L'AFD au Ghana

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Agence Française de Développement

GHANA

National Theatre, Ville d’Accra © Steve Ababio


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AGENCE FRANÇAISE DE DÉVELOPPEMENT

Le Ghana La population du Ghana est aujourd’hui estimée à 26,6 millions. Malgré son nouveau statut de pays à revenu ­intermédiaire (1 500 USD par habitant e­ nviron selon le Fonds monétaire international en 2014), le Ghana doit faire face à d’importants enjeux de développement. Bien que sa contribution à la richesse nationale ait diminué au profit du secteur pétrolier depuis fin 2010, l’agriculture, qui emploie environ 40 % de la population active, reste un secteur clé pour le Ghana. L’exploitation pétrolière représente toutefois un facteur majeur pour le développement économique du pays. Après une période de croissance de l’ordre de 7 % en moyenne depuis 2012, taux supérieur à la moyenne de la sous-région, l’économie ghanéenne connaît aujourd’hui un ralentissement qui se traduit par une aggravation des déséquilibres macroéconomiques (déficit budgétaire et inflation supérieurs à 10 %). Néanmoins, la future mise en production de nouveaux champs gaziers et pétroliers ainsi que la volonté de réformes du Gouvernement laissent entrevoir de meilleures perspectives à moyen terme pour ce pays qui reste une des destinations privilégiées des investisseurs en Afrique sub-saharienne.

L’AFD, engagée depuis 30 ans au Ghana L’Agence Française de Développement (AFD) est présente au Ghana depuis 1985. Depuis 2004, l’AFD concentre ses activités au Ghana sur trois secteurs principaux : ■■ Le développement urbain et l’appui aux collectivités locales (y compris transport urbain, eau et assainissement), vecteurs incontournables d’amélioration des conditions de vie de la ­population ; ■■ L’énergie, pour une augmentation de l’alimentation électrique du pays et de la sous-région ; ■■ Le développement rural et le soutien à l’agriculture, secteur pourvoyeur d’emplois et synonyme d’autosuffisance alimentaire.

Marché Atonsu de Kumasi © Augustine Atiah

L’AFD s’intéresse par ailleurs à l’industrie bancaire comme un axe de développement transversal permettant de toucher le secteur privé, les petites et moyennes entreprises (PME) et les parti­ culiers, principalement à travers PROPARCO, sa filière dédiée au secteur privé.

L’AFD déploie au Ghana une large palette d’instruments financiers : des prêts concessionnels à long terme à l’État ghanéen ; ■■ des prêts à long terme à des entreprises publiques sans garantie de l’État ; ■■ des prêts à long terme auprès du secteur privé (ban­ques, entreprises, institutions de microfinance) ; ■■ des garanties aux banques (ARIZ) pour favoriser l’accès au crédit des petites et moyennes entreprises (PME) ; ■■ des prises de participation dans le capital d’entreprises ou dans des fonds d’investissement, à travers sa filiale PROPARCO ; ■■ des subventions de différentes natures : appui aux ONG dans le secteur de la microfinance, fonds d’études et de renforcement de capacités, études sectorielles, initiative du Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM). ■■

Engagements cumulés 2004 - 2014 (% par secteur) Agriculture et développement rural

Aide budgétaire

8 Secteur bancaire et privé

9

32

27

Appui aux collectivités locales et développement urbain

24 Énergie

Ces instruments permettent de soutenir des projets de nature et de montant divers et d’accompagner les différents acteurs du développement, qu’ils soient publics ou privés. Cette gamme d’instruments financiers est complétée par : ■■ les formations dispensées par le Centre d’études financières, économiques et bancaires (CEFEB), notamment à travers des masters professionnels ou des formations courtes ; ■■ la participation de l’AFD aux réflexions à la fois transversales, sectorielles et géographiques (financement d’études).


