Bavures
Faut pas énerver le cow-boy à moustaches ! L 10 E 10 NOVEMBRE 2009, au Nouveau Carillon, un resto de la Tue des Abbessee,dana le xvm', la femme du gérant est en train de bais-
ser le rideau. Il cst près de 2 heu res du matin, heure de la fermeture légale. Une dizaine de clien18 fument une dernière
le trottoir. Se pointe une patrouille de police du commissariat central. Contrôle de l'établissement. Après avoir obtenu de VQir la licence, le registre du commerce - en règle-, les pohcier8 Ile tournent verslajeune femme. "Vos papiers! ,. Le gérant est CranÇ&8. Son époU8e est indienne, et en plus elle s'appelle Gitanjali On n'a pas idée, non plus, suggère fmement- entre autres réflexions - un des représentante de J'ordre qui a gagné dans le
CIgarette lIur
d r a
quartier le surnom de. Moustachu l~ cow-boy If 1 Et il e9t en
pleine fonne, notre ami, selon la dizaine de témoins qui suivent depuÎlIle trottoir cette descente ponctuée de propos racistes. Un tel festival que l'IGS a ouvert une enquête et que le couple a déposé devant la Commission naoonaJe de déontologie de la 8écurité, bête noire de tous les oommissariats. De quoi, évidemment, agacer le cow-boy et ses
Le
n a C
copains La riposte e~t arrivée mi-avril par oourrier fermeture administrative de l'établissement poUT quinze jours. Motifofficiel la. fermeture tardive ~ de ce resta, à 2 h 10 au lieu de 2 heures, le 10 novembre, précisément à cause du contrôle p0licier ce soir-là. Interrogée (sans violence) par • Le Canard ., la préfecture de poliœJuge que cette mesure de sanction ssns même attendre les résultats des enquêtes en cours n'a rien à voir avec une vengeance mesquine. Elle rappelle qu'il y a déjà eu huit jours d'interruption et que les riverains se plaignent. Bref, on a affaire à de dangereux récidiviste!. Le restaurateur ironise : • C'~8t Il/lrement pour ça que Vaillallt, le maire de l'orrondÛlsement,m'a apporté son sout~n.. " Les gérants du resto auraient tort de trop se plaindre. Compte tenu du quartier, ils s'en tirent très bien. Passons sux les dizaines de contrôles au faciès quotidiens, les gardes à vue à tout--va ou J'accueil chaleureux. La semaine dernière, un pauvre bougre un peu agité qui venait porter plainte a eu droit à deux joW"ll dans le coma après. une mauL'Cise chute _. En février, un
é n î a h c En
du
élu du conseil de Paris, Iann Brossat, avait attiré l'attention du préfet de pohce. Des habitants du quartier affirmaient qu'ils s'étaient fait molester lors d'une enquête sur un cambnolage. Un mois auparavant, un jeune a été labassé et placé en garde à vue pour une remarque moqueuse sur des flics en civil Depuis trois ans, on ne chôme pas dans les sympathJ.ques oommissariate du XVIlI~ arrondis&ement (Grandes-Carrières et Goutte-d'Or). Petit rappel non exhaustif . septembre 2007, usurpation par des fonctiOnlUllreS de police de l'uientité d'un CPE (conseiller principal d'éducation) pour interpeller des parents d'élèvetl. Septembre 2008: une femme est jetée à terre, frappée et placée en garde à vue après un mntn'lle d'identité. Elle est diabétique mais &e voit refuser un sucre, et un petit malin mute M. signature sur]e procèsverbal. Juin 2009 un Colombien victime d'une agression porte plainte. Il est frappé et reS80rt avec une perte d'audition de 40 Il. A ces cadences, peut-être qu'une .petite fermeture administrative du commissariat poulT8.it calmer le Jeu. Brigitte ROlSigneux
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