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Les 5 sens de Barrière
from Signé Barrière 22-Hiver 2022
by O2C
CINQ SENS
POUR CROIRE AUX PLAISIRS
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La vue, le toucher, l'ouïe, l'odorat et le goût façonnent notre rapport au monde avec une sophistication à laquelle on ne prête plus attention. Alors on ouvre grand ses yeux et ses oreilles et on se reprend ! C.G.
Nous sommes entourés de miracles auxquels nous sommes habitués. Nous vivons par miracles, tout le vivant est miraculeux dans ses moindres détails”. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est du René Barjavel dans le texte. Quelques lignes extraites d’un petit bouquin fantastique commis en 1966 : La
Faim du tigre. Une digression autant philosophique que poétique, et tout autant ludique, où l’auteur du
Voyageur imprudent s’enthousiasmait de la grandeur de notre irrémédiable petitesse d’êtres humains, à la fois limités par nos sens et galvanisés par eux. Et c’est vrai qu’il y quelque chose de miraculeux dans le fait de voir, d’entendre, de sentir, de toucher, de goûter ; a fortiori lorsqu’on ignore tout de la folle connectique sophistiquée qui se met en branle pour que notre œil voit, que notre main appréhende, que nos oreilles entendent, que notre nez sente et que notre langue enfin, alliée à notre palais complice, nous permette d’apprécier - ou de rejeter - ce que l’on goûte. Mais là où le “miracle” dans sa conception barjavélienne s’épaissit et dit notre fabuleuse richesse, c’est lorsque nos cinq sens se mettent à jouer collectif.
Exemple : Christophe Adam, devenu pâtissier à la faveur, sans doute, d’un sens du goût particulièrement aiguisé. Or ses nouvelles créations pour les clients de Barrière prouve qu’il ne s’en est pas contenté. C’est notre œil que ses éclairs flattent, notre nez que son fondant provoque et notre oreille qu’il caresse quand on croque dans sa ganache caramel ! Et cependant, on passe plus de temps sur nos smartphones - qui à terme affaiblissent notre vue et fatiguent nos oreilles - qu’à manger du chocolat… “La vie est pleine de ces plaisirs vifs, qui ne coûtent rien, et dont on ne jouit pas assez” écrivait Alain dans ses Propos sur le bonheur. Et ça aussi ça tombe sous le… sens, non ?