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Partenariat avec les collectivités locales pour un développement urbain intégré et durable

Route Awoshie-Pokuase, Accra © Steve Ababio

Avec une croissance de la population urbaine estimée à 3,6 % par an, le taux d’urbanisation au Ghana suit la tendance générale de l’Afrique sub-saharienne. Selon les prévisions, 58 % de la population ghanéenne résidera en zone urbaine d’ici à 2030. Les interventions de l’AFD dans le secteur du développement urbain ont évolué vers un appui en faveur d’un développement urbain intégré, couplé d’un accompagnement des autorités locales avec l’objectif d’augmenter leurs revenus. Dans le même temps, le renforcement du processus de décentralisation a conduit à un transfert de compétences et de moyens aux collectivités locales, devenues des acteurs clés du développement urbain. L’AFD accompagne depuis plusieurs années cette démarche, en appuyant les acteurs locaux dans : ■■ l’exercice de leurs compétences avec le renforcement des capacités et un appui à la décentralisation, notamment via le District Develop­ ment Facility (36 M€ pour les phases 1 et 2, 21 M€ pour la phase 3 en cours d’évaluation) et le projet GUMPP, Ghana Urban Management Pilot Project, 40,5 M€ ; ■■ le financement de leurs besoins d’équipement à travers le GUMPP (40,5 M€), en cours d’exécution dans quatre villes secondaires (voir encadré) ; ■■ le transport urbain à Accra et Kumasi : l’AFD a financé la rocade de Kumasi pour un montant de 23 M€, une voie dédiée au transport en commun pour desservir le centre ville d’Accra (20 M€) et la route Awoshie-Pokuase (30 M€) à Accra ; ■■ les infrastructures en eau et assainissement dans les zones rurales et périurbaines (projet d’approvisionnement en eau en région Brong Ahafo pour 18,6 M€) ;

■■

la réhabilitation de quartiers défavorisés dans le Grand Accra dont le projet est en cours d’identification (40 M€).

Les interventions de l’AFD s’orientent vers une approche plus globale de l’urbain, combinant appui à la décentralisation et répon­ ses aux enjeux d’équipement de la ville. Le Ghana Urban Management Pilot Project (GUMPP) est caractéristique de cette démarche (voir encadré).

Projet pilote d’aménagement urbain L’AFD finance le Ghana Urban Management Pilot Project (GUMPP) à hauteur de 40,5 M€ dans quatre villes secondaires ghanéennes : Kumasi, Tamale, Sekondi-Takoradi et Ho. Le projet vise à la fois le financement des besoins d’équipements des quatre villes concernées (marchés, abattoirs, drains, réhabilitation de quartiers, etc.) et la formation des collectivités locales à la gestion des infrastructures publiques et du territoire. Ces actions s’intègrent dans le cadre d’un appui à la formulation d’une politique nationale urbaine ainsi qu’à la politique de décentralisation, que soutient, par ailleurs l’Ambassade de France.


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Sécurité alimentaire et création d’emploi L’agriculture représente 26 % du PIB et emploie environ 40 % de la population active. Les orientations du gouvernement ont été consignées dans le Ghana Shared Growth and Development Agenda (GSGDA I et II). Celui-ci prévoit la promotion d’une agriculture commerciale plus compétitive permettant à la fois d’accroître les revenus des producteurs et le soutien à l’agriculture vivrière dans une optique de sécurité alimentaire. Les interventions de l’AFD supportent cette politique avec un triple agenda en termes de croissance économique, de réduction de la pauvreté et de sécurité alimentaire.

Renforcement de la filière rizicole Depuis quinze ans, l’AFD accompagne les communautés rurales du nord du pays dans le renforcement de la filière rizicole à travers l’aménagement de bas-fonds. Le projet en cours (13,8 M€) a pour

objectif d’aménager 6 000 ha et d’augmenter la production et les compétences techniques de 1 000 producteurs afin de mieux ­satis­faire un marché national en pleine croissance et de réduire ainsi le coût d’importation des denrées alimentaires.

