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Quelles sont les incidences de la RE 2020 sur les constructions de demain ?
AMÉNAGEURS - ARCHITECTES - BAILLEURS SOCIAUX - COLLECTIVITÉSCONSTRUCTEURS - MAÎTRES D’OUVRAGE - PROMOTEURS
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Quelles sont les incidences de la RE 2020 sur les constructions de demain ?
AMÉNAGEURS - ARCHITECTES - BAILLEURS SOCIAUX - COLLECTIVITÉSCONSTRUCTEURS - MAÎTRES D’OUVRAGE - PROMOTEURS
Le Ministère de la Transition Écologique a pris des engagements fermes en faveur de la transition écologique en promulguant le texte sur la Réglementation Environnementale 2020 pour les constructions neuves. Le quart du parc de logements français de 2050 n’est pas encore construit. Ces futures constructions neuves se doivent d’être à la fois durables pour préserver notre planète et de qualité pour assurer le confort de leurs occupants.
Le socle de la Réglementation Environnementale 2020 (RE 2020) s’articule autour de trois objectifs phares (source Ministère de la Transition Écologique 18/02/21) :
∙ Donner la priorité à la sobriété énergétique et à la décarbonation de l’énergie en sortant progressivement des énergies fossiles,
∙ Diminuer l’impact carbone de la construction des bâtiments en limitant les émissions de gaz à effet de serre, générées par les matériaux de construction et les consommations d’énergie,
∙ Garantir la fraîcheur dans les bâtiments en cas de forte chaleur, adaptés au changement climatique et à l’intensification des épisodes caniculaires.
Applicable aux demandes de permis de construire depuis le 1er janvier 2022, cette nouvelle réglementation concerne les constructions neuves résidentielles : logements collectifs et maisons individuelles. Pour les bâtiments de bureaux et d’enseignement primaire et secondaire, la date d’application court depuis le 1er juillet 2022.
La réglementation liée à la construction est très dense, associant normes, certifications et labels environnementaux et vise de plus en plus à améliorer la performance énergétique et environnementale des bâtiments de demain.
Comment concilier les exigences environnementales avec l’acte de construire ? Quelles normes privilégier ? Avec quels matériaux ? Quels coûts induits ? Comment prendre le virage de la transition écologique pour relever le défi mondial de l’urgence climatique ? Autant de questions qui font de la Réglementation Environnementale 2020 un sujet autant sociétal qu’environnemental et lié à l’activité du bâtiment stricto sensu.
Vous êtes maître d’ouvrage, promoteur, investisseur, bailleur social, collectivité et souhaitez y voir plus clair pour anticiper les impacts de cette réglementation sur vos projets de construction futurs ?
Les experts Apave ont rédigé ce livre blanc pour vous aider à mieux comprendre le dispositif de la RE 2020 et vous préparer à intégrer ses impacts dans vos pratiques. Bonne lecture !
Jean-Luc NECTOUX Directeur délégué - Apave Infrastructures et Construction France01
La Réglementation
Environnementale 2020 concrètement, ça veut dire quoi ?
Axes du Développement Durable Echéances d’applications réglementaires de la RE 2020
Application progressive des attentes de la RE 2020
02
Les objectifs ?
Poursuivre l'amélioration de la performance énergétique des constructions neuves
Diminuer l'empreinte carbone des bâtiments : nouveauté de la RE 2020
Garantir la fraîcheur pendant les étés caniculaires
Les changements vertueux ?
03 04
Pour réussir le challenge : inventer de nouveaux modes de construction
Les impacts dans le projet de construction
Décryptage à travers un exemple de construction (Novacert)
Comment aller plus loin et s’engager durablement dans une démarche environnementale ?
Définition et périmètre des certifications et labels environnementaux
Trio de tête des certifications du logement en France
Les autres démarches et labels environnementaux
05
Partage d’expériences : Comment les experts Apave facilitent le changement ?
Intégrer la RE 2020 dans le bâtiment Décrypter les exigences de la RE 2020 pour faire évoluer vos pratiques, former vos équipes et obtenir une attestation RE 2020 conforme.
