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Oslo L’architecture est un jeu
NICOLAS PARENT
L’ARCHITECTURE EST UN JEU !
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Créé en 2011, le cabinet d’architecture Oslo mise depuis ses débuts sur la diversité de ses activités pour sans cesse se renouveler. Parmi ses chantiers emblématiques, on trouve Osmose, le fameux bâtiment en proue du Parlement européen et du quartier d’affaires Archipel, dessiné à quatre mains avec l’agence belge Art & Build.
Nicolas Parent et Carine Bastian, cabinet d’architecture Oslo. I l n’y a pas de « style Oslo », mais des projets uniques, « qui racontent une histoire et suscitent l’émotion ». « Nous nous attachons à faire des choses très différentes, sinon on s’ennuie, on se répète », confirme Nicolas Parent, architecte associé de l’agence avec Laurent Fleury et Josselin Lutz. Parmi les projets en cours, la réalisation d’un hôtel quatre étoiles avec Spa, restaurant et académie du golf au Kempferhof à Plobsheim, « probablement l’événement hôtelier de la fin 2024 », estime Nicolas Parent. Oslo réalise en parallèle un autre hôtel au Québec, toujours pour Pierre-Etienne Bindschedler, dirigeant de la Soprema. Dans un autre registre, l’agence réalise le collège François Viron à Mulhouse, travaille sur un programme mixte plaine des Bouchers. L’agence réalise aussi son premier écoquartier en Ile – de-France, les Prairies de la Juinière, à Saint Chéron, « qui nous amène à ouvrir un bureau à Paris pour y être plus réactif », précise Carine Bastian, responsable communication de l’agence de 46 salariés, « à parité », souligne-t-elle. Avec le cabinet KCAP de Rotterdam, Oslo a aussi déposé le permis de construire d’Émergence, une tour de 80 logements dans le quartier de la Citadelle, « qui permettra à Strasbourg de renouer avec son identité rhénane. » Une expertise pluridisciplinaire, un savoir-faire reconnu, qui ne suscitent toutefois aucune arrogance. Au moment de se lancer avec Art & Build dans la création d’Osmose, tour emblématique du quartier européen, « on a eu quelques sueurs froides en traçant le premier trait, car si ce n’était pas une réussite, on le voyait tout le temps ! sourit Nicolas Parent. Il y avait un vrai enjeu de concevoir un bâtiment assez sobre, intemporel, un bâtiment élégant qui s’intègre avec les “petits frères” du Parlement. »
OSMOSE, LE COUP DE POKER
Un concours atypique qu’ils ont remporté avec le promoteur ICAD. « Le lot E d’Archipel était réservé pour l’extension du Parlement européen, rappelle Nicolas Parent. Un coup de poker de l’ancienne municipalité plutôt intelligent. À Bruxelles, les promoteurs ont des jauges tous les deux ans et lancent la réalisation
Rendu 3D vue aérienne Osmose.
de bureaux en blanc, car ils savent qu’ils seront remplis par le Parlement européen. Cela n’existe nulle part ailleurs ! Et Strasbourg a fait le même pari de créer un bâtiment qui donne envie à l’institution européenne de s’étendre. » Dans le concours de ce lot, l’une des conditions était de pouvoir porter ce bâtiment vide six mois après la livraison, dans l’attente de la décision de l’Union européenne de s’y installer ou non. Un an plus tard, les locaux sont toujours vides. « Les négociations sont très complexes », constate Nicolas Parent. Concernant l’architecture du bâtiment, les contraintes étaient tout aussi complexes. « Il fallait dessiner un couteau suisse, capable de convenir à une institution avec des contraintes de sécurité importantes comme des façades anti-explosion, un poste de sécurité, un parking très sécurisé, des grilles de ventilation en biais pour empêcher tout jet
Rendu 3D vue bassin Osmose.
d’objet à l’intérieur… Nous avions un bureau d’études dédié à la sécurité du bâtiment. » Si Osmose ne trouvait pas grâce aux yeux du Parlement, les architectes devaient imaginer un bâtiment modulable, « avec deux-trois scénarii de découpage et une flexibilité des espaces. C’était très instructif de travailler avec les Belges qui ont déjà réalisé la Pharmacopée par exemple, et connaissent toutes les contraintes d’un bâtiment institutionnel. » Les deux cabinets se sont aussi attachés à travailler un dialogue avec le bâtiment LouiseWeiss : « Il fallait trouver une harmonie entre les deux, avec un bâtiment sobre, aux lignes fluides, en écho au cylindre, précise Nicolas Parent. Osmose ne devait pas faire de l’ombre, mais allégeance à Louise-Weiss. » Niveau environnemental, le bâtiment est le plus exemplaire de Strasbourg avec les labels Breeam et HQE niveau « excellent ». Une tour de 28 mètres de hauteur, bas carbone, rattachée au chauffage urbain et équipée de matériaux recyclés, qui n’attend que les institutions européennes pour trouver vie. La phase 2 d’Osmose devait démarrer à la rentrée, « avec un deuxième bâtiment qui viendra fermer cet îlot dont le cœur est végétalisé », conclut Nicolas Parent. To be continued… a