Rire & Rêver by LePueblo

Rire & Rêver recueil pour s’évader Pablo Vasquez

Ce recueil est dédié à ma fille Elea.

Un petit mot : voici enfin le second opus de l’artbook! J’en ai rêvé, et vous l’avez demandé. Merci à vous tous qui m’avez soutenu, qui avez rigolé, ricanné, pouffé ou tout simplement souri. Vos encouragements sont autant de catapultes qui me projètent vers l’avenir. 5

Bleu (n.m.) : couleur du ciel sans nuage. Bleu (n.m.) : Fromage dont toute tartine grillée rêve en secret.

Rire & Rêver Pablo Vasquez

Au Menu Strips : trop longs pour tenir en une image, ces récits s’égrènent dans des cases et vous emmènent en voyage. Des histoires vraies, sauf quand je mens. - page 6 Ringo : jeune personnage un brin naïf et immature, Ringo aime rêver, flâner et lire. Chacune de ses aventures est l’occasion d’une découverte ou d’une interrogation qu’il consigne dans ses carnets sous forme d’un texte ou de quelques dessins. Il a une tache de naissance en forme de larme sur la joue, qui disparaît certains jours. - page 22 Dessins : greniers des idées, ces pages contiennent des dessins en vrac. Des gags qui ont bien servi et dont on ne veut se séparer, aussi - page 46 bien que les petits trésors symboliques de notre passé. Mondes imaginaires : quelques fenêtres nomades sur d’autres univers qui s’ouvrent et se referment au gré des marées. - page 78

Strips

Vie De Merde illustrée

Aujourd’hui, dans la salle de bain, j’ai surpris mon frère en train de se regarder fixement dans le miroir en répétant : “Je suis une poule.” VDM

Strips Titine

Strips Les petites planĂ¨tes

Strips La Chance

Strips

Ringo Le Job

Le Job Ringo

Ringo La Tour

Ringo Les mots quâ&#x20AC;&#x2122;il faut

Ringo Ca y est

Ringo

Ringo Lâ&#x20AC;&#x2122;anatomie pour les nuls

Ringo

Dessins

La fin du monde

Dessins

ItinĂŠraire

Dessins

La langue de moliĂ¨re

Dessins

Les gros mots

Dessins

La diffĂŠrence

Dessins

Les gardiens secrets On raconte que depuis son édification, le château en lisière de la forêt est habité par un étrange troll. Celui-ci, trop souvent blessé par l’image de monstre véhiculée dans les contes pour enfants, aurait pris la décision de ne plus porter son cœur sur lui, et de le cacher dans un endroit où personne ne pourrait y accéder. Ainsi, il ne ressentirait plus cette sombre tristesse de se voir craint. Mais il ne s’arrêta pas là. Il entreprit également de détruire tous les contes, pensant ainsi éradiquer le mal de cette terre.

Apprenant cela, un groupe de résistants se forma et s’installa dans la forêt. Chaque créature eut pour mission d’apprendre par cœur le conte dont elle était l’héroïne. Tous les livres brûlés et interdits par le Troll existaient encore dans l’esprit des créatures rebelles de la forêt. Quand un membre de la troupe de résistants commençait à décliner, ses camarades se relayaient à son chevet pour recueillir son histoire afin qu’elle ne disparaisse pas. Un grand dragon fendait l’air au-dessus des bois. Il était leur guide à tous: lui seul pouvait se risquer à quitter la forêt pour rallier d’autres êtres fabuleux à leur cause. Une fois l’initiation de nouvelles recrues terminée, le dragon les guidait jusqu’au repaire secret, dissimulé sous les frondaisons. La légende raconte que seuls les êtres ayant gardé leur âme d’enfant pouvaient accéder à cette cachette. Émergeant de la canopée, on peut encore apercevoir des ombres noires, sillonnant sans repos la forêt palpitante. Ce sont les maraudeurs, chargés d’assurer la protection des membres éminents de la communauté au sein de laquelle chaque créature a sa place. Et, si chacun conçoit sa mission comme il l’entend, tous rêvent secrètement de réapparaître dans les livres des enfants, de briller à la lueur de leurs lampes de chevet et de voir à nouveau leurs yeux s’illuminer. 80

