rapport Nov. 2013
Économie circulaire, écologie urbaine Rapport réalisé pour Anne Hidalgo par Serge Orru
Anne Hidalgo, Paris qui ose
« Il existe des réponses de civilisation à tous les grands défis ». André Malraux
Pourquoi j’ai choisi Anne Hidalgo pour transformer Paris Dans les nombreuses missions que j’ai eu le bonheur de mener, que ce soit en tant que cadre principal dans le tourisme social, conseiller économique et social, conseiller municipal, directeur du WWF France, militant culturel et écologiste, créateur-organisateur du Festival du Vent à Calvi ou du Festival de l’Oh dans le Val-de-Marne, j’ai eu le privilège de côtoyer des femmes et des hommes politiques impliqués dans l’écologie qui m’ont profondément enrichi et je leur suis redevable. Parmi toutes ces personnalités rencontrées, j’ai tout de suite ressenti, qu’avec Anne Hidalgo, nous partagions la même vision de l’écologie. Pour elle, comme pour moi, l’écologie c’est avant tout la joie de vivre avec l’ensemble du vivant, c’est aussi l’art des relations humaines et l’envie d’entreprendre dans l’économie du moindre impact sur la nature. L’écologie n’est pas un écosystème idéologique fermé sur lui-même, c’est un art de la conciliation et de la connexion avec la nature et avec l’homme dans sa diversité. C’est cela qu’Anne Hidalgo a compris, en promouvant une ville bienveillante à l’égard de ses habitants, mais aussi à l’égard de la biodiversité qui la compose. L’économie circulaire est un projet indispensable pour notre siècle et pour notre ville et je sais qu’Anne Hidalgo possède la vigueur et l’autorité pour mettre en place cette ambition. Elle travaille dur pour rendre ce monde plus doux, faisant de la métropole le terrain des possibles. 3
Ce rapport, non exhaustif, sur l’économie circulaire et l’écologie urbaine qu’elle a bien voulu me confier, lui donnera des idées pollinisatrices pour faire de Paris l’une des capitales mondiales de l’économie circulaire. Ces propositions n’engagent que moi, Anne Hidalgo, en qui j’ai une grande confiance, y reprendra ce qu’elle juge être les bons choix pour notre environnement immédiat et lointain. Paris a besoin de courage visionnaire, d’énergie et de gentillesse : c’est pour moi, l’alliance fertile qui caractérise Anne Hidalgo.
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> Introduction. L’économie circulaire doit gagner Paris Produire sans piller, consommer sans gaspiller et recycler sans détruire, voilà les axes principaux de l’économie circulaire, voilà l’ambition de l’écologie urbaine ! Pour mieux comprendre l’économie circulaire, sa nécessité et ses enjeux, faisons un tour d’horizon de la situation actuelle. L’économie telle que nous la connaissons suit le processus suivant : produire en s’appuyant sur les ressources naturelles, consommer en recherchant le moindre coût, et enfin transformer en polluant fréquemment sans recycler, c’est-à-dire en créant toujours plus de déchets. Ce processus qui s’est imposé jusqu’à présent ne peut plus durer. Loin des raisons morales ou écologiques que d’autres pourront contester, c’est pour des raisons économiques, quasi-comptables, que ce processus n’est plus durable. Nous consommons plus vite que la nature ne produit ; nous polluons plus vite que la nature ne recycle (sans compter nos déchets que la nature ne recycle tout simplement pas). Notre empreinte écologique s’alourdit, le dérèglement climatique s’accroît, notre dette écologique provoque l’érosion massive de la biodiversité. Ainsi, le processus actuel, linéaire, qui commence par prélever la nature et qui finit en rejetant les déchets dans cette même nature en la détruisant, doit évoluer. Il nous revient d’inventer un nouveau modèle, plus intelligent, plus ingénieux, plus audacieux, plus respectueux, plus efficace aussi, un modèle qui sache produire sans détruire, un modèle qui traversera ce nouveau monde dont Philippe Escande prévient qu’il sera « l’enfant de la révolution de l’information et de la raréfaction des ressources naturelles ». L’économie circulaire est ce nouveau cap à atteindre sans attendre ! 5
L’économie circulaire, c’est passer de la société du jetable à la société du durable, c’est l’économie du moindre impact sur l’environnement et de la réduction drastique de notre empreinte écologique, c’est la volonté de refondre la chaine amont-aval et l’utilisation entre les deux, l’ambition de repenser notre vision de l’usage de nos produits dans une économie de la fonctionnalité qui fait du produit un service. C’est penser et aller bien au-delà du seul recyclage des déchets, et c’est enfin l’exigence de penser « matières recyclables », mais aussi et surtout, « matières renouvelables ». Nécessité écologique face à la raréfaction des ressources, l’économie circulaire est aussi une opportunité économique pour les Etats, pour les Villes, pour les entreprises et pour les innovateurs du monde. Le biomimétisme est essentiel car nous devons nous inspirer de l’ingéniosité et de la richesse de notre biosphère, jeune de 3,8 milliards d’années… « Dans la nature, tout est circulaire, tout est recyclé à l’infini. L’économie circulaire cherche donc à s’inspirer des écosystèmes où rien n’est déchet, et tout est ressource. » rappelle Emmanuel Delannoy dans son excellent livre L’économie expliquée aux humains. L’éco-conception et le recyclage total sont autant de défis, plus ou moins avancés, qui appellent des solutions nouvelles, avec à la clé des emplois locaux et durables. L’économie circulaire, c’est réconcilier le monde de l’économie, de l’agriculture et de l’industrie avec notre planète. C’est aussi de la relance écologique et du puissant redressement productif ! La priorité est de rendre compatibles nos modes de production et de consommation avec les limites de la biosphère me disait souvent Thierry Kazazian, mon ami trop tôt disparu, inventeur de l’économie légère et auteur de Il y aura l’âge des choses légères. Et la ville dans tout ça ? Loin des déclarations sans lendemain et des projets sans réalité, la Ville de Paris doit mettre en œuvre, concrètement et quotidiennement, ce nouveau modèle, en fédérant, en encourageant, en soutenant et en guidant tous les acteurs de cette exigence dont chacun, demain, se félicitera. L’économie circulaire doit gagner la ville pour protéger et préserver notre environnement, ici et ailleurs ! Sur les trottoirs, les murs et les toits de cette ville, la nature reprendra fièrement ses droits ; l’énergie électrique aura convaincu les taxis, les li6
vreurs et les voitures parisiennes ; des lieux de convivialité se développerons naturellement ; les piétons, cyclistes, automobilistes cohabiteront sereinement dans des rues apaisées ; voilà la Ville de demain, voilà ce que nous suggérons. La ou le prochain Maire de Paris devra réussir le défi de la transition énergétique et écologique vers l’économie circulaire, le défi est élevé mais les solutions sont nombreuses. La volonté des Parisiens, ainsi que leur créativité et leur esprit d’innovation, permettront d’implanter l’écologie dans la ville avec succès.
