mémoire 2010

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Ombeline Bredow Université Rennes 2 Haute Bretagne

Année universitaire 2009/2010 Master professionel Créateur de produits multimédia, artistiques et culturels sous la direction de Pierre Braun



Cet objet est comme une goutte d’eau. Il a grandi, s’est alimenté, et a voyagé. Ce mémoire est le point critique d’une goutte d’eau. Temps d’un instant où la goutte d’eau prend forme. Ou la chrysalide se transforme en imago Ou l’informe se consolide pour devenir forme. Ce mémoire est mon point critique.


INTRODUCTION

p.7

Partie 1 IMAGINER // ART 1. Le point critique de l’eau

p. 8 à 20

1.1. Humeur aqueuse 1.2. Le point critique 1.3. L’eau

2. «Illustrer» un texte

p. 21 à 25

2.1. Blocs de glace transpercés et suspendus 2.2. Illustrer « De l’eau » Francis Ponge - Exemple du site www.perte-de-temps.com - Hypertexte / hypermédia

Partie 2 REALISER // ARTS APPLIQUES 1. Etude d’opportunité et analyse fonctionnelle de projets

1.1. Etude préparatoire : le site des archives municipales de Rennes 1.2. Etude préparatoire : Projet de muséographie « la maison de l’eau »

2. L’étude détaillée // Proposer des solutions

p. 30 à 41

2.1. Propositions pour le site Web des archives municipales de Rennes 2.2. Propositions muséographiques pour la maison de l’eau

3. Conceptions techniques et artistiques de projets

p. 27 à 30

p. 42 à 53

3.1. Concevoir des outils de communication 3.2. Réaliser un site Internet pour une galerie d’art contemporain 3.3. Réaliser des sites pour des réseaux du monde 3.4. Manifestation artistique sur Internet: La fiction « Google Pulp »


Partie 3 ENTREPRENDRE // PROJETS 1. Développer un projet de création d’entreprise

1.1. Un projet, des convictions : E-mages 1.2. La réalisation d’une étude de marché 1.3. Mise en place d’une campagne de démarchage 1.4. Réaliser un plan de trésorerie et un compte de résultat 1.5. Choisir et écrire des statuts juridiques 1.6. Mise en place d’une stratégie d’entreprise à 1, 3 et 5 ans

2. Conduire des projets artistiques, culturels et multimédia

2.1. Diffuser et promouvoir l’art contemporain

p.55 à 70

p.71 et 72

- Organiser des manifestations artistiques - développer des projets avec des artistes - Collaborer avec des commissaires d’expositions - Manager une équipe de montage

2.2. Chef de projet d’un web documentaire

p.71 à 89

p.72 à 89

- Consommer le web autrement - Le projet: « A la découverte du Nyamakala» - Réalisation des prémaquettes - Collection et production de la matière - Médiatrice de l’information et de la conception des outils - Pourquoi un chef de projet multimédia est nécéssaire à la conception d’un web documentaire

CONCLUSION MEDIAGRAPhie ANNEXES

p.91 p.93 p.95 à 99


« Lorsque tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens. » Proverbe Africain


INTRODUCTION

Il est temps après six ans d’études, d’expériences et de formations professionnelles de faire un point. Ce mémoire sera donc mon point critique. Ces six années d’apprentissage vont prendre forme en un et seul objet. C’est le moment de me lancer, d’appliquer les connaissances que j’ai acquises et de contribuer au développement d’une entreprise. Ce mémoire est un bilan de mes compétences actuelles, vous y trouverez ce que j’ai fait (Imaginer), ce que je sais faire (réaliser) et ce que je veux faire (entreprendre). La première pièce du puzzle « imaginer », vous plongera dans mes réalisations et préoccupations artistiques qui ont modelé mon travail jusqu’à aujourd’hui. C’est la partie « onirique » de ce mémoire. J’imagine, je développe, je mets une image, un dessin sur des mots ou mets en scène ma réflexion. C’est l’idée, l’avant projet. La pièce « Réaliser » va vous démontrer mes aptitudes d’analyses. Vous y trouverez des recherches touchant au graphisme, à la réalisation de prémaquettes et à l’étude détaillée de projets. Et pour finir, la troisième pièce du puzzle (sûrement pas la dernière) « entreprendre » va vous exposer mes compétences à conduire, mener un projet que ce soit la création d’une entreprise ou la production d’un web documentaire. Ces trois actions « Imaginer, réaliser, entreprendre » sont aussi les étapes de la conception d’un projet. L’imagination, c’est la création, l’innovation. La réalisation, c’est l’aspect technique et financier. Entreprendre, c’est ce qui résulte, c’est l’envie, la volonté et le courage de s’investir, de s’engager résolument. C’est mener une équipe, une idée, un projet de bout en bout et le développer avec convictions.

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Partie 1/ IMAGINER // ART «C’est près de l’eau que j’ai le mieux compris que la rêverie est un univers en émanation. Si je veux étudier la vie des images de l’eau, il me faut donc leur rendre leur rôle dominant à la rivière et aux sources de mon pays.» (Bachelard,1942, L’ eau et les rêves »)

1.

Le point critique de l’eau

L’élément eau est multipliable et divisible: la goutte d’eau est le singulier de l’eau. L’eau est son pluriel. Pour l’eau, sa division et sa multiplication sont ses opérations les plus fréquentes, son passage de l’unique au multiple. La goutte d’eau recherchera toujours son multiple afin de se dissoudre, c’est le cycle de sa vie. Elle est en recherche permanente d’elle-même. L’eau est instinctive. Elle se divise, se sépare, s’infiltre, contourne et avance. Elle s’autoaimante. Elle peut détruire ou donner la vie. Elle est à la fois disparition et apparition. L’eau est la vie, la goutte d’eau est la mort de l’eau. Sans eau, il n’y a pas de vie. La goutte d’eau évoque le manque, l’insuffisance et l’aridité.

L’eau peut être l’infiniment petit tout comme l’infiniment grand. Mais à quel moment peut-on dire que l’eau devient une et seule goutte d’eau ? La glace fixe cet instant tout comme la photographie le fait avec l’image. Mais la libération de l’élément éphémère reste un des moments les plus intriguant, cet instant est nommé Point critique. C’est l’Instant où l’eau se sépare du multiple, du plein pour devenir unique, abandonné au vide, à la pesanteur et au singulier formel.


IMAGINER

1.1. Humeur aqueuse Le geste est toujours identique : je dépose une goutte d’eau à l’aide d’une pipette sur l’image d’un œil provenant de la publicité, des magazines populaires… L’eau a un effet grossissant qui donne à l’image du relief. On peut parler de cyclope, de « friandise cannibale » (cf annexe n° 1) ou « d’inquiétante étrangeté» (expression Freudienne).

Dans son livre « Ce que nous voyons, ce qui nous regarde », Georges DidiHuberman affirmait que ce que nous voyons ne vaut – ne vit – que par ce qui nous regarde. Didi Huberman a écrit ce livre en 1992 pour parler de l’expérience visuelle de l’art et de la simplicité apparente des œuvres minimalistes de 1960 (Donald Judd, Robert Morris ou Tony Smith).

« L’image est une création pure de l’esprit. Elle ne peut naître d’une comparaison mais du rapprochement de deux réalités plus ou moins éloignées...» (P. Reverdy) L’acte de déposer une goutte d’eau sur l’image d’un œil n’est pas anodin. L’œil est la partie la plus sensible du corps, elle est quasi « sacrée », on n’y touche peu. L’œil évoque parfois la fascination mais si l’on commence à le déformer il devient une partie déroutante, monstrueuse. Trancher l’œil comme Buñuel le fait est très efficace. Cet acte de trancher est monstrueusement esthétique. Cette série de photo est une série de « trompe œil ». Aucune photo n’est retouchée. Je montre ce que l’on ne voit pas.

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Ici, l’eau, l’humeur aqueuse donne une forme de globe oculaire à l’image. L’image voit. Elle possède son propre regard et nous observe. C’est « l’inquiétante étrangeté ». L’humeur aqueuse est le liquide transparent qui, avec le corps vitré, maintient la pression intraoculaire et la forme du globe oculaire. C’est un liquide à faible viscosité, dépourvu d’éléments figurés du sang, continuellement filtré et renouvelé. L’humeur aqueuse est composée de 99,6 % d’eau. (Source : Wikipédia)

« Il est significatif que Redon, artiste contemplatif, se définisse par l’œil non par la main. L’objectivation de l’œil dans son œuvre suggère également l’idée de l’expérience formatrice du voyeur qui observe le monde… En image cette idée s’exprime par les différentes têtes flottantes aux yeux grands ouverts, tandis qu’une autre, à terre, noire et vue de profil, semble être celle ou tout ce fantasme se produit. » (Milly Heyd, 1992, Note sur le symbolisme d’Odilon Redon : deux formes de fragmentation corporelle).


IMAGINER

Projection de cette oeil sur un mur de 2m par 3m.

L’œil que ce soit dans le travail d’Odilon Redon ou dans les écrits de Georges Bataille, possède un puissant symbolisme. C’est la fragilité, le savoir, l’identité, l’organe « intouchable ». Tout le monde se rappelle de la scène mythique du chien andalou de Buñuel où un œil est tranché par une lame de rasoir. Georges Bataille va même plus loin, et définit l’œil de « friandise cannibale ».

« Les matériaux tu ne les possèdes pas. Ils vont plutôt bosser à ta place et faire leur dessin tout seul » Dewar et Gicquel

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1.2. Le point critique Plus simplement le point critique est la transition de phase. C’est le moment où la glace devient eau, où l’eau devient vapeur… Mais le point critique est aussi le moment où tout va se bousculer et s’écrouler. C’est la Seine gelée qui se liquéfie et emporte tout sur son passage (G.Bataille, 1929, la débacle). « Chaque corps chimique possède un « point critique » caractérisé par une température critique, une pression critique, et une masse volumique (ou un volume massique) critique. Un corps réunissant ces trois conditions dites critiques de température, de pression, et de masse volumique est dit en « état critique ». (Source : http:// dictionnaire.sensagent.com)

1.3. L’eau On distingue cinq propriétés de l’eau (propriétés que met en avant Florence De Meredieu dans « Histoire matérielle et immatérielle de l’art moderne ») • Sa puissance métaphorique, c’est-à-dire sa capacité à nous faire « imaginer, rêver » par ses formes sinueuses, sa pesanteur, ses courbes, sa transparence... Dans cette partie du texte F. De Meredieu fait référence


IMAGINER

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aux aquarellistes et à leur facture mais de nombreuses œuvres contemporaines et installations peuvent être considérées aujourd’hui comme «esthétiquement aqueuses». Je pense notamment à Sigmar Polke, Pei Ming ou même Vincent Mauger et ses « coraux ». • Sa faculté à se dissoudre permettant la préparation de matériaux tel la peinture … Sa capacité à laver, humidifier … Mais c’est également son « intervention physique » dans la vie : fontaine, aquarium (le projet de « lampe aquarium » de P.Sorin), les jets d’eau (la fontaine Stravinsky de Tinguely et Nicky de St phalles). • L’eau comme force motrice. Prenons maintenant l’exemple de Bill Viola ou chacune de ses vidéos est une expérimentation de la force de l’eau ou du feu. Tout comme Leandro Ehrlich jouant avec la pesanteur de l’eau (dans sa photographie « the swimming pool ») ou comme Bataille définissant la débâcle dans la revue document. • Sa propriété unique de changement d’aspect : liquide, vapeur, glace, buée, goutte d’eau… tant expérimentée par le Land art et en particulier Goldworthy qui travaillait la nuit afin de s’adapter aux contraintes de température. • Sa fonction vitale pour l’homme. Le corps humain est composé de 60 % d’eau (le nourrisson 70%).

L’eau permet « d’entretenir » son corps (humeur aqueuse…). 70 % de la terre est recouverte d’eau (97% d’eau salé et 3% d’eau douce). Les légumes sont composés à plus de 80 % d’eau. Il faut 10 Litres d’eau pour fabriquer 1 L d’essence et 1000kg d’eau pour produire 1kg de pommes de terre...

Vidéo de la décomposition d’une goutte d’eau


2.

