2014
Observatoire
des communes de Polynésie française N ouvelle
édition
-
comptes administratifs
2013
Agathe Cunin et Vincent Joguet sous la direction de Frédéric Audras, directeur de l’agence AFD de Papeete
Choix méthodologiques Les données présentées dans l’observatoire se basent sur les comptes administratifs 2013 des 48 communes de Polynésie française. Ces documents budgétaires ont donc fait l’objet d’une validation des assemblées compétentes et d’un contrôle a posteriori des services de l’Etat. Pour pallier certains problèmes de rattachements d’écritures aux exercices concernés, des retraitements marginaux ont été effectués dans la saisie des comptes. Les données sur les communes métropolitaines présentées à titre de comparaison ne portent que sur les comptes des communes hors intercommunalités. Les champs de comparaison ne sont cependant pas totalement homogènes puisque, dans l’Hexagone, l’intercommunalité est beaucoup plus développée qu’en Polynésie française (notamment sur l’eau, les déchets, l’assainissement) : les valeurs de comparaison sont donc à prendre avec prudence. Par ailleurs, les comptes de gestion de délégataires, dans le cas des communes ayant externalisé certains services environnementaux, ne sont pas pris en compte dans le périmètre de l’analyse.
Une vision consolidée des budgets L’observatoire des finances communales polynésiennes repose sur une vision consolidée des budgets communaux, c’est-à-dire une prise en compte à la fois du budget général et des budgets annexes existants. Cette approche permet d’intégrer les équilibres financiers des services publics à caractère industriel et commerciaux suivis sur les budgets annexes, suivant les dispositions du CGCT, voire de les isoler dans le cadre d’analyse de politique sectorielle (financement du service de l’eau, de l’électricité, de la collecte et du traitement des déchets…). L’approche consolidée n’est toutefois pas celle retenue dans les rapports annuels sur les finances des communes françaises, ceux-ci se basant uniquement sur les comptes des budgets principaux. Cela limite de fait les comparaisons entre les communes polynésiennes et les communes métropolitaines : les comparaisons présentées dans ce document illustrent ainsi les tendances mais ne portent pas exactement sur le même périmètre de données.
Une prise en compte des travaux en régie en recettes de fonctionnement L’isolement de la plupart des communes polynésiennes (hors îles du Vent) amènent celles-ci à internaliser la quasi-totalité de leurs dépenses. En termes de dépenses d’équipement, afin de compenser l’absence d’entreprises locales, ces communes réalisent une part non négligeable de leurs travaux en régie. Cela leur permet en outre d’assurer un minimum d’emplois à leur population car les communes restent les principaux employeurs dans ces îles. Le recours aux travaux en régie étant courant pour les communes polynésiennes, notamment pour les plus éloignées de Tahiti, le choix a été fait de prendre en compte la recette d’ordre en fonctionnement pour l’analyse. Cette classification s’inscrit en cohérence avec la définition du ratio de capacité d’autofinancement établi par la Direction générale des collectivités locales, facilitant les comparaisons avec les communes ultramarines et métropolitaines. Les données et graphiques présentés intègrent les travaux en régie.
