Voir et agir
Liturgie
Les semences d’aujourd’hui sont le pain de demain
2014
Table des matières
Voir et agir Depuis 1969, Pain pour le prochain et Action de Carême organisent chaque année une campagne œcuménique durant le temps de carême jusqu’à Pâques. Depuis 1994, Etre partenaires, œuvre catholique chrétienne, y participe également. Cette campagne a pour but de sensibiliser le public suisse à la réalité des inégalités existant dans le monde : près de 900 millions de personnes souffrent de la faim ! Mais voir cette réalité ne suffit pas. C’est pourquoi la campagne propose aussi des pistes d’action, que ce soit le soutien à des projets au Sud, la participation à des actions ici en Suisse ou par le changement de son propre comportement. Durant le temps de carême, les trois organisations chrétiennes invitent ainsi à passer du voir à l’agir.
Table des matières 2 Editorial 3 Entrer dans le thème 4 Célébration œcuménique clé en main 5 er 1 dimanche de carême 9 2e dimanche de carême 10 Célébration en lien avec la tenture 11 et 14 Reproduction de la tenture 12–13 e 3 dimanche de carême 15 4e dimanche de carême 16 e 5 dimanche de carême 17 Célébration œcuménique 18 pour familles Prières et textes liturgiques
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Voir et Agir sur Facebook facebook.com / voiretagir Impressum L’équipe de préparation 2013 : Manson Nadine, Pasteure réformée, Bienne Durussel Michel, Pasteur réformé, EERV, Aubonne et animateur cantonal Terre Nouvelle Kabundi Kabengele Célestin, Curé catholique, Farvagny Toutoungi Nassouh, Prêtre catholique-chrétien, Bienne
Av. du Grammont 9, 1007 Lausanne Tél. 021 614 77 17, Fax 021 617 51 75 ppp@bfa-ppp.ch, www.ppp.ch CCP 10-26487-1
Av. du Grammont 7, 1007 Lausanne Tél. 021 617 88 81, Fax 021 617 88 79 actiondecareme@fastenopfer.ch www.actiondecareme.ch CCP 10-15955-7
L’équipe de préparation en Suisse alémanique : Balmer Danielle, Théologienne et pasteure stagiaire de l’Eglise catholique chrétienne Allschwil (Bâle-Campagne) Gemperle Rita, Formation et accompagnement en paroisse, Action de Carême, Lucerne Krucker-Manser Ingrid, Agent pastoral, Bichwil Sollberger Schwarzenbach Verena, Pasteure, Lucerne Wirth Josef, Pasteur, Saint-Gall Coordination générale : Schmidt Martina, Pain pour le prochain, Lausanne, en collaboration avec Arends Siegfried et Ismail Wehbi Nadia Graphisme : ComMix SA, Wabern © Pain pour le prochain / Action de Carême / Etre partenaires
c/o Nassouh Toutoungi Rue du Général-Dufour 105, 2502 Bienne Tél. 032 341 21 16 info@etre-partenaires.ch, www.etre-partenaires.ch CCP 25-10000-5 2
Label Œcumenica, décerné en 2009 par la Communauté de travail des Eglises chrétiennes de Suisse pour la qualité exemplaire de l’œcuménisme pratiqué par la campagne commune à Action de Carême, Pain pour le prochain et Etre partenaires
Editorial
Prenons soin les uns des autres ! « Quel père parmi vous, si un fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu de poisson ? Ou encore s’il demande un œuf lui donnera-t-il un scorpion ? » (Lc 11.11-12) Autrement dit, aucun parent donnerait à son enfant un cadeau empoisonné. Et pourtant… Quel père et quelle mère ne rêve pas d’offrir à ses enfants la meilleure des vies possibles ? « Nos enfants devraient pouvoir vivre mieux que nous-mêmes », combien de fois avons-nous entendu cette phrase autour de nous ? Derrière celle-ci il y a le souci des parents que leurs enfants aient un bel avenir devant eux, qu’ils aient la possibilité de choisir un métier qui leur plaît, de bien gagner leur vie, de fonder une famille et de vivre à l’abri du besoin. L’affirmation est teintée de l’expérience du passé où tout n’a pas été facile ; elle est empreinte de la crainte qu’un monde où les écarts sociaux se creusent et où l’équilibre écologique de la planète bat de l’aile ne puisse plus offrir un environ nement favorable à la génération suivante. Le souci de la génération d’aujourd’hui pour celle de demain est universel. Il vit dans les cœurs des femmes et des hommes d’ici et d’ailleurs. La face lumineuse du mot « souci » est « sollicitude ». Les deux mots provien nent de la même racine, sollicitare (lat.), se soucier, se préoccuper, prendre soin des autres comme une mère ou un père se soucie de son enfant. Nous devons réapprendre à nous soucier de l’état de santé de la terre, notre environnement commun qui est mis aujourd’hui sous une énorme pression. Le théologien brésilien Léonardo Boff appelle cette posture requise « Cuidado » – prendre soin. Prendre soin de la génération suivante est un enjeu de
justice, aujourd’hui plus que jamais. Pour cela, Pain pour le prochain, Action de Carême et Etre partenaires ont choisi comme thème de campagne la justice intergénérationnelle. La vie est un don et, en tant que chrétiens et chrétiennes, il nous incombe de prendre soin du magnifique cadeau reçu qui est la création. Soyons unis dans la prière et notre action afin que la vie sur terre ne soit pas un cadeau empoisonné pour les générations futures ! Pour une première année, le cahier liturgique que vous tenez entre vos mains est le résultat des efforts joints des théologiens et théologiennes de Suisse alémanique et de Suisse romande. Nous avons travaillé main dans la main pour concevoir les propositions liturgiques. Nous espérons qu’elles vous soient utiles dans votre pratique pastorale et que vous les accueillerez avec enthousiasme.
Christelle Devanthéry Action de Carême Responsable du département formation
Martina Schmidt Pain pour le prochain Secrétaire romande
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Entrer dans le thème
« Les semences d’aujourd’hui sont le pain de demain » Auteure : Martina Schmidt Pain pour le prochain
« Tant que la terre durera, semailles et moissons, froid et chaleur, été et hiver, jour et nuit, jamais ne cesseront. » (Gn 8.22)
« Personne ne vit seule pour elle même », entonnait la chanteuse allemande Su Kramer dans les années 80. Sa chanson a touché du doigt ce que beaucoup de personnes sentaient au plus profond de leur être : nous faisons partie d’une famille humaine, nous sommes liés les uns aux autres, notre aujourd’hui est le demain de quelqu’un d’autre. Les générations sont interconnectées les unes aux autres. « Aussi long temps que la terre durera », nous sommes destinés à vivre sur une même planète. La terre nous adresse un regard interrogateur. Comment cela va-t-il continuer ? La terre est encore entre tes mains, il n’est pas encore trop tard. C’est ainsi que la chanson évoque la responsabilité commune de la famille humaine mondiale pour rendre la vie possible aux générations futures.
