GAETANO DONIZETTI
RITA OU DEUX HOMMES ET UNE FEMME Opéra-comique en un acte Livret de Gustave Vaëz - Version originale en français Transcription Gildas Pungier - D’après la nouvelle édition critique de Paolo Rossini Editions Riccordi - 1841
Mise en scène Vincent Tavernier
Rita Géraldine Casey
Scénographie Claire Niquet
Pépé Marc Larcher
Piano Elisa Bellanger
Gasparo Marc Scoffoni
Clarinette Fabrice Arnaud-Crémon Violoncelle Benjamin Carat
OPÉRA EN FAMILLE A PARTIR DE 8 ANS NOVEMBRE 2010 SAMEDI 6, 18h
DURÉE 1h15 TARIF C de 6 € à 26 € Ouverture de la location samedi 25 septembre
Autres représentations Jeudi 16 et vendredi 17 décembre 2010, Dieppe, Scène nationale
Représentations scolaires (Rennes) Vendredi 5 et mardi 9 novembre 2010, 14h30
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Une représentation en guise de session de rattrapage pour ceux qui, la saison dernière, n'avaient pas saisi l'occasion de découvrir cet ouvrage charmant à déguster en famille. Rita est une merveille de drôlerie due à la plume du compositeur de Don Pasquale et de L'Elixir d'amour. Présentée la saison dernière à travers la Bretagne, elle retrouve la scène de l'Opéra de Rennes dans la joyeuse réalisation scénique de Vincent Tavernier. Sous la plume des plus grands compositeurs de l'âge romantique, humour et musique s'allièrent parfois pour engendrer de petits chefs-d'œuvre. Rita est de ces revigorantes partitions, sur un sujet pourtant scabreux, celui d'une femme qui bat son mari pour conjurer le souvenir des brutalités conjugales dont elle fut naguère victime. Avec un chic et un entrain sans limites, Donizetti brode sur ce canevas, emprunté à une tradition plutôt gaillarde, de savantes vocalises qui émerveilleront grands et petits autant que les amuseront des situations traitées dans l'esprit du théâtre de tréteaux. Au croisement du vaudeville et de la commedia dell'arte, Rita s'allège encore et se donne des allures d'opéra de chambre, l'orchestre étant remplacé, grâce à une habile transcription de Gildas Pungier, par un trio clarinette, violoncelle et piano. Dans cette nouvelle configuration, la partition pétille plus encore de naïveté foraine; l'héroïne s'avère d'ailleurs aussi preste équilibriste que bonne dompteuse ! Alain Surrans
“N’ÉCOUTEZ PAS, MESDAMES !...” Parmi un nombre certain de vertus, l’opéra en possède une des plus singulières : sa capacité à rendre enchanteresses les situations les plus périlleuses. C’est donc avec une indéniable délectation que le metteur en scène aborde des ouvrages d’une réjouissante impertinence. Avec Le Mari battu (autre sous-titre de l’ouvrage) qui traite assez librement de bigamie, on suspecte assez vite un climat d’ironique provocation ! Rita, il est vrai, est la sainte patronne... des causes désespérées ! D’évidence, l’œuvre s’inscrit dans une tradition de gaillardise propre à la farce ou aux marionnettes, une verve issue en droite ligne des fabliaux médiévaux ou des parades du Boulevard du Crime, mais où le lecteur contemporain, et a fortiori la lectrice, auraient du mal à ne pas déceler de forts relents d’un machisme assez lourd et plutôt cynique. Mais, justement, il ne saurait être ici question de lecture. Rita n’a de sens que mise en musique, et les textes doivent être interprétés avec l’esprit, la dynamique
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et la couleur qu’elle leur insuffle ; or celle-ci les pare d’un raffinement, d’une virtuosité et d’une sensualité qui décalent et “épatent” complètement le propos. Non pas que la musique permette de résoudre un “problème moral” que poserait le texte ! Si l’on cherche de la morale en art, on risque fort d’emprunter des chemins glissants... Plutôt, elle apporte une solution “par au-dessus”, en ce sens que l’ouvrage constitue simplement un insolent pied-de-nez à toute tentative d’interprétation moralisante, didactique ou psychologique, et conduit immanquablement le spectateur à trouver son plaisir dans une autre sphère de perception, celle de la poésie-même.
