quatre heures dix-sept.
emmène-moi à la mer, non je n’aime pas le sable et je n’aime pas l’odeur mais je veux la soirée, la nuit dans l’horizon / emmène-moi à la mer, nous irons dans l’eau noire, rencontrer nos méduses, nager dans les étoiles. emmène-moi à la mer, oui nous irons à pied, n’emporte rien avec toi, je ne veux que tes yeux / je mettrai ta tête sous l’eau noire, je mettrai ta tête sous l’eau noire et je mettrai ta tête sous l’eau noire et j’enfoncerai encore, et tu ouvriras la bouche soudain, et je me glisserai dedans petite et glacée parmi le flux et parmi les étoiles et nous ne serons qu’un, un seul et nous ne serons plus / et puis ce sera beau et puis ce sera tout.
parfois j’oublie. parfois j’oublie de respirer. flash. au centième-de-seconde à cent-kilomètres-heure sur une route de nuit / ronde de nuit l’animal qui au hasard a rencontré les phares / percutée, les pattes qui se dérobent écarte les jambes, retrousse ta robe / sur des lignes blanches, le corps s’étale / s’ouvre en deux parts dégorge ses organes, liquide noir
tout se couvre de sel.
paupières se ferment. profite, petite les avance, tais-toi reviens, vas-t-en comment ça marche un corps déjà ? » « parfois je mens, je mens tellement. j ’oublie comment respirer. s’il te plaît, laisse-moi laisse-moi brûler.
la peau fine (elle caresse) il pose le pouce sur ses lèvres, elle pose ses lèvres contre la veine ça palpite dans la bouche
elle est appliquée elle est confuse elle s’excuse
e lle a contre la langue un goût amer / elle entend battre en elle les remous de la mer un goût de métal un goût de chair la marée monte ets tes doigts dans le vide, bien au fond de la gorge m fille de rien, dans un sursaut timide / il lui coule du béton dans les deux hémisphères huit lignes, trois mots, le temps de ne rien faire « RSVP dès que possible »
LibertÊ me dit vous avez la peau très blanche
endormie par le sucre elle a fait l’ennui comme d’autres font l’amour les gestes étaient les mêmes distraite, elle assure : il n’y a pas de grande différence. ça les étonne. laissant derrière elle le parfum (tiède) du soufre elle, ou un oiseau de passage vec dans les yeux / trop de questions / la gravité a une autre sorte de bleu aussi
effacée. / il dit : regarde-moi quand je te regarde-moi et puis oublie
- c’est la suivante. vous entendez ? on peut désormais la deviner au travers des grésillements. éteignez maintenant.
dans la didascalie : les rats emportent les pieds de B. chimies infatigables / la matière se soulève / les ombres dansent poussière dans le brouillard, poussières sur nos gencives brûlantes envole-toi, à présent nous ne pèserons plus rien / réclamerons plus rien
une ville dans la nuit où les hommes se font femmes et les femmes se font mal
oui je vous ai aimés / démultipliée (entre le pluriel et) comme un même être, augmenté, étendu je vous aimés étendue ans la réplique: chapitre combien? (c’est maintenant) d la vie est ailleurs.
nous ĂŠtions des instants
nous sommes devenus des histoires.
chute libre, ils disent i l reste dans sa peau il reste dans sa peau l’odeur âpre / de leur sueur pourquoi le temps change-t-il encore
il faut que je te
parte
e lle le regarde, elle est terrorisée elle pense: j’ai tenu ce corps entre mes mains dans mes mains ce corps violent corps qui allait se fendre et se répandre . elle se donne et s’oublie elle s’abandonne, encore au-derrière de ses yeux des images lui reviennent il la serre contre lui jusqu’à l’étouffement
v os résultats sont négatifs vous êtes en parfaite santé elle a le sourire / elle l’a combien de fois par jour vous n’osez demander et dans le couloir les néons clignotent d’avoir trop éclairé / les visages inquiets vous êtes en parfaite santé et vous fumez votre dernière cigarette. elle s’interroge vous vous mettez en couple c’est cela c’est pour cela / ah / excusez-moi tenez prenez encore des préservatifs à bientôt et / bonne journée, à bientôt elle dit et vous poussez la porte encore / pour embrasser le garçon qui attend et qui a le visage inquiet aussi / inquiet pour vous et vous vous / demandez une fois encore si vous croyez au couple mais plus vraiment et / vous vous retournez une fois encore vers ce garçon qui supporte cette longue cigarette celle qui prend trop de temps avant que vous disiez que l’orage est passé mais que d’autres sommeillent et son visage se tend
l ’absence de lumière la plante / même ici, suffoque
cutting edge / breaking point (en différé) comme des électrochocs / et dans le verre brisé il empoigne mes cheveux et dit crache moi dans la bouche crache moi dans la bouche
distraite
maintenant que je t’aime et tant que je ne t’aime pas moins il faut que je te perde pour mieux t’aimer toujours tu comprends ? je vais m’en aller. (elle prend racine.)
llonge / allonge ta peau près de la mienne / au creux de nos fossés parfois boueux a tes genoux contre les miens parfois boueux / s’entrechoquent l’odeur du café qui brûle ne nous relèvera pas
r etourne-toi, ne parle pas, disparais maintenant, reste encore, encore seulement une nuit - elle essayera deux, c’est évident
’anciennes fois elle était celle qui refusait d attendons la pluie désormais.
le rĂŠel se dĂŠplace oĂš rien ne se raconte (les minutes nous transforment en de simples images)
carnet de juin à octobre 2010 # égarements julie n. hascoët http://www.experiments.fr