Le Nyong à la prise d’eau de Yaoundé © Martin Parent
L’AFD ET LES SECTEURS DE L’EAU ET DE L’ÉNERGIE AU CAMEROUN
Desservir les populations et les entreprises
DESSERVIR LES
Le Cameroun L’accès à l’eau potable, la gestion du risque d’inondation et la réduction du déficit énergétique sont aujourd’hui au cœur des priorités du Gouvernement du Cameroun. Elles se concrétisent à la fois par la construction et la mise en œuvre de politiques sectorielles et la réalisation de grands projets structurants. Aux côtés de l’État camerounais, l’AFD est partie prenante pour relever ces défis dans des secteurs stratégiques pour le développement du pays.
Améliorer le service de l’eau potable en milieu urbain La politique de l’État se fonde sur un partenariat public-privé reposant sur la société publique de patrimoine CAMWATER (Cameroon Water Utilities Corporation) chargée de l’essentiel des investissements et sur la société fermière, la Camerounaise des eaux (CDE), chargée de la production, du transport, de la distribution et de la facturation de l’eau potable.
EAU ET ASSAINISSEMENT : RÉPONDRE AUX ATTENTES DES CONSOMMATEURS
Apportant un financement de 39,4 Mds FCFA (60 M€), l’AFD est depuis juin 2009 le chef de file d’un projet mené par la CAMWATER visant à l’amélioration de la desserte en eau potable de Yaoundé, Edéa, N’Gaoundéré et Bertoua. La priorité a été donnée à la remise à niveau et à l’extension des stations de production d’eau potable, notamment la station de la Méfou (50 000 m3/j) pour Yaoundé, ainsi qu’à la réhabilitation et l’extension du réseau de distribution. En complément du prêt, l’AFD a octroyé une subvention de 328 M FCFA (500 000 €) destinée au renforcement des capacités de gestion de la CAMWATER.
© Martin Parent
Le Cameroun dispose dans l’ensemble de conditions naturelles favorables lui offrant des ressources en eau partout abondantes, excepté au nord du pays. Si le taux d’accès à l’eau potable est globalement de 77 % en 2010, ce chiffre traduit des disparités et des retards en milieu urbain. Disparités rural/urbain d’abord, car le taux d’accès n’est que de 52 % en milieu rural, contre 95 % en milieu urbain ; retards en milieu urbain avec une stagnation de l’accès par branchement particulier (ou dans la cour) depuis 1990 à 26 % de la population urbaine et une situation de non continuité de l’approvisionnement et ainsi de rationnement dans de nombreuses villes, dont la capitale.
© Aymeric Blanc
La station de potabilisation d’Akomnyada – Yaoundé
Chantier de la station de potabilisation de la Méfou, Yaoundé
Un peu plus de la moitié de la population du Cameroun vit en milieu urbain. La situation de l’accès à l’eau potable obère désormais le développement économique et social : persistance de maladies hydriques, mobilisation du temps des femmes et enfants pour la corvée d’eau, etc. Le principal défi que doit relever le secteur de l’eau en milieu urbain consiste donc à faire progresser l’accès direct, par branchement, tout en restaurant la qualité, la continuité et la pérennité des services. Il s’agit donc d’investir dans la mobilisation des ressources en eau, la production, le stockage et la distribution d’eau potable. En avril 2007, le Gouvernement a adopté une lettre de politique sectorielle, qui définit les engagements des Autorités en matière d’hydraulique urbaine et notamment en matière d’investissements et de maîtrise de la consommation en eau des services publics. L’AFD apporte une contribution significative au secteur de l’eau du Cameroun, en milieux urbain et rural.
Réhabiliter et densifier les systèmes d’alimentation en eau potable en milieu rural Le Gouvernement a mis en place un plan d’alimentation en eau potable en milieu rural qui associe les communes à la réalisation et à la gestion des projets avec pour objectif un taux d’accès à 70 % en 2015. Une part importante des projets initiés par les communes camerounaises dans le cadre du Programme national de développement participatif (PNDP), financé par l’AFD à hauteur de 51 Mds FCFA (77,7 M€), concerne l’hydraulique, avec plus de 450 systèmes d’alimentation en eau potable réalisés à ce jour.
