Instinct Génésique by paco hoibian

EDITO Public conquis et amateur de photographie, Art[i]Show a souhaité célébrer un objet sensible, unique, porté sur la vitesse, un médium manifeste de l’instinct créateur du XXe siècle : le Polaroid. Dans l’esprit populaire, celui-ci continue d’être perçu comme une technologie propre aux années soixante-dix. Or il a toujours été considéré, dans la sphère artistique, comme un support en perpétuelle évolution. A chaque époque, les artistes ont exploité ses capacités et développé un laboratoire de recherche plastique autour de celui-ci. Le Polaroid est un support artistique à part entière, évolutif avec son temps et avec l’art. C’est cette dimension de l’objet que nous avons souhaité mettre en valeur. Instinct(s) GéNéSiQuE(s) fait référence à l’instinct de création au XXIe siècle. Comment percevons-nous notre environnement, les qualités humaines, les désirs, mais aussi l’évolution de notre société, portée sur la vitesse face à la sensibilité ? Actuellement, quelles sont les manifestations de l’unique et de l’immédiat ? Quelles sont les préoccupations des créateurs ? Nous vous proposons de découvrir une sélection internationale. Leurs auteurs ont effleuré, digressé, fragmenté le monde à coups de Polaroid afin de vous offrir cet instant. Ces instants. Art[i]Show

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Aguinaga Gutierrez Irazema Monterrey (mexique) |www.myspace.com/irazema|

“J’aime prendre au Polaroid des moments rares, et il peut s’agir aussi bien d’objets que de personnes. Ce que je préfère dans le Polaroid, c’est ce sentiment de nostalgie qui s’en dégage. L’idée que chaque photographie est singulière et ne pourra être reproduite lui apporte un caractère particulier, le sentiment que cet instant capturé est unique et qu’il n’y en aura pas d’autre pareil.”

‘THE ROAD’�� | p. 66 |

Camera : Polaroid Impulse QPS Film : 600 Date : Décembre 2007 Lieu : Saltillo Coahuila (Mexique)

Baker Drew los angeles (usa) |www.exhibit/polanoid.net|

“Chaque jour qui passe nous envoie des stimuli visuels : ils stimulent l’esprit, éveillent le cœur, titillent les nerfs, retournent l’estomac, emplissent l’œil, nourrissent l’âme, nous rapprochent, nous ramènent à nos désirs, à notre propre mortalité parfois. Le Polaroid est un support à la mémoire. Instantané dans ses résultats. Beau dans son procédé. C’est une manifestation de ce besoin qu’éprouve l’humain de préserver le passé. C’est par essence la définition d’une photographie. Polaroid EST notre passé, mais peut encore être notre futur. Le vieil adage ‘what you see is what you get’ (ce que l’on voit est ce qu’on obtient) définit bien la photo Polaroid, sachant qu’il n’est de toute évidence guère possible de tricher avec ce genre d’équipement. Pureté et simplicité, si on veut. C’est d’une honnêteté inégalée, que l’ère digitale, en expansion permanente, ne battra jamais.”

‘Trains in Green’ | p. 26/27 | Camera : 110A Converted Film : type 690 Date : 2007 Lieu : Los Angeles (USA)

‘Robert’ | p. 79 |

Camera : SLR 680 SE Film : type 779 Date : 2007 Lieu : Los Angeles (USA)

Barbot Romain Toulouse (France) |www.diwaize.com|

“Face au présent qui s’érode constamment, ces images instantanées sont des marque-pages de ma vie, des empreintes figées sur le film, uniques, telle chaque seconde qui passe. Essayer d’y déchiffrer l’exacte matière du présent, qui souffre, malgré son opacité, d’être durablement impalpable. Le densifier à peine, de manière imperceptible.”

‘SANS NOM’ | p. 69 | Camera : One Step Flash Film : 600 Date : Novembre 2007 Lieu : Castelbini (France)

barthe julien paris (france) |http://jesuisautop.free.fr/site|

Trough the touch « flocon de neige », Julien Plaisir nous crie tout haut son « imposture ». De l’instantané de prédilection pas toujours en bagage, l’opération du double-clic fait advenir la forme du « poladdict ». Tout est dit, sans s’en cacher, le principe cadré reste le même. Une « polapathie » auquel le remède est vite trouvé avec un numérique en bandoulière, sorti pour l’occasion du grand j’ouvre mon diaphragme.

‘LASSIE’ | p. 70 |

Camera : Pola-Phone... Date : 2007 Lieu : Paris (France)

Beauchaine Benoit paris (france) |www.diwaize.com|

“Je suis fan du SX-70 en particulier, pour l’objet, l’optique et son ‘interprétation’ qui en font un de mes yeux favoris.”

