement sur le monolithisme des groupes de jeunes et, surtout, sur la violence intracommunautaire - nous est explicitée par Mireille ROBERT en charge des programmes socioéducatifs à Ba YaYa asbl. Selon elle, c’est la frustration et les non-dits liés d’une part aux pays d’origine: esclavage, colonisation, dette du tiers monde, etc. Et d’autre, plus proches de nous, la discrimination, les sans papiers, etc. qui amène les jeunes à ce repli communautaire et à une solidarité négative, puisque criminelle. L’histoire de l’Afrique n’est pas faite que de défaites. Malheureusement, les jeunes afro-européens impliqués dans ces groupes délinquants ne connaissent que l’histoire racontée par les vainqueurs. A ce propos, Mme ROBERT pense, par exemple que les paragraphes sur le Roi Bâtisseur devraient être réécrits à la lumière des réalités que nous connaissons sur l’exploitation du Congo. Par ailleurs, les parents ne racontent pas leur histoire car elle est parfois empreinte d’humiliation, également, ils ne trans6
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mettent pas assez leur culture. Ce dernier point est certainement lié à une aliénation culturelle qui a pour conséquence la dévalorisation des cultures d’origine dès le temps de l’évangélisation coloniale. A ce propos, James Marcia (psychologue du développement) écrit que la recherche de l’identité ethnique»(…) est déclenchée par certaines expériences qui font ressortir l’appartenance ethnique: par exemple l’expression de préjugés raciaux ostensibles (…)»1. Ajouté à cela l’incompréhension culturelle entre les jeunes et leurs aînés, les ingrédients sont réunis pour que la formation de leur identité soit négative parce qu’elle se fait en réaction au rejet subit des deux côtés. L’instabilité de cette composition identitaire est évidente, en effet, «la dévalorisation de l’image de soi, de même que l’identité négative, est une souffrance. Ce sentiment est d’autant plus pénible qu’il est durable. Par conséquent, l’individu développe les mécanismes de défense, ou même des séquences de comportements (...), pour diminuer ou éviter cette souffrance»2. Ceci explique – quoique partiellement- les raisons de la composition mono ethnique des groupes. Mais plus encore, cela explique Dénomination de l’association: Observatoire Ba YaYa asbl. YaYa signifie les aînés en lingala (langue parlée au Congo-Kinshasa). Mission: Lutte contre la délinquance par l’éducation permanente avec pour intentionnalité éducative le développement personnel et la transformation sociale. Type de d’activité: assemblées de parents africains, midi pour la jeu-
aussi la violence intracommunautaire. Mireille ROBERT avance la thèse de ‘l’automutilation communautaire’ : le mal être des jeunes peut les pousser au suicide, cependant le taux de suicide chez les jeunes d’origine africaine ne semble pas anormalement élevé par apport au reste de la population juvénile. C’est donc un suicide par procuration. En pointant son arme sur son alter égo (autre moi en latin), c’est à dire un jeune qui lui ressemble et qui vit les mêmes réalités que lui, le jeune se poignarde lui même. Cette situation résulte d’un déficit d’estime de soi latent qui, outre la violence, se traduit par un désengagement des domaines d’activités jugés menaçants pour l’estime de soi (longues études, postuler à des postes de gestion, etc.) et un sur-engagement dans des domaines ou « les blacks » sont réputés êtres performants (sport, musique, gangsters,etc.). La problématique nécessite un travail systémique avec le jeune, sa famille, l’institution scolaire, les instances judiciaires et son groupe d’amis; c’est le pari des Ba YaYa qui en partenariat avec les communes, tente de répondre aux besoins en termes de formation identitaire et de travail sur l’estime de soi via des projets socio éducatifs.
nesse (concertations politiques en matière de prévention et de cohésion sociale), Encadrement Systémique et Tutorat pour Adolescents (aide scolaire pour les 12 – 18 ans), activités sportives et artistique pour les jeunes de 14 à 24 ans, etc. Structure organisationnelle : Assemblée générale composée de tous les membres (30 membres), le conseil d’administration et l’équipe éducative (7 membres).
Localisation des actions: Ixelles, Bruxelles, St Josse. Contacts: Chaussée de Louvain, 1000 Bruxelles – 02 733 44 59, 0472 804 285 –observatoirebayaya@yahoo.fr, www.guidesocial.be/observatoire-bayaya/ 1. BEE H. et BOYD D., «Psychologie du développement, les âges de la vie», BEE H. et BOYD D., édit. De Boeck Université 2003, p 276. 2. Malewska-Peyre H. «Santé mentale au Québec - L’identité négative chez les jeunes immigrés», vol 18, N°1, 1993, http://id.erudit.org/iderudit/032250ar, p 115
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Raffia Synergies (Entretien avec Oscar KOMBILA, président de Raphia synergie) Comment pouvez-vous définir votre structure ? Raffia Synergies a.s.b.l a été créée le 11 décembre 2004 par des personnes partageant la conviction qu’une nouvelle approche du développement des pays du Sud et du « vivre ensemble » en Europe est à la fois possible et nécessaire. Pouvez –vous nous expliquer comment ? Possible d’abord, parce que des populations minoritaires sont devenues progressivement « visibles » sur le plan social et politique, pendant les dix dernières années. Cette visibilité a permis de faire en sorte que de nombreux membres des communautés dites allochtones deviennent des acteurs de plus en plus importants de notre nouvelle société européenne. La communauté d’origine africaine a participé à ce mouvement de décloisonnement social. Nécessaire ensuite, parce que la création des conditions d’une vie commune toujours plus conviviale et propice à la paix sociale constitue un impératif incontournable. Quels sont les objectifs de votre association ? Pour la mise en oeuvre de cette ambition, notre organisation s’est fixée les objectifs suivants: - initier, gérer et/ou soutenir toute activité favorisant la solidarité et le bien-être des individus et des collectivités; - concevoir et/ou mettre en oeuvre toute action socio-économique et culturelle visant à promouvoir la coopération euro-africaine, notamment entre la Belgique et l’Afrique; Notre but est donc de participer, modestement, au renforcement des liens sociaux en Belgique et à celui de la solidarité euro-africaine.
Il convient en effet de rester attentif aux discriminations diverses auxquelles sont confrontées les noirs de Belgique, comme de nombreux autres belges issus de l’immigration: décrochage scolaire et délinquance juvénile inquiétants, chômage endémiques ; mais également un faible niveau d’organisation… A côté de ces problèmes spécifiques aux Africains de Belgique, il existe de nombreux problèmes transversaux, qui touchent tout les citoyens belges sans distinction d’origine. C’est d’abord le cas du Chômage qui n’existe pas seulement pour les immigrés, il est depuis plusieurs années un véritable défi pour l’économie européenne toute entière. Il en est de même pour le problème de la pauvreté qui continue à gagner du terrain et met en péril le modèle social européen et pourrait compromettre les politiques en faveur des pays pauvres de l’hémisphère sud. Car, « comment peut-on consacrer des sommes si importantes à aider des populations lointaines, alors que des citoyens européens connaissent de grandes difficultés » se demandent de nombreux citoyens.
Tous ces nouveaux défis auxquels est confrontée la société belge et européenne en ce début de 21e siècle appellent à la mise en œuvre de Nouvelles solidarités qui transcendent les communautarismes étroit et refusent les ghettos. Notre association, Raffia Synergies a.s.b.l, a inscrit dans ses objectifs à la fois des actions de partenariat pour le développement de l’Afrique subsaharienne, en contribuant à positionner les Africains de Belgique intéressés Pourquoi le raphia ? par ce secteur, comme acteurs performants Pour représenter cette volonté, nous avons du développement de l’Afrique et, en même choisi le raphia comme symbole. Fibre du temps, positionner les Africains de Belgique palmier raphia, elle représente la solidité, la comme citoyens actifs dans leur nouveau rencontre et le brassage des cultures. pays, solidaire de tous leurs compatriotes, de Le raphia, qui sert à des tissages divers, repré- tous les défis qui se pose et se poseront à ce sente à nos yeux la force de la solidarité : nous pays qui est le nôtre. souhaitons contribuer, avec d’autres, à « tisser de nouvelles solidarités ». Tout cela suppose que chacun se dépasse et aille à la rencontre des autres citoyens de ce pays, au nom d’un meilleur bien-être collec« De nouvelles solidarités. » Les Africains de Belgique sont de plus en plus tif. qualifiés, à tort ou à raison, de Communauté émergente. Ce nouveau statut est essentiel- Raffia Synergies a.s.b.l * Avenue Louise, 306 • 1050 lement dû au nombre de plus en plus élevé Bruxelles, Belgique Tél. ++32 (0)2 626 08 77 • Fax ++32 de naturalisations de négro-Africains, à leur (0)2 647 65 93 Mobile ++32 (0)476 87 35 42 Banque: meilleur accès à l’emploi et leur visibilité po- 068-2419207-54 • www.raffiasyn.org * info@raffiasyn.org litique naissante. Ce n’est là, malheureuseLA REDACTION ment, que l’arbre qui cache la forêt. 8
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|Interview|
Quel est le sens que vous donnez à la célébration de ce 47 ème anniversaire de l’indépendance du Burundi le 04 juillet 2009, date à la quelle se tiendra une grande soirée culturelle intitulée «Burundi cœur d’Afrique» ? Comme vous le savez, la commémoration de l’indépendance nationale est un événement important dans la vie d’un pays. Cette année, pour la troisième année consécutive, les cérémonies se dérouleront au Palais de Bozar de Bruxelles, cette fois-ci dans la plus grande salle. Nous voulons créer un événement exceptionnel. C’est pourquoi nous avons évité le schéma diplomatique classique pour ce genre de commémoration. D’abord nous avons choisi un thème qui ne laisse personne indifférent « Burundi cœur d’Afrique au cœur de l’Europe ». C’est une coïncidence fortuite, mais le Burundi a la forme d’un cœur. Par sa position géographique, le Burundi est situé au cœur de l’Afrique, sur les bords du prestigieux lac Tanganyika qui le relie à l’Afrique australe. Bruxelles est à la fois la capitale de la Belgique, notre principal partenaire bilatéral, et de l’Europe, l’Union européenne étant notre principal partenaire du développement au niveau multilatéral. Notre thème fédère tous ces intérêts. Ensuite nous voulons créer un événement éminemment rassembleur. A ce sujet, la culture constitue un important créneau. Le public aura l’occasion d’apprécier notre richesse culturelle, en découvrant les talents artistiques de notre diaspora. C’est pourquoi nous avons choisi d’organiser la fête en week-end, autrement cette commémoration intervient le 1er juillet. Enfin nous voulons assurer une grande visibilité de notre pays, et avons organisé pour cela une grande campagne publicitaire. Pouvez-vous donner deux ou trois bonnes raisons qui devraient susciter chez des touristes poten-
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Interview de Monsieur Laurent Kavakure Ambassadeur du Burundi tiels d’Europe et d’ailleurs l’envie de visiter le Burundi et peut-être aussi d’y travailler? Richesses touristiques Le Burundi a une nature merveilleuse, au printemps perpétuel. C’est un pays de collines ondulées et toujours verdoyantes, serpentées de nombreux cours d’eau et rivières. On le compare à la Suisse. C’est un pays de légendes qui a attiré de célèbres explorateurs au 19ème siècle, comme Stanley et Livingstone. Parmi les grandes merveilles, nous pouvons citer : - le lac Tanganyika avec ses plages, ses hippopotames, son poisson unique au monde. Et les « lacs aux oiseaux » au Nord -la source la plus méridionale du Nil matérialisée par une pyramide - des réserves naturelles avec une faune variée - le meilleur thé et le meilleur café du monde - une population très accueillante et très hospitalière etc. Richesses culturelles Le Burundi est berceau des tambours sacrés qui deviennent une célébrité mondiale. Les jeux produisent des rythmes endiablés et exceptionnels qui sont appréciés par le public. Au Burundi les tambours restent des vestiges vivant de la culture monarchique, et certains de leurs sites historiques commencent à être restaurés. D’autres danses célèbres sont les danses guerrières où les artistes sont parés de peux de léopards, et les danses acrobatiques dites « agasimbo ». Sans parler des virtuoses de l’élégance féminine. Les visiteurs aiment aussi admirer les sculptures sur bois, les vanneries et les produits de la forge. Le modèle démocratique Le Burundi a son propre modèle démocratique, dont le résultat est le brassage des différentes composantes ethniques de sa population. De longues et laborieuses négociations ont abouti à l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale qui constitue le fondement de l’organisation de nos institutions. Cet Accord a permis une intégration réussie de nos corps de défense et de sécurité et un mode de gouvernement qui privilégie le consensus et le respect des libertés fondamentales.