PARADE De là s’ensuit pour le metteur en scène un certain nombre de conséquences : l’éloignement de tout vérisme ; la restitution d’une certaine naïveté foraine ; la mise en évidence, autant que faire ce peut, de cette poésie rayonnante et solaire. Vaste programme... L’aire de jeu sera donc le square d’une petite ville, un soir de printemps. C’est là que la troupe de forains va donner aux spectateurs “le régal d’un réjouissant ouvrage”. D’où recours aux archétypes : Colombine, Pierrot et Matamore- comme échappés des Enfants du Paradis - sont les interprètes d’une farce de tréteaux donnée : proximité avec les marionnettes, les pantins - et leurs enchantements. Car on doit bien y arriver : c’est un enchantement qu’il faut manifester et conduire, si l’on veut rendre justice à l’œuvre. Qu’à travers le chant et le jeu des solistes, et grâce aux artifices de papier, de carton, de bouts de chandelle et de simples toiles, cette nuit finisse par être le réceptacle étoilé d’une fête tonitruante et multicolore, c’est à quoi nous allons nous employer. Vincent Tavernier metteur en scène
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VINCENT TAVERNIER MISE EN SCENE Vincent Tavernier a réalisé 80 productions, pour les scènes et dans les genres les plus variés. Au théâtre, il a prouvé sa prédilection pour le théâtre baroque, et plus particulièrement Molière dont il a monté dix comédies et comédies-ballets. Plus de quarante réalisations scéniques, dont plusieurs créations contemporaines, illustrent son goût pour l’opéra. Créateur des Malins Plaisirs à Montreuil-sur-mer, il y a développé une programmation consacrée à l’opéra, au théâtre et à la musique dans le goût français. Ses dernières mises en scène y ont été La Fiancée du Scaphandrier de Claude Terrasse (dir. Benjamin Lévy), L’Amour médecin, de Molière et Lully (avec Le Concert Spirituel / dir. H. Niquet - et l’Eventail / dir. M.G. Massé), Ma Tante Aurore de Boieldieu (dir. F. Chauvet) ou encore Le Jeu de l’amour et du hasard de Marivaux. Pour la Maîtrise de Radio-France (dir. T. Ramon), il a monté Douce et Barbe-Bleue (Isabelle Aboulker), Ecoutez la chanson bien douce... (Markéas, Finzi, Campo, Pécou), La cuisine de Josquin et Léonie (Julien Joubert), The Golden Vanity (Britten) et deux contes musicaux de Thierry Lalo, dont il a composé les livrets. Avec Claire Marchand, il a réalisé pour ses ensembles de jeunes chanteurs Dido et Enée (Purcell), Le Roman de Renart (Coralie Fayolle) et Cabaret ! Ses autres réalisations récentes les plus notables sont L’Amour malade, de Lully avec L’Eventail (M-G Massé), Rita de Donizetti et Dolorès de Jolivet pour l’Opéra de Rennes. Il a également été le narrateur dans Paul et Virginie (Lesueur) avec l’Orchestre National de Radio-France sous la direction d’Hervé Niquet. En 2008, il a monté Le Ballet des Arts de Lully avec M.G. Massé et H. Reyne (Festival de la Chabotterie, Festival de Sablé, Orangerie de Versailles), Une Demoiselle en loterie (Offenbach) et L’Affaire de la rue de Lourcine (Labiche). Au cours de la saison 2009/2010 il a repris le Golden Vanity de Britten, La Jalousie du Barbouillé (Molière) et L’Illusion comique (Corneille) pour les Malins Plaisirs, Rita en tournée et La Fausse Magie de Grétry avec l’ensemble Les Paladins (dir. Jérôme Corréas) donné successivement aux Opéras de Metz, Reims et Rennes.