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métropole pionnière de l’économie > Paris, circulaire Le XXIe siècle est le siècle des métropoles : alors que plus de la moitié de la population mondiale vit en ville, les métropoles sont des espaces où des changements de grande ampleur peuvent et doivent arriver. Elles sont des lieux pionniers, modèles et fédérateurs. C’est avec la puissance de la conscience des citoyens des villes que l’on peut changer le monde de manière concrète. Paris a su prouver sa singularité plus d’une fois, à présent elle doit prouver sa capacité à prendre le tournant écologique et servir de lieu précurseur pour l’économie circulaire. La prochaine mandature sera l’occasion de mettre en place des programmes et des événements qui rassemblent tous les acteurs de l’écologie. La ou le Maire de Paris sera une figure de cette transition douce vers une plus grande qualité de vie, une haute qualité de ville à échelle humaine. Pour faire de Paris la ville du moindre impact sur l’environnement et la santé, certaines actions transversales s’imposent : des actions qui propulseront Paris au-devant de la scène et en feront le lieu de tous les possibles.
Voici l’ensemble de ces propositions proposées à Anne Hidalgo et citées ci-dessous sans ordre de priorité : 1. Proposer un contrat de mandature « PARIS VILLE ÉCOLOGIQUE » aux Parisiens Paris est la « Ville Lumière » certes, mais Paris doit éclairer la voie du progrès social, écologique et économique, car il faudra bien produire de la richesse sans détruire le vivant. 8
L’écologie n’est pas quelque chose que l’on impose : elle dépend de la volonté et de l’implication de chacun, des pouvoirs publics, des entreprises, des associations, des citoyens. C’est pourquoi la Ville de Paris doit proposer un contrat écologique à tous ceux qui font vivre Paris, avec des objectifs chiffrés, un agenda et des ambitions communes pour faire de notre métropole un modèle d’écologie urbaine. 2. Créer dans chaque conseil de quartier un comité « Planète quartier » Pour que les citoyens parisiens s’emparent de l’écologie à l’échelle de leur quartier, les comités « Planète Quartier », au sein des conseils de quartier, permettraient de rassembler tous ceux qui souhaitent débattre et mettre en place des initiatives écologiques pour leur arrondissement. Ces comités seraient associés à la fois à la prise de décision et à l’application des politiques publiques. Lieux de débats et de construction de solutions où chacun(e) pourra exprimer démocratiquement les problèmes objectifs qui empêchent de réduire l’empreinte écologique. 3. Créer des événements pour partager et promouvoir les réussites écologiques Alors que les débats sur l’écologie se concentrent souvent sur les impasses et les échecs,au vu des constats hélas alarmants, davantage d’événements pourraient être consacré aux solutions actuelles et futures. L’écosystème international et national des acteurs soucieux de l’environnement est très dynamique et regorge de réussites qui doivent être partagées et propagées. 4. Un rendez-vous régulier avec les ONG Les ONG ont été les premières à promouvoir l’écologie et à nous alerter justement sur bon nombre de sujets environnementaux, leur action est absolument essentielle à la sauvegarde de la biodiversité ainsi qu’à la transition écologique des villes et notamment sur le sujet environnement-santé qui est une forte demande sociétale ; « les maladies chroniques peuvent reculer, à condition de repenser notre façon de vivre, de consommer et de travailler » écrit André Cicolella, président du Réseau Environnement Santé. Une conférence des ONG doit être organisée régulièrement pour coordonner les actions de la Ville et des acteurs associatifs. 9
5. L’exemplarité des agents de la Ville de Paris sera un atout. Les agents de la Ville œuvrent dans tous les domaines et sont en contact avec tous les Parisiens, leur rôle d’exemple est donc très important. Leur formation doit-être adaptée à l’écologie qui doit être au cœur de leurs missions et de leurs pratiques : empreinte écologique, émission de GES, tri sélectif et recyclage des matériels et de leurs fournitures, éco-conduite, vêtements de travail écologiques, choix des fournitures, etc. Par ailleurs, les produits de nettoyage utilisés doivent tous être non polluants et issus de la chimie végétale. 6. Des aides de la Ville éco-conditionnées La Ville de Paris aide de nombreuses associations et personnes à réaliser leurs projets : afin de rendre Paris plus vert, la Ville pourrait conditionner les aides au caractère écologique des projets. 7. Des cahiers des charges résolument écologique Il faudrait intégrer systématiquement aux cahiers des charges de la Ville les notions suivantes : énergies renouvelables, la qualité d’air intérieur et extérieure, les produits de l’agro-écologie, les produits d’entretien biodégradable, la lutte contre le gaspillage alimentaire et le jetable. Conditionnalités écologiques pour tous les chantiers de construction ou de rénovation. Utiliser les palissades de chantier en associant les artistes urbains pour réaliser des messages et des campagnes écoresponsables. Demander aux afficheurs parisiens un quota d’affichage pour des campagnes écologiques. 8. À Paris, des événements éco-conçus Les grands événements (festivals, concerts, compétitions sportives, salons, etc) devront grandement alléger leur empreinte écologique dans leur fonctionnement. Paris devra s’efforcer d’accueillir des événements éco-conçus, dont les déchets seront entièrement recyclés et 10