La justice intergénérationnelle Pour l’édition 2014 de la campagne œcuménique, Pain pour le prochain, Action de Carême en collaboration avec Etre partenaires ont choisi le thème de la « justice intergénérationnelle ». Celle-ci fait partie intégrante de concepts tels que le dévelop pement durable, la justice sociale, les droits des enfants et le changement climatique. L’accent est mis sur la dimension de la justice qui relie les générations d’aujourd’hui à celles de
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demain. Nos modes de production industrielle, de création de richesses à outrance et nos habitudes de consommation y sont étroitement liées. Nous vivons comme si nous avions plusieurs planètes à disposition. Pourtant, il n’y en a qu’une qui peut offrir un espace vital à celles et ceux qui nous succèderont. Dans les pays en développement, nombreuses sont les personnes qui triment dans les usines de textiles et de matériaux électroniques dans des conditions de travail bafouant leurs droits, pourtant reconnus sur le plan international. Des atteintes irréversibles à la santé et des accidents sont fréquents. En contrepartie, ces usines qui marquent l’essor économique des pays comme la Chine ou le Bangladesh donnent aux jeunes une possibilité de faire perdurer la réciprocité des générations : les jeunes prennent soin des aînés ; ils leur rendent ce qu’ils ont reçu. Mais à quel prix ? Le contrat social basé sur la réciprocité et la succession des générations se voit aujourd’hui remis en question à plus d’un égard. La concupiscence et l’accumulation de richesses d’une élite économique de la génération actuelle mettent en danger le droit de vivre des générations futures. Le symbole du jeans sur les affiches de campagne évoque cette absence de justice entre les générations. Cet habit démocratisé et porté par tous les âges à travers le monde est trop souvent produit dans
Quelle justice pour les travailleurs et travailleuses du textile au Bangladesh ? © Pain pour le prochain
des conditions qui portent atteinte à la vie des travailleurs et travailleuses ainsi qu’à l’environnement. La justice entre les générations et la continuité de la vie sur terre traversent la Bible comme un fil rouge. Nous faisons partie de l’histoire de Dieu et de l’humanité à qui le Créateur a confié l’espace vital pour qu’elle « le cultive et le préserve » (Gn 2.15). Le sens profond de l’alliance que Dieu a conclue avec son peuple est celui d’assurer la paix et la vie de « toutes les familles de la terre » (Gn 12.3). De ce fait, l’œcuménisme qui signifie « l’ensemble de la terre habitée » a une carte à jouer : nous avons une responsabilité « œcuménique » envers les générations futures qui va bien au-delà de nos propres fron tières. La campagne d’Action de Carême, de Pain pour le prochain avec Etre partenaire nous y emmène.
Célébration œcuménique clé en main avec prédication
La ténacité courageuse et inspirée de Ruth et Noémi Auteurs : Nadine Manson et Nassouh Toutoungi
« Les semences d’aujourd’hui sont le pain de demain. » Tel est le slogan de la Campagne cette année. Le livre de Ruth et son histoire si touchante illustrent d’une certaine manière ce slogan, cet appel à se soucier dès aujourd’hui de la vie des générations qui nous succéderont. En effet, ne serait-ce que par son prénom qui signifie « amie » ou mieux encore « compagne », Ruth nous invite à un voyage qui défie toutes les lois régissant une famille. La « compagne » Ruth grâce à son obstination renforcée par sa confiance en Dieu fait éclater et s’élargir la notion même de parent. Notez bien à ce propos que le mot de « parent » apparaît souvent dans ce livre. Déroulement Accueillir et Saluer Célébrant : Nous voilà en période du carême. Nous vivons une nouvelle campagne œcuménique. Elle a pour titre « Les semences d’aujourd’hui sont le pain de demain ». Au cœur de ce thème se trouve la justice inter générationnelle : la justice faite aujourd’hui, qui porte ses fruits pour demain. Dans la Bible, il y a un petit livre qui conte à merveille la conti nuité entre les générations per pétuant le cycle de la vie, même si tout n’est pas gagné d’avance… Il s’agit du livre de Ruth. Nous vous invitons ce matin à cheminer avec l’histoire de Ruth et notre souci pour les générations futures.
Booz épouse l’étrangère Ruth. Ils deviennent ainsi des personnages clés de la continuité de la vie, du cycle des moissons et de la filiation. Et c’est avec les paroles de cet ancêtre du roi David que nous allons nous saluer ce matin. A ma salutation : « Dieu soit avec vous! », je vous invite à répondre : « Que Dieu te bénisse! » : Célébrant : Que Dieu soit avec vous ! Communauté : Que Dieu te bénisse !
Sans crainte devant Dieu, osons exprimer ce qui nous blesse et nous paralyse au plus profond de nousmêmes. Veuve, ses deux fils morts, Noémi, dont le nom signifie « la gracieuse », pleure amèrement en prenant Dieu à parti : « Ne m’appelez plus Noémi, appelez-moi Mara, c’est-à-dire amère, car Dieu m’a remplie d’amertume. Comblée j’étais partie, vide Dieu me ramène ! Pourquoi m’appelleriez-vous Noémi, alors que Dieu m’a rendue malheureuse ? » Ecoute, Dieu, sonde-nous, nous déposons devant toi notre peine et notre péché. Amen. Chant Alléluia, 43/04 Seigneur, reçois, Seigneur, pardonne ou CNA, 174 Seigneur Jésus envoyé par le Père Se repentir et accueillir le pardon Pour recevoir le pardon de Dieu et le goûter, nous vous proposons de manger quelques fruits secs de TerrEspoir1, fondation pour un commerce équitable : Distribuer les fruits séchés. Ta Parole est douce à mon palais plus que le miel à ma bouche. (Ps 119.103)
Invoquer Préparer des feuilles de salade de trévise lavées que les paroissiens devront mâcher. 1
Voir le site Internet: www.terrespoir.com.
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Célébration œcuménique clé en main avec prédication
Le pardon de Dieu nous met debout. Noémi a perdu ses fils, en Ruth elle a trouvé une nouvelle famille, c’est pourquoi les femmes dirent : « Loué soit le Seigneur ! Aujourd’hui il a fait naître celui qui prendra soin de toi. Que ton petit-fils devienne célèbre en Israël ! Il va transformer ta vie et te protéger dans ta vieillesse. Ta belle-fille vaut mieux pour toi que sept fils, car elle t’aime et t’a donné ce petit-fils. » (Rt 4.14-15) Là où le malheur abonde, la grâce surabonde. (voir Rm 5.10) Louer Tout comme le peuple à la porte de la ville dans le livre de Ruth s’excla mait : « Nous sommes témoins de la gloire de Dieu », à sa suite, nous aussi témoins, louons Dieu : Au choix: 1. Psalmodier le Psaume 8, CNA Psaume 8 en invitant l’assemblée à chanter le refrain. 2. Lire le Psaume 8 et ensuite le faire chanter (Alléluia, 8) ou Psaumes et Cantiques 7 en choisissant les strophes. Vivre la Loi L’histoire de Ruth et de Noémi est une histoire de famille qui sort des schémas classiques. Belle-mère et belle-fille se sont choisies. Elles ont joint leurs destins pour mieux affronter la vie. Or le Christ nous appelle à nous ouvrir à une nouvelle parenté : « Qui est ma mère et qui sont mes frères ? Celles et ceux qui m’écoutent et qui font la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui ou celle-là m’est un frère et une sœur et une mère. » (Mt 12.46-50) A la suite de Ruth et de Noémi, apprenons à vivre en tant que sœurs
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et frères partageant une même communauté de destin sur une terre aux ressources limitées. Chant CNA, 211 ou Alléluia, 61/67 Gloire au Christ, parole éternelle Ecouter Pistes pour la prédication Commençons par le commencement : Verset 1 : « Aux jours où les juges gouvernaient, il y eut une famine dans le pays. » Le livre de Ruth commence par une famine. Cruelle ironie que Bethléem – maison de Dieu, maison du pain – pays où devait couler le lait et le miel, soit devenue la maison où règne la famine. Situation transposable à notre aujourd’hui où la crise frappe de manière inéquitable sur notre terre. Situation qui nous concerne au premier chef tant la question se pose de savoir pourquoi et comment les ressources de notre terre ne parvien nent pas à nourrir tous les êtres humains, malgré la potentialité de le faire. C’est un truisme de déplorer l’injuste partage des richesses, des biens et des ressources. L’histoire de Ruth nous appelle à une autre prise de conscience. Une prise de con science qui ne s’arrête pas au niveau purement éthique, mais qui s’adresse à notre conviction chrétienne. L’obstination de Ruth tire sa sève non seulement de son sens de la loyauté et de la droiture humaines mais encore de sa confiance de vivre devant et sous la grâce de Dieu. Le Livre de Ruth commence aussi au temps où les juges gouvernaient. Détail qui aurait pu demeurer insignifiant, mais qui en fait pose un décor et un contexte aux répercussions insoupçonnées. Le livre des