RE 2020 : Décryptage des exigences et des impacts sur les bâtiments de demain
Visionner l’eWorkshop de C. Granoux, Ingénieur et AMO environnementalRéférent Technique National labels et certifications environnementaux & F. Jaafar, Référent Technique National RE 2020
Maîtriser les enjeux de la réglementation environnementale des constructions Consulter le programme de notre formation dédiée.
Construction et rénovation : comment profiter des matériaux biosourcés en toute sécurité ?
Découvrir l’interview de L. Dandres, Contrôleur Technique Construction et Référent Technique National matériaux biosourcés.
Isolation thermique en bottes de paille : Paris Habitat missionne Apave Regarder la vidéo.
La prise en compte de l'impact environnemental du bâtiment constitue une véritable nouveauté de la RE 2020 par rapport aux réglementations précédentes, notamment la RT 2012 (Réglementation Thermique 2012) qui n’intégrait pas la variable carbone. Son impact est désormais évalué par le calcul des émissions de carbone générées sur l'ensemble du cycle de vie du bâtiment : depuis la production des matériaux de construction jusqu'à la fin de vie du bâtiment.
Face au défi majeur qu'est la lutte contre le réchauffement climatique, le secteur du bâtiment qui cumule aujourd'hui en France plus de 25% des émissions de gaz à effet de serre et 45% de l'énergie consommée (source : Ministère de la Transition Écologique), doit entamer une véritable révolution.
Priorité au Développement Durable avec :
∙ le respect de l’environnement
∙ la qualité de vie
∙ la performance environnementale et économique
∙ Application de la RE 2020 : permis de construire déposés au 1er janvier 2022 pour les logements collectifs et les maisons individuelles.
∙ Application pour les bâtiments de bureaux et d'enseignement primaire ou secondaire depuis le 1er juillet 2022.
∙ Application pour les extensions de ces constructions et les constructions provisoires depuis le 1er juillet 2023.
∙ Date différée pour les autres constructions (commerces, restaurants, hôpitaux, bâtiments industriels…) qui relèvent toujours de la RT 2012.
∙ Création d’un cadre commun de référence appelé « Cap 2030 » accompagnant la RE 2020 pour les maîtres d’ouvrage souhaitant aller plus loin que la réglementation : sortie prévue courant 2024
MAISONS INDIVIDUELLES BÂTIMENTS COLLECTIFS
ENTRÉE EN APPLICATION RE 2020 BUREAUX BÂTIMENTS D’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE ET SECONDAIRE
Les 3 objectifs principaux de la RE 2020 sont échelonnés tous les 3 ans de 2022 à 2031 avec des seuils de plus en plus contraignants pour l’ensemble des projets de construction.
ENTRÉE EN APPLICATION RE 2020 AUTRES BÂTIMENTS
Réglementation ambitieuse, la RE 2020 vise trois grands objectifs :
- Poursuivre la réduction des consommations d’énergie et décarboner les systèmes énergétiques
- Réduire l’impact carbone de la construction et limiter les gaz à effet de serre
- Améliorer le confort d’été
OBJECTIF À ATTEINDRE
Respecter les indicateurs réglementés pour parvenir à l’efficience énergétique
MAXIMAUX À RESPECTER : BBIO – CEP – CEP,NR
Le calcul du besoin énergétique du bâtiment : le coefficient BBIO (Besoins Bioclimatiques pour le chauffage, le rafraîchissement et l’éclairage)
∙ Depuis 2022, réduction des besoins en énergie avec le coefficient Bbio qui est abaissé de 20% à 30% selon les zones climatiques pour les maisons individuelles et pour les logements collectifs.
∙ Le but est d’orienter le concepteur dès la phase de conception vers un bâti très performant avec des isolations renforcées.
∙ Une nouveauté par rapport à la RT 2012 : le coefficient Bbio froid (besoin de froid) est pris en compte dans le calcul du Bbio si le confort d’été n’est pas atteint.
Le CEP : Consommation en Énergie Primaire (en kWhep/m2).