Illustrer

IMAGINER

Les textes m’ont toujours servi de support dans mes réflexions artistiques. En voici deux: «la débacle» de G. Bataille et «De l’eau» de F. Ponge. (cf. Annexe 2 et 3)

2.1. Blocs de glace transpercés et suspendus

Cette installation éphémère comprend 6 blocs de glace d’environ 40 kg. Tous sont transpercés par une chaine puis suspendus au plafond. Cette installation dure une journée et une nuit. Les blocs de glace sont laissés là, bruts. Ils fondent, deviennent transparents. J’apporte et je montre en direct la matière première qui est l’eau, la glace en train de fondre. Je montre un phénomène. Un tapis de plusieurs boites de conserve de tailles différentes est placé au sol afin d’évoquer comme une fuite d’eau. Après 1 heure, 2 heures d’attente, une mélodie commence à se jouer. La mélodie évolue, s’accélère selon la fonte des glaces. Une débâcle lente, perçante, a lieu. L’installation devient une clepsydre et un aquaphone. L’objectif n’est pas de calculer réellement le temps mais d’émettre une sensation de temps par la disparition ou plutôt la transformation de la glace en un élément liquide et sonore. La glace font-elle plus vite que notre vie ? On se demande si la pièce a une fin, combien de temps elle dure, pourquoi… La vue, l’ouïe, le toucher sont mis à contribution. La pièce étant étroite, une sensation de froid nous envahit puis quelques frissons parcourent notre corps. Les blocs de glace suspendus seulement à un crochet peuvent s’effondrer à tout moment et se briser. L’expérience et la confrontation sont physiques.

« Alors pourquoi la neige ? Continua le maître. Parce que c’est un poème, une calligraphie, une peinture, une danse et une musique tout à la fois » (Fermine, 1999, « Neige »)

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« La condition de l’eau est l’horizontalité, la condition de la sculpture est la verticalité. Lever l’eau est un moment poétique. La condition de l’eau est d’être informe, la condition de la sculpture est la forme. Donner une forme à l’eau est un moment poétique. La condition de l’eau est la fluidité, la mutation, la condition de la sculpture est la solidité, la permanence. Donner de la solidité à l’eau est un moment poétique… » ( Giuseppe Penone, 1976, « Respirer l’ombre »)


IMAGINER La débâcle est selon Bataille, un phénomène naturel nécessaire amenant le chaos, les cataclysmes, le dégel permettant de libérer la vie (« les relations humaines »), la culture étouffée, stagnante, gelée dans « l’épaisse glace industrielle ». La débâcle est la seule solution pour Bataille de ne plus rester immobile, de revenir à notre « état naturel », de supprimer toutes ces choses qui nous formatent, nous emprisonnent dans des carcans de pensées et dirigent notre vie… C’est un phénomène naturel. Ce texte de Bataille est étroitement lié à mon travail personnel. Dans chacune de mes « expériences esthétiques », je cherche la limite. Limite entre stabilité, régularité et chute, chaos, destruction. Cette juste limite est la débâcle. Ce moment où tout s’inverse, où le monde devient destruction, chaos afin de mieux renaître en détruisant tout ce qui existait. C’est dans la revue document n°7 parue en 1929 que Georges Bataille explique ce terme de « débâcle ». Il accompagne sa pensée d’une photo de la Seine gelée, datant de l’hiver 1870-1871.

2.2. Illustrer « De l’eau » Francis Ponge

F. Ponge (1899-1988) était un poète contemporain, auteur de l’ouvrage « Le partipris des choses » qui regroupent quelques trente deux « poèmes en prose ». Le texte que j’ai choisi de F. Ponge pour mon projet est « De l’eau » (cf. Annexe 3). Dans ces textes, F. Ponge s’emploie à utiliser la même méthodologie. Il commence par définir l’élément choisi. Ici, c’est l’eau mais il s’interroge aussi sur la nature d’éléments plus incongrus tels que l’huitre, le savon... Tous les poèmes du « Parti pris des choses » s’apparentent à des fables. Dans un premier temps, il relate une « définition description » de la chose. Il la situe (« Plus bas que moi, tou« L’hypertexte permet d’exprimer jours plus bas que moi... »), la ce qu’il est impossible de signifier décrit narrativement (« elle est sur du papier : le hasard, le chaos, blanche, informe, fraiche... ») l’évanescence, la coïncidence... » et ensuite la met en situation seule, avec d’autres objets ... (« (Mark Amerika) l’eau m’échappe...me file entre

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les doigts »). L’eau devient une personne: Il lui associe un caractère, la définit, définit ses attributs. Elle est rebelle, inquiète, vicieuse, rusée, rapide, amorphe, informe, hystérique... Dans le texte de F. Ponge, la place des phrases n’a pas réellement d’importance et de sens. Chaque phrase peut être lue à part et prise pour elle-même. Les mots se mélangent. Tout l’enjeu de ce projet est donc de produire plastiquement ces impressions, de retraduire ce poème de manière contemporaine avec les nouveaux moyens numériques mis à disposition. J’ai tenté de lui donner une nouvelle dimension, un nouveau mode de lecture. Le lecteur doit se balader dans le texte, le découvrir, se l’approprier. Le lecteur, l’internaute doit devenir l’auteur d’où l’utilisation d’interactivité, d’hyperlien, d’hypermédia…


IMAGINER - Exemple du site www.perte-de-temps.com L’idée de me réapproprier un poème m’est venue d’un site découvert sur Internet: www.perte-de-temps.com. Ce site entièrement en Flash a été conçu par Julie Potvin, directrice artistique free lance. Cette illustration animée « l’Horloge » a remporté de nombreux prix. La base de son animation consiste à reprendre un poème de Charles Baudelaire « l’horloge » qu’elle met « en image ». Le texte devient interactif habillé par une sonorité profonde et lancinante. Une charte graphique est conservée tout le long de l’animation. La typographie est réinventée et est mise au service du sens. La notion de temps est représentée à la fois par l’image d’une horloge ou pendule (qui sert de lien entre chaque page), par le défilement des chiffres, par des battements d’un cœur (« pulsations restantes »). Les lettres flottent et les lignes sont sinueuses. L’apparition des images et du texte se font de manière progressive. C’est l’interactivité, la participation du spectateur à la progression de l’animation qui donne une toute autre dimension à cet œuvre multimédia. - Hpertexte / hypermédia L’histoire de l’art numérique a suivi de très près l’histoire de mouvements artistiques (Dada, Fluxus et l’art conceptuel). Prenons l’exemple de la poésie Dadaïste qui repose sur des variations

aléatoires des mots et des vers. L’élément conceptuel à la base de toute forme d’art numérique, comme de tout poème dadaïste, est l’instruction.

« La révolution numérique est une révolution de l’accès aléatoire » Grahame Weinbren Un nouveau mode de lecture a révolutionné le livre, internet et l’art numérique. Ce sont des formes hybrides comprenant du texte, de l’image et du son que l’utilisateur peut manipuler. L’hypertexte est « un système contenant des documents liés entre eux par des hyperliens permettant de passer automatiquement (en pratique grâce à l’informatique) du document consulté à un autre document lié. Un document hypertexte est donc un document qui contient des hyperliens. » (Source Wikipédia) L’hypermédia contient des documents sonores, vidéos... C’est à la fois un nouveau support, un nouveau média et un nouveau moyen d’exprimer des idées. Il existe déjà des fictions hypertextuelles - comme celle de Michael Joyce : «Afternoon» - dans lesquelles le lecteur joue un rôle essentiel. Avec l’hypertexte, la littérature peut trouver un nouveau souffle. En dépassant les contraintes et les limites liées au livre, la littérature hypertextuelle révolutionne jusqu’aux notions mêmes d’auteur, de lecteur, d’œuvre et de littérature.

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REALISER

Partie 2 REALISER // ARTS APPLIQUES

1.

L’ étude d’opportunité et l’analyse fonctionnelle de projets

L’étude du projet comprend toutes les étapes préparatoires nécessaires au lancement du projet. C’est la partie indispensable pour appréhender la demande, proposer un projet pertinent (susceptible d’être choisi) et correspondant aux attentes du commanditaire. L’étude d’opportunité est essentielle. Elle permet de définir si le projet est viable. On y définit le périmètre du projet, son contexte et les utilisateurs concernés. C’est grâce à cette étude que l’on peut définir les contraintes et les besoins du projet. L’analyse fonctionnelle des besoins permet ainsi de dégager les fonctionnalités nécessaires à la réalisation du projet. Un cahier des charges est alors établi.

1.1. Etude préparatoire : le site des archives municipales de Rennes Dans le cadre d’un projet de site Internet pour les archives municipales de Rennes, il fallait établir un cahier des charges complet afin de définir les besoins réels et les enjeux d’un tel site, ainsi que les contraintes à prendre en compte. Aujourd’hui, il faut être et paraitre sur Internet, c’est le média de l’information et de

« Vouloir arriver, c’est avoir fait la moitié du chemin. » proverbe Africain

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la communication incontournable de toute structure qui veut se développer, exister et se montrer dynamique. Internet va permettre aux archives municipales de Rennes de centraliser les informations et de les rendre facilement accessibles aux internautes. Le site des archives municipales, pour être un site catalyseur, doit être un site riche d’échanges, de recherches documentaires hétéroclites et d’actualités journalières sur la ville de Rennes. L’objectif est de permettre un accès simple et facile aux archives de Rennes. Tout internaute doit pouvoir faire ses propres recherches dans le fond documentaire des archives sans passer par l’administration. La numérisation des documents et l’accès simple, rapide, ergonomique permettra de toucher un public plus large tel des enseignants, des chercheurs, ou des enfants. Les documents doivent pouvoir être téléchargeables au format PDF afin de permettre aux concernés de les réutiliser lors de colloques par exemple. A l’heure où les forums de discussions et les espaces communautaires sont largement répandus et connaissent des pics de fréquentation, notamment pour le site «généalogie.com», il nous a semblé important d’intégrer au sein du site un espace de discussions et d’échanges. Pour répondre à ces objectifs, notre groupe (Sonya Toper, Fréderic Daygue et moi) a proposé le développement

d’outils performants et d’un site ergonomique avant tout afin de toucher un public le plus large possible (universitaires, chercheurs, enseignants…).

« Il nous a semblé important d’intégrer au sein du site un espace de discussions et d’échanges. » Voici les 6 points que nous avons développés lors de nos recherches : • Un moteur de recherches performant et bien référencé • Une fenêtre de visualisation des documents pensée comme un véritable espace de travail • Le téléchargement de supports pédagogiques utilisables en cours (PDF). • Une partie communautaire pour favoriser l’échange et le partage des informations entre internautes • Une page de profil personnalisable pour chaque internaute enregistré • Des jeux interactifs et ludiques pour les plus jeunes afin d’apprendre en s’amusant. La partie « recherches » est un moteur de recherches avancées performant qui permet une exploration efficace des archives de Rennes. Les documents sont entièrement manipulables comme un vrai livre afin d’en faciliter la lecture. La fenêtre de visualisation des documents se présente comme un véritable espace


REALISER de travail (possibilité d’ajouter des commentaires, des tags, d’imprimer, télécharger les documents). Des modules d’outils offrent la possibilité de manipuler le document à sa convenance (zoom, rotation, déplacement, luminosité, contraste..). L’espace de recherche est directement accessible via le forum et une page de profil commune. En effet l’utilisateur peut se créer un compte et une page de profil personnalisable (avatar, description, tag…). L’inscription donne accès à différentes options aussi bien dans la recherche que sur le Forum. Par exemple lorsque l’internaute rentre ses identifiants il peut retrouver toutes ses recherches, son album, et ses commentaires. Il a la possibilité d’intervenir sur le forum selon les sections et les groupes de discussions, et il peut également rentrer en contact avec d’autres utilisateurs en leur envoyant un mail. L’album de chaque utilisateur est public. Une personne qui ne souhaite pas s’enregistrer aura un accès libre au service de recherches mais elle ne pourra pas enregistrer ses recherches ni intervenir sur le forum.

« Des modules d’outils offrent la possibilité de manipuler le document à sa convenance » Le site sera réalisé en PHP5 (voir PHP6) afin d’avoir à disposition un serveur administré et actualiser le site.

