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La gare de Creil et ses quartiers territoire en mutation – territoire d’avenir Alors que beaucoup d’agglomérations ont déjà connu de profondes mutations, en particulier de leur quartier gare (lors d’une arrivée d’un tramway, d’un TGV, du départ du SERNAM…), l’agglomération creilloise attend encore ce renouveau qui est pourtant crucial pour son avenir, son développement et présente de nombreux atouts (1ère agglomération au Nord de l’Ile-de-France, étoile ferroviaire active, possibilité d’ouverture d’une gare double face, réorganisation de l’activité ferroviaire fret et voyageurs, potentiel foncier urbain…) Tout concourt à mettre en place une démarche multi-partenariale et novatrice s’appuyant en particulier sur les conclusions du rapport récent Keller sur la gare contemporaine, et la création de l’agence « Gares et Connexions », pour permettre à l’agglomération de construire une ville durable et attractive.
L’agglomération Creilloise, territoire d’avenir aux ambitions affirmées. L’agglomération Creilloise regroupe quatre communes, Creil, Nogent sur Oise, Montataire et Villers Saint Paul, réunissant 72 000 habitants au cœur du Grand Creillois, bassin de vie de 130 000 habitants, à forte dominante industrielle et ouvrière, formant un ensemble urbain assez dense. La création du chemin de fer et l’implantation de la gare de Creil sont à l’origine de l’essor industriel, puis humain, de l’agglomération. Autour de vastes infrastructures ferroviaires qui n’ont eu de cesse de se développer pour finalement former l’étoile ferroviaire, se sont implantées de grandes entités industrielles, très consommatrices d’espace, qui forment aujourd’hui le paysage de la vallée de l’Oise autour de la gare, et des différentes implantations ferroviaires. Depuis maintenant 20 ans, le bassin est confronté au déclin de son activité industrielle, au profit de zones d’activités plus éloignées situées en région Ile de France, et notamment la plate-forme aéroportuaire de Roissy Charles-de-Gaulle (100 000 emplois). Le départ progressif des activités industrielles laisse un potentiel foncier le plus souvent pollué, une population majoritairement ouvrière faisant face à d’importantes difficultés sociales, et des collectivités dont les ressources baissent avec la chute de l’activité industrielle. Néanmoins l’activité ferroviaire, restée intense, a profondément muté, la gare de Creil devenant la gare voyageurs la plus fréquentée de Picardie, sans que son organisation et ses infrastructures ne suivent nécessairement cette mutation. Pour faire face à cette situation, la communauté de commune et les villes ont engagé, depuis de nombreuses années, de vastes chantiers de renouvellement urbain. Malgré ces efforts, de vastes emprises ferroviaires et industrielles continuent de marquer le paysage de l’agglomération, alors même que le territoire ne dispose pas des réserves foncières nécessaires pour accueillir les logements et activités dont sa population a besoin. A l’heure du Grenelle de l’environnement, c’est donc vers ces espaces urbains en plein cœur
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CAC – Gare de Creil. d’agglomération et à proximité de la gare qui n’a pas fait sa mutation, que toutes les attentions doivent être portées.
PERIMETRES DE RENOUVELLEMENT URBAIN DE L’AGGLOMERATION CREILLOISE
Les quartiers de part et d’autre de la gare : un potentiel à mobiliser pour rayonner à l’échelle régionale Dans un rayon d’un kilomètre autour de la gare se répartissent différents quartiers aux caractéristiques variées, fruits de l’histoire industrielle et ferroviaire de la ville. Le centre ancien dégradé A la sortie du bâtiment voyageurs se situe la rive droite du centre-ville de Creil, principale ville de l’agglomération. Ce quartier, qui s’étend entre l’ancienne nationale 16 à l’est, le faisceau ferroviaire au nord ouest et l’Oise au sud est majoritairement composé d’un bâti ancien plutôt dégradé. Il accueille une activité commerciale habituelle de centre-ville, qui mérite néanmoins d’être redynamisée. Un dossier a été déposé par la ville dans le cadre du « programme national de renouvellement des quartiers anciens dégradés » initié par le MEEDDAT. 2/9
CAC – Gare de Creil. A quelques pas, sur l’Oise et en rive gauche, sur un ensemble d’une grande qualité paysagère de 15 hectares se trouvent l’Ile Saint Maurice, où la ville et l’agglomération s’apprêtent à réaliser un parc urbain d’une grande qualité, ainsi que de vastes espaces verts urbains qui desservent l’IUT et le théâtre « La Faïencerie », principal équipement culturel du sud de l’Oise, candidat à être scène nationale. Ces équipements contribuent à l’identité de l’agglomération et confèrent à ce quartier une dimension régionale, qu’il convient d’affirmer et de renforcer.