Benoît Beauchaine, aka Di-Waïze, vit et travaille à Paris, France. Il est webdesigner pour la société Rugama (www.rugama.com), photographe en vacances et musicien selon disponibilités.

‘SERIE JAPON’�� | p. 21 | Camera : SX-70 Film : SX-70 Lieu : Japon

‘SERIE JAPON (suite)’�� | p. 54/55 | Camera : SX-70 Film : SX-70 Lieu : Japon

Bouyne Barbara paris (france) |www.barbarabouyne.com/|

“Certains écrivent dans leur journal les petits détails qui les ont touchés dans la journée. Moi, je les fixe avec mon Polaroid depuis des années. Mon SX-70, c’est mon carnet, mon journal intime Il n’est jamais très loin, me quitte rarement. Je ne cherche pas à faire une image techniquement parfaite – les accidents de Polaroid sont d’ailleurs souvent de belles surprises. Je cherche juste à capturer les moments et les détails qui m’émeuvent ; je les collectionne. Je les prends en photo pour en garder une trace, un souvenir. J’en fais des Polaroid pour la magie de l’image instantanée et la beauté de l’objet image.”

Aller voir ailleurs si on y est. Oui, et même y courir, tant le travail de Barbara Bouyne est une invitation à l’évasion, y compris dans les paysages du quotidien. Se rêver sur Sunset Boulevard, s’émouvoir devant un baiser, deviner la destination de ce Boeing, reproduire la calligraphie des devantures, tout un champ des possibles s’ouvre avec ces photographies d’une intelligence et d’une poésie saisissantes. De par cette sensibilité, cette technique, l’artiste magnifie ce à quoi nous ne prêtons pas toujours attention, des repères invisibles.

‘SPORT’�� | p. 9 |

Camera : SX-70 Film : SX-70 Date : Mars 2007 Lieu : Paris (France)

‘L.A’ | p. 12/13 en haut | Camera : SX-70 Film : SX-70 Date : 2003 Lieu : Los Angeles (USA)

‘SERIE PARIS’ | p. 12/13 en bas | Camera : SX-70 Film : SX-70 Blend Date : 2007 Lieu : Paris et Montreuil (France)

‘H.K’ | p. 19 |

Camera : SX-70 Alpha 1 Film : SX-70 Date : Août 2007 Lieu : Hong-Kong Island (HK)

‘ Oostende train’ | p. 20 | Camera : SX-70 Alpha 1 Film : SX-70 (expiré) Date : Décembre 2006 Lieu : Oostende (BE)

Brilliant Tod california (usa) | www.juneten.com|

“Il n’est pas de photographie plus pure, pas de maîtresse plus fidèlement reproductive que ma chère caméra Pola. Comme pour tout grand amour, on ne triche pas avec elle. Pas de galipettes dans des chambres dérobées, pas de cybersex retouché sous Photoshop. Tout ce que Pola dit peut se prendre au pied de la lettre, sans peur de duplicité numérique. Chaque photo que je fais, je la prends en toute conscience que c’est peut-être là le dernier baiser que je partagerai avec la plus honnête de mes confidentes.”

Il y a ces scènes de ménage intimes, exploration exotique du corps qui l’accompagne, surexposition ô combien fleur bleue d’une relation accrocheuse. Un voyage va-et-vient de flous et de formes là où le généreux modèle du « macro » fétichise en regard complice et tendre ses chairs offertes. Sorte d’habile « prostitution » entre partage et jeu, bien loin des perversions pornographiques. La beauté du piqué s’est ainsi fait une place. Et puis il y a l’aura, cette empreinte incandescente qui apparaît pour sublimer le cadre. Du cœur à l’ouvrage instinctif, la chance à l’aléatoire, sans savoir, sans maîtrise. Et encore quelques minutes d’attente chimique, pour la surprise quasi immédiate d’un poète impatient qui écrirait avec la lumière.

‘DIVERS’�� | p. 10/11 |

Camera : SX-70 et SX-70 Alpha1 Film : SX-70 Date : 2002 Lieu : Portland et New-York City (USA)

‘MIX PORTLAND’ | p. 18 | Camera : Polaroid 680 Date : Août 2007 Lieu : Portland (USA)

‘Madonna Inn: AP Stylebook’ | p. 44 | Camera : SLR 680 Film : 779 Date : Novembre 2007 Lieu : San Luis Obispo (US)

‘Thomas Jefferson’ | p. 48/49 | Camera : SX-70 Sonar Autofocus Film : SX-70 Date : 2006 Lieu : San Francisco (USA)