∙ Concerne les 5 postes usuels chauffage rafraîchissement éclairage ventilation eau chaude
∙ Une nouveauté : intégration des usages immobiliers ascenseurs parkings éclairage des parties communes
∙ Autre nouveauté par rapport à la RT 2012 : le calcul se fera avec la SHAB, surface de m² habitables et non plus la SHON RT (Surface Hors Œuvre Nette au sens de la RT).
Le CEP,NR : Consommation en Énergie Primaire
Non Renouvelable (en kWhep/m2) pour sortir de la consommation en énergie fossile, principalement le gaz.
OBJECTIF À ATTEINDRE
Diminuer l’impact des émissions de gaz à effet de serre et notamment du CO2 dans les matériaux de construction et les équipements
L’objectif poursuivi par le Ministère de la Transition Écologique, en abaissant progressivement le seuil carbone tous les 3 ans, est de sortir des modes constructifs traditionnels à forte empreinte carbone (bâtiments en structure béton) et d’ouvrir la voie à des nouveaux modes de construction plus vertueux, utilisant notamment le bois et les matériaux bio et géosourcés.
La prise en compte de l’impact carbone dans les matériaux est dorénavant au cœur des réflexions du permis de construire jusqu’à la fin du projet de construction. Les émissions de carbone sont liées à la construction et à la vie du bâtiment avec 3 indicateurs :
IC CONSTRUCTION
Impact carbone du bâtiment (kg CO2 /m²)
Depuis 2022, pour les logements collectifs, le seuil pour les matériaux et produits de construction est de 740 kg équivalent CO2 /m². Ce seuil sera abaissé de 10 à 12% tous les 3 ans pour atteindre la valeur de 490 kg équivalent CO2 /m² jusqu’en 2031.
Depuis 2022, pour les maisons individuelles, le seuil pour les matériaux et produits de construction est de 640 kg équivalent CO2 /m². Ce seuil sera abaissé de 10 à 12% tous les 3 ans pour atteindre la valeur de 415 kg équivalent CO2 /m² jusqu’en 2031.
IC chantier : Impact carbone chantier : il fait partie de l’IC Construction qui est un indicateur réglementaire. IC Construction = IC chantier + IC composants (impact carbone lié aux matériaux et équipements).
Impact carbone lié aux consommations énergétiques (kg CO2 /m²) avec prise en compte d’une durée de vie du bâtiment de 50 ans.
Depuis 2022, pour les logements collectifs, le seuil pour l’énergie est de 560 kg équivalent CO2 /m². Ce seuil sera abaissé tous les 3 ans pour atteindre la valeur de 260 kg équivalent CO2 /m² jusqu’en 2031.
IC EAU
Impact carbone des consommations d’eau. C’est un indicateur informatif comme IC Bâtiment.
IC BÂTIMENT =
IC COMPOSANTS IC CHANTIER IC ÉNERGIE
IC EAU
Produits de construction et équipements
IC CONSTRUCTION
Chantier de construction Consommation d’énergie en Exploitation Consommation d’eau en Exploitation
∙ Nouvelle méthode d’évaluation de l’impact carbone, dite ACV dynamique, avec la pondération des émissions de C02. Les émissions de carbone générées lors de la construction d’un bâtiment ont un poids plus fort que les émissions produites en fin de vie.
ÉLIMINATION recyclage
7
∙ Changement progressif des modes constructifs : recul de l’utilisation du béton, intégration de la structure bois et des matériaux biosourcés.
∙ Plus de recyclage et de réemploi favorisant l’économie circulaire.
1
EXTRACTION des ressources
FIN DE VIE démolition déconstruction
6
EXPLOITATION utilisation
5
Période d’étude de référence : 50 ans
CONSTRUCTION chantier
4
2
PRODUCTION fabrication
3
TRANSPORT entre chaque étape
OBJECTIF À ATTEINDRE
Performer dans le confort d’été pour s’adapter aux futurs changements climatiques et conjurer les épisodes caniculaires
∙ Un nouvel indicateur sur le confort d’été estimé en degré-heures d’inconfort (DH) qui traduit l’intensité et la durée des périodes d’inconfort pendant l’été.
