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Choisir un programme

transforment déjà le secteur dans de nombreux pays, en créant de nouveaux marchés (et de nouveaux comportements) concernant l’énergie renouvelable, l’isolation, l’éclairage et les matériaux (voir la table ronde ministérielle). En Europe, les maisons sont désormais notées en fonction de leur efficacité énergétique, tandis que l’Allemagne innove dans la construction de maisons « passives » qui, grâce à leurs matériaux, à leur conception et à leur orientation, permettent de réduire de 50 % les charges liées au chauffage et à la climatisation.

Le processus ne fait que commencer et il reste beaucoup à faire pour mettre en place l’infrastructure nécessaire au bon fonctionnement des systèmes d’énergie : formation d’ingénieurs et d’ouvriers compétents pour réparer les panneaux solaires, mise en place de systèmes de facturation, etc. Mais grâce aux bonnes technologies, à la concurrence et à des cadres réglementaires adaptés, de nouvelles approches apparaîtront. Les économies d’énergie à petite échelle, notamment pour les logements individuels, deviendront possibles. En Californie déjà, les maisons dotées de panneaux solaires sont moins chères que celles raccordées au réseau traditionnel.

À certains égards, nous traversons une phase d’expérimentation, testant de nouvelles idées, parfois risquées, pour le bien des générations futures, à l’image du projet BedZED près de Londres. Abréviation de « Beddington Zero Energy Development », cet ensemble résidentiel lancé en 1993 et habité depuis 2002 a un « impact neutre » en carbone avec ses panneaux solaires, ses terrasses orientées vers le sud, ses cheminées combinant air chaud et air froid et son recours à la bioénergie. Ce projet novateur a des avantages (consommation d’énergie pour le chauffage réduite de 88 %, empreinte écologique diminuée de moitié) et quelques aspects négatifs, notamment une chaudière à combustible solide polluante et un filtre gourmand en énergie pour les toilettes alimentées par eau de pluie.

On apprend en faisant et, tout comme les cités-jardins du 19ème siècle ont contribué à une amélioration des conditions de logement au début du 20ème siècle en Europe, des projets comme BedZED (financé par un fonds de lutte contre la pauvreté) pourraient servir d’exemple pour les villes durables du futur. Grâce à l’amélioration et à l’expansion du marché mondial des nouvelles technologies, les villes du monde entier pourront réduire leur empreinte écologique.

La capacité d’adaptation des villes dépend en grande partie de l’aptitude des décideurs à être ouverts à de nouvelles idées, aux nouvelles pratiques et aux nouveaux marchés. Dans le village planétaire, la plupart d’entre eux le seront probablement.

Références

OCDE (2008), Perspectives de l’environnement de l’OCDE à l’horizon 2030,

Paris.

Rothschild, Emma (2001), « La politique de la mondialisation version 1773 »,

L’Observateur de l’OCDE n°221, septembre.

OCDE (2006), « Un monde de villes », L’Observateur de l’OCDE, n°255, mai.

Le Monde 2 (2008), « Bilan pour BedZED, quartier pionnier », 5 avril.

Il estfacile d’appeler à une action urgente dans le domaine de l’environnement, mais encore faut-il savoir par où commencer. Une approche pragmatique consisterait à regrouper les différentes mesures possibles au sein de programmes cohérents et adaptés aux priorités et objectifs publics. Si chaque mesure présente des avantages et des inconvénients, l’efficacité du programme repose sur l’ensemble des mesures retenues. Dans un programme efficace, les instruments de marché comme les taxes environnementales seront vraisemblablement prépondérants, et seront soutenus par la réglementation, l’éco-étiquetage, la formation, le financement de la R-D, etc.

Prenons le train de mesures présenté dans les Perspectives de l’environnement 2008 : amputer de 50 % les subventions agricoles et les droits de douane partout dans le monde, au moyen d’une baisse progressive de 3 % par an sur la période 2010-2030. Le recours aux biocarburants de deuxième génération, cultivés sur des sols peu fertiles n’accueillant pas de cultures vivrières, serait également accéléré.

Un prix du carbone serait progressivement introduit dans tous les secteurs grâce à une taxe de 25 dollars par tonne d’équivalent CO2, d’abord dans les pays de l’OCDE à compter de 2012, puis dans les principales économies émergentes en 2020, et dans le reste du monde en 2030. Des mesures de réglementation des émissions seraient instaurées dans les transports, la production électrique, le raffinage et l’industrie, en commençant par les secteurs peu efficients comme les transports maritimes. Enfin, le programme serait complété par des mesures d’amélioration des systèmes sanitaires.

Cet exemple n’est pas exhaustif, mais les résultats en seraient intéressants : réduction à un tiers de la hausse des émissions de gaz à effet de serre, contraction sensible des émissions d’oxyde d’azote et amélioration de la qualité de l’eau et des systèmes d’assainissement. Le coût global en serait seulement 0,03 point de pourcentage de la croissance du PIB mondial d’ici 2030. Sans compter les gains d’un environnement plus propre en termes de santé !

Pour plus d’informations sur les possibilités d’action et ce programme, voir les Perspectives de l’environnement de l’OCDE à l’horizon 2030, chapitre 20.

Vertes options

Baisses d’émissions en 2030 dans le « programme des Perspectives », comparé à des politiques inchangées

Source : OCDE 12 http://dx.doi.org/10.1787/262702154764

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