Aucune connaissance en programmation est nécessaire pour actualiser le site. La mise à jour se fera via une interface web par le biais de formulaires. La base de données sera gérée sous MySQL. Des feuilles de style (CSS) seront nécessaires pour la mise en forme du site. Le site sera compatible avec tous les navigateurs les plus connus (internet explorer, mozilla firefox, Opéra, Safari…).

1.2. Etude préparatoire : Projet de muséographie « la maison de l’eau » Romain Derrien, Fréderic Daygue et moi-même avons proposé un concept de muséographie suite à l’appel à projet concernant « la maison de l’eau », ancienne usine Carcabal à Oloron Sainte Marie. Oloron Sainte Marie est situé dans le département des Pyrénées Atlantique près de Pau et de la frontière espagnol. • Contexte de la demande : « L’eau porteuse de vie et carrefour des énergies La ville d’Oléron a pour ambition de créer un véritable pôle autour de l’eau afin de développer l’offre touristique et l’économie locale. Pour cela, après l’incendie de l’usine Carcabal, ils veulent transformer ce lieu en une maison de l’eau qui serait à la fois un espace administratif, un lieu d’exposition, un restaurant gastronomique, un bar, un espace pour les partenaires, et surtout un lieu à vocation pédagogique. La maison de l’eau fait 2100m2 et compte un étage et un sous sol (R-1). Au premier étage se trouve tout ce qui concerne l’administration et le restaurant. Au rez-de-chaussée, on

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trouve l’accueil, la boutique, le bar, l’exposition temporaire, la salle de conférence et les réserves. Le sous-sol est dédié à l’exposition permanente. On nous demande donc d’élaborer un programme d’aménagement d’accueil et de scénographie de ce lieu si caractéristique.

« L’eau irrigue le territoire comme le sang irrigue le corps » • Cahier des charges / Contraintes Oloron sainte Marie a un héritage architectural très fort. Le site se trouve dans un lieu naturel : Les cours d’eaux environnants, nombreux, enrichissent le département en magnifiques paysages. Les Gaves, ces ruisseaux torrentueux qui arrivent des montagnes ont créé, avec l’érosion des vallées et sont aussi à l’origine d’une grande richesse halieutique. La contrainte première est donc d’ordre architectural et paysager. Il est nécessaire de garder cette identité et ces perspectives environnementales, éducatives et culturelles. Le bâtiment existant doit donc conserver son volume et sa silhouette. Notre projet doit le mettre en valeur et lui redonner une identité forte. Le lieu devra également être adapté à des groupes et surtout à des scolaires. Il est également demandé de créer des thématiques afin de faciliter la visite. Les thèmes abordés seront les suivants : « eau et imaginaire », « passer de l’eau à la terre », « l’eau en Béarn », « la nature de l’eau » et « l’écosystème ».

2.

L’ étude détaillée

Suite à une étude préparatoire approfondie et à la réalisation du cahier des charges, l’étude préparatoire à la réalisation d’un projet doit présenter une maquette ou un prototype afin que le commanditaire soit convaincu que la solution retenue corresponde à ses attentes. • Propositions d’arborescences du site des archives de Rennes L’arborescence générale du site montre les principales parties du menu général (Accès « archives municipales », « service éducatif », « espace communautaire », « recherches », « news ») puis les sous-parties et leur contenu sommaire. Les pastilles de couleurs montrent quel type d’internautes peut être intéressé par telle ou telle partie.

Outils disponibles pour «travailler» les docs.


REALISER

Propositions d’interfaces pour le site des archives municipales de Rennes. L’arborescence de toutes les parties du site a été réalisée (back office, moteur de recherches, espace communautaire, les news, les publications, du service éducatif...). Vous pouvez voir l’arborescence générale, du forum et un extrait de l’espace de visualisation ci-après.

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Outils pédagogiques Présentation

Kit pédagogique

Expo

Archinews

Actualité des archives

SERVICE EDUCATIF

NEWS

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• Propositions muséographiques pour la maison de l’eau L’eau doit accueillir le visiteur et lui proposer une expérience sensitive. Nous avons décidé de créer deux types de volume au niveau de l’architecture extérieure. Un volume représente « l’humain, l’industriel » et l’autre « l’eau ». Cette architecture est donc la rencontre et le contact entre ses deux éléments. Les parois du volume « eau » sont translucides et servent d’armature au reste du bâtiment. Pour le volume « industrie », il était évident de garder l’identité forte de l’ancienne architecture de l’usine. Au premier étage, afin de sensibiliser les visiteurs, on rappellera à l’aide de dispositifs, leur propre consommation d’eau. Par exemple dans les toilettes, des compteurs d’eau seront mis en place à coté des robinets et des chasses d’eau. Les chiffres défileront au fil des jours…

Notre proposition pour la scénographie de la maison de l’eau tient à 4 thèmes forts qui correspondent chacun à un espace dans le lieu de l’exposition permanente au R-1 : • « l’eau et l’industrie » (jaune) On accédera au R-1 par cette espace. Il comprend l’escalier qui permet de descendre et une salle. Ce passage et l’action de descendre est importante car elle donne la sensation de pénétrer dans un univers particulier. La lumière diminue, l’espace se fait de plus en plus sombre et le bruit de l’eau de plus en plus prenant. Le spectateur est mis en condition de découverte, d’attention. Ce passage doit faire ressentir toute la puissance hydrographique et la pesanteur de l’eau. C’est une introduction. La vidéo d’un torrent est diffusée sur un mur et se reflète dans le mur d’en face via un miroir : Les spectateurs doivent être submergés. Ils ont la sensation d’être sous un barrage. Ensuite les visiteurs rentrent dans une salle reprenant l’architecture « béton », « épurée » des barrages.

Aspect extérieur du batiment: Rencontre entre l’industrie et l’eau

«Il était évident de garder l’identité forte de l’ancienne architecture de l’usine».


REALISER

Plan général du R-1 où se trouve l’exposition permanente. Les salles sont organisées par thême.

La salle reprend l’architecture des gaves. Une cuve au milieu de la salle sert de borne d’informations et de guide de visite pour le visiteur. En sortant de cette salle, un long tunnel mène à l’espace suivant.

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Le tunnel reprend l’architecture des gaves. Les parois sont façonnées par l’érosion de l’eau. • « La nature de l’eau » (bleu) Ici, le thème abordera la composition chimique de l’eau. Des panneaux répartis sur les murs seront présents à titre informatif. Le plafond semble être « en eau » (un reflet aqueux est projeté au plafond). Une forme au sol annonce le passage vers un autre espace.

Croquis de la salle de l’écosystème. Le sol entier est un monde virtuel

Tunnel qui mêne à l’espace «nature de l’eau». • « L’eau source de vie » (vert) Dans cette salle sera présent tout un écosystème virtuel interactif, espace vivant, foisonnant, riche, dynamique, grouillant de vie... Des bornes de commandes permettront de « jouer » et découvrir les animaux qui peuplent le Béarn ainsi que toute la faune et la flore présente à Oléron Sainte Marie.

Bornes de commandes de l’ écosystème


REALISER • « Le temple de l’eau » (blanc) Cet espace est composé de cinq box où un thème différent est abordé (ex : cycle de l’eau, les tensions dues à l’eau dans le monde, la pollution de l’eau, la mémoire de l’eau, la consommation d’eau). Cette pièce se veut mystérieuse, silencieuse et sombre. Seule au centre des différents temples, une goutte d’eau tombe du plafond sur un autel et crée une certaine sonorité. Différents systèmes interactifs sont proposés dans cette salle. Par exemple, un quiz rapide à la fin est proposé aux visiteurs sur l’exposition. Un escalier à la fin du parcours est prévu pour remonter au RDC et nous emmener dans la boutique à coté du bar et de l’exposition temporaire.

«Cette espace est là pour rappeler la préciosité et la rareté de l’eau». Le bar fait également partie du processus de découverte : le comptoir du bar est interactif. Des codes barres sont lus par une caméra et active l’apparition des informations propres à l’eau choisie (le gout, la provenance de l’eau…).

Le temple de l’eau

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3.

Conceptions techniques et artistiques de projets

Suite à l’étude de projet, voici la réalisation de projets d’interfaces web et de propositions graphiques.

3.1. Concevoir des outils de communication • Proposition pour un habillage graphique de trois DVD de Gus Van Sant. « Je crois que je suis attiré par les gens sauvages. Mais la contrepartie de ce type de caractères, c’est souvent l’autodestruction. Ce côté sauvage est très différent de moi. C’est pour ça que je l’aime, je crois... ” Gus van Sant Gus van Sant est un artiste complet : directeur de la photographie, musicien, peintre … et surtout auteur de film indépendant à petit budget dont les emblématiques « Eléphant », « Gerry » et « Last days ». Parfois jeu de plans séquences croisés ou construction classique, Gus van Sant joue avec l’image et ce qu’elle transmet d’un point

de vue émotionnel. Les sujets choisis sont souvent complexes, parfois dérangeants, mais toujours atypiques et marquants. Les trois films que j’ai choisi de « représenter » sont Eléphant, Gerry et Last Day. « Eléphant » est inspiré du massacre à Columbine : « Un drame plastique et tragique où des kids qu’une caméra suit et effleure tels des anges marchant dans les couloirs sans fins de leur lycée, avancent vers la mort, sauvés par la grâce des travellings conférant une éternité éblouissante à leur jeunesse. » (Source: http://cinema.fluctuat.net)


REALISER « Last Day » retrace les trois derniers jours de Kurt Cobain. Gerry nous montre l’aventure de deux jeune hommes perdus dans le désert où l’amitié va céder peu à peu au malaise, et la balade virer au cauchemar.Ces trois films d’une facture expérimentale ont une esthétique commune : le sublime (La beauté de la mort…) et une façon unique de traiter un sujet difficile : les longs travellings, l’atmosphère pesante, un goût pour l’errance et la sollicitude. Tout s’établit par le visuel, les sensations, les non-dits, les silences...

«Une esthétique du chaos», «la perte de sens», «l’informel», «défragmentation de l’espace», décomposition, «torturé et plénitude»… C’est en essayant de retranscrire visuellement toutes ses expressions, sensations que je suis arrivée à un graphisme à dominante bicolore, fragmenté, rogné… avec l’idée de direction, trajet…

« C’est le manque d’explication qui donne son énergie et sa beautée au cinéma »

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• Réaliser un site pour une galerie d’art contemporain Le projet était de réaliser avec adobe flash un site pour une galerie. Le but est de présenter les artistes et avoir une vitrine sur Internet. Internet étant aujourd’hui un média incontournable pour évoluer et se montrer, il est essentiel de faire un site où les œuvres et les artistes de la galerie sont représentés. Une partie « actualité » est également essentielle afin de suivre la dynamique de la galerie (vernissage, exposition temporaire…) Une partie « informations utiles » doit être présente pour informer sur la galerie (plan, horaire…)


REALISER • Brasilia, une capitale crée de toutes pièces L’objectif de ce projet était de proposer un concept de site pour une ville cosmopolite. Mon choix se porta vers Brasilia, capitale du Brésil et ville cosmopolite par excellence. La particularité de cette ville est qu’elle fut construite de toutes pièces. Il s’agissait de donner un équilibre à un pays, au besoin en partant d’un site choisi dans une nature presque vierge. Sous les directives de l’architecte Oscar Niemeyer, les ouvriers travaillaient 24h/24 dans des conditions déplorables, grâce à quoi le temps de construction n’a duré que 3 ans et demi.

Elle est aujourd’hui peuplée par deux millions d’habitants, alors qu’elle n’était conçue que pour 600 000 citoyens. Dans l’idée de garder cette idée de « morceaux assemblés », j’ai choisi de fabriquer un puzzle interactif. Toutes les pièces sont amovibles.