Les grandes emprises industrielles Au sud ouest de ce quartier, entre les voies ferrées au nord et l’Oise au sud, se situent des friches industrielles polluées, représentant un potentiel foncier de près de 12 hectares en partie déjà en travaux. Le site de « vieille montagne » en particulier attire les investisseurs, et fait aujourd’hui l’objet d’une étude de programmation urbaine conduite par la ville de Creil. S’y ajoutent le site d’une ancienne usine à gaz sur lequel EDF entretient aujourd’hui des activités d’exploitation. De l’autre côté du faisceau ferroviaire s’étendent sur 50 hectares à Creil et Nogent sur Oise de grandes emprises industrielles pour la plupart encore en activité, mais dont la reconversion à moyen terme doit être anticipée. L’espace public qui dessert ces emprises est typique des zones industrielles, minimaliste, peu qualitatif, exclusivement dédié à l’activité. Au cœur de ces emprises, le programme de renouvellement urbain permettra à un écoquartier de 700 logements et 25 000 m² d’équipements, bureaux, commerces et activités de prendre place. Une zone franche urbaine de 30 hectares a également été créée et regroupe aujourd’hui plus d’une centaine d’entreprises et près de 1200 emplois, qui compensent la perte de l’usine Chausson à sa fermeture, mais qui offre encore des possibilités d’accueil estimées à 50 000m² de bureaux et d’activités, dont une partie est actuellement en chantier. Au total, c’est un secteur de plus de 100 hectares autour de la première gare voyageurs de Picardie qui a engagé sa mutation, qui ne saurait être complète sans une réflexion et des actions pour permettre à l’agglomération d’accéder au rang qui lui revient.
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La gare de Creil au centre d’une étoile ferroviaire face à un nouveau destin Cœur de ce secteur en devenir, la gare et les emprises ferroviaires sont dans une dynamique de transformation similaire, à toutes les échelles territoriales. A l’échelle régionale, inter régionale et nationale Le transport de marchandises se réduisant, le trafic de passagers, fort de l’existence de ces nombreuses infrastructures, a par contre crû de manière considérable. Accueillant en effet près de 20 000 voyageurs͕ la gare de Creil est aujourd’hui l’une des 130 plus grandes gares de France et la première gare de Picardie par sa fréquentation, avec la gare d’Amiens. Elle n’assure pourtant pas de liaison ferroviaire avec le pôle de Roissy Charles de Gaulle, qui accueille quotidiennement plus de 15 000 employés venant de Picardie Pour assumer ce statut, et poursuivre le développement indispensable de la gare de Creil, les branches existantes de l’étoile ferroviaire doivent finir d’être rénovées et améliorées, en particulier les barreaux Creil-Paris et Creil-Beauvais inscrits au contrat de plan Etat Région. La création du barreau Creil- Roissy, le cadencement des TER Picard ou encore la mise en service à l’horizon 2020 de rames aux capacités renforcées vont générer du trafic augmentant les besoins de revitalisation de la gare de Creil. En parallèle et dans le cadre d’un développement durable, la place du fret mérite d’être affirmée, le site idéal du Petit Thérain situé à quelques centaines de mètres de la gare offrant un potentiel à explorer. A l’échelle de l’agglomération et du bassin de vie – l’intermodalité A l’échelle du bassin de vie, ce sont quotidiennement dix milles personnes qui se rendent à la gare de Creil, alors que la plupart viennent des communautés de communes avoisinantes, situées dans la continuité urbaine de l’agglomération creilloise, sur les différentes branches de l’étoile ferroviaire. La gare de Creil est donc aujourd’hui au centre d’un système de déplacements quotidiens majoritairement basé sur la voiture particulière, dont il est aujourd’hui reconnu qu’il ne peut être durable. Elle doit donc devenir demain un exemple en matière d’intermodalité et offrir toutes les solutions alternatives possibles et adaptées à un bassin de 130 000 habitants. Elle doit certes accueillir les infrastructures, équipements et services correspondant, mais aussi être au centre d’une politique de déplacements limitant la place 5/9
CAC – Gare de Creil. de la voiture, être le moteur de l’intégration des politiques de déplacement qui s’exercent aux échelles régionale, départementale et locale. Son organisation, et ses relations avec son environnement immédiat doivent pour cela être intégralement repensées.
