Revue de presse
JOHN FROM Un film de João Nicolau
Distribution Shellac
Presse makna presse Chloé Lorenzi Pauline Gervaise
Mensuels
Cahiers du cinéma JeanSébastien Chauvin Mai 2016
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Première Damien Leblanc marsavril 2016
Studio Ciné Live Véronique Trouillet Avril 2016
Trois couleurs Hendy Bicaise Mai 2016
Transfuge Sidy Sakho http://www.sortiraparis.com/loisirs/cinema/articles/113789johnfrombrulantcommelecoeur dunejeunefille
John From De João Nicolau avec Júlia Palha, Clara Riedenstein... Par Sidy Sakho
près L'Épée et la Rose (2011), premier long ambit ieux, A João Nicolau semble miser moins gros . John From , histoire d'une jeune fille de quinze ans amoureuse de son voisin, photographe et père célibataire d'une trentaine d'années, s'of fre comme une chronique adolescente languide. Mais, fidèle à son art de mélanger les genres, le cinéaste filme l'ordinaire des vacances d'été comme une odyssée sentimentale. Rita et sa meilleure amie Sara sont des filles d'aujourd'hui, folles de musique (des milliers de titres remplissent leurs playlists), parfois en révolte contre l'autorité parentale. Mais ce sont aussi et surtout de grandes amoureuses en quête d'inconnu, fascinées par des contrées lointaines, notamment une île de Mélanésie dont elles s'imprègnent peu à peu de la culture. Le « crush » adolescent, surtout lorsqu'il vise un homme inaccessible, est un pur réservoir à rêverie et chastes fantasmes. L'imaginaire, dans ce cinéma, est plus communicatif que jamais.
Les Fiches du Cinéma Alexis Duval 18 mai 2016
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Marie Claire Romain Blondeau Mai 2016
Hebdomadaires Les Inrocks Théo Ribeton 25/05/2016
John From 23/05/2016 | 11h00
Julia Palha.
Il y a à peine quelques semaines, nous vous parlions de Montanha – Un adolescent à Lisbonne de João Salaviza, et voilà que nous arrive à nouveau un de ces films dont seul le cinéma portugais a le secret – mélange de torpeur balnéaire, d’érotisme badin, d’odeurs mélancoliques et d’extravagances narratives.
John From de João Nicolau suit ainsi les vacances de deux adolescentes lisboètes, Rita et Sara, qui lézardent entre leur chambre et les terrasses des cafés tout au long de l’été. Apparaît alors un voisin, Filipe (sorte d’Adam Sandler lusitanien), commissaire d’une exposition sur l’art primitif des îles du Pacifique.
Désirs adolescents et chassécroisé érotique dans une Lisbonne enchantée. Un film picturalement superbe.
Cet homme mûr, et l’art mélanésien sur lequel il travaille, ensorcèlent la jeune Rita, ouvrant le film à la fantaisie et au décrochage, sous forme de visions exotiques et de scènes surréelles dont Nicolau parsème librement son récit. Ainsi, une sorte de pays imaginaire paradisiaque et fantasmé viendra ici et là s’inviter dans la Lisbonne contemporaine.
Un moteur, le désir féminin
On ressortirait volontiers la formule éculée du “réel réenchanté par la fantaisie”, si la ville n’était ellemême dès le départ filmée comme un lieu enchanté et idyllique, un espace de chaleur et de volupté. Non, aucune dualité entre grisaille urbaine et échappées oniriques chez João Nicolau, qui ne s’intéresse en fait qu’à une chose : le désir féminin, moteur de toute la partie de John From qui évoquera volontiers le teenmovie, dans une version cotonneuse et alanguie (le chassécroisé érotique avec Filipe, avec lequel l’écart d’âge n’est jamais présenté comme un problème).
Ce désir étant d’une certaine manière également la matrice des phases hallucinatoires, qui apparaissent comme les divagations d’un esprit agité par le chaos hormonal, comme une transe amoureuse et érotique qui emporterait le film au point de le faire léviter audessus du réel.
Jeux pop et colorés
Oisif et badin, John From n’en est pas moins rigoureux dans sa découpe, son sens assuré et élégant du mouvement, du montage (signé par le réalisateur Alessandro Comodin), où Nicolau fait montre d’une grande attention apportée à ses compositions : jeux pop et colorés dans les rayonnages de conserves au supermarché où la jeune fille poursuit son crush ; théâtre des balcons d’immeubles dont le réalisateur joue comme d’une maison de poupées, etc.
C’est qu’enfin c’est bien à des arts de l’image fixe (peinture ou photographie) que renvoie souvent João Nicolau, qui semble toujours vouloir arrêter un instant l’écoulement du temps sur ses plans pour y isoler des compositions. Son film laisse un souvenir à la Gauguin ; ou alors l’impression d’avoir feuilleté le journal intime estival d’une jeune fille en fleur qui, entre deux pages griffonnées de texte, se serait laissée aller ici et là à un dessin improvisé.
Télérama Jacques Morice 25/05/2016
L’Obs François Forestier 4/05/2016
Les films à voir (ou pas) cette semaine ♥ "John From" par João Nicolau. Film portugais, avec Júlia Palha, Clara Riedenstein, Filipe Vargas (1h35).
Une petite fable sur le rêve et la réalité : rien de bien original, mais un certain charme. Rita, petite Portugaise de 15 ans, se prélasse lors de ses vacances d’été. Dans la monotonie des jours de chaleur, elle rencontre un voisin et une exposition achève de la faire basculer : brusquement, tout son univers change, et devient une île de Mélanésie, où règne le dieu John From (authentique prophète d’un cargo culte au Vanuatu). C’est un peu comme "le Magicien d’Oz", sans les moyens : d’un côté, la réalité, ennuyeuse ; de l’autre, la fantaisie, amusante. L’idée est sympathique, la réalisation un peu molle, et l’actrice, Júlia Palha, craquante. Total : un film qu’on voit avec plaisir, mais qu’on oublie instantanément. F.F.