« Les ouvriers, venus de tout le pays pour travailler à la construction de Brasilia ont été appelés Candangos. Les travailleurs des classes moyennes et supérieures furent, eux, désignés comme Pioneiros. Les Brésiliens de la nouvelle génération nés à Brasilia s’appellent entre eux Calangos. » (Source : Wikipédia)

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REALISER • Réalisation de sites pour des réseaux du monde Le centre international d’études supérieures en science agronomique de Montpellier m’a demandé de proposer et concevoir un outil de communication collaboratif et interculturel sur Internet pour des réseaux (Réseau Burkina Faso et Réseau Bénin en l’occurrence). L’objectif étant de créer un dispositif permettant de mettre en lien tous les acteurs de ses réseaux (professeur, institution, ONG, particulier, simple aventurier…) et de favoriser l’échange, le contact et les rencontres. Il était essentiel de trouver une solution simple, accessible à tous, ergonomique et facile à mettre en place. La première idée fut de créer un site wiki afin de permettre à tout le monde de publier ses articles, modifier des informations… Même si ce genre d’outil est très intéressant, un administrateur permanent est nécessaire pour « surveiller » le site et les abus possibles. On opta donc pour un blog. Les acteurs du réseau peuvent publier les articles, commenter ceux des autres. Ce dispositif correspondait à tout le monde.

« Il était essentiel de trouver une solution simple, accessible, ergonomique et facile à mettre en place ». J’ai développé le blog sous CMS dotclear et proposé quelques habillements graphiques afin de donner une identité au réseau et de le rendre attrayant.

Dotclear est un logiciel libre écrit en PHP et permettant ainsi de gérer des blogs. Les blogs sont hébergés sur le site du centre de ressource de Florac: http://www.cdrflorac.fr Via le back office du site, il est possible de développer des Templates personnalisés. Chaque blog a donc son propre Template réalisé en CSS. RESEAU BURKINA Recherche In omnes agiliter adventum.

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Quod accusatoris implacabilitati quaerebatur iusque.

Adfatim congestosque exsudatos velut barbaricos adventans adventans ductante ductante deverti itinerum vestri congestosque fiducia mutato pagos ductante placidiora ductante longos. aucun commentaire

In omnes agiliter adventum defenium colona. Adfatim congestosque exsudatos velut barbaricos adventans adventans ductante ductante. aucun commentaire

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La deuxième partie du contrat consistait d’animer sur deux jours une formation afin d’expliquer aux destinataires des blogs, comment les utiliser. - Ecrire un article - Ecrire un commentaire - Ajouter des médias, vidéos, photos, sons - Enregistrer un compte - Administrer un blog

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• Manifestation artistique sur Internet: la fiction «Google Pulp» Projet de Manifestation artistique sur Internet par Frédéric Daygue, Nicolas Rouxel et moi-même. « La pratique du détournement, est la réutilisation par un artiste de slogans, d’images publicitaires, de campagnes de marketing pour créer une nouvelle œuvre portant un message différent, souvent opposé au message original. C’est une sorte de parodie satirique, qui réutilise ou imite l’œuvre originale. » (Source Wikipédia) « Google, la machine à penser » Ce projet n’est pas un détournement d’images à proprement dit. C’est une mise en scène, une théâtralisation, une « réadaptation » des images d’un énième épisode des feux de l’amour sur Internet. C’est la construction d’une fiction. Les acteurs de la série se retrouvent dépendants et perdus dans l’indexation d’Images de Google. Internet n’est pas un territoire dédié à l’art. C’est avant tout un espace de recherches. C’est un non lieu de l’art. Google Images détient le monopole et est devenu un outil, un moteur de recherche incontournable pour toute recherche iconographique. Ce moteur de recherche a pour but de référencer le plus grand nombre d’images que l’on trouve sur Internet. Selon la requête des internautes, l’ordre d’apparition des images évolue, change… On retrouve donc ces acteurs perdus, ébranlés par un univers inconnu, formatés dans des cases

et cherchant une sortie. Ils sont pris dans la machine infernale qu’est Google Images. L’intérêt pour nous d’utiliser Google image comme outil est le coté hasardeux. Les internautes ont le pouvoir de changer la narration de l’histoire selon la requête demandée. C’est une histoire qui évolue tous les jours selon le robot de Google chargé de référencer les images. Ce sont les internautes qui redessinent la narration selon le rythme des fréquences et des requêtes.

« Ils sont pris dans la machine infernale qu’est Google Images » En 2006, un collectif de cinq artistes plasticiens s’est réuni pour l’occasion afin de créer une œuvre monumentale en partant de Google image : «Google : art, acte 1 (source : http://projetk2006.free.fr/ ) Cette œuvre est une installation qui transpose une recherche en 2006 du mot « art » sur Google image en « papier peint ». « Elle gèle le temps de cette recherche pour en exposer la multitude, quelques 6000 «tableaux», absorbés par un papier peint, forment une topographie de l’image-art du moment. Sorte de catalogue mural, collection de collections, volonté illusoire de conserver une production sans cesse


REALISER renouvelée, c’est le reflet d’un monde qui est le miroir du nôtre dans lequel le nouveau remplace le nouveau en permanence, une routine qui pousse à l’oubli toute chose, dans laquelle l’amnésie se généralise, sans violence directe mais d’une façon si naturelle que le temps parait être arrêté car le passé n’existe plus... » Capture d’écrans et de parasites Ce travail artistique est une performance éphémère. « Google Pulp » est amené à disparaitre dans le temps. Google Image évolue sans cesse. La construction de la fiction « Google Pulp » est composée de captures d’écrans de vidéo d’un épisode des feux de l’amour diffusé en streaming. Ces images de captures d’écrans n’existent pas en tant que telles sur Internet. C’est nous qui les ajoutons à la base d’image de Google. Nous ne pouvons contrôler que partiellement la machine Google, c’est donc en partie le hasard qui manipule nos images. D’où l’apparition de parasites dans notre projet. Des têtes inconnues apparaissent, des objets s’insinuent dans la narration, des lieux viennent interagir et changer le cours de notre histoire. Grace à ses parasites, notre fiction s’enrichit, évolue, s’adapte, et s’intègre parfaitement à Google Image jusqu’à se mélanger entièrement et disparaitre. Le choix graphique Le choix graphique du projet s’est fait naturellement. C’est la reprise pure et simple d’une page Google Image. Reste à savoir maintenant si cette capture d’écran est un leurre, un photomontage ou une véritable page de Google.

Se jouer de la machine Google Pour concevoir notre projet, la première étape fut de collecter des images d’un épisode à un format et une qualité identique. La seconde fut de créer une page Internet par image afin de maximiser nos chances d’être « bien référencé ». Le choix de mots clé fut essentiel. Chaque fiction possède un mot clé. Mot clé souvent absurde qui n’est pas ou peu référencé par Google Image. C’est-à-dire que lorsqu’on tape « Roger_ est_perdu » dans le moteur de recherche d’image de Google, aucune image n’apparait ou très peu. Chacune image de notre suite narrative doit donc être référencée sous le même mot clé. Les parasites apparaitront avec le temps et façonneront la narration à leur image.

«Des têtes inconnues apparaissent, des objets s’insinuent dans la narration, des lieux viennent interagir et changer le cours de notre histoire». 49



Maquette

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Avec parasites

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« Que celui qui n’a pas traversé ne se moque pas de celui qui s’est noyé. » Proverbe Africain


ENTREPRENDRE

Partie 3 ENTREPRENDRE // PROJETS

1.

Développer un projet de création d’entreprise

Voici un projet de création d’entreprise présenté lors des entrepreneuriales 2010 (concours d’étudiants créateurs d’entreprises) à Rennes. Sonya Toper et moi avons monté un dossier auprès de la CCI de Rennes afin de créer une entreprise ambitieuse et novatrice répondant à de vrais besoins tout en respectant nos valeurs (économie sociale et solidaire). Ce projet a été nommé pour le prix « créer autrement ». Ce dessein a fait l’objet de 6 mois de recherches et d’apprentissage continu. Plusieurs étapes se sont enchainées afin de faire évoluer notre entreprise et de la rendre pérenne. Dans un premier temps, nous avons commencé par étudier les besoins et l’état du marché de l’art en France et dans le monde. Ainsi nous avons pris connaissances des tendances actuelles, concepts existants et nous avons pu définir précisément notre

idée. Une étude de faisabilité, financière et juridique a suivi l’étude du marché et fut ponctuée de rendez vous avec créateurs et chefs d’entreprise, juristes, banquiers, associations ... afin de valider notre projet auprès de professionnels. Le choix d’un statut juridique et de stratégie d’entreprise en découla et l’étude complète indispensable à la création d’une entreprise pris forme peu à peu.

« Afin de créer une entreprise ambitieuse et novatrice répondant à de vrais besoins et respectant nos valeurs. » 55


1.1. Un projet, des convictions: E-mages Suite à nos formations, nous avons décidé de nous lancer dans la création d’une entreprise dans le secteur de l’art contemporain (peintures, photographies, vidéos, installations…) et de l’internet. Le marché de l’art français décline chaque année, il est dépassé par ceux des Etats Unis et du Royaume Uni. Nous avons donc voulu trouver un nouveau concept afin de permettre la promotion d’artistes émergeants et la diffusion de l’art contemporain à un plus grand public. Les artistes doivent pouvoir compter sur une structure pour développer leurs projets. Situés entre le service et le commercial, nous voulons servir de tremplin aux jeunes artistes sortis des écoles, en leur apportant des outils de diffusion, de professionnalisation, de formation et de communication. - L’offre de service est réservée aux artistes : Il s’agit de centraliser, mutualiser, partager les informations, les outils et les compétences. Les démarches administratives pour déclarer ses œuvres ou s’enregistrer comme auteur indépendant sont souvent compliquées et fastidieuses. Nous voulons pouvoir rassembler les compétences de chacun en une seule entité. Notre objectif est de proposer aux artistes une aide à la professionnalisation et une vitrine pour leurs travaux via un site Internet moderne... En échange, les artistes nous prêtent leurs œuvres pour la diffusion de celles-ci auprès de particuliers, d’entreprises ou de collectivités. -Une offre commerciale : Nous proposons la location et la vente d’œuvres, directement du particulier à l’artiste via un site internet.

La location et la vente d’œuvres comprennent deux formules: - «Présenter» : Cette offre est adressée aux artistes qui souhaitent garder une véritable indépendance et juste utiliser notre service pour exposer, louer et vendre leurs œuvres. Nous gérons toute la logistique et récupérons 80 % sur le prix de la location et 30% sur la vente des œuvres. - «Représenter» : Cette formule s’adresse aux artistes souhaitant collaborer au projet de la Scop, s’investir dans le projet et se professionnaliser. Un artiste associé à la Scop sera également géré (juridique, administratif, communication, assurance) par notre structure. Le total des recettes (ventes, locations d’œuvres, interventions dans les écoles...) revient à la Scop, les artistes associés touchent des dividendes sur les bénéfices.

«Il s’agit de centraliser, mutualiser, partager les informations, les outils et les compétences». 1.2. La réalisation d’une étude de marché Pour connaitre les possibilités et la faisabilité de notre projet, nous avons réalisé une étude de marché complète sur le fonctionnement du milieu de l’art contemporain en France.


ENTREPRENDRE Dans un contexte de crise économique, d’appréhension, de peur, il est difficile d’imaginer se lancer dans la création d’entreprise… et encore moins dans le secteur culturel… et artistique. Le milieu culturel n’est pas un milieu qui rapporte. C’est pour une très grande majorité, un milieu associatif qui vit sur les subventions, et grâce aux bienfaiteurs ou aux mécènes. Comment donner une place solide à notre structure dans un secteur controversé, compétitif et majoritairement public ? Comment créer une entreprise qui « s’autoalimente », et surtout « garde le cap » ? La crise a intensifié le commerce sur Internet. Les « trocs » entre internautes pour acheter et vendre ont explosé depuis 2-3 ans. « Acheter sur Internet pour acheter moins cher » C’est pourquoi, nous comptons miser sur des valeurs sûres comme l’entraide, le plaisir, la découverte (de jeunes artistes) et la nouveauté. E-mages compte bien donner une nouvelle perspective à l’art contemporain : Utiliser la popularité d’Internet afin d’ouvrir et de proposer l’art contemporain au grand public. La France est le premier marché de l’art mondial en termes de volume d’œuvres adjugées en vente publique. Mais en valeur, elle reste distancée par les Etats-Unis et le RoyaumeUni. Outre la peinture, son principal marché est celui du dessin.

