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VIVRE SA RÉGION

Luna Moka © Paola Guigou

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Danser

Tous ceux qui voudront aborder la rentrée en dansant et se découvrir une nouvelle passion pour le cabaret, le french cancan, la danse burlesque, l’effeuillage ou encore les claquettes pourront s’initier à La Clandestine pendant deux semaines de portes ouvertes (19/09-02/10). Cette école de danse strasbourgeoise a été fondée par l’artiste Luna Moka, qui fait partie des Pin Up d’Alsace. Quatre professeurs avec différentes spécialités accompagnent les élèves et feront peut-être naître de futures vocations. # S.M.K.

lunamokaschool.com

© Lucas Matagne

Chasser

La 39e édition des Journées européennes du patrimoine (17 & 18/09) est arrivée ! Cette année, elles s’attachent à concilier préservation du patrimoine et construction d’un avenir durable. À cette occasion, la place du Château à Strasbourg devient le personnage principal d’un jeu de piste familial… Réveillez l’enquêteur qui sommeille en vous et partez à la recherche d’un petit diable échappé de la cathédrale ! Une activité proposée par le 5e Lieu, qui vous fera cheminer à travers les rues sinueuses de la ville. # J.P.

journeesdupatrimoine.culture.gouv.fr strasbourg.eu/jep 5elieu.strasbourg.eu

© Renchtal Tourismus

Pédaler gourmand

Dans le cadre d’une action nationale en faveur des deux roues, nos voisins allemands lancent les Renchtaler Genussradeln (17/09), pour découvrir les environs de la petite ville d’Oberkirch à bicyclette (environ 28 kilomètres), accompagné d’un guide. À travers six pauses dans des fermes de la région, on pourra déguster les spécialités locales. L’inscription obligatoire auprès de l’office du tourisme du Renchtal comprend nourriture et boissons à chaque station (55 €). # S.M.K.

renchtal-tourismus.de

Se perdre dans les maïs

Envie de jouer les Thésée dans le nouveau Pop Corn Labyrinthe ? Inauguré en juillet dernier dans les champs d’Oberhausbergen, le concept du parc est simple : le temps de l’été, une parcelle agricole a été aménagée pour accueillir des activités ludiques et nature, avant de reprendre sa fonction initiale à la fin de la saison. Sur quatre hectares de maïs, cinq kilomètres de chemin ont été taillés afin de créer un véritable dédale, ponctué de jeux de piste, d’énigmes, mais aussi d’épreuves de réflexion et de stratégie, à réaliser en famille ou entre amis. Jusqu’au 25/09, différents parcours d’environ une heure et demie sont organisés en journée… mais aussi la nuit ! Les plus téméraires tenteront de résoudre un meurtre ou d’échapper à une horde de zombies, dans une ambiance d’inspiration escape game qui promet son lot de frissons. Pour Manon Delie, créatrice du parc, ce premier labyrinthe alsacien n’est que le début d’une nouvelle aventure, puisque d’autres sont prévus dans le reste de la région. # J.P.

popcornlabyrinthe.fr

Georges Aperghis © Klaus Rudolph

Écouter

Le festival Musica célèbre cette année sa 40e édition. Durant un peu plus de deux semaines (15/09-02/10), cette manifestation poursuit sa mission de démocratisation de la musique contemporaine et expérimentale, tout d’abord à Strasbourg, puis à Nancy. La capitale alsacienne ouvre ainsi les portes de seize lieux culturels, parmi lesquels la Cité de la musique et de la danse, le TNS, l’église Saint-Paul, la Pokop ou encore la Laiterie. De grands noms sont au programme, notamment le compositeur Georges Aperghis, qui lance les festivités avec Migrants (Palais des fêtes, 15/09). Grande fresque lyrique inspirée des arrivées massives de réfugiés en Europe, auxquels l’artiste entend redonner un visage, une identité, une humanité qui leur est parfois enlevée. S’appuyant sur certains passages d’Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad et de témoignages d’exilés, l’auteur fait résonner son message grâce aux voix de la soprano Agata Zubel, de la mezzo-soprano Christina Daletska et de l’alto Geneviève Strosser. # J.P.

festivalmusica.fr

ILS FONT L’ALSACE

Sneakers addict

À 38 ans, Charles-Julien Nivert a renoncé à une carrière de conseiller financier pour créer Make Your Grail, cordonnerie strasbourgeoise spécialisée dans la réparation et la création de baskets sur-mesure. Rencontre. # Julia Percheron

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D’où vient Make Your Grail?