A nous Paris Fabien Menguy 23/05/2016
Pariscope Wilfried Benon 25/05/2016
Famille Chrétienne MarieLorraine Roussel 713 mai 2016
Quotidiens Le Monde Jacques Mandelbaum 25/05/2016
Libération Luc Chessel 25/05/2016
L’Humanité Vincent Ostria 25/05/2016
Le Figaro MarieNoëlle Tranchant 25/05/2016
Télévision Ciné + Par ici les sorties 24/05/2016 20h30
Interview de João Nicolau par Pierre Pochart 1ere diffusion 24/05/2016 20h30 rediffusions jusqu’au 29/05/2015
Radio France Culture La Dispute Arnaud Laporte, avec Thierry Chèze et Julien Gester 24/05/2016
http://www.franceculture.fr/emissions/ladispute/ladisputemardi24mai2016
Radio Alfa Passagem de nivel Arthur Silva 1/05/2016
Interview de João Nicolau
Internet
Critikat Raphaëlle Pireyre 25/05/2016 https://www.critikat.com/actualitecine/critique/johnfrom.html
Sortir à Paris Céleste Lafarge 29/04/2016 http://www.sortiraparis.com/loisirs/cinema/articles/113789johnfrombrulantco mmelecoeurdunejeunefille John From : brûlant comme le coeur d'une jeune fille Publié le 29 avril 2016 Par Céleste L.
John From, en salles le 25 mai 2016, est un film de João Nicolau qui dissèque et observe à la loupe le coeur d'une jeune fille de 15 ans. Bains de soleil, déambulations, sorties nocturnes, amitié et télévision : la vie de Rita semble réglée comme du papier à musique, jusqu'à ce qu'une expo photo sur les Papous chamboule son existence. Variations sur le thème de la jeune fille, le nouveau long métrage de João Nicolau est une véritable bouffée d'air frais, qui sent bon la jeunesse et les premiers émois. Après une épopée du côté des pirates dans l'Epée et la rose (2011), le réalisateur portugais s'intéresse ici aux complexités du coeur d'une adolescente de 15 ans le temps d'un été brûlant à Lisbonne. Un sujet somme toute banal, mais traité avec un brin d'humour, beaucoup de jugeote et de fantaisie.
L'été de Rita (la resplendissante Julia Palha ) ne s'annonce ni bien ni mal. Elle passe ses aprèsmidi à faire bronzette sur son balcon, à arpenter les rues en mini short, à regarder la télé, à voir sa copine Sara, à sortir et à pianoter vaguement sur l'orgue du Centre communautaire de la ville. Mais un beau jour, son petit traintrain se voit chamboulé par une mystérieuse exposition sur les Papous, organisée par son voisin un homme d'âge mur dont elle tombe follement amoureuse. Coup de foudre, désir, fascination, obsession, fétichisme et passion juvéniles : ces sujets maintes fois traités au cinéma prennent une tout autre tournure dans ce long métrage à la réalisation impeccable. Frôlant d'abord le documentaire, John From prend ensuite la forme d'une fiction classique, pour s'achever dans le pur domaine de la fantaisie. La banalité du quotidien se voit soumise aux fantasmes de la jeune héroïne, et le réel ne peut que s'aligner à ses désirs les plus fous.
Mêlant habilement plusieurs tonalités, John From nous transporte sans mal dans les mécanismes et métamorphoses de la passion à l'état pur. Un très joli film allégorique à souhait à la bande originale grandiose et aux images léchées, qui nous replonge dans l'effervescence et la magie de nos premiers béguins.
Let’s Motiv Raphaël Nieuwjaer 4 mai 2016
http://www.lmmagazine.com/blog/2016/05/04/johnfrom/
JOHN FROM DES PAPOUS DANS LA TÊTE
Et si le cinéma portugais était devenu le plus audacieux d’Europe ? Les bonheurs sont variés, mais de Pedro Costa à João Pedro Rodrigues, et de Miguel Gomes à Gabriel Abrantes, l’inventivité est constante. Teen movie exubérant, John From , le deuxième longmétrage de João Nicolau, en offre encore la preuve. Rita, 15 ans, passe son été entre leçons de musique et séances de bronzage, les pieds dans l’eau d’une plage improvisée sur le balcon de son HLM, à Lisbonne. Après avoir congédié son petit ami, elle tombe peu à peu amoureuse d’un voisin photographe qui a l’âge de son père. Sur cette trame élémentaire, le réalisateur de L’épée et la rose (2011) réinvente les coordonnées du film d’adolescence. La beauté de John From tient peutêtre d’abord à la manière dont Nicolau saisit ce corps de jeune fille oscillant entre indolence et détermination. Offerte au regard pieux du cinéaste lorsqu’elle est sur son transat, Rita traverse le cadre comme elle parcourt son quartier : avec vigueur. Amour impossible – Cette tension évite au film de transformer son actrice, Júlia Palha , en un simple objet de contemplation. Rita est aussi une force qui va. Pour affirmer un amour
impossible, elle ne changera rien moins que le monde autour d’elle. L’idée est forte : à la recherche d’un terrain commun avec le photographe, elle se prend de passion pour l’histoire et la culture des Papous qui apparaissent sur ses clichés. Ce qui était chez l’homme un motif d’intérêt devient chez la jeune fille un mode de vie. Le désir, toutpuissant, n’incite pas à imiter l’être aimé, mais à le fantasmer. John From est en cela un film joyeux et lucide : la passion est une utopie et un vampirisme. Texte Raphaël Nieuwjaer // Photo Shellac Distribution
Toute la Culture Olivia Leboyer 25/05/2016 http://toutelaculture.com/cinema/alaffiche/critiquejohnfromdejoaonicolaudelicieusefantai sieacidulee/
[CRITIQUE]« JOHN FROM » DE JOAO NICOLAU, DÉLICIEUSE FANTAISIE ACIDULÉE 24 mai 2016 Par Olivia Leboyer | 0 commentaires
Joao Nicolau nous offre un film léger comme de la gaze, irisé comme une bulle de savon : la jolie Rita, quinze ans, s’éprend de son voisin Philippe, séduisant quadragénaire. Entre eux, des petits riens et la place pour le rêve amoureux. Sortie le 25 mai 2016. Note de la rédaction : ★★★★★ Joao Nicolau filme l’amour adolescent dans ce qu’il a de plus pur : le regard, à perte de vue. Rita observe son voisin de sa fenêtre, cherche de petits stratagèmes pour le croiser dans l’ascenseur, tente quelques amorces de conversation. Mais, elle a beau être très jolie, elle n’a que quinze ans et le beau Philippe la regarde comme une enfant. Alors, peu à peu, le rêve enfle, modifiant les perceptions de la réalité. Ici, pas de passion destructrice, pas d’amours noires ou malsaines. La jeune fille n’est pas malheureuse, puisqu’elle peut le voir. L’objet d’amour se déplace, entre et sort de son appartement, et c’est déjà magique. La beauté du film tient à ce qu’il épouse naturellement cette vision émerveillée et déformée d’une jeune fille énamourée. Alors, des fleurs roses
poussent soudain dans les rues de Lisbonne, les couleurs deviennent plus éclatantes. Le film souligne malicieusement les liens entre l’amour et le jeu. Un jour, Rita subtilise une lettre du syndic adressée à ses parents pour assister, à leur place, à la réunion de copropriété. Ce petit événement, fastidieux pour la plupart des gens, est pour elle une grande aventure. Assise à côté de Philippe, elle peut lui parler : évidemment, des peintures du couloir et de l’ascenseur, mais c’est déjà énorme. Lorsqu’un brouillard subit envahit la pièce, on ne sait plus dans quelle réalité on flotte. La scène, très belle, figure exactement l’éblouissement amoureux. Ce John From est une petite fantaisie assez irrésistible : vous auriez tort de passer à côté.