‘Thomas Jefferson (suite)’ | p. 50/51 | Camera : SX-70 Sonar Autofocus Film : SX-70 Date : 2006 Lieu : San Francisco (USA)

Bruschini Cinzia fermo (italie)

| www.myspace.com/lagonnaspaziosa|

“J’aime les arts, la photographie et le graphisme. Je suis nostalgique et un peu sauvage. J’aime beaucoup rêver. Je travaille sur la musique et la mode, mais je ne sais pas vraiment ce que je veux être. Ça fait presque un an que je fais des Polaroid, c’est comme ça que j’aime me calmer – je me sens comme une petite fille. J’aime utiliser des pellicules périmées car ce ne sont pas les véritables couleurs qui sortent. Elles viennent d’un autre monde que seule la caméra peut entrevoir… et me restituer.”

‘la versione dichiara’ | p. 72 | Camera : SX-70 Film : 600 (expired) Date : 2007 Lieu : Italie

Carmendevos Lochristi (belgique)

| www.polanoir.com/carmendevos|

“Je suis fascinée par le manque de fiabilité de la mémoire humaine en tant qu’instrument de représentation de la réalité. Nos souvenirs ne sont souvent qu’un assemblage que nous construisons au fil des ans. J’ai tendance à créer ce genre d’images qui, plus tard, formeront le dernier souvenir d’un fait. Le deuxième aspect de mon travail, c’est que je réinvente ma vie en images. Je joue avec ce qui est et ce que j’aimerais qu’il soit. J’étudie comment de toutes petites manipulations d’image peuvent influencer notre perception de la réalité.”

‘The awaking of self-awareness’�� | p. 23 | Camera : SX-70 Film : Films divers Date : Juillet 2006 Lieu : Hambourg (Allemagne)

‘Places I’ve been’ | p. 76 | Camera : SX-70 Film : SX-70

Ici figure l’essence même du Polaroid, de ce qu’il véhicule comme fantasmes et idées – bonnes et fausses. En effet, l’érotisation de ce médium a fasciné et intrigué, incitant bon nombre à s’y intéresser. Cependant, les photographies de Carmen Devos montrent non seulement les nombreuses possibilités techniques qu’offre le Polaroid, mais également cette sensualité, cette déformation, cette réinterprétation de la réalité qui leur sont sous-jacentes. Elle s’interroge sur la mémoire, ce qui reste, ce que nous faisons des événements, offrant une vision énigmatique et parfois nostalgique de ce qui fut, voire de ce qui sera.

cartier mickael dijon (france)

|www.myspace.com/ottoelpiloto|

Invité de marque à une table sans réservation pour déguster une fois de plus des mets généreux. De mots et d’éclosions symboliques – par-derrière, par-devant et dans tous leurs sens – telle une douce et amère poésie du tant qu’il transpirera son regard pluriel en des teintes hivernales. L’ironie du sort dès lors jetée, les saisons comme les sourires passent en duo symbolique avec l’instinct primal pour dé-corps. Pourvu qu’il naisse, pourvu qu’il passe, et pourvu qu’il reste au fond de nous-mêmes et soit vite de retour…

‘EXTRAIT SéRIE 1’ | p. 38 | Camera : SX-70 Film : SX-70 Date : 2000 Lieu : Bourges (France)

‘SéRIE 2’ | p. 39 |

Camera : SX-70 Film : SX-70 Date : 2004 Lieu : Menton (France)

‘SéRIE 8’ | p. 46 |

Camera : SX-70 Film : SX-70 Date : 1997 Lieu : La Touche (France)

‘EXTRAIT SéRIE 7’ | p. 47 | Camera : SX-70 Film : SX-70 Date : 2000 Lieu : Bourges (France)

Chang Gao beijing (chine)

|www.flickr.com/photos/bjgaogao|

“J’ai commencé à travailler avec le Polaroid depuis quelques mois, mais cela m’apporte déjà plus de plaisir que durant toute ma vie photographique. J’aime le style du Polaroid, avec son cadre blanc. Les photographies sont si belles ! J’aime capturer la beauté ! Simple vie, simples photographies et simple Moi !”

‘SERIE 1’�� | p. 32 |

Camera : One 600 Film : 700 Date : Octobre 2007 Lieu : Shangai (Chine)

‘SERIE 2’�� | p. 33 |

Camera : One 600 Film : 700 Date : Octobre 2007 Lieu : Shangai (Chine)

Chors Gerald hambourg (allemagne), et lituanie |www.myspace.com/geraldoroid|

“Mon objectif est de capturer les ambiances et les sentiments propres à des instants simples mais importants. C’est une philosophie qui correspond tout à fait à la pratique du Polaroid : il faut appuyer sur le déclencheur au moment où votre coeur vous le fait savoir. Un instantané de vie se dessine alors sur le film, un seul à la fois... J’adore ensuite combiner les differents résultats de façon aléatoire.”