Pouvez-vous nous dire quel est votre rôle? Je suis Ambassadeur du Burundi auprès du Benelux, du Royaume Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord, ainsi qu’auprès de l’Union européenne. En cette qualité je travaille au renforcement des liens d’amitié et de coopération avec ces entités. J’assure le pont entre ces entités et mon gouvernement En quoi consiste la journée type de son excellence monsieur l’ambassadeur? Ma journée commence d’abord au bureau pour éplucher le courrier et les divers rapports, assurer les correspondances, organiser les missions de la journée. Nous tenons beaucoup de réunions avec les collègues, que ce soit des ACP (Pays de l’Afrique, Caraïbes et Pacifique), de l’Union africaine, de la Région de l’Afrique de l’Est, pour harmoniser nos points de vue afin de mieux défendre nos intérêts. Nous rencontrons aussi nos partenaires que ce soit dans le cadre bilatéral ou multilatéral travers des réunions formelles ou informelles, et accordons des audiences à notre mission. Parfois, nous effectuons des visites de terrain, ou accueillons nos délégations officielles. Un dernier mot à tous les Burundais de la diaspora dont certains ne savent pas toujours comment s’y prendre pour bénéficier des services de leur ambassade? Les portes de l’Ambassade sont grandement ouvertes à notre diaspora. Nos compatriotes peuvent accéder librement à nos services, néanmoins pour le service consulaire, nous sommes ouverts le lundi, mercredi et vendredi. Nos téléphones +(32) 2 230 45 35 ou +(32) 2 230 45 48 Fax +(32) 2 230 78 83 Mail : ambassade.burundi@skynet.be Nous avons un site internet où les gens peuvent trouver tous les renseignements utiles et télécharger certains formulaires : www.ambassadeburundi.be Ambassadeur Laurent Kavakure Deborah Nkulu
BURUNDI Coeur d’Afrique
De v i s e na t i on a l e : U n it é , t r a v ail, pr og r ès H y m n e n a t i on a l Burundi aimé (Burundi Bwacu) Cher Burundi, ô doux pays, Prends place dans le concert des nations. En tout bien, tout honneur, accédé à l’indépendance. Mutilé et meurtri, tu es demeuré maître de toi-même. L’heure venue, t’es levé Et fièrement tu t’es hissé au rang des peuples libres. Reçois donc le compliment des nations, Agrée l’hommage de tes enfants. Qu’à travers l’univers retentisse ton nom. Cher Burundi, héritage sacré de nos aïeux, Reconnu digne de te gouverner Au courage tu allies le sentiment de l’honneur. Chante la gloire de ta liberté reconquise. Cher Burundi, digne objet de notre plus tendre amour, A ton noble service nous vouons nos bras, nos cœurs et nos vies. Veuille Dieu, qui nous a fait don de toi, te conserver à notre vénération. Sous l’egide de l’Unité, Dans la paix, la joie et la prospérité.
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BIENVENUE WELCOM WILLKOMMEN
Le BURUNDI, Le Burundi couvre une superficie de 27.834 km. Bordé au Nord par le Rwanda, à l’Ouest par la République Démocratique du Congo, à l’Est et au Sud par la Tanzanie, le BURUNDI est un trait d’union entre l’Afrique centrale, orientale et australe. De par sa forme et sa situation géographique, le BURUNDI est souvent appelé «le cœur de l’Afrique». Mais il a également une multitude d’autres noms: «Suisse Africaine» tant ses lacs, son relief et surtout sa verdure rappellent la Confédération Helvétique, « pays des mille et une collines «, et enfin le «Pays du Printemps Eternel», le soleil est au rendez-vous 365 jours par an. Le BURUNDI est dépositaire depuis des siècles d’un patrimoine culturel riche et diversifié. Le tambour était autrefois un instrument sacré au Burundi. La musique de tambour devait notamment assurer la prospérité du royaume. De nos jours, les tambourinaires sont les représentants les plus significatifs de la tradition musicale burundaise.
Coeur d’Afrique
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«Pays du Printemps Eternel» APERCU HISTORIQUE
Avant la colonisation
des Allemands. L’église impose à la population la religion Le Burundi était une monarchie for- catholique au détriment du culte de Kitement organisée et hiérarchisée. ranga, et elle évangélise le pays. A la tête de cette monarchie, il y avait le La décolonisation roi (Mwami). Le Mwami ne gouvernait pas seul, il avait mis en place toute une organisation po- En 1962 sous le Mwami Mwambutsa, le litico-administrative, sociale et économi- royaume du Burundi devient indépendant. En 1966, le capitaine Michel Mique. combero fait un coup d’état et le Burundi devient une république. La colonisation Entre 1966 et 2009 le Burundi est à son En 1890 le Burundi passe sous protectorat 8ème président de la république. Allemand ; mais l’Allemagne n’arriva pas En 1993 après l’assassinat de son 4ème à asseoir son pouvoir, sa seule réussite fut président Melchior Ndadaye, le Burundi néanmoins l’introduction de l’église ca- sombre dans une guerre inter ethnique qui va durer plus de 10 ans. tholique. En 1916, après les Allemands, les Belges Cette guerre a eu pour conséquence prennent la relève et le pays devient d’appauvrir d’avantage le pays. sous protectorat Belge. Les Belges s’appuient sur l’administra- Actuellement des gros efforts au niveau tion locale du Mwami et confient alors de la sécurité ont été réalisés dans le l’éduction et la santé à l’église, héritage pays et celui-ci se redresse.
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Climat : Le Burundi a un climat tropical variable en fonction de l’altitude. La température moyenne varie entre 20° et 30°C toute l’année. Dans certains endroits comme à la source du Nil ou à Gwegura, les nuits sont froides : environ 10°c. Il faut prévoir un pull. Langue : Les langues officielles sont le Kirundi et le Français. Le Swahili et l’anglais sont aussi parlés couramment dans les villes. Le Néerlandais fera également partie du voyage. Formalité : Passeport valable au moins six mois avant le départ. Le visa est obligatoire. Décalage horaire : +1 heure (en hiver), même heure en été. Devises : l’unité monétaire au Burundi est le franc burundais (BIF). EUR 1.00=1300 BIF. Electricité : 220 à 230 volts, prise système européen. Santé : la vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire et le carnet jaune est exigé au poste d’entrée. La prophylaxie contre la malaria est fortement conseillée pour un séjour ne dépassant pas un mois. Les vaccins classiques ne sont pas obligatoires mais recommandés. 14 Nubian’S Magazine
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QUELQUES CENTRES D’INTERET
Les parcs : * La Rusizi : on y trouve les plus grands animaux du Burundi : les hippopotames, les buffles, et le plus gros crocodile du monde (Gustave) on y rencontre aussi des antilopes et oiseaux de différentes sortes. * La Ruvubu : c’est le plus grand parc du pays et il se trouve tout au long du fleuve qui porte son nom. On y trouve des espèces d’animaux rares et quand la nuit se fait bien noire, on rencontre des animaux nocturnes qu’on ne voit pratiquement pas ailleurs, et l’on peut aussi pister des buffles La foret : la crête Congo – Nil, appelé aussi le Kibira : qui abrite différentes sortes de chimpanzés.
Les réserves : la réserve de la Rusizi et la réserve de Nyakazou Des lacs : •Le lac Tanganyika avec ses plages aux sables fins •Les lacs aux oiseaux :c’ est l’endroit où l’on peut découvrir différentes sortes d’oiseaux les chutes d’eau : en particulier les chutes d’eau chaude qu’on ne trouve pas toujours dans d’autre pays
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SEE YOU IN BURUNDI www. ishangotours.com
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JOHN CHRIS Artiste aux multiples talents, John CHRIS a commencé sa carrière dès le plus jeune âge à Bujumbura (Burundi). Fasciné et impressionné par le talent des musiciens confirmés qui interprétait des succès qui passaient à la radio, l’enfant qu’il était décida de les suivre dans leur aventure. Au cours de son périple artistique, sa route croisa celle des musiciens burundais de grands talents tels : NIKIZA DAVID, CANJO AMISSI, ADOLPHE BIGIRIMANA, TANGA REMA, MATATA Mais c’est un certain GUILLAUME, surnommé Papa Guy Guy ( chef d’orchestre Imboneza de Bujumbura) qui sera son véritable mentor et lui enseignera les bases de sa culture musicale, tout en lui faisant découvrir la scène en tant que danseur – chorégraphe. Pourtant, la plus grande révélation de sa vie reste les tambours du Burundi. Il y a deux messages dans cet art que j’ai appris petit à petit, poursuit l’artiste : Etre guerrier d’abord et transmettre un sentiment de puissance au public. C’est le pouvoir de prendre et de donner la vie qui correspond à la bravoure et à la virilité. L’autre message est un message d’extase. Un message très formel qui dit : j’ai un rythme donné, des jambes, des bras et je dois créer les figures les plus intéressantes, en sautant le plus haut possible et dans un intervalle de temps donné. On doit construire des combinaisons et inventer une fiction par les gestes. La danse des tambours possède son code de valeurs. La plus importante d’entre elles c’est : s’investir totalement. C’est le dévouement absolu. Jouer sa vie. En d’autres termes, quand on frappe le tambour ou on danse, on doit ressentir qu’il n’y a rien de plus important au monde… LA REDACTION Nubian’S Magazine 17
Diaspora Burundaise
Portrait
Diaspora Burundaise
|Un pays à l’honneur |
ENTREVUE AVEC
JANVIER NAHIMANA
(Responsables des tambours du BURUNDI)
NUBIAN’S MAG : Comment peut-on vous présenter ? JANVIER NAHIMANA : Mon nom est Janvier NAHIMANA et je suis un artiste Burundais. J’ai étudié à l’académie des beaux arts de Moscou et c’est en Belgique que je me suis spécialisé en arts graphiques appliqués (photographie, graphisme et web design). Mais ce que je porte depuis longtemps dans mon cœur c’est ma passion pour les tambours du Burundi. Depuis quand jouez-vous des tambours ? Depuis l’école secondaire j’ai eu à participer à plusieurs festivals au pays et c’est à Moscou que j’ai crée un ensemble après avoir remarqué que des tambours du Burundi avaient été laissés sur place par un groupe qui était venu jouer. Avec ce groupe, j’ai signé un contrat avec un casino américain à Moscou, où nous jouions régulièrement, mais nous ne manquions pas de partager notre passion et notre culture avec le peuple russe lors des activités culturelles. Nous avons joué sur la place rouge, au Kremlin, dans différents parcs…
et rythmaient les événements et les cérémonies royales. Il y a un mythe Burundais qui raconte que lorsque le premier roi est arrivé au Burundi, il a tué une vache et a étalé sa peau au dessus d’une termitière dans laquelle se trouvait un python. Chaque fois que le serpent voulait sortir, il se heurtait à la peau et le son produit par ce choc ramenait une immense foule autour du roi. Et c’est ainsi que naquit le royaume du Burundi. Ce mythe explique pourquoi, bien au delà du rythme, l’on ressent quelque chose de mystérieux à l’intérieur de soi lorsque l’on joue des tambours du Burundi.