« La crise a profondément modifié la psychologie du marché, privilégiant le discernement contre l’engouement, la prudence contre l’urgence d’acquisition, la réflexion contre le suivisme… Contre toute attente, la Chine se maintient au 3ème rang et progresse contre le reste du monde, les USA et surtout l’Angleterre sont profondément impactés. Quant à la France, sa perte de compétitivité d’année en année fait d’elle la lanterne rouge du marché de l’art mondial » (Source : ARTprice) Le ministère de la culture et de la communication a lancé le 24 septembre 2007 un plan de « renouveau pour le marché de l’art contemporain ». Les principaux points de ce plan sont : - L’accroissement du nombre de collectionneurs français - Donner les moyens aux professionnels de moderniser leurs entreprises - Conduire une étude statistique et économique du marché de l’art (source : www.culture.gouv.fr/culture) Le marché de l’art en France est en déclin depuis les années 60. La France n’est plus au centre des transactions. Dans le domaine des ventes publiques aux enchères, elle se place en troisième position après les Etats Unis et le Royaume Uni. La clientèle solvable est plus nombreuse dans les pays anglo-saxons et la France compte peu de grands collectionneurs qui peuvent jouer le rôle de faiseur de mode.

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Location des oeuvres d'art via le site Internet. "Une formule pour chaque personne"

Location des oeuvres d'arts

LOUER

- 1page "profil" pour chaque artiste (galerie d'images + présentaiton) -Possibilité de laisser un commentaire -"recommander" -de cliquer sur "I love it"

ECHANGER

ACTIONS PRINCIP D' E-MAGES Collectif d'artistes

F

Site Internet

SA

EDITER

Edition d'E-book -livres d'artistes - Catalogues d'expositions - résidences d'artistes - Appel à projets

E-book gratuit/ Newsletter

PROF

Conseils et prise des artistes asso niveau juridique nistratif. Possibilité de fa des associations extérieur pour l mes plus compl


Actions d' E-mages ENTREPRENDRE

Vente des oeuvres d'arts

Vente des oeuvres d'art via le site Internet

VENDRE

Vente d'images HD des oeuvres des artistes

INCIPALES Fond d'oeuvres

SARL-SCOP

Colloques Cours

PROFESSIONALISER

et prise en charge tes associés au uridique et admi-

é de faire appel à ciations/entreprise pour les problêcomplexes

Workshops

TRANSMETTRE

et

Contrats

Proposer aux artistes d'intervenir et parler de leur pratique artistique lors de colloque ou worshop

Assurance Supports juridiques Communication/médiation

ACTIVITES ACTIONS EXPLICATIONS

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Accès à un carnet d'adresses

Devenir associé de la Scic

Participer à la vie d'une entreprise

Se former

LES ARTISTES "UTILISATEURS"

LES ARTISTES "ASSOCIES" Se montrer Se professionaliser Book en ligne

Le collectif d' Artistes

NOTRE OFFRE Des formules adaptées à chaques catégories de clients

Les clients


Les cibles

NOTRE OFFRE / CIBLES les artistes les clients

Art contemporain

photographies

Acheter une image pour une édition

vidéos sculptures

peintures

Acheter une oeuvre Participer

Louer une oeuvre

SCOLAIRES ET COLLECTIVITES Devenir partenaire

LES PARTICULIERS/ INTERNAUTES Mécèner

ENTREPRISES Aider la création contemporaine

Promouvoir un artiste contemporain 61


Au cours de cette étude de marché, nous avons mis en avant tous les acteurs de l’art dont des organismes institutionnels ou associatifs tel le FRAC, Le CNAP, Le FNAC, le ministère de la culture et de la communication, la Drac, collectif d’artistes… et surtout les artothèques. Des acteurs commerciaux tels les galeries d’art (regroupées à Paris pour la plupart), les vendeurs d’images sur internet et les sociétés de ventes aux enchères tels que Sotheby’s ou Christie’s. Les artothèques sont les entreprises qui ont le fonctionnement le plus proche de celui que nous voulons atteindre mais la plupart sont sous forme associative et n’ont aucun but commercial. « En effet même si au premier abord, le public peut trouver l’idée surprenante car il trouve incrédule le fait de pouvoir emporter des œuvres d’art chez soi, il manifeste au fur et à mesure des emprunts, une curiosité certaine et une ouverture assez remarquable vis-à-vis de l’art contemporain en général et des œuvres proposées plus particulièrement. » (directrice du Ring Leila Zerrouki) Ce n’est que dans les années quatrevingt que les artothèques voient le jour de manière réellement significative. En effet, elles se situent au cœur d’une action de grande envergure entreprise par l’État en vue de favoriser

la diffusion de l’art contemporain. En 1981 un projet ministériel naît dans le but d’implanter les artothèques en France. Le ministère de la Culture décide alors de verser une subvention de 200 000 francs afin de constituer une collection d’œuvres d’art contemporain dans toutes les structures susceptibles de recevoir une artothèque. « Un artiste peut avoir tout le talent du monde, s’il se retrouve noyé au milieu de 50.000 autres artistes, il n’aura pas de visibilité et personne ne va miser sur lui. Sur Mymajorcompany, il y a un choix artistique et éditorial qui est fait en amont : en deux heures, un internaute a le temps d’écouter l’intégralité des artistes de notre catalogue et de faire son choix. » (Source : MymajorCompany). MyMajorCompany est un label participatif. C’est un site internet sur lequel on expose des artistes (musiciens / chanteurs). On propose aux internautes de miser de l’argent sur ces artistes et de suivre en direct le processus concret d’accompagnement d’un artiste. Si un artiste a réuni suffisamment de mises de fond, ils produisent son album et les internautes participent à l’évolution de sa carrière. Si l’album marche, ils gagnent même un pourcentage sur les ventes de disques, proportionnel à leur mise de base, sachant qu’on peut miser par tranches de dix euros. L’idée du site étant de ré-impliquer le consommateur dans le processus de production musicale. Les internautes seront sollicités pour des choix stratégiques, comme le choix de la pochette de l’album, de la création graphique d’un flyer pour annoncer des concerts.


ENTREPRENDRE Les constats qui ressortent de l’étude de marché : • CONSTAT 1 : La culture et les arts plastiques sont en plein essor en France mais le manque de moyens ne nous permet pas d’occuper une place vraiment importante au niveau du marché de l’art mondial. • CONSTAT 2 : La majorité des artistes en France vivent dans la précarité. • CONSTAT 3 : Aucun établissement supérieur (école des beaux arts ou fac d’art plastique) n’apporte de formation professionnelle aux futurs artistes. Les artistes ont le sentiment d’être « lâchés » dans la nature après 5 ans d’étude. • CONSTAT 4 : La partie administrative et juridique du statut d’artiste est complexe et non accessible à tout le monde. Des professionnels sont nécessaires pour aider les artistes à « être dans les règles de l’art ». • CONSTAT 5 : La région ne prévoit aucune aide matérielle pour aider les artistes à produire (atelier, machines…). Il existe des aides financières mais aucune aide de soutien moral ou matériel. • CONSTAT 6 : Beaucoup de structures de vente d’art existent, mais il n’existe aucune communication entre elles ou de réflexions communes pour donner une vraie place à nos artistes français. Comment aider les artistes à aller au bout de leur projet en n’ayant qu’un seul interlocuteur ? • CONSTAT 7 : Certains organismes veulent conserver le sentiment d’élite de l’art contemporain, de peur qu’il perde de sa qualité: «Pour comprendre, il faut connaitre».

« Les artothèques ont un fonctionnement proche de celui que nous voulons atteindre mais la plupart sont sous forme associative et n’ont aucun but commercial ». 1.3. Mise en place d’une campagne de démarchage Suite à notre formation professionnelle, nous savons que la communication d’une entreprise est primordiale (surtout à ses débuts) afin de se faire une place. Les affiches, flyers, dépliants, actualisation du site seront donc « faits maison » et occupent une place importante du budget (coût d’impression…). La publicité répétitive sur Internet sera ciblé en particulier sur les réseaux sociaux (twitter, facebook…) L’entreprise existant avant tout sur Internet, nous devons être présent activement sur tous les réseaux sociaux et un référencement large du site est nécessaire. Internet sera notre premier média de communication. Le site prévoit également une place importante à la fidélisation de nos clients (inscription en ligne).

« Internet sera notre premier média de communication ». 63


1.4. Réaliser un plan de trésorerie et un compte de résultat Les subventions et aides financières seront de deux ordres : une subvention ministérielle, une subvention de développement. La subvention Défi-Jeune, a pour objectif de nous aider à démarrer l’entreprise. Chaque année 1000 projets sont primés à hauteur de 1600 à 8500 €. Nous tenterons de défendre notre projet face au jury du prix défi Jeune, afin d’obtenir un prix pour nous aider à démarrer l’entreprise. Des subventions d’aide aux entreprises sont accordées pour les projets d’implantation d’entreprises en Ille et Vilaine. Nous solliciterons une aide auprès du Conseil général pour l’aide à la création d’entreprises. Grâce à son dispositif d’aide le département soutient financièrement l’entreprise dans son implantation et son développement. Demande d’emprunt au Crédit Coopératif : - prêt participatif Socoden pour la création du site internet et l’achat de matériel informatique et du mobilier à hauteur de 4000€. Ce prêt sans garantie permet entre autres de financer les investissements immatériels. Etalé sur 3 ans nous rembourserons 122,8€ par mois. - Prêt d’honneur pour financer nos investissements de départ. Son principal avantage est d’avoir un taux à zéro pour cent. L’interlocuteur principal pour le prêt d’honneur pour la création des Scops est la Socoden. Nous ferons une demande de 10000 € sur 5 ans soit 60 mensualités à 200€. (cf. Annexe 4 pour le plan de trésorerie)

«Des réserves définitives sont mis de coté et assure la pérennité de l’entreprise». 1.5. Choisir et rédiger les statuts juridiques SCOP: société coopérative de production et participative. SARL: société à responsabilité limitée. SCIC: société coopérative d’intêrets collectifs Après une hésitation entre la SCIC et la Scop, nous avons choisi la Scop Sarl pour plusieurs raisons: - Principe démocratique : Un homme --> Une voie (quelque soit le montant de sa participation au capital) - Partage du profit équitable - Deux salariés minimum et l’apport d’un capital minimum de 30 € - Les salariés sont impliqués et contrôlent leur entreprise - Le gérant est élu par les salariés associés - La possibilité d’associer des artistes et de leur verser des dividendes - Les bénéfices sont partagés entre l’entreprise (40%), les salariés (30%) et les associés. - Aucun associé ne peut détenir plus de la moitié du capital. - Les réserves mises de coté (minimum 1/3) sont définitives afin d’assurer la pérennité de l’entreprise - Alternative à l’association


ENTREPRENDRE Dix points qui s’accordent aux ambitions d’E-mages. Plus qu’une forme juridique, la SCOP est une vision de l’entreprise différente qui favorise un certain « savoir être ». E-mages est un projet collectif. Nous avons décidé de créer une SCOP afin d’éviter le schéma classique d’entreprise. C’est-à-dire un patron qui possède le capital de l’entreprise et des employés (qui travaillent pour l’entreprise et non pour eux). E-mages est un collectif d’artistes. L’objectif est de se soutenir, s’entraider afin de donner une chance aux jeunes artistes. Pour que E-mages atteigne ses objectifs, il est primordial d’impliquer les artistes et les salariés dans le fonctionnement de notre société. Les salariés et les artistes associés doivent s’investir et croire en nos objectifs. L’esprit collaboratif de la SCOP est donc une évidence de fonctionnement pour E-mages.

du moment. - La communication « média » concerne la presse, la radio, l’affichage et le cinéma. - La communication « hors média » concerne le marketing (promotion, mail, relation presse, l’événementiel, le parrainage, le mécénat et Internet) Bien sûr la communication « média » coûte très chère en général mais nous avons la solution. E-mages est un projet commun de deux associés, nous ne créons pas E-mages par hasard. Nos compétences se complètent. L’une a une formation de graphiste multimédia et de l’expérience professionnelle dans ce milieu (création de site web, print, Affiches…). L’autre a travaillé comme « chargé de diffusion » dans le milieu associatif et institutionnel. Notre communication sera « faite maison ». Pour les éditions papiers (flyers, affiches), seule les coûts d’impression seront une vraie charge. C’est le meilleur moyen de se faire connaitre mais les supports doivent être de qualités et créatifs. Pour se faire connaitre, il faut provoquer une réaction, de la curiosité. 1.6. Mise en place d’une stratégie Notre stratégie est de profiter de l’espace d’entreprise à 1, 3 et 5 ans qu’offre Internet. C’est-à-dire que notre entreprise est ouverte 24h sur 24 et 7 Pour lancer notre entreprise, nous jours sur 7. De plus, Internet ne nous avons misé sur un budget important la impose aucune limite géographique et de première année (4000 euros la première, développement. 2000 les suivantes et 10 000 € pour le site Internet). E-mages fonctionnera si « on la voit ». Nous n’aurons pas comme «Les salariés et les artistes une galerie, un « cube blanc » pour associés doivent s’investir et exposer nos artistes, ni une baie vitrée croire en nos objectifs». qui laissera apparaitre l’exposition