Observatoire des communes
d e
P o l y n é s i e N ouvelle
édition
f r a n ç a i s e
-
comptes administratifs
2013
Agathe Cunin et Vincent Joguet, sous la direction de Frédéric Audras, directeur de l’agence AFD de Papeete
Table des matières Le fonctionnement des communes polynésiennes se contracte en 2013 3 Des recettes atones, malgré des redevances dynamiques
4
Des dépenses en hausse après trois années de baisse continue
6
Les communes demeurent le fer de lance de l’investissement public
7
Une hausse de l’effort d’équipement malgré le recul de l’autofinancement et du subventionnement
7
Un affaiblissement de l’autofinancement en 2013
9
Un endettement qui demeure structurement faible
9
Un fonds de roulement en baisse mais qui demeure bien doté
10
Conclusion
11
Annexes Fiche financière synthétique des îles Sous-le-Vent
12
Fiche financière synthétique des îles du Vent
13
Fiche financière synthétique des îles Marquises
14
Fiche financière synthétique des îles Tuamotu-Gambier
15
Fiche financière synthétique des îles Australes
16
Équilibres financiers
17
L’observatoire des communes de Polynésie française rend compte des tendances financières des communes polynésiennes ainsi que de la constitution de leurs grands équilibres budgétaires. Ce faisant, il met en évidence la place particulière que tiennent les finances communales polynésiennes dans le champ des finances locales françaises et illustre les particularismes du contexte local. Lancée au printemps 2014, la première édition de l’observatoire des finances des communes polynésiennes couvrait les exercices 2008 à 2012. La présente édition propose au lecteur une mise à jour partielle en l’augmentant des données tirées des comptes administratifs 2013 consolidés des 48 communes, des deux principaux syndicats intercommunaux (Te Oropaa pour les communes de Faa’a, Punaauia et Paea et Secosud, syndicat d’électrification des communes du sud de Tahiti) ainsi que de la Communauté de communes des îles Marquises (CODIM), principale intercommunalité en Polynésie française. Elle présente ainsi, dans un format allégé, les tendances budgétaires marquantes de 2013 et se concentre essentiellement sur les évolutions des finances locales entre 2012 et 2013. Pour les problématiques liées au contexte géo-démographique, économique, institutionnel et juridique du secteur communal, la première édition de l’observatoire reste le document de référence.
Le fonctionnement des communes polynésiennes se contracte en 2013 En 2013, les dépenses de fonctionnement des communes augmentent beaucoup plus rapidement que leurs recettes (+5 % pour les charges contre +1 % pour leslaproduits). l’épargne des communes se tasse nettement sur 2009/2013 Evolution de section En de conséquence, fonctionnement des brute communes polynésiennes sur la période l’exercice. Les marges de manœuvre disponibles pour autofinancer leur investissement se réduisent. Graphique 1 : Évolution de la section de fonctionnement des communes polynésiennes sur la période 2009/2013 35 Mds F 34 Mds F 33 Mds F 32 Mds F 31 Mds F 30 Mds F 29 Mds F 28 Mds F 27 Mds F
2009
2010
Produits de fonctionnement
2011
2012
2013
Charges de fonctionnement
Source : DGCL et AFD
3
O
b s e r v a t o i r e
de s co mmu n e s d e Po l y nés i e f r a nça i s e
Des recettes atones malgré des redevances dynamiques Graphique 2 : Total des recettes de fonctionnement – ensemble des communes polynésiennes (en MF cfp) 33 821
33 303
32 615
32 196
31 855
2009
2010
2011
2012
2013
Source : AFD
Pour la première fois depuis 2010, les recettes de fonctionnement des communes progressent sur l’exercice même si cette hausse est très légère (+1 %). Elles représentent au total 32,2 Md Fcfp en 2013. La principale explication de l’atonie de ces flux réside dans leur structure qui reflète avant tout la faiblesse de la fiscalité locale et traduit une autonomie financière limitée. Graphique 3 : Structure des recettes de fonctionnement par archipel en 2013 ISV 33 %
IDV
TG
17 %
20 %
Australes
Marquises
Moyenne PF
29 %
25 %
20 %
2% 26 %
13 %
40 %
32 %
34 %
22 %
23 %
3%
3%
39 %
Autres Impôts et taxes
33 %
39 %
35 %
33 %
20 %
34 %
25 %
FIP DGF
Source : AFD