‘Riga / Latvija’�� | p. 14/15 | Camera : SX-70 Model 2 Film : SX-70 (expiré) Date : Juillet 2007 Lieu : Riga (Lettonie)

‘SOUTHWARK : HEAD FOUND’ | p. 17 | Camera : Keystone Wizard et Revue Direct 700 F Film : SX-70 (expiré) Date : Juin 2005 et juin 2007 Lieu : Hambourg (Allemagne)

Ça ne sonne pas comme un finale, tout au plus un florilège de couleurs, entre saturation baroque et douceur poétique. Embarqué dans sa tête, de tout et de rien, d’instants de vie et de partage, à fixer l’autre qui nous observe ou à dévisager les façades. Un œil inquisiteur qui sait nous plonger dans l’étrange richesse du quotidien. Un tout à la fois, un grand vide, pour une louange à la vie ordinaire qui nous donne ce simple sentiment d’être vivant.

Costilhes Cyril saint-raphael (france) |http://sikost-instant.com|

Du pied de nez aux histoires courtes il n’y a qu’un pas. Simple passage par-delà les pavés, au grand damier du sol, Sikost nous balade tête basse en nous laissant dans les airs. Une histoire courte en jambes de passants d’ombre et de lumière, sans genre de prédilection. Parfois perché pour fixer l’élévation-sensation en technique maîtrisée, il nous gâte sans mettre le pied dedans. Se poser pour regarder les autres, entre recul et bon cadrage. Une invitation efficace et sensible à regarder ce monde qui avance d’un pas décidé.

‘Urban Shadows...’�� | p. 4/5 | Camera : 600 SE Film : 669 Date : Août 2007 Lieu : San Fransisco (USA)

‘SAN FRANSISCO’ | p. 6/7 | Camera : SLR 680 Film : 600 Date : Août 2007 Lieu : San Fransisco (USA)

‘High heels lover’ | p. 8 | Camera : SLR 680 Film : 600 Date : Août 2007 Lieu : San Fransisco (USA)

Dalco Corrado parme (italie), vit a Londres (gb) |www.corradodalco.co.uk|

“Le Polaroid : prendre une photo et en voir immédiatement le résultat. Ce qu’il y a de fascinant dans cette expérience, c’est l’excitation du moment, cet instant magique où les éléments les plus disparates – lumière, couleurs et mouvement – se mettent tous en place simultanément. Quand j’observe le résultat sur film, c’est parfois un peu de moi-même que je vois, capturé à l’instant où l’obturateur s’ouvre. Le Polaroid a ce caractère qui m’a toujours impressionné : il n’impose aucune limite à la perception, mais lui donne de nouvelles routes à suivre.”

‘MAMMA’�� | p. 42/43 | Camera : SX-Alpha 1 Film : 600 Date : 2002 Lieu : Parme (Italie)

Un peu gênée mais consentante. Sourire complice mais tenue sage. Elle sait qu’il l’observe, devine et suggère la douceur de cette scène intime. Sort-elle de son bain ? S’apprête-t-elle à se vêtir ? Puis tout se mélange, devient moins évident, la lumière aveuglante brouillant les pistes. Corrado Dalco évoque l’intimité d’une femme, d’une maman peut-être, devant le regard d’un enfant apparaissant furtivement. Volontiers suggestive, cette série n’est qu’un aspect du travail sulfureux et érotique de cet artiste.

Dandini Allesandro rome (italie), vit a new-york (usa) Dans ces hivers qui nous surgèlent, nous partageons les maints frissons d’une Mère Nature pas si câline et rassurante. L’invitation du guide à prendre nos bagages, à ressentir les caresses d’un souffle glacial. Escapade pour troupe complice au cœur d’un sombre crépuscule. En marche, en avant toute, en file indienne, transis mais jamais seuls dans le délicat linceul de l’immensité du vide, à fermer cols et yeux dans nos pas qui s’enchaînent, pour parcourir encore et encore cette belle contrée initiatique.

‘imnotthere’ | p. 52/53 en haut | Camera : Polaroid one Film : 600 Date : Septembre 2007 Lieu : Campo Imperatore (Italie)

‘IMPERATORE’ | p. 54/55 en bas | Camera : Polaroid one Film : 600 Date : Septembre 2007 Lieu : Campo Imperatore (Italie)

Fitzpatrick Georgia Brockley (gb)

|www.georgia/polanoid.net|

“J’ai pris mon premier Polaroid le 12 décembre 2006 et je suis immédiatement tombée amoureuse de la photographie instantanée. Je pense que c’est un excellent medium pour faire le portrait des rues desorganisées et surprenantes de Londres, où je vis. Je photographie des details de ce qui m’entoure et j’essaie de montrer à quoi cela ressemble en créant des compositions avec plusieurs Polaroid. J’utilise également les compositions pour concevoir des motifs abstraits à partir de fragments de mon environnement.”