Juges précède celui de Ruth. Un leitmotiv parcourt tout le récit. « Il n’y avait pas de roi en Israël : chacun faisait ce qui lui convenait. » Ce leitmotiv scande les histoires les plus cruelles du Livre des Juges, il clôt le livre et il est encore repris en partie au début de l’histoire de Ruth. Pourquoi ? « Aux jours où les juges gouvernaient. » Là il nous faut sous-entendre la suite du verset refrain, la suite du leitmotiv : « chacun faisait ce qui lui convenait. » Dès lors est suggérée fortement une part de responsabilité des êtres humains dans l’advenue incongrue de cette famine à Bethléem, la Maison du pain, pays où coule le lait et le miel. Ruth et Noémi sont alors deux figures qui, par leur comportement, réalisent en quelque sorte une espèce de campagne de sensibilisation avant l’heure. Une sensibilisation à la prise de conscience de notre mode de vie. Sensibilisation à modifier notre comportement en temps de crise. Sensibilisation aussi et surtout à ne pas sombrer dans la simple culpabilisation mais à plutôt nous tourner avant tout vers Dieu et à nous remettre entre ses mains. Par leur féconde alliance et leurs initiatives, Noémi et Ruth construiront un avenir là où il n’y en avait pas. Elles trouveront une succession alors que le sort les en avait privées. Elles trouveront de la nourriture alors que la famine avait frappé. Leur histoire est une invitation à prendre conscience de notre rôle à la fois communautaire et individuel dans le paysage de l’avenir. « Les semences d’aujourd’hui sont le pain de demain. » Au-delà du moralisme et de la culpabilisation Afin de ne pas rester au stade éthique
Célébration œcuménique clé en main avec prédication
en s’enfonçant dans le moralisme et la culpabilisation, l’histoire de Ruth parvient à transcender les contingences humaines. Malgré la famine, malgré les durcissements ethniques, malgré les lois des humains, en définitive la grâce de Dieu triomphe. Regardez, figurez-vous mentalement cette scène de liesse, de joie et de bénédictions : « Booz prit Ruth, qui devint sa femme, et il alla vers elle. L’Éternel permit à Ruth de concevoir, et elle enfanta un fils. Les femmes dirent à Noémi : Béni soit l’Éternel, qui ne t’a point laissée manquer aujourd’hui d’un homme ayant droit de rachat, et dont le nom sera célébré en Israël ! Cet enfant restaurera ton âme, et sera le soutien de ta vieillesse ; car ta belle-fille, qui t’aime, l’a enfanté, elle qui vaut mieux pour toi que sept fils. Noémi prit l’enfant et le mit sur son sein, et elle fut sa garde. Les voisines lui don nèrent un nom, en disant : « Un fils est né à Noémi ! Et elles l’appelèrent Obed. Ce fut le père de Jessé, père de David. » (chapitre 4.13-17) L’exemplarité L’histoire de Ruth est un apprentis sage. Celui de savoir persévérer et d’agir pour que les semences d’aujourd’hui soient le pain de demain. Et de le faire comme Ruth et Noémi, sans complexe, sans tenir compte du peu de considération que leur portait la société de leur époque : elles n’étaient que des femmes, et pire encore des veuves, et pire encore sans enfants. Elles nous décomplexent ou autrement dit nous rappellent qu’aux yeux de Dieu il est tenu compte de notre humanité acceptée et aimée en Christ. Conti nuons à notre échelle à prévenir l’avenir même si cet acharnement, cette mission peuvent nous
apparaître vains au regard du désordre du monde, de sa surconsommation, voire de son gaspillage. L’exemple de l’obstin ation, de la ténacité courageuse et inspirée de Ruth et de Noémi est la clef de notre action aujourd’hui pour nous et pour celles et ceux qui viendront après nous. Confesser Transmettre, c’est apprendre. Il y a une pédagogie du croire. Nos anciens avaient leurs mots, ils avaient une foi vivante. Avec eux et avec les chré tiens de tout temps, je vous invite à confesser notre foi : Je crois en la promesse de Dieu qui brise le pouvoir du péché et établit son Royaume de justice et de paix. Je ne crois pas que les plus puissants auront raison, ni que les armes et l’oppression arriveront à leurs fins. Je crois à la réalisation des droits humains, à la sororité et la fraternité de tous les êtres humains et au pouvoir des non-violents. Je refuse tout ce qui asservit les êtres humains. Je m’engage à ce que tous les enfants, toutes les femmes et tous les hommes aient la même dignité humaine. Je conteste que la guerre, la pauvreté et la faim soient un destin inélucta ble. J’affirme que Dieu ne supporte pas la défiguration de sa création. Je crois en la puissance transformatrice et transfiguratrice de Dieu. Dieu accomplira la promesse qui nous a été faite : le ciel et la terre seront renouvelés. Amen. Chant CNA, 763 ou Alléluia, 64/13 La ténèbre n’est point ténèbre
Intercéder Dieu de bonté, tu as créé notre monde de manière à ce que les générations d’êtres humains se suivent. Aide-nous à vivre cette succession des générations dans un esprit de solidarité et d’attention les uns pour les autres : Les actes des parents, bons ou mauvais, ont une influence sur la génération suivante. Les générations sont une communauté de destin. Que le souci de demain soit au centre des préoccupations d’aujourd’hui. La responsabilité vis-à-vis de notre environnement est l’affaire de tous : à nous de laisser aux générations suivantes un monde dans lequel elles puissent vivre et s’épanouir. Que cette tâche soit prise au sérieux. La solidarité entre les générations est un devoir social indispensable : que toute personne, quel que soit son âge et sa situation, puisse compter sur un réseau d’aide et de soutien. Que cet esprit d’entraide nous pousse à entendre les aspirations de chacune et de chacun. Nos générations sont des communautés dans lesquelles nous racontons des histoires, notamment l’histoire de la libération que Dieu propose à son peuple. Que chaque génération puisse réactualiser cette histoire en fonction de ses préoccupations et ses défis. Les générations constituent un réseau dans lequel Dieu transmet sa vie. Que nous sachions prendre soin de ce don de vie non seulement à l’égard de nos sœurs et frères en humanité mais aussi de toute la création divine.
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Célébration œcuménique clé en main avec prédication
© Action de Carême
Prière de conclusion Dieu maintient pour mille générations son alliance avec celles et ceux qui obéissent à ses commandements, Dieu reste fidèle envers celles et ceux qui l’aiment. Amen. (Dt 7.9) Communier S’il n’y a pas de sainte Cène / Eucharistie, penser à mettre la prière du Notre Père après les intercessions. Et s’il y a sainte Cène/Eucharistie, penser à l’intégrer à la liturgie de communion. Chant CNA, 337 ou Alléluia, 24/03 Nous qui mangeons le pain
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Exhorter Noémi était veuve et ses enfants étaient morts. Ruth était partie avec elle dans la vie. Booz a épousé Ruth. Cette alliance montre la force de la grâce de Dieu à travers nos histoires de vie. Je vous invite à vous lever pour entendre cette exhortation et recevoir la bénédiction: Que l’aujourd’hui de nos actes se soucie du demain de nos enfants, que nous sachions préserver les res sources d’aujourd’hui pour celles et ceux qui viendront demain, et que nous ayons à cœur de vivre aujourd’hui pour que le bien-être de celles et ceux de demain soit assuré. Que les semences d’aujourd’hui soient le pain de demain.
Recevoir la bénédiction Célébrant, en levant les mains: Que Dieu vous bénisse et vous garde! Que Dieu fasse resplendir sur vous son visage et vous accorde sa grâce ! Que Dieu tourne vers vous son visage et vous accorde sa paix ! Et que le Dieu de Ruth et de Noémi, Père, Fils et Saint-Esprit vous bénisse et vous garde ! Amen Chant CNA, 572 Par la musique et par nos voix ou Alléluia, 36/08 O Jésus, tu nous appelles
Pistes homilétiques
1er dimanche de carême
La nudité humaine et l’art de Dieu d’habiller l’homme Textes de la prédication : Mt 4. 1-11 et Gn 2. 7-9 et 3. 1-7 et 21
Auteure : Danielle Balmer
Autour du thème « voir et agir », la campagne œcuménique des organisations de développement des Eglises nous invite, cette année à nouveau, à observer à la loupe la réalité et à en sonder les tenants et les aboutissants. Les dimanches de carême, ce sont les lectures bibliques qui nous permettent de passer à la loupe notre propre vie et nos actions. La lecture du premier dimanche de carême nous raconte comment Jésus a été conduit au désert par l’Esprit de Dieu. Dans un premier temps il y est seul avec ses pensées et ses sentiments. Lorsqu’il commence à avoir faim, il entre en conflit avec le diable, le tentateur. Cette confrontation l’oblige à établir une distinction précise entre les bonnes et les mauvaises actions. Jésus rejette la solution facile consistant à se saisir du pain à tout prix, à se saisir du pouvoir de manière souveraine. Dès le début de la Bible, nous voyons comment le tentateur joue avec le désir humain de posséder plus, avec notre avidité sans limites et notre tendance à saisir le fruit défendu. Adam et Eve croient atteindre la sagesse en mangeant de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Ce qu’ils apprennent, au contraire, c’est à
quel point ils sont nus et vulnérables. Nu et sage s’écrivent avec les mêmes consonnes en hébreu : la sagesse acquise par le premier couple humain consiste en la prise de conscience de leur vulnérabilité et de leur nudité.