Comme en 2012, les redevances restent dynamiques et s’établissent à 3,9 Md Fcfp, soit une hausse significative de 9 % par rapport à l’exercice précédent. Cette augmentation est la traduction des efforts réalisés par les communes sur le recouvrement et la tarification des redevances. Elle illustre également la montée en charge des compétences communales sur les services publics environnementaux. Ces redevances ne représentent cependant que 12 % des recettes totales. 4
En revanche, les ressources de transferts versées via le FIP, qui ont représenté jusqu’à 40 % des recettes poursuivent leur baisse en 2013 (-5 % par rapport à 2012) pour atteindre 11 Md Fcfp en 2013 soit 34 % du total. Cette contraction des transferts du FIP est loin d’être compensée par les concours financiers de l’État (dotation globale de fonctionnement) qui progressent néanmoins légèrement (+3 %) par rapport au précédent exercice, pour un total de 8,1 Md Fcfp. Les recettes fiscales s’élèvent à 6,6 Md Fcfp en 2013. Elles poursuivent une baisse entamée en 2012, et perdent 3 % en 2013. Ces recettes se caractérisent par leur faiblesse structurelle et ne représentent que 20 % des ressources de fonctionnement, avec là aussi des variations notables entre archipels. Les travaux en régie repartent à la hausse après plusieurs années de reflux. Ils augmentent de +15 % en 2013, reflétant les efforts fournis par les communes pour maintenir leur effort d’équipement, dans un contexte contraint sur le financement de l’investissement. Ce poste n’a cependant pas d’incidence sur la capacité d’autofinancement, puisqu’il trouve son corollaire budgétaire en dépenses de fonctionnement. L’évolution des recettes des communes polynésiennes qui avait suivi, entre 2010 et 2012, une trajectoire opposée à celle observée pour les communes françaises dans leur ensemble, retrouve une tendance similaire en 2013 mais le montant des recettes est toujours en deçà du montant perçu en 2009. Graphique 4 : Évolution des recettes de fonctionnement des communes (base 100 en 2009) 110 108 106 104 102 100 98 96 94
2009
2010
2011
2012
2013
Communes françaises (hors COM et hors Mayotte) Communes polynésiennes Source : DGCL et AFD
5
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de s co mmu n e s d e Po l y nés i e f r a nça i s e
Des dépenses en hausse après trois années de baisse continue Graphique 5 : Dépenses de fonctionnement (hors subvention d’équilibre aux budgets annexes – ensemble des communes polynésiennes en MF cfp) 31 943
31 715
31 262
31 053 29 742
2009
2010
2011
2012
2013
Source : AFD
Les dépenses de fonctionnement des communes s’élèvent au total à 31,3 Md de Fcfp en 2013, en hausse significative de 5 % par rapport à 2012. Après trois ans de baisse régulière, les dépenses de fonctionnement des communes retrouvent quasiment leur niveau de 2010. Graphique 6 : Structure des recttes de fonctionnement par archipel en 2013 ISV
IDV
TG
8% 0,5 %
10 % 0,1 %
9% 0,1 %
32 %
27 %
37 %
53 %
64 %
51 %
15 % 0,4 %
Autres
Charges financières
Australes
Marquises
Moyenne PF
13 % 0,6 %
12 % 0,4 %
30 %
27 %
28 %
61 %
59 %
60 %
Charges courantes
Personnel
Source : AFD
La structure des dépenses de fonctionnement des communes polynésiennes est marquée par le poids des dépenses de personnel. En 2013, elles progressent timidement (+2 %). Si les communes ont maintenu leurs efforts pour maîtriser ce poste, elles font cependant face à une hausse mécanique des cotisations sociales et de retraite. Les charges de personnel progressent ainsi légèrement en volume, mais pèsent moins dans le total des dépenses (60 % contre 62 % en 2012). Le poids des dépenses de personnel permanent sur les dépenses totales de personnel témoigne cependant d’une grande rigidité de ce poste. 6
Les charges courantes augmentent, elles, plus significativement (+5 %). Il s’agit du second poste de dépenses de fonctionnement (28 %). Là encore, on constate de nettes disparités selon l’éloignement des archipels et leur isolement. Une corrélation est à établir entre l’augmentation des travaux en régie et l’évolution des charges afférentes à ces travaux (fournitures non stockées, transports de biens…). L’évolution des dépenses des communes, comme pour les recettes, a suivi une trajectoire opposée à celle observée pour les communes françaises dans leur ensemble entre 2010 et 2012 avant de retrouver en 2013 une trajectoire similaire. Graphique 7 : Évolution des dépenses de fonctionnement des communes (base 100) 110 108 106 104 102 100 98 96 94 92 90