Comment les tambourineurs le vivent-ils ? Personnellement, je n’ai jamais ressenti autant d’émotions que lorsque je joue sur le tambour central. Le principe des tambours du Burundi est construit sur le sens inverse de ce qu’il est coutume de faire lorsque l’on joue des percussions : d’habitude, ce sont les percussionnistes qui donnent le rythme aux danseurs, alors que pour les tambours du Burundi, c’est le danseur qui est l’élément principal qui Quel est la genèse des tambours du Burundi ? inspire et guide les percussionnistes. Cela est Les tambours du Burundi étaient un élément très harmonieux et à la fois très complexe, de l’union du pays au moment de sa créa- car le public a tendance à fixer son attention tion. Ils étaient très proches de la cour royale sur ceux qui jouent du tambour, alors que le 18 Nubian’S Magazine
spectacle se passe souvent devant, du côté lètes ont insisté pour recevoir leurs médailles du danseur qui est le soliste et le guide. devant les tambours du Burundi. Le record du monde du saut à la perche a Combien de joueurs peut contenir un groupe aussi été battu à deux reprises sous les rouledes tambours du Burundi ? ments des tambours du Burundi. Pour avoir un équilibre, il faut un minimum Le mémorial Van Damme est pour nous un de douze joueurs. Le groupe se divise en trois extraordinaire moment de communion avec parties : le soliste qui est devant, il y a ensuite le public et avec les athlètes. ceux qui jouent le tempo dansé par le soliste, Tout ce que nous faisons démontre que les et enfin ceux qui gardent le rythme et main- Africains ont aussi quelque chose à transmettiennent l’ensemble. Tout cela bouge ensuite tre, et que nous ne sommes pas seulement là harmonieusement de telle manière que les pour amuser et animer les gens. joueurs qui ont commencé dans le rythme de base se retrouvent dans le rythme d’ac- C’est une véritable gageure de convaincre le compagnement du danseur. Le mouvement monde entier de cela… d’ensemble est très important : il y a le tempo, Le problème c’est qu’on a tellement démais il y a aussi les mouvements du danseur mystifié ce que nous avions de valeureux qui saute, tourne autour du tambour, jongle chez nous. des baguettes. Par exemple, les gens accrochent des masFinalement, le plus important dans les tam- ques chez eux, sans même en connaître le bours du Burundi c’est le tempo, car il rythme sens. Nous, les Africains sommes entrain de les battements du cœur et chauffe le public. perdre le sens des choses et donc de notre histoire. Qu’allons-nous apprendre à nos enC’est comme une transe alors… fants ? Remarquez : dans le film sur Chaka Tout à fait ! Nous l’avons expérimenté à plu- Zulu, l’énergie que le peuple d’Afrique du Sud sieurs reprises au stade roi Baudouin - devant avait lorsqu’ils se sont battus contre les Anglais 50 000 personnes - lors du mémorial Van Dam- était cette incroyable force mentale qui les me, qui est un des meetings sportifs les plus rendaient psychologiquement invulnérables. importants en Europe. Ce sera la 14ème fois Ils puisaient cette puissance dans leurs danses que nous allons participer à cet événement et dans la symbolique de leurs marques, etc. extraordinaire. Je tiens à rappeler qu’à onze Comment fabrique reprises, les courses act- on un tambour du compagnées par les Burundi ? tambours du Burundi Le tronc du tamont battu le record du bour vient d’un monde. Les plus grands arbre spécial qui athlètes de toutes oripousse dans cergines demandent soutaines régions du vent d’être accompaBurundi. Il y a un rignés par les tambours tuel qui est fait lorsdu Burundi parce que que l’on coupe cet cela met le stade en arbre, avant de viémoi. Le tempo des der et de le recoutambours résonnant vrir d’une peau de comme des battevache traitée au ments du cœur, les orpréalable avec des ganisateurs nous demandent souvent d’ac- liquides spéciaux, et séchée dans une temcélérer le rythme lors des trois derniers tours, pérature bien spécifique. Ce traitement perafin d’aider les athlètes dans leur ultime effort. met à cette peau d’être résistante et de duC’est un doping naturel qui aide souvent à rer pendant plusieurs années. battre des records, car l’augmentation de la vitesse du tempo encourage les athlètes à Quels sont les critères de sélection des joueurs augmenter leur cadence et les aide à moins de tambours du Burundi ? ressentir le poids de l’effort. A l’époque, il fallait être initié pour pouvoir La première année que nous y avons joué, jouer des tambours du Burundi. Aujourd’hui il y a eu deux nouveaux records du monde la grande majorité des joueurs sont juste en(5000 mètres et 10 000 mètres) réalisés par des traînés à l’activité. Nous avons même des ocKenyans dans le stade roi Baudouin. Ces ath- cidentaux qui s’intéressent de plus en plus à Nubian’S Magazine 19
Diaspora Burundaise
|Un pays à l’honneur |
Diaspora Burundaise
|Un pays à l’honneur | ENTREVUE AVEC JANVIER NAHIMANA
cette discipline. de mode de grands stylistes Mais finalement, lorsque vous rencontrez un bon danseur, vous le reconnaissez tout de sui- J’ai entendu parler de ces fameux « featuring te, car vous êtes subjugué par son aisance et »…Quelle est votre discographie ? sa grâce. Cela se voit qu’il est initié. Nous avons fait des mix avec des dj’s ont connus un succès incroyable. Par exemple « Quelle est la durée moyenne d’un spectacle Burundi Black » a été un succès international. des tambours du Burundi ? Mais nous n’avons pas encore enregistré de Nous jouons pendant des tranches de 30 compact disc car nous n’avons pas encore minutes entrecoupées de pauses. Au delà rencontré un producteur qui désire s’investir c’est impossible, car cette activité nécessite dans notre univers sonore. de la part des danseurs et des tambourineurs, Néanmoins, des chercheurs qui travaillent une très grande concentration et un effort avec le musée d’arts africains de Tervuren physique et psychologique considérables. ont fait un travail sur les tambours du Burundi. Il y a aussi eu un spectacle réalisé par un proPourquoi tous les groupes portent-ils l’appel- fesseur flamand de musique classique, qui a lation de tambours du Burundi ? eu une grande ovation du public à Bruxelles : Notre groupe s’appelle en réalité « IBA » : ce C’était un savant mélange de musique clasqui veut dire « amusez-vous », « défoulez-vous sique et de percussions de plusieurs genres et », il y a aussi le groupe « INDANGA » qui veut de plusieurs horizons (Sénégal, Mexique, Paris, dire « Beauté ». Mais nous laissons tous le nom etc.), et les tambours du Burundi jouaient le de tambours du Burundi car c’est l’appella- rôle de métronome et rythmaient la cadence tion que tout le monde connaît et qui permet de base. Nous avons fait le tour de plusieurs de garder la spécificité de ce tambour au pays d’Europe avec ce spectacle composé Burundi. Nous essayons aussi de conserver le de plus de 50 artistes. même style de jeu, malgré l’évolution de la culture et les différentes conceptions de cet Fantastique ! En vous remerciant de nous art au fil des générations. avoir accordé cette entrevue, l’équipe de Même si nous voulons garder la culture Burun- Nubian’s magazine vous souhaite une très daise, nous essayons parfois de changer de bonne continuation et surtout de continuer à tempo, afin d’éviter la monotonie, et d’adap- faire vibrer le public. ter notre musique en fonction des circonstanMerci !… ces, comme lors des « featuring » avec des dj’s lors des soirées technos, ou lors des défilés Entrevue réalisée par Roger L. Ndéma Kingué
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Burundi, Coeur d’Afrique
Diaspora Burundaise
|Un pays à l’honneur |
Portrait
DENIS MBONIMPA
Etonnant et atypique parcours que celui de monsieur Denis MBONIMPA. D’origine burundaise, ce bio chimiste de formation a su braver les écueils et traverser les difficiles étapes objectives et subjectives qui freinent, voire empêchent trop souvent l’avancement des projets novateurs, pour se hisser jusqu’ au rang de producteur dans le difficile et opaque secteur de la recherche scientifique qui mène à l’immense business de la distribution en grande surface pour une consommation de masse. En attendant de vous présenter une large interview de ce surprenant scientifique - qui mérite d’être plus amplement connu et reconnu – dans notre prochain numéro, voici une présentation de quelques produits à usage domestique, crées par ce sympathique bio chimiste qui, pour relativiser cette discipline aux allures si rugueuses, s’adonne à cœur joie à un de ses passe - temps favoris : la peinture. LA REDACTION
Quelques endroits de rencontre avec la communauté Burundaise (Liste non exhaustive) Le Buja Bar à Ixelles Ambassade du Burundi Chez Doudou à Ixelles Square Marie-Louise 46 À la source du Nil à Bruxelles 1000 Bruxelles Le poète à Anvers
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|Economie |
Et si on essayait… LES TONTINES?
T
out le monde le sait ! C’est souvent dans les temps difficiles que naissent des idées qui révolutionnent de manière significative la société. La crise que nous connaissons aujourd’hui, bien que provoquée par un petit groupe de spéculateurs boursiers, engendre d’énormes conséquences dans le monde entier. C’est donc absolument logique que l’on regarde dans toutes les directions afin de trouver des solutions à ce marasme économique qui débouche inévitablement à une crise sociale. Puisque le système boursier a montré ses limites, pourquoi ne pas essayer autre chose, ne serait-ce que par petits groupes, ou même à grande échelle ? Tenez, par exemple : Il existe un système socioéconomique , informel et alternatif qui permet depuis plusieurs générations aux familles de la plupart des pays en voie de développement ( Afrique, Asie, Amérique du sud, etc…) de joindre les deux bouts et de mieux supporter la crise économique qu’ils connaissent depuis toujours : les tontines. Compte tenu du fait que les formalités à remplir pour intégrer ce réseau sont moins contraignantes que celles qui sont exigées aujourd’hui pour avoir un crédit dans une institution financière, force est d’apprécier son précieux rôle économique pour les personnes à faible revenus, très souvent rejetées par le système usuel. Tout en croyant fermement qu’il est possible de l’adapter facilement aux conditions économiques et sociales actuelles des pays occidentaux (récession, chômage, etc.), je suis persuadé que cette vision alternative de l’économie pourra permettre à des familles nécessiteuses de résoudre plusieurs problèmes économiques.
fonction d’une convention qu’ils auront établi ensemble, décident de mettre en commun un certain montant au bénéfice de chacun, et cela à tour de rôle. Les participants se retrouvent donc à des périodes d’intervalles définies au préalable, afin de réunir leur épargne en vue de la solution des problèmes particuliers ou collectifs (ouvrir un commerce, acheter une voiture, résoudre des problèmes matériels urgents, etc.). Il existe plusieurs sortes de tontines, mais celle qui correspond le mieux aux exigences de la société dans laquelle nous vivons, surtout en ces temps de crise économique, est la forme la plus élémentaire. Les participants versent des sommes fixes dans une cagnotte commune qui est distribuée tour à tour à chaque membre, en fonction d’un ordre soit tiré au sort, soit désigné à l’avance. Quand chacun aura reçu le montant de la cagnotte, le cycle pourra alors recommencer. La tontine étant une association, elle est donc régie par la convention établie par ses membres : celle-ci définit la constitution, la durée, l’organisation des réunions, le financement de l’organisation (frais de fonctionnement et montant des cotisations), les amendes (en cas de retard par exemple), les sanctions diverses… Il est important de préciser que la première personne à recevoir la cagnotte bénéficie d’un p r ê t
sans intér ê t , Le Système des tontines tandis que la e sont des associations rotatives d’épar- d e r gne et de crédit, des sortes de mutuelles où l’épargne et le crédit sont gratuits. Il n’y a aucun intermédiaire et la dette que chacun a vis à vis de l’autre tout au long du cycle, s’annule au dernier tour.
C
Les tontines sont souvent composées de membres unis par des liens familiaux, amicaux, professionnels, etc., qui en 24 Nubian’S Magazine
|Economie | nière personne à la recevoir épargne tout au long du cycle, sans être rémunérée, et touche au final le même montant que s’il avait épargné à titre individuel.