Lien avec la campagne Lorsque nous examinons nos propres actions, nous découvrons, à y regarder de plus près, qu’aujourd’hui encore, nous sommes confrontés aux mêmes questions : à quoi nous mène notre faim, que nous pousse-t-elle à faire ? Qu’est-ce qui nous guide ? Les bons commandements de Dieu et le fait que nous connaissons les limites nécessaires de nos actions ? Ou alors notre avidité et notre faim sans limite de posséder plus – même au détriment d’autrui ? L’affiche de la campagne œcuménique de cette année, qui passe une paire de jeans à la loupe, nous rappelle que notre envie d’acheter des vêtements bon marché peut entraîner la pollution de la terre et plonger autrui dans la pauvreté extrême.
image touchante que nous voyons là : Dieu comme couturière, qui se tient derrière sa machine à coudre, sans relâche, jour et nuit. Dieu lui-même veille à vêtir et à protéger les êtres humains qu’il aime. Dieu s’occupe de nous, même lorsque, mis à nus, nous sommes empêtrés dans les conséquences de nos actions. Dans le récit de Jésus dans le désert, ce sont finalement les anges, les messagers de Dieu, qui prennent soin de lui : « et voici que des anges s’approchèrent, et ils le servaient ». Dieu prend soin de nous et nous console, nous servant ainsi d’exemple pour nos propres actions, lorsque nous prenons soin des autres. La campagne œcuménique nous rappelle que nous devons également prendre soin des générations futures. Car « les semences d’aujourd’hui sont le pain de demain ».
Adam et Eve sont guidés par leur faim d’avoir plus – et sont confrontés, de façon douloureuse, à leur existence nue. Or, l’histoire se termine sur une note d’espoir : Dieu lui-même couvre la nudité du couple qu’il a créé en le couvrant de vêtements. C’est une 9
Pistes homilétiques
2e dimanche de carême
Une bénédiction pour toutes les générations Texte de la prédication : Gen. 12. 1 - 4a
Auteure : Rita Gemperle
Nous souhaitons certainement tous et toutes mener une bonne vie, aujourd’hui comme demain. Notre besoin de recevoir une bénédiction, nous le ressentons tout particulièrement lors d’événements qui consti tuent un passage dans notre vie, comme un baptême, un mariage ou d’autres départs dans une nouvelle étape de notre vie. La bénédiction nous donne le courage de poursuivre le chemin que nous avons choisi dans la confiance.
Pistes liturgiques Abraham reçoit une bénédiction lorsque Dieu lui donne l’ordre, à lui et à Sara, de partir dans un pays qu’il leur montrera. « Je ferai de toi une grande nation et je te bénirai. Je rendrai grand ton nom. » C’est une promesse impressionnante, mais en même temps exigeante. Avec les générations qui leur succèderont, ils recevront la bénédiction de Dieu, se multiplieront et entreront dans l’histoire. Cette bénédiction donne du courage à Abraham et Sara, mais elle représente aussi une rupture radicale avec la vie qu’ils ont menée jusqu’alors et un départ vers un avenir incertain.
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La bénédiction donnée à Abraham et Sara s’accompagne d’exigences élevées : « Sois en bénédiction. En toi seront bénies toutes les familles de la terre.» Dieu veut plus que le simple bonheur d’Abraham et de Sara. Il est attaché à une vie bénie sur la terre entière : des relations bénies entre les êtres humains, entre les générations, entre les êtres humains et toute la création, une bénédiction de toute la famille humaine. Dieu donne sa bénédiction afin que les hommes et les femmes puissent à leur tour devenir une bénédiction pour d’autres. Nous avons reçu la mission d’agir de manière à ce que les générations qui nous suivent aient une vie bénie. Le slogan de la campagne œcuménique « Les semences d’aujourd’hui sont le pain de demain » nous invite à réfléchir aux conséquences de nos actes. Quelles sont les conséquences pour les générations qui viennent après nous, tant au Nord qu’au Sud, de notre mode de vie qui nous induit à utiliser bien plus de ressources que ce qui nous est dû ? Avec notre style de vie basé sur le gaspillage, nous risquons de priver la nouvelle génération et les suivantes de véritables perspectives de vie. Toutefois, une mission nous est confiée : celle de nous mettre en marche et de devenir, à notre tour, une bénédiction pour d’autres. Plus qu’un simple encouragement, la bénédiction est un appel à prendre
notre responsabilité. Cela implique une réflexion sur notre mode de vie et nos habitudes de consommation. Que nous achetions des aliments ou des habits, ces actions s’inscrivent presque toujours dans un contexte mondial. Et souvent, il s’agit d’un contexte d’injustice. Cette année, la campagne œcu ménique met en lumière la production de jeans en attirant notre attention sur les abus existant dans ce secteur. Les organisations de développement, Action de Carême, Pain pour le prochain, avec Etre partenaires nous invitent à nous informer, à changer nos habitudes et à emprunter des voies nouvelles en tant que consommateurs et consommatrices, que ce soit pour l’achat de vêtements ou d’autres produits. Que le temps de carême, qui est un temps de conversion, nous inspire un nouveau départ ! Devenons à notre tour une bénédiction, nous qui avons été bénis par Dieu ! C’est une tâche importante car la vie des générations futures en dépend.
Célébration en lien avec la tenture de carême
La table des générations Auteur : Josef Wirth
La table est l’élément central de toutes les images de la tenture. La table symbolise également la famille : c’est autour de la table que les membres – jeunes et moins jeunes – de la famille se réunissent. Parfois, une table accompagne même plusieurs générations. Elle sert de fil rouge dans le cadre de la célébration. On installe une table ou on utilise l’autel (la table de la communion) en guise d’illustration et de lieu central pour les scènes proposées. L’ordre des images (en bas à gauche et à droite, puis en haut à gauche et à droite) correspond au déroulement habituel d’une célébration avec Sainte Cène ou Eucharistie (médita tion, proclamation, célébration de la Cène, bénédiction). Variante : le déroulement peut aussi être inversé, en commençant en bas à gauche, puis en poursuivant dans le sens des aiguilles d’une montre et en s’inspirant des idées suivantes : l’appât du gain – le partage est possible – le partage concrétisé par la Cène – perspective : être comme les enfants et regarder vers l’avenir avec insouciance. Autre possibilité : utiliser séparément les 5 parties sous forme de prière ou de petite célébration. Il est également possible d’associer un texte biblique à chaque image. Nous proposons de commencer chaque partie avec une scène liée à l’une des images. Il est également possible de projeter une image de la tenture et de la décrire.
Le souci de la sécurité et du pain quotidien Méditation (image en bas à gauche) Entre trois et quatre adultes et/ou enfants sont assis derrière la table et amassent une abondance de nour riture. Trois ou quatre autres adultes/ enfants sont accroupis devant la table et tentent de saisir quelques miettes. Les riches s’unissent pour repousser avec véhémence les attaques des pauvres. Réflexion Les personnes assises derrière la table veulent s’assurer qu’elles auront assez pour elles-mêmes. Aussi se retranchent-elles derrière cette table en amassant leurs provisions. Elles sont même prêtes à recourir à la violence pour défendre leurs privilèges et garantir leur mode de vie personnel. Texte biblique Lc 16. 19-21. Le riche est tellement obnubilé par ses biens qu’il ne voit même pas le pauvre Lazare.