2009
2010
2011
2012
2013
Communes françaises (hors COM et hors Mayotte) Communes polynésiennes
Source : DGCL et AFD
Les communes demeurent le fer de lance de l’investissement public Une hausse de l’effort d’équipement malgré le recul de l’autofinancement et du subventionnement Les dépenses d’investissement des communes se montent à 8,2 Md Fcfp en 2013, soit une augmentation de 31 % (+1,9 Md Fcfp) par rapport à l’exercice précédent. Les communes restent ainsi des investisseurs locaux de premier plan. Ce poste fluctue néanmoins d’une année à l’autre du fait de l’absence d’une véritable planification des dépenses d’investissements. Plusieurs facteurs expliquent l’augmentation constatée en 2013. Tout d’abord, il s’agit d’une année pré-électorale, propice à l’achèvement ou la réalisation d’opérations d’équipement, selon un schéma classique où le rythme des investissements s’avère lié au calendrier électoral. De plus, à l’approche de l’échéance prévue pour la mise en place des services et réseaux de captation et de distribution d’eau par le Code général des collectivités territoriales, de nombreuses communes augmentent leurs budgets d’investissement sous l’effet de la montée en puissance de leurs compétences environnementales. 7
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Une vision comparée par archipel fait apparaître des écarts importants en termes de dépenses d’équipement par habitant. Ces différentiels sont fonction de l’éloignement et de l’isolement des archipels, les îles éloignées devant s’acquitter de surcoûts pour acheminer les matériaux et fournitures depuis Tahiti. Graphique 8 : Dépenses d’investissement (y compris travaux en régie) par habitant en 2013 (en KF cfp) 44,7
43,6
TG
31,8
30,4
ISV
IDV
Marquises
31,9
32
Australes
Moyenne
Source : AFD
L’exercice 2013 est par ailleurs marqué par la baisse du taux de subventionnement des investissements (46 % en 2013 contre 66 % en 2012). Les subventions accordées par le Pays et l’État demeurent cependant la principale source de financement. Les autres recettes d’investissement sont les redevances et les dotations (20 %), dont notamment la part des dotations FIP destinées à l’investissement, la consommation du fonds de roulement (21 %), l’emprunt (8 %), et enfin l’épargne nette (5 %). Afin de faire face aux difficultés rencontrées dans le financement des projets inscrits au Contrat de projets État-Pays, les communes polynésiennes se sont tournées, quand elles le pouvaient, vers d’autres sources de financement ou ont financé la totalité de certaines opérations sur fonds propres. L’exercice 2013 se caractérise ainsi par une augmentation de la part des opérations réalisées en régie par les communes. Graphique 9 : Financement de l’investissement des communes polynésiennes en 2013 9 000 MF 8 000 MF
Variation du fonds de roulement (21 %)
7 000 MF
Emprunt (8 %) Épargne nette (5 %)
6 000 MF 5 000 MF 4 000 MF
Dépenses d’équipement (y.c. travaux en régie)
Autres recettes dont dotations (20 %)
3 000 MF 2 000 MF 1 000 MF 0 MF
Source : AFD
8
Subventions d'investissement (46 %)
Un affaiblissement de l’autofinancement en 2013 La capacité d’autofinancement brute1 (résultat de la section de fonctionnement) moyenne des communes polynésiennes s’élève à 3 % en 2013. Ce solde a fortement baissé entre 2012 et 2013, alors qu’il fluctue en moyenne autour de 5% sur la période 2009-2012. Cette faible capacité d’autofinancement témoigne de l’absence d’autonomie financière réelle des communes et du manque de marges de manœuvre sur leurs recettes. Elle illustre également les contraintes fortes qui pèsent sur leur budget de fonctionnement dans un contexte de transfert croissant de compétences et de difficultés à mobiliser les financements institutionnels sur l’exercice. Graphique 10 : Capacité d’autofinancement brute 7%
6% 5%
4%
2009
3%
2010
2011
2012
2013
Source : AFD