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S’il est vrai qu’il n’y a pas d’intérêt sur la somme que l’on épargne, le système des tontines compense en offrant à ses membres la possibilité d’être solidaires en cas de coup dur. Lorsqu’un membre a de grosses difficultés, il peut obtenir l’argent en priorité, afin de résoudre ses problèmes. Les relations entre les membres sont étroites, car les tontines, outre leur rôle économique, jouent un rôle social important, car elles resserrent les liens entre les différents membres qui la composent. Elles sont souvent l’occasion de rassemblement entre amis, d’échange d’idées, de rencontre de nouvelles personnes, de souvenirs et de joies familiales, de groupes de soutien dans les moments douloureux (hospitalisation, deuil, etc.). La confiance et la solidarité sont donc les maîtres mots de la tontine. Cela est motivé par le fait que les composants de la tontine dite fermée se connaissent à l’avance grâce à leurs liens familiaux et amicaux (la sélection est donc établie à l’entrée en fonction du dossier familial de chacun). La tontine dite ouverte quant à elle fonctionne avec un système de parrainage. Les participants établissent donc une charte qui réglemente le fonctionnement de celle-ci et protège tout le monde contre la possibilité des abus : les membres peuvent déposer une caution ou un gage qui correspond à la somme qu’ils vont toucher à tour de rôle. Cela permet à tout le groupe de se protéger des escroqueries. Mais finalement, le principal intérêt de la tontine demeure la cohésion sociale, la solidarité, l’entraide et la rupture avec l’individualisme qui mène à l’isolement de plusieurs personnes dans la société et qui débouche sur des maux tels la pauvreté, la déprime, le suicide, etc. A cogiter ! Nubian’s
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|Economie |
: A QUELQUE CHOSE MALHEUR EST BON
RECESSION
Tout le monde le sait : l’Homme est un animal La surexploitation des ressources naturelles a politique, social et culturel foncièrement égo- naturellement conduit à l’usure de la terre, le ïste. Depuis la nuit des temps, l’individualisme trou dans la couche d’ozone, l’effet de serre, prévaut car chacun se bat pour ses propres les dérèglements climatiques, etc. intérêts. Mais la mauvaise foi de l’Homme, qui ne croit D’ailleurs, à bien y voir de près, la légendaire que ce qu’il voit, le pousse encore à douter solidarité naturelle prêtée à certains peuples que notre planète va mal et que son exploiest toujours conditionnée par une série de co- tation incontrôlée est une forme de suicide des et de conditions souvent sournoises. pour les générations à venir. Des exemples tels que le communisme qui Il n’y a pas bien longtemps, des milliers de perprônait l’égalité économique entre tous et sonnes pensaient encore que tout allait bien, dans un registre tout à fait différent, les na- que le marché, avec ses rouages bien huilés tionalistes extrémistes qui veulent « leur » terre s’autogérait, voir s’autorégulait allègrement. et « leur » culture en refusant la collaboration Actuellement, il est impossible de faire l’autruavec autrui, ne peuvent être motivés que par che car la vérité saute aux yeux et l’on des intérêts particuliers. constate qu’il y a longtemps que le système C’est donc tout à fait logique que le système était parti en vrille et qu’aujourd’hui, l’on requi avait le plus d’atomes marque qu’il se mord crochus avec le développe- l’Homme est un animal politique, so- vraiment la queue. ment industriel et sa cohorte cial et culturel foncièrement égoïste. Bref, tout cela pour dire de productivité, de rentabi- Depuis la nuit des temps, l’individua- qu’il faut parfois des silité, de bénéfices, de crois- lisme prévaut car chacun se bat pour tuations extrêmes pour sance, de licenciement, de ses propres intérêts. que l’Homme, foncièdélocalisation, de spécularement égoïste et indition boursière, etc…prenne vidualiste se retrouve le dessus, car il correspondait au désir profond le dos au mur, et n’ayant plus le choix, il soit de la majorité des humains : « Moi d’abord ! » donc obligé de puiser au plus profond de son soutenu par le capitalisme : système de pro- subconscient, des ressources d’humanisme duction dont les fondements sont l’entreprise et de solidarité discrètement inspirées par son privée et la liberté du marché. (LAROUSSE). sublime instinct de survie. Quoi de mieux pour satisfaire les penchants in- La crise économique mondiale que nous vidividualistes de l’Homme qu’un système dans vons est peut être l’occasion rêvée de renouer lequel l’on peut se donner à cœur joie à tous avec certaines valeurs telles que la solidarité, les excès, car l’ensemble se régule lui-même, la famille, la collaboration entre les générasous l’œil émerveillé de l’état qui pouvait ran- tions, le respect, le partage, le travail pour ger aux oubliettes le fameux contrat social. tout le monde, la protection de la nature, le L’avidité du gain a conduit à la productivité à changement des habitudes de consommaoutrance, d’où la consommation à outrance, tion… et tout cela au mal gré de la protection de la A méditer ! mère nature. Nubian’s Magazine 26 Nubian’S Magazine
|Proverbes |
Proverbes Kenya Si tu veux arriver le premier, cours tout seul. Si tu veux aller loin, alors marche ensemble ! le sens du collectif...
Cameroun Ce qu’un vieux voit couché, un jeune ne le voit pas. Même debout. (Obala) La sagesse vient avec l’âge.
Que les éléphants fassent l’amour ou que les éléphants se battent, c’est toujours l’herbe qui est écrasée Ce sont toujours les petits qui trinquent
Mali On ne peut pas courir et se gratter les fesses en même temps (Bambara). On ne peut pas faire 2 choses à la fois
Côte d’Ivoire Cabri mort ne craint plus le couteau. Qu’en dite vous?
Un homme sans culture ressemble à un zèbre sans rayures l’homme a besoin de culture pour exister
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|Santé |
Le Cholestérol … Quand l’homme abuse de graisse animale
Plusieurs études, menées en Belgique notamment prouvent que trois quart des adultes ont un taux de cholestérol supérieur à la normale. Ce phénomène s’explique par le fait que nous consommons trop d’aliments gras. Mais notre corps ramène généralement le cholestérol excédentaire vers le foie qui l’élimine via l’intestin. Les artères ont tendance à s’engorger de cholestérol d’autant plus qu’ils sont abîmés. Le tabac, le diabète, une trop haute tension artérielle, le stress, l’âge avancé … sont autant des raisons de ce déséquilibre qui constitue l’un des facteurs principaux des accidents cardiovasculaires. Notre organisme peut produire autant de cholestérol qu’il en faut pour notre corps. La synthèse de ce cholesté-
rol se fait au niveau du foie. L’alimentation intervient à 25% dans cette production de cholestérol. Mais nous consommons souvent trop de triglycérides d’origine animale : beurre, sauces, produits laitiers, fritures, charcuterie, fromages, pizzas, chips, etc.
Le mauvais cholestérol
le sang est nommé LDL-cholestérol. C’est du cholestérol neutre. C’est seulement lorsqu’il rencontre une artère dont la paroi est irritée qu’il s’infiltre et s’y dépose. Il devient de ce fait responsable de la formation de plaques d’athéromes dans les artères du cœur, du cou, des jambes, des reins … d’où sa dénomination de « mauvais cholestérol ». Une échographie est souvent nécessaire pour prévenir les risques cardiovasculaires. Les médecins recommandent en général de proscrire le tabac ; de consommer des portions de fruits et légumes (5 fois par jour) ; d’éviter des graisses animales et de faire de l’exercice physique (30 minutes par jour) pour prévenir des risques d’un taux de cholestérol élevé.
Ces triglycérides d’origine animale en trop favorisent la fabrication du cholestérol excédentaire qui perturbe l’influence du cholestérol interne à notre corps. Le cholestérol ainsi accumulé ne peut pas être absorbé par l’intestin ou véhiculé sous forme de lipoprotéine dans la circulation sanguine vers les cellules qui, d’habitude, l’absorbent selon leurs besoins. Le cholestérol en transit dans Georges ALVES
Teneur en taux de cholestérol dans l’alimentation (Wikipédia, l’encyclopédie libre) Aliment Cerveau de veau Jaune d’œuf Rognons de mouton ou de veau Rognon de port Foie de porc Foie de veau Foie de bœuf Ris de veau Crème Fromage Veau Merlan Bœuf Poisson
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Teneur en cholestérol (mg /100g) 1810 1560 400 365 340 314 265 225 124 50 à 100 84 77 67 60 à 70
|Famille |
Le rôle de la figure paternelle dans les familles de la diaspora africaine
Le rôle de la figure paternelle dans la diaspora Africaine est à l’image des cultures des pays d’origine : multiple. Il serait dès lors risqué d’en faire une unique photographie, de globaliser une réalité plutôt singulière et en même temps très diverse. Pour ma part, le père est celui qui crée le lien entre le pays et nous. C’est le vieux qui nous «bassine » avec les histoires de son enfance au pays. Celui qui ramène toute la discussion à « son époque » et au respect des ainés qui, selon lui, n’existe plus. Ceci étant dit, ce père n’est pas réellement le mien. C’est celui d’un pote, parce que le mien n’est jamais là, et quand il est présent il nous dit : « Vois ça avec ta mère » ou « Va voir l’oncle untel », ou encore « Attends, j’ai un ami ici ou là qui fera le nécessaire ». Je commencerai peut-être par le père dans le rôle attendu de figure modèle. Dans ce cas, le père sera l’acteur principal de l’introduction dans la sphère sociale avec la notion de « fils de… » . Ensuite vient le père comme artisan de la construction identitaire, élément essentiel dans la triangulation occidentale. Ici, il est garant de la règle, mais aussi protecteur, par opposition à la mère nourricière.
Enfin le père chef de clan, chef de famille, figure emblématique dont le meurtre symbolique est essentiel dans l’enjeu de l’ascension sociale. Je me suis permis un peu d’excès, beaucoup de libertés dans ce regard un peu caricatural sur le rôle du père qui est en fait à l’image du « papa africain » comme beaucoup de ceux qui ne comprennent pas grandchose à notre culture veulent bien le dépeindre. Il y a peutêtre un peu de réalité dans cette somme de clichés mais peut-on partir des particularités pour généraliser et dire en définitive que le père africain est cet homme, intellectuel d’un autre âge, resté coincé dans son dilemme du retour ou de l’intégration ? Je ne le crois pas.
toute la famille pour leur passer « le bâton de la culture ». C’est le même qui s’implique dans les associations rassemblant ses semblables, défenseurs des traditions du pays d’origine. Il est au clair avec sa culture d’accueil mais demande qu’au moins une fois par semaine on mette sur la table un met de son pays : un peu de « moambe », un peu de « mbongo tchobi », pour lui c’est essentiel à l’identité de la famille. Tout cela sans renoncer au steak- frites et autres hamburgers qu’affectionnent ses enfants. La construction identitaire a une importance capitale pour ses enfants. Ils sont de « là-bas » mais vivent « ici ». Il est riche dans ses évocations et dans ses repères culturels et traditionnels. Il est conscient des ses limites, il a évacué le « mythe du retour » pour luimême mais le garde comme objet de désir pour ses enfants. Ils doivent être en accord avec leurs racines, affirmer leur identité ancrée dans celles-ci. En définitive, le rôle de la figure paternelle dans les familles de la diaspora africaine est et devrait rester le même que dans le pays d’origine : protecteur, garant de la règle et de la loi, passeur de la culture. Je ne me risquerai pas à ajouter le rôle de pourvoyeur de moyens de subsistance, ce rôle étant dévolu dans certaines cultures à la mère. Mais je sais aussi que la diaspora est un champ de contradictions, de dilemmes, de tabous et de mythes. C’est donc à chacun de construire le rôle de sa figure paternelle sous le prisme qui lui parait le plus supportable, le plus équilibré. Oui, tout est question d’équilibre.
La majeure partie des familles africaines de la diaspora s’accorde à garder l’image du père patriarche, détenteur de l’histoire familiale, garant de l’équilibre de celle-ci. Il est celui qui impose la règle, représente l’autorité, qui laisse des espaces de dialogues possibles parce qu’il est au courant de l’évolution de la jeunesse et de son aspiration au débat d’idées. C’est aussi le père qui a gardé des liens forts avec le pays. Il y va régulièrement et de temps en temps embarque Simon MINLEND
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|Clin d’oeil |
Mort d’un immortel
Michael Jackson
A
l’heure où sonne, implacable, le glas du trépas, le plus illustre des hommes se révèle homme parmi les hommes.Ainsi donc le phénoménal, l’incomparable, l’historique Michael Jackson a tiré une dernière fois sa révérence, fauché par la mort comme par erreur, ce 25 juin 2009.