‘Zippo’s Circus’ | p. 41 | Camera : 636 Close-up Film : 600 Date : Printemps 2007 Lieu : Blackheath, Londres (GB)

‘Southwark: Head Found’ | p. 78 | Camera : 636 Close-up Film : 600 Date : Eté 2007 Lieu : Londres (GB)

Giansily Helene Nantes (france), vit a paris (france) |www.helenegiansily.com|

“ ‘Muscle car’ – qui se traduit littéralement par ‘voiture musclée’ – est un terme anglais servant à désigner les automobiles américaines, australiennes et sud-africaines propulsées par un moteur surdimensionné, le plus souvent un V8” (http://fr.wikipedia.org/wiki/Muscle_car). Et donc le jeune mec se souvient de cette virée aux U.S.A., des autos-burgers, des filles-bestioles. ça ne fait pas si longtemps, c’était en septembre, et pourtant une fois de plus la mémoire s’est encore amusée à tout mélanger. Il ne reste plus qu’une histoire perdue entre rêve et réalité, des images délavées s’effaçant comme de vieux Polaroid.” J. Carreyn

‘HAWAI’�� | p. 22 | Camera : SX-70 Film : 600 Lieu : Paris (France)

‘rayures’ | p. 75 | Camera : SX-70 Film : 600 Lieu : Paris (France)

Giraud Alain (France)

|http://giraudalain.neuf.fr|

“La photographie, forme instantanée de création, est le médium idéal face à la peinture, qui nécessite pour moi un temps de gestation trop long, laissant le raisonnement entraver l’accès direct à l’inconscient. Son attachement au réel a inspiré une conscience digne de : ‘L’irréalité contenue dans la réalité même’. Le médium photo est abordé ici comme un art créatif, détaché de la réalité, qui permet toute liberté de réalisation, dont le statut documentaire lui-même devient source de jeu avec un outil censé reproduire fidèlement la nature.”

De prime abord, Alain Giraud impose à la femme des attitudes géométriques. Puis je suis interpellée par le jeu du miroir. Il crée une mise en abîme du corps féminin où l’image du sujet s’estompe en faveur de son double érotisé. Alors je réalise que cet univers, si sensuel qu’il soit, m’évoque l’anatomie du désir rendu inaccessible dans le reflet d’un miroir.

‘NOIRS DESIRS’ | p. 62/63 | Film : 665 NP

Hammond Scott (usa)

|http://thelovelyroad.com/|

“J’aime trouver des lieux où rien ne se passe vraiment. Rien que le temps qui coule. Je pointe l’appareil et je prends des photos sans savoir si j’ai là quelque chose ou si je n’ai rien. Mes images se tiennent généralement à la frontière entre les deux.”

‘AIR/HOUSE/FENCE/ROCK’�� | p. 74 |

Hoibian Paco

‘JEU D’EAU’ | p. 80 |

besançon (france), vit a dijon |www.myspace.com/myph_oto|

Camera : Polaroid sun 660 autofocus Film : 600 Date : 2006/2007 Lieu : Utah et Ohio (USA)

Camera : SX-70 Film : 600 Date : Juillet 2007 Lieu : Dijon (France)

Jolly Guillaume (france) “Illustrateur, graphiste, directeur artistique, je travaille principalement avec des outils numériques. En 2006, je prends des centaines de portraits avec un polaroid 600, pour garder des traces des mes amis et de mes rencontres. Puis en 2007, après avoir trop pris de photos numériques, je voyage avec un vieux 600 dans les pays de l’Est. En 2008, acquisition d’un SX-70 !”

‘Parc d’attraction et neige radioactive’ | p. 40 | Camera : 600 Film : 600 Date : Décembre 2007 Lieu : Prypiat/Tchernobil (Ukraine)

Kenneth Long Thomas new york city (usa)

|www.myspace.com/kindredlong|

“L’essentiel de mon travail est fondé sur le portrait. Cette série a été commandée par City Magazine pour un article sur l’histoire de la mode. Je me suis inspiré des tableaux du XIXe siecle et j’ai juste remplacé le chevalet par un appareil photo...”