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OSCAR STRASNOY
CACHAFAZ
Opéra en deux actes sur la tragédie barbare en deux actes et en vers de Copi Commande du Théâtre de Cornouaille - Centre de Création Musicale et Scène Nationale de Quimper
Ouvrage chanté en espagnol
Direction musicale Geoffroy Jourdain
Cachafaz Lisandro Abadie
Mise en scène Benjamin Lazar
Raulito Marc Mauillon
Scénographie Adeline Caron Costumes Alain Blanchet Lumières Christophe Naillet Maquillage Mathilde Benmoussa Les Cris de Paris Ensemble 2e2m
Dramaturgie Lisandro Abadie
Coproduction : Théâtre de Cornouaille-Centre de Création Musicale-Scène Nationale de Quimper, Théâtre National de Bretagne, Opéra de Rennes, Opéra-Comique, Maison de la Culture de Bourges, Opéra-Théâtre de Saint-Etienne, Théâtre Musical de Besançon, Ensemble 2e2m ; avec l’aide à la production d’ARCADI. Créé le 5 novembre 2010 au Théâtre de Cornouaille, Scène Nationale de Quimper
NOVEMBRE 2010 MARDI 9, 20h JEUDI 11, 16h VENDREDI 12, 20h
DURÉE 1h35 TARIF UNIQUE 24 € Ouverture de la location samedi 9 octobre
AU THÉÂTRE NATIONAL DE BRETAGNE DANS LE CADRE DU FESTIVAL METTRE EN SCENE
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CACHAFAZ ET SES MUSIQUES CACHÉES Raul Damonte Botana, alias Copi, a été un acteur majeur du souffle théâtral venu d'Argentine des années 60 aux années 80. Monté par Jorge Lavelli, Jérome Savary et Alfredo Arias dans un premier temps, il continue à être joué aujourd'hui par de jeunes équipes car son écriture dynamite les codes du théâtre, tout en lui faisant une confiance absolue, ainsi qu'à l'acteur qui l'anime. Si Les quatre jumelles, Une visite inopportune ou Eva Peron sont régulièrement montées, Cachafaz, tragédie barbare, fait partie des pièces encore méconnues de Copi en France, où elle n'a été montée qu'une seule fois par Alfredo Arias en 1993, dans une traduction en français. Elle est pourtant une de ses pièces les plus personnelles (Copi est né à Montevideo dans une famille anti-péroniste, contrainte plus tard à l'exil) et une des plus impliquées politiquement. De toutes les pièces de Copi, Cachafaz semble être une des plus indiquées pour devenir un livret d'opéra, par les liens qu'elle tisse d'elle-même avec différents genres musicaux : la payada, les saynetes mais aussi le tango ou encore l'opéra vériste. Nombre de thèmes et de personnages rappellent l’opéra vériste à la Puccini. L’univers urbain appelle à un traitement contemporain de l’univers sonore, proche de la musique concrète, tandis que la distribution (deux rôles-titres et un chœur) rappelle la structure des grandes tragédies antiques, mais également les grands opéras qui en reprennent le principe. La forme versifiée (octosyllabes écrits en argot uruguayen) est une évocation directe de la payada, art de la joute poétique et musicale en Argentine, où des poètes-chanteurs (les payadores) s’affrontent pendant des heures, en improvisant des textes sur des canevas musicaux préétablis, accompagnés à la guitare. L’autre genre musical et poétique évoqué dans Cachafaz est le tango, celui que cherche à composer le rôle-titre. Ainsi, la pièce de Copi ouvre au compositeur de ce futur opéra le champ d’une écriture musicale polysémique, tissant des liens entre musique populaire et musique savante. Ce projet d'adaptation musicale de Cachafaz confié au compositeur argentin Oscar Strasnoy se distingue par sa volonté d'impliquer, dès le début, toute l’équipe de création dans le processus d’écriture. La composition sera donc précédée d’un travail en résidence, où le compositeur, le chef musical, le metteur en scène, le scénographe, le costumier, l’éclairagiste et les chanteurs seront présents. La lecture du livret et le travail du texte précéderont l’écriture musicale : les questions de prosodie, d’espace, de dramaturgie seront abordées ensemble, et permettront un mûrissement qui peut faire
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défaut quand une équipe se réunit au premier jour des répétitions finales. Cette façon de faire est assez rare à l’opéra, où le chanteur, et d’autres membres de l’équipe, viennent souvent en bout de chaîne du processus de création. Cette commande à Oscar Strasnoy permettra par ailleurs à Benjamin Lazar d'initier une nouvelle collaboration avec Geoffroy Jourdain et Les Cris de Paris, et de relancer avec eux un projet de création musicale contemporaine. Pour le fond, la pièce de Copi est brûlante d’actualité sur les déséquilibres croissants des rapports Nord-Sud (Cachafaz et le chœur des voisins souffrent de la faim, alors qu’ils travaillent aux abattoirs, dont les viandes sont destinées à l’exportation). C’est un portrait violent, mais plein d’humour, d’un bidonville d’Uruguay (le conventilllo), en face de Buenos Aires, où la promiscuité et la précarité peuvent créer soit un climat délétère (c’est le cas au début de la pièce), soit dans l’union et la révolte, un élan d’espoir et une transfiguration.
