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CINÉMA

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Enchantée

Grande gagnante de la 1ère édition de Drag Race France, Paloma est aujourd’hui à l’affiche du show tiré de l’émission à succès. Vous l'avez manqué à Nancy en septembre ? Retrouvez-le à Strasbourg en octobre au Palais de la Musique ! Rencontre avec une artiste hors normes. # Julia Percheron

Commençons par le commencement. Paloma est votre nom de scène et Hugo Bardin, votre nom à la ville…

C’est ça. Au quotidien, je suis Hugo : comédien passé par le cours Florent et venant de Clermont-Ferrand. Je monte sur scène depuis que j’ai 4 ans, j’ai toujours aimé me déguiser quand j’étais petit… en sorcière, notamment. Et puis, en 2018, je me suis immergé dans le monde du drag pour réaliser mon court-métrage, Paloma, dans lequel je joue le rôle d’une drag queen. C’est là que j’ai réalisé combien interpréter des personnages féminins m’avait manqué.

Pourquoi avoir choisi de vous appeler ainsi ?

On me dit souvent que j’ai une tête de Picasso. Autant je déteste le père, autant j’adore la fille, qui s’appelle justement Paloma. C’est une femme d’affaires et une créatrice de mode incroyable.

Comment en êtes-vous arrivée à participer à Drag Race France ?

Pendant longtemps, je n’y croyais plus. Cela faisait des années qu’on attendait ce programme, il y avait tellement de rumeurs qui couraient que le jour où l’annonce a enfin été faite, je ne savais plus si j’avais envie de le faire ou non. J’ai finalement passé les castings et ensuite, tout est allé très vite.

Et maintenant, vous voilà en tournée. Que ressentez-vous ?

C’est tout simplement dingue [rires] ! Les salles sont pleines, les gens nous acclament comme si nous étions des rock stars… On a des standing ovations de quinze minutes, c’est complètement fou. Je ressens énormément d’amour de la part du public, et pas forcément que de la part d’un public queer.

Comment expliquez-vous cet engouement ?

C’est la première fois que des personnes queer sont représentées comme des stars, en France. Nous sommes passées à la télé, nous avons pu parler de nos problématiques, nos histoires ont touché beaucoup de monde… Drag Race est un concept américain qui a mis plus de dix ans à s’importer chez nous. Le drag ne fait pas partie de la culture française ; pas par manque d’ouverture d’esprit, mais parce que nous n’avons pas les mêmes références. Le drag est très anglo-saxon, tandis qu’ici, c’est plutôt la culture du cabaret qui domine. Et si l’émission a marché, c’est parce que c’était précisément axé sur le côté spectacle, divertissement et performance artistique. Ce sont des mediums à travers lesquels on peut faire passer des messages et parler de choses sérieuses.

Pensez-vous que les drags queens ont un rôle à jouer, aujourd’hui, dans le paysage culturel ?

Tant qu’il y aura de l’homophobie et que nous vivrons dans une société patriarcale, les drags queens seront nécessaires. On a besoin de se moquer du genre. Oui, c’est politique, mais l’art, quel qu’il soit, est politique par nature !

Vous retrouvera-t-on dans la saison 2 de Drag Race France ?

Que pourrais-je bien y faire, participer une seconde fois ? [rires] En vérité, même si je devais revenir pour faire le ménage, je serais là. C’était une expérience fantastique. Sinon, on pourra me retrouver dans les prochaines saisons de Balthazar et je prépare plein de projets artistiques. Mais… surprise !

Drag Race France, au Palais de la Musique et des Congrès (Strasbourg) dimanche 23 octobre

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