Culturopoing JeanNicolas Schoeser 24/05/2016 http://www.culturopoing.com/cinema/joaonicolaujohnfrom/20160524
Joao Nicolau – « John From » Par JeanNicolas Schoeser
John From+Rita = <3 Soit la chronique tendre et fantasque d’une adolescence, celle de Rita, perdue au milieu d’une banlieue grisouille que vient percer quelques couleurs pétantes. Ennuyée comme toutes les adolescentes, préparant son été sur son balcon qu’elle transforme en pédiluve à grand coup de seaux d’eau, et échangeant des mots doux d’ascenseur avec sa bestoune rousse, elle croise sans le vouloir la route de son nouveau voisin en voyant quelques unes de ses photographies ethnographiques au Centre culturel du coin. A partir de là, tout s’enchaîne : Rita DOIT le séduire. Elle l’aime, bordel. Infininiment. Passsionnement, à la folie et comme si sa vie en dépendait : plus rien ne peut avoir de sens, si ce n’est à ses côtés. Quitte à se renseigner sur la Papouasie, se grimer en autochtone ou célébrer le culte de John From, variation Mélanésienne des Dieux sontils tombés sur la tête. Et petit à petit soumettre le monde à son désir et à son fantasme.
Dieu qu’il est bon de trouver un cinéaste si fantastiquement heureux de filmer. Si le film impressionne dès ses tous premiers plans par sa qualité plastique, son ton décalé et la musicalité de son univers, jouant de la théâtralité assumée et de la couleur au point de rappeler Demy dans son meilleur, cette légèreté apparente et stimulante ne doit pas faire croire que le réalisateur ne prend son sujet que comme argument léger, divertissement solaire et sourire en coin. Au contraire, et c’est d’ailleurs son vrai génie : ce désir et ce sujet (puisqu’ici l’un se confond avec l’autre), il le traite avec le plus grand des sérieux, à hauteur de puberté, à flancs de hanches et d’émois.
Bercé de musique et de pulsions, il y saisit avec grâce ce sentiment obtus et total de l’adolescence, où le monde n’existe que par obsession et investissement global, dans un double mouvement (centrifuge « je veux me convaincre que je dois avoir cet homme » et centripète « pour cela, je vais soumettre les choses à ma vision ») que traduit bien la bascule progressive de son propos esthétique tout au long du film : d’une bizarrerie étrange, façon ennui adolescent mortel d’une banlieue triste, à un grand barnum mental où Papa et maman se griment en indien pour offrir la main de leur fille, où la végétation envahit le quartier sans que personne ne s’en inquiète et où la brume mystique emporte les êtres et les voitures sans chauffeurs. Drôle et décalé, sorte de Wes Anderson sans le tralala, il le dépasse dans l’idée que chez Nicolau, cet univers baroque n’existe pas comme bonbonnière apriori, dans lequel les personnages viendraient s’inscrire comme élément supplémentaire (ce que nous appelons du cinéma de chefdéco). Car c’est ici le processus mental et physique des personnages qui est générateur d’une fiction et d’un univers à laquelle il va s’agir de s’offrir corps et âme pour organiser un progressif délitement/déraillement du réel. Comme si le film passait progressivement du « elle » au « je », par un double mouvement, esthétique (quelques cadres frontaux, un découpage très « une femme est une femme » et un travail du décor impressionnant) et tonal, du portrait au comique au fantastique, se réinventant à chaque instant, à chaque plan, d’une embardée à l’autre, d’un incongru au suivant. Car ce qu’il conte, dans le fond, dans sa mutation plastique et liquide, c’est cette recherche de soi, ce tâtonnement si pur de cet âge ingrat, celui des possibles. Un film adolescent luimême, subissant de plein fouet les mutations physiques et érotiques de son héroïne. Faire corps avec la fille, faire corps avec le monde. Chapeau bas.
Le Bonbon Louis 25/05/2016
http://www.lebonbon.fr/actu/6filmsetseriesarevoircettesemaine25mai/ John From de João Nicolau Un petit film tout plein d’émois adolescents, de couleurs chatoyantes et d’airs d’accordéon. Dans un quartier paisible de Lisbonne, Sara et Rita, 15 ans, passent leur été à buller au soleil, mais l’emménagement de Philippe va bouleverser Rita et transformer sa vie monotone en une sorte de fantasme permanent et lascif, qui paradoxalement va l’éveiller à la sensualité. Quelle douce période que celle des premières amours, des fantasmes irrépressibles et obsédants…
Cinézik Benoit Basirico http://www.cinezik.org/critiques/affcritique.php?titre=johnfrom
JOHN FROM (2016) (MAI 2016) | La batteur portugais Joao Lobo signe la musique du second film de son compatriote João Nicolau. Ce film propose des moments musicaux savoureux par lesquels s'évade la jeune fille. Elle fait notamment l'éloge de la "Lambada" à sa camarade. Ce hit de l'été 1989 écrit par le groupe français Kaoma et interprété par la chanteuse brésilienne Loalwa Braz clôt le film.