A première vue, tout semble indiquer que ces clichés proviennent d’un magazine de mode, ou d’une collection appartenant à un vieil aïeul. Alors, lorsqu’il s’agit d’identifier l’appareil à l’origine d’un tel résultat, les réponses sont unanimes : le Polaroid ? Tout sauf ça ! Et pourtant… L’auteur est avant tout Kenny Thomas et ses machines infernales, imposantes, qui ont figé ces regards, ces sourires. Tantôt dans un restaurant, tantôt dans un décor indéfini, ces personnages issus d’une histoire lointaine et familière fixent leur regard dans celui du photographe, dans le nôtre, nous offrant un témoignage souvent ethnographique, évidemment esthétique, essentiellement sensible.

‘SERIE CITY’ | p. 56 à 59 |

Camera : 1940’s Kodak Master Film : Type 809 (couleurs) combiné avec un film papier Type 804 (noir et blanc) Date : 2007 Lieu : New York City (USA)

Mc Crawn Mickael atlanta (usa)

|www.tinytinybirds.com|

“J’ai eu mon premier Polaroid à 13 ans, et je n’ai jamais cessé de l’utiliser depuis. Il y a quelque chose dans le Polaroid dont je ne pourrai jamais me passer. Je photographie des choses et des gens ; ainsi je peux immortaliser ces moments dans des couleurs merveilleuses. Peu importe que le monde soit parfois dur et moche, on peut toujours y trouver la beauté à travers un objectif.”

‘SOUTHWARK : HEAD FOUND’ | p. 68 | Camera : Colorpack II Film : Type 690 Date : 2007 Lieu : Atlanta (USA)

Miller Kristen Charlottesville (usa), vit a Pittsburgh (usa) |www.myspace.com/kristenmillermusic|

“Aucun média n’est à la fois aussi durable et instantanément gratifiant qu’un Polaroid. On vise, on presse le bouton, et voilà ! Génial. Parfait pour ceux d’entre nous qui, trop impatients vis-à-vis de la chambre noire, sommes aussi trop loyaux, trop éternellement dévoués pour nous soumettre à la loi de l’ère numérique. L’image sort, son cadre est parfait et ses imperfections, inattendues, souvent impulsives. La photo apparaît progressivement et rappelle la première fois où nous avions vu ces contours spectraux se dessiner comme par magie, telle l’œuvre d’un Picasso fantôme. Le Polaroid est une rareté étincelante dans un monde désormais plat et numérisé.”

‘southside wall’�� | p. 16 | Camera : SX-70 Film : 600 Date : Juin 2007 Lieu : Pittsburgh (USA)

‘upon waking’ | p. 36/37 | Camera : SX-70 Film : 600 (expiré) Date : Juin 2007 Lieu : Pittsburgh (USA)

Kristen Miller s’intéresse à un peu tout ce qui a trait à l’hémisphère droit de son cerveau, et fut créée aux Etats-Unis dans les années 1980, période ô combien particulière et ringarde. Originaire de Charlottesville, Virginie, elle réside actuellement à Pittsburgh où elle enregistre tranquillement ses chansons dans l’idée d’en concocter un savoureux album maison.

Moat Gordon

‘MANIPULATIONS’ | p. 77 |

(usa)

Camera : SX-70 Film : SX-70 Lieu : Vancouver (Canada)

Mori Paolo

‘AUTUMN’ | p. 73 |

|www.gordonmoat.com|

(italie)

Camera : SX-70 Film : 779 Date : Spring 2007 Lieu : South London

Porta Nicolas (argentine)

|www.nicollphoto.com.ar|

“Depuis tout petit, je m’intéresse à l’art. J’ai commencé par la musique, puis j’ai étudié le cinéma et la photographie. Je passe mon temps à mettre en œuvre des projets mêlant divers langages artistiques. Tous mes Polaroid me rappellent mon enfance, ses couleurs, ses sons. Mon premier appareil était un Polaroid Land 1000. Je me rappelle comme il était magique d’appuyer sur le bouton et d’avoir la photo en main… Je ressens encore ça maintenant. Je me rends compte que j’ai pris trois de ces Polaroid là où j’ai grandi.”

‘SANS NOM’ | p. 73 |

Camera : 600 Business Edition Film : 779 Date : 2006 Lieu : Buenos Aires (Argentine)

querrien rachel (france)

|www.rachelquerrien.com/galeries/|

Par l’exotisme des couleurs et la chaleur des tons, tomber amoureux de leur histoire. La vie/l’envie se fait partage, regard honnête et sensible au plus près des peaux. L’orange pour univers d’une chaleur toute corporelle, à sentir la douce amère par maintes fois multipliée en série-occasion faite d’instantanéité. S’il n’est ma crevette, j’en appelle à t’éplucher pour découvrir on the bed again ce savant dosage qui fait de toi mon doux péché.