dans lesquels les matériaux utilisés ne causeront pas de dommage à l’environnement. 9. Créer des lieux phares de l’écologie à Paris A l’image du domaine de Longchamp qui pourrait être confié à l’association GoodPlanet, portée par Yann-Arthus Bertrand, Paris doit accueillir des lieux phares de référence pour l’écologie, ouverts à tous. Potagers bio, grandes expositions, conférences et programmes pédagogiques y informeront les citoyens sur tous les aspects de l’écologie. 10. Placer la politique d’innovation sous le signe de l’écologie Paris dispose de lieux et d’acteurs de l’innovation très dynamiques, dont la capacité d’action est très étendue. Les politiques d’innovation devraient systématiquement être liées à l’écologie : multiplication des incubateurs « green tech », concours Lépine des idées et réalisations vertes, Fab Lab. Les possibilités sont nombreuses pour que les entrepreneurs imaginent la vie en vert. 11. Développer les jumelages écologiques avec d’autres métropoles Les métropoles gagnent à échanger sur leurs challenges et leurs solutions en matière d’écologie. Des jumelages ciblés permettraient de renforcer ces liens. Par exemple, Paris pourrait se jumeler avec Oslo, ville pionnière de la mobilité électrique. L’Europe sera écologique ou ne sera pas ! Et Paris a besoin de l’Europe. Et l’Europe a besoin de Paris « au gouvernail » énergique pour contrer le péril climatique et l’érosion massive de la biodiversité. 12. Organiser « l’année de l’économie circulaire » à Paris autour de la COP 21 En 2015, Paris doit accueillir la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21). L’objet de cet événement est de conclure un accord international sur le climat, applicable après 2020 à tous les pays. 11
13. Organiser à Paris des États Généraux de l’économie circulaire avec le monde de l’entreprise, syndical, celui des ONG et des élus de Paris et du Grand Paris, etc.
Paris doit profiter de cet événement pour faire de 2015 la grande année du changement écologique et de l’économie circulaire à Paris. Nous proposons ainsi d’organiser un grand nombre d’événements artistiques et citoyens qui auraient la même envergure qu’un forum social. Par exemple : • Lancer au moment du COP 21, le contrat de l’écologie signé par les Parisiens avec une liste claire d’engagements. • Organiser un grand concept « unplug » (déconnexion) pour favoriser la limitation de la consommation d’énergie, avec des artistes du monde entier. • Lancer plusieurs expositions sur les murs de Paris et sur les quais de Seine, par exemple une exposition de photos sur les réfugiés climatiques. Les grandes bâches recouvrant les façades en travaux pourraient porter les messages indispensables à la réussite de cette COP. • Pendant la COP 21, créer des jumelages éphémères avec plusieurs grandes métropoles du monde pour partager les solutions sur le plan environnemental. • Mobiliser les outils de communication de la Ville pour délivrer des messages écoresponsables multilingues pendant la COP 21. • Proposer aux Parisiens d’héberger les personnes venant du monde entier pour la COP 21. • Utiliser les jours de relâche des théâtres parisiens pour proposer en amont de la COP 2015 des conférences avec des porteurs de solutions et faire de ce cycle de rencontres avec les citoyens parisiens un événement fort.
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• Créer à Paris un dimanche un événement pour la jeunesse sur l’écologie que l’on pourrait nommer : ÉCOJOLIE. • Utiliser le Grand Palais durant la COP 15 pour « l’effet de serre dans tous ses états » avec des plasticiens comme Xavier Juillot et Hans Walter Muller et d’autres encore.
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> L’écologie à la ville L’écologie est un projet pour la ville dans son ensemble : elle doit irriguer chaque projet, chaque bâtiment, chaque déplacement. Les Parisiens valent bien une ville respectueuse de l’environnement, une ville verte dont l’impact sera positif sur leur santé et leur qualité de vie. L’étalement urbain ne sera plus une fatalité, destructrice d’espaces naturels. L’urbanisme a beaucoup à apprendre de la nature : il doit lui rendre sa place au cœur de la ville et penser son interaction avec tous les nouveaux développements à l’œuvre. L’innovation et la créativité de la Ville, des entreprises et des Parisiens eux-mêmes permettent des avancées écologiques sans précédent. L’urbanisme écologique est un défi de taille pour Paris, mais c’est un défi à portée de main. Paris nécessite une ambition capitale, à la hauteur de son histoire, de son patrimoine architectural et de la beauté de son espace public. Il convient de rappeler certaines évidences : la première est que pour lutter contre la pollution automobile qui cause grands dégâts sur notre santé et sur les façades de nos bâtiments, il faut en priorité réduire et fluidifier, donc pacifier la circulation automobile. C’est ce à quoi la Ville s’emploie depuis 2001, en promouvant des alternatives à la voiture polluante individuelle. Les premières annonces de la candidate Anne Hidalgo s’inscrivent aussi dans ce sens : interdiction des bus de tourisme, construction de tramways dans le centre de Paris et promotion du covoiturage. Paris capitale de l’urbanisme écologique, c’est une ville dense où la mobilité électrique prend le dessus sur le diesel, une ville où le vélo, le covoiturage, la marche à pied et le transport fluvial offrent des alternatives réelles à l’automobile, mais aussi une ville où la nature s’installe durablement dans l’espace public et où l’économie de proximité prime.