TRACKLIST CHANSONS ENTENDUES DANS LE FILM Musiques de Joao Lobo "Electropuro" "Jiggy" "Kikori" "John From"
"Elk's Around" Alexandra Grimal "Honoria" Norman / João Nicolau "Glad you're here with me" Papa M "Lambada" Kaoma "Not Big" Lily Allen "Westward ho!" Moondog "Incubo n.1" Francesco Turrisi "Rorogwela" Afunakwa "Susuku Solo" Aeresuuga
Les Ecrans de Claire Jacques et Michèle Fayau 8 avril 2016 http://www.legenoudeclaire.com/2016/04/08/avisjohnfromdejoaonicolau/
[AVIS] JOHN FROM DE JOÃO NICOLAU 8 avril 2016 , Posted in Cinéma / TV Comments: Aucun commentaire Manoel de Oliveira a til trouvé son successeur ? Avis sur JOHN FROM de João Nicolau, dont la sortie en salles est prévue le 4 mai 2016 .
Synopsis : Lisbonne , dans des familles sans histoire , Rita et Sara, 15 ans, partagent leurs vacances d’été entre cafés glacés et après – midi lascives. La rencontre de son nouveau voisin, Philippe, enflamme la jolie Rita d’un désir violent. Le quartier tranquille en devient magique et merveilleux, comme un île de Mélanésie au cœur du Pacifique. Avis :
JOHN FROM : un titre insolite pour un film curieux. Le genre de film qui enchante ou qui déchante. Nous appartenons plus à la deuxième catégorie car nous avons modérément adhéré à cette comédie dramatique. L’histoire se passe dans un quartier périphérique de Lisbonne mais elle pourrait se passer dans n’importe quelle banlieue, dans tout univers bétonné. Rita fait partie de presque tous les plans. D’ailleurs, le film aurait pu s’appeler Rita, comme « Lolita « , à laquelle elle ressemble beaucoup quand, en maillot de bain sur sa chaise longue, elle prend des poses lascives.
Rita la lolita (Julia Palha) Copyright Shellac Distribution La caméra s’attarde à filmer cette jeune fille dans les actes les plus banals qui soient et cela dure longtemps, trop longtemps à notre goût. Rita démêle lentement ses longs cheveux blonds …Puis Rita sort lentement de son immeuble … Rita marche , l’air désabusé … Rita se rend au centre culturel où elle joue quelques notes sur un orgue électronique puis Rita rentre chez elle où elle passe, la plupart du temps, affalée sur un canapé à regarder la télé. Rita écoute de la musique avec sa copine et partage avec elle ses préoccupations d’ado. Rita rejette son petit copain et elle ne semble pas apprécier les soirées avec les jeunes de son âge. » C’est une vie ? » lui demande gentiment son père sans attendre vraiment la réponse. De nombreux ados se retrouveront certainement dans cette existence terne et cette nonchalance très bien décrite. Certes, Rita est très agréable à regarder. Il est vrai également que Julia Palha, qui assure ici son premier rôle, illustre bien la monotonie.
Le problème à nos yeux est qu’elle joue l’ennui d’une façon tellement réaliste que ce dernier a fini par nous gagner. Quand le fantastique intervient, cela devient plus vivant mais ce film ne se distingue pas par des effets spéciaux inoubliables.
Comme dans les tableaux du Douanier Rousseau (c) Shellac distribution Cependant, il faut noter la beauté des couleurs et la qualité de la photographie en général .
Pour la partie » mélanésienne » et fantastique où les Papous débarquent dans la vie des habitants de ce quartier, les images sont vraiment réussies. Ce qui est appréciable également, c’est la pudeur avec laquelle le réalisateur démontre l’éveil du désir chez cette jeune fille. L’objet de son désir est un homme qui a l’âge de son père. Mais leur relation ne prête a à aucune scène scabreuse. Ce film qui a été sélectionné dans de nombreux festivals trouvera sans aucun doute son public pour son thème et le mélange des genres allant du classique au fantastique avec une touche de fantaisie. Mais l’émotion que devrait susciter l’histoire d’une telle passion n’a pas été au rendez vous pour nous.
Michèle et Jacques
Le Blog de Phaco Thierry de Fages 23/05/2016 http://blogdephaco.blogspot.fr/2016/05/johnfrom.html#more
John From
Flottant autour de la singulière attraction d’une jeune fille pour un quadragénaire célibataire, John From est une
fable malicieuse. Le réalisateur portugais Joao Nicolau [ L’Epée et la rose (2011)] signe là un attachant petit film d’auteur subtilement délirant, qui réinvente les codes du teen movie à travers une esthétique pop et les couleurs nonchalantes du mode de vie ibérique. Surfant entre fiction, documentaire et réalisme fantastique, John From se profile un film original par sa
construction et son énigmatique climat au parfum estival de bonbon acidulé. A travers les déambulations de Rita et sa copine Sara dans leur quartier de la périphérie de Lisbonne, le metteur en scène nous entraîne
progressivement dans un univers onirique urbain aux tonalités surréalistes, dans lequel la surprise peut surgir aussi bien par parachute du ciel que sur terre par la présence d’une autruche maquillée, au pied d’un immeuble.
John From A la fois moderne, pétillant et sobre, le style du réalisateur se révèle à travers ce long métrage dans toute son expressivité loufoque. Et le traitement cinématographique de la passion adolescente version post2000 par
Nicolau ne manque pas de piquant dans un savant dosage entre poésie urbaine, scénario ingénument fantasmatique, mise en scène humoristique de personnages et choix d’une image sophistiquée orientée vers la culture pop, l'écran géant de Google et la nostalgie des voyages lointains. Dans John From , le désir vient se nicher au sein de classes moyennes somnolant dans des immeubles résidentiels, dans la torpeur de l’été
portugais. Apparemment, Rita est une ado sans histoire : parents cool, amie rigolote, appartement cocooning, loisirs calibrés leçon de musique (piano), boum chez la voisine, séances de bronzage…
John From Rien ne semble bouleverser son cadre de vie plutôt ordonné jusqu’à l’arrivée d’un nouveau voisin ( Philippe )
entraperçu sur une terrasse, qui expose ses clichés sur la Mélanésie au centre communautaire de la résidence. Par l'humour et un certain mystère, John From nous laisse entrevoir le bouleversement produit involontairement
par ce quadragénaire sur Rita , le prolongement fantasmatique du sentiment amoureux de Rita pour Philippe ainsi que ses stratégies de séduction dans un désopilant road movie sentimental. Truffé d’une série d’amusantes
courtes scénettes, John From nous entraîne de l’univers bariolé et touristique du Pacifique Sud version Gauguin jusqu’à une assemblée générale de copropriétaires, noyée dans le brouillard…
John From A travers son masque tribal peint, Julia Palha se glisse naturellement dans ce personnage d’adolescente à
l'imagination exacerbée, tout en évitant la mièvrerie caractéristique des Lolitas de son âge sur grand écran. Imprégné d’une rare fraîcheur, le film de Nicolau se révèle surprenant par son traitement de la passion adolescente sur un mode poético‐cocasse. En outre, J ohn From vient confirmer la vitalité du jeune cinéma
portugais contemporain. (Signalons au passage la programmation toute récente de M ontanha , un intéressant film du réalisateur portugais Joao Salaviza sur le thème de la jeunesse, mais formulé sous un angle différent de John From .)
