Discours de Carole Delga (seul le prononcé fait foi) MOBILISATION LGV - PERPIGNAN 29 novembre 2017 ► Merci à toutes et à tous d’avoir répondu si nombreux à notre invitation à cette nouvelle journée de mobilisation pour la grande vitesse. Le 4 octobre à Toulouse, près de 700 personnes étaient dans la salle, une force collective qui n’a cessé de croître depuis. Avec vous et nous ici rassemblés, nous sommes des millions engagés dans cette bataille pour la justice territoriale. C’est ce que rappelle le sondage paru le mois dernier dans la PQR sur tous les départements de l’Occitanie : 88% de nos concitoyens veulent voir les 2 lignes LGV MontpellierPerpignan et Toulouse-Bordeaux devenir enfin réalité. Alors l’Occitanie/PM est bien là, debout, déterminée à se faire entendre.
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Les citoyens, les usagers, le monde économique et social, sportif et culturel, les médias, tous les élus de tous les territoires rassemblés et unis pour une noble et juste cause. Dans ce combat, je n’oublie pas les 43 parlementaires qui se sont engagés pour la grande vitesse avec la Région. ► Oui, cette bataille est juste car nous sommes la seule région française écartée aujourd’hui de la LGV. ● Avec 5,7 millions d’habitants, 51 000 de plus chaque année et 72.000 km2 ; l’Occitanie /PM est un pays. Peut-on envisager de couper un pays et ses capitales de la grande vitesse en 2017 ? Rien ne peut justifier que la 4ème et la 7ème ville de France, Toulouse et Montpellier, parmi les plus attractives, soient mises à l’écart du pays et de l’Europe. Rien ne peut justifier qu’en 2017, le département des PyrénéesOrientales, le territoire Catalan et la métropole perpignanaise soient à plus 5h de Paris. C’est une question de justice territoriale et de survie économique.
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● Ce combat est juste car Martin MALVY, Georges FRECHE, Christian BOURQUIN, Damien ALARY, avant nous, ont engagé financièrement les deux anciennes régions sur la LGV Tours/Bordeaux, le contournement de Nîmes/Montpellier, le GPSO et la LNMP pour plusieurs centaines de millions €. Nous allons inaugurer le 18 décembre le Contournement Nîmes Montpellier. 400 millions d’investissements de la part de l’ancienne région LR ! Si G. Frêche et ses successeurs ont mis autant d’argent sur la table pour le CNM, ce n’est pas pour s’arrêter à Montpellier ! Mais bien pour faire, sur cet axe européen majeur, le lien entre le Nord de l’Europe, Nîmes, Montpellier, Béziers, le territoire Catalan, Perpignan et l’Espagne.
► Qu’est ce qui est en jeu aujourd’hui avec ces 2 lignes LGV ? ● La grande vitesse n’est pas un caprice d’élus ou de chefs d’entreprises qui veulent jouer au train. Il s’agit d’une vision partagée de l’aménagement et du développement économique de notre pays.
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● J’ai foi en la République des territoires, parce qu’au XXIème siècle, je ne crois pas à la décision sacrée venue d’en haut qui nous imposerait ce qui est bon ou pas pour nous. Je crois au dialogue et au respect de la parole et des engagements pris. C’est la raison d’être de la politique. C’est un impératif aussi quand tant de français s’éloignent de la chose publique. ● Ici vous savez malheureusement trop bien que les engagements sur la LGV dans notre région datent de près de 30 ans. Des engagements actés par les gouvernements successifs, encore en 2017 par le précédent secrétaire d’Etat en charge des Transports Alain VIDALIES. Des engagements repris aussi pendant la campagne présidentielle par E.Macron. Un engagement politique, c’est sérieux, ce n’est pas du vent. Nous avons toujours tenus nos engagements vis-à-vis de l’Etat. Aujourd’hui l’Etat doit tenir les siens.
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● La LGV est une ligne vitale pour notre région et pour ses départements, pas une simple ligne comptable que Bercy peut rayer d’un trait de plume selon l’humeur du moment. Les collectivités locales ont déjà toutes fournies des efforts immenses ces dernières années. Des économies sur la dépense publique et en même temps des efforts d’investissements sans précédent pour équiper nos territoires. Que constate-t-on ? Que tous les investissements qui n’ont pas été honorées par l’Etat, ce sont les collectivités locales qui les ont assumés. Un exemple parmi tant d’autres : les trains du quotidien. Si la Région n’avait pas investi 1,5 milliard € depuis 10 ans, le TER serait porté disparu sur ¾ du réseau ! Le Train Jaune n’existerait plus depuis longtemps sans les investissements de la Région et du Département. Le train de nuit Paris-Portbou n’aurait jamais redémarré si la Région n’avait pas mis la main à la poche, bien au-delà même de ses compétences.