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- apport de nouveaux clients -en échange, prix compétitifs

Partenaires

Statut juridique

SARL Salariés non-associés

Ar as

Forme juridique

SCOP

Clients

Un gérant

(aucun pour débuter)

-rénumération -récupère de 25% à 84% du résultat

Clients

Associés externes

(0 pour débuter)

- participe à la vie de l'entreprise - participe au capital - récupère les dividendes (max 33%)

Salariés associés

(1 pour débuter)

- participe à la vie de l'entreprise - participe au capital -récupère de 25% à 84% du résultat - récupère les dividendes (max 33%) - rénumération


Fonctionnement FONCTIONEMENT DE E-MAGES

Artistes associés

" REPRESENTER " -participe à la vie de l'entreprise - participe au capital - récupère les dividendes (max33%) -bénéficie de tous nos services -dépôt de leurs oeuvres -profil internet et galerie en ligne

COLLECTIF D'ARTISTES SITE INTERNET (Mise en commun d'un fond d'oeuvres d'arts)

Artistes non associés utilisateurs " PRESENTER " - utilisateurs lambda -dépôt de leurs oeuvres -profil internet et galerie en ligne - touche 20% sur les locations

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Clients

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La grille de nos tarifs est calculée sur la base des artothèques qui elles, reçoivent des subventions. L’intérêt de notre entreprise est qu’elle n’engage aucun frais dans l’achat des œuvres mais que les « clients » bénéficient d’œuvres uniques et signées. Entre emprunter une œuvre d’artistes unique pour 20€ et acheter une œuvre de Warhol à 50€ sérigraphiée des milliers de fois, que feriez-vous ? Le succès de notre concept est son innovation. C’est professionnaliser les collectifs d’artistes souvent « amateurs » en élaborant un vrai réseau d’artistes mais aussi de professionnels dont des institutions, des galeries, des consultants… De part le statut choisi, la pérennité de l’entreprise est assurée : Aucun associé ne peut détenir plus de la moitié du capital et les réserves sont mises de coté pour l’entreprise. Même en cas de départ d’un salarié ou d’un gérant, les réserves restent dans l’entreprise.

« Professionnaliser les collectifs d’artistes en élaborant un vrai réseau d’artistes mais aussi de professionnels ».

Tableau récapitulatif de NOTRE OFFRE: prix /nombre d'oeuvres par an

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25€

35€

70€

PARTICULIERS

COLLECTIVITE SCOLAIRE

ENTREPRISES

100€

400€

1500€

PARTICULIERS

COLLECTIVITE SCOLAIRE

ENTREPRISES


ENTREPRENDRE

2.

Conduire des projets artistiques, culturels et multimédia

Lors de mes expériences professionnelles, j’ai pu conduire plusieurs projets qu’ils soient artistiques et culturels (FRAC: Fond régional d’art contemporain), ou multimédia ( webdocumentaire).

1.1. Diffuser et promouvoir l’art contemporain Mon travail en tant que régisseuse au Fond Régional d’Art Contemporain (FRAC) m’a permis d’apprendre à gérer une exposition et à travailler étroitement avec des artistes venant de tous horizons. J’ai appris à m’adapter aux situations, aux personnes et à agir en urgence si nécessaire pour le bon déroulement de nos projets qui sont essentiellement la médiatisation, la diffusion et la promotion de l’art contemporain. - Organiser des manifestations artistiques A ce poste, J’étais chargée en partie des expositions temporaires. Je m’occupais de la gestion des expositions sous les ordres du chargé de collection. J’étais en relation permanente avec les artistes pour l’acheminement des œuvres et leurs « envies » de scénographies (peintures, lumières, cloisons, accrochage…). Je m’occupais également de toute la partie administrative (constats d’état des œuvres, assurances, procédures de restauration, bonne conservation des œuvres, transport dans le monde entier…).

- Développer des projets avec des artistes La particularité des Frac est de recevoir des subventions pour la production d’œuvres d’art. On organisait donc tous les ans une résidence d’artistes sur dossier afin de produire une ou des œuvres d’art. Je servais donc d’intermédiaire entre la direction et les artistes. Je m’occupais des budgets, de l’achat de fournitures nécessaires, des plans de montages, de la construction des œuvres… Tous les 4 mois environ, deux artistes venaient exposer des œuvres déjà réalisées ou réalisées spécialement pour l’exposition. - Collaborer avec des commissaires d’exposition Le Frac prêtant ses œuvres pour des expositions dans le monde entier, nous étions envoyés sur les lieux avec l’œuvre. L’objectif était de travailler avec le commissaire d’exposition afin de parfaire l’accrochage et de respecter la volonté des artistes dans la présentation de leurs œuvres. - Manager une équipe de montage Pour les grandes expositions, une équipe de vacataires nous rejoignait pour nous aider à faire l’accrochage des œuvres ou dans la production d’ une œuvre. Je devais donc coordonner cette équipe.

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«Je m’occupais de la gestion des expositions sous les ordres du chargé de collection». Quelques exemples : Tatiana Trouvé a voulu refaire à l’identique une installation qu’elle avait déjà réalisée à la biennale de Venise en Italie. Anne lise Coste fabriqua ses œuvres à l’aérographe directement dans l’atelier du Frac. Saâdane Afif a voulu monter une structure en métal en damier au plafond de 15 x 15m à 40cm du plafond. Le frac propose aussi des jumelages avec les établissements scolaires de la région. Nous partions donc en camion faire l’accrochage des œuvres choisies, dans les différents établissements.

1.2. Chef de projet d’un webdocumentaire: Le Nyamakala Le web documentaire est un nouveau procédé d’écriture dédié au documentaire entre autre. La différence avec le documentaire classique est son interactivité, son sens pédagogique et dialectique, avec souvent une dose d’émerveillement, parfois d’humour, et un esprit de découverte et de sensibilisation. La caractéristique première est également l’utilisation d’Internet comme moyen de diffusion. Ce format de documentaire est actuellement en plein essor d’où mon envie de travailler sur ce genre de projet demandant des compétences en management, en graphisme, en gestion de projet et à travailler en équipe. Le web documentaire se rapproche beaucoup des « livres jeux » ou « livres dont on est le héros ».

On incarne un personnage, souvent un journaliste, qui part en investigations, à l’ aventure. « Les livres-jeux sont des livres dont les paragraphes sont numérotés. À la fin de la lecture d’un paragraphe, le lecteur a le choix entre plusieurs possibilités, représentant les actions du personnage qu’il incarne. Ces possibilités renvoient à d’autres paragraphes, qui développent les conséquences des choix du lecteur. Les paragraphes ne sont donc pas lus dans l’ordre des numéros, et chaque lecteur ne lira pas les mêmes paragraphes, puisqu’il ne fera pas les mêmes choix. Le livre peut donc générer « plusieurs histoires », même si dans les faits, ces livres sont souvent assez dirigistes. En effet, ils ne comportent généralement qu’une seule « bonne » fin, toutes les autres se soldant par l’échec, voire la mort, du héros. » Wikipédia - Consommer le Web autrement Le web documentaire est un genre nouveau, une nouvelle forme d’écriture. C’est un outil novateur et créatif permettant de diffuser l’information autrement. C’est une forme de reportage nouvelle génération destiné exclusivement au web (Internet est un nouveau territoire à conquérir pour les télévisions).


ENTREPRENDRE Les internautes émettent une réelle demande d’informations, de divertissements en s’associant au contenu. Le genre « web doc » étant encore très récent (2001) et expérimental, il n’existe pas de caractéristiques, de définition précise mais ce document se doit d’être interactif, dialectique. Son intérêt est culturel et pédagogique. Les médias doivent être diversifiés : photos, vidéos, sons… Le web documentaire va jouer sur deux tableaux mais à des degrés différents selon le sujet présenté (côté ludique et éducatif). La structure du récit joue un grand rôle. Le web doc est une véritable œuvre collective. Il combine le talent du scénariste à raconter une histoire et celui du pro du net à manipuler les images et à rendre le tout interactif. Le format web documentaire est bien différent du documentaire classique. Le temps d’attention d’un internaute est beaucoup plus court que celui d’un spectateur télé. C’est pourquoi le web doc ne dure jamais plus de 30mn. Sa conception se fait sous le logiciel flash. On distingue généralement 4 catégories de web documentaire : • Les traditionnels qui sont des adaptations internet des documentaires présentés à la télévision comme sur le site d’Arte: le spectateur n’a pas forcément la possibilité d’agir sur le scénario.

• Les reportages où les possibilités de mises à jour du web permettent une actualité quotidienne alimentée d’images, de textes, de vidéos comme « labaraka.net » ou « onverrabien.com » • Les collectifs qui utilisent le réseau avec la participation des internautes, comme « Madmundo », « JournalE » ou « Boderland » • Les créatifs qui mettent en scène le contenu avec les outils multimédia, comme le labyrinthe de l’exil de « Transhumantes », « Asile de Nuit » ou encore « 360 degrés » sur l’univers carcéral.

« Il combine le talent du scénariste et celui du pro du net à manipuler les images et à rendre le tout interactif ». Les sujets varient vraiment, allant de la thanatopractrice aux 50 ans de l’indépendance africaine (1960-2010). L’innovation dans ce nouveau genre de documentaire est surtout la manière de construire et de regarder ce reportage. L’utilisateur n’est plus un simple spectateur mais devient acteur ou même investigateur, journaliste … Dans la lignée des jeux de rôle, l’utilisateur incarne un personnage, il choisit son parcours. L’internaute peut revenir en arrière, s’attarder sur un thème qui l’intéresse plus particulièrement, sauter un chapitre, participer en laissant des commentaires … Cette approche ludique a été néanmoins appliquée à des sujets très sérieux, souvent portés par des médias de référence. La société Upian en est l’un des pionniers.

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présenté en avant première lors du séminaire: «Médiatiser la face invisible du developpement» du CFSI (Comité français pour la solidarité internationale) à Paris. Bénédicte Jeannerod est la responsable de Les documentaires sont devenus «classiques». production. Il n’y a plus de surprise. Le web doc connait une telle expansion « De la réalité du développement actuellement qu’il est difficile de tout recenser. en Afrique, nous ne percevons que De nouveaux arrivent presque tous les jours de lointains échos. Depuis 50 ans, sur Internet. les media audiovisuels européens Les 50 ans de l’indépendance africaine fut font office de miroir déformant. un élément moteur au développement du « Dans un paysage médiatique dense documentaire multimédia ». et complexe, le film documentaire Voici deux sites en particulier : propose un point de vue. Il offre une • Série de web documentaires sur le analyse du changement politique et site de FR5 intitulé « portrait d’un nouveau monde ». Chaque portrait dure environ 10mn. social, dénonce des injustices et incite Exemple : La chinafrique « Amours tristes en au débat public. Si filmer est une chinafrique » 2010 de Serge Michel et Paolo étape, parvenir à toucher le public est Woods (coproduction France télévision et un défi qui se heurte à des canaux de Narrative). Ce web documentaire traite des diffusion restreints. Par sa dimension métissages chinois / africains en Afrique. participative et globale, le web ouvre Il est constitué de photos principalement. des brèches aussi nombreuses Contrairement au web documentaire propre, il n’y a pas d’interactivité dans la narration qu’étroites… » (Source : www.cfsi. mais une interactivité via la navigation. Autres asso.fr) exemples : «Le journal d’une concubine», «un somalien à Paris», «Les hommes greniers» - Exemple du site «Thanatorama» • «Témoin du dedans» Dernier web www.thanatorama.com, une aventure documentaire sorti et produit par le monde dont vous êtes le héros. Ce site nous (12/05/2010). Ici les images sont amateurs, transporte dans un univers bien parréalisées par de jeunes congolais à Goma : « ticulier à l’aide d’une vidéo interactive Ils sont allés filmer ceux que la guerre a privé (voir un film documentaire interactif). de tout ». Nous avons le choix de découvrir Le spectateur choisit à l’aide de la les portraits de 5 jeunes exprimant leur point souris, le chemin qu’il veut suivre (ici « de vue sur la République Démocratique du son cheminement post mortem dans Congo. Ce webdocumentaire nous a été l’au-delà terrestre »). « Pourquoi le web doc a toutes ses chances de séduire les internautes négatifs au documentaire habituel ? C’est simple, la proximité. La télé est à 3 mètres, l’ordi à 50 cm. » (Upian)


ENTREPRENDRE Il nous propose de vivre nos propres funérailles de manière intime. Cette vidéo se veut instructive, ludique, intrigante. Il est possible, par exemple, d’utiliser une télécommande pour changer les chaînes d’une télévision. Telle action amène à un nouvel écran, de nouvelles possibilités. Le sujet choisit : « la mort » est un sujet « fort », tabou et extrêmement intriguant. Si je fais tel choix, que va devenir

à prendre ensemble pour avancer et découvrir le Nyamakala. Avancer pour amorcer un débat et ouvrir une discussion sur les valeurs et leur application aujourd’hui en France. Chaque découverte de parcours dure environ une heure.