LA CRÉATION DU PREMIER SYNDICAT INTERCOMMUNAL DE L’EAU AU CAMEROUN L’AFD accompagne un projet innovant dans le cadre d’une coopération décentralisée entre les départements du Mbam et Inoubou et des collectivités alsaciennes. Un financement AFD de 280 M FCFA (430 700 €) est mobilisé. L’IRCOD Alsace coordonne ce projet d’amélioration de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement de base. Regroupant 9 communes, il a permis la réhabilitation de 50 puits et forages et la construction de 25 points d’eau améliorés. Afin d’assurer la pérennité de ces investis sements et une gestion durable de la ressource, les équipements ont été homogénéisés et un syndicat intercommunal dédié à l’eau a été créé.
POPULATIONS ET LES ENTREPRISES
L’assainissement des eaux usées au Cameroun est un nouveau chantier pour lequel les Autorités camerounaises se mobilisent : en effet, seuls 34 % des ménages y ont accès – 60 % en zone urbaine et 11 % en zone rurale. L’assainissement collectif et les stations de traitement des matières de vidanges des fosses septiques sont rares. Les impacts sociaux et environnementaux sont importants et amenés à s’accroître si la situation n’évolue pas, particulièrement dans les deux grandes métropoles de Yaoundé et Douala. Face à ce constat, les Autorités camerounaises ont associé les communautés urbaines et le secteur privé à l’atteinte d’un taux de couverture national de 57 % en 2020, ce qui représente un investissement de plus de 260 Mds FCFA (400 M€). Le Gouvernement s’est doté d’une stratégie nationale d’assainissement liquide en 2011.
Les travaux permettront de : l imiter les inondations entraînant des dommages aux habitations riveraines et aux infrastructures ; a ssurer une meilleure évacuation des eaux permettant ainsi une amélioration des conditions sanitaires ; l imiter les problèmes d’érosion des berges pouvant compromettre la stabilité des édifices et des habitations riveraines ; a méliorer la qualité de vie des habitants de plusieurs quartiers défavorisés riverains par des aménagements urbains annexes : voies piétonnes et caniveaux, bornes-fontaines, éclairage public.
L’AFD accompagne la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY) dans sa réflexion sur la gestion des eaux usées
Un programme d’investissement sera élaboré, notamment axé sur la construction de stations de dépotage et de traitement des matières de vidange, la construction de blocs sanitaires dans les écoles, dispensaires, marchés, …, la construction de collecteurs des eaux usées et la réhabilitation et la construction de stations d’épuration. Yaoundé et Douala subissent de fortes précipitations toute l’année et intenses en juillet-août, provoquant des inondations dévastatrices qui ralentissent les activités économiques et favorisent le développement d’épidémies de maladies hydriques – choléra, paludisme, … Les Autorités camerounaises, nationales et locales, ont ainsi inscrit la gestion des risques d’inondation dans leurs priorités.
L’AFD soutient la Communauté urbaine de Douala (CUD) dans son projet de drainage pluvial. S’étendant au débouché du Wouri dans une zone d’anciens marécages, Douala est l’une des villes africaines où le problème de drainage des eaux pluviales est le plus aigu. Elle s’est dotée en 2005 d’un schéma directeur d’assainissement des eaux pluviales, dont la mise en œuvre fait l’objet d’un concours de l’AFD. D’un coût total de 100 Mds FCFA (153 M€), le projet est financé par l’AFD à hauteur de 85,3 Mds FCFA (130 M€), aux côtés de l’État camerounais. Il vise à réaliser 39 kilomètres de canaux et à recalibrer leurs exutoires sur 9 kilomètres afin d’augmenter leur capacité de drainage.
© Julien Boglietto
L’AFD finance la mise à jour du schéma directeur des eaux usées de la ville de Yaoundé, pour tenir compte des évolutions foncières de la ville durant les 20 dernières années, de l’augmentation de la population, du Plan d’urbanisme réalisé en 2008 et de la stratégie nationale d’assainissement.
Drain naturel – Douala
Le projet intègre une importante composante de renforcement des capacités de la Communauté urbaine de Douala et des acteurs concernés ainsi qu’une composante d’information, éducation et communication auprès de la population.