Il avait 50 ans. Michael
Jacks o n c’est
avant tout l’histoire d’un magicien qui a réussi à transformer ce qu’on appelait « la musique noire américaine » en musique universelle. C’est le passeur qui a, avec douceur et par son génie, réussi à soustraire le mot « noir » du mot « musique ». Désormais la musique ne sera plus noire, ni blanche, mais « musique » tout court. Tout aussi innocemment, il scelle en 1982 avec Thriller le désormais mariage heureux : musique et clip vidéo. Ceux deux arts ne feront plus qu’un dorénavant. ABC, Beat it, Smooth Criminal, I wanna Be Starting Something, Billie jean, Give it to Me, In the 30 Nubian’S Magazine
Closet, We are the World, les Hits s’enchainent et se bousculent résonant avec fracas dans les couloirs de la mémoire collective. Aux artistes qui lui succèdent : Usher, Neyo, Justin Timberlake, Akon, j’en passe, il leur lègue tout sur un plateau d’argent. Comme dans son clip Billie Jean, ils n’ont plus qu’à suivre les pas éclairés du Maitre. Au même titre que Martin Luther King, Nelson Mandela dont il était l’ami, Michael Jackson a réussi, lui aussi sa révolution pacifique et irréversible en faveur du rassemblement des peuples. Au profit du peuple noir, de la musique, des générations à venir, il fait un don inestimable, que seule l’histoire pourra un jour apprécier la portée véritable.
Il laisse derrière lui, en plus de ses trois enfants, un monde orphelin. Mission accomplie, le roi regagne définitivement et seul sa vraie demeure, la seule capable de porter sa grandeur : la Légende ! William Ikolo kumu
|Zoom |
Tiken Jah Fakoly, la star au service des opprimés Il tient un langage simple et direct. Ses cibles privilégiées sont des politiciens. Tiken Jah Fakoly est un combattant infatigable de l’injustice comme Bob Marley le fut en son temps. Sa musique en faveur des opprimés a fait gravir rapidement sa popularité auprès de la jeunesse. « Les peuples qui vivent sous l’oppression sont des humains au même titre que les autres. Ils ont les mêmes droits que tout être humain », expliquet-il.
« Les peuples qui vivent sous l’oppression sont des humains au même titre que les autres. Ils ont les mêmes droits que tout être humain »,
Ses chansons évoquent des souffrances que subissent la population de son pays, la Côte d’Ivoire, et celles de l’Afrique en général. C’est du reggae ralliant le folklore mandingue aux airs de musique contemporaine. Tiken a préféré sacrifier ses études au profit de sa passion, la musique. Mais quand on lui demande ce qu’il pense de la fameuse phrase de son idole Bob Marley qui s’estimait heureux d’avoir échappé à l’œuvre d’abrutissement qu’est l’école , il répond que l’éducation des enfants ne doit pas être prise à la légère.
tion coloniale. C’est en cet ancêtre qu’il puise entre autres sa force de lutte en faveur des opprimés. Le droit de tous à la soupe Le jeune artiste écrit ses premières chansons en 1994 peu après la découverte de son groupe « Djelys » par un tourneur travaillant pour « Malboro Music ». Le plus célèbre de ses titres « Mangercratie » sort en 1996. Dans cette chanson, le chanteur exige « le droit de tous à la soupe ». Tiken Jah Fakoly connaît les grands temples de musique contemporaine : l’Olympia, le Palais Omnisport, Bercy de Paris ; mais aussi d’autres salles mythiques à New York et à Philadelphie où il a travaillé notamment avec des musiciens jamaïcains en 1999. Le 12 juillet, jour de la finale de la Coupe du monde en France, il est sur scène au pied du Stade de France. Ses prises de positions pas très orthodoxes en politique lui vaudront un exil au Mali, après le putsch du général Guei (Côte d’Ivoire) en 1999. Dans ses chansons, Tiken Jah Fakoly plaide également contre l’excision, les mariages forcés ainsi que contre la dette odieuse de l’Afrique. Il dénonce plus particulièrement la France, ancienne puissance coloniale de la Côte d’Ivoire comme source des malheurs du continent. Le petit garçon qui a souffert de la barrière de langue (difficultés d’anglais) à ses débuts a appris à bien s’exprimer en cette langue étrangère. Mieux encore, il a rendu le reggae plus accessible, à des nombreux africains en chantant cette fois en français, à l’instar d’Alfa Blondy, un aîné qu’il respecte bien.
Tiken Jah Fakoly de son vrai nom Doumbia Moussa Fakoly est né le 23 juin 1968 à Odienné au NordOuest de la Côte d’Ivoire. Il est l’un des descendants de Fakoly Koumba, un redoutable chef guerrier qui a combattu l’occupa- Georges ALVES
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|Variation sur le même tême |
NOIR C‘EST NOIR... Y A T-IL UN ESPOIR ?
Selon moi, il y a espoir tant qu’on vit et tant qu’on prend conscience que le futur est plein de belles surprises ; il suffit de voir les dernières élections aux States. Certes cela n’est pas synonyme de victoire mais plutôt d’une belle avancée. L’espoir existe à partir du moment où l’on prend conscience qu’il faut combattre et que ce combat n’a d’autre issue que la mort. A chaque avancé nous nous devons d’être prudent car ici rien n’est acquit, rien n’est gagné, les choses peuvent changer ou parfois devenir pires que ce qu’elles ont été avant. L’espoir existe aussi à partir du moment où l’on prend conscience de son passé, qu’on l’accepte et qu’on l’affronte. Il est important de pouvoir nous remettre en question avant d’attaquer les autres, de se recentrer sur les choses dont on a réellement besoin avant de vouloir ce que les autres possèdent ; il est important de renouer les liens avec nos racines pour mieux nous développer, de retrouver la foi en nos ancêtres et d’être fier de l’héritage qu’ils nous ont laissé. L’espoir ne se trouve pas forcément en Occident, mais plutôt sous la robe de nos femmes. Alors respectonsles comme nous nous devons aussi de respecter nos enfants car c’est dans le futur que se trouve l’espoir. Tout est possible, si l’on cesse de se prendre pour cible. PITCHO (Rappeur belge) (Album: « Crise de nègre ». Sortie prévue pour décembre 2009) 32 Nubian’S Magazine
PITCHO
|Jeune talents |
PREZY-H Biographie Sans nul doute, ce que le rap a produit de plus frais depuis ces 10 dernières... minutes PREZY-H à l’image de cette entrée en matière fait partie de cette nouvelle vague d’artiste adepte de l’autodérision lyricale. C’est avec un franc parlé parfois d’apparence enfantine (juvénile pour les intellectuels) que cet artiste dont les tournures de phrases ne laissent jamais indifférent vous transportera au fil des minutes dans son univers où même les mots les plus anodins deviennent des instants mémorables de son jeu de rime. Comme il aime le dire, le meilleur ami des mots est l’imagination. Ça tombe bien, car ce grand rêveur vous séduira par son approche décalé de sujet typique au rap, qui vous ferons renouer avec l’âme créative de ce mouvement urbain. La musique est faite pour marquer le temps, PREZY-H est là pour marquer les esprits.
prendre à pousser la réflexion au point d’engendrer un message compréhensible de tous donc pas de rimes facile ici monsieur. L’artiste doit profiter de l’attention qu’on lui porte pour délivrer un message, c’est la base de cet art. L’objectif de cette artiste est d’apporter sa vision des choses car bien que parlant des mêmes thèmes (amour, douleur, famille, cash money, guerre...) nous sommes comme des admirateurs d’un vase le décrivant de là où on est. Bien que ce soit le même objet l’angle varié de vue donne une multitude de perceptions qui ici retranscrites dans le rap aide le fan à mieux aborder une situation de la vie et c’est ce qui définit l’homme incarnant l’artiste connu maintenant sous le nom de PREZY-H! www.myspace.com/prezyhhh www.skinfama.com
Son parcours Prezy-h a vu le jour au Cameroun pays d’Afrique central, il est l’aîné et seul garçon d’une famille de quatre enfants. L’activité professionnelle de ses parents (diplomate) le conduit deux ans après sa naissance en Europe plus précisément à Paris où il y vécu pendant près de dix ans avant de débarquer en Belgique où après un bref passage dans son pays d’origine il réside à l’heure actuelle sa famille elle étant restée en France. Sportif dans l’âme il s’est adonné à de nombreux sports avant de se spécialiser dans le basketball sa discipline préférée. Mais suite à un grave accident il fut contraint de mettre un trait à ses ambitions professionnelles au sein de ce sport. Pendant les semaines de convalescence il se mit à écrire des textes relatant se vie, ses déceptions, sa haine et sa crainte de l’avenir. Sa vie derrière lui c’est aujourd’hui en homme nouveau armé de son inspiration et de son meilleur ami (son carnet de note) qu’il arpente le chemin non moins périlleux qu’est la vie. L’étymologie de ce nom provient de Prezy pour président parce qu’un président est un meneur de troupes, une personne sensée qui en toute circonstance doit avoir un discours réfléchit et cohérent et H pour l’hôpital parce que c’est là qu’il a commencé à écrire des poèmes qui deviendront au fil du temps des hymnes à la réflexion. L’esprit H tourne autour de la réflexion comme la terre tourne autour du soleil. Il a besoin d’elle pour vivre et n’a pas lieu d’être sans elle. Que le thème de la chanson soit festif, existentiel, ou égocentrique la réflexion doit toujours prédominer. Il faut apNubian’S Magazine 33
|Entreprises |
C’EST QUOI UN SYNDICAT ? Reconnus par leur célébrissime appel : « A la Ajoutons à cette lutte pour le respect des grèèèèève !!! », les syndicats sont des grou- droits et des libertés des travailleurs, l’améliopements pour la défense d’intérêts économi- ration des conditions de travail, la réduction ques communs : il en existe chez les employés, du temps de travail sans perte de salaire, les les ouvriers et les patrons. retraites et les pensions. Les syndicats, en permettant que les conflits Les syndiqués sont les poumons du syndicat et les oppositions s’expriment sans voir pointer : en général, ce sont eux qui participent et immédiatement le risque d’une crise sociale critiquent, proposent, orientent et décident grave, jouent alors un grand rôle de régula- de l’activité. teur social tout en représentant les valeurs et Les salariés choisissent aussi les responsables l’unité d’un corps social. syndicaux, qu’ils élisent démocratiquement. Le syndicat défend le travailleur, tout en lui of- Bien que chaque syndiqué ait ses opinions frant l’opportunité de s’unir et de se défendre propres quant aux divers sujets sociaux, il n’en avec d’autres travailleurs dans la lutte pour la demeure pas moins qu’il a la responsabilité conquête de nouveaux droits. de faire quelque chose au sein de son orgaSoutenu par l’action des salariés, le syndicat nisation et même vis à vis de ceux qui ne sont peut alors intervenir auprès de l’employeur pas syndiqués. pour obtenir une augmentation de salaires Bien- sûr être syndiqué ne veut pas dire abanou bien pour lever une sanction. donner ses idées personnelles. Il peut y avoir Pour ce faire, il des divergences utilise les moyens Bien- sûr être syndiqué ne veut pas dire abandonner ses d’opinion, il faut t r a d i t i o n n e l s idées personnelles. Il peut y avoir des divergences d’opi- alors argumendont il dispose : nion, il faut alors argumenter, mais in fine, la décision sera ter, mais in fine, la négociation celle de la majorité. la décision sera (informelle ou celle de la mabien programjorité. mée), la grève, ou encore les manifestations L’important finalement c’est d’être avec les publiques. autres travailleurs, très actifs et très nombreux De nos jours, les salariés doivent multiplier les pour défendre valablement les revendications actions syndicales tant à l’échelle de l’entre- et provoquer des changements profonds. prise qu’à l’échelle locale ou encore natio- Bien entendu, pour que le résultat et l’efficanale, et parfois même internationale, pour cité de tout cela soit visible, il incombe à tous faire valoir leurs droits et leurs revendications les travailleurs la prise de conscience et la rescommunes en ce qui concerne l’emploi (sa ponsabilité de s’affilier à un syndicat. garanti et sa sauvegarde), les salaires qui doivent être revalorisés, le salaire minimal à garantir, la sauvegarde, voire l’augmentation du pouvoir d’achat. La rédaction
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|Réactions |
APPEL POUR UN SURSAUT CULTUREL AFRICAIN A BRUXELLES Au commencement, Bruxelles était une ville bilingue, et la ville bilingue est devenue multiculturelle. Autour donc du bilinguisme du départ se sont ajoutées des couleurs culturelles différentes venues des quatre coins de la planète. C’est ce qui fait de Bruxelles une sorte d’arc-enciel culturel et cela ne peut qu’être positif pour une villerégion à vocation internationale. Dans ce cas, il n’y a pas de mal si la couleur jaune de l’arc-en-ciel symbolisant pour nous le soleil d’Afrique est redorée par le sursaut culturel Africain à Bruxelles. La composante Afro-Bruxelloise peut et doit briller de tout son éclat pour une Bruxelles plus forte, plus dynamique et qui est en pleine mutation. C’est dans cela que s’inscrit notre démarche citoyenne. Nous avons constaté que la Région de Bruxelles-capitale encourageait le nettoyage ou plutôt l’embellissement des facettes de bâtiments anciens; c’est excellent! Nous voulons faire la même chose pour la facette africaine de Bruxelles. N’est-il pas vrai que vivre dans un univers coloré et dépoussiéré embellissait la vie? Notre travail commencera par le recensement, l’identification de nos artistes et grâce aux animateurs sociaux, nous établirons de ponts et des synergies avec toutes nos associations, le résultat sera mis dans un fichier-répertoire, à la disposition du public. Ensuite, s’en suivra l’encadrement des jeunes (en accord avec les parents), par les artistes identifiés, en appui à la scolarité.