Dekiñhue, la légende du volcan Dans le coeur profond du désert, parmi les pierres et les cactus esseulés, se dresse un immense volcan. Ceux dont le courage ne leur fait pas défaut pourront entreprendre sa difficile ascension et trouver sur la pente septentrionale un ancien chemin, taillé à même la montagne. Si d’aventure ils parviennent à le suivre malgré l’usure du vent et des années qui joue à l’effacer, ils pourraient trouver la crypte étrange à laquelle il mène. Creusée et façonnée par des mains oubliées, elle s’enfonce dans les profondeurs sèches et chaudes de la terre. On raconte que c’est là qu’habitait la bête de lave, déchainant sa fureur à travers les eructations dévastatrices du volcan. Pour calmer ses accès, maintes et maintes fois les anciennes tribus autochtones gravissaient le chemin ancestral pour venir apporter la seule des offrandes que la bête accepterait jamais : de l’eau. Dans cette région aussi aride qu’étendue, ce liquide constitue effectivement la plus précieuse des richesses, celle sans laquelle nul ne peut survivre. Les offrandes répétées avaient calmé l’étrange animal et protégé les sèches vallées des éruptions. Bien des années ont passé qui ont vu ces tribus disparaitre. Abandonnée à son courroux, la bête a sans doute choisi d’en enfouir les accès plus profond dans l’épaisseur de la terre. Ou alors a-t-elle emmené en d’autres lieux inconnus sa fureur renommée. Cette nuit cependant, sous un ciel crémeux d’étoiles et pour la première fois depuis des centaines et des milliers de lunes, le volcan s’est réveillé...

Isla Tortuga

Lors de mon dernier voyage en amérique du sud, certaines routes m’ont guidé, d’autres perdu. Ainsi balloté entre ciel et nuit, entre jour et mer, j’échouais parfois dans des lieux isolés, incapable de me souvenir comment j’y étais parvenu. C’est à la fin d’un printemps téméraire que j’ai passé une semaine entière sur cette île en forme de croissant de lune. C’était un bout de terre coupé du monde, rempli de traditions et d’histoire, embrassé par la nature et le soleil. Je me suis laissé conter qu’il s’agissait d’un immense animal marin qui faisait sa vie sous la surface. Cette parenthèse de vie hors de la civilisation, hors de ces temps modernes nourrit l’âme et l’imaginaire. A cet instant, j’ai espéré qu’il existe encore des miriades de petits bouts de monde tranquilles et magiques, cachés partout sur notre terre. Puis le continent m’a englouti à nouveau. 84

Kirke Ywelkuq

Dans la région des îles, là oú plage et forêt se confondent, oú la brume matinale dispute au soleil les derniers secrets de la nuit, on raconte l’étrange histoire du Kirke Ywelkuq. Lorsque le coeur d’un homme bat ardemment pour une femme, il lui revient d’emprunter le sentier des bois profonds à la recherche du Kirke. 86