Un endettement qui demeure structurellement faible Les communes de Polynésie française restent marquées par une forte culture d’autofinancement, en particulier pour les communes des archipels éloignés. En 2013, le taux d’endettement des communes demeure ainsi structurellement faible, à 11 %, et n’évolue pas par rapport à l’exercice précédent. Graphique 11 : Taux d’endettement des communes polynésiennes 14 %
2009
13 %
2010
12 %
2011
11 %
11 %
2012
2013
Source : AFD
1. La notion de capacité d’autofinancement a été préférée à celle d’épargne brute, dans la mesure où les données présentées prennent en compte les recettes d’ordre liées aux travaux en régie. 9
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A l’inverse, la capacité de désendettement, plus erratique par nature car dépendante du niveau d’autofinancement des communes, augmente significativement en 2013, et se fixe à 3,8 années d’épargne brute. Ces indicateurs d’endettement se situent cependant loin des seuils d’alerte usuels en analyse financière, de 100 % pour le taux d’endettement et 10 ans pour la capacité de désendettement. Graphique 12 : Capacité de désendettement des communes polynésiennes (en années d’épargne brute) 3,8
3,4 2,6 2,0
2009
1,7
2010
2011
2012
2013
Source : AFD
Un fonds de roulement en baisse mais toujours bien doté Graphique 13 : Évolution du fonds de roulement global 14 Mds F 12 Mds F 10 Mds F
7%
10 % 13 %
8 Mds F 6 Mds F 4 Mds F
3% 18 %
93 %
90 %
87 %
97 %
82 %
2009
2010
2011
2012
2013
2 Mds F 0 Mds F
Partie du FDR issue de la section investissement
Partie du FDR issue de la section fonctionnement
Source : AFD
Le fonds de roulement est naturellement financé par la section de fonctionnement, les recettes d’investissement étant essentiellement des subventions (donc des ressources affectées), calquées sur les dépenses d’équipement. La structuration de ce fonds de roulement évolue significativement en 2012 et 2013, avec une augmentation de la part issue de la section d’investissement. Le niveau du fonds de roulement global est à la baisse en 2013, traduisant notamment les tensions rencontrées par les communes sur leur capacité d’autofinancement, tensions les ayant amenées à puiser dans leur trésorerie. Le niveau de fonds de roulement demeure cependant structurellement élevé pour les communes polynésiennes et atteint 92,5 jours de dépenses de fonctionnement en moyenne soit beaucoup plus que dans l’Hexagone. 10
Conclusion En 2013, les communes continuent de subir les effets de la crise économique que traverse la Polynésie française. Si les ressources du secteur communal augmentent sensiblement sur l’exercice, l’analyse rétrospective permet de constater que le contexte continue de peser sur le niveau des recettes de fonctionnement, et ce malgré des redevances en progression, en lien avec la montée en charge des services publics environnementaux par les communes. La poursuite de la baisse du FIP, entamée en 2011, accroit la pression sur le niveau des recettes communales. Inversement, les dépenses courantes du secteur communal connaissent une dynamique renouvelée, après un exercice 2012 marqué par les importants efforts des communes pour en maîtriser l’évolution, et en particulier des dépenses de personnel. Deux facteurs expliquent cette dynamique : d’une part, dans un contexte de faible progression de l’emploi, les communes assument de plus en plus un rôle social auprès de leurs administrés ; d’autre part les communes ont réalisé un volume croissant de leurs investissements en régie, entrainant une hausse des charges associées à ces travaux. La conjugaison de ces deux tendances affecte fortement l’épargne brute. Néanmoins, malgré la réduction de leurs marges de manœuvre, les communes ont poursuivi leur effort d’investissement en 2013. L’observatoire financier des communes met ainsi notamment en évidence le rôle contra-cyclique de l’investissement des communes, qui s’est maintenu alors même que celui du Pays se réduisait très fortement sur la même période. Les communes continuent de jouer un rôle important dans le maintien de la commande publique dans les différents archipels polynésiens. En 2014, l’adoption concertée de critères de répartition des ressources du FIP devrait permettre de rétablir des marges de manœuvre satisfaisantes pour les communes, qui disposeront dès lors d’une plus grande visibilité quant à leur gestion.