Hévéa et palmier à huile Dans le sud du pays, et plus particulièrement dans les régions Centre et Ouest, l’AFD est appréciée pour le soutien apporté depuis 1986 au développement des plantations villageoises d’hévéa (voir encadré) et dans une moindre mesure, de palmier à huile. Grâce à des partenariats avec des opérateurs industriels et des groupements de producteurs, 26 000 ha de plantations villageoises ont été développés auprès de plus de 6 000 agriculteurs.

Développement de plantations villageoises d’hévéas À partir du partenariat développé entre le Ministère de l’Agriculture et le GREL (Ghana Rubber Estate Ltd) au cours des phases précédentes qu’a financées l’AFD, deux prêts directs ont été octroyés à l’Agricultural Development Bank (ADB) sans garantie de l’État, pour le financement de la filière Hévéa. ADB a ainsi bénéficié au total d’un montant de 32 M€ pour permettre à 5 600 planteurs villageois de disposer des financements nécessaires pour développer 18 000 ha de plantations d’hévéas. Basé sur un accord tripartite entre la banque (opérateur financier), le GREL (opérateur technique), et l’association des planteurs villageois d’hévéas (Rubber Outgrowers and Agents Association – ROAA), ce financement est particulièrement innovant : ■■ la banque bénéficie d’un prêt d’une durée de 15 ans, dont 7 ans de différé de remboursement correspondant à la période de croissance d’un hévéa ; ■■ l’hévéa étant une culture d’exportation dont les cours sont fixés sur les marchés internationaux, les prêts aux planteurs sont en Euro ; ■■ le prêt aux planteurs est « contracyclique » : le planteur rembourse plus ou moins vite en fonction de ses revenus qui dépendent des variations de prix sur le marché mondial. L’AFD souhaite développer avec de nouveaux partenaires techniques et financiers ce modèle d’accord tripartite dans d’autres secteurs. Les autorités ghanéennes ont exprimé leur intérêt pour la filière du cacao et du palmier à huile, dont les études sont en cours de préparation. Culture d’hévéa © Steve Ababio


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L’énergie, enjeu clef du développement ghanéen

Projet d’efficacité énergétique TICO II, Takoradi © Steve Ababio

La forte croissance économique et l’extension de l’accès des populations rurales et urbaines à l’électricité font de la problématique énergétique un enjeu majeur à l’échelle du Ghana. Des réformes institutionnelles, organisationnelles et tarifaires importantes ont été menées ces dernières années. L’AFD accompagne la politique gouvernementale de développement du secteur de l’électricité au Ghana, tant du point de vue de la production que du transport et des réseaux de distribution, en soutenant : ■■ un prêt bonifié à l’État de 50 M€ rétrocédé à la Volta River Authority (VRA), signé en novembre 2012 pour la réhabilitation du barrage de Kpong et les études de faisabilité du barrage multifonction de Pwalugu ; ■■ un prêt direct à l’entreprise publique GRIDCO pour des travaux de renforcement du réseau national (en vue de réduire les pertes techniques) et le développement de l’interconnexion électrique avec le Burkina Faso ; ■■ un prêt ou une prise de participation dans des projets de production électrique en partenariat avec le secteur privé (centrale thermique de Takoradi par exemple), en particulier à travers l’intervention de sa filiale PROPARCO.; L’AFD envisage également d’intervenir sur le segment de la distribution de l’électricité avec un prêt au gouvernement ghanéen rétrocédé à VRA au profit de sa filiale de distribution dans le Nord du pays, NEDCO, pour une meilleure électrification.