Froggy’s delight Philippe Person 23/05/2016
Excellente idée que de sortir ce film frais et coloré pendant que s'achève le terne défilé des films gris cannois. Il y a quelques années, on avait pu voir un film étrange, "L'épée et la rose" qui détonnait sur la production lusitanienne habituelle et ne ressemblait pas à beaucoup de films d'ailleurs. L'avaiton apprécié à sa juste valeur en n'y voyant qu'une œuvre touffue et maniérée ? Ce sera la première des questions qu'on se posera en visionnant "John From" de João Nicolau dont "L'épée et la rose" était précisément le premier film. Car la réussite quasi parfaite de "John From" laisse à penser que le premier essai de João Nicolau contenait les promesses qui s'affirment dans le second. Mais, encore une fois, il faudra faire un petit effort pour entrer dans l'univers fantaisiste pas commun de João Nicolau. Comprendre, notamment, que le petit monde de Rita, adolescente portugaise vivant dans un quartier périphérique de Lisbonne, est vu par le prisme de sa quinze d'années rêveuse. Une fois assimilé qu'elle transforme son quotidien très quotidien en un feu d'artifice d'artifices, qui la pousse à changer sa banlieue en une petite île mélanésienne où les autochtones attendent un Dieu cargo ou un Dieu avion porteur d'amour et d'aventure, que l'on pourrait appeler "John From..." on sera sur la bonne direction pour profiter de cette jolie bulle de savon cinématographique. Au lieu de raconter comme tout le monde la naissance du désir chez une adolescente qui a fixé son choix sur un garçon évidemment plus vieux qu'elle, qui normalement ne devrait pas s'intéresser à elle, João Nicolau laisse ce désir tout envahir, tout embaumer, tout embellir. Le film doit énormément à ces deux jeunes actrices. Rita est omniprésente.Julia Palha la charge de sa juvénile beauté et lui donne une consistance incroyable pour que triomphe sa volonté sur les faits et les choses.
A ses côtés, la rousse Sara, Clara Riedenstein lui offre une amitié particulière et la singularité de ses origines miportugaises migermaniques. Au lieu de s'ennuyer dans cet été interminable de nonvacances, elles font pétiller leurs jeunes existences en décollage immédiat pour les sensations fortes des premiers vrais émois. "John From" de Joao Nicolau n'est, au fond, qu'un « teen movie » débarrassé de ses codes américanisés. Qui, en effet, imaginerait dans ce genre de films la présence, en mère de l'héroïne, de Leonor Silveira, la belle Bovary du "Val Abraham" de Manoel de Oliveira ? Dans son écrin colorié, ce petit bijou de pure fantaisie touchera les amateurs d'un cinéma ni normé ni normal dans lequel rien ne presse à condition que les beaux sentiments soient au rendez vous final. On souhaite à tous les spectateurs curieux et déraisonnables d'aimer cette délicieuse contreproposition cinématographique. De toute façon, "John From" de Joao Nicolau ne peut laisser personne indifférent, à l'image de Julia Palha, bien installée dans l'imaginaire de son personnage.
Culturebox Jacky Bornet 23/05/2016 http://culturebox.francetvinfo.fr/cinema/critiques/johnfromchroniqueoniriqueduportugal24 0071
"John From" : chronique onirique du Portugal P
Jacky Bornet @Culturebox Journaliste, responsable de la rubrique Cinéma de Culturebox Publié le 23/05/2016 à 16H03
"John From" de João Nicolau © Shellac Distribution
Comme dans son premier long métrage ("L’Epée et la rose"), le Portugais Joädo Nicolau prend pour cadre Lisbonne afin de mieux prendre la poudre d'escampette. C’était l’appel du large dans le premier, en lien avec l’histoire maritime portugaise du XVe siècle, c’est la relation avec une Mélanésie fantasmée dans "John From". Pour l'un et l'autre : une échappatoire, une irrépressible quête d'exotisme.
LA NOTE CULTUREBOX
3/5 Bluette acidulée
"John From" s'enracine dans la nonchalance solaire de deux adolescentes en vacances à domicile, chahutées par l'arrivée d'un nouveau résident qui va projeter l'une d'elle dans un monde où tout parait possible. Volontairement construit en deux parties distinctes, "John From" évoque d'abord un quotidien en apnée, conditionné par les habitudes, puis un univers aérien peuplé de fantasmes. "John From" est le surnom que Rita (lumineuse Julia Palha) donne à Filipe (Filipe Vargas), comme en gage de liberté.
Amoureuse transie, elle voit en lui la promesse de contrées lointaines, d'un ailleurs vécu par procuration. Joädo Nicolau fait le choix d'une mise en scène radicale. Il sépare en deux parties distinctes son récit. Il traduit d'abord l'ennui, puis prend une tangente bigarrée, bizarre, légère et drôle en mettant en images un imaginaire naïf et fluo, exotique et sensuel
.
Júlia Palha et Clara Riedenstein dans "John From" de João Nicolau © Shellac Distribution
Bulle de savon Un petit souffle surréaliste passe ; bricolé, "cheap" et "camp" (potache). Une légèreté de ton, solaire et colorée. Rita serait une Dorothy contemporaine, échappée du "Magicien d'Oz", projetée de son Kansas soporifique, ici Lisbonne, dans une île exotique rêvée. Ou une Alice en mal de "Pays aux merveilles". Mais sans la part schizophrène de ces contes, ni leur dimension initiatique.