∙ Seuil minimal de 350 DH à partir duquel des « pénalités » (consommations fictives de rafraîchissement) entrent en jeu et un seuil maximal avec une limite à ne pas dépasser de 1250 DH modulo.
Le seuil DH de 1250 DH peut être modulé jusqu’à 1850 DH pour un bâtiment respectant simultanément les 3 conditions suivantes : climatisé + situé en zone chaude (pourtour méditerranéen) + situé en zone bruyante.
∙ Anticiper les enjeux climatiques en recherchant les meilleures protections solaires passives : casquettes, brise-soleil, volets persiennés…
L’ensemble de ces 6 INDICATEURS RÉGLEMENTÉS sont tous liés entre eux pour concilier les exigences thermique, environnementale et de bien-être de la RE 2020.
La RE 2020 fixe des objectifs de résultats et non de moyens. De fait, il est toujours possible d’utiliser les techniques de constructions traditionnelles sous réserve de respecter l’ensemble des 6 indicateurs.
∙ Faire preuve de plus de sobriété dans la construction en menant une véritable réflexion dès le début de la conception du bâtiment : approche bioclimatique incontournable,
∙ Faire la part belle à l’innovation : enjeu crucial pour les fabricants de développer des solutions techniques à faible empreinte carbone pour les matériaux de construction et les équipements,
∙ Développer l’usage des matériaux recyclés et matériaux de réemploi en intégrant en amont l’économie circulaire au centre de chaque projet de construction,
∙ Favoriser progressivement les énergies non carbonées,
∙ Réfléchir à l’intégration de la biodiversité dans les projets de construction.
∙ Construction et structure en bois,
∙ Construction à ossature mixte, bois-béton par exemple, qui deviendrait vraisemblablement la norme à horizon 2031 pour les maisons individuelles et les petits collectifs,
∙ Mise en œuvre des matériaux bio et géosourcés pour réduire l’impact carbone et atténuer les ponts thermiques.
Le terme générique « biosourcé » regroupe deux types de matériaux aux caractéristiques et performances excellentes : les matériaux biosourcés qui sont les matériaux partiellement ou totalement issus de la biomasse (bois, chanvre, balle de riz, paille, lin...), les matériaux géosourcés qui sont d’origine minérale (terre crue ou pierre sèche).
Matériaux bio et géo sourcés : décryptage et impacts sur vos projets immobiliers
Laurent Dandres, Référent Technique National matériaux biosourcés & Nicolas Berny, Pilote pôle bois, biosourcés et remploi des matériaux.
Construire en paille porteuse
Laurent Dandres en partenariat avec EnvirobatBDM et la Ville de Rosny-sous-Bois
Les impacts sur les logements individuels et collectifs concernent le chauffage et l’énergie :
∙ Suppression du chauffage au gaz : depuis 2022 dans les maisons individuelles neuves dès 2025 dans les logements collectifs
∙ Recours à la chaleur renouvelable : pompes à chaleur énergie bois réseaux de chaleur énergie solaire (panneaux photovoltaïques ou thermiques)
∙ Intégration du bois et des matériaux bio et géosourcés dans la construction du bâtiment et dans le second œuvre (isolation, parquets, menuiseries…).
∙ Points de vigilance à porter sur : la sécurité incendie et le confort acoustique dans la construction bois, le confort thermique d’été en privilégiant des matériaux d’isolation à forte inertie thermique, la filière bois : la demande en bois de construction augmente dans de telles proportions qu’il convient de dynamiser la politique de gestion des forêts.