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Les activités de la gare et leurs perspectives Au-delà de sa fonction de transport de voyageurs, le site de la gare de Creil est un pôle d’emploi important, aux activités très diversifiées.
EMPRISES FERROVIAIRES DE LA GARE DE CREIL
Ainsi, elle accueille aujourd’hui plus de 600 employés sur des activités passagers, fret, exploitation ou travaux. Ce sont plus de 30 hectares qui sont aujourd’hui dédiés à l’activité ferroviaire. Le fret Le fret, en perte de vitesse, ne dessert plus que deux ou trois clients sur la gare elle-même, tandis que les infrastructures du Petit Thérain, encore utilisées pour Arcelor Mittal notamment, pourraient, dans le cadre d’une stratégie globale, offrir un potentiel de redéveloppement, d’autant plus important que des friches industrielles d’EDF séparent aujourd’hui ce site de l’Oise à grand gabarit. Le regroupement, voire le redéveloppement de l’activité sur le site du Petit Thérain est donc sans doute une piste à privilégier. L’activité Voyageurs L’activité voyageurs en constante croissance se développera encore avec les nombreux projets en cours. Le nombre des voies à quai devra donc augmenter, l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite être assurée, un accès depuis le nord être ajouté. Celui-ci, qui a déjà fait l’objet d’études de faisabilité, permettra en outre de relier les quartiers situés de part et d’autre du faisceau ferroviaire. Sa réalisation ne pourra toutefois pas se faire sans tenir compte des transformations futures des infrastructures ferroviaires. En l’absence d’investissements depuis plusieurs décennies, le bâtiment, son environnement et les services en gare sont en outre d’une grande vétusté. Une profonde recomposition de la gare s’imposera donc, en lien avec le développement de l’activité passagers. Le remisage des trains devra être optimisé. L’exploitation et les travaux L’exploitation occupe aujourd’hui de vastes espaces. Cette activité n’a pas été restructurée, et des optimisations sont probablement envisageables. Elles permettraient de rendre à l’urbanisation des franges de l’espace ferroviaires, afin de retraiter l’intégration du rail dans la ville. Enfin, la « base travaux » est amenée à jouer un rôle de plus en plus important dans le cadre du vaste programme de rénovation des infrastructures de RFF. Le site actuel, situé en plein centre ville, est confronté à des difficultés d’intégration, son activité bruyante ayant principalement lieu de nuit. Des investissements étant nécessaires, le moment est donc 7/9
CAC – Gare de Creil. venu de choisir entre son renforcement sur place, ou son transfert vers un autre site, comme celui du petit Thérain. Ce sont ainsi des transformations et restructurations importantes qui devront accompagner la mise à niveau et la poursuite de l’expansion du site ferroviaire de Creil.