Ne reste ici que le rêve, la plongée dans l'imaginaire, même si la frontière avec le réel est ténue. Le film distille un plaisir bien anachronique et revigorant en ces heures sombres. Il passe comme un zéphire, éclate comme une fugace bulle de savon aux couleurs térébenthine. Ce qui n'est déjà pas si mal.
Des mots de minuit Rémy Roche 24/05/2016
Cinéma. "John From". Rita au pays des merveilles R émy Roche @desmotsdeminuit Mis à jour le 24/05/2016 à 15H17, publié le 24/05/2016 à 11H00
© Shellac
Le portugais João Nicolau use finement des ressources du cinéma pour une comédie bizarre, fantastique, faussement naïve. John From João NICOLAU (Portugal) 1h35 Charmante mais intrigante personnalité, cette Rita. Ombrageuse, un peu, encore rebelleado, plus trop, nature (cash), surtout. Jolie, aussi. Sa meilleure copine s'appelle Sara, la rousse, elles sont voisines dans ce quartier excentré de Lisbonne, 15 ans toutes les deux. A elles seules, elles forment une tribu, avec ses rites et usages, par exemple s'appeler mutuellement d'un nom de mec, Paulo
Rodrigo , et en plus des trop banals sms elles se sont inventées de drôles de moyens de communication bien à elles. C'est l'été, les vacances. Rita, qui commence sa journée, cool , par un bain de soleil sur sa terrasse, vient de signifier à son boyfriend qu'elle n'a " plus envie ". Soft, comme elle est, mais on ne peut plus définitif. Et justement, de sa terrasse, elle voit qu'un étage en dessous, un nouveau voisin s'installe, un quadra, seul avec sa petite fille. C'est un flash. Pourquoi? c'est comme ça. Un désir amoureux? peutêtre, une envie de s'ouvir au monde: plus sûrement. Pas de psychologie de comptoir (façon trop
de scénarios français), donc n'allez pas chercher du côté d'une absence de père, le papa de Rita est un vrai et bon papa, les relations n'ont rien de difficile. Et tant mieux pour la suite de cette comédie rusée.
Hasard, le centre culturel où se rend régulièrement Rita pour étudier l'harmonium (!) installe une expophoto sur la Mélanésie. Le photographe s'appelle Filipe, c'est lui! c'est son nouveau voisin. Dès lors, comme un transfert rigolo, la Mélanésie devient le centre d'intérêt obsessionnel de Rita. Elle étudie tout sur la région, jusqu'à s'essayer aux maquillages des masques de làbas. Une passion s'installe, le génie du film sera de ne pas y céder benoîtement. Car s'il était jusquelà dans une forme de réalisme clinique, il bascule progressivement dans une fantaisie surréaliste, l'imaginaire de Rita prend la main, voilà tout le quartier transformé: oiseaux exotiques, végétation luxuriante et costumes traditionnels. Alors qu'un nuage inhabituel envahit le secteur, un paranormal confère désormais des pouvoirs magiques à Rita toute à sa passion pour Filipe. " N'estce pas merveilleux?" s'exclametelle, alors qu'on n'est pas au bout de son rêve.
Trop fort! João Nicolau est un réalisateur malicieux autant que percutant. S'il fait semblant d'installer son film dans le genre du teenmovie , ailleurs rebattu dans des recettes souvent réchauffées, c'est pour mieux s'en moquer, en tout cas s'en affranchir. Comme il s'écarte délibérément d'un barbant psychodrama d'une jeune fille attirée par un homme mûr. Son sujet, c'est la merveille de l'adolescence, de la beauté, de la passion. Quitte à en parler, il en adopte le registre, mixant habilement fantastique et réalisme, en usant de tout ce que permet le cinéma. D'abord justement descriptif, plans fixes, économie de mise en scène, mais déjà de beaux cadres et une élégante direction artistique. A la bascule vers la féerie enchanteresse de son héroïne, il se lâche, ne dissimule plus ses effets, jette sa poudre à nos yeux qui, sans ciller, en redemandent.
Le conte est d'autant plus séduisant que Julia Palha qui incarne cette Rita est juste épatante: juste toujours, épatante d'un bout à l'autre. En un mot, merveilleuse, comme le film.
Ce film qui assume son côté pudique et ludique cherche à sonder le mécanisme et les métamorphoses de la passion juvénile. En respectant ses codes particuliers, en les accompagnant, l’approche dans laquelle je me suis lancé a voulu rester distincte de celles qui voient l’attraction entre une adolescente et un homme plus âgé comme une dysfonction psychologique ou un symptôme de maladie sociale. Il ne reste ainsi au film et à son héroïne que la voie de la constante transfiguration qui nous rapproche de ce qui dans la passion est le plus authentique: la beauté.
João Nicolau
Publik’art Sébastien Mazurkiewicz 23/05/2016
John From, langueur et onirisme dans l’été lisboète Par Stanislas Claude Mai 23, 2016
John From, film de João Nicolau, Copyright Shellac Distribution
John From, film onirique et languide de João Nicolau
John From est un film portugais avec une langueur adolescente troublante pour toile de fond. Rita et Sara sont
deux jeunes filles de 15 ans, livrées à elles mêmes et démobilisées durant l’été chaud et moite de Lisbonne . Tandis que Rita en pince pour Philippe , le nouveau voisin installé à proximité, les héroïnes voguent entre soleil et fantasmes de territoires lointains.
Le réalisateur João Nicolau marie harmonieusement Portugal et Mélanésie dans un récit aux frontières de l’onirisme. Le titre mystérieux John From fait référence au prophète John Frum , objet d’un culte du cargo au Vanuatu . Esprit apparu vers 1939, il transcende l’esprit anti colonialiste du peuple des Man Tanna qui y retrouvent leur soif d’indépendance. Le nom de John From proviendrait de ces soldats américains qui se présentaient aux locaux sous le sobriquet de John from America . Les Man Tanna désignent maintenant du nom de John les hommes blancs. Arrivés sur des bateaux, les colonisateurs ont durement marqués les locaux qui retrouvent dans le culte de John From la force de se réunir et d’invoquer les vieilles coutumes. João Nicolau fait une référence à ce culte du bout du monde pour expliquer l’enthousiasme estival des deux héroïnes, comme pardevers elles.