ÉTUDE DE CAS PRÉSENTATION DU PROJET DE CONSTRUCTION D’UN BÂTIMENT
SURFACE TYPOLOGIE DE LOGEMENTS NOMBRE D’ÉTAGES
RATIO LOGEMENTS TRAVERSANT FACTEUR DE FORME RATIO SURF. BAIE/SHAB ORIENTATION
2482 m² SDP, soit 2283,77 m² SHAB
37 (1/3 T2 - 1/3 T3 - 1/3 T4)
R-1 (niveau de parking) au R+5
37%
1,08
18,1 %
Est/Ouest
En préambule, ce document n’a pas de valeur contractuelle et les exemples mentionnés sont donnés à titre indicatif par le bureau d’études NOVACERT (Aix-en-Provence).
La RE 2020 se révèle particulièrement sensible au ratio surface froide/SHAB (surface habitable). Ce qui, par exemple, pénalise les terrasses, attiques et balcons. Cela signifie qu’il faudra adopter le principe de conception bioclimatique en RE 2020 :
∙ Travailler l’exposition du bâtiment ;
∙ Tendre vers un facteur de compacité de 1,2 maximum ;
∙ Privilégier l’isolation thermique par l’extérieur pour profiter de l’inertie thermique de la structure ;
∙ Privilégier les façades au sud, sans les généraliser pour éviter de dégrader le confort d’été (limiter à 50 % les surfaces de façades au sud pour les régions H3 et H2d à fort ensoleillement) ;
∙ Ajouter des protections solaires sur les façades les plus exposées (casquette pour les façades sud et protections solaires, type brise soleil, pour les façades est et ouest).
En ce qui concerne la perméabilité à l’air, il faut vérifier les réseaux de ventilation (contrôle visuel et mesures de débits / pressions aux bouches d’extraction). Concernant les logements, l’objectif en collectif neuf reste de 1 m3.h/m² de surface froide. Mais la mesure de la perméabilité par échantillonnage de logements est pénalisée en RE 2020 par un coefficient de 1,2, afin de favoriser la mesure dans chaque logement. En moyenne, réduire la perméabilité à l’air à 0,8 m3.h/m² entraîne une réduction de 3 à 4 % du Bbio.
De ce fait, la RE 2020 impose une enveloppe bioclimatique plus vertueuse que la RT 2012. De plus, la côte méditerranéenne reste une zone géographique où il est nécessaire d’apporter une attention particulière en raison de l’inconfort estival.
SYSTÈME CONSTRUCTIF Béton + Rupteurs
Maçonnerie isolante
TOITURE
9 cm PUR
R=4,10 m².K/W
24 cm PUR
R=10,90 m².K/W
FAÇADE
8 cm PSE TH32
R=2,50 m².K/W
14 cm PSE TH32
R=4,35 m².K/W
PERMÉABILITÉ
1,00 m³/h.m²
0,80 m³/h.m²
MENUISERIE
Uw=1,40 W/m².K
Sw=40% / Tlw=50%
Uw=1,20 W/m².K
Sw=48% / Tlw=57%
PROTECTION SOLAIRE
VR manuel
Uc=2,00 W/m².K
VR motorisé
Uc=1,10 W/m².K
Préconisations complémentaires - Zone H3
Persienne Motorisée Persienne Automatique
Brasseur d'air/Persienne manuelle
Brasseur d'air par pièce Climatisation efficiente
PH SS - 1
10 cm PSE
R=2,75 m².K/W
5,6 cm PUR
R=2,60 m².K/W
14 cm PSE R=3,85 m².K/W
Chaudière gaz individuelle
Ic
Ic
Ic
Ic Énergie 2025 9,13 4,40
Ic
Ic
La chaudière gaz individuelle reste une solution envisageable pour l’entrée en vigueur par le biais de l’amélioration des systèmes énergétiques et reste une solution économiquement viable. Ce système nécessitera une énergie renouvelable lors du passage au jalon 2025. Hors dérogation, cette solution n’est pas envisageable pour les maisons individuelles en raison du seuil IC Énergie.
Pompe à chaleur collective
La pompe à chaleur collective permet de respecter l’ensemble des critères énergétiques de la RE 2020 à condition de rester dans une sphère classique de conception (longueur des réseaux, compacité du bâtiment adapté à la distribution collective…). Pour respecter la thématique carbone, il conviendra d’être attentif au fluide frigorigène utilisé pour éviter d’avoir un GWP (Global Warming Potential) trop important
En RE 2020, le confort d’été évolue pour prendre davantage en compte les conséquences des événements caniculaires. Les zones H3 et H2d, où le nombre de jours d’ensoleillement est important et où les températures sont plus élevées que dans les autres zones climatiques, seront plus impactées.