Méditation Est-ce que j’ai tendance à penser uniquement à mes propres intérêts et à ne penser qu’à moi? Suis-je suf fisamment réceptif à la détresse de mon prochain tant dans mon entou rage que dans le monde entier ? Prière Kyrie Seigneur, parfois nous pensons trop à nous-mêmes et en oublions les autres qui n’ont pas suffisamment pour vivre. Seigneur, prends pitié. Christ, nous sommes souvent si accaparés par la protection de nos biens que nous ne voyons même plus comment se portent les autres. Christ, prends pitié. Seigneur, pour défendre nos privilèges et notre droit, nous sommes même prêts à avoir recours à la violence. Seigneur, prends pitié.
Insouciance et confiance Proclamation (image en bas à droite) Entre 3 et 5 enfants joyeux sont assis sur la table, boivent de l’eau dans un verre, mangent des noix ou des fruits secs et balancent leurs jambes. Réflexion Celui qui ne possède pas grand-chose peut jouir du peu qu’il a en toute insouciance et se réjouir de ce qu’il possède. Il partage volontiers pour veiller au bien-être d’autrui. Il est parfois impressionnant de voir comment dans les Eglises du Sud les pauvres font des dons pour ceux qui sont encore plus démunis qu’eux. Texte biblique Mt 6. 24-34. Nous pouvons compter sur le fait que Dieu prend soin de nous. Nous n’avons donc pas besoin de nous inquiéter pour l’avenir.
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Tenture de carême
Souhaits des enfants pour l’avenir A la question de savoir quel est le monde dans lequel il rêve de vivre quand il sera grand, Jimmy Becerra Arciniegas de Colombie, âgé de dix ans, a donné la réponse suivante : « J’aimerais devenir expert informatique pour pouvoir ouvrir mon propre magasin et aider les gens. Je veux transmettre ce que j’ai appris. En tant que fils de paysans, j’aimerais aussi continuer à cultiver mon champ et m’occuper de ma mère. Il n’y a qu’un sentier étroit qui mène à notre village de Nuevo Piagua. Quand il pleut, il devient boueux et glissant. Je souhaite que ce chemin soit amélioré à l’avenir. Les gens doivent apprendre à moins polluer l’environnement. Ils obtiennent des semences pour cultiver leurs propres champs. C’est la seule manière pour eux de se libérer de la pauvreté. Le maire et le gouvernement devraient dire aux gens de manger plus de fruits et de légumes frais au lieu de boîtes de conserve, qui polluent l’environnement. En plus, ces aliments ne sont pas aussi sains que les produits frais. » Après avoir entendu cette voix du Sud, les enfants de la paroisse présentent les rêves et les souhaits qu’ils ont préparés. Ensuite, on peut discuter à deux ou à trois de ces souhaits.
Le souci du pain quotidien pour tous et toutes Proclamation (image en haut à gauche) Entre 3 et 5 adultes ou enfants sont debout derrière la table et s’interrogent les uns les autres : « Le soir est tombé. Qui nous donne à 14
manger ? » Un enfant s’approche de la table et y pose 5 miches de pain. Texte biblique Jn 6. 1-13 Réflexion L’enfant donne ce qu’il possède. Ce faisant, il permet à tous de manger à satiété. Jésus encourage ces actes et invite au partage. Nous aussi, nous sommes appelés à un tel partage, notamment en étant disposés à prêter quelque chose ou en soutenant des projets d’aide dans notre pays ou ailleurs dans le monde.
La table des générations Cène / Eucharistie (image en haut à droite) Des personnes très diverses (jeunes et vieux, personnes pauvrement ou richement vêtues) sont assises autour de la table dans le cadre d’une célébration. Elles chantent et rient. Réflexion Jésus encourage à avoir confiance en l’avenir en invitant les gens à se soutenir et à se battre pour des causes communes, par exemple le maintien du Dimanche, le dévelop pement de nouvelles énergies, le traitement humain des réfugiés etc. Jésus conçoit sa Cène comme un repas communautaire de l’avenir et une vision d’un monde juste. Tout le monde a sa place à sa table – quel que soit son rang social. Oui, il sait aussi très bien intégrer les personnes qui se trouvent en marge. Si diverses générations se rencontrent et cherchent la voie qui mène à un monde plus équitable, les générations futures, elles aussi, auront leur pain quotidien.
Texte biblique Mt 9. 9-13. Jésus mange avec des pêcheurs. Eucharistie / Cène Nous pouvons, nous aussi, agir comme Jésus en son nom. Nous voulons célébrer la Cène de l’avenir et du royaume imminent de Dieu.
La bénédiction Description de l’image (dans son ensemble) Les quatre parties de l’image sont liées entre elles au milieu par la croix lumineuse. Réflexion La croix relie le ciel et la terre et les êtres humains entre eux. Ensemble avec Dieu et en tant que diverses générations liées les unes aux autres, nous voulons nous engager pour un bel avenir. Que Dieu nous bénisse dans notre tâche ! Bénédiction Dieu, qui étais depuis le début en tant que père et qui restes jusqu’à la fin des générations, préserve l’union entre les générations et offre-nous un avenir. Dieu, qui es proche de nous en Jésus et qui nous enseignes le partage à travers Jésus, donne-nous du courage et de l’espoir. Dieu, qui nous encourages en tant qu’Esprit, donne-nous l’énergie et la force nécessaires pour construire un nouveau monde selon ta vision.
La tenture a été réalisée par l’artiste bolivienne Ejti Stih. Pour plus d’informations www.voir-et-agir.ch
Pistes homilétiques
3e dimanche de carême
Jésus et la Samaritaine Jean 4. 31-42 toutes ces générations deviennent contemporaines dans le présent-futur / futur-présent du Royaume. Auteur : Michel Durussel
Lien avec le thème de la campagne Le dialogue entre Jésus et ses disciples se noue autour d’un malentendu : alors que ceux-ci parlent d’une nourriture matérielle répondant aux besoins physiques des humains, leur maître évoque une nourriture spirituelle : faire la volonté de celui qui l’a envoyé. Deux façons de se situer dans le temps apparaissent ici : • la nourriture terrestre a déjà été produite, elle est là, à disposition. • La nourriture dont parle Jésus est à faire, elle est à venir. Elle se situe dans un temps autre illustré par l’image de la moisson. Jésus invite ses disciples à se situer dans ce temps nouveau qui fait irruption dans le présent. Ce qui est offert ici, ce n’est pas une nourriture répondant aux besoins du corps, mais une eau jaillissante qui étanche la soif de sens et de réalisation de soi que toute vie humaine porte en elle. Cette irruption du temps de la moisson, du Royaume de Dieu, dans l’histoire des humains peut faire croire que celle-ci est finie. Or elle continue : l’arrivée des Samaritains auprès de Jésus, prémices de la moisson finale, préfigure celle des multitudes qui suivront dans l’avenir ;
génération avec celles qui la précèdent et celles qui la suivent. Cette communion-responsabilité qui transcende le temps ne doit toutefois pas nous faire oublier celles et ceux qui souffrent aujourd’hui du partage inéquitable des moissons terrestres.
