#01_
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Bouillon n.m. Désigne le plus souvent la préparation culinaire liquide (généralement juste de l’eau), dans laquelle on cuit, assez longuement, un ou plusieurs aliments : des viandes (bœuf, volaille, etc.), des poissons, des légumes, des féculents, des graines, complétés d’aromates et d’assaisonnements. Lors de cette opération, saveurs, couleurs et nutriments sont transférés à la phase aqueuse par osmose ; de nouvelles molécules aromatiques sont également créées par le processus de cuisson. Larousse.
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Co-organisateur Nicolas Deshais-Fernandez Paysagiste concepteur (dplg) Botaniste Directeur de l’Atelier NDF L’idée du Bouilllon c’est d’être un laboratoire d’idées, de mettre plusieurs personnalités autour d’une table et de porter à ébullition sur les questions de la fabrication de la ville et de son territoire pour en extraire des idées. Le Bouillon #01 a abordé le vaste sujet de l’urbanisme durable, le prochain Bouillon #02 sera consacré à l’arbre en ville et le #03 à la ville nourricière. Le #04 sera l’occasion de réunir l’ensemble des invités et participants lors d’une soirée de restitution et d’ouverture. La seconde étape c’est celle des pistes d’actions. A chaque table-ronde nous éditerons un livret comme celui-ci, un condensé de matière à réflexions qui rentrera dans une collection à destination des collectivités et des parlementaires. Là où les décisions sont prises. L’objectif est clair, faire bouger les lignes, à notre échelle.
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Benoît Potterie Député de la 8ème circonscription du Pas-de-Calais Membre de la commission des affaires économiques L’urbanisme et la construction de la ville affectent toutes les dimensions de la vie en société : l’économie, l’habitat ou encore la vie sociale. Ils sont donc très directement liés à la qualité de vie sur un territoire. C’est la raison pour laquelle il est indispensable de travailler en bonne intelligence au développement d’un urbanisme agréable, durable et écologique. La ville est façonnée par de multiples acteurs : architectes, urbanistes, paysagistes, promoteurs ou encore commerces, et les décisions politiques en la matière sont prises à différents échelons : municipal, départemental, régional ou national. Trop souvent, ces différents acteurs et décideurs ne se connaissent pas et travaillent en silo. C’est pourquoi j’ai trouvé salutaire l’initiative de l’atelier NDF, qui vise à mettre autour d’une même table, et dans un cadre informel, des représentants de ces différents acteurs et décideurs afin de produire des idées et de faire émerger des propositions d’intérêt général qui puissent convenir à tous.
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#01_ L’urbanisme durable au
service des coeurs de villes
Mardi 26 Mars 2019 à 19h Dans les locaux de l’agence Archi5 48 rue Voltaire à Montreuil
On évoque l’irrespirabilité des villes devenues trop bétonnées, de l’imperméabilisation des sols, de la Déroulé du Bouillon désertification des centres-villes et de la chute des populations d’abeilles. #01_ On nous parle d’augmentation de la température, des îlots de chaleur, Tour de table des participants (15 min) de pollution, de stress, de perte de biodiversité, de ressources naturelles L’urbanisme durable peut-il être une limitées. des locomotives économiques des cœurs de ville
?
Questions et réponses (30 min) Clôture et ouverture (15 min) Avec Fabien Cavacas Photographe
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Les invitĂŠs
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#01_ Philippe Madec Architecte-Urbaniste Pionnier de l’écoresponsabilité et coauteur du manifeste pour une Frugalité heureuse et créative
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#02_ Julien Leriche Spécialiste des grands projets et de l’aménagement urbain en promotion immobilière
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#03_ Jean-Baptiste Butlen Sous-Directeur de l’aménagement durable à la Direction de l’habitat, du logement et de la Nature au Ministère de la transition Ecologique et Solidaire
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#04_ Christophe Molin Directeur de l’Agence d’Urbanisme et de Développement du Pays de Saint-Omer Flandre intérieure
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Qu’est-ce que l’urbanisme durable ? PM : Philippe Madec CM : Christophe Molin JBB : Jean-Baptiste Butlen JL : Julien Leriche
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PM
C’est un urbanisme bienveillant pour le vivant. Pour tous et avec tous. C’est l’économie, le social, l’écologie ET la culture qui peut être considérée comme étant le 4ème pilier du développement durable. Un urbanisme qui se fait sans porter atteinte à la planète, avec des ressources locales et des savoirs-faires locaux et une pensée du territoire qui s’est défait du machinisme et de la conception moderniste d’un territoire ségrégé. C’est un urbanisme qui a fait le deuil des Modernes. Deux siècles d’ère machiniste c’est la catastrophe totale. L’arrivée de la vapeur, de la puissance et de la croyance que le progrès était lié à la puissance physique que l’Homme était capable de sortir des machines nous a apporté l’effet contraire du bonheur.