L’une des premières batailles nous conduira à la recherche des locaux, et à une réflexion nourrie sur comment financer ces activités. A cet effet, nous nous permettons de penser à la création d’une maison de la culture Africaine comme un projet à long terme. A moyen terme, nous préconisons également la convocation des états généraux de la culture Africaine, le réaménagement architectural du quartier Matongé afin de faire ressortir la spécificité artisanale Africaine, et l’élaboration d’un guide touristique pour le quartier matongé qui doit être considéré comme le patrimoine de notre composante.
ter du vol de SN Brussels Airlines...) se fait éjecter du vol de SN Brussels Airlines dans des conditions presqu’inhumaines, qu’aucun ‘’leader’’ n’ait réagi pour que toute la lumièIl nous semble qu’aller à la re soit faite sur cette affaire. rencontre des Africains de Bruxelles en évoquant les su- Il n’est pas normal qu’un dejets qui les touchent au quoti- mandeur d’asile débouté et dien comme le problème de qui meurt dans un centre ferla délinquance de certains mé, dans des circonstances jeunes, la problématique des mystérieuses, qu’aucun ‘’leahomes pour personnes âgées der’’ n’ait levé son doigt pour alors qu’elle n’existe pas dans appeler la justice et les méle code culturel Africain, la dias à éclairer l’opinion, comdiscrimination à l’embauche me il n’est pas normal qu’un et tant d’autres problèmes homme de quelle qu’origine qui touchent les Africains de qu’il soit se trouvant dans les Bruxelles dans leur quotidien deux situations précitées, ne pourra qu’alimenter un qu’aucun homme politique débat constructif et productif ne réagisse! pour tous les Bruxellois. Plus que jamais, la compoL’émergence de ce nou- sante Afro-Bruxelloise a besoin veau leadership servira aussi d’un véritable changement, d’interface naturel, capable d’un nouveau souffle qui fade relayer l’opinion des Afro- vorisera le débat d’idées en bruxellois sur la place publi- son sein comme dans toute que à propos de certains faits démocratie respectable. Lede société. Il n’est pas normal vons-nous pour réveiller le que lorsque monsieur Fosso rêve d’une nouvelles Bruxelles (Ndlr : Mr Fosso, un camerou- où les Africains seront des Acnais d’origine qui se fait éjec- teurs et non des assistés.
Extrait du livre Appellation d’origine Africaine, paru aux éditions mabiki en décembre 2008 d’olivier-kayomo (Conteur, auteur, metteur en scène, acteur politique et initiateur de’’la conscience Africaine’’, mouvement de sensibilisation). Contacts: www.olivierkayomo.be kayolivier@hotmail.com ou 0473/20.37.38
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|Artiste du mois|
Entrevue exclusive avec Jean Goubald Kalala, un artiste congolais au style unique.
Merci de nous accorder cette entrevue M. Goubald. Vous êtes actuellement en tournage et acteur principal du film de Balufu Bakupa Kanyinda “On a marché sur la lune”, où vous incarnez un prof de littérature. Y a-t-il un lien de “parenté” ou de ressemblance entre Jean Goubald et ce prof? Oui, il y a un lien. Dans le film, le professeur pousse les enfants à être patriotique, à aimer le pays, la nation. C’est aussi ce que je fais dans ma vie. J’incite les enfants à aimer la RDC, à développer cette conscience d’aimer leur pays. Il y a des gens qui ont envie de fuir le pays, d’autres ont envie d’y venir. Pourtant, il y a tant à faire ici.
sa musique semble moins connu parmi les communautés congolaises et africaines? Je ne sais pas, il me faut l’invitation d’un producteur. S’il y en a, je viendrai c’est certain!
Vous préparez un album intitulé “Normes” qui sortira bientôt, que devons-nous savoir sur cet album? Avec “Tozonga na normes”, il faut savoir que je m’adresse à mon peuple. Il y a tant de choses qui se font dans mon pays, mais pas dans les normes. Les gens veulent de l’argent mais pas le travail. Nous avons une terre très fertile en RDC, mais les gens ne travaillent pas la terre. L’amour ne manque pas dans mes albums, où je chante aussi la Avez-vous du plaisir à jouer femme. L’album comprend ce rôle? 15 pièces, dont une, “NzamOui, j’ai eu du plaisir à le bi”, où je parle à Dieu. C’est jouer, ce rôle me ressemblait ma fille qui m’a demandé de beaucoup. J’ai beaucoup rajouter cette pièce, en fait. aimé aussi réciter des poèmes pendant le tournage du Si Dieu existe, que vous diraitfilm. il à la porte du paradis? J’arrive pas à imaginer (riA quand une visite de Jean res)...Ca serait un plaisir si j’y Goubald en Amérique, où arrive...Je ne sais pas. Je ne 38 Nubian’S Magazine
me vois en train de prendre la place...D’après ce qu’on croit, il y aura la perfection de ce qu’on voit ici...! Qu’est-ce qui vous “branche” en terme d’inspiration pour écrire, chanter? La vie courante et puis parfois ce dont des films qu’on voit, livres qu’on lit, des situations qu’on vit. L’inspiration vient parfois en grattant la guitare puis je me mets à écrire quelques lignes. C’est comme ça... Quel est le sens de la vie pour vous? usque là, je n’ai pas encore compris ni trouvé...! (rires). S’il y a un véhicule, ce soit être la paix, la joie. Mais tout ça ne viendra que de l’amour, en fait. Il faut regarder dans le visage du prochain et voir la joie, qui se communique alors sur soi-même. C’est ça. Les humains doivent se rencontrer et le moyen pour le faire, je crois que c’est l’amour. Est-ce qui vous inpire personnellement dans votre vie? Tout à fait. C’est l’amour en-
|Artiste du mois |
Entrevue avec Jean Goubald Kalala, un artiste congolais au style unique tre les humains, entre l’hom- Quel proverbe ou expression me à la femme, le bonheur vous guide ? des autres, le grand amour. Ce serait une phrase biblique, je crois. Ce serait “Faites Imaginez que vous êtes à votre prochain ce que vous conférencier et que vous voulez qu’on vous fasse”... avez devant vous un groupe de jeunes de la RDC. Quel se- Vous êtes nommé Ministre de rait votre message pour eux? la Culture en RDC, demain Les jeunes de la RDC... Le matin. Quelle serait vos preplus grand message qu’on mières actions ? doit leur donner, c’est l’amour Il y a plein de chansons qui du prochain ainsi que le tra- passent sur nos radios, qui vail. C’est le gros chapitre. abrutissent la jeunesse, ça Pour moi, je vois le travail vi- j’interdirais ça...! Ensuite je vant, qui donne des résultats trouverais de bons collaboqui doivent rester, qui doivent rateurs qui ont une idée des demeurer Le travail construc- besoins dans les volets du dotif est celui sur lequel vient maine culturel et ensemble, s’ajouter celui des autres. La on organiserait la structure du jeunesse doit trouver le tra- ministère. Et si on me met les vail qui construit, que nous bâtons dans les roues, je déajoutons à ce qu’ont fait nos missionne...! (rires). Ce que je parents avant nous. C’est ce trouve dommage, c’est que dont je parle dans ma chan- l’art en RDC ne se fait pas son «Africando» de l’album pour sa beauté, pour laisser «Bombe Anatomique». Man- des traces, il se fait pour en ger, se nourrir est une consé- vivre. L’art reflète la beauté, quence du travail: il n’est pas une vision. L’art, pour les arl’objectif ou la finalité. tistes devrait se faire pour apprendre à croiser leur intéSi vous inventez un médica- rieur, à croiser Dieu. L’art est ment miracle, il guérit quoi? l’expression de l’existence de S’il y a a un mal qui ronge l’être, du rapport à la vie. la terre, c’est le manque d’amour. Tout ce que fait le Avez-vous un projet qui vous manque d’amour sur la Terre tient à coeur présentement? produit, c’est grave. Il y a Oui, j’ai un petit projet d’agri quelques jours, je suivais des culture, de travailler la terre. documentaires sur la guerre. Je me suis acheté une petit Il y a eu des conseéquences terrain de 4 hectares à Kinsgraves et le départ je crois, hasa et je veux le cultiver. Les c’est d’abord le manque gens ici sur Kinshasa sont disd’amour. traits par cette musique qui
n’a pour contenu que des insultes, qui n’envoie les gens qu’à se saouler la gueule et ils ne font que s’abrutir. Il faut qu’il y ait des gens qui réveillent le peuple...! Je m’adresse à mon peuple, pour qu’ils se réveillent et voit autrement notre cher Congo. Un message pour les internautes de Congokulture ? Si j’ai un message sincèrement, du fond de mon coeur, je leur demanderais de regarder tout autour d’eux leur voisin immédiat qui est là, juste là avec un regard plein d’amour. De propager ce regard d’amour à travers la terre... Pour joindre Jean Goubald: jeangoubald@yahoo.fr GSM: 243999923569 Lina Racine Montréal, Canada
www.congokulture.net Site dédié à la promotion des arts et culture de la République Démocratique du Congo et de ses diasporas dans le monde.
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|Reportage|
La maison africaine
L’autre
Il n’est pas rare qu’un bruxellois, un belge, un européen s’interroge ou s’inquiète de la présence dans son pays d’un nombre considérable d’étrangers dont il se demande ce qu’ils font sur le même « territoire » que lui. La mondialisation n’a pas aboli les frontières. Bien au contraire, elle a renforcé chez certains le sentiment de souveraineté et la crainte de « l’autre ». Non pas le voisin de palier, que l’on connaît nécessairement un petit peu pour avoir entendu sa musique ou vu ses enfants lors du dernier anniversaire du fils aîné de sa seconde femme, mais l’autre dont on ne sait presque rien, dont on a déjà vaguement entendu parler au journal télé parce que son pays est en guerre ou parce que ses frères meurent de faim depuis plus de 6 mois. C’est cet autre là qui fait peur… Nous n’en connaissons rien, mais les médias lui ont donné un visage plutôt rond ou plutôt maigre, plutôt content ou plutôt fâché. Plutôt gentil ou plutôt méchant. Alors, quand on le croise en rue, on le trouve plutôt gentil ou plutôt méchant, …
pluie. Alors on rentre chez soi, on mange une pizza, on couche les enfants, on allume la télé et on recommence. Mais ce n’est pas totalement de notre faute. C’est de la faute des médias. C’est de la faute du temps qui passe trop vite, qui nous empêche de penser. C’est de la faute de notre patron mécontent de nos derniers résultats. C’est de la faute d’un autre ou de tous les autres. Qu’importe, mais ce n’est pas de ma faute. Tant pis. Je me sens de plus en plus seul sur cette terre qui ne finit pas de grandir et d’abolir
vre dans son pays dévasté par la famine et la guerre. Combien de médecins africains viennent se spécialiser en Belgique pour retourner ensuite travailler dans leur pays dans des conditions parfois extrêmement pénibles ? Si nous ne faisons pas l’effort, même lentement, de chercher la meilleure partie de celui que nous ne connaissons pas, il est probable que nous courrions tous à l’isolement et la solitude. Il existe heureusement des milliers de personnes ou d’associations qui prennent le temps de voir qu’il y a derrière le visage de l’autre bien plus que l’image qu’en donnent les médias. Parmi ces associations, il y a entres autres la Maison Africaine qui, en plein cœur de Bruxelles et ce depuis plus de 40 ans, travaille dans le secteur de la coopération au développement. Qui, depuis plus de 40 ans accueille et loge des étudiants africains (77 logements) boursiers ou non, à la recherche d’un logement de qualité et d’un encadrement approprié. Parallèlement, l’asbl a développé divers programmes sociaux en faveur des populations marginalisées. Qu’il s’agisse de la banque alimentaire ou du programme « Tutorat » en faveur des élèves en décrochage, l’asbl se veut un outil de rapprochement entre des personnes et des peuples qui, vu de plus près, ne se différencient parfois que par quelques signes extérieur mineurs.