Prenons l’exemple de la ville de Marseille, en zone H3, où l’ensoleillement moyen quotidien est de 5,2 kWh/m², soit 60% de plus qu’à Paris. Pour répondre à la thématique « confort d’été », il faut, au choix : ∙ augmenter au maximum le ratio logements traversants / logements non-traversants (≥ 80%), ∙ mettre en œuvre des mesures de correction dites passives : ajout de casquettes solaires (tout en veillant à contrôler l’impact carbone du bâtiment), gestion automatique des volets roulants, protections solaires fixes, voire brasseurs d’air dans les pièces principales.
Avec la gestion automatique des volets roulants motorisés pour l’ensemble des ouvrants du bâtiment testé, nous observons un gain sur le Bbio de 13 %, sur le Cep de 8 % et une baisse du coefficient DH de plus de 450 h. Les systèmes de ventilation passive, comme les puits canadiens, sont de très bonnes alternatives au traitement de l’inconfort estival, mais la faisabilité et le surcoût non négligeable de cette solution doivent être étudiés dès l’amont de l’opération.
Contrairement à l’analyse du cycle de vie (ACV) statique du label E+C-, la RE 2020 considère une ACV dynamique simplifiée, à savoir la pondération de l’impact des différentes étapes du cycle de vie d’un matériau en fonction de l’année (réelle) des émissions de gaz à effet de serre. Plus une émission a lieu tôt, plus son impact est important. Le calcul de l’ACV est traduit à la fois par le coefficient Ic Énergie et par le coefficient Ic Construction, qui varient selon la zone géographique et la surface des bâtiments. Les seuils sont appelés à une évolution en 2025, 2028 et 2031.
Depuis 2022, avec l’entrée en vigueur de la RE 2020, aucune solution constructive classique n’est écartée du marché pour le calcul carbone, ce qui laisse 3 ans aux maîtrises d’ouvrage, aux concepteurs et aux entreprises pour faire évoluer leurs solutions. La RE 2020 fait la part belle aux matériaux biosourcés et introduit la notion de stockage de carbone. Toutefois, l’utilisation des Fiches Déclaratives Environnementales et Sanitaires (FDES individuelles plutôt que collectives) sur les lots 2, 3, 5, 6 et 7 reste le meilleur moyen afin de rester pertinent dans les choix de conception. Pour rester dans une sphère de conception traditionnelle, trois systèmes constructifs ont été étudiés pour les deux premiers jalons de la RE 2020.
Le tableau ci-dessous regroupe les résultats et le taux d’utilisation de FDES pour l’entrée en vigueur en 2022 et le jalon 2025
L’intelligibilité des FDES est suffisante pour l’entrée en vigueur de la RE 2020. La première étape permet aux ingénieurs, bureaux d’études et aux industriels de s’adapter à la cette nouvelle réglementation. A partir de 2025, la part de FDES passera à 80% pour les solutions brique et béton (par exemple utilisation des ciments CEM II). A partir de 2028, l’utilisation des matériaux biosourcés et géosourcés sera de mise. Il conviendra d’obtenir des FDES (individuelles à privilégier par rapport aux collectives) pour une majorité des bétons.
La solution brique offre davantage de souplesse tant au niveau carbone que sur la thématique énergie. Quant à la façade bois, elle peut être une solution vertueuse pour l’atteinte d’objectifs plus ambitieux en termes de décarbonation, compatibles avec les perspectives de la démarche CAP 2030. Energétique et Environnementale (HPEE). Avec l’entrée en vigueur de la RE 2020, la façade bois permet de respecter le jalon 2025 sans effort particulier. Le surcoût sera élevé avant la démocratisation de cette conception. Toutefois, cette solution reste optimale pour 2028 où le seuil sera de nouveau plus exigeant.