La solidarité intergénérationnelle se décrit habituellement ainsi : Piste liturgique comme le moissonneur dépend du Prendre un bol de blé pour faire travail du semeur, une génération prendre conscience des étapes qui dépend des actes des générations vont des semailles à la moisson et le précédentes. La reconnaissance poser sur la table de communion pour envers le travail de celles et ceux qui illustrer la promesse d’une moisson nous ont précédés et transmis toute déjà là en espérance. Cette réalité sorte de biens (matériels, culturels, sociaux, artistiques) nous incite à agir « terrestre » accompagnera le message sur la réalité « spirituelle » de sorte que nos descendantes et d’une communion de foi qui nous descendants bénéficient d’une rend contemporaines et contemposituation qui ne soit pas dégradée rains des générations du passé et du par notre comportement. futur. Au moment de l’eucharistie, mettre La solidarité selon Jésus est plus en valeur cette dimension à venir de radicale : le temps nouveau qu’il la communion des saints en rappelant inaugure nous rend contemporains cette solidarité qui transcende le de celles et ceux qui viennent après temps et l’espace. nous ; la communion des saints ne concerne pas seulement les générations du passé, mais aussi celles du futur, cette moisson en attente déjà Ressources liturgiques présente dans la foi. Ainsi la nour Psaume 126 riture qui apaise notre véritable désir, Chants Alléluia : 36/10 Que la moisfaire la volonté de Dieu, nous oriente son du monde est grande ; 55/06 vers cet autre à venir qui est déjà là. L’Evangile est la semence ; 49/51 Dans la foi chrétienne, la responsabi- Seigneur, tu nous donnes ce pain Chants CNA, 421 Le grain de blé, voici lité envers les générations à venir, le souci d’un développement durable se qu’il tombe en terre ; 522 Ouvriers de la paix, la moisson vous attend ; 563 rattachent à la conviction d’être unis Le monde ancien s’est est allé. dans le projet de Dieu, d’être une même moisson qui réunit notre 15
Pistes homilétiques
4e dimanche de carême
Agir au lieu de chercher des coupables Jean 9. 1-7
Auteure : Verena Sollberger Schwarzenbach
Présentation et pistes homilétiques Qui est coupable ? C’est la question que posent les disciples en rencontrant l’homme aveugle de naissance. Pour eux, il est évident que quelqu’un doit en porter la responsabilité. Dans son cas, ce sont probablement ses parents : ils ont péché et leur enfant en subit les conséquences ! Les disciples sont convaincus que le péché se transmet héréditairement. Le prophète Jérémie fait référence à cette croyance ancienne : « les pères ont mangé du raisin vert et ce sont les enfants qui en ont les dents rongées » (Jr 31. 29). Or, Jésus s’y oppose en affirmant que le péché n’est pas héréditaire. Jérémie en est, lui aussi, convaincu : « chacun mourra pour son propre péché, et si quelqu’un mange du raisin vert, ses propres dents en seront rongées » (Jr 31. 30). Tandis que les disciples tournent leur regard vers le passé, Jésus est entièrement dans le présent. Il encourage les disciples à agir : faites tout ce qui est en votre pouvoir pour que cet aveugle-né puisse mener une vie dans la plénitude. Ainsi, il fait prendre conscience aux disciples que 16
lorsqu’ils cherchent un coupable, ils se dérobent à la responsabilité qu’ils ont, ici et maintenant, face à cette personne.
Lien avec la campagne Le péché n’est pas héréditaire, dit Jésus. Pourtant, nous sommes souvent préoccupés par des ques tions semblables à celles que posent ses disciples. Qui est responsable de la répartition inéquitable des res sources ? A qui incombe la responsabilité de l’égalité des chances à une vie digne sur cette terre ? Nous vivons à une époque où les injustices abondent. Pouvons-nous tout simplement ignorer la question de la responsabilité ? Il est, ainsi, nécessaire de la reformuler. La simple recherche de coupables nous permet de nous déresponsabiliser. Lorsque nous savons à qui incombe la faute, l’affaire est en quelque sorte réglée. Or, la désignation d’un responsable du fait que des enfants du Sud doivent nouer des tapis avec leurs petites mains agiles au lieu d’aller à l’école ou du fait que l’on cultive de la canne à sucre pour produire des agrocarburants au lieu d’aliments pour la population locale en Sierra Leone ne permet pas d’améliorer la situation à l’avenir.
Voir et agir Il s’agit plutôt d’agir et, à l’instar de Jésus, d’ « apporter la lumière », d’aider à changer ces situations pour que les enfants puissent aller à l’école et que les champs soient pleins de denrées alimentaires pour la population locale. Pour ce faire, il est parfois nécessaire de mettre en lumière le passé, non pas pour chercher les coupables, mais pour analyser les causes et agir différemment à l’avenir. L’analyse des causes est tournée vers l’avenir car elle pousse à agir, à transformer. Aussi la campagne de Pain pour le prochain, Action de Carême avec Etre partenaires invite-t-elle à voir et à agir. Chaque génération hérite de la terre de ses pères et de ses mères. La vie de nos ancêtres laisse des traces sur cette planète – et ces traces ne sont pas uniquement positives. En effet, chaque génération hérite aussi des problèmes du passé. Il ne sert donc à rien d’accuser nos parents et de rejeter la faute sur eux. Il est bien plus utile d’apprendre à gérer mieux l’héritage reçu : éliminer les fardeaux du passé et mener des bonnes actions afin de pouvoir en trans mettre le résultat à la génération suivante. Chaque génération est responsable du monde dans lequel elle vit. Chaque génération est responsable de voir et d’agir.
Pistes homilétiques
5e dimanche de carême
Le Seigneur entend notre prière Jean 11. 1-44 : La mort et la résurrection de Lazare
Lien avec la campagne Auteur : Célestin Kabundi Kabengele
Interpellation Notre foi est souvent fragile, et nous avons de la peine à laisser le Seigneur agir. Il connaît nos besoins. Près de Lui nous apprenons à connaître sa pensée et jouissons de ses communications intimes. Alors … Avons-nous pleinement conscience que la grâce du baptême nous a fait mourir au péché pour renaître au Christ ? Agissons-nous comme des ressuscités ? Quelle place a-t-il dans notre vie ? Le reconnaissons-nous comme Celui qui nous aime ? Est-il vraiment pour nous le Seigneur et le Maître (Jn 13. 14) ? Devant les souffrances multiples, sommes-nous conscients du rôle d’intercession que nous sommes appelés à jouer ? « Seigneur, celui que tu aimes est malade ». Seigneur, ce monde que tu aimes est malade…
Nos deux héroïnes ne se contentent pas de remarquer que Lazare est malade. Elles réagissent, elles envoient des émissaires auprès de celui qui est censé les aider : « celui que tu aimes est malade ». Quel acte de confiance ! Cet acte de foi qui remet au Seigneur celui qui souffre m’ouvre à toutes les générations, présentes et à venir ! Oui elles habitent mon quotidien ces personnes de tout âge, je les côtoie. Alors suis-je capable de secourir le jeune affecté par le chômage, la drogue, l’indifférence, le rejet, le mépris ? La personne âgée rongée par la solitude, la maladie ? Quel est mon engagement pour combattre nos morts que sont l’égoïsme, la recherche effrénée du gain et du profit ? Nous assistons à la mondialisation de l’indifférence comme le disait le pape François sur l’île de Lampedusa en juin 2013.
Pistes pour la liturgie « Beaucoup parmi les Juifs crurent en Lui ». Une précision donnée à leur sujet : ils étaient venus « auprès de Marie ». Son témoignage, sa tenue, son attitude incitent à se convertir. Aujourd’hui le Seigneur a besoin de servantes et de serviteurs dévoués et désireux d’annoncer l’Evangile.
Au moment du rite pénitentiel, on pourra préciser que la demande de pardon est également faite pour tous nos frères et nos sœurs de par le monde dans un esprit de responsabilité par rapport aux générations à venir. Au moment du credo, on pourra faire un lien avec la profession de foi de Marthe. Au moment de la prière universelle, on pourra demander à Jésus de « regarder notre terre et d’entendre notre prière » en chantant par exemple le refrain « Seigneur écoutenous, Seigneur exauce-nous ». Au moment de la quête et juste avant l’offertoire, on pourra présenter un des projets d’Action de Carême ou de Pain pour le prochain. Au moment de la prière eucharistique, on pourra demander l’intercession de Marthe et de Marie afin qu’elles nous apprennent à configurer notre cœur selon le cœur de Dieu, qu’elles nous apprennent à être des croyantes et croyants qui accueillent pour eux-mêmes et pour le monde la Bonne Nouvelle de la résurrection.