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BENJAMIN LAZAR MISE EN SCENE Né en 1977, Benjamin Lazar étudie dès l'âge de onze ans la déclamation et la gestuelle baroques auprès d'Eugène Green. Il pratique également le violon à la Schola Cantorum et le chant auprès de Dominique Moaty. Après deux années de classes préparatoires littéraires au Lycée Fénelon, il complète sa formation de comédien à l'Ecole Claude Mathieu, dont il sort diplômé en 2000, ainsi qu'à l'Académie des Arts de Minsk. Il travaille alors avec des ensembles musicaux comme l'ensemble Amadis, le Concert Lorrain ou la Symphonie du Marais avec qui il crée trois spectacles sur Benserade, Racine et Molière et enregistre Le Ballet de Flore de Lully. Dans le répertoire contemporain, il a joué notamment dans Nové de David Ravier, Les Mariés de la Tour Eiffel de Jean Cocteau, Piaf, l'ombre de la rue de Thomas et Jean Bellorini (Avignon 2002) et dans le spectacle de chansons Promenons-nous dans Léna (mise en scène de Nicolas Vial) au Théâtre des Déchargeurs à Paris. Il a assisté Michel Didym à la mise en scène sur Le Langue à langue des chiens de roche de Daniel Danis au Théâtre du Vieux Colombier, sur Les Animaux ne savent pas qu'ils vont mourir de Pierre Desproges au Théâtre de la Ville et sur des lectures de pièces contemporaines au Studio-Théâtre de la Comédie Française. Il a mis en scène Le Garçon aux sept cœurs d'après Federico Garcia Lorca, ainsi que trois lectures-spectacles à la Sorbonne : George Dandin de Molière, Les Juives de Garnier et L'Illusion Comique de Corneille. Pour le Poème Harmonique, il signe la mise en scène du spectacle Il Fasolo en juin 2002. En mai 2004, il crée pour le Théâtre de l'Incrédule L'Autre monde ou les états et empires de la lune de Cyrano de Bergerac. À l'automne 2004, il met en scène Le Bourgeois gentilhomme de Lully avec Le Poème harmonique et Vincent Dumestre. En tant que chanteur-comédien, Benjamin Lazar a notamment interprété le rôle d’Hermione dans la parodie Pierrot Cadmus mise en scène par Nicolas Vial à l’Opéra Comique. Pour le Parlement de Musique de Martin Gester, il signe la mise en espace de la Pastorale de Noël de Charpentier, et met en scène Énée et Lavinie de Pascal Colasse ainsi que Didon et Énée de Purcell à l’Opéra de Rennes à l’automne 2005. Benjamin Lazar est artiste associé au Théâtre de Cornouaille, Centre de Création Musicale-Scène Nationale de Quimper depuis le 1er mai 2009.