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Paris capitale mondiale de la mobilité électrique Le défi de la mobilité électrique mérite une très grande ambition de la part de Paris. L’opération Autolib’ a eu un succès que peu attendaient : preuve que Paris est souvent avant-gardiste en matière de mobilité, et qu’elle doit faire confiance aux Parisiens pour sauter le pas de l’innovation. Il faut aller plus loin dans ce sens, en soutenant les taxis électriques, mais aussi les bus et les camionnettes de livraison. Il faudra peser sur l’offre des constructeurs. Le diesel n’a pas sa place à Paris : la Ville doit lancer une transition rapide, tranquille et efficace vers l’électrique. 14. Faciliter le quotidien des véhicules électriques Les Parisiens ont besoin de signaux forts pour décider de rouler en véhicules électriques. Ces signaux incluent : • Le stationnement gratuit en surface • La possibilité d’emprunter les voies de bus • La multiplication des bornes de chargement : sur les voies rapides, dans les stations-service, etc… 15. Persévérer dans la création de bornes de chargements pour les taxis électriques Afin d’inciter les chauffeurs de taxis à adopter les véhicules électriques, la Ville installera des bornes de chargement rapide gratuites sur leurs aires d’attente parisiennes. Cette initiative judicieuse, non seulement écologique, mais qui permet également d’augmenter l’offre de déplacements intramuros, doit être renforcée et généralisée. 16. Encourager la livraison propre de marchandises Les véhicules de livraison posent beaucoup de problèmes dans Paris, aussi bien au niveau de la pollution que de l’occupation de l’espace. Des petits véhicules électriques pourraient être développés pour le « dernier kilomètre » des livraisons, permettant ainsi de désengorger le centre. Le tramway pour le fret pourrait aussi être développé. 15
17. Remplacer progressivement les bus diesel par des bus hybrides Les bus diesel de la RATP doivent être remplacés par une flotte hybride, permettant une réduction de 50% de la pollution. 18. Étudier la possibilité d’électrifier des lignes de bus En plus des lignes de tramways ouvertes dans le centre de Paris, des lignes de bus de Paris pourraient être transformées en lignes électriques, grâce à des trolleybus modernes ou des bus électriques sans contact. 19. Étendre Autolib’ Face au succès d’Autolib’, le réseau doit être étendu à toute la métropole. Des stations Autolib’ doivent notamment être installées dans tous les grands centres culturels, touristiques ou commerciaux. Paris, métropole de la mobilité heureuse Le succès d’Autolib’ et de Vélib a montré que les Parisiens étaient prêts à changer de paradigme : la voiture individuelle polluante n’a plus sa place à l’intérieur de Paris. A sa place doit émerger une nouvelle mobilité, une mobilité heureuse qui ne porte pas dommage aux Parisiens et qui fait cohabiter harmonieusement les différents modes de déplacement. 20. Intensifier le plan vélo Paris a beaucoup fait pour les vélos. La ville doit toujours plus s’adapter aux cyclistes en leur offrant des itinéraires sûrs et agréables. Ainsi, le nombre de pistes cyclables doit être augmenté, ainsi que les contresens cyclistes, compatibles avec la limitation de la vitesse à 30 km/h. Enfin, la présence d’abris vélos à côté des entrées de métro doit être systématisée. 21. Encourager les jeunes à acheter des vélos L’achat de vélos à assistance électrique étant déjà subventionné, il serait intéressant de financer à hauteur de 50% l’achat d’un vélo pour tous les jeunes qui vont avoir 18 ans à Paris en 2014. 16
22. Accroître le transport fluvial des passagers parisiens Le transport fluvial doit être développé comme un mode de déplacement quotidien. La mobilité sur la Seine peut être non polluante et efficace, elle contribue par ailleurs à la qualité de vie de Paris. 23. Créer une voie prioritaire sur les autoroutes urbaines Sur les autoroutes urbaines (périphérique, A6, A86), une voie devrait être réservée aux véhicules électriques, aux taxis, aux bus et au covoiturage. 24. Favoriser le covoiturage Comme dans les villes américaines, les véhicules à plus de 3 passagers devraient être favorisés. Une voie spéciale pourrait leur être par exemple réservée sur le périphérique, et l’accès aux péages rendu gratuit. 25. Enseigner l’éco-conduite dans les auto-écoles L’éco-conduite permet de diminuer le coût d’entretien des véhicules (freins, pneus, embrayage) et de contribuer à l’optimisation de la consommation de carburant. Les auto-écoles sont des lieux privilégiés pour informer et éduquer à ces nouvelles méthodes urbaines d’écoconduite. Cela rend la conduite de tous plus sereine et plus agréable. 26. Célébrer le fleuve parisien avec la « Fête de la Seine » Parce qu’au cœur de Paris, et de sa mobilité fluviale, il y a la Seine, nous proposons la création d’un évènement annuel pour la célébrer. Cette fête écologique sur la Seine verrait défiler des péniches supportant des œuvres éco-conçues et réalisées par des créateurs. Belle occasion pour les Parisiens de fêter le trafic fluvial (avec une promotion des motorisations écologiques) et ce fleuve magnifique qu’il faut continuer à purifier. Continuer les aménagements de la Rive Gauche qui sont un vrai succès.