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Célébration œcuménique pour familles
Le miracle du partage Le récit de Jésus qui rassasie la foule va nous permettre d’aborder le thème de l’interaction entre les générations. L’attitude de l’enfant qui met à disposition le peu qu’il a ouvre le champ au miracle du partage, auquel tous participent. Dans le cadre d’une célébration du pain, nous allons vivre cette expérience. Auteures : Ingrid Krucker-Manser et Verena Sollberger Schwarzenbach
Déroulement Accueillir Au gré du célébrant Chant Alléluia 36/15.1-3 Béni soit le lien CNA 593, Tournés vers l’avenir, surtout les strophes 9,11 et 12 Introduire « Les semences d’aujourd’hui sont le pain de demain » c’est le thème qu’Action de Carême, Pain pour le prochain et Etre partenaires ont choisi pour la campagne œcuménique. Ce que nous « semons » (ou non) aujourd’hui, nous le « récolterons » (ou non) demain. Fidèle à cette idée, le thème de notre célébration (œcuménique) est celui de l’interaction entre les générations, le fait d’être insérés dans un réseau qui regroupe ceux et celles qui nous ont précédés et ceux et celles qui viendront après nous, nos descendants. Pour rendre visibles les différents âges et générations représentés ici, nous vous invitons à faire un petit jeu. Le célébrant ou la célébrante invite les participants à se lever les uns après les autres par groupes d’âge, à
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regarder autour d’eux et à observer. Par ex., les moins de 10 ans, les personnes entre 10 et 20 ans, les personnes entre 20 et 40 ans, etc. Faire des commentaires spontanés sur ce qu’on voit – quel groupe d’âge est représenté, qui manque, qui est le ou la plus jeune, le ou la plus âgé-e ? ... Chant Alléluia 51/02 Jeunes et vieux CNA 571, Dieu nous a tous appelés Avant la célébration, des jeunes et des seniors auront été interrogés sur leurs espoirs et leurs craintes. Les réponses seront données par des représentant-e-s des différents groupes d’âge dans l’assemblée. Chers enfants, chers jeunes. Imaginez qu’on arrive à tourner la roue du temps à grande vitesse, imaginez que vous avez soudainement 30 ans de plus : comment voyez-vous votre vie à ce moment-là, à quoi devrait ressembler le monde ? Et que faudrait-il à tout prix éviter ? Et vous, chers adultes, que souhaitezvous pour la génération suivante ? A quoi devrait ressembler le monde
dans lequel elle vivra dans 30 ans ? Quels sont vos espoirs, quelles sont vos craintes ? Comment répondriezvous à ces questions ? Ce sont des questions que nous avons posées à différents jeunes et seniors. Ecoutons leurs réponses. Vous trouverez également quelques réponses sous www.voir-et-agir.ch/ cultes . Les réponses sont données par les personnes concernées ou par quelqu’un d’autre ; entre les réponses, on peut chanter le refrain de Souviens-toi de nous (Refrain d’Alléluia, 14/06). Invoquer Dieu éternel, Dieu toujours nouveau : nous nous présentons devant toi, petits et grands, vieux et jeunes, avec nos espoirs et nos craintes. Tu nous appelles à former une communauté. Tu veux que nous nous respections et nous soutenions les uns les autres, que nous œuvrions ensemble pour une vie en plénitude sur toute la terre, aujourd’hui comme demain. C’est par Jésus-Christ, dans le Saint-Esprit, que tu nous donnes la force d’y aspirer.
Célébration œcuménique pour familles
Ecouter Jean 6. 1-15, «Cinq pains et deux poissons », texte de Regine Schindler, tiré de Mit Gott unterwegs, pp. 199201. Ce texte est disponible sur www.voir-et-agir.ch/cultes . Lire l’histoire à haute voix pendant que les enfants miment le texte, lire à plusieurs voix ou mettre en scène le texte Chant Alléluia 22/08 Comme un souffle fragile CNA 761. Ecoute la voix du Seigneur, surtout la strophe 3 Ecouter encore Regards croisés inspirés de Jean 6. 1-15 Plusieurs personnes de ce récit racontent comment elles ont vécu ce miracle. Le garçon avec la corbeille : Au début, j’avais un peu peur quand cet homme s’est approché de moi en pointant ma corbeille du doigt. J’avais déjà mauvaise conscience parce que je n’étais pas allé vendre mes pains et mes poissons au marché en ville avec ma corbeille. Qu’allais-je pouvoir dire à mes parents si je rentrais à la maison la corbeille vide et en plus sans argent ? Mais ensuite, j’ai pensé à ce que mes parents me répétaient toujours à la maison : « si nous partageons ce que nous avons, tout le monde aura assez ! » Est-ce que cela s’appliquait aussi à toute cette foule rassemblée ici ? Mais je n’ai pas hésité longtemps et je me suis avancé vers ce Jésus avec ma corbeille. Et quand ses amis ont commencé à distribuer mes pains et les deux poissons à toutes ces personnes assises sur l’herbe et que j’ai vu que tout le monde, vraiment tout le monde, avait soudainement quelque
chose à manger, j’ai compris que j’avais bien fait de partager mes pains et mes poissons ! Mes parents ont raison lorsqu’ils me disent : « si nous partageons, tout le monde aura assez ». C’était un sentiment merveilleux de savoir que mes pains et mes poissons pouvaient rassasier tant de monde ! Une vieille femme : Il m’a impressionnée, ce garçon ! Il a partagé sa corbeille pleine sans hésiter – c’était vraiment bien. Nous, les vieux, nous avons soigneusement caché nos sacs de provisions lorsque les disciples ont sillonné la foule pour trouver quelque chose à manger. Je me suis dit : le peu de nourriture que j’ai amenée ne suffira de toute façon pas. Il y a certainement d’autres personnes qui ont plus à manger. Mais ce jeune garçon nous a montré ce qui était possible.
Philippe: Moi, honnêtement, je suis plutôt un type pragmatique. Je pense que lorsqu’on organise une grande manifestation avec tant de monde, il faut bien penser à la logistique. Cela frise la négligence de ne pas vérifier ce que les gens auront à manger et de ne pas organiser le repas. Ce Jésus est peut-être un bon prédicateur, mais il est un peu naïf. Apparemment, il ne comprend pas grand-chose à l’organisation d’événements. Je me demande comment il a fait pour qu’à la fin tout le monde ait assez à manger. Au fond, je ne peux pas me l’expliquer. Je sais seulement que le garçon avec la corbeille y était pour quelque chose. Musique Au gré des organistes (de l’animation musicale)
Un disciple : J’ai pensé, quelle idée folle a eu Jésus de vouloir donner à manger à tout ce monde. Ne vaudrait-il pas mieux simplement renvoyer tous ces gens à la maison ? Je ne pouvais pas imaginer comment Jésus allait faire pour trouver à manger et à boire pour tous. Il y avait uniquement la corbeille de cet enfant, avec cinq pains et deux poissons – impossible que cela soit suffisant pour tant de monde. Mais Jésus n’en a pas démordu et a rompu les pains et les poissons en petits morceaux pour nous les faire distri buer. Et alors, quelque chose d’étrange s’est passé : alors que je distribuais le pain et le poisson, j’ai remarqué que tout le monde avait soudainement assez à manger. Est-ce qu’ils avaient puisé dans leurs propres sacs de provisions et partagé ce qu’ils avaient apporté ? Est-ce que le jeune garçon les avait encouragés à partager à leur tour ? Pour moi, cela relevait du miracle. 19
Célébration œcuménique pour familles
© Action de Carême
Apporter un message Nous n’étions pas présents lorsque le petit garçon a démontré le sens du partage. Nous entendons ce récit aujourd’hui, 2000 ans plus tard. Or, il reste d’une grande actualité. Nous avons encore des difficultés à partager. Nous pensons en premier lieu à nos propres besoins, nous nous accrochons à ce que nous possédons et ne nous occupons pas trop des autres. Par exemple, quand il s’agit de payer une somme plus élevée pour des vêtements produits dans le cadre du commerce équitable alors que nous pouvons en acheter à bas coût dans les magasins et grandes surfaces. La campagne œcuménique de cette année attire notre attention
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sur les injustices et les abus qui existent dans la production textile et nous renvoie à notre responsabilité en tant que consommateurs et consommatrices. Le petit garçon de l’histoire agit différemment. Il ouvre ses mains, il partage ce qu’il a, et tous et toutes en sont comblés. Bien sûr, partager comporte des risques – mais cela en vaut la peine. Evidemment ce n’est pas toujours aussi facile que dans ce récit. On ne peut pas toujours résoudre aussi facilement le problème de la distribution des biens. Nous devons donc tenir bon et souvent répéter ce que Jésus nous montre ici : partager en étant confiants que les graines que nous semons aujourd’hui par notre action sont véritablement le pain de demain.