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GEOFFROY JOURDAIN DIRECTION MUSICALE Parallèlement à des études de musicologie en Sorbonne et à des recherches dans les fonds musicaux italiens de plusieurs bibliothèques européennes, Geoffroy Jourdain s’implique très tôt dans la direction d’ensembles vocaux tout en se formant auprès de Patrick Marco au CNR de Paris, auprès de Pierre Cao au Centre d’Art Polyphonique d’Île-de-France, et dans le cadre de masterclasses, en France comme à l’étranger, avec Michel-Marc Gervais, Daniel Reuss, Stefan Parkman, Anders Eby… Il obtient en 1998 le Certificat d’Aptitude à l’enseignement du chant choral. Appelé dès 1998 à collaborer avec Laurence Equilbey, il co-dirige aujourd’hui avec elle le Jeune chœur de Paris, centre de formation pour jeunes chanteurs, département du CNR de Paris. Depuis 2002, il partage avec Didier Bouture la direction du Chœur de l’Orchestre de Paris. Entre temps, il fonde le chœur de chambre Les Cris de Paris, avec lequel il s'impose rapidement dans le paysage français de la création contemporaine. Ses diverses fonctions ont amené Geoffroy Jourdain à collaborer avec de nombreux orchestres et ensembles, sous la direction de Pierre Boulez, Sylvain Cambreling, Vincent Dumestre, Christoph Eschenbach, Rafael Frühbeck de Burgos, Philippe Herreweghe, Richard Hickox, Marek Janowski, René Jacobs, Yutaka Sado… En 2008, il dirige La Forêt bleue de Louis Aubert dans une mise en scène de Mireille Larroche [co-production Péniche Opéra - Jeune chœur de Paris], l'Orchestre d'Auvergne au Festival de la Chaise-Dieu [Missa Sacra de Robert Schumann], Le Pèlerinage de la rose de Robert Schumann à la Fondation Royaumont [piano : Anne Le Bozec]. Geoffroy Jourdain est lauréat 1999 de la Fondation Marcel BleusteinBlanchet et lauréat 2000 de la Fondation de France [prêt d’honneur Marc de Montalembert].
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MÉDÉE FURIEUSE Giovanni Gianettini extraits de l’opéra Medea in Atene Domenico Gabrielli pièces instrumentales Jean-Baptiste Lully extraits de la tragédie lyrique Thésée Gaultier de Marseille pièces instrumentales Louis-Nicolas Clérembault symphonie VII la magnifique (extraits) et extraits de la cantate Médée
Ensemble Amarillis
Soprano Stéphanie D’Oustrac
Direction artistique Héloïse Gaillard Chef de chant Violaine Cochard
NOVEMBRE 2010 LUNDI 15, 20h MARDI 16, 20h
DURÉE 1h10 TARIF B de 8 € à 35 € Ouverture de la location samedi 9 octobre
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“Le programme Médée furieuse est né du désir d’Amarillis et de Stéphanie D’Oustrac de faire revivre ce personnage passionné, à la fois attachant, parce que trahi, mais aussi cruel, à travers une cantate dont la force dramatique suggère éminemment cette opposition entre la Médée amoureuse et la Médée vengeresse, entre la puissance du sentiment et la cruauté aveugle. Le texte de la cantate de Clérambault privilégie la Médée amoureuse et trahie dans son amour, conduite à se venger et à sacrifier la maîtresse de son amant. Cette cantate connut un succès retentissant au Concert Spirituel (première société de concerts publics créé par Philidor en 1725). Très théâtrale, elle se présente comme un petit drame, et l’on y retrouve le personnage de Médée avec ses différentes facettes : la Médée amoureuse, la Médée magicienne dans l’Invocation, la Médée vengeresse qui accomplit un acte barbare. Médée, ce personnage profondément ambigu, à la fois attachant et diabolique, ne pouvait que séduire Jean Baptiste Lully. Sa tragédie lyrique date de 1675, il est alors au sommet de sa gloire. Les airs choisis permettent de retrouver les différents traits de caractère du personnage : son désespoir d’avoir été trahie et son désir de vengeance dans l’air Dépit mortel, transport jaloux, la Médée magicienne, dans l’invocation, qui fait intervenir ses pouvoirs surnaturels Sortez Ombres, sortez de la nuit éternelle, sa cruauté extrême “la vengeance ordinaire est trop peu pour mon cœur, je la veux horrible et barbare” …Le texte de Quinault, en alexandrins, est magnifiquement mis en valeur par la musique de Lully. Nous avons choisi d’associer ces extraits du Thésée de Lully à quelques airs d’un compositeur vénitien qui a fait de Médée le personnage principal d’un de ses opéras. Cette œuvre complètement inédite à ce jour a été composée coïncidence bien heureuse - la même année que la tragédie de Lully, en 1675 et narre le même épisode que le Thésée de Lully. Qui est ce Gianettini ? On sait peu de choses à son propos si ce n’est qu’il a beaucoup travaillé à Venise, d’abord en tant qu’élève de Legrenzi, ensuite comme organiste, et enfin comme directeur du Théâtre Rangoni. Les trois airs de Medea in Atene que nous entendrons dans ce programme répondent aux airs de Lully : on découvre une Médée d’abord magicienne capable d’invoquer les esprits des enfers et de réanimer les “dépouilles mortelles”, puis passionnément amoureuse. Entre chaque air de Gianettini, vous entendrez de courtes pièces extraites des balletti de l’opus 1 (1684) de Domenico Gabrielli, compositeur et violoncelliste virtuose, qui a vécu une partie de sa vie à Venise, élève comme Gianettini du maître Legrenzi à Venise.
