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EN TERRE ADÉLIE, LES CHERCHEURS SCRUTENT L’OZONE

Photo ci-dessus : © Emmanuel Linden | Météo-France

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Dans la station de Dumont d’Urville, située à l’est de la terre Adélie, territoire français de l’Antarctique, les chercheurs analysent le trou dans la couche d’ozone grâce à un Lidar, instrument mesurant la composition de la stratosphère.

Chaque soir, quand les conditions météo sont réunies, les scientifiques de Dumont d’Urville déclenchent le Lidar, un petit boîtier dans lequel est contenu un laser, utilisé pour suivre l’évolution de l’ozone. Le terme correspond à un acronyme anglais : Light Detection and Ranging, « détection et estimation de la distance par la lumière ». Depuis son installation dans la base scientifique isolée sur l’île des Pétrels, des ingénieurs optiques se relaient pour s’en occuper.

« Avec le Lidar, nous étudions les réactions physicochimiques dans les nuages pour livrer un compte rendu annuel aux climatologues sur ce qu’il se passe au-dessus de l’Antarctique », décrit Erwan Nègre, présent entre 2017 et 2018.

La station d’observation Lidar de Dumont d’Urville fait partie d’un réseau international de surveillance chargé d’observer les évolutions physico-chimiques de la stratosphère et d’en étudier l’impact sur le climat à l’échelle mondiale.

© Sylvain Pallas

Le Lidar permet d’analyser les aérosols entre 6 et 30 kilomètres d’altitude. Son fonctionnement est similaire aux radars. Si ces derniers réagissent aux ondes radio, le Lidar utilise les ondes lumineuses. « Le laser part perpendiculairement, dès qu’il croise une particule, elle « vibre » et renvoie une partie de la lumière reçue. Celle renvoyée est différente, et cette modification permet de savoir quelles sont les particules présentes dans la stratosphère ». Car la rencontre entre deux particules chimiques peut être dangereuse, c’est le cas des CFC, ou chlorofluocarbures. Au contact de polluants présents naturellement dans les nuages, ces composés chimiques très volatiles sont responsables de la destruction de l’ozone. Grâce à l’interdiction de production de CFC dans les pays développés à la suite du Protocole de Montréal (1987), le trou dans la couche d’ozone a considérablement diminué. « Il est 50 % plus petit qu’au milieu des années 1990 et pourrait avoir disparu d’ici 2050 », avance le docteur en physique des lasers. Mais le réchauffement climatique et les déchets de CFC – interdits mais toujours stockés – pourraient remettre en cause ces prédictions.

Rédaction : Marion Durand

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