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Fiche financière synthétique par archipel
Communes des îles Sous-le-Vent
Evolution de la section de fonctionnement - communes des ISV
Après un repli en 2012, les recettes de fonctionnement des îles Sous-le-Vent connaissent une nette augmentation en 2013, tandis que les dépenses restent stables.
Évolution de la section de fonctionnement communes des ISV 145 KF 140 KF 135 KF 130 KF 125 KF 120 KF 2009
2010
2011
Recettes de fonctionnement / hab
2012
2013
Dépenses de fonctionnement / hab
Le taux d’épargne des communes des îles Sous-le-Vent est de 10 % en 2013, un taux supérieur aux autres communes polynésiennes.
Taux d’épargne - communes des ISV
10 %
8%
1% 2009
2010
2011
10 % 5%
2012
2013
Dépenses d'équipement / habitant - communes des ISV (en KF cfp)
Le montant des investissements a nettement baissé en 2012, avant de repartir à la hausse en 2013, dans un contexte pré-électoral.
Dépenses d’équipement yc travaux en régie/habitant communes des ISV (en KF cfp) 35,3
36,0
33,2 25,2
21,7
2009
2010
2011
2012
2013
Le taux de subventionnement des investissements a connu une nette baisse pour les îles Sous-le-Vent en 2013, liée notamment aux difficultés de financement des projets du Contrat de projets.
Taux de subventionnement des investissements communes des ISV 113 % 87 % 73 %
2009
Taux d’endettement - communes des ISV (en KF cfp) 18 %
16 %
14 % 12 %
2009
12
2010
2011
2012
10 %
2013
64 %
55 %
2010
2011
2012
2013
Comme pour les IDV, les communes des ISV ont plus recours à l’emprunt que la moyenne des communes polynésiennes, mais leur taux d’endettement reste faible et en diminution depuis 5 ans.
Annexes
Fiche financière synthétique par archipel
Communes des îles du Vent Les recettes et dépenses de fonctionnement des îles du Vent ont suivi une même tendance à la baisse jusqu’en 2012. En 2013, la hausse des charges, conjuguée à la moindre progression des produits de fonctionnement, entraîne une nette réduction de l’autofinancement dégagé. Un effet ciseau est anticipé sur 2014.
Évolution de la section de fonctionnement communes des IDV 120 000 115 000 110 000 105 000 100 000 2009
2010
2011
Recettes de fonctionnement / hab
2012
2013
Dépenses de fonctionnement / hab
Du fait d’un exercice budgétairement tendu, les communes voient leur niveau d’autofinancement diminuer nettement en 2013 à un taux faible comparé à la moyenne des communes polynésiennes.
Taux d’épargne communes des IDV 4%
28,2
2009
22,3
2010
2011
2010
2011
2012
17,3
2012
2013
Le taux de subventionnement des investissements connaît une nette baisse en 2013.
Taux de subventionnement des investissements communes des IDV 80 %
92 %
88 % 59 %
56 %
2009
Taux d’endettement - communes des IDV (en KF cfp) 16 %
2009
2013
Après avoir marqué le pas en 2012, le niveau des dépenses d’équipement par habitant augmente nettement en 2013.