ÉNERGIE : VALORISER LES ÉNERGIES RENOUVELABLES Le Cameroun fait face à une situation de pénurie d’électricité depuis plusieurs années, conduisant à de fréquents délestages et à un approvisionnement déficitaire de son industrie, pénalisée par ce manque d’énergie. Le sous-investissement couplé à un vieillissement du parc de production et du réseau de transport et distribution fait que l’offre, environ 1 200 MW, est insuffisante au regard des besoins actuels et des perspectives de croissance de la demande des secteurs public et industriel (+ 8 % en moyenne par an). L’immense potentiel hydroélectrique du Cameroun, estimé à 13 700 MW, est exploité aujourd’hui à hauteur de 5 % seulement. Son développement est aujourd’hui une priorité affichée du Cameroun. Valoriser ce potentiel, notamment celui du bassin de la Sanaga, permettra de lever un frein majeur au développement de l’activité économique et à l’investissement privé (le déficit énergétique actuel entraîne une perte de 1 % de croissance du PIB par an).
Maquette en 3D du barrage hydroélectrique de Lom Pangar © EDC
Dans ce contexte, le projet hydroélectrique de Lom Pangar figure en tête des projets prioritaires du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE) du Gouvernement camerounais. Le projet de barrage réservoir, de 45 mètres de haut, fait partie de la catégorie des grands barrages. C’est un projet structurant pour la mise en valeur de la Sanaga puisque sa mise en service devrait permettre, en assurant un débit garanti plus important et plus régulier du fleuve, de saturer les capacités de production de deux centrales hydroélectriques existantes (augmentation de puissance de 120 MW) et d’augmenter les capacités hydroélectriques du Cameroun en réunissant les conditions nécessaires à la construction de nouvelles centrales le long de ce fleuve. Le projet de Lom Pangar va également améliorer la desserte en électricité de la région de l’Est par une usine de pied de 30 MW et permettre l’accès à l’électricité de 2 400 ménages. Le projet est une pièce clef pour combler l’actuel déficit de production électrique dans le pays (de 30 à 40 %), pour fournir une électricité à moindre coût au secteur public et pour lever une contrainte forte au développement des PME, de l’industrie, notamment de l’aluminium, et de l’économie en général. La France a historiquement soutenu le projet de barrage de Lom Pangar. Cet engagement s’est notamment traduit, à travers l’AFD, par le financement d’études préparatoires et de mesures d’accompagnement, la création du Parc national de Deng-Deng pour la protection des gorilles, pour un montant cumulé de 3,7 M€ depuis 2003.
AGENCE FRANÇAISE DE DÉVELOPPEMENT (AFD) 5 rue Roland Barthes 75598 Paris Cedex 12 – France Tél. : +33 1 53 44 31 31 Fax : +33 1 44 87 99 39 ww.afd.fr
À terme, le projet aura un impact positif sur : l ’économie camerounaise en permettant le développement d’activités à forte valeur ajoutée comme la filière aluminium ; l ’extension de l’électrification en milieu rural. Cofinancé par l’AFD à hauteur de 39,4 Mds FCFA (60 M€), le coût total des travaux est estimé à environ 300 Mds FCFA (457 M€). Le financement de l’AFD est affecté à la mise en œuvre du plan de gestion environnemental et social du projet selon des standards internationaux, au contrôle des travaux et au renforcement des capacités du maître d’ouvrage, Electricity Development Corporation (EDC).
Aux côtés d’autres partenaires prêteurs, PROPARCO, filiale de l’AFD, soutient aujourd’hui deux projets dans le secteur de l’électricité : Le programme d’investissement de l’AES Sonel : prêt de 19 Mds FCFA (30 M€) visant à réhabiliter, renouveler et étendre le réseau de transport et de distribution ainsi que la réhabilitation des centrales hydroélectriques. Un prêt de 6,5 Mds FCFA (10 M€) à KPDC (Kribi Power Development Company) pour la construction et la mise en service d’une centrale à gaz d’une puissance de 216 MW ainsi qu’une ligne de transmission de 100 km permettant de relier la centrale au réseau électrique existant.
AFD CAMEROUN
PROPARCO
Plateau Atémengué BP 46 Yaoundé Tél. : (237) 22 22 00 15/22 22 23 34 Fax : (237) 22 23 57 07 Courriel : afdyaounde@afd.fr http://cameroun.afd.fr
96, rue Flatters Immeuble Flatters, 2e étage – Suite 201 BP 2283 Douala – Cameroun Contact : Tel : +237 33 42 06 26 Fax : +237 33 42 06 25
Cette publication a été imprimée dans le respect de l’environnement avec des encres végétales et sur du papier PEFC™ (gestion durable des forêts).
Exécution : Planet 7 – Mars 2013
Valoriser le potentiel hydroélectrique pour un développement durable