Les dix meilleurs films qui ont marqué 2021 [FR]

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Les dix meilleurs films qui ont marqué 2021 vanityfair.fr/culture/galerie/les-dix-meilleurs-films-qui-ont-marque-2021 30 de dezembro de 2021

Écrans Après une année 2020 sabotée par la pandémie, 2021 devait être celle du retour dans les salles. Si la fréquentation a été plutôt décevante, les grands films se sont pourtant bousculés. Par Toma Clarac 30 décembre 2021

RogerArpajou/3B

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Carole Bethuel

10. Titane, de Julia Ducournau Thriller émaillé de body horror sur la post-humanité et le genre, mélo techno, farce chromée, la Palme d'or du dernier festival de Cannes est beaucoup de choses à la fois, peut-être trop, mais survit à ses effets un rien clinquants grâce à un sens de l’humour et une tendresse à toute épreuve (oui oui). On sait désormais que Grave, le premier film de Julia Ducournau, n’était pas le nom d’un buzz saisonnier ou d’une éphémère sensation festivalière, mais bien un geste fondateur.\

2/18


Haut et Court

9. Compartiment n°6, de Juho Kuosmanen Le feel-good movie de cette sélection est à la fois un film d'évasion et de confinement, parce qu'il se déroule pour l'essentiel dans un train : en mouvement donc, mais engoncé dans l'espace étroit d'un compartiment. On y suit la cohabitation forcée d'une étudiante finlandaise et d'un ouvrier russe le temps d'un trajet Moscou - Mourmansk (au nord-ouest de la Russie). Ça commence mal, comme on peut s'en douter, mais au fil des kilomètres parcourus, la rencontre de ces deux contraires va déboucher sur un espoir sans illusion à l'impeccable mélancolie.

3/18


UGC Distribution

8. Annette, de Leos Carax C’était un des films les plus attendus de l’année. Annette commence comme une histoire d’amour mi-mélo mi-tabloïd entre un comique de stand up mégalo et une diva d’opéra. Mais la romance est viciée. La comédie musicale n’est pas forcément un conte de fée. Ici, c’est même plutôt un conte horrifique. La faute à la masculinité toxique, le grand sujet du film. La collision entre, d’un côté, le spectacle démesuré orchestré par la pop baroque des Sparks et, de l’autre, la confession impudique de son metteur en scène, produit un cri dont l’écho dissonant n’a pas fini de nous hanter.

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5/18


6/18


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Koch Films

7. Benedetta, de Paul Verhoeven Cette histoire d’une nonne de la renaissance, entrée en passion amoureuse et possédée à tour de rôle par le Christ et une consœur du couvent - un triangle amoureux, en somme -, condense dans un bel élan érotico-grotesque les obsessions de toujours de Verhoven. Le cours initiatique tumultueux du film rappelle Showgirls. Au bout du torrent de boue, de sévices et de plaisirs forcément coupables : la liberté retrouvée (et une formidable Virgine Efira).

8/18


Why Not Productions

6. Tromperie, de Arnaud Desplechin Le nouveau film d’Arnaud Desplechin sortant en toute fin d’année, il n’a pas été pris en compte pour les tops de 2021. Sauf ici, donc. Adapté d’un court roman de Philip Roth, il a été tourné pendant le premier confinement et conçu comme un film de chambre, donc de parole et d’amour. Derrière la réflexion sur le couple, la misogynie ou le judaïsme, derrière la tromperie et les mensonges ordinaires, une mise en scène lumineuse, classicisme de grand maître qui s’attaque à une icône de la littérature américaine pour mieux y projeter ses obsessions. Quand Emmanuelle Devos apparait le temps d’une scène, on jurerait qu’il s’agit d'Esther dans Comment je me suis disputé. Le temps a passé.

9/18


Shellac Distribution

5. Journal de Tûoa, de Maureen Fazendeiro et Miguel Gomes Journal de bord d’un tournage confiné, le film de Miguel Gomes et Maureen Fazendeiro tombait à pic cet été : on avait besoin que les mois flottants traversés depuis le début de la pandémie soient interrogés par une caméra, qu’elle catalogue les fluctuations affectives et émotionnelles qui nous ont bouleversées, qu’elle en préserve une preuve tangible. Journal de Tûoa s'en charge avec une humeur joueuse, diluant son sous-texte théorique sur le cinéma dans une suite de gags régressifs. Ça peut paraître inconcevable, mais voilà : le film le plus aérien, le moins claustro de l’année est un film de quarantaine.

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3B Productions

4. France, de Bruno Dumont Avec les deux saison de P’tit Quinquin et Ma Loute, Bruno Dumont avait opéré un virage radical dans sa filmo’ en l’ouvrant aux sortilèges de la farce. France constitue peut-être l’aboutissement de ce programme, le moment où la question du sacré (et le bien et le mal et tout ça), si chère aux cinéaste, se confond avec le monstrueux, où les deux ne font plus qu’un. C’est (la prodigieuse) Léa Seydoux, journaliste aux dents longues, transformée en Pietà de plateau télé. Devant l’abjection du monde, il nous restera toujours les yeux pour pleurer.

14/18


Mubi

3. First Cow, de Kelly Reichardt « L’oiseau un nid, l’araignée une toile, l’homme l’amitié ». C’est par ce vers de William Blake poète qui hantait déjà le Dead Man de Jim Jarmusch - que s'ouvre le dernier film de Kelly Reichardt. L’épigraphe a valeur de programme, mais n’est pas exhaustif : First Cow est un film sur l’amitié, facilement un des plus beaux du genre même, mais il est aussi beaucoup d’autres choses, une étude sur le commerce de la fourrure, une histoire du capitalisme, un portrait de vache, une histoire à la Mark Twain… Une aventure.\ Rapid Eyes Movies

2. Drive My Car, de Ryusuke Hamaguchi Le réalisateur de Senses et Asako est sans doute le cinéaste le célébré de la nouvelle génération japonaise, en tout cas celui dont les films nous parviennent le plus régulièrement, bien poussés par Cannes et les autres grands festivals. Drive My Car vient renforcer ce statut, porté par une écriture supérieure. Très affûté, le scénario se permet toutes les caprices possibles sans jamais nuire à la fluidité de l’ensemble. Sur sa route sinueuse, le film se frotte à l’amour et à la création, au langage et au deuil avec une folle légèreté, comme s’il avait été écrit à la fumée d’une clope consumée dans la nuit.

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Après s'être déguisé e en Élisabet h II, une fillette reçoit une lettre du château de Windso r Par

Christine Vainqueur

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Kick the

Machine Films/Burning/Anna Sanders Films/Match Factory Productions/ZDF/Arte/Piano 2021

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1. Memoria, de Apichtapong Weerasethakul Peut-être le plus beau film du plus grand cinéaste vivant, ça fait beaucoup de superlatifs, mais tant pis : l’enquête menée par Tilda Swinton entre Bogota et la jungle colombienne sur les traces d’un son qu’elle est la seule à entendre (quelque chose comme un gros bang), est une plongée dans la mémoire de la Terre et tout ce qui la compose : humain, animal, végétal, minéral. À voir au moins deux fois, la deuxième les yeux grands fermés.

18/18


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