Soutenir le développement du secteur financier par des octrois de lignes de crédit aux banques Les banques, en tant qu’intermédiaires en matière de financement, permettent une allocation optimale du capital. Par leur connaissance du marché local, elles sont en effet les mieux à même d’identifier les bons risques de crédit donc les projets porteurs, et contribuent ainsi au fonctionnement et à la croissance de l’économie ghanéenne. Les PME, qui constituent l’une des principales sources de croissance économique et de création d’emplois, ont souvent des difficultés à trouver des capitaux pour financer leurs activités. L’AFD et PROPARCO, depuis plusieurs années, appuient le secteur bancaire ghanéen en vue d’accroître leurs moyens financiers mais aussi leurs capacités à prêter aux PME. Des lignes de crédit ont ainsi été octroyées à des banques commerciales, telles que CAL Bank (47,5 M€ au total), Société Générale (26,1 M€ au total), Access Bank (14,4 M€), ou encore Fidelity Bank (9,8 M€). Plusieurs institutions financières non bancaires ont également profité du soutien de l’AFD afin qu’elles développent leur activité de crédit auprès des PME. Advans Ghana et ProCredit ont reçu des subventions de 400 000 € et 900 000 € sous forme d’assistance technique afin qu’elles structurent et accroissent leur portefeuille de PME. Récemment, l’AFD vient de mobiliser une subvention de 1,5 M€ en faveur de la Ghana Association of Microfinance Companies (GAMC), une association d’institutions de microfinances (IMF). Le projet a pour objectif d’améliorer les standards de service des IMF les plus performantes du secteur en vue de réduire les coûts, b­ aisser les taux d’intérêt et globalement améliorer la gestion de ces IMF au profit de leurs clients.


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FFEM Filiale de l’AFD, Proparco a pour mission de favoriser les investissements privés en faveur de la croissance, du développement durable et de l’atteinte des objectifs du millénaire, dans les pays émergents et en développement. Elle propose des financements permettant de répondre aux besoins spécifiques des investisseurs dans le secteur productif, les systèmes financiers, les infrastructures et le capital-investissement.

www.proparco.fr

Agence Française de Développement https://www.facebook.com/AFDOfficiel

Le Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM) est un instrument financier de la politique française de coopération et de développement, dédié à la protection de l’environnement. Depuis 20 ans, son mandat est de cofinancer des projets à forte composante environnementale, dans les pays en développement. Il intervient dans six domaines de l’environnement mondial : biodiversité, changement climatique, eaux internationales, dégradation des terres, polluants organiques persistants, couche d’ozone stratosphérique. Son pilotage est assuré par cinq ministères (économie et finances, affaires étrangères, développement durable, recherche, agriculture) et l’Agence Française de Développement (AFD). Son secrétariat et sa gestion financière sont confiés à l’AFD. A la fin 2014, le FFEM a cofinancé 275 projets, à hauteur de 317 millions d’euros dont 68% sont situés en Afrique et en Méditerranée.

www.ffem.fr - ffem@afd.fr

@AFD_France https://twitter.com/AFD_France

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AFD GHANA

5 rue Roland Barthes 75598 Paris Cedex 12 – France Tél. +33 1 53 44 31 31 Fax +33 1 44 87 99 39 www.afd.fr

8th Rangoon Close P O Box KIA 9592, Accra – Ghana Tél. +(233) 302 77 87 55 / 6 Fax +(233) 302 77 87 57 afdaccra@afd.fr ghana.afd.fr

Agence Française de Développement https://www.youtube.com/user/GroupeAFD

Exécution : Planet 7 – Avril 2015

Lac Bosumtwi © Steve Ababio

Cette publication a été imprimée dans le respect de l’environnement avec des encres végétales et sur du papier PEFC™ (gestion durable des forêts).

L’Agence Française de Développement (AFD), institution financière publique qui met en œuvre la politique définie par le gouvernement français, agit pour combattre la pauvreté et favoriser le développement durable. Présente sur quatre continents à travers un réseau de 71 bureaux, l’AFD finance et accompagne des projets qui améliorent les conditions de vie des populations, soutiennent la croissance économique et protègent la planète. En 2014, l’AFD a consacré 8,1 milliards d’euros au financement de projets dans les pays en développement et en faveur des Outre-mer.


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