L’idée a germé en 2015 : j’ai commencé à réparer des chaussures dans mon garage et à le partager sur les réseaux. Cela a plu et certains collectionneurs m’ont envoyé leurs paires, si bien que j’ai pu m’entraîner et en acheter d’autres pour les restaurer. En mars 2021, j’ai fini par lancer ma société pour proposer de façon officielle un service de cordonnerie et de fabrication de sneakers à Strasbourg.

C’est un peu fou, non, cette reconversion ?

Je ne trouve pas, ça fait partie de moi. J’ai toujours aimé ce qui habille les pieds : les rollers, les baskets… Attention, je ne suis pas fétichiste pour un sou [Rires], mais j’aime avoir de jolies choses au bout des jambes ! Aussi, le code vestimentaire de la banque m’a toujours paru comme un frein commercial. J’ai essayé de le casser à ma manière, en ayant des tenues un peu funky, et comme j’avais cette activité à côté, elle a fini par prendre le dessus.

Comment avez-vous acquis ce savoir-faire ?

Grâce à l’expérience, aux réseaux sociaux et aux tutos YouTube. La chaîne de la designeuse israélienne Sveta Kletina m’a appris à aiguiser mes outils, à savoir lesquels utiliser selon l’opération visée et à tenir compte des multiples contraintes physiques pour créer une chaussure. J’ai tout testé en autodidacte, jusqu’à me sentir prêt.

Votre clientèle est très diversifiée. « La basket est pour tout le monde », dites-vous. Gardez-vous toutefois une rencontre en mémoire ?

Un jour, un jeune retraité a passé ma porte avec la paire de Converse Diesel qu’il portait le soir où il a rencontré l’homme de sa vie, dans un bal. Depuis, les deux amoureux ne ratent pas un seul de ces événements populaires. Les chaussures sont en lambeaux, mais hors de question d’en racheter des neuves : il veut réparer ses chaussures de bal, quitte à ce qu’on voit les coutures. C’est le genre d’histoire et de projet qui me touche.

Quels sont vos plans pour la suite ?

J’aimerais collaborer avec le bijoutier strasbourgeois Clément Veef, car il souhaite travailler autour de la sneaker. Quand j’étais petit, je disais souvent à ma mère : « Un jour, je te ferai des chaussures avec des bijoux dessus. » Je désirerais également prendre part à la Foire Européenne. Ce n’est pas acté, mais en bonne voie. Pour ce qui est d’ouvrir ma propre boutique, cela dépendra des finances… Mes revenus sont pour l’instant trop aléatoires pour l’envisager.

makeyourgrail.com > Compter en moyenne 60 € pour la réparation d’une paire de baskets > Sneaker School : 3 à 5 jours de formation pour la création d’une sneaker personnalisée sur-mesure

Soleil Levain

Depuis le 17 août, Olivier Nasti, Meilleur Ouvrier de France et deux étoiles au Guide Michelin, a ouvert sa nouvelle boulangerie à Kaysersberg. Kougelhopfs, croissants, cookies et autres pains au levain naturel ne sont qu’un exemple de ce qui garnit déjà les étagères de sa boutique. Baptisée Levain, celle-ci propose des produits à base de farines bio et n’a pas peur des challenges. En effet, chaque création se distingue de la recette traditionnelle et semble en perpétuelle évolution… le chef vous en dira plus ! # J.P.

lechambard.fr

Musée à croquer

Dans le sublime cloître du XIIIe siècle du Musée Unterlinden, l’art et la gastronomie se rencontrent pour un Dîner insolite (13/09) qui suivra une visite privée de l’institution colmarienne. Aux manettes, le chef étoilé de la Maison des Têtes, Éric Girardin, a concocté un menu en quatre temps aux saveurs alsaciennes, où un foie gras de canard mi-cuit à l’anguille fumée ouvre les hostilités, tandis qu’une interprétation picturale de la quetsche les clôt. # H.L. musee-unterlinden.com – maisondestetes.com

STRAS’ BOUGE

Right to Party

L’Ososphère, ce sont bien sûr deux nuits de transe electro et de convulsion joyeuse des corps, mais pas que ! Rencontre avec Thierry Danet, directeur d’un festival protéiforme et engagé. # Suzi Vieira

Portrait de Laetitia Waegel pour Spectacles

Vous avez créé L’Ososphère en 1998. Quel est l’ADN de cette manifestation devenue l’un des événements phare de la vie culturelle strasbourgeoise ?