CM
Avec une accélération Après-Guerre sur ces deux siècles passés. Il a fallu construire vite, on a accéléré le phénomène et on aurait pu décélérer beaucoup plus tôt et quitter l’ordre fonctionnaliste. L’urbanisme durable je le ramène aussi à du bon sens et du sens. La question de la bonne orientation, de l’ambiance dans laquelle on vit. Un espace c’est pas juste une fonction, c’est une ambiance, un lieu dans lequel l’Homme vit, se rencontre. Le problème de la règle qui standardise démuni le sens. On fait du paysage après avoir construit, pour remplir les vides de l’urbanisme moderne. C’est absurde.
JBB
L’urbanisme durable c’est celui qui se pose les questions des défis de demain. On observe la tendance vers une urbanisation croissante avec près de 70% de la population mondiale qui sera urbaine à l’horizon 2050 et ce phénomène crée la métropolisation avec des villes-mondes. Ca nous interroge parce que ces villes concentrent toutes les questions de transitions de demain. La ville peut être le problème ou la solution. C’est une question d’équilibre pour être pérenne.
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Est-ce qu’il manque un échelon de document de planification ? A l’échelle du bassin de vie ? PM : Philippe Madec CM : Christophe Molin JBB : Jean-Baptiste Butlen JL : Julien Leriche
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JL
Il y a le PLUi et la réforme de 2007 ont obligé les gens à se mettre autour d’une table et de parler des enjeux d’emplois, d’espaces verts, mobilités… Le problème c’est que quand on parle des grands enjeux tout le monde est d’accord mais quand ça se traduit sur des cas particuliers ça pose la question de l’échelle locale.
CM
Pour moi les documents actuels ne vont pas jusqu’au bout des choses et ne sont pas à la bonne échelle. Le PLUi est à l’échelle de l’intercommunalité, il est plutôt bien fait, parce que finalement il y a un espace de dialogue entre les communes mais rien n’existe au-delà. L’échelle du SCOT avec les nouveaux périmètres d’EPCI (Etablissement Public de Coopération Intercommunale) vont regrouper 2 ou 3 EPCI et il n’y a plus beaucoup de monde qui s’y intéresse. Il n’existe pas de documents intermédiaires qui permettent de dialoguer dans un bassin de vie.
JBB
Dans le cadre de la loi ELAN il y a une réforme de prévue. C’est une question qui est actuelle.
CM
Je pense que c’est une erreur de regarder cela dans le cadre de périmètres institutionnels.
PM
Quand on a perdu la notion de Pays on a fait une erreur considérable. Les découpages administratifs d’aujourd’hui ne rendent pas compte de tout cela. Parce que les notions d’écologie, de sociale, d’économie et de culture rentraient parfaitement dans l’idée d’un Pays au sens du terroir. Qui fonctionnent encore en off. Quand les documents sont fait depuis la métropole on n’y arrive pas. Si on retourne et que l’on conçoit les documents depuis les territoires nous nous rendons compte que la différence est une richesse. Le territoire ne doit pas ressembler à la ville centre. Le centralisme de Paris se reproduit petit à petit dans les villes de régions.
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C’est une profonde erreur. Il faut des différences.
JBB
Les évolutions récentes ont contribué à rendre des documents plus normatifs et plus adaptés au contexte territorial. Que les documents d’urbanisme puissent prévoir des OAP (Orientation d’Aménagement et de Programmation), que la plupart des règles du règlement soient facultatif, que l’on ait développé l’urbanisme de projet qui permet sur certaines parties du territoire d’exonérer des parties du PLUi pour laisser place à la créativité ou à l’adaptation au contexte local. A partir du projet on peut adapter les documents d’urbanisme. Tous ces sujets-là sont censés apporter au territoire la respiration nécessaire pour se développer de manière plus raisonnée. C’est un mal français que de vouloir tout légiférer. Les outils existent, reste à savoir comment les autorités compétentes s’en saisissent.