Le film vogue entre lenteur, candeur et enthousiasme. A 15 ans, un rien suffit à mobiliser des adolescents pleins de rêve. Une exposition organisée dans le quartier de Rita et Sara fait renaitre l’ambiance tropicale, avec ses tableaux de lagunes et d’autochtones, transformant le quotidien estival un peu vide en songe éveillé. João Nicolau privilégie l’ellipse à la construction et évite toute surcharge narrative. Au risque de perdre quelques spectateurs en route, mais le film est visiblement placé sous le signe de la rêverie, le parti pris hypnotise avec ce soleil omniprésent et ce rythme tout en retenue. Les jeunes filles baladent leur plastique sous le soleil chaud du Portugal , multipliant les regards vides et les poses lascives.
John From est à la frontière du film conceptuel, invoquant Virgin Suicides ou Mustang avec cette langueur adolescente. La Mélanésie devient un territoire du bout du monde, obsédant et porteur des espoirs du lendemain. Métaphore un peu facile mais pleine de sens.
Projection publique JeanMichel Frodon 24/05/2016
“John From”, heureux rêve de jeune fille
John From de Joao Nicolau, avec Julia Palha, Clara Riedenstein, Filipe Vargas, Leonor Silveira. Durée: 1h35. Sortie le 25 mai.
Ce serait un film entièrement filmé depuis les émotions d’une jeune fille de 15 ans. Pas un film psychologique sur une adolescente, mais une aventure quotidienne reconfigurée par les émotions et les perceptions de cette Rita qu’on accompagne d’abord avec perplexité, puis une sorte de joie disponible, accueillante. John From n’est pas filmé par une adolescente mais par un cinéaste portugais de 40 ans,
Joao Nicolau, déjà repéré pour son premier long métrage, l’inventif et romanesque L’Epée et la rose . Loin des tribulations épiques de ce dernier, mais avec le même sens joueur des
situations et des images, il accompagne cette fois manière sembletil réaliste le quotidien de son héroïne, durant cet été de vacances, entre parents et ennuis, copine et ennui, musique et ennui.
Et puis, dans l’ascenseur rouge vif de cet immeuble d’une cité moderne pour classe moyenne, Rita a vu Philippe. Le photographe Philippe est un voisin, il est aussi l’auteur d’une exposition sur la Mélanésie au Centre culturel où Rita s’exerce sans entrain sur un orgue. Alors, d’abord, rien. Il ne se passe rien, mais le monde a changé ? C’est à dire que pour Rita, et donc aussi pour nous, qui regardions avec un plaisir sans enjeu particulier cette chronique estivale, le monde a changé. Elle a flashé ; sur lui, qui a le double de son âge et une petite fille ? Sur les images exotiques ? N’importe, il ne s’agit pas d’expliquer, il s’agit d’embarquer. Dans un mouvement de cinéma très gracieux et très sûr, Joao Nicolau déplace progressivement le dosage de réalisme et de fantastique au profit du second, le monde se met à ressembler déplus en plus à des toiles orientalistes du Douanier Rousseau, des brouillards mystérieux se faufilent sur les parkings, les sentiments absolus de la jeune fille colorent le ciel et les bâtiments.
John From , dont le titre renvoie au Culte du cargo , croyance d’origine mélanésienne, est bien une opération de magie, un geste de croyance. Moins la croyance du personnage dans son idylle avec le charmant voisin que celle du réalisateur dans la capacité du cinéma à accompagner ce désir, à lui donner forme, couleur, rythme et musique. Joao Nicolau retrouve ainsi cette euphorie très particulière, qui fut celle de toutes les grandes aventures modernes du cinéma, celle où le pur bonheur de filmer faisait surgir des plans enchantés, chez Jacques Demy ou chez Jacques Rozier par exemple. Comme un envol d’aras vert fluo dans un quartier paisible d’une capitale européenne, comme la chanson des pas d’une jeune fille dans une rue inondée de soleil, comme la valeur inestimable du contenu d’un message échangé en cachette avec sa meilleure amie, John From dit le plus légèrement du monde quelques une des choses les plus graves au monde. Obregado.
Time Out Alexandre Prouveze 24/05/2016 TIME OUT DIT 4 sur 5 étoiles
Deux adolescentes glandent en plein été lisboète. Une jolie fantaisie, langoureuse et onirique. Voilà un film original et humble, contemplatif et merveilleux. Avec 'John From', son second long métrage après 'L'Epée et la rose' en 2010, le Portugais João Nicolau ne manquera certainement pas d'éveiller l'intérêt des cinéphiles et des amoureux de Lisbonne. Il faut d'ailleurs préciser que cela fait un moment que le jeune quadragénaire (né en 1975) papillonne dans le cinéma d'auteur européen : acteur occasionnel pour Miguel Gomes ('La Gueule que tu mérites') ou Eugène Green ('La Religieuse portugaise'), monteur de documentaires et de fictions courtes ou longues (parmi lesquelles on remarque 'L'Eté de Giacomo', beau film de l'Italien Alessandro Comodin, dont 'John From' paraît assez proche), João Nicolau semble connaître par cœur ce cinéma lascif et songeur de l'Europe du sud, dont un João César Monteiro pourrait représenter la parfaite incarnation au Portugal. Avec sa réalisation sobre sans être austère, alternant jolis plans fixes et travelings délicats, 'John from' suit deux adolescentes plongées en plein été lisboète. Soirées cocktails, bières au congélo, timides roulages de pelles et premières gueules de bois : Rita (Julia Palha) et Sara (Clara Riedenstein), 15 ans chacune, parlent de tout et de rien, s'amusent de détails, dont le réalisateur capte la poésie simple et quoditienne, avec légèreté, espièglerie et douceur. Jusqu'au jour où Rita se met à lorgner vers le nouveau voisin de ses parents, père célibataire et photographe, qui va orienter les fantasmes de la jeune fille et faire dériver le film vers un onirisme merveilleusement coloré. Décidément, avec João Nicolau le cinéma redevient un véritable art du temps ; du temps qu'il fait (lumières, climats, couleurs) comme du temps qui passe (durée des séquences, jeux sur la répétition...). Avec sa bandeson chaleureuse et non dénuée d'humour , ses références exotiques à la Mélanésie, son atmosphère candide et son goût du merveilleux, 'John From' s'affirme comme une œuvre étonnante, mais sans prétention. Un bien chouette film, en somme. Et assurément un réalisateur à suivre.