Musique Au gré des organistes (de l’animation musicale) Partager le pain Il faut s’exercer au partage. Sur la table de communion / l’autel se trouve un pain que nous allons tous partager maintenant. Il faudra prévoir une miche de pain pas trop grande pour que l’on doive vraiment veiller à bien partager pour qu’il y en ait assez pour tout le monde. Chant Alléluia 49/51 Seigneur, tu nous donnes ce pain CNA 570, Nous formons un même Corps, surtout la strophe 6
Célébration œcuménique pour familles
Intercéder Proposition de chant : Alléluia 36/29 Seigneur, fais de nous des ouvriers de paix (réponse après chaque intercession) CNA 231-15, Seigneur, donne-nous ton Esprit O notre Dieu, c’est toujours une entreprise risquée de partager ce que nous avons avec les autres. Est-ce qu’il y a assez pour tout le monde ? Est-ce que j’aurai moi-même ce dont j’ai besoin ?... C’est la question que nous nous posons, pleins d’angoisse. Que le partage profite à tous, nous ne l’apprenons que si nous l’avons essayé. Ainsi nous te demandons, Dieu : Donne-nous le courage de partager, de lâcher, d’ouvrir nos mains. Et montre-nous à quel point ce geste nous enrichit. O notre Dieu, ce dont nous avons besoin pour vivre est distribué de façon inégale dans le monde : les uns ont plus qu’assez, les autres n’ont pratiquement rien. Les uns vivent dans l’abondance et dans le bien-être, les autres sont réduits à la pauvreté. Les uns ont de nombreuses possibilités, les autres n’ont pas de choix. Ainsi nous te demandons, Dieu : ouvre nos yeux sur les possibilités de changer les choses. Et donne-nous la force et l’énergie nécessaires pour saisir ces possibilités. Toi, notre Dieu, parfois nous nous demandons à quoi ressemblera notre monde à l’avenir.
Sera-t-il meilleur, sera-t-il pire ? La vision de l’avenir nous fait-elle peur ? Ou regardons-nous vers l’avenir avec confiance ? Ainsi nous te demandons, Dieu : remplis-nous de ton Esprit qui fortifie nos mains, qui élargit notre horizon, qui aiguise notre raison et qui ouvre notre cœur, afin que nous puissions tout mettre en œuvre pour faire de ce monde un lieu où le partage n’est pas un concept inconnu et où personne n’a besoin de craindre l’avenir ! O Dieu, tu es notre Dieu à nous tous, que nous vivions au Sud ou au Nord, que nous soyons jeunes ou vieux, riches ou pauvres, homme ou femme, en bonne santé ou malade. Ainsi nous te demandons, Dieu : Fais-nous sentir et vivre toujours à nouveau cette solidarité au-delà de toutes les frontières. Et maintenant nous prions avec les paroles que Jésus-Christ, ton fils, nous a enseignées : Notre Père… Annoncer l’offrande La Fair Wear Foundation, que Pain pour le prochain et Action de Carême ont contribué à créer, œuvre pour l’amélioration des conditions de travail dans le secteur de la fabrication de vêtements et d’autres pro duits textiles. L’on sait que les jeunes femmes sont nombreuses à travailler dans l’industrie textile. Elles sont obligées de travailler pendant 12 à 14 heures par jour sur leur machine à coudre et reçoivent un salaire qui suffit à peine pour assurer leur subsistance. En
outre, ces travailleuses doivent souvent soutenir financièrement leurs parents, leurs frères et sœurs restés au village. La Fair Wear Foundation défend l’amélioration des conditions de travail dans l’industrie textile (salaire minimum, droits syndicaux, sécurité au travail, temps de travail réglementé, etc.) Grâce à notre don à Pain pour le prochain et Action de Carême, nous pouvons soutenir ces activités. Ainsi, les semences d’aujourd’hui peuvent devenir le pain de demain. Recevoir un petit cadeau Tous les participants reçoivent un petit sachet avec des semences à semer. Chant Alléluia 62/82 Bénis-nous, Seigneur CNA 578, Peuple où s’avance le Seigneur Repartir Bénédiction Que Dieu vous bénisse et vous garde. Que Dieu vous donne la joie de vivre, qu’il vous donne espoir en l’avenir et la force d’aimer. Que l’Esprit de Dieu vous accompa gne et vous soutienne sur tous vos chemins de vie. Amen.
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Prières et textes liturgiques
Aussi longtemps que la Terre existe, se succéderont semences et récoltes © Action de Carême
Ces textes sont tous tirés du Liturgiciel vaudois, collection François Paccaud
Que passe sans hâte le sable dans mes doigts écartés.
qu’on a habitués à pleurer de peur et d’abandon.
Que roulent les galets sous le ressac d’une mer agitée.
Soyez heureux les amis Dieu vient avec nous rendre enfin justice à celles et ceux qui n’ont rien à dire, et remplir de tendresse ceux et celles qui n’espèrent plus rien.
Prière « Donne-moi un peu de temps », dit la graine je te le rendrai moisson pour apaiser ta faim. « Donne-moi un peu de temps », dit la Sagesse pour redonner souffle à la Parole. « Donne-moi un peu de temps », dit l’Amour je te le rendrai dans son épaisseur. « Donne-moi un peu de temps », dit le Désir et je le comblerai de Dieu.
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Que converge vers moi l’énergie créatrice dans l’habitation de mon corps par mon Seigneur qui ressuscite. Introduction Soyez heureux les amis : Dieu vient avec nous faire reculer la misère et distribuer avec nous des moissons de pain sur terre Soyez heureux les amis Dieu vient avec nous se dresser contre la violence avec la puissance de la douceur, et emmener dans le rire ceux et celles
Soyez heureux les amis Dieu vient avec nous jeter la guerre dans un trou, et resserrer les mains en grand bouquet de paix. Soyez heureux les amis Dieu vient avec nous fonder une terre de joie pour tous ! Charles Singer
Prières et textes liturgiques
Introduction à la Sainte-Cène Produits du terroir, rugueux comme l’existence, issus d’un travail intense et d’une grâce immense. Du pain qui nourrit, et du vin qui réunit et réjouit, condensé des besoins humains. Du pain et du vin pour mémoire de la trace de Dieu dans notre histoire. En Jésus il a ouvert un chemin de vie et, soumis à la loi de l’Esprit,
il y a déposé une semence au creux des besoins humains, levain d’espérance : la promesse de sa présence le sceau de l’éternelle Alliance.
et à tout être en recherche en tous lieux, dans tous les temps depuis deux mille ans. Du pain et du vin de ce pays, pour vous les amis!
Du pain et du vin rappel de la croix, de la victoire de la vie sur la mort et de l’amour sur la loi du plus fort. Appel à la foi, lors du partage saint, au face à face avec le Vivant. Dieu présent au peuple des croyants,
La terre, don de Dieu, est sainte hier, aujourd’hui et demain © Action de Carême
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« La justice que nos enfants rencontrent est comme un livre dans lequel ils découvrent leur sens, leur foi en la vie et leur espoir. La justice donne du sens. » Fulbert Steffensky, théologien, texte d’impulsion théologique, Info-Campagne 2014
Pain pour le prochain – Pour un monde plus juste
Action de Carême – Prendre son destin en mains
Etre partenaires – La solidarité dans le monde
Pain pour le prochain est l’organisation de développement des Eglises protestantes de Suisse. Nous encourageons les personnes à adopter un style de vie permettant d’éradiquer l’exploitation et l’injustice. Dans les pays du Sud (Amérique latine, Afrique, Asie), nous soutenons avec nos partenaires environ 350 projets qui apportent une aide durable à l’autonomie. En Suisse, nous sommes la voix de la politique de développement pour une économie éthique et le droit à l’alimentation.
Action de Carême est l’œuvre d’entraide des catholiques en Suisse. Nous nous engageons au Nord comme au Sud pour un monde juste. Nous appelons au partage pour que chacun et chacune puisse accéder à une vie dans la dignité. Par le biais de 372 projets en Afrique, en Amérique latine et en Asie, nous nous engageons avec nos partenaires contre la pauvreté et pour les droits humains – sans distinction d’origine, de religion ou d’affinité politique.
L’œuvre d’entraide catholique chrétienne Etre partenaires sensibilise à la mission et la coopération au développement. Elle soutient et accompagne des projets permettant le développement social et économique de personnes défavorisées. Cette aide contribue à l’autonomie de ces personnes, notamment par le dialogue avec les partenaires. Est ainsi posé un signe de solidarité vivante entre chrétiens de différents pays.
ETRE PARTENAIRES Av. du Grammont 9 1007 Lausanne Tél. 021 614 77 17, Fax 021 617 51 75 ppp@bfa-ppp.ch www.ppp.ch CCP 10-26487-1
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