- Réalisation des prémaquettes Pour concevoir ce genre d’objet documentaire, il faut beaucoup de « Ce n’est plus une question, temps. La conception a commencé en c’est un choix, avez-vous souscrit janvier 2010 et se finira définitivement un contrat obsèques ?» fin 2012. La première chose à faire est de définir (www.thanatorama.com) le projet précisément et de développer - Le projet « A la découverte du chaque parcours. Nous sommes partis Nyamakala » au Burkina Faso en février 2010 afin de A la différence d’un web documentaire collecter de la matière. classique, le Nyamakala sera destiné à être Le travail de « pré voyage » a donc été « transporté ». Courant 2011 et 2012, il sera essentiel. Je fus chargée de proposer diffusé essentiellement dans les lycées et un budget, évaluer les coûts, les collèges sous forme de manifestations et de besoins du projet. Une fois le cahier jeux collectifs. des charges réalisé et adopté par Ce nouveau jeu pédagogique a donc pour la direction, chaque parcours fut« but de sensibiliser les jeunes à certaines maquetté » sous forme de schéma, de valeurs perdues en France, mais pourtant manière plus ou moins précise afin de bel et bien présentes au Burkina Faso : le garder une certaine liberté d’action sur partage, l’hospitalité, la solidarité, le lien avec place. la nature, le lien entre les hommes jeunes et L’objet final est composé de 8 parcours vieux, riches et pauvres… (Avant le voyage, seule 7 parcours Le jeu se présente sous forme de malle ou existaient). valise… renfermant une carte et un DVD. Le • Parcours 1: L’hospitalité ici et là-bas DVD mis en route, les élèves choisissent leur • Parcours 2: La médecine et la nature moyen de locomotion et partent en quête du • Parcours 3: Alimentation et partage Nyamakala dotés de leur carte. • Parcours 4: L’ énergie Le DVD (produit avec le logiciel adobe flash) • Parcours 5: La musique sert de guide à travers 8 chemins différents • Parcours 6: La solidarité semés d’embuches, d’énigmes à résoudre, • Parcours 7: Corps, sport et danse • Parcours 8: La mort et la nature d’interrogations et surtout de décisions

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PARCOURS 2: MEDECINE TRADITIONNELLE Générique Nyamakala

Départ à pied Est ce que je bois l'eau du puits ?

Puits OUI Rapatriement sanitaire

RADIO Palbre Epidémie

NON Affiches Csps Interview Zenabou /vieux Denis

Aller voir centre PSP

Aller voir Guerisseur

Consultation générale

Rencontre / interview

Collier de contraception

Tissus Guerisseur, photos guérisseur, plantes...

la pharnacie

Aller voir centre PSP

Aller voir Guerisseur

DEBAT ACCES SANTE


ENTREPRENDRE PARCOURS 3: ALIMENTATION ET PARTAGE Générique Nyamakala

Départ en Bus Remplissage du bus Arrivée à Koudougou Arrivée dans le lycée de Koudougou

Je rencontre Constant

Je rencontre Ariane Ariane dans la cours en train de parler + interview*

Groupe de lycéens dans la cours**

Ariane en classe qui révise la généo avec une copine

Interview de Constant Constant sur son lieu de travail

Ariane dans sa famille

Egnime***: ex: Dans quoi travaille Constant? rep: maquis

Je prend la route

Je vais voir Ariane

Egnime***: ex: Que prépare la mêre d'Ariane? vidéo/photos sur la prepa du tô (Ténée et Ariane)

Je vais voir Constant

Je prend la route

J'aperçois une concession au loin

Je m'arrête

Partage du riz après une journée de travail

Je m'arrête pas

DEBAT SUR L' ALIMENTATION ET LE PARTAGE + Egnimes sur des aliments + objets + fiches pédagogiques

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«Le voyage se révéla surprenant, riche, et inattendu…»

En haut: Poupée prépare le tô (aliment de base fait à partir de mils ou maïs) En bas: Deux collégiennes dans la cour de l’école


CARNET DE VOYAGE Bien sûr, les maquettes réalisées avant le voyage furent bien différentes à notre retour. Le voyage se révéla surprenant, riche, et inattendu… Il était impossible de s’en tenir aux simples schémas que nous avions construits. Notre équipe dut faire preuve de beaucoup d’adaptabilité et de patience ! - Collection et production de la matière Une fois l’équipe composée, nous nous sommes envolé le 29 janvier 2010 pour le Burkina Faso afin d’y séjourner pendant 1 mois. Après avoir atterri à Ouagadougou, nous avons pris la direction de Koudougou, capitale de la région du Centre-ouest. L’emblème de la ville est le Baobab. A Koudougou, seule la route principale menant à Ouagadougou est goudronnée. Les autres sont en terre battue. Nous avons tourné nos films principalement à Koudougou, Goundi, Réo, Toega et Imasgho. Koudougou était notre pied à terre, c’est la troisième ville du Burkina. C’est à Koudougou que nous avons tourné le reportage sur les maquis (restaurants africains) et le lycée provincial. Pendant une semaine, nous avons suivi Constant et Ariane dans leur vie quotidienne. Constant, étudiant autonome travaille dans un maquis pour financer ses études. Ariane vit dans une famille relativement aisée et se consacre à étudier la géographie en particulier. J’ai pu assister à plusieurs cours dans le lycée et j’ai été très étonné du niveau demandé au baccalauréat qui semble bien supérieur à celui demandé en France. A Goundi, le maraîchage est très développé.

Nous avons suivi Salam, agriculteur, pendant une journée, en commençant par le ramassage des choux, puis leur transport périlleux en bicyclette jusqu’à leur vente sur le marché. Il faut savoir qu’au Burkina et que dans la majorité des pays d’Afrique, le principal moyen de transport est le vélo. A Réo a lieu le plus grand marché de l’ouest. Contrairement en France où le marché a lieu un jour fixe, à Réo, c’est tous les trois jours. Ce marché est impressionnant, il me fait penser aux souks marocains mais en plein air. Il est toujours bondé de monde, on trouve de tout : de la calebasse, en passant par les tissus, les bouilloires en plastiques (de toutes les couleurs), le fameux savon de karité ou les ustensiles de cuisine en matériaux de récupération. C’est dans ce marché que nous avons réalisé les reportages sur les fabricants de calebasse, le guérisseur et ses peaux de lézard ou têtes de coq séchées et sur les vendeurs de tissus Wax. Ensuite Toega est le village des femmes peintres, il est perdu en pleine brousse (45mn de voiture pour faire 10km). Ce village est l’un des seuls qui conserve cette tradition très importante du peuple Gurunsi : la décoration des cases et une architecture particulière. En saison sèche, les femmes du village décorent leur maison avec des pigments qu’elles collectent (graines de néré, terre, graines de cola…).

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Imasgho


CARNET DE VOYAGE

Femme peintre dans le village de Toega Groupe de musiciens et de danseurs « les Loungas »

« Un mois de rencontres, de danses, de théâtre, de traditions... »

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Femme burkinabé qui lave son enfant à Toega


CARNET DE VOYAGE Non loin de Toega, encore plus profondément dans la brousse, nous avons eu la chance, grâce aux connaissances du vidéaste qui nous accompagnait, de pouvoir interviewer un féticheur. Après quatre heures d’attente sous un arbre palabre et en plein cagnard, celui-ci nous a reçus pour une consultation. Suivant la tradition, nous sommes arrivés avec deux poules et une bouteille d’alcool. Les deux poules ont été sacrifiées afin de communiquer avec les fétiches et savoir si les esprits étaient d’accord pour que le féticheur nous parle. Une poule a été égorgée et devait retomber sur le dos face à nous, le sang de la deuxième poule a été absorbé par les fétiches. La bouteille d’alcool a été versée sur les fétiches. Le décalage entre les traditions et la culture occidentale omniprésente est saisissant. Le féticheur est jeune, parle très bien français et possède un téléphone portable récent (Son téléphone s’est mis à sonné pendant la consultation !). Le village d’Imasgho est un village très pauvre en pleine brousse également. Nous avons passé plusieurs jours là-bas à la rencontre des enfants de l’école primaire. Suite à cette rencontre, nous avons réalisé un reportage sur l’alimentation, la scolarité, la relation au corps et le sport des enfants. Le contraste d’éducation entre ici et là-bas est impressionnant et bouleversant. Leur relation au corps est totalement différente. Le chant, la danse et le sport sont un mode de vie pour eux. Mon séjour là bas m’a fait entrevoir une autre réalité. Pendant un mois, mes yeux sont restés écarquillés, j’ai cessé de penser, de remettre en question mon travail et moi-même.

Le dépaysement était radical et troublant, le contraste poignant et saisissant. Tout est allé trop vite bien que les Africains ont pour habitude de dire en parlant des blancs : « Vous, vous avez la montre mais nous, nous avons le temps ». Nous étions cinq : un photographe professionnel (Serge Mercier, photographe à la Provence à Marseille), un photographe amateur (moi), un vidéaste (Charles Marcos), un preneur de son (Denis Brunel, technicien à Radio France Hérault) et un script (chargé de respecter la bonne narration des parcours). Quinze heures de vidéo ont été tournées, quelques centaines de photos numériques prises, 9 heures de sons d’ambiance, d’interview, de musique enregistrés. Un mois de rencontres, de remises en question, de danses, de théâtre, de traditions, de rituels, d’adaptation, de cohabitation, d’apprentissage social, d’émerveillement et de découvertes humaines mais aussi de travail et d’apprentissage de techniques différentes (prises de vue vidéo, photographies).

« Le dépaysement était radical et troublant, le contraste poignant et saisissant. »

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CARNET DE VOYAGE

Page de gauche: - Famille qui va chercher l’eau au puit de Koudougou. - Femme Gurunsi qui refait l’enduit d’une case. - Enfant à l’école Page de droite: - Classe primaire à Imasgho - Concession à Toega

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VIDEOS

Captures d’écran d’une vidéo sur l’eau en brousse

Captures d’écran d’une vidéo sur le CSPS (centre de secours primaires aux soins )

Captures d’écran d’une vidéo sur les Loungas

Captures d’écran d’une vidéo sur Salam, maraîcher


CARNET DE VOYAGE - Médiatrice de l’information et de la conception multimédia Au retour de ce voyage initiatique, je pris les responsabilités de chef de projet. La matière était collectée, il restait encore à la façonner. Je servis d’intermédiaire et de référent. Sous les ordres de la direction, je recrutai un illustrateur chargé de produire des dessins pour faire les transitions du web docs. Les sons furent traités par le preneur de son. Les photos furent sélectionnées et retravaillées par le photographe. Je dérushai et montai les treize heures de vidéo avec le logiciel adobe première pro CS5. L’objectif était de réaliser des vidéos thématiques courtes (3-4mn) de bonne qualité afin de les intégrer au web doc. J’ai également développé un des parcours en flash (afin d’avoir une premier aperçu) et un support de présentation du projet. Un travail conséquent de tri, de référencement, de narration, et de montage fut nécessaire. Je fus également chargée de refaire la narration de tous les parcours du projet pour que le cahier des charges soit respecté. La cible de ce « web documentaire » est avant tout les scolaires (les internautes après). C’est un outil qui va permettre à l’association de se faire connaitre et de pouvoir montrer sur Internet ce que nous sommes capables de construire et de proposer comme prestation. C’est un investissement certain mais sur lequel nous comptons pour développer cette petite entreprise.