PM
Il est certain que l’Etat centralisé quand il se met à être initiateur il fait un travail magnifique. La HQE (Haute Qualité Environnementale) par exemple. Mais quand l’Etat centralisé ne sort pas de ses bureaux, il est incapable de voir le territoire.
CM
L’instruction des droits du sol a été donnée aux communes ou aux EPCI et certains de ses agents sans qu’il y ait la moindre formation sur un urbanisme de projet. On se retrouve devant la problématique où le Maire à tout pouvoir sans être sachant. Il y a un grave manque d’accompagnement.
JL
Je me pose la question d’enlever ce pouvoir de décision au Maire. On arrive sur des situations incroyable où en 30 minutes de réunion le projet qui il y a 5 ans était le meilleur puisse être jeté à la poubelle sans autre argument que celui de l’autorité du Maire.
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PM
C’est aussi, et ça revient sur l’idée de manque de formation des élus, le partage commun d’un projet. Il y a la philosophe Hannah Arendt qui a écrit un texte qui pose la question de ce qui fait autorité et fini par conclure que ce qui fait autorité est le projet partagé.
CM
On met en place des politiques mais on ne met pas en place tout l’accompagnement humain et la culture commune pour savoir de quoi on parle et d’où on va. Les gens ont besoin de parler ensemble. C’est ce qu’il ressort de la crise des gilets jaunes dans le fond.
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A-t-on vraiment encore besoin de construire ? PM : Philippe Madec CM : Christophe Molin JBB : Jean-Baptiste Butlen JL : Julien Leriche
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JBB
Ca renvoie vers une autre forme de frugalité encore plus poussée.
PM
C’est sorti dès la 1ère rencontre de la frugalité heureuse à Paris. Parce que ça n’est pas partout pareil entre les rencontres en régions et en métropole.
JL
D’une certaine manière ça pose question. Quand j’ai commencé à travailler on sentait qu’on était à la fin de quelque chose. On continuait à construire des équipements publics voués à être obsolètes rapidement mais aujourd’hui on aborde ce sujet différemment puisqu’on propose des équipements mutualisés. Il faut donc se poser la question du temps long et pas forcément de tel programme, projet ou thématique dont le besoin est ponctuel mais on réfléchit sur une prospective qui est beaucoup plus longue. Pour moi l’urbanisme durable c’est l’échelle de temps. En réalité la production (de logement et de la ville) quotidienne elle se fait surtout dans le diffus et il n’y a que 10 % de part aménagée et si tout ce qui est vertueux ce fait sur c’est 10 % ça ne va pas s’améliorer rapidement. De la même manière quand on fait porter à la construction neuve les enjeux de bâtiments économes en énergie, on produit et renouvelle le parc existant que de 1 % chaque année, donc ça n’aura pas d’impact extraordinaire sur la consommation des bâtiments et cela même si les bâtiments étaient positifs. Sur le 1 % il faudrait un siècle pour renouveler totalement le parc immobilier en France. On voit bien qu’il faut regarder aussi ailleurs pour trouver des solutions viables. Avant de démolir posons la question de réutiliser. Le servir qu’on rend à la planète c’est peut-être de transformer ce qu’on a avant de le démolir et de le construire en neuf même si c’est plus simple.
PM
Paris a une empreinte écologique 313 fois plus lourde que sa bio-capacité. Paris ne sera jamais durable. On pourra avoir toutes les politiques les plus engagées, mêmes éco-
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responsables, Paris, en tant que telle ne pourra pas trouver avant quelques siècles l’équilibre entre son empreinte écologique et sa bio-capacité. Ce qui signifie qu’on ne peut plus penser la ville comme un objet en soi mais comme une part de quelque chose beaucoup plus large. Il faut quitter l’idée que la ville est l’avenir de l’humanité et il faut revenir à la notion de l’établissement humain de telle manière qu’il n’y ait plus d’opposition entre l’urbain et le rural. Il est donc important de travailler sur l’équité des territoires avec des échanges. Les villes n’existent que parce que les campagnes les font vivre. La main-d’œuvre vient des campagnes, le traitement des déchets et l’énergie sont dans les campagnes, la nourriture vient des campagnes. La ville est l’objet le plus fragile et le plus obsolescent que nous ayons produit. Aujourd’hui l’enjeu c’est de retourner au territoire. Il n’y a pas d’option. La bio-région qui est une traduction du territoire de bassin de vie n’a rien à voir avec le découpage administratif que l’on a fait.