Film de Culte Grégory Coutaut 25/05/2016 http://www.filmdeculte.com/cinema/actualite/JohnFrom23017.html
John From
Note FilmDeCulte : 4/6 étoiles
Lisbonne, dans des familles sans histoire, Rita et Sara, 15 ans, partagent leurs vacances d’été entre cafés glacés et aprèsmidi lascives. La rencontre de son nouveau voisin, Philippe, enflamme la jolie Rita d’un désir violent. Le quartier tranquille en devient magique et merveilleux, comme une île de Mélanésie au cœur du Pacifique TROPIQUE DANS TON COEUR John From ce fut d'abord, dans un autre temps, le nom donné par des autochtones polynésiens au premier explorateur occidental venu à leur rencontre. Par extention, c'est le nom que Rita et Sara vont donner à leur mystérieux et sexy nouveau voisin, avec qui elles aimeraient bien s'envoler loin de la torpeur de leur banlieue. C'est aussi une formule magique, qui transforme leur été oisif en chasse au trésor, leur quartier résidentiel en jungle tropicale, leurs journées banales en rêveries fantastiques. Les deux adolescentes ont beau siroter des cocas dans leur pédiluve improvisé, elles s'ennuient. L'été est trop long et terreàterre quand on a autant d'imagination. Ça tombe bien, le réalisateur Joao Nicolau a de l'imagination à revendre. Monteur des films d'Alessandro Comodin (qui lui a ici rendu la pareille), il partage avec ce dernier l'art de brouiller les pistes du réel. Son film commence comme une chronique réaliste pour se déployer joyeusement grâce à un sens du détail merveilleux. Des photos des îles, des cartes postales, des maquillages exotiques, tout est bon pour ouvrir la fenêtre vers l'imprévu. Les pieds sur terre mais la tête dans les nuages, et doté d'un charme fou, John
From prend le contrepied des récits d'apprentissage amoureux classiques. En donnant moins d'importance aux faits qu'à la rêverie, Joao Nicolau donne paradoxalement à ces premiers émois l'air plus vrais qu'ailleurs. Quoi de plus sérieux qu'un amour d'été? Rien. par Gregory Coutaut
Unification Isabelle Arnaud 23/05/2016
John From : La critique image: http://www.unificationfrance.com/IMG/arton37192.jpg?1463177347
Date : 23 / 05 / 2016 à 10h14 Par : Isabelle Arnaud Avec John From , le réalisateur et coscénariste João Nicolau veut parler différemment des amours adolescentes. Un sujet sérieux quand le voleur du cœur de la jeune demoiselle a le double de son âge. Aussi pour éviter de tomber dans les clichés, le film s’éloigne dans sa deuxième partie de la réalité et offre un final mâtiné de fantastique plus réjouissant que le reste de l’œuvre. Car le film n’est pas franchement réussi. Les atermoiements de la jeune héroïne lassent à la longue et cette dernière, et ses amours, paraissent rapidement fatiguant. Plus que la mise en scène ou la photographie qui sont correctes, c’est le scénario qui pêche en livrant un long métrage manquant de dynamisme et dont les répliques ne rehaussent pas le niveau général.
Le récit se focalise sur une adolescente qui craque sur son nouveau voisin adulte. Son imagination va prendre le dessus et la demoiselle va tout mettre en œuvre pour prendre l’homme dans son filet et le séduire. La bonne idée est de ne pas générer une nouvelle variante de la lolita, mais de jouer sur la détermination et l’imagination de cette dernière pour arriver à ses fins, quitte à transformer les règles classiques des relations humaines. Pour ce faire, l’autre bonne idée du film est d’utiliser une histoire, méconnue pour moi, de la Mélanésie dans laquelle John From est devenu une nouvelle divinité locale à cause des pilotes américains pendant la guerre qui survolaient les îles et larguaient des caisses de nourritures et objets. Cette coutume locale découverte au détour d’une exposition deviendra bientôt la deuxième obsession d’une jeune fille qui y trouvera un étrange moyen d’essayer de conquérir l’homme de son cœur. Le film n’a visiblement pas eu de grands moyens. Il essaye donc d’user d’astuces pour pallier cela et réussi parfois à livrer de très belles, voire oniriques, scènes. C’est donc d’autant plus dommage que passé un moment de grâce, l’œuvre retombe dans ses travers répétitifs. En effet, John From se révèle ennuyeux malgré deux jeunes actrices fraîches et naturelles qui permettent à ce dernier de ne pas être tout simplement pénible. Júlia Palha est lumineuse et généreuse et permet à son rôle de brosser sans outrance le portrait d’une adolescente amoureuse et déterminée. La jeune actrice est parfois émouvante et sait capter l’attention. La relation qui la lie à Clara Riedenstein, très bonne incarnation de sa meilleure amie, est l’un de points forts du film. Les deux comédiennes donnant une véritable vraisemblance à leur vie constituée de rencontres, bavardages et langueur en pleine canicule portugaise. Si John From met du temps à se mettre en place et se poursuit en décevant quelque peu, c’est la dernière partie qui retient l’attention. Les bizarreries apparaissent alors que la volonté de l’héroïne se fait de plus en plus vivace. Le quartier où elle habite luimême se transforme
progressivement et apporte une véritable, mais trop tardive, poésie à une œuvre manquant jusqu’alors de panache et de force. C’est donc un avis mitigé qui m’habite, n’ayant jamais été convaincue par le film et regrettant qui les étonnants partis pris artistiques de la fin n’aient pas eu plus de place dans un long métrage long et peu passionnant qui m’a donné l’impression de rester une simple spectatrice sans interactions avec ce qui se passe devant l’écran. Il n’en reste pas moins que si le spectateur réussit à rentrer rapidement dans l’œuvre, cette dernière saura le toucher et l’émouvoir et que la fin n’en sera que plus réjouissante et puissante. Une vision d’un amour adolescent, certes d’une certaine fraicheur, mais pas complètement convainquant.