Le voyage peut durer des jours, selon l’humeur de la bête et son envie d’être trouvée. Les descriptions la concernant diffèrent étonnement : certains parlent d’un animal de fumée, d’autres évoquent un dragon de pierre déchu. Tous semblent néanmoins s’accorder pour dire que ses pattes sont indénombrables et que chacun de ses doigts porte une ou plusieurs bagues, toutes uniques. On dit qu’une fois la bête rencontrée, l’homme qui se présente à elle doit lui conter son histoire avant de lui parler de son amour pour celle qu’il convoite. Au terme du récit, s’il n’est pas convaincu, le Kirke Ywelkuq siffle un son strident comme le vent des tempêtes, signe qu’il vaut mieux s’enfuir au plus vite. Nul n’est jamais revenu après avoir ouï ce sifflement que seuls de rares et vieux paysans disent avoir déjà entendu retentir au loin. Cependant, si le Kirke reste silencieux, c’est que le moment est venu de lui confier le secret qui scellera le pacte. Seul un secret profond et inavoué peut convenir. Alors seulement la bête choisira parmi des milliers la bague correspondante à l’amour de l’honnête homme et la lui remettra en échange de son secret. Certains prétendent qu’il existe d’ores et déjà sur les doigts du Kirke toutes les bagues de tous les couples : une bague pour chaque couple dont l’amour pourrait naître, pour chaque amant secret, pour chaque rencontre qui aurait pu avoir lieu. Ce n’est qu’en étant revenu avec cette précieuse bague qu’un homme peut prétendre épouser celle qu’il aime. La route des bois étant longue et périlleuse, une auberge a ouvert ses portes sur le sentier sinueux. On s’y arrête en partant chercher le Kirke, pour y boire une dernière coupe. On y fait étape en rentrant de voyage, pour noyer le chagrin d’un échec ou fêter la bague fraîchement reçue. Après plusieurs dizaines d’années de succès, l’auberge (portant le même nom que la bête) est toujours là, plus prospère que jamais. Si prospère que de nombreuses femmes se demandent si l’animal a jamais existé. Cependant, on trouve encore dans cette région de somptueuses bagues à l’éclat noir et aux dessins simples et mystérieux, fondues dans un métal inconnu... 87

La gorge endormie C’était la première fois qu’il allait emprunter la gorge abandonnée dont personne ne foulait plus le seuil. Il s’était réveillé anormalement tôt ce matin là, et n’avait pu se rendormir malgré l’obscurité persistante. Plutôt que de rejoindre à cette heure la ferme où Don Ruben ne l’attendrait pas encore, il avait décidé de faire un détour par le défilé. Sur des lieues tortueuses sillonnait l’unique et profond chemin qui y guidait ses pas. Perdu dans ses pensées, il était à la recherche des rêves étranges de sa nuit agitée, de ces songes qui aimaient manifestement se dérober à sa mémoire. Ce n’est qu’après plusieurs minutes qu’il fini par remarquer les étranges petroglyphes jonchant les parois opaques qui l’encerclaient. A chaque pas s’affirmait un peu plus l’iredescente lueur qu’ils dégageaient, palpitante comme un coeur tout juste réveillé. Puis tout lui apparaît alors évident, c’est ici qu’il devait venir. C’est d’ici qu’il est. C’est lui que la gorge attendait, dormant juste à côté du village où toujours il a vécu. Alors que les pierres entre elles se resserrent, plane de sa bouche, profonde, une voix qu’il aimerait reconnaître. Une voix qui vient du plus profond de son âme et qui chante aux pierres et aux falaises le rituel secret qui vient les libérer.

La cité voguante Je dérivais depuis deux jours sur l’océan impitoyable et tout espoir m’avait quitté depuis longtemps. C’est au moment où je finissais l’inventaire de mes regrets que je l’aperçu. Elle approchait à une allure incroyablement lente et sa trajectoire croisa bientôt la mienne, de sorte que je n’eus qu’à m’agripper aux murs de bois pour me hisser à bord. La fenêtre à travers laquelle j’étais entré donnait sur une chambre si mal entretenue par le temps que j’avais du mal à distinguer les meubles des murs. Une fois passé le cadre de la porte, le couloir donnait sur un escalier dont certaines marches cédèrent sous mon poids. J’avais pris l’escalier vers le haut mais le cheminement des corridors et des rampes semblait suivre une logique qui m’était étrangère. Si bien que j’eus le plus grand mal à déboucher quelque part. Arrivé sur le pont au terme de cette périlleuse ascension, je fus sûr d’être seul dans cette cité voguante : les terrasses balayées par le vent avaient été abandonnées depuis bien longtemps. Au vu de la taille colossale du vaisseau, c’est toute une civilisation qui devait y avoir été installée. Ayant échappé à un océan d’eau, j’étais englouti alors dans un nouvel océan, fait de bois et de marches celui là, mais tout aussi dangereux dont jamais je n’allais sortir. C’est une dizaine d’années plus tard que le visiteur suivant s’échoua sur le bateau continent. Il fut le dernier naufragé. Le premier à découvrir, par chance, le poste de contrôle et à pouvoir diriger la cité voguante jusqu’à terre.