CM
Il y a une gouvernance complète à revoir pour aboutir à cela.
JBB
C’est tout l’objet de la planification et du code de l’urbanisme qui tend à maîtriser ces différences entre urbain et rural. Avec ses avantages et ses écueils. Mais c’est censé répondre à l’équilibre des territoires. Par ailleurs, il y a une réflexion à mener à l’échelle des bassins de vie puisque c’est vraisemblablement à travers cela que nous améliorerons la durabilité et l’empreinte écologique des villes.
PM
Il faut absolument se poser la question de la réhabilitation dans la réduction de l’empreinte écologique des villes. La quasi-totalité des équipements en France se sont construits dans la seconde moitié du 20ème siècle. A Nantes par exemple, l’ensemble des écoles de cette période a été lancé en réhabilitation cette année. Ca fait s’interroger sur le sens du neuf.
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On l’a dit 1% de construction neuf, il faut regarder du côté des 99% permanent pour faire changer les choses. Hélas le monde du bâtiment n’est pas prêt pour ça.
CM
Les filières de la construction de sont pas prête à aborder la réhabilitation et même les normes ne sont pas prêtes. Depuis 30 ans un maçon n’a appris à faire que du neuf à un moment donné quand il va falloir réhabiliter c’est une autre manière de travailler. Et les normes appliquées au neuf ne pourront pas être appliquées sur de la réhabilitation. Il faut inventer une réglementation différente du neuf.
PM
Quand on dit que l’économie verte va créer de l’emploi, on est en plein dedans. Il y a encore des métiers à créer. Il faut les lancer. Il faut une pensée globale mais des actes locaux et pour cela l’Etat doit agir. L’économie de demain c’est la réhabilitation de la ville existante.
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Est-ce que reconstruire la ville sur elle-même c’est quelque chose qu’il faut davantage développer et à faire comprendre aux communes et villes ? Par quel(s) levier(s) on améliore ce qui est déjà construit ? PM : Philippe Madec CM : Christophe Molin JBB : Jean-Baptiste Butlen JL : Julien Leriche
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CM
C’est une question que nous avons abordée dans la construction de nos PLU et documents d’urbanisme et où on a réussi à travailler avec les habitants et les élus à travers des ateliers. Avec eux on a commencé à enlever un certain nombre de règles. Sur le renouvellement urbain on a réussi à retravailler les choses. Avec une méthode douce, ateliers par ateliers, pédagogique. Là où ça commence à bloquer et on commence à le sentir : quel modèle économique pour ça ? Parce que quand on dit qu’il faut faire du renouvellement urbain on va se prendre la démolition réhabilitation, de l’archéologie, de la pollution. Tous les sujets qui apparaissent alors qu’à l’extérieur de la ville, en zone agricole, c’est très facile de construire.
JL
Cette question économique elle est réelle. Aujourd’hui 82% des gens qui rêvent de vivre dans une maison individuelle et leur budget tourne toujours autour de 230 000.00 € et donc les gens qui achètent une résidence principale ne construisent pas sur la ville ou un immeuble. On s’étale. On est passé de taille de terrain de 2000 m² à 500 m². On a réduit mais on reconstruit les territoires. La question du Grand Paris Express elle semble légitimer l’étalement urbain. Ca construit dans tous les sens. Les métropoles ont besoin de leur territoire autour pour vivre. Un microcosme. Concernant la réhabilitation elle n’existe que quand il y a une notion patrimoniale parce que c’est clairement la dernière possibilité. Les acteurs économiques ne vont pas naturellement vers ces projets là parce que c’est compliqué. Le politique peut infléchir cela. Il y a un tournant par exemple sur la construction bois parce que c’est imposé par le politique et même si la filière n’est pas encore tout à fait prête les commandes s’engrange quand même et ça donne la possibilité à des entreprises de réfléchir avec des industriels du bois. Quelque part ça permet de faire bouger les choses. La réhabilitation ça peut tout à fait être pareil. Ca pose la question de l’accès à la propriété sur une réhabilitation qui est
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de fait plus chère à sortir.
PM
Il y a une réelle difficulté d’accession à la propriété. On ne peut plus être propriétaire même si des efforts sont faits.