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► Alors qu’est-ce que nous réserve l’avenir ? L’Etat a annoncé une pause dans les projets LGV en attendant la conclusion des Assises de la mobilité. Pourtant lors du sommet franco-italien, le PR s’est engagé sur Lyon-Turin. Pourtant début octobre, la Ministre des transports a annoncé un compromis sur le canal Seine-Nord. Et nos deux LGV, que deviennent-elles ? Y aurait-il 2 catégories de français, ceux d’en haut et ceux d’en bas, ceux du Nord et ceux du Sud ? Y aurait-il 2 catégories de territoires, ceux qui regardent passer les trains et ceux où ils s’arrêtent ? L’avenir de la France passe par ses territoires, tous ses territoires. Un territoire est intelligent s’il est connecté à la grande vitesse, numérique et ferroviaire. ● L’Etat a lancé ses assises de la mobilité. Nous y participons, c’était encore le cas à Prades avant-hier ; parce que nous n’avons pas peur de la concertation. La preuve par les EGRIM que nous avons initiés l’an dernier avec la majorité.
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Ce sont les habitants qui le disent, pas moi : OUI à la LGV, OUI à plus de trains du quotidien ! Quand j’entends Nicolas Hulot ou d’autres parler du RER parisien comme une priorité, je leur dis : « Venez en Occitanie, venez voir les lignes saturées et le service public dégradé. Une saturation ferroviaire et routière que nos habitants nous reprochent le matin ou le soir. Une saturation qui menace aussi notre qualité de vie. Ces LGV sont aussi de vraies réponses durables en termes de CO2. Venez voir comment les sillons libérés par les LGV vont garantir un meilleur service au quotidien pour des milliers de jeunes ou de salariés. Alors ne cédons pas à la démagogie qui oppose les LGV entre elles ou les trains du quotidien et la LGV car dans notre région leurs destins sont intimement liés. Plus de LGV, ce sera plus de TER, et des TER à l’heure ! TGV, Intercités, TER, Train Jaune, il n’y a pas de petits et de grands train. Il y a un service public des transports qui est
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de première s’améliorer.
nécessité
et
qui
doit
impérativement
C’est le message que je suis allée porter mardi dernier au secrétaire général de l’Elysée, A.KOHLER, puis au PDG de la SNCF G. PEPY.
► Notre démarche est combative mais constructive. ● Nous sommes force de proposition auprès du gouvernement avec qui nous travaillons pour le portage et les financements des deux LGV. Nos solutions sont sur la table. Elles sont innovantes. Ce n’est pas de la magie, c’est concret et réalisable. L’étude que nous avons commandée avec la Nouvelle Aquitaine a été remise en mains propres par Alain Juppé, Alain Rousset, Jean-Luc Moudenc et moi-même à la Ministre des transports, Elisabeth BORNE. 60% de l’investissement des deux projets peut être assuré par des ressources nouvelles. (Taxe sur les bureaux, taxe poids lourds, TICPE, emprunt…)
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● Le 10 novembre, nous avons échangé une nouvelle fois, à Toulouse, avec Elisabeth BORNE. Que nous a-t-on dit ? Que « la pause des grands projets ferroviaires ne veut pas dire remise en cause »… Le langage a évolué, surement le premier résultat de notre mobilisation et de notre travail de propositions. Nous n’avons que trop attendu sur la LNMP, projet classé je le rappelle d’intérêt général et dont l’enquête publique devrait j’espère démarrer en 2018 ! Ce n’est pas sur le bouton Pause qu’il faut appuyer, mais sur le bouton Marche rapide !
► Alors, pour que le verdict début 2018 nous soit favorable, il faut rester plus que jamais mobilisé. Parce que nous ne voulons pas être relégués tout au bout de la France, dans une impasse, il faut que la bataille du fer (titre de « la Semaine du Roussillon ») continue !
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Notre mobilisation est forte, elle doit encore grandir. Ici nous sommes une terre de rugby, à XIII comme à XV, le pack est là et bien là. Il doit pousser pour marquer l’essai et le transformer ! Merci à vous toutes et tous de dire collectivement OUI aux LGV ! OUI sur toutes les lignes de l’Occitanie/PM !
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