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L'envers de la scène : être artiste résident à l'Atelier lyrique

par Lucie St-Martin et Marc-Antoine Brûlé - Artistes en résidence

Au moment où vous lisez ces lignes, vous êtes assis dans l’un des plus grands théâtres au Canada, à attendre le début d’un concert qu’on vous prépare depuis plusieurs semaines. De notre côté, nous sommes en coulisses, nous assurant qu’il n’y ait aucun pli sur le pantalon de notre costume, qu’aucune mèche rebelle n’est retombée sur notre front ou qu’aucune goutte de sueur n’ait défait notre maquillage.

Cette salle, elle est grande lorsqu’on y est assis. Et lorsqu’on est sur scène et qu’on s’apprête à y chanter devant des milliers de personnes, elle est plus qu’immense. Parce que oui, malgré toute la préparation, la goutte de sueur est toujours présente. On se sent comme un plongeur sur le point de sauter du dix mètres aux Jeux olympiques. Comme le plongeon, notre métier est à la fois sport et art, prouesse et beauté.

Lucie St-Martin, soprano

Mais qu’est-ce que ça signifie exactement, être artiste résident à l’Atelier lyrique?

Ce qui est extraordinaire avec ce stage à l’Opéra de Montréal, c’est qu’il n’existe aucune journée typique. Les projets se suivent et ne se ressemblent pas. Ils sont parfois communs, d’autres fois individuels. L’Atelier lyrique, c’est chacun d’entre nous qui le définit. L’équipe est là pour nous accompagner vers la carrière que nous désirons avoir et pour faire ressortir le meilleur de nous-même. Cela peut sembler cliché et pourtant c’est-ce que nous apprécions le plus de ce programme. Personne n’essaie de nous former dans le même moule que celles et ceux qui sont passés avant nous. Nous sommes fiers d’être entourés de chanteurs et chanteuses, tous aussi excellents les uns que les autres, mais surtout, uniques.

Nos journées sont donc parsemées de coachings, individuels ou en groupe. On étudie nos partitions à la croche près : chaque nuance, chaque accent. On approfondit nos connaissances des styles, de chaque compositeur et de chaque époque. On se concentre sur la technique vocale et l’expressivité. Vient ensuite le travail de diction. À la fois musiciens et acteurs, chantant que rarement dans notre langue maternelle, nous devons maîtriser les règles des principales langues du répertoire : allemand, italien, anglais, français, russe… Et c’est sans nommer les cours de théâtre, les ateliers de psychologie de la performance et de développement de carrière!

Marc-Antoine Brûlé, ténor

Finalement, le résultat de tout ce travail, c’est sur scène qu’il se concrétise. Une fois que vous lisez ce programme sur votre siège et que nous vous attendons, impatients. Parce qu’on pourrait passer une vie entière à répéter dans un studio, une partie de ce métier ne s’apprend qu’en montant sur les planches de ce théâtre. Avoir l’occasion de chanter avec l’Orchestre Métropolitain sous la baguette de Jacques Lacombe, c’est un événement marquant dans la carrière d’un jeune chanteur.

C’est que le temps file! Un dernier coup d’œil au miroir, aucun pli sur la robe, les cheveux sont toujours en place… On se lance !

Bon spectacle!

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