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Les différentes pièces instrumentales intercalées entre les airs de Lully ont été composées par Pierre Gautier, dit Gaultier de Marseille car installé dans cette ville, qui joua un rôle décisif dans le goût des provençaux pour la musique parisienne. Il fut directeur d’opéra, chef d’orchestre et compositeur reconnu. Lully l’autorisa même à fonder un opéra à Marseille, le premier dans les provinces françaises. Des extraits d’une sonate de Clérambault, La Magnifique, permettront de découvrir sa musique instrumentale. Il s’y révèle, comme son contemporain François Couperin, ardent défenseur des Goûts réunis.” Héloïse Gaillard
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AMARILLIS Amarillis est un ensemble à géométrie variable qui compte aujourd’hui parmi les formations baroques les plus originales en Europe. L’ensemble s’est très vite distingué par sa recherche sonore, sa haute technique instrumentale et l’accueil enthousiaste du public. L’ensemble reçoit tout d’abord les conseils de Pierre Hantaï, Christophe Rousset ou encore Christophe Coin avant de remporter, en 1995, le Premier Prix du concours de musique ancienne de York, puis le Premier Prix du concours Musique d’ Ensemble organisé par la FNAPEC en avril 1997 et enfin, en septembre 1997, le Premier Prix et le Prix du public au concours SINFONIA présidé par Gustav Leonhardt. Amarillis collabore très régulièrement avec les meilleurs chanteurs de la jeune génération : Patricia Petibon, Sandrine Piau, Stéphanie d’Oustrac, Gaële Le Roi, Raffaella Milanesi, Valérie Gabail, Robert Getchell, Arnaud Marzorati… et au gré de la programmation, réunit dans un même esprit de musique de chambre des musiciens au talent confirmé. L’ensemble a reçu les plus vifs éloges de la presse nationale et internationale pour l’ensemble de sa discographie : Furioso ma non troppo, Amour et mascarade, Jeux de dames à la cour, J.S.Bach : Aria, G.F. Handel : Recorder and oboe sonatas, A. Vivaldi : concerti per flauto e per violoncello, G.F. Haendel : Sacré/ Profane (avec la participation du contre ténor Robert Expert réalisé en coproduction avec le Festival de la Chaise Dieu) et M.A.Charpentier / Molière : Hommage pastoral au Roi Soleil et autres grivoiseries incluant l’enregistrement en première mondiale d’une pastorale et de plusieurs airs, duos et trios inédits. De renommée internationale, Amarillis se produit régulièrement en France, en Suisse, en Angleterre, en Hollande, en Belgique, en Espagne, en Amérique latine, au Canada et au Sénégal. L’ensemble est très régulièrement invité à participer à des émissions de France Musiques et Radio classique. La BBC et Mezzo ont également enregistré plusieurs de ses concerts. Le 10ème disque d’Amarillis Médée furieuse avec Stéphanie d’Oustrac, sorti en 2008 en coproduction avec la Cité de la musique de Paris a obtenu plusieurs récompenses dont les 4F de Telerama. En 2009, Amarillis s’est produit à l’Opéra de Rennes et au Théâtre des Champs Elysées à Paris, en Région Pays de la Loire ( l’Espace Faience de Malicorne, Scène nationale de la Roche sur Yon, l’abbaye de Fontevraud, collégiale Saint Martin et Musée des Beaux Arts d’Angers) ainsi que dans plusieurs festivals en France (Oratoire du Louvre, musée des Beaux Arts de Chartres, Festival de Lessay, Sinfonia en Périgord, les Jeudis musicaux des Eglises romanes, Festival des
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Abbayes, Festival du Périgord noir…). Amarillis a joué au festival international de musique ancienne en Thuringe Güldener Herbst à Erfurt (Allemagne) en octobre 2009 et au Grand Théâtre de Belgrade en Novembre 2009. Amarillis est soutenu par le Ministère de la Culture - Drac Pays de la Loire - et la Région Pays de la Loire.