Dépenses d’équipement yc travaux en régie/habitant communes des IDV (en KF cfp) 20,9
6% 4% 1%
2009
18,2
5%
14 %
14 %
2010
2011
13 %
13 %
2012
2013
2010
2011
2012
2013
Les communes des îles du Vent ont plus recours à l’emprunt que la moyenne des communes polynésiennes.
13
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Fiche financière synthétique par archipel
Communes des îles Marquises Les dépenses de fonctionnement augmentent plus rapidement que les recettes en 2013, laissant apparaître un net effet ciseau.
Évolution de la section de fonctionnement communes des Marquises 190 000 170 000 150 000 130 000 2009
2010
2011
Recettes de fonctionnement / hab
2012
2013
Dépenses de fonctionnement / hab
La capacité d’autofinancement des communes des Marquises chute brutalement en 2013, du fait des tensions sur les charges de fonctionnement associées aux travaux en régie.
Taux d’épargne - communes des Marquises 14 %
2010
2011
2012
2011
2012
44,4
2013
Le taux de subventionnement des investissements est en repli en 2013 mais reste très élevé.
Taux de subventionnement des investissements communes des Marquises 92 %
100 %
91 % 61 %
2009
Taux d’endettement communes des Marquises 6% 5% 4%
2009
14
2010
2013
82,8 51,4
2009
2010
Les dépenses d’investissement poursuivent leur baisse en 2013. En cinq ans, elles ont été divisées par deux.
Dépenses d’équipement yc travaux en régie/habitant communes des Marquises (en KF cfp) 83,5
12 % 0%
2009
90,2
9%
8%
5%
2011
6%
2012
2013
2010
2011
2012
80 %
2013
Comme pour les communes des îles Sousle-Vent et des îles du Vent, les communes des Marquises ont plus recours à l’emprunt que la moyenne des communes, mais leur taux d’endettement reste faible.
Annexes
Fiche financière synthétique par archipel
Communes des îles Tuamotu-Gambier
Evolution de la section de fonctionnement - communes des TG
Recettes et dépenses de fonctionnement des communes des Tuamotu-Gambier ont suivi les mêmes tendances d’évolution sur la période, illustrant une gestion des charges en cohérence avec les ressources disponibles. On observe cependant un resserrement en 2013.
Évolution de la section de fonctionnement communes des Tuamotu-Gambier 210 000 200 000 190 000 180 000 170 000 160 000 2009
2010
2011
Recettes de fonctionnement / hab
2012
2013
Dépenses de fonctionnement / hab
A l’image de l’ensemble des communes polynésiennes, les communes des Tuamotu-Gambier voient leur épargne diminuer en 2013.
Taux d’épargne communes des Tuamotu-Gambier 6% 3%
2009
91,9
2009
76,9
76,5 42,6
2010
2011
2012
2011
4%
2012
2013
Les dépenses d’équipement par habitants sont très erratiques d’une année sur l’autre : elles baissent fortement en 2013, à l’inverse des communes des Marquises, des îles Sous-le-Vent et des îles du Vent.
Dépenses d’équipement yc travaux en régie/habitant communes des Tuamotu-Gambier (en KF cfp) 65,3
2010
7% 5%
2013
A l’inverse des communes des autres archipels, le taux de subventionnement des investissements est en hausse en 2013. Il couvre ainsi l’effort d’équipement et est tiré par un effet rattrapage lié au décalage du versement de subventions d’investissement.
Taux de subventionnement des investissements communes des Tuamotu-Gambier 109 %
2009
91 %
2010
106 % 72 %
71 %
2011
2012
2013
Le taux d’endettement des communes des TG se situe dans la moyenne basse des communes polynésiennes.