Making off

« Nous ne sommes que 6. Moi et une autre personne cordonnons le processus de production en entier. Puis il y a deux producteurs et deux designers. C’est une toute petite boîte et c’est ce qu’on veut. On travaille avec des photographes free lance, avec qui on essaie de collaborer aussi en amont que possible pour les aider à mieux construire le récit. Notre cœur de métier, c’est la publication, à travers tous les medias possibles. Nous sommes aussi une agence de production. Nos clients sont les gros médias, des ONG, des entreprises. » (Brian Storm, fondateur de Mediastorm)

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VIDEOS

Captures d’écran d’une vidéo sur un groupement de femmes (transformation des arachides en beignets)

Captures d’écran d’une vidéo sur l’école primaire à Imasgho

Captures d’écran d’une vidéo sur l’école d’ Imasgho


CARNET DE VOYAGE - Pourquoi un chef de projet multimédia est nécéssaire à la conception d’un web doc. On pourrait croire que le web documentaire est réservé aux journalistes ou aux photographes presse. C’est faux. Notre formation artistique et multimédia nous a rendus polyvalents. Nous sommes des créatifs spécialisés dans l’image. Nous savons utiliser les logiciels de PAO, de montage vidéo, nous pouvons concevoir un site web, élaborer des animations flash, mener un projet, évaluer un budget, faire un cahier des charges… Seul un créatif peut apporter une touche, une empreinte, une identité. L’environnement graphique et interactif est extrêmement important si l’on veut amener les gens à regarder, s’interroger, rester, écouter et s’enrichir… L’évolution du documentaire multimédia nécessitera de pousser l’évolution des systèmes de présentation de l’information et d’aller d’avantage dans la performance technique (et non seulement esthétique). Certains web doc sont encore trop linéaires. Il faut les rendre d’avantage interactifs, ludiques, les enrichir d’informations multiples, de liens… A quand les web documentaires sur téléphone portable ? Simple, facile, et accessible de partout. Lancer la production d’application « web doc » sur téléphone portable peut être une bonne chose pour « médiatiser », « populariser » et rendre accessible le format documentaire. C’est sans doute la prochaine évolution que connaitra le documentaire si les producteurs trouvent un moyen d’être « gagnants » et qu’il y ait un retour de l’investissement.

« L’évolution du documentaire multimédia nécessitera de pousser l’évolution des systèmes de présentation de l’information. »

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« «Qui s’instruit sans agir laboure sans semer». Proverbe Africain


CONCLUSION Ce mémoire m’a permis de faire un bilan de mes compétences et de préciser mon projet professionnel. La première pièce du puzzle présente mes compétences artistiques et surtout mes capacités de créations. Maurice Zeldman disait: « Les entreprises qui survivront demain, sont celles qui encouragent la créativité d’aujourd’hui ». Aujourd’hui ce qui différencie une entreprise d’une autre c’est son imagination et sa capacité à innover. L’innovation est la clé de la réussite et seule l’imagination peut pallier au manque d’argent. Un créatif capable d’appliquer ses idées à l’entreprise ou a un projet professionnel fait la différence. Il devient un élément moteur, catalyseur au sein de son entreprise et de la société. La deuxième pièce du puzzle montre mes compétences techniques. Pour pouvoir conduire un projet, coordonner une équipe, et être écouté, il faut connaitre les contraintes et le potentiel technique à la conception d’un projet. Il est nécessaire d’avoir une vision et une connaissance large des possibilités afin de choisir la solution la plus adaptée. Sans être experts dans tel logiciel, notre cursus nous a formés aux nouvelles technologies et à l’environnement du multimédia. Nous sommes dans la mesure d’analyser les besoins techniques et de réaliser une étude de faisabilité pertinente. Je ne prétends pas au métier de développeur ou graphiste mais à un métier qui mette en avant une certaine polyvalence, un goût certain pour l’innovation et la volonté d’entreprendre. Mes centres d’intérêts, et mes envies professionnelles ont toujours tourné autour de l’étude, la gestion et la responsabilité de projets. On peut le voir à travers mon travail au FRAC (organisation d’exposition et management), le projet de web doc Nyamakala (conduite d’un projet multimédia) ou bien ma participation aux entrepreneuriales (création d’entreprise). La troisième pièce du puzzle est complémentaire et s’articule parfaitement aux deux autres. Le projet Nyamakala m’a permis d’appliquer mes connaissances techniques et aptitudes artistiques à un projet multimédia collaboratif. Je suis capable de faire un budget prévisionnel, établir un cahier des charges, construire un réseau professionnel, lancer un appel à projet ou bien proposer un planning de réalisation. Le plan d’affaire en création d’entreprise à prouver que je pouvais partir d’une idée, d’un concept novateur et en faire un projet d’entreprise parfaitement viable. Ces trois pièces de puzzle sont mon profil. Elles s’assemblent et constituent un tout qui prend la forme de ce mémoire. Mon envie et ma volonté d’entreprendre demain n’est plus à démontrer.

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MEDIAGRAPHIE

MEDIAGRAPHIE Les ouvrages de référence:

- BACHELARD, Gaston. «l’eau et les rêves»,1942.

- BATAILLE, Georges. «la débâcle», revue documents n°7,1929.

- DE MEREDIEU, Florence. «Histoire matérielle et immatérielle de l’art moderne», Larousse, 2004, 608 p.

- FERMINE, Maxence. «Neige», Arlea, 2000, 54 p.

- PENONE, Guiseppe. «Respirer l’ombre», 1976.

- PONGE, Francis. «Le parti-pris des choses», Gallimard, 1997, 203 p.

Les sites Internet:

- POTVIN, Julie. «perte de temps», [en ligne], www.perte-de-temps.com

- «Réseau Burkina Faso», [en ligne], http://www.cdrflorac.fr/ FermeDeDotClear/dotclear2.11/index.php

- «Réseau Bénin», [en ligne], http://www.cdrflorac.fr/FermeDeDotClear/ dotclear2.12/index.php

- DENIS Raphaël. PEPIOT Charles, LECURU Adrien, LEGER Gabriel, GAUTRON Martin. «google: art», [en ligne], http://projetk2006.free.fr

- «My major company», [en ligne], http://www.mymajorcompany.com/

- «Rêveries», [en ligne], http://php.arte-tv.com/psy/index_fr.htm

- UPIAN. «Thanatorama», [en ligne], http://www.thanatorama.com

- MICHEL, Serge et WOODS, Paolo. « Amours tristes en chinafrique »,

[en ligne] 2010, http://documentaires.france5.fr/webdocs - JEANNEROD, Bénédicte. webdocs « Témoin du dedans » [offline], 2010 93


ANNEXE


annexes

ANNEXES

ANNEXE 1. p. 96 - Extrait de la revue «documents» n° 7 : «friandise cannibale» de G. Bataille

ANNEXE 2. p. 97 - Extrait de la revue «documents» n° 7 : «la débacle» de G. Bataille

ANNEXE 3. p. 98 - Francis Ponge, Le Parti-pris des choses, «De l’eau» 1942

ANNEXE 4. p. 99 Extrait du plan de trésorerie sur 7 mois du projet E-mages

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ANNEXE 1

« On sait que l’homme civilisé est caractérisé par l’acuité d’horreurs souvent peu explicables. La crainte des insectes est sans doute une des plus singulières et des plus développés de ces horreurs parmi lesquelles on est surpris de compter celle de l’œil. Il semble en effet impossible au sujet de l’œil de prononcer un autre mot que séduction, rien n’étant plus attrayant dans les corps des animaux et des hommes. Mais la séduction extrême est probablement à la limite de l’horreur. A cet égard, l’œil pourrait être rapproché du tranchant, dont l’aspect provoque également des réactions aigues et contradictoires : c’est là ce qu’ont dû affreusement et obscurément éprouver les auteurs du chien andalou lorsqu’aux premières images du film ils ont décidé des amours sanglantes de ces deux êtres. Qu’un rasoir tranche a vif l’œil éblouissant d’une femme jeune et charmante, c’est ce qu’aurait admiré jusqu’à la déraison un jeune homme qu’un chat couché regardait et qui tenant, par hasard, dans sa main une cuillère à café, eut tout à coup envie de prendre un œil dans la cuillère. » Extrait de la revue document 7 paragraphe intitulé : « friandise cannibale » Georges Bataille


ANNEXE 2

ANNEXE

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ANNEXE 3 Francis Ponge, Le Parti-pris des choses, «De l’eau» 1942

Plus bas que moi, toujours plus bas que moi se trouve l’eau. C’est toujours les yeux baissés que je la regarde. Comme le sol, comme une partie du sol, comme une modification du sol. Elle est blanche et brillante, informe et fraîche, passive et obstinée dans son seul vice : la pesanteur; disposant de moyens exceptionnels pour satisfaire ce vice : contournant, transperçant, érodant, filtrant. À l’intérieur d’elle-même ce vice aussi joue : elle s’effondre sans cesse, renonce à chaque instant à toute forme, ne tend qu’à s’humilier, se couche à plat ventre sur le sol, quasi cadavre, comme les moines de certains ordres. Toujours plus bas : telle semble être sa devise : le contraire d’excelsior. On pourrait presque dire que l’eau est folle, à cause de cet hystérique besoin de n’obéir qu’à sa pesanteur, qui la possède comme une idée fixe. Certes, tout au monde connaît ce besoin, qui toujours et en tous lieux doit être satisfait. Cette armoire, par exemple, se montre fort têtue dans son désir d’adhérer au sol, et si elle se trouve un jour en équilibre instable, elle préférera s’abîmer plutôt que d’y contrevenir. Mais enfin, dans une certaine mesure, elle joue avec la pesanteur, elle la défie : elle ne s’effondre pas dans toutes ses parties, sa corniche, ses moulures ne s’y conforment pas. Il existe en elle une résistance au profit de sa personnalité et de sa forme. LIQUIDE est par définition ce qui préfère obéir à la pesanteur, plutôt que maintenir sa forme, ce qui refuse toute forme pour obéir à sa pesanteur. Et qui perd toute tenue à cause de cette idée fixe, de ce scrupule maladif. De ce vice, qui le rend rapide, précipité ou stagnant; amorphe ou féroce, amorphe et féroce, féroce térébrant, par exemple; rusé, filtrant, contournant; si bien que l’on peut faire de lui ce que l’on veut, et conduire l’eau dans des tuyaux pour la faire ensuite jaillir verticalement afin de jouir enfin de sa façon de s’abîmer en pluie : une véritable esclave. ... Cependant le soleil et la lune sont jaloux de cette influence exclusive, et ils essayent de s’exercer sur elle lorsqu’elle se trouve offrir la prise de grandes étendues, surtout si elle y est en état de moindre résistance, dispersée en flaques minces. Le soleil alors prélève un plus grand tribut. Il la force à un cyclisme perpétuel, il la traite comme un écureuil dans sa roue. L’eau m’échappe... me file entre les doigts. Et encore ! Ce n’est même pas si net (qu’un lézard ou une grenouille) : il m’en reste aux mains des traces, des taches, relativement longues à sécher ou qu’il faut essuyer. Elle m’échappe et cependant me manque, sans que j’y puisse grand chose. Idéologiquement c’est la même chose : elle m’échappe, échappe à toute définition, mais laisse dans mon esprit et sur ce papier des traces, des taches informes. Inquiétude de l’eau : sensible au moindre changement de la déclivité. Sautant les escaliers les deux pieds à la fois. Joueuse, puérile d’obéissance, revenant tout de suite lorsqu’on la rappelle en changeant la pente de ce côté-ci.


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ANNEXE 4

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Ce mémoire est le point critique d’une goutte d’eau...


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