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STÉPHANIE D’OUSTRAC SOPRANO Stéphanie d’Oustrac a fait des études d’art dramatique au C.N.R. de Rennes, puis de chant au CNSM de Lyon. Elle est lauréate des Prix Bernac en 1999, des Radios Francophones en 2000 et obtient enfin les Victoires de La Musique en 2002. Elle aborde avec le même bonheur le concert et la scène, l’opéra baroque et classique ou l’opérette. Elle y exprime un tempérament ardent qui l’a immédiatement révélée à la critique et au public. Parmi les nombreux rôles qu‘elle a abordés, retenons seulement celui d’Ottavia dans Le Couronnement de Poppée de Monteverdi, de Médée dans Thésée de Lully, le même rôle dans Médée de Marc-Antoine Charpentier, Didon dans Didon et Enée de Purcell, Ruggiero dans Alcina de Haendel, Zerline dans Don Giovanni de Mozart, Chérubin dans Les Noces de Figaro de Mozart, Annio dans La Clémence de Titus de Mozart, Mercedes dans Carmen de Bizet, le rôle titre dans La Périchole d’Offenbach, le rôle titre dans Phaedra de Britten, Sesto dans Jules César de Haendel, le rôle-titre dans La Belle-Hélène d’Hoffenbach… Elle a chanté sous la direction de William Christie, Gabriel Garrido, Jean-claude Malgoire, Marc Minkowski, John Eliot Gardiner, Myung-whun Chung, Hervé Niquet, Christopher Hogwood, Jesus Lopes-Cobos, Jun Maerkl. Elle s’est produite sur de nombreuses et prestigieuses scènes, entre autres le Théâtre du Châtelet, l’Opéra Comique et le Théâtre des Champs-Elysées à Paris, le Festival d’Aix-en-Provence, les opéras de Marseille, Bordeaux, Montpellier, Lyon, Nancy, Nantes et Rennes, ainsi que ceux de Baden-Baden, Luxembourg, le Grand Théâtre de Genève, Lausanne, St Gallen, le Teatro de La Zarzuela de Madrid, le Barbican de Londres, le Bunkamura de Tokyo…Cela ne l’empêche pas de s’impliquer dans de nombreux projets de musique de chambre baroque avec les ensembles Amarillis, Il Seminario Musicale, Les Paladins, l’Arpeggiata … Elle a évidemment participé à plusieurs enregistrements discographiques et DVD : le Stabat Mater de Pergolèse, les DVD des Troyens de Berlioz et des Paladins de Rameau au Châtelet, de Didon et Enée de Purcell à Caen…
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“RÉVISEZ VOS CLASSIQUES” LES CONCERTS À 4 € DE L’OPÉRA Les concerts découverte de l’Opéra de Rennes sont devenus une institution. La formule reste inchangée: deux séances, à 18h et 20h, un tarif unique à 4 €, une garderie musicale pour les enfants. Chacune des soirées “Révisez vos classiques” est consacrée à un ouvrage du grand répertoire, avec les artistes en résidence à l’Opéra, le chœur de l’Opéra, et, pour la première fois cette saison une participation de l’Orchestre de Bretagne.
MANON Longtemps le plus joué, avec Faust et Carmen, des opéras français du XIXe siècle, Manon reste l’ouvrage majeur de Massenet, une partition infiniment attachante par son charme et la tendresse que le compositeur porte à ses personnages. Et celui de Manon est sans conteste l’un des plus complexes, l’un des plus intéressants de tout notre répertoire lyrique. LUNDI 8 NOVEMBRE, 18h et 20h Concerts présentés hors abonnement – placement numéroté. une garderie gratuite avec animation musicale est assurée pour les petits à partir de 6 mois*. En partenariat avec la Direction petite enfance de la ville de Rennes. *obligatoire pour les moins de 5 ans, conseillée en dessous de 7 ans et sur inscription lors de l’achat des billets.
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