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Quand la nature s’empare de l’espace urbain Où comment persévérer et investir dans le capital naturel de Paris. « Le jardin est un territoire mental de l’espérance » nous dit Gilles Clément. La nature est cantonnée aux traditionnels parcs et jardins de la Ville qui se sont agrandis ces deux dernières mandatures, elle doit à présent s’étendre à l’espace urbain dans tous ses recoins, alors qu’il faut reconstituer impérativement sa trame écologique. Jardins partagés, terrasses, murs, trottoirs et toits où, la végétation peut embellir la ville et enrichir la biodiversité parisienne. Certains lieux doivent être au cœur de cet écosystème : c’est le cas des écoles, qui peuvent former les jeunes Parisiens à la faune et à la flore de leur ville. Et bon nombre de nos aînés, « nos aimés », quand ils sont retraités et experts et autres bénévoles qualifiés pourront participer à cet effort d’éducation. L’incitation au service civique consacré au civisme écologique et à l’écologie urbaine serait utile dans ce dispositif en y incluant les emplois d’avenir. 27. Développer les terrasses et les murs végétalisés Les surfaces végétalisées font respirer la ville et l’embellissent. La Ville doit soutenir l’installation de végétalisation sur les murs et les terrasses aussi bien dans les bâtiments publics que privés. Pour cela, les règles d’urbanisme pourraient être assouplies et des subventions données aux propriétaires désireux de transformer les surfaces qu’ils possèdent. Ce mouvement s’étendra progressivement à toute la rue (sol, façades, tonnelles) l’avenir de la rue parisienne s’annonce végétal ! 28. Transformer les toits en lieux privilégiés de végétation Les toits parisiens, comme cela a déjà été fait pour certains, gagnent à être végétalisés. Ils peuvent aussi être des lieux adéquats pour installer des potagers urbains. 29. Les écoles, des lieux centraux pour l’écologie Les écoles doivent être des lieux exemplaires en matière de végétation et d’écologie : la réforme des rythmes scolaires est une opportunité pour développer des cours de jardinage et d’éducation à l’environne18
ment pour tous les Parisiens. Création de jardins potagers. De plus, les cantines parisiennes doivent intensifier leurs efforts pour proposer aux élèves de la nourriture biologique, de saison et locale. Enfin, toutes les écoles parisiennes devraient utiliser du papier recyclé. 30. Des fruits dans les parcs de la ville Il faudrait planter des arbres fruitiers et des haies de petits fruitiers dans les parcs et jardins de la ville afin d’étendre la palette de la flore parisienne. Miser sur la proximité L’écologie passe d’abord par la proximité : diminution des transports motorisés, promotion des circuits courts, Paris doit miser sur le local ! 31. Favoriser l’économie de proximité Lorsque tous les services et équipements se trouvent à proximité, nul besoin d’emprunter un véhicule. La Ville doit donc s’assurer que tous les quartiers disposent de la diversité nécessaire pour que les activités essentielles se fassent à pied. 32. Favoriser les circuits courts L’Île de France dispose d’exploitations agricoles dont il faut dépendre en priorité. Le développement du fret fluvial peut permettre l’augmentation des flux de produits maraîchers qui alimentent Paris. Dans la même direction, la Ville doit promouvoir les Amap, la permaculture et l’agroécologie qui permettent aux Parisiens de manger sainement et local. 33. Développer le co-working Le co-working est une opportunité pour Paris : il permet aux citadins une plus grande flexibilité dans leurs déplacements quotidiens. Des lieux de co-working conviviaux offrent la possibilité de travailler non loin de chez soi lorsqu’il n’est pas nécessaire d’aller sur son lieu de travail. 19
et consommer vert à Paris, > Produire c’est possible ! Produire local à Paris, c’est possible ! Le « produire local » n’est pas réservé aux zones rurales : les potagers, les fermes, ont toute leur place à Paris et sont essentiels, tant comme lieux de sensibilisation que de production. Certaines métropoles comme Détroit ou Dar es-Salaam misent beaucoup sur l’agriculture urbaine pour ses avantages écologiques et sociaux. En effet, la sécurité alimentaire étant un grand défi du XXIe siècle, les métropoles se doivent d’agir sur leur propre territoire. À Paris, des espaces sont à inventer: des terrains en friche, de nouveaux espaces de développement, de nouvelles tours peuvent accueillir des cultures urbaines. Dans le même temps, il s’agit de produire localement l’énergie consommée par Paris, car les solutions ne manquent pas. Egoûts, trottoirs: les sources de chaleur sont souvent invisibles et pourtant bien présentes. Pour information, la température de l’air à Paris est de 2° plus élevé qu’en rase campagne et cette chaleur s’en va chauffer les étoiles… 34. Développer l’agriculture urbaine L’agriculture urbaine a toute sa place à Paris : dans les containers, sur les toits, dans les espaces en friche… La Ville doit encourager les citoyens à cultiver la terre de la capitale et faciliter leurs démarches. A l’image de la champignonnière « U-Farm » déjà installée à Paris, qui fonctionne grâce au marc de café, des projets innovants peuvent produire une alimentation de qualité à l’empreinte carbone quasi nulle. 35. Favoriser l’installation des ruches sur les toits Ce qui peut paraître paradoxal est pourtant une réalité : en ville, les 20