Dès le départ, il s’agissait pour nous d’accompagner les dynamiques profondes à l’œuvre dans la société, selon trois axes principaux : musical, artistique et politique. La techno était en plein essor et nous voulions créer un contexte propice à son expression. Dans les années 1990, une soirée electro, c’était 3 ou 4 espaces scéniques minimum – une revendication très importante, qui cherchait à mettre le spectateur au centre de la fête, refusant de lui imposer un programme défini pour lui offrir la liberté de déambuler au gré de ses envies. Quant aux DJs, ils étaient loin encore d’être reconnus comme de vrais artistes : tout juste des gens bons à pousser des disques ! [Rires] En outre, nous étions, parallèlement, à l’aube d’une formidable révolution technologique, et l’idée était de donner de la place aux arts numériques balbutiants (sonores comme visuels). Enfin, cela s’articulait parfaitement à cette volonté, commune à toute l’équipe de La Laiterie Artefact, d’aller au-delà du simple festival de musique pour accompagner la mutation urbaine de Strasbourg. C’est cela au fond qu’interroge tout le projet : qu’est-ce que “faire ville ensemble” ?

Et ce nom étrange alors, il vient d’où ?

Il est inspiré des biosphères implantées au début des années 1990 dans le désert d’Arizona, où des scientifiques s’enfermaient pendant des mois pour tenter de reconstruire un écosystème artificiel et mener des expériences. L’idée, pour nous, est de créer, à travers le festival, comme une bulle de ville rêvée, intercalée entre la réalité de notre quartier et tous les possibles qui peuvent s’offrir aux habitants. Un espace public idéal. C’est cela, L’Ososphère : un lieu de dialogue ouvert à tous, qui permet de questionner autant que faire se peut nos façons d’habiter, de vivre, de faire, de voir… dans l’espoir que tout cela ait des résonnances par la suite et influence la fabrique de la ville. C’est une tentative sans doute naïve, mais à laquelle nous voulons croire.

Concrètement, que mettez-vous en place pour créer cet « espace public idéal » ?

On investit complètement ce morceau de ville qu’est le quartier Laiterie, en ouvrant et restaurant un jardin abandonné où un collectif d’artistes monte – avec l’aide des habitants – son projet d’arts hybrides, en animant une radio en direct, en installant sur les places et dans les rues des espaces pour que les gens se retrouvent, une exposition in situ ouverte jour et nuit pour susciter les échanges et la réflexion, une boîte aux lettres pour envoyer des cartes aux voisins, un café conversatoire, des Labs, etc. Et puis… on met un peu de musique aussi ! [Rires]

Justement, parlez-nous de la programmation des Nuits électroniques : comment l’avez-vous pensée, après deux ans d’éditions annulées ou réduites ?

On veut remettre la ville à danser ! Le line up des deux Nuits (avec leurs quatre dancefloors) a été entièrement conçu dans cet esprit festif. On y retrouve à la fois des artistes relativement nouveaux dans le circuit, comme par exemple Hysta ou Mila Dietrich, et des références, tel le grand Jeff Mills, pionnier du genre et de l’Underground Resistance à Detroit, qui a tant milité pour que cette fête existe dans les années 1980. Sans oublier les joyeux énergumènes de la fanfare de techno allemande Meute, qui feront l’ouverture d’une édition clamant haut et fort un right to party retrouvé et revendiqué !