Depuis l’entrée en vigueur au 1er janvier 2022, le gaz n’est pas totalement proscrit, le béton reste une solution envisageable et l’enveloppe bioclimatique prend un tournant majeur dans certaines zones climatiques.
Il faut prendre en considération l’innovation et l’évolution qui apparaîtront au fil des années permettant de modifier nos conceptions habituelles. Aujourd’hui, l’utilisation des pompes à chaleur va permettre une certaine souplesse avec notamment
l’association au gaz pour les bâtiments possédant de nombreux logements. La solution hybride sur ce type de bâtiment favorise la réduction des coûts.
Pour aller plus loin, vous trouverez un tableau comparatif des différents systèmes de chauffage au regard des seuils 2022 et 2025
Variante
Solution 1 Hybride Chaudière Gaz + PAC
Solution 2 Chaudière gaz collective
Solution 3 Chaudière gaz individuelle
Solution 4 PAC individuelle
Solution 5 PAC collective
Solution 6 Effet joule + CET individuel + PV
Solution 7 Réseau de Chaleur Urbain
Solution 8 Biomasse
Solution 9 CTA Double-Flux adiabatique avec chaudière gaz collective
Solution 10 Geocooling avec chaudière gaz collective
2022 2025 Commentaire
Solution adaptée à l'entrée en vigueur sans effort particulier hors enveloppe bioclimatique
Solution envisageable sous conditions pour l'entrée en vigueur (MTA, enveloppe bioclimatique…)
Solution adaptée à l'entrée en vigueur mais demandera une adaptation pour le jalon de 2025
Nécessitera un effort sur l'ACV avec l'utilisation de FDES/PEP
Nécessitera un effort sur l'ACV avec l'utilisation de FDES/PEP
Solution à proscrire sauf exception
Solution dépendante du taux d’ENR Nécessitera un effort sur les réseaux de distribution
Nécessitera un effort sur les réseaux de distribution
Solution intéressante pour le confort estival mais dégrade le bilan énergétique par le biais des consommations de ventilation
Solution intéressante pour le confort estival mais pas viable économiquement parlant
RE 2020 respectée RE 2020 non respectée Envisageable sous conditions particulières
RE 2020 : la diminution de l’empreinte carbone pour cible
Paroles de Florent Jaafar, Thermicien et Référent Technique National RE 2020 « ...si la RE 2020 ne marquera pas de véritable rupture en 2022, les modes constructifs traditionnels seront fortement remis en cause dans les années à venir. En effet, le poids carbone imposant du béton... le placera en position défavorable face au bois et aux matériaux biosourcés... »
Les labels et certifications s’inscrivent dans une démarche soit :
∙ volontaire
∙ obligatoire (cahier des charges d’aménagement, règlement d’un PLU, demande des investisseurs)
∙ nationale
Les principaux labels et certifications en France dans les projets de construction et réhabilitation sont classés soit :
∙ par types de bâtiments : logement ou tertiaire
∙ par typologie de bâtiments : neuf, rénovation ou exploitation
Les labels et certifications interviennent tout au long du processus classique d’un projet de construction ou de rénovation :
∙ concours
∙ programmation
∙ conception pour intégrer les exigences environnementales
∙ réalisation du chantier
∙ livraison
∙ exploitation du bâtiment
L’anticipation, en amont du projet, est garante de la performance environnementale de la construction.
Le nouvel enjeu, dans les projets de constructions neuves, est la diminution de l’impact carbone et des gaz à effet de serre (notamment CO2) dans l’acte de construire.
La certification la plus répandue chez les bailleurs sociaux et les promoteurs immobiliers pour la construction de logements en neuf ou en réhabilitation est NF Habitat / NF Habitat HQE. Elle est portée par l’organisme Cerqual avec des exigences spécifiques en termes de confort de l’occupant, de suivi de chantier à faible impact environnemental et de fonctionnalité des lieux.