les frontières, mais au moins, ce n’est pas de ma faute. Et si demain matin, plutôt que de ne pas regarder cet étranger que je crois potentiellement dangereux, je lui disais simplement « bonjour ». Au fond, il n’est peut-être en Belgique que pour quelOn ne sait pas ce qu’il fait là, ques jours. Il est peut-être en on n’ose pas trop le regarder, Belgique parce qu’il a eu un de peur qu’il soit plutôt mé- jour l’audace de dire que le chant, mais l’on se demande gouvernement de son pays ce qu’il est venu faire dans n’avait pas de légitimité dénotre petit pays écrasé par mocratique, ce qui lui a valu les faillites, les querelles com- une condamnation à mort. Il munautaires, la crise financiè- est peut-être simplement en re qui n’en finit pas, le prix du Belgique pour suivre des étu- Thierry Van PEVENAGE gaz qui monte, … le froid et la des qu’il est impossible de sui- (Directeur) 40 Nubian’S Magazine
|Dossier: Qu’est ce qui ne tourne pas rond? |
De plus en plus de malades mentaux dans la communauté africaine Tapi dans l’encoignure foraussi célèbre pour son sens mée par l’intersection de de solidarité, curieusement deux magasins de la rue Duinexistante face à ce noublin à Ixelles, les pieds emmiveau phénomène qui s’offre touflés dans une paire touffue en spectacle sur la voie pude chaussettes, en guise de blique et dans le quartier Machaussures, et couvert d’un tonge, étiqueté d’africain. épaix pullover surmontant un De même, au moment où on autre, un Congolais est là, asassiste à un engouement cersis à même un sol recouvert tain des Africains d’origine à de carton, les yeux hagards. postuler le suffrage des urnes, Plus loin, une jeune fille, la vingil est indispensable de rappetaine révolue, court, court et ler les réalités dans lesquelles court encore sur Chaussée de naviguent leurs concitoyens, Wavre. Puis revient et repart, afin qu’ils s’en imprègnent sans savoir où. Elle a toujours pour mieux matérialiser les exécuté ce manège depuis bleau est néanmoins bien espoirs placés en eux et rédes lustres. Nous quittons le planté, un tableau guère lui- pondre aux préoccupations Quartier Matonge et là, nous sant, vous vous en convenez, des membres de leur comnous engouffrons dans un mé- et qui ne peut qu’interpeller. munauté, confrontés aux fortro. Un jeune homme pénètre Ainsi, cessont de nous voiler tunes les plus diverses. Mais dans la rame où nous avons la face : la communauté afri- aussi, il y a lieu de s’interroger pris place. Les passagers se caine a aujourd’hui son lot de sur la cécité qui semble haserrent pour faire de l’espace. malades mentaux. Qu’impor- biter autant l’ensemble de la Et pour cause ? L’Africain qui te le nombre de ceux-ci - une communuté que les multiples vient d’entrer donne tous les dizaine, plus ? - l’essentiel, associations africaines ayant signes de déséquilibre. Il ne pignon sur rue et, pourtant, cesse de secouer la tête. habituées des actions Les gestes des doigts suidites de proximité. Par Ces Africains malades sont vent aussi. Il circule tout le ailleurs, les nombreuses long de la rame de metro, littéralement abandonnés à leur églises qui pillulent en triste sort. sans discontinuer. Belgique, à la quête Enfin, à la Gare du Midi, du salut des âmes, ne au bas de l’escalator, devraient-elles pas inune jeune Noire tente d’ac- croyons-nous, est de se ren- clure aussi dans leurs actions coster les passants : «Un euro, dre compte du phénomène la problématique de la santé s’il vous plaît», hèle-t-elle. Les et, surtout, savoir quel remè- physique de l’ensemble de la passants au contraire s’en de y apporter. Surtout lors- communauté ? écartent. La cause ? La de- que l’on sait que ces Africains En tout cas, le spectacle est moiselle présente une allure malades sont littéralement tellement désolant que nous peu commune, sale et la abandonnés à leur triste sort, nous permettrons de revenir face barriolée de quelques contrairement à ceux des sur cet important dossier, en blessures encore béantes, en autres communautés, invisi- tentant de donner la parole tout cas fraiches. aux acteurs de terrain, à sables sur la place publique. Un spectacle similaire nous voir les pouvoirs publics dont est rapporté des personnes En effet, à considérer la prise la Commune d’Ixelles, les en provenance de Zellik. Là, en charge dont bénéficient responsables d’associations il s’agit d’un homme adulte, les malades des autres com- mais aussi des représentants arborant une tête fleurie de munautés souffrant des mê- de la communauté africaine cheveux blancs, qui déam- mes maux, l’on est en droit de ainsi que les nombreux élus bule au hasard, sans destina- s’interroger sur les raisons de d’origine africaine. tion précise. l’abandon de ces infortunés Si la liste des cas connus est de la part des pouvoirs pu- Cornelis Nlandu loin d’être exhaustive, le ta- blics. Par ailleurs, l’Africain est Nubian’S Magazine 41
|Dossier: Qu’est ce qui ne tourne pas rond? |
LA FERMETURE DE L’ESPACE MATONGE CREE L’INDIGNATION AU SEIN
L Les instances de la Région de Bruxelles Capitale et de la Commune d’Ixelles devront, elles aussi, comprendre le rôle important que joue l’Espace Matongé pour la communauté africaine ainsi que pour toutes les autres communautés bruxelloises issues de l’immigration, qui ont bénéficié de la cohésion sociale facilitée par cette initiative.
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a communauté africaine de Belgique déplore la fermeture de l’Espace Matongé, un centre socioculturel et de cohésion communautaire créé en 2004. Installé sur la chaussée de Wavre dans la commune d’Ixelles, en plein quartier africain appelé « Matongé de Bruxelles » (un quartier « chaud » du même nom existe à Kinshasa en RDC), ce haut lieu de rencontres intercommunautaires n’aura fonctionné que cinq années durant lesquels il a réussi à se construire une bonne réputation. Créé sur l’initiative du Conseil des communautés africaines en Belgique et en Europe (CCABE), l’Espace Matongé bénéficiait des subsides de la Région de Bruxelles Capitale et de la commune d’Ixelles. Ces deux institutions s’étaient engagées dans une convention conjointe de soutenir financièrement l’installation et le fonctionnement du centre. La convention qui consistait en un contrat renouvelable chaque année a bien fonctionné jusqu’à fin 2007.
Selon Madame Hélène MADINDA, responsable de l’Espace Matongé, des pourparlers ont été entamés avec la Région de Bruxelles Capitale et la commune d’Ixelles afin que les deux institutions revoient leur position et renouvellent la convention signée en 2004. En attendant une issue –qui paraît incertaine- de ces pourparlers, les lieux restent fermés. D’ailleurs, comme dit l’adage, « un malheur ne vient jamais seul », l’immeuble abritant l’Espace Matongé vient d’être vendu et le nouvel acquéreur voudrait en faire un autre usage.
Ainsi donc, même si les négociations en cours entre le CCABE, la Région et la Commune aboutissaient au renouvellement de la convention, il faudra bien trouver des nouveaux locaux adéquats et disponibles. Ce qui risque de ne pas être une mince affaire, surtout si l’on tient à voir l’espace rouvrir dans ce même quartier où il était devenu une référence, et où sa présence avait une signification symbolique par le fait de l’omnipréDepuis lors, le CCABE a conti- sence des ressortissants afrinué à faire fonctionner l’es- cains. Mais cela est une autre pace avec ses fonds propres, paire de manche… en espérant voir la situation revenir à la normale. Seule- Il sied de rappeler que l’Esment, les difficultés budgétai- pace Matongé a vu le jour res renforcées par l’actuelle dans un contexte tout à fait crise financière internationale, particulier lié au phénomène ont poussé les deux bailleurs des bandes urbaines dans de fonds à privilégier d’autres les milieux de la jeunesse afripriorités. Le CCABE ne pou- caine de Bruxelles. Tout était vant plus continuer à creuser parti d’un constat de la polidans des fonds propres, une ce bruxelloise qui faisait face, solution radicale s’imposait : depuis quelques années, à la fermeture pure et simple de une délinquance juvénile l’espace. dans des lieux publics, parti-
|Dossier: Qu’est ce qui ne tourne pas rond? |
DE LA DIASPORA AFRICAINE DE BELGIQUE culièrement dans les bus, les trams, aux abords et à l’intérieur des stations de métro. Plusieurs rapports de police faisaient alors état des cas de bagarres généralisées, d’attaques individuelles, de spoliation, voire de meurtre dans les milieux des jeunes issus de l’immigration. Certains affrontements entre bandes ont concerné les ressortissants des communautés maghrébine et africaine. C’est donc dans la recherche de solution à ce problème crucial qui entamait aussi lourdement l’image de la communauté africaine que le CCABE avait décidé de mettre au point ce projet de médiation sociale. Pour ce faire, il ira s’associer avec d’autres partenaires, principalement la Cellule de Prévention de la Société de Transports Interurbains de Bruxelles (STIB), ainsi que plusieurs autres associations de terrain actives dans le domaine de l’encadrement et de l’éducation des jeunes. L’Espace Matongé était né. Très vite, le lieu était devenu un véritable espace de cohésion sociale et d’épanouissement culturel pour toutes les communautés immigrées de Bruxelles qui sont venues régulièrement y organiser des rencontres. Une exposition permanente des œuvres et de l’artisanat d’Afrique y était même installée, avec succès, depuis deux ans. Madame Hélène Madinda qui tient toujours au dénouement de la situation soutient que l’espace a fonctionné conformément à sa mission,
remplissant ainsi sa part du contrat qui consistait à proposer un cadre de créativité, en offrant spécialement aux jeunes un lieu de rencontre et de déconnexion du circuit de la délinquance et de la violence. Tout était déjà mis en œuvre pour canaliser les jeunes concernés vers un comportement digne, en inhibant leur excès d’énergie dans la créativité artistique, les jeux et les sports pacifiques. Du coup, l’Espace Matongé était devenu un grand centre d’information, d’orientation et de formation pour la communauté africaine. Des rencontres de médiation interculturelles, d’éducation au civisme, des écoles de devoirs, des salons littéraires, des conférences, des colloques (sur le Sida par exemple) y ont été organisés avec succès. Le centre a aussi continué à servir de relais pour la Cellule Prévention de la Stib qui en a profité pour juguler en grande partie les actes de vandalisme de la part des bandes des jeunes africains dans les installations de métro. De même, plusieurs associations d’encadrement des jeunes ont eu recours à ce centre dans le cadre de la convention qui les liait avec le CCABE. Concrètement, le centre était devenu un lieu de prise en charge spécifique des jeunes issus de l’immigration africaine qui se sont vus, avec plaisir, dotés d’un espace où ils pouvaient se rencontrer et s’exprimer autour d’un idéal commun de l’approche de l’autre, mais dans le respect de la diversité. Par ailleurs, parents et en-
fants, jeunes et adultes, ont tous trouvé leur compte dans cette initiative louable dans la mesure où l’Espace Matongé était aussi devenu pour eux un carrefour qui leur servait de lieu d’échange et de réconciliation. Ainsi, l’espace contribuait, à sa manière, au renforcement des rapports entre bandes des jeunes, mais aussi entre ces derniers et les adultes. Un vrai cadre de résolution des conflits et de réconciliation comme l’avait souhaité son principe fondateur. Dans la situation actuelle des choses, tous ceux qui avaient applaudi la création de cet espace s’indignent mais ne désespèrent pas. Certaines voix s’élèvent, d’ailleurs, pour demander à toutes les instances de la communauté, notamment à toutes les associations membres du CCABE, de profiter de cette période - juste post électorale – pour faire pression sur les élus bruxellois afin de leur faire comprendre que cet espace ne doit pas s’éteindre juste au moment où il commençait à produire ses fruits. Les instances de la Région de Bruxelles Capitale et de la Commune d’Ixelles devront, elles aussi, comprendre le rôle important que joue l’Espace Matongé pour la communauté africaine ainsi que pour toutes les autres communautés bruxelloises issues de l’immigration, qui ont bénéficié de la cohésion sociale facilitée par cette initiative. Carly Kanyinda
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La diaspora peut-elle relever l’Afrique ? Avant de répondre à cette vé par rapport au niveau enquestion, il convient de dres- registré en l’Afrique ; de plus, les monnaies occidentales ofser un état des lieux. frent toutes un avantage de Des millions d’Africains ont élu change à la conversion de domicile en Occident. On les l’autre côté de la Méditerraretrouve pratiquement dans née. toutes les couches sociales de la population ; de tra- Pour que ces moyens soient vailleurs très qualifiés : méde- efficaces au développement cins, ingénieurs, chercheurs, intégral du beau continent, aux demandeurs d’emploi en il s’agirait qu’ils soient orgapassant par des travailleurs nisés autrement que dans la qualifiés : comptables, infir- dépense immédiate commiers, techniciens. Une réalité les réuni tous cependant : c’est la prise en charge financière de leurs familles en Afrique. C’est une bagatelle estimée à plus de 25 milliards d’euros annuel qui glisse d’Occident en Afrique, par le moyen de ces migrants. Cet argent est principalement affecté aux dépenses de la vie courante. Pour de nombreuses familles, ce soutien financier est d’ailleurs leur seul filet de survie.
me c’est le cas aujourd’hui. L’idéal serait qu’une part de cette manne financière soit directement affectée à des projets de développement à moyen, voire à long terme.