Quartier Laiterie (Strasbourg) du 23 septembre au 2 octobre ososphere.org

LE PROGRAMME DES NUITS ÉLECTRONIQUES (23 & 24 septembre)

Vendredi 23 : Meute, The Avener, Fakear, NTO, Breakbot Irfane, DJ Vadim, Maud Geffray, Mila Dietrich, Camion Bazar, La Mamie’s Samedi 24 : Jeff Mills, Billx, Casual Gabberz, Traumer, Nastia, Djoko, Bagarre, Daria Kolosova, Roman Poncet, Drame Nature, Hysta, Lola Palmer, Armaguet Nad, Gargantua, Contrefaçon

Hold your own, Lille, 2021 © Rouge Hartley

True Colors

Place à la 4e édition de COLORS, manifestation mettant à l’honneur le travail d’artistes graffeurs ! Tout au long du mois de septembre, venez découvrir le street art et quelques-unes de ses figures internationales : Spear, Rouge Hartley, Lidia Cao, Stefan Winterle… Qu’ils viennent de Belgique, de France, d’Espagne ou d’Allemagne, ils sont tous réunis pour mettre sur pied une exposition unique à taille réelle. Nouveauté cette année : un espace immersif pour comprendre l’histoire et les enjeux de cet art, parfois décrié. # J.P.

colors-art.eu

ILS FONT L’ALSACE

L’Odyssey de l’espace

Les quatre Strasbourgeois de Zimmia viennent de sortir leur deuxième EP, Odyssey II. Rencontre avec de jeunes artistes qui préparent déjà la suite de leur voyage intergalactique. # Julia Percheron

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bastien Carré © Milo Lee Photography S é

La vie en rouge

Pour la seconde édition de l’exposition Trésor(s) (02-18/09), la Frémaa investit la Galerie Nicole Buck, à Hurtigheim, et met en scène près de soixante œuvres d’art contemporain sur le thème de la couleur rouge. La sculptrice Isabelle Léourier et le créateur de bijoux Sébastien Carré font partie des trente artistes livrant leur interprétation de ce symbole contradictoire, source d’amour et de violence. # J.P.

fremaa.com

Zimmia est une histoire en deux temps : tout d’abord, celle de la rencontre entre Thibaud, Victor et Alex, en 2017. Réunis autour d’un projet rock, les trois garçons composent ensuite quelques chansons et se disent que ce pourrait être « sympa de mettre une voix dessus. » Un an plus tard, à l’occasion d’une résidence à l’Espace Django, ils font la connaissance de Louise. Drôle de hasard, surtout quand la chanteuse réalise qu’elle… les connait déjà ! « J’étais en primaire avec Thibaud, à la fac de musicologie avec Alex et j’avais déjà croisé Victor dans les rues de Strasbourg ! » Ils construisent rapidement leur identité, explorant le côté « étincelant, brillant et dansant » de la pop, ainsi que les notes electro « des synthétiseurs et du pad. » Début 2020, leur premier EP, Odyssey I, sort dans les bacs. Deux ans après, le quatuor lance Odyssey II, cultivant son goût pour « le voyage spatial, la recherche de sens, la métaphore de la quête initiatique menant à une épopée plus intérieure dans le monde émotionnel. » Passés par le Conservatoire ou la Faculté des Arts, les quatre amis fonctionnent toutefois beaucoup à l’instinct, puisant une part de leur inspiration dans le travail des compositeurs Hans Zimmer et Joe Hisaishi, « à qui l’on doit les bandes son des animes de Myazaki », pointe Alex. « Ces influences de grand orchestre et d’esthétisme nous donnent l’envie de créer un monde entier en une chanson », explique Louise. Une volonté qui transpire dans Simple Life. La basse et la voix cristalline de la jeune femme posent d’emblée un rythme planant, obsédant, au service d’un texte « parlant d’être au lieu de paraître. » Rédigé pendant le confinement, ce thème sonnait comme une évidence. « Nous étions tous dépouillés de notre quotidien pendant le Covid. On se demandait ce que cela pouvait apporter de constructif… Nous pensons que cela nous a appris à relativiser et à se recentrer sur nos besoins élémentaires. Simple Life raconte cette aventure. » Tout comme la majorité des autres pistes, les paroles sont en anglais : « Les accents toniques offrent une meilleure prosodie », estime la chanteuse. « Pourtant, cette fois, nous avons aussi un texte en espagnol et, pendant les représentations sur scène, nous parlons en français. On a réalisé que ce mélange de langues servait aussi notre propos et permettait de faire voyager, c’est pourquoi on a prévu de travailler sur des extraits en français pour la suite. » Sourire aux lèvres, Louise admet « qu’en arrivant à 30 ans, tu finis aussi par te dire ‘‘vas-y, j’essaie !’’ ». Et Thibaud, d’ajouter en douce : « Arrivés à 50 ans, on passera peut-être à l’alsacien ! » [Rires]

Zimmia zimmia.band Zimmia

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