Pour aller encore plus loin, plusieurs profils sont créés mais non obligatoires :
∙ Label économie circulaire
∙ Label bas carbone
∙ Label Air Intérieur
∙ Label Biodiversité
∙ Bien vivre
Les certifications BEE et BEE+ (Bâtiment Energie Environnement) portées par l’organisme Prestaterre concernent les logements et bâtiments tertiaires en projets neufs ou réhabilitation. Ils sont basés sur l’ensemble des composantes du Développement Durable.
Les certifications portées par l’organisme Promotelec concernent les logements en projets neufs ou réhabilitation, plus orientés vers la performance énergétique des bâtiments dans sa version de base, et vers l’ensemble des critères visuel, acoustique, confort, énergie, eau…dans sa version Habitat neuf ou rénovation.
Labels et Certifications environnementaux à l’aube de la RE 2020
Céline Granoux, Référent Technique National Accompagnement à l’obtention des certifications et labels environnementaux
Bâtiments Durables : il s’agit d’une démarche environnementale dont le principe est d’être un outil participatif d’accompagnement de tous types de projets. Cette démarche gagne du terrain avec BDM en Méditerranée, BDO en Occitanie, BDF en Ile de France, BDNA en Nouvelle Aquitaine, BDB en Bretagne et BDBFC EN Bourgogne-Franche-Comté…
La démarche Bâtiments Durables a comme particularité de tenir compte des spécificités locales et les exigences sont affinées par régions françaises autour notamment des thématiques liées au confort d’été, la santé, les matériaux éco performants, le volet social et économique, la gestion de projets, la biodiversité…
Le label Biodivercity est tourné autour des espaces verts et aménagements extérieurs, de la biodiversité avec un fort engagement écologique qui peut être différenciant dans l’acte de construire dans une ville. Il ne concerne pas le bâti mais uniquement son environnement extérieur.
Effinature, organisme agréé, qui traite de la biodiversité dans l’immobilier de la conception à l’exploitation (faune et flore de vos projets).
Le label Signature Biodiversité est un outil permettant d’intégrer l’ensemble des trames écologiques dans les projets (exemple : trame verte la biodiversité, trame brune le sol, trame noire la pollution lumineuse…) afin d’impulser une démarche en faveur de la biodiversité, mesurable grâce à un diagnostic de performance environnementale.
pour préserver la biodiversité Pour vous aider à structurer vos démarches et valoriser vos actions, Apave Certification vous permet de valider l’obtention du label Signature Biodiversité étape par étape.
Intégrer la RE 2020 dans le bâtiment
Décrypter les exigences de la RE 2020 pour faire évoluer vos pratiques, former vos équipes et obtenir une attestation RE 2020 conforme.
RE 2020 : Décryptage des exigences et des impacts sur les bâtiments de demain
Visionner l’eWorkshop de Céline Granoux, Ingénieur et AMO environnementalRéférent Technique National Accompagnement à l’obtention des certifications et labels environnementaux & F. Jaafar, Référent Technique National RE 2020.
Isolation thermique en bottes de paille : Paris Habitat missionne Apave Regarder la vidéo.
Construction et rénovation : comment profiter des matériaux biosourcés en toute sécurité ?
Découvrir l’interview de Laurent Dandres, Contrôleur Technique Construction et Référent Technique National matériaux biosourcés : « … s’agissant de la RE 2020, elle va en effet favoriser l’utilisation des matériaux biosourcés et géosourcés, car la future réglementation environnementale pour la construction neuve prendra en compte, en complément de l’efficacité énergétique et de la production d’énergies renouvelables, les émissions de gaz à effet de serre (GES) générées tout au long du cycle de vie du bâtiment, de l’extraction des ressources à la déconstruction, en passant par les phases de fabrication, de construction, d’usage et de maintenance. Les matériaux biosourcés et géosourcés présentent généralement une faible empreinte carbone et, pour certains, des propriétés isolantes. Ils sont donc particulièrement indiqués pour répondre aux enjeux de la RE 2020. »
Maîtriser les enjeux de la réglementation environnementale des constructions - RE 2020
Consulter le programme de notre formation dédiée.