JBB
Les OFS (Organismes Fonciers Solidaires) sont en pleine expansion.
JL
Il y en a 8 créés et 30 en création mais si vous comptabilisez le nombre de logements qui sont dans les tuyaux ce n’est pas grand-chose et il y a très peu de chantiers.
PM
C’est depuis 1975 que l’exode rural est terminé et que celui de l’urbain a commencé. L’étalement urbain c’est surtout les gens qui quittent les métropoles. L’année dernière 80 % des cadres franciliens voulaient quitter Paris et les gens de Montreuil voulaient partir à Nantes et pour partir à la retraire le choix urbain n’est plus la priorité. La ville a arrêté d’être un avenir désirable. Il faut penser au rééquilibrage des territoires avec une vision d’avenir. Les métropoles sont en train de louper totalement leurs adaptations aux changements climatiques.
CM
La ville n’est plus désirable parce qu’elle est chère. Je parlerai du coût du foncier dans l’équation.
JL
Certaines municipalités ont bien compris que l’enjeu lié au foncier cristallisait la dynamique innovante et créative urbaine. Elles achètent un terrain et se disent « Ok, je perds le bénéfice du foncier mais à côté de ça je gagne en qualité » avec des matériaux écologiques, durables et raisonnés et elles se posent la question de comment former les gens à ces nouveaux métiers et techniques ? Et là, ça devient un projet de territoire qui ne pose pas uniquement la
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question du logement et de l’esthétique. C’est un des plus des projets urbains, c’est l’agglomération des sujets beaucoup plus larges aujourd’hui. Le promoteur a son rôle à jouer aussi. A Nantes là où on réduisait le nombre de places de stationnements même si les habitants ont toujours leur voiture, au lieu d’offrir les frais de notaire on offrait deux ans d’abonnement de tram pour inciter les gens à prendre les transports en commun. Les gens quand ils se sont habitués ils ne prennent plus la voiture. C’est une forme de pédagogie par l’incitation et je trouve que tous ces sujets-là maintenant sont sur la table depuis une dizaine d’année. C’est positif.
JBB
Sur le foncier, en particulier en zone tendue, le prix du foncier c’est 50% du prix de construction. La régulation du prix du foncier est un sujet complexe, parce que ça renvoi à des principes constitutionnels qui sont ceux de la propriété et pour la question du foncier public ça renvoi aux interdictions jurisprudentiels de vente du foncier à vil prix. La dessus le législateur a quelques leviers pas très populaires qui permettent une meilleure maîtrise du foncier à travers les droits d’expropriations et de préemptions et des outils un peu plus populaires mais peu connus qui sont les Etablissement Public Foncier que ce soit les EPF de l’Etat ou locaux et qui peuvent récupérer des recettes fiscales telles que la TSE (Taxe Spéciale d’Equipement). Ainsi peut être créées des réserves foncières un peu à la manière de la SAFER (Société d’Aménagement Foncier et d’Etablissement Rural) en milieu rural. Les EPF peuvent accompagner les territoires sur du long terme avec des liens de conventionnements avec les collectivités. C’est surement un acteur à conforter, parce que justement ils s’inscrivent dans le temps long et s’affranchissent des limites territoriales et permettent des échanges. Ces outils sont néanmoins fragilisés par la réforme de la fiscalité locale à travers la modification de la TSE.
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Les idées et les pistes d’actions
#01_ Il n’existe pas de documents intermédiaires qui permettent de dialoguer dans un bassin de vie. Quel outil ? Le plan de Pays et de bassin de vie ? Qui en aurait la charge et la création ?
#02_ Il y a un grave manque d’accompagnement et de formation de élus. Généraliser les concertations pour partager la culture du projet commun et proposer des formations aux élus. Quelles structures ? Missions supplémentaires du CAUE ? Obligatoire ?
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#03_ Avant de détruire posons la question de la réutilisation. Généraliser les Appels à manifestation de réemploi par les Maîtrises d’Ouvrages ?
#04_ Les filières de la construction ne sont pas prêtes à aborder la réhabilitation et même les normes ne sont pas prêtes. Comment impulser la création d’une nouvelle filière ? S’inspirer de la filière Bois en cours de structuration ?
#05_ Les Etablissements Publics Fonciers (EPF) peuvent accompagner les territoires pour maitriser leur foncier. Comment les développer dans le durée ?
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