Autrement dit, le soutien actuel est salutaire, mais il reste insuffisant pour « relever » l’Afrique. Voilà ce qui est de Politiques : l’apport de la diaspora actuellement. Confrontés au développement dans leur vie quotiMais pour que la diaspora dienne en Occident et toupuisse apporter de vraies so- jours attachés à leur précieux lutions de développement en continent, chaque retour au Afrique, il faudrait, à la fois, pays pour ces expatriés est un une convergence de moyens voyage complexe : mélange et une stratégie d’actions. de frustration, d’indignation et malgré tout du plaisir indiLes moyens d’abord : ceux-ci cible du retour au bercail. doivent être financiers, politiques et humains. Qui peut douter, un instant, des sacrifices que pourrait Les moyens financiers existent faire cette population si elle : ils peuvent être d’autant plus avait les facilités et l’opportuefficaces que le niveau des nité politique d’agir directesalaires en Occident est éle- ment pour le développement 44 Nubian’S Magazine
de leurs pays d’origine? La fiscalité par exemple, en tant qu’outil financier, pourrait servir de levier efficace si elle offrait des avantages concrets ou autres déductions d’impôts à ceux qui investissent en faveur du codéveloppement. Force est de constater, que les pas politiques dans cette direction, s’ils existent, restent étonnements timides. On peut néanmoins citer des initiatives intéressantes, telles que le NIDO (Nigerian in diaspora) qui est représenté un peu partout à l’étranger et qui jouit progressivement d’une notoriétés confortable ; « Je crée au Congo » : salon de Création d’entreprises et des opportunités d’affaires en RDC, qui se tiendra à Kinshasa du 20 au 21 juillet 2009 ; la conférence Internationale de la diaspora pour le développement, qui sera organisée par « Co-developpement.org » qui œuvre avec efficacité pour une mise à disposition des compétences. Enfin, les moyens humains qui regroupent l’ensemble des compétences, d’expertises, de talents ainsi que de volonté. Les Africains participent activement au développement des pays qui les accueillent. La grande majorité a d’ailleurs été formée en Occident. Ce qu’ils font dans leurs pays d’accueil, ils peuvent le faire en Afrique, à condition qu’ils en aient les opportunités ou les infrastructures suffisantes. Les moyens humains sont
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donc là, ils sont latents et n’attendent qu’à s’exprimer et s’investir enfin au profit de la terre de leurs ancêtres. Epoque charnière Notons, que la diaspora africaine vit une époque charnière. Contrairement à leurs parents, les générations nouvelles n’ont pas le désir naturel du retour en Afrique. Nombre d’entre eux s’identifient avant tout comme afro européens ou américains. Ils vivent généralement avec leurs familles restreintes en Occident et donc ne connaissent pas suffisamment leurs familles étendues d’Afrique, pour avoir le souci de les aider financièrement, comme le font spontanément et régulièrement leurs parents. Si ces générations se renou-
vellent plus vite que les nouveaux arrivants, cela pourrait à terme, couper lentement mais sûrement, l’Afrique noire en particulier, de ce filet de survie indispensable aux familles les plus pauvres. C’est à dire que d’ici 30 ans, les générations actives ne subviendront plus aux besoins élémentaires des familles au pays. Un équilibre fragile qu’il ne faudrait pas minimiser.
bre d’immigrés est un élément déterminant au poids de leur action. Or, les politiques d’immigration occidentales se durcissent et les nouvelles générations sont par nature, moins interpellées par le sort de l’Afrique.
Oui, la diaspora peut relever l’Afrique. Mais malgré ses moyens humains, politiques et financiers, celle-ci ne pourra Une course contre la montre relever sa terre d’origine qu’à est enclenchée. condition de mettre, très vite, Il est important d’appréhen- en place une véritable stratéder cette donne avec lucidi- gie, bâtie notamment sur un té et anticiper les solutions al- encadrement politique clair ternatives à temps, sans quoi et une vision d’ensemble en la rupture risque de survenir matière de co-développeavant que l’Afrique ait pu ti- ment. rer les bénéfices de ses enfants expatriés. Auquel cas, William Ikolo Kumu la réponse à la question serait clairement non ! Car le nom-
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JEAN CLAUDE MAGENGE Il sillonne tranquillement les rues de la commune d’Evere, balaise, forçant le respect des jeunes de toutes les communautés, qui s’empressent de lui dire bonjour, tout en échangeant joyeusement quelques mots sur des sujets qui ponctuent leur actualité. Jean Claude MAGENGE, entraîneur de boxe, habite la commune d’Evere. Ce fils d’ambassadeur, vice champion novice, en catégorie walters, est arrivé en Belgique en 1966, en provenance d’Allemagne. Ayant quitté le Burundi à l’âge de 6 ans, son retour au pays vers l’âge de 13 ans est marqué par des difficultés d’adaptation liées à la méconnaissance de sa langue maternelle, au déracinement, au sentiment d’être un étranger dans son pays d’origine. Jean Claude retrouve un certain équilibre grâce au sport (football), qui prend une place importante dans sa vie. De retour en Belgique à l’âge de 15 ans, l’adolescent fait ses débuts dans la boxe. Plus branché sport qu’études, le conflit de générations pointe son nez, car l jeune homme est en mésentente avec ses parents qui considèrent que le sport est un passe temps et les études, le sésame pour la réussite et l’ascension sociale. Au lendemain d’un autre séjour au Burundi, Jean Claude entreprend une 1ère formation d’entraîneur de boxe grâce au comité olympique
burundais, avec un expert AIBA (association internationale de boxe amateur). Ce qui le conduit au poste de directeur technique de l’équipe nationale burundaise de boxe (il fait 2 tournois internationaux de boxe au Cameroun et au Gabon). De retour en Belgique, il devient entraîneur d’un club de boxe (l’One To One), poste qu’il occupe encore
aujourd’hui. L’activité d’entraîneur de Jean Claude l’a conduit à s’intéresser au métier d’éducateur, qu’il exerce depuis 6 ans : -Etudes d’éducateur spécialisé (graduat), avec une année de spécialisation en santé mentale dans le cadre de la précarité. Comme il le dit lui-même : « C’est une vocation tardive avec une longue expérience de vie ». Jean Claude MAGENGE a travaillé dans un projet d’accompagnement des jeunes d’origine africaine ; Projet ini-
tié par la commune d’Evere pour une durée de 2 ans. Pour l’éducateur, la boxe était un prétexte pour accompagner les jeunes, et à l’occasion faire passer des messages basés sur sa propre expérience. Selon lui, DOLTO avait raison lorsqu’elle affirmait que les personnes latérales (professeurs, éducateurs, entraîneurs, sportifs, etc.) pouvaient avoir un rôle important dans la socialisation des jeunes, après les parents qui restent les principaux acteurs des enfants. Son souhait est de rester dans l’associatif malgré une expérience en tant que candidat PS (qu’il estime très intéressante) lors des dernières expériences communales. Pour lui, le monde associatif a un rôle très important à jouer dans la cohésion sociale. C’est ce qui le pousse à créer, avec un groupe de professionnels, une asbl « Trans-missions » qui a pour projet la cohésion sociale, et qui souhaite y intégrer les parents, les jeunes, le monde associatif et les services publics, et qui s’adresse notamment à la population subsaharienne. Son souhait est aussi que les pouvoirs publics collaborent de manière plus efficace avec le monde associatif, afin que celui-ci soit autonome et puisse apporter un complément, une autre manière de voir les choses. Selon Jean Claude, un projet social est comme tout autre projet de société : c’est avec le temps que l’on arrive à un résultat satisfaisant. La rédaction
|Culture |
Culture & Loisirs
Ciné
Voici quelques suggestions de sorties pour le plaisir des yeux et des oreilles des petits et des grands
Expos
Exposition du 24/4/2009 au 3/1/2010
Exposition du 7/11/2008 au 31/8/2009
Musée royal de l’Afrique centrale www.africamuseum.be
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SYNTHESE LITTERAIRE DU MOIS ( par Georges ALVES)
« Les Mathématiques congolaises », paru dans Collection Aventure est un roman de In Kole Jean Bole. Amusant, notamment, par sa mise en équations mathématiques de La vie politique congolaise, le livre a fait la une des chroniqueurs littéraires. « Egalité zéro! Enquête sur le Procès Médiatique de Dieudonné » rend compte de l’Affaire Dieudonné M’bala M’bala, l’humoriste français d’origine camerounaise, accusé d’antisémitisme en France. Le livre paru dans la « Collection Doc » est écrit par le journaliste Olivier Mukuna. « Obama, la victoire de la méritocratie » est une publication de Bertin Mampaka, député et échevin de la ville de Bruxelles. Le livre sorti aux éditions Mabiki suggère une nouvelle approche de la politique en Belgique qui tient compte de l’apport de l’immigration. « Appellation d’origine africaine » paru aux éditions Mabiki est une invitation à la communauté africaine de Belgique à un sursaut culturel en vue de s’organiser davantage. Le livre appelle les acteurs africains à prendre leur place dans la cité et à contribuer plus positivement à la consolidation de Bruxelles en tant que ville multiculturelle. L’auteur, Olivier Kayomo dirige le groupe de théâtre « Les piroguiers », très connu dans les milieux de la diaspora africaine de Belgique. Dans « Je suis venu, j’ai vu et je n’y crois plus », Omar Ba, jeune sénégalais de 29 ans, explique sa traversée de l’Afrique pour rejoindre l’eldorado européen où il se rendra finalement compte de sa grande désillusion. «La femme dans la gestion des conflits». Premier volet d’une série d’études sur le rôle de la femme dans la sociologie, politique africaine, ce livre analyse l’importance de la femme avant la présence européenne en Afrique subsaharienne, notamment dans la gestion politique, la transformation, la résolution et la prévention des conflits.
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Extrait de «Mes 18 ans, parlons en» à paraitre aux édition Joker
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BAL DE FIN D’ANNEE A L’UNIVERSITE LIBRE INTERNATIONALE Comme il est coutume de faire dans la plupart des écoles supérieures et universités de Belgique, l’U. L. I a organisé ce samedi 27 / 06 / 09, son premier bal de fin d’année. L’ambiance était au beau fixe, et les étudiants et autres invités célébraient la fin de l’année académique et s’en donnaient à cœur joie sur la piste de danse, tout
en se lâchant allègrement sur les rythmes des tubes venus de tous les continents. Nous vous offrons en images, un aperçu de l’événement dans cet album de photos prises lors de cette mémorable soirée. Vivement à l’année prochaine !
www.uli-edu.eu 50 Nubian’S Magazine