Rire & Rêver

recueil pour s’évader

> Remerciements Avant tout je tiens à remercier celle qui me porte et me supporte contre vent et marées : ma conjointe Heidi. Si ce recueil a pu parvenir jusqu’à vous, c’est grâce à tous ceux qui ont soutenu l’idée du projet tout d’abord présenté sur la plateforme de financement collaboratif Ulule. A chacun d’entre eux je tiens à exprimer ma plus immense reconnaissance : vous aussi êtes les créateurs de cet ouvrage.

Pierrette Carmen Pedro

Magali François Timothée Lounea Mateo Elisa Soledad Eric Fanny David Géraldine Amandine Micheline Martine Philippe Antoine Viviane Liliane Guy Hélène Christine & Julien C. Jean-Didier Miloue Benoît Manon Thomas Damien Camille FabX Philippe Laurent Emmanuel Lydia Alice Sandra Jean-David Gilles Fannie Anne-Claire A. Renaud Séverine Binta Arnaud Jean-Louis Xavier M. Anne-Claire P. Véronique Jérôme Mathieu François Facundo Sylvie Virginie Charlotte Julien M. Jeremy Damien Denis S. Lucien Edmond Caroline Zaza Geoffroy Olivier T.Hervé Pacôme Clément Daphné Cracou Denis D. Claire Bruno Ghyslaine Paulette Julie Michael Agathe Thierry Anne Fanny G.G. Franck Sébastien Chloé-Roxane Kellya Olivia Xuan Flore Martin Aurélie D. D. Pauline Anthony Etienne Cyrielle Xavier Walid Aurélie S. Elisabeth Laure Yako Jessica Vincent Marie B. Loïc Aurélie B.Pierre Olivier P. Merci également à vous qui me lisez, et faites vivre ces pages. Enfin merci à ma gomme, qui vous a évité de terribles choses.

Deuxième lecture Tu viens de finir ta lecture et tu penses avoir fini le recueil? En es-tu sûr? Parmi les pages as-tu trouvé : un noeud papillon un jus de fruits une scie musicale un pivert spoutnik une oxydation une planche de surf des kaplas une grue

une dragonball (la numéro 2) un hotdog une réserve de mana un chapeau haut de forme un baton de berger une fourchette un paté de sable un ramequin de cacahuètes un voilier

LePueblo

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illustration@pablovasquez.com

Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que volontaire. Aucun animal n’a été blessé ni humilié pendant la production de cet ouvrage. L’auteur décline toute responsabilité quant aux accidents, maladies, blessures survenant à la suite d’une bataille dans laquelle le présent ouvrage aura été utilisé comme projectile, arme contondante ou combustible.

Toutes les images de cet ouvrage sont la propriété de Pablo VASQUEZ, il est donc interdit de les utiliser sans autorisation. Merci de votre compréhension.

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Rire & Rêver

recueil pour s’évader

Un recueil humoristique de dessins, de strips poétiques et d’histoires courtes. Un éclat d’humour avec des petits morceaux de bonheur qui sera dans votre poche pour une immersion longue dans des contrées imaginaires, ou juste pour un coup d’œil rafraîchissant qui vous fera sourire. Peut contenir des traces d’optimisme, des dégradés orange, des jeux de mots, et des légions de merveilleuses erreurs anatomiques.