‘INTIMACY’ | p. 34/35 | Camera : SX-70 Film : SX-70 Date : Octobre 2007 Lieu : Paris (France)

Quinty Isabelle dijon (france)

|www.myspace.com/jelisa_rose|

“Ma première rencontre avec le Polaroid date de l’époque où les contes peuplaient mes jeux. Du haut de mes quatre années, j’étais le héros de mes premiers 45 tours. Je laissais le Chat Botté se faire happer par mon mange-disque orange flamboyant. Aux premières notes, je prenais les bottes. Un jour, ma mère est arrivée avec un boîtier, en m’expliquant que c’était de la magie, comme ma valise sonore, et elle m’a fait une démonstration. Une petite image est sortie instantanément. Fort surprise, j’ai cherché pendant des mois, en retournant le boîtier dans tous les sens, les petits hommes qui fabriquaient aussi vite la photo.”

Le Polaroid envisagé comme un jeu, une mascarade enfantine et merveilleuse, un médium au service de l’imaginaire, l’artiste dissimulé derrière un personnage. Loup y est-tu ? nous susurrent nos souvenirs. Petites comptines cruelles, leitmotiv des plus jeunes années qui marquent les prochaines. Ici la frontière entre l’enfance et l’organique est infime, ces deux univers interfèrent, jouant avec le masque blanc si propre au théâtre. Puzzle à reconstituer, à décortiquer, ce travail s’offre en exercice de style, l’autoportrait, étrange et familier.

‘I was a hero, I was a red wolf’ | p. 45 | Camera : ONE 600 Film : 600 Date : Janvier 2008 Lieu : Dijon (France)

saile lia berlin (allemagne), vit a malte |www.scattered-sea.com|

“J’ai découvert la photographie par hasard en 2004. J’ai commencé avec un appareil numérique et rapidement j’ai montré mes premiers travaux à un photographe professionnel qui m’a encouragé à continuer. Fin 2005, alors que j’étais à l’Académie des Arts de Vienne en section multimédia, je suis tombée amoureuse du Polaroid du fait des multiples possibilitées qu’il offre. Je suis aujourd’hui très fière d’exposer dans la seule galerie dédiée au Polaroid, ‘Polanoir’, présente à Vienne, Berlin et Barcelone.”

‘GREEN’�� | p. 24/25 |

Camera : SX-70 Film : SX-70 (expiré) Date : Mars 2007 Lieu : San Pawl Il-Bahar (Malte)

‘PENUMBROUS’ | p. 34/35 | Camera : SX-70 Alpha1 Film : SX-70 Blend Date : 2007 Lieu : Malte

Un film périmé, aucun filtre, Lia nous invite à Malte. Son Malte. Hasard, coup du sort, l’imprévu peut engendrer cette beauté nostalgique, colorée et surréaliste. Imaginer ce que peut être le résultat, attendre l’apparition de l’image, de ce rouge qui aurait pu « grignoter » un peu plus le paysage, l’impatience de découvrir ce qui a été figé. Ainsi cette finesse formelle traduit toutes les possibilités qu’offrent ce médium et la maîtrise de l’artiste qui renouvelle son vocabulaire esthétique, sa palette de couleurs troublantes et sa réflexion sur un monde autre et pluriel.

Tarlet Gauteur Joanna paris (france) |www.lecarton.com|

“Je ne veux pas écrire ni parler de ce que je photographie, c’est un exercice bien trop difficile ! Ce sont les images qui parlent pour moi. Le SX-70 et le Polaroid me permettent une traduction instantanée de ce que je vois, avec des ambiances que je ne retrouve pas avec d’autre appareils...”

‘CANDY ROAD’ | p. 32/33 | Camera : SX-70 Film : SX-70 Date : 2007 Lieu : France

Son travail revient à raconter une histoire, à fabriquer un univers avec quelques fragments de vie laissés là... Les scènes se situent toujours dans l’« après ». Il n’y a pas d’événement, il ne se passe rien. Seule subsiste la trace d’une action passée.

vincent diane berlin (allemagne) |www.dianevincent.de|

“Un Polaroid est une photo unique. J’aime sa matière et son résultat. Le plus souvent j’utilise des films noir et blanc. Je suis attiré par l’ensemble du processus. Il faut préparer la prise de vue en amont, puis appuyer sur le déclencheur. On a ensuite directement le résultat en main, ce qui permet de savoir comment continuer la scéance. Cette pratique vous oblige à être patient et concentré car on ne peut pas se permettre de prendre des centaines de photographies. C’est unique et magique !”