Le site ferroviaire et urbain de Creil, théâtre du renouveau C’est dans une unicité de temps et de lieu que se joue le renouvellement ferroviaire et urbain. Sur cette scène, la pièce à écrire par les acteurs, ne se jouera qu’une fois, et avec elle l’avenir de ce territoire. Dans cette perspective, les nombreux projets identifiés ci-dessus doivent être mis en cohérence dans le cadre d’un projet ferroviaire et urbain global, intégrateur de toutes les problématiques de ce territoire. Pour le volet urbain, qui concerne principalement l’agglomération et les villes de Creil et Nogent, le scénario retenu devra permettre de rénover les quartiers anciens de centre ville, d’anticiper le devenir des activités industrielles, de créer de l’emploi, notamment par la création d’un pôle tertiaire suffisamment important, de traiter la coupure urbaine formée par le faisceau ferroviaire, de créer un véritable quartier de gare et de centre ville au rayonnement régional et de renforcer autour notamment de la Faïencerie et de l’Ile Saint Maurice un pôle de loisirs et de culture majeur. Pour le volet ferroviaire et des transports, qui concerne conjointement RFF, SNCF et la Région, ainsi que le Département à travers le Syndicat des transports regroupant toutes les autorités organisatrices de transport, l’agglomération et les communautés de communes voisines, le scénario retenu devra permettre outre la réalisation des projets inscrits au contrat de plan Etat Région que sont la préparation de l’accueil du projet Roissy Picardie et du TGV, la restructuration des activités, infrastructures et équipements, l’amélioration des liaisons Creil Paris et Creil Beauvais, le projet régional de cadencement des TER, l’amélioration de la desserte des gares de proximité, l’accessibilité aux personnes handicapées, l’intermodalité et la maîtrise de la place de la voiture dans les déplacements urbains et interurbains
Seul un travail conjoint d’écriture de ce scénario par tous les acteurs est à même de concilier l’ensemble de ces enjeux, et d’engager la spirale vertueuse que ce territoire mérite et dont il a besoin. C’est d’ailleurs dans cet esprit que l’agglomération Creilloise s’est inscrite dans le dispositif de la DIACT « 20 villes moyennes témoins » visant à expérimenter de nouvelles méthodes de travail entre les institutions. Les liens interpersonnels créés autour du thème de la gare dans le cadre de cette expérimentation ont contribué à la vision de la gare et de son quartier développée ici.
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Proposition de démarche partenariale pour écrire le meilleur scénario La plupart des projets étant déjà bien engagés, l’écriture de ce scénario ne peut plus attendre, au risque que le champ des possibles ne se réduise très vite. A titre d’exemple, l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite, urgence absolue, ne peut ainsi ignorer les potentialités futures du site, au risque par exemple de ne plus pouvoir accueillir sur de nouveaux quais le développement du trafic, ou de grever le potentiel foncier des emprises qui lui seront nécessaires. Il nous appartient donc de constituer une structure de projet, dotée d’un dispositif de pilotage et d’un dispositif opérationnel adaptés. Cette structure pourra consister en une « mission gare », cofinancée par les partenaires et hébergée par la Communauté de l’Agglomération Creilloise, dont la fonction principale sera d’animer le dispositif d’acteurs, et de lancer les études. Elle bénéficierait du support des services fonctionnels de l’agglomération creilloise, et devra pouvoir faire appel à l’expertise sectorielle des différents partenaires. Cette structure de projet mise en place, il conviendra d’identifier l’ensemble des études menées et à mener, et d’en arrêter le calendrier et les modalités. Concomitamment, des équipes pluridisciplinaires, réunissant des spécialistes du transport ferroviaire comme de l’urbain pourraient, par exemple dans le cadre d’une étude de définition, nous accompagner pour concevoir le projet urbain et ferroviaire dans lequel les acteurs se retrouveront pour conduire leurs propres opérations, et dont la mise en œuvre se prolongerait dans le prochain contrat de plan état région. Le calendrier d’un tel dispositif pourrait être le suivant : Septembre 2009
réunion des exécutifs pour acter le principe de la structure de projets. Instauration d’un groupe de travail technique partenarial préfigurateur
Oct. – Nov 2009
réunions du groupe de travail technique – identification des études à conduire, estimation des coûts d’étude, conception de la structure de projet et d’un calendrier directeur, rédaction du projet de convention de partenariat
Déc. 2009
assises des transports - présentation de l’opération et signature de la convention de partenariat pour les études. Installation du comité de pilotage
1er semestre 2010
mise en place du comité technique. Elaboration des cahiers des charges des études
2nd semestre 2010
appel à candidature en vue du marché de définition
2011 – 2012
réalisation des études sectorielles – échanges avec les candidats retenus pour le marché de définition et élaboration progressive et concertée des scénarii du projet ferroviaire et urbain
2013
identification des projets déjà dotés de financements pouvant être lancés, notamment la passerelle. Inscriptions supplémentaires au contrat de plan Etat Région 2014 – 2020 pour la poursuite de la mise en œuvre du projet
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