Taux d’endettement communes des Tuamotu-Gambier 6% 4% 3%
3%
2009
2010
3%
2011
2012
2013
15
O
b s e r v a t o i r e
de s co mmu n e s d e Po l y nés i e f r a nça i s e
Fiche financière synthétique par archipel
Communes des îles Australes
Evolution de la section de financement - communes des Australes
En 2013, la hausse des charges, conjuguée à une augmentation moins rapide des produits de fonctionnement entraine une nette réduction de l’autofinancement dégagé.
Évolution de la section de fonctionnement communes des Australes 180 000 160 000 140 000 120 000 2009
2010
2011
Recettes de fonctionnement / hab
2012
2013
Dépenses de fonctionnement / hab
Du fait d’un exercice budgétairement tendu, les communes voient leur niveau d’autofinancement diminuer. Il reste cependant dans une moyenne satisfaisante comparativement à l’ensemble des communes polynésiennes.
Taux d’épargne - communes des Australes 10 % 7%
65,1
2009
2010
2009
35,4
32,8
2012
2013
Le calendrier de versement des subventions a généré un fort décalage budgétaire sur la section d’investissement. Le taux de subvention de l’effort d’équipement des communes reste structurellement très élevé.
108 %
1%
16
0%
0% 2011
2012
2013
145 % 88 %
83 %
2013
2010
2011
2012
2013
Le taux d’endettement des communes des Australes est quasi-nul.
1%
2010
2012
54 %
Taux d’endettement - communes des Australes
2009
2011
Taux de subventionnement des investissements communes des Australes
2009
0%
2010
Le niveau des dépenses d’équipement par habitant diminue également dans le contexte du non décaissement du Contrat de Projets. Il reste globalement inférieur aux communes des Marquises et des Tuamotu-Gambier.
70,8
2011
4% 1%
Dépenses d’équipement yc travaux en régie/habitant communes des Australes (en KF cfp)
43,0
7%
Annexes
Équilibres financiers 2013 - Ensemble des communes polynésiennes
Fonctionnement
Recettes de fonctionnement 32,3 Mds F
Dépenses de fonctionnement 31,4 Mds F Autofinancement 0,9 Mds F
Investissement Autofinancement : 0,9 Mds F
Remboursement emprunt : 0,5 Mds F
Subventions d'investissement 3,7 Mds F - subvention du Pays - subvention du FIP - subvention de l’État - autres
Dotations et autres recettes : 1,7 Mds F
Dépenses d’investissement (yc travaux en régie) 8,2 Mds F
Emprunts : 0,6 Mds F Variations FDR : 1,7 Mds F
Dépôt légal : février 2015 ISBN : ISBN : 978-2-9549128-1-3 Infographie : Scoop. Impression : STP-Multipress. Agence française de développement © 2015
L’observatoire des communes de Polynésie française rend compte de leurs tendances financières ainsi que de la constitution de leurs grands équilibres budgétaires. Il met ainsi en évidence la place particulière que tiennent les finances communales polynésiennes dans le champ des finances locales françaises. Il illustre les particularismes du contexte local et la diversité d’enjeux de gestion différents d’une commune à l’autre du Territoire. Lancée au printemps 2014, la première édition de l’observatoire des finances des communes polynésiennes couvrait les exercices 2008 à 2012. La présente édition propose au lecteur une mise à jour partielle en l’augmentant des données tirées des comptes administratifs 2013 consolidés des 48 communes de Polynésie et de certains de leurs groupements.
Institution financière publique, l’Agence Française de Développement (AFD) agit depuis plus de soixante-dix ans dans plus de 80 pays et dans les Outre-mer pour favoriser le développement économique, social et environnemental. Présente sur le terrain dans l’ensemble des Outre-mer, l’AFD finance et accompagne des projets qui améliorent les conditions de vie des populations et soutiennent la croissance économique. Avec sa large palette d’instruments financiers, son expertise technique et sa production de connaissances, l’Agence répond de manière différenciée à ses partenaires : pouvoirs publics locaux, établissements publics, entreprises et associations.
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ISBN : 978-2-9549128-1-3