‘THE WALL’ | p. 60 | Camera : Propack, EE100 Film : Divers Date : 2007 Lieu : Berlin (Allemagne)

Winfield Patrick Yonkers, New York (usa) |www.patrickwinfield.com|

“Tout est dans le rythme de travail. Le résultat est instantané et cela devient comme un jeu. Dès que le Polaroid est là, on peut ajuster son travail selon le rendu et en faire un nouveau. Il y a bien sûr aujourd’hui d’autres appareils qui permettent ce travail dans l’instant, mais celui-ci est unique et séduisant.”

Joli clin d’œil à l’histoire de l’art via de sensuelles égéries et la détresse d’une enfant victime de la folie humaine. Ces apparitions fantomatiques s’invitant sur le papier de Patrick Winfield sont une piqûre de rappel pour ceux qui méprisent encore le Polaroid. Oui, cette pratique s’intègre dans un champ artistique, attendant patiemment la reconnaissance méritée ! Outre les nombreuses références, l’artiste s’inscrit dans la tradition de ce médium en mêlant humour et réinterprétation de la réalité.

‘monk burning marilyn’ et ‘skin and bones’ | p. 64 | Camera : Spectra Film : Image Date : 2007 Lieu : USA ‘rockwell posada 3’ | p. 65 | Camera : Spectra Film : Image Date : 2007 Lieu : USA

Zamolo Thomas (france mais vit en suede) |www.zamolo.fr|

“Le Polaroid est pour moi le meilleur intermédiaire entre l’art vivant et la photographie. Il saisit l’instant comme le font d’autres techniques photographiques mais, du fait que la photo est unique, il préserve le sentiment de vie. L’essentiel de mon travail est concentré sur les mosaïques. J’aime l’idée d’avoir une grande photographie composé de plusieurs petites. L’œil est probablement le meilleur appareil photo. Il bouge constamment, zoome et ‘dézoome’ sur chaque partie ou détail que l’on désire observer. Avec une mosaïque de Polaroid, je reproduis un peu la même chose.”

L’instant décisif s’annonce pour donner corps et ampleur à la valeur du moment. Avec une précision quasi chirurgicale dans la découpe, Thomas Zamolo (dit Exithp) vient déséquilibrer notre regard par la mise en lumière des détails. Une question de choix, multiple, avec pour trame de fond la déformation. Fragmenter pour cristalliser ces âmes perçues en mosaïque, sorte de rappel cubiste pour révélateur à l’écart du laboratoire. Un effet de masse informe pour une vision panoramique en plusieurs clics.

‘SANS NOM’ | p. 3 | Camera : SX-70 Film : SX-70 (expiré) Date : Octobre 2006 Lieu : Goteborg (Suède)

‘TEARTER PARK’ | p. 28/29 | Camera : SX-70 Film : SX-70 Blend Date : Août 2007 Lieu : Stockholm (Suède) ‘CROWD PROJECT’ | p. 30/31 | Camera : SX-70 Film : 600 Date : Novembre 2007 Lieu : Paris (France) ‘A CONTRE SENS’ | p. 61 | Camera : SX-70 Film : 600 noir et blanc Date : Novembre 2007 Lieu : Stockholm (Suède)

Remerciements A tous les artistes « polaroïstes » pour leur participation et à Barbara Hitchcock pour son soutien artistique… Pour leur soutien : la mairie de Dijon, le Crédit Municipal, le musée Niepce de Chalon-sur-Saône et la Fnac de Dijon. Pour leur aimable collaboration : Livia Marchand, Loïc Brunot et Benoît Mouxaux du studio Indelebil. Mais aussi pour leur aide Lisa Van Reeth, Gilles De Valck, les adhérents de notre association et toutes les personnes qui ont toujours été à nos cotés. Les expositions n’auraient pu avoir lieu sans l’aide de : Photo Express (Dijon), La Vapeur (Dijon), la Galerie des Trois Pignons (Dijon), le Noumattrouf (Mulhouse), le Pum Thai Bar (Besançon) et la bibliothèque municipale de Belfort.

Nos partenaires

Le livre Instinct Génésique est édité par : L’association Art[i]Show 12, rue Pierre-Palliot 21000 Dijon, France www.assoartishow.fr Direction éditorial : Art[i]Show Rédaction : Isabelle Quinty, Aline Seconde et Emmanuel Rister Correction : Antoine-Joseph Martin Conception graphique : Paco Hoibian ©Art[i]Show Tous droits réservés. Toute reproduction ou transmission, même partielle, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation écrite du détenteur des droits. Les photographies sont protégées par la loi du 11 mars 1957 sur les droits des artistes et par le Code de la propriété intellectuelle du 1er juillet 1992.

ISBN : en cours Dépôt légal : 1er semestre 2008 Imprimé en France par Darantiere No d’impression : 28-0253