abeilles bénéficient souvent d’un environnement plus favorable qu’à la campagne, où les pesticides ont dégradé l’environnement. Les abeilles sont bénéfiques à la flore parisienne, l’installation de ruches doit donc être favorisée, que ce soit chez des particuliers, des entreprises, ou des bâtiments publics, à l’image des ruches qui ont été installées sur le toit de l’Opéra de Paris et dans le jardin de l’Aqueduc. 36. Réaliser la métropolisation des réseaux de chaleur Les sources de chaleur sont parfois invisibles et pourtant bien présentes : à Paris, des expériences ont prouvé que la chaleur des égouts pouvait alimenter des écoles ou des logements. Il faut établir un programme de grande envergure au niveau de la métropole, pour faire travailler ensemble les réseaux de chaleur (y compris la géothermie) et alimenter toujours plus de bâtiments de la sorte. 37. Lancer la méthanisation de Paris Produire de l’énergie localement à Paris, c’est également possible. La méthanisation, qui est le processus naturel de dégradation de la matière organique en absence d’oxygène, peut servir à produire du biogaz (voir l’exemple de Sao Paulo). La méthanisation est donc un exemple parfait d’économie circulaire : des produits organiques sont transformés et réutilisés par l’homme. Les fruits de la méthanisation pourraient alimenter les carburants des automobiles parisiennes. Des infrastructures éco-responsables à Paris, c’est possible ! Que ce soit pour les logements sociaux, les locaux municipaux ou ceux dépendants de la Ville, les feux rouges, les trottoirs ou les terrasses, Paris doit être très ambitieuse en termes de réduction de la consommation énergétique et du développement des énergies renouvelables. 38. Accélérer la rénovation thermique des logements parisiens. La rénovation thermique est une priorité : la Ville doit mettre tous les moyens possibles en œuvre pour accélérer celle des logements sociaux. L’ « éco-prêt logement social » issu du Grenelle de l’environnement permet aux sociétés d’économie mixte d’être aidées financièrement dans leurs démarches. 21
39. Equiper l’éclairage public et tous les feux rouges de la ville en LED Les diodes électroluminescentes consomment moins que les lampes classiques et ont une durée de vie beaucoup plus longue. La Ville devrait systématiser leur emploi pour les feux rouges et installer des décompteurs de secondes afin que les automobilistes n’accélèrent pas pour rien à l’approche d’un feu tricolore et aussi intensifier l’installation des caméras-radars aux carrefours dangereux. L’écologie c’est aussi l’attention à l’autre ! 40. Des terrasses chauffées aux énergies renouvelables Chauffer la rue en chauffant les terrasses des cafés et restaurants est une question... La Ville pourrait favoriser le fait que cette chaleur provienne uniquement d’énergies renouvelables. Consommer éco-responsable à Paris, c’est possible ! La Ville de Paris n’est pas là pour punir ou forcer les citoyens à consommer d’une certaine façon, en revanche elle peut montrer l’exemple et inciter les citadins à adopter des comportements écologiques. Parce que les gestes écologiques se font au quotidien, c’est l’accumulation des efforts de chacun qui fera changer la ville. Parfois, la Ville doit s’imposer lorsque certains produits représentent un danger trop haut pour la population. Parfois aussi, Paris peut se servir de son rôle primordial sur la scène internationale pour encourager ou freiner des initiatives mondiales. 41. Bannir les sacs plastiques à usage unique Il existe tant d’alternatives au sac plastique à usage unique qu’il n’est pas vraiment difficile de se passer de ce dernier. Paris pourrait devenir pionnière en la matière, en bannissant tous les sacs plastique à usage unique des supermarchés et petits commerce, et en accompagnant le passage aux sacs écologiques. 42. Dire non aux OGM Sur certains sujets, la Ville de Paris peut et doit affirmer clairement ses positions. Les OGM appellent une condamnation forte, il est de la responsabilité du maire de Paris de s’opposer à ces produits contre-nature. 22
43. Engager une discussion sur la limitation de la vente au détail de pesticides L’impact négatif des pesticides sur l’environnement n’est plus à démontrer, c’est pourquoi une discussion sera engagée avec le secteur de la distribution pour aller vers la réduction des ventes de pesticides dans les magasins parisiens. 44. Faire pression avec le gouvernement pour sanctionner pénalement l’obsolescence programmée L’obsolescence programmée n’a pas sa place dans l’économie durable du XXIe siècle : les produits doivent être conçus intelligemment pour durer le plus longtemps possibles, et non pour être remplacés à la première occasion. En tant que puissance économique, Paris peut s’imposer au niveau français et européen pour que l’obsolescence programmée soit rendue pénalement responsable. Il faut intégrer les coûts de maintenance et de remplacement des pièces de rechange dans les appels d’offre qui reposeraient sur le concept du coùt global et non plus seulement le coût d’acquisition. 45. Contribuer à faire disparaître les emballages qui durent plus longtemps que les produits Rien ne justifie qu’un emballage dure plus longtemps que le produit qu’il protège : ceux-ci doivent être pensés intelligemment pour se dégrader rapidement et ne pas polluer les espaces où ils atterrissent. 46. Promouvoir les chewing-gums biodégradables Les chewing-gums ont la fâcheuse tendance de se retrouver sur le bitume et d’avoir par conséquent un coût économique et écologique élevé pour la Ville. Or, il existe des chewing-gums biodégradables pouvant se désagréger en moins de six mois, contre plus de cinq ans pour les autres. La Ville pourrait donc inciter les Parisiens à consommer en priorité ces chewing-gums de moindre impact sur l’environnement.
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47. Favoriser les litières biodégradables pour les animaux domestiques Les litières des chats et des furets qui représentent des tonnages de déchets importants, peuvent se révéler très polluantes pour l’environnement. À Paris, les litières écologiques devraient être encouragées : certaines d’entre elles sont 100% biodégradables ! 48. Encourager les cercueils en cellulose Nombreux sont les Parisiens qui ont recours à l’incinération. Or les cercueils en bois les plus souvent utilisés pour ces incinérations sont une source de gaspillage d’arbres. Ainsi, nous proposons que la Ville encourage l’utilisation de cercueils en ouate de cellulose, plus écologiques et moins couteux et aussi moins dommageables pour l’environnement. 49. Promouvoir l’usage des couches biodégradables Les couches biodégradables offrent bien des avantages : elles sont plus saines à la fois pour l’environnement et les nouveaux-nés. La Ville pourrait encourager l’achat de couches biodégradables auprès des parents parisiens et réduire ainsi l’exposition aux produits polluants des jeunes citadins. 50. Privilégier le bois écologique pour le mobilier et la construction L’utilisation du bois dans la construction est bien sûr à accentuer, à condition que le bois choisi ne porte pas dommage à l’environnement. Tout bois illégal doit être interdit à Paris. Le label FSC (Forest Stewardship Council), qui garantit que la production du bois a respecté la durabilité des forêts, doit être privilégié à Paris. La santé environnementale à Paris, une priorité transversale, une priorité de la politique de Paris Au vu des études de l’OMS, la santé environnementale est non seulement une priorité, mais aussi une urgence. Comme le disait notre regretté ami David Servan Schreiber « On ne peut vivre en bonne santé sur une planète malade ». Les modes de production et de consommation actuels se 24
révèlent dangereux pour l’homme, amenant de nouvelles maladies chroniques et des désagréments ainsi qu’un coût élevé pour la collectivité. Le milieu urbain peut représenter bien des dangers pour l’homme, mais il peut aussi se révéler accueillant lorsque les autorités et les citoyens s’allient pour sauvegarder la qualité de l’air, de l’eau, du sol et de tout le tissu urbain. Les catastrophes sanitaires provoqués par notre environnement ne sont pas une fatalité. Les modes d’action possibles sont nombreux à Paris: interdiction ou réduction de certaines substances, renforcement de la vigilance vis-à-vis de la qualité de l’air, sensibilisation de tous les citoyens aux perturbateurs endocriniens; autant de solutions qui méritent d’être développées. Depuis 2001, la qualité de l’air s’est considérablement améliorée, marquant une première victoire. Si la santé environnementale appelle certaines propositions spécifiques, elle est aussi le résultat d’une politique écologique générale et concerne donc toutes les suggestions de ce document. Par exemple, la promotion des véhicules électriques plutôt que du diesel aura un impact considérable sur la santé des Parisiens et de leurs enfants. 51. Lancer un grand programme de lutte contre les perturbateurs endocriniens Les perturbateurs endocriniens sont présents dans de nombreux produits, souvent invisibles. Pourtant, en modifiant l’équilibre hormonal, ils peuvent avoir un effet indésirable sur la croissance, l’humeur, le sommeil, ou encore la reproduction. C’est pourquoi la Ville de Paris doit les combattre, tout d’abord en sensibilisant les consommateurs en lançant une grande campagne d’information, puis en interdisant la présence de ces perturbateurs et en faisant pression au niveau national et international pour que la législation évolue. Les produits concernés sont nombreux: pochettes de sang et sérum à transfuser dans nos hôpitaux, biberons, boîtes de conserves, canettes, matériels de cuisine, etc… La délivrance d’un label aux commerçants et grandes surfaces privilégiant les produits sans perturbateurs endocriniens, par exemple pour les blanchisseries, serait une solution efficace. 52. Favoriser la vente des médicaments en quantité adaptée Les médicaments sont souvent donnés dans une quantité qui ne correspond pas à leur usage réel; en conséquence leurs surplus viennent 25
polluer l’eau. La Ville devrait sensibiliser les pharmaciens à cette problématique, en les incitant à ne donner que des quantités raisonnables de médicaments, en particulier auprès des personnes âgées. 53. Mutualiser les antennes relais Paris a un nombre élevé d’antennes relais, qui pourraient être mutualisées pour diminuer les risques sanitaires. Ce programme devrait être travaillé en étroite collaboration avec les associations, qui sont très en pointe sur le sujet. La Ville doit agir sur les concessionnaires de service public (GRDF, Eaux de Paris, etc) afin qu’ils emploient des technologies de télérelève permettant de mutualiser les réseaux d’antenne. 54. Faire un travail important sur les particules fines Les particules fines proviennent de diverses sources, dont le chauffage et le trafic routier, plus particulièrement des moteurs diesels: la priorité est de diminuer la présence de ces moteurs. En parallèle, des mesures spécifiques doivent viser à réduire l’exposition des Parisiens aux particules fines. En effet, celles-ci provoquent des anomalies respiratoires ainsi que des cancers. Il faudra se fixer un objectif zéro carbone en 2030.
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> Paris championne du recyclage Au cœur de l’économie circulaire, le recyclage transforme les déchets en ressource, les reliquats en matière première et les pertes en profits. Paris, fer de lance de l’économie circulaire, s’appliquera à toujours mieux recycler, avec un seul objectif : le recyclage total. Un seul objectif donc pour Paris, et trois défis à relever pour y parvenir : collecter ce qui ne l’est pas encore, optimiser le recyclage et innover, encore et toujours, pour convertir de nouvelles énergies. L’ économie circulaire est sociale et doit servir à faire baisser les coûts de fabrication des produits et donc des prix d’achats. Inciter les Parisiens au tri et à la collecte Le recyclage est actuellement cantonné à une minorité de produits (piles, téléphones portables, etc.) et de matières (papier, etc.). Par ailleurs, parmi les produits et matières concernées, c’est le plus souvent une faible proportion qui en est recyclée : dans le cas des piles par exemple, seuls 30% sont recyclés. Pour atteindre un recyclage total, la première étape pour Paris est donc de mieux inciter les distributeurs, les Parisiens au tri et aux collectes. 55. Généraliser les initiatives de collecte « donnant donnant » Parce que le recyclage est l’affaire de tous, Paris doit s’appuyer sur les petits gestes du quotidien de ses habitants pour étendre la collecte d’objets usagés et favoriser le réseau des recycleries parisiennes. Nous proposons aussi de multiplier les dispositifs incitatifs. En échange de divers objets usagés (bouteilles, canettes, mégots etc.), les Parisiens pourraient profiter d’avantages et de services. Trois objectifs seraient ainsi atteints : une meilleure collecte, une ville plus propre et le sentiment de participer à un geste citoyen. Ces dispositifs « donnant donnant » ont déjà fait leurs preuves dans plusieurs métropoles, dont Pékin.
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56. Développer le compostage à grande échelle S’appuyant sur la sagesse populaire qui veut que ce qui est loin des yeux le soit également du cœur, nous proposons de mettre en lumière un aspect du recyclage, le compostage, et ce au coeur des jardins parisiens. Les champicomposteurs des architectes Detroyat et Pasquet, judicieux compromis entre efficacité et esthétisme, se prêteraient parfaitement dans les jardins parisiens à cette démonstration et constitueraient une première incitation pour les Parisiens à se convertir au compostage. 57. Fédérer autour du tri Si le recyclage est une nécessité pour lequel chaque citoyen devrait s’impliquer, force est de constater que d’autres causes, telles que le cancer du sein, mobilisent davantage les Parisiens. Ainsi, nous proposons la mise en place de partenariats avec Éco-Emballages pour fédérer les Parisiens autour d’une cause : en contrepartie d’une meilleure collecte par les Parisiens, Éco-Emballage reverserait davantage de rétributions à la ville qui choisirait une cause et une association , telle que « Le cancer du sein, Parlons-en ! » par exemple. Mobiliser tous les acteurs autour du tri Accentuer la sensibilisation et l’incitation au tri et à la collecte, Paris doit également optimiser son circuit de recyclage par un traitement systématique de toutes les matières. Enfin, mobiliser et fédérer les acteurs privés, entreprises ou associations, est une condition du succès. 58. Recycler l’aluminium Le papier d’aluminium, les barquettes et les capsules de café sont autant de produits que Paris ne recycle pas encore, faute de machines collectant l’aluminium dans les centres parisiens dédiés. Nous proposons donc de favoriser l’installation de ces machines dans les centres de l’Île de France, en s’appuyant financièrement sur un partenariat avec les enseignes à l’origine de ces produits en aluminium. De manière générale, le recyclage des produits spécifiques (bouchons de liège par exemple) doivent être solutionnés par des partenariats publics-privés, avec en l’occurrence les producteurs de ces produits. 28
59. Intégrer plus fortement l’électro-ménager dans le circuit de recyclage Les machines à laver, lave vaisselles, aspirateurs et autres appareils électro-ménagers terminent encore trop souvent entre les mains de réseaux illégaux pour être démantelés dans des conditions environnementales désastreuses. Aussi, nous proposons que Paris, en collaboration avec des associations, telles qu’Emmaüs et les éco-organismes, organise des collectes régulières de ces appareils et crée ainsi un éco-système de recyclage. Cette initiative pourrait s’inspirer du dispositif similaire actuellement testé avec succès dans le 11e arrondissement de Paris. 60. Généraliser le principe du « pollueur payeur » Chacun doit prendre sa part dans la grande cause collective qu’est le recyclage. Si la Ville assure le traitement de l’immense majorité des biens produits, certains biens spécifiques (téléphones portables, ordinateurs, tablettes, piles etc.) doivent être traités par ceux là mêmes qui les mettent sur le marché, c’est-à-dire les distributeurs. Dans cette perspective, nous proposons que la Ville fixe à ces distributeurs un objectif de « taux de collecte », rapport entre le nombre de produits vendus et le nombre de produits récupérés : les distributeurs s’organiseraient alors librement pour atteindre cet objectif. Le même principe pourrait être appliqué aux marques de tabac pour les mégots qui pourraient installer des cendriers non publicitaires et procéder à leur ramassage. La campagne contre le jet du mégot devra s’accentuer. Promouvoir les sources d’énergies innovantes Au-delà des seuls matériaux et produits, c’est désormais l’énergie sous toute ses formes que Paris se doit de récupérer. Dans cette quête, la Ville pourra et devra s’appuyer sur les nombreuses innovations, bien souvent portées par de jeunes starts-up : ce faisant, Paris encouragera le développement des entreprises vertes, véritables viviers d’emplois pour l’avenir. 61. Utiliser l’énergie piétonne et routière. À l’heure de la raréfaction des ressources naturelles, des entrepreneurs font preuve d’une grande inventivité pour inventer les solutions 29
de demain. Ainsi, plusieurs systèmes de « trottoirs électriques » permettant de récupérer l’énergie des « pas » des piétons ou des routes ont déjà vu le jour. Nous proposons donc que Paris installe ces dispositifs dans les lieux qui enregistrent une forte fréquentation, tels que la Gare du Nord, la Gare Saint Lazare, le Métropolitain ou encore les Champs Élysées : éclairer écologiquement la plus belle avenue du monde aurait une portée symbolique forte. 62. Développer les panneaux solaires en façade et au sol Si les panneaux solaires continuent à s’imposer à divers endroit de France, ils ne peuvent pas convenir à Paris systématiquement où les espaces sont rares et les toits irréguliers. À défaut, nous proposons que Paris mette en œuvre des sols et façades photovoltaïques, conciliant ainsi la nécessité d’énergies propres avec les contraintes physiques d’une des villes les plus denses du monde. Les expériences de « Solar Walk » conduites à l’université de George Washington pourraient être une piste à étudier. Développer le solaire thermique dans toutes les nouvelles constructions et l’inciter dans le bâti ancien. 63. Militer pour la création d’un tribunal pénal international sur les crimes environnementaux au sein des organisations internationales des villes
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> Conclusion Ces 63 propositions (et nous en avons beaucoup d’autres en réflexion) ne sont pas seulement personnelles, elles émanent de citoyens parisiens, de citoyens français, mais aussi et surtout, de citoyens, passagers de la planète Terre. Des citoyens qui ont mis l’action au diapason de leur conscience et ont à cœur de transmettre aux générations futures une belle planète , équilibrée, harmonieuse, apaisée et prometteuse. Des citoyens inquiets, mais engagés. Engagés, parce que l’obstacle se dresse là, devant nous, et qu’il est de taille. Les ressources de la planète s’épuisent, les déchets s’entassent, notre empreinte écologique pèse sur le climat et la toxicité des sols, de l’air, de l’eau et des océans s’aggrave, menaçant la biodiversité, notre vital. Et oui, la biodiversité, c’est nous tous, ensemble ! Engagés dans la solidarité écologique avant tout, parce que nous avons foi en l’homme et en sa capacité à se réinventer, parce que nous nous rappelons que, toujours, il a trouvé « le geste qui sauve ». Optimistes aussi, parce que de tout temps, des femmes et des hommes exceptionnels ont su distinguer les combats importants, ont su les mener, ont su les remporter malgré l’indifférence et l’adversité. L’économie circulaire est de ces combats importants qui nous permettra de sauver la biodiversité. Anne Hidalgo est de ces femmes combattantes et pugnaces qui savent que c’est avec une biodiversité préservée que nous ferons prospérer notre économie. Convaincus qu’Anne Hidalgo saura emmener Paris et les Parisiens dans cette transition qui s’impose, nous lui soumettons ces propositions comme autant de points de repères pour guider son action vers l’économie circulaire et l’écologie urbaine pour un Paris joyeusement écologique. 31