Terry FABRE Evocations clandestines OBJECTIF IMAGE
PRIX B E T O U X 2 0 1 4
Toutes les photographies appartiennent à leur auteur. Tous droits réservés/All rights reserved
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Prix Gilbert Betoux 2014 Depuis 1986, Objectif Image décerne une « bourse à la création » qui a pris le nom de « Prix Gilbert Betoux », en hommage à notre président fondateur. Cette année le jury l’a décerné à Terry FABRE. d’Objectif Image Montpellier.
Terry a réalisé un dossier tout en suggestions, en évocations. Evocations clandestines c’est justement le titre, fort approprié, qu’elle lui a donné. Des images errantes qui passent comme un courant d’air, vagues et sans appartenances, entre présence et absence. Des sensations que capte l’œil de Terry et qu’elle nous suggère. La puissance émotionnelle du noir et blanc est là pour renforcer cette présence clandestine et déjà absente avec laquelle elle dialogue. Entrons dans la danse.
Pierre Soyer
Expositions prévues
Lyon « Salon National d’Auteurs » - du 5 au 16 Novembre 2014.
Hendaye « Salon National Individuel » du 14 au 17 mai 2015
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Rencontre Peux-tu nous résumer en quelques mots ton parcours photographique ?
Etablie dans la région de Montpellier depuis 1979 après avoir quitté le continent Africain, je rentre réellement en photographie fin 2007 qui devient au fil des jours ma passion première. En 2012 je rejoins Objectif Image de Montpellier pour développer mes connaissances autour du travail d'auteur, la lecture d'image mais également la critique photo. Aujourd'hui, j'aime suspendre le mouvement, plutôt en noir et blanc... la photo humaniste ou les scènes de rues sont mes champs de prédilection. La rue est devenue petit à petit mon terrain de jeu favori pour capter les instants de vie si éphémères, aller à la rencontre des autres, autoriser la photo à montrer ce qui est là et qu’on ne voit pas par habitude, l’autoriser aussi a nous intriguer et à exprimer une interrogation… tout simplement suggérer l’instant ! Comment est née cette série d’images et pourquoi ce titre ? Tout à commencé lors d'une visite d'exposition photos. Dans la foule des visiteurs, j'aime me mettre en retrait pour contempler les gens qui passent devant les cadres et qui s'arrêtent pour regarder, comprendre l'image qu'ils ont en face d'eux. Les premières photos de cette série ont été réalisées dans la spontanéité, puis l'exploration s'est poursuivie à travers ce regard de "voyeur" qui me plonge dans un autre monde et accapare mon esprit. Le titre, lui, m’est venu tout naturellement sans vraiment chercher. Evocations Clandestines me semble traduire exactement ce que je ressens en regardant mes images Est-ce que tu choisis les œuvres dans lesquelles tu veux intégrer ton regard ? Il y a ceux qui ont leur projet ficelé à l’avance avec toutes les idées en tête, et ceux qui laissent une part de hasard faire les choses. Je fais partie de la dernière catégorie…. Parfois, lorsque l’œuvre semble intéressante et pourrait m’apporter quelque chose, elle n’est pas bien placée, sans aucun reflet qui se projette, ou bien la salle est vide. Les situations se présentent donc en général d’elles mêmes. Une photo m’attire avant tout en fonction du ressenti et de ce qu’elle représente. Je ne sais l’expliquer, mais je me retrouve inconsciemment dans un état second, où je me fais de plus en plus petite et je prends ce qui m’est donné. 4
Cependant il m’est arrivé de choisir l’œuvre, d’attendre que quelque chose se passe ou de provoquer cet évènement. Mais ces situations restent rares et n’ont pas le même impact. On ressent vite cette « superficialité » en tout cas, moi, je la ressens et du coup cela ne me convient plus trop…. Je pense être une photographe de l’instant. Ce moment particulier où une conjonction entre mon ressenti et la scène vue se produit, et j’ai parfois le bonheur de la saisir. Comment expliques-tu cette recherche constante des reflets, la « mise en reflet » de tes images
Face à une photo je me suis toujours posé la question de la part visible que l'auteur a voulu nous montrer et celle laissée à notre propre imaginaire. Que voyons-nous ? Qu'a t-on voulu nous montrer ? Ici la valeur et la signification d'une image photographique devient alors une série de réflexions, réflexions de réflexions, et ainsi de suite, une interaction constante des images, celles sur le mur en face de nous, ceux qui sont dans notre esprit, ceux dans l'esprit du photographe. Ainsi, la réalité représentée sur une photographie se trouve être le reflet de notre imagination. Apparait alors un trouble, une perte de repères. C'est en quelque sorte une invitation à se plonger quelques instants dans un autre monde, peut être aussi celui qu'on refoule inconsciemment....
Quels sont les artistes qui t’inspirent ou qui t’influencent ? J'aime beaucoup Vivian Maier non seulement pour les œuvres qu'elle a pu réaliser mais pour sa personne, sa simplicité, son amour pour les gens, je me retrouve beaucoup en elle... Sergio Larrain, Elliott Erwitt, Willy Ronis sont des incontournables de ma bibliothèque.
Quels sont tes prochains projets ? Mes prochains projets ? Bonne question, déjà continuer celui ci car il n'est pas totalement abouti. Et puis après viendra ce qui viendra. Je ne me fixe pas de projets, ils naissent instinctivement en fonction du moment, des circonstances, de mon humeur, de mes ratages... « Une bonne photographie vient d'un état de grâce. La grâce vient lorsqu'on est libéré des conventions, des obligations, de la compétition : être libre comme un enfant dans ses premières découvertes de la réalité. » Sergio Larrain
Propos recueillis par Pierre Soyer Site internet : http://terry-fabre.jalbum.net
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EVOCATIONS CLANDESTINES
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Série de dix